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Notions de la méthode des Eléments finis

Démarche de Calcul par la méthode des


éléments finis
Par Pr Hassan ELMINOR

Le but ce document est de présenter brièvement à des utilisateurs mécaniciens potentiels


les idées essentielles de la méthode des éléments finis, appliquée à l'élasticité linéaire. On
rappelle les points essentiels de la méthode, tant mathématiques que mécaniques. C'est un
premier "point d'entrée" relativement à cette méthode.

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Notions de la méthode des Eléments finis

A. Introduction à la modélisation numérique


1. La déférence entre la modélisation analytique et numérique
2. Schéma de résolution
3. Théorème d’unicité
4. Résolution

B. Fondement mécanique de la méthode des éléments finis


1. Notations
2. Problème d'élasticité. Equations d'équilibre
3. Loi de comportement
4. Energie de déformation élastique
5. Théorème d'unicité
6. Champ de déplacement virtuel admissible
7. Energie potentielle d'un système élastique
i. Système à un degré de liberté
ii. Système à plusieurs degrés de liberté
iii. Système continu
8. Approximation par éléments finis
i. Définitions
9. Méthode des éléments finis en élasticité, conduite à partir des déplacements
10. Processus de résolution
11. Type d'éléments finis et indicateurs de choix
12. Annexe

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Notions de la méthode des Eléments finis

A. Introduction à la modélisation numérique

1. La déférence entre la modélisation analytique et numérique

La modélisation analytique est limitée aux cas usuels où l'on est capable de résoudre de façon
mathématique les équations. Ceci ne s'applique donc qu’à des équations avec des solutions
classiques ou plutôt analytiques et sur des domaines d'intégration ou modélisation qui sont
simples voire même simplistes comme un cercle, un carré en 2D.

Mais pour des domaines qui sont complexes comme des surfaces d'ailes, des voitures, des
bâtiments, les solutions analytiques (même pour des problèmes simples) sont quasiment
impossibles à trouver.

C'est là que la modélisation numérique entre en jeu. Elle te permet par un bon modèle
décrivant ton système physique, une discrétisation de ton domaine, un bon choix de méthode
d'approximation de ton équation (différences finies, éléments finis, volumes finis, méthodes
spectrales ou pseudo-spectrales, méthodes de fourrier), et un bon sens physique de trouver une
solution qui soit une bonne approximation de la solution physique.

La modélisation numérique est aussi fortement liée à l'informatique car après toute la mise en
équation et la construction de ton système linéaire qui doit être résolu (finalement le but est
de se retrouver avec la résolution d'un système linéaire). Il est alors nécessaire de trouver la
bonne méthode de résolution de ton système linéaire et de l'implémenter dans le langage de
ton choix.

Remarque : on s’intéressera un peu plus loin particulièrement à la méthode des éléments


finis, qu’on développera aussi dans les travaux Pratiques

Quelques exemples des codes de calcul par éléments finis


o Nastran,
o Ansys,
o Abaqus, Quelques exemples d’utilisation
o Algor, o Automobile
o Samcef, o Aéronautique
o Radioss o Electronique, produits grands public
o Pam-crashet al o Industries mécaniques
o LS-Dyna, crash 11 sept 2002 + o Médical
o Fluent o Caoutchouc
o Forge2/Forge3 (CEMEF)
o Modulef, FreeFEM++,FEAP
o Castem, Code_Aster, RDMlman
o Zebulon

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2. Schéma de résolution

Nous avons tous les outils pour traiter un problème de mécanique (voir Tableau 1). Avec la
loi de comportement nous avons comblé le déficit entre le nombre d’équations et le nombre
d’inconnues. Avec un critère de limite élastique, nous savons vérifier la validité concernant
l’utilisation de la loi élastique linéaire.

En définitive, on pourrait penser qu’il suffit maintenant de traiter le problème simplement du


point de vue mathématique. Hélas, la réalité est toute autre. Le problème est complexe, car
pour déterminer les inconnues :

3 fonctions déplacement

6 fonctions déformation

6 fonctions contraintes

Nous avons effectivement le bon nombre d’équations (Tableau1) mais ces dernières peuvent
prendre une forme différentielle soit :

 du premier ordre (relations déformation – déplacement)


 ou du second ordre (équations d’équilibre, équations de compatibilité …).

Si bien que, même avec la connaissance des conditions aux limites (portant soit sur les
déplacements, soit sur les efforts), il est pratiquement impossible de donner une solution
analytique exacte du problème dans le cas général.

La détermination de la solution passe alors soit :


 par des méthodes numériques approchées (différences finies, Eléments finis,
volumes finis, méthodes spectrales ou pseudo-spectrales, méthodes de fourrier)
 par des méthodes inverses permettant de simplifier le problème posé. Les
schémas de résolution permettent de traiter ces méthodes inverses. Ils sont
basés sur le fait que la solution existante est généralement unique.

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Tableau 1

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3. Théorème d’unicité

Indépendamment des critères associés à la loi de comportement, les états de contrainte et de


déformation solutions du problème ne sont pas quelconques. Ils doivent vérifier certaines
conditions qui permettent de les classer dans les champs admissibles ou non.

 Un champ de contrainte est Statiquement Admissible s’il vérifie les conditions


statiques, c’est à dire s’il satisfait aux équations d’équilibre et s’il permet de valider les
conditions aux limites sur les forces.

 Un champ de déformation est Cinématiquement Admissible s’il vérifie les


conditions cinématiques, c’est à dire s’il satisfait aux équations de compatibilité et s’il
permet de valider les conditions aux limites sur les déplacements.

 Un problème est dit Régulier si en tout point de la surface délimitant le domaine


d’étude nous connaissons les trois composantes complémentaires de l’effort et du
déplacement.

En fait pour qu’un problème soit régulier, il faut que l’intégrale représentant le travail des
efforts de contact puisse se décomposer en deux termes :

 
  
 T M ; n . uM ds WF u Wu F
D

– Le premier terme représente le travail des efforts donnés dans le déplacement


inconnu
– Le second représente le travail des efforts de contact inconnu dans les
déplacements donnés.

Fort de toutes ces définitions, il est alors possible de démontrer le théorème d’unicité :

Si, pour un problème régulier, on a trouvé un champ de contrainte statiquement admissible


associé par l’intermédiaire de la loi de comportement à un champ de déformation
cinématiquement admissible, alors on a la solution unique du problème.

Dans ce théorème, il faut surtout remarquer que pour un problème régulier, la solution existe
et elle est unique.

Dans la suite nous admettrons que tous nos problèmes sont des problèmes réguliers.

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4. Résolution

En conséquence, peu importe le chemin utilisé pour obtenir la solution d’un problème
régulier, seul compte le résultat.

Il est alors possible de concevoir des schémas de résolution basés sur le principe suivant :

1. A partir de l’expérience et de la logique, on formule des hypothèses


simplificatrices permettant de réduire notablement le nombre d’inconnues du
problème.

2. On vérifie si ces hypothèses permettent d’avoir un champ de contrainte


statiquement admissible et un champ de déformation cinématiquement
admissible.

3. Si tous les tests sont corrects, on vérifie enfin que l’on est bien en droit
d’employer la loi de comportement en utilisant les critères limites.

Cette méthode présente l’avantage de donner des solutions analytiques exactes dans des cas
simples. Ensuite par superposition, il est possible d’envisager des cas plus complexes. De plus
historiquement, la détermination de solutions analytiques a permis de faire le calage des codes
de calcul numérique. Il n’est pas rare en effet de valider de nouveaux éléments numériques en
faisant la comparaison des résultats de calcul avec un cas d’école.

Il est à noter que cette méthode n’est valable que si elle correctement utilisée. En particulier, il
faut impérativement faire tous les tests avant d’affirmer que l’on détient la solution.

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B. Fondement mécanique de la méthode des éléments finis

1. Notations

La structure occupe le domaine plan (D), délimitée par la surface (S).



  (M) : tenseur des contraintes

  (M) : tenseur des déformations

Notations vectorielles :

 U (M) : champ des déplacements réels

 U *(M) : champ de déplacements virtuels

 f (M) : champ des efforts volumiques
    
 T (M, n ) =  (M) n : vecteur contrainte en M pour la direction n

 Q (P): champ des efforts surfaciques sur (S), P(S)

Notations matricielles des vecteurs et des matrices :

 {u} : vecteur déplacement associé à un point courant M


 {d} : vecteur déplacement associé aux nœuds d'un élément
 {D} : vecteur déplacement des nœuds de la structure entière
 [E] : matrice relative à la loi de comportement
 [B] : matrice associée à la relation {} = [B] {d}
 [N] : matrice d'interpolation associée à la relation {u} = [N] {d}
 [k] : matrice de rigidité associée à un élément
 [K] : matrice de rigidité de la structure
 {r} : vecteur d'effort appliqué aux nœuds d'un élément
 {R} : vecteur d'effort appliqué aux nœuds de la structure
 W : énergie de déformation de la structure
 P : énergie potentielle de la structure
 m : nombre d'éléments de la structure discrétisée

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2. Problème d'élasticité. Equations d'équilibre

Dans tout ce qui suit, on considère que la structure est en équilibre. Les conditions aux
frontières sont généralement de deux types :

 des forces surfaciques Q (P) sont imposées sur une partie SF de (S)
O
 des déplacements U (P) sont imposés (appuis) sur une partie SU de (S)

On suppose que : SU  SF = 

Les conditions aux limites à vérifier sur S sont alors :


  
T (P, n ) = Q (P) pour tout point P de SF (1)
 O
U (P) = U (P) pour tout point P de SU
 
 (M) étant le tenseur des contraintes en M et f (M) le champ des efforts volumiques, les
équations d'équilibre s'écrivent :

ij,j + fi = 0 i et j = 1,2,3 (2)

Dans (2) on emploie la convention de l'indice muet.

La relation (2) conduit à trois équations aux dérivées partielles :


  11   12   13
+ + + f1 = 0
 x1  x2  x3 Q(A)
y
i,j + fi =0
  21   22   23
n

+ + + f2 = 0
 x1  x2  x3
SF
  31   32   33
A
M
+ + + f3 = 0
 x1  x2  x3
(D)

SU

Figure 1 : Problème d'élasticité

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3. Loi de comportement

En élasticité, en petites déformations et pour les matériaux isotropes linéaires elle s'écrit :

 
 (M) = [E]  (M) (3)

En déformation plane :

  
11   1 1 -
0  11 
     
12  = 1 -  1 0  12 
   
1  2   222 
 22   0 0
 2(1 - ) 

et en contraintes planes :

11  1  
0   11 
   
12  = (1 + ) (1 - ) 
E 1 0 12 
  0 0 1    
 22   2   222 

4. Energie de déformation élastique

En élasticité, en petites déformations et pour les matériaux isotropes linéaires, on appelle


énergie de déformation élastique par unité de volume en M, la fonction W(M) telle que :

1
W (M) = ij(M) ij(M) (4)
2
Pour toute la structure, occupant un domaine D on obtient :

W=  w(M)dV
D
(5)

5. Théorème d'unicité
 
La théorie de l'élasticité permet de démontrer que la solution (  (M), U (M)) vérifiant les
conditions aux limites définies par les équations (1).

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6. Champ de déplacement virtuel admissible


Un champ de déplacement U *(M) défini sur D est dit cinématiquement admissible, s'il
est continûment dérivable dans D et s'il vérifie les conditions de déplacement sur SU :

 O
U *(P) = U (P) quel que soit P  SU

7. Energie potentielle d'un système élastique

On appelle énergie de potentielle de la structure occupant un domaine D, l'énergie définie


par :
    
P (U) = W(U) - D
f (M) . U(M) dV - 
S
T(P, n) . U(P) dS
(6)

Dans cette relation :

 P (U) est l'énergie potentielle de la structure associée au champ de déplacement



U(M)
 W(U) est l'énergie de déformation élastique de la structure associée au champ de

déplacement U(M)

 la première intégrale représente le travail développé par les efforts volumiques f (M),
et moins cette intégrale représente l'énergie potentielle associée à ces efforts
 
 la deuxième intégrale représente le travail développé par les efforts surfaciques T (P, n)
et moins cette intégrale représente l'énergie potentielle associée à ces efforts

i. Système à un degré de liberté

Exemple : Ressort de raideur k soumis à une charge P.

Le déplacement sous la charge P est x (un degré de liberté).


1
Dans ce cas l'énergie potentielle du système est : P = k x² - P x
2
Le déplacement virtuel x qui conduit à l'équilibre statique est tel que : P = 0

P
Soit : kx-P=0 La position d'équilibre est alors : xéq=
k
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W 2
1/2 k x

2
1/2 k x - Px

x
x éq
x
P
-Px

Figure 2 : Energie potentielle d'un ressort

ii. Système à plusieurs degrés de liberté

Si la configuration d'un système dépend de Nd degrés de liberté, l'énergie potentielle dépend


de ces Nd degrés de liberté et :

P = P (D1, D2,......, Dn)

P P P


alors :   p = D1 + D2 + ................+ Dn (7)
 D1  D2  Dn

   D 
t
soit, en notation matricielle :   p =   P
 D1

Si l'on cherche un extremum de P, on doit avoir P = 0, quel que soit le champ de

déplacements infinitésimal {D}, soit :


P
 Di
 
= 0 pour i  [ 1, Nd ] , soit   P =  0 
D

On obtient ainsi un système algébrique de Nd équations avec Nd inconnues.

iii. Système continu

Un système continu comporte une infinité de degrés de liberté. Par exemple en élasticité, à
tout point matériel M du solide on peut associer un vecteur déplacement :
   
U(M) = u1 x 1 + u2 x 2 + u3 x 3 soit trois degrés de liberté.

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Comme le nombre de "points" est infini, le nombre de degrés de liberté du système est infini.

La résolution des équations aux dérivées partielles (2) d’équilibre, soumises aux
conditions aux limites (1) n'est pas chose facile !

L'idée de la théorie des éléments finis est donc de réduire le système à un nombre Nd fini de
degrés de liberté, c'est à dire d'effectuer le calcul en un nombre fini de points appelés nœuds
du système, on obtient ainsi une solution approchée à partir de la résolution de Nd équations
algébriques.

La solution est approchée en ce sens que les équations d'équilibre ne seront pas
rigoureusement satisfaites en tout point M du solide, le nombre de degrés de liberté étant fini.

Cette solution sera d'autant moins approchée que ce nombre de degrés de liberté sera
important.

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8. Approximation par éléments finis

Raisonnons pour plus de facilité en déformation plane.



En élasticité, on considère généralement que le champ des déplacements U(M) est
l'inconnue première du problème.
  
Soit : U(M) = u1(x1,x2) x 1 + u2(x1,x2) x 2 (8)

x2

De m

O x1

Figure 3 : Découpage en éléments finis

Appelons u l'une des deux composantes u1 ou u2. La méthode d'approximation par


éléments finis simplifie la construction de la fonction approchée u et s'adapte bien au calcul
sur ordinateur. Elle consiste à :

 définir un ensemble De de sous-domaines de D, sans recouvrements ni intersections


(l'exposant e signifie élément) (figure 3)
 définir un champ de déplacements cinématiquement admissible (fonction approchée)

ue (x1, x2) différente sur chaque élément par la méthode d'approximation nodale.

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L'approximation nodale utilisée admet de plus les particularités suivantes :

- cette approximation ue (x1,x2) ne fait intervenir que les nœuds situés sur
De et sur sa frontière

- les fonctions ue (x1,x2) sont continues sur De et elles satisfont à des


conditions de continuité entre les différents sous-domaines De.

Définitions :
 Les sous domaines De sont appelés des éléments
 Les points en lesquels la fonction u (x1, x2) coïncide avec la fonction exacte ue (x1,x2)
sont les nœuds d'interpolation
 Les coordonnées (x1, x2) de ces nœuds sont les coordonnées nodales
 Les valeurs des déplacements (d1, d2) au nœud d'interpolation considéré, sont les
variables nodales.

La solution est obtenue quel que soit le point M en se servant de fonctions d'interpolation N,
soit : {u} = [N] {d} (9)

Dans cette relation :



 {u} est le vecteur comportant les deux composantes du vecteur déplacement U(M)
 {d} est le vecteur qui comporte autant de composantes que l'élément possède de degrés
de liberté nd
 Enfin [N] est une matrice rectangulaire à 2 lignes et nd colonnes appelée matrice
d'interpolation. Chaque terme de cette matrice est fonction des coordonnées des
nœuds de l'élément et des coordonnées du point M.

9. Méthode des éléments finis en élasticité, conduite à partir des déplacements

A partir du champ des déplacements, on peut construire le tenseur des déformations car :

 ij =
u i, j + u j,i
2 (10)

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On obtient sous forme condensée : {} = [B] {d}

On obtient ainsi le potentiel d'un élément :

 
Pe = 2 d  BE B dV  d-d N  f dV - d N  QdS
t t t t t t
1
 De
 De Se
 
(11)

Assemblage :

L'énergie potentielle totale du système est la somme des énergies potentielles des éléments.
Faisons intervenir de plus le potentiel des charges P concentrées, directement appliquées aux
nœuds.

On obtient alors pour les m éléments :


m

  Pe - DP
t
P =
i 1 (12)

On appelle maintenant {D} le vecteur des déplacements de la structure totale. Il comporte 2


Nd composantes si la structure comporte Nd nœuds.

 m
  t m   
Pe= 1 D    BE B dV  D -D     N  f dV -  N  QdS   - DP
t t  t t t

2  i =1 De 
  i =1  De Se   (13)

La configuration d'équilibre est obtenue si P = 0, quel que soit le champ de déplacements
infinitésimal {D}, soit :

P
 Di
= 0 pour i  [1, Nd ] , soit   P =  0 
D
 
On obtient ainsi un système algébrique de Nd équations avec Nd inconnues :

m  m  
    
                  P
t t t

 i =1 De
B E B dV 

D =
 
i =1

De
N f dV + 
Se
N Q dS
 (14)

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Soit :

[k] =  BE B dV


t
Matrices de rigidité élémentaire
De

(15)

De même notons :

 N  f dV+  N  QdS
t t
{r} = le vecteur force relatif à chaque élément.
De Se

(16)

On peut alors écrire de façon simplifiée :

m  m 
 k  D =  r   P
 i =1   i =1  (17)

Assemblage de différentes matrices de rigidité élémentaires [K]

Cette relation peut encore s'écrire :

[K] {D} = {R} (18)

[K] s'appelle la matrice rigidité de la {R} est le vecteur (connu) des efforts
structure totale (connue après calcul) extérieurs appliqués à la structure.

{D} est le vecteur déplacement (inconnu)


de la structure complète ?

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Notions de la méthode des Eléments finis

On obtient donc un système linéaire de Nd équations à Nd inconnues que l'on sait bien
résoudre numériquement :

10. Le processus de résolution est le suivant

Décomposition en éléments finis

Calcul de la matrice rigidité de chaque élément

Assemblage de la matrice

Introduction des conditions aux limites

Résolution du système linéaire

Vecteur déplacement en un point quelconque

Tenseur des déformations en un point quelconque

Tenseur des contraintes en un point quelconque

Le tenseur des contraintes est constant sur l'élément.

A partir de ces éléments fondamentaux, on peut calculer tous les éléments dérivés :

- critères de limite élastique ( Tresca, Von-Mises,......) ;

- les directions et les contraintes principales ;

- ....................

11. Type d'éléments finis et indicateurs de choix


i. Type d'éléments

Le triangle à 3 nœuds conduit à une approximation linéaire pour le champ des déplacements
et uniforme pour le tenseur des contraintes.

Des éléments plus performants sont utilisés lorsque l'on veut une approximation plus précise.

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Eléments triangulaires

Linéaire : 3 noeuds Quadratique : 6 noeuds Cubique: 9 noeuds

Eléments quadrangulaires

Linéaire : 4 noeuds Quadratique incomplet : 8 noeuds

Quadratique complet : 9 noeuds Cubique : 12 noeuds

Figure 4 : Différents éléments utilisés en 2D

ii. Problèmes pratiques posés à l'utilisateur de la méthode des éléments finis

En pratique différents problèmes pratiques se posent à l'utilisateur de logiciel mettant en


œuvre la méthode des éléments finis :

 Le choix des éléments du maillage: triangle, quadrangle, nombre de nœuds de ces


éléments...
 le choix des éléments étant fait, quelle doit être la densité de ce maillage ?
 la validité de la solution approximative trouvée, la solution théorique n'étant
évidemment pas connue dans le cas général.

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Notions de la méthode des Eléments finis

Soit un maillage M1 réalisé à l'aide de N éléments triangulaires à 6 nœuds.

Soit un autre maillage M2 réalisé à l'aide de 2N éléments triangulaires à 3 nœuds.

Bien qu'ayant le même nombre de nœuds, ces deux maillages ne sont pas équivalents. On a
vu que l'élément à 3 nœuds est à la base d'une approximation linéaire des déplacements,
alors que celui à 6 nœuds conduit à une approximation quadratique des déplacements et est
donc beaucoup plus performant.

Il est difficile à l'heure actuelle de répondre de façon très précise à ces différents points. Dans
la référence (11) les auteurs précisent d'ailleurs que :

"beaucoup d'études ont été consacrés aux aspects théoriques mais peu d'articles traitent de la
démarche à suivre pour analyser et concevoir une pièce mécanique dans le contexte
industriel".

De façon générale on peut cependant donner quelques recommandations de bon sens.


L'approximation de la solution d'un problème d'élasticité linéaire doit résulter de
plusieurs études :

 considérer plusieurs maillages avec le même type d'éléments ;


 utiliser des éléments de type différents.

Il semble que l'expérience joue un grand rôle dans la réponse aux questions posées. Les
auteurs précisent que les systèmes experts associés à des bases de connaissances devraient
jouer un rôle important dans les années à venir.

iii. Choix des éléments

 pour les problèmes plans ou axisymétriques où la zone à discrétiser ne comporte pas


d'accidents, les éléments triangulaires à 3 nœuds ou quadrangulaires à 4 nœuds sont
économiques ;
 si la flexion intervient, les éléments de type quadrangle à 8 nœuds, 9 nœuds ou
triangulaire à 6 nœuds sont performants.

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Notions de la méthode des Eléments finis

12. Annexe

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Elasticité bidimensionnelle
Parmi l’ensemble des hypothèses simplificatrices que l’on peut être amené à faire, l’hypothèse
d’état plan apporte rapidement une étude avec beaucoup moins de variables. Nous avons alors
une méthodologie particulière qui est développée et qui permet dans de nombreux cas
d’aboutir à une solution. Toutefois il ne faut pas perdre de vue que l’hypothèse d’état plan, qui
est très forte, n’est que rarement vérifiée dans son intégralité. De ce fait les résultats obtenus
ne sont, comme souvent dans le cas de résultats analytiques sur un problème concret, qu’une
estimation de la solution.

En pratique il semble qu’il y ait deux cas d’élasticité plan, soit l’état plan de contraintes
planes, soit l’état de déformations planes. Mais en fait, on constate que les méthodes de
détermination des solutions sont identiques et qu’en jouant sur la dualité entre contrainte et
déformation, il est tout à fait possible de déterminer une méthode générale.

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Notions de la méthode des Eléments finis

Définition d’un état plan

Etat de déformations planes

Considérons un corps dont la forme est un cylindre de génératrices parallèles à l’axe .


Si le champ de déplacement est tel qu’il soit indépendant de la coordonnée axiale du point
et que sa composante axiale soit nulle , alors on dit que l’on a affaire à un état de
déformations planes.

Le tenseur déformation est donné par la forme suivante :

On constate bien que les déformations sont données exclusivement dans le plan orthogonal à
l’axe de cylindre et qu’il suffit de connaître les déformations dans une section droite pour les
connaître en tous points du domaine étudié.

Par l’intermédiaire de la loi de comportement, il est possible de définir les composantes du


tenseur des contraintes :

La contrainte normale dans la direction n’est pas nulle, mais elle est liée aux autres
contraintes normales :

Le champ de contrainte est donc, comme les champs de déplacement et de déformation,


indépendant de . On ne pourra donc être dans un état de déformations planes que si
l’ensemble du problème est invariant par toute translation parallèle à l’axe . Ceci
impose en particulier que le corps soit de longueur infinie dans la direction , ce qui
est bien entendu irréel. Toutefois, par approximation, les cylindres de grandes longueurs
pourront, selon certaines conditions, être en état de déformations planes. Ces conditions
porteront en particulier sur le chargement de ce domaine.

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Notions de la méthode des Eléments finis

Etat de contraintes planes

Un domaine sera en état de contraintes planes si le champ de contrainte en tout point ne


dépend que de deux coordonnées spatiales ( par exemple) et les composantes du tenseur
contrainte associées à la troisième coordonnée sont nulles .

Le tenseur des contraintes est donc de la forme :

Par l’intermédiaire de la loi de comportement il est possible de définir les composantes du


tenseur des déformations :

Par analogie avec l’état de déformations planes, il est possible de déterminer la dilatation
linéaire dans la direction axiale en fonction des deux autres dilatations linéaires :

D’autre part on constate que le chargement sur une face orthogonale à la direction doit être
nul, ce qui nous permet de dire que l’état de contraintes planes ne sera obtenu que dans le cas
d’un cylindre chargé uniquement sur la surface latérale. Pratiquement c’est le cas des
domaines de faible épaisseur chargée dans leur plan.

Hassan ELMINOR Page 24

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