Vous êtes sur la page 1sur 13

LE PLUS D'ÊTRE

Luis Izcovich

Érès | « Figures de la psychanalyse »

2007/1 n° 15 | pages 57 à 68
ISSN 1623-3883
ISBN 9782749207308
DOI 10.3917/fp.015.0057
Article disponible en ligne à l'adresse :
--------------------------------------------------------------------------------------------------------------------
https://www.cairn.info/revue-figures-de-la-psy-2007-1-page-57.htm
--------------------------------------------------------------------------------------------------------------------

Distribution électronique Cairn.info pour Érès.


© Érès. Tous droits réservés pour tous pays.

La reproduction ou représentation de cet article, notamment par photocopie, n'est autorisée que dans les
limites des conditions générales d'utilisation du site ou, le cas échéant, des conditions générales de la
licence souscrite par votre établissement. Toute autre reproduction ou représentation, en tout ou partie,
sous quelque forme et de quelque manière que ce soit, est interdite sauf accord préalable et écrit de
l'éditeur, en dehors des cas prévus par la législation en vigueur en France. Il est précisé que son stockage
© Érès | Téléchargé le 06/03/2022 sur www.cairn.info (IP: 176.167.208.10)

© Érès | Téléchargé le 06/03/2022 sur www.cairn.info (IP: 176.167.208.10)


dans une base de données est également interdit.

Powered by TCPDF (www.tcpdf.org)


001 Parties 16/11/07 11:36 Page 57

Le Plus d’être
• Luis Izcovich •

Partons d’une prémisse : l’écart entre la théorie psychanalytique et sa pratique devrait


être réduit de façon maximale. Cela veut dire que dans la mesure du possible, notre visée
serait de produire une homogénéité entre les concepts et ce qui se transmet d’une psycha-
nalyse. Il faudrait néanmoins cerner ce qui pourrait être de l’ordre du possible dans ce
programme idéal. Dans cette perspective, les résultats de l’expérience analytique devien-
nent fondamentaux et c’est ce qui justifie qu’on aborde la question de l’efficacité de la
psychanalyse.
L’efficacité, qui n’est pas dissociée de la notion d’évaluation que notre époque a mis
au centre de ses orientations, est un terme clé du discours du maître, et dès lors, la ques-
tion de son devenir quand on l’applique à un discours qui constitue son envers, le discours
analytique, se pose. Le savoir du maître, caractérisé par Aristote au terme de savoir théo-
rique 1, et ses conditions de transmission, conditionne l’efficacité en fonction d’un modèle
pré-établi qu’il s’agit de rejoindre. C’est ce qui est implicite dans la racine latine de l’effi-
© Érès | Téléchargé le 06/03/2022 sur www.cairn.info (IP: 176.167.208.10)

© Érès | Téléchargé le 06/03/2022 sur www.cairn.info (IP: 176.167.208.10)


cacité. Le terme latin d’efficere est assez explicite en ce qu’il comporte la notion d’ache-
ver. Remarquons qu’à l’opposé, la production de savoir dans le discours analytique
consiste à interroger le savoir universel afin de produire un savoir qui reste singulier. C’est
d’ailleurs ce qui rend caduc toute proposition d’étude comparative sur l’efficacité, entre
la psychanalyse et les psychothérapies. Car le point de départ n’est pas homogène. Alors
que les psychothérapies se proposent comme techniques de traitement de la souffrance,
la psychanalyse impose une autre condition, la constitution d’un symptôme. Même la plus
grande souffrance, si elle n’est pas convertie au symptôme, ne justifie pas le passage par
l’analyse. Et cette conversion implique le passage par l’inconscient. Autrement dit, il ne
peut pas s’agir, pour la psychanalyse, d’établir l’efficacité en termes de mesurer une tech-
nique qu’un expert applique sur un individu. Entre les deux, il s’agit de la mise au travail
d’un tiers : l’inconscient. C’est tout le prix du discours hystérique, qui est une condition de
production d’un savoir nouveau, qui ne tombe pas en désuétude. Loin de récuser donc le

1. J. Lacan, Le Séminaire, Livre XVII. L’envers de la psychanalyse, Paris, Le Seuil, 1991, p. 22.
001 Parties 16/11/07 11:36 Page 58

58 • FIGURES DE LA PSYCHANALYSE 15 •

terme d’efficacité, il s’agit de le connecter aux finalités de l’expérience analytique, ce qui


impose qu’on examine les conditions pour son effectuation. Il s’agit de partir de cette
prémisse : la psychanalyse n’a pas pour prétention de suppléer à ce qui fait défaillance
dans l’univers, mais elle trouve sa place dans ce qui fait symptôme pour quelqu’un. Or, les
récentes études d’évaluation de la psychanalyse reviennent à demander raison à ce
discours, pour des cas qu’elle n’a pas pour vocation de traiter : crises de panique, états
dépressifs sévères, épisodes psychotiques aigus. Si la condition d’opérativité de la psycha-
nalyse n’est pas là, c’est parce qu’il s’agit d’un moment de rejet de l’inconscient, d’où l’in-
compatibilité avec l’expérience de transfert. Ceci ne veut pas dire que la psychanalyse
exclut les sujets qui sont dans le transfert et qui traversent un moment, suivant la formule
de Lacan, de « désabonnement de l’inconscient ». La question de l’efficacité est donc
présente à la fois dans l’articulation entre théorie et praxis, et dans la conception qui
guide l’analyste, sur ce qui guide son action. Ceci devrait pouvoir se traduire dans la
démonstration d’un résultat. C’est d’ailleurs ce que postule Lacan quand il pose qu’on
devrait pouvoir demander raison à un discours afin de le distinguer d’un discours de
vanité. Ces propos sont à articuler à son idée que la psychanalyse est une thérapeutique
certes, mais pas comme les autres.

Il s’agit là d’une perspective constante chez Lacan. Elle se situe à contre-pente d’un :
« on ne peut rien dire », et si elle préserve la dimension de l’ineffable, elle vise à poser le
caractère rationnel de l’expérience au point que ses résultats pourraient être communi-
qués à un cercle qui dépasse de loin la communauté analytique. Tel était son vœu à propos
© Érès | Téléchargé le 06/03/2022 sur www.cairn.info (IP: 176.167.208.10)

© Érès | Téléchargé le 06/03/2022 sur www.cairn.info (IP: 176.167.208.10)


de la passe. Le dispositif ainsi inventé par Lacan à l’intérieur d’une École de psychanalyse
n’avait pas seulement pour but l’évaluation du désir de l’analyste, mais plus largement la
communication de ses résultats aux sociétés analytiques, et bien au-delà. Personne n’a
songé jusque-là à appliquer ce programme. Je laisse ici de côté l’examen des raisons de
cette absence pour retenir l’essentiel : la passe permet de saisir dans l’après-coup la dimen-
sion thérapeutique d’une analyse et de répondre à la question laissée en suspens par
Freud sur ce qui peut changer pour un sujet au-delà de l’allègement de son symptôme.

Notons d’abord que le terme d’efficacité a une connotation spéciale en ce qui


concerne l’art de la guerre, il suffit de se rapporter à Clausewicz et aux travaux très inté-
ressants de François Jullien sur l’efficacité. Celui-ci montre, en effet, comment l’Occident
s’est servi de ce terme pour explorer l’application d’un plan visant à réaliser un modèle. Et
Jullien note une autre conception de l’efficacité, celle qui a traversé des siècles d’histoire
en Chine, et où on peut accéder à l’efficacité par une voie qui inclut le temps : savoir
attendre pour que se révèlent les point faibles de l’adversaire. Remarquons aussi cette
autre dimension de l’efficacité et qui pourrait se résumer ainsi : savoir se servir des contin-
gences. L’exemple de Napoléon vainqueur d’Austerlitz tournant en défaite le plan pré-
001 Parties 16/11/07 11:36 Page 59

LE PLUS D’ÊTRE 59

établi des généraux russes, montre comment le premier a su tourner en sa faveur le


facteur climatique. Là, ce n’est plus une efficacité qui relève de la puissance, mais d’un
savoir-faire qui tient compte du moment opportun.

Freud n’a pas été indifférent à la dimension de l’art de la guerre au point de se servir,
à propos de la névrose de transfert, de la métaphore du champ de bataille où il s’agit de
liquider, de vaincre un ennemi. Et il faut remarquer que Lacan ne prend pas une autre voie
quand il choisit de tracer la direction de la cure en termes de politique, stratégie et
tactique. Il serait intéressant de renouveler notre conception de l’efficacité à la lumière de
la vision chinoise.

Il faut remarquer que si pour Freud, le transfert constitue le champ de bataille d’une
guerre artificielle, cela ne signifie pas que la psychanalyse est juste une fiction pour
traquer la vérité du sujet. C’est d’ailleurs ce que Lacan dénonce comme l’amour de la
vérité chez Freud, formule qui vise à poser que le terme d’une analyse ne dépend pas de
l’obtention de la vérité dernière. Tout le développement de Lacan à propos de la structure
de fiction de la vérité d’une part et du mi-dire de la vérité d’autre part, va dans ce sens.

Mais ce serait injuste de poser que pour Freud, l’efficacité d’une analyse se mesure à
l’accès à la vérité. Il faut saisir ses propres conclusions dans un texte capital, je me réfère
à « Analyse avec fin et sans fin ». Le changement produit par une analyse en ce qui
concerne la capacité de travail et de l’amour – deux axes soulignés par Freud qui restent
d’actualité – constitue une voie fondamentale pour déterminer l’efficacité analytique. Dès
lors, ce qui devient décisif sont les effets de la cure en vue de ce changement. Nous avons
© Érès | Téléchargé le 06/03/2022 sur www.cairn.info (IP: 176.167.208.10)

© Érès | Téléchargé le 06/03/2022 sur www.cairn.info (IP: 176.167.208.10)


d’une part ce qu’on peut espérer de la dimension thérapeutique de l’analyse à savoir la
levée des inhibitions, la résolution des angoisses et l’élucidation du symptôme.

D’autre part, nous avons un au-delà de la thérapeutique quand Freud s’interroge sur
ce qui constitue la différence d’avoir fait une analyse. Et là Freud ne se limite pas à poser
le retour au point d’avant la maladie (thèse classique de la guérison en médecine) mais
postule la création d’un état nouveau, inconnu par le sujet. Nous pouvons déjà déduire
l’efficacité en termes de bénéfice thérapeutique, mais aussi percevoir l’existence chez
Freud d’une exigence supplémentaire pour la psychanalyse, à savoir la création d’un état
nouveau. Mais en quoi consiste-t-il ? Je crois que si Freud n’a pas répondu à cette ques-
tion, sa réponse est déductible de l’enseignement de Lacan.

Une chose est certaine et frappe à la lecture du texte « Analyse avec fin et sans fin » : les
exemples cliniques que Freud donne et qui concernent le résultat de l’expérience corres-
pondent à des femmes dont l’affect de la fin est celui de la dépression. Il faut convenir que
ce n’est pas très convaincant en termes d’efficacité. Qui pourrait se prêter à l’expérience
analytique si on lui annonçait que ce qui est attendu à la fin est un état dépressif ? Il faut
001 Parties 16/11/07 11:36 Page 60

60 • FIGURES DE LA PSYCHANALYSE 15 •

par ailleurs noter que la fin, pour Freud, n’est pas un « tout doit s’arranger », ce qui est une
présupposition d’harmonie. Certains post-freudiens ont tenté de le théoriser notamment
avec la notion de personnalité totale, ou encore l’accès à un stade génital, où finalement le
sujet pourrait trouver le bon objet qui correspondrait à ses besoins, son amour et son désir.
La thèse freudienne de l’objet foncièrement perdu objecte à l’harmonie comme visée
de l’expérience. Faut-il conclure à l’inefficacité de l’analyse comme le soutiennent les
théories comportamentalo-cognitives ou plutôt aux limites d’une direction de la cure qui
est orientée par le phallus ? L’invention par Lacan de l’objet (a) répond à cette question
et extrait l’analyse de l’impasse d’un tout phallique permettant une autre issue que celle
de la dépression de la fin. Il s’agit pourtant de démontrer en quoi cette issue ne répond
ni à un enthousiasme naïf, ni à une mystique idéalisante. Il est vrai que pendant un temps,
Lacan a cru aux pouvoirs de la parole au point d’en faire une théorie du désir compatible
avec sa nomination. L’analyse, dans cette perspective, est ce qui permettrait de nommer le
désir par l’accès à une parole pleine. Celle-ci change le sujet et le fait différent de ce qu’il
était auparavant. De même, Lacan a cru qu’il était possible de débarrasser le sujet de son
symptôme, au niveau de la pensée pour l’obsessionnel, inscrit dans la chair pour l’hysté-
rie, par la révélation de la vérité qu’il véhicule. Il lui a fallu seulement cinq ans pour recti-
fier cette conception. En postulant, dans la « Direction de la cure et les principes de son
pouvoir », « l’incompatibilité du désir avec la parole 2 », il lui faut inventer une autre solu-
tion au désir du sujet qui exige les moyens de la parole mais ne peut pas viser à la formule
finale qui serait « cela est mon désir ». Dans le même sens, l’impossibilité de saisir la vérité
© Érès | Téléchargé le 06/03/2022 sur www.cairn.info (IP: 176.167.208.10)

© Érès | Téléchargé le 06/03/2022 sur www.cairn.info (IP: 176.167.208.10)


toute, et le statut de fiction qu’elle comporte, déplace l’option de la pratique analytique
vers d’autres coordonnées que la quête de la vérité.
C’est une des raisons fondamentales du décentrement par Lacan de la notion de sens.
En effet, il ne s’agit plus pour Lacan de délivrer le sens du symptôme par le déchiffrage du
désir inconscient, ce qui était une thèse à une époque de son enseignement, mais plutôt
d’envisager les bénéfices de la psychanalyse comme pratique qui vise à faire émerger le
non-sens. Pourtant, ce décentrement est présent dès le début de son enseignement, à
partir du concept de sujet et l’écart que cela suppose par rapport au terme d’individu. Cela
est posé très nettement à partir de la genèse du Je. La formule « Je est un autre » condi-
tionne en effet la direction de la cure et montre que le sujet de l’inconscient ne se confond
pas avec l’individu. Ce point est décisif, car ce n’est pas pareil de fixer la notion d’effica-
cité par rapport à l’individu et par rapport au sujet. La thèse du sujet comme déterminé

2. J. Lacan, « La direction de la cure et les principes de son pouvoir », dans Écrits, Paris, Le Seuil,
1966, p. 641.
001 Parties 16/11/07 11:36 Page 61

LE PLUS D’ÊTRE 61

par le signifiant a pour conséquence une conception de l’efficacité en termes de symbo-


lique. Entre l’individu et le sujet, il y a toute la distance qui peut exister entre le sujet de
la connaissance qui relève du Moi et le sujet du signifiant qui relève de l’inconscient. Il
s’agit là d’un pas essentiel, présent dans la perspective freudienne, et qui implique la fin
de l’illusion de l’unité. Car le sujet reste dans un rapport d’excentricité par rapport au Moi.
Pourtant, l’idée de Lévi-Strauss d’un ordre symbolique universel comme totalité, permet à
Lacan de donner une structuration de l’expérience analytique comme un tout en termes
de dialectique qui peut s’achever dans la complétude.
Dans ce sens, et suivant la proposition de Lacan sur la métaphore paternelle, il serait
possible de soutenir que pour Lacan, à cette époque, disons jusqu’aux années 1960, l’effi-
cacité était une façon d’assurer, compléter, achever, ce que la métaphore paternelle avait
réalisé de façon imparfaite. En effet, ce dont il s’agissait de s’assurer, est que le sujet puisse
s’orienter par rapport au phallus, comme signifiant vers lequel va porter son désir. C’est ce
qu’un certain nombre de lecteurs ont retenu de l’enseignement de Lacan et c’est la raison
de l’accent posé sur le terme de subjectivation. Il est certain qu’il s’agit d’une dimension
cruciale dans l’expérience analytique. La subjectivation implique de passer de la faute sur
l’autre à l’assomption du Je.
Cette perspective correspond en effet à la place que Lacan avait réservé au symbolique
et sa primauté sur l’imaginaire. Lacan opère ainsi un renversement par rapport à la théo-
rie du développement qui suppose une typicité définie à l’avance de ce qu’on veut obte-
nir. L’efficacité du symbolique suppose de saisir la place du sujet dans les coordonnées de
© Érès | Téléchargé le 06/03/2022 sur www.cairn.info (IP: 176.167.208.10)

© Érès | Téléchargé le 06/03/2022 sur www.cairn.info (IP: 176.167.208.10)


son histoire. Et cette conception est solidaire de l’idée que Lacan se fait à cette époque à
propos de l’inconscient, qu’il soit posé comme chapitre censuré de l’histoire ou comme
discours de l’Autre. Ainsi la psychanalyse est ce qui permettrait à un sujet de trouver une
place pour son désir qui s’inscrit dans l’ordre des générations. Le constat fait par Lacan du
point de manque dans le symbolique, le signifiant qui structurellement manque dans
l’Autre, exige un virage dans la doctrine et des conséquences dans la direction de la cure.
La théorisation de l’objet (a) est ce qui répond à ce changement de perspective. Celle-ci
concerne la cause du désir et l’usage qu’un sujet en fait avant, pendant et après une
analyse. Donc, si Lacan déplace le centre de gravité d’une analyse par rapport au symbo-
lique, c’est dans la mesure où il s’aperçoit que les mots rencontrent une limite, ce devant
quoi elles s’arrêtent : le réel. Ce terme, implicite déjà dans la formule « cœur de l’être 3 »,

3. Lacan reprend dans le texte « La direction de la cure et les principes de son pouvoir », la
formule de Freud qui se situe dans « L’interprétation des rêves », Kern unseres wesen (page 609
de l’édition allemande), op. cit., p. 587.
001 Parties 16/11/07 11:36 Page 62

62 • FIGURES DE LA PSYCHANALYSE 15 •

est défini de façon différente – gardons les définitions essentielles –, comme ce qui revient
toujours à la même place, ou comme l’impossible. Une fois ceci posé, il faudrait réviser la
conception lacanienne de l’efficacité et chercher à savoir si une analyse a pu atteindre le
réel dernier d’un sujet.

Il est certain que Lacan n’a pas changé en ce qui concerne le terme qui désigne la faille
structurale du sujet, à savoir la castration. Pourtant il faut d’abord noter que ce terme ne
recouvre pas ce que Freud avait avancé. Si pour Freud, la castration est une butée, roc
indépassable que le sujet rencontre au terme de la cure analytique, pour Lacan, la castra-
tion est à la fois structurante et déterminante dans la position du sujet envers son désir.
Qu’est-ce que cela veut dire ? Tout d’abord que la castration est l’expérience cruciale
qu’un sujet fait lors de son enfance et qui ordonne après-coup ce qu’il a pu vivre avant et
constitue la marque qui conditionne ce qu’il fera de son existence. C’est la faille constitu-
tive du désir. Néanmoins, elle ne s’inscrit pas une fois pour toutes. C’est la raison pour
laquelle Lacan se sert aussi de ce terme pour désigner le terme de l’analyse. La formule
« assomption de la castration » est explicite. Pour être assumée, il faut que la castration
soit déjà là. Situons donc deux dimensions dans la castration. Comme moment inaugural,
elle est constitutive du sujet, comme produit d’une analyse, elle permet de cerner le désir.
La castration, pour Lacan, est moteur de désir plutôt que roc. Et cela donne un aperçu
de comment on peut envisager l’efficacité de la psychanalyse sans la cantonner au
registre de la quête du phallus et les impasses qui s’ensuivent. Il s’agit de s’apercevoir
que l’efficacité relève d’une radicalisation. La castration que le sujet tente d’éviter,
© Érès | Téléchargé le 06/03/2022 sur www.cairn.info (IP: 176.167.208.10)

© Érès | Téléchargé le 06/03/2022 sur www.cairn.info (IP: 176.167.208.10)


tamponner, dont il tente de ne rien savoir, la psychanalyse la révèle, la creuse, la met en
évidence. C’est la condition pour produire un désir inédit. Drôle d’expérience que celle
de la psychanalyse qui, pour obtenir l’effet attendu, vise à radicaliser ce dont le sujet
demande à se débarrasser.

Car la demande d’analyse part de quelqu’un qui éprouve un manque-à-être. Il peut


s’agir aussi, à l’occasion, d’un manque à avoir mais qui en définitive, se traduit par l’ex-
périence de quelque chose qui se dérobe à l’être. Ceci est au fondement du transfert. Le
transfert comme production d’un sujet supposé savoir constitue l’attente pour un sujet
d’accéder à un supplément procuré par l’autre, l’analyste.

C’est cela qui est demandé à l’analyste. Or, il est vrai que le dispositif produit un gain
de savoir, dimension épistémique de la psychanalyse inhérente à la cure. C’est la raison
d’ailleurs de l’objection de Lacan à distinguer entre une analyse thérapeutique et une
analyse didactique. En postulant « la psychanalyse, didactique », il pose que nécessaire-
ment dans toute analyse, qu’il s’agisse de celle d’un candidat à occuper la place de l’ana-
lyste ou de celle du tout venant, il y a une dimension qui inclut l’épistémique : le sujet
001 Parties 16/11/07 11:36 Page 63

LE PLUS D’ÊTRE 63

s’instruit de son savoir inconscient. Cette perspective concerne un niveau non négligeable
de l’efficacité analytique. Un changement s’opère pour un sujet qui dispose désormais
d’un savoir averti. Remarquons néanmoins ce fait clinique, le sujet dit que le fait de savoir
ne l’empêche pas de maintenir le schéma qui est à la base de la répétition de ses actions.
En effet, un plus est exigé de l’analyse, qui n’est pas un savoir en plus mais un chan-
gement au niveau de l’être. Nous proposons l’idée que c’est dans ce tour de plus que se
situe la véritable portée de l’efficacité de la cure lacanienne. Cette portée prend tout son
relief à partir du concept de jouissance et de la définition que Lacan donne du symptôme
à la fin de son enseignement, et qui concerne la modalité particulière de jouir de l’in-
conscient. Il s’agit, dès lors, de démontrer en quoi une analyse a pu déranger le
programme de jouissance du sujet. C’est d’ailleurs ce que Lacan propose à la fin du sémi-
naire Les quatre concepts fondamentaux de la psychanalyse, juste avant la création de
l’École freudienne de Paris, et qui constitue le vrai programme d’évaluation de l’expé-
rience analytique qui est de savoir « comment un sujet qui a traversé le fantasme radical
peut-il vivre la pulsion 4 ? ».
Cette proposition précède et prépare son premier texte capital sur la passe : « Propo-
sition sur le psychanalyste de l’École ». En effet, ce qui change dans le montage pulsion-
nel, concerne l’effet radical de ce qu’on peut espérer d’une analyse menée jusqu’à son
terme. S’instruire de l’inconscient et associer un changement pulsionnel reviendrait à
poser l’efficacité didactique de l’analyse. Récapitulons ce en quoi Lacan prolonge Freud.
Ce qui reste essentiel dans la perspective freudienne, est comment l’inconscient peut être
© Érès | Téléchargé le 06/03/2022 sur www.cairn.info (IP: 176.167.208.10)

© Érès | Téléchargé le 06/03/2022 sur www.cairn.info (IP: 176.167.208.10)


atteint. Néanmoins, en postulant l’idée d’un refoulement originaire, d’un déchiffrage
structurellement inépuisable, Freud entrevoit que l’inconscient laisse toujours un point de
suspension. C’est tout l’intérêt de la place qu’on réserve, dans la théorie et dans la
pratique, à l’objet (a). Si l’objet (a) n’est pas identique au réel, au sens où il n’est pas le
réel, il est ce qui le recouvre. Donc, pas d’autre moyen d’accès au réel ultime d’un sujet si
ce n’est par le biais de cet objet.
C’est pourquoi Lacan a pu énoncer que « la position du psychanalyste, […] est faite
substantiellement de l’objet a 5 ». Cela veut dire qu’il doit incarner, représenter, ce qui
constitue la partie la plus opaque, rejetée par l’analysant. Autrement dit, « l’objet (a) […]
est l’enjeu de l’acte analytique 6 ».

4. J. Lacan, Le Séminaire, Livre XI. Les quatre concepts fondamentaux de la psychanalyse, Paris,
Le Seuil, 1973, p. 246.
5. J. Lacan, Le Séminaire, Livre XVII. L’envers de la psychanalyse, op. cit., p. 47.
6. J. Lacan, « Radiophonie », dans Autres écrits, Paris, Le Seuil, 2001, p. 410.
001 Parties 16/11/07 11:36 Page 64

64 • FIGURES DE LA PSYCHANALYSE 15 •

Il faut noter que cet objet est au départ du côté du sujet, et si l’analyste est voué à l’in-
carner, c’est par l’opération du transfert. En effet, il est au départ du fait du fantasme :
S/ ◊ a. Et le sujet se sert du fantasme pour éviter le signe du réel. C’est d'ailleurs ce qui fait
la différence radicale entre une analyse et les autres pratiques de parole (toutes les
psychothérapies confondues, même celles d’inspiration analytique), à savoir que l’analyse
est une expérience originale et, comme le formule Lacan à propos l’objet (a), « n’est
déductible qu’à la mesure de la psychanalyse de chacun 7 ». Qu’il conditionne sa déduction
à l’expérience analytique, indique qu’il ne s’agit pas d’un savoir théorique (contrairement
au discours du maître comme je l’ai rappelé), mais un savoir relatif au passage par la cure.
C’est ce qui explique l’insistance de Lacan à propos de l’objet (a) : « Peu d’analystes le
manient bien, même à le tenir de mon séminaire 8. » Il donne ainsi tout le relief à l’expé-
rience analytique et surtout au fait que rien peut compenser ce que l’analysant n’a pas
obtenu de sa propre cure. Et c’est donc là que, de ce point de vue, on peut aborder, sans
hésiter, la question de l’efficacité dans la psychanalyse. Il s’agit de l’incidence de l’analyse
dans la formation du psychanalyste. Il me semble que, quand Lacan pose qu’un savoir faire
concernant son maniement s’acquiert dans la cure, il reprend la question déjà esquissée
dans ses Écrits quand il formule : « Qui ne sait pas pousser ses analyses didactiques jusqu’à
ce virage où s’avère avec tremblement que toutes les demandes qui se sont articulées dans
l’analyse n’étaient que transferts destinés à maintenir un désir, instable celui-là, ne sait
rien de ce qu’il faut obtenir du sujet pour qu’il puisse assurer la direction d’une analyse,
ou seulement y faire une interprétation à bon escient 9. » La position de Lacan est radi-
cale, la psychanalyse n’est pas conçue en termes d’une évolution progressive mais elle
© Érès | Téléchargé le 06/03/2022 sur www.cairn.info (IP: 176.167.208.10)

© Érès | Téléchargé le 06/03/2022 sur www.cairn.info (IP: 176.167.208.10)


suppose l’au-delà d’un virage et c’est uniquement là qu’on peut saisir la différence radi-
cale entre quelqu’un qui a fait une analyse et quelqu’un d’autre (question de Freud
évoquée plus haut).
Je récapitule. Je crois qu’on peut distinguer deux versants de l’efficacité en psychana-
lyse, un versant thérapeutique et un autre versant qui va au-delà. Concernant le premier,
il suffirait d’entendre ceux qui ont fait l’expérience de la psychanalyse. Tout d’abord pour
les névroses, ce qu’ils disent permet de déduire le caractère bénéfique au niveau des inhi-
bitions, des angoisses, des symptômes, permettant au sujet une autre orientation de son
désir inconscient. Plus largement, pour un nombre important de psychotiques, elle leur
donne une identification, une place dans le monde, en produisant un autre appareillage

7. Ibid., p. 414.
8. Ibid.
9. J. Lacan, « La direction de la cure et les principes de son pouvoir », op. cit., p. 636.
001 Parties 16/11/07 11:36 Page 65

LE PLUS D’ÊTRE 65

de la jouissance. Quant au versant au-delà, je reviens à ce que l’expérience de la passe


peut nous en éclairer.
Colette Soler a pu commenter que la série de termes dont s’est servi Lacan pour dési-
gner l’état dernier d’un sujet en fin de parcours analytique, peut être perçue comme ayant
une connotation négative : assumer la castration, la désidentification, la négativation de
la jouissance, la destitution subjective. En effet, rien de très palpitant pour un futur analy-
sant si on vante l’expérience à partir de ces termes, à moins qu’ils n’aient pas forcément
une connotation négative, auquel cas il vaudrait mieux expliciter notre propos. C’est là
qu’il faudrait reprendre la formule du manque-à-être. Il est vrai que pour Lacan, le
manque est la racine du désir, et par conséquent le manque-à-être est constitutif de la
structure désirante du sujet. Une distinction néanmoins s’impose. Ce manque est aussi ce
qui pousse un sujet à entreprendre une analyse. C’est un manque relatif à l’indétermina-
tion, j’en ai déjà parlé. Or, justement ce que démontre, entre autre, l’expérience du dispo-
sitif de la passe est qu’un sujet n’est plus dans l’indétermination mais dans la certitude.
Autrement dit, comment il est passé de la clinique de la question, à un discours soutenu
par l’affirmation. Ceci ne veut pas dire qu’il n’y ait plus de questions pour le sujet, mais
que celui-ci n’est plus poussé à trouver la réponse chez l’interlocuteur. Ce n’est pas une
mince affaire d’obtenir cela et Lacan le souligne à propos de la demande dans « La direc-
tion de la cure », plus haut cité. Plus radicalement, on envisagera la castration, non pas
comme un roc mais comme un vide creusé qui accentue les conditions du désir et qui en
plus le fixe, arrêtant sa métonymie. On s’aperçoit aussi que nous ne sommes plus dans l’in-
© Érès | Téléchargé le 06/03/2022 sur www.cairn.info (IP: 176.167.208.10)

© Érès | Téléchargé le 06/03/2022 sur www.cairn.info (IP: 176.167.208.10)


détermination.
De même on a souvent affirmé la soustraction de jouissance que comporte une
analyse. C’est vrai, l’accès au désir implique une négativation de la jouissance. Mais Lacan
ne propose pas sa réduction à zéro, car il y a un irréductible concernant la jouissance. Ce
qu’il s’agit plutôt de produire est une identification à sa propre jouissance. C’est une
dimension qu’il privilégie au point qu’il la pose à propos de la nomination de l’A.E., dans
la passe, à savoir le rapport du sujet à la jouissance 10.
Il est certain que l’analyse extrait le sujet de l’indétermination et la certitude produite
concerne son être. Comment donc ne pas reconnaître que la véritable efficacité dans la
psychanalyse est d’ordre paradoxal ? Plus le sujet accède au manque, à sa destitution
comme sujet, plus il voit se produire un effet d’être que Lacan n’a pas hésité à désigner
sous le terme de métamorphose.

10. J. Lacan, « Radiophonie », op. cit., p. 415.


001 Parties 16/11/07 11:36 Page 66

66 • FIGURES DE LA PSYCHANALYSE 15 •

Le paradoxe tient au fait que l’efficacité trouve son ressort dans un traitement spéci-
fique de la faille de l’être, qui n’est pas le compromis raisonnable ou la réconciliation, mais
la radicalisation de la division subjective. C’est en poussant celle-ci à son extrême que le
sujet pourra avoir un aperçu du réel, indispensable pour sa position comme sujet du désir
et pour sa position comme analyste.
C’est dans la même perspective qu’il faut situer le terme d’impossible que Lacan a
connecté au réel. Ce n’est pas le désir impossible, le désir de l’analyste ne peut être de
désirer l’impossible. Plus précisément, s’il pose le terme d’impossible comme horizon d’une
analyse, c’est dans la mesure où l’impossible fait la limite nécessaire pour ordonner le
désir. Cela est explicite quand, à propos des trois impossibles, du sens, de la signification,
et du sexe, il conclut qu’« il (le sujet) saura se faire une conduite. Il en a plus d’une 11 ».
Notons donc qu’il ne s’agit pas seulement du constat de l’impossible mais plutôt de
« pousser l’impossible en ses retranchements 12 », et qu’il n’y a pas de conduite type face
à l’impossible, car c’est une décision du sujet qui est requise. Elle relève d’un virage dans
la cure où le sujet consent au reste d’incurable dans le symptôme. C’est le moment où se
produit le virage de l’impuissance à l’impossible. Il ne suffit donc pas que le sujet dresse le
constat de cet impossible, mais qu’il se fasse une conduite qui ne va pas sans un bien-dire.
Soulignons que « se faire une conduite » fait de la psychanalyse une pratique qui n’est pas
disjointe de la question de l’efficacité. Il s’agit d’une efficacité spéciale qui ne relève pas
de l’application du protocole.
Nous ne pouvons pas conclure sans la référence au temps qui participe aux critères
© Érès | Téléchargé le 06/03/2022 sur www.cairn.info (IP: 176.167.208.10)

© Érès | Téléchargé le 06/03/2022 sur www.cairn.info (IP: 176.167.208.10)


habituels d’évaluation de l’efficacité. Bien sûr, la psychanalyse n’opère pas sans le temps.
C’est le temps d’un changement discursif permettant au sujet de sortir de la quête d’une
norme. Cela suppose un certain nombre de tours dans la cure analytique qui se traduisent
à terme en effet d’être. Lacan l’a formulé de diverses manières, notamment à propos de
l’effet d’être de l’interprétation qui opère d’être à côté, soit « où se fait l’être 13 ». Mais
plus radicalement, je crois qu’il vise ainsi les finalités de l’expérience analytique : « Mon
épreuve ne touche à l’être qu’à le faire naître de la faille que produit l’étant de se dire 14. »
Comment ne pas y voir que l’analyse, en produisant un dire qui reste des dits de l’analy-
sant, force la faille de la structure d’où s’effectue l’effet d’être sur le sujet. Dans la même
perspective, pour figurer le nombre de tours nécessaires, Lacan fait appel à l’image de la

11. J. Lacan, « L’étourdit », dans Autres écrits, op. cit., p. 487.


12. J. Lacan, « Radiophonie », op. cit., p. 446.
13. Ibid., p. 428.
14. Ibid., p. 426.
001 Parties 16/11/07 11:36 Page 67

LE PLUS D’ÊTRE 67

tour de Jéricho et à « l’efficacité des coups de glotte ». Là, nous ne sommes pas tout à fait
dans le dit de l’interprétation, mais dans une intervention qui force le réel 15.
Dès lors, nous pourrions dégager même une conception de l’efficacité de la clinique
lacanienne qui inclut la dimension du temps. Notons en effet que Lacan corrèle la durée
d’une analyse à la production de l’effet d’être. Ainsi, quand il postule qu’il « faut le temps
de se faire à être 16 » pour spécifier ce temps qu’il faut dans la cure, il ajoute : « C’est là la
faille dont se dit l’être 17. » J’arrive à la conclusion que Lacan distingue le manque-à-être,
index de l’indétermination produite par le signifiant, de la faille de l’être condition
d’émergence d’un dire. Certes, le manque-à-être est ressort du désir, mais marqué par son
intermittence ou son évanouissement, bref, l’instabilité de ce désir. La question qui se pose
est celle du ressort du désir inédit produit par l’expérience analytique. Il relève d’un dire,
effet de l’inconscient, qui bien qu’il ne nomme pas ce désir, cerne sa cause et détermine la
conduite d’un sujet face à l’impossible de la structure. Le temps de l’analyse gît entre le
manque-à-être comme support de la demande adressée à l’analyste afin qu’il produise le
complément d’être et la faille d’où naît l’être. Cela suppose que l’analyse soit une pratique
qui hante le réel par le dévoilement des identifications jusqu’à la vacillation du fantasme.
Qu’est-ce qui est visé dans la désidentification du sujet à la fin de l’expérience analy-
tique ? C’est l’aperçu d’un réel qui fasse support d’un nouveau désir. Et ce désir pourra
fonctionner comme suppléance autre que celle qui trouve son appui sur le fantasme. C’est
la différence entre un désir du sujet et un désir qui prouve l’efficacité de l’analyse.
En définitive, il me semble essentiel de faire valoir la question de la durée de l’analyse
© Érès | Téléchargé le 06/03/2022 sur www.cairn.info (IP: 176.167.208.10)

© Érès | Téléchargé le 06/03/2022 sur www.cairn.info (IP: 176.167.208.10)


et son articulation à l’efficacité. Car, longtemps, on a critiqué la durée longue d’une cure
analytique en mettant ce facteur au compte de l’inefficacité de la psychanalyse. En formu-
lant « le temps qu’il faut pour se faire à l’être », Lacan donne une formule qui explicite le
temps nécessaire, non seulement pour la résolution d’un symptôme mais pour que s’opère
un changement radical dans la position subjective. Il n’est pas certain qu’un sujet
demande ce changement à l’entrée en analyse. Mais une analyse ne va pas à son terme
dans la mise au jour des demandes qui soutiennent son désir instable. Ainsi, le sujet arti-
culant ses demandes jusqu’aux plus régressives, peut se séparer de la demande première
et même l’oublier. Par ailleurs, il est certain aussi qu’il peut ne pas se satisfaire d’un allè-
gement symptomatique. Dans ce cas, une analyse reste la seule chance possible d’accéder
au réel ultime du sujet. C’est dans cette opération sur le réel, et ce qu’elle change pour un

15. Ibid., p. 434.


16. Ibid., p. 426.
17. Ibid.
001 Parties 16/11/07 11:36 Page 68

68 • FIGURES DE LA PSYCHANALYSE 15 •

sujet, qu’on peut réaliser l’efficacité de l’analyse, qu’aucune autre pratique de parole peut
concurrencer.

RÉSUMÉ
Le manque à être est à la base de la demande d’analyse. Il s’agit d’examiner son devenir au terme de
l’expérience analytique, condition fondamentale pour évaluer l’efficacité d’une analyse. Deux pers-
pectives sont ici mises en évidence : les effets thérapeutiques au niveau du symptôme et les change-
ments concernant l’être du sujet.
MOTS-CLÉS
Manque à être, fin d’analyse, efficacité, plus d’être.
SUMMARY
The want-to-be is at the origine of the analytical demand. We will try to explore what the want-to-
be becomes at the end of the analytical experience, which is a fondamental condition to evaluate the
efficacity of an analyse. We try to demonstrate here two differents perspectives: the therapeutic
effect at the level of the symptom and in which way analysis changes the being of a subject.
KEY-WORDS
Want to be, end of analysis, efficacity, more of being.
© Érès | Téléchargé le 06/03/2022 sur www.cairn.info (IP: 176.167.208.10)

© Érès | Téléchargé le 06/03/2022 sur www.cairn.info (IP: 176.167.208.10)

Vous aimerez peut-être aussi