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Niveau : L3 TP Matière : ROUTES 1

Chapitre 2

Le mouvement des véhicules

1. Elément de circulation

1.1. Notion sur les pneumatiques

Le pneumatique est l’organe qui relie le véhicule à la chaussée. C’est lui qui transmet les
charges, assure une partie du confort, conditionne la tenue de route, le freinage et la stabilité
dans les virages.

1.2. Quelques caractéristiques des véhicules

Les principes généraux sur les caractéristiques des véhicules admis à circuler sur les routes
ont été réglementés dans le code de la route (convention internationale sur la circulation
routière- Genève 19/09/1949), mais chaque pays peut établir sa propre réglementation tout en
respectant les principes généraux.

Pour les véhicules automobiles : véhicules à deux essieux = 19 tonnes

véhicules à trois essieux = 26 tonnes

véhicules articulés = 38 tonnes


Charge maximum : 13 tonnes par essieu.
Poids total : 5 tonnes / ml de distance entre 2 essieux extrêmes.
Pression de gonflage des pneumatiques  8 Kg / cm2.
Largeur maximum (toutes saillies comprises) = 2,50 m.
Longueur maximum = 12 m (11m normale)
= 15 m (véhicule articulé sans remorque)
= 18 m (avec remorque).
Hauteur maximum = 4 m.

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1.3. Caractéristiques géométriques des véhicules

Voie arrière
Empatteme

Voie avant
Longueur

Largeur

Porte-à-

Porte-à-

Arrière
Type
du Avant
faux

faux
nt
véhicule

L l A B C D E

Voiture
particulière 5,00 1,80 1,00 3,10 0,90 1,40 1,40
Camion routier 2,50 1,50 5,50 3,00 1,90 1,90
10,00
Tracteur + 5,40 2,50 1,45 2,70 1,25 1,90 1,90
remorque 12,40 2,50 - 8,15 2,65 1,90 1,90
Semi-remorque 15,00 2,50 1,45 - 2,65 1,90 1,90

1.4. Quelques rappels de mécanique

1.4.1. Travail d’une force dans un mouvement rectiligne

Soit une force F appliquée au point A à l’instant t0 et B son point d’application à t1 le long
xx’. Le travail de cette force est par définition le produit scalaire

Figure : Déplacement d’un point matériel

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W ( Joules) = F . AB = Fcos  . AB

  aigu : W > 0  F favorise le mouvement du véhicule, c’est donc une force motrice
et le travail est moteur.
 α obtu : W < 0  F s’oppose au mouvement; il s’agit d’un travail résistant.

1.4.2. Energie cinétique

On appelle énergie cinétique d’un point matériel à un instant donné le demi-produit de sa


masse par le carré du module de sa vitesse:

1
Ec = mv²
2
La variation de l’énergie cinétique d’un système matériel entre 2 instants donnés est égale à la
somme algébrique des Travaux effectués entre ces instants par toutes les forces (int et ext) qui
s’exercent sur les diverses parties du système :

EC =  W =  ( Fext + Fint) . déplacement

NB: Cas d’un solide indéformable : seules les travaux des forces extérieures sont pris en
compte (  Fint = 0 ).

2. Mouvement du véhicule isolé

2.1. Notion d’adhérence

L’effort moteur susceptible de mettre en mouvement un véhicule est assuré grâce à l’existence
du frottement entre pneumatique et chaussée, les roues motrices entraînent le véhicule.
L’association du poids d’un corps et du coefficient de frottement de la surface sur laquelle il
repose conduit à la notion d’adhérence. L’adhérence pour un véhicule se définit par la
quantité P . f

Avec :

P : poids porté par les roues motrices,


f : coefficient de frottement.

Le coefficient de frottement longitudinal dépend :

 de la rugosité superficielle de la chaussée;


 des caractéristiques des pneumatiques;
 de la vitesse.

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 Notes
 f décroît quand la vitesse augmente par un effet de portance aérodynamique.
 f décroît avec le mauvais état de la chaussée et du pneumatique.

 chaussée sèche / pneus bon état : f = 0,8 à 0,9


 chaussée mouillée / pneus bon état : f = 0,6 à 0,8
 chaussée mouillée / pneus usés : f = 0,3 à 0,4
 chaussée lisse et mouillée / pneus usés : f = 0,1 à 0,2
 film d’eau, boue, neige, verglas : f = 0,05 à 0,1

 valeur moyenne normale : f = 0,40

2.2. distance de freinage (d0)

Figure : Distance de freinage d’un véhicule sur une route en palier

La distance de freinage est la longueur parcourue par le véhicule pendant l’action du freinage
pour annuler la vitesse.

L’égalité, entre l’énergie cinétique développée par le véhicule dont la vitesse décroît de v à 0
et le travail des forces sur la longueur de freinage d0 s’écrit :

1
m ( 0 - v² ) = - P . fL . d0
2
1 P
. . v² = P . fL . d0
2 g
v ²( m / s)
D’où : d0 (m) =
2.g.fL
Avec:
g = 10 m/s² et v (m/s) = V/3,6 (Km/h)

V ²(Km / h )
d0 =
260fL

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Cas où la route est déclive :

Figure : Cas du véhicule sur une route en déclivité.

i petit  sin i = i
 Ec =  W
1
m ( 0 - v² ) = - ( P . fL  P. i ) d0
2


d0 =
260( fL  i)

Note : i étant la déclivité comptée positivement en rampe et négativement en pente.

V (Km/h) 40 60 80 100 120 140


Catégorie 1-2 0.45 0.42 0.39 0.36 0.33 0.30
Catégorie 3-4-5 0.49 0.46 0.43 0.40 0.36

Tableau : Coefficient de frottement longitudinale (normes Algérienne)

2.3. distance d’arrêt (d1)

Figure : Distance d’arrêt d’un véhicule.

C’est la distance minimum parcourue par un véhicule entre le moment où l’obstacle devient
visible et celui où le véhicule s’arrête; elle comprend :

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- distance parcourue à pendant le temps nécessaire au conducteur pour percevoir l’obstacle et


V
pour réagir sur ses freins (temps perception - réaction) : v . t1 = .t1
3,6


- et la distance sur laquelle devrait s’exercer le freinage pour obtenir l’arrêt : d0 =
260 fL

Cat 1 - 2 avec : t1 = 1,8 s pour V > 80 Km/h


t1 = 2 s pour V  80 Km/h Environnement E1 - E2
t1 = 1,8 s quelque soit V en environnement E3

Cat 3 - 4 - 5 avec t1 = 1,8 s pour V > 60 Km/h


t1 = 2 s pour V  60 Km/h

Donc :
V.t1 V²
d1 = 3,6 + en palier et en alignement
260fL

V.t1 V²
d1 = 3,6 + 260(fL  i) en déclivité

Note : Pour le calcul de la distance d’arrêt en courbe d2, on majore d1 de 25 % de d0


(majoration exprimant qu’en courbe, on doit freiner moins énergiquement qu’en alignement).

Donc :

d2 = d1 + 0,25 d0 si R  5.V R : Rayon en plan

d2 = d1 si R > 5.V

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3. Mouvement de véhicules groupés

3.1.distance de sécurité entre deux véhicules (Ds)

Figure : Distance entre deux véhicules.

C’est la distance de sécurité entre deux véhicules. C’est l’espace nécessaire entre deux
véhicule circulent dans le même sens, sur la même voie et la même vitesse afin d’éviter la
collision en cas où la première action les freins au maximum :

Théoriquement, il correspond à : d = v . t1 + L

( )
Avec :
t : temps perception réaction (sec).
V : vitesse de véhicule (Km/h).
L : Longueur de véhicule en moyenne

Vitesse (Km/h) 40 60 80 100 120


E1 et E2 30 41 52 58 68
En Algérie C1 et C2
E3 28 38 48 58 68
Ds
C3, C4 et C5 30 38 48 58 58
Tableau: valeur de distance de sécurité (m) en fonction de la vitesse (km/h).

3.2.distance de visibilité (d)

Figure : Dépassement d’un véhicule.

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Cette distance est la longueur parcourue par le véhicule dépassant à la vitesse v pendant la
durée nécessaire pour exécuter le dépassement. Elle doit être telle que si un véhicule apparaît
en sens inverse du véhicule dépassant à l’instant où celui-ci amorce sa manœuvre, il ne croise
celui-ci qu’après la fin de la manœuvre.

Elle est égale à : distance nécessaire pour exécuter un dépassement augmentée de celle
parcourue pendant la durée t du dépassement par le véhicule venant en sens inverse.

d= v 1 . t + v 3 . t

Avec :
v 1 : vitesse du véhicule dépassant
v 3 : vitesse du véhicule en sens inverse.

On suppose dans les calculs : v 1 = v 3  d=2. v .t

La réglementation basée sur des constatations empiriques donne comme durée nécessaire pour
exécuter un dépassement :
 le dépassement court : 7,2 sec pour V  90 Km/h
: 9 sec pour V = 140 Km/h

 dépassement normal : 10,8 sec pour V  90 Km/h


: 12,8 sec pour V = 140 Km/h

Ces durées conduisent à deux distances de visibilité de dépassement :

- distance de visibilité minimale : dd ou dm


- distance de visibilité normale : dD ou dN

3.3. Distance de visibilité de manœuvre de dépassement : dMd

C’est la distance de visibilité permettant en sécurité au véhicule dépassant d’abandonner en


freinant ou de poursuivre en accélérant une manœuvre de dépassement amorcée dans
l’hypothèse où le véhicule adverse freine. Elle est égale :

Distance parcourue par le véhicule dépassant pendant la manœuvre d’accélération (ou de


décélération) ainsi que le rabattement.
Augmentée de la distance parcourue par le véhicule adverse pendant le même intervalle de
temps.

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Vitesse de référence Km/h

Catégorie Paramètres cinématiques 120 100 80 60 40

Longueur de freinage d0 175 111 65 34 14


1.2
Distance d’arrêt d1 235 161 109 67 36
(105) (64) (34)

Longueur de freinage d0 160 100 59 31 13


3.4.5
Distance d’arrêt d1 220 150 99 64 35

Distance de visibilité de
Toutes dépassement minimale dm 550 420 320 240 160
Dis.Visibilité dépassement dN 790 620 480 360 240
normal

Distance de visibilité de dMd 425 300 200 120 70


Toutes
manoeuvre de
dépassement

 Note : Pour les vitesses comprises entre 90 et 140 Km/h, on interpolera linéairement
entre les valeurs ci-dessus (valeurs de t).
 Les valeurs entre parenthèses correspondent à l’environnement E3

4. Détermination du niveau de service d’une route

4.1. Définition

Le niveau de service Nij d’une route de catégorie Ci se développant dans un environnement


Ej, est caractérisé par le respect de seuils relatifs aux critères suivants :

 Vitesse du véhicule,
 Paramètres physiques fondamentaux du comportement de l’usager (temps de réaction,
condition de visibilité, condition de confort).
 Paramètres caractéristiques de la dynamique des véhicules (coefficient de frottement
pneus-chaussées, accélération, décélération, dévers maximal).
 Géométrie (largeur des voies, gabarit).
 Qualité rendue à l’usager (débit horaire admissible).
 Permanence de la liaison
 Incidence sur les régions traversées
 Critères appréciés de façon qualitative.

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4.2. Classification des routes

Une classification quelle qu’elle soit est en général conçue à partir d’un certain point de vue,
selon une certaine base de jugement c’est à dire selon un critère qui peut être :
1 d’utilité pratique et de situation
2 d’ordre fonctionnel et type d’usage.
3 d’ordre constructif
4 faisant état de la nature du trafic
5 d’ordre administratif et juridique

4.2.1. Classification d’utilité pratique et de situation

- Les routes urbaines ;


- Les routes interurbaines ;
- Les routes « de rase campagne », sont une autre dénomination des routes interurbaines ;
- Les routes forestières, situées en forêt,
- Les routes de montagnes, soumises à des contraintes particulières d’aménagement et
d’entretien.

4.2.2. Classification d’ordre fonctionnel et type d’usage

- Les routes réservées à certaines catégories d'usagers (cyclistes ou piétons) ont des
dénominations spécifiques :
 Le réseau « vélo route et voies vertes » doit en Europe permettre la circulation des
vélos à moindre risque.
 Les routes ou rues piétonnes ou chemins piétons sont réservées aux piétons.

4.2.3. Classification d’ordre constructif

- Mode d’exploitation et financement


- Nature du revêtement, le réseau routier est constitué à la fois de routes revêtues et de routes
non revêtues. On distingue les routes revêtues des routes en terre. Parmi les routes revêtues, il
y a les routes revêtues en enrobés, en enduits superficiels (couche de bitume ou émulsion de
bitume et de gravillons) et les routes en béton.

4.2.4. Classification faisant état de la nature du trafic

D’après les campagnes de comptage une classification de réseau algérien a été établie selon la
consistance du trafic (RN1, RN5 et RN4 sont les routes les plus chargées)

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4.2.5. Classification d’ordre administratif et juridique

Elle est fondée sur les notions de propriétés, de financement et d’entretien, éventuellement
aussi sur la question des compétences en matière de planification générale et d’approbation
des projets définitifs. Les données relatives aux réseaux routiers de l'Algérie figurent au
tableau suivant :
Le réseau routier qui irrigue notre pays comporte aujourd’hui, 112.696 km de routes dont 85
360 km sont revêtues soit 77 % du réseau et 4910 ouvrages d’art, ce réseau est formé de :

- Routes nationales : 29 280km dont 26 087km revêtus;


- Chemins de wilayas : 23 771km dont 22 027km revêtus;
- Chemins communaux : 59 645km dont 37 246km revêtus;
- 2642 ouvrages d’art sur les routes nationales;
- 1302 ouvrages d’art sur chemins de wilayas;
- 966 ouvrages d’art sur les chemins communaux;

4.2.5.1. Catégorie de la route

L'ensemble des itinéraires de l'ALGERIE peut être classé en cinq catégories fonctionnelles,
correspondant aux finalités économiques et administratives assignées par la politique
d'aménagement du territoire 1:

4.2.5.2. Environnement de la route Ej

Dénivelée cumulé moyenne (h/L)


Sinuosité moyenne : σ = ls / L

4.3. Détermination du niveau de service

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Figure : Niveau de service des routes

Choix des paramètres fondamentaux permettant de satisfaire aux 7 critères

Comportement Dynamique
de l’usager véhicules - Dévers
- Conditions de Géométrie min Débit Vitesse
Calcul
visibilité des - Coéff frott de de
économique
- Temps de véhicules - Accél -Dévers pointe référence
réaction. & décelé max
- Fraction de g

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