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Charges non linéaires et harmoniques de courants

(Synthèse de Cours)

I. CHARGES NON LINÉAIRES, ET HARMONIQUES DE COURANTS

I.1. Charges non linéaires et puissances en régime déformé

Charges linéaires et non linéaires

Les résistances, inductances et capacités forment, quand elles sont associées, des charges dites
« linéaires ». C'est-à-dire que sous tension sinusoïdale, elles consomment descourants
sinusoïdaux. On parle de charge non linéaire dès lors que ce n'est pas le cas.

On s'intéresse dans cette partie à la caractérisation des courants de régime permanentsnon


sinusoïdaux, courants périodiques de même fréquence que celle de la tension d'alimentation.
II faut alors, dans ce cas, oublier les formules et méthodologies propres aux régimes
sinusoïdaux et revenir aux seules formes générales des relations à connaître.

Précision sur les puissances en régime déformé

Dès lors qu'on considère une charge non linéaire alimentée en tension sinusoïdale, il
estimpossible d'utiliser les formules des puissances établies dans la synthèse de cours
précédent. En revanche, il existe toujours, mis à part la puissance active, les notions
depuissances réactive, apparente et de facteur de puissance. En régime déformé, onmontre de
plus l'apparition d'un dernier type de puissance: la puissance déformante appelée en général
D, On résume ce qu'il faut retenir d'une charge non linéaire sous tension sinusoïdale dans la
figure 1.

i étant périodique de période T, de


fréquence : f=1/T (50 Hz en général), on

Valeur moyenne : < ≥


retiendra les formulations de:

Valeur efficace : = =

active : =< ≥ .
Puissance

Puissance apparente : = .
Puissance réactive : Q VAR
Avec : = . √2. !" Puissance déformante: D

= +$ +%
Relation générale valable dans tous les
régimes :

Figure 1 : Charge non linéaire et puissances en régime déformé.


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Remarques:

La puissance réactive n'est due qu'au fondamental du courant i.


Si le courant et la tension sont en phase, la puissance réactive Q est nulle.
Si le courant est sinusoïdal pur, la puissance déformante D est nulle et onretrouve les
propriétés des régimes sinusoïdaux.
On s'est volontairement limité dans cette synthèse au cas où la tension estsinusoïdale
vu que c'est pratiquement toujours vrai en électrotechnique classique. C'est moins
souvent le cas en électronique de puissance où il convientd'étudier le cas général où
toutes les grandeurs sont non sinusoïdales.

I.2. Décomposition du courant en série de Fourier, notion d'harmoniques de courant

La décomposition en Série de Fourier d'une grandeur périodique revient à dire quecelle-ci se


décompose toujours en une somme infinie de composantes sinusoïdales. C'est typiquement le
cas des courants absorbés par les charges non linéaires pourlesquelles la décomposition
harmonique est la base de nombreuse considérations. On résume ci-dessous les définitions

pulsation" = 2&⁄').
relatives à la décomposition en série de Fourierd'un courant i, périodique de période T (de

Décomposition en série de Fourier de i: =< > + ∑-


,. +, . cos !" + 2, . sin !"

Avec: +, = . cos !" , 2 2, = . sin !" et " = = 2&7


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Remarques importantes:

Si la fonction est paire, les coefficients b, sont nuls.


Si la fonction est impaire, les coefficients a, sont nuls.
Si la fonction possède une symétrie sur ses deux demi-périodes, les termesd'indice
pairs sont nuls.
Les termes d'indice n = 1 s'appellent les termes fondamentaux, les autress'appellent les
harmoniques.
Le cas le plus fréquent en électrotechnique classique

non sinusoïdal déphasé d'un angle 8 par rapport à la tension d'alimentation V. Il est toujours
On s'intéresse souvent, dans l'étude des charges non linéaires, aux caractéristiquesd'un courant

plus aisé de calculer la décomposition de série de Fourier enconsidérant le courant à l'origine

directement les valeurs maximales des sinusoïdes de fréquences 7, 27, 37, etc., qui forment la
des phases. Ceci implique que les termes an sontnuls. Les coefficients bn représentent alors

2
décomposition harmonique ducourant. La signification de ces amplitudes étant claire, il est
possible de représentercette décomposition sous la forme d'un graphe donnant les valeurs
efficaces descomposantes en fonction de la fréquence, on parle alors de spectre. On résume
autour de la figure 2 la décomposition classique d'un courant en électrotechnique et
lareprésentation de son spectre.

=
:;
Avec : , √

et = . √2. sin " + 8 + . √2. sin 2" + 8 + < . √2. sin 3" + 8< + ⋯

Par ailleurs, on retiendra que: = + + < + ⋯ soit : = >∑-


,. ,

Figure 2 : Décomposition classique du courant et spectres

Expression des puissances en fonction des élémentsde la décomposition en série de


Fourier

On montre facilement que : =< >= . = . . cos 8

De même, la puissance réactive n'est définie qu'à partir du fondamental de courant.

On écrit alors : $ = . . sin 8 .

Pour déterminer la relation générale des puissances, on écrit que :


-

= . = ? ,
,.

C’est-à-dire :
- -

= . + ? , = . . cos 8 + . . sin 8 + ? ,
,. ,.

On identifie ainsi la relation de la figure 1 en exprimant la puissance déformante:

% = @? ,
,.

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