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Février 2011
Un fascicule du
Équipe de réalisation
Responsables du projet
Vincent Tanguay, vice-président,
Innovation et transfert, CEFRIO
vincent.tanguay@cefrio.qc.ca
Julia Gaudreault-Perron,
chargée de projet, CEFRIO
julia.gaudreault-perron@cefrio.qc.ca
Rédacteur en chef
Réjean Roy, conseiller principal,
CEFRIO
Experte consultée
Anne Bourhis, professeure
titulaire et directrice du Service
d’enseignement de la gestion
des ressources humaines de HEC
Montréal, et directrice scientifique
du CEFRIO
3 Mot de la présidente-directrice
générale du CEFRIO
Révision linguistique
Le groupe-conseil Éditia inc.
editia@qc.aira.com
Conceptrice graphique
et infographe
4
Brigitte Ayotte
La Génération C ayograph@videotron.ca
7
Bureau 471
Dix conseils pour recruter le Tour Ouest
Montréal (Québec) H3A 1B9
jeunes, les retenir et en tirer Téléphone : 514 840-1245
Télécopieur : 514 840-1275
Ce projet a pris la forme d’un sondage dans Comme l’a souligné Liliane Laverdière, pre
le cadre duquel 2 000 Québécois de 12 à mière vice-présidente, Région de l’Est, du
PHOTO : YVES LACOMBE
24 ans ont été questionnés sur leur utilisa- Mouvement Desjardins, Québec, « si nous
tion des TIC et sur les effets de celles-ci voulons savoir comment évolueront nos
sur leurs pratiques et leurs comportements. institutions [...] dans les années et les
Des séances de discussion regroupant une décennies à venir, il faut et il faudra obser-
cinquantaine de jeunes de 16 à 24 ans ont ver de très près comment se transforme le
ensuite permis d’explorer davantage certai- « Quelles pratiques devrions- Web. Comme celui-ci évolue principalement
nes des questions soulevées lors de cette sous l’influence des jeunes, et comme ce
grande enquête. nous adopter pour répondre sont des jeunes qui créent et qui utilisent la
aux attentes des jeunes qui plupart des nouveaux services qu’on y trou-
Ce projet a pris fin en octobre 2009 avec le ve, mieux vaut garder ces jeunes à l’œil 1 ».
colloque Génération C, organisé par le CE- ont grandi avec Internet ? »,
FRIO. Cet événement, qui a permis à plus Voilà ce que le CEFRIO entend continuer de
de 500 personnes d’écouter une cinquantai- C’est pour fournir une amorce faire en 2011-2012, notamment en menant
ne de conférenciers (dont un grand nombre de réponse à cette question des projets de recherche-expérimentation
de jeunes) et d’échanger avec eux, a connu auxquels participeront certains des cher
un retentissement exceptionnel. En fait, que le CEFRIO a décidé cheurs les plus réputés du Québec et aussi,
jamais un thème de recherche du CEFRIO du moins nous l’espérons, des représentants
n’a autant suscité l’attention des médias.
de lancer une série de de votre organisation.
quatre courts fascicules
L’intérêt à l’égard des résultats du projet
Génération C ne s’est pas démenti au cours sur la Génération C.
de la dernière année. Ainsi, les représen-
tants du CEFRIO ont donné au Québec plus C’est précisément pour fournir une amorce
de 50 conférences sur ce sujet dans des de réponse à ces questions que le CEFRIO a
entreprises, des organismes publics et des décidé de lancer une série de quatre courts Jacqueline Dubé
établissements d’enseignement. fascicules sur la Génération C. Celui que vous Présidente-directrice générale
avez entre les mains traite des jeunes en
Cet exercice a montré que plusieurs gran- tant que citoyens. Les autres parleront d’eux
des questions se posent : « Qu’est-ce que en leur qualité de travailleurs, puis comme
les résultats du CEFRIO signifient pour mon consommateurs et comme étudiants.
organisation ? » « Quelles pratiques devrions-
nous adopter pour répondre aux attentes En publiant ces fascicules, le CEFRIO veut
des jeunes qui ont grandi avec Internet ? » faire un pas de plus. Après avoir rencontré
et « Quels pièges devrions-nous chercher des milliers de participants lors de confé- 1
xtrait d’un discours de Liliane Laverdière prononcé
E
à éviter ? ». rences et d’ateliers tenus au cours de la lors du colloque Génération C du CEFRIO, en
octobre 2009.
|4|Génération C – Volume 1, No 2
Les résultats
de l’enquête Génération C
en cinq points
PHOTO : ©ISTOCKPHOTO.COM/SEAN LOCKE
L’enquête Génération C a permis de brosser un portrait intéressant et souvent
surprenant des jeunes du Québec et de leur usage des TIC dans différentes sphères.
Les jeunes ne sont pas 1 Cette distinction est importante, car selon Les jeunes s’engagent 2
tous des pros des TIC ! l’usage qu’ils font des TIC, les jeunes affi sur le plan civique... mais
chent souvent des attitudes et des compor-
L’enquête du CEFRIO a d’abord montré qu’on tements différents de ceux de leurs sem-
ils le font différemment !
ne doit pas mettre tous les jeunes dans le blables. Par exemple, les jeunes qui navi- On entend souvent dire que les jeunes sont
même panier. guent beaucoup sur Internet ont nettement repliés sur eux-mêmes et qu’ils s’engagent
plus tendance que ceux qui y passent moins que leurs aînés sur le plan civique.
Tous n’utilisent pas les TIC aux mêmes fins. relativement peu de temps à se servir d’un
Par exemple, on dit souvent que les filles forum électronique pour faire connaître Par exemple, il semble que les Québécois
s’en servent surtout pour jaser et les gar- leur opinion sur un produit. de 18 à 24 ans se sentent moins interpelés
çons pour jouer. De plus, certains jeunes par les élections que leurs parents et qu’ils
sont très à l’aise avec les technologies et Quand vous vous adressez à des jeunes au exercent leur droit de vote moins souvent
les utilisent très intensément, alors que nom de votre organisation, évitez de penser qu’eux. Et aussi, que moins d’entre eux
pour d’autres, l’usage de ces technologies qu’ils sont tous radicalement différents de lisent les journaux papier pour s’informer.
est plus ardu ou modéré (parfois parce que leurs aînés et qu’ils n’agissent pas du tout Par contre, il ne faut pas oublier que beau
ces outils leur sont moins accessibles). de la même manière que ces derniers. coup de « C » participent à la vie civique
PHOTO : ©ISTOCKPHOTO.COM/ALDO MURILLO
Les jeunes s’attendent
à pouvoir utiliser les 3
TIC au travail
L’Institut de la statistique affirme qu’en 2014,
plus d’un million de Québécois de 20 à 29 ans
seront actifs sur le marché du travail ou se
prépareront à y faire leur entrée.
Ces jeunes ont actuellement entre 16 et La consommation des Un décalage de plus
25 ans. Parmi eux, beaucoup ont l’habitude
de se servir des TIC pour repérer l’informa-
tion qui leur est utile, collaborer avec des
jeunes : en ligne de
plus en plus souvent
4 en plus criant entre
l’école et la société
5
camarades éloignés, travailler à distance de De nombreux « C » se tournent vers les Les TIC sont omniprésentes dans la vie
leur établissement d’enseignement ou de bout iques électroniques pour acquérir des élèves et des étudiants du Québec :
leur domicile, ou faire publiquement valoir des produits ou services comme des chan- ceux-ci s’en servent continuellement pour
leurs idées ou leurs points de vue. sons, des TIC ou des vêtements, notam- se divertir, pour communiquer avec leurs
ment parce qu’ils croient qu’ils y feront amis ou pour faire leurs devoirs. En fait,
Une fois leurs études terminées, ces jeunes des économies. les TIC sont partout... sauf dans les salles
auront tendance à se tourner vers des orga de classe !
nisations qui les laisseront utiliser les TIC Même quand ils n’achètent pas en ligne,
comme ils le font déjà et qui encourage- les « C » sont nombreux à recourir aux TIC Selon l’enquête Génération C, l’ordinateur
ront certaines des façons de faire qui sont les pour « planifier » leurs achats. Ce travail demeure en effet un outil fortement sous-
leurs depuis longtemps. Pourquoi se join- de préparation peut prendre différentes exploité par les éducateurs. Pis encore,
draient-ils à une organisation qui bloque formes. Une jeune fille pourra utiliser son parmi les enseignants qui encouragent l’usa
l’accès à Facebook et, conséquemment, à cellulaire pour photographier un pantalon, ge de l’ordinateur en classe, peu (particu-
leur réseau ? À une entreprise qui considère envoyer le cliché à sa mère et lui deman- lièrement au secondaire) ont instauré des
que les travailleurs à distance perdent for- der son avis avant de passer — ou non — à approches pédagogiques qui mettent cet
cément leur temps ? Ou à une société qui la caisse. Un adolescent pourra se tourner instrument de l’avant en tant que véritable
refuse que ses employés discutent sur son vers un forum électronique populaire dans levier à l’acquisition de nouveaux savoirs
intranet, voire sur Internet, des lacunes le milieu du jeu vidéo pour décider à l’achat et savoir-faire plutôt que comme un « super
qu’elle devrait corriger ? de quel nouveau titre son argent de poche crayon » de 1 000 dollars.
devrait servir.
Cela pourrait expliquer en partie que les Pour mieux outiller les jeunes face à l’avenir,
jeunes qui utilisent beaucoup Internet ont Toutefois, certaines choses ne changent pas : il faudra généraliser l’usage des TIC dans
moins tendance que les autres à envisager en ligne comme hors ligne, les jeunes n’ac- les salles de classe, mais aussi apporter
de travailler dans la fonction publique, cordent pas leur confiance à n’importe quel des ajustements majeurs à la formation des
un milieu qu’ils perçoivent (parfois à tort) commerçant ou à n’importe quel internaute éducateurs, à l’organisation de leur travail
comme peu favorable à l’utilisation de TIC qui critique un produit. Cette confiance et au mode de fonctionnement dans le
de pointe et à l’implantation de pratiques se mérite ! monde de l’enseignement.
professionnelles 2.0.
CONSEIL NO 4
Vous avez fait des promesses aux « C ».
Il faut maintenant tenir parole.
Selon un sondage nord-américain mené par la société nGenera Insight Les jeunes qui ont grandi avec les TIC ont l’habitude de s’en servir
en 2008, les jeunes ont davantage besoin que leurs aînés que pour communiquer avec le monde entier. Ils ont vu des garçons et
leurs supérieurs leur offrent du feedback sur leur performance. des filles de leur âge produire certaines des innovations les plus
Ainsi, 39 % des « C » affirment souhaiter recevoir une rétroaction marquantes des deux dernières décennies (par exemple, Mark
hebdomadaire ou mensuelle de la part de leurs patrons, contre Zuckerberg avait seulement 20 ans quand il a créé le réseau social
seulement 30 % des « X » et 25 % des baby-boomers 14. Facebook). Et ils savent que, sur le Web, la qualité d’une vidéo,
d’un commentaire ou d’une application détermine bien davantage
« Il est assez contradictoire, déclare Anne Bourhis, de constater que sa popularité que l’âge de son réalisateur.
les jeunes valorisent leur autonomie, parce qu’ils ont grandi dans un
environnement où celle-ci était fortement encouragée, mais qu’en On comprend donc que les jeunes affectionnent fortement les struc
même temps ils ont besoin que leurs supérieurs leur fournissent tures de gestion souples au sein desquelles n’importe qui —même le
un fort encadrement. Cet encadrement ne doit cependant pas plus novice des employés — peut prendre connaissance des intentions
être directif. Les jeunes ne veulent pas qu’on leur dise quoi faire ; du président de l’organisation, communiquer avec n’importe quel
ils veulent essentiellement qu’on leur explique les tenants et les supérieur ou collègue et contribuer à la réflexion et la prise de décision.
aboutissants des demandes qui leur sont faites et qu’on leur donne
du renforcement positif. »
CONSEIL NO 9
Assurez-vous, par conséquent, que vos superviseurs et dirigeants
sont prêts à fournir aux jeunes le soutien dont ils ont besoin. Et, Veillez à ce que les TIC qu’affectionnent les jeunes
surtout, qu’ils ont le temps requis pour offrir cet appui... soient utilisées au travail.
CONCLUSION n sondage mené en juin 2010 rapporte que, parmi les PDG qui gouvernent
U
19
|12|Génération C – Volume 1, No 2
Le CEFRIO, acteur incontournable du numérique au Québec
Le CEFRIO est un centre de liaison et de transfert qui regroupe plus de 160 membres universitaires,
industriels et gouvernementaux, ainsi qu’une soixantaine de chercheurs associés et invités. Sa mission :
aider les organisations à être plus productives et à contribuer au bien-être des citoyens en utilisant
les technologies de l’information comme levier de transformation et d’innovation. Le CEFRIO réalise
en partenariat des projets de recherche-expérimentation, d’enquête et de veille stratégique sur
l’appropriation des TIC partout au Québec. Ces projets touchent l’ensemble des secteurs de l’économie
québécoise, tant privé que public. Les activités du CEFRIO sont financées à près de 70 % par ses propres
projets et à 30 % par le ministère du Développement économique, de l’Innovation et de l’Exportation, son
principal partenaire financier.