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Chapitre II : La liaison Chimique

On appelle liaison chimique toute interaction attractive qui maintient des atomes
ensemble qui forment des édifices moléculaires stables tel que : les molécules, les ions
moléculaires, les cristaux etc…

Une liaison chimique se forme entre deux atomes si l’énergie de la molécule formée est
inférieure à la somme des énergies des atomes séparés. Au cours de la formation d’une
liaison il y a libération d’énergie, d’autant plus cette énergie est grande, d’autant plus la
liaison est stable.

Le type de liaison dépend de la différence d'électronégativité entre ces deux atomes :


On distingue alors différents type de liaisons :

- la liaison covalente - la liaison covalente polarisée- la liaison ionique - les liaisons Inter –
moléculaire – la liaison métallique.

La théorie de la liaison chimique doit rendre compte de la géométrie des molécules.


de nombreux modèles existent pour décrire la liaison chimique on peut citer le schéma de
Lewis et la théorie des orbitales moléculaire. On distingue deux grandes classes de liaisons,
les liaisons localisées et les liaisons délocalisées.

1. La liaison localisée

1.1 Le schéma de Lewis :

Inventée par Gilbert Lewis, le schéma de Lewis se base sur la topologie de la molécule,
est une représentation en deux dimensions de la structure électronique externe des atomes
composant une molécule. Dans cette représentation, les électrons célibataires sont notés par
des points et les paires d'électrons par des traits (plus rarement par deux points). Les traits
peuvent être localisés sur un atome (doublet libre ou non liant) ou entre les atomes (doublet
liant, liaison covalente…).

Dans tous les cas, une structure de Lewis est d'autant plus probable qu’elle respecte la règle
de l'octet : « Chaque atome engagé dans une liaison cherche à acquérir la configuration
électronique du gaz rare qui le suit dans la classification périodique.»

1.2 La liaison covalente simple : ΔEN faible < 2 (EN = électronégativité).

C’est une mise en commun d’un ou plusieurs doublets d’électrons entre deux atomes
identiques ou ayant des électronégativités voisines. Chaque atome fournit un ou plusieurs
électrons de sa couche de valence.

A・+ ・B ==> A:B ou A─B

Exemple : H2, F2 , N2 , O2

H2 : 1H : 1s1  électron de valence H・+ ・H ==> H:H ==> H─H

F2 : 9F : .... / 2s2 2p5  7 électrons de valence :

1
Chaque atome du fluor (F) met en commun son électron célibataire avec celui de l’autre
atome du fluor pour former la liaison (F-F). Les autres électrons de valence forment sur
chaque atome de Fluor (F) des doublets non liants.

F F F F F F
+

Chaque atome de fluor (F) tend à s’entourer de 8 électrons pour saturer sa couche externe
comme un gaz rare (Ne). On dit qu’il respecte la règle de l’Octet.

O2 : 8O : .... / 2s2 2p4  6 électrons de valence :

Chaque atome d’oxygène (O) met en commun ses deux électrons célibataires avec ceux de
l’autre atome d’oxygène pour former la liaison (O = O). Les autres électrons de valence
forment sur chaque atome d’oxygène (O) des doublets non liants.

O O O O

Chaque atome d’oxygène (O) tend à s’entourer de 8 électrons pour saturer sa couche externe
comme un gaz rare (Ne). On dit qu’il respecte la règle de l’Octet.

N2 : 7N : .... / 2s2 2p3  5 électrons de valence :

Chaque atome d’azote (N) met en commun ses trois électrons célibataires avec ceux de
l’autre atome d’azote pour former la liaison (N≡N). Les autres électrons de valence forment
sur chaque atome d’azote (N) un doublet non liant.

N N N N
1.3) Liaison covalente polarisée : Lorsque les atomes de la liaison A-B possèdent des
électronégativités différentes, on observe un déplacement du nuage électronique de l’atome
le moins électronégatif supposé (A) vers l’atome le plus électronégatif supposé (B). Il y a
apparition de charges partielles sur les deux atomes ( +A─B-). La liaison A-B dans ce cas
est une liaison covalente polarisée.

+
H─Cl 
-
Exemple :

H2O : 8O : .… / 2s2 2p4  6 électrons de valence :

1 H : 1s1 : 1 électron de valence :

2
Les électrons célibataires de l’atome d’oxygène vont se mettre en commun avec les électrons
des deux atomes d’hydrogène pour former la molécule de H2O. Les autres électrons de
valence de l’atome d’oxygène vont former des doublets non liants sur l’atome d’oxygène.

H O H

NH3 : 7N : .… / 2s2 2p3  électrons de valence :

1 H : 1s1 : 1 électron de valence :

Les électrons célibataires de l’atome d’azote vont se mettre en commun avec les électrons
des trois atomes d’hydrogène pour former la molécule de NH3. Les deux électrons de valence
restant de l’atome d’azote vont former un doublet non liant sur l’atome d’azote.

H N H

H
*Exceptions à la règle de l’octet

Octet étendu et hypervalence :


Pour les éléments de la 2ème période la règle de l’octet est pratiquement respectée sauf
pour le béryllium dans BeCl2 et le bore dans le BH3.

BeCl2: 2
4Be : 1s 2s
2
à l’état fondamentale , le Be ne peut former de liaison,
donc il passe à l’état de valence :

état de valence → 4Be* : 1s2 2s1 2p1 →

17Cl : … 3s2 3p5 →

Cl Be Cl

Le Be va mettre ces deux électrons célibataires en commun avec l’électron célibataire de


chaque atome du chlore pour former la molécule BeCl2. Le béryllium (Be) présente une
lacune électronique (2 cases vides),ne respecte pas la règle d’Octet, il est entouré de 4é au
lieu de 8é.

Exemple : BH3 : 5B : .… / 2s2 2p1 : à l’état fondamental, le bore ne peut


former que deux liaisons, donc pour former 3 liaisons il passe à l’état excité :

5B* : .… / 2s1 2p2  3 électrons de valence :

3
1H : 1s1 :   électron de valence :

Le bore(B) va mettre ces trois électrons célibataires en commun avec les électrons célibataires
des trois atomes d’hydrogène pour former la molécule BH3.

H B H

Le bore ( B) présente une lacune électronique (1 case vide),ne respecte pas la règle d’octet, il
est entouré de 6é au lieu de 8é. Pour les autres éléments de la classification périodique
des éléments la règle de l’octet n’est pas toujours respectée.

Exemple : Hypervalence du phosphore dans le PCl5

15P : ……../ 3s2 3p3 => à l’état fondamental le phosphore ne peut


former que trois liaisons (PCl3), pour former 5 liaisons le phosphore passe à l’état de
valence, un électron de la sous couche 3s est excité et passe à la sous couche 3d. Chaque
électron célibataire du phosphore forme une liaisonavec l’électron célibataire du chlore.

15P* : ……../ 3s1 3p3 3d1 => 5 électrons de valence :

17Cl : ……../ 3s2 3p5 => 7électrons de valence :

Cl
Cl
P Cl

Cl
Cl

Le phosphore ne respecte pas la règle de l’octet, il est entouré de 10 électrons au lieu de 8


électrons. On dit on a une hypervalence du phosphore.

1.4) Nature des Liaisons covalente multiples :

Exemples :

O O
le dioxygène O2 : nature des liaisons : 1σ et 1π
H H

C C
Ethane : C2H4 H H nature des liaisons : 1σ et 1π

4
l’azote N2 :
N N nature des liaisons : 1σ et 2π

1.5) Liaisons covalente dative ou de coordination : C’est la mise en commun d’électrons


entre un atome B qui possède un doublet non liant et un autre atome A qui possède une

lacune électronique : A B

+
Exemple : NH4
H
+ H
H +

H N H H N H
H N + H+

H H
H

L’azote a en effet fonctionné comme donneur et a perdu un électron.

1.6) Notion du moment dipolaire : Dans une liaison covalente polarisée il se forme un
dipôle électrique. On exprime la force d’un dipôle par un moment dipolaire μAB et son

unité est le Debye. => +


A─B- => μ AB

Par définition μAB = │charge│. Distance = q .d = │ .e │.d


On exprime couramment le moment dipolaire en Debye : 1 D = 3,3356.10-30 c.m

Le moment dipolaire d’une molécule est la grandeur reflétant sa polarité.

* Pourcentage de caractère ionique partiel : La liaison covalente prend un caractère


ionique partiel qu’il faut calculer.

Le pourcentage de caractère ionique d’une liaison A─B est lié à la valeur de (charge
partielle).

- Si  = 0, la liaison est covalente à 100%


- Si 0 <  < 1, la liaison est covalente polarisée

- Si  = 1, la liaison est ionique à 100%

μréel
Comme : μAB = μréel = │ .e │.d on en déduit : =
│ e │.d

Lorsque la liaison est supposé ionique :  =1 => [ A─ B-1 ]


+1
=> μionique = │ e │.d
μréel
(% ionique) = [ ]x100
μionique

5
Exemple : La distance entre les deux atomes de la molécule de HCl est égale à 1,26 Å. Le
moment dipolaire expérimental est 1,08 D. Calculer le caractère ionique de la liaison.
μréel
(% ionique) = [ ]x100 on a : 1 Debye (D) = 3,3356×10-30 C.m
μionique

μ ionique = │e│.d = 1,6.10-19. 1,26.10-10 = 20,16.10-29 C.m = 60,4. D

(% ionique) = [1,08 D / 60,4] x 100 = 17,8%

La liaison H – Cl est ionique à 17,8%, le reste est covalent.

1.6) Liaison ionique : Une liaison ionique est un type de liaison chimique qui peut être
formé par deux atomes possédant une grande différence d’électronégativités, l’atome le plus
électronégatif dans notre cas l’atome (B) arrache l’électron de l’atome le moins
électronégatif dans notre cas l’atome (A). Ils se forment alors des ions A+ et B- qui se lie par
attraction électrostatique. La liaison ionique se forme généralement entre les atomes
métalliques et les atomes non métalliques.

Exemple : sel de cuisine : NaCl

11Na : 1s22s22p63s1 métal alcalin perd un électron → Na+ : 1s22s22p6

17Cl : 1s22s22p63s23p5 halogène gagne un électron → Cl- : 1s22s22p63s23p6

Na + Cl → Na+ Cl-

Les ions Na+ et Cl- s’attirent, s'empilent et forment grâce à leurs liaisons ioniques des
cristaux. Son nom chimique est le chlorure de sodium.

2. Les orbitales moléculaires.

Les orbitales moléculaires se forment par combinaison linéaire des orbitales atomiques
(LCOA). On aura le même concept que les pour les atomes. On remplace les orbitales
atomiques dans les atomes par les orbitales moléculaires dans les molécules.

L’état de l’électron dans la molécule sera décrit par les orbitales moléculaires (OM).
En règle générale, la répulsion des électrons de la molécule dans les orbitales moléculaires
suit les mêmes règles que celles des orbitales atomique. – règle de stabilité -Principe de
Pauli et règle de Hund.

Les OM sont obtenues par la combinaison linéaire des orbitales atomiques qui possèdent :
–les mêmes énergies ou des énergies voisines
–la même symétrie
–La combinaison de deux OA de deux atomes donne deux OM moléculaire : 1 OM liante et
1OM antiliante

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–La combinaison de trois OA de deux atomes donne six OM moléculaire : 3 OM liante et
3OM antiliante.

2-1 Les Molécules Homonucléaires : Les Molécules Homonucléaires sont des


molécules formées de même atomes ( H2 , C2, N2 , O2 etc…)

a) Combinaison linéaire des OA 1SA et 1SB : Formation de la liaison sigma (σ) par
recouvrement axial des 2 OA. (Exemple molécule de H2)
************Formation de l’OM liante (σ1S)

z
+ + A- B
1SA 1SB OM(σ1S)

***********Formation de l’OM antiliante (σ*1S)


plan nodal

A B
+ - z
+ -
1SA 1SB OM(σ*1S)

b) Combinaison linéaire des OA 1SA et 2pzB. Formation de la liaison sigma (σ ) par


recouvrement axial des 2 OA. (Exemple molécule de HF).

*Formation de l’OM liante (σSp)

+ + z
+
2PzB
1SA OM(σSp)

*Formation de l’OM antiliante (σ*Sp)


plan nodal

+ + + z
+

1SA 2PzB OM(σ*Sp)

C) Combinaison linéaire des OA : 2pzA et 2pzB.


Formation de la liaison sigma(σ) par recouvrement axial des 2 OA. (Exemple molécule AB).

*Formation de l’OM liante σ2pz

+ + +

2PzA 2PzB OM σ2pz

* Formation de l’OM antiliante σ*2pz


plan nodal
+
+ + + +
A B
2PzA 2PzB

OM σ2pz *

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d) Combinaison linéaire des OA 2(pxA , pyA) et 2(pxB , pyB). Formation de la liaison (π)
par recouvrement latéral des 2 OA. (Exemple O2 ; C2 ; N2 etc…)

* Formation de l’OM π liante 2πx ou 2 πy

+ plan nodal
+ +

2pXA 2pXB OM 2πx ou 2 πy

* Formation de l’OM antiliante 2π*x ou 2 π*y

plan nodal

+ plan nodal

2pXA 2pXB OM 2π*x ou 2π*y

e) Les digrammes énergétiques des molécules homonucléaires :

* Molécule d’H2 (z=1)

E E

OM antiliante

1S1 1S1

H H
OM liante
H2

1- Configuration électronique de H2 : σ1s2

2-ordre de liaison = Nbre des é des OM liantes- Nbre des é des OM antiliantes / 2
= 2-0/2 = 1 (1 liaison H-H).

3-Propriétés magnétique : la molécule H2 ne présente pas d’é célibataire donc elle est
diamagnétique.

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*) Molécules lourdes : Z≥8(O2, F2, Ne2)
O O2 O

2p4 2p4

2S2 2S2

1S2 1S2

Remarque : Dans les molécules lourdes Z≥8: la différence de niveau d’énergie entre les OM
σ2pz et σ*2s2 est assez grande, les électrons n’ont pas tendance à occuper la même région
de l’espace donc ils ne se repoussent pas, il n’en résulte aucune augmentation de l’énergie
de l’OM σ2pz par rapport aux OM 2πx et 2πy.

1. Configuration électronique de O2 : σ1s2 σ*1s2 σ2s2 σ*2s2 σ2pz2 2πx2 2πy2 2π*x1 2π*y1

2. Indice ou ordre de liaison : 10-6/2=2 ==˃NO possède 2 liaisons (1 liaison σ et 1 liaison π)

3. Propriétés magnétique : la molécule de O2 présente 2 é célibataires donc elle est


paramagnétique.

2-2-Molécules Hétéronucléaires : Les Molécules Hétéronucléaires sont des molécules


formées des atomes différents ( NO , CO… ). La combinaison de 2 0A donne une OM liante
et une OM antiliante. On a le même schéma que pour les molécules homonucléaires, à la
différence que dans les molécules hétéronucléaires on a toujours un atome plus électronégatif
que l’autre. La densité électronique ( nuage électronique) est plus dense au niveau de l’atome
le plus électronégatif dans les orbitales moléculaires liantes contrairement aux orbitales
antiliantes.

+
- - +

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5) La liaison dans les complexes :

Dans les complexes, espèces dans lesquelles divers anions ou molécules neutres (H2O ,
NH3 ...) se lient à un atome ou à un ion d'un métal de transition (Cu+2 , Fe+2...), la formation de
la liaison se réalise de façon singulière.

Les liaisons entre l'ion métallique central et les ligands (ou coordinats) résultent de
la mise en commun d'un doublet libre apporté par le ligand, en utilisant une case vide
de l'ion central.

L'hybridation des orbitales est fixée systématiquement par la symétrie adoptée


autour de l'ion de métal de transition et non le nombre de ligands. Le tableau suivant
donne la correspondance entre la symétrie de l'environnement de ligands et
l'hybridation adoptée pour les orbitales de l'ion de transition. Parmi ces géométries, la
géométrie octaédrique est de loin la plus courante.

Nombres de
Symétrie Hybridation
ligands
4 Tétraèdre
4 Plan carré
6 Octaèdre

Exemple du complexe Fe(CN)6-4

Fe (z=26) : 1s22s22p63s23p64s23d6

*degré d’oxydation du Fe dans le complexe : x +6(-1) = -4 => x=+2

donc la charge du Fe est +2

*configuration électronique du 26Fe +2 : 1s22s22p63s23p64s03d64p0

4S0 3d6 4p0

*Configuration électronique de l’ion métallique Fe+2, le complexe est diamagnétique


il y a réarrangement de la structure de l’ion avec appariement des électrons
célibataire.

ligants
CN
CN
CN
CN
CN

CN

-
-
-
-
-

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d’électrons délocalisé sur tout le cycle. Le cercle dans le benzène traduit la
délocalisation des électrons π le long du cycle.

Exemple du butadiène : C4H10

Dans le butadiène tout les carbones sont hybridés sp2. Les OA 2pz pures forment par
recouvrement latéral le système délocalisé le long des 4 carbones.

que l’on peut mettre sous la forme :

Un système délocalisé est un système stabilisé. Cette délocalisation permet


d'envisager plusieurs représentations de Lewis (appelées formes mésomères) mettant
ainsi en évidence les propriétés chimiques de la molécule.

*Phénomène de mésomérie :

Pour un certain nombre d’espèces, il est possible d’écrire plusieurs structures de Lewis.Ces
structures ont un nombre total d'électrons de valence identiques mais qui peuvent être répartis
de manière différente sur les différents atomes.

Le phénomène de mésomérie stabilise les ions (CO3-2), les systèmes conjuguées cyclique (
le benzene) et non cyclique ( le butadiène) …

O - O O -0,5

R C ou R C R C

O O - O -0,5

*Les règles de la mésomérie :

1) On ne déplace que des doublets électroniques (exceptionnellement un électron célibataire).

2) Le nombre total d'électrons de valence reste le même dans toutes les formes mésomères.

3) Toutes les formes mésomères sont géométriquement identiques.

4) Les formes mésomères qui respectent la règle de l'octet ont un poids statistique nettement
plus important.

5) Plus une molécule ou un ion présente de formes mésomères, plus le phénomène de


résonance est important, plus sa stabilité est grande.

La délocalisation des électrons de valence sur l'ensemble du composé renforce la stabilité ⇒


favorise la formation du composé (énergie de résonance).

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III-La liaison métallique :

Il s'agit d'une liaison forte non directionnelle. Elle concerne les éléments ayant
peu d'électron (un, deux ou trois) sur leur couche externe. Les électrons de valence
des atomes sont mis en commun et forment en commun un nuage électronique
entourant les atomes ionisés. Ils sont appelés électrons de conduction et confèrent aux
métaux leur forte conductivité électrique par exemple. Les métaux sont caractérisés
également par une forte conductivité thermique, une grande compacité et une haute
symétrie.

Les métaux se distinguent par le fait qu'ils peuvent donner facilement une partie
de leurs électrons de valence. Si l'on rassemble plusieurs atomes métalliques, cela se
produit de telle manière que chaque atome donne une partie de ses électrons de
valence à un pool commun, le lac électronique ou le gaz d'électrons. Les électrons
dans le lac électronique sont dispersés de façon homogène entre les surfaces de métal
chargées positivement. Ils tiennent ensemble les charges positives. Les électrons se
déplacent librement à l'intérieur du lac. En raison des rayons atomiques différents et
du nombre des électrons de valence, il existe plusieurs types de structures métalliques.

Les propriétés essentielles des métaux sont:

• La brillance du métal: résonnance des électrons dans le lac d'électrons


• La conductivité électrique: déplacement libre des électrons dans le lac d'électrons
• La conductivité thermique: bonne transmission du mouvement thermique de surface
en surface à cause de la structure compacte
• La ductilité: glissement facile des surfaces des atomes
• Souvent une grande densité: structure compacte et épaisse de surfaces égales
• Souvent des points d'ébullition et fusion élevés: structure compacte avec de grandes
forces de structure

IV) LES LIAISONS INTERMOLECULAIRES

1.Introduction :

*Dans l’état gazeux, les molécules sont très éloignés les unes des autres, d’autant plus que la
pression est faible. C’est un état non condensé et totalement désordonné.

* Dans l’état liquide les molécules sont au contact les unes des autres. Leurs mouvements
sont très limités mais il existe encore une agitation moléculaire. C’est un état condensé et
désordonné.

* Dans l’état solide, les molécules ont encore moins de liberté et leurs mouvements se
réduisent à de simples oscillations autour de positions d’équilibre. C’est un état condensé qui
peut être ordonné.

* La transformation gaz → liquide → solide : consiste en un rapprochement des


molécules, qui se serrent de plus en plus jusqu’à ne plus pouvoir bouger, au cours de la
transformation inverse les molécules se libèrent.

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2. Forces de van Der Waals :

2.1) Interactions entre deux dipôles permanents : forces de Keesom (FK)

Il existe entre deux molécules polaires des forces d’attractions électrostatiques.

+ −  + −  + −  + − 
A ─ B………......A ─ B………..A ─ B………A ─ B……..liaison
intermoléculaire

La molécule ne peut pas s’orienter de façon quelconque

Ex : + −  + − 

H − Cl ------ H − Cl

FK

Pour ces deux molécules ayant la même masse molaire : M=58 à pression constante (P=1atm)

CH3 ─ CH2─ CH2─ CH3 CH3─ CO ─ CH3


Butane (molécule non polaire) acétone ( molécule polaire)
Tf = - 138°C . Téb. = - 0,5°C Tf = - 95°C . Téb. = 56°C

Les liquides polaires ont des températures de fusion (Tf) et d’ébullition (Teb.) plus élevées
que celles des liquides non polaires.

Ex : deux molécules polaires sont attirés l’une vers l’autre par des forces entre dipôles
permanents.

2.2) Interactions entre un dipôle permanent et un dipôle induit : forces de Debye (FD)

Une molécule polaire crée autour d’elle un champ électrique et si une molécule non
polaire vient à son voisinage ; elle subit l’influence de ce champ. Il s’exerce alors une force
d’attraction entre dipôles, comme entre deux dipôles permanents.

+ −  + −  + − 
A ─ A………......A ─ B………..A ─ A…………..liaison intermoléculaire
↑ ↑
FD FD

exemple : solubilité de O2 dans H2O ; solubilité de I2 dans l’éthanol

+ −  + −

Ex : H − Cl ------ Cl − Cl

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2.3) Force de dispersion London (FL) : Interaction entre deux molécules non polaires ou
entre deux dipôles induit

L’expérience montre que les gaz rares ou de l’hydrogène, à une température suffisamment
basse, deviennent liquides puis solides. Il existe donc entre leurs atomes ou leurs molécules
une force de cohésion.

L’absence de moment dipolaire résulte d’un effet de moyenne dans le temps, se réalisant
très rapidement, mais à un instant donné la distribution des charges dans l’espace est telle
qu’il existe un dipôle résultant non nul. Si deux atomes de gaz rares sont à proximité l’un de
l’autre, le moment instantané de l’un crée un moment induit dans l’autre et réciproquement
d’où une interaction entre molécules non polaires.

Si deux molécules non polaires sont proche l’une de l’autre, le moment instantané de l’une
crée un moment induit dans l’autre et réciproquement d’où une interaction entre molécules
non polaires appelée force de dispersion de London (FL) .

+ −  + - + − 

…..A ─ A………........A ─ A…………..A ─ A………


↑ ↑

FL FL

Les interactions de Keesom et Debye varient dans le même sens que le moment dipolaires
de la molécule, l’interaction de London est toujours la plus importante est indépendante du
moment dipolaire et est fonction du volume (rayon) des atomes qui augmente en même
temps que la masse molaire (M).

Dans une même colonne du tableau périodique, dans un atome de grand rayon, il y a
beaucoup d’électrons loin du noyau, faiblement liés, le nuage électronique est alors plus
facilement déformable ou polarisable.

Valeurs des énergies d’interaction de Van Der Waals (en kj/mol)

Ρ ( en D) M Keesom Debye London Total

Ar 0 40 0 0 8,50 8,50

HCl 1,03 36,5 3,30 1,00 16,80 21,10

HBr 0,78 81 0,68 0,50 21,90 22,08

HI 0,38 128 0,02 0,11 25,83 25,96

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3. La Liaison hydrogène

3.1) Evolution de la masse molaire (M) et de la température d’ébullition (Teb.) à p=1atm.

F2 Cl2 Br2 I2

M(g/mol.) 38 70 159,8 253,8

Teb(°C) - 183,3° - 34,7° 58° 183°

La Température d’ébullition augmente avec la masse moléculaire, sauf quand la présence


de liaisons hydrogène stabilise les composés et augment leur température d’ébullition (H 2O).
Généralement on observe une augmentation des points de fusion et d’ébullition quand la
masse molaire augmente mais par fois on observe des anomalies.

Si l’on considère les points ébullition de H2O et H2S ou bien de HF et HCl, on observe
des inversions par rapport au comportement normal. Ceci s’explique par l’intervention dans
les molécules de H2O et H2S des liaisons d’hydrogène.

H2O H2S HF HCl

M 18 34 20 36,5

Teb 100° - 60,3° 20° -85°

3.2) Formation de la liaison hydrogène :

Une liaison hydrogène se forme lorsqu’ un atome H, est attiré par un atome B
très électronégatif et porteur de doublets non liant .

-nn+

A ─ H………………..│B

Les atomes A et B pouvant intervenir sont essentiellement des atomes de fluor F, d’oxygène
O et d’azote N.

H O H O H O

H H H

Liaisons Energie (Kcal/mol)

O ─ H …….O 5 à 10

O ─ H …….N 4 à 7

N ─ H …….O 2 à 3

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• Les liaisons hydrogène sont plus forte que les autres forces intermoléculaires.
• La liaison hydrogène es responsable de l’augmentation anormale des
températures d’ébullition de certains liquides ( H2O, alcools etc…)
• Les liaisons hydrogènes jouent un grand rôle dans la solvatation des ions ( ou
des molécules) en solution aqueuse.
• La liaison hydrogène peut se former entre deux groupements fonctionnelles
d’une même mol écule (liaison intramoléculaire ou chélation).

On a alors des composés chélates . La liaison hydrogène intramoléculaire est


responsable des basses températures de fusion et d’ébullition des chélates.
H
O

O
liaison intra-moléculaire
H
O

• La liaison hydrogène est responsable de la dimérisation des acides


carboxyliques :

H O
O

R R

O H O

.Les liaisons hydrogènes interviennent de nombreux composés biologiques mettant en jeu le


plus souvent des interactions du type : C = O -----------------H─N

Ainsi dans l’ADN (acide désoxyribonucléique) les deux chaines de la double hélice sont
reliées entre elles par des liaisons hydrogènes formés spécifiquement entre des paires de bases
déterminées :

Guanine – cytosine (3 liaisons hydrogènes)

Adénine – thymine (2 liaisons hydrogène)


H

O H N
N
N
N H N N

R
N O
R
N H

Liaison hydrogène dans la paire guanine-cytosine

25
H
CH3
N H O

N H N N
N
R : désoxyribose
N O
R

Liaison hydrogène dans la paire adénine- thymine

3.3) Conséquence de l’existence des liaisons hydrogène

L’interprétation de l’évolution de propriétés physiques ou chimiques dépendant de l’existence


éventuelle d’interactions intermoléculaires repose sur les résultats suivants :

• Toutes les molécules participent à des interactions de VdW, mais certaines


peuvent en outre être engagées dans des liaisons hydrogène : ces deux types
d’interaction doivent, lorsqu’ils existent être tous les deux pris en compte.
• L’existence de liaisons hydrogène intramoléculaires affaiblit les effets des
liaisons des liaisons hydrogène intermoléculaire car elle en diminue le
nombre.
• Pour interpréter le propriétés physiques d’espèces moléculaires, il est
nécessaire de prendre en compte les deux types d’interactions :
- Celles de VdW selon leur polarité et leur polarisabilité ; l’étude de la
polarité implique l’étude préalable de la géométrie, des moments
dipolaires de liaison et ceux de doublets non liants.
- Celles liées à l’existence de liaisons hydrogène intermoléculaires et
intramoléculaires.

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