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E-ISSN : 2665-7511
https://revues.imist.ma/?journal=AME
MOHAMMED MAZZINE
Résumé :
De nos jours, Le capital humain, une ressource stratégique de création de la valeur. La qualité de
sa gestion devienne de plus en plus un facteur déterminant de la performance de l’organisation.
La performance qui ne se mesure plus à travers le seul critère de productivité mais aussi par le
degré de satisfaction professionnelle des employés et le niveau du leur bien-être social.
L'objectif du présent article est d'analyser le lien de causalité entre la pratique de gestion des
ressources humaines et la performance sociale des organisations publiques dans un contexte
très particulier des organisations publiques du secteur éducatif.
Pour répondre à cette problématique nous allons opter pour un raisonnement hypothético-
déductif qui consiste en la formulation des hypothèses, la collecte des données qui vont nous
permettre de tester les résultats obtenus afin de réfuter ou d’appuyer nos hypothèses.
Notre enquête s’est portée sur un échantillon de 189 directeurs établissements scolaires
relevant de l’académie régionale d’éducation et de formation de Guelmim Oued Noun.
Les résultats de cette étude ont montré l’impact significatif de certaines pratiques de gestion
des ressources humaines sur le rendement des établissements scolaires de notre échantillon.
The objective of this work is to analyze the links between the practices of the human resources
management and the social performance of public organizations in a very specific context of
public organizations in the education sector.
Three basic elements characterize our methodological approach: the positivist paradigm, the
hypothetico-deductive approach, the quantitative method and The Survey method.
The results of this study are based on a sample of 189 school principals from the four provincial
directorates of the Regional Academy of Education and Training of Guelmim Oued Noun.
Key words: human resources management, practices of the human resources management,
social performance, education sector.
Cet article vise à interroger la relation entre les deux concepts suscités, « pratiques de GRH » et
« performance sociale », en particulier dans le domaine de l'éducation. Pour mener à bien cette
analyse, notre question de recherche est : Quelle est l’impact des pratiques GRH sur la
performance sociale des organisations publiques d’éducation ?
Cette question sera traitée à travers six éléments. D’abord le cadre conceptuel de la recherche
qui sera consacré à la définition des concepts clés de notre recherche (Pratique GRH et
performance sociale) (1). Puis, le cadre théorique construit autour de la relation pratiques GRH
et performance social (2). Ensuite, le cadre épistémologique et méthodologie de la recherche
pour décrire l'ensemble de la méthodologie et des choix réalisés afin de collecter et de traiter
les informations destinées à tester les hypothèses formulées (3). Dans un quatrième point nous
allons présenter notre terrain de recherche, la population et l’échantillon de l’étude. Le
cinquième élément présente les résultats obtenus, et dernière analyse et discute les résultats
obtenus (6).
1. Cadre conceptuel
L’objectif de ce cadre conceptuel est de donner une meilleure compréhension des concepts clés
de notre recherche.
Il faut d’abord noter que l’expression « Ressources Humaines » (dorénavant RH) a un double
sens. Elle désigne l'ensemble des individus œuvrant activement dans une organisation, et qui
sont rémunérés pour le travail qu'ils y effectuent (Dietrich, Anne, et Frédérique Pigeyre, 2011);
mais aussi, et surtout, la fonction ou le service interne chargé d’apporter le personnel à
l’organisation en nombre suffisant, compétent et motivé pour assurer son bon fonctionnement
(Mahé De Boislandelle, 1998).
Ces pratiques qui nous intéressent dans le cadre de notre étude, on les résume en trois
catégories. D’abord, les pratiques relatives à l’acquisition des RH (déterminer les effectifs, les
qualifications, description détaillée des fonctions et recrutement des RH selon les normes
recherchées, la planification des effectifs selon le mode d’organisation stratégique. Ensuite, les
pratiques de développement des RH, il s’agit des efforts de formation et de qualification pour
doter les RH des connaissances et habiletés nécessaires afin d'accroître leur performance. En
fin, les pratiques qui visent la conservation des RH, il s’agit de l’ensemble des techniques qui
permettent la rétention des RH telle que l’offre des avantages sociaux, l’amélioration de la
structure salariale et les modes de rémunération, la discipline, ou encore des nouvelles
pratiques novatrices de GRH.
Les pratiques de gestion sont très diversifiées et toujours en changement. Notre contribution
sera limitée à la proposition d’une typologie qu’on suppose la plus simple et la plus globalisante
de ces pratiques. Notre typologie retient six types de pratiques GRH : « Le management
participatif », « Rémunération et avantages sociaux », « Évaluation du rendement »,
« Formation et développement », « Santé et sécurité au travail » et « L'information et
communication ».
La performance sociale est donc la dimension de la performance globale qui prend en compte la
nature des relations que l’organisation entretienne avec ses employés d’une part, et avec les
autres acteurs avec qui elle interagit d’autre part. Il s’agit donc de deux variantes, l’une externe
vis à vis des partenaires externes et de la société, en parle de « performance sociétale ». L’autre
interne, fait référence à la prise en compte des intérêts du personnel de l’organisation, en parle
dans ce cas de « La performance sociale » qui se subdivise à lui-même en deux types.
La performance des ressources humaines vis à vis de l’organisation qui reflète le degré de leur
participation à la réalisation de ses objectifs en peut la qualifier de « la performance humaine »
pour la distinguée du deuxième type, qui exprime la performance de l’organisation vis-à-vis de
son personnel et évaluée à travers le degré de satisfaction du personnel de l’organisation.
Même que dans la majorité des recherches spécialisées en GRH les deux notions sont
étroitement liées, nous nous retiendrons cette deuxième variante pour designer la performance
sociale dans le cadre du présent travail.
Selon Jeffrey B. Arthur les tenants du modèle « universaliste» supposent une relation directe
entre les pratiques de GRH et la performance de l'entreprise (Arthur, 1994). Ils parlent de
pratiques maximisatrices de la performance (Albagli, 2007).
Ce modèle se base sur trois principaux fondements théoriques. L’universalité des pratiques GRH
qui suppose que ces pratiques sont applicables quel que soit le contexte (Delery et Doty, 1996).
La sélectivité de certaines pratiques RH, qui présume des différences d’effet entre des pratiques
GRH qualifiée de « meilleures » et le reste des pratiques. L’autonomie et l’additivité des effets
Il est donc claire que selon ce modèle les bonnes pratiques GRH pourraient aider les
organisations à améliorer de façon significative leur niveau de performance organisationnelle et
ce indépendamment du contexte auquel elles opèrent. Ce rôle clé des pratiques RH est reconnu
par plusieurs auteurs (Arcand M., Arcand G., Morceau E.) ; les pratiques les plus citées sont
celles liées à la formation du personnel et a leur développement, aux conditions de travail, à la
sécurité d'emploi, à la rémunération incitative (Becker b. et Gerhart B., 1996) (Pfeffer et Veiga,
1999).
Selon les partisans de ce modèle l’impact des pratiques de GRH sur la performance des
entreprises relève de leur alignement avec d’autres facteurs de contingence de l’organisation et
particulièrement avec la stratégie. Ainsi plus le degré d’harmonie entre la stratégie et la
politique de GRH est important, plus l'impact des pratiques de la GRH sur la performance est
fort (Razouk, 2007). Dans ce sens, Wright annonce que les entreprises dont les compétences des
ouvriers sont compatibles avec la stratégie affichent de bonnes performances (Wright et al.,
1995). La relation réciproque est aussi valable selon Snow et Snell, les entreprises qui affichent
de bonnes performances c’est ceux qui développent des stratégies en cohérence avec les
qualifications et compétences de leur personnel (Xiu, 2007).
Étant donné l’objet de recherche du présent travail qui vise à tester le lien entre les pratiques de
GRH et la performance sociale, nous avons adopté une posture positiviste. En effet, ce
paradigme est le mieux adaptée à la nature de l’objet de notre recherche. Il permet sur la base
d’une analyse hypothético-déductive de vérifier la validité des hypothèses conçues à partir
d’une exploration théorique. Ici et dans la lignée de la posture positiviste, en cherche à tester
l’existence des liens entre les pratiques GRH et la performance sociale.
La recherche quantitative est bien appropriée à notre cas, il va nous permettez de vérifier à
travers des tests empiriques les relations entre les variables de notre modèle théorique. Pour la
collecte des données de l’étude empirique nous allons utiliser la technique du questionnaire.
Dans notre modèle conceptuel, la performance sociale est considérée comme une variable
dépendante c'est-à-dire à expliquer et les pratiques de GRH comme des variables
indépendantes ou explicatives. Deux hypothèses sont émises :
H.1 : Les pratiques de gestion des ressources humaines relatives au management participatif, à
la rémunération et avantages sociaux, l’évaluation du rendement, la formation et
développement, la santé et sécurité au travail et l'information et communication sont
pertinentes pour directeurs des établissements scolaires.
H.2 : Les pratiques de gestion des ressources humaines susmentionnées influent positivement la
performance sociale des établissements scolaires reposant sur «La satisfaction des employés»,
«L'absentéisme» et le «Départ des employés».
Pour la quantification de ces itmes nous avons inspiré des travaux antérieurs, en particulier
Delaney et Huselid en 1996 et de Perry-Smith et Blum en 2000, (Huselid, 1996, Blum, 2000). Les
auteurs proposent une échelle de mesure de type Likert pour quantifier les indicateurs de
mesure de la performance, ils sont adoptés une échelle de 5 niveaux pour effectuer leurs
études. Pour notre cas nous avons utilisé une échelle de mesure de type Likert, comportant cinq
(05) modalités, s'échelonnant de1 « très faible » à 5 « très élevé » (tableau 01).
La fiabilité de ces mesures est testée par la technique de l’alpha de Cronbach (voir tableau ci-
dessous). Pour les variables indépendantes les travaux de Datta et Guthrie ont montrés la
fiabilité d’une échelle de mesure de type Likert dans l’évaluation des pratiques GRH. Sauf que
ces auteurs ont utilisés une échelle à six points (1 = totalement en désaccord ; 6 = totalement
d'accord) (Datta, 2004 et Guthrie, 2000), et nous nous allons utiliser une échelle à 5 points, dont
la fiabilité a été tester sur la base d’un test de l’alpha de Cronbach.
Les données de cet article sont collectées lors de la préparation de la thèse de monsieur M.
Mohammed (premier auteur du présent article), une part des données descriptives est aussi
extraite de cette thèse.
Notre population statistique se compose des 248 directeurs des établissements scolaires
relevant de l’académie régionale d’éducation et de formation de Guelmim (tableau 02)
Ce dernier tableau va nous servir pour la détermination de notre échantillon de façon la plus
représentative en tenant compte de cette décomposition.
Le tableau ci-dessous résume la méthode ainsi que les variables utilisées pour la détermination
de la taille de l’échantillon :
Tableau 03 : Variables utilisés pour la détermination de la taille de l’échantillon
Variable Valeur recommandée
Marge d’erreur 5% (0.05)
Pour un niveau de confiance de 5% la valeur critique ou
Niveau de confiance désiré
le coefficient de confiance est de 1,96.
Le plan d’échantillonnage est aléatoire simple. L’effet
Effet du plan d’échantillonnage
est de 1.00
Niveaux initiaux des comportements ou 0,50 puisque aucune donnée antérieure sur les variables
des indicateurs à mesurer. recherchés n’est disponible.
Le taux de non réponse attendu est de 20% (estimé sur
Taux de non réponses
la base du pré-test de notre enquête).
Source : les auteurs
Il s’agit d’un descriptif des établissements scolaires de l’échantillon (1.1) et des directeurs
interrogés (2.2) ainsi que celui des variables endogènes de notre étude (1.3).
Le tableau 05 ci-après résume les statistiques descriptives des établissements scolaires objet de
notre étude :
Parmi les 189 directeurs des établissements interrogés dans le cadre de notre enquête, 157 ont
répondu favorablement au questionnaire. Entre les 157 établissements scolaires, 110 sont
implantés en zone urbaine, soit 70,1% et les 29,9% restantes sont issues d’une zone rurale
(Graphe 01). Le graphe 02 illustre la répartition de notre échantillon selon la nature de
l’établissement, comme le montre que 65,6% des établissements concernées par notre enquête
se sont des établissements d’enseignement primaire, contre 17,8% secondaires qualifiant et et
16,6% secondaire collégial.
Pour l’effectif des élèves le tableau 05 montre que cet effectif se situe entre 7 élèves au
minimum et 914 au maximum. Les établissements à moins de 100 élèves représentent 40,80%
du totale des établissements. Les écoles à plus de 600 élèves ne représentent dans notre
échantillon que 11,5%. L’effectif total les élèves des établissements enquêtées est de 39764 soit
presque 65 % du total des élèves de la région.
98,7% des chefs des établissements ciblés par notre enquête se sont de sexe masculin contre
1,3% de sexe féminine. Par ailleurs, 55,4% des chefs d’établissement ont moins de 50 ans, et
Quant à leur formation initiale 100 % des directeurs des établissements ont déclarés avoir
obtenu un diplôme Bac+2, et 59,6% ont seulement du bac. 92,4% du total des directeurs ont un
niveau Bac+3, 11 directeurs ont déclarés avoir un master et un seul a déclaré avoir un doctorat.
Quant à la durée totale d’expérience avec le ministre chargée de l’éducation en tant que
fonctionnaire tous les directeurs ont expérience de plus de 5 ans, et 6,4% seulement ont une
expérience moins de 10 ans. Alors que presque la moitié ont une expérience de 15 ans et plus
(48,4%).
Dans l’objectif de l’étude de la pertinence des pratiques GRH les tableaux 07 et 08 ci-dessous
présente des statistiques descriptives relatives aux variables endogènes. Les deux critères
utilisés pour évaluer la pertinence seront la fréquence cumulée de la modalité « 3 »
correspondante à la réponse "Sans opinion" sur l'échelle de Likert mesurant les pratiques GRH,
elle doit être inferieure a 60%. Et le critère de la moyenne de la même de la variable qui doit
être supérieure à 3.
Les tableaux 07 et 08 ci-dessous montrent que trois pratiques sur six s’avèrent plus pertinentes
selon les deux critères à la fois. Elles s’agissent de la « Rémunération et avantages sociaux », du
« Management participatif » et de la « Formation et développement » (dont les fréquences
cumulées sont de 34,4%, 26,1% et 24,2% respectivement, toutes inférieures de 60% et les
moyennes sont nettement supérieures à « 3 » : 3.79, 3.93 et 4.06 respectivement.
L’utilisation de la régression logistique ordinale est le plus souvent utiliser pour de comprendre
ou prédire l'effet d'une ou plusieurs variables ayant des modalités ordonnées sur une variable
qualitative catégorielle ordonnée. C’est la méthode la plus convenable donc pour notre cas vue
la nature des variables de notre modèle, l’objectif sera donc de tester l’impact du choix d’une
modalité en fonction des variables explicatives et en tenant compte de l'ordre des modalités.
Pour approfondir notre analyse nous avons utilisé un test de l'impact de chaque variable en
utilisant des tests de type III comme en analyse de la variance, pour les deux variables ENDO1 et
Cette étude avait pour but de vérifier l’impact de certaines pratiques de gestion des ressources
humaines sur la performance sociale, deux hypothèses ont été énoncées : les pratiques GHR
sont pertinentes dans notre contexte d’étude et ses pratiques ont un impact significatif sur la
performance des établissements scolaires objet de notre étude. Ainsi les résultats de cette
étude peuvent être résumés en deux points :
→ Premier résultat :
Trois pratiques sur six s’avèrent plus pertinentes selon les deux critères à la fois. Elles
s’agissent de la « Rémunération et avantages sociaux », du « Management participatif » et de
la « Formation et développement ».
Les résultats relatives au niveau de pertinence des pratiques de gestion des ressources
humaines implantées dans l’AREF Guelmim Oued Noun ont permet de constater qu’au
moins trois sur six pratiques étudiées sont pertinentes. Il s’agit en particulier des pratiques de
« management participatif », de « la formation et développement » et ceux liées à « la santé et
sécurité au travail ». En revanche ceux relatives à « l’évaluation du rendement », à « la
- Pour les autres pratiques de gestion des ressources humaines que notre enquête trouve
très peu pertinente, « l’'évaluation du rendement » vienne en tête de la liste.
l’impertinence de cette pratique s’explique en particulier par le fait qu’une grande partie
des enseignants ne sont pas d’accord avec les contrôles routiniers auxquels ils sont soumis,
cette raison existe déjà dans des Eudes antérieures comme de MJIDILA (Botaina MJIDILA et
6.2. Deuxième et troisième résultats : concernant le lien entre pratiques GRH et performance
sociale des établissements scolaires
→ Deuxième résultat :
Les variables liées aux pratiques GRH apportent une quantité d'information
suffisamment significative pour expliquer la variabilité de la performance mesurée par
« la satisfaction des employés » et « l'absentéisme ». Alors qu’elles n’ont aucune
importance significative dans l’explication de la variabilité de la variable «départ des
employés ».
→ Troisième résultat :
Les trois pratiques d «Évaluation du rendement», du «management participatif » et de
l «'information et communication » impactent la performance des établissements
scolaires mesurée par «la satisfaction des employés ». (Les autres pratiques de
« Rémunération et avantages sociaux », « Formation et développement » et de « Santé
et sécurité au travail » n’ont pas d’impact significatif sur «la satisfaction des
employés »).
Trois pratiques dd l’«Évaluation du rendement », du «management participatif » et de
la « Rémunération et avantages sociaux » impactent la performance des établissements
scolaires mesurée par «l'absentéisme» (les autres pratiques de « Formation et
développement », de « Santé et sécurité au travail » et d «'information et
communication n’ont pas d’impact significatif sur l’ « absentéisme »).
Notre deuxième résultat, indique que les pratiques GRH prises dans leur ensemble expliquent
seulement dimensions de la performance sociale des établissements scolaires retenues dans
cette étude, à savoir : « la satisfaction des employés » et « l'absentéisme ». Cela veut dire que
Les pratiques GRH n’explique pas le «départ des employés» comme indicateur de la
performance des établissements scolaires, ce résultat est en désaccord avec des études
antérieures qu’ont montrés l’impact significatif des pratiques RH sur le «départ des employés»
(Igalens, 2017, Barel et al. 2009, Bertrand et Hansez, 2010).
Dans une deuxième étape nous avons fait recours à un analyse de l’impact probable des
techniques GRH pris individuellement sur la performance sociale, nos résultats (troisième
résultat) montrent que seulement quatre pratiques de notre étude exercent un effet significatif
sur la performance sociale, elles s’agissent des pratiques liées au «management participatif», a
la « Rémunération et avantages sociaux », à l’« Évaluation du rendement », et à L'«information
et communication ». Alors que l’effet des pratiques de «Formation et développement » et de
« Santé et sécurité au travail » reste non significatif.
En concordance avec ce résultat, plusieurs études ont montrées que le passage d’un
management directif à un management collaboratif améliore la satisfaction du personnel et
diminue conséquemment l’absentéisme (Véniard, 2011). Dans le même sens les travaux de
Nicholson montrent l’impact des pratiques du management participatif sur le sentiment de
sécurité des ouvriers et améliore leur stabilité et diminue l’absentéisme (Nicholson, 1976). Ellig
Les mesures d’évaluation du rendement ont un impact significatif sur le taux d’absentéisme des
ouvriers augmente. Selon Valérie, et Myriam, ce résultat peut être attribuée la peur des ouvriers
de l’injustice de ces mesures d’évaluation du rendement d’une part et par l’effet de la
fréquence des ces évaluations sur leur motivation (Michaud et Sylla, 2018). Ces deux dimensions
peuvent être résumées en ce qu’on appelle la justesse perçue de l’évaluation de rendement
(fréquence de l’évaluation, taux de couverture du personnel, normes et critères d’évaluation)
(L’Heureux, 2008). Cette justesse peut affecter la relation entre l’entreprise et l’employé, et
impacter conséquemment leur performance, satisfaction au travail et leur bien-être, ce que
peut augmenter le taux de départ des ouvriers évalués (Blader et Tyler., 2005 ; Sparr et
Sonnentag, 2008).
La GRH est devenue aujourd'hui l'un des éléments stratégiques de la dynamique du changement
des organisations, et devienne de plus en plus une fonction centrale pour la recherche de la
performance organisationnelle. Dans cette perspective l'objectif de cet article été de contribuer
- Sur le plan théorique notre recherche à essayer d’explorer les approches explicatives de
l’impact de la GRH sur la performance sociale des organisations. trois approches ont été
examinées, d’abord l’approche universaliste qui suppose l’effet positif des pratiques de GRH
toute sorte confondus et ce quel que soit le contexte d’affaires. En suite l’approche
contingente qui présume que l'effet des pratiques GRH sur la performance dépend de leur
cohérence avec la stratégie de l'entreprise, elle recommande ainsi le développement des
stratégies en cohérence avec les qualifications et compétences du personnel. Et en fin
l’approche configurationnelle, qui considère que la GRH n'a pas d’effet sur la performance
de l'organisation que dans la mesure où elle parvienne à constituer des grappes de
pratiques cohérentes de et capables de s'harmoniser avec sa stratégie, dans ce sens elle
suppose l’existence des idéaux-types de pratiques qu’il faut développer et organiser en
grappes de pratiques cohérentes avec la stratégie de l’organisation.
- Sur le plan méthodologique, notre hypothèse de départ suppose qu’au moins six pratiques
GRH ont un impact sur la performance sociale des établissements scolaires relevant de
l’AREF appréhendée selon trois dimensions : la satisfaction des employés, l'absentéisme et
le départ des employés.
- Sur le plan empirique, les résultats obtenus répondent en particulier à notre problématique
de recherche. En relation avec les approches théoriques de base de cette recherche nos
résultats nuancent l’approche universaliste de la gestion des ressources humaines en
montrant que le présupposé de l’effet positif des pratiques de gestion, toute sorte
confondue sur la performance des organisations et ce quel que soit le contexte d’affaires
n’est pas vrai. La validité du postulat de l’approche contingente ne peut être vérifier pour le
moment et exige une étude des stratégies des établissements scolaires en relations avec les
pratiques de GRH adoptées pour tester ce que cette approche qualifier d’alignement
vertical qui suppose que toute stratégie requiert des comportements spécifiques et que de
la GRH ne fait que stimuler ces comportements. En fin, nos résultats ne permettent pas de
juger quel groupement de pratiques GRH est plus significatif et dans quelle combinaison
faut-il utiliser ces pratiques. Il est donc difficile de vérifier dans notre contexte particulier
l’applicabilité de l'approche configurationnelle qui suppose que l’amélioration de la
performance des organisations, sur la base des pratiques GRH, passe nécessairement par
leur regroupement dans des systèmes cohérents et finis sur la base de leur nature et leur
finalité pour leur permettre de s'influencer mutuellement.
L’absence de validité de certaines hypothèses met en exergue les limites de notre travail.
D’abord nous avons limité notre étude à quelques pratiques GRH supposées les plus utilisées et
la performance sociale a été appréhendée à travers seulement trois dimensions, l’extension de
notre étude sur d’autres pratiques GRH et a d’autre dimensions de la performance sociale peut
En fin, le modèle n’a été testé que sur une seule année, alors qu’une approche longitudinale
aurait peut être conduit à d’autres résultats. De ce fait, il découle plusieurs pistes de recherche :
étude comparative entre AREFs au Maroc en matière d’impact des pratiques de GRH adoptées
sur la performance sociale, l’impact de ces pratiques prises en grappes est-il significatif ? Quelles
grappes de pratiques sont-elles capables de s'harmoniser avec les caractéristiques des
établissements scolaires et leurs stratégies ? Dans quelles combinaisons ?
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