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BOUABDILLAH Nabil & EL ATRASSI Kenza
SOMMAIRE
A- INTRODUCTION
a- Définition
b- Origine du mot
c- Différence entre cluster, district industriel, pôle de compétitivité et
systèmes productifs locaux
d- Développement durable dans la notion de pôle de compétitivité
F- Conclusions
G- Bibliographie
Le maroc entre l'émergence des clusters et le respect des
engagements environnementaux
A- INTRODUCTION
L’intérêt du Maroc pour une politique d’organisation territoriale des entreprises est né de la volonté
d’améliorer son positionnement au niveau international et de développer une économie basée sur
l’innovation et le progrès technologique tout en poursuivant les efforts entrepris sur le plan
écologique.
En effet le Maroc s’est engagé depuis quelques années, en signant plusieurs conventions et chartes,
pour la transition vers une politique économique durable. La charte nationale de l’environnement et
du développement durable, adoptée en 2009, a pour objectif de développer le concept d’équilibre
entre les dimensions environnementales, économiques et sociétales.
Durant ces vingt dernières années, l’avis des pays développés sur la « concentration géographique
d’acteurs interconnectés » reste favorable vu son effet positif sur les performances des entreprises
intégrées et par conséquent sur le développement du territoire via la compétitivité territoriale. Donc
l’organisation des entreprises dans le territoire a prouvé son importance. Et c’est dans cette
perspective que le Maroc s’est doté d’une stratégie d’émergence industrielle qui vise la diversification
de l’économie par l’attraction des investissements directs à l’étranger et l’amélioration de la
compétitivité de l’industrie. Cela s’est traduit par des mesures qui mettent en place des écosystèmes
industriels dont le but serait de créer des relations entre grands groupes (leaders industriels) et PME,
entre acteurs de la production et ceux de l’innovation.
C’est dans ce contexte que s’inscrit notre étude en nous posant les questions suivantes :
- Quelle est l’origine du mot Cluster ? Quelle différence entre clusters, grappes ou créneaux,
districts industriels et pôles de compétitivité ? Et qu’est ce qui relie ces définitions ?
- Comment les clusters peuvent influencer l’économie d’une certaine région et comment
favorisent-ils l’attractivité locale ?
a. Définition
Concentration sur un espace géographique donné d’un groupe d’acteurs inter-reliés (sociétés
industrielles, organismes de recherche, d’enseignement supérieur et de valorisation) partageant une
vision commune de la dynamique de croissance et une stratégie commune de développement
économique ou technologique visant l’excellence et la visibilité internationale.
Définition donnée par le Ministère Français de l’Ecologie, de l’Energie, du Développement durable et de la Mer
b. Origines du mot
Le terme cluster a été introduit par le professeur M. Porter dans son ouvrage « les avantages
compétitifs des nations » en 1990. C’est grâce aux travaux de M. Porter sur la théorie des Clusters,
que cette forme d’agglomération d’entreprises a été popularisée dans les pays développés comme
dans les pays en voie de développement. M. Porter (1990) définit le cluster comme « une
concentration géographique d’entreprises liées entre elles, de fournisseurs spécialisés, de prestataires
de services, de firmes d’industries connexes et d’institutions associées, dans un domaine particulier,
qui s’affrontent et coopèrent ».
i. Le district industriel
Un modele de developpement industriel qui a fleuri aux Etats Unis et en Europe entre les années
1970 - 1980, mais dont les racines revient à l'expérience italienne, plus précisément l’organisation
industrielle de la Troisième Italie ( Nord-Est et Centre d’Italie), cette dernière qui se caractérise par
une forte présence des PME ayant une faible capacité financière et une main d’oeuvre moins chère.
Dans ce modèle les PME ne participent qu’à certaines phases de production ce qui influence
positivement le rapport Cooperation/ Competition grâce à l'atmosphère industrielle créé par la
proximité géographique qui participe à la croissance et l'échange du savoir.
Découlée des districts industriels, cette forme d'agglomérations d’entreprises a évolué en France. Il
s'agit d'une organisation productive particulière localisée sur un territoire où la main d'œuvre est
disponible et fonctionne comme un réseau d’interdépendances constituées d’unités productives
ayant des activités similaires ou complémentaires qui se divisent le travail.
Il se définit selon trois critères : l'intégration réticulaire, la dynamique d’apprentissage et l’ancrage
territorial; et se diffère des districts par la présence des entreprises de différentes formes (PME et
Grandes entreprises) qui ne sont pas nécessairement concentrées dans une seule branche.
iii. Le Cluster
Concentration géographique d’un groupe d’acteurs inter-reliés partageant une vision commune de la
dynamique de croissance et une stratégie commune de développement ( voir définition et origines
ci-dessus)
Un milieu novateur se situant sur un territoire donné, où l’interaction entre les acteurs génère un
processus cognitif et institutionnel qui met en place un climat favorisant le développement d’un
dynamisme local, politique, culturel, écologique, technologique, administratif et économique.
v. Conclusion
En tant que système productif local, le pôle de compétitivité est un mode d’organisation
(concentration et proximité) pertinent de l’industrie dans le territoire. Il permet de réduire les coûts
des échanges de connaissances entre entreprises ou de transports des produits et matériaux. Ce qui a
un effet considérable sur l’environnement écologique territorial. Sans oublier que les objectifs des
pôles de compétitivité suivent des directives en relation avec les objectifs de la politique de
développement nationale (voire même internationale) qui a tendance à suivre de nouveaux modèles
orientés vers la protection de l’environnement et le développement durable, en réduisant l’impact de
l’homme sur ce dernier.
En promouvant l’innovation collaborative, les pôles peuvent faire émerger des projets de
développement qui contribuent au développement économique dans le respect des objectifs de la
transition écologique.
- On note globalement une forte convergence des initiatives politiques (que ce soit à l’échelle
nationale ou internationale) vers le développement et la promotion des « technologies
propres » ou « clean technologies » : stockage et génération d’énergie, augmentation de
l’efficacité énergétique, notamment par le solaire, l’éolien, la géothermie, les piles à
combustibles, et l’hydrogène ; bio fiouls et nouveaux moyens de transport ; les
éco-constructions ; enfin, les technologies liées à l’air et à l’eau.
Plusieurs études démontrent l’importance de la proximité dans la coordination des activités au sein
d’un territoire donné. Nous ferons la différence entre la proximité spatiale géographique et la
proximité ressentie et perçue. Celle-ci est offerte par la technologie et les nouvelles facilités de
télécommunications introduites dans la gestion des entreprises et la coordination de ses activités.
Devenues indispensables, les technologies de télécommunication facilitent de nombreuses tâches
dont la gestion devient difficile quand celles-ci se chevauchent. Elles deviennent donc une source de
dysfonctionnement dans un contexte de dispersion spatiale des activités de l'entreprise, néfaste au
développement de celle-ci et donc du développement économique local.
Les limites de la technologie sont vite atteintes quand on perd les effets positifs de la proximité ;
comme le fait de faciliter la coordination des activités au sein d’un territoire et générer un esprit
d’innovation et de recherche, deux éléments fondamentaux dans le développement territorial.
Le cluster nous offre donc une base parfaite pour l’étude de ce lien étroit entre la « proximité » et la «
coordination » au sein d’une organisation définie.
Où le pôle permet de mieux structurer les stratégies d’entreprise en centralisant les directives
des activités du pôle, de réduire le coût de transaction et de transport, de réduire sa
recherche de gens qualifiés et de formation du fait de l’existence d’un vaste choix de main
d’œuvre locale spécialisée)
Où le pôle crée des interactions entre les individus des différentes organisations
d’enseignement, de recherche et d’entreprises, générant ainsi une sensation d’appartenance
et d’estime de soi qui poussent à une meilleure productivité et efficacité individuelle puis
collective)
c- Effets de la proximité sur la productivité, l’efficacité et l’innovation :
Où le pôle permet une meilleure dynamique d’activités innovantes en constituant une source
d’apprentissage et de recherche. Il stimule l’innovation en encourageant l’échange de
connaissances entre les différents acteurs de ce même pôle. Du travailleur producteur au
concepteur jusqu’au chercheur.
La proximité apparaît comme un élément stratégique et organisationnel qui permet aux différentes
entreprises d’évoluer dans un cadre où les conditions nécessaires à l’innovation et à l’action sont
présentes.
A partir de cette vision, lorsque les territoires arrivent à une production diverse, les biens et
les services produits se combinent et créent un réseau spécifique au territoire. Tous les
acteurs au sein de ce territoire coopèrent et cette coopération est de nature à structurer et à
développer le domaine concerné, dans ce cas l’économie de tout un territoire. Elle fait
progresser tous les acteurs autour d’objectifs communs et d’une vision commune en
renforçant la compétitivité des entreprises, la recherche et l’innovation au sein du territoire.
Parmi les objectifs de l’Etat dans l'intégration des clusters dans sa politique de
développement économique, on a:
- Élever le niveau de la recherche-développement
- Engranger de l’innovation
- Créer des entreprises et consolider l’emploi.
- Pousser la recherche et la production de technologies qui promeuvent le respect de
l’environnement et le développement durable.
Il est clair que ces politiques visent à promouvoir les atouts réels ou supposés du territoire
pour mieux attirer les investisseurs.
Après avoir prouvé leur efficacité dans de nombreux pays tels que la France, l’Italie et les Etats Unis,
ces pôles de compétitivité s’imposent en Afrique comme la nouvelle stratégie pour renforcer la
compétitivité régionale dans des secteurs à fort potentiel. L’Afrique se voit continuer dans sa poussée
en matière de développement économique d’où l’émergence de plusieurs pôles et clusters dans des
pays tel que la Tunise, l’Afrique du Sud (Cape Town), le Nigeria (Lagos), et le Uganda (Kampala).
1 Lagos :
Lagos accueille un nombre important d’acteurs de l’économie digitale. Connue pour son industrie du
cinéma, appelée aussi “Nollywood”, Lagos contient un quartier (Yaba) abritant plusieurs incubateurs
de start-up digitales qui se lancent nationalement avant de conquérir tout le continent. Exemple de
Jumia. Ce qu’ils appellent quartier est en fait une centralité digitale, un pôle de compétitivité dominé
par la présence d’entreprises spécialisées en économie digitale et numérique.
2 Kampala :
Capitale de l’Ouganda, Kampala a bénéficié du projet “Link” de Google pour être équipée en internet
haut débit en connectant les fournisseurs d’accès à des lignes en fibre longue distance. Paramètre
important au fonctionnement des entreprises qui initient eux-mêmes l’organisation en cluster.
Contrairement à la majorité des pays africains. Le gouvernement ougandais intervient néanmoins
dans l’amélioration du cadre de l’investissement pour les entrepreneurs. Elle abrite un tech Hug,
soutien à l’innovation ou on y développe plusieurs applications dont Safeboda.
3 Cape Town
4 Tunise
Le ministère de l’Industrie, de l’Energie et des Petites et Moyennes Entreprises, adopte en 2009 une
économie centrée sur le développement de Clusters et de pôles de compétitivité, pour affirmer en
2016 que la clusterisation est un de ses facteurs clés de croissance. Mais sa réflexion a commencé en
1995 en lançant le Programme de Mise à Niveau aboutissant sur l'Étude de la stratégie industrielle
nationale à l’horizon 2016.
La Tunisie pour continuer dans son développement a créé la Labellisation Tunisia IQ (Innovation
Quotient) qui marque le virage de la Tunisie vers une stratégie de promotion orientée vers
l’environnement, la propriété intellectuelle et la mise en œuvre de clusters.
En manque d’orientation stratégique, l’économie marocaine était basée sur l’exploitation des produits
naturels et de production traditionnels à peu de valeur ajoutée. A partir de 1995, le Maroc a adopté
une politique industrielle qui permet l’identification des secteurs porteurs permettant de diversifier
l’offre de production marocaine, redynamiser l’économie et booster la compétitivité du pays. Dans ce
contexte, le Maroc a développé une stratégie d’installation des Plateformes Industrielles Intégrées
(P2I) et Technopôles, accompagné de stratégie de soutien et de labellisation en vue de créer des
écosystèmes favorables. Ce projet nommé “Maroc Compétitif” avait ouvert la voie pour un
développement économique et industriel axé sur les politiques sectorielles.
En 2005, le ministère de l’Industrie et du Commerce avait initié une nouvelle stratégie volontariste, le
« Plan Emergence », ce dernier a identifié sept domaines porteurs : Offshoring ; Automobile ;
Electronique ; Transformation des produits de la mer ; Aéronautique ; Textile et cuir ;
Agroalimentaire. Les objectifs de ce projet ont été fixés pour booster les exportations industrielles,
créer 400 000 emplois, porter la part des Métiers Mondiaux du Maroc (MMM) dans la croissance
industrielle à 70 % à l’horizon 2015 et surtout de profiter du contexte mondial des délocalisations
pour attirer les Investissements Direct à l'Étrangers (IDE).
Pour accompagner cette stratégie, l'État s’est penchée pour la création de zones et de plateformes
industrielles dédiées dans un écosystème accueillant offrant les services nécessaires et les
établissements d’enseignement qui accompagnent ce développement. Il s’agit d’offrir des sites clés
en main pour l’externalisation des activités. Quant aux agroalimentaire et produits, des pôles agro
industriels ainsi que les pôles de développement des produits de la mer ont été programmés suivant
le modèle des pôles de compétitivité français -CLUSTERS-.
Actualisant le Plan Emergence, l’Etat et le secteur privé ont scellé ensemble Le Pacte National pour
l’Emergence Industrielle en formalisant un contrat programme couvrant la période 2009-2015. Ce
contrat programme sert la compétitivité des entreprises et garde les mêmes objectifs que le plan
émergence : focaliser les efforts de relance industrielle sur les secteurs où le Maroc possède des
avantages compétitifs en aménageant les P2I considérées comme outils d'exécution de cette
stratégie.
Malgré les politiques industrielles volontaristes adoptées depuis plus d’une décennie, la part du PIB
industriel dans le PIB national a régressé de 16.62 % en 2003 à 14.57 % en 2012, ce qui a poussé le
ministère de l’Industrie, du Commerce, de l’Investissement et de l’Economie Numérique, a lancer en
2014 le plan d' Accélération Industrielle permettant les investissements industrielles de profiter d’un
fond ( FDI) doté d’une enveloppe budgétaire de 20 Milliards de Dirhams ainsi qu’un foncier locatif de
1000 Ha. Ce pas va permettre le développement d’écosystèmes industriels suivant la logique de «
développement industriel-compétitivité des territoires » qui donne aux PME l’opportunité de
bénéficier d’alliances stratégiques avec les grandes entreprises à travers les groupements d’intérêts
économiques sur une seule Plateforme plus intégrée et moins fragmentée.
Aujourd’hui, le Maroc dispose de plus d’une vingtaine de P2I entre les P2I Généralistes ( ouvertes à
tous secteurs, et pouvant combiner plusieurs quartiers sectoriels); les P2I Sectorielles ( dédiées à un
secteur spécifique) et les P2I Quartiers Régionaux/Nationaux ( zones généralistes réservées aux
acteurs d’un tissu industriel provenant d’une même région). Ces P2I ayant constitué une atmosphère
industrielle favorable à l’échange et aux relations de coopétition, ont évolué pour devenir des
technopoles spécialisées ou mixtes, à l’image de l'Agropolis - Meknes Tafilalt.
❖ ETUDE DE CAS : AGROPOLIS
Lancé dans le cadre du Plan Maroc Vert et Émergence, Agropolis est un projet intégré créé en 2010 à
Meknès sur une superficie globale de 140 ha dans le but de renforcer la position de l’ancienne région
Meknès Tafilalet dans le secteur de l'agroalimentaire au niveau national. Elle offre aux investisseurs
dans le secteur agroalimentaire un environnement favorable équipé des infrastructures de qualité :
Elle offre 225 lots dont 64 sont opérationnels sur une superficie de 90 ha (qui représente 30% des lots
sur 64% de la superficie totale du projet), regroupés pour créer une référence régionale de
commercialisation, transformation et distribution de produits agricoles. cette stratégie permet de
valoriser les principales filières de la région de Fès meknès : Les filières Lait, Céréales et Viande,
destinées essentiellement au marché local et Les filières Oléiculture et Fruits & Légumes, destinées
essentiellement à l’export, à travers l'intégration de l’ensemble de la chaîne de valeur de l'amont vers
l’aval, la mise en place d’une offre complète pour l’accueil des entreprises et l’implication de tous les
acteurs. Pour cela, la région a mobilisé ses ressources en matière d’université et recherche
scientifique au service de ce projet : la présence d'instituts de recherche et d’enseignement comme
l’Ecole Nationale d’Agriculture (ENA-M), l’Institut National de Recherche Agronomique (INRA) et
l’Université Moulay Ismail.
● Le Plan Maroc Vert, dont la finalité consiste à valoriser le potentiel agricole territorial afin de
développer une agriculture moderne et compétitive.
● Le Programme Emergence, visant à doter le Maroc d’une industrie forte et génératrice de
croissance économique.
La carte des cluster au Maroc - 2014
Ce groupement a pour rôle la fédération des acteurs régionaux de la filière agro-industrielle autour
des thématiques de l’innovation dans les filières agricoles et agro-industrielles phares. C’est ce
modèle qui sera dupliqué, selon MedZ, dans les deux autres agropoles (Berkane et Agadir). Il
renforcera également le rôle des qualipôles ( pôle multi-institutionnel dans le but de renforcer
l’innovation et la compétitivité du secteur de l'agro-industrie) qui regrouperont les principales
fonctions de support à l’agriculture, notamment les services de contrôle sanitaire, les laboratoires de
recherche et le service de contrôle des exportations.
Une première critique regrette son approche standard et sa dimension «techniciste» qui surévalue le
rôle de l’investissement matériel et prétend que l’agriculture serait un «secteur comme les autres».
Une seconde déplore son parti pris à travers le pilier I du PMV - qui vise à développer une agriculture
moderne, à forte valeur ajoutée, compétitive et adaptée aux règles du marché, grâce à une nouvelle
vague d’investissements privés, organisés autour de nouveaux «modèles d’agrégation» - pour le
modèle de la «grande ferme» et des grands exploitants, au risque d’aggraver le problème foncier
dans la région et déstabiliser dangereusement l’équilibre de l’agriculture familiale, dont on sait qu’elle
est la seule réalité prééminente dans le monde rural.
Une troisième critique porte sur le caractère ultra-productiviste du modèle agricole véhiculé par ce
plan, productivisme qui apparaît dangereux pour son impact destructeur sur l’environnement et les
ressources naturelles.
Et à côté de quelques cas plus ou moins réussis, d’autres expériences apparaissent beaucoup moins
reluisantes, pour de multiples raisons: méfiance mutuelle entre agrégateurs et agrégés, non respect
des règles convenues dans les contrats, abus de pouvoirs de la part de l’agrégateur, absence de
mécanismes d’arbitrage, facteurs sociologiques et culturels...
Pour sa part, à voir la manière avec laquelle il est traité, le second pilier du PMV - qui tend pour sa
part à organiser un accompagnement solidaire de la petite et moyenne agriculture, avec une
approche orientée vers la lutte contre la pauvreté, et une amélioration significative du revenu des
exploitants les plus fragiles - nous a poussés à nous demander s’il sera un vrai accompagnateur
solidaire, ou au contraire un simple dépotoir du premier pilier…
Quant à la gouvernance du cluster, et en dépit de certaines apparences, il nous est apparu qu’elle
dégageait une certaine propension bureaucratique et élitiste, plutôt préoccupante.
Il reste que, à un niveau plus général, l’agropolis est renforcé par le PMV qui s’inscrit dans la lignée
des plans sectoriels engagés au Maroc depuis le début des années 2000. En effet, depuis l’abandon
de la planification des années 60-90, le pays se contente de simples plans sectoriels drapés de noms
évocateurs tels « Azur » pour le tourisme, «Emergence »pour l’industrie, « Rawaj » pour le
commerce, «Halieutis» pour la pêche, et «Maroc vert» pour l’agriculture… Élaborés dans les mêmes
conditions et avec le même état d’esprit, tous ces plans souffrent de problèmes similaires et se
prêtent à peu près aux mêmes critiques. De plus, réalisés sans souci de coordination et s’ignorant
donc les uns les autres, le grand problème aujourd’hui est celui de leur mise en cohérence. Chaque
plan se complaît ainsi dans sa propre logique et affiche ses propres objectifs ainsi que ses propres
moyens, quitte à ce que ceux des uns entrent clairement en conflit avec ceux des autres. C’est dire
qu' au-delà de ses tares intrinsèques, le PMV a plus que jamais besoin d’être mis en concordance avec
les autres plans sectoriels et plus encore inscrit dans une vision stratégique d’ensemble.
Analyse SWAT du AGROPOLIS
Forces Faiblesses
- Institutions de formations adaptées aux - Lourdeurs des processus administratifs
besoins du secteur - Prédominance des grandes entreprises
- Financement de l’Etat conditionné par dans les structures de gouvernances
les résultats - Manque de valorisation de la recherche
- Hétérogénéité et diversité des et développement
domaines d’activités - Manque culture de l’innovation
- Plans sectoriels clairs - Manque des études d'évaluation de
- Infrastructures logistiques et TIC performances au niveau des cluster
- Manque d'évaluation des résultats des
plans et stratégies au niveau du
ministère et des organismes de tutelle
Opportunités Menaces
- Startups innovantes - Compétition d’autres pays émergentes
- Attractivité des IDE à investir pour créer - Manque d’intégration réelle des
plus de synergie universités
- Partenariat et interclustering au niveau
national et international
- Une grande volonté de coopération de
l’Etat et du secteur privé
F- Conclusions :
De plus, même si les rapports confirment le gain de productivité d’une entreprise au sein d’un cluster,
ils stipulent aussi que pour cela, il faudrait doubler le niveau de spécialisation dans une activité et une
zone données, ainsi les résultats de la productivité est moindre pour entamer un changement d’une
telle importance de la géographie économique.
Aussi, adopter une politique de cluster uniformisée au niveau international, national et régional
risque de nier la diversité culturelle et de négliger l’importance ou les bénéfices de la dispersion
géographique surtout que les pôles sont souvent centrés sur l’innovation et le high-tech dans les
marchés régionaux.
Sans oublier que le rassemblement de fonds budgétaires ou de crédits est toujours une procédure
complexe et lente à mettre en œuvre surtout en termes de coordination et de respect des délais des
différents acteurs.
Cela dit, leur contribution à la stimulation de la recherche et de l’innovation dirige les projets vers
des thématiques environnementales. En effet, les pôles de compétitivité suivent des directives en
relation directe avec les objectifs de la politique nationale de développement durable contribuant
ainsi à la protection de l'environnement et à la lutte contre le changement climatique. Mais cela
suffit-il pour dire que les pôles de compétitivité sont des systèmes qui répondent aux enjeux
environnementaux alors que leur propre système de fonctionnement est encore basé sur le système
producteur-consommateur ? Le développement économique continu auquel contribuent directement
les pôles de compétitivité n'est-il pas en contradiction avec les directives orientées vers la réduction
de l’impact de l’homme et la protection de l’environnement ?
G- Bibliographie
Les pôles de compétitivité : le recours au modèle des clusters ? (2007) – Jean Bouinot
https://journals.openedition.org/cybergeo/4961#tocto 1n1
Pôles de compétitivité et technopôles : L’Afrique veut entrer dans la danse de l’innovation (2018)
https://master-iesc-angers.com/poles-de-competitivite-et-technopoles-lafrique-veut-entrer-dans-la-d
anse-de-linnovation/
L’Agropolis de Meknès doté d’un cluster - Dossier spécial - L'ÉCONOMISTE; édition 5005 publié le 18
Mars 2017
Agropolis Meknès : un nouveau projet industriel porté par Green Solutions - Challenge publié le 28
avril 2020
https://www.challenge.ma/agropolis-meknes-un-nouveau-projet-industriel-porte-par-green-solutions
-138898/
Une nouvelle stratégie pour l’agriculture marocaine: Le Plan Maroc Vert» - Najib AKESBI - NEW MEDIT
N. 2/2012
Clusters au Maghreb : Vers un modèle de cluster maghrébin spécifique - Paulette POMMIER - Juillet
2014 - IPEMED
http://www.ipemed.coop/adminIpemed/media/fich_article/1437049708_IPEMED_Clusters%20au%2
0Maghreb_Juillet2014.pdf