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PLANCHERS COLLABORANTS
I- CONCEPTION DES PLANCHERS MIXTES À TÔLES NERVURÉE
La conception et le calcul d’un élément de structure mixte est de savoir faire fonctionner :
• une part de l’élément en béton ;
• avec une autre part de cet élément en acier.
En associant ces deux matériaux à leur interface au moyen de connecteurs travaillant essentiellement en
cisaillement.
Grâce à l’effet de la connexion, il est alors possible d’accroître appréciablement la rigidité et la résistance de
l’élément, par exemple dans son comportement en flexion si l’élément est une poutre métallique en I connectée sur
sa semelle supérieure à une dalle en béton).
Dans certains cas, la liaison acier-béton peut n’avoir à reprendre que des efforts de cisaillement faibles et être
assurée par simple adhérence et frottement sans avoir à mettre en place de connecteurs ; c’est par exemple le cas
d’un poteau mixte avec section en acier de type I ou H enrobée de béton ou avec section en profil creux rempli de
béton, le poteau étant sollicité essentiellement à l’effort normal. Le fonctionnement en mixte du poteau lui confère
alors une plus grande résistance au flambement.
1. PLANCHERS DE BÂTIMENT À OSSATURE EN ACIER
Le plancher, constitué de la poutraison et de la dalle ainsi que des revêtements inférieur (faux-plafond) et supérieur
(isolation, chape, revêtement de sol), a pour fonction structurale principale de supporter les forces verticales qui lui
sont appliquées et de les transmettre aux appuis (les poteaux).
Une fonction structurale secondaire importante est celle que les planchers jouent dans la transmission des forces
horizontales : ils conduisent aux contreventements verticaux ou au noyau central les forces du vent et des séismes et
agissent ainsi comme contreventement horizontal de la structure porteuse du bâtiment.
Leur fonction protectrice consiste à assurer les protections contre le bruit (isolation phonique), le feu (fonction
coupe-feu), la chaleur (isolation thermique) et l’humidité (étanchéité, pare vapeur).
C’est aussi dans l’épaisseur du plancher que passent les conduites horizontales destinées à alimenter le bâtiment et
l’étage concerné en fluides et énergie pour les besoins du chauffage, de la ventilation, du sanitaire, de l’électricité et
de la télématique.
Enfin, c’est le plancher qui délimite optiquement et esthétiquement les faces horizontales supérieure et inférieure
des locaux.
Du point de vue de sa construction, un plancher est composé de trois parties :
– le système porteur, comprenant la poutraison et la dalle ;
– la partie supérieure, comprenant isolation, étanchéité, chape et revêtement de sol ;
– la partie inférieure, comprenant le plafond (faux-plafond ou revêtement de la surface des poutres et de la dalle) et
l’espace vide entre les poutres.
COMPOSITION D’UN PLANCHER
Les planchers sont des éléments répétitifs dans la structure d’un bâtiment élevé ; il est donc avantageux de
prévoir des planchers de faible épaisseur, de faible poids propre et de montage rapide.
La poutraison est un réseau de poutres métalliques horizontales qui transmet aux poteaux les forces qui
sollicitent la dalle.
Ce réseau, le plus souvent orthogonal, est constitué des poutres secondaires (ou solives), en général parallèles
entre elles, qui reçoivent directement les charges verticales de la dalle et les transmettent aux poutres primaires
(ou sous-poutres ou sommiers) perpendiculaires qui s’appuient sur les poteaux.
Dans certains cas, les sous-poutres s’appuient sur un troisième niveau de poutres (les poutres maîtresses) qui,
elles seules transmettent les forces aux poteaux. Cela permet d’augmenter les portées et de diminuer le nombre
de poteaux.
La conception de la poutraison détermine ainsi la disposition et l’espacement entre les éléments fléchis en
fonction de la position des poteaux. Elle permet de définir les types les plus courants de planchers à poutres
métalliques.
Une poutraison à deux niveaux de poutres permet de réaliser des grands espacements de poteaux dans les deux
directions
du plan. On évite ainsi les rangées serrées de poteaux situés en façade ou dans les cloisons intérieures.
La trame n’est pas obligatoirement régulière, ce qui laisse une grande liberté d’aménagement.
Le poids du béton frais, qui représente la charge prépondérante, doit être estimé en fonction de son épaisseur
théorique figurant sur les plans d’exécution. Il faut tenir compte, si nécessaire, de l’effet de mare, soit du
poids du surplus de béton dû à la flèche wg de la tôle sous l’effet du poids du béton frais, si cette flèche
dépasse le dixième de l’épaisseur totale de la dalle.
Ce poids g+c est égal à :
iv. Pour chaque combinaison, on calcule les efforts intérieurs sollicitants de flexion MEd , d’effort tranchant VEd
et de réaction d’appui REd .
v. On calcule ensuite les résistances des sections efficaces MRd , VRd et RRd ou on utilise les valeurs données
par le fabricant.
vi. Enfin, on effectue les vérifications de la flexion, de l’effort tranchant et de la réaction d’appui :
MEd ≤ MRd efforts intérieurs sollicitants de flexion ≤ résistances des sections efficaces
VEd ≤ VRd effort tranchant ≤ résistances des sections efficaces
REd ≤ RRd réaction d’appui ≤ résistances des sections efficaces
ainsi que l’interaction :
En cas de tôle nervurée étayée, les étais sont considérés ici comme des appuis. Si les conditions particulières le
permettent, on pourra tolérer une flèche plus grande à condition de tenir compte du surplus de béton lors de la
vérification de la sécurité structurale.
En cas de dalle épaisse, il est également possible de bétonner la dalle en deux couches, de façon à éviter de
disposer un étayage coûteux et gênant. Après durcissement de la première couche, la dalle mixte peut déjà
résister aux efforts dus au poids du béton de la deuxième couche.
Il faut cependant disposer une armature supplémentaire de cisaillement capable de reprendre l’effort rasant entre
les deux couches.
III- CALCUL DE LA DALLE MIXTE
1. Analyse pour les sollicitations (détermination des
efforts intérieurs)
Les méthodes d’analyse suivantes peuvent être utilisées pour les états
limites ultimes :
•l’analyse est effectuée selon une méthode élastique linéaire pour une
dalle mixte continue de largeur unitaire (1 m) assimilée à une poutre
d’inertie constante (figure b) . On considère alors l’inertie de la
section non fissurée. La prise en compte des effets de la fissuration
sur appui est possible en réduisant forfaitairement le moment sur
appui (réduction maximale de 30 %) et en augmentant les moments
en travée correspondant au maintien de l’équilibre (figure c ) ;
•l’analyse est effectuée en négligeant totalement l’armature sur appui
et en considérant la dalle comme une succession de travées
isostatiques.(figure a ). Une armature minimale doit alors toujours
être disposée sur appuis. Cette distribution d’efforts est
indépendante de toute variation d’inertie car la dalle est isostatique ;
•l’analyse est effectuée en considérant que la dalle est une poutre
continue à inertie variable, selon l’armature mise en place et selon
l’état fissuré ou non des sections.
L’analyse consiste à appliquer au schéma statique correspondant à
l’analyse choisie les charges et actions au stade définitif
2. Calcul de la résistance des sections
Les sections critiques qu’il est nécessaire de vérifier lors du dimensionnement des dalles mixtes sont les suivantes :
•section I : la rupture est susceptible d’être conditionnée par l’atteinte du moment résistant plastique positif ;
•section II : la rupture est susceptible d’être conditionnée par l’atteinte du moment résistant plastique négatif;
•section III : la rupture est susceptible d’être conditionnée par l’atteinte de la résistance à l’effort tranchant ;
•section IV : la rupture est susceptible d’être conditionnée par l’atteinte de la résistance de la connexion
(cisaillement longitudinal) ;
•section V : la rupture est susceptible d’être conditionnée par l’atteinte de la résistance au poinçonnement.
Sections critiques
a) Flexion positive
La valeur de calcul du moment résistant plastique positif d’une section de dalle mixte M+pl,Rd peut être
déterminée en admettant une répartition plastique des contraintes . La position de l’axe neutre plastique est
donnée par :
La valeur de calcul du moment résistant plastique négatif M+pl,Rd est donnée par la plastification de l’armature sur
appui (dalle sous-armée):
La condition d’équilibre entre les efforts intérieurs permet de déterminer z- :
c) Cisaillement vertical
On admet en général que la résistance à l’effort tranchant est donnée par la seule section de béton des nervures, la
participation de la tôle étant négligée à cause de la grande différence de rigidité.
La valeur de calcul de la résistance à l’effort tranchant Vv,Rd pour une largeur égale à l’entraxe des nervures de la tôle
vaut donc :
d) Poinçonnement
V
La valeur de calcul de la résistance au poinçonnement v,Rd
d’une dalle mixte soumise à une charge concentrée est donnée
par :
Il était usuel de dimensionner l'ossature métallique pour reprendre seule l'ensemble des charges, mais depuis les
années 50, il est devenu de plus en plus courant de connecter les dalles de béton aux poutres les supportant à
l'aide de moyens mécaniques. Ces derniers éliminent ou du moins réduisent le glissement à l'interface acier béton
de telle façon que la dalle et la poutre métallique agissent ensemble comme un élément unique, communément
appelé « poutre mixte ».
Les éléments mixtes que sont les poutres mixtes, les poteaux mixtes et les dalles mixtes avec tôle nervurée ou
profilée sont utilisés depuis de nombreuses années.
Des hypothèses simplificatrices sur l'interaction entre l'acier structurel et la dalle de béton ont permis de considérer
la construction mixte comme une simple extension de la construction métallique. L'application de cette technologie
ayant montré son efficacité, des projets de recherche à grande échelle ont démarré à l'échelle mondiale en vue
d'améliorer les connaissances.
a) POURQUOI UTILISER DES STRUCTURES MIXTES ? :
Tout dimensionnement doit non seulement prendre en considération l'optimisation de la résistance aux
charges, de la raideur et de la ductilité mais également les aspects architecturaux, économiques, de fabrication
et d'utilisation des poutres, dalles et poteaux.
i. Aspects architecturaux :
Les structures mixtes permettent de nombreuses variations architecturales pour combiner les différents types
d'éléments mixtes. En plus de réduire les dimensions des poutres, la construction mixte permet
• des portées plus importantes
• des poteaux plus élancés et offre une grande flexibilité et de nombreuses possibilités lors de la
conception.
ii. Aspects économiques :
L'intérêt économique des structures mixtes provient de dimensions plus réduites (la rigidité plus élevée
entraîne des flèches plus faibles, des portées plus grandes et des hauteurs totales plus faibles) et d'une
construction plus rapide.
Les rapports portée sur hauteur (l/h=35) des poutres sont faibles et peuvent présenter plusieurs avantages:
• La réduction des hauteurs permet de réduire la hauteur totale du bâtiment et permet dès lors une
diminution de la surface de couverture;
• Les portées plus grandes pour des hauteurs identiques (par rapport aux autres méthodes de
construction) permettent de libérer des poteaux les pièces qui offrent alors plus de flexibilité;
• Pour une même hauteur totale de bâtiment, celui-ci peut présenter plus d'étages;
iii. Fonctionnalité :
Les structures métalliques traditionnelles présentent des systèmes de protection au feu rapportés qui
permettent d'isoler l'acier de la chaleur due à l'incendie. Les structures métalliques et mixtes actuelles peuvent
présenter une résistance au feu en utilisant les principes des constructions en béton armé dans lesquelles le
béton protège l'acier grâce à sa masse élevée et sa conductivité thermique relativement faible.
Tout comme les planchers mixtes qui peuvent résister au feu, les poutres mixtes peuvent également être utilisées
sans protection des semelles mais avec un enrobage de béton armé entre les semelles. Ce béton ne sert pas
uniquement à maintenir des températures relativement basses dans la semelle supérieure et dans l'âme mais
également à apporter de la résistance flexionnelle compensant la perte de résistance de la semelle inférieure
portée à haute Température
iv. Réseaux et utilisation souple :
Les structures mixtes s'adaptent aisément aux modifications susceptibles de se produire durant la vie d'un
bâtiment. Cela est particulièrement le cas lorsque la dalle est en présence de structures en portiques. Il est alors
toujours possible de créer une nouvelle cage d'escalier entre deux planchers en ajoutant simplement les poutres
de renvoi nécessaires.
Les évolutions récentes dans les technologies informatiques, de communication et d'information ont montré
l'importance d'être capable de modifier rapidement l'organisation des équipements d'un bâtiment. De plus,
dans les bâtiments commerciaux ou en copropriété, il doit être possible de modifier les équipements sans
occasionner d'inconvénient aux autres occupants. Pour résoudre ces problèmes, les ingénieurs doivent choisir
entre plusieurs solutions. Il y a généralement trois manières d'installer les équipements:
• dans les faux plafonds
• dans un faux-plancher
• des caissons situés le long des murs
L'espace entre la retombée et la semelle inférieure d'une poutre mixte constitue une zone idéale dans laquelle
les équipements peuvent être installés.
v. Assemblage :
Les planchers mixtes sont maintenant la solution privilégiée pour une grande variété de structures car ils offrent aux
concepteurs et aux clients les avantages suivants:
• Plate-forme de travail :
Avant le bétonnage, la tôle profilée constitue une plate-forme de travail sûre et qui permet d'accélérer
le processus de construction d'autres éléments.
• Coffrage permanent :
La tôle nervurée ou profilée porte de poutre à poutre et sert de coffrage permanent au béton (des étais
provisoires ne sont pas nécessaires). La tôle profilée est également une barrière efficace à la vapeur.
La retombée de la poutre reste propre après le bétonnage et l'utilisation de tôles peintes peut donner
un bon aspect au plafond mais la peinture peut causer des difficultés en cas de soudage des goujons à
travers la tôle.
• Armatures :
La section d'acier du profilé métallique est généralement suffisante pour résister au moment de flexion
positif. Des armatures supplémentaires peuvent être présentes dans la dalle pour résister au retrait,
aux mouvements dus à la température ou afin d'assurer une continuité aux appuis (moment négatifs).
L'action mixte est obtenue grâce à la forme du profil ou à l'aide de moyens mécaniques tel que des
indentations ou un bossage de la tôle profilée.
• Vitesse et simplicité de construction :
Les tôles nervurées ou profilées combinant une rigidité élevée et un faible poids rendant aisé le
transport et le stockage du matériel sur chantier. Un camion est souvent capable de transporter
jusqu'à 1500m² de plancher. Une équipe de quatre hommes peut installer 400m² de plancher par
jour. Les panneaux sont légers et sont des éléments préfabriqués qui peuvent être aisément
transportés et installés par deux ou trois ouvriers.
• Produits à la qualité contrôlée:
Les éléments métalliques des structures mixtes sont fabriqués et contrôlés en usine. Cela permet
l'établissement de procédures de qualités strictes qui diminuent l'incertitude liée au travail sur
chantier. Le résultat en est une précision de construction plus élevée.
b) Eléments de construction :
Un élément mixte est généralement porteur; il ne s'agit donc pas d'une simple juxtaposition d'éléments
porteurs indépendants.
Dans la pratique courante de la construction métallique, on peut distinguer trois types principaux d'éléments mixtes :
• Les poutres mixtes,
Il s'agit en général d'un profilé en acier connecté à une dalle de béton. Cette dalle peut être coulée sur un
coffrage non permanent ou sur un coffrage permanent, comme par exemple une tôle nervurée ou profilée en acier.
ii. Les dalles mixtes :
Différentes dalles mixtes peuvent être utilisées en combinaison avec une poutre en acier. Il s'agit:
• soit d'une dalle coulée in situ sur un platelage
• soit d'une dalle composée d'éléments préfabriqués en béton (prédalles ou hourdis) et de béton
coulé sur chantier.
La hauteur totale des dalles mixtes varie en général de 120 à 180mm; elle est fonction notamment de la résistance
au feu exigée. La hauteur classique des nervures (de la tôle) est entre 40 et 85mm. Les entraxes varient de 150 à
300mm. L'épaisseur de la tôle utilisée varie entre 0.75 et 2mm.
iii. Les poteaux mixtes
Ce sont des éléments porteurs verticaux composés
essentiellement d'un profilé métallique et du béton armé ou non.
Le béton ajouté au profilé permet de distinguer deux types de
poteaux mixtes :
• les poteaux partiellement ou totalement enrobés de
béton.
• les poteaux en profilés creux remplis de béton.
Pour les poteaux totalement enrobés, les semelles et
âme des profilés les constituants sont enrobés d’une
couche de béton. Par contre, pour les poteaux
partiellement seulement l’espace entre semelles qui
est rempli de béton .
• Economie
• Architecture
• Fonctionnalité
• Assemblage
Cependant, l'utilisation de la construction mixte devrait se renforcer pour prendre une place importante à côté de
la construction métallique traditionnelle à l'aide des Eurocodes, des documents d'application nationale, comme
supports additionnels.
De nombreuses recherches partout en Europe ont amélioré les systèmes existants de construction mixte et ont
mené au développement de nouvelles technologies comme les planchers slim-floor avec des assemblages semi-
continus aux poteaux, des nouveaux profilés métalliques ou des systèmes minimisant les temps d'érection et
d'assemblage.
a) Méthodes de calcul :
L'Eurocode 4 présente deux méthodes de dimensionnement des poteaux mixtes:
❖ La première est une Méthode Générale qui impose de prendre explicitement en compte les effets du second
ordre et les imperfections. Cette méthode peut notamment s'appliquer à des sections de poteaux qui ne sont
pas symétriques ainsi qu’à des poteaux de section variable sur leur hauteur. Elle nécessite l'emploi d’outils
de calcul numérique et ne peut être envisagée que si l’on dispose des logiciels appropriés.
❖ La seconde est une Méthode Simplifiée utilisant les courbes de flambement européennes des poteaux en
acier qui tiennent implicitement compte des imperfections affectant ces poteaux. Cette méthode est en
pratique limitée au calcul des poteaux mixtes présentant une section doublement symétrique et uniforme sur
leur hauteur.
Les deux méthodes sont fondées sur les hypothèses classiques suivantes :
• Il y a une interaction complète entre la section en acier et la section de béton et ce, jusqu'à la ruine;
Où (𝐸𝐼)𝑒 est la rigidité flexionnelle du poteau mixte relative au plan de flambement considéré et 𝐿𝑓𝑙 , la
longueur de flambement correspondante de ce poteau. Si ce poteau appartient à une ossature rigide, cette
longueur de flambement peut, de manière sécuritaire, être prise égale à la longueur d’épure L.
Pour les charges de courte durée, la rigidité élastique de flexion effective (El)e de la section transversale
d'un poteau mixte vaut :
(𝐸𝐼)𝑒𝑓𝑓.𝑘 = 𝐸𝑎 𝐼𝑎 + 𝐸𝑐𝑑 𝐼𝑐 + 𝐸𝑠𝐼𝑠
𝐼𝑎 ,𝐼𝑐 et 𝐼𝑠 inerties flexionnelles respectives, pour le plan de flexion considéré, du profil en acier, du béton
(supposé non fissuré) et de l'armature.
𝐸𝑎 𝐸cd et 𝐸𝑠 modules d'élasticité respectifs du matériau constituant le profil en acier et de l'acier
d'armature.
𝐸𝑐𝑑 = 𝐸𝑐𝑚 /𝛾𝑐
𝐸𝑐𝑚 Module sécant du béton
L’élancement réduit 𝜆̅ pour le plan de flexion considéré, dépasse 0,8 pour les sections enrobées de béton
et 0,8/ (1- 𝛿) pour les sections creuses remplies de béton avec :
Où 𝑁𝑝𝑙.r𝑘 est la valeur de l’effort normal résistant plastique 𝑁𝑝𝑙.𝑅𝑑 calculé en posant tous les facteurs
partiels de sécurité 𝛾𝑎, 𝛾𝑐 et 𝛾𝑦 égaux à 1,0 (c'est à dire en utilisant les résistances caractéristiques
des matériaux).
3. Résistance au flambement
Le poteau mixte présente une résistance
au flambement suffisante si, pour chacun
des plans de flambement, l’effort axial de
calcul 𝑁𝑆𝑑 est tel que : :
Où a est le paramètre d’imperfection généralisée, qui couvre les effets défavorables du défaut de
rectitude initial et des contraintes résiduelles.
Dans certains cas, en particulier lors du calcul de poteaux élancés soumis à de la compression et de la
flexion, il peut être préférable d'utiliser les imperfections données au Tableau «Courbes de flambement
et imperfections» pour calculer un moment de flexion de premier ordre supplémentaire causé par
l'excentricité de cette charge axiale
DIMENSIONNEMENT DES POTEAUX MIXTES SOUMIS À COMPRESSION AXIALE ET FLEXION
1. Résistance de la section sous moment de flexion et effort normal
Il est nécessaire de procéder à une vérification du comportement dans chacun des plans principaux, en
prenant en compte l'élancement, la distribution des moments fléchissant et la résistance en flexion
associés au plan de sollicitation considéré.
La résistance en section du poteau mixte sous combinaison de compression et de flexion mono-axiale
est définie par une courbe d'interaction M-N, telle que celle présentée à la Figure ci-après:
Note: fck doit éventuellement être affecté d’un facteur s’il s’agit d’une section creuse circulaire:
• Point D: moment résistant maximum
De même fck doit éventuellement être affecté d’un facteur s’il s’agit d’une section creuse circulaire:
Wpa, Wps, Wpc sont, pour la configuration étudiée, les modules de résistance plastique respectivement du
profil en acier, de l’armature et du béton.
• Point E: situé à mi-distance de A et C.
L'augmentation en résistance au point E est généralement faible par rapport au résultat d'une interpolation
linéaire directe entre A et C. Le calcul du point E peut dès lors être omis.
Habituellement, aux fins de calcul, on substitue à la courbe continue d’interaction M-N, le contour polygonal
AECDB, ou encore, plus simplement, le contour ACDB.
2. Amplification de second ordre des moments de flexion
Il est nécessaire de considérer les effets locaux du second ordre géométrique au niveau du poteau, à savoir
l'amplification des moments de premier ordre existant dans le poteau suite à l'augmentation de l'excentricité
avec laquelle l'effort axial agit. Ceux-ci peuvent toutefois être négligés lors de la vérification des poteaux isolés
d'ossatures rigides si NSd/Ncr ≤0,1 ou si 𝜆̅ < 0,2( 2 - r ) , où r est le rapport des moments de
flexion existant aux extrémités du poteau (- 1 ≤ r ≤ + 1).
Les effets du second ordre sur le comportement d’un poteau isolé faisant partie d’une ossature rigide peuvent être
pris en compte de manière approchée en appliquant au moment maximum de calcul de premier ordre MSd le
facteur multiplicateur k donné ci-après:
Dans laquelle:
b = 0,66 + 0,44r pour un poteau soumis à des moments d’extrémité;
b = 1,0 lorsque la flexion résulte de charges transversales sur le poteau.
En présence de l’action conjointe de charges transversales et de moments d’extrémité, b ne pourra jamais être
pris inférieur à 1,0 à moins d’être évalué de manière plus précise.
RESISTANCE DES POTEAUX MIXTES SOUS COMPRESSION ACCOMPAGNÉE DE FLEXION MONO-AXIALE
Le principe du calcul suivant l'EC4 de la résistance d'un membre soumis à la fois à un moment de flexion uni-axial
et un effort normal est représenté schématiquement à la figure ci-aprés qui est une version normée du diagramme
d'interaction caractérisant la résistance d’une section. Pour un effort de compression NSd le moment plastique
M
résistant Rd, qui est une fraction d de la pleine résistance plastique Mpl.Rd est défini à l'aide de la courbe
d'interaction.
La Figure ci-dessus montre clairement que les valeurs de μd déterminées à partir du diagramme d'interaction
peuvent être supérieures à 1,0 aux environs du point D où l'effort axial de compression est favorable à la
résistance flexionnelle de la section. Il semble cependant prudent en pratique de borner la valeur de μd à 1,0 à
moins que le moment MSd soit directement causé par l'effort axial NSd, agissant suivant une excentricité fixée
sur un poteau déterminé.
RESISTANCE DES POTEAUX MIXTES SOUS COMPRESSION ACCOMPAGNÉE DE FLEXION BI-AXIALE
Lorsqu’un poteau mixte est soumis à compression et à flexion bi-axiale, il faut en premier lieu vérifier la
résistance sous compression accompagnée de flexion mono-axiale, et ce dans chacun des plans de flexion.
Cette vérification ne suffit toutefois pas et il importe de lui adjoindre une autre vérification, relative au
comportement bi-axial.
Pour cette dernière, il n’y a lieu de tenir compte des imperfections que pour le seul plan dans lequel la ruine est
susceptible de se produire (cas (a)). Pour l'autre plan de flexion, on néglige donc tout effet des imperfections
(cas (b)).
et agissant suivant deux axes orthogonaux, ces deux moments de flexion doivent également satisfaire la formule
d'interaction linéaire (2.20).
Les moments de calcul sont déterminés en incluant à la fois les imperfections et l'amplification due aux effets de
second ordre « P- Δ ».
Les trois conditions définissent la résistance ultime en terme de moments de calcul orthogonaux pour un effort
axial de calcul NSd comme le montre la Figure (c).
CONCLUSIONS
la méthode de calcul des poteaux simplifiée a été développé ici , son usage est limité aux poteaux bi-symétriques
contenant seulement une section métallique, cette méthode ne s'appliquant pas si deux ou plusieurs sections
non connectées sont utilisées.
Les méthodes de calcul plus générales données dans l'EC4 pour des sections non symétriques entraîneront
souvent l'usage de modèles analytiques avancés, particulièrement lorsque qu'aucun axe de symétrie ne sera
présent.
Ce type de situation ne se rencontrera donc sans aucun doute à la grande majorité des poteaux mixtes rencontrés
en pratique.
Les poteaux mixtes ne sont pas fréquents dans les bâtiments généralement considérés comme "mixtes". Le
schéma d'ossature le plus fréquent dans les bâtiments avec plusieurs étages est d'utiliser des planchers mixtes
et des poteaux à section en H. Cette situation est due aux difficultés d'assembler les poutres à des poteaux
mixtes sur chantier.
Les solutions à ce problème augmentent généralement le coût de fabrication de manière considérable et rendent
la construction "entièrement" mixte non économique.
Dans le cas des tubes, la méthode d'assemblage doit être telle qu'elle ne nécessite pas l'accès de part et d'autre
des parois de la section métallique.
Lorsque des sections enrobées sont utilisées, au moins une partie du béton d'enrobage doit être coulé sur place
de manière à pouvoir assembler les membres de manière pratique. L'utilisation de poteaux mixtes devient
beaucoup plus intéressante lorsque la nécessité de disposer de poteaux hautement résistants présentant un
encombrement minimal ainsi qu'une résistance au feu propre élevée devient plus importante que le prix de base
de l'ossature.
Pour ces raisons, bien qu'il soit peu vraisemblable que les poteaux mixtes deviennent d'un usage courant, ceux-ci
seront probablement de plus en plus présents pour supporter les planchers de grande portée plus pratiques des
centres commerciaux et des bâtiments de grande taille que dans des situations très particulières tel que par
exemple les poteaux de coin soumis à des moments de flexion bi-axiaux élevés.
POTEAU MIXTE : EXERCICE
Vérifier la stabilité d’une colonne mixte (poteau mixte : Profil creux remplis de béton) appartenant à un
bâtiment industrielle vis-à-vis de la compression simple pour une longueur de flambement L=5m et
ayant les caractéristiques suivantes : 𝑁𝑠𝑑 = 3000 KN.
Ea =
Profil : 350*250*8 fy = 275 N/mm²
210000N/mm²
Ecm = 35000
Béton C40/50 fck = 40 N/mm²
N/mm²
Es = 210000
Armatures 8 Ø 10 fsk = 400 N/mm²
N/mm²
La combinaison de matériaux de construction la plus importante et la plus fréquemment rencontrée est celle de
l'acier et du béton, avec des applications dans les bâtiments commerciaux à plusieurs étages et les usines, ainsi
que dans les ponts. Ces matériaux peuvent être utilisés dans des systèmes structurels mixtes, par exemple des
noyaux en béton entourés de tubes d'acier, ainsi que dans des structures composites où des éléments constitués
d'acier et de béton agissent ensemble de manière composite.
Ces matériaux essentiellement différents sont totalement compatibles et complémentaires les uns des autres ; ils
ont presque la même dilatation thermique ; ils ont une combinaison idéale de résistances avec le béton efficace
en compression et l'acier en traction ; le béton offre également une protection contre la corrosion et une isolation
thermique à l'acier à des températures élevées et peut en outre empêcher les sections d'acier minces de flamber
par torsion locale ou latérale.
Dans les bâtiments à plusieurs étages, la charpente métallique est généralement utilisée avec le béton ; par
exemple, des poutres en acier avec des dalles de plancher en béton. Il en va de même pour les ponts routiers, où
les tabliers en béton sont normalement préférés. La mesure dans laquelle les composants ou parties d'une
structure de bâtiment doivent comprendre une construction entièrement en acier, être entièrement construits en
béton armé ou être de construction composite dépend des circonstances.
Il est cependant un fait que les
ingénieurs conçoivent de plus en
plus de systèmes de construction
composites et mixtes en acier de
construction et en béton armé pour
produire des structures plus
efficaces par rapport aux
conceptions utilisant l'un ou
l'autre matériau seul. Les deux
photos donnent une idée de
comment et dans quelle mesure la
construction mixte est utilisée pour
les bâtiments à plusieurs étages :
la photo n°1 montre un chantier de
construction pour un immeuble
commercial à Londres ; La photo
n°2 montre un bâtiment d'usine
pour l'industrie automobile en Photo n°1 : Bâtiment commercial à Londres à Photo n°2 : Bâtiment d'usine pour l'industrie
structure mixte à plusieurs niveaux à charpente en automobile en Allemagne à plusieurs niveaux à
Allemagne. acier structure mixte
Il convient d’ajouter que la combinaison de noyaux en béton, de
charpente en acier et de planchers composites est devenue la méthode
de construction standard pour les bâtiments commerciaux à plusieurs
étages dans plusieurs pays.
De nombreux progrès ont été réalisés, par exemple au Japon, où la
charpente en acier/béton armé est le système standard pour les
bâtiments de grande hauteur.
La principale raison de cette préférence est que les sections et les
éléments présentés dans la diapositive 3 sont les mieux adaptés pour
résister aux charges sismiques répétées, qui nécessitent une résistance
et une ductilité élevées.
Les bâtiments en acier et en éléments mixtes ont connu une renaissance
au cours des années 1980, entraînant une profusion de nouveaux
concepts de construction et de détails structurels.
Photo n°3 : La combinaison de noyaux en béton,
de charpente en acier et de plancher mixte est
devenue la méthode standard pour la construction
à plusieurs étages dans plusieurs pays.
Les éléments mixtes simples, tels que les poutres
isolées, les poteaux et les dalles, bien qu'ils soient
de haute qualité et de grande résistance, sont
également, dans de nombreux cas, coûteux.
C'est particulièrement le cas pour les bâtiments
avec de petits espacements de colonnes, des
portées de poutres de plancher bien inférieures à 9
m et de faibles charges.
En revanche, la construction de planchers mixtes est
très compétitive si les portées sont augmentées
jusqu'à 12, 15 voire 20 m. Il existe bien entendu une
demande pour des portées plus grandes et sans
colonnes dans les bâtiments afin de faciliter une
planification ouverte ou une plus grande flexibilité
dans l'aménagement des bureaux, comme le montre
la figure n°1 ci-contre.
Figure n°1 : Structure mixte.
Une autre considération importante est que l'utilisation de profilés en
acier laminé, de platelage métallique profilé et/ou d'éléments mixte
préfabriqués accélère l'exécution. Pour une efficacité et une économie
maximales, les joints doivent être peu coûteux à fabriquer et simples à
monter sur site. Figure n°2 :
Couloir central
De nombreux experts estiment que le développement futur des avec bureaux de
part et d’autre
bâtiments à ossature métallique dépend en grande partie de l'utilisation
de la construction mixte. Malheureusement, ces deux matériaux de
construction importants, l'acier et le béton, sont promus par deux
industries différentes. Ces industries étant en concurrence directe, il est
parfois difficile de promouvoir la meilleure utilisation des deux
matériaux.
Les figures ci-contre montrent deux exemples d'utilisation d'une
construction de plancher composite comprenant des poutres en acier et
des dalles en béton dans des bâtiments : La figure n°2 montre un Figure n°3 : nombre
réduit de poteaux
immeuble de bureaux typique avec des bureaux des deux côtés du avec poutres
couloir, dont les murs sont définis par les positions des éléments principales et celles
internes. Colonnes; La figure n°3 montre une structure de grande portée, secondaires
sans colonnes, qui permet une grande flexibilité et un nombre réduit de
poteaux, avec des poutres principales et secondaires.
COMPORTEMENT MIXTE DANS LES
POUTRES
Photo n°5 : Au lieu d'une dalle de béton coulée sur place, des
éléments de plancher ou de terrasse en béton préfabriqué
peuvent être utilisés.
La figure n°8b montre de minces éléments préfabriqués
en béton, soutenus par la semelle de la poutre en
acier. Ces éléments font office de coffrage perdu lors du Goujons à tète
En raison des bénéfices obtenus en termes de performances structurales il semble préférable de s'assurer que la
dalle en béton et l'élément en acier agissent de manière mixte à tout moment. Cela nécessite que toutes les
charges, y compris le poids propre de la structure, soit supportées par la section mixte.
Pour ce faire, il est nécessaire de supporter la poutre en acier jusqu'à ce que le béton ait durci. De tels supports
sont appelés « étais ». Il n'est pas nécessaire d'avoir un grand nombre d'étais. Des supports aux quarts et au
milieu de la portée sont suffisants en général. Les étais sont laissés en place jusqu'à ce que la dalle en béton ait
développé une résistance suffisante.
Dans les conditions de service, les différentes méthodes de montage mènent à obtenir différents états de
contraintes, de sollicitations et de flèches.
Néanmoins si les poutres mixtes sont sollicitées jusqu'à la ruine, elles se rompent pour une valeur du moment de
flexion qui est identique (en supposant que les instabilités locales sont empêchées), que la poutre soit étayée ou
non étayée. La résistance à la flexion peut être calculée de manière simple en utilisant des diagrammes
rectangulaires de contraintes comme cela sera indiqué dans les chapitres suivants.
b) Résistance des sections
Un type classique de constructions mixtes consiste en une dalle liaisonnée à une série de
poutres parallèles en acier. Le système structurel est dès lors essentiellement une série de
poutres en T interconnectées par des semelles larges et minces en béton comme présenté sur la
figure ci-contre. Dans un tel système, la largeur de la semelle peut ne pas être complètement
efficace en compression à cause du phénomène de traînée de cisaillement. On tient compte de
ce phénomène en utilisant l'approche bien connue de la largeur efficace. (expliquée plus loin).
En complément il n'est généralement pas nécessaire, pour les poutres mixtes sur appuis
simples, de tenir compte du voilement de la section en acier. La raison est que les semelles en
compression sont solidarisées à la dalle en béton par les connecteurs et que la hauteur de l'âme
en compression est généralement faible. Néanmoins dans le cas de connexion partielle, la
hauteur de la zone de l'âme en compression est plus importante.
Alors, dans ce cas, le voilement est possible du moins théoriquement, dans les âmes, si leur
élancement est important et dans les semelles si l'intervalle entre les connecteurs est
important.
Les dimensions de la plupart des sections de poutres en acier utilisées dans les bâtiments sont
telles que l'analyse plastique peut être appliquée à la section droite de la poutre mixte. Le calcul
du moment résistant ultime est dès lors, une application du diagramme rectangulaire des
contraintes à la condition que la section soit de Classe 1 ou de Classe 2.
c) Poutres continues et dalles
Beaucoup de poutres mixtes pour le bâtiment sont, du point de vue du calcul statique, des poutres continues sur appuis
articulés alors que beaucoup de dalles en béton sont continues car étant coulées sans joints. Maintenant nous mentionnons
les avantages des poutres continues en comparaison des poutres sur appuis simples :
❖ capacité à supporter des charges plus importantes, due à la redistribution des moments de flexion;
❖ plus grande rigidité,
❖ utilisation de section en acier de dimensions plus faible pour supporter un même chargement.
D'un autre coté la continuité peut compliquer le dimensionnement, en particulier vis à vis des problèmes du déversement et
du voilement dans les régions sollicitées sous moment négatif. Le voilement peut réduire la résistance en flexion de la section
à une valeur inférieure au moment résistant plastique à moins que certaines limitations des rapports largeurs/épaisseurs des
pièces constituant la section ne soient respectées. Sur la base de tels rapports, les sections en acier sont répertoriées dans
des classes de 1 à 4.
Les sections de Classe 1 permettent d'effectuer une analyse globale plastique en utilisant la redistribution des moments et
permettent un dimensionnement très économique. Les sections de Classe 2 permettent le calcul plastique du moment
résistant mais ne permettent pas la redistribution. Lorsque l'on utilise des profils laminés ceux-ci sont dans la plupart des
cas de Classe 1 ou de Classe 2 et le voilement n'est dès lors plus un problème.
Il convient de prévoir une armature anti-retrait correctement dimensionnée, dans la dalle en béton sur les appuis
intermédiaires où il n'y a pas de joint. Si les barres d'armature sont suffisamment ductiles, elles vont augmenter de manière
significative la résistance à la flexion dans ces régions sollicitées en moment négatif.
2- Connexion par cisaillement
Des connecteurs fonctionnant de manière mécanique sont utilisés pour développer le
comportement mixte entre la poutre en acier et le béton. Cette connexion est essentiellement prévue
pour résister au cisaillement horizontal et est appelée « connexion au cisaillement » (connexion en
plus simple).
La figure n°9 montre différents types de connecteurs. Ils doivent réaliser les conditions suivantes :
❖ transmettre le cisaillement directement par leur base;
❖ créer une liaison en traction dans le béton;
❖ être économiques à fabriquer et à fixer.
Dans les pays industrialisés le connecteur le plus usuel est le goujon. Il peut être soudé sur la
semelle supérieure de manière semi-automatique, soit directement à l'atelier, soit au travers des
tôles profilées en acier sur le chantier.
Des connecteurs cloués au pistolet tels que présentés sur la figure 9b, sont employés de manière
alternative lorsque des tôles profilées en acier sont utilisées et que la puissance électrique
nécessaire n'est pas disponible sur le chantier. Ces connecteurs ont pour avantages d'utiliser des
pistolets spécifiques à cartouches au lieu de l'équipement spécial nécessaire pour réaliser le
soudage complexe aux travers des tôles.
Lors de l'utilisation d'éléments de dalles préfabriqués en béton, on a quelquefois utilisé des
boulons à haute résistance agissant par frottement comme présenté sur la figure 9c. (parcs de Figure n°9 : Connecteurs de
stationnement temporaires ) cisaillement
Les lois de comportement et de résistance des goujons et des autres connecteurs sont déterminés par des essais de «
cisaillement » ou « Push-Out ». Ces essais fournissent pour les goujons des courbes de comportement charge-glissement
semblables à celle présentée sur la figure n°10.
Le comportement est caractérisé par une grande rigidité à faible charge (en dessous des conditions de service) et de
grandes déformations pour des charges plus élevées jusque la ruine. Un tel comportement ductile permet la redistribution
du cisaillement à l'interface acier-béton et permet le fonctionnement de la poutre en connexion partielle. En plus, il est
permis de distribuer les goujons de manière uniforme le long de la poutre entre les sections critiques.
la poutre métallique ne s’effectue que sur une largeur 𝑏𝑒𝑓𝑓 dite la largeur participante de la dalle.
𝑏
La valeur de 𝑒𝑓𝑓 dépend du rapport de l’espacement 2𝑏𝑖 , de la portée L des poutres, du type de
chargement, de la nature des liaisons (appuis) des poutres , du type de comportement (élastique ou
plastique) et d’autres facteurs. L’Eurocode-4 (version ENV 1994-1-1) propose l’expression suivante:
Largeur participante de la dalle
dans le cas d’une poutre sur deux
appuis
Dans le cas d’une poutre
L
continue, 0 peut être choisie
selon les indications données
La valeur de 𝑏𝑒𝑓𝑓 est utile a la détermination de certaines propriétés élastiques de la poutre mixte tel que son
moment d’inertie et sert aussi pour la vérification de la résistance des sections transversales.
INTRODUCTION
• Dans un plancher mixte, la dalle assure la résistance à la flexion transversale ou secondaire et la poutre
assure la résistance à la flexion longitudinale ou principale comme le montre la figure 1.
❖Les poutres de planchers mixtes sont pratiquement isostatiques (Se dit de la structure d'un matériau quand les
sollicitations relatives à une section quelconque peuvent être déterminées à partir des seules équations de la
statique.). Il existe de rares cas où les poutres sont continues.
❖Pour vérifier la flexion de la poutre mixte, il faut s’intéresser aux sections critiques sous moments positifs (section
de type S1 à la figure 2) et section critique sous moment négatif (section S2 à la figure 2). Pendant ce cours nous
nous limitons à la vérification de la résistance à la flexion sous moments positifs.
HYPOTHÈSES FONDAMENTALES
1. La connexion est complète et elle assure l’absence de glissement à l’interface acier béton même en présence d’un
plancher à bac collaborant. Les sections planes restent planes.
6. L’effort de compression maximale que la dalle est capable de supporter est égale à :
Fcomp,maxi = beff×hc × 0,85×fck/γc
L’effort de compression maximale que la dalle est capable de supporter est égale à :
Fcomp,maxi = beff×hc × 0,85×fck/γc Résistance à la flexion Mpl.Rd
2- ELÉMENTS À PRENDRE EN CONSIDÉRATION
a) Etape de montage
Le stade du montage correspond au moment du bétonnage de la dalle, quand le béton n'a pas encore
fait prise.
La résistance est alors assurée par la poutre métallique seule, qui doit également reprendre, en plus
de son poids propre et de celui de la dalle , une charge temporaire de montage due à une
accumulation éventuelle de béton lors du bétonnage, et à la présence d'ouvriers sur la dalle.
Précisons encore que le système statique au stade de montage peut être différent de celui du stade
définitif, à cause de la présence possible d'étais. le rôle d'un étayage est double: diminuer la flèche
lors du bétonnage, et après la prise du béton et l'enlèvement des étais, reporter une partie
importante du poids propre de la dalle sur la poutre mixte et non pas sur la poutre métallique seule.
Les charges et les actions à considérer sont:
• Le poids propre de la poutre métallique,
• Le poids propre de la dalle,
• Le poids propre du coffrage de la dalle,
• Une charge de montage admise en générale égale à 1 KN/m2,
• L'action due au vent si la structure est à l'extérieure.
b) Etat définitif
Le stade définitif est surtout caractérisé par le fait que la résistance est maintenant assuré par la poutre mixte.
C'est à l’état définitif que la poutre mixte doit reprendre, outre les charges dues aux éventuels étais, les charges
dues aux finitions (isolation, chape, etc.) ainsi que les charges utiles pour lesquelles elle a été conçue.
Les charges et les actions à considérer sont:
• Le poids propre du profilé,
• Le poids propre de la dalle,
• Les réactions des étais éventuels,
• Le poids des finitions,
• La charge utile,
• L'action due au vent et la charge de la neige.
c) Vérification de la sécurité structurale des poutres mixtes
a) Etape de montage
La vérification de la sécurité au stade de montage se fait, avec les charges définies précédemment à l'aide de la
relation suivante.
𝑀𝑓 = 𝑀𝑒𝑙𝑎/𝛾𝑅
𝑀𝑓: Moment de flexion dû aux charges à considérer au stade de montage,
𝑀𝑒𝑙𝑎: Moment élastique de la poutre métallique,
𝛾𝑅: Coefficient de sécurité (𝛾𝑅 = 1,1).
On utilise au stade de montage un calcul élastique afin d'éviter une plastification de l'acier qui entrainerait des
déformations trop importantes.
b) Etat définitif
On tiendra compte de l'effet mixte au stade définitif en considérant la résistance de la section mixte. La
résistance est habituellement évaluée à l'aide d’un calcul plastique pour les poutres mixtes de bâtiment, et
d'un calcul élastique pour les poutres mixtes de pont.
b) Etat définitif (suite)
On tiendra compte de l'effet mixte au stade définitif en considérant la résistance de la section mixte.
La résistance est habituellement évaluée à l'aide d’un calcul plastique pour les poutres mixtes de bâtiment, et
d'un calcul élastique pour les poutres mixtes de pont.
La sécurité au stade définitif est donc satisfaite si la relation suivante est vérifiée:
𝑀𝑑 = 𝑀𝑅𝑏/𝛾𝑅
𝑀𝑑 : Moment de flexion dû aux charges à considérer au stade de définitif,
𝑀𝑅𝑏: Résistance ultime à la flexion de la section mixte (𝑀𝑝𝑙𝑏 pour un calcul plastique
et 𝑀𝑒𝑙𝑏 pour un calcul élastique).
c) Vérification de l'aptitude au service
La vérification de l'aptitude au service d'une poutre mixte consiste essentiellement à vérifier sa déformation.
Le contrôle de la déformation de la poutre mixte se fait quant à lui avec la valeur de service de courte durée de
la charge utile.
d) Calcul de la connexion
Toute la théorie des éléments mixtes acier-béton est basée sur l'hypothèse qu’il existe une liaison entre l'acier
et le béton. L’adhérence du béton sur les poutres métalliques ou sur les tôles est non seulement trop faible,
mais également trop peu durable pour réaliser cette liaison; la transmission des efforts rasants doit donc se
faire par l'intermédiaire d'éléments de liaisons appelés connecteurs ou goujons.
𝑛𝑖 ≥ 𝐹𝑣𝑖/𝑉𝑅𝐷
Si par contre l'écartement (e) est connu ou imposé par des dispositions de construction (on connait par
conséquent le nombre de goujons 𝑛𝑖 , le choix des goujons doit alors se faire de façon à ce que la relation
suivante soit satisfaite: 𝑉𝑅𝐷 ≥ 𝐹𝑣𝑖 / 𝑛𝑖
L'écartement (e) des goujons est alors déterminé par la relation suivante : 𝑒 = 𝑙𝑖 / 𝑛𝑖
Résistance ultime au cisaillement 𝑉𝑅𝐷 des goujons à tète
(sur éprouvette cylindrique et éprouvette cubique)
e) Exemple d'application
Soit la poutre mixte définie à la figure suivante.
Elle est composée de:
• d'un profilé IPE 300 en acier S235 ( 𝑓𝑦= 235 MPa).
• d'une dalle en béton C40/30 ( 𝑓𝑐=19,5 N/mm2) .
• d'une tôle profilée. Sa portée l est de 11 m et l'écartement entre deux poutres est a=2m.
Lors du bétonnage de la dalle, on tiendra compte de la présence d'un étai placé à mi-travée et d'une
charge de montage de 1 KN/m².
Au stade définitif, on tiendra compte des deux charges suivantes:
• Finitions (Chape + revêtement) = 1,5 KN/m²,
• Charge utile = 2 KN/m² et valeur de service de courte durée = 1,5 KN/m² ,
1- Vérifier cette poutre au stade de montage puis au stade définitif (comme il s'agit d'une poutre mixte de
bâtiment, on négligera l'effet de du retrait).
2- Déterminer le nombre de goujons à tète de diamètre 16 mm nécessaire pour assurer la connexion entre
l'acier et le béton.