Vous êtes sur la page 1sur 121

PLANCHERS MIXTE ACIER-BETON

PLANCHERS COLLABORANTS
I- CONCEPTION DES PLANCHERS MIXTES À TÔLES NERVURÉE

La conception et le calcul d’un élément de structure mixte est de savoir faire fonctionner :
• une part de l’élément en béton ;
• avec une autre part de cet élément en acier.
En associant ces deux matériaux à leur interface au moyen de connecteurs travaillant essentiellement en
cisaillement.
Grâce à l’effet de la connexion, il est alors possible d’accroître appréciablement la rigidité et la résistance de
l’élément, par exemple dans son comportement en flexion si l’élément est une poutre métallique en I connectée sur
sa semelle supérieure à une dalle en béton).
Dans certains cas, la liaison acier-béton peut n’avoir à reprendre que des efforts de cisaillement faibles et être
assurée par simple adhérence et frottement sans avoir à mettre en place de connecteurs ; c’est par exemple le cas
d’un poteau mixte avec section en acier de type I ou H enrobée de béton ou avec section en profil creux rempli de
béton, le poteau étant sollicité essentiellement à l’effort normal. Le fonctionnement en mixte du poteau lui confère
alors une plus grande résistance au flambement.
1. PLANCHERS DE BÂTIMENT À OSSATURE EN ACIER
Le plancher, constitué de la poutraison et de la dalle ainsi que des revêtements inférieur (faux-plafond) et supérieur
(isolation, chape, revêtement de sol), a pour fonction structurale principale de supporter les forces verticales qui lui
sont appliquées et de les transmettre aux appuis (les poteaux).
Une fonction structurale secondaire importante est celle que les planchers jouent dans la transmission des forces
horizontales : ils conduisent aux contreventements verticaux ou au noyau central les forces du vent et des séismes et
agissent ainsi comme contreventement horizontal de la structure porteuse du bâtiment.
Leur fonction protectrice consiste à assurer les protections contre le bruit (isolation phonique), le feu (fonction
coupe-feu), la chaleur (isolation thermique) et l’humidité (étanchéité, pare vapeur).
C’est aussi dans l’épaisseur du plancher que passent les conduites horizontales destinées à alimenter le bâtiment et
l’étage concerné en fluides et énergie pour les besoins du chauffage, de la ventilation, du sanitaire, de l’électricité et
de la télématique.
Enfin, c’est le plancher qui délimite optiquement et esthétiquement les faces horizontales supérieure et inférieure
des locaux.
Du point de vue de sa construction, un plancher est composé de trois parties :
– le système porteur, comprenant la poutraison et la dalle ;
– la partie supérieure, comprenant isolation, étanchéité, chape et revêtement de sol ;
– la partie inférieure, comprenant le plafond (faux-plafond ou revêtement de la surface des poutres et de la dalle) et
l’espace vide entre les poutres.
COMPOSITION D’UN PLANCHER
Les planchers sont des éléments répétitifs dans la structure d’un bâtiment élevé ; il est donc avantageux de
prévoir des planchers de faible épaisseur, de faible poids propre et de montage rapide.
La poutraison est un réseau de poutres métalliques horizontales qui transmet aux poteaux les forces qui
sollicitent la dalle.
Ce réseau, le plus souvent orthogonal, est constitué des poutres secondaires (ou solives), en général parallèles
entre elles, qui reçoivent directement les charges verticales de la dalle et les transmettent aux poutres primaires
(ou sous-poutres ou sommiers) perpendiculaires qui s’appuient sur les poteaux.
Dans certains cas, les sous-poutres s’appuient sur un troisième niveau de poutres (les poutres maîtresses) qui,
elles seules transmettent les forces aux poteaux. Cela permet d’augmenter les portées et de diminuer le nombre
de poteaux.
La conception de la poutraison détermine ainsi la disposition et l’espacement entre les éléments fléchis en
fonction de la position des poteaux. Elle permet de définir les types les plus courants de planchers à poutres
métalliques.
Une poutraison à deux niveaux de poutres permet de réaliser des grands espacements de poteaux dans les deux
directions
du plan. On évite ainsi les rangées serrées de poteaux situés en façade ou dans les cloisons intérieures.
La trame n’est pas obligatoirement régulière, ce qui laisse une grande liberté d’aménagement.

PLANCHER A DEUX NIVEAUX


DE POUTRES
Dans les bâtiments à ossature métallique, la dalle est souvent réalisée en béton armé ou en construction mixte
avec tôle nervurée d’acier. Plus rarement, la dalle en béton armé repose directement sur les poteaux, sans
poutres métalliques.
Cette conception est alors proche de celle des bâtiments en béton armé. Lorsque la dalle mixte est liée à la
poutraison par des connecteurs, l’ensemble constitue un plancher mixte acier-béton ;

Plancher mixte avec


connecteurs acier-béton
Dans un tel système, la dalle en béton remplit, en travée, la fonction de membrure supérieure comprimée alors que
la poutre métallique située dans la partie inférieure est essentiellement tendue.
Dans les zones d’appui des poutres mixtes, la participation de la dalle à la résistance est obtenue par une armature
supérieure capable de reprendre les efforts de traction, la poutre métallique étant alors partiellement comprimée.
Pour obtenir l’effet mixte souhaité, c’est-à-dire une collaboration parfaite entre l’acier et le béton, il faut que la
liaison entre la poutre et la dalle soit réalisée de façon à transmettre les efforts rasants et limiter les glissements
qui se développent à l’interface.
Sans liaison, les profils métalliques doivent supporter à eux seuls toutes les charges. Par contre, si une connexion
est mise en place, on réalise une poutre mixte dont la résistance et la rigidité sont sensiblement accrues.
Dans les bâtiments, la connexion des poutres mixtes est assurée par des goujons soudés sur l’aile supérieure des
poutres métalliques du plancher.
Les goujons sont des pièces cylindriques en acier comportant une tête. Il existe également des connecteurs en
forme d’équerres et fixés par des clous. Ce nouveau type de connexion est particulièrement bien adapté au cas des
dalles mixtes avec tôle nervurée, car ils peuvent être facilement fixés à travers la tôle.
Le soudage des goujons présente en effet souvent des difficultés liées à l’alimentation en courant électrique, à la
présence d’humidité et à la présence d’un revêtement contre la corrosion de la poutre (peinture) et de la tôle
(zingage).
2. Dalles mixtes
Une dalle mixte est composée d’une tôle nervurée sur
laquelle on coule une dalle en béton comportant un
léger treillis d’armature destiné à limiter la fissuration
du béton due au retrait et aux effets de la
température.
Dans ce type de dalle, la tôle nervurée a plusieurs
fonctions. Elle sert notamment :
• de plate-forme de travail pendant la
construction de l’ouvrage ;
• de coffrage lors du bétonnage de la dalle ;
• d’armature inférieure de la dalle mixte.
Dalle mixte avec tôle nervurée
3. Types de tôles nervurées
Les tôles nervurées, appelées aussi plaques nervurées, doivent posséder une capacité portante et une rigidité
suffisante pour servir de coffrage, si possible sans étai, ainsi qu’un profil particulier (forme de nervures, bossages)
pour garantir une bonne liaison mécanique entre l’acier et le béton.
La tôle est fixée sur les poutres métalliques qui la supportent par des clous scellés par percussion ou par des vis
autotaraudeuses ou autoperceuses.
Le matériau de base servant à la fabrication des plaques nervurées à froid est la tôle d’acier galvanisée double
face et livrée sous forme de bobines.
La couche de zinc, barrière physique contre les attaques de la corrosion atmosphérique, est obtenue par
galvanisation à chaud dans des lignes traitant de larges bandes en continu (immersion dans un bain de zinc en
fusion).
Il existe un très grand nombre de types de tôles nervurées utilisées dans la construction des dalles mixtes. Ces
tôles se différencient par la forme, la hauteur et l’entraxe des nervures, par la largeur des plaques, par leur mode
de recouvrement latéral, par les moyens de raidissement des éléments plans constituant le profil et enfin par les
moyens de connexion mécanique assurant la liaison avec le béton.
L’épaisseur nominale destôles
se situe entre 0,75 et 1,50mm,
mais en pratique, les épaisseurs
utilisées ne dépassent pas
1,0mm.
La couche de zinc représentant
une épaisseur d’environ
0,02mm sur chaque face,
l’épaisseur nette de la tôle est
donc égale à l’épaisseur totale
moins 0,04 mm. La hauteur des
profils se situe entre 38 et
80mm. Cette grande variété de
tôles nervurées permet de
satisfaire les exigences relatives
à la charge, la portée, l’isolation
phonique et la protection contre
le feu pour la plupart des dalles
de bâtiment. Exemples de tôles nervurées utilisées pour les dalles mixtes
4. Connexion entre la tôle
et le béton
Pour assurer la liaison acier-béton, la tôle nervurée
doit être capable de transmettre le flux de
cisaillement (l’effort rasant) à l’interface entre la
tôle et le béton. Cette connexion mécanique peut
être réalisée par un ou plusieurs des moyens
suivants :
• par la forme rentrante des nervures (plus large à
son sommet qu’à sa base), créant une liaison
par frottement (figures a et b ) ;
• par des bossages pratiqués dans les âmes ou
les ailes de la tôle (figure c ) ;
• par des ancrages disposés à l’extrémité des
dalles, constitués de goujons soudés ou
d’équerres clouées sur les poutres sous-
jacentes (figures d et e ) ;
En cas de connexion par goujons, ceux-ci peuvent être soudés soit préalablement en usine (auquel cas la tôle doit être pré
percée), soit sur le chantier à travers la tôle.
Dans les dalles en béton armé, la connexion est obtenue par l’adhérence des armatures tendues dans le béton, due au
profilage spécial des barres. Cette adhérence, contrôlée par des essais, est telle qu’elle correspond à la résistance à la
traction des armatures.
Les dalles en béton armé peuvent ainsi toujours développer leur pleine résistance à la flexion.
Dans les poutres mixtes, la solidarisation est réalisée par des connecteurs fixés à l’aile supérieure du profilé métallique. Cette
connexion peut être dimensionnée de façon que la poutre mixte atteigne sa résistance ultime à la flexion (connexion totale). Si
le nombre de connecteurs est inférieur (connexion partielle), la résistance ultime à la flexion est inférieure à la résistance en
connexion totale et dépend essentiellement du nombre de connecteurs, de la forme du diagramme charge-glissement des
connecteurs, de la portée de la poutre et du procédé de construction.
La dalle mixte avec tôle nervurée se situe entre ces deux systèmes.
D’une part, les tôles comportent des bossages permettant de les assimiler à des barres d’armature. D’autre part, la tôle est un
élément à rigidité flexionnelle similaire aux poutres métalliques.
Cependant, la tôle nervurée, de même que ses bossages, sont déformables. Ainsi, l’effet d’enrobage est moindre que pour
une barre d’armature plutôt considérée indéformable, d’autant plus que le béton n’est situé que d’un seul côté de la tôle. Ces
phénomènes de déformation de la tôle signifient que la connexion dépend de nombreux paramètres. Lors d’un essai de
charge d’une dalle mixte, on observe que la rupture peut se produire soit par flexion, ce qui correspond à une connexion
totale, soit par cisaillement longitudinal, ce qui correspond à une connexion partielle.
5. Comportement de la dalle mixte
Une dalle mixte composée d’une tôle nervurée et de béton a la particularité de comporter deux états
structuraux très distincts :
• l’état lors du bétonnage (le stade de construction), où seule la tôle résiste aux charges;
• l’état d’utilisation (le stade définitif), où le béton est lié à l’acier, le tout constituant alors un profil mixte
acier-béton.
a) Stade de construction (tôle nervurée utilisée comme coffrage)
Les vérifications des états limites ultimes et de service doivent être effectuées pour la tôle nervurée agissant
comme coffrage du béton frais. L’étayage doit être considéré dans cette situation. La tôle est soumise aux
actions suivantes :

Le poids du béton frais, qui représente la charge prépondérante, doit être estimé en fonction de son épaisseur
théorique figurant sur les plans d’exécution. Il faut tenir compte, si nécessaire, de l’effet de mare, soit du
poids du surplus de béton dû à la flèche wg de la tôle sous l’effet du poids du béton frais, si cette flèche
dépasse le dixième de l’épaisseur totale de la dalle.
Ce poids g+c est égal à :

avec ρc poids spécifique du béton.


Les charges de construction tiennent compte du poids des ouvriers et de l’installation de bétonnage, ainsi que
d’éventuels chocs ou vibrations susceptibles de se produire durant la construction. On peut admettre comme
valeur représentative des charges de construction qm (y compris tout surplus de béton) une charge de 1,5
kN/m² répartie sur une surface de 3 m X 3 m et de 0,75 kN/m2 sur le reste de la surface de coffrage.

b) Stade définitif (dalle mixte)


Les vérifications des états limites ultimes et de service doivent être effectuées pour la dalle mixte après
durcissement du béton et après enlèvement des étais. Les actions suivantes doivent être considérées lors du
dimensionnement de la dalle mixte :
– poids propre de la dalle (tôle nervurée et béton) g = gp + gc ;
– effet de l’enlèvement de l’étayage éventuel (réactions ponctuelles) ;
– poids du revêtement et des finitions qfin ;
– charge utile q.
Pour le calcul des flèches de la dalle mixte, il faut également tenir compte des effets à long terme du béton tels
que le fluage et le retrait.
II- CALCUL DE LA TÔLE NERVURÉE
Ce calcul correspond à la situation du stade de construction, dans laquelle la tôle reprend seule son poids propre, le poids
du béton frais et les charges de construction.
Le calcul s’effectue comme celui d’une tôle de toiture, à condition de prendre en compte les particularités d’une tôle
adaptée à la construction de plancher telles que les bossages qui peuvent, dans certaines configurations, avoir un effet sur
la résistance et la rigidité.
1. Analyse pour les sollicitations (détermination des efforts intérieurs)
En principe, l’analyse globale d’une tôle nervurée de plancher est basée sur un comportement élastique linéaire des
matériaux. Les efforts intérieurs sont déterminés en considérant une poutre de largeur unitaire (1 m) d’inertie constante.
Le schéma statique peut être influencé par l’étayage. En cas de tôle simplement appuyée à ses extrémités ou de tôle
continue étayée, certains règlements comme l’Eurocode 4 recommande l’analyse élastique.
En cas de pose sur plus de deux appuis définitifs sans étai, une analyse rigide plastique basée sur un moment de
résistance partielle au droit des appuis intermédiaires est possible.
Ce moment de résistance partielle doit être déterminé expérimentalement ou, à défaut, être pris égal à zéro.
Le calcul des flèches sous l’action du béton frais est effectué de façon approchée en considérant l’inertie moyenne des
sections efficaces en travée (sous moment positif) et sur appui (sous moment négatif).
2. Calcul de la résistance des sections
La détermination des caractéristiques des sections transversales des tôles
nervurées de plancher est identique à celle des autres tôles nervurées.
Cependant, selon leur forme, les bossages situés sur les âmes ou sur les ailes
du profil peuvent modifier ces caractéristiques des sections, tant en ce qui
concerne la résistance que la rigidité. Par exemple, des bossages verticaux
sur les âmes peuvent augmenter la résistance au cisaillement et à
l’écrasement (réaction d’appui), mais réduire la résistance et la rigidité à la
flexion, alors que des bossages horizontaux peuvent avoir des effets inverses.
En règle générale, il est tenu compte de ces particularités dans les valeurs
données par les fabricants. D’autre part, il est très courant que ces valeurs
soient déterminées expérimentalement, les valeurs calculées étant
généralement plus basses à cause de tous les paramètres géométriques
compliqués à prendre en compte avec des marges suffisantes.
La résistance en section des tôles nervurées est en général calculée sur la base d’une section efficace déterminée selon les indications du
règlement en vigueur. Le moment résistant MRk est obtenu lorsque la contrainte maximale de compression, dans la section efficace, atteint
la limite d’élasticité fyb .
MRk peut être obtenue en utilisant la réserve
Si l’aile tendue atteint cette limite avant l’aile comprimée, la résistance ultime à la flexion
plastique de l’aile tendue jusqu’à ce que la contrainte maximale de compression atteigne également fyb . Il faut relever que la résistance en
section sur appui est influencée par l’interaction entre le moment négatif et la force transversale (la réaction d’appui).
3. Vérification de la tôle nervurée
a) États limites ultimes
La procédure de vérification de la tôle nervurée au stade de construction est en général basée sur une analyse
globale élastique et sur un calcul élastique de la résistance des sections (avec prise en compte éventuelle de la
réserve plastique dans les ailes tendues).
Elle est alors la suivante :
i. Sur la base du système porteur du plancher (poutraison), on choisit un profil de tôle et son épaisseur,
l’épaisseur de la dalle et le nombre de travées à couvrir par une longueur de plaque de tôle.
ii. On détermine ensuite si la tôle est étayée ou non lors du bétonnage.
iii. Puis on détermine les charges agissant sur la tôle ainsi que les combinaisons.

iv. Pour chaque combinaison, on calcule les efforts intérieurs sollicitants de flexion MEd , d’effort tranchant VEd
et de réaction d’appui REd .

v. On calcule ensuite les résistances des sections efficaces MRd , VRd et RRd ou on utilise les valeurs données
par le fabricant.
vi. Enfin, on effectue les vérifications de la flexion, de l’effort tranchant et de la réaction d’appui :
MEd ≤ MRd efforts intérieurs sollicitants de flexion ≤ résistances des sections efficaces
VEd ≤ VRd effort tranchant ≤ résistances des sections efficaces
REd ≤ RRd réaction d’appui ≤ résistances des sections efficaces
ainsi que l’interaction :

MEd / MRd + REd / RRd ≤ 1,25


b) États limites de service
Lors du bétonnage, la flèche de la tôle nervurée sous son poids propre et celui du béton frais ne doit pas dépasser
une valeur limite, fixée par exemple à L/180 par le règlement en vigueur ( l’Eurocode 4),

L étant la portée de la tôle entre appuis.

En cas de tôle nervurée étayée, les étais sont considérés ici comme des appuis. Si les conditions particulières le
permettent, on pourra tolérer une flèche plus grande à condition de tenir compte du surplus de béton lors de la
vérification de la sécurité structurale.

En cas de dalle épaisse, il est également possible de bétonner la dalle en deux couches, de façon à éviter de
disposer un étayage coûteux et gênant. Après durcissement de la première couche, la dalle mixte peut déjà
résister aux efforts dus au poids du béton de la deuxième couche.

Il faut cependant disposer une armature supplémentaire de cisaillement capable de reprendre l’effort rasant entre
les deux couches.
III- CALCUL DE LA DALLE MIXTE
1. Analyse pour les sollicitations (détermination des
efforts intérieurs)
Les méthodes d’analyse suivantes peuvent être utilisées pour les états
limites ultimes :
•l’analyse est effectuée selon une méthode élastique linéaire pour une
dalle mixte continue de largeur unitaire (1 m) assimilée à une poutre
d’inertie constante (figure b) . On considère alors l’inertie de la
section non fissurée. La prise en compte des effets de la fissuration
sur appui est possible en réduisant forfaitairement le moment sur
appui (réduction maximale de 30 %) et en augmentant les moments
en travée correspondant au maintien de l’équilibre (figure c ) ;
•l’analyse est effectuée en négligeant totalement l’armature sur appui
et en considérant la dalle comme une succession de travées
isostatiques.(figure a ). Une armature minimale doit alors toujours
être disposée sur appuis. Cette distribution d’efforts est
indépendante de toute variation d’inertie car la dalle est isostatique ;
•l’analyse est effectuée en considérant que la dalle est une poutre
continue à inertie variable, selon l’armature mise en place et selon
l’état fissuré ou non des sections.
L’analyse consiste à appliquer au schéma statique correspondant à
l’analyse choisie les charges et actions au stade définitif
2. Calcul de la résistance des sections
Les sections critiques qu’il est nécessaire de vérifier lors du dimensionnement des dalles mixtes sont les suivantes :
•section I : la rupture est susceptible d’être conditionnée par l’atteinte du moment résistant plastique positif ;
•section II : la rupture est susceptible d’être conditionnée par l’atteinte du moment résistant plastique négatif;
•section III : la rupture est susceptible d’être conditionnée par l’atteinte de la résistance à l’effort tranchant ;
•section IV : la rupture est susceptible d’être conditionnée par l’atteinte de la résistance de la connexion
(cisaillement longitudinal) ;
•section V : la rupture est susceptible d’être conditionnée par l’atteinte de la résistance au poinçonnement.

Sections critiques
a) Flexion positive
La valeur de calcul du moment résistant plastique positif d’une section de dalle mixte M+pl,Rd peut être
déterminée en admettant une répartition plastique des contraintes . La position de l’axe neutre plastique est
donnée par :

Section critique I soumise à un moment positif, répartition plastique des contraintes


L’aire efficace Ape des nervures x+pl de la tôle nervurée est obtenue en négligeant la largeur des bossages, sauf s’il est
démontré par des essais qu’une aire supérieure est efficace. Si l’axe neutre est situé au dessus ≤hc (figure a ), la valeur de
calcul du moment résistant plastique positif de la section mixte vaut alors :
Pour les tôles nervurées couramment utilisées , avec un recouvrement minimal de 50 mm de béton, l’axe neutre
plastique est toujours situé au-dessus des nervures.
Pour les tôles nervurées de plus grande hauteur, l’axe neutre plastique peut se trouver dans la hauteur du profil de la
tôle. Dans ce cas, la valeur de calcul du moment résistant plastique positif peut être calculée de façon simplifiée
comme suit, en négligeant le béton situé dans les nervures (figure b ) :

Section critique I soumise à un moment positif, répartition


plastique des contraintes
b) Flexion négative
La section sur appui des dalles mixtes continues peut être assimilée à une section de béton armé. La contribution
de la tôle nervurée n’est pas prise en compte, étant donné que l’on n’a pas la certitude que la tôle sera toujours
continue sur appuis. La section de calcul ainsi que la répartition plastique des contraintes aux états limites ultimes
sont données à la figure suivante:

La valeur de calcul du moment résistant plastique négatif M+pl,Rd est donnée par la plastification de l’armature sur
appui (dalle sous-armée):
La condition d’équilibre entre les efforts intérieurs permet de déterminer z- :
c) Cisaillement vertical
On admet en général que la résistance à l’effort tranchant est donnée par la seule section de béton des nervures, la
participation de la tôle étant négligée à cause de la grande différence de rigidité.
La valeur de calcul de la résistance à l’effort tranchant Vv,Rd pour une largeur égale à l’entraxe des nervures de la tôle
vaut donc :
d) Poinçonnement
V
La valeur de calcul de la résistance au poinçonnement v,Rd
d’une dalle mixte soumise à une charge concentrée est donnée
par :

avec Cp périmètre critique.


e) Cisaillement longitudinal
La résistance à l’effort rasant d’une dalle mixte est due à la
liaison acier-béton réalisée à l’interface entre ces deux
matériaux par le frottement (forme rentrante des nervures), par
les bossages ou par un ancrage placés à l’extrémité des dalles.
La résistance de ces connexions ne peut être déterminée qu’au
moyen d’essais.
Actuellement, la méthode la plus utilisée permettant de
déterminer la valeur de calcul de la résistance au cisaillement
longitudinal d’une dalle mixte est celle qui a été développée
aux États-Unis et qui figure dans de nombreuses normes, en
particulier dans l’Eurocode 4. Périmètre critique pour le poinçonnement
Cette méthode, semi-empirique, consiste, sur la base d’au moins six essais de dalles en poutre simple, à
déterminer deux facteurs (m et k ) par type de tôle nervurée (figure a). Cette méthode incorpore les effets du
frottement et des bossages, mais pas l’ancrage d’extrémité.
La valeur de calcul de la résistance au cisaillement longitudinal d’une dalle mixte est alors donnée par l’effort
tranchant limite Vl,Rd suivant :
Figure a : Méthode semi-empirique pour l’évaluation de la résistance au cisaillement longitudinal d’une dalle mixte à tôle nervurée
Définition de la poutre simple équivalente de portée L
f) Ancrage
Si la connexion mécanique fournie par le frottement (forme « rentrante » des nervures) ou par les bossages est
insuffisante, il est possible d’y suppléer en disposant sur les appuis un ancrage d’extrémité (connecteur acier-
béton en général). La résistance d’un tel ancrage est donnée par la résistance à l’arrachement de la tôle
nervurée. Pour un goujon, cette résistance est analogue à une résistance à la pression diamétrale ; sa valeur de
calcul est donnée par l’expression suivante :

Ancrage de la dalle mixte


2. POTEAUX MIXTES ACIER BETON
L'association de l'acier et du béton est la combinaison de matériaux de construction la plus fréquemment
rencontrée tant dans les bâtiments que dans les ponts. Bien que de nature différente, ces deux matériaux sont
complémentaires :
• Le béton résiste en compression et l'acier en traction.
• Les éléments métalliques sont relativement élancés et sujets au voilement, le béton peut empêcher le
voilement.
• Le béton assure à l'acier une protection contre la corrosion et une isolation thermique aux
températures élevées.
• L'acier permet de rendre la structure ductile.
Le dimensionnement des structures de bâtiments et des ouvrages d’art est dominé principalement par la
réalisation et le support de surfaces horizontales.
Dans les bâtiments, les planchers sont généralement réalisés en béton armé par des armatures en acier
résistant à la traction.
Lorsque les portées augmentent, il est plus économique de supporter la dalle, par exemple par des poutres,
plutôt que d'épaissir le plancher.
Dans les structures de bâtiment, la trame des poutres est soutenu à son tour par des poteaux. Les poutres et les
poteaux peuvent être réalisées en utilisant des sections acier, généralement des profilés laminés en I et en H
respectivement.

Il était usuel de dimensionner l'ossature métallique pour reprendre seule l'ensemble des charges, mais depuis les
années 50, il est devenu de plus en plus courant de connecter les dalles de béton aux poutres les supportant à
l'aide de moyens mécaniques. Ces derniers éliminent ou du moins réduisent le glissement à l'interface acier béton
de telle façon que la dalle et la poutre métallique agissent ensemble comme un élément unique, communément
appelé « poutre mixte ».

Les éléments mixtes que sont les poutres mixtes, les poteaux mixtes et les dalles mixtes avec tôle nervurée ou
profilée sont utilisés depuis de nombreuses années.

Des hypothèses simplificatrices sur l'interaction entre l'acier structurel et la dalle de béton ont permis de considérer
la construction mixte comme une simple extension de la construction métallique. L'application de cette technologie
ayant montré son efficacité, des projets de recherche à grande échelle ont démarré à l'échelle mondiale en vue
d'améliorer les connaissances.
a) POURQUOI UTILISER DES STRUCTURES MIXTES ? :
Tout dimensionnement doit non seulement prendre en considération l'optimisation de la résistance aux
charges, de la raideur et de la ductilité mais également les aspects architecturaux, économiques, de fabrication
et d'utilisation des poutres, dalles et poteaux.
i. Aspects architecturaux :
Les structures mixtes permettent de nombreuses variations architecturales pour combiner les différents types
d'éléments mixtes. En plus de réduire les dimensions des poutres, la construction mixte permet
• des portées plus importantes

• des dalles plus minces

• des poteaux plus élancés et offre une grande flexibilité et de nombreuses possibilités lors de la

conception.
ii. Aspects économiques :
L'intérêt économique des structures mixtes provient de dimensions plus réduites (la rigidité plus élevée
entraîne des flèches plus faibles, des portées plus grandes et des hauteurs totales plus faibles) et d'une
construction plus rapide.
Les rapports portée sur hauteur (l/h=35) des poutres sont faibles et peuvent présenter plusieurs avantages:
• La réduction des hauteurs permet de réduire la hauteur totale du bâtiment et permet dès lors une
diminution de la surface de couverture;
• Les portées plus grandes pour des hauteurs identiques (par rapport aux autres méthodes de

construction) permettent de libérer des poteaux les pièces qui offrent alors plus de flexibilité;
• Pour une même hauteur totale de bâtiment, celui-ci peut présenter plus d'étages;

• économie de coûts suite à la réalisation plus rapide du bâtiment;

• coûts de financement plus faibles;

• prêt à l'emploi plus rapidement et donc revenu d'utilisation plus élevé.

iii. Fonctionnalité :
Les structures métalliques traditionnelles présentent des systèmes de protection au feu rapportés qui
permettent d'isoler l'acier de la chaleur due à l'incendie. Les structures métalliques et mixtes actuelles peuvent
présenter une résistance au feu en utilisant les principes des constructions en béton armé dans lesquelles le
béton protège l'acier grâce à sa masse élevée et sa conductivité thermique relativement faible.

Tout comme les planchers mixtes qui peuvent résister au feu, les poutres mixtes peuvent également être utilisées
sans protection des semelles mais avec un enrobage de béton armé entre les semelles. Ce béton ne sert pas
uniquement à maintenir des températures relativement basses dans la semelle supérieure et dans l'âme mais
également à apporter de la résistance flexionnelle compensant la perte de résistance de la semelle inférieure
portée à haute Température
iv. Réseaux et utilisation souple :
Les structures mixtes s'adaptent aisément aux modifications susceptibles de se produire durant la vie d'un
bâtiment. Cela est particulièrement le cas lorsque la dalle est en présence de structures en portiques. Il est alors
toujours possible de créer une nouvelle cage d'escalier entre deux planchers en ajoutant simplement les poutres
de renvoi nécessaires.

Les évolutions récentes dans les technologies informatiques, de communication et d'information ont montré
l'importance d'être capable de modifier rapidement l'organisation des équipements d'un bâtiment. De plus,
dans les bâtiments commerciaux ou en copropriété, il doit être possible de modifier les équipements sans
occasionner d'inconvénient aux autres occupants. Pour résoudre ces problèmes, les ingénieurs doivent choisir
entre plusieurs solutions. Il y a généralement trois manières d'installer les équipements:
• dans les faux plafonds
• dans un faux-plancher
• des caissons situés le long des murs
L'espace entre la retombée et la semelle inférieure d'une poutre mixte constitue une zone idéale dans laquelle
les équipements peuvent être installés.
v. Assemblage :
Les planchers mixtes sont maintenant la solution privilégiée pour une grande variété de structures car ils offrent aux
concepteurs et aux clients les avantages suivants:
• Plate-forme de travail :

Avant le bétonnage, la tôle profilée constitue une plate-forme de travail sûre et qui permet d'accélérer
le processus de construction d'autres éléments.
• Coffrage permanent :
La tôle nervurée ou profilée porte de poutre à poutre et sert de coffrage permanent au béton (des étais
provisoires ne sont pas nécessaires). La tôle profilée est également une barrière efficace à la vapeur.
La retombée de la poutre reste propre après le bétonnage et l'utilisation de tôles peintes peut donner
un bon aspect au plafond mais la peinture peut causer des difficultés en cas de soudage des goujons à
travers la tôle.
• Armatures :
La section d'acier du profilé métallique est généralement suffisante pour résister au moment de flexion
positif. Des armatures supplémentaires peuvent être présentes dans la dalle pour résister au retrait,
aux mouvements dus à la température ou afin d'assurer une continuité aux appuis (moment négatifs).
L'action mixte est obtenue grâce à la forme du profil ou à l'aide de moyens mécaniques tel que des
indentations ou un bossage de la tôle profilée.
• Vitesse et simplicité de construction :
Les tôles nervurées ou profilées combinant une rigidité élevée et un faible poids rendant aisé le
transport et le stockage du matériel sur chantier. Un camion est souvent capable de transporter
jusqu'à 1500m² de plancher. Une équipe de quatre hommes peut installer 400m² de plancher par
jour. Les panneaux sont légers et sont des éléments préfabriqués qui peuvent être aisément
transportés et installés par deux ou trois ouvriers.
• Produits à la qualité contrôlée:
Les éléments métalliques des structures mixtes sont fabriqués et contrôlés en usine. Cela permet
l'établissement de procédures de qualités strictes qui diminuent l'incertitude liée au travail sur
chantier. Le résultat en est une précision de construction plus élevée.
b) Eléments de construction :
Un élément mixte est généralement porteur; il ne s'agit donc pas d'une simple juxtaposition d'éléments
porteurs indépendants.
Dans la pratique courante de la construction métallique, on peut distinguer trois types principaux d'éléments mixtes :
• Les poutres mixtes,

• Les dalles mixtes,

• Les poteaux mixtes.


La section d'une poutre mixte ou d'une dalle mixte, est essentiellement sollicitée par des efforts de flexion, alors que
la section d'un poteau mixte est sollicitée en compression, souvent combinées avec la flexion.
i. Les poutres mixtes :
Les poutres mixtes acier-béton sont des éléments porteurs fléchis composés d'une poutre métallique et d'une
dalle de béton; elles peuvent être :
• Des profilés métalliques plus des dalles coulées sur le coffrage.

• Des profilés métalliques plus des dalles partiellement préfabriquées.

• Des profilés métalliques plus des dalles complètement préfabriquées.

Il s'agit en général d'un profilé en acier connecté à une dalle de béton. Cette dalle peut être coulée sur un
coffrage non permanent ou sur un coffrage permanent, comme par exemple une tôle nervurée ou profilée en acier.
ii. Les dalles mixtes :
Différentes dalles mixtes peuvent être utilisées en combinaison avec une poutre en acier. Il s'agit:
• soit d'une dalle coulée in situ sur un platelage
• soit d'une dalle composée d'éléments préfabriqués en béton (prédalles ou hourdis) et de béton
coulé sur chantier.
La hauteur totale des dalles mixtes varie en général de 120 à 180mm; elle est fonction notamment de la résistance
au feu exigée. La hauteur classique des nervures (de la tôle) est entre 40 et 85mm. Les entraxes varient de 150 à
300mm. L'épaisseur de la tôle utilisée varie entre 0.75 et 2mm.
iii. Les poteaux mixtes
Ce sont des éléments porteurs verticaux composés
essentiellement d'un profilé métallique et du béton armé ou non.
Le béton ajouté au profilé permet de distinguer deux types de
poteaux mixtes :
• les poteaux partiellement ou totalement enrobés de
béton.
• les poteaux en profilés creux remplis de béton.
Pour les poteaux totalement enrobés, les semelles et
âme des profilés les constituants sont enrobés d’une
couche de béton. Par contre, pour les poteaux
partiellement seulement l’espace entre semelles qui
est rempli de béton .

Les poteaux en profilés creux remplis de béton


peuvent être de section circulaire, carrée ou
rectangulaire.

Le béton de remplissage améliore considérablement


la résistance par effet de confinement.
Avantage des poteaux mixtes :

Les poteaux mixtes présentent de nombreux avantages


• Une section transversale de faibles dimensions extérieures peut reprendre des charges très élevées.
• L’acier sert aussi de coffrage perdu.
• Gain de temps et de coût appréciable lors du montage.
• Résistances plus élevées.
• L’acier, en confinant le béton, assure un rôle de frettage qui provoque une augmentation de la charge
portante globale.
• Satisfaire aux exigences relatives à la plus haute classe de protection contre l’incendie sans exiger de mesures
complémentaires.
• Dans les sections partiellement enrobées, le fait qu’après bétonnage, des faces d’acier restent apparentes et
peuvent être utilisées pour réaliser l’assemblage de poutres.
La construction mixte est populaire pour les bâtiments et les ponts à causes des aspects suivants :

• Economie

• Architecture

• Fonctionnalité

• Equipements et utilisation flexible du bâtiment

• Assemblage

Cependant, l'utilisation de la construction mixte devrait se renforcer pour prendre une place importante à côté de
la construction métallique traditionnelle à l'aide des Eurocodes, des documents d'application nationale, comme
supports additionnels.

De nombreuses recherches partout en Europe ont amélioré les systèmes existants de construction mixte et ont
mené au développement de nouvelles technologies comme les planchers slim-floor avec des assemblages semi-
continus aux poteaux, des nouveaux profilés métalliques ou des systèmes minimisant les temps d'érection et
d'assemblage.
a) Méthodes de calcul :
L'Eurocode 4 présente deux méthodes de dimensionnement des poteaux mixtes:

❖ La première est une Méthode Générale qui impose de prendre explicitement en compte les effets du second
ordre et les imperfections. Cette méthode peut notamment s'appliquer à des sections de poteaux qui ne sont
pas symétriques ainsi qu’à des poteaux de section variable sur leur hauteur. Elle nécessite l'emploi d’outils
de calcul numérique et ne peut être envisagée que si l’on dispose des logiciels appropriés.

❖ La seconde est une Méthode Simplifiée utilisant les courbes de flambement européennes des poteaux en
acier qui tiennent implicitement compte des imperfections affectant ces poteaux. Cette méthode est en
pratique limitée au calcul des poteaux mixtes présentant une section doublement symétrique et uniforme sur
leur hauteur.

Les deux méthodes sont fondées sur les hypothèses classiques suivantes :

• Il y a une interaction complète entre la section en acier et la section de béton et ce, jusqu'à la ruine;

• Les imperfections géométriques et structurales sont prises en compte dans le calcul;

• Les sections droites restent planes lors de la déformation du poteau.


VOILEMENT LOCAL DES PAROIS DES ÉLÉMENTS STRUCTURAUX EN ACIER
La présence de béton correctement tenu en place dans les sections totalement enrobées prévient le
voilement local des parois du profil en acier si l'épaisseur d'enrobage de béton est suffisante.
Celle-ci ne peut dès lors être inférieure au maximum des deux valeurs suivantes:
• 40 mm;
• 1/6 de la largeur b de la semelle du profil en acier.
Cet enrobage destiné à empêcher tout éclatement prématuré du béton doit être armé transversalement.
Pour les autres types de poteaux mixtes, (sections partiellement enrobées et les sections creuses
remplies de béton), l’élancement des parois du profil en acier doit satisfaire les conditions suivantes:
• d /t ≤ 90𝜀2 pour les profils creux ronds remplis de béton de diamètre d et d’épaisseur t ;
• d / t ≤ 52𝜀 pour l’âme des profils creux rectangulaires remplis de béton d’hauteur d et
d'épaisseur t.
• b/𝑡ƒ ≤44 𝜀 pour les semelles de largeur b et d’épaisseur 𝑡ƒ des profils en H partiellement
enrobés ;

Avec 𝜀 = √235/ƒ𝑦.𝑘 où ƒ𝑦.𝑘 est la limite d’élasticité de l’acier constituant le profil.


CONDITION D'UTILISATION DE LA MÉTHODE SIMPLIFIÉ DE CALCUL
L'application de la méthode simplifiée comporte les limitations suivantes :
• La section transversale du poteau est constante et présente une double symétrie sur toute la hauteur du
poteau;
• Le rapport de contribution relative de la section en acier à la résistance de calcul de la section complète, à
savoir : delta 𝛿 = (𝐴𝑎ƒ𝑦/𝛾𝑎 )/𝑁𝑝𝑙.𝑅𝑑 , est compris entre 0,2 et 0,9 ;
• L'élancement réduit l du poteau mixte, ne
dépasse pas la valeur de 2,0 ;
• Pour les sections totalement enrobées, l'aire des
armatures doit au moins être égale à 0,3% de
l'aire de béton et les armatures présentent des
épaisseurs d’enrobage de béton satisfaisant les
conditions suivantes :
dans le sens y : 40 mm <𝑐𝑦< 0,4 𝑏𝑐;· dans le sens
z : 40 mm <𝑐𝑧< 0,3 ℎ𝑐 avec 𝑏𝑐 et ℎ𝑐 définis dans la
figure ci après:
Exemple type de section transversale de poteaux
DIMENSIONNEMENT DES POTEAUX SOUMIS À UNE COMPRESSION AXIALE
1. Résistance de la section
La résistance en section vis-à-vis d’une charge axiale de compression est obtenue en additionnant les
résistances plastiques des éléments constitutifs de cette section, suivant les formules suivantes:
❖ Pour les sections enrobées de béton:

❖ Pour les sections creuses remplies de béton :

• 𝐴𝑎, aire de la section transversale de la section en acier


• 𝐴𝑐 aire de la section transversale de la section du béton
• 𝐴𝑠 aire de la section transversale de l'armature
Le confinement du béton remplissant un profil creux, quelle que soit la forme de celui-ci, est source d’une
augmentation de la résistance du béton; celle-ci est prise en compte en remplaçant la valeur 0,85 ƒ𝑐𝑘 par ƒ𝑐𝑘
2. Elancement réduit
La charge élastique critique 𝑁𝑐𝑟 d’un poteau mixte est calculée en utilisant la formule d’Euler :

Où (𝐸𝐼)𝑒 est la rigidité flexionnelle du poteau mixte relative au plan de flambement considéré et 𝐿𝑓𝑙 , la
longueur de flambement correspondante de ce poteau. Si ce poteau appartient à une ossature rigide, cette
longueur de flambement peut, de manière sécuritaire, être prise égale à la longueur d’épure L.
Pour les charges de courte durée, la rigidité élastique de flexion effective (El)e de la section transversale
d'un poteau mixte vaut :
(𝐸𝐼)𝑒𝑓𝑓.𝑘 = 𝐸𝑎 𝐼𝑎 + 𝐸𝑐𝑑 𝐼𝑐 + 𝐸𝑠𝐼𝑠
𝐼𝑎 ,𝐼𝑐 et 𝐼𝑠 inerties flexionnelles respectives, pour le plan de flexion considéré, du profil en acier, du béton
(supposé non fissuré) et de l'armature.
𝐸𝑎 𝐸cd et 𝐸𝑠 modules d'élasticité respectifs du matériau constituant le profil en acier et de l'acier
d'armature.
𝐸𝑐𝑑 = 𝐸𝑐𝑚 /𝛾𝑐
𝐸𝑐𝑚 Module sécant du béton
L’élancement réduit 𝜆̅ pour le plan de flexion considéré, dépasse 0,8 pour les sections enrobées de béton
et 0,8/ (1- 𝛿) pour les sections creuses remplies de béton avec :

𝛿 Qui représente la contribution de la section métallique à la résistance axiale totale du poteau.


L'élancement réduit 𝜆̅ du poteau mixte pour le plan de flexion considéré est donné par :

Où 𝑁𝑝𝑙.r𝑘 est la valeur de l’effort normal résistant plastique 𝑁𝑝𝑙.𝑅𝑑 calculé en posant tous les facteurs
partiels de sécurité 𝛾𝑎, 𝛾𝑐 et 𝛾𝑦 égaux à 1,0 (c'est à dire en utilisant les résistances caractéristiques
des matériaux).
3. Résistance au flambement
Le poteau mixte présente une résistance
au flambement suffisante si, pour chacun
des plans de flambement, l’effort axial de
calcul 𝑁𝑆𝑑 est tel que : :

Où la valeur de 𝜒, coefficient de réduction


relatif au plan de flambement considéré est
donnée en fonction de l'élancement 𝜆̅et
de la courbe « européenne » de flambement
appropriée. Les courbes « européennes »
s'appliquant aux poteaux mixtes sont
données au Tableau ci-après:

Courbes de flambement et imperfections


Le coefficient de réduction au flambement est calculé suivant:

Où a est le paramètre d’imperfection généralisée, qui couvre les effets défavorables du défaut de
rectitude initial et des contraintes résiduelles.
Dans certains cas, en particulier lors du calcul de poteaux élancés soumis à de la compression et de la
flexion, il peut être préférable d'utiliser les imperfections données au Tableau «Courbes de flambement
et imperfections» pour calculer un moment de flexion de premier ordre supplémentaire causé par
l'excentricité de cette charge axiale
DIMENSIONNEMENT DES POTEAUX MIXTES SOUMIS À COMPRESSION AXIALE ET FLEXION
1. Résistance de la section sous moment de flexion et effort normal
Il est nécessaire de procéder à une vérification du comportement dans chacun des plans principaux, en
prenant en compte l'élancement, la distribution des moments fléchissant et la résistance en flexion
associés au plan de sollicitation considéré.
La résistance en section du poteau mixte sous combinaison de compression et de flexion mono-axiale
est définie par une courbe d'interaction M-N, telle que celle présentée à la Figure ci-après:

Le point D de cette courbe d'interaction correspond


au maximum du moment résistant Mmax,Rd
supérieur à Mpl.Rd.
En effet, dans un poteau mixte, l’augmentation de la
charge axiale retarde la fissuration par traction du
béton et rend ainsi le poteau mixte plus apte à
résister à la flexion.(phénomène de stabilisation)
La courbe d'interaction précitée peut se
déterminer point par point, en considérant
successivement diverses positions particulières
de l'axe neutre plastique dans la section droite
et en calculant pour chacune de ces positions, la
résistance de la section droite à partir de
l'hypothèse des blocs de contrainte, ce qui, à
partir des deux équations d’équilibre de
translation et de rotation, fournit le couple (M, N)
des efforts résistants concomitants.
La Figure ci-contre illustre cette procédure pour
quatre positions particulières de l’axe neutre
plastique, auxquelles correspondent
respectivement les points repérés A, B, C, D et E
de la Figure précédente.

Répartition des contraintes correspondant à la courbe d’interaction


(section enrobée de béton)
· Point A : résistance en compression seule: NA = N pl.Rd MA = 0
· Point B : résistance en flexion seule: NB = 0 MB = Mpl.Rd
· Point C: résistance en flexion identique à celle associée à la situation du point B mais avec une résultante
non nulle en compression:

Note: fck doit éventuellement être affecté d’un facteur s’il s’agit d’une section creuse circulaire:
• Point D: moment résistant maximum

De même fck doit éventuellement être affecté d’un facteur s’il s’agit d’une section creuse circulaire:

Wpa, Wps, Wpc sont, pour la configuration étudiée, les modules de résistance plastique respectivement du
profil en acier, de l’armature et du béton.
• Point E: situé à mi-distance de A et C.
L'augmentation en résistance au point E est généralement faible par rapport au résultat d'une interpolation
linéaire directe entre A et C. Le calcul du point E peut dès lors être omis.
Habituellement, aux fins de calcul, on substitue à la courbe continue d’interaction M-N, le contour polygonal
AECDB, ou encore, plus simplement, le contour ACDB.
2. Amplification de second ordre des moments de flexion
Il est nécessaire de considérer les effets locaux du second ordre géométrique au niveau du poteau, à savoir
l'amplification des moments de premier ordre existant dans le poteau suite à l'augmentation de l'excentricité
avec laquelle l'effort axial agit. Ceux-ci peuvent toutefois être négligés lors de la vérification des poteaux isolés
d'ossatures rigides si NSd/Ncr ≤0,1 ou si 𝜆̅ < 0,2( 2 - r ) , où r est le rapport des moments de
flexion existant aux extrémités du poteau (- 1 ≤ r ≤ + 1).
Les effets du second ordre sur le comportement d’un poteau isolé faisant partie d’une ossature rigide peuvent être
pris en compte de manière approchée en appliquant au moment maximum de calcul de premier ordre MSd le
facteur multiplicateur k donné ci-après:
Dans laquelle:
b = 0,66 + 0,44r pour un poteau soumis à des moments d’extrémité;
b = 1,0 lorsque la flexion résulte de charges transversales sur le poteau.
En présence de l’action conjointe de charges transversales et de moments d’extrémité, b ne pourra jamais être
pris inférieur à 1,0 à moins d’être évalué de manière plus précise.
RESISTANCE DES POTEAUX MIXTES SOUS COMPRESSION ACCOMPAGNÉE DE FLEXION MONO-AXIALE
Le principe du calcul suivant l'EC4 de la résistance d'un membre soumis à la fois à un moment de flexion uni-axial
et un effort normal est représenté schématiquement à la figure ci-aprés qui est une version normée du diagramme
d'interaction caractérisant la résistance d’une section. Pour un effort de compression NSd le moment plastique
M
résistant Rd, qui est une fraction d de la pleine résistance plastique Mpl.Rd est défini à l'aide de la courbe
d'interaction.

Résistance du poteau sous compression axiale et flexion uni-axiale


Le moment de calcul MSd est le moment maximum s'exerçant sur le poteau et prenant en compte toute
augmentation due aux imperfections du poteau ainsi que l'amplification des moments de premier ordre par les
effets de second ordre « P- Δ ». Sous une charge axiale de calcul NSd, un poteau mixte présente
suffisamment de résistance si: MSd ≤ 0,9μdMpl.Rd
La réduction de 10 % opérée par l’introduction du facteur 0,9 tient compte des simplifications qui sont sous -
jacentes à la méthode de calcul.
Ainsi, la courbe d’interaction établie indépendamment de toute limite sur les déformations du béton. Dès lors, les
moments de flexion, y compris les effets de second ordre, peuvent être calculés en utilisant la raideur flexionnelle
effective (EI)e déterminée sur base d’une participation de toute l’aire du béton de la section.

La Figure ci-dessus montre clairement que les valeurs de μd déterminées à partir du diagramme d'interaction
peuvent être supérieures à 1,0 aux environs du point D où l'effort axial de compression est favorable à la
résistance flexionnelle de la section. Il semble cependant prudent en pratique de borner la valeur de μd à 1,0 à
moins que le moment MSd soit directement causé par l'effort axial NSd, agissant suivant une excentricité fixée
sur un poteau déterminé.
RESISTANCE DES POTEAUX MIXTES SOUS COMPRESSION ACCOMPAGNÉE DE FLEXION BI-AXIALE
Lorsqu’un poteau mixte est soumis à compression et à flexion bi-axiale, il faut en premier lieu vérifier la
résistance sous compression accompagnée de flexion mono-axiale, et ce dans chacun des plans de flexion.
Cette vérification ne suffit toutefois pas et il importe de lui adjoindre une autre vérification, relative au
comportement bi-axial.
Pour cette dernière, il n’y a lieu de tenir compte des imperfections que pour le seul plan dans lequel la ruine est
susceptible de se produire (cas (a)). Pour l'autre plan de flexion, on néglige donc tout effet des imperfections
(cas (b)).

Résistance du poteau sous compression


et flexion bi-axiale
RÉSISTANCE DU POTEAU SOUS COMPRESSION ET FLEXION BI-AXIALE
En cas de doute sur le plan de ruine, il est recommandé de se placer en sécurité en tenant compte des
imperfections dans les deux plans.
Pour prendre en compte les pics de contraintes causés par les moments de flexion répondant aux inégalités
suivantes

et agissant suivant deux axes orthogonaux, ces deux moments de flexion doivent également satisfaire la formule
d'interaction linéaire (2.20).

Les moments de calcul sont déterminés en incluant à la fois les imperfections et l'amplification due aux effets de
second ordre « P- Δ ».
Les trois conditions définissent la résistance ultime en terme de moments de calcul orthogonaux pour un effort
axial de calcul NSd comme le montre la Figure (c).
CONCLUSIONS
la méthode de calcul des poteaux simplifiée a été développé ici , son usage est limité aux poteaux bi-symétriques
contenant seulement une section métallique, cette méthode ne s'appliquant pas si deux ou plusieurs sections
non connectées sont utilisées.
Les méthodes de calcul plus générales données dans l'EC4 pour des sections non symétriques entraîneront
souvent l'usage de modèles analytiques avancés, particulièrement lorsque qu'aucun axe de symétrie ne sera
présent.
Ce type de situation ne se rencontrera donc sans aucun doute à la grande majorité des poteaux mixtes rencontrés
en pratique.
Les poteaux mixtes ne sont pas fréquents dans les bâtiments généralement considérés comme "mixtes". Le
schéma d'ossature le plus fréquent dans les bâtiments avec plusieurs étages est d'utiliser des planchers mixtes
et des poteaux à section en H. Cette situation est due aux difficultés d'assembler les poutres à des poteaux
mixtes sur chantier.
Les solutions à ce problème augmentent généralement le coût de fabrication de manière considérable et rendent
la construction "entièrement" mixte non économique.
Dans le cas des tubes, la méthode d'assemblage doit être telle qu'elle ne nécessite pas l'accès de part et d'autre
des parois de la section métallique.
Lorsque des sections enrobées sont utilisées, au moins une partie du béton d'enrobage doit être coulé sur place
de manière à pouvoir assembler les membres de manière pratique. L'utilisation de poteaux mixtes devient
beaucoup plus intéressante lorsque la nécessité de disposer de poteaux hautement résistants présentant un
encombrement minimal ainsi qu'une résistance au feu propre élevée devient plus importante que le prix de base
de l'ossature.
Pour ces raisons, bien qu'il soit peu vraisemblable que les poteaux mixtes deviennent d'un usage courant, ceux-ci
seront probablement de plus en plus présents pour supporter les planchers de grande portée plus pratiques des
centres commerciaux et des bâtiments de grande taille que dans des situations très particulières tel que par
exemple les poteaux de coin soumis à des moments de flexion bi-axiaux élevés.
POTEAU MIXTE : EXERCICE
Vérifier la stabilité d’une colonne mixte (poteau mixte : Profil creux remplis de béton) appartenant à un
bâtiment industrielle vis-à-vis de la compression simple pour une longueur de flambement L=5m et
ayant les caractéristiques suivantes : 𝑁𝑠𝑑 = 3000 KN.

Ea =
Profil : 350*250*8 fy = 275 N/mm²
210000N/mm²
Ecm = 35000
Béton C40/50 fck = 40 N/mm²
N/mm²
Es = 210000
Armatures 8 Ø 10 fsk = 400 N/mm²
N/mm²

Poteaux creux rectangulaire rempli de béton


LES POUTRES MIXTES (ACIER-BÉTON)

La combinaison de matériaux de construction la plus importante et la plus fréquemment rencontrée est celle de
l'acier et du béton, avec des applications dans les bâtiments commerciaux à plusieurs étages et les usines, ainsi
que dans les ponts. Ces matériaux peuvent être utilisés dans des systèmes structurels mixtes, par exemple des
noyaux en béton entourés de tubes d'acier, ainsi que dans des structures composites où des éléments constitués
d'acier et de béton agissent ensemble de manière composite.
Ces matériaux essentiellement différents sont totalement compatibles et complémentaires les uns des autres ; ils
ont presque la même dilatation thermique ; ils ont une combinaison idéale de résistances avec le béton efficace
en compression et l'acier en traction ; le béton offre également une protection contre la corrosion et une isolation
thermique à l'acier à des températures élevées et peut en outre empêcher les sections d'acier minces de flamber
par torsion locale ou latérale.
Dans les bâtiments à plusieurs étages, la charpente métallique est généralement utilisée avec le béton ; par
exemple, des poutres en acier avec des dalles de plancher en béton. Il en va de même pour les ponts routiers, où
les tabliers en béton sont normalement préférés. La mesure dans laquelle les composants ou parties d'une
structure de bâtiment doivent comprendre une construction entièrement en acier, être entièrement construits en
béton armé ou être de construction composite dépend des circonstances.
Il est cependant un fait que les
ingénieurs conçoivent de plus en
plus de systèmes de construction
composites et mixtes en acier de
construction et en béton armé pour
produire des structures plus
efficaces par rapport aux
conceptions utilisant l'un ou
l'autre matériau seul. Les deux
photos donnent une idée de
comment et dans quelle mesure la
construction mixte est utilisée pour
les bâtiments à plusieurs étages :
la photo n°1 montre un chantier de
construction pour un immeuble
commercial à Londres ; La photo
n°2 montre un bâtiment d'usine
pour l'industrie automobile en Photo n°1 : Bâtiment commercial à Londres à Photo n°2 : Bâtiment d'usine pour l'industrie
structure mixte à plusieurs niveaux à charpente en automobile en Allemagne à plusieurs niveaux à
Allemagne. acier structure mixte
Il convient d’ajouter que la combinaison de noyaux en béton, de
charpente en acier et de planchers composites est devenue la méthode
de construction standard pour les bâtiments commerciaux à plusieurs
étages dans plusieurs pays.
De nombreux progrès ont été réalisés, par exemple au Japon, où la
charpente en acier/béton armé est le système standard pour les
bâtiments de grande hauteur.
La principale raison de cette préférence est que les sections et les
éléments présentés dans la diapositive 3 sont les mieux adaptés pour
résister aux charges sismiques répétées, qui nécessitent une résistance
et une ductilité élevées.
Les bâtiments en acier et en éléments mixtes ont connu une renaissance
au cours des années 1980, entraînant une profusion de nouveaux
concepts de construction et de détails structurels.
Photo n°3 : La combinaison de noyaux en béton,
de charpente en acier et de plancher mixte est
devenue la méthode standard pour la construction
à plusieurs étages dans plusieurs pays.
Les éléments mixtes simples, tels que les poutres
isolées, les poteaux et les dalles, bien qu'ils soient
de haute qualité et de grande résistance, sont
également, dans de nombreux cas, coûteux.
C'est particulièrement le cas pour les bâtiments
avec de petits espacements de colonnes, des
portées de poutres de plancher bien inférieures à 9
m et de faibles charges.
En revanche, la construction de planchers mixtes est
très compétitive si les portées sont augmentées
jusqu'à 12, 15 voire 20 m. Il existe bien entendu une
demande pour des portées plus grandes et sans
colonnes dans les bâtiments afin de faciliter une
planification ouverte ou une plus grande flexibilité
dans l'aménagement des bureaux, comme le montre
la figure n°1 ci-contre.
Figure n°1 : Structure mixte.
Une autre considération importante est que l'utilisation de profilés en
acier laminé, de platelage métallique profilé et/ou d'éléments mixte
préfabriqués accélère l'exécution. Pour une efficacité et une économie
maximales, les joints doivent être peu coûteux à fabriquer et simples à
monter sur site. Figure n°2 :
Couloir central
De nombreux experts estiment que le développement futur des avec bureaux de
part et d’autre
bâtiments à ossature métallique dépend en grande partie de l'utilisation
de la construction mixte. Malheureusement, ces deux matériaux de
construction importants, l'acier et le béton, sont promus par deux
industries différentes. Ces industries étant en concurrence directe, il est
parfois difficile de promouvoir la meilleure utilisation des deux
matériaux.
Les figures ci-contre montrent deux exemples d'utilisation d'une
construction de plancher composite comprenant des poutres en acier et
des dalles en béton dans des bâtiments : La figure n°2 montre un Figure n°3 : nombre
réduit de poteaux
immeuble de bureaux typique avec des bureaux des deux côtés du avec poutres
couloir, dont les murs sont définis par les positions des éléments principales et celles
internes. Colonnes; La figure n°3 montre une structure de grande portée, secondaires
sans colonnes, qui permet une grande flexibilité et un nombre réduit de
poteaux, avec des poutres principales et secondaires.
COMPORTEMENT MIXTE DANS LES
POUTRES

Les poutres mixtes, principalement sollicitées en


flexion, sont constituées d'une section en acier
agissant de manière mixte avec une (ou deux)
semelles en béton armé.
Les deux matériaux sont liaisonnés mécaniquement
aux moyens de connecteurs. Il est courant dans les
pratiques européennes de réaliser cette liaison aux
moyens de goujons soudés de manière semi-
automatique sur les semelles en acier, comme cela
est présenté sur la photo n°.

Photo n°4 : Les poutres mixtes, principalement sollicitées en


flexion, sont constituées d'une section en acier agissant de
manière mixte avec une (ou deux) semelles en béton armé.
La figure n°4 montre plusieurs sections de
poutres mixtes, dans lesquelles le béton frais a
été coulé in situ sur des coffrages en bois. Dans
le cas de poutres sur appuis articulés, il est
évident que le moment sollicitant en travée dû à
POUTRE EN T DALLE MIXTE (TÔLE NERVURÉE ET BÉTON
l'application des charges verticales induit des
efforts de traction dans la section en acier et des
efforts de compression dans la dalle en béton,
rendant optimum l'utilisation des deux
matériaux.
Par conséquent, des poutres mixtes ayant même
des sections en acier de dimensions faibles ont
une grande rigidité et peuvent supporter de
fortes charges sur de grandes portées.

PROFILE A SECTION RECTANGULAIRE UNITÉS PRÉFABRIQUÉES EN BÉTON


Si le glissement à l'interface entre la section en acier et la dalle en béton est possible, alors chaque élément agit
indépendamment comme cela est présenté sur la partie gauche de la figure n°4. Si le glissement à l'interface est
empêché ou du moins réduit, la dalle et l'élément en acier agiront en commun comme un élément mixte unique. Il
en résulte une augmentation de la résistance qui dépendra de l'étendue sur laquelle le glissement est empêché.
Il convient de remarquer que les figures n°5 et 6 correspondent à l'utilisation de goujons. Dans ce cas, le degré
d'interaction dépend principalement du degré de connexion utilisé.
Figure n°4 : Pas d’interaction Figure n°5 : Interaction partielle Figure n°6 : Interaction complète

Glissement final Pas de Glissement


L'on utilisera les définitions suivantes pour faire une distinction nette entre les propriétés de résistance et de
rigidité..
• Concernant la résistance nous distinguons la connexion complète et la connexion partielle. La connexion est
considérée comme étant complète si la résistance de la poutre mixte est gouvernée par la résistance à la
flexion et non pas par la résistance due au cisaillement horizontal.
• Si on étudie le comportement mixte et la manière dont chacune des deux parties de la poutre mixte agissent
ensemble, nous pouvons distinguer un comportement à interaction complète ou un comportement à
interaction partielle avec pour conséquence une rigidité plus ou moins importante de la poutre mixte. Cette
interaction partielle se produit lorsque des connecteurs flexibles, tels que les goujons, sont employés et qu'il
se produit un glissement (déplacement relatif) à l'interface entre l'acier et le béton.
• L'utilisation du comportement
mixte procure certains
avantages. En particulier, une
poutre mixte est plus rigide et a
habituellement une plus grande
capacité à reprendre les charges
que les poutres non mixtes. (voir
figure n°7). En conséquence, Poutre mixte Poutre en acier
l'on a généralement besoin d'un
résistance
profilé de section plus faible. Il à la charge
en résulte des gains sur les
Poids en
quantités de matériaux et sur acier
l'épaisseur des éléments. Il
résulte de ce dernier point que Hauteur
totale
dans les bâtiments, les hauteurs
d'étages seront plus faibles et Raideur ou
pour les ponts les rigidité
encombrements seront Figure n°7 : Comparaison entre une poutre en acier et une poutre mixte
moindres.
1- LES POUTRES MIXTES
La figure n°4 présente un exemple d'utilisation de différents profils
(sections) et différents types de poutres (profilés laminés ou profilés
reconstitués soudés) associées avec du béton coulé sur chantier.
A la place d'une dalle en béton coulée sur chantier, il est possible
d'utiliser des dalles préfabriquées en béton ou des pièces de planchers Goujons à tète

telles que présentées sur la figure n°8.


Cependant il convient de prévoir des dispositions constructives et des
pratiques de montage parfaitement étudiées pour assurer un
recouvrement adéquat des connecteurs.
Barres

La figure 8a montre un système utilisant des grands éléments


préfabriqués de plancher avec des joints longitudinaux. Dans l'élément Soudé

définitif et pour obtenir un comportement mixte avec la poutre, il


conviendra de remplir de mortier les intervalles entre les pièces.
Un tel système structural est apparu sur le marché au début des années
soixante.
Figure n°8 :utilisation d'unités de plancher en béton préfabriqué
Uniquement en Allemagne plus de 100 parcs de stationnement
pour voitures, Universités, écoles et bâtiments de bureaux ont été
construits de cette manière (voir photo n°5).
L'utilisation d'éléments préfabriqués de planchers réduit les
opérations de montage sur le chantier et évite les manipulations.
Les éléments sont eux-mêmes coulés en atelier sur des coffrages
en acier qui permettent d'assurer une grande qualité et des
tolérances très serrées (strictes).

Photo n°5 : Au lieu d'une dalle de béton coulée sur place, des
éléments de plancher ou de terrasse en béton préfabriqué
peuvent être utilisés.
La figure n°8b montre de minces éléments préfabriqués
en béton, soutenus par la semelle de la poutre en
acier. Ces éléments font office de coffrage perdu lors du Goujons à tète

coulage du béton coulé sur place. Les distances


transversales entre les tiges des poteaux et le bord de
l'élément préfabriqué en béton peuvent cependant être
faibles, ce qui rend difficile d'assurer un confinement
adéquat des connecteurs. La principale raison de
l’utilisation de ces éléments en plaques minces
Barres
(généralement de 4 à 5 cm d’épaisseur) est qu’ils sont
faciles à manipuler et presque aussi pratiques à manipuler
qu’une terrasse métallique. Soudé

La figure montre également une poutre composite


partiellement enrobée dont les vides sont remplis de
béton. Ce type de profilé composite est aujourd'hui
souvent utilisé dans certaines régions d'Europe, afin
d'améliorer le degré de résistance au feu sans mesures de
protection supplémentaires. La bride inférieure en acier
reste non protégée.
Cependant, la pratique habituelle, dans
le cas des bâtiments commerciaux et
industriels (voir diapositive 6), consiste à
construire les planchers à l'aide d'un
platelage métallique qui intègre des
reliefs ou des indentations
supplémentaires pour fournir une action
composite. Il s’agit d’un moyen très
économique d’accélérer la construction
et constitue un élément important des
systèmes structurels modernes. Le
tablier supporte les charges développées
avant et pendant le bétonnage et agit
ensuite de manière composite avec le
béton coulé sur place. Des plaques
nervurées en acier avec des profils
rentrants et trapézoïdaux sont
Photo n°6 : La pratique habituelle pour les bâtiments commerciaux et
généralement utilisés, voir les figures 7 industriels consiste à construire les planchers à l'aide de plaques
et 15. nervurées gaufrées pour fournir une action composite.
Des plaques nervurées en
acier avec des profils rentrants
et trapézoïdaux sont
verrouillage mécanique
généralement utilisés, voir les
figures ci-contre.
Les poutres mixtes ne
nécessitent aucun
échafaudage ou coffrage en
bois. Cet avantage est
verrouillage par friction développé dans le chapitre
suivant où l'on présente deux
méthodes différentes de
construction : soit en utilisant
des poutres « étayées », soit en
utilisant des poutres « non
étayées ».
Fi n d’ancrage Fi n d’ancrage
a) CONSTRUCTION ÉTAYÉE

En raison des bénéfices obtenus en termes de performances structurales il semble préférable de s'assurer que la
dalle en béton et l'élément en acier agissent de manière mixte à tout moment. Cela nécessite que toutes les
charges, y compris le poids propre de la structure, soit supportées par la section mixte.
Pour ce faire, il est nécessaire de supporter la poutre en acier jusqu'à ce que le béton ait durci. De tels supports
sont appelés « étais ». Il n'est pas nécessaire d'avoir un grand nombre d'étais. Des supports aux quarts et au
milieu de la portée sont suffisants en général. Les étais sont laissés en place jusqu'à ce que la dalle en béton ait
développé une résistance suffisante.
Dans les conditions de service, les différentes méthodes de montage mènent à obtenir différents états de
contraintes, de sollicitations et de flèches.
Néanmoins si les poutres mixtes sont sollicitées jusqu'à la ruine, elles se rompent pour une valeur du moment de
flexion qui est identique (en supposant que les instabilités locales sont empêchées), que la poutre soit étayée ou
non étayée. La résistance à la flexion peut être calculée de manière simple en utilisant des diagrammes
rectangulaires de contraintes comme cela sera indiqué dans les chapitres suivants.
b) Résistance des sections

Un type classique de constructions mixtes consiste en une dalle liaisonnée à une série de
poutres parallèles en acier. Le système structurel est dès lors essentiellement une série de
poutres en T interconnectées par des semelles larges et minces en béton comme présenté sur la
figure ci-contre. Dans un tel système, la largeur de la semelle peut ne pas être complètement
efficace en compression à cause du phénomène de traînée de cisaillement. On tient compte de
ce phénomène en utilisant l'approche bien connue de la largeur efficace. (expliquée plus loin).
En complément il n'est généralement pas nécessaire, pour les poutres mixtes sur appuis
simples, de tenir compte du voilement de la section en acier. La raison est que les semelles en
compression sont solidarisées à la dalle en béton par les connecteurs et que la hauteur de l'âme
en compression est généralement faible. Néanmoins dans le cas de connexion partielle, la
hauteur de la zone de l'âme en compression est plus importante.
Alors, dans ce cas, le voilement est possible du moins théoriquement, dans les âmes, si leur
élancement est important et dans les semelles si l'intervalle entre les connecteurs est
important.
Les dimensions de la plupart des sections de poutres en acier utilisées dans les bâtiments sont
telles que l'analyse plastique peut être appliquée à la section droite de la poutre mixte. Le calcul
du moment résistant ultime est dès lors, une application du diagramme rectangulaire des
contraintes à la condition que la section soit de Classe 1 ou de Classe 2.
c) Poutres continues et dalles
Beaucoup de poutres mixtes pour le bâtiment sont, du point de vue du calcul statique, des poutres continues sur appuis
articulés alors que beaucoup de dalles en béton sont continues car étant coulées sans joints. Maintenant nous mentionnons
les avantages des poutres continues en comparaison des poutres sur appuis simples :
❖ capacité à supporter des charges plus importantes, due à la redistribution des moments de flexion;
❖ plus grande rigidité,
❖ utilisation de section en acier de dimensions plus faible pour supporter un même chargement.
D'un autre coté la continuité peut compliquer le dimensionnement, en particulier vis à vis des problèmes du déversement et
du voilement dans les régions sollicitées sous moment négatif. Le voilement peut réduire la résistance en flexion de la section
à une valeur inférieure au moment résistant plastique à moins que certaines limitations des rapports largeurs/épaisseurs des
pièces constituant la section ne soient respectées. Sur la base de tels rapports, les sections en acier sont répertoriées dans
des classes de 1 à 4.
Les sections de Classe 1 permettent d'effectuer une analyse globale plastique en utilisant la redistribution des moments et
permettent un dimensionnement très économique. Les sections de Classe 2 permettent le calcul plastique du moment
résistant mais ne permettent pas la redistribution. Lorsque l'on utilise des profils laminés ceux-ci sont dans la plupart des
cas de Classe 1 ou de Classe 2 et le voilement n'est dès lors plus un problème.
Il convient de prévoir une armature anti-retrait correctement dimensionnée, dans la dalle en béton sur les appuis
intermédiaires où il n'y a pas de joint. Si les barres d'armature sont suffisamment ductiles, elles vont augmenter de manière
significative la résistance à la flexion dans ces régions sollicitées en moment négatif.
2- Connexion par cisaillement
Des connecteurs fonctionnant de manière mécanique sont utilisés pour développer le
comportement mixte entre la poutre en acier et le béton. Cette connexion est essentiellement prévue
pour résister au cisaillement horizontal et est appelée « connexion au cisaillement » (connexion en
plus simple).
La figure n°9 montre différents types de connecteurs. Ils doivent réaliser les conditions suivantes :
❖ transmettre le cisaillement directement par leur base;
❖ créer une liaison en traction dans le béton;
❖ être économiques à fabriquer et à fixer.
Dans les pays industrialisés le connecteur le plus usuel est le goujon. Il peut être soudé sur la
semelle supérieure de manière semi-automatique, soit directement à l'atelier, soit au travers des
tôles profilées en acier sur le chantier.
Des connecteurs cloués au pistolet tels que présentés sur la figure 9b, sont employés de manière
alternative lorsque des tôles profilées en acier sont utilisées et que la puissance électrique
nécessaire n'est pas disponible sur le chantier. Ces connecteurs ont pour avantages d'utiliser des
pistolets spécifiques à cartouches au lieu de l'équipement spécial nécessaire pour réaliser le
soudage complexe aux travers des tôles.
Lors de l'utilisation d'éléments de dalles préfabriqués en béton, on a quelquefois utilisé des
boulons à haute résistance agissant par frottement comme présenté sur la figure 9c. (parcs de Figure n°9 : Connecteurs de
stationnement temporaires ) cisaillement
Les lois de comportement et de résistance des goujons et des autres connecteurs sont déterminés par des essais de «
cisaillement » ou « Push-Out ». Ces essais fournissent pour les goujons des courbes de comportement charge-glissement
semblables à celle présentée sur la figure n°10.
Le comportement est caractérisé par une grande rigidité à faible charge (en dessous des conditions de service) et de
grandes déformations pour des charges plus élevées jusque la ruine. Un tel comportement ductile permet la redistribution
du cisaillement à l'interface acier-béton et permet le fonctionnement de la poutre en connexion partielle. En plus, il est
permis de distribuer les goujons de manière uniforme le long de la poutre entre les sections critiques.

Figure n°10 : essai de


cisaillement avec des goujons à
tête
Modes de ruine possibles d'une éprouvette
soumise à un essai de poussée (goujon)
Les poutres mixtes sont souvent dimensionnées en faisant l'hypothèse que la poutre en acier non étayée supporte le
poids de l'acier d'ossature, le poids du béton frais et les charges de chantier.
On peut alors décider, pour des raisons d'économie, de placer uniquement le juste nombre de connecteurs requis qui
permettent de supporter les charges appliquées par après.
Cela a pour conséquence d'utiliser beaucoup moins de connecteurs que requis pour atteindre la résistance maximale
à la flexion de la poutre mixte. L'utilisation d'une telle connexion partielle se traduit par une réduction de la résistance
et de la rigidité.
Il n'est pas possible d'éviter la connexion partielle lorsque le plancher est construit avec des tôles profilées. Le
nombre de connecteurs fixés à la poutre en acier peut alors être limité par la restriction d'être capable de les placer
dans les nervures de la tôle profilée en acier.
3- Assemblage poutre-poteau
On peut utiliser des techniques d'assemblage hautement développées pour assembler les éléments de structure en
acier. Les critères économiques exigent cependant que les assemblages soient économiques à fabriquer et en
conséquence à installer sur le chantier. Des études ont indiqué qu'il est possible d'améliorer le coût effectif des
structures mixtes si l'on prend en compte dans le dimensionnement le degré de continuité de l'assemblage alors
qu’actuellement on suppose que ce sont des rotules.
Néanmoins dans les structures mixtes acier-béton, il est possible d'obtenir une augmentation significative de la rigidité
et de la résistance uniquement en disposant des armatures en continuité dans la dalle autour des poteaux, puisque le
terme principal gouvernant le comportement de l'assemblage est l'action de la dalle.
Il est possible d'augmenter cet effet en effectuant le montage et
de bétonnage en suivant une séquence appropriée, comme suit :
• pendant le coulage du béton la poutre en acier agit comme
une poutre sur appuis simples ;
• il convient de fixer la poutre au poteau en acier au moyen de
deux cornières d'âmes ou par des goussets soudés sur les
semelles avec ou sans cornières d'âmes ;
• après durcissement du béton et en supposant que le
bétonnage est réalisé sans joint comme cela est montré sur la
figure n°11, la dalle en béton est considérée comme une
poutre continue reprenant les charges additionnelles.
En suivant cette séquence de montage, la redistribution
nécessaire des moments de flexion n'est pas élevée et la rotation
plastique peut être réduite de manière significative.
En complément l’on peut prendre la décision d'utiliser ou de ne
pas utiliser des platines entre les semelles comprimées en acier
et le poteau, essentiellement en fonction du moment plastique Figure n°11 : Joints mixte (composite)
d'extrémité de l'assemblage.
La figure n°11 compare des assemblages simples, rigides et
semi-rigides. Elle présente les dispositions constructives
sans platines. Elles correspondent à l'intérêt grandissant
d'utiliser des assemblages flexibles (semi-rigides) dans les
ossatures en acier et d'utiliser des dispositions
constructives simples afin d'accélérer le montage.
Il y’a lieu que les exigences de performances ci-après soient
réalisées :
• avant le bétonnage, les assemblages doivent se
comporter plutôt à la manière de rotules ;
• ils doivent être résistants et se comporter
élastiquement jusqu'à une valeur prédéterminée du
moment ;
• ils doivent être capables de résister au moment
plastique tout en permettant une rotation plastique
adéquate.
Figure n°11 : Joints mixte (composite)
Les assemblages poutres-poteaux dans les immeubles de grande hauteur « IGH » requièrent des
solutions quelque peu différentes.
Jusqu'à récemment de tels systèmes structuraux utilisaient, entre les éléments en acier de la
structure et les éléments en béton armé, uniquement des assemblages simples relatifs à l'effort
tranchant.
De toute manière il convient d'envisager d'autres ossatures mixtes. Elles sont construites en
montant en premier temps une ossature composée de poteaux légers et de poutres élancées à
hauteur variable. Par la suite les poteaux en acier sont enrobés de béton armé.
CONDITIONS D'EXECUTION EN COURS DE CONSTRUCTION - CONTROLE DE LA QUALITE.

1- FLÈCHE SOUS CHARGE STATIQUE PENDANT ET APRÈS LE BÉTONNAGE


Il convient de concevoir le coffrage ainsi que la structure porteuse de telle sorte qu'ils soient capables de
suivre sans dommage les flèches des poutres en acier supposées se produire au cours du bétonnage.
Pour une construction non étayée, il convient de prendre des dispositions afin de limiter l'épaisseur
supplémentaire des dalles due aux flèches des poutres en acier, à moins que l'on en ait tenu compte dans le
calcul final.
2- COMPACITÉ DU BÉTON
Il y a lieu d'apporter une attention particulière à l'obtention d'une compacité satisfaisante autour des
connecteurs et dans les profils creux remplis de béton.
3- CONNEXION DANS LES POUTRES ET POTEAUX
a) Goujons à tête dans les structures de bâtiment
• La durée appropriée de soudage d'un goujon et l'intensité du courant doivent être déterminées
sur la base d'essais de convenance réalisés dans les conditions du chantier, et d'essais
conformes aux normes en vigueur.
• La qualité de soudage des goujons doit être vérifiée par contrôle visuel. On doit apporter une attention
particulière au bourrelet de soudure périphérique et à la longueur du goujon. Tout goujon dont la soudure est
défectueuse doit être remplacé.
En outre, un nombre spécifié de goujons sélectionnés conformément aux documents ci-dessus doivent être
courbés jusqu'à ce que le déplacement latéral de la tête de chaque goujon à partir de sa position d'origine,
atteigne environ le quart de la hauteur du goujon. Les bourrelets de soudure des goujons ne doivent pas
laisser apparaître des fissures. Les goujons ayant satisfait le test doivent être laissés en position courbée.
• Il convient de ne pas souder les goujons sur des surfaces en acier souillées (par ex. par de l'eau, de
l'humidité, de la graisse, etc…), (b) Il y a lieu d'ôter toute trace de peinture sur la poutre en acier à proximité
de la soudure.;
• Pour les tôles profilées en acier conçues de manière telle qu'il n'est pas possible de fixer les goujons au
centre des nervures, il convient de les fixer alternativement sur les deux côtés de la nervure, tout le long de la
portée.
• Il convient de se référer aux normes en vigueur traitant de la fixation des goujons.
• Il y a lieu d'éviter de procéder au soudage dans des conditions humides.
• Il y a lieu de ne pas souder les goujons de cisaillement au travers de plus d'une seule épaisseur de tôle.
b) Protection contre la corrosion à l'interface
• D'une manière générale, les parties en acier des poutres mixtes utilisées en bâtiment n'ont pas
besoin d'être protégées contre la corrosion, à moins que l'on doive tenir compte d'une action
corrosive particulière.
• Si les parties en acier doivent être protégées contre la corrosion par un revêtement de peinture,
cette peinture peut également être appliquée sur les surfaces de contact et sur les connecteurs.
• Lorsque une protection contre la corrosion est exigée sans que l'interface et les connecteurs
soient entièrement peints, il convient de faire pénétrer cette protection sur au moins 30 mm à
l'intérieur de la zone de contact.
c) Condition de surface
il convient de ne pas peindre la surface du profilé en contact avec le béton de remplissage ou
d'enrobage, et d'éliminer toutes traces d'huile, graisse et calamine ou rouille non adhérentes.
CONCLUSION
• La construction composite, notamment celle utilisant des tôles d'acier nervurées ou profilées, permet une
construction rapide.
• Le poids de la charpente métallique nécessaire dans la construction composite est nettement inférieur à
celui si les matériaux étaient utilisés indépendamment.
• Il n'est pas nécessaire d'utiliser des étaiements et des coffrages coûteux car la poutre en acier est capable
de supporter le poids propre de l'acier et du béton, seule ou avec l'aide de quelques étais temporaires. Les
coffrages en bois peuvent être remplacés par des éléments préfabriqués en béton ou des tôles profilées en
acier.
• Les avantages mentionnés ci-dessus constituent un argument très fort en faveur de l’utilisation de poutres
composites dans les bâtiments. Ils sont toutefois plus importants pour les portées moyennes et longues que
pour les portées courtes.
• Le principal inconvénient de la construction mixte est la nécessité de prévoir des connecteurs à l’interface
acier-béton.
• Un autre inconvénient mineur est qu’elle est un peu plus compliquée que les autres méthodes de
conception et de construction. Cet inconvénient est particulièrement important pour les structures
continues et les ponts. Cependant, ces avantages sont largement contrebalancés par les avantages
significatifs qui peuvent en être obtenus.
3- LES POUTRES MIXTES (ACIER-BÉTON)
L’utilisation des poutres mixtes acier-béton est justifiée par la conception des structures simples
traditionnelles métalliques ou en béton qui présentent les caractéristiques suivantes:
❖Le béton n’a pas une bonne résistance caractéristique à la traction.
❖Les poutres métalliques seules présentent deux inconvénients :
• Grande flèche;
• Danger de déversement pour les sections comprimées d’une poutre fléchie.
Les poutres mixtes peuvent être de la forme illustrée à la figure 1. Il s’agit en général d’un profilé en acier liaisonné avec une dalle de
béton.
Cette dalle peut être coulée sur un coffrage non permanent (cas A) ou sur un coffrage permanent, comme par exemple une tôle profilée en
acier (cas B) ou une série de pré-dalles (cas C).
1- LARGEUR PARTICIPANTE
Dans les poutres mixtes, le transfert de l’effort de cisaillement par les connecteurs entre la dalle en béton et

la poutre métallique ne s’effectue que sur une largeur 𝑏𝑒𝑓𝑓 dite la largeur participante de la dalle.
𝑏
La valeur de 𝑒𝑓𝑓 dépend du rapport de l’espacement 2𝑏𝑖 , de la portée L des poutres, du type de
chargement, de la nature des liaisons (appuis) des poutres , du type de comportement (élastique ou
plastique) et d’autres facteurs. L’Eurocode-4 (version ENV 1994-1-1) propose l’expression suivante:
Largeur participante de la dalle
dans le cas d’une poutre sur deux
appuis
Dans le cas d’une poutre
L
continue, 0 peut être choisie
selon les indications données

Largeur participante de la dalle


dans le cas d’une poutre continue

La valeur de 𝑏𝑒𝑓𝑓 est utile a la détermination de certaines propriétés élastiques de la poutre mixte tel que son
moment d’inertie et sert aussi pour la vérification de la résistance des sections transversales.
INTRODUCTION
• Dans un plancher mixte, la dalle assure la résistance à la flexion transversale ou secondaire et la poutre
assure la résistance à la flexion longitudinale ou principale comme le montre la figure 1.
❖Les poutres de planchers mixtes sont pratiquement isostatiques (Se dit de la structure d'un matériau quand les
sollicitations relatives à une section quelconque peuvent être déterminées à partir des seules équations de la
statique.). Il existe de rares cas où les poutres sont continues.
❖Pour vérifier la flexion de la poutre mixte, il faut s’intéresser aux sections critiques sous moments positifs (section
de type S1 à la figure 2) et section critique sous moment négatif (section S2 à la figure 2). Pendant ce cours nous
nous limitons à la vérification de la résistance à la flexion sous moments positifs.
HYPOTHÈSES FONDAMENTALES
1. La connexion est complète et elle assure l’absence de glissement à l’interface acier béton même en présence d’un
plancher à bac collaborant. Les sections planes restent planes.

2. Le béton résiste sur toute la hauteur comprimée à une contrainte égale à :


sbc = 0,85×fck/γc ; γc = 1,5.
C’est une différence majeure par rapport aux poutres BA où la hauteur est réduite de 20% .
HYPOTHÈSES FONDAMENTALES
3. Le béton en traction est complètement négligé à l’ELU

4. Le béton dans les ondes est négligé

5. Les armatures en compression sont négligées

6. L’effort de compression maximale que la dalle est capable de supporter est égale à :
Fcomp,maxi = beff×hc × 0,85×fck/γc
L’effort de compression maximale que la dalle est capable de supporter est égale à :
Fcomp,maxi = beff×hc × 0,85×fck/γc Résistance à la flexion Mpl.Rd
2- ELÉMENTS À PRENDRE EN CONSIDÉRATION

a) Etape de montage

Le stade du montage correspond au moment du bétonnage de la dalle, quand le béton n'a pas encore
fait prise.
La résistance est alors assurée par la poutre métallique seule, qui doit également reprendre, en plus
de son poids propre et de celui de la dalle , une charge temporaire de montage due à une
accumulation éventuelle de béton lors du bétonnage, et à la présence d'ouvriers sur la dalle.
Précisons encore que le système statique au stade de montage peut être différent de celui du stade
définitif, à cause de la présence possible d'étais. le rôle d'un étayage est double: diminuer la flèche
lors du bétonnage, et après la prise du béton et l'enlèvement des étais, reporter une partie
importante du poids propre de la dalle sur la poutre mixte et non pas sur la poutre métallique seule.
Les charges et les actions à considérer sont:
• Le poids propre de la poutre métallique,
• Le poids propre de la dalle,
• Le poids propre du coffrage de la dalle,
• Une charge de montage admise en générale égale à 1 KN/m2,
• L'action due au vent si la structure est à l'extérieure.
b) Etat définitif
Le stade définitif est surtout caractérisé par le fait que la résistance est maintenant assuré par la poutre mixte.
C'est à l’état définitif que la poutre mixte doit reprendre, outre les charges dues aux éventuels étais, les charges
dues aux finitions (isolation, chape, etc.) ainsi que les charges utiles pour lesquelles elle a été conçue.
Les charges et les actions à considérer sont:
• Le poids propre du profilé,
• Le poids propre de la dalle,
• Les réactions des étais éventuels,
• Le poids des finitions,
• La charge utile,
• L'action due au vent et la charge de la neige.
c) Vérification de la sécurité structurale des poutres mixtes
a) Etape de montage
La vérification de la sécurité au stade de montage se fait, avec les charges définies précédemment à l'aide de la
relation suivante.

𝑀𝑓 = 𝑀𝑒𝑙𝑎/𝛾𝑅
𝑀𝑓: Moment de flexion dû aux charges à considérer au stade de montage,
𝑀𝑒𝑙𝑎: Moment élastique de la poutre métallique,
𝛾𝑅: Coefficient de sécurité (𝛾𝑅 = 1,1).
On utilise au stade de montage un calcul élastique afin d'éviter une plastification de l'acier qui entrainerait des
déformations trop importantes.
b) Etat définitif
On tiendra compte de l'effet mixte au stade définitif en considérant la résistance de la section mixte. La
résistance est habituellement évaluée à l'aide d’un calcul plastique pour les poutres mixtes de bâtiment, et
d'un calcul élastique pour les poutres mixtes de pont.
b) Etat définitif (suite)
On tiendra compte de l'effet mixte au stade définitif en considérant la résistance de la section mixte.
La résistance est habituellement évaluée à l'aide d’un calcul plastique pour les poutres mixtes de bâtiment, et
d'un calcul élastique pour les poutres mixtes de pont.
La sécurité au stade définitif est donc satisfaite si la relation suivante est vérifiée:

𝑀𝑑 = 𝑀𝑅𝑏/𝛾𝑅
𝑀𝑑 : Moment de flexion dû aux charges à considérer au stade de définitif,
𝑀𝑅𝑏: Résistance ultime à la flexion de la section mixte (𝑀𝑝𝑙𝑏 pour un calcul plastique
et 𝑀𝑒𝑙𝑏 pour un calcul élastique).
c) Vérification de l'aptitude au service
La vérification de l'aptitude au service d'une poutre mixte consiste essentiellement à vérifier sa déformation.
Le contrôle de la déformation de la poutre mixte se fait quant à lui avec la valeur de service de courte durée de
la charge utile.

d) Calcul de la connexion
Toute la théorie des éléments mixtes acier-béton est basée sur l'hypothèse qu’il existe une liaison entre l'acier
et le béton. L’adhérence du béton sur les poutres métalliques ou sur les tôles est non seulement trop faible,
mais également trop peu durable pour réaliser cette liaison; la transmission des efforts rasants doit donc se
faire par l'intermédiaire d'éléments de liaisons appelés connecteurs ou goujons.

e) Calcul plastique de la connexion


Pour chaque tronçon i de poutre mixte sollicité par un moment de flexion positif, l'effort rasant 𝐹𝑣𝑖 obtenu par
un calcul plastique vaut donc selon la position de l'axe neutre:

Axe neutre dans la dalle: 𝐹𝑣𝑖 = 𝑓𝑦 𝑥 𝐴𝑎


Axe neutre dans le profilé : 𝐹𝑣𝑖 = 𝑓𝑐 𝑥 𝐴𝑐
𝐴𝑎: aire de la section d'acier du profilé
𝐴𝑐: aire de la section de béton
La vérification ou le dimensionnement des goujons se fait alors en comparant l'effort rasant 𝐹𝑣𝑖 à la
résistance de l'ensemble des goujons situés sur le tronçon étudiés (i). Cela donc revient à satisfaire la
relation suivante: 𝐹𝑣𝑖 ≤ 𝑛𝑖𝑉𝑅𝐷
𝑛𝑖 : nombre de goujons sur le tronçons (i) considéré,
𝑉𝑅𝐷 : résistance ultime au cisaillement d'un goujon.
Le calcul plastique permet, au contraire du calcul élastique, d'adopter sur chaque tronçon de poutre de
longueur 𝑙𝑖 un écartement (e) constant entre goujons. Si l'on a déjà fait le choix du type de goujon en
connaissant la résistance ultime au cisaillement 𝑉𝑅𝐷 avec le tableau ci-après, le nombre 𝑛𝑖 de goujons à
répartir sur le tronçon (i) est donné par la relation suivante:

𝑛𝑖 ≥ 𝐹𝑣𝑖/𝑉𝑅𝐷
Si par contre l'écartement (e) est connu ou imposé par des dispositions de construction (on connait par
conséquent le nombre de goujons 𝑛𝑖 , le choix des goujons doit alors se faire de façon à ce que la relation
suivante soit satisfaite: 𝑉𝑅𝐷 ≥ 𝐹𝑣𝑖 / 𝑛𝑖
L'écartement (e) des goujons est alors déterminé par la relation suivante : 𝑒 = 𝑙𝑖 / 𝑛𝑖
Résistance ultime au cisaillement 𝑉𝑅𝐷 des goujons à tète
(sur éprouvette cylindrique et éprouvette cubique)
e) Exemple d'application
Soit la poutre mixte définie à la figure suivante.
Elle est composée de:
• d'un profilé IPE 300 en acier S235 ( 𝑓𝑦= 235 MPa).
• d'une dalle en béton C40/30 ( 𝑓𝑐=19,5 N/mm2) .
• d'une tôle profilée. Sa portée l est de 11 m et l'écartement entre deux poutres est a=2m.
Lors du bétonnage de la dalle, on tiendra compte de la présence d'un étai placé à mi-travée et d'une
charge de montage de 1 KN/m².
Au stade définitif, on tiendra compte des deux charges suivantes:
• Finitions (Chape + revêtement) = 1,5 KN/m²,
• Charge utile = 2 KN/m² et valeur de service de courte durée = 1,5 KN/m² ,
1- Vérifier cette poutre au stade de montage puis au stade définitif (comme il s'agit d'une poutre mixte de
bâtiment, on négligera l'effet de du retrait).
2- Déterminer le nombre de goujons à tète de diamètre 16 mm nécessaire pour assurer la connexion entre
l'acier et le béton.

Vous aimerez peut-être aussi