Vous êtes sur la page 1sur 10

SÉD ATION ANALGÉSIE

Définition
Administration de médicaments pour créer une sédation
(benzodiazépine), avec ou sans analgésie (opiacé, anesthésique local,
ou les deux), juste avant et pendant une intervention douloureuse.

But
Atténuer légèrement l'état de conscience du patient, diminuer
l'anxiété et réduire la douleur.

Principes

0 Une sédation maximale acceptable doit correspondre au


niveau 2 de l'échelle de sédation pour la sédation analgésie.
Voir le tableau Échelle de sédation pour sédation analgésie ;
0 Une sédation excessive peut compromettre la sécurité
pendant et après l'intervention. Reconnaître et traiter
rapidement les effets indésirables afin d'éviter les risques de
dommage cérébral anoxique, d'arrêt cardiaque ou de décès ;
0 Avant de procéder, le médecin évalue l'état de santé physique
du patient selon l'Échelle de l'état physique de l'American
Society of Anesthesiologists (ASA) et informe du résultat le
professionnel qui l'assiste.
• La sédation analgésie peut être faite en l'absence d'un
anesthésiologiste chez un individu :
- en bonne santé (ASA I) ;
- porteur d'une maladie systémique légère (ASA II) ;
- porteur d'une maladie systémique sévère mais non
incapacitante (ASA III).
• La sédation analgésie est contre-indiquée en l'absence
d'un anesthésiologiste chez un individu :
- porteur d'une maladie sévère qui représente une
menace constante pour sa vie (ASA IV) ;
- moribond (ASA V) ;
- qui n'a pas respecté la préparation à l'examen.
Lignes directrices

Avant l'intervention
0 Contribuer à l'évaluation de l'état de santé : allergies, signes
vitaux, saturation et facteurs de risques. Voir le tableau
Facteurs de risque associés à la sédation analgésie ;
0 Rapporter au médecin les facteurs de risque associés à la
sédation analgésie et prendre connaissance de l'état de santé
physique évalué par le médecin ;
0 S'informer de la médication habituelle et évaluer les inter-
actions possibles avec la sédation analgésie et l'intervention.
Aviser le médecin s'il y a un potentiel de risque ;
0 S'assurer que le patient a respecté la préparation à l'examen ;
0 S'assurer que le patient a signé son consentement de manière
éclairée ;
0 Informer le patient et sa famille sur l'intervention et les soins
requis pour les prochaines 24 heures :
• Se faire accompagner pour le retour à la maison ;
• Éviter de consommer toute boisson alcoolisée 24 heures
après l'intervention ;
• Ne pas conduire de véhicule, ne pas manipuler de
machinerie dangereuse durant cette période et ne pas
prendre de décision importante.
0 Installer une perfusion intraveineuse ou vérifier la perméabilité
de celle déjà en place.

Pendant l'intervention
0 Administrer les médicaments selon l'ordonnance écrite ou les
ordres verbaux. Lorsque c'est possible, un anesthésique local
est administré afin de réduire la douleur localement ainsi
qu’une dose d'opiacé ou de benzodiazépine. Les anesthésiants
sont rarement utilisés hors du bloc opératoire puisqu'aucun
antidote n'existe pour ces produits. Voir les tableaux
Médicaments utilisés pour la sédation analgésie : opiacés,
benzodiazépines et anesthésiants et Anesthésiques locaux ;
0 Évaluer l'état du patient au moins toutes les 5 minutes. Cette
évaluation est prioritaire par rapport aux activités d'assistance
médicale à l'intervention ;
Observer :
• La réponse verbale aux stimuli
• La respiration spontanée
• la SpO2
• les SV
Voir le tableau Échelle de sédation pour sédation analgésie.
0 Augmenter la concentration d'oxygène, remonter la mâchoire,
stimuler verbalement à respirer lors de période d'apnée ou de
désaturation. S'il y a lieu, administrer un antidote selon
l'ordonnance et observer la réponse du patient. Voir le tableau
Antidotes des opiacés et des benzodiazépines.

Après l'intervention
0 Prendre connaissance des doses reçues pendant l'intervention
(benzodiazépine, opiacé, anesthésique local), de l'heure des
dernières doses et de la réponse manifestée à ces doses ;
0 Prendre les SV, la SpO2 et évaluer le niveau de sédation :
• Toutes les 15 minutes pendant au moins une heure après
l'administration de la dernière dose de médicaments ou
jusqu'à ce que les critères de congé soient atteints ;
• Toutes les 15 minutes pour les 2 heures suivant la dernière
dose d'antidote.

CRITÈRES DE CONGÉ APRÈS SÉDATION ANALGÉSIE

Le patient :
Bouge les 4 membres volontairement ou sur ordre ;
Respire profondément et tousse librement, sans dyspnée ;
Sature ≥ 95 % à l'air ambiant ou comme au préexamen ;
Somnolence à 0 ou 1(selon l'échelle de sédation pour sédation
analgésie) ;
Orienté comme lors du préexamen ;
Signes vitaux stables x 30 min et variation ± 20 % des valeurs
préexamen ;
Si antidote donné, au moins 2 h d'observation sans retour de
l'effet secondaire ;
Nausées contrôlées (0,+) sans vomissement ;
Avant de boire, reprise des réflexes d'avaler et gag si anesthésie
locale ;
Intensité de la douleur ≤ à la douleur évaluée lors du préexamen;
Se lève et marche comme à l'arrivée, sans étourdissements.
N.B. C'est après l'intervention qu'il faut être le plus
vigilant. En l'absence de stimuli douloureux, les médi-
caments sont à haut risque de provoquer une dépression
respiratoire. La surveillance postintervention peut être
faite autant à la clinique qu'à l'unité de soins.
0 Au retour à l'unité de soins, vérifier si les critères de congé
après la sédation analgésie sont atteints et tenir compte du
degré de surveillance requis si le patient a mal toléré l'examen
ou la sédation analgésie ;
0 Continuer la surveillance s'il n'a pas atteint tous les critères de
congé. Installer un appareil multiparamétrique en appliquant
les alarmes afin de surveiller les SV et la SpO2 ou effectuer
une surveillance sur place. L'alarme de la saturation pulsatile
doit être fixée à 94 % ou 92 % ou selon l'avis donné par le
médecin. Cesser la surveillance lorsque les critères de congé
sont atteints ;
0 Identifier rapidement une dépression respiratoire ou une hypo-
tension. Dans un tel cas, aviser le médecin ou signaler un
code bleu et administrer les médicaments selon l'ordonnance
médicale. Se référer au chapitre Gestion du code bleu, p. 387.

Références
American Society of Anesthesiologists. (2002). Practice guidelines for sedation
and analgesia by non-anesthesiologists. Anesthesiology, 96, 1004-1017.
Chernik, D. A., Gallings, D., Laine, H., Hendler, J., Silver, J. M., Davidson,
A. B., Schwan, E. M. et Siegel, J. L. (1990). Validity and reliability of the
observer's assessment of alertness/sedation scale : study with intravenous
midazolam. Journal of Clinical Psychopharmacology, 10, 244-251.
CHUM, Comité ad hoc sur la sédation analgésie. (2002). Protocole sur
l'utilisation de la sédation avec ou sans analgésie. Montréal : Auteur.
Collège des médecins du Québec. (1998). Utilisation de la sédation-
analgésie. Lignes directrices. Montréal : Auteur.
Hoffman, G. M., Nowakowski, R., Troshynski, T. J., Berems, R. J. et
Weisman, S. J. (2002). Risk reduction in pediatric procedural sedation by
application of an American Academy of Pediatrics/American Society of
Anesthesiologists process model. Pediatrics, 109(2), 236-243.
Ordre des infirmières et infirmiers du Québec. (2004). Avis sur la surveil-
lance clinique des clients qui reçoivent des médicaments ayant un effet
dépressif sur le système nerveux central (SNC). Montréal : Auteur.
ÉCHELLE DE SÉDATION POUR SÉDATION ANALGÉSIE

FACTEURS DE RISQUE ASSOCIÉS À LA SÉDATION ANALGÉSIE

• Histoire d'échec ou de difficulté lors de sédation antérieure ;


• Ronflement, stridor, apnée du sommeil ou obésité morbide ;
• Malformation craniofaciale ;
• Histoire de difficulté d’intubation des voies respiratoires ;
• Pneumonie ou besoin supplémentaire en oxygène ;
• Asthme ;
• Reflux gastro-œsophagien ;
• Vomissements, obstruction intestinale ;
• Hypovolémie, maladie cardiaque ;
• Sepsie ;
• Altération de l'état mental.
MÉDICAMENTS UTILISÉS POUR LA SÉDATION ANALGÉSIE :
OPIACÉS, BENZODIAZÉPINES ET ANESTHÉSIANTS
MÉDICAMENTS UTILISÉS POUR LA SÉDATION ANALGÉSIE :
OPIACÉS, BENZODIAZÉPINES ET ANESTHÉSIANTS (SUITE)
MÉDICAMENTS UTILISÉS POUR LA SÉDATION ANALGÉSIE :
OPIACÉS, BENZODIAZÉPINES ET ANESTHÉSIANTS (SUITE)
ANESTHÉSIQUES LOCAUX
ANTIDOTES DES OPIACÉES ET DES BENZODIAZÉPINES

Vous aimerez peut-être aussi