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REPUBLIQUE ALGERIENNE DEMOCRATIQUE ET POPULAIRE

Ministère de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche Scientifique

Universitaire Dr. YAHIA FARES De MEDEA


Institut des Sciences et de L’ingénieur
Département de Génie Civil

ESSAI DE PENETRATION DYNAMIQUE

(DPT)

Réalisé par Mrs: L’enseignant Mr :


- Bouyakoub Ameur - Dr. Amar Bouzid Djilali
- Guitiui Brahime
- Abdelatif Mohamed
-

MARS 2010
Essai de Pénétration Dynamique

I- INTRODUCTION

L’idée de la pénétration dynamique d’une tige munie d’un cône dans le sol est bien
ancienne. Cet essai a été initialement conçu pour apprécier qualitativement la densité des
sols pulvérulents dont il est quasi-impossible d’en extraire des échantillons intacts.
D’autres sources indiquent que cet essai dérive de la technique de mise en œuvre des pilotis
en bois pour la construction des cités aquatiques, depuis l’aube de l’histoire humaine.
La première expérience conne d’essai de pénétration dynamique remonte au XVIIème
siècle en Allemagne. Depuis, plusieurs générations du pénétromètre dynamique se sont
succédées avec une amélioration sensible apportée à l’appareil de base.
L’essai DPT est le plus simple et le moins coûteux des essais in-situ, se qui explique
qu’il est le plus utilisé. Outre la reconnaissance géotechnique du terrain, l’essai de
pénétration dynamique est un outil de calcul des fondations, bien qu’il connaît dans ce
domaine moins de succès que d’autres essais tels que le pressiomètre et le pénétromètre
statique.

II – CHAMP D’APPLICATION

L’essai peut se faire pour le balayage du terrain en phase de reconnaissance


préliminaire permet par la suite d’orienter la reconnaissance détaillée (nombre et position
des sondages…).
Cet essai est aussi utilisé pour l’analyse qualitative d’un terrain (location d’un
substratum, mise en évidence des cavités…), comme il est utilisé pour l’étude d(un modeste
projet de fondations où l’investigation géotechnique est pour des raisons économiques
limitée.
Le DPT s’est élargi et il est actuellement courant de réaliser des campagnes d’essai
de pénétration dynamique pour :
- Définir un site en phase de reconnaissance et déterminer ainsi son aptitude de recevoir
une construction donnée.
- Définir le toit d’un substratum compact (rocheux).
- Définir l’homogénéité spatiale du terrain par recoupement des différents sondages
pénétromètriques.
- Etudier les sites où il est impossible de réaliser des massifs de réaction( site aquatique,
sol tourbeux, terrains encombrés…), ce qui présente un avantage important par rapport
à l’essai de pénétration statique CPT.
- Etudier la pénétrabilité des pieux et des rideaux de palplanches.
- Caractériser la résistance des sols raides et compacts (refus de pénétration statique)
- Etudier les dépôts alluvionnaires ou graveleux où l’éboulement ou la présence des gros
cailloux rendent délicats les autres essais in-situ.

III – BUT DE L’ESSAI

Le pénétromètre dynamique est un modèle réduit d’une fondation profonde battue dans
le sol. C’est un essai facile de mise en œuvre et rapide, donc peu coûteux, qui peut être utilisé
pour définir les points suivants, au cours de la reconnaissance :

- L’homogénéité du site (comparaison des courbes de battage)

- La cote du substratum (contrôle des refus absolus).

- Le refus présumé de fondations battues (pieux, chemises métalliques, palplanches, pal


pieux…).

- L’estimation de la force portante de fondations profondes et au cours de l’exécution, le


contrôle de la force portante obtenue au cours de battage.

Les deux premiers points montrent qu’on est en présence d’un essai de reconnaissance
que l’on ne doit, eu égard à sa fidélité, utiliser que pour avoir une idée qualitative de la
succession des couches.

Il serait illusoire de vouloir tirer de cet essai des renseignements géotechniques


quantitatifs.

Les deux autres points montrent que cet essai permet un dimensionnement approché des
fondations profondes proprement dites (Battage de pieux) ou une évaluation du procédé
d’exécution utilisé (réalisation d’un batardeau de palplanches) dans certains terrains.

Enfin, l’application sur chantier d’une formule de battage permet en vue des refus
(enfoncements moyens, par coup de mouton, calculés en général sur 10 coups) mesurés, de
prendre la décision d’arrête le battage, une fois la résistance cherchée est obtenue.

Ces formules de battage doivent être utilisées avec coefficient de réduction important.
IV – PRINCIPE DE L’ESSAI

L’essai consiste à battre un train de tiges finissant par une pointe conique dans le sol, à
l’aide d’un mouton de masse M tombant d’une hauteur H et de mesurer le nombre de
coups nécessaire Nd pour faire pénétrer la pointe sur une hauteur h. L’essai est en général
rapide, le comportement du sol est donc non drainé notamment dans le cas des sols fins
saturés.

Le paramètre Nd en soi même, n’a aucune signification du fait qu’il varie notamment avec
l’intensité de l’énergie de battage, le rapport entre la masse du mouton et celle battue
(enclume + tige + point…), le diamètre de la pointe et son débordement. Il importe alors de
calculer d’une manière conventionnelle une résistance dynamique qd à la pénétration selon
les formules de battage qu’on verra ci-après.

V – CARACTERISTIQUE PRINCIPAUX

Le chargement du sol est instantané.

Le seul paramètre que l’on peut mesurer à l’aide des appareils courants est la résistance
dynamique (soit de pointe, soit de l’ensemble du train de tubes, suivant les appareils
calculés grâce à une formule de Battage en fonction de la profondeur permet de tracer une
courbe de Battage.

L’interprétation des résultats se fait habituellement à l’aide d’un graphique sur lequel, on a
noté le nombre de coups nécessaires pour enfoncer la pointe de 10, 20 ou 30 cm en fonction
de la profondeur atteinte.

L’analyse des diagrammes de pénétromètre est surtout utilisée pour :

- Apprécier la compacité des sols pulvérulents.

- Apprécier l’homogénéité d’un site, déceler l’hétérogénéité, positionner les couches


dures.

- Envisager de battre les pieux et les palplanches et quelle sera la cote approximative de
leur refus à puissance de battage donnée

- Estimer à partir des formules de battage la force portant des fondations


L’essai de pénétration dynamique ne doit jamais être utilisé seul au cours de la
reconnaissance.

Une reconnaissance extensive d’un site pourra être menée à partir de cet essai à condition
d’effectuer un étalonnage correct sur des forages de reconnaissance voisins ou d’autres
essais in-situ, en particuliers les sondages pressiométriques.

VI – NORMALISATION DE L’ESSAI

La normalisation de l’essai ouvrira des grandes perspectives de recherche sur cet essai
simple mais pouvant jouer un rôle pas moins important que celui d’autres essais in-situ, et
permettra désormais de comparer les résultats d’études sur un appareil unifié.

On reporte ci-dessous l’essentiel du projet de norme mondiale concernant l’appareillage


standard ainsi que la procédure normalisée de l’essai :

1- Il existe quatre type d’essai DPT selon la taille du cône et l’énergie de battage :

 L’essai DPL ou pénétration dynamique légère

 L’essai DPM ou pénétration dynamique moyenne

 L’essai DPH ou pénétration dynamique lourde

 L’essai DPSH ou pénétration dynamique super lourde

2- La géométrie du cône fait intervenir un angle au sommet de 90°.

3- La résistance en pointe est définie par le nombre de coups de battage nécessaire pour
un enfoncement donné de la pointe. L’énergie de battage est le produit du poids M . g
du mouton fois la hauteur H de chute.

4- L’essai DPT est recommandé pour une investigation dans un massif pulvérulent. En
interprétant l’essai dans un sol cohérent ou à grand profondeur, une prudence est
requise en cas de mobilisation significative du frottement latéral avec les tiges.

5- L’essai DPT peut être utilisé pour l’appréciation qualitative des caractéristique du sol
telles que la densité relative, la compressibilité, la résistance au cisaillement et la
consistance. Il est recommandé que l’interprétation de l’essai pour un calculde la
capacité portante des fondations est à limiter principalement aux sols pulvérulents.
6- La cadence du battage est de 15 à 30 coups par minute. La résistance dynamique des
sols pulvérulents dépend peu de cette cadence. On peut alors augmenter la cadence
jusqu’à 60 coups par minute.

7- A partir du nombre de coups mesuré, on calcule la résistance dynamique en pointe


par :

qd = M.g.H M

Sp . v M+M’

Avec :

M’ : Masse totale des tiges, du guide et de l’enclume

M : Masse du mouton

H : Hauteur de chute du mouton

Sp : Aire de la section droite du cône

g : Accélération de la gravité terrestre (10 m/s2)

v : Pénétration pour un coup (v= h/ Nd , h ≈ 10 cm est l’enfoncement de la pointe)

8 – On peut limiter la mobilisation du frottement latéral par une injection de la boue de


forage à partir du cône, dans l’espace annulaire entre les tiges et la paroi du forge, ou en
injectant un tubage de revêtement.

IIV – LES SOLES INTERESSES PAR L’ESSAI

Le caractère simple de l’essai laisse à penser qu’il peut être réalisé dans n’importe quel
terrain. Il faut noter que le battage d’une pointe dans un sol fin saturé se traduit par une
forte résistance dynamique en pointe, due à l’absorption de presque la totalité de
l’énergie de battage par l’eau interstitielle, ce qui fausse complètement l’interprétation
de l’essai en donnant des valeurs fortement surestimées de la résistance en pointe. Il est
ainsi recommandé d’orienter l’utilisation de l’essai DPT vers les milieu perméables ou les
milieux peu perméables non saturés.

L’arrêt de l’essai se fait ; selon les normes françaises, lorsque la profondeur fixée a été
atteinte ou l’enfoncement sous 100 coups est inférieur ou égal à 20 cm ou lorsque le
rebond du mouton est supérieur à 5 cm.
Les résultats de l’essai de pénétration dynamique sont en général reportés sur un
graphique artimétrique ou semi-logarithmique sous forme de la variation de la résistance
en pointe qd en fonction de la profondeur, en précisant la formule utilisée pour le calcul
de qd à partir de Nd soit sous forme de la variation du nombre de coups Nd pour un
enfoncement de 10 cm, en fonction de la profondeur, en indiquant pour cas les
caractéristiques du matériel utilisé.

REMARQUE :

En Algérie, l’essai DPT est largement utilisé relativement aux autres essais in-situ à
cause de sa facilité de réalisation, de sa simplicité et ainsi sa capacité de couvrir une
large gamme de sols étudiés. Les appareils le plus utilisés par les laboratoires
géotechniques sont le BORRO-B2 et le SERMES. Le premier est généralement caractérisé
par :

 Masse du mouton = 63.5 kg

 Hauteur de chute = 50 cm

 Enfoncement de référence = 20 cm

 Diamètre des tiges = 45/32 mm

 Diamètre du cône = 45 mm

Cet appareil est couramment décrit, dans les rapports de sol, comme étant lourd alors
que la consultation du tableau récapitulant les caractéristiques des appareils
universellement normalisés, montre que le BORRO est caractérisé par une hauteur de
chute plus petite que celle de l’appareil super-lourd DPSH et un mouton plus lourd
que celui de l’appareil lourd DPH. Cet écart par rapport à la normalisation limite
l’intérêt technique de cet essai, dans la mesure où il ne permet pas l’exploitation
d’éventuelles méthodes d’analyse et de calcul géotechnique à partir de l’essai DPT
qui peut se développer à l’avenir.

Enfin, la formule des Hollandais est systématiquement appliquée alors qu’il sera vu
ultérieurement que celle-ci est limitée et peut dans certains cas donner une
surestimation dangereuse de la résistance dynamique qd.
IIV – INERPRETATION DE L’ESSAI

L’enfoncement dynamique d’une pointe conique dans un massif du sol est un problème
d’interaction sol/structure assez complexe vu la multitude des paramètres géométriques et
géotechniques rentrant en jeu. En outre, l’analyse de comportement dynamique du sol en
grandes déformations est en cours en stade de recherche et il est alors dans l’état actuel
de nos connaissances, d’espérer aboutir une solution satisfaisante du problème.

En pratique l’interprétation des résultats de l’essai DPT s’effectue par calcul d’une
résistance dynamique qd en pointe, à partir du nombre de coups Nd.

Cependant il existe une diversité de formules de battage approchant la résistance


dynamique de la pointe.

Les formules de battages utilisés en pratique se basent sur le bilan énergétique dans
le système mouton – appareil - sol, pour en déduire d’une manière simplifiée la résistance
dynamique.

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