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Routage IP Le routage statique

Le routage statique
Routage IP

Le routage IP, principale fonctionnalité assurée par le protocole IP, désigne le processus de détermination
du chemin par lesquels les datagrammes IP transitent de la source à la destination.

La route est représentée par la liste ordonnée des différentes machines intermédiaires et successives par
lesquelles la communication s’effectue, machines alors appelées routeurs. Ce choix de route s’appuie
généralement sur le trafic et l’état de congestion du réseau au moment de l’envoi du message afin
d’acheminer les paquets le plus rapidement possible, mais il peut aussi se baser sur des critères comme la
fiabilité ou le coût de transmission.

III.1 GÉNÉRALITÉS

III.1.1 Définitions

Un réseau peut être très complexe. Telle la structure maillée ci-dessous qui donne une idée de la
topologie des réseaux d'échelles territoriale et internationale.

Figure III.1 –Un réseau en structure maillée.

L'information circule sous forme de paquets à travers de très nombreux "relais" situés aux intersections
des mailles. Ces "relais" ont pour mission d'aiguiller ces paquets d'après les adresses de destination
qu'ils portent en en-tête. Suivant leur technologie on appelle ces "relais" des routeurs (Gateway) ou
des commutateurs.

On appelle "routage" toute technique basée sur des adresses de niveau 3 (réseau) permettant
d'aiguiller une trame quelconque émise par un nœud d'un sous-réseau vers un nœud de destination
pouvant être situé sur un autre sous-réseau. On étend aujourd'hui la dénomination de "routeur" à tout
dispositif (comportant des logiciels) permettant d'aiguiller les trames d'un nœud à un autre d'un
Auteur : Dr. S. Zerrouki née Azzaz Rahmani

réseau incluant l'hôte initial émetteur d'une trame et l'hôte terminal destinataire de la trame.

En plus de leur fonction principale d'aiguillage des paquets, les routeurs actuels sont augmentés de
fonctions auxiliaires de sécurité comme les pare-feu (firewalls) et brouillages d'adresses (NAT)
permettant de se prémunir contre des attaques ou indiscrétions externes.

Moins complexes, les réseaux d'entreprise se subdivisent généralement en sous-réseaux comme le


montre le schéma ci-dessous.

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Routage IP Le routage statique

Routage IP

Figure III.2 – Subdivision des réseaux d'entreprise en sous-réseaux.

Les machines représentent des hôtes d'un sous-réseau tels que des ordinateurs ou des imprimantes
etc... partageant un média de transmission commun. Les quatre groupes représentent des sous-
réseaux distincts dont les adresses de réseau sont : 128.75.0.0 - 192.48.17.0 - 191.15.0.0 - 223.89.21.0.
Le routeur "central" permet ici d'échanger des données entre les quatre domaines d'adresses IP
différents.

III.1.2 Eléments constituant un routeur

a) Ports (interfaces)

On appelle ainsi les accès matériels par lesquels les routeurs se raccordent physiquement aux divers
réseaux, ou à d'autres routeurs avec lesquels ils communiquent.

• La couche physique de chacun des ports doit correspondre à celle du réseau auquel il est relié.
• La couche liaison de chacun des ports doit être compatible avec celles des divers nœuds du
réseau auquel il est directement relié.

Exemples : Si un routeur relie un réseau Ethernet par son port P1, à un réseau Token Ring sur
son port P2, P1 doit satisfaire aux spécifications de couche physique (et MAC) d'Ethernet ; P2
doit satisfaire à celles du Token Ring.

• Dans ce cas les couches liaison doivent être compatibles aux protocoles IEEE 802.2 - LLC-1, 2, 3
utilisés.
• Si les protocoles au niveau liaison sont différents, il y a lieu de convertir.

En somme, dans des configurations multi-réseaux et de protocoles liaison différents, un routeur doit
avoir, entre autre, les fonctions physiques et liaison d'un pont.

b) Interfaces de niveau liaison

En tant que nœuds d'un réseau, les routeurs doivent disposer, sur chacun de leurs ports, d'un
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protocole de niveau liaison compatible avec les types de trames que chacun des ports est censé
recevoir.

Or, pour un même réseau physique, on connaît plusieurs types d'en têtes de trames suivant les
protocoles utilisés par les divers nœuds rattachés au réseau.

Exemple : Sur un réseau Ethernet des hôtes peuvent être conformes aux trames Ethernet 1, d'autres au
protocole IEEE 802.3. Il est donc nécessaire, dans de tels cas que certains ports soient multi-protocoles
liaison.

En somme, dans des configurations multi-protocoles de liaison, un routeur doit avoir, entre autre, les
fonctions de couche liaison d'un pont.

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c) Fonctions spécifiques d'un routeur : routage

Alors que les ponts et les commutateurs (Switch) aiguillent les trames suivant les adresses physiques
de destination contenues dans les en têtes de trame, les routeurs le font d'après les adresses de niveau
3 (réseau)
Routage IP contenues dans les entêtes de paquet.

Les adresses matérielles (ex. MAC) se trouvent en tête de trame et sont donc plus rapidement
décodables que celles de niveau 3. De plus, les premières peuvent être décodées par des
comparateurs matériels dont la rapidité est sans commune mesure plus élevée que le décodage par
programme des adresses de niveau 3. Remonter au niveau 3 prend du temps et rend, en principe, les
routeurs plus lents que les ponts.

Cependant, basés sur l'adressage matériel, et en absence de protocoles permettant de localiser


l'ensemble de ce type d'adresses dans toute l'étendue d'un réseau, les commutateurs se limitent à
l'interconnexion de réseaux locaux de proximité.

d) Table de routage

Toute trame entrante ayant subi avec succès les épreuves de validité de la couche liaison est
débarrassée de son entête de trame et l'adresse destination de couche réseau est examinée dans
l'entête de paquet.

La première action du routeur est de chercher une correspondance de cette adresse de destination
dans une table interne appelée "Table de routage". Cette table met en correspondance des adresses
destination connues du routeur avec le numéro de port par lesquels il convient d'acheminer le paquet
pour atteindre cette adresse. La figure ci-dessous illustre très schématiquement ces actions.

Figure III.3 – Acheminement des paquets à l’intérieur d’un routeur

La trame n'est pas toujours envoyée directement. Des tampons (Buffers) de type "file d'attente" sont
prévus en sortie et en entrées de chacun des ports. On les appelle aussi des "piles" (Stack).
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Dans les routeurs haut-de-gamme, un logiciel multi-tâches gère simultanément :

• l'aiguillage des trames disponibles dans les files d'attente de chacun des ports d'entrée vers le
port de sortie choisi en fonction de la table de routage.
• la mise en file d'attente des trames reçues sur chacun des ports d'entrée dans la pile attribuée
à ce port.
• la mise en file d'attente des trames à renvoyer, dans la pile des ports de sortie correspondants.
• la mise à jour des tables de routage par un protocole conversationnel avec les routeurs voisins
aux fins de mise à jour de la table de routage.

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Cette organisation multi-tâches permet de traiter simultanément plusieurs réceptions et émissions de
trames. Et ce, pour augmenter la puissance de traitement du routeur

III.2 NOTION DE ROUTE


Routage IP
Dans l’exemple de la figure III.4, le routeur passerelle se voit confier les datagrammes dont l’adresse de
destination est extérieure au réseau. Charge à lui de les faire progresser vers leur destination et pour
ce faire, le routeur consulte sa table de routage à la recherche d’une route vers le réseau en question.
Comment se présente une route dans cette table de routage ?

Figure III.4 – Exemple de notion de route.

A minimum, il s’agit d’une correspondance entre un réseau qu’il est possible d’atteindre et l’adresse IP
du prochain routeur à qui il faut confier les datagrammes pour s’approcher de ce réseau ou l’atteindre.
Ainsi dans l’exemple ci-dessus, le routeur R11 pour atteindre le réseau 10.0.12.0/24 doit confier les
paquets à l’adresse 10.0.8.12. La route est donc la correspondance 10.0.12.0/24 via 10.0.8.12.

L’apprentissage de cette route et par suite, le remplissage de la table de routage peut être le fait de
l’administrateur, on parle alors de routage statique. Il existe également des protocoles de routage qui,
par des échanges réguliers entre routeurs, permettent à chacun des routeurs de découvrir des
informations de route ou de topologie de réseau, le remplissage de la table de routage est alors
automatisé, ce que l’on désigne par routage dynamique.

III.3 LES MODES DE ROUTAGES

Il existe deux modes de routages bien distincts lorsque nous souhaitons aborder la mise en place d’un
protocole de routage, il s’agit du routage statique et du routage dynamique

III.3.1 Routage statique


Auteur : Dr. S. Zerrouki née Azzaz Rahmani

Dans le routage statique, les administrateurs vont configurer les routeurs un à un au sein du réseau
afin d’y saisir les routes (par l’intermédiaire de port de sortie ou d’IP de destination) à emprunter pour
aller sur tel ou tel réseau. Concrètement, un routeur sera un pont entre deux réseaux et le routeur
d’après sera un autre pont entre deux autres réseaux :

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Routage IP Le routage statique

Routage IP

Figure III.5 – Exemple de routage statique.

Ici, l’administrateur a indiqué au routeur 2 que le réseau A pouvait être joint à travers le routeur 1 qu’il
connait puisqu’il se situe sur le même réseau (B) que lui. Le routage statique permet donc à
l’administrateur de saisir manuellement les routes sur les routeurs et ainsi de choisir lui même le
chemin qui lui semble le meilleur pour aller d’un réseau A à un réseau B. Si un nouveau réseau vient à
se créer sur le routeur 1 par exemple, il faudra indiquer au routeur 2 qu’il faut à nouveau passer par le
routeur 1 pour aller sur le réseau D.

Le routage statique présente plusieurs avantages :

• Économie de bande passante : Étant donné qu’aucune information ne transite entre les
routeurs pour qu’ils se tiennent à jour, la bande passante n’est pas encombrée avec des
messages d’information et de routage.
• Sécurité : Contrairement aux protocoles de routage dynamique que nous allons voir plus bas, le
routage statique ne diffuse pas d’information sur le réseau puisque les informations de routage
sont directement saisies de manière définitive dans la configuration par l’administrateur.
• Connaissance du chemin à l’avance : L’administrateur ayant configuré l’ensemble de la
topologie saura exactement par où passent les paquets pour aller d’un réseau à un autre, cela
peut donc faciliter la compréhension d’un incident sur le réseau lors des transmissions de
paquets.

Mais aussi des désavantages :

• La configuration de réseaux de taille importante peut devenir assez longue et complexe, il faut
en effet connaitre l’intégralité de la topologie pour saisir les informations de manière exhaustive
et correcte pour que les réseaux communiquent entre eux. Cela peut devenir une source
d’erreur et de complexité supplémentaire quand la taille du réseau grandit.
• A chaque fois que le réseau évolue, il faut que chaque routeur soit au courant de l’évolution par
une mise à jour manuelle de la par de l’administrateur qui doit modifier les routes selon
l’évolution.

On voit donc que le routage statique peut être intéressant pour de petits réseaux de quelques
routeurs n’évoluant pas souvent. En revanche pour des réseaux à forte évolution ou pour les réseaux
de grande taille, le routage statique peut devenir complexe et long à maintenir.
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III.3.2 Routage dynamique

Le routage dynamique permet quant à lui de se mettre à jour de façon automatique. La définition d’un
protocole de routage va permettre au routeur de se comprendre et d’échanger des informations de
façon périodique ou événementielle afin que chaque routeur soit au courant des évolutions du réseau
sans intervention manuelle de l’administrateur du réseau. Concrètement, le protocole de routage fixe
la façon dont les routeurs vont communiquer mais également la façon dont ils vont calculer les
meilleures routes à emprunter. Nous verrons un peu plus bas qu’il existe pour cela deux méthodes
mais avant voici un schéma qui illustre le routage dynamique :

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Routage IP Le routage statique

Routage IP

Figure III.6 – Exemple de routage dynamique.

On voit ici que dans un premier temps, on ajoute le réseau C au routeur 2 (on le connecte à l’interface
du routeur 2). Une annonce va ensuite suivre pour que les autres routeurs sachent que le réseau C est
joignable via le Routeur 2. Par la suite, les routeurs continueront à communiquer périodiquement pour
voir si chacun des routeurs est toujours joignable. Si un routeur vient à tomber et qu’une autre route
existe pour accéder à un réseau, les tables de routages des routeurs vont se modifier dynamiquement
via des communications faites entres les routeurs et le calcul de la meilleur route possible à emprunter.
Cela facilite la transmission des informations entre les routeurs et la mise à jour des topologies
réseaux. On doit bien sûr pour cela définir la façon dont ils vont communiquer et calculer les routes (le
protocole de routage qu’ils doivent utiliser). Ils pourront ensuite se comprendre par l’échange de
messages de mise à jour, des messages « hello » (indiquant que l’hôte est toujours joignable), des
requêtes et des réponses diverses et différentes selon le protocole de routage.

Il est important de savoir que certains protocoles de routage calculent les routes en fonction de la
vitesse des liens les liants, d’autres en fonction du nombre de routeurs à passer avant d’atteindre notre
destination (saut), etc.

Le routage dynamique présente les avantages suivants :

• Une maintenance réduite par l’automatisation des échanges et des décisions de routage
• Une modularité et une flexibilité accrue, il est plus facile de faire évoluer le réseau avec un
réseau qui se met à jour automatiquement.
• Sa performance et sa mise en place ne dépendent pas de la taille du réseau

Mais aussi des désavantages :

• Il peut être plus compliqué à mettre en place lors de son initialisation


• Il consomme de la bande passante de par les messages que les routeurs s’envoient
périodiquement sur le réseau
• La diffusion automatique de message sur le réseau peut constituer un problème de sécurité car
un attaquant peut obtenir des informations sur la topologie du réseau simplement en écoutant
et en lisant ces messages d’information du protocole de routage et même en créer afin de se
faire passer pour un membre du réseau.
Auteur : Dr. S. Zerrouki née Azzaz Rahmani

• Le traitement des messages réseau et le calcul des meilleures routes à emprunter représentent
une consommation de CPU et de RAM supplémentaire qui peut encombrer certains éléments du
réseau peu robuste.

III.4 LA TABLE DE ROUTAGE

Comme IP fonctionne selon un système de commutation par paquets, l’émetteur ne détermine donc
pas l’intégralité de la route optimale et des routes optionnelles avant l’envoi, mais fonctionne suivant
un système de routage par sauts successifs, en déterminant uniquement le premier routeur dans la
direction de la destination. Lequel réalise la même opération, et ainsi de suite jusqu’à atteindre le

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Routage IP Le routage statique
réseau du destinataire. Ceci a aussi l’avantage d’éviter de maintenir une liste de routes exhaustive et
complexe, et de laisser le choix du segment de route à l’appréciation de chaque routeur.

Chaque nœud du réseau, routeur ou non, ne connaît ainsi que quelques segments de route,
constituant
Routage IP ce qu’on appelle la table de routage, et qui contient les informations permettant
d’atteindre les différentes destinations possibles.

Voici une liste des champs contenus dans une entrée de table de routage IP :

• Destination : adresse IP d’un réseau (éventuellement d’un hôte) ;


• Masque : masque associé à l’adresse IP de destination ;
• Passerelle : adresse IP du routeur devant prendre en charge les communications pour cette

destination (aucune si la destination est sur un réseau accessible directement) ;

• Interface : interface physique par laquelle la destination est accessible (directement ou

indirectement via une passerelle).


• Métrique : Un chiffre utilisé pour indiquer le coût de l'itinéraire, qui permet de sélectionner le
meilleur itinéraire parmi plusieurs itinéraires possibles vers la même destination. On utilise
couramment la métrique pour indiquer le nombre de sauts ou de tronçons (quantité de liaisons
ou de routeurs à traverser) jusqu'à la destination.

Toute table de routage contient toujours une route par défaut, à suivre si le destinataire du
datagramme ne correspond à aucune destination des segments de route spécifiés dans la table de
routage.

En pratique, pour établir la table de routage, on procède donc à l’inverse : on détermine la route par
défaut (dans le cas d’une machine pouvant accéder à internet, il s’agit généralement de la route qui y
mène), puis on s’occupe des réseaux qui ne peuvent être atteints via cette passerelle.

Exemple :

Ci-dessous est un exemple typique de ce que pourrait ressembler une table de routage sur un
ordinateur (hôte) et un routeur connectés à Internet via un autre routeur.

La table de routage associée à l’hôte 192.168.0.50 est la suivante :

Destination Masque Passerelle Interface Métrique

192.168.0.0 255.255.255.0 (/24) 0.0.0.0 / * / 192.168.0.50 192.168.0.50 / eth0 1


127.0.0.0 255.0.0.0 (/8) 0.0.0.0 / * / 127.0.0.1 127.0.0.1 / lo 1
0.0.0.0 / default 0.0.0.0 (/0) 192.168.0.254 192.168.0.50 / eth0 1
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Routage IP Le routage statique
La table de routage associée au routeur R1 est la suivante :

Destination Masque Passerelle Interface Métrique

192.168.0.0 255.255.255.0 (/24) 0.0.0.0 / * / 192.168.0.254 192.168.0.254 / eth1 1


Routage IP
192.168.15.0 255.255.255.0 (/24) 10.176.183.1 10.176.198.1 / eth0 2
10.176.0.0 255.255.0.0 (/16) 0.0.0.0 / * / 10.176.198.1 10.176.198.1 / eth0 1
127.0.0.0 255.0.0.0 (/8) 0.0.0.0 / * / 127.0.0.1 127.0.0.1 / lo 1
0.0.0.0 / default 0.0.0.0 (/0) 10.176.64.1 10.176.198.1 / eth0 1

Remarque : L’indication 0.0.0.0 pour destination et masque correspond à n’importe quelle adresse IP.
L’indication 0.0.0.0 pour la passerelle désigne un réseau accessible directement (la passerelle est alors
l’hôte courant lui-même) ; on peut indiquer à la place *, ou bien l’adresse IP de l’interface sur laquelle
le réseau est directement joignable.

L’adresse IP de l’interface peut être remplacée par le nom de l’interface au sein du système
d’exploitation : ethx pour les interfaces type Ethernet, lo pour l’interface loopback, pppx pour les
interfaces série, etc.

L’ordre des segments de route indiqués dans la table de routage est important. En effet, lors d’un
choix de route, l’adresse de destination du datagramme à router est recherchée dans la table de haut
en bas ; si l’adresse correspond à l’une des entrées (destination & masque), alors le datagramme est
routé vers le routeur indiqué (passerelle) via le nœud associé (interface). C’est pourquoi la route « par
défaut » est toujours indiquée en dernier.

III.5 LES PROTOCOLES DE ROUTAGE

III.5.1 Notion de système autonome

Vouloir propager l’information de topologie de chaque routeur sur l’ensemble de la planète est hors
de portée (consommation de bande passante, difficultés de maintenance, sécurité). Le réseau mondial
résulte d’un assemblage de systèmes autonomes.

Un système autonome (AS : Autonomous System) est un ensemble de réseaux et de routeurs


partageant le même protocole de routage et géré par une même autorité administrative.
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Figure III.7 – Exemple d’un système autonome.

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III.5.2 Protocoles de routage internes, externes

Les protocoles mis en œuvre dans un système autonome appartiennent à la famille des IGP (Interior
Gateway Protocol). Entre systèmes autonomes interviennent les protocoles EGP (Exterior Gateway
IP mais cette famille se résume au seul protocole actuellement viable BGP (Border Gateway
Protocol)
Routage
Protocol).

Figure III.8 – Organigramme des protocoles de routage

Les protocoles IGP fondent leurs décisions sur des critères de performances, débit, fiabilité, nombre de
sauts... Le protocole BGP intègre en plus des critères politiques.

La famille des protocoles IGP est une famille nombreuse mais essentiellement fondée sur deux
technologies : le routage à vecteur de distance et le routage à état de liens.

III.6 CARACTÉRISTIQUES D’UNE ROUTE IP

La première caractéristique d’une route IP est sa destination, la seconde est son degré d’acuité. Il vous
faut préciser un choix parmi {Conseillé | Plus rapide | Plus court | fiable | Economique}. Ce choix est
déterminant sur le coût d’une route réseau, on parle de métrique. Enfin, quelle confiance fallait-il
accorder à la route proposée ? Ce degré de confiance caractérise non pas la route en elle-même mais
la source d’apprentissage de la route, on l’appelle distance administrative.

III.6.1 Métrique associée à une route IP


Auteur : Dr. S. Zerrouki née Azzaz Rahmani

La métrique est donc l’une des caractéristiques d’un protocole de routage. La plus simple est sans
doute celle du protocole à vecteur de distance RIP (Routing Internet Protocol), égale au nombre de
sauts. L’une des plus sophistiquées est celle du protocole propriétaire EIGRP (Enhanced Interior
Gateway Routing Protocol) puisqu’elle associe délai, bande passante, fiabilité et charge. La métrique
d’OSPF (Open Shortest Path First) additionne les coûts des différents liens qui composent la route, le
coût d’un lien est fonction de sa bande passante.

L’exemple suivant montre les absurdités auxquelles peut conduire une métrique élémentaire :

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Routage IP Le routage statique

Routage IP

9 – Exemple de choix d’une métrique élémentaire


Figure III.9

Si les trois routeurs remplissent leur table de routage avec RIP,, un paquet émis par PC11 et destiné à
PC22 transite par une route directe dont certes le nombre de sauts est moindre mais dont la bande
passante n’est que le trentième de celle offerte par la route qui transite par R8.

Il arrive qu’un protocole de routage fournisse plusieurs routes pour une même destination. Dans ce
cas,
as, il ne place dans sa table de routage que la route la plus favorable. Pour un protocole de routage
donné, la meilleure route est celle dont la métrique est la plus faible.

La
a métrique est caractéristique du protocole de routage. Comparer
Comparer deux métriques n’a de sens que si
elles sont issues toutes deux du même protocole de routage. Le plus ordinairement, les routes
dynamiques installées dans la table de routage sont issues d’un
d’un unique protocole de routage qui les a
choisies parce que, parmi les routes connues, ces routes avaient la meilleure métrique. Quelques cas
rares obligent à configurer plusieurs protocoles de routage sur un même routeur, ce qui peut se
produire lorsqu’un routeur est placé sur la frontière séparant deux domaines distincts,
distincts, un protocole de
routage distinct étant déployé sur chacun de ces domaines.

III.6.2 La distance administrative

Comment le routeur peut­il opérer un choix parmi plusieurs routes pour un même réseau de
destination quand ces routes sont issues de protocoles
p de routage différents ?

Impossible cette fois de comparer les métriques. Le choix qui a été fait est d’associer un degré de
confiance à chacun des protocoles de routage, degré de confiance appelé distance administrative.
administrative Sa
valeur est comprise entre 0 et 255, le routeur privilégie la route à distance administrative la plus faible.

Il est possible d’utiliser des valeurs autres que celles attribuées par défaut, mais il est conseillé de
connaître ces valeurs par défaut :

• Route directement connectée : DA = 0 (une confiance absolue).


• Route statique : DA = 1 (c’est l’administrateur qui entre la route, on considère qu’il sait ce qu’il fait).
• Route issue de EIGRP : DA = 90.
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• Route issue de IGRP : DA = 100 (normalement abandonné


abandonné au profit de EIGRP).
• Route issue de OSPF : DA = 110.
• Route issue de RIP : DA = 120.
• DA = 255 → source non fiable, la route n’est pas installée dans la table de routage.

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