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ROYAUME DU MAROC

OFFICE DE LA FORMATION PROFESSIONNELLE ET DE LA PROMOTION DU TRAVAIL

***

Classification des sols


Notions de base sur la mécanique des sols et ses applications
Identification et classification des sols

*****

Secteur
BATIMENTS ET TRAVAUX PUBLICS

Spécialité
CONDUCTEUR DES TRAVAUX

Niveau
TECHNICIEN SPECIALISE

© 2014
Classification des sols

Avertissement
***

Ce document est réalisé par et pour l’Office de la Formation Professionnelle et de la


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Une mise-à-jour de ce programme au moins une fois par trois ans est souhaitable
pour prendre en considération les nouveautés du domaine du génie civil, ainsi que pour
améliorer les méthodes pédagogiques d’apprentissage.

2
Sommaire
***
Chapitre (1) Propriétés des soles 5
1. Définitions 5
1.1. Géotechnique 5
1.2. Un sol ou une roche 5
1.3. Les roches 5
1.4. Formations superficielles 6
1.5. Aspect triphasique du sol 7
2. Caractéristiques physiques des sols 8
2.1. Définition des caractéristiques 8
2.2. Relations utiles 9
2.3. Détermination pratique des caractéristiques 10
3. Exercices d’application 11
Chapitre (2) Analyse granulométrique des sols 12
1. Introduction 12
2. Modes opératoires 12
3. Exploitation des résultats 13
3.1. Le diamètre efficace 13
3.2. Le coefficient d’uniformité 13
3.3. Le coefficient de courbure 13
4. Exercice d’application 13
Chapitre (3) Limites d’Atterberg 15
1. Définitions 15
2. Modes opératoires 15
3. Exploitation des résultats 18
4. Exercice d’application 18
5. Essai de l’équivalent de sable 18
Chapitre (4) Classification des sols 20
1. Introduction 20
2. Classification 20
2.1. Principe 20
2.2. Classification des sols grenus 20
2.3. Classification des sols fins 21
2.4. Classification des sols organiques 21
3. Exercices d’application 22
Références 23

3
Classification des sols

Introduction
***
Dans ce cours, nous traiterons quelques notions de base de la mécanique des sols. C’est
est une discipline qui a pour objet l'étude des sols, matériaux constitués de particules solides,
liquides et gazeuses qui forment des masses de terrains meubles, dans le but d'étudier leur
équilibre et leur déformation sous les actions internes ou externes qui leur sont appliquées.

Notre but est de classifier les sols. Cette classification sera faite sur la base des résultats
des essais d'identification, à savoir :

L'analyse granulométrique : Cette analyse se fait par tamisage pour les grains ayant une
grosseur supérieure à 80 μm et par sédimentromérie pour les grains plus petits. Ces mesures
permettent de tracer une courbe granulométrique.
Les limites d'Atterberg : Pour les limons et les argiles qui ont la particularité de passer à un
comportement liquide en présence d'une grande quantité d'eau à un état solide lorsque ces
sols sont desséchés.
La valeur de bleu (VBS) : Pour une détermination indirecte de la surface spécifique des
grains solides.
L'équivalent de sable : Pour caractériser les sols sableux contenant peu de particules fines.
La teneur en matières organiques.

4
Chapitre (1) : Propriétés des soles

1. Définitions :
1.1. Géotechnique :

La géotechnique est l'étude de l'adaptation des constructions, réalisées par l’homme, aux
sols et roches formant le terrain naturel. Cette étude est basée sur l’application des
techniques de calcul de la mécanique des sols.
La mécanique des sols consiste à appliquer des lois mécaniques et hydrauliques au
matériau sol.

1.2. Un sol ou une roche :

Une roche est définie comme étant un agrégat naturel massif de matière minéral.
De point de vue géotechnique, un sol est un agrégat naturel des grains minéraux,
séparables par une action mécanique légère. C’est le résultat d’une altération naturelle
(physique ou chimique) des roches. La roche est donc une formation géologique dure,
constituée pas des grains minéraux fortement soudés entre eux. Par opposition, les sols sont
des formations meubles, de consolidation faible, voire nulle et dont les caractéristiques
mécaniques sont médiocres.

1.3. Les roches :

On reconnaît classiquement trois origines possibles aux roches de l’écorce terrestre : les
roches magmatiques, les roches sédimentaires et les roches métamorphiques.

E&T

ROCHES SEDIMENTAIRES
(Roches déposées)
M D
E&T
F

ROCHESMETAMORPHIQUES
ROCHES SEDIMENTAIRES MAGMA
(Roches
(Roches transformées)
transformées)
F F SEDIMENTS
(Roches fondues)

F C

M E&T
ROCHES IGNEES
(Roches de feu)

C : Cristallisation ; D : Diagenèse ; E & T : Erosion et Transport ; F : Fusion ; M : Métamorphisme

Figure 1 : Types et origines des roches

5
Classification des sols

 Les roches magmatiques :


Elles proviennent de la cristallisation, complète ou partielle, d’un magma de haute
température, dont le facteur déterminant est la vitesse de cristallisation ; ce sont des roches
d’origine profonde (plutonique comme le granit ou volcanique comme le basalte) ;

 Les roches sédimentaires :


Ce sont le résultat du dépôt dans des milieux aqueux (mer, laque, lagune, etc.) de
sédiments varient ; ce sont des roches d’origine superficielle (le grès et le calcaire comme
exemples).

 Les roches métamorphiques :


Ces roches sont issues de la transformation des roches sédimentaires ou magmatiques
sous l’effet de températures élevées, de fortes pressions et/ou d’apports chimiques d’origine
profonde (le quartzite et le marbre comme exemples).

1.4. Formations superficielles

Ce sont des ensembles hétérogènes de formations meubles du quaternaire, qui


constituent des placages d’épaisseur et d’extension variable, généralement réduites sur le
soubassement rocheux. Les principales formations superficielles sont :

 La terre végétale :
C’est une formation superficielle dont le monde vivant tire son alimentation par le biais
de la végétation. Sommairement la terre végétale est un mélange d’une partie minérale
(sables, silts, argiles, débris de roches) et d’une partie organique constituée des reliquats de
la vie végétale et animale de la surface.

 La tourbe :
Une formation d’origine entièrement végétale qui prend naissance dans les fonds des
vallées humides et les dépressions marécages, donc dans des zonez plus ou moins
périodiquement inondables. La tourbe se constitue par couches annuelles successives. C’est
une formation spongieuse, souple, extrêmement compressible et donc un matériau à bannir
de toute assise de fondation superficielle.

 Les vases :
Elles peuvent être définies comme des argiles en formations dans des zones de
sédimentation calme. Ce sont des formations relativement homogènes, constituées de
particules argileuses disséminent, formant une trame très lâche, gorgée d’eau.

 Les limons :
Ce sont constitués de fines poussières argileuses et siliceuses transportées par les vents
et parfois remaniées par les eaux. L’épaisseur est très variable : de quelques centimètres à
plusieurs mètres. Compte tenu de leur porosité importante, les limons sont des formations
compressibles et ce d’autant plus que leur teneur en argile est plus grande.

6
 Les éboulis :
Les éboulis rocheux tapissent le pied des escarpements rocheux et des versants de vallées
couronnées par des surplombs des roches dures. Le jeu des diaclases, l’action de l’eau et gel,
celle de la gravité, explique ce phénomène classique d’érosion, qui est à l’origine de la
destruction et du recul des falaises. Au pied du versant, les éboulis sont constitués des blocs
anguleux qui ont dévalé le versant et atteint d’autant plus facilement le bas de la pente qu’il
est plus gros. Ces blocs constituent un talus naturel dont l’angle sur horizontale est très
voisin de l’angle de frottement interne du milieu.

 Les alluvions :
Ce sont des matériaux issus de l’érosion des reliefs et transportés par les torrents et les
rivières. Mis en suspension dans l’eau de ces cours d’eau, ces matériaux qui sont des galets
aux particules fines, en constituent le débit solide.
Les alluvions présentent sommairement les caractéristiques suivantes :
 Des éléments arrondis par l’usure liée au transport ;
 Une hétérogénéité pétrographique ;
 Une hétérogénéité granulométrique ;
 Une stratification entrecroisée, etc.
 Les moraines :
Elles représentent un reliquat de l’érosion glaciaire et sont formées d’éléments rocheux
tombés sur le glacier depuis le haut des versants ou arrachés par le glacier aux versants de sa
vallée d’écoulement ainsi que de matériaux fins issus de l’altération et de l’usure des roches
de ces versants. La perméabilité d’une moraine et donc son comportement mécanique sont
très variables.

1.5. Aspect triphasique du sol :

Le sol est un matériau discontinu et triphasique :

Air 𝑽𝒂

Eau 𝑽𝒘

Grains 𝑽𝑺

Figure 2 : Composition des sols

7
Classification des sols

 La phase solide : Elle est matérialisée par les grains solides qui constituent le
squelette du sol. Ces grains résultent de l’altération physico-chimique de la roche
mère.
 La phase liquide : Elle représente l’eau contenant dans le sol. Cette eau peut être
libre, capillaire ou adsorbée.
 La phase gazeuse : Dans le cas où le sol n’est pas saturé, cette phase est constituée
par un mélange d’air et de vapeur d’eau.

2. Caractéristiques physiques des sols :

2.1. Définition des caractéristiques :


Le matériau sol est caractérisé par les propriétés principales définies dans le tableau
suivant :

Paramètre Symbole Définition Unité


𝑉𝑣
Indice des vides 𝑒 𝑒= --
𝑉𝑠
𝑀𝑤
Teneur en eau massique 𝜔 𝜔= × 100 %
𝑀𝑠
𝑉𝑤
Teneur en eau volumique 𝜃𝑣 𝜃𝑣 = × 100 %
𝑉𝑠
𝑉𝑤
Degré de saturation 𝑆𝑟 𝑆𝑟 = × 100 %
𝑉𝑠
𝑀𝑠
Masse volumique du solide 𝜌𝑠 𝜌𝑠 = 𝑘𝑔/𝑚 3
𝑉𝑠
𝑀𝑤
Masse volumique du liquide 𝜌𝑤 𝜌𝑤 = 𝑘𝑔/𝑚 3
𝑉𝑤
𝑀𝑑
Masse volumique du sol sec 𝜌𝑑 𝜌𝑑 = 𝑘𝑔/𝑚 3
𝑉𝑡
𝑀𝑠𝑎𝑡
Masse volumique du sol saturé 𝜌𝑠𝑎𝑡 𝜌𝑠𝑎𝑡 = 𝑘𝑔/𝑚 3
𝑉𝑠𝑎𝑡

Masse volumique déjaugée 𝜌′ 𝜌′ = 𝜌𝑠𝑎𝑡 − 𝜌𝑤 𝑘𝑔/𝑚 3

Densité des grains solides 𝐺𝑠 𝐺𝑠 = 𝜌𝑠 /𝜌𝑤 --

𝑉𝑣
Porosité totale 𝑛 𝑛= × 100 %
𝑉𝑡
𝑉𝑤𝑔
Porosité efficace ou de drainage 𝑛𝑒 𝑛𝑒 = × 100 %
𝑉𝑡

Où :
 𝑉𝑡 : Volume total ;
 𝑉𝑎 : Volume d’air ;

8
 𝑉𝑤 : Volume liquide ;
 𝑉𝑣 : Volume des vides (eau et air) ;
 𝑉𝑠 : Volume solide ;
 𝑉𝑤𝑔 : Volume d’eau gravitaire ;
 𝑀𝑤 : Masse liquide ;
 𝑀𝑠 : Masse solide ;
 𝑀𝑑 : Masse du sol sec.
On rappelle que ces paramètres peuvent être exprimés en fonction des poids
volumiques 𝛾, sachant que :
𝛾 = 𝜌. 𝑔 [𝑁⁄𝑚3 ] ; 𝑔 = 9.81 𝑁⁄𝑘𝑔

2.2. Relations utiles :


En partant des définitions, on peut exprimer chaque paramètre en fonction des autres. Le
tableau ci-après donne quelques relations utiles :

Paramètres 𝒏 𝒆 𝜸𝒅 𝜸𝒔𝒂𝒕 𝜸′ 𝝎𝒔𝒂𝒕

𝑒 𝛾𝑑 𝐺𝑠 𝛾𝑤 − 𝛾𝑠𝑎𝑡 𝛾′ 𝐺𝑠 𝜔𝑠𝑎𝑡
Porosité 𝒏 1− 1−
𝒏 1+𝑒 𝐺𝑠 𝛾𝑤 (𝐺𝑠 − 1)𝛾𝑤 (𝐺𝑠 − 1)𝛾𝑤 1 + 𝐺𝑠 𝜔𝑠𝑎𝑡

Indice des vides 𝑛 𝐺𝑠 𝛾𝑤 𝐺𝑠 𝛾𝑤 − 𝛾𝑠𝑎𝑡 (𝐺𝑠 − 1)𝛾𝑤


𝒆 −1 −1 𝐺𝑠 𝜔𝑠𝑎𝑡
𝒆 1−𝑛 𝛾𝑑 𝛾𝑠𝑎𝑡 − 𝛾𝑤 𝛾′

Poids volumique 𝐺𝑠 𝛾𝑤 𝐺𝑠 (𝛾𝑠𝑎𝑡 − 𝛾𝑤 ) 𝐺𝑠 𝐺𝑠 𝛾𝑤


sec 𝐺𝑠 (1 − 𝑛)𝛾𝑤 𝜸𝒅 𝛾 − 𝛾′
1+𝑒 𝐺𝑠 − 1 𝐺𝑠 − 1 𝑤 1 + 𝐺𝑠 𝜔𝑠𝑎𝑡
𝜸𝒅

Poids volumique 𝐺𝑠 + 𝑒 (𝐺𝑠 − 1) 𝛾𝑑 (1 + 𝑤𝑠𝑎𝑡 )𝐺𝑠 𝛾𝑤


saturé [𝐺𝑠 − 𝑛(𝐺𝑠 − 1)]𝛾𝑤 𝛾 + 𝛾𝑤 𝜸𝒔𝒂𝒕 𝛾 ′ + 𝛾𝑤
1+𝑒 𝑤 𝐺𝑠 1 + 𝐺𝑠 𝜔𝑠𝑎𝑡
𝜸𝒔𝒂𝒕

Poids volumique 𝐺𝑠 − 1 (𝐺𝑠 − 1) (𝐺𝑠 − 1) 𝛾𝑤


immergé (𝐺𝑠 − 1)(1 − 𝑛)]𝛾𝑤 𝛾 𝛾𝑑 𝛾𝑠𝑎𝑡 − 𝛾𝑤 𝜸′
1+𝑒 𝑤 𝐺𝑠 1 + 𝐺𝑠 𝜔𝑠𝑎𝑡
𝜸′

Teneur en eau de 𝑛 𝑒 𝛾𝑤 1 𝐺𝑠 𝛾𝑤 − 𝛾𝑠𝑎𝑡 (𝐺𝑠 − 1)𝛾𝑤 1


saturation − − 𝝎𝒔𝒂𝒕
𝐺𝑠 (1 − 𝑛) 𝐺𝑠 𝛾𝑑 𝐺𝑠 (𝛾𝑠𝑎𝑡 − 𝛾𝑤 )𝐺𝑠 𝐺𝑠 𝐺𝑠
𝝎𝒔𝒂𝒕

Et nous avons aussi les relations suivantes :


𝜌𝑠
𝜃𝑣 = 𝜔
𝜌𝑤
𝜃𝑣 = 𝑒 𝑆𝑟
𝜌𝑤 𝑆𝑟 𝑒 = 𝜔 𝜌𝑠
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Classification des sols

2.3. Détermination pratique des caractéristiques :


D’après les relations ci-dessus, on remarque que les paramètres du sol peuvent
s’exprimer en fonction du poids volumique de la matière sèche ′′𝛾𝑠 ′′, de l’indice des vides ′′𝑒′′
et de la teneur en eau massique ′′𝜔′′.
De ce fait et pour identifier un sol, il suffit de déterminer ces trois paramètres et en
déduire les autres par calcul.

a. Détermination de 𝝎 : [Norme : NF P 94-050]


La détermination de la teneur en eau est simple. Il suffit de mesurer le poids volumique
humide et le poids volumique de la matière sèche.
La teneur en eau est ensuite calculée en utilisant la formule suivante :
𝑊𝑤
𝜔= × 100 [%]
𝑊𝑠
Où :
 𝑊𝑠 : est le poids de la matière sèche déterminé après étuvage de l’échantillon à 105°C ;
 𝑊𝑤 = 𝑊ℎ − 𝑊𝑠 : est le poids de l’eau contenu dans le même échantillon ;
 𝑊ℎ : est le poids humide de l’échantillon.
On rappelle que l’étuvage de l’échantillon du sol doit se faire à 50°C si le sol contient de la
matière organique !

b. Détermination de 𝛄𝐬 (cas des sols fins) : [Norme : NF P 94-054]


Déterminer le poids volumique d’un sol revient à déterminer successivement la
masse 𝑚 et le volume 𝑉 d’un même échantillon.
 𝑚 : Déterminée par pesage ;
 𝑉 : Déterminé soit par la méthode géométrique en connaissant les dimensions de
l’éprouvette, soit par pesée dans l’eau.
𝑚
𝛾 = 𝜌. 𝑔 = . 𝑔 [𝑁. 𝑚−3 ]
𝑉

En ce qui concerne le poids volumique de la matière sèche des sols fins, il est déterminé
en mesurant les différents paramètres constituant la formule ci-après par la méthode du
pycnomètre suivante :

Repère de niveau

Flacon

Figure 3 : Pycnomètre de l'essai


10
𝑚𝑠
𝛾𝑠 = 𝛾 [𝐾𝑔. 𝑚−3 ]
𝑚1 + 𝑚𝑠 − 𝑚2 𝑤

Où :
 𝑚1 : est la masse du pycnomètre contenant l’eau distillée et le barreau magnétique ;
 𝑚2 : est la masse du pycnomètre contenant le sol, l’eau distillée et le barreau magnétique ;
 𝑚𝑠 : est la masse sèche mesurée après étuvage ;
 𝛾𝑤 : est le poids volumique de l’eau distillée.
Bien évidemment, il est possible de remplacer dans la formule les masses par les pois !

c. Détermination de 𝒆 :

L’indice des vides peut être déterminé à partir de la formule simple suivante :
𝑉𝑡
𝑒= 𝛾 − 1 [𝑠𝑎𝑛𝑠 𝑢𝑛𝑖𝑡é]
𝑊𝑠 𝑠

Où :
 𝑉𝑡 : est le volume totale de l’échantillon ;
 𝑊𝑠 : est le poids de la matière sèche mesuré après étuvage ;
 𝛾𝑠 : est le poids volumique de la matière sèche.

3. Exercices d’application :
 Exercice (1) :
Vérifier les relations du paragraphe « 2.2. ».

 Exercice (2) :
On considère un échantillon d’un sol fin de 40 g de masse, et de 25 cm3 de volume. On
cherche à déterminer la masse volumique sèche de ce sol. L’échantillon a été donc mis à
l’intérieur d’une étuve dont la température est réglée à 105°C, ainsi sa masse devient 38 g.
Ensuite, l’échantillon du sol sec est introduit dans un pycnomètre rempli d’eau.
La masse du pycnomètre rempli d’eau est égale à 95 g, et la masse de
l’ensemble {eau+pycnomètre+sol} est égale à 115 g.
(1) Que représentent les valeurs écrites en gras ?
(2) Déterminer la masse volumique du sol, sa teneur en eau et son indice des vides.
(3) Calculer sa porosité totale.
(4) Quel est son degré de saturation ?
(5) Déterminer le reste des propriétés physiques.

11
Classification des sols

Chapitre (2) : Analyse granulométrique des sols

1. Introduction :
L’analyse granulométrique permet d’étudier la distribution des particules, composant un
échantillon de sol, selon leurs grosseurs.

2. Modes opératoires : [Norme : NF P 94-056]


L’essai de granulométrie se réalise sur les particules ayant une grosseur supérieure à 80
micromètres. Il consiste à verser, après étuvage, un échantillon du sol sur une colonne de
tamis d’ouvertures différentes (précisées par la norme utilisée) triés en croissance de bas vers
le haut, et à peser à chaque fois la quantité retenue par un tamis.

Figure 4 : Colonne de tamis

A partir de ces refus, on calcule pour chaque tamis le pourcentage massique du passant :
𝑚𝑎𝑠𝑠𝑒 𝑟𝑒𝑡𝑒𝑛𝑢𝑒
% 𝑝𝑎𝑠𝑠𝑎𝑛𝑡 = (1 − ) × 100 [%]
𝑚𝑎𝑠𝑠𝑒 𝑡𝑜𝑡𝑎𝑙𝑒 𝑑 ′ é𝑐ℎ𝑎𝑛𝑡𝑖𝑙𝑙𝑜𝑛
100

90

80

70
Tamisats (%)

60

50 1

40 2
30 3
20

10

0
0,01 0,1 1 10
Diamètres (mm)

12
Quant aux particules de dimensions inférieures à 80 micromètres, leur répartition
granulaire est effectuée par l’essai de sédimentométrie.
Les résultats obtenus sont résumé dans une courbe dite granulaire. Dans cette courbe, il
s’agit de représenter le pourcentage des passants ou des refus en fonction du diamètre. L’axe
des abscisses sur lequel on représente les diamètres est à l’échelle logarithmique.

3. Exploitation des résultats :


La courbe granulaire permet de donner les proportions des différentes classes
granulaires. Ces classes sont illustrées par le graphe suivant :

Sols fins Sols Grenus

Ultrargile Argile Limon Sable fin Gros sable Graves Cailloux Enrochement

0.2 𝜇𝑚 2 𝜇𝑚 𝟎.𝟎𝟐 𝒎𝒎 0.2 𝑚𝑚 2 𝑚𝑚 20 𝑚𝑚 200 𝑚𝑚

De cette courbe, on peut également tirée un ensemble de paramètres utiles. Parmi ces
paramètres, on cite :

3.1. Le diamètre efficace :

C’est le diamètre correspondant à 10 % de passant. Il est noté 𝑑10 .

3.2. Le coefficient d’uniformité :

Le coefficient d’uniformité 𝐶𝑢 est défini par la formule suivante :


𝑑60
𝐶𝑢 =
𝑑10
Lorsque 𝐶𝑢 < 2, la granulométrie du sol est dite uniforme. Dans le cas contraire, elle est
dite non uniforme.

3.3. Le coefficient de courbure :

Le coefficient de courbure 𝐶𝑐 est défini par la formule suivante :


(𝑑30 )2
𝐶𝑐 =
𝑑60 . 𝑑10
Lorsque 1 < 𝐶𝑢 < 3, la granulométrie du sol est bien graduée. Dans le cas contraire, elle
est mal graduée.

4. Exercice d’application :
(1) Pour les courbes granulaires du paragraphe « 2 », déterminer :
a. Le diamètre efficace ;
b. Le coefficient d’uniformité ;
c. Le coefficient de courbure.

13
Classification des sols

(2) Tracer la courbe granulaire correspondant au tableau suivant :

∅ 𝑒𝑛 𝑚𝑚 % tamisat ∅ 𝑒𝑛 𝑚𝑚 % tamisat ∅ 𝑒𝑛 𝑚𝑚 % tamisat


0.08 6 3.15 55 12.5 90
0.16 10 4 63 16 93
0.315 23 5 67 20 95
0.63 27 6.3 76 25 99
1.25 32 8 84 31.5 100
2.5 45 10 89 50 --

(3) Commenter vos résultats.

14
Chapitre (3) : Limites d’Atterberg

1. Définitions :
Ce sont les teneurs en eau particulières permettant de distinguer les divers états des
sols fins, comme le montre le graphe suivant :

Etat solide Etat plastique Etat liquide


𝝎
𝜔𝑠 𝝎𝒑 𝝎𝒍
Avec retrait Sans retrait

Avec :
 𝜔𝑠 : limite de retrait ;
 𝜔𝑝 : limite de plasticité ;
 𝜔𝑙 : limite de liquidité.

2. Modes opératoires :
Concernant les modes opératoires pour la détermination de ces paramètres, il existe des
normes qui précisent les procédures et les conditions à respecter pour chaque essai.

a. Détermination de la limite de liquidité : [NF 94-051/052]


Deux méthodes différentes peuvent être utilisées : la méthode utilisant l’appareil de
Casagrande et la méthode utilisant le cône de pénétration.

 Première méthode :
L’appareil de Casagrande est constitué principalement d’une coupelle pouvant recevoir
des chocs et d’un outil à rainurer.

Figure 5 : Appareillage de Casagrande

Après avoir préparé l’échantillon, l’essai s’effectue de la manière suivante :


 On met en place l’échantillon de sol dans la coupelle ;
 On trace un sillon avec l'outil à rainurer ;

15
Classification des sols

 On tourne la manivelle de l’appareil pour donner des chocs à la coupelle jusqu’à la


fermeture de la rainure ;
 On enregistre le nombre de chocs, et on détermine la teneur en eau qui
correspond à la fermeture de la rainure.

Par convention, la limite de liquidité est la teneur en eau du matériau qui correspond à
une fermeture de 1 cm des lèvres de la rainure après 25 chocs !

La limite de liquidité est donnée, en fonction du nombre de coups N pour obtenir cette
fermeture, par la formule :
𝑁 0.121
𝜔𝑙 = 𝜔 ( ) [%]
25

Il est également possible de réaliser plusieurs tentatives de l’essai et déterminer


graphiquement la limite de liquidité sur la droite 𝜔 = 𝑓(log(𝑁)) !

 Deuxième méthode :
Cette méthode consiste à mesurer, après un temps précis, l’enfoncement ℎ d’un cône sous
son poids dans un échantillon de sol remanié.

Figure 6 : Pénétromètre

La limite de liquidité correspond, conventionnellement, à un enfoncement de ℎ = 17 𝑚𝑚


du cône ; déterminée à partir de la droite moyenne ajusté sur les couples
(𝑒𝑛𝑓𝑜𝑛𝑐𝑒𝑚𝑒𝑛𝑡, 𝑡𝑒𝑛𝑒𝑢𝑟 𝑒𝑛 𝑒𝑎𝑢) et arrondie au nombre entier le plus proche.

16
W (%)
𝝎𝒍

0 5 10 15 20 25 30
h (mm)

b. Détermination de la limite de plasticité : [NF 94-051]


On cherche la teneur en eau 𝜔𝑝 pour laquelle un rouleau de sol, de dimensions fixées
(voir figure ci-dessous) et confectionné manuellement, se fissure.
Pour ce faire, à partir d'une boulette d'échantillon que l'on roule sur un marbre à la main
ou avec une plaque, on forme un rouleau aminci progressivement jusqu'à 3 mm de diamètre
sur une longueur de 10 à 15 cm.

𝟏𝟎 à 𝟏𝟓 𝒄𝒎
𝟑 𝒎𝒎

𝟏𝟓 à 𝟐𝟎 𝒎𝒎

Par convention, la limite de plasticité est atteinte lorsque le rouleau, soulevé par le milieu
de 1 à 2 cm se fissure.

c. Détermination de la limite de retrait : [XP P 94-060-1]


Une pâte homogène est réalisé à partir du passant au tamis de 400 𝜇𝑚 avec une teneur
en eau prise proche de la limite de liquidité.
L’essai consiste à déterminer pour une prise d’essai :
 𝑚ℎ : La masse initiale ;
 𝑉ℎ : Le volume initial ;
 𝑚𝑑 : La masse après dessiccation complète par étuvage ;
 𝑉𝑑 : Le volume après dessiccation complète par étuvage.

Par convention, la perte de volume de la prise d’essai entre sont état saturé et son état
sec est égale au volume d’eau perdu jusqu’à la limite de retrait. Donc :

𝑚ℎ − 𝜌𝑤 (𝑉ℎ − 𝑉𝑑 )
𝜔𝑠 = − 1 [%]
𝑚𝑑

17
Classification des sols

Cet essai est réalisé sur trois prises d’essai, la limite de retrait définitive est prise égale à
la moyenne des trois valeurs déterminées. Le déroulement exact de l’essai est précisé par la
norme XP P 94-060-1 !

3. Exploitation des résultats :


A partir des paramètres définis précédemment, on définit l’indice de plasticité par :
𝐼𝑝 = 𝜔𝑙 − 𝜔𝑝 [%]

L’indice de consistance par :


𝜔𝑙 − 𝜔
𝐼𝑐 = [𝑠𝑎𝑛𝑠 𝑢𝑛𝑖𝑡é]
𝐼𝑝

Et l’indice de liquidité par :


𝜔 − 𝜔𝑝
𝐼𝑐 = [𝑠𝑎𝑛𝑠 𝑢𝑛𝑖𝑡é]
𝐼𝑝

La classification des sols fins (Voir chapitre suivant) est faite sur la base de ces
paramètres. Quant aux sols grenus, la classification dépend également de la granulométrie.

4. Exercice d’application :
Sur deux échantillons de sols provenant de deux sites différents, des essais de
détermination de la teneur en eau et des limites d’Atterberg ont été réalisés.

Les résultats de ces essais sont donnés par le tableau suivant :

Sol 𝜔 [%] 𝜔𝑝 [%] 𝜔𝑙 [%]

Sol (1) 20 13 34

Sol (2) 10 16 30

(1) Calculer les indices de plasticité, de consistance et de liquidité.


(2) Commenter vos résultats.

5. Essai de l’équivalent de sable : [Norme : P 18-598]


Si le sol grenu est pollué par des particules d'argile ou de limon on pourra déterminer la
proportion relative de sol fin et de sol grenu par l'essai d'équivalent de sable. Cet essai est
plutôt un essai de géotechnique routière, qui est de moins en moins employé.

Cet essai est destiné à déterminer la proportion relative de fines dans la fraction
d'éléments inférieurs à 5 mm. Son domaine d'application s'étend aux sols faiblement
plastiques pour lesquels l'indice de plasticité est trop faible pour être significatif (Ip<7).

18
ℎ1

ℎ2

Il consiste à placer l'échantillon de sol dans une éprouvette contenant de l'eau et une
solution ‘’lavante’’ destinée à disperser les particules fines et à secouer l'ensemble. Il se forme
un dépôt solide (2) au fond de l'éprouvette et un floculat (1). On fait les mesures visuellement
ou à l'aide d'un piston.
Ainsi, l’équivalent de sable est égale à :
ℎ2
𝐸𝑠 = × 100 (%)
ℎ1

Ce paramètre permet de caractériser la propreté des sables et le type de sol considéré.


Nous avons alors :

Equivalent de sable (%) Type de sol


0 Argile pure
20 Sol plastique
40 Sol non plastique
100 Sable pur et propre

 Exemple :
On donne ℎ2 = 25 𝑚𝑚 et ℎ1 = 30 𝑐𝑚 , calculer l’équivalent de sable et commenter le
résultat.

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Classification des sols

Chapitre (4) : Classification des sols

1. Introduction :
Il existe plusieurs techniques pour la classification des sols. On cite en particulier la
méthode LPC, développée par le laboratoire central de l’école de Ponts et Chaussées de
Paris. Une autre méthode dite GTR est utilisée pour la classification des matériaux de
terrassements routiers. Dans cette section, nous traiterons la méthode LPC !

2. Classification :
2.1. Principe :

La méthode LPC distingue entre trois catégories de sols : les sols grenus, les sols fins et
les sols organiques. En effet :
 Un sol est dit grenu si le pourcentage massique des particules ayant un diamètre supérieur
à 80 µm dépasse 50 % ;
 Un sol est dit fin si le pourcentage massique des particules ayant un diamètre inférieur à
80 µm dépasse 50 % ;
 Un sol est dit organique si la teneur en matière organique dépasse 3 %.

2.2. Classification des sols grenus :

La classification LPC des sols grenus utilise les résultats des essais de granulométrie et
de détermination des limites d’Atterberg :

Définition Symbole Conditions Désignation

Gb 𝐶𝑢 > 4 et 1 < 𝐶𝑐 < 3


d’élémen

Grave propre bien graduée


ont

ts <0.08
Moins
demm5%

mm
Plus de 50 % des
éléments>0.08 mm

Gm Une des conditions de Gb non satisfaite Grave propre mal graduée


un diamètre>2
Graves

Limites d’Atterberg au-dessous de la ligne A


d’éléments
<0.08 mm

GL Grave limoneuse
de
12%
Plus

GA Limites d’Atterberg au-dessus de la ligne A


Grave argileuse

Sb 𝐶𝑢 > 6 et 1 < 𝐶𝑐 < 3


d’élémen

Sable propre bien graduée


mm

ts <0.08
Moins
de 5%
mm

mm
Plus de 50 % des

diamètre<2

Une des conditions de Sb non satisfaite


éléments > 0.08

Sm Sable propre mal gradué


Sables

Limites d’Atterberg au-dessous de la ligne A


d’éléments
<0.08 mm

SL Sable limoneux
un de
12%
Plus

SA Limites d’Atterberg au-dessus de la ligne A


ont

Sable argileux

Si le % des éléments ayant un diamètre < 0.08 mm est compris entre 5 et 12 %, on utilise le double symbole :
Pour les graves : Gb – GL, Gb – GA, Gm – GL et Gm – GA
Pour les sables : Sb – SL, Sb – SA, Sm – SL et Sm - SA

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Pour la ligne A, il s’agit de l’abaque de plasticité de Casagrande permettant de classifier
les sols fins en fonction de la limite de liquidité et de l’indice de plasticité. La ligne A est
définie par l’équation :
𝐼𝑝 = 0.73(𝜔𝑙 − 20) [%]

2.3. Classification des sols fins :

La classification LPC des sols fins utilise les résultats des essais de détermination des
limites d’Atterberg. Cette classification est résumée par l’abaque suivant :

60

50 2

40
Ligne A
30
Ip

1 3
20

10
4
5

0
0 10 20 30 40 50 60 70 80 90 100
wl

 Zone (1) : Argiles peu plastiques (Ap) ;


 Zone (2) : Argiles très plastiques (At) ;
 Zone (3) : Limons très plastiques (Lt) ;
 Zone (4) : Sols organiques très plastiques ;
 Zone (5) : Limons (Lp) et sols organiques peu plastiques (Op).
2.4. Classification des sols organiques :

La classification LPC des sols organique (teneur en matières organique>3 %) est donnée
par le tableau suivant :

Teneur en matière organique Symbole Désignation


0–3% Sol inorganique -- --
3 – 10 % Sol faiblement organique fO Vase
10 – 30 % Sol moyennement organique mO Sol tourbeux
> 30 % Sol très organique tO Tourbe

21
Classification des sols

3. Exercices d’application :
 Exercice (1) :
(1) La classification LPC des sols exploitent les résultats de deux essais d’identification.
Lesquels ?
(2) La méthode LPC classifie les sols en combien de types ?
(3) Que veut dire un sol organique ?
(4) Peut-on classifier un sol à granulométrie uniforme sans passer par le tableau ci-
avant ? si oui comment ?
(5) Faire le résumé de la méthode LPC sous forme d’un organigramme.

 Exercice (2) :
On note, pour un échantillon de sol :
 𝑀80 : la masse des éléments ayant un diamètre supérieur à 80 µm ;
 𝑀2 : la masse des éléments ayant un diamètre supérieur à 2 mm ;
 𝑀𝑡 : la masse totale de l’échantillon ;
 (% > 80) : le pourcentage des éléments ayant un diamètre supérieur à 80 µm ;
 (% > 2) : le pourcentage des éléments ayant un diamètre supérieur à 2 mm.

Question :

Déterminer en fonction des paramètres (% > 2) et (% > 80) "le pourcentage des
éléments ayant un diamètre supérieur à 2 mm parmi ceux qui ont un diamètre supérieur à 80
µm" !

 Exercice (3) :
(1) Déterminer la classification des sols dont les courbes granulaires sont données au
deuxième paragraphe du chapitre (2).
(2) Déterminer la classification des sols de l’exercice du chapitre (3).

 Exercice (4) :
Déterminer la classification LPC des sols suivants :
Sol % < 80 %<2 d10 [𝑚𝑚] d30 [𝑚𝑚] d60 [𝑚𝑚] 𝜔𝑝 [%] 𝜔𝑙 [%]
Sol (1) 4 12 1.7 3 10.5 -- --
Sol (2) 14 52 -- -- -- 20 37
Sol (3) 3 58 0.7 1 3 -- --
Sol (4) 23 63 -- -- -- 16 32
Sol (5) 6 11 2 3 10 19 37
Sol (6) 7 59 1 1.2 3 16 32
Justifier vos réponses !

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Références

Supports de cours de l’OFPPT ;


Techniques de l’ingénieur, Géotechnique et mécanique des sols ;
Encyclopédie Wikipédia ;
Divers sites internet.

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