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Département d’Hydraulique
1.
Équations fondamentales des machines
hydrauliques
1.1 Introduction
Depuis l’ère des temps, la recherche d’un accès facile à l’eau a été toujours une préoccupation
majeure pour les civilisations humaines. La sédentarisation des premiers groupements humains
reposait sur la présence des terres fertiles et des ressources hydriques facilement exploitables
telles que les rivières et les lacs. La contrainte principale à l’exploitation de l’eau accessible
résidait dans le souci d’assurer l’énergie nécessaire à l’élévation de cette eau pour l’appliquer
dans l’irrigation des cultures et dans les activités ménagères. Dans ce chapitre, le concept des
turbomachines sera traité ainsi que leur typologie et les équations fondamentales régissant leur
utilisation avec une attention très particulière aux pompes centrifuges qui représentent les
pompes les plus utilisées dans les différents domaines.
Une machine à fluides est un dispositif mécanique en interaction avec un ou plusieurs fluides
environnants, à qui il communique ou de qui il tire son énergie cinétique. Dans cette section on
s'intéresse à une discipline importante de la mécanique des fluides qui porte sur les
turbomachines qui sont des machines à fluide tournantes actionnées par un mouvement de
rotation.
Le mot turbomachine est dérivé du mot latin turbo, qui signifie tourbillon, ou quelque chose
qui tourne. Le terme décrit différents types de machines impliquant une variation de pression,
tels que des compresseurs, des pompes ou des turbines. La caractéristique commune de toutes
ces machines est qu'elles possèdent un arbre rotatif sur lequel sont montées des aubes qui entrent
Polycopié du cours Pompes et Stations de Pompage Niveau L3
Enseignant : ABAIDIA Sofiane Année 2017-2018
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Université Hassiba Benbouali de Chlef Faculté de Génie-Civil et d’Architecture
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en contact avec le fluide. Un tel contact produit une variation de l'impulsion du fluide, ce qui
entraîne un mouvement des aubes ou une augmentation de la pression du fluide.
Une turbomachine peut être définie comme un dispositif dans lequel un transfert d'énergie se
produit entre un fluide en mouvement et un arbre rotatif sous une action dynamique qui entraîne
des changements de pression et de quantité de fluide. Celles-ci sont différentes des machines à
déplacement positif telles que les cylindres à pistons à mouvement alternatif, car dans de telles
machines, l'entrée ou la sortie de travail est principalement due aux limites mobiles. Le
développement des turbomachines peut être classé séparément dans celui des machines
hydrauliques et des turbines à gaz / vapeur, y compris les compresseurs.
Les turbomachines sont classées en deux grandes catégories : les pompes et les turbines. La
figure 1.1 présente la différence entre ces deux types.
Le terme pompe réfère à toute machine qui ajoute de l’énergie au fluide. Ce sont donc des
dispositifs absorbeurs d’énergie puisque l’énergie leur est fournie puis transférée en majeure
partie au fluide par le biais du mouvement de rotation de l’arbre.
Le rôle d’une pompe est donc d’ajouter de l’énergie au fluide, résultant une augmentation de la
pression au fluide, pas forcément une augmentation de la vitesse au travers de ladite pompe.
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D’autre part, et par analogie, les turbines sont des dispositifs producteurs d’énergie. Ils servent
à extraire l’énergie d’un fluide qui les traverse et la transfèrent sous forme d’énergie mécanique
à un arbre tournant. Le fluide perd donc de son énergie traduite sous forme d’une perte de
pression à la sortie de la turbine.
Donc, le rôle d’une turbine est d’extraire de l’énergie d’un fluide en mouvement, résultant en
une diminution de la pression du fluide, et pas nécessairement une diminution de la vitesse du
fluide au travers de la turbine.
Il existe d’autres machines à fluide qui servent à déplacer d’autres fluides autres que les pompes
qui sont destinées pour les liquides. À titre d’exemple : un aspirateur est une pompe à gaz avec
des montées de pression et de débit importants, un compresseur est aussi une pompe à gaz qui
délivre une augmentation de pression et des débits faibles.
Il existe aussi une autre classification en fonction de la manière de laquelle l’énergie est
transférée. Les machines à fluide peuvent être classées en machines à déplacement positif ou
machines dynamiques. Dans les machines à déplacement positif, le fluide est dirigé dans un
volume fermé. Le transfert d’énergie au fluide résulte du mouvement de la frontière du volume
fermé, qui cause une expansion et une contraction successives du volume créant ainsi une
aspiration puis une éjection du fluide. La figure 1.2 représente un très bon exemple de pompe
à déplacement positif, qui est le cœur humain. Les valves s’ouvrent pour laisser entrer le sang
lorsque les chambres du cœur se dilatent, et d’autres vannes de retenue s’ouvrent lorsque le
sang est poussé hors de ces chambres lorsqu’elles se contractent.
Une turbomachine est composée essentiellement d'un mobile de révolution tournant dans un stator
limité par une enveloppe étanche. Une machine monocellulaire se compose des trois organes
distincts que le fluide traverse successivement, soit, depuis l'entrée jusqu'à la sortie, le distributeur,
le rotor comportant une roue et le diffuseur. Le distributeur et le diffuseur font partie de stator de la
machine.
• Distributeur : cet organe fixe a pour rôle de conduire le fluide depuis la section d'entrée
de la machine jusqu'à l'entrée du rotor ;
• Roue : c'est l'organe essentiel de la turbomachine, il comporte des aubages où s'opèrent
les échanges entre énergie mécanique et énergie du fluide ;
• Diffuseur : c’est l’organe qui est destiné à transformer en pression l’énergie cinétique
résiduelle de l’eau, tout en évacuant celle-ci.
Les pompes sont des appareils permettant un transfert d’énergie entre le fluide et un dispositif
mécanique convenable. Ces machines communiquent au fluide soit principalement de l’énergie
potentielle par accroissement de la pression en aval, soit principalement de l’énergie cinétique
par la mise en mouvement du fluide.
L’énergie requise pour faire fonctionner ces machines dépend donc des nombreux facteurs
rencontrés dans l’étude des écoulements :
La chaîne énergétique d’une pompe est représentée par le diagramme représenté sur la
figure1.4:
Quel que soit le type de pompe, celle-ci est constituée de 3 parties distinctes (Figure 5):
• la partie moteur qui fournit la puissance nécessaire au pompage ;
• l'accouplement qui transmet cette puissance à la partie hydraulique ;
• la partie hydraulique qui transmet cette puissance à l'eau pour la déplacer (l’aspirer
et/ou la refouler).
Les pompes se classent dans la catégorie des convertisseurs d’énergie. Elles sont classées en
deux catégories principales :
• Centrifuges : dans ces pompes, le déplacement du liquide est obtenu en agissant sur la
vitesse du liquide. Elles entrainent des turbines centripètes ;
• Volumétriques : le déplacement du liquide est obtenu en faisant varier, par un moyen
mécanique, le volume d’une cavité. La variation de volume est créée par le déplacement
d’un ensemble mobile selon un mouvement de translation rectiligne alternatif pour les
pompes alternatives ou d’une rotation pour les pompes rotatives.
Dans le domaine de l’eau potable, les seules pompes volumétriques couramment utilisées sont
des pompes à motricité humaine. Les principaux groupes des pompes les plus utilisées sont
mentionnés dans le tableau 1.
Le principe de fonctionnement correspondant aux différents types de pompes est présenté dans
le tableau 1.2.
p : la pression manométrique ;
Q
v : la vitesse moyenne du fluide. v =
A
L’énergie d’une particule d’eau passant par le point 1 sera la même lorsqu’elle passera par le
point 2 ou par tout autre point de l’adduction.
p p m
m g 2 − 1 + ( v2 2 − v12 ) + m g ( Z 2 − Z1 ) = 0 (1.1)
g g 2 Energie potentielle
Energie cinétique
Energie de pression
p2 − p1 ( v2 − v1 )
2 2
+ + ( Z 2 − Z1 ) = 0 (1.2)
g 2 g
Energie potentielle
Energie de pression Energie cinétique
Où :
p1 v2 p v2
+ 1 + Z1 = 2 + 2 + Z 2 (1.3)
g 2 g g 2 g
p1 v2 p v2
+ 1 + Z1 = 2 + 2 + Z 2 + J 1−2 (1.4)
g 2 g g 2 g
p1 v12 p2 v2 2
1er cas : + + Z1 + + Z 2 + J 1−2
g 2 g g 2 g
turbomachine –turbine- qui tournerait sous l’effet de l’énergie disponible au point 2 : c’est le
principe l’hydroélectricité.
p1 v2 p v2
2e cas : + 1 + Z1 2 + 2 + Z 2 + J 1−2
g 2 g g 2 g
Il faut apporter une énergie supplémentaire pour transporter l’eau de l’altitude Z1 à Z2, pour
faire passer l’eau de la vitesse v1 à la vitesse v2 et pour vaincre les pertes de charge entre le
point 1 et le Point 2. La fonction de la pompe sera d’apporter cette énergie : c’est le principe
du pompage.
E S
Pour simplifier les calculs, faisons passer le plan de référence par le point S.
Nous avons :
• ZS = 0
• ZB = Hr (hauteur de refoulement)
L’énergie fournie par la pompe au fluide (W) représente la différence entre l’énergie à la sortie et à
l’entrée de la pompe.
pE vE 2 pS vS 2
W = + − + (1.9)
g 2 g g 2 g
pS − pE vS 2 − vE 2
W = +
g 2 g
p v 2 p
W = H r + B + B + J S − B − A − H a − J A− E (1.10)
g 2 g g
Cas particuliers
• Les pressions aux points A et B sont identiques: PA = PB
v 2
W = H a + H r + B + J A− E + J S − B (1.11)
2 g
W = ( H a + H r + J A− E + J S − B ) (1.12)
W = ( H a + H r + J A− E + J S − B ) (1.13)
Lors du pompage d’un liquide, la pompe ne doit pas seulement fournir une pression équivalente
à celle correspondant à la différence des niveaux entre les points d’aspiration et de refoulement,
(hauteur géométrique d’élévation), mais également assurer la pression nécessaire pour
surmonter les pertes de charge créées dans les conduites d’aspiration et de refoulement lors de
la circulation du liquide.
• Si les surfaces libres à l’aspiration et au refoulement sont à la même pression :
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Remarque
Il est à noter que la hauteur géométrique d’aspiration se compte, non pas depuis le niveau
inférieur de la conduite d’aspiration, mais depuis le plan d’eau dans le bassin d’aspiration.
Masse d’eau A
Avec :
P : la puissance hydraulique fournie par la pompe [Watts];
T : le travail fourni par la pompe [Joules];
F H
Ph =
t
m g H
Ph =
t
V g H
Ph =
t
Finalement, nous avons :
Ph = g Q H (1.18)
Avec :
Ph : puissance hydraulique [Watts];
: masse volumique du fluide [Kg/m3];
g : accélération de la pesanteur [m/s2];
Q : débit volumique [m3/s];
H : hauteur de refoulement [m].