Académique Documents
Professionnel Documents
Culture Documents
La modélisation analytique est limitée aux cas usuels où l'on est capable de résoudre de façon
mathématique les équations. Ceci ne s'applique donc qu’à des équations avec des solutions
classiques ou plutôt analytiques et sur des domaines d'intégration ou modélisation qui sont
simples voire même simplistes comme un cercle, un carré en 2D.
Mais pour des domaines qui sont complexes comme des surfaces d'ailes, des voitures, des
bâtiments, les solutions analytiques (même pour des problèmes simples) sont quasiment
impossibles à trouver.
C'est là que la modélisation numérique entre en jeu. Elle te permet par un bon modèle
décrivant ton système physique, une discrétisation de ton domaine, un bon choix de méthode
d'approximation de ton équation (différences finies, éléments finis, volumes finis, méthodes
spectrales ou pseudo-spectrales, méthodes de fourrier), et un bon sens physique de trouver une
solution qui soit une bonne approximation de la solution physique.
La modélisation numérique est aussi fortement liée à l'informatique car après toute la mise en
équation et la construction de ton système linéaire qui doit être résolu (finalement le but est
de se retrouver avec la résolution d'un système linéaire). Il est alors nécessaire de trouver la
bonne méthode de résolution de ton système linéaire et de l'implémenter dans le langage de
ton choix.
2. Schéma de résolution
Nous avons tous les outils pour traiter un problème de mécanique (voir Tableau 1). Avec la
loi de comportement nous avons comblé le déficit entre le nombre d’équations et le nombre
d’inconnues. Avec un critère de limite élastique, nous savons vérifier la validité concernant
l’utilisation de la loi élastique linéaire.
3 fonctions déplacement
6 fonctions déformation
6 fonctions contraintes
Nous avons effectivement le bon nombre d’équations (Tableau1) mais ces dernières peuvent
prendre une forme différentielle soit :
Si bien que, même avec la connaissance des conditions aux limites (portant soit sur les
déplacements, soit sur les efforts), il est pratiquement impossible de donner une solution
analytique exacte du problème dans le cas général.
Tableau 1
3. Théorème d’unicité
En fait pour qu’un problème soit régulier, il faut que l’intégrale représentant le travail des
efforts de contact puisse se décomposer en deux termes :
T M ; n . uM ds WF u Wu F
D
Fort de toutes ces définitions, il est alors possible de démontrer le théorème d’unicité :
Dans ce théorème, il faut surtout remarquer que pour un problème régulier, la solution existe
et elle est unique.
Dans la suite nous admettrons que tous nos problèmes sont des problèmes réguliers.
4. Résolution
En conséquence, peu importe le chemin utilisé pour obtenir la solution d’un problème
régulier, seul compte le résultat.
Il est alors possible de concevoir des schémas de résolution basés sur le principe suivant :
3. Si tous les tests sont corrects, on vérifie enfin que l’on est bien en droit
d’employer la loi de comportement en utilisant les critères limites.
Cette méthode présente l’avantage de donner des solutions analytiques exactes dans des cas
simples. Ensuite par superposition, il est possible d’envisager des cas plus complexes. De plus
historiquement, la détermination de solutions analytiques a permis de faire le calage des codes
de calcul numérique. Il n’est pas rare en effet de valider de nouveaux éléments numériques en
faisant la comparaison des résultats de calcul avec un cas d’école.
Il est à noter que cette méthode n’est valable que si elle correctement utilisée. En particulier, il
faut impérativement faire tous les tests avant d’affirmer que l’on détient la solution.
1. Notations
Notations vectorielles :
U (M) : champ des déplacements réels
U *(M) : champ de déplacements virtuels
f (M) : champ des efforts volumiques
T (M, n ) = (M) n : vecteur contrainte en M pour la direction n
Q (P): champ des efforts surfaciques sur (S), P(S)
Dans tout ce qui suit, on considère que la structure est en équilibre. Les conditions aux
frontières sont généralement de deux types :
des forces surfaciques Q (P) sont imposées sur une partie SF de (S)
O
des déplacements U (P) sont imposés (appuis) sur une partie SU de (S)
On suppose que : SU SF =
+ + + f2 = 0
x1 x2 x3
SF
31 32 33
A
M
+ + + f3 = 0
x1 x2 x3
(D)
SU
3. Loi de comportement
En élasticité, en petites déformations et pour les matériaux isotropes linéaires elle s'écrit :
(M) = [E] (M) (3)
En déformation plane :
11 1 1 -
0 11
12 = 1 - 1 0 12
1 2 222
22 0 0
2(1 - )
et en contraintes planes :
11 1
0 11
12 = (1 + ) (1 - )
E 1 0 12
0 0 1
22 2 222
1
W (M) = ij(M) ij(M) (4)
2
Pour toute la structure, occupant un domaine D on obtient :
W= w(M)dV
D
(5)
5. Théorème d'unicité
La théorie de l'élasticité permet de démontrer que la solution ( (M), U (M)) vérifiant les
conditions aux limites définies par les équations (1).
Un champ de déplacement U *(M) défini sur D est dit cinématiquement admissible, s'il
est continûment dérivable dans D et s'il vérifie les conditions de déplacement sur SU :
O
U *(P) = U (P) quel que soit P SU
P
Soit : kx-P=0 La position d'équilibre est alors : xéq=
k
Hassan ELMINOR Page 11
Notions de la méthode des Eléments finis
W 2
1/2 k x
2
1/2 k x - Px
x
x éq
x
P
-Px
D
t
soit, en notation matricielle : p = P
D1
Si l'on cherche un extremum de P, on doit avoir P = 0, quel que soit le champ de
Un système continu comporte une infinité de degrés de liberté. Par exemple en élasticité, à
tout point matériel M du solide on peut associer un vecteur déplacement :
U(M) = u1 x 1 + u2 x 2 + u3 x 3 soit trois degrés de liberté.
Comme le nombre de "points" est infini, le nombre de degrés de liberté du système est infini.
La résolution des équations aux dérivées partielles (2) d’équilibre, soumises aux
conditions aux limites (1) n'est pas chose facile !
L'idée de la théorie des éléments finis est donc de réduire le système à un nombre Nd fini de
degrés de liberté, c'est à dire d'effectuer le calcul en un nombre fini de points appelés nœuds
du système, on obtient ainsi une solution approchée à partir de la résolution de Nd équations
algébriques.
La solution est approchée en ce sens que les équations d'équilibre ne seront pas
rigoureusement satisfaites en tout point M du solide, le nombre de degrés de liberté étant fini.
Cette solution sera d'autant moins approchée que ce nombre de degrés de liberté sera
important.
x2
De m
O x1
ue (x1, x2) différente sur chaque élément par la méthode d'approximation nodale.
- cette approximation ue (x1,x2) ne fait intervenir que les nœuds situés sur
De et sur sa frontière
Définitions :
Les sous domaines De sont appelés des éléments
Les points en lesquels la fonction u (x1, x2) coïncide avec la fonction exacte ue (x1,x2)
sont les nœuds d'interpolation
Les coordonnées (x1, x2) de ces nœuds sont les coordonnées nodales
Les valeurs des déplacements (d1, d2) au nœud d'interpolation considéré, sont les
variables nodales.
La solution est obtenue quel que soit le point M en se servant de fonctions d'interpolation N,
soit : {u} = [N] {d} (9)
A partir du champ des déplacements, on peut construire le tenseur des déformations car :
ij =
u i, j + u j,i
2 (10)
Pe = 2 d BE B dV d-d N f dV - d N QdS
t t t t t t
1
De
De Se
(11)
Assemblage :
L'énergie potentielle totale du système est la somme des énergies potentielles des éléments.
Faisons intervenir de plus le potentiel des charges P concentrées, directement appliquées aux
nœuds.
Pe - DP
t
P =
i 1 (12)
m
t m
Pe= 1 D BE B dV D -D N f dV - N QdS - DP
t t t t t
2 i =1 De
i =1 De Se (13)
La configuration d'équilibre est obtenue si P = 0, quel que soit le champ de déplacements
infinitésimal {D}, soit :
P
Di
= 0 pour i [1, Nd ] , soit P = 0
D
On obtient ainsi un système algébrique de Nd équations avec Nd inconnues :
m m
P
t t t
i =1 De
B E B dV
D =
i =1
De
N f dV +
Se
N Q dS
(14)
Soit :
(15)
De même notons :
N f dV+ N QdS
t t
{r} = le vecteur force relatif à chaque élément.
De Se
(16)
m m
k D = r P
i =1 i =1 (17)
[K] s'appelle la matrice rigidité de la {R} est le vecteur (connu) des efforts
structure totale (connue après calcul) extérieurs appliqués à la structure.
On obtient donc un système linéaire de Nd équations à Nd inconnues que l'on sait bien
résoudre numériquement :
Assemblage de la matrice
A partir de ces éléments fondamentaux, on peut calculer tous les éléments dérivés :
- ....................
Le triangle à 3 nœuds conduit à une approximation linéaire pour le champ des déplacements
et uniforme pour le tenseur des contraintes.
Des éléments plus performants sont utilisés lorsque l'on veut une approximation plus précise.
Eléments triangulaires
Eléments quadrangulaires
Bien qu'ayant le même nombre de nœuds, ces deux maillages ne sont pas équivalents. On a
vu que l'élément à 3 nœuds est à la base d'une approximation linéaire des déplacements,
alors que celui à 6 nœuds conduit à une approximation quadratique des déplacements et est
donc beaucoup plus performant.
Il est difficile à l'heure actuelle de répondre de façon très précise à ces différents points. Dans
la référence (11) les auteurs précisent d'ailleurs que :
"beaucoup d'études ont été consacrés aux aspects théoriques mais peu d'articles traitent de la
démarche à suivre pour analyser et concevoir une pièce mécanique dans le contexte
industriel".
Il semble que l'expérience joue un grand rôle dans la réponse aux questions posées. Les
auteurs précisent que les systèmes experts associés à des bases de connaissances devraient
jouer un rôle important dans les années à venir.
12. Annexe
Elasticité bidimensionnelle
Parmi l’ensemble des hypothèses simplificatrices que l’on peut être amené à faire, l’hypothèse
d’état plan apporte rapidement une étude avec beaucoup moins de variables. Nous avons alors
une méthodologie particulière qui est développée et qui permet dans de nombreux cas
d’aboutir à une solution. Toutefois il ne faut pas perdre de vue que l’hypothèse d’état plan, qui
est très forte, n’est que rarement vérifiée dans son intégralité. De ce fait les résultats obtenus
ne sont, comme souvent dans le cas de résultats analytiques sur un problème concret, qu’une
estimation de la solution.
En pratique il semble qu’il y ait deux cas d’élasticité plan, soit l’état plan de contraintes
planes, soit l’état de déformations planes. Mais en fait, on constate que les méthodes de
détermination des solutions sont identiques et qu’en jouant sur la dualité entre contrainte et
déformation, il est tout à fait possible de déterminer une méthode générale.
On constate bien que les déformations sont données exclusivement dans le plan orthogonal à
l’axe de cylindre et qu’il suffit de connaître les déformations dans une section droite pour les
connaître en tous points du domaine étudié.
La contrainte normale dans la direction n’est pas nulle, mais elle est liée aux autres
contraintes normales :
Par analogie avec l’état de déformations planes, il est possible de déterminer la dilatation
linéaire dans la direction axiale en fonction des deux autres dilatations linéaires :
D’autre part on constate que le chargement sur une face orthogonale à la direction doit être
nul, ce qui nous permet de dire que l’état de contraintes planes ne sera obtenu que dans le cas
d’un cylindre chargé uniquement sur la surface latérale. Pratiquement c’est le cas des
domaines de faible épaisseur chargée dans leur plan.