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TOGOLAISE
Université Catholique Travail-Liberté-Patrie
De l’Afrique de l’Ouest
Unité Universitaire au Togo
INTRODUCTION 3
I. Les similitudes entre les procédures d’arbitrage et de médiation. 6
A. Les similitudes dans la mise en œuvre des deux procédures. 6
B. Les similitudes des deux procédures quant à leur extinction. 8
II. Les divergences existantes entre les deux procédures. 9
A. Les divergences dans la mise en œuvre des deux procédures . 9
B. Les divergences entre les deux procédures en matière
d’extinction. 11
BIBLIOGRAPHIE 12
INTRODUCTION
Il ne fait aucun doute que l’institution de la justice Etatique constitue l’une des plus grandes
avancées humaines tout comme l’ont été l’invention de la roue ou de l’imprimerie.
Cependant, en dépit des nombreuses qualités attachées à l’office du juge, le bon sens voudrait
qu’on y fasse recours le moins possible. Honoré de BALZAC épousait ce point de vue
lorsqu’il déclarait qu’un mauvais arrangement vaut mieux qu’un bon procès. L’ancien droit
renchérissait déjà, en son temps, en ces termes : « accord vaut mieux que plaid ». Aussi, s’il
est vrai que le recours aux juridictions de l’ordre judiciaire demeure la voie classique de
solution des conflits, il n’en demeure pas moins que des voies alternatives (non judiciaires)
s’offrent aux justiciables. Au nombre des multiples modes de règlement de litiges qui
constituent une alternative au procès, on peut citer l’arbitrage et la médiation qui feront l’objet
de notre étude.
Aux termes de l’article 1 alinéa 1 de l’Acte Uniforme relatif à la Médiation (AUM) fait à
Conakry le 23 novembre 2017, le terme « médiation » désigne « tout processus, quelle que
soit son appellation, dans lequel les parties demandent à un tiers de les aider à parvenir à un
règlement amiable d’un litige, d’un rapport conflictuel ou d’un désaccord (ci-après le
« différend ») découlant d’un rapport juridique, contractuel ou autre ou lié à un tel rapport,
impliquant des personnes physiques ou morales, y compris des entités publiques ou des
Etats ». L’arbitrage pour sa part n’est pas défini par l’Acte Uniforme relatif au Droit de
l’Arbitrage. Aussi, le vocabulaire juridique de Gérard CORNU, quant à la notion d’arbitrage,
considère qu’il s’agit d’un « mode dit parfois amiable ou pacifique mais toujours
juridictionnel de règlement de litige par une autorité (le ou les arbitres) qui tient son pouvoir
de juger non d’une délégation permanente de l’Etat ou d’une institution internationale, mais
de la convention des parties (lesquelles peuvent être de simples particuliers ou des Etats) ».
Le mot « relation » d’après le dictionnaire Larousse fait référence au « caractère ou à l’état de
deux ou plusieurs choses entre lesquelles existe un rapport, un lien d’interdépendance, une
interaction d’analogie etc. ».
En dépit du développement relativement récent de ces différents Modes Alternatifs de
Règlement de Conflits (MARC), il y’a lieu de préciser que ces derniers n’en demeurent pas
moins des voies séculaires de règlement de litiges. Aussi, la volonté de résoudre
pacifiquement ou amiablement un différend était d’ores et déjà perceptible dans les sociétés
africaines traditionnelles, au travers de « la palabre ». Véritable moyen de désamorçage des
conflits, la palabre visait à rétablir la paix entre les protagonistes par le biais d’une sorte de
thérapie qui a pour but de briser le cercle infernal de la violence et de la contre violence afin
de rétablir l’harmonie et la paix. Les religions monothéistes comme l’Islam, le Christianisme
ou le judaïsme, recelaient, elles aussi déjà, de divers mécanismes amiables de résolution de
conflits. L’Islam par exemple, prévoit, pour le règlement des différends, de nombreux moyens
y compris la médiation (Wassatah), la conciliation (Sulh) et l’arbitrage (Tahkim). Au
Moyen-Age, « l’arbitrateur » avait des fonctions de juge d’équité tandis que l’amiable
compositeur jouait le rôle de conciliateur. L’OHADA pour sa part, dès le 11 mars 1999,
adoptait un Acte Uniforme relatif au Droit de l’Arbitrage. Il lui faudra cependant plus de seize
(16) années pour consacrer un acte uniforme entier à la médiation qui est une des voies
amiables de règlement de litiges tout comme le sont la transaction, la conciliation, le droit
collaboratif et bien d’autres encore.
Bien que les MARC soient des voies de règlement de litiges en principe conventionnelles et le
plus souvent amiables, il semble opportun de dégager tout de même les nuances subtiles qui
existent entre elles. Aussi l’arbitrage se distingue des autres MARC principalement à cause de
sa procédure qui ressemble fortement à celles en vigueur dans les juridictions Etatiques et ce
faisant l’arbitre est donc investi du pouvoir de trancher le litige et de rendre exécutoire sa
décision ; alors que dans le cas d’une médiation, d’une conciliation, d’une négociation ou
encore du droit collaboratif, les parties trouvent elles-mêmes une solution à leur différend, ou
alors confient cette tâche à un tiers qui s’y attelle moyennant rémunération.
Notre étude se bornera à faire une analyse comparative des deux modes de règlement
alternatif de litiges que sont la médiation et l’arbitrage.
D’un point de vue théorique il est important de relever que bien que la médiation et
l’arbitrage sont des MARC avec des modes de fonctionnement bien distincts, ils ont tout de
même de nombreux points communs. D’un point de vue pratique cependant, il ne fait aucun
doute que les MARC constituent une véritable alternative à la lourdeur du système judiciaire
tant sur le plan procédurier que sur les plans de la célérité et du coût de mise en œuvre de ces
MARC.
Il nous parait donc opportun de se demander quels sont les points communs et les spécificités
des deux MARC que sont : l’arbitrage et la médiation.
Au regard de notre thème et des développements précédents, il parait judicieux d’aborder
dans un premier temps les points de convergence de la médiation et de l’arbitrage et dans un
second temps les éléments distinctifs de ces deux modes alternatifs de règlement de litiges.
OUVRAGES SPECIALISES
➢ La Médiation et l’Arbitrage dans l’espace UEMOA : Recueil des lois et pratiques
➢ P. LEBOULANGER « Présentation Générale des Actes sur l’Arbitrage », in
L’OHADA et les perspectives de l’Arbitrage en Afrique, Travaux du centre René-Jean
DUPUY pour le Droit et le Développement, Bruylant, Bruxelles, 2000, p. 67
TEXTES
➢ Code Civil français
➢ Code de Procédure Civile français
➢ Acte Uniforme relatif à la Médiation adopte le 23 Novembre 2017
➢ Acte Uniforme relatif à l’Arbitrage adopte le 23 novembre 2017
➢ Règlement de la Cour d’Arbitrage de Conciliation et de Médiation du Togo (CATO)
ARTICLES
➢ RICHARD CLARISSE, Avocat collaboratrice chez CORNET VINCENT SEGUREL,
Médiation et Arbitrage : Quelles différences ? Réseau Eurojuris France ; 18 Avril
2019
➢ Innocent TCHAMGWE (Enseignant à l’Institut Universitaire du Golfe de Guinée de
Douala au Cameroun) ; Revue du Droit des Affaires en Afrique (RDAA), La
Médiation Conventionnelle dans l’Espace OHADA ; Regard, Décembre 2019 ; p. 7
➢ Amadou DIENG, Docteur en Droit et Avocat au Barreau de Paris au Cabinet
CIMADEVILLA : Approche culturelle des ADR en OHADA.
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