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Lycée Marcel Pagnol

Athis-Mons
01 69 21 78 08

Classe : 1-STMG4

Professeure : Aude Barboux

Nom de l’élève : …………………

Prénom de l’élève : ………………

Œuvre choisie pour l’entretien par l’élève :

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Séquence 1 : Les Fleurs du Mal, Charles Baudelaire (1857)

Parcours : Alchimie poétique, la boue et l’or


Lecture cursive : La Prose du Transsibérien, Blaise Cendrars (1913)

Explications linéaires :

1) « L’Albatros », Les Fleurs du Mal, « Spleen et Idéal »


2) « Parfum exotique », Les Fleurs du Mal, Charles Baudelaire
3) « Le Voyage dans le voyage » (Vers 241 à 279) La Prose du Transsibérien, Blaise
Cendrars

Séquence 2 : Fables, Livres VII à IX, Jean de La Fontaine

Parcours : Imagination et Pensée au XVIIe siècle


Lecture cursive : La Métamorphose, Franz Kafka, (1915) (pas au programme du bac blanc)

Explications linéaires :
1) « La Laitière et le Pot-au-lait », Fables, livre VII, Jean de La Fontaine.
2) « Les Obsèques de la lionne », Fables, livre VIII, Jean de La Fontaine.

Séquence 3 : Enfance, Nathalie Sarraute (1983)


Parcours : Récit et connaissance de soi
Lecture cursive : Gaël Faye, Petit pays (2016)

Explication linéaire :
Incipit de Enfance, Nathalie Sarraute (1983)

Séquence 4 : Juste la fin du monde, Jean-Luc Lagarce (1990)


Parcours : crise personnelle, crise familiale
Lecture cursive : Œdipe Roi, Sophocle

Explication linéaire :
Prologue de Juste la fin du monde, Jean-Luc Lagarce (1990)
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Séquence 1 : explication 1

« L’Albatros », Les Fleurs du Mal, « Spleen et Idéal », 1861

Souvent, pour s’amuser, les hommes d’équipage


Prennent des albatros, vastes oiseaux des mers,
Qui suivent, indolents compagnons de voyage,
Le navire glissant sur les gouffres amers.

A peine les ont-ils déposés sur les planches,


Que ces rois de l’azur, maladroits et honteux,
Laissent piteusement leurs grandes ailes blanches
Comme des avirons traîner à côté d’eux.

Ce voyageur ailé, comme il est gauche et veule !


Lui, naguère si beau, qu’il est comique et laid !
L’un agace son bec avec un brûle-gueule,
L’autre mime, en boitant, l’infirme qui volait !

Le Poète est semblable au prince des nuées


Qui hante la tempête et se rit de l’archer ;
Exilé sur le sol au milieu des huées,
Ses ailes de géant l’empêchent de marcher.

Charles Baudelaire

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Séquence 1 : explication 2

« Parfum exotique », Les Fleurs du Mal, « Spleen et Idéal »

Quand, les deux yeux fermés, en un soir chaud d'automne,


Je respire l'odeur de ton sein chaleureux,
Je vois se dérouler des rivages heureux
Qu'éblouissent les feux d'un soleil monotone :

Une île paresseuse où la nature donne


Des arbres singuliers et des fruits savoureux ;
Des hommes dont le corps est mince et vigoureux,
Et des femmes dont l'oeil par sa franchise étonne.

Guidé par ton odeur vers de charmants climats,


Je vois un port rempli de voiles et de mâts
Encor tout fatigués par la vague marine,

Pendant que le parfum des verts tamariniers,


Qui circule dans l'air et m'enfle la narine,
Se mêle dans mon âme au chant des mariniers.

Charles Baudelaire

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Séquence 1 : explication 3

« Le Voyage dans le voyage », La Prose du Transsibérien (vers 241-279).

1 « Blaise, dis, sommes-nous bien loin de Montmartre ? »

J'ai pitié, j'ai pitié, viens vers moi je vais te conter une histoire
Viens dans mon lit
5 Viens sur mon coeur
Je vais te conter une histoire...

Oh viens ! viens !

10 Aux Fidji1 règne l'éternel printemps


La paresse
L'amour pâme2 les couples dans l'herbe haute et la chaude syphilis 3 rôde sous les bananiers
Viens dans les îles perdues du Pacifique !
Elles ont nom du Phénix, des Marquises 4
15 Bornéo et Java
Et Célèbes5 a la forme d'un chat.

Nous ne pouvons pas aller au Japon


Viens au Mexique
20 Sur les hauts plateaux les tulipiers fleurissent
Les lianes tentaculaires sont la chevelure du soleil
On dirait la palette et le pinceau d'un peintre
Des couleurs étourdissantes comme des gongs 6,
Rousseau7 y a été
25 Il y a ébloui sa vie
C'est le pays des oiseaux
L'oiseau du paradis, l'oiseau-lyre
Le toucan, l'oiseau moqueur
Et le colibri niche au coeur des lys noirs
30 Viens !
Nous nous aimerons dans les ruines majestueuses d'un temple aztèque 8
Tu seras mon idole
Une idole bariolée enfantine un peu laide et bizarrement étrange
Oh viens !
35
Si tu veux, nous irons en aéroplane et nous survolerons le pays des mille lacs 9,
Les nuits y sont démesurément longues
L'ancêtre préhistorique aura peur de mon moteur
J'atterrirai
40 Et je construirai un hangar pour mon avion avec les os fossiles de mammouth
Le feu primitif réchauffera notre pauvre amour
Samowar
Et nous nous aimerons bien bourgeoisement près du pôle

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1 Fidji : archipel du sud du Pacifique réputé pour sa beauté


2 pâme : fait s’évanouir
3 Syphillis :MST aussi appelée vérole
4 Phénix, Marquises : îles du Pacifique
5 Bornéo, Java, Célèbes : îles d’Asie du Sud-Est
6 gongs : instruments à percussion d’Extrême-Orient
7 Henri Rousseau, dit « Le Douanier Rousseau » : peintre français qui a souvent représenté des paysages de jungle, mais qui n’a
pourtant jamais quitté la France
8 Aztèque : qui appartient à la civilisation mexicaine précolombienne
9 Pays des mille lacs : Finlande
Séquence 2 : explication 4

« La Laitière et le Pot au lait », Fables, livre VII, Jean de La Fontaine

1 Perrette sur sa tête ayant un Pot au lait 25 La dame de ces biens, quittant d'un oeil marri 16
Bien posé sur un coussinet, Sa fortune ainsi répandue,
Prétendait arriver sans encombre à la ville. Va s'excuser à son mari
Légère et court vêtue elle allait à grands pas ; En grand danger d'être battue.
5 Ayant mis ce jour-là, pour être plus agile, Le récit en farce17 en fut fait ;
Cotillon10 simple, et souliers plats. 30 On l'appela le Pot au lait.
Notre laitière ainsi troussée11
Comptait déjà dans sa pensée Quel esprit ne bat la campagne ?18
Tout le prix de son lait, en employait l'argent, Qui ne fait châteaux en Espagne ?19
10 Achetait un cent d'oeufs, faisait triple couvée12 ; Picrochole20, Pyrrhus21, la Laitière, enfin tous,
La chose allait à bien par son soin diligent 13. 35 Autant les sages que les fous ?
« Il m'est, disait-elle, facile, Chacun songe en veillant, il n'est rien de plus doux :
D'élever des poulets autour de ma maison : Une flatteuse erreur22 emporte alors nos âmes :
Le Renard sera bien habile, Tout le bien du monde est à nous,
15 S'il ne m'en laisse assez pour avoir un cochon. Tous les honneurs, toutes les femmes.
Le porc à s'engraisser coûtera peu de son14 ; 40 Quand je suis seul, je fais au plus brave un défi ;
Il était quand je l'eus de grosseur raisonnable : Je m'écarte, je vais détrôner le Sophi23 ;
J'aurai le revendant de l'argent bel et bon. On m'élit roi, mon peuple m'aime ;
Et qui m'empêchera de mettre en notre étable, Les diadèmes vont sur ma tête pleuvant :
20 Vu le prix dont il est, une vache et son veau, Quelque accident fait-il que je rentre en moi-même ;
Que je verrai sauter au milieu du troupeau ? » 45 Je suis gros Jean24 comme devant.
Perrette là-dessus saute aussi, transportée15.
Le lait tombe ; adieu veau, vache, cochon,
couvée;

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10
Cotillon : jupe portée par les paysannes
11
Troussée : vêtue
12
Faisait triple couvée : triplait le nombre d’œufs de départ
13
Diligent : Appliqué, précis
14
Son : Résidu de l’enveloppe des céréales
15
Transportée : vivement émue
16
Marri : fâché
17
Farce : pièce de théâtre comique du Moyen Âge, qui met en scène des personnages ridicules
18
Ne bat la campagne : ne vagabonde pas, ne rêve pas
19
Ne fait des châteaux en Espagne : ne projette des rêves irréalisables
20
Picrochole : Roi fictif du roman Gargantua (1534) de Rabelais qui voulait tout prix conquérir le monde
21
Pyrrhus : Un des plus grands généraux de l’Antiquité, célèbre pour ses conquêtes
22
Flatteuse erreur : une illusion agréable
23
Sophi : Roi de Perse
24
Gros Jean : homme du peuple ; ici l’expression signifie « se retrouver à sa petite place après avoir beaucoup rêvé »
Séquence 2 : explication n°5

« Les Obsèques de la lionne », Fables, livre VIII, (second recueil), Jean de La Fontaine (1678)

1 La femme du Lion mourut : Le Monarque lui dit : « Chétif33 hôte des bois
Aussitôt chacun accourut Tu ris, tu ne suis pas ces gémissantes voix.
Pour s'acquitter envers le Prince 35 Nous n'appliquerons point sur tes membres profanes
De certains compliments de consolation, Nos sacrés ongles ; venez Loups,
5 Qui sont surcroît d'affliction25. Vengez la Reine, immolez34 tous
Il fit avertir sa Province26 Ce traître à ses augustes mânes35. »
Que les obsèques se feraient Le Cerf reprit alors : « Sire, le temps de pleurs
Un tel jour, en tel lieu ; ses Prévôts27 y seraient 40 Est passé ; la douleur est ici superflue
Pour régler la cérémonie, Votre digne moitié couchée entre des fleurs,
10 Et pour placer la compagnie. Tout près d'ici m'est apparue ;
Jugez si chacun s'y trouva. Et je l'ai d'abord reconnue.
Le Prince aux cris s'abandonna, « Ami, m'a-t-elle dit, garde que ce convoi,
Et tout son antre28 en résonna. 45 Quand je vais chez les Dieux, ne t'oblige à des larmes.
Les Lions n'ont point d'autre temple. Aux Champs Elysiens36 j'ai goûté mille charmes,
15 On entendit à son exemple Conversant avec ceux qui sont saints comme moi.
Rugir en leurs patois29 Messieurs les Courtisans. Laisse agir quelque temps le désespoir du Roi.
Je définis la cour un pays où les gens J'y prends plaisir. » A peine on eut ouï la chose,
Tristes, gais, prêts à tout, à tout indifférents, 50 Qu'on se mit à crier : « Miracle, apothéose ! »
Sont ce qu'il plaît au Prince, ou s'ils ne peuvent l'être, Le Cerf eut un présent, bien loin d'être puni.
20 Tâchent au moins de le paraître,
Peuple caméléon, peuple singe du maître ; Amusez les Rois par des songes,
On dirait qu'un esprit anime mille corps ; Flattez-les, payez-les d'agréables mensonges,
C'est bien là que les gens sont de simples ressorts30. 55 Quelque indignation dont leur cœur soit rempli,
Pour revenir à notre affaire Ils goberont l'appât, vous serez leur ami.
25 Le Cerf ne pleura point, comment eût-il pu faire ?
Cette mort le vengeait ; la Reine avait jadis
Étranglé sa femme et son fils.
Bref il ne pleura point. Un flatteur l'alla dire,
Et soutint qu'il l'avait vu rire.
30 La colère du Roi, comme dit Salomon31,
Est terrible, et surtout celle du Roi Lion :
Mais ce Cerf n'avait pas accoutumé32 de lire.
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25
Surcroît d’affliction : peine supplémentaire
26
Province : son Etat
27
Prévôts : officiers chargés des cérémonies
28
Antre : caverne -> lieu de vie des lions
29
Patois : leur langage (à l’origine, els aptois sont les langues régionales)
30
Simples ressorts : allusion à la théorie des animaux machines du philosophe et scientifique Descartes, selon lequel les animaux
ne ressentent rien, sont de pures machines.
31
Salomon : personnage de la Bible, roi d’Israël qui aurait dit dans les « Proverbes » ; « Comme fait un rugissement de Lion, ainsi
la peur qu’inspire le roi »
32
N’avait pas l’habitude de lire
33
Chétif : faible
34
Immolez : sacrifiez
35
Augustes mânes : el esprits sacrés d’un mort ; ici « augustes » car ce sont ceux de la Reine
36
Champs-Elysées : dans la mythologie grecque, lieu où se trouvent les âmes des bienheureux
Séquence 3 : explication 6 (incipit d’Enfance)

1 - Alors, tu vas vraiment faire ça ? « Évoquer tes souvenirs d'enfance »... Comme ces mots te gênent, tu ne les aimes
pas. Mais reconnais que ce sont les seuls mots qui conviennent. Tu veux « évoquer tes souvenirs »... il n'y a pas à
tortiller, c'est bien ça.

5 - Oui, je n'y peux rien, ça me tente, je ne sais pas pourquoi...

- C'est peut-être... est-ce que ce ne serait pas... on ne s'en rend parfois pas compte... c'est peut-être que tes forces
déclinent...

10 - Non, je ne crois pas... du moins je ne le sens pas...

- Et pourtant ce que tu veux faire... « évoquer tes souvenirs »... est-ce que ce ne serait pas...

- Oh, je t'en prie...


15
- Si, il faut se le demander : est-ce que ce ne serait pas prendre ta retraite ? te ranger ? quitter ton élément, où
jusqu'ici, tant bien que mal...

- Oui, comme tu dis, tant bien que mal.


20
- Peut-être, mais c'est le seul où tu aies jamais pu vivre... celui...

- Oh, à quoi bon ? je le connais.

25 - Est-ce vrai ? Tu n'as vraiment pas oublié comment c'était là-bas ? comme là-bas tout fluctue, se transforme,
s'échappe... tu avances à tâtons, toujours cherchant, te tendant... vers quoi ? qu'est-ce que c'est ? ça ne ressemble à
rien... personne n'en parle... ça se dérobe, tu l'agrippes comme tu peux, tu le pousses... où ? n'importe où, pourvu que
ça trouve un milieu propice où ça se développe, où ça parvienne peut-être à vivre... Tiens, rien que d'y penser...

30 - Oui, ça te rend grandiloquent. Je dirai même outrecuidant. Je me demande si ce n'est pas toujours cette même
crainte... Souviens-toi comme elle revient chaque fois que quelque chose d'encore informe se propose... Ce qui nous
est resté des anciennes tentatives nous paraît toujours avoir l'avantage sur ce qui tremblote quelque part dans les
limbes...

35 - Mais justement, ce que je crains, cette fois, c'est que ça ne tremble pas... pas assez... que ce soit fixé une fois pour
toutes, du « tout cuit », donné d'avance...

- Rassure-toi pour ce qui est d'être donné... c'est encore tout vacillant, aucun mot écrit, aucune parole ne l'ont encore
touché, il me semble que ça palpite faiblement... hors des mots... comme toujours... des petits bouts de quelque chose
40 d'encore vivant... je voudrais, avant qu'ils disparaissent... laisse-moi...

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Séquence 4 : explication n°7

PROLOGUE
1 LOUIS. – Plus tard‚ l’année d’après
– j’allais mourir à mon tour –
j’ai près de trente-quatre ans maintenant et c’est à cet âge que je mourrai‚
l’année d’après‚
5 de nombreux mois déjà que j’attendais à ne rien faire‚ à tricher‚ à ne plus savoir‚
de nombreux mois que j’attendais d’en avoir fini‚
l’année d’après‚
comme on ose bouger parfois‚
à peine‚
10 devant un danger extrême‚ imperceptiblement‚ sans vouloir faire de bruit ou commettre un geste trop violent
qui réveillerait l’ennemi et vous détruirait aussitôt‚
l’année d’après‚
malgré tout‚
la peur‚
15 prenant ce risque et sans espoir jamais de survivre‚
malgré tout‚
l’année d’après‚
je décidai de retourner les voir‚ revenir sur mes pas‚ aller sur mes traces et faire le voyage‚ pour annoncer‚
lentement‚ avec soin‚ avec soin et précision
20 – ce que je crois –
lentement‚ calmement‚ d’une manière posée
– et n’ai-je pas toujours été pour les autres et eux‚ tout précisément‚ n’ai-je pas toujours été un homme posé ?‚
pour annoncer‚
dire‚
25 seulement dire‚
ma mort prochaine et irrémédiable‚
l’annoncer moi-même‚ en être l’unique messager‚
et paraître
– peut-être ce que j’ai toujours voulu‚ voulu et décidé‚ en toutes circonstances et depuis le plus loin que j’ose
me souvenir –
30 et paraître pouvoir là encore décider‚
me donner et donner aux autres‚ et à eux‚ tout précisément‚ toi‚ vous‚ elle‚ ceux-là encore que je ne connais
pas (trop tard et tant pis)‚
me donner et donner aux autres une dernière fois l’illusion d’être responsable de moi-même et d’être‚ jusqu’à
cette extrémité‚ mon propre maître.

9 / 11
Points de grammaire étudiés

1) L’expression de l’interrogation

2) L’expression de la négation

3) La formation des mots

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Ce descriptif contient 4 séquences ainsi que la liste des points de grammaire étudiés.

Signature de l’élève :

Signature du professeur :

Signature du chef d’établissement :

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