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Matériau à haute résistance, le béton est néanmoins cassant sitôt que s'exerce sur

lui des tensions importantes. Il est particulièrement sensible à la traction. Le remède


à cette relative fragilité consiste à placer dans la pièce en béton une armature
métallique qui, en la renforçant dans d'appréciables proportions, en fera un matériau
de construction idéal, pratiquement inaltérable, permettant de véritables prouesses
architecturales, et possédant des qualités de résistance au feu bien supérieures à
celles du fer et du bois.

Fers à béton tréfilés de 6 mm de diamètre - doc. Brico Dépôt

Ferraillage du béton
La béton est un matériau extrêmement extrêmement dur, mais qui se révèle sensible
aux tensions. C'est la raison pour laquelle on place des armatures en fer à l'intérieur
des ouvrages pour renforcer leur résistance. Les armatures utilisées pour le béton
armé sont des fers ronds, lisses ou tréfilés, dont la section va de 3 à 40 mm. Ces
fers, qui doivent être complètement noyés dans la masse du béton, sont disposés de
telle sorte qu'ils épousent à peu près la forme de la pièce définitive. Ils seront donc
façonnés et associés dans ce but. Leur assemblage se fait par ligature avec du fil de
fer recuit (le plus souvent de 5/10 mm de diamètre), serré à la pince.

Façonnage des fers à béton


Il se fait par pliage soit en vue de leur donner une forme spécifique, liée à celle de
l'ouvrage, soit simplement pour recourber leurs extrémités afin de faciliter leur
ancrage dans la masse du béton. Ainsi recourbés en bout, les fers ne peuvent
glisser et sont solidaires de la pièce qu'ils renforcent. Les fers couramment utilisés
sont en acier doux, ce qui les rend suffisamment souples pour être pliés sans
difficulté. On utilise pour cela une griffe, sorte de barre métallique dotée à ses
extrémités de deux encoches de diamètres différents (en principe 5 et 8 mm). Le
support de pliage sera constitué d'un madrier de forte épaisseur, dans lequel on
plantera des goujons qui constitueront autant de points d'appui pour le pliage des
fers.

L'extrémité des fers, on l'a vu, doit être recourbée de façon à former une sorte de
crochet. Cette disposition qui vaut surtout pour la réalisation de poutres ou de
linteaux doit répondre à des normes précises qui veulent notamment que le rayon de
courbure équivaut à quatre fois le diamètre du fer, l'extrémité droite du crochet ayant
une longueur égale à deux fois ce diamètre.

La liaison de deux fers en extrémité, visant à leur assemblage dans leur


prolongement se fera par ligature, à l'aide de fil de fer recuit, sur une longueur
correspondant à quarante fois leur diamètre.

Ferraillage des poteaux en béton


En théorie, le ferraillage d'un poteau ou d'un pilier n'est pas indispensable car c'est
la faible résistance à la traction et non à l'écrasement qui rend nécessaire le
ferraillage du béton. L'armature qui garnira le poteau ne sera véritablement
indispensable que pour le pied du poteau qui, reposant sur le sol, aura de
préférence une forme évasée. Les fers ligaturés entre eux y seront disposés
horizontalement, formant une sorte de quadrillage. Quatre d'entre eux devront être
disposés de telle sorte qu'ils puissent se répartir à la verticale, de façon à former les
fers d'armature du corps de poteau. Leur écartement sera maintenu par des étriers
en fil de fer recuit afin qu'ils ne bougent pas lors du coulage du poteau (3 à 5 mètres)
et la charge qu'il aura à supporter (2 à 3 tonnes). Ces fers auront 5 à 6 mm de
diamètre suivant la taille.

Ferraillage des poutres et linteaux en béton


Il s'agit là d'un ferraillage essentiel, ce genre de pièce étant fortement soumise à
l'étirement. D'une façon générale, le ferraillage reprend ici la forme de la poutre,
étant constitué de quatre fers horizontaux recourbés à leurs extrémités, et d'un
certain nombre de cadres remplissant le rôle d'étriers, reliés aux fers horizontaux
(dits fers filants) par des morceaux de fil de fer recuit, serrés à la pince.
L'espacement de ces cadres sera normalement de 20 à 30 cm ; mais il tombera à 10
ou 15 cm aux extrémités de la poutre. La zone d'effort maximal subi par la poutre se
trouvant en sa partie centrale et sur sa face inférieure, on aura avantage à placer
dans cette zone plusieurs armatures horizontales, parallèles à l'axe de la poutre, qui
offriront ainsi une meilleure résistance à la traction.

Ferraillage des dalles en béton


Le mot "dalle" désigne ici un ouvrage de dimensions importantes, dont l'épaisseur
varie entre 8 et 10 cm.

• Si la dalle repose directement sur le sol et qu'elle est de petites dimensions (une
allée, par exemple), il n'est pas nécessaire de la ferrailler. En revanche, on ferraillera
une dalle importante, même si elle repose sur le sol.

• Si la dalle est destinée à former un plancher, reposant librement sur au moins


deux appuis ou si elle est encastrée au niveau des murs, elle doit obligatoirement
être ferraillée.

Une dalle de ce type sera donc dotée d'un certain nombre de fers qui assureront sa
résistance. Si l'on suppose une dalle reposant sur deux appuis, on aura donc un
certain nombre de fers longitudinaux (analogues à ceux d'une poutre), appelés
"armature de traction", recourbés vers le haut à leurs extrémités. Un certain nombre
de fers croiseront ceux-ci, par en dessous, et constitueront les "armatures de
répartition". Leur section sera au moins égale au 1/4 de celle des armatures de
traction. On aura ainsi une sorte de quadrillage, dont la cohésion sera assurée par
des ligatures identiques à celles qui ont déjà été évoquées. En raison de leur faible
épaisseur, les dalles seront donc dépourvues d'étriers, les deux nappes d'armatures
suffisant à assurer leur résistance. La dalle nervurée, dite aussi dalle à hourdis
nervurés, impose une armature plus complexe que celle de la dalle pleine qui vient
d'être évoquée. On a ici en quelque sorte l'association d'un certain nombre de
poutres et d'une dalle en béton qui, coulées d'un seul bloc, offrent une grande
résistance et sont tout indiquées pour les portées importantes. On a donc une nappe
d'armatures semblable à celle qui vient d'être évoquée au niveau de la dalle, et un
ferraillage semblable à celui des poutres pour ce qui concerne les nervures. La
liaison dalle-nervures est renforcée, au niveau de l'armature, par des barres placées
horizontalement, proches de la face supérieure de la dalle, appelées chapeaux.

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