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Ce cours est destiné aux étudiants de 2ème année de Génie civil. Il présente les éléments de base
de la mécanique des sols aux étudiants non initiés avec cette discipline. Le document ne
représente pas un substitue aux multiples ouvrages généraux ou spécialisés du domaine, mais je
souhaite qu'il constitue une synthèse conduisant l’étudiant à saisir les grandes lignes de la matière,
à s'intéresser aux problèmes posés ainsi que sentir le besoin d'approfondir les connaissances par la
voie noble de l'auto-apprentissage.
Pour ma part comme enseignant, je me trouverai libéré de la nécessité d'écrire au tableau la
majorité de ce qu'il serait prononcé, j’aurais alors l'occasion de me concentrer sur l'aspect
physique et conceptuel.
En raison du volume horaire limité dans chaque semestre, ce cours présente les grandes lignes de
la base de la mécanique de sols. L’étudiant est alors invité à approfondir ses connaissances par la
consultation de la liste bibliographique indiquée à la fin de l'ouvrage.
Objectifs de l’enseignement:
L’étudiant sera en mesure de caractériser les paramètres physiques des sols, de les classer à partir
des essais d’identification au laboratoire et in-situ et de se familiariser avec les écoulements des
eaux dans les sols.
Connaissances préalables recommandées:
Matières fondamentales des Semestres 1 et 2.
Contenu de la matière:
- Chapitre 1. Introduction à la mécanique des sols (2 semaines)
Objet de la mécanique des sols (Historique et domaine d’application), Définitions des sols,
Origine et formation des sols, Structure des sols (Sols grenus et sols fins).
- Chapitre 2. Identification et classification des sols (4 semaines)
Caractéristiques physiques, Analyse granulométrique, Consistance des sols fins (Limites
d’Atterberg), Classification des sols.
- Chapitre 3. Compactage des sols (4 semaines)
Théorie de compactage, Essais de compactage en laboratoire (Essais Proctor normal et
modifié), Matériels et procédés spéciaux de compactage in-situ, Prescriptions et contrôle
de compactage.
- Chapitre 4 : L’eau dans le sol (5 semaines)
Écoulement d’eau dans les sols : vitesse, gradient, débit, loi de Darcy, perméabilité,
Mesure de la perméabilité au laboratoire et in-situ, Principe de la contrainte effective,
Etude des réseaux d’écoulement.
Mode d’évaluation: Contrôle Continu: 40%; Examen: 60%.
I
LISTE DES SYMBOLS
𝑰𝑷 : Indice de plasticité
𝑰𝒄 : Indice de consistance
𝑴𝑻 : Masse totale (Humide) [g]
𝑴𝑾 : Masse de l’eau [g]
𝑴𝒔 : Masse des grains solides [g]
𝑺𝒑 : Surface spécifique
𝑽𝑻 : Volume Total [cm3]
𝑽𝑽 : Volume des vides [cm3]
𝑽𝑾 : Volume de l’eau [cm3]
𝑽𝒂 : Volume de l’air [cm3]
𝑽𝒔 : Volume des solides [cm3]
𝑾𝑳 : Limite de liquidité [%]
𝑾𝑷 : Limite de plasticité [%]
𝐖𝐝 : Poids du sol sec [N]
𝑾𝒏 : Teneur en eau naturelle [%]
𝑾𝒔 : Limite de retrait [%]
𝐖𝐬 : Poids des grains solides [N]
𝑾𝒕 : Poids total [N]
𝑾𝒘 : Poids de l’eau [N]
𝑺𝒓 : Degré de saturation [%]
𝒘𝒐𝒑𝒎 : Teneur en eau optimale (Proctor modifier) [%]
𝒘𝒐𝒑𝒏 : Teneur en eau optimale (Proctor normal) [%]
𝜸𝒅 : Poids volumique sec [kN/m3]
𝜸𝒉 : Poids volumique total (Humide) [kN/m3]
𝜸𝒔 : Poids volumique des grains solides [kN/m3]
𝜸𝒔𝒂𝒕 : Poids volumique saturé [kN/m3]
𝜸𝒘 : Poids volumique de l’eau [kN/m3]
𝝆𝒅 : Masse volumique sèche [g/cm3]
𝝆𝒅𝒎𝒂𝒙 : Masse volumique sèche maximale [g/cm3]
𝝆𝒉 : Masse volumique totale [g/cm3]
𝝆𝒔 : Masse volumique des grains solides [g/cm3]
𝝆𝒘 : Masse volumique de l’eau [g/cm3]
𝑫 : Diamètre [cm]
II
𝑮𝒔 : Densité des grains
𝑯 : Hauteur [cm]
𝑸 : Débit d’écoulement [m3/s]
𝑽 : Volume [cm3]
𝒆 : L’indice des vides
𝒊 : Gradient hydraulique
𝒏 : La porosité [%]
𝒗 : Vitesse [m/s]
𝒘 : Teneur en eau [%]
𝝁 : Viscosité dynamique de l’eau [Pa S]
𝝁𝟐𝟎 : Viscosité dynamique de l’eau à 20°C [Pa S]
III
SOMMAIRE
AVANT PROPOS ............................................................................................................................................ I
IV
3.4.3. Les compacteurs à impacts : ....................................................................................................... 32
V
CHAPITRE 1 : INTRODUCTION A LA
MECANIQUE DES SOLS
1.1.Objet de la mécanique des sols
La mécanique des sols est la discipline la plus importante de la géotechnique. Elle a pour
objet l'étude des sols en terrain meuble, comme préalable au calcul de fondations pour les
ouvrages de génie civil (route, pont, tunnel, barrage.....) ou construction de bâtiment.
La mécanique des sols traite des matériaux meubles, quant aux matériaux rocheux, ils
sont traités par la mécanique des roches. La mécanique des sols ne traite pas des
matériaux de construction, de revêtement, d'ornement ou d'expression artistique tel que
le verre, le béton, le ciment, la chaux la céramique...; Ceux-là sont une catégorie de
matériaux intermédiaires traités par une discipline appelée "Géomatériaux".
Le nombre de travaux réalisés dans le domaine de la mécanique des sols est tellement
important qu'on ne peut le contenir dans sa totalité dans notre ébauche à l'histoire de la
mécanique des sols; Néanmoins nous allons nous contenter de présenter quelques travaux
réalisés au fil des temps en laissant le soin au lecteur d'une façon générale et à l'étudiant
d'une façon particulière à faire des recherches pour éventuellement assouvir son désir
d'approfondir le sujet (Tableau 1.1).
1
Tableau 1 : Travaux réalisés dans le domaine de la mécanique des sols.
Le sol peut aussi constituer une base d’appuis pour l’ensemble de l’ouvrage tel que
route, autoroute, tunnel, barrage poids, mur de soutènement, aérodrome...
La mécanique des sols est la science qui regroupe l’ensemble des connaissances et des
techniques qui permettent d'identifier les caractéristiques qui régissent le comportement
mécanique du sol et l'analyse de l’interaction sol-structure. La mécanique des sols traite
aussi les problèmes relatifs aux remblais, aux structures en terre, à la stabilité des pentes et
talus (Figure 1).
Le sol support est considéré comme partie intégrante de l'ouvrage dont le rôle est de
transmettre les charges globales de l’ouvrage vers la terre tout en restant suffisamment
stable et résistant. De ce fait, la réussite de l’ouvrage relève de la réussite du projet de
fondation.
2
Figure 1: Domaines d'application de la mécanique des sols.
1.5. Origine et formation des sols
Le sol est la partie la plus superficielle de l'écorce terrestre, en effet il possède des
constituants minéraux, organiques et gazeuses. Le sol possède une dynamique dépendante
de divers facteurs qui constituent son milieu (Figure 2).
De la roche brute, relativement superficielle, érodée par la météorisation et dont une partie
de ses débris déplacés, commence la formation des sols et de la roche sédimentaire.
3
Les conditions climatiques sont responsables du mécanisme de désagrégation physique des
roches exposées aux intempéries à fleur de sol.
4
Figure 3 : Dégradation physique des roches.
5
1.6. Structure des sols
En mécanique des sols, la structure est une propriété physique que l'on définit par
l'arrangement des particules. L’absence ou la présence de cohésion entre les particules
permet de distinguer trois types de structures des sols:
⎯ La structure des sols pulvérulents
⎯ La structure des sols cohérents
⎯ La structure combinée
Durant leur formation, les dépôts de sols pulvérulents peuvent adopter une structure en
nid d'abeilles (Figure 6) se caractérisant par un indice des vides très élevé. Ce type de
structure se développe surtout dans des sols constitués de particules de sable fin et de
silt qui se sont déposées dans un milieu de sédimentation très calme.
6
Figure 6 : Structure en nid d'abeilles.
La structure en nid d'abeilles est capable de supporter des charges statiques, mais elle
demeure sensible et peut s'effondrer sous l'effet de vibrations ou d'impacts.
Influencée par les forces de cohésion qui unissent les particules d'argile, la structure
des sols cohérents consiste en un arrangement très complexe de particules. Cette
structure est extrêmement difficile à observer, étant donné les dimensions
microscopiques des particules. Selon certaines études réalisées à l'aide de microscope
électronique à balayage permettant de détecter les reliefs, les particules d'argile sont
regroupées en structures microscopiques unitaires appelées domaines (Figure 7). Les
domaines sont à leur tour regroupés en grappes assez grosses pour qu'on les observe à
l'aide d'un microscope optique.
Enfin, les grappes sont assemblées et forment des agrégations visibles à l'œil nu. La
figure suivante illustre très schématiquement ce type d'arrangement.
7
1.1.1.La structure combinée :
Il est fréquent de rencontrer des dépôts de sol formés à la fois de sols pulvérulents et
cohérents. Selon les propriétés respectives des classes de sol qui les composent, on peut
identifier deux principaux types de structures (Figure 8):
⎯ Une structure constituée d'une matrice de sol pulvérulent
⎯ Une structure constituée d'une matrice argileuse
La structure constituée d'une matrice de sol pulvérulent contient une quantité importante
de particules de gravier, de sable ou de silt qui sont disposées de façon à former une
structure à grains uniques dont les vides sont remplis d'argile. Cette structure est presque
incompressible et peut supporter des charges considérables. Si elle subit un remaniement,
toutefois, la présence de l'argile risque d'en compromettre la stabilité. En effet, l'argile
peut se déplacer entre les plus grosses particules et agir comme lubrifiant, ce qui est
susceptible, à la limite, de provoquer un véritable écoulement du sol. On a pu observer ce
genre de réaction dans certaines moraines.
8
CHAPITRE 2 : IDENTIFICATION ET
CLASSIFICATION DES SOLS
2.1. Les phases du sol
Le sol est une couche de matériaux meuble constitué de particules solides, liquides et
gazeuses :
- Les constituants solides : Il s'agit des constituants minéraux qui résultent de la
fragmentation et de l'altération de la roche mère, ou de matière organique solide
formée de débris d'origine végétales ou animale.
- Les constituants liquides : En sus du volume d'eau qui est prépondérant, on peut
trouver des substances minérales dissoutes tel que les sels....
- Les constituants gazeux : On trouve essentiellement de l'oxygène, de l'azote et du
gaz carbonique.
Les trois phases constituantes du sol sont représentées à l'aide du diagramme de la figure 9,
sur lequel on indique les volumes occupés par les phases, de même que les masses et les poids
correspondants :
9
2.2. Les caractéristiques physiques des sols
La masse volumique d'un sol et une grandeur physique qui représente le rapport entre la
masse d'une quantité de sol par rapport au volume de cette même quantité; En d'autre
terme, c'est la masse d'une unité de volume d'un sol. Elle s'exprime en gramme par
centimètre cube (g/cm3) ou en kilogramme par mètre cube (Kg/m3).
Le poids volumique est le poids par unité de volume d'un matériau. Il est égal au
quotient du poids du matériau par son volume, exprimé en N/m 3, souvent en
kN/m3.
𝑀
La masse volumique : 𝜌 = 𝑉
𝑊
Le poids volumique : 𝛾 = 𝑉
𝑔 = 9.81 m/s2 )
La masse volumique totale est le rapport entre la masse totale d'un échantillon de sol
et son volume total (incluant les vides). Le poids volumique total est le rapport entre le
poids total de l'échantillon et son volume total.
𝑀𝑡 𝑊𝑡
𝜌= 𝛾=
𝑉𝑡 𝑉𝑡
La masse volumique sèche d'un sol sec est exprimée par le rapport entre la masse des
particules solides du sol et le volume totale du sol, y compris les vides.
Le poids volumique sec d'un sol est exprimé par le rapport entre le poids des
particules solides du sol et le volume total du sol, y compris les vides.
10
On les exprime à l'aide des équations suivantes :
𝑀𝑠 𝑊𝑠
𝜌𝑑 = 𝛾𝑑 =
𝑉𝑡 𝑉𝑡
La masse volumique des grains solides et le poids volumique des grains solides sont
exprimés respectivement par le rapport entre la masse des particules solides du sol et le
volume qu'elles occupent d'une part et le rapport entre le poids des particules solides et le
volume qu'elles occupent d'autre part.
En mécanique des sols dans un contexte où les sols sont souvent maintenus dans des
conditions de saturation totale, comme c'est le cas des dépôts d'argile situés sous la nappe
phréatique, on a recours à une définition de la densité qui utilise la masse volumique des
particules solides en excluant les pores saturables. On exprime la densité relative des
grains solides, identifiée indifféremment par les symboles Dr, ds ou Gs, de la façon
suivante:
𝑀𝑠
𝜌𝑠 𝑉𝑠
𝐷𝑟 , 𝑑𝑠 𝑜𝑢 𝐺𝑠 = =
𝜌𝑤(200𝐶) 𝑀𝑤
𝑉𝑤(200 𝐶)
2.2.3. La Porosité
𝑉𝑉 𝑉𝑉
𝑛= Ou 𝑛 = .100%
𝑉𝑡 𝑉𝑡
11
2.2.4. L’indice Des Vides
L'indice des vides (e) permet, tout comme la porosité, de quantifier la part des vides à
l'intérieure d'un échantillon de sol : il représente le volume des vides par rapport au
volume occupé par les particules solides du sol. On l'exprime par un nombre absolu :
𝑉𝑉
𝑒= 𝑉𝑠
Avec : 𝒆 : L’indice des vides, 𝑽𝑽 : Volume des vides, 𝑽𝒔 : Volume des grains solides.
La teneur en eau (w) d'un sol est le rapport entre la masse de l'eau et la masse des grains
solides contenus dans un certain volume de sol.
On l'exprime en pourcentage :
𝑀𝑤
𝑤= . 100%
𝑀𝑠
Pour connaitre le degré de saturation du sol, il faut calculer la proportion du volume des
vides qui est occupée par l'eau
𝑉
𝑆𝑟 = 𝑉𝑤 . 100%
𝑉
Dans le domaine de la géotechnique, il n'existe pas d'essais qui servent à mesurer le degré de
saturation, l'indice des vides et la porosité des sols. Ces caractéristiques, on les déduit des
paramètres déterminés au laboratoire par les relations suivantes:
12
2.4. Les caractéristiques physiques des particules :
Il est difficile de les évaluer car les particules prennent la plupart du temps une variété
de formes très irrégulières. Il est alors convenu d'assimiler la forme des particules du sol
à celle de sphères équivalentes. La dimension des particules est alors mesurée selon un
diamètre appelé "diamètre équivalent" (Figure 10). Il est égal à l'ouverture carrée
minimale à travers laquelle cette particule peut passer. La dimension des particules,
définie à l'aide du diamètre équivalent, est souvent utilisée dans la classification des sols.
Elle a une influence importante sur le comportement des sols, mais cet aspect est souvent
négligé car il est difficile d'interpréter la majorité des formes. On n'en reconnait
habituellement que deux types :
⎯ La forme volumineuse : La forme volumineuse caractérise généralement les
particules de gravier, de sable et de silt; Elles sont grossièrement sphériques, à
arrêtes plus ou moins arrondies (Figure 11).
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Figure 11 : La forme volumineuse des particules solides.
La surface spécifique d'un matériau désigne la somme des surfaces des pourtours de
tous les éléments constituants ces matériaux. Elle a une grande importance pour les
phénomènes qui la fond intervenir tel que l'adsorption des liquides (eau, émulsion,
bitume...). Quand la surface spécifique est rapportée au volume (aire volumique) elle
s'exprime en unités de surface par unité de volume, par exemple en mètres carrés par
mètre cube, (m2/m3); ou (mm2/mm3). La surface spécifique est énormément influencée
par la dimension et la forme des particules.
14
Exemple de calcul de la surface spécifique:
Soit un cube de 1mm de côté : Sa surface spécifique est de :
Le même cube (1mm3) peut être morcelé en 1 000 petits cubes de 0.1 mm de côté. La
surface spécifique de chacun serait de :
A la lumière des renseignements fournis au tableau..., on peut déduire que plus les
particules sont petites, plus leurs surfaces spécifiques sont grandes et que par
conséquent, il faut une grande quantité d'eau pour les mouiller. En outre on constate
que la forme des particules peut influer sur la valeur spécifique. La surface spécifique
d'un cube est légèrement supérieure à celle d'une sphère; par contre la surface
spécifique d'un disque ayant une épaisseur de 0.001mm est plus de 300 fois plus
grande que celle d'un cube de même volume. Les dimensions microscopiques, les
formes en feuillet leurs confèrent une surface spécifique extrêmement grande.
15
Tableau 2 : Valeurs de surface spécifique pour un même volume.
Dimensions
Volume Surface
Forme des Nombre de
total spécifique
particules divisions Diamètre Epaisseur
Côté (mm) (mm3) (mm2/mm3)
(mm) (mm)
Cube 1 1 1 6
Cube 8 0,5 1 12
Cube 1 000 0,1 1 60
Cube 1 000 000 0,01 1 600
9
Cube 10 0,001 1 6 000
cube 1012 0.0001 1 60 000
Sphère 1 1,24 1 4,84
2.5.Analyse granulométrique :
Les sols sont constitués de particules de grosseurs différentes. Pour décrire un sol il faut
connaitre sa granulométrie, c'est à dire la répartition de ses particules suivant leurs diamètres
équivalents.
16
Pour les sol à gros grains contenant plus de 10 à 12% de particules de silts et d'argiles et pour
les sols à grains fins contenant des particules dont le diamètre équivalent est supérieur à 2
mm, l'analyse granulométrique devrait se faire par tamisage et sédimentation.
17
Stokes pourrait conduire à des erreurs appréciables. Les particules d'argile ayant une
forme en feuillet, leur chute dans le liquide serait similaire à celle d'une feuille tombant
d'un arbre. Malgré ces inconvénients, l'analyse par sédimentation mesure tout de même
de façon acceptable les proportions approximatives de silt et d'argile dans les sols.
La consistance dépend principalement de la distance qui sépare les particules d’un sol (plus
l’indice des vides est élevé, plus la distance est grande).
18
Les limites de liquidité et de plasticité servent surtout à identifier et à classifier les sols à
grains fins.
Dans l’étude des sols fins, elles fournissent des informations plus utiles et plus
intéressantes que celles obtenues lors des analyses granulométriques par sédimentation.
𝐼𝑃 = 𝑤𝐿 − 𝑤𝑃
19
2.7. Classification des sols (Sol à gros grains et sol fin)
On identifie les sols selon les dimensions de leurs particules :
Ces deux classes englobent des sols dont les comportements sont différents. On a donc
subdivisé les deux classes en 06 types des sols en se basant sur les dimensions des particules.
Le tableau suivant présente les principales classifications reposant sur la dimension des
particules :
20
Le gravier et le sable sont utilisés comme matériaux de fondations dans un nombre
important d'ouvrages de génie, tels que routes, viaducs, voies ferrées, pistes
d'atterrissage et bâtiments.
21
CHAPITRE 3 : COMPACTAGE DES
SOLS
3.1. Théorie de compactage
Le compactage consiste à appliquer suffisamment d'énergie au sol pour y réduire l'indice des
vides et ainsi accroitre la compacité. La masse volumique (𝝆𝒅 ) d'un sol compacté sera donc
supérieure à celle d'un sol non compacté. C'est d'ailleurs cette caractéristique qui permet de
vérifier l'efficacité du compactage.
⎯ La teneur en eau
⎯ L'énergie de compactage
⎯ La granulométrie
22
peut pas s'achever comme il se doit, donc la masse volumique du sol sec (ρd) stagne à
une certaine valeur et ne peut atteindre sa valeur maximale même en augmentant
l'énergie de compactage. Si par contre la teneur en eau est supérieure à la teneur en eau
optimale, non seulement toutes les particules seront mouillées, mais l'excédant d'eau va
occuper une grande partie des vides des sols; Comme l'eau est incompressible, elle
absorbe une partie importante de l'énergie de compactage, ce qui empêche les particules
de sol d'adopter une structure de sol plus dense. Donc la masse volumique du sol sec
(𝝆𝒅 ) stagne à une certaine valeur et ne peut atteindre sa valeur maximale même en
augmentant l'énergie de compactage.
23
Figure 18 : Influence de l'énergie de compactage.
Pour les travaux routiers et piste d'atterrissage, les enrobés bitumineux ont un
comportement viscoélastique de leurs composants (granulats et bitumes). Afin d'être
intégré, le bitume doit être chauffé entre 120 à 1800c (en fonction de la qualité du bitume)
pour qu'il soit plus visqueux. Pour ces cas précis, la température devient un facteur
important pour le compactage des enrobés. Il en est de même pour un sur-chauffage du
bitume, car celui-ci s'oxyde et il n'y aura plus d'adhérence entre le bitume et les graviers.
24
3.2.2. Essais de compactage en laboratoire (Essais Proctor normal et modifié)
Mise au point en 1933 par un ingénieur américain, cette méthode est toujours utilisée.
L’essai Proctor a pour but de déterminer, pour un compactage d’intensité donnée, la
teneur en eau à laquelle doit être compactée un sol pour obtenir une masse volumique
sèche maximale (𝝆𝒅𝒎𝒂𝒙 ). La teneur en eau ainsi déterminée est appelée teneur en eau
optimale (𝒘𝒐𝒑𝒕 ).
A- Principe
L’essai consiste à compacter dans un moule normalisé (C.B.R. ou Proctor), à l’aide
d’une dame normalisée, selon un processus bien déterminé, l’échantillon de sol dont
on doit déterminer la teneur en eau et la masse volumique sèche.
On répète l’essai plusieurs fois de suite sur les échantillons portés à des teneurs en eau
croissantes. On détermine ainsi plusieurs points de la courbe représentative des masses
volumiques sèches en fonction des teneurs en eau. La courbe présente un maximum
dont l’abscisse est la teneur en eau optimale et l’ordonnée la masse volumique sèche
maximale.
B- Exécution de l’essai (Proctor Normal):
La première difficulté est celle du choix des teneurs en eau à attribuer à l’échantillon.
L’on procède par ajout d’une certaine quantité d’eau de telle manière à se rapprocher de
la disparition des particules sèches présentes sur le matériau après malaxage complet de
celui-ci. L’on peut donc monter le moule. L’opérateur doit envisager une détermination
de la courbe Proctor en plus de cinq points et préparer les quantités de matériaux et le
nombre de parts en conséquence.
⎯ Introduire alors la quantité de matériau pour que la hauteur de la première
couche après compactage soit légèrement supérieure au tiers de la hauteur du
moule
⎯ Compacter cette couche avec la dame Proctor modifié en appliquant 25 coups
par couche (5 séquences de 4 coups sur les bords, le 5ème au centre), et répéter
l’opération 3 fois.
⎯ Ajouter une quantité d’eau correspondante à 2% de la masse initiale de
l’échantillon et recommencer le procédé jusqu’à avoir une différence entre 02
valeurs successives de poids inférieure à 100g, ce qui correspond au point de
chute.
25
L’appareillage spécifique utilisé comprend :
- Un socle de compactage,
- Deux modèles de moule,
- Un moule est constitué de trois éléments essentiels (figure 19) (une embase, un corps
de moule (définissant le volume de référence), une rehausse)
- Deux modèles de dames de compactage manuelles suivant l’énergie choisie (ceci peut
être remplacé par un dispositif mécanisé),
- Une règle à araser.
Proctor modifié :
26
3.3. Le compactage en profondeur
Lorsque de lourds ouvrages sont construits sur un dépôt de sol profond de faible compacité, le
compactage en surface ne parvient pas à stabiliser le sol de manière à écarter les risques de
tassements importants.
Il faut alors faire appel à d'autres moyens pour assurer la stabilité de l'ouvrage, par exemple :
- Le compactage en profondeur
- Le compactage dynamique
- La vibroflottation
Le pilon est constituée de plaques d'acier ou d'un bloc de béton; sa masse varie
normalement entre 10 et 40 t et peut dans certains cas s'élever à 200 t.
La hauteur de chute du pilon dépend de la grue qu'on emploie; en pratique, elle ne dépasse
pas les 35m.
27
Figure 20 : Le compactage dynamique.
Lorsque le pilon frappe le sol, il engendre une onde de choc sur une grande profondeur, ce
qui amène les particules de sol à se rapprocher les unes des autres. Ainsi, la capacité
portante du sol augmente et les risques de tassement diminuent.
3.3.2. Le vibro-compactage :
La vibroflottation est une méthode de compactage qui fait appel à un vibrateur électrique
de 30 à 40 cm de diamètre, long de 3 à 5 m et pesant entre 3 à 6 t (Figure 21).
Le vibrateur doit descendre dans le sol à une vitesse de 3 à 6 mètres par minute. Lorsqu'il
atteint la partie inférieure du dépôt de sol à compacter, on le remonte lentement, à une
vitesse moyenne d'environ 0.3 mètre par minute.
28
Figure 21 : Le vibro-compactage.
Les rouleaux à jantes lisses peuvent être équipés d’un à trois cylindre en acier.
Comme leur surface de contact est importante, la pression qu'il transfère au sol est
plutôt faible malgré leurs poids élevés (elle peut atteindre 400 kPa). On les utilise
principalement pour lisser les couches de sol et compacter des revêtements
bitumineux (Figure 22). Pour que les résultats soient appréciables sur ces sols, les
couches doivent avoir une épaisseur de 6 à 25 cm.
29
Figure 22 : Rouleau à gente lisse.
❑ Les rouleaux à pieds de mouton
Les rouleaux à pieds de mouton sont souvent automoteur, rarement tirés par des
tracteurs (Figure 23). Leur cylindre d'acier présente un grand nombre de saillies
ou pied, ayant une forme ronde ou rectangulaire et pouvant atteindre 25cm de
hauteur. Pour augmenter la masse du rouleau, on remplit parfois le cylindre d'acier
avec de l'eau. La pression de contact d'un pied avec le sol varie de 1 400 à 7 000
kPa. Les rouleaux à pieds de mouton sont les plus utilisés pour compacter les sols
cohérents car ce sont les plus efficaces. Ils ne peuvent cependant pas servir au
compactage des sols
pulvérulents. Lorsqu'on
travaille avec ce type de
compacteurs, on doit s'assurer
que l'épaisseur de la couche de
sol à compacter est inférieure à
la longueur du pied. Les pieds
pétrissent la couche
30
❑ Les rouleaux à pneus :
Les rouleaux à pneus sont tirés ou autopropulsés (Figure 24). Ils peuvent compter
une ou plusieurs rangés de quatre à six pneus assez rapprochés. Les pneus de
certains rouleaux sont désaxés dans le plan vertical, ce qui augmente leur action de
pétrissage. Ceux sont les plus polyvalents des compacteurs; Ils sont utilisés pour
compacter les sols cohérents ainsi que les sols pulvérulents. Contrairement au
rouleau à pied de mouton, les rouleaux à pneus ne permettent pas de fusionner
deux couches de sols.
Les rouleaux vibrants sont constitués d'un cylindre d'acier lisse accouplé à un
vibrateur dont l'amplitude peut varier de 0.4 à 2 mm environ et la fréquence de 500
à 5 000 vibrations par minute (Figure 25). Ils sont très efficaces pour les sols
exempts de cohésion. Ils sont utilisés surtout pour compacter le corps de chaussée
31
des routes, des pistes d'atterrissages, aux aires de stationnements et aux fondations
de gros bâtiments.
Les plaques vibrantes sont constituées d'une plaque en acier dont la surface varie
de 500 à 14 500 cm2 et dont la masse se situe entre 50 et 3 000 kg. Elles sont
dirigées manuellement ou autopropulsées (Figure 26). Elles sont utilisées sur des
petites surfaces non accessibles aux gros engins notamment pour le compactage
des sols sablonneux ou graveleux, pour la finition et réparation des surfaces
asphaltées, pour des V R D et pour le compactage des tranchées et fond de fouille.
32
être directement écrasée et compactée, sans nécessairement lever le mauvais sol, qui
aident à économiser le coût d'un tel retrait et le remblai de terre nouvelle.
Le compacteur à impacts sur le rocher l'énergie des ondes de choc peut augmenter
l'intensité de blocage entre les particules de roche, de manière à réduire la déformation.
Avec l'utilisation d'un tel rouleau d'impact continu à trois côtés, l'épaisseur de chaque
couche de remplissage peut doubler, d'où un gain non négligeable sur les délais de
réalisation des grands projets (Figure 27).
33
CHAPITRE 4: L’EAU DANS LE SOL
4.1. Introduction
34
Dans la zone non saturée, le sol peut varier d’un état sec à un état voisin de la saturation
complète. Dans certaines conditions, cette zone peut même être absente ; le sol ne
comporte alors qu’une seule zone, la zone saturée. (Figure 28).
35
Figure 28 : Les types d’eau souterraine.
36
phréatique lorsque sa surface libre se situe au-dessus de la surface du sol, on parle de nappe captive
jaillissante.
Les écoulements d'eau à travers les dépôts de sol étant surtout laminaires et permanents,
l'équation de Darcy s'applique à la plupart des sols.
La qualification d’imperméabilité qui est associée souvent aux bétons ou aux argiles est
simplement liée au fait que nous ne « voyons » pas l’eau qui passe au travers de ces
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matériaux. Cela n’implique pas l’absence d’écoulement et surtout l’absence de forces liées à
cet écoulement.
La perméabilité est définie soit par la grandeur dite perméabilité intrinsèque notée K, soit par
le coefficient de perméabilité k associé à la loi de Darcy qui est mesurée en m/s. C’est cette
grandeur qui est utilisée par les ingénieurs en mécanique des sols : elle est improprement mais
couramment appelée « Perméabilité ».
𝐾
𝑘= 𝛾
𝜇 𝑤
Si le poids volumique de l’eau est quasi constant avec la température, par contre, la viscosité
dynamique dépend significativement de celle-ci. (Figure 30)
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La « perméabilité » d’un sol est essentiellement liée à la nature minéralogique et à la taille des
grains. La figure suivante donne des valeurs courantes du coefficient k. (Figure 31)
Nous avons indiqué que les conditions d’écoulement de l’eau dans le sol dépendent à la
fois de la perméabilité du sol et des différences de charge hydraulique.
La relation entre la vitesse d’écoulement (le débit) et la charge hydraulique a été établie
expérimentalement par Darcy dans le cas de tubes remplis de sable. (Figure 32)
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Très schématiquement, Darcy a montré qu’en considérant un sable donné, le débit s’écoulant
dans un tube de section constante était proportionnel au rapport ∆ℎ/𝐿 où ∆ℎ est la différence
de charge hydraulique entre l’entrée et la sortie et L la longueur de l’échantillon considéré,
soit :
∆ℎ
𝑄 = 𝐶𝑡𝑒 . 𝑆.
𝐿
𝑣 = 𝑘𝑖
Cette loi a été généralisée au cas d’un écoulement tridimensionnel sous la forme :
𝑣⃗ = 𝑘 ⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗
𝑔𝑟𝑎𝑑 ℎ
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REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES
AMAR S. et MAGNAN J.P. "Essais de mécanique des sols en laboratoire et en place,", publié
par LCPC, 1980.
Vincent Robitaille, Denis Tremblay. Mécanique des sols: théorie et pratique. Modulo, 1997 -
Engineering geology - 652 pages.
SANGLERAT G., CAMBOU B., OLIVARI G. "Problèmes pratiques de Mécanique des sols,
Tome 1, Dunod, 1983.
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