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UCAM- FSJES

FICHE 4- F&B- ÉCOFI, 2021.

LA POLITIQUE MONÉTAIRE INFLUENCE LES TAUX D’INTÉRÊT

(Extraits du rapport de la BCE, « Pourquoi la stabilité monétaire est-elle


importante ? », 2008.

« La banque centrale détermine les taux d’intérêt nominaux à court terme


payés par les banques en quête de crédits auprès d’elle. Les banques, pour
leur part, sont dans l’obligation de solliciter des crédits auprès de la banque
centrale, afin de répondre à la demande de billets de banque émanant de la
clientèle, et de constituer des réserves obligatoires (sous la forme de dépôts)
auprès de la banque centrale.
« Les banques centrales ayant le monopole de l’émission des billets (et des
réserves monétaires) – elles seules fournissent donc la monnaie de base -,
elles sont en mesure de fixer les taux d’intérêt directeurs, notamment le taux
d’intérêt nomina à court terme, appliqués aux prêts octroyés aux banques.
Les anticipations relatives à l’évolution future des taux directeurs
influencent à leur tour une large gamme de taux d’intérêt des banques et du
marché à plus long terme.

« COMMENT LES MODI FIC AT IONS DES TAU X D’INTÉRÊT


INFLUENT-EL LES SUR LES DÉCISIONS DE DÉPENSES DES
CONSOMMATEURS E T DES ENTREPRISES ?
Du point de vue d’un ménage individuel, une hausse des taux d’intérêt réels
incite à l’épargne puisque le rendement de cette dernière est supérieur en
termes de consommation future. C’est pourquoi une augmentation des taux
d’intérêt réels entraîne généralement une baisse de la consommation
courante et un accroissement de l’épargne. S’agissant des entreprises, une
hausse des taux d’intérêt réels, toute chose étant égale par ailleurs,
décourage l’investissement. De fait, il y a moins de projets d’investissement
réalisables qui offrent un rendement suffisant pour couvrir les coûts accrus
du capital. En résumé, une hausse du taux d’intérêt rend la consommation
courante moins intéressante pour les ménages et dissuade les entreprises
d’investir sur le moment. Les effets exercés sur les ménages individuels et
les entreprises montrent qu’une augmentation des taux d’intérêt réels

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provoquée par la politique monétaire conduit à une réduction des dépenses


courantes dans l’économie dans son ensemble.
« Le taux d’intérêt réel ex ante représente le rendement réel anticipé pour un
actif financier donné. Il se définit comme le taux d’intérêt nominal moins
l’inflation anticipée sur la durée pour laquelle le taux d’intérêt est fixé.
L’incidence de la politique monétaire sur les taux d’intérêt réels à court
terme est liée à deux états de fait : d’une part, la politique monétaire contrôle
les taux d’intérêt nominaux à court terme ; d’autre part, sur ce même
horizon, les prix sont rigides. Qu’est-ce que des « prix rigides»? Les données
empiriques montrent que la plupart des prix sont fixés pour un certain temps.
En effet, très souvent, les entreprises n’ajustent pas instantanément leurs prix
en réponse à une variation de l’offre ou de la demande. En réalité, si certains
prix sont très fréquemment ajustés (tels que les prix des carburants), d’autres
font seulement l’objet d’un ajustement mensuel ou annuel, et ce pour
diverses raisons : premièrement, certains prix sont déterminés par des
contrats à long terme entre les entreprises et les clients afin de réduire les
incertitudes e t les coûts liés aux négociations répétées. Deuxièmement, les
entreprises peuvent maintenir leurs prix stables afin de ne pas contrarier
leurs clients réguliers avec des changements de prix fréquents.
Troisièmement, certains prix sont rigides en raison de la structure des
marchés ; une fois un catalogue ou une liste de prix imprimé et distribué, il
est coûteux pour l’entreprise de modifier ses prix. Enfin, le calcul de
nouveaux prix représente également un coût. À long terme, cependant, les
prix s’ajustent aux nouvelles conditions d’offre et de demande. Autrement
dit, les prix sont entièrement variables à long terme [À l’exception des prix
réglementés, qui sont très rarement susceptibles de change]. Supposons
maintenant que la banque centrale accroît la masse monétaire. Par exemple,
elle imprime de la nouvelle monnaie et achète des obligations d’État. En cas
de baisse du rendement obligataire, c’est-à-dire du taux d’intérêt des
obligations, chacun prend ses dispositions pour détenir un montant accru
d’espèces et réduire ses avoirs en obligations. Ainsi, si la banque centrale
augmente l’offre de monnaie, le taux d’intérêt nominal doit diminuer afin
d’inciter chacun à détenir plus d’espèces. Les prix étant rigides à court
terme, cela implique que les anticipations d’inflation à court terme
demeurent largement inchangées. Ainsi, une variation des taux d’intérêt
nominaux à court terme débouche sur un changement du taux d’intérêt réel
ex ante. Par conséquent, la politique monétaire peut influencer les taux
d’intérêt réels anticipés ou, ex ante, les titres à court terme.

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(…)

«… il existe un décalage d’environ un à trois ans entre les modifications de


politique monétaire et leur incidence sur les prix. Cela signifie que la
politique monétaire ne peut prévenir l’incidence à court terme sur l’inflation
d’événements inattendus ou de chocs survenus dans le secteur réel de
l’économie.

« Toutefois, les économistes s’accordent généralement à dire que la politique


monétaire est en mesure de contrôler l’évolution des prix à plus long terme
et donc aussi la « tendance » inflationniste, c’est-à-dire la variation du
niveau des prix une fois que l’économie a totalement intégré les
perturbations à court terme.

« À long terme, les prix sont élastiques et peuvent répondre entièrement aux
variations de l’offre et de la demande. Cependant, à court terme, de
nombreux prix individuels sont rigides et demeurent quelque temps à leur
niveau. Comment cette distinction influence-t-elle nos résultats ? Sans entrer
dans le détail, on peut affirmer que le volume de production ne dépend pas
du niveau des prix à long terme. Les facteurs qui le déterminent sont les
suivants : le stock de capital, la main-d’œuvre disponible et la qualité de
celle-ci, les politiques structurelles qui stimulent le travail et
l’investissement ainsi que le progrès technologique dans le domaine de
production. Autrement dit, le niveau de la production à long terme dépend
d’un nombre de facteurs réels, ou de facteurs liés à l’offre. Ces facteurs
déterminent la position exacte de la courbe d’offre globale. L’autre courbe
qui détermine l’équilibre économique est celle de la demande globale.
Comme évoqué précédemment, plusieurs facteurs peuvent conduire à des
hausses de la demande globale. Citons les augmentations des dépenses
publiques, de la demande étrangère et des anticipations de gains de
productivité futurs, qui peuvent agir sur la consommation et l’investissement
du moment. En dépit de la hausse possible de plusieurs de ces facteurs,
même sur une période prolongée, il est clair cependant qu’une hausse
soutenue du niveau général des prix à long terme ne peut être permise que
par la mise en œuvre d’une politique monétaire expansionniste continue et
vigoureuse. L’affirmation bien connue selon laquelle « l’inflation est
toujours et partout un phénomène monétaire » exprime généralement cette
idée.

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« À plus long terme, les décisions de politique monétaire déterminent donc


si l’inflation peut s’accélérer ou si elle doit être maintenue à un faible
niveau. Autrement dit, une banque centrale qui est maître de l’offre de
monnaie et du taux d’intérêt à court terme a le contrôle ultime du taux
d’inflation à long terme. Si la banque centrale maintient les taux d’intérêt à
court terme à un niveau trop bas et augmente excessivement la masse
monétaire, le niveau des prix enregistrera également une hausse. Cette
conséquence de base est illustrée par la théorie quantitative de la monnaie,
concept économique fondamental qui aborde de manière plus détaillée la
relation entre la monnaie et les prix».

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