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Séances # 12-13
NOTIONS D’ETATS LIMITES
2. Les états-limites de service (ELS), qui constituent les limites au-delà desquelles les conditions
normales d'exploitation de la construction ne sont plus satisfaites. On est ainsi amené à
considérer :
- une limite pour la valeur de la compression du béton ;
- une limite pour l'ouverture des fissures ;
- une limite pour les déformations des éléments d'une construction
Equilibre statique.
Une construction ne doit pas se renverser sous l'effet des charges qui lui sont appliquées. Par
conséquent, l'équilibre statique devra être justifié toutes les fois que les causes extérieures
agissant sur un ouvrage seront susceptibles de provoquer un déplacement anormal de cet ouvrage
ou d'une de ses parties. Le mode de vérification de l'équilibre statique dépend de la construction
étudiée.
Pour un plancher, par exemple, dans la plupart des cas l'équilibre statique est évident et n'a pas
besoin d'être vérifié. Par contre, il n'en est pas de même pour un mur de soutènement où on doit
vérifier la stabilité.
La distribution des contraintes dans une section étant connue, il est alors possible de calculer la
valeur de la sollicitation résistante de cette section Su. On doit alors vérifier que Su demeure
supérieur ou au moins égale, à la sollicitation S produite par les charges appliquées en
considérant les différentes combinaisons des charges. En pratique, on se donne généralement les
sections de béton et on détermine la section des armatures de manière que la condition S ≤ Su
soit vérifiée.
Stabilité de forme.
Les structures élancées soumises à des efforts de compression subissent des déformations
amplifiées dues à l'effort normal (effet dit du "second ordre"), c'est le flambement. Il est
nécessaire, dans ce cas, de procéder à des vérifications spéciales car, très souvent, une pièce
soumise au flambement devient instable sans qu'aucune de ses sections n'ait atteint l'état-limite
de résistance.
on ne peut admettre qu'un plancher, par exemple, présente des flèches trop élevées car ces
flèches, même si elles ne mettaient pas en cause la sécurité de la construction, pourraient
entraîner des désordres dans les cloisons supportées et dans les revêtements de ces cloisons.
Les règles B.A.E.L précisent qu'il n'est pas possible de fixer à priori une largeur de fissure à
respecter, vu la très grande variabilité du phénomène. Il est donc impossible de fixer des règles
générales concernant le degré de nocivité, d'autant plus que l'appréciation dépend de nombreux
facteurs.
D'une manière générale, on parvient à limiter l'ouverture des fissures en utilisant un pourcentage
suffisant d'armatures tendues, en évitant d'employer des aciers de trop gros diamètre, et en
répartissant convenablement les armatures.
En ce qui concerne la fissuration on distinguera trois cas.
1) Cas où la fissuration est peu préjudiciable.
La fissuration est considérée comme peu préjudiciable lorsque :
- les éléments sont situés dans des locaux couverts et clos et ne sont pas soumis à des
condensations (sauf exceptionnellement et pour de courtes durées) ;
- les parements de cet élément susceptibles d'être fissurés ne sont pas visibles ou sont peu
visibles et ils ne font pas l'objet de conditions spécifiques concernant l'ouverture des fissures.
Dans ce cas il n'y a aucune vérification particulière à effectuer, il suffit de respecter les règles
générales de bonne construction. Certains éléments font l'objet de règles forfaitaires consacrées
par l'expérience.
Il s'agit notamment des dalles sur appuis continus, des poutres et de certaines parties des
bâtiments courants. Lorsque la membrure d'une poutre est armée de barres de diamètre supérieur
à 20 mm, leur écartement horizontal ne doit pas dépasser quatre fois leur diamètre.
n = 1 pour les ronds lisses y compris les treillis soudés formés de fils tréfilés lisses ;
n= 1,6 pour les armatures à haute adhérence (sauf le cas des fils de diamètre inférieur à 6
mm pour lesquels on prend n = 1,3) ;
- le diamètre des armatures les plus proches des parois est au moins égal à 6 mm ;
- dans les poutres de grande hauteur on dispose des armatures de peau, ces armatures sont
placées le long de chaque parement, parallèlement à la fibre moyenne et leur section est au moins
3 cm2 par mètre de longueur de parement ;
- lorsque la membrure tendue d'une poutre est armée de barres d'un diamètre supérieur à 20 mm,
la distance entre axes de deux barres consécutives doit être inférieure ou égale à 4 fois leur
diamètre;
- pour les dalles et voiles d'une épaisseur totale h inférieure à 40 cm, la distance entre axes des
armatures d'une même nappe ne doit pas dépasser la plus faible des deux valeurs 25 cm et 2 h.
Le calcul des déformations globales doit tenir compte des phases successives de la construction
et des sollicitations exercées (on note que les déformations obtenues lors des phases successives
de la construction ne sont pas automatiquement cumulables en raison de la fissuration de béton).
- les charges appliquées pendant d'exécution de l'ouvrage et qui proviennent, en général, des
équipements de chantier ;
- les actions dues à la température.
Les charges d'exploitation varient avec la destination du bâtiment.
Par exemple on admet :
- pour un plancher de bâtiment d'habitation :
1,5 kN/m2 - pour des locaux ;
2,5 kN/m2 - pour des escaliers ;
3,5 kN/m2 - pour des balcons ;
- pour un plancher de bureaux :
2,0 kN/m2 - pour des locaux privés ;
2,5 kN/m 2 - pour des locaux publics ;
4,0 kN/m 2 - pour des escaliers ;
5,0 kN/m 2 - pour des archives ;
- pour un plancher de magasin 4,0 à 5,0 kN/m 2 ;
- pour un plancher de salle de réunions 5,0 kN/m 2.
3) Actions accidentelles.
Ces actions, représentées par le symbole FA, sont celles provenant de
phénomène se produisant rarement et avec faible durée d'application. A titre d'exemple, on peut
citer les chocs des bateaux sur des appuis implantés dans le cours d'une voie navigable, les chocs
de véhicules routiers sur une pile d'un pont, les séismes. Les actions accidentelles ne sont à
considérer que pour les états-limites ultimes. Les valeurs à prendre en compte pour les actions
accidentelles sont fixées par les textes réglementaires, tels que les règles parasismiques ou à
défaut par le Cahier des Charges.
Principes généraux des justifications
- coefficient de majoration pour les valeurs nominale des actions (charges permanentes,
charges d’exploitation, etc.) ;
- coefficient de minoration pour les contraintes de calcul du béton et de l’acier ;
les combinaisons d’action dans un état limite donné :
à l’ELU à l’ELS
APPLICATIONS
SUR LES NOTIONS D’ETATS LIMITES
#1
Indiquer dans les différents cas ci- dessous, quel est l’état limite à
considérer
a- équilibre d’un mur de soutènement
Exemple : stabilité au renversement
b- cas de fissuration très préjudiciable
Exemple : limitation des contraintes de traction des aciers
c- cas de limitation de flèche
Exemple : f < L/500 si la longueur L< 5m
d- équilibre d’un poteau élancé (faible section, grande hauteur)
Locaux d’habitation :
dalle pleine en B.A d’épaisseur 16 cm
dalle flottante d’épaisseur 5 cm
revêtement moquette
cloison de distribution, type placopan
b) calculer la combinaison d’action a ELU et ELS
#3
Compléter le tableau suivant :
Charges Permanentes Surcharges Combinaison Combinaison
(KN) d’exploitation d’action a l’ELU d’action a l’ELS
G1 G2 G3 G4 (KN) ( qu) ( qser)
0.8 1.6 1.2 2.4 6
45 70
2 4 3 32.25
16 24 60 95
4 6 12 55.5
12 9 108 76.5
4 12 30
La figure 2.2,a correspond au cas de la traction simple. Toutes les fibres s'allongent de la même
quantité. Le béton se fissure et ne participe donc pas à l'équilibre des sollicitations. La pièce sera
hors service lorsque la déformation de l'acier vaudra 10 %o. La limite correspond sur le
diagramme à la verticale passant par le point A.
La figure 2.2,b correspond au cas où la section serait entièrement tendue. Ceci se présente
lorsque l'effort normal est un effort de traction et que son excentricité est faible. A l'état-limite, la
fibre la plus tendue aura un allongement de 10 %o, et la moins tendue s < 10 %o. Plus ᵋ
l'excentricité augmente, plus la tension minimale tend vers 0, les droites de déformation pivotent
donc autour de point A.
La figure 2.2,c correspond au cas de la flexion simple ou de la flexion composée (flexion-
traction, flexion-compression). Dans ce cas la section est partiellement tendue et partiellement
comprimée, mais le béton comprimé n'atteint pas son raccourcissement ultime. La section
comporte alors une zone comprimée et une zone tendue.
La figure 2.2,d correspond aux mêmes cas que ceux de la figure
2.2,c, lorsque le béton atteint son raccourcissement ultime. C'est un cas limite pour le domaine 1,
puisque après le diagramme des déformations va pivoter autour du point B. On ne peut dépasser
ᵋ
la position AB qui correspond à un raccourcissement bc = 3,5 %o de la fibre de béton la plus
comprimée et à un allongement de 10 %o de la fibre la plus tendue. La position limite AB
correspond à un axe neutre situé à la distance y de la fibre la plus comprimée. La position de
l'axe neutre correspondant à ce cas limite peut être déterminée en considérant les triangles
semblables GbB et GaA (avec d étant la hauteur utile de la section) :
Donc si :
y ≤ 0,259 d le diagramme des déformations passe par le point A ;
ᵋ
Pour augmenter la zone comprimée, on ne peut plus augmenter bc au-delà de 3,5 %o, il faut
donc diminuer la contrainte σs. La droite des déformations pivote autour du point B, alors on se
trouve dans le domaine 2.
Domaine 2.
Le diagramme des déformations passe par le point "B". Il peut alors occuper l'une des positions
représentées sur les figures 2.2 d, e, f et g.
La figure 2.2,d correspond au cas limite examiné ci-dessus.
La figure 2.2,e correspond au cas de la flexion simple ou de la flexion composée (flexion
traction, flexion-compression, cas des grandes excentricités), lorsque le béton a atteint son
raccourcissement ultime 3,5 %o, l'allongement des aciers est alors inférieur à 10 %o.
La figure 2.2,f correspond au cas de la flexion composée avec effort normal de compression
lorsque le béton de la zone la plus comprimée à un raccourcissement ultime 3,5 %o, mais
l'allongement des aciers est devenu nul (la contrainte dans les armatures sera donc également
nulle). Dans ce cas limite on a : y = d.
La figure 2.2,g correspond au même cas que ce de la figure 2.2,f
(flexion-compression, cas des faibles excentricités), lorsque le béton de la fibre la plus
comprimée à atteint son raccourcissement ultime et lorsque le béton de la fibre moins comprimée
a un raccourcissement nul. C'est un cas limite pour le domaine 2, puisque après le diagramme
des déformations va pivoter autour du point "C". Dans ce cas limite on a : y = h.
Il résulte de ce qui précède que le diagramme des déformations passera par le point B quand:
0,259 d ≤ y ≤ h.
Domaine 3.
Toute la section est comprimée et la droite des déformations tourne autour du point C. Ce
diagramme des déformations peut alors occuper l'une des positions (figure 2.2, g, h et i ).
La figure 2.2,g correspond au cas limite examiné ci-dessus.
La figure 2.2,h correspond au cas de la flexion composée avec effort normal de compression
lorsque la section est entièrement comprimée. Dans ce cas l'axe neutre se trouve en dehors de la
ᵋ
2 %o ≤ bc ≤ 3,5 %o sur la fibre la plus comprimée ;