Vous êtes sur la page 1sur 10

Chapitre N°4 : ESSAIS D’IDENTIFICATION ET

CLASSIFICATION DES SOLS

L’objet de ce chapitre est d’introduire les essais d’identification (effectués au laboratoire) menant à la
classification géotechnique des sols.

I) ESSAIS D’IDENTIFICATION DES SOLS :

1. L’analyse granulométrique :
La granulométrie ou l’analyse granulométrie (AG) est la répartition en pourcentage des grains solides selon leurs
dimensions. Deux types d’essais sont envisageables selon le sol à tester :
- Tamisage (NF P 94-056) : pour les grains d’un diamètre ≥80μm.
- Sédimentométrie (norme NF P 94-057) : pour les grains d’un diamètre ≤80μm

• Tamisage :
L’essai de tamisage se fait à l’aide d’une série de tamis normalisés
Module 20 21 22 23 24 25 26 27 28 29 30 31
Tamis (mm) 0.08 0.1 0.12 0.16 0.20 0.25 0.315 0.4 0.5 0.63 0.8 1
Module 32 33 34 35 36 37 38 39 40 41 42 43
Tamis (mm) 1.25 1.6 2 2.5 3.15 4 5 6.3 8 10 12.5 16
Module 44 45 46 47 48 49 50
Tamis (mm) 20 25 31.5 40 50 63 80

Le principe de l’essai : Il consiste à faire passer un échantillon représentatif de sol à travers des tamis superposés
dont les ouvertures vont en décroissant du haut vers le bas. Les particules les plus grosses restent donc
emprisonnées sur les tamis les plus hauts (refus ou retenu), tandis que les particules plus fines se dirigent vers les
tamis inferieurs (tamisât ou passant).
Lorsque les masses retenues sur chaque tamis deviennent constantes, le tamisage est terminé et tous les refus sont
pesés. La masse de chaque refus est ensuite comparée à la masse totale de l’échantillon, ce qui permet de calculer
les pourcentages de refus cumulatif et de passant.
- Le tamisât est le pourcentage en poids des grains qui passe au tamis considéré.
- Le refus est le pourcentage en poids des grains qui sont retenus au tamis considéré.

21
• Résultats de l’analyse granulométrique :
Les résultats sont traduits sous forme d’une courbe granulométrique, tracée dans des axes semi-logarithmiques :
Abscisses : Diamètre en mm (échelle logarithmique)
Ordonnées : refus cumulé ou tamisât en (%)

Exemple de courbe granulométrique :

A partir de la courbe on définit un certain nombre de paramètres :

Cu : Coefficient d’uniformité (ou coefficient de Hazen)

D 60
Cu = Cu > 2 → granulométrie étalée
D10
Cu < 2 → granulométrie uniforme ou serrée

Dp : est l’ouverture du tamis au travers duquel passe P% (en poids) des grains.

22
 
Cc : Coefficient de courbure Cc = 1 < Cc < 3 : sol bien gradué
 ×


2. Module de finesse des sables Mf



= 

Où r : représente le refus mesuré sur les tamis (0,16 mm), (0,315 mm), (0,63 mm), (1,25 mm), (2,5 mm), et (5
mm) exprimé en % .
Conventionnellement :

∗ Si Mf < 2,2 % le sable est dit fin

∗ Si Mf > 2,8 % le sable est dit grossier.

Exemple :
Il a été procédé à l’analyse granulométrique d’un échantillon de granulats de masse sèche 3000g dont les résultats
sont reportés sur le tableau suivant :

Tamis Refus de chaque Refus cumulé Refus cumulé Tamisât (g) Tamisât (%)
(mm) tamis (g) (g) (%)

8 0
6.3 50
5 250
3.15 300
2.5 450
2 600
1.25 540
0.63 500
0.315 120
0.16 90
0.08 60

Compléter le tableau et calculer le module de finesse ?

3. LIMITES D’ATTERBERG
Ce sont des teneurs en eau limites qui définissent des changements d’état physique des sols.
Pour sols fins ou cohérents. Elles sont mesurées sur le Mortier du sol : (fraction inférieure à 0,4mm). On défini :

23
∗ la limite de liquidité wl : est la teneur en eau au-dessus de laquelle le sol se comporte comme un semi-
liquide et s’écoule sous son propre poids ;

∗ la limite de plasticité wp : est la teneur en eau en-dessous de laquelle le sol perd sa plasticité et devient
friable ;

Mesure de la limite de liquidité wL à la coupelle de Casagrand :


Il s’agit de déterminer la teneur en eau pour laquelle une rainure pratiquée dans un sol placé dans une coupelle
soumis à des chocs répétés se referme sur une distance donnée (1 cm):

Par convention, la limite de liquidité est la teneur en eau du matériau qui correspond à une fermeture de 1 cm des
lèvres de la rainure après 25 chocs !
La limite de liquidité est donnée, en fonction du nombre de coups N pour obtenir cette fermeture, par la formule :

 . 
 =  ×   %


24
Exemple :
Un essai à la coupelle de Casagrand est effectué sur des échantillons de teneur en eau différentes d’un sol
donnée dans le but de déterminer la limite de liquidité. Les mesures obtenus :

Ech.1 Ech.2 Ech.3 Ech.4


Nombre de coups N 16 20 23 28

Teneur en eau % 24 22 19 16
Tracer la courbe des teneurs en eau ω en fonction du nombre des coups N puis déterminer la limite de liquidité
ωL pour N = 25

Mesure de la limite de liquidité wp par essai au rouleau :


Il s’agit de déterminer la teneur en eau pour laquelle un rouleau de sol, de dimension fixée et confectionné
manuellement, se fissure.

Par convention, la limite de plasticité est atteinte lorsque le rouleau, soulevé par le milieu de 1 à 2 cm se fissure.

o INDICE DE PLASTICITE Ip :

Il mesure l’étendue de la plage de teneur en eau dans laquelle le sol se trouve à l’état Plastique : I P = ωL − ωP

indice de plasticité degré de plasticité


0 < Ip < 5 Non plastique
5 ≤ Ip < 15 Moyennement plastique
15 ≤ Ip < 40 Plastique
Ip ≥ 40 très plastique

25
Autres indices :

4. EQUIVALENT DE SABLE
Si le sol grenu est pollué par des particules d'argile ou de limon on pourra déterminer la proportion relative de
sol fin et de sol grenu par l'essai d'équivalent de sable.
Cet essai est destiné à déterminer la proportion relative de fines dans la fraction 0/5 d'éléments inférieurs à 5
mm. Son domaine d'application s'étend aux sols faiblement plastiques pour lesquels l'indice de plasticité est trop
faible pour être significatif (Ip <7)
Cet essai caractérise la propreté du sol ou par opposition le degré de pollution du sol par la phase argileuse
ou limoneuse.

PRINCIPE :
On place dans une éprouvette graduée un volume donné d’un échantillon de sol, puis un mélange d’eau et de solution
floculant destinée à mettre en suspension les fines argileuses. Après agitation et repos, on mesure h1 et h2.

Eau

Fines

Sable après
repos h2
ES = × 100
h1
h1
h2

ES Observations
≅ 100 Sable de laboratoire - inexistant à l’état naturel
70 à 80 Sable exceptionnel et très propre - apte à la confection des bétons
60 à 70 Sable légèrement argileux
50 Sable argileux
20 à 25 Sable très argileux

26
5. Valeur de bleu de méthylène (VBS) :
Elle représente la quantité de bleu de méthylène adsorbée par les surfaces des particules du sol. La valeur VBS
exprime la quantité (en gramme) de bleu adsorbée pour 100g de sol.

A chaque ajout on contrôle l'adsorption en prélevant une goutte de


la suspension que l'on dépose sur un papier filtre normalisé pour
faire une tache. L'adsorption maximale est atteinte quand une
auréole bleu clair se produit à la périphérie de la tache

VBS ≤ 0,2 : sols sableux (sol insensible à l’eau)


0,2 < VBS ≤ 2,5 : sols limoneux (sol peu plastique et sensible à l’eau)
2,5 < VBS ≤ 6 : sols limono-arglileux, (sol de plasticité moyenne)
6 < VBS ≤ 8 : sols argileux
VBS > 8 : sols très argileux

6. Indice de densité :
Pour donner une idée de l'état de compacité dans lequel se trouve un sol grenu à l'état naturel, on définit l'indice de
emax − e
densité : Id =
e max − e min e: indice de vides du sol en place
emax: indice de vide du sol dans l’état le plus lâche (non compact)
emin: indice de vide du sol dans l’état le plus dense (compact)

emax et emin sont déterminés par des essais de laboratoire.


L'essai consiste à mettre en place le matériau séché dans un moule de volume connu, selon une procédure bien
définie (avec une hauteur de chute nulle). On peut ainsi calculer son poids volumique minimal. Une surcharge
statique de 10 kPa est ensuite appliquée afin de procéder au compactage de l'échantillon par vibration. On calcule
alors son poids volumique maximal.
27
- pour un sol lâche (e ≈ emax) : Id ≈ 0
- Pour un sol serré (e ≈ emin) : Id ≈ 1
Remarques :
• un sol très lâche : Id est voisin de 0
• un sol moyennement dense : Id au voisinage de 0.5
• Pour un sol serré (très compact): Id est voisin de 1

II) CLASSIFICATION DES SOLS :

1°/ Intérêt d’une classification


Classer un sol consiste à l'identifier grâce à des mesures quantitatives et à lui donner un nom afin de le rattacher à
un groupe de sols de caractéristiques semblables.
Exemples de différentes classifications selon le pays :
- L.C.P.C. (Laboratoires Central des Ponts et Chaussées) en France
- GTR ( Guide des terrassements routiers)
- U.S.C.S. (UnifiedSoil Classification System) ( en Amérique)
- AASHO (American Association State Highways Officials);

2°/ La classification LCPC : Laboratoire Central des Ponts et Chaussées :


La classification LCPC utilise les résultats fournis par la granulométrie et les limites d’ATTERBERG, ainsi
quelques essais complémentaires.

a- Sols à granulométrie uniforme


Lorsque les dimensions des grains sont peu différentes, on adopte la classification déjà donnée :
Sols pulvérulents Dmoy> 20 µ (cailloux; Graves gros; sable; sable fin)
Sols cohérents Dmoy< 20 µ (limon, argile)

b- Sols à granulométrie non uniforme


- Sols grenus : plus de 50 % des grains ont un diamètre D > 80 µm.
- Sols fins : plus de 50 % des grains ont un diamètre D < 80 µm.
- Sols organiques dont la teneur en matière organique est élevée ( > à 10%).

La classification utilise les résultats des essais d’ATTERBERG et d’analyse granulométrique:

28
Classification LCPC des sols Grenus :

Classification LCPC des sols Fins :

29
3°/ Classification GTR (Guide des terrassements Routiers)

Selon GTR le sol est reparti en 4 classe :


- Classe A : sols fins
- Classe B : sols sableux et graveleux avec fines
- Classe C : sols comportant des fines et des gros éléments
- Classe D : sols insensibles à l’eau

30

Vous aimerez peut-être aussi