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L’action de l’administration se caractérise effectivement par des moyens juridiques

spécifiques mis à sa disposition. Il en existe deux : l’acte administratif unilatéral (Leçon 1),
qui devrait d’ailleurs être appelé la décision administrative unilatérale, tant l’élément
déterminant est ce que l’acte impose aux administrés, en lien avec l’exercice de la puissance
publique. Il est intéressant de constater que la notion de décision administrative s’étend, le
juge acceptant de contrôler des actes qui n’entraient pas dans le champ de son analyse
précédemment. Le régime juridique de la décision n’est plus totalement jurisprudentiel
puisque le Code des relations entre le public et l’administration définit désormais largement
les règles applicables. L’autre moyen d’action de l’administration est le contrat administratif
(Leçon 2), qui répond à des critères d’identification précis, et surtout qui obéit à un régime
juridique très spécifique ; l’administration doit toujours faire prévaloir l’intérêt général ; le
principe de l’immutabilité des conventions ne s’applique donc pas. L’administration va
pouvoir modifier unilatéralement le contrat par exemple, pour l’adapter aux nouvelles
exigences de l’action publique.

L’action de l’administration se traduit également par des missions spécifiques. La police


administrative (Leçon 3) a connu des évolutions importantes, dans la mesure où l’ordre public
a subi une redéfinition, ou tout au moins, a été appréhendé de manière plus large, en
particulier au regard de la dignité de la personne humaine. La police administrative étant
amenée à encadrer l’exercice des libertés, le juge administratif exerce un contrôle entier,
maximum, sur la légalité des mesures de police. Le service public est l’activité qui incombe
par nature à l’administration (Leçon 4) ; si l’on connaît la distinction française entre les SPA
et les SPIC, il en existe d’autres, qui soulignent le caractère obsolète de notre opposition
initiale. Les modes de gestion du service public sont divers ; l’évolution la plus importante
réside dans les lois applicables aux services publics, la neutralité constituant désormais un
quatrième principe fondamental.

L’action de l’administration est évidemment contrôlée. Le contrôle du juge se renforce de


manière constante. L’outil privilégié du contrôle de légalité pour le requérant est le Recours
pour excès de pouvoir (Leçon 5) ; il est assez largement ouvert, les actes entrant dans le
champ du contrôle sont de plus en plus nombreux. Les moyens invoqués à l’appui du recours
sont divers, tenant à la légalité externe ou à la légalité interne. C’est le contrôle sur les motifs
de fait qui s’est renforcé le plus ces dernières années. L’office du juge en la matière s’est
étendu. L’activité de l’administration est également contrôlée grâce à la possible mise en jeu
de la responsabilité de l’administration (Leçon 6) dès lors que son action a causé un préjudice.
Il existe une responsabilité pour faute et une responsabilité sans faute, cette dernière étant
fondée soit sur le risque soit sur la rupture d’égalité devant les charges publiques. Le juge a
cherché à faciliter l’indemnisation des victimes, en particulier en n’exigeant pratiquement
plus la faute lourde pour engager la responsabilité de la personne publique, et en étendant les
hypothèses de responsabilité sans faute, la tache de la victime s’en trouvant facilitée.

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