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MPSI 2020 – 2021

DM01 (de vacances)

Ce devoir est à faire pendant les vacances d’été pour s’entraîner.

Exercice 1
Soit I un intervalle de R non vide et non réduit à un point.

Définition 1
Soit f une fonction dérivable sur I. On dit que la fonction f est convexe sur I si, et seulement si, le graphe Γf
de f est au dessus de toutes ses tangentes.

Définition 2
Soit f une fonction dérivable sur I. On dit que la fonction f est concave sur I si, et seulement si, −f est convexe.
Ceci revient à dire que la graphe Γf de f est en dessous de toutes ses tangentes.

Nous voulons démontrer le théorème suivant :

Théorème 3
Soit f une fonction dérivable sur I. La fonction f est convexe sur I si, et seulement si, la fonction f 0 est croissante
sur I.

Soit f une fonction dérivable sur I.


1. On suppose dans cette question que la fonction f est convexe sur I. Soit x0 ∈ I.
(a) Rappeler l’équation de la tangente à la courbe de f en le point (x0 , f (x0 )).
(b) Traduire la convexité de la fonction f en terme d’inégalité.
(c) Soit b ∈ I quelconque. On considère la fonction :

f (x) − f (b)
ϕb : x 7→
x−b
Montrer que ϕb est croissante sur I∩] − ∞, b[ et sur I∩]b, +∞[.
(d) Soit x, y ∈ I tels que x < y :
i. Montrer que pour tout t ∈]x, y[ :

f (t) − f (x) f (y) − f (x)


6 .
t−x y−x

f (y) − f (x)
En déduire que : f 0 (x) 6
y−x

1
ii. Montrer que pour tout t ∈]x, y[ :

f (x) − f (y) f (t) − f (y)


6 .
x−y t−y

f (y) − f (x)
En déduire que : 6 f 0 (y)
y−x
iii. En déduire que f 0 est croissante sur I.
2. Réciproquement, on suppose que f 0 est croissante sur I. En étudiant une fonction bien choisie, prouver que
f est convexe sur I
3. On suppose que f 00 est strictement positive sur I. En déduire que f est convexe sur I.
4. En utilisant les questions précédentes, montrer que pour tout x ∈ R, ex > x + 1. Illustrer cette inégalité
graphiquement.

Exercice 2
On considère la fonction f définie sur R par :

f : x 7→ x4 − 3x2 + 2x

1. Résoudre l’équation d’inconnue réel x :


f (x) = 0

2. Dresser le tableau de variations de f .


3. Tracer dans un repère orthonormal la courbe représentative C de f .
4. Montrer qu’il existe une unique droite D tangente à C en deux points distincts. On précisera l’équation de
la droite D.

Exercice 3
On désire calculer les dérivées ne de sin et cos. Par exemple,
• La dérivée 0e de sin notée sin(0) consiste à dériver 0 fois sin. Ainsi

∀x ∈ R, sin(0) (x) = sin(x)

• La dérivée 1ere de sin notée sin(1) ou sin0 consiste à dériver 1 fois sin. Ainsi

∀x ∈ R, sin(1) (x) = cos(x)

• la dérivée 2e de sin notée sin(2) consiste à dériver 2 fois sin. Ainsi

∀x ∈ R, sin(2) (x) = − sin(x)

• ...
Prouver que :  nπ   nπ 
∀x ∈ R, sin(n) (x) = sin x + et cos(n) (x) = cos x +
2 2

2
3
MPSI 2020 – 2021

DM01 (correction)

Exercice 1
1. (a) L’équation de la tangente à la courbe représentative de f en (x0 , f (x0 )) est :

y = f 0 (x0 )(x − x0 ) + f (x0 ).

(b) La fonction f est convexe sur I si, et seulement si,

∀x ∈ I, ∀x0 ∈ I, f (x) > f 0 (x0 )(x − x0 ) + f (x0 ).

(c) Soit b ∈ I. La fonction ϕb est définie et continue sur I \ {b}. Elle est dérivable sur I \ {b} et :
f 0 (x)(x − b) − (f (x) − f (b)) f (b) − [f 0 (x)(b − x) + f (x)]
∀x ∈ I \ {b}, ϕ0b (x) = = .
(x − b)2 (x − b)2
Or comme f est convexe sur I, on sait que :
∀x ∈ I, f (b) − f 0 (x)(b − x) − f (x) > 0.
On en déduit que :
∀x ∈ I \ {b}, ϕ0b (x) > 0.
En conclusion,

La fonction ϕb est croissante sur l’intervalle I∩] − ∞, b[ et est croissante sur l’intervalle I∩]b, +∞[.

(d) Soit x, y ∈ I avec x < y.


i. On sait que ϕx est croissante sur I∩]x, +∞[. Soit t ∈]x, y[. Comme t < y, on en déduit que :
ϕx (t) 6 ϕx (y).
Ce qui revient à :
f (t) − f (x) f (y) − f (x)
6 .
t−x y−x
En faisant tendre t vers x+ , on obtient :

f (t) − f (x) f (y) − f (x)


f 0 (x) = lim 6 .
t→x+ t−x y−x

ii. Remarquons que si t ∈]x, y[, alors x < t. Or ϕy est croissante sur ] − ∞, y[∩I. Ainsi :
ϕy (x) 6 ϕy (t).
Par conséquent :
f (x) − f (y) f (t) − f (y)
6 .
x−y t−y
En faisant tendre t vers y − , on obtient :

f (x) − f (y) f (t) − f (y)


6 lim = f 0 (y).
x−y t→y − t−y

4
iii. D’après les questions précédentes, pour x, y ∈ I avec x < y, on a les inégalités :
f (y) − f (x)
f 0 (x) 6 6 f 0 (y).
y−x
Par définition,
La fonction f 0 est croissante sur I.

2. Supposons que f 0 est croissante sur I. Montrons que f est convexe sur I.
Soit x0 ∈ I. Montrons que :
∀x ∈ I, f (x) > f 0 (x0 )(x − x0 ) + f (x0 )
c’est-à-dire :
∀x ∈ I, f (x) − f 0 (x0 )(x − x0 ) − f (x0 ) > 0.
Introduisons la fonction g : x 7→ f (x) − f 0 (x0 )(x − x0 ) − f (x0 ).
La fonction g est dérivable sur I et pour tout x ∈ I :

g 0 (x) = f 0 (x) − f 0 (x0 ).

Or la fonction f 0 est croissante sur I.


On en déduit que si x > x0 , alors f 0 (x) > f (x0 ) ce qui revient à g 0 (x) > 0.
De même, si x < x0 , alors f 0 (x) 6 f (x0 ) ce qui revient à g 0 (x) 6 0.
On obtient le tableau de variations de g :

x x0

g 0 (x) − 0 +

g
0

Par conséquent, pour tout x ∈ I, g(x) > 0. Ainsi :

∀x ∈ I, f (x) > f 0 (x0 )(x − x0 ) + f (x0 ).

L’inégalité précédente est valable pour tout x0 ∈ I. D’après la question 1.(b), on en déduit que :

La fonction f est convexe sur I.

3. On suppose que f 00 est positive sur I. Donc f 0 est croissante sur I. D’après la question 2, on en déduit que :

La fonction f est convexe sur I.

4. Remarquons que exp00 = exp > 0. D’après la question précédente, la fonction exp est convexe sur R.
La courbe représentative de exp est au dessus de sa tangente au point (0, 1) dont l’équation est :

y = exp0 (0)(x − 0) + exp(0)

c’est-à-dire
y = x + 1.
En conclusion :
∀x ∈ R, exp(x) > x + 1.

5
4 y = ex

3
y =x+1

−3 −2 −1 0 1 2 3

−1

Exercice 2
On considère la fonction f définie sur R par :

f : x 7→ x4 − 3x2 + 2x

1. Remarquons que l’équation admet 0 et 1 comme solutions évidentes. On peut ainsi factoriser le polynôme
f de la forme suivante :
∀x ∈ R, f (x) = x(x − 1)(ax2 + bx + c)
avec a, b, c trois réels à déterminer. En développant l’expression précédente, on obtient :

∀x ∈ R, f (x) = ax4 + (b − a)x3 + (c − b)x2 − cx

Par unicité des coefficients, on en déduit que :





 a=1

b − a = 0


 c − b = −3

−c = 2

Finalement
a = 1, b = 1, c = −2
Pour tout x ∈ R, f (x) = x(x − 1)(x2 + x − 2) Le trinôme x 7→ x2 + x − 2 admet pour discriminant ∆ = 9.
Ces racines sont donc 1 et −2.

∀x ∈ R, f (x) = x(x − 1)2 (x + 2)

f (x) = 0 ⇐⇒ x(x − 1)2 (x + 2) = 0


⇐⇒ x=0 ou x=1 ou x = −2

En conclusion,
Les solutions de l’équation sont 1, 0, −2.

6
2. La fonction f est dérivable sur R et :

∀x ∈ R, f 0 (x) = 4x3 − 6x + 2 = 2(x − 1)(2x2 + 2x − 1)

Le discriminant du trinôme x 7→ 2x2 + 2x − 1 est ∆ = 12. Les racines du trinôme sont donc :
√ √
−1 − 3 −1 + 3
x1 = et x2 = .
2 2
On en déduit le tableau de variations de f :

x −∞ x1 x2 1 +∞

f 0 (x) − 0 + 0 − 0 +

+∞ y2 +∞
f
y1 0

avec √ √
−9 − 6 3 −9 + 6 3
y1 = et y2 =
4 4
3. La courbe représentative de f est donnée ci-dessous :

−3 −2 −1 0 1 2

−1

−2

−3

−4

−5

4. Soit a ∈ R. Déterminons l’équation de la tangente à C en le point d’abscisse a :

y = f 0 (a)(x − a) + f (a)

y = (4a3 − 6a + 2)(x − a) + a4 − 3a2 + 2a


y = (4a3 − 6a + 2)x − 3a4 + 3a2 .
Déterminons (a, b) ∈ R2 avec a < b deux abscisses en lesquelles les tangentes à C sont confondues.
l’équation de la tangente à C en le point d’abscisse b :

y = (4b3 − 6b + 2)x − 3b4 + 3b2 .

7
Par conséquent :
( (
4a3 − 6a + 2 = 4b3 − 6b + 2 2a3 − 2b3 − 3a + 3b = 0
(S) ⇐⇒
−3a4 + 3a2 = −3b4 + 3b2 a4 − b4 − a2 + b2 = 0
(
2(a − b)(a2 + ab + b2 ) − 3(a − b) = 0
⇐⇒
(a2 − b2 )(a2 + b2 ) − a2 + b2 = 0
(
2(a − b)(a2 + ab + b2 ) − 3 = 0
⇐⇒
(a − b)(a + b)(a2 + b2 − 1) = 0

Comme a 6= b, (
2(a2 + ab + b2 ) − 3 = 0
(S) ⇐⇒
(a + b)(a2 + b2 − 1) = 0

Premier cas : Si a + b = 0.

r
2 3
(S) ⇐⇒ 2a − 3 = 0 ⇐⇒ a = ±
2
Comme a < b, on en déduit que : r r
3 3
a=− et b=
2 2

Deuxiéme cas : Si a + b 6= 0,
( (
2a2 + 2ab + 2b2 − 3 = 0 2ab = 1
(S) ⇐⇒ ⇐⇒
a2 + b2 = 1 a2 + b2 = 1

En effectuant la différence entre la deuxième ligne et la première, on obtient :

a2 + b2 − 2ab = 0 ⇐⇒ (a − b)2 = 0 ⇐⇒ a = b

Ce qui est impossible d’après l’hypothèse a < b.


Finalement, les abscisses recherchées sont
r r
3 3
a=− et b=
2 2
La tangente à C en ces points a pour équation :
 r ! 
3 r r !4 r !2
3 3 3 3
y = 4 −6 + 2 x − 3 +3
2 2 2 2

9
y = 2x −
4

8
2

−4 −3 −2 −1 0 1 2

−1

−2

−3

−4

−5

Exercice 3
Prouvons que :  nπ   nπ 
∀x ∈ R, sin(n) (x) = sin x + et cos(n) (x) = cos x +
2 2
Notons pour tout n ∈ N,  nπ 
Hn : sin(n) (x) = sin x + .
2
Initialisation : On vérifie que H0 est vraie. En effet pour tout x ∈ R :
 
(0) 0π
sin (x) = sin x +
2

Hérédité : Supposons que la propriété Hn soit vraie pour un entier naturel n fixe mais quelconque. Montrons
alors que Hn+1 est vraie. Calculons pour tout x ∈ R :

sinn+1 (x) = (sinn )0 (x)


 π
= cos x + n (car Hn est vraie)
2
 π π 
= sin x + n + (car pour tout θ ∈ R, sin(θ + π2 ) = cos(θ))
2 2
 π
= sin x + (n + 1)
2
Ainsi Hn+1 est vraie.
La récurrence est ainsi faite. On en déduit que :
 nπ 
∀n ∈ N, ∀x ∈ R, sin(n) (x) = sin x +
2

Le calcul de la dérivée ne de cos est similaire.

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