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Esebat M1 Mines Géologie Pétrole 2020/2021

Diagraphies

1 Introduction
Les diagraphies (well logging ou logging en Anglais) constituent une méthode géophysique
effectuant des mesures dans un forage afin de recueillir certaines propriétés du terrain tels que
la lithologie, la stratigraphie, la porosité, la perméabilité, la densité, les propriétés élastiques,
la fracturation, la porosité secondaire, la qualité des fluides (eau, hydrocarbures, gaz), les
panaches de contaminants ou le contrôle de qualité de forage.
Les diagraphies sont très utilisées dans l’industrie pétrolière, en hydrogéologie. Récemment
une utilisation plus importante est notée dans l’environnement ou les sciences de l’ingénieur.

De façon générale, on fait une différence entre les diagraphies instantanées et les digraphies
différées.

Les diagraphies instantanées regroupent les méthodes de reconnaissance des formations


traversées par un sondage en exploitant les informations obtenues pendant le cours du forage.
On enregistre en général les paramètres tels que : poussée de l’outil, vitesse d’avancement,
poussée des fluides de forage, examen des déblais, examen qualitatif et quantitatif de la boue,
des indices de gaz ou d’huile, etc.

Les diagraphies différées par contre ne sont enregistrées que lors d’un arrêt ou en fin de
forage. Dans tous les cas, les paramètres mesurés sont obtenus avec un certain retard sur
l’exécution du forage, d’où leur nom.

2 Aspects théoriques
2.1 Le forage

Un forage est une cavité tubulaire ayant un diamètre défini pouvant varier énormément. On
parle de forage de petit diamètre pour des diamètres inférieures à 250mm, au delà on parle de
forages à gros diamètre.
Le forage est généralement rempli d’un fluide de nature variable (boue de forage, eau,
mousse, boue à l’huile, air, etc.). Le fluide qui remplit le forage joue différents rôles :
- Nettoyage du forage en remontant les déblais (utilisés par les géologues)
- Maintien des parois du forage et des fluides contenus dans les formations en exerçant
une contre-pression. Cette contre pression se fait en déposant une épaisseur de boue ou
mud-cake.
- Lubrification et refroidissement des outils de forage (outil de creusement).

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Figure 1 : Vue schématique d’un forage (source D. Chapellier, http://www-ig.unil.ch/cours/c_diaf.htm)

2.2 Matériel d’enregistrement

Le matériel d’enregistrement des diagraphies comprend :


• Un treuil comportant plusieurs milliers de m de câble. Le câble joue à la fois un rôle
mécanique et électrique. Il permet d’une part de mesurer les profondeurs et d’autre
part la transmission des signaux entre la sonde au fond du forage et les enregistreurs
restés en surface.
• Les sondes : ce sont des appareils que l’on descend au fond du forage, à l’extrémité
du câble. Il peut s’agir d’électrodes ou d’outils très complexes.
• L’enregistreur : autrefois on utilisait un film ou un papier à l’avancement synchrone
à la vitesse du câble. Aujourd’hui on utilise plutôt l’enregistreur digital.
• Les circuits de contrôle et de commande permettent de coordonner l’action de toutes
les composantes de l’acquisition.

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2.3 Phénomène d’invasion

Pour que la boue de forage puisse jouer son rôle de contre pression, la pression hydrostatique
qu’elle exerce doit être supérieure à la pression des fluides dans la formation. Cette pression
élevée du fluide de forage génère des perturbations dans la formation.
En effet, la phase liquide et les substances dissoutes du fluide de forage filtrent dans la
formation : c’est le filtrat. Les autres particules du fluide de forage s’accumulent sur la paroi
du forage pour former le mudcake.

La composition, l’épaisseur ou la perméabilité du mudcake dépend de la nature de la boue.


L’épaisseur du mudcake varie entre 1/8’’ et 1’’ (3mm à 2.54cm). Le mudcake a une
perméabilité faible et conditionne en partie la filtration. La filtration diminue petit à petit
avant de s’arrêter.

Le filtrat envahit la formation (phénomène d’invasion), perturbe la répartition des fluides en


place et ses caractéristiques physiques contribuent à modifier celles des formations.

Figure 2 : Représentation schématique de l’invasion (Source D. Chapellier)

En considérant les résistivités nous avons :


Rm : résistivité de la boue qui remplit le forage
Rmc : résistivité du mudcake laissé par la filtration
Rmf : résistivité du filtrat de boue
Rxo : résistivité de la zone lavée
Rw : résistivité de l’eau de la formation
Rt : résistivité de la formation.

La zone s’étendant de la paroi jusqu’à la limite atteinte par le filtrat est la zone envahie de
résistivité Ri, son extension est symbolisée par le diamètre d’invasion di.

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Figure 3 : Relation entre les résistivités liées à l’invasion

2.4 Résistivité électrique des roches

Parmi les paramètres mesurés en diagraphie celui qui intervient le plus est la résistivité
électrique des roches. Nous savons qu’elle dépend :
- De la quantité d’électrolytes contenue dans les vides de la roche
- De la qualité de l’électrolyte (types de sels dissous)
- Du mode de distribution de l’électrolyte.

La loi d’Archie permet de faire la relation entre la résistivité d’une roche et la résistivité de
son eau d’imbibition via un facteur F appelé facteur de formation :
Rt = F Rw.
F peut être déterminé à partir d’abaques.
La résistivité dans la zone lavée peut s’écrire
Rxo = F Rmf
Où Rxo est la résistivité de la roche dans la zone lavée, Rmf est la résistivité du filtrat qui
remplit les pores de la roche, F est le facteur de formation.

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Remarques :
1. Lors de l’exécution des forages on utilise l’eau des rivières voisines qui est en général
plus résistante que l’eau de la formation qui imbibe les roches. Ceci permet d’écrire
Rmf > Rw, ce qui implique que Rxo > Rt.

2. Lorsqu’on connait la résistivité de la boue on peut en déduire la résistivité du mudcake


ou du filtrat par les relations :
Rmc = 1.5 Rm ou Rmf = 0.75 Rm.
Il existe également des abaques qui permettent d’avoir une estimation plus précise de
Rmc et Rmf à partir de Rm

2.5 Saturation des roches

La saturation en eau s’écrit :


𝑅𝑜
𝑆𝑤 = 𝑛√
𝑅𝑡
Avec en général n = 2 pour les roches meubles
Ou Ro correspond à la résistivité de la roche dans la zone saturée et Rt à la résistivité de la
roche dans la zone non saturée.

La saturation en filtrat (zone sous saturée) s’écrit


𝑅𝑥𝑜0
𝑆𝑥𝑜 = 𝑛√
𝑅𝑥𝑜
Avec en général n = 2 pour les roches meubles

Ou Rxo0 ou Rt correspond à la résistivité de la roche saturée dans la zone envahie et R xo à la


résistivité de la roche non saturée dans la zone envahie.
Dans la zone vierge
𝑅𝑤 ∗ 𝐹
𝑆𝑤 = 𝑛√
𝑅𝑡
D’où

Et pour la zone lavée :


𝑅𝑚𝑓 ∗ 𝐹
𝑆𝑥0 = 𝑛√
𝑅𝑥0
D’où

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Avec Sxo = saturation en filtrat et Sw = saturation en eau. On définit aussi Shc = saturation en
hydrocarbures dans la zone vierge et Shr = saturation en hydrocarbures résiduels dans la zone
lavée.
Sxo + Shr = 1 dans la zone lavée
et Sw + Shc = 1 dans la zone vierge.

3 Différents types de diagraphies


3.1 Les logs électriques

Les logs électriques utilisent le même principe qu’en prospection électrique de surface pour
mesurer la résistivité en forage. On utilise généralement la relation :
∆𝑉
𝜌𝑎𝑝𝑝 = 𝐾
𝐼
K qui correspond au facteur géométrique, comme dans la prospection électrique de surface,
dépend du dispositif utilisé. Il est également appelé facteur de sonde.

On désigne par L la distance entre l’électrode émettrice et l’électrode réceptrice. Plus L est
grand plus la profondeur d’investigation sera importante. Dans le cas de terrains homogènes
isotropes et de dimension infinies, la résistivité apparente mesurée avec un grand espacement
des électrodes serait proche de la résistivité réelle. Mais les terrains naturels ne sont
généralement ni isotropes ni homogènes. Ainsi pour avoir une bonne idée des résistivités qui
nous intéressent, nous allons faire une combinaison d’outils ayant des profondeurs
d’investigation très variées.

3.1.1 Petite normale et grande normale

Petite normale et grande normale forment le groupe des logs normales (ou courbes normales).
Elle sont acquises à l’aide d’une sonde normale. Le fonctionnement de sonde normale est
semblable au dispositif de prospection électrique de surface et utilise quatre électrodes
ABMN.

Figure 4 : Dispositif normal (Source D Chapellier)

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Le point de mesure se trouve entre A et M. Le rayon d’investigation de la sonde normale est
égal à 2AM et la valeur V obtenue est donnée par la relation :
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𝑉 = 𝑅𝐼
4𝜋𝐴𝑀
• Dans le cas de la petite normale, la distance AM vaut 16’’ (40cm)
• dans le cas de la grande normale la distance AM vaut 64’’ (160cm).

Figure 5 : Réponse théorique (trait plein) et rélle en (tirets) de la sonde normale dans le cas d’un banc épais ét
résistant

De façon générale on considère que :


• La petite normale donne la valeur de Rxo
• La grande normale donne une valeur comprise entre Rxo et Rt

3.1.2 Log latéral

Le log latéral est acquise grace à la sonde latérale. La sonde latérale est caractérisée par des
électrodes M et N très proches dans le trou de forage. La rayon d’investigation AO vaut 18’8’
(5.7m).

Figure 6 : Dispositif latéral (Source D. Chapellier)

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Le point de mesure se trouve entre M et N. Le rayon d’investigation vaut AO. La valeur de V
mesurée est donnée par la relation :
𝑀𝑁
𝑉 = 𝑅𝐼
4𝜋𝐴𝑀 𝐴𝑁

Figure 7 : Réponse de la sonde latérale dans le cas d’un banc épais

La réponse de la sonde latérale est dissimétrique quelle que soit la résistivité des couches.
La limite inférieure du banc est en général nette.
Dans le cas des bancs épais et résistants l’épaisseur lue est plus petite que l’épaisseur vraie
d’une longueur AO.
Dans le cas des bancs conducteurs épais, l’epaisseur lue est exagérée de AO.
La résistivité mesurée est proche de Rt si les bancs sont épais. Dans le cas des bancs minces il
existe des règles empiriques pour déduire la résistivité.
Remarques :
les outils normal et latéral sont très affectés par les conditions du trou de forage et les
épaisseurs des formations. Cette situation a motivé le développement d’outils dit focalisés qui
tendent à réduire ces effets en envoyant le courant perpendiculairement à la formation.

3.1.3 Le latérolog

Cette diagraphie utilise un outil qui injecte le courant en faisceau perpendiculaire à la


formation, ce qui perment d’obtenir une bonne valeur de Rt. Il est évident que la résolution de
l’outil dépendra de l’épaisseur du faisceau de courant.
On distingue :
Le latérolog 7 (LL7) qui envoie un faisceau de 1 m d’épaisseur
Le latérolog 3 (LL3) envoie un faisceau de 30 cm d’épaisseur
Le dual latérolog (DLL) utilise un jeu d’électrodes qui permet d’investiguer simultanément
deux niveaux.
Le deep latérolog (LLd) qui a une profonfeur d’investigation supérieure au LL7 et donne Rt
Le shallow latérolog (LLs) ayant une profondeur plus faible donne la valeur de Rxo

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Figure 8 : Deep latérolog (à gauche) et Shallow latérolog (à droite) avec leurs faisceaux de courant correspondant.

Figure 9 : Réponse du latérolog face à un banc mince résistant non envahi

Remarques :
Tous les logs électriques nécessitent une certaine correction pour les effets de trou (diamètre,
résistivité des épontes). La correction se fait à l’aide d’abaques fournies par le constructeur.

3.1.4 Log à induction


Du fait des conditions dans le trou de forage (présence d’air, boue à l’huile), l’utilisation des
méthodes électriques peut poser problème. Dans de telles conditions les méthodes à induction
peuvent constituer une solution de choix.
Dans les méthodes à induction, la sonde est constituée d’une bobine émettrice et d’une bobine
réceptrice. La bobine émettrice envoie un courant alternatif de haute fréquence qui induit dans
le sol environnant des courant de Foucault. Si le courant émis est maintenu à une intensité
constante, le champ induit par les courants de Foucault est proportionnelle à la conductivité
des formations. Les bobines sont espacées d’une distance L et la mesure se fait au point O
situé au milieur de de L.
Dans les outils de mesure de log à induction nous avons :
• Une induction deep ILD qui mesure Rt
• Une induction shallow ILS qui mesure Rxo

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Tableau 1 : Tableau récapitulatif des logs électriques

Outil Diagraphie Grandeur Remarques


PS PS Teneur argile,
Inflexion de la courbe donne la
Rw limites de banc
Normal Petite normale 16’’ Rxo Courbe symétrique centré sur le
(SN ou PN) milieu de la couche.
Grande normale 64’’ Comprise Epaisseur inférieur de AM pour
(GN ou LN) entre Rxo et banc résistant
Rt Epaisseur+AM pour banc
conducteur
Latéral Latérale 18’8’’ Rt Courbe dissymétrique.
Limite inférieure bien définie.
Palier donnant Rt si couche
épaisse.
Latérolog Latérolog 7 et 3 Rt Epaisseur des bancs donnné par
Deep latérolog (LLD) Rt les points d’inflexion.
Shallow latérolog (LLS) Rxo Nécessité de corriger
Induction Induction deep (ILD) Rt Résistivités limites :
Induction shallow (ILS) Rxo 0.2 à 300 ohm m

Exercice d’application
Sur le graphique de la figure ci-dessous, dessiner les courbes P.S., N 16’’, GN 64’’, Latérale
18’8’’

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3.2 Le log de polarisation spontanée ou log PS

Le log PS utilise une électrode de référence fixe placée en surface et une électrode se
déplaçant le long du forage pour mesurer une différence de potentiel qui existe naturellement
dans les terrains.
Le log PS donne des informations sur :
• La présence ou non de bancs poreux et perméables
• Le pourcentage d’argile contenu dans une roche
• La qualité chimique de l’eau contenue dans un réservoir
La PS provient de la mise en contact du fluide de forage avec l’eau de formation. Ces deux
fluides ayant presque toujours des compositions chimiques différentes.
3.2.1 Paramètres enregistrés
3.2.1.1 Le potentiel de membrane ou shale potential

Lorsqu’une formation poreuse perméable est traversée par le forage, l’électrolyte qu’elle
contient, de résistivité Rw, est mis en contact avec le filtrat de résistivité Rmf. L’eau de la
formation étant généralement plus saline que la boue de forage on aura Rmf > Rw.
Les argiles, en présence de ces deux fluides se comportent comme une membrane cationique
qui laisse passer les Na+ et retient les Cl-.
L’ensemble forme une pile de concentration dont le pôle positif correspond à la formation la
moins saline. Il y a naissance d’une force électromotrice Em. Si on est en présence d’une
solution de NaCl, nous avons la relation :
𝑅𝑚𝑓
𝐸𝑚 = 𝐾1 𝐿𝑜𝑔 ( )
𝑅𝑤
K1 = 59 pour une solution de NaCl à 25°C.

Figure 10. Formation du potentiel de membrane

3.2.1.2 Le potentiel de jonction liquide

Le potentiel de jonction liquide est une autre force électromotrice qui prend naissance à la
jonction entre le filtrat et l’eau de la formation au niveau de la limite de la zone envahie.

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Figure 11 : Formation du potentiel de jonction liquide

3.2.1.3 Potentiel total

De façon générale nous avons un potentiel positif en face des formations argileuses et un
potentiel négatif en face des formations poreuses et perméables.

Figure 12 : Représentation schématique de la distribution des courants de PS. A gauche, la courbe en trait plein
représente le voltage théorique ou voltage statique et la courbe en trait discontinu correspond au voltage réellement
enregistré. Le voltage enregistré est toujours inférieur au voltage statique.

La valeur de la déflection PS enregistrée en mV peut être calculée de la façon suivante :


𝑅𝑚𝑓𝑒
𝑃𝑆 = −𝐾 𝐿𝑜𝑔 ( )
𝑅𝑤𝑒
Où Rmfe correspond à la résistivité équivalente NaCl du filtrat, Rwe est la résistivité
équivalente NaCl de l’eau de formation. K est une constante donnée par :
𝐾 = 0.133 𝑇 (°𝐹) + 61

3.2.2 Mesure de la PS

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La mesure de la PS se fait à l’aide d’un voltmètre qui mesure la ddp entre deux électrodes
l’une mobile à l’intérieur du forage et l’autre fixe en surface. Le zéro est arbitraire : il s’agit
de mesures relatives. L’échelle est donnée en millivolts par division. Par convention, le positif
est toujours à droite.
Le log PS ne peut être enregistré que dans les forages contenant un liquide conducteur en
contact direct avec le trou.

3.2.3 Facteurs parasites

La mesure de la PS peut être affectée par des facteurs parasites. Il s’agit de :


• La nature des électrodes : on sait que les électrodes placées dans un liquide se
polarisent. Pour éviter un effet sur l’enregistrement on utilise des électrodes en
plomb qui atteignent rapidement l’équilibre électrochimique. De plus, l’électrode
restée en surface est plongée dans le bac à boue pour garder les mêmes
conditions que l’électrode en forage.
• Dérive de la référence : les conditions autour de l’électrode de référence peuvent
changer dans le temps ce qui surimpose une dérive au log PS rendant ainsi
difficile toute interprétation. Pour contrôler la stabilité de la référence, on
immobilise en général la sonde au fond du trou, si la valeur mesurée n’est pas
stable, il est indispensable d’améliorer la référence.
• Courants parasites : des courants telluriques ou d’origine industrielle peuvent
apparaitre sur le log PS et le rendre inutilisable. Devant l’impossibilité d’éliminer
les courants parasites comme par exemple dans le cas de courants telluriques, il
vaut mieux abandonner cette diagraphie.

3.2.4 Interprétation qualitative de la PS

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Figure 13 : Log PS enregistré dans une série sablo-argileuse.

On peut observer, dans le cas le plus général, qu’en face des couches d’argile les
potentiels restent plus ou moins constants : l’enregistrement s’apporche d’une droite
appelée ligne de base des argiles (shale base line ou shale line).

En face des bancs poreux perméables, la courbe montre une réflexion vers la gauche.
Lorsque ces bancs sont suffisamment épais, il est possible de tracer une ligne de base
des sables (sand line).
La limite des bancs correspond à l’inflexion de la courbe.
3.2.4.1 Facteurs influençant la PS
La forme et l'amplitude des déflexions P.S. peuvent être influencées par différents facteurs qui
sont les suivants :
• Influence de la salinité des fluides en présence
La P.S. dépend essentiellement de la différence de salinité entre les fluides en présence, du
filtrat de boue et eau de formation. Divers cas peuvent se présenter.
- Eau de formation est plus salée que le filtrat de boue Rmf > Rw. La P.S. est dite
normale c'est le cas que nous avons envisagé jusqu'à présent. Le positif est alors en
face des argiles et le négatif en face des formations propres. La déflexion est d'autant
plus marquée que le contraste des salinités est important.

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- Eau de formation est moins salée que le filtrat de boue Rmf < Rw. Dans on obtient
une P.S. dite inverse, le positif est en face des sables et le négatif en face des argiles.
Ce phénomène se produit assez souvent en prospection hydrologique.
- Eau de formation a la même salinité que le filtrat Rmf = Rw. La P.S. est alors plate,
l'enregistrement ne montre pas de différence entre les argiles et les bancs poreux et
perméables.

Figure 14 : Influence de la salinité des fluides en présence sur la PS

• Influence de l’épaisseurs des bancs


Les limites correspondent aux points d'inflexion de la courbe P.S. Si le banc est épais la
déflexion est maximum et montre une forme aplatie. Si le banc est mince la courbe dessine un
pic, le potentiel statique n'est pas atteint. Dans ce cas pour connaître la valeur maximale de la
P.S. il faut utiliser des abaques qui permettent de corriger en fonction de l'épaisseur du banc.
Epaisseur que l'on détermine sur des autres diagraphies. Une augmentation du diamètre du
forage diminue la déflexion P.S. De même, lorsque la zone lavée s'agrandit la déflexion P.S.
décroît.
• Influence de la résistivité
Si les bancs perméables ont une résistivité élevée, les courants P.S ont du mal à s'établir.
Des abaques permettent de corriger cet effet.
• Influence de la présence d'argile
La présence d'argile dans un banc réservoir diminue l'amplitude de la déflexion P.S.
L'atténuation est une fonction linéaire du pourcentage d'argile dispersée dans la roche. Cette
propriété permet d'ailleurs de calculer le pourcentage d'argile présent dans un réservoir.
• Effet des formations compactes
Les niveaux argileux intercalés entre des bancs compacts se marquent par un changement de
pente de la courbe P.S. La courbe P.S. demeure généralement rectiligne en face des
formations compactes.
• Dérive de la ligne de base
La dérive de la ligne de base est souvent provoquée par des modifications de l'électrode de
référence. Un manque d'homogénéité de la boue peut provoquer des effets similaires. Parfois

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le changement de la ligne de base peut être imputé à des variations géologiques, soit une
variation de la salinité de l'électrolyte saturant les roches soit un changement des propriétés
des argiles.

Influence de l’épaisseur des Influence de la présence d’argile Effet des formations compactes
bancs sur la PS sur la PS sur la PS

Figure 15 : Influence de l’épaisseur des bancs, de la présence d’argile ou de bancs compacts sur la PS

3.2.5 Interprétation quantitative de la PS – Cas général

Un log PS bien développé peut servir à calculer la résistivité de l’eau de formation R w (voir
TP ou démonstration). L’interprétation classique de la PS part des suppositions ci-dessous :
- L’eau de formation et la boue sont des solutions de NaCl
- Dans la zone considérée les sables sont propres et les formations argileuses sont de
vrais bancs d’argile
- La résistivité du filtrat est supérieure à la résistivité de l’eau d’imbibition Rmf > Rw
3.2.6 Calcul du pourcentage d’argile

Nous avons vu que l’on peut dans certains cas tracer sur la PS la ligne de base des argiles
correspondant à une teneur de 100% d’argile. Il est également possible de tracer la ligne de
base des sables correspondant à 0% d’argile. Cette particularité permet d’estimer la teneur en
argile en un point donné.
La teneur en argile au point x se calcule de la façon suivante :
𝑃𝑆𝑆 − 𝑃𝑆 𝑎𝑢 𝑝𝑜𝑖𝑛𝑡 𝑋
𝑉𝑠ℎ =
𝑃𝑆𝑆
PSS est la valeur maximum de la déflexion PS dans l’intervalle considéré, valeur jusqu’à la
ligne des sables.
PS au point X est la valeur de la déflexion PS à la profondeur choisie.

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