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SCIENCE POLITIQUE
Le droit international ne régit plus seulement les relations entre les Etats. D’autres
acteurs ont émergé au premier rang desquels on trouve les organisations
internationales à tel point qu’il existe un droit particulier : le droit des organisations
internationales.
Les organisations internationales sont des entités plus récentes que les Etats. Les
premières sont apparues au début du 19ème siècle puis se sont développées très
largement dans la seconde moitié du 19ème siècle et surtout au 20ème siècle après
chaque guerre mondiale aussi bien sur le plan universel (SDN puis ONU) qu’au
niveau régional (Ligue arabe, OUA, CEE…).
On verra d’abord l’organisation internationale sous un sens institutionnel avant
d’envisager les différentes catégories d’organisations à vocation universelle et
régionale.
A. Définitions
Selon l’article 1er de la Convention des Nations unies sur la représentation des Etats
dans leurs relations avec les organisations intergouvernementales de 1975, il s’agit
d’une « association d’Etats constituée par traité, dotée d’une constitution et
d’organes communs et possédant une personnalité juridique distincte de celle des
Etats membres ».
Les termes même de cette définition posent le principe que les organisations
internationales sont issues de relations interétatiques et qu’elles constituent, à rebours
des Etats, des sujets dérivés ou secondaires du droit international. Elles doivent leur
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création des Etats qui, entre eux, se regroupent pour conclure des accords
internationaux. Plusieurs appellations peuvent être utilisées pour désigner le résultat
de ces accords. Il peut s’agir d’une Charte, d’un Pacte, d’un Statut, d’une
Constitution ou d’un Acte constitutif. Les Etats qui concluent les accords en vue de la
création des organisations internationales les dotent d’organes et leurs dévolues des
missions particulières ou spéciales à réaliser.
Ainsi, l’organisation internationale est à distinguer de l’organisation non-
gouvernementale. En effet, les ONG peuvent poursuivre des missions internationales
mais il n’en demeure pas moins qu’elles ne sont pas composées d’Etats. Bien au
contraire, l’ONG a vocation à demeurer indépendante vis-à-vis des Etats. De la
même manière que l’ONG n’est pas établie par un traité et ne dispose point de
personnalité juridique internationale.
L’organisation internationale est également à distinguer de la simple conférence
internationale. Même si la conférence internationale peut faire naître un traité, elle n’a ni
la durée ni la densité de l’organisation internationale. L’organisation internationale est
donc beaucoup plus perfectionnée et institutionnalisée que la simple conférence
internationale. Elle est dotée d’organes et d’institutions propres. Exemples de
conférences internationales : les groupements du G7/G8 ou le mouvement des non-
alignés. Il peut arriver qu’une conférence internationale s’institutionnalise et acquiert la
qualité d’organisation internationale. Exemple : la Francophonie.
B. Finalités
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profondément remise en cause car le rôle fondamental de l’Etat reste intact. Ces
organisations ne visent, en réalité, que le dépassement de l’Etat par l’Etat.
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L’OI est un sujet distinct des Etats qui l’ont institué en ce qu’elle dispose d’organes
autonomes. C’est d’ailleurs de ce postulat juridique que repose la personnalité
juridique des organisations internationales.
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La personnalité juridique internationale est plus problématique car elle place l’OI
dans une situation concurrentielle avec les Etats puisqu’elle fait des OI des sujets de
droit international tout comme les Etats.
La reconnaissance de la personnalité juridique internationale des OI n’a pas été chose
simple en ce sens qu’il a fallu distinguer la personnalité juridique de la souveraineté.
C’est dans son célèbre avis du 11 avril 1949, réparation des dommages subis au service des
Nations unies, que la Cour International de Justice (CIJ) a, pour la première fois,
reconnu la personnalité juridique internationale des OI. Le raisonnement de la Cour
relève d’une interprétation téléologique. Face au silence de la Charte des Nations
unies, la Cour reconnaît que l’autonomie de l’institution et des organes que celle-ci a
établi, la mission qu’elle a pour vocation d’accomplir, la capacité juridique de
l’organisation, les privilèges et immunités reconnus à l’organisation, le caractère
obligatoire des décisions du Conseil de sécurité supposent que l’organisation dispose
d’une véritable personnalité juridique internationale. La raison d’être même et les
missions de l’organisation impliquent la reconnaissance d’une personnalité juridique.
Il n’y aurait pas de sens ni d’utilité à doter de telles missions à l’organisation si elle
était privée de personnalité juridique. Ainsi, l’organisation est bien en capacité de
demander réparation contre un Etat pour les dommages subis par elle et par ses
agents. Le raisonnement de la Cour a été élargi au-delà du cas d’espèce qui lui a été
posé et depuis cet avis, il est admis, en droit international, que les OI sont dotées de
la personnalité juridique.
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A rebours des Etats, la compétence des OI est dépendante de ce que prévoit son acte
constitutif. La compétence varie donc en fonction de l’importance de la personnalité
juridique et des buts que les Etats membres assignent à l’organisation.
Contrairement aux Etats qui ont une compétence générale, les OI sont régies par le
principe de spécialité qui veut qu’elles n’interviennent que dans le cadre et les limites
des missions expressément prévues dans l’acte constitutif. Elles ne peuvent donc aller
au-delà de leur compétence d’attribution au risque de commettre un excès de pouvoir.
Cependant, on a pu constater, dans l’Avis de 1949 sur la réparation des dommages subis
au service des Nations unies, que les OI pouvaient avoir des pouvoirs implicites. A ce
titre, l’OI peut être amenée à dépasser ses fonctions traditionnelles caractérisées par le
principe de spécialité. Exemple : les OI n’exercent pas de compétence territoriale mais, de
manière limitée dans le temps et avec l’accord du souverain territorial, une compétence
de ce genre peut leur être reconnue. Ce fut le cas au moment de la décolonisation, au
Timor ou encore en ex-Yougoslavie.
Ils ont pour objectif de permettre à l’OI d’assurer au mieux sa mission. Ainsi, l’OI
elle-même et ses agents bénéficient de privilèges et immunités leur assurant une
autonomie par rapport à l’Etat hôte (Etat sur le territoire duquel l’OI a son siège) et
aux Etats sur les territoires desquels l’OI agit. Les représentants des Etats au sein des
OI sont également protégés.
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On entend par existence juridique tout ce qui est relatif à la naissance des OI, au
traité constitutif, aux membres, aux moyens d’action ou encore à la fin de
l’organisation international
A. La naissance de l’OI
L’OI nait à partir du moment où son acte constitutif est adopté par les Etats membres
fondateurs. Les travaux préparatoires peuvent être longs et parfois l’OI apparaît de
manière progressive sans pour autant que son acte fondateur ne soit adopté (exemple
: la francophonie). Mais avec l’adoption de l’acte constitutif, il y a un point de départ
juridique incontestable.
B. Le traité constitutif
C’est un acte mixte. D’une part, il s’agit d’un traité auquel les Etats ont consenti.
D’autre part, il s’agit de l’acte fondateur de l’OI en tant qu’institution dotée de la
personnalité juridique et d’une capacité d’action.
L’acte traite des engagements que les Etats prennent les uns par rapport aux autres
mais également des engagements que les Etats prennent à l’égard de l’OI. Il fixe aussi
les modalités de fonctionnement de l’OI.
Le traité apparaît dès lors comme la constitution de l’OI. Ainsi, comme pour la
constitution des Etats, les traités constitutifs ont une autorité supérieure sur les traités
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postérieurs que les Etats peuvent conclure. L’exemple typique nous est fourni par
l’article 103 de la Charte qui dispose qu’« en cas de conflit entre les obligations des
membres des Nations unies et leurs obligations en vertu de tout autre accord
international, les premières prévaudront ».
En matière de révision, les traités constitutifs prévoient des procédures
d’amendements. Un amendement est adopté à la majorité des Etats membres.
Par ailleurs, les traités constitutifs ne sont pas imperméables à l’immixtion de
coutumes constitutionnelles. Exemple : l’abstention d’un membre permanent du
Conseil de sécurité ne fait pas obstacle à l’adoption d’une résolution alors même que
l’article 27 de la Charte prévoit explicitement l’obligation du vote affirmatif de tous
les membres permanents.
Chaque OI dispose de son propre ordre juridique fondé sur le traité constitutif.
L’ordre juridique est développé par la pratique et l’activité des organes de l’OI (droit
dérivé) ou des Etats membres (accords complémentaires). C’est un ordre juridique
hybride. Il a, d’une part, une dimension internationale en ce qu’il repose sur un traité
et sur l’ordre juridique international en général. D’autre part, il a une dimension
interne de par son degré de hiérarchisation.
Dans les organisations de coopération comme l’ONU par exemple, le versant
international de l’ordre juridique prend le dessus ; ce qui n’est pas le cas lorsqu’il
s’agit des organisations intégrées comme l’Union européenne (prévalence de la
dimension interne de l’ordre juridique). Cela se reflète dans les mécanismes de
contrôle. Autant il existe un contrôle de la légalité des actes de la communauté
européenne, autant les actes de l’Assemblée générale ou du Conseil de sécurité de
l’ONU échappent à tout contrôle.
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1. Les organes
On peut distinguer les organes des organisations internationales selon deux critères :
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3. Le processus décisionnel
Cette question est relative aux modalités de prise de décision au sein d’une
organisation internationale.
Le procédé le plus respectueux de la souveraineté des Etats demeure la règle de
l’unanimité. Toutefois, ce procédé connaît des limites et la principale d’entre elles
réside dans le risque d’inefficacité de l’action de l’organisation. Exiger l’unanimité
peut avoir un effet bloquant dans la prise de décision même.
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