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N°2
-‐CHIMIE
______
vendredi
13
novembre
2015
______
SUJET
DE
CHIMIE
Durée : 2 heures
l’usage de la calculatrice est autorisé
______
• tout résultat fourni dans l’énoncé peut être admis et utilisé par la suite, même s’il n’a pas été
démontré par les candidat(e)s ;
• les données numériques relatives à chaque partie sont répertoriées au début de chaque partie ;
• l’exercice et les deux problèmes peuvent être traitées dans un ordre quelconque.
• Il n’est pas nécessaire de tout faire pour rendre une bonne copie ;
CORRIGÉ
1
Page
Exercice
1
:
mélange
parfait
(20min)
1) Rappeler l’expression du potentiel chimique d’un constituant Ai dans un mélange liquide idéal. La
fraction molaire du constituant Ai en phase liquide est notée xi. µi° désigne le potentiel chimique
standard de Ai.
2) Donner l’expression de l’enthalpie libre GM du mélange M en fonction de n1, n2, µ1° et µ2°.
n1 n2
x1 = x2 = x1 + x 2 = 1
n1 + n 2 n1 + n 2
On dispose d’une phase liquide L1 formée de n1 mole du constituant A1 pur : soit G1 l’enthalpie libre de cette
phase L1. On note, de même, G2 l’enthalpie libre de la phase L2 liquide formée de n2 mole de A2 pur.
n1 n2
G1,2
=
n1.[RT.Ln( )]
+
+
n2.[RT.Ln( )]
n1 + n 2 n1 + n 2
Comme
les
fractions
molaires
sont
inférieures
à
1,
alors
G1,2
est
négative.
n1 n2
G1,2
=
n1.[RT.Ln(x1)]
+
n2.[RT.Ln(x2)]
=
n1.[RT.Ln( )]
+
n2.[RT.Ln( )]
n1 + n 2 n1 + n 2
G1,2
<
0
car
x1
<1
et
x2
<
1
:
ce
signe
se
justifie
par
les
résultats
découlant
du
second
principe
:
à
T
et
p
constantes,
toute
évolution
naturelle
est
telle
que
dGT,P
0
⎛ ∂G ⎞
relation de Maxwell : ⎜ ⎟ = −S
⎝ ∂T ⎠ p,ni
⎛ ∂G ⎞ ⎛ ∂G M ⎞
⎜ ⎟ = −S
soit
ici
:
⎜ ∂T ⎟ = −SM
⎝ ∂T ⎠ p,ni ⎝ ⎠p,ni
Il
suffit
donc
ici
de
dériver
l’expression
de
GM
par
rapport
à
T
:
⎛ ∂G ⎞ ⎛ ∂G ⎞ n1 n2
SM
=
− ⎜ 1 ⎟ - ⎜ 2 ⎟ -‐
n1.[R.Ln( )]
-‐
n2.[R.Ln( )]
⎝ ∂T ⎠ p,ni ⎝ ∂T ⎠ p,ni n1 + n 2 n1 + n 2
6) Soit S1 l’entropie de L1 et S2 l’entropie de L2. Montrer que le mélange isotherme des deux liquides
s’accompagne aussi d’une “entropie de mélange”, que l’on note S1,2 et définie par SM =S1 + S2 + S1,2.
n1 n2
S1,2
=
-‐n1.[R.Ln( )]
-‐
n2.[R.Ln( )]
n1 + n 2 n1 + n 2
Potentiels standards de quelques couples oxydoréducteurs à 25°C par rapport à l’électrode standard à
hydrogène :
couples MnO4-(aq)/ Mn2+ (aq) H2O2(aq) / H2O(l) O2(g) / H2O2(aq) Fe3+(aq) / Fe2+(aq)
E° (V) 1,51 1,77 0,69 0,77
On
les
répartit
en
s’assurant
que
la
règle
de
l’octet
est
bien
vérifié
pour
chaque
atome
Page
d’oxygène,
que
la
règle
du
duet
est
bien
vérifiée
pour
H.
H O O H
2) Ecrire les demi-équations associées aux deux couples d’oxydoréduction faisant intervenir H2O2
en précisant le rôle de H2O2 dans chacun des deux cas.
3) Sachant d’autre part que H2O2 est la forme acide d’un couple acido-basique de pKa = 11,6,
écrire l'équation de la réaction de dissociation de cette forme acide en solution aqueuse.
À 25 °C, le diagramme potentiel–pH de l’eau oxygénée est tracé pour une concentration totale en
solution de l’eau oxygénée de 0,10 mol.L-1 et en prenant la pression de dioxygène égale à 0,20 bar :
parapharmacie.
Page
Une
eau
oxygénée
à
10
volumes
libère
10
L
de
dioxygène
à
20°C.
Utilisons
l’équation
d’état
des
gaz
parfaits
afin
de
calculer
la
quantité
de
matière
que
cela
représente
:
𝑃 𝑉
( ). ( ! ) 1. 10! . 10. 10!!
𝑛 = 𝑃𝑎 𝑚 𝑛 =
𝑅. 𝑇 8,31 𝑥 293,15
𝒏 = 𝟎, 𝟒𝟏 mol
Or
la
réaction
chimique
de
la
dismutation
s’écrit
:
2
H2O2
=
2
H2O
+
O2(g)
Donc
pour
libérer
0,41
mol
de
dioxygène,
il
faut
0,82
mol
d’eau
oxygénée.
Ainsi
:
La
concentration
d’une
solution
d’eau
oxygénée
à
10
volumes
est
voisine
de
0,82
mol.L-‐1
Les
ions
Fer(III)
peuvent
oxyder
l’eau
oxygénée
et
ils
sont
réduits
en
ions
Fe(II).
Ces
ions
Fe(II)
sont
à
leur
tour
oxydés
par
l’eau
oxygénée.
Ainsi
la
catalyse
par
les
ions
Fer
permet
de
remplacer
une
réaction
rapide
par
une
succession
de
deux
réactions
rapides.
6
Page
9) Expliquer pourquoi des ions Fe(II) peuvent aussi servir de catalyseur pour cette réaction.
Les
ions
Fer(II)
peuvent
réduire
aussi
l’eau
oxygénée
et
ils
sont
oxydés
en
ions
Fe(III).
Ces
ions
Fe(III)
sont
à
leur
tour
réduits
par
l’eau
oxygénée.
Ainsi
la
catalyse
par
les
ions
Fer
permet
là
aussi
de
remplacer
une
réaction
rapide
par
une
succession
de
deux
réactions
rapides.
10) La réaction étant supposée d’ordre 1, établir la loi donnant la concentration en eau oxygénée
[H2O2] en fonction du temps.
Dans cette manipulation, on va atteindre la vitesse de réaction par mesure de la pression dans un
erlenmeyer fermé dans lequel on a introduit initialement les réactifs en présence d’air. La température
est maintenue constante par un bain thermostaté.
Pour chaque manipulation on introduit dans l’erlenmeyer 30,0 mL d’eau oxygénée à
7
0,25 mol.L-1, 20,0 mL d’eau et 3,0 mL de solution de cation Fe(III) à 0,037 mol.L-1. On ferme
Page
rapidement l’erlenmeyer tout en déclenchant l’acquisition de la mesure de la pression. Le volume
disponible pour la phase gazeuse a par ailleurs été mesuré : il est égal à 69,0 mL.
11) Vérifier que ces résultats sont bien compatibles avec une cinétique d’ordre 1.
Initialement, la pression est P(0) = n(air).RT/VG VG = volume de gaz disponible
[H2O2]
=
0,1415
– ΔP(t)x10,68.10-‐7
mol.L-‐1
en
exprimant
la
pression
en
Pa
8
Page
Résultats
:
t / minutes 2,5 4 5 8 10 12 15
ΔP 3,90E+03 7,30E+03 9,60E+03 1,61E+04 2,00E+04 2,38E+04 2,92E+04
(pascals)
[HO2] 1,37E-01 1,34E-01 1,31E-01 1,24E-01 1,20E-01 1,16E-01 1,10E-01
- - - - - - -
Ln[H2O2]
1,985333539 2,012129869 2,030672711 2,085015447 2,11909755 2,153461887 2,204420808
Et le tracé :
-‐2
-‐2,05
Ln[H2O2]
-‐2,1
Linéaire
(Ln[H2O2])
-‐2,15
-‐2,2
-‐2,25
Conclusion
:
nous
obtenons
bien
das
points
alignés
dans
ce
modèle
d’une
cinétique
d’ordre
1
:
la
réaction
est
bien
d’ordre
1
et
la
constante
k
est
l’opposé
du
coefficient
directeur
de
la
droite
:
k
=
0,0176
min-‐1
La même réaction a été réalisée à trois autres températures. On a obtenu les valeurs suivantes pour les
constantes de vitesse :
9
!
Svante!ARRHENIUS!!!1859`1927!
Chimiste!suédois!
!
prix!Nobel!de!chimie!en!1903!
13) Calculer l’énergie d’activation de la réaction de décomposition de l’eau oxygénée.
«!pour!les!services!rendus!à!l’avancement!de!la!chimie!par!sa!théorie!de!dissociation!des!
électrolytes!»!
Traçons
Lnk
=
f(1/T)
:
!
! T / °C 11,5 23,8 28
Ea! =!kénergie!
/ min -1 d’activation,! indépendante! de! la! température! T!:! c’est! une! énergie!
0,0069 0,0244 0,0368
molaire!qui!s’exprime!en!kJ.mol`1.!Ea!est!positive!
T
/K
R!=!constante!des!gaz!parfaits! 284,65
296,95
301,15
1/T
T!=!température!en!kelvin.! 0,003513086
0,00336757
0,003320604
Ln(k)
A!facteur!préexponentiel.! -‐4,976233867
-‐3,713172147
-‐3,302257434
!
2.)Détermination)expérimentale)de)l’énergie)d’activation)Ea)
!
On!détermine!la!valeur!de!k!dans!des!conditions!identiques!d’une!expérience!à!l’autre,!
seule)la)température)variant)de)l’une)à)l’autre.!
!
10
14
Page
y
=
-‐8692,8x
+
25,562
Ln(k)
f(1/T)
R²
=
1
0
0,0033
0,00335
0,0034
0,00345
0,0035
0,00355
-‐1
-‐2
Ln(k)
-‐3
Linéaire
(Ln(k))
-‐4
-‐5
-‐6
Nous obtenons bien une droite et Ea = 8,692,8 x 8,31 = …/… = 72,24 kJ.mol-‐1
Plusieurs formations géologiques sont considérées classiquement comme réservoirs potentiels pour le CO2 : les
champs d’hydrocarbures appauvris (pétrole, gaz), les gisements de charbon inexploités ou les aquifères salins
profonds. Des travaux récents ont cependant montré que les formations de roches basiques et notamment les
olivines, pouvaient jouer un rôle majeur dans la séquestration du dioxyde de carbone.
11
Elles jouent un rôle majeur dans le cycle du carbone, notamment en réagissant naturellement avec le CO2
atmosphérique produisant des carbonates qui vont pouvoir retenir le carbone pendant plusieurs millions
Page
d’années, soit une durée compatible avec une rééquilibration de l’atmosphère terrestre. L’extension de ces
formations ainsi que leurs propriétés physico-chimiques en font des candidats sérieux pour le stockage à long
terme du CO2.
Le gaz carbonique CO2 rejeté par les activités humaines est la principale cause de l’effet de serre, donc de
l’augmentation de la température moyenne du globe. Il a été proposé, pour empêcher ce gaz de se répandre dans
l’atmosphère, de le faire réagir avec un minéral riche en magnésie MgO dans le but de fabriquer du carbonate de
magnésium MgCO3, produit naturel (totalement inoffensif) connu sous le nom de magnésite. Pour ce faire, les
olivines représentent de bons candidats. Nous assimilerons, dans un souci de simplification, les olivines à la
forstérite Mg2SiO4. L’équation de la réaction envisagée est donc la suivante :
I.1. Calculer à 298 K, l’enthalpie standard ΔrH°1(298 K) et l’entropie standard ΔrS°1(298 K) de la réaction (1).
Interpréter le signe de ΔrS°1(298 K).
Utilisons
la
loi
de
Hess
:
Δ rH°
=
-‐
127
kJ.mol-‐1
:
la
réaction
est
exothermique
Et
Δ rS°
=
-‐
348,6
J.K-‐1.mol-‐1
Comme
la
variation
de
la
quantité
de
matière
gazeuse
est
négative,
le
désordre
diminue,
alors
il
est
normale
que
l’entropie
standard
soit
négative.
12
I.2. Déterminer alors l’expression de l’enthalpie libre standard de la réaction (1) ΔrG°1 en fonction de la
Page
I.3. Sachant que les solides sont seuls dans leur phase et incompressibles, établir une expression de l’enthalpie
libre ΔrG du système siège de la réaction (1) en fonction de T et pCO . On rappelle ici que : 2
I.4. Déterminer les conditions nécessaires de température T afin que la réaction (1) soit thermodynamiquement
possible sous une pression partielle en dioxyde de carbone égale à pCO = 10−4 bar. 2
(1)
est
possible
si,
d’après
le
critère
dévolution
naturelle,
Δ rG.dξ
≤
0
Il
faut
donc,
si
l’on
veut
que
le
système
évolue
dans
le
sens
direct,
que
ΔrG
≤
0
Soit
:
ΔrG°(T)
+
R.T.
Ln(Qr)
≤
0
Ou
:
-‐
127
000
+
348,6.T
+
8,314.T.Ln(108)
≤
0
348,6.T
+
8,314.T.Ln(108)
≤
127
000
Soit
T
≤
127
000
/
501,7
T
≤
253,1
K
Sous
cette
pression,
la
température
doit
être
très
basse.
13
Page
Partie II : les olivines (environ 20 min).
Etude cristallographique
Les olivines ferro-magnésiennes sont, sous diverses formes, le composant majeur du manteau terrestre. Mais cet
assemblage chimique ne conserve pas la même structure cristallographique selon la profondeur à laquelle il se
situe car cette structure dépend des conditions de température et de pression. Ainsi, vers 660 km de profondeur,
sous une température de 1 830 K, l’olivine (phase γ) ou ringwoodite se transforme en silicate de magnésium
MgSiO3 de structure perovskite et en magnésiowüstite assimilable à l’oxyde de magnésium MgO.
La magnésiowüstite MgO possède la même structure cristallographique que le chlorure de sodium NaCl : les
ions oxyde O2- décrivent une structure cubique à faces centrées, et les ions Mg2+ y occupent tous les sites
octaédriques. Les ions seront assimilés à des sphères parfaites.
Les
sphères
noires
sont
les
ions
oxyde
et
les
petites
sphères
grises
les
ions
magnésium.
II.2. Déterminer la plus petite distance d entre deux ions de signes opposés ainsi que le paramètre de maille a1.
14
Page
Les
ions
sont
tangents
suivant
l’arête
du
cube.
Ainsi
:
d
=
R(O2-‐)
+
R(Mg2+)
=
140+70
=
210
pm
et
a1
=
2.d
=
420
pm
La structure perovskite est la structure adoptée par le minéral du même nom, CaTiO3. Cette structure usuelle a
donné son nom à un type structural adopté par de nombreux matériaux synthétiques de type ABX3. La structure
cristallographique d’une perovskite parfaite peut être décrite de la façon suivante :
— le cation A occupe les sommets du cube ;
— le cation B occupe le centre du cube ;
— les anions X occupent les centres des faces du cube.
Petites
sphères
noires
:
cation
A
Grosses
sphères
grises
:
anions
X
Petite
sphère
au
centre
du
cube
:
cation
B
II.4. La description de la maille est-elle en accord avec la formule proposée pour la perovskite résultant de la
décomposition de la ringwoodite ?
15
Page
Petites
sphères
noires
:
cation
A
Il
y
en
a
8x1/8
=
1
par
maille
Grosses
sphères
grises
:
anions
X
Il
y
en
a
6x1/2
=
3
par
maille
Petite
sphère
au
centre
du
cube
:
cation
B
Il
y
en
a
1x1
=
1
par
maille
Ce
qui
fait
bien
:
A1B1X3
:
OK
Le facteur de tolérance de Goldschmidt t rend compte de l’influence des rayons ioniques sur la structure
cristalline adoptée par les composés du type ABX3. Ce facteur exprime la condition de tangence simultanée :
— entre l’ion B au centre de la maille et l’ion X au centre d’une face ;
— entre l’ion A au sommet de la maille et ce même ion X.
Le facteur de tolérance t est un indicateur de stabilité pour les structures de type perovskite.
Il est défini par :
rA + rX
t=
2 × (rB + rX )
II.5. Etablir les deux relations traduisant la condition de tangence en faisant intervenir le paramètre de maille a2
dans le cas d’une perovskite parfaite.
Tangence
AX
:
suivant
la
demi-‐diagonale
d’une
face
:
2. 𝑎!
𝑟! + 𝑟! =
2
Tangence
BX
:
suivant
la
demi-‐distance
correspondant
à
l’arête
:
𝑎!
𝑟! + 𝑟! =
2
𝑡 = 1
Page
II.7. La structure de la perovskite MgSiO3 est-elle parfaite ? Commenter la valeur de t obtenue en indiquant
quels ions peuvent être éventuellement en contact.
Ici :
𝟕𝟎 + 𝟏𝟒𝟎
𝒕 = = 𝟎, 𝟖𝟐
𝟐. 𝟒𝟏 + 𝟏𝟒𝟎
Conclusion
:
ça
n’est
pas
une
pérovskite
parfaite
!
!.!
Si
contact
Mg-‐O
alors
70 + 140 = ! !
ce
qui
conduit
à
a2
=
297
pm
!
Et
a-‐t-‐on
𝑟! + 𝑟! < !!
?
Soit
:
181
<
148,5
??
NON
Donc
ce
n’est
pas
un
contact
Mg-‐O
que
l’on
mais
un
contact
Si-‐O.
Alors
:
!
Si
contact
Si-‐O
alors
41 + 140 = !!
ce
qui
conduit
à
a2
=
362
pm
!.!! !.!"#
Et
a-‐t-‐on
𝑟! + 𝑟! < !
soit
:
210 < !
210
<
256
???
OUI
Lorsque rien n’est spécifié, les ions sont supposés en solution aqueuse et les gaz sont supposés parfaits.
17
Page