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Condette

Antonin
TG05
Peut-on tout dire ?

Il semblerait que les limites de la paroles sont celles que l’ont s’impose soi-même ;
ainsi, on peut penser que pour peu que notre volonté soit suffisante, on peut tout dire.
Or, premièrement, les normes sociales nous imposent certains comportements, et
particulièrement nous limitent dans notre parole. Ainsi, la société contraint ce que l’on peut
dire. De plus, le langage permet-il réellement de tout dire ? Peut-on physiquement
réellement tout dire, ou y a-t-il des chose qu’on ne peut exprimer ?
Ainsi, comment notre expression à travers le langage est-elle contrainte par la société
et par les limites du langage elles-même ?
Le verbe « pouvoir » peut désigner ici deux choses ; premièrement, on peut penser à
la possibilité intellectuelle de tout dire, si on a la permission. Ensuite, il y a aussi la
possibilité physique, si on est capables de tout dire. « tout » désigne la totalité du monde,
qui inclut par exemple les idées, les sentiments, les faits, etc, mais également tout ce qui ne
lui appartient pas, comme par exemple les jugements de valeur éthique selon Wittgenstein.
Le verbe « dire » désigne le fait de communiquer avec d’autres à travers le langage, langage
qui est défini comme un système de signes pouvant servir de moyen de communication.
Nous verrons tout d’abord en quoi les autres contraignent notre parole à travers les
limites imposées par soit-même, les lois, les normes sociales, puis comment le langage lui-
même nous impose des limites dans notre expression, et enfin comment ce que l’on peut
dire dépend du contexte dans lequel on est et des individus avec qui on interagit.

Les conséquences de nos paroles ont des impacts moraux sur les autres individus.
Ainsi, d’un point de vue utilitariste par exemple, il faudrait mesurer ses propos pour
maximiser le bonheur des autres. Bien sûr, ce point de vue est critiquable dans le sens où
c’est impossible de passer don temps à flatter les autres.
Cependant, l’empathie empêche en général de blesser les autres, physiquement ou
moralement. En effet, l’égoïsme de la plupart des individus fait que leurs actions sont
effectués de telle sorte qu’ils ne se sentent pas tristes vis-à-vis de la condition des autres. Par
exemple, insulter quelqu’un va le blesser, et, même si il ne le montre pas, la personne qui
l’aura insulté saura qu’il a été moralement blessé par ses mots, va se sentir coupable, triste,
etc. Cet état d’esprit ne fonctionne cependant pas si la personne qui insulte vise à blesser son
interlocuteur ; en effet elle ne sera pas triste d’avoir touché la personne puisque c’était son
but.
Il existe donc des règles sociétales qui empêchent des excès de violence (les lois).
Insulter quelqu’un devient ainsi théoriquement impossible car on ne peut pas vouloir son
propre mal, sauf si on considère que la satisfaction de l’insulte est plus élevée que la
punition qui en résulte. Bien sûr, beaucoup de lois ne sont pas appliqués ; peu de gens
portent plainte pour s’être fait insulté par exemple, et la justice n’est pas toujours appliquée.
Plus puissantes que les règles « officielles » de la société, les normes sociales mises
en place par la masse sont très décourageantes car les punitions sociales contraignent plus
notre comportement que les punitions judiciaires. Par exemple, aller voir ses collègues de
travail et leur dire qu’on est nazi est extrêmement mal vu, et la société nous empêche de le
dire. Le film Her de Spike Jonze illustre bien cette contrainte de la parole par rapport aux
autres ; le personnage principal est au début gêné d’avouer sortir avec son système
d’exploitation, alors que rien ne l’interdit.

Ainsi, notre parole et même notre comportement en général est contraint par une
série de lois et de normes sociales, et plus précisément par nos propres sentiments ; tristesse,
compassion, honte, etc. En réalité, les punitions mises en place par la société dans le cas
d’agissement jugés immoraux ne font que produire chez nous des sentiments désagréables ;
quelqu’un dépourvu de sentiments ne serait affecté par aucun de ces moyens de contrôle.

Mais ce que l’on peut dire n’est pas seulement décidé par les autres ; il existe des
limites qui ne pourraient être dépassés, quand bien même la société ne nous en imposerait
aucune. Ces limites sont posés par le langage lui-même ; les mots, selon Bergson, ne sont
pas des vecteurs absolus d’information. Par exemple, le sentiment amoureux ne peut être
décrit par une personne exactement comme elle le ressent ; elle s’approchera indéfiniment
de la description exacte, sans jamais l’atteindre. De plus, chaque concept du monde est
perçu différemment par chacun. Le sentiment amoureux ne sera pas le même d’un individu
à l’autre. On a donc ici un problème de moyen, le langage n’est pas un outil assez efficace
pour décrire certaines choses avec exactitude.
De plus, le langage ne peut pas décrire un autre moyen de communication. Par
exemple, il est impossible de décrire parfaitement la musique avec le langage. On ne peut
que décrire les sentiments qu’elle produit, les moyens utilisé pour la production de l’œuvre,
mais pas l’œuvre elle-même. Les ballets utilisent la musique pour communiquer au
spectateur les sentiments voulus au même titre que les livres utilisent le langage ; seulement,
le langage ne peut décrire la musique.
Selon Wittgenstein, le seul usage du langage est d’exprimer les faits du monde. Pour
lui, le monde est « l’ensemble des faits, non pas des choses ». Ainsi, tout ce qui n’est pas un
énoncé de fait n’est pas dans le monde, et ne peut donc pas être décrit ; le domaine du
langage s’arrête aux énoncés de faits.

Le langage a donc des limites précises, qui sont imposées par lui-même. Non-
seulement il ne peut pas exprimer des choses en dehors du monde, mais il ne peut pas non
plus décrire des éléments indicible qui appartiennent au monde (les sentiments par
exemple).

Enfin, nos propos ne sont pas interprétés de la même manière selon les différentes
situations. En effet, dire qu’on est nazi à d’autres nazis par exemple n’aura pas du tout les
même conséquences que si on le dit à une personne dans la rue. Dans un cas on sera gratifié,
et dans l’autre on sera pénalisé. Ainsi, les normes sociales ne sont pas les mêmes en
fonctions du temps, de l’endroit, etc. Différentes cultures appellent à différentes norme.
Beaucoup d’exemples historiques de choc de cultures montrent bien que selon la société
dans laquelle on vit, les « bons » comportements changent. Ainsi, ce qu’on a le droit de dire
varie en fonction des différents interlocuteurs, de leur position sociale, de leur âge, etc.
Pour finir, l’expression à travers le langage n’est pas seulement contrainte par le
langage, mais aussi par un ensemble de lois judiciaires et morales, imposées par la société et
par nous même, qui varie en fonction des situations. Ainsi, de manière générale, notre
expression est principalement contrainte par deux choses : le moyen d’expression utilisé,
contrainte invariable, et le contexte d’expression, contrainte variable en fonction de tous les
paramètres énoncés ci-dessus.
On a vu que le langage a des limites, et donc qu’il y a des chose qu’on ne peut pas dire, mais
on peut également se demander si on peut tout exprimer.

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