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UNIVERSITÉ MOHAMMED V

FACULTÉ DES SCIENCES DE


RABAT
Master 2 Physique Informatique
Laboratoire De La matière Condensée et Science Interdisciplinaires
-LaMScI-

Les cellules photovoltaïques à base des


pérovskites
Réalisé par :
EL YOUSFI Mounia
Encadré par :
Pr. BOUBKER Fares

Le 04 Février 2021
Année Universitaire 2020/2021

1
Remerciements
Tout d’abord, nous tenons à remercier en premier lieu ALLAH le tout puissant qui par sa Grâce
nous a donné la force, le courage, la volonté et la patience de mener à terme ce présent travail.
Je tiens à remercier professeur monsieur BOUBKER Fares responsable du module semi-
conducteur. Un module qui traite les différents types de semi-conducteur ainsi leurs diverses
applications que ça soit énergétique ou électronique….Le cours était très intéressant, instructif et
fondamental pour la formation de physique informatique. D’où j’ai appris beaucoup de nouvelles
choses intéressante et solide sur la physique du semi-conducteur. Ainsi qui m’a aidé à réaliser et à
mener à bien mon projet.
Nous profitons par le biais de ce rapport, pour exprimer mes vifs remerciements à mes parents et
tous les membres de ma famille pour tous les sacrifices qu’ils ont consentis pour me permettre de
suivre mes études dans les meilleures conditions possibles et pour n’avoir jamais cessé de
m’encourager tout au long de ces années d’études.

2
Tables des matières
INTRODUCTION GENERALE .................................................................................................. 5
Chapitre 1-Energie Photovoltaïque .............................................................................................. 6
1.1 Energie photovoltaïque ................................................................................................... 7
1.1.1 Historique .................................................................................................................. 7
1.1.2 Les propriétés fondamentales des semi-conducteurs ............................................ 8
1.1.2.1 Structure à bandes dans un semi-conducteur .................................................... 8
1.1.2.2 Dopage d’un semi-conducteur ............................................................................. 9
1.1.2.3 La jonction PN (Donneur-Accepteur) ................................................................. 9
1.1.2.4 Semi-conducteur organique................................................................................. 10
1.1.3 Fonctionnement d’une cellule photovoltaïque organique................................... 11
1.1.3.1 Cellule photovoltaïque........................................................................................ 11
1.1.3.2 Cellule photovoltaique organique ..................................................................... 11
1.1.3.2 Effet photovoltaique ........................................................................................... 11
1.1.3.4 Mécanismes physique en jeu dans les cellules photovoltaiques ...................... 11
Chapitre2 - la PEROVSKITE ................................................................................................ 15
2.1 Structure ......................................................................................................................... 16
2.1.1 Critéres de stabilité de la structure ...................................................................... 17
2.1.1.1 Iconicité des liaisons anions-cations .................................................................. 17
2.1.1.2 Facteur de tolérance de Goldschmidt ............................................................... 17
2.2 Propriétés de la pérovskite............................................................................................ 18
2.2.1 Propriétés diélectriques ......................................................................................... 17
2.2.2 Propriétés polaires .................................................................................................. 18
2.2.2.1 La piézoélectricité ............................................................................................... 18
2.2.2.2 La pyroélectricité ................................................................................................ 19
2.2.2.3 La ferroélectricité ............................................................................................... 19
2.3 Composition de la cellule de pérovskite ....................................................................... 19
2.4 Fonctionnement de la cellule de pérovskite................................................................. 20
Conclusion ................................................................................................................................. 22
Références Bibliographiques ................................................................................................... 23

3
Listes des figures
Figure 1 : Digramme de bande d’énergie
Figure 2 : Position des bandes d’énergie pour un conducteur, un isolant et un semi-conducteur
Figure 3 : Dopage N
Figure 4 : Dopage P
Figure 5 : La jonction PN
Figure 6 : La similarité entre les semi-conducteurs organiques et inorganiques
Figure 7 : Schéma d’une cellule photovoltaïque organique
Figure 8 : Principe de la conversion photovoltaïque dans les cellules organiques
Figure 9 : Principe de fonctionnement d’une cellule photovoltaïque organique
Figure 10 : Quelques symétries de la structure pérovskite
Figure 11 : Différents symétries adoptés par la structure pérovskite
Figure 12 : Les relations entre les propriétés polaires et les symétries des cristaux
Figure 13 : Composition de la cellule pérovskite
Figure 14 : Principe de fonctionnement de la cellule de pérovskite

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INTRODUCTION GENERALE
Pour subvenir aux besoins énergétiques mondiaux, et en tenant compte de la diminution des
ressources fossiles, il est nécessaire de diversifier les ressources d’énergie et de se tourner vers les
énergies renouvelables. Dans ce contexte, l’énergie photovoltaïque apparaît comme une alternative
intéressante. Aujourd’hui, 99% des cellules photovoltaïques sont à base de silicium. En parallèle,
d’autres technologies à base de matériaux organiques tendent à se développer pour résoudre en
particulier le problème des coûts de production.
Le photovoltaïque organique est un domaine relativement récent puisqu’il a émergé dans les années
90, et a connu depuis un fort développement surtout à partir du début des années 2000 avec des
avancées scientifiques et technologiques fructueuses.
La conversion de la lumière en électricité appelée effet photovoltaïque s’effectue par le biais d’une
cellule photovoltaïque, la quantité d’énergie électrique ainsi générer peut varier en fonction du
matériau utilisé. Les cellules photovoltaïques à base de silicium entrainent une grande quantité de
perte de la matière première.
Dans ces dernières années, les matériaux Pérovskites ont attiré l’attention vu qu’ils présentent une
diversité structurale et optiques fascinante et leurs rendements pour les cellules photovoltaïques est
de l’ordre de 30%, dépassant ainsi celui des cellules en Silicium.

Ce manuscrit s’articule autour de ces différentes approches et est organisé en deux chapitres.

Un premier chapitre introductif nous permettra de présenter le contexte scientifique dans lequel se
situent ces recherches. Les principales propriétés des semi-conducteurs organiques, ainsi que le
fonctionnement des cellules photovoltaïques organiques seront détaillées.
Dans le second chapitre, nous présenterons une étude menée sur la structure des pérovskites, ainsi
que les propriétés électriques et diélectriques qui peuvent être observées dans ces composés.
Enfin, nous finirons par les conclusions générales et les perspectives concernant ce projet.

5
Chapitre 1
Energie Photovoltaïque

6
1.1 Energie photovoltaïque :
L’énergie photovoltaïque provient de la conversion de la lumière du soleil en électricité
par des cellules photovoltaïques. Cette conversion (effet photovoltaïque) se produit au sein des
matériaux semi-conducteurs à base de Silicium dopé. Cette énergie est apportée par les photons,
les composants de la lumière, qui heurtent les électrons et les libèrent, induisant le courant
électrique. [1]

1.1.1 Historique :
 Découverte

En 1839, le français Alexander Edmond Becquerel (1820-1891) découvre l’effet


photovoltaïque en expérimentant une cellule électrolytique composée de deux électrodes.[2]

C’est en 1883, que la découverte de Becquerel a été utilisée par l’Américain Charles Frits pour
produire la première cellule photovoltaïque, l’unité de base d’un panneau solaire.
En 1905, Albert Einstein étudie l’effet photovoltaïque et propose une explication théorique
grâce au concept de « quanta d’énergie » et reçoit le prix noble de physique en 1921.
En 1954, trois chercheurs américains des laboratoires Bell, Gerald Pearson, Darryl Chapin et
Colvin Fuller développent un panneau solaire avec les premières cellules efficaces « dopé »
fonctionnent avec un rendement de 6%.
En 1971, Le choc pétrolier relance l’intérêt d’envisager de nouveau moyens pour produire de
l’énergie renouvelable.[3]
En 2009, une nouvelle génération des cellules photovoltaïque a vu le jour à savoir les cellules
en pérovskites qui étaient réaliser dans un laboratoire japonais avec peu de moyen.[4]

 Evolution depuis les années 2000 jusqu'à Aujourd’hui :


On observe une énorme croissance de l’énergie photovoltaïque depuis les années 2000
jusqu’à aujourd’hui.

 En effet, entre 2000 et 2010 la production de panneau est multipliée par 100 à
l’échelle mondiale.
 En 2016, l’énergie solaire photovoltaïque représentait 1,6% de la production
mondiale et produisait 375 TWh contre 246 TWh en 2015.
 En 2017, la production atteignait 500 TWh. Son aspect renouvelable est Un attrait
conséquent. L’Agence internationale de l’énergie prévoit que l’énergie solaire
photovoltaïque produite atteigne 16% de la production mondiale d’électricité en
2050.[5]

7
1.1.2 Les propriétés fondamentales des semi-conducteurs :
Les semi-conducteurs sont des matériaux dont la conductivité électrique (10-7-105 S.m-1) se situe
entre celle des métaux et celle des isolants, ils ont la propriété d’absorber facilement la lumière et
de générer un champ et une tension électrique. Il existe deux types de semi-conducteurs :
intrinsèques et extrinsèques. [6,7]

1.1.2.1 Structure à bandes dans un semi-conducteur :


Le comportement des semi-conducteurs est expliqué par la théorie des bandes. Ce modèle stipule
qu'un électron dans un solide ne peut prendre que des valeurs d'énergie comprises dans certains
intervalles que l'on nomme « bandes permises », lesquelles sont séparées par d'autres bandes
appelées « bandes interdites ». Deux bandes d'énergie permises jouent un rôle particulier :

 La dernière bande complètement remplie, appelée « bande de valence »


 La bande d'énergie permise suivante appelée « bande de conduction »

Figure 1: Diagramme de bande d’énergie

Dans un semi-conducteur, ces deux bandes sont séparées par une bande interdite, appelée
couramment par son équivalent anglais plus court « gap ».

Eg =Ec - Ev
L'unique différence entre un semi-conducteur et un isolant est la largeur de cette bande interdite,
cette largeur est plus petite dans un semi-conducteur (elle est comprise entre 0,6 et 3eV) que dans
un isolant (supérieur 5 eV). [8,9]

Figure 2: Position des bandes d’énergie pour un conducteur, un isolant et un semi-conducteur


8
1.1.2.2 Dopage d’un semi-conducteur :
Le dopage des semi-conducteurs est basé sur l'action d'ajouter des impuretés afin de modifier ses
propriétés électriques, optiques et structurelles, plus précisément il permet d’y modifier le nombre
de porteur libre, de choisir le type de conduction (par électron ou par trou) et de contrôler la
conductivité.
i. Semi-conducteur dopé n :
On dope une partie d'un semi-conducteur en atomes ayant un électron de valence supplémentaire
par rapport à l'atome du semi-conducteur afin d'obtenir une plus forte densité d'électrons libres. Il
y aura, dans cette partie un excédent de charges négatives, qui sera par conséquent donneuse
d'électrons, on dit qu’il est dopé de type n (négatif).[10]

ii. Semi-conducteur dopé p :


L’autre partie du semi-conducteur sera dopée en atomes ayant un électron de valence de moins que
l'atome du matériau semi-conducteur afin d'obtenir une plus faible densité d'électrons libres. Il y
aura cette fois un excédent de charges positives. Le matériau deviendra alors accepteur d'électrons.
On dit qu'il est dopé de type p (positif).[10]

Figure 3 : Dopage de type N Figure 4: Dopage de type P

1.1.2.3 La jonction PN (Donneur-Accepteur) :


En juxtaposant une plaque dopée P et une plaque dopée N on obtient une jonction PN et donc une
cellule photovoltaïque.
À la mise en contact entre un semi-conducteur type N et un semi-conducteur type P les électrons,
majoritaires dans le côté N, vont diffuser, sous l’effet du gradient de concentration, vers le côté P
et similairement, les trous dans le côté P diffuseront vers le côté N, ce qui conduit à la création
d’une zone dépourvue de porteurs mobile (zone de déplétion ou zone de charge d’espace), Il existe
alors une différence de potentiel et donc un champ interne Eint . [8,9,11]

9
Figure 5: La jonction PN

1.1.2.4 Un semi-conducteur organique


Un matériau semi-conducteur organique est un composé organique, sous la forme d’un cristal ou
d’un polymère (macromolécule), qui montre des propriétés similaires aux matériaux semi-
conducteurs inorganiques, telles que la conduction par les électrons et les trous et la présence d’une
bande interdite. Ces matériaux ont donné naissance à l’électronique organique.
Une des principales différences entre les semi-conducteurs inorganiques et organiques réside dans
la structure atomique des matériaux. Dans un cristal inorganique, les atomes constituent un réseau
géométrique régulier dont le motif élémentaire se répète de façon périodique à grande échelle.
Ainsi, les atomes sont liés par des liaisons covalentes fortes (318 kJ/mol pour le silicium)
permettant la délocalisation des électrons sur l’ensemble du cristal. Les cristaux ou films minces
de semi-conducteurs organiques sont, quant à eux, composés d’un assemblage de molécules, elles-
mêmes constituées d’atomes. Alors que les liaisons intramoléculaires sont fortes, les liaisons
intermoléculaires sont de type de Van der Waals et présentent des énergies inférieures à 40 kJ/mol.

Figure 6 : La similarité entre les semi-conducteurs organiques et inorganiques

Avec HOMO : L’orbitale moléculaire occupée d’énergie la plus élevée (Highest Occupied
Molecular Orbital).
LUMO : L’orbitale moléculaire non occupée d’énergie la moins élevée (Lowest Unoccupied
Molecular Orbital).

10
1.1.3 Fonctionnement d’une cellule photovoltaïque organique :
Les cellules photovoltaïques exploitent l’effet photovoltaïque pour produire du courant continu
par absorption du rayonnement solaire.

1.1.3.1 Cellule photovoltaïque :


La cellule PV ou encore photopile est le plus petit élément d’une installation photovoltaïque,
assimilable à une diode photosensible.
Deux technologies existent, l'une assez ancienne, basée sur des semi-conducteurs essentiellement
à base de silicium (dite de première génération pour les cellules rigides ou de deuxième génération
pour les panneaux en couche mince et éventuellement flexibles) et l'autre dite technologie souple
ou flexible, plus récente, basée sur les propriétés de certaines molécules organiques et désignée par
OPV (Organic PhotoVoltaics).
La conversion de l'énergie solaire en énergie électrique dans ces cellules est basée sur l'effet
photovoltaïque. [12]

1.1.3.2 Cellule photovoltaïque organique :


Une cellule photovoltaïque organique est un dispositif comprenant une couche active organique
d’une épaisseur de l’ordre de la centaine de nm, insérée entre deux électrodes, l’une d’entre elle
étant transparente afin de permettre la pénétration de la lumière dans la couche active.
La cellule photovoltaïque de base est constituée d'une ou plusieurs couches actives entourées par
des électrodes. Chaque couche de l’empilement doit vérifier certains critères. La représentation de
cet empilement est schématisée sur la figure ci-dessous.

Figure 7: schéma d’une cellule photovoltaïque organique

Les éléments importants sont :


• Substrat : rigide (verre) ou flexible (polymère, métal).

11
• Anode transparente : généralement composée d’oxyde d’indium dopé à l’étain mais il existe
d’autres possibilités (nanotubes de carbone, polymères conducteurs...).
• Couche active : composée des semi-conducteurs organiques. Lorsqu’il s’agit de petites molécules,
elles sont déposées par sublimation sous vide ou par voie humide. Pour des polymères (molécules
plus grosses), elles sont déposées par voie humide, notamment des techniques de couchage rotatif
ou de jet d’encre.
• Cathode : Elle est déposée par évaporation sous vide et est le plus souvent composée d’aluminium
ou d’argent.
1.1.3.3 Effet photovoltaïque:
L’effet photovoltaïque, processus dans lequel deux matériaux semi-conducteurs dissemblables en
contact étroit (Cellule photovoltaïque) produisent une tension électrique lorsqu’ils sont frappés par
la lumière ou une autre énergie rayonnante.
Le processus est un résultat de l’interaction entre les rayonnements et les matériaux par effet
photoélectrique mais cette fois-là les photons excitent d’un électron de la bande de valence vers la
bande de conduction d’où génération des paires électrons-trous, la séparation de ces dernières se
fait par la présence d’un champ électrique. Il en résulte un courant électrique qui peut être utilisé
comme électricité.

Figure 8 : Principe de la conversion photovoltaïque dans les cellules photovoltaïques

1.1.3.4 Mécanismes physiques en jeu dans les cellules photovoltaïques


organiques :

Le Principe de fonctionnement d’une cellule photovoltaïque organique est basé sur 4 étapes :
 Absorption des photons et création d’excitons (exciton : une paire liée électron trou)
 Diffusion des excitons
 Dissociation des excitons
 Transport des charges et collecte des électrons

12
Figure 9 : principe de fonctionnement d'une cellule photovoltaïque organique

i. Absorption des photons et génération d’excitons :

L’absorption de photons est une étape fondamentale dans l’opération d’une cellule solaire.
L’absorption de photons dans un semi-conducteur organique se traduit par la transition d’un
électron de la HOMO vers le niveau LUMO qui entraîne l’apparition d’un trou (dans la HOMO)
qui reste lié à l’électron (dans la LUMO) par une attraction coulombienne. Le couple électron-trou,
est appelé exciton.
Il existe deux type de excitons: les excitons de type Frenkel (le couple électron-trou confiné dans
le même unité moléculaire) et les excitons de type Mott-Wannier (le couple électron-trou est séparé
par une distance plus grande que la distance moléculaire). Il est à noter que dans les matériaux
organiques, les excitons sont le plus souvent considérés comme étant de type Frenkel.

ii. Diffusion des excitons :


Pour produire du courant à partir des semi-conducteurs, il est impératif de dissocier les excitons
avant qu’ils se recombinent. Idéalement, tous les excitons doivent atteindre un site de dissociation.
La distance maximale des sites de dissociation des lieux de création des excitons ne doit donc pas
excéder leur longueur de diffusion LD.
LD est une grandeur varie en fonction des matériaux et dans les matériaux organiques.
Pour que les excitons puissent atteindre un site de dissociation, il faut qu’ils soient générés à une
distance inférieure ou égale à LD de ce site.

iii. Dissociation des excitons :

La dissociation des excitons nécessite une énergie supérieure à l’énergie de liaison de l’exciton. La
dissociation des charges ne peut donc pas se produire spontanément à température ambiante et
nécessite la présence d’un champ électrique local. A l’interface D-A (donneur-accepteur), un
13
champ électrique interne est créé, grâce à la différence de potentiel entre le matériau donneur et le
matériau accepteur, capable de surpasser l’attraction entre l’électron et le trou. A l’interface D-A,
l’exciton est alors dissocié en un électron transféré sur la LUMO de l’accepteur et un trou sur la
HOMO du donneur.

iv. Transport et collection des charges vers les électrodes :

La dernière étape de la conversion photovoltaïque consiste à ramener les charges libres vers les
électrodes. Les porteurs de charges ainsi créés doivent ensuite être transportés dans le matériau
organique pour être collectés aux électrodes. Le transport des charges libres est affecté par les
recombinaisons sur le trajet vers l’électrode.

 La fabrication des cellules photovoltaïque à base de silicium entrainent une grande


quantité de perte de la matière première, ce qui rend ces cellules très chères, de plus
leur rendement énergétique est un peu faible, ce problème peut être régler à travers
le nouveau matériau « La Pérovskite ».

C’est quoi la pérovskite ?

14
Chapitre 2
La pérovskite

15
2. Historique :
Historiquement, Le terme pérovskite a été associé en premier lieu à l’oxyde de titanate de calcium
CaTiO3, cristal ionique découvert en 1839, et nommé d’après le minéralogiste Lev Alexeïevitch
Von Perovski.[13]

2.1 Structure :
Les matériaux à structure pérovskite ont pour formule générale ABX3, caractérisées par une
symétrie idéale cubique, elles peuvent aussi présenter des structures orthorhombiques,
rhomboédriques et même plus rarement tétragonales et monocliniques.
En général, A et B sont des cations de rayons ioniques différents où le rayon ionique de A est le
plus grand. (A peut-être cation organique ou inorganique), X est un atome d’oxygène dans le cas
des oxydes mais peut être un halogène ou azote dans d’autres cas.
Il existe plusieurs types de matériaux pérovskites:
Les pérovskites simples, pour lesquelles les sites A et B sont occupés par un seul type de cation
(comme PbTiO3, BaTiO3 , CaTiO3).
Les pérovskites complexes, où les sites A et B sont occupés simultanément par au moins deux
cations différents (comme (Na1/2Bi1/2)TiO3 , Pb(Mg1/3Nb2/3)O3).
Double pérovskite, de formule général A2(BB’)O6 tels que : A sont les cations étant en général
des métaux alcalino-terreux ou des lanthanides. B et B' sont aussi des cations, où sur les sites B on
trouve deux métaux de transition entourés par les anions oxyde.

Figure 10: Quelques symétries de la structure pérovskite

16
2.1.1 Critères de stabilité de la structure :
La stabilité de la pérovskite dépend des rayons ioniques ainsi que l’iconicité des liaisons anions-
cations.

2.1.1.1 Ionicité des liaisons anions-cations :


La différence d’électronégativité entre les différents ions joue un rôle primordial sur la stabilité de
la structure pérovskite ABO3, qui sera d’autant plus stables thermiquement que le caractère ionique
des liaisons cation-anion sera prononcé. L’iconicité des liaisons peut se calculer par la formule
suivante :

𝑋𝐴−𝑂 + 𝑋𝐵−𝑂
𝑋̅=
2

Où XA-O et XB-O sont les différences d’électronégativité entre les cations A et B et les oxygènes
associés. [15]

2.1.1.2 Facteur de tolérance de Goldschmidt :


Il existe un paramètre principal qui rend compte de la stabilité de la pérovskite. C’est le facteur de
tolérance énoncé par Goldschmidt en 1926, définit comme étant un paramètre quantitatif
indiquant le type et la symétrie de la structure pérovskite.
rA + rO
t=
√2(rB + rO)
rA , rB et rO sont les rayons ioniques associés respectivement aux cations A, B et l’oxygène O.

Lorsque le facteur de tolérance t est égal à 1, la structure pérovskite idéale de groupe d’espace
Pm3m possède une symétrie cubique.
Pour t < 1 apparait une distorsion rhomboédrique ou orthorhombique, la limite de stabilité de la
structure pérovskite est obtenue pour t ≈0.75. [16]

17
0,75 <t < 1,06
t< 0,75 Pérovskite
Limite de Plus ou moins déformé
stabilité 0,75 <t < 0,95 0,96 <t < 0,99 0,99 <t < 1,06 t > 1,06
Distorsion Distorsion Cubique Hexagonal
Orthorhombique (CaTiO3, Rhomboédrique (SrTiO3, (BaTiO3,
GdFeO3) (Na0.5Bi0.5TiO3, BaZrO 3…) NaNbO3)
BiFeO3)

Figure 11: Différents symétries adoptées par la structure pérovskites en fonction du facteur de tolérance.

2.2 Propriétés de la pérovskite :


Les pérovskites, un véritable coffre au trésor pour la science des matériaux. Ces matériaux suscitent
un grand intérêt en raison de leurs propriétés électriques, polaires et leur comportement optique.
Ces propriétés sont sensibles à la température, la pression et aux changements de phase.

2.2.1 Propriétés diélectriques :


Les matériaux diélectriques sont des isolants qui peuvent se polariser sous l’action d’un champ
électrique mais qui ne contiennent théoriquement pas de charges électriques susceptibles de se
déplacer macroscopiquement.
L’application d’un champ électrique E fait apparaître une polarisation électrique P=ε0xiE avec ε
est la permittivité du vide et xi la susceptibilité électrique du matériau.

2.2.2 propriétés polaires :


Les propriétés polaires des matériaux sont directement liées à leur structure cristalline et plus
précisément leur groupe d’espace. Suivant leur symétrie, ils pourront ainsi présenter différents
comportements tels que la piézoélectricité, la pyroélectricité ou la ferroélectricité

18
Figure 12 : Les relations entre les propriétés polaires et les symétries des cristaux

Les propriétés diélectriques, piézoélectriques et ferroélectriques des cristaux dépendent fortement


de leur symétrie cristalline et, plus précisément, de leur groupe ponctuel de symétrie d’orientation.
Il existe 32 classes cristallines présentant chacune un groupe ponctuel de symétrie d’orientation
différent.
2.2.2.1 La piézoélectricité :
L’application d’une contrainte mécanique entraine l’apparition de charges aux surfaces de ces
cristaux. Ce phénomène est nommé effet piézoélectrique direct. A l’inverse, l’application d’un
champ électrique sur le cristal engendre une déformation de celui-ci, c’est l’effet piézoélectrique
inverse.

2.2.2.2 La pyroélectricité :
Certains composés piézoélectriques possèdent un moment dipolaire permanent en l’absence de
champ électrique extérieur. Il existe donc une polarisation spontanée qui dépend de la
température: lors d’une variation de température, une variation des charges aux surfaces du cristal
est observée. Dans ce cas le phénomène se nomme effet pyroélectrique. On le caractérise par le
coefficient pyroélectrique :

19
PS: la polarisation spontanée du matériau.
T: La température.

Cette propriété disparait à une température de transition de phase appelée point de Curie. Au-delà
de cette température, l’ordre polaire n’existe plus et le comportement du matériau est donc de type
para-électrique.

2.2.2.3 la ferroélectricité
Parmi les cristaux pyroélectriques, certains peuvent voir leur polarisation spontanée s’inverser sous
l’action d’un champ électrique extérieur appliqué dans le sens opposé à la polarisation spontanée
du cristal. De tels cristaux sont nommés cristaux ferroélectriques.

2.3 Composition de la cellule de pérovskite :


La cellule de pérovskite est composée de plusieurs couches. Chacune de ses couches à un rôle
spécifique.

Figure 13 : Composition de la cellule de pérovskite

- Spiro-MeTAD : l’absorption des charges positives


- Pérovskite matériaux : Le rôle d’un semi-conducteur

20
- AL2O3 ; ZrO2 ; TiO2 ; ZnO ; PCBM : l’absorption des charges négatives
- FTO : qui joue le rôle de l'anode (pôle +)
- Ag ; Au ; Al : qui joue le rôle de la cathode (pôle -)

2.4 Fonctionnement de la cellule de pérovskite :


À la différence des cellules solaires au silicium, les couches à pérovskite n’ont pas besoin d’être
dopé pour permettre un échange de charges, ainsi la production d’un courant électrique.
La pérovskite observe les photons à travers les rayons lumineux qui excitent les électrons dans la
couche de valence et lui fournit une énergie de passage vers la couche de conduction Le TiO 2
absorbe l’électron et le spire-MeTAD absorbe les trous. Les électrons sont transférés avec un fils
externe pour être recombinés ce qui donne la naissance d’un courant électrique.

Figure 14 : Principe de fonctionnement de la cellule de pérovskite

21
CONCLUSION GÉNÉRALE
Le domaine du photovoltaïque organique est très dynamique en termes d’avancées scientifiques
et technologiques.

Ce projet avait pour but de présenter des généralités sur les cellules photovoltaïques, nous avons
vu les différentes filières technologiques des cellules photovoltaïques, nous avons décrit aussi la
structure et les caractéristiques des cellules photovoltaïques organiques et nous avons explicité le
mécanisme mis en jeu dans la conversion photovoltaïque.
Ces cellules solaires organiques dépendent du choix des matériaux organiques, nous avons traité
dans notre étude les matériaux pérovskites.
Les pérovskites ont une grande importance dans le domaine des énergies renouvelables. Elles
sont considérées comme un cristal sensible à la lumière qui pourrait révolutionner l’énergie
renouvelable.

Pour une étude plus approfondie, nous pouvons considérer un matériau type pérovskite et extraire
leurs propriétés optoélectroniques à l’aide des calculs ab initio afin de voir s’il est valable pour
les applications photovoltaïques.

22
Références
Bibliographiques

[1] S. PETIBON, Nouvelles architectures distribuées de gestion et de conversion de l’énergie pour


les applications photovoltaïques, 2009, thèse, Université Toulouse III.
[2] A. LABOURET- VILLOZ Michel, Énergie solaire photovoltaïque, 2003, Edition Dunod.
[3] A. SOARES, Batteries lithium-ion innovantes, spécifiques pour le stockage de l’énergie
photovoltaïque, 2012, thèse, Université Montpelier II.
[4] R. Singh, G. FRANCIS ALLAPATT, A. LAKHTAKIA, Making solar cells a reality in every
home, IEEE, 2013.
[5] A. SQUIRE, Making Photovoltaic possible, Research and markets, 2017.
[6] A. BELAYACHI, Théorie de Drude pour les métaux, 2018, cours, l’Université Mohammed V.
[7] A. BELAYACHI, Matériaux semi-conducteurs, 2018, cours, Université Mohammed V.
[8] M. SADOK, Détermination des paramètres, performances et étude de la dégradation des
modules photovoltaïques en milieu saharien, 2011, thèse, Université Aboubakr BELKAÏD.

[9] A. ZORKANI, Matériaux pour l’énergie solaire, 2016, cours, Université Sidi Mohammed Ben
Abdellah.

[10] M. MELOUAH, Simulation d’une cellule solaire photovoltaïque à base de Cu2ZnSn (S, Se)4
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