Reru 053 0373

INNOVATION TECHNOLOGIQUE ET MARKETING INDUSTRIEL DES
ENTREPRISES PRODUCTRICES DE CIRCUITS IMPRIMÉS DU DISTRICT

ÉLECTRONIQUE DES MARCHES
Maria Rosaria Marcone
Armand Colin | « Revue d’Économie Régionale & Urbaine »
2005/3 juillet | pages 373 à 396

ISSN 0180-7307
DOI 10.3917/reru.053.0373
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Revue d'Économie Régionale et Urbaine n' 3 [2005]
INNOVATION TECHNOLOGIQUE ET MARJGTING INDUSTRIEL DES

ENTREPRISES PRODUCTRICES DE CIRCUITS IMPRIMÉS OU
DrsTRrcT Ér,ncrnoNIQUE DES MARCITES *
TECHNOLOGICAL INNOVATION AND INDUSTRIAL MAR]GTING

OF ENTERPRISES THAT PRODUCE PRINTED CIRCUIT BOARDS
AND ARE LOCATED IN THE POLE OF ELECTRONICS IN TIIE
MARCIIES
par
Maria Rosaria MARCONE
Chercheur en Économie et Gestion des Entreprises
e-mail : marcone@econ.univPm.it
Università Politecnica delle Marche

Facoltà di Economia < G. Fuà >
P. Le Martelli. n. 8
I - 60121 ANCONA (Italie)
Mots-clés : District industriel, cycle de < design-engineering-production > des PME,

marketing industriel.
Key-words : Industrial districts, cycle of < design-engineering-production > by SMEs,

intemational business market.
Classification JEL:.L2, Ml3, 03, O32.
* Première version novembre 2004, version réviséejuin 2005.
RERU 200s JIl,pp. 37 3-396

374 Le district électronique des Marches
-I-
INTRODUCTION
Cette étude a comme but d'illustrer les premiers résultats d,une recherche
empirique qui se propose d'évaluer les modifications de la structure de l,offre et
de la demande qui se sont réalisées, à partir des débuts des années quatre-vingts,
dans le secteur des circuits imprimés (Printed circuit Boards - PCB) du district
de production de Castelfidardo. L'objectif de ce travail consiste à examiner
comment les entreprises produisant des circuits imprimés, ont formulé de
nouvelles stratégies compétitives en les basant sur l'introduction d'importants
processus de restructuration des systèmes de production et aussi, et peut-être
principalement, sur la définition de nouvelles relations entre clients et
fournisseurs (de type business to business) dans les marchés nationaux et
intemationaux.
Cette enquête (l)* se propose d'apporter d'importants éléments de

connaissance sur les stratégies des entreprises qui, tout en restant << implantées sur
le territoire >>, innovent leurs activités de projet et de marketing pour être à même
d'opérer dans le domaine de la sous-traitance intemationale (VARALDO, 1995).
L'intérêt de prendre en considération les entreprises qui fournissent des

circuits imprimés, localisées dans un district industriel déterminé, est motivé par
la constatation que les entreprises les plus compétitives de tout le secteur italien
sont justement celles qui font partie de systèmes de production territoriaux
historiquement bien définis (Brianza, près de Milan, Castelfidardo, Genova,
Yicenza).

Le choix d'analyser le pôle électronique de Castelfidardo est justifié par le
rôle déterminant qu'il a eu sur l'évolution industrielle de toute la région
des Marches (figures I et 2). L'important développement qu'ont atteint les
foumisseurs de circuits imprimés a, en effet, favorisé l'implantation de
nombreuses et differentes industries clientes, d'abord à Castelfidardo et ensuite,
progressivement, dans les territoires environnants.
Grâce à ce développement quantitatif, le système industriel des Marches

tout entier est devenu capable de rivaliser dans les marchés globalisés, même
dans les secteurs récemment implantés de la haute technologie high tech
(électroménagers, éclairage, télécommunications, vidéo communications,
automation industrielle, etc.) outre les secteurs traditionnels dé.ià affirmés
(habillement, meubles, etc.).
Sur la base de ces considérations, il nous a paru naturel de faire une

enquête pour savoir si les nouvelles modalités de compétition, présentes dans de
nombreuses industries clientes des Marches, peuvent encore aujourd'hui
conduire à acheter les circuits imprimés exclusivement chez des foumisseurs
locaux.
* Les chiffres entre parenthèses renvoient aux notes en fin d'article.
RERU 2005,III,pp. 373-396

MariaRosariaMARCONE 375
Cette recherche met justement en évidence aussi bien les nouveaux

problèmes dérivant des relations clients-foumisseurs, que les dynamiques
évolutionnelles qui caractérisent les relations entre les différents secteurs
électroniques cités plus haut (électroménagers, éclairage, télécommunications,
vidéo communications, automation industrielle, etc.).
En outre, pour obtenir des résultats probants, nous avons analysé les
nouvelles méthodes compétitives d'un échantillon d'entreprises qui font partie
des industries < clientes > et qui sont localisées dans le district de production de
Castelfidardo et dans les Marches. Cela nous a permis de mieux cemer les
problématiques et les dynamiques évolutives possibles du système électronique
des Marches.
Cette étude s'insère dans le courant des recherches qui, pour interpréter les
transformations des districts industriels, se base sur l'analyse des nouveaux
comportements compétitifs des sujets, c'est-à-dire des < entreprises du district >,
plutôt que sur la détermination des formes modemes d'interaction entre les
entreprises et le contexte socio-culturel et institutionnel local (2).
Dans notre étude, la dénomination de pôle de production apparaît comme

la plus appropriée pour identifier un certain nombre d'entreprises localisées dans
une zone géographique délimitée et qui, au cours des années soixante-dix, se
présentait sous forme de < district industriel des instruments de musique > mais
qui, pendant ces trente dernières années, a progressivement perdu les caractères
typiques du district industriel marshallien.
BECATTINI (2000), tout en soutenant que le système du district évolue


avec des écarts importants par rapport au modèle idéal, considère qu'on peut
appliquer le < concept de district industriel ) même dans le cas où les facteurs
typiques qui le caractérisent ne seraient pas tous présents.
Mais il nous semble que cette zone géographique a continué à se

développer industriellement, même si elle a perdu d'une manière incontestable les
du district industriel marshallien. Le développement
caractéristiques typiques
économique de cette zone a en effet progressé grâce à f implantation de
nombreuses entreprises appartenant à différentes filières de production
technologique. Beaucoup d'éléments qui relèvent du district industriel ont
disparu, entre autres la présence de fréquentes relations de coopération, dans la
même zone, entre entreprises concurrentes, entre celles-ci et leurs clients ou leurs
foumisseurs. En outre, semble avoir disparu, depuis longtemps, cette
< atmosphère industrielle > qui aurait pu permettre même aux entreprises les
plus faibles, à cause de leurs ressources financières ou de leurs capacités
d'organisation managériale insuffisantes, d'adopter d'importants processus
d'innovation des systèmes de production, en imitant les stratégies des concurrents
les plus compétitifs du district.
RERU 2005,III,pp. 37 3-396

En ce qui concerne la méthodologie de cette étude, il faut préciser que
I'activité de recherche s'est effectuée sur le terrain, à travers l,analyse
systématique de nombreuses situations réelles, à l'intérieur des entreprises
mêmes, dont quelques-unes représentent d'importants laboratoires de rechérche.
Pour cette recherche, on a donc adopté la méthode inductive avec une successive
vérifi cation empirique.
Dans le domaine des études économiques, un auteur considère que, dans le

district, la communauté et les entreprises tendent toujours à < s'interconnecter
réciproquement > (BECATTINI, 1991) ; mais les économistes d'entreprise
soutiennent qu'il faut effectuer les activités de recherche sur les systèmes
productifs locaux parce que cette approche permet de déterminer les problèmes,
les facteurs de succès et les dynamiques évolutives des entreprises du district (3).
cette recherche vise donc à analyser les cactéristiques qui permettent de

mettre en évidense :
- les modalités qui ont caractérisé le développement des industries du

pôle de castelfidardo au cours de sa tranformation de mono à polysectoriel ;
- le rôle que les entreprises clientes ont actuellement dans le

développement du secteur électronique des circuits imprimés de castelfidardo ;
- le degré des capacités des entrepreneurs, à l,intérieur des districts

industriels, en tenant compte de l'aménagement de la propriété, du niveau
managérial et des structures d'organisation des entreprises productrices de
circuits imprimés;
- l'évolution du savoir-faire (cnow how) à I'intérieur de structures


d'organisation de PMI (acheteuses et vendeuses) localisées dans les systèmes de
production locaux, en utilisant la perspective d'analyse de knowledge
management Tout cela dans le but de mettre en évidence si, entre ICT
(Information, Communication, Technologie) et districts, il existe ou non la
relation qui dans les études les plus récentes, est considérée comme
particulièrement intéressante pour analyser les parcours stratégiques de
développemenL des clusters high tech (SAXENIAN , 2003).
Cette étude est susceptible de fournir d'utiles informations aux opérateurs

publics, nationaux et régionaux, qui sentiraient la nécessité de formuler
d'opporhrnes politiques industrielles pour soutenir des zones géographiques bien
définies ou des pôles de production du secteur électronique (politiques district
specific) ou bien des industries spécifiques (politiques industry specific), afin que
les secteurs high tech continuent à présenter des structures d'offre (nombre
d'entreprises, stratégies poursuivies par les differentes entreprises) compétitives
par rapport aux structures du même type présentes dans les autres pays
industrialisés, y compris ceux d'industrialisation récente (Chine, Inde).
RERU 2005JII,pp. 373-396

Maria Rosaria MARCONE 377
Fieure I : La Région des Marches.
Figure 2 : Les provinces de la Région des Marches.

RERU 2005,III,pp. 373-396

-II-
L'ÉvoLUTIoN DE LA ( srRUcruRE ÉcoNoureuE > DU CENTRE
DE CASTELFIDARDO
2.1. Naissance et développement des entreprises du district : le rôle des

entreprises clientes implantées dans le territoire
L'étude des facteurs qui interviennent pour favoriser la naissance de

nouvelles entreprises de sous-traitance, localisées à I'intérieur du district, nous
amène à réfléchir sur le rôle qu'ont assumé les entreprises clientes du même
district pour la naissance et le développement de ces mêmes entreprises de sous-
traitance (figure 3, point l).
Figure 3 : La < Structure économique > du district électronique de Castelfidardo.
(3) Acouisitions:
' efleciué.! par Iês cnlrepriscs læalisées hos du di$rict,
méft si faisant panie du mênc groupe d'entreprises
(læalisécs à C.stclfi dardo);
- eflætuées ên Chinc par unc entrepnsc qui a implânté un
éublissercnt dc Droduction dsns cc "marche/Pâys". de Cætelfidardo:
- joint ventures avec les concurents chinois;
- joint ventureavec une entreprase coréenne;
- à Manfrcdonia (dâns Ie sud de I'ltalie), où il a été
possiblc de profllcr dcs facilités l)?iqucs dcs
projels de politiquc industrielle appclés "Pactes
de zone" (financements très favorables dans la
phæe de stail-upi contributions pour Ia
couvenure des charges de cotisâtions de
sécurité sociale).
Ieu6 scctcurs d'amancnance

Castcl,idârdo. Ici nc sont læâlisés que l€s ssembleuB dcs composanb ct
lcs producteurs dc modul€s élêcFoniques (dont la d€mndc, provenrnt des
productcurs d'insmmenb dc musique, esl ùès limiléc)

Fabriânor s€clcur dcs élecFoména8as,
Anconâ. Producdon de syslèmes de vidéæomhunication el
télécomfrunication.
Prcvincc dc Mûccnts: secteum du "bicn-êft", de b consomrolion, dc
l'échiragc, des petib électromônage6.
Provincc d'^scoli Piccnor ôsscmbl€urc, productcu6 d'instrurcn6 dc
musiquc,
Provicc d€ Pesaro-Urbino: systèmcs d'autorulion.
Sgllqg : notre recherche directe.
Des résultats de l'étude empirique, il ressort que la présence des

principales entreprises < clientes > installées dans cette zone a déterminé
I'implantation et le développement des entreprises productrices de circuits
imprimés qui n'a commencé qu'au début des années soixante-dix. Pendant ces
années, les producteurs de circuits imprimés ont, en effet, commencé à être
présents et se sont développés à la suite de l'extension des marchés des biens de
consommation (instruments de musique), où des composants électroniques étaient
insérés. Les entreprises qui opéraient dans le secteur des instruments de musique
et qui étaient implantées dans le district de Castelfidardo, détenaient, ces années-
1à,le leadership de la part de marché mondial.
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Au cours des années quatre-vingts, beaucoup de clients < transfèrent >

malheureusement les commandes de circuits imprimés à de nouveaux
foumisseurs localisés dans le sud-est asiatique mais, parallèlement, augmente la
demande de composants électroniques de la part de plusieurs nouvelles industries
localisées en dehors du district.
Ce n'est que pendant les années quatre-vingt-dix que la demande

provenant des entreprises clientes localisées dans des zones géographiques
proches du district recommence à jouer un rôle important pour les producteurs de
circuits imprimés (4). La demande provient d'abord d'industries clientes de la
province d'Ancona (Fabriano) et de Macerata (Recanati) et ensuite de toutes les
provinces des Marches, qui augmentent le contenu électronique dans leur
production (biens de consommation durables, comme les électroménagers, les
hottes aspirantes, ou biens industriels nécessaires dans différents secteurs
de la mécanique). Pour ces entreprises clientes, la présence de sous-traitants
électroniques, concentrés dans la même zone, constitue une intéressante
opportunité de créer rapidement de nouveaux rapports de coopération avec
d'autres entreprises sous-traitantes, appartenant à un nouveau marché de phase
(5). Ce phénomène a certainement favorisé le développement des dimensions et
de la compétitivité des fournisseurs de circuits, mais il n'a pas déterminé la
formation d'initiatives entrepreneuriales ultérieures qu'on aurait pu envisager. En
ce qui conceme l'étude des dynamiques évolutives des entreprises productrices de
circuits imprimés, on peut affirmer que, à partir des années quatre-vingts, dans ce
district, ne se sont pas implantées d'autres entreprises, parce que le secteur
commengait, ces années-là, à se caractériser par de fortes barrières à l'entrée et
par la grande complexité des procédés productifs.
Ces barrières à l'entrée sont de type financier et sont déterminées aussi par

les économies d'échelle, étroitement liées à la complexité des cycles de
production ; elles ont permis au secteur électronique des Marches de se
différencier de plus en plus des autres secteurs traditionnels de la zone.
On a déjà constaté qu'à cause des engagements financiers au moment du

lancement de nouvelles initiatives entrepreneuriales, le phénomène de la
< natalité répétitive )), s'est remarquablement réduit. On n'a donc pas assisté à
I'implantation de nouvelles entreprises productrices de circuits imprimés ayantla
même structure technique de production, situation qui est typique des phases de
développement de la demande à l'intérieur de la zone du district.
On veut, en particulier, souligner la faible propension du district, dans

son ensemble, à se reproduire d'une manière extensive (BELLANDI ,2003 ;
GRANDINETTI et TABACCO, 2003). Dans la zone étudiée, s'est même créée
une liaison entre les processus de création d'entreprises du district et la
diversification de la production du district même (district polysectoriel). En outre,
les nouvelles entreprises, même celles de plus petites dimensions, ont présenté
des formules entrepreneuriales nouvelles sans répéter les formules déjà
consolidées.
RERU 2005,ilI,pp. 373-396

2.2. Les entreprises productrices de circuits imprimés face à la compétition

internationale
Les recherches empiriques ont montré que, dans le contexte internationql,

I'avantage compétitif (et donc la spécialisation) des entreprises italiennes sous-
traitantes se fonde sur la capacité de développer, avec des coîtts encore
aujourd'hui compétitifs, le cycle complexe de < projet-engineering-pyoduction >,
qui doit être appliqué defaçon différente pour chaque commande (6).
Cette caractéristique des entreprises italiennes est présente aussi dans les
entreprises de Castelfidardo, pour lesquelles la qéativité dans le projet et les
grandes capacités artisanales qu'on a su sauvegarder dans l'industrialisation et
dans la production, constituent d'importantes ressources immatérielles qui
représentent une véritable valeur économique dans les transactions.
Une réflexion ultérieure peut découler de l'analyse des principales

stratégies formulées au cours des années quatre-vingt-dix par les entreprises
produisant des circuits imprimés.
Afin de repérer de nouveaux clients, face à un marché en continuelle et

rapide transformation, les foumisseurs de Castelfidardo, cette fois avec les
competitors nationaux, ont fait preuve d'une attention particulière à repérer de
nouveaux créncaux-cibles sur les marchés industriels nationaux et internationaux.
en proposant des applications originales du circuit imprimé.
Cela a obligé les sous-traitants à employer d'importantes ressources

économiques pour développer des procédés de production diversifiés, et réaliser

de nouvelles ligrres de production nécessaires pour obtenir des circuits innovants,
tel le circuit < feuilleté >> (multilayer) et le circuit flexible.
En plus, ces dernières années, chez les fournisseurs de circuits imprimés

de Castelfidardo, semblent prévaloir des orientations stratégiques, qui se
différencient de celles des concurrents italiens localisés dans d'autres zones du
Pays et qui se concrétisent dans les aspects suivants :
- spécialisation de l'offreo puisque les entreprises foumissent des lots de

petite et moyenne dimension mais aussi des prototypes, sans se limiter à servir
exclusivement certains clients ;
- fourniture en exclusivité (<single sourcing>>) de prototypes et de

petites séries de circuits complexes, imprimés pour des projets particuliers de
clients qui opèrent actuellement dans les secteurs de l'avionique et de
I'Information Technologlt (1.7.). Ce type de stratégie ne peut être adopté que par
ces fournisseurs ayant une structure d'organisation fortement développée du point
de vue managérial ;
- propension de la part de certaines entreprises, à récupérer de l'efficience

et maintenir des prix compétitifs, à utiliser les nouvelles technologies et les
RERU 2005JII,pp. 373-396

nouvelles techniques de gestion, même pour produire les circuits imprimés les
plus traditionnels (circuit < double face > avec des trous métallisés).
Il faut quand même souligner un comportement assez intéressant chez

certains producteurs de circuits imprimés qui, pour pouvoir continuer à garantir
leurs approvisionnements, ont su trouver des stratégies spécifiques tout à fait
nouvelles.
Vu que les marchés de fourniture de ces matériaux sont contrôlés par des
entreprises internationales de type oligopolistique, les producteurs de circuits
imprimés ont progressivement perdu leur pouvoir contractuel au moment des
négociations. Par conséquent, ils ont dû augmenter les dimensions de leurs
propres entreprises pour pouvoir acheter de grandes quantités de produits de base
(cuivre etprepreg) à des prix avantageux.
De telles stratégies de croissance ont été poursuivies en créant de

nouvelles entreprises en copropriété et, dans un cas particulier, en concluant des
accords de joint ventures avec une entreprise concurrente chinoise. Cela a
déterminé, encore une fois, la délocalisation (figure 3, point 3) des activités
d'approvisionnement dans des entreprises hors district qui gèrent ainsi même les
approvisionnements des < entreprises-mères > et opèrent afin que le concurrent
chinois achète les matériaux de base même pour les producteurs de circuits
imprimés de Castelfi dardo.
En définitive, les entreprises clientes (des Marches, italiennes, étrangères)

n'attribuent plus au système des entreprises localisées dans une zone, la
prodigieuse capacité d'augmenter et diffuser le know how.ElIes reconnaissent, au

contraire, à chaque entreprise ses propres capacités de créativité et de production
(compétence s, fr.rm sp e c ifi c).
Si ces entreprises sont localisées dans le pôle de Castelfidardo cela vient

du fait que, dans le passé, elles se sont formées et développées dans une zone
géographique assimilable au district industriel, qui offrait d'importants avantages
dus à leur localisation tels la présence de force travail spécialisée, la demande
satisfaisante de la part d'une clientèle locale et la possibilité d'acquérir plus
facilement des informations sur l'évolution des technologies.
2,3. Stratégies de croissance des entreprises électroniques des Marches
Les entreprises électroniques des Marches adressent la plupart de la

demande de composants électroniques à des entreprises sous-traitantes, situées
dans des Pays d'industrialisation récente. On remarqué toutefois qu'il reste
encore des relations stables et de la collaboration entre les sous-traitants de
circuits imprimés de Castelfidardo et les entreprises électroniques des Marches
(tableau 1). La collaboration est surtout de type opérationnel et concerne
certaines activités des fournisseurs comme Ie design el l'ingeneenkg, qui sont
étroitement liées aux processus de production ; mais aussi les procédés
décisionnels pour la solution des problèmes qui se servent, eux aussi, du
RERU 2005,[I,pp. 373496
patrimoine de compétences et de connaissances manufacturières, typique des

petites entreprises.
Tableau I : Exemples d'entreprises < recherche intensive > (research intensive) des
Marches dans le secteur électronique.
Aethra S.p.a. d'Ancona opère dans le secteur des télécommunications depuis

1972. Elle détient une quote-part importante (75%) du marché italien de la vidéo-
communication et est l'une des quatre plus importantes entreprises mondiales de ce
secteur. Elle est orientée vers I'exportation (la quote-part de son chiffre d'affaires pour
l'étranger sur le total atteint environ 70 %) et se présente comme leader national dans les
activités de recherche (elle investit dans ce secteur 15 %o de son chiffre d'affaires
annuel).
L'entreprise a mis en route des stratégies d'intemationalisation par la
constitution d'entreprises industrielles et
commerciales dans différents < marchés-
Pays >. L'< entreprise-mère >>, localisée à Ancona développe des activités de R&D pour
différentes sociétés à l'étranger.
Gitronica S.r.l. de Montelupone (dans la province de Macerata) est la division
électronique du Groupe Fimag-Guzzini, née en 1991 à la suite d'une opération d,e spin-
off. Elle effectue des activités de R&D pour le projet et la production de modules
électroniques complexes et dessert trois < secteurs-marchés > principaux ; produits de
bien-être, électroménagers, éclairage.
Parmi les plus importantes stratégies innovantes de ces demières années,
rappelons les suivantes : la restructuration
des techniques de gestion du système
productif grâce à I'implémentation des principes de la production économe ;
l'internationalisation de l'activité d'assemblage des composants sur les circuits
imprimés, par I'emploi de la technologie SMT et par l'utilisation de machines qui
réduisent l'impact ambiant déterminé par l'activité de soudure (machines sans plomb).
Roal Electronics S.p.a., de Castelfidardo, effectue une activité de recherche et de

développement, afin de gérer le processus complexe de design-ingénierie-production de
biens vendus sur les businness markets intemationaux suivants : electronic consltmer,
Information Technologt, secteur médical, télécommunications, systèmes de cash/bank
handling. L'entreprise prend de plus en plus la configuration de modular developers and
suppliers à même de s'insérer dans les processus innovants des < entreprises clientes >.
N'oublions pas que, actuellement, est source (worlàr'ide single) du module ( server
ASl400 > pour IBM.
L'entreprise n'utilise qu'en partie les avantages d'implantations historiques. En
effet, à côté du recours à des fournisseurs du district pour l'assemblage des composants,
elle a commencé à expérimenter, pour certains produits standardisés, des politiques de
décentralisation adressées à des sous-traitants chinois, ou de toute manière, à des centres
de sous-traitance situés dans des pays bon marché.
L'entreprise SGM Electronique S.r.l., située dans la province de Pesaro, produit
des < systèmes automatisés > d'éclairage pour le spectacle, et vend dans divers
< marchés-Pays >. Elle développe en son sein des activités complexes de R&D, pour le
design er l'ingénierie des produits. L'activité de recherche a pour but de déterminer pour
chaque produit, et quelquefois pour chaque commande reçue, les solutions techniques et
de production les plus appropriées, par I'emploi de différents lcnow how technologiques
(technologies mécaniques, électroniques, optiques).
Source: MARCONE.2004.
RERU 2005,III,p p. 37 3 -396

À la suite d'une étude empirique, on a constaté que les entreprises

des Marches qui utilisent des circuits imprimés, sont pour la plupart
< multidomestiques >. Celles qui ont entrepris les stratégies traditionnelles
d'intemationalisation des activités de production et commerciales par la
constitution de maisons (entreprises associées) délocalisées sont peu nombreuses.
En pratique, on a constaté que, pour s'approprier certaines des connaissances
dispersées dans le monde, quelques entreprises clientes des Marches semblent
être à même d'adopter de nouveaux modèles de gestion et de développer une
culture différente de l'entreprise, sans utiliser les stratégies de développement
typiques des entreprises multinationales.
Les entreprises clientes localisées dans le district de Castelfidardo et dans

la Région même, sont à leur tour des foumisseurs de premier niveau (first tier
suppliers) d'importantes entreprises industrielles clientes, dont elles sont les
interlocuteurs principaux dans le co-projet de modules électroniques innovants et
dans le développement, quelquefois en exclusivité, de la fabrication de modules
et des sous-ensembles complexes. Ce sont d'excellentes entreprises qui servent
d'interface entre les différentes filières de production technologique < clientes >
et les entreprises du secteur des circuits imprimés, localisées sur le territoire.
Les entreprises < utilisatrices des circuits > des Marches s'insèrent, en
pratique, dans la dynamique innovante globale et s'approprient du know how
techno-scientifique, formé dans un milieu intemational qui suit des trajectoires
évolutives particulières dans les différentes industries-clientes.
D'une certaine importance semble être le rôle que certaines entreprises

clientes des Marches, - qui font partie de différents secteurs électroniques -,

voudraient attribuer aux producteurs de circuits imprimés de Castelfidardo, pour
créer de nouvelles formes de coopération ou de partenariat dans le << système
local de foumiture > (voir le tableau 2).
Jusqu'à la moitié des années quatre-vingt-dix, les entrepreneurs des

Marches n'adressaient leurs commandes de circuits imprimés qu'aux sous-
traitants de Castelfidardo ; ils les ont ensuite remplacés, pour des motifs
exclusivement économiques, par d'autres sous-traitants localisés dans le sud-est
asiatique. Mais actuellement, ils souhaitent une présence directe des producteurs
fiables de Castelfidardo sur ces marchés, pour qu'ils gèrent, en première ligne,
pour les clients du district, la production et la fourniture des composants produits
à l'étranger.
RERU 2005,llI,pp. 373-396

Tableau 2 : De nouvelles stratégies de foumiture des entreprises électroniques des

Marches.
(6)
Entreprise du
district produisant Enheprise hors district
PCB foumissant PCB
\ \r'" j (2\
(7) \ \ j,', (3)
\t*j j-"''/^
Enneprises des Marches - clienûes -
ænnaissance
----+
--€ marchandises
Source : notre recherche directe.
Les entreprises clientes des Marches appellent les entreprises du district produisant des PCB à
participer à la complexe gestion du cycle de la commande. La demande est, en réalité, adressée à
I'entreprise du district (l), qui la transmet à I'entreprise chinoise (2). Le cycle finit (3) avec la livraison du
composant (4) et, avec lui, on << transfère > la connaissance (5) incorporée dans le circuit imprimé. Même
le sous-traitant local (en ce cas au premier niveau) acquiert certaines connaissances que le sous-traitant

étranger possède (6) : il ne s'agit pas d'un apprentissage partagé, mais tout simplement d'un transfert
d'informations sur les performances compétitives d'importantes < multinationales-clientes ) (quote-part
de marché ; principaux < marchéVPays > qui opèrent aussi bien comme producteurs que comme
vendeurs).
L'entreprise du district productrice de PCB continue à foumir le circuit imprimé, produit dans ses
propres usines (situées dans le district de Castelfidardo) (7), à quelques clients des Marches. En outre, elle
vend (c'est-à-dire par contrat) le know how avec le composant (8).
Un aspect important pour la revitalisation et le développement du centre de production de
Castel{idardo lient au fait que les entreprises produisant le PCB développent leurs capacités commerciales
et augmentent leurs connaissances grâce aux activités de recherche qui continuent à être développées à
I'intérieur de I'entrôprise sous-traitante du district.
Pour les clients des Marches, l'entreprise du district, productrice de

circuits imprimés, peut être utilisée pour gérer les nouveaux créneaux du
<< marché global de fourniture >. L'attention qus l'on réserve aux foumisseurs de
Castel{idardo est motivée par le fait qu'on leur reconnaît avoir acquis une
extraordinaire plateforme de connaissances qui leur a permis de s'insérer dans les
nouvelles activités (nouvelles architectures de business) des entreprises clientes
et de relier ces dernières aux différents marchés de foumiture.
Il est clair que l'évolution, à l'échelle internationale, de ce ( système
vertical de production > pourrait représenter l'opporhrnité de faire rentrer dans le
district d'origine la demande de circuits imprimés.
RERU 2005,111,p p. 373-396

L'importance du phénomène semble être pour le moment limité du point

de vue économique et, de toute manière, il ne représente une opportunité de
croissance que pour les quelques entreprises de sous-traitance de Castelfidardo
qui, grâce au développement de leur structure d'organisation, sont dirigées par
des managers qui, dotés de professionnalisme et d'importantes compétences
directionnelles, ont été aussi investis du pouvoir de prendre les décisions
stratégiques nécessaires.
Si cette organisation de l'entreprise se consolidait, la notion de district

bien connue et traditionnelle pourrait devenir inexorablement plus floue, vu que
ce serait les entreprises qui se proposeraient comme des sujets actifs,
indépendamment de leur insertion dans un tissu territorial bien défini.
Parmi les principaux avantages que certaines entreprises clientes ont

déclaré pouvoir obtenir, le plus important est le coût le plus bas de la gestion des
rapports de sous-traitance, qui est encore très élevé lorsqu'on achète en Chine des
circuits imprimés miniaturisés et à haute densité (7).
Il est singulier de constater que les entreprises clientes des Marches ont eu,
ces quinze dernières années, une vision opportuniste des relations avec lews
foumisseurs locaux de circuits imprimés. Seulement aujourd'hui, ils découvrent
la nécessité de faire participer les sous-traitants locaux à une nouvelle vision
stratégique (à I'intérieur de l'entreprise cliente) visant à organiser des systèmes de
foumiture internationale avec des sous-traitants étrangers. Ceux-ci peuvent être
facilement intégrés sur le plan opérationnel et technologique et, grâce à I'aide des
sous-traitants locaux, ils peuvent être mieux intégrés aussi du point de lue
stratégique et culturel.

On reconnaît à la foumiture étrangère des circuits imprimés la contribution
essentielle à la réduction des coûts et on athibue à la foumiture localo la capacité
de réduire les risques industriels liés à la gestion du cycle de la commande. Ce
système donne aux entreprises clientes la garantie :
- d'assurer et d'améliorer leurs performances dans la production

(réduction du lead time et introduction fréquente d'innovations du produit),
- de consentir I'accès immédiat aux lignes de production des composants

en éliminant tout contrôle à l'entrée (free pass).
Selon les opérateurs économiques du < système électronique des

Marches D, pour le secteur des circuits imprimés localisé dans cette zone, le
moment d'accepter les défis de la compétition globale pourrait être arrivé. Les
entreprises de ce secteur ressentent, en effet, la nécessité de changer le modèle
entrepreneurial qu'elles ont adoptéjusqu'à présent et qui s'est développé dans les
limites du district ou tout au plus du pays. Du reste, les meilleures performances
des entreprises productrices de circuits imprimés de Castelfidardo, par rapport
aux autres rivales italiennes, même à celles qui sont implantées dans d'autres
centres de production (Bianza et Vénétie), mettent en évidence leur plus fort
dynamisme et leurs capacités performantes dans l'économie globale.
RERU 200s,lII,pp. 373-396
Un exemple très intéressant peut être constitué par l'expérience d'une

petite entreprise de Castelfidardo qui, pour se développer, a décidé de fonder des
joint venture,r avec une entreprise coréenne et une entreprise chinoise. Cela lui a
permis d'accéder à de nouveaux marchés et d'augmenter ainsi remarquablement
ses capacités de production (figure 3, point 2).
Ce fort développement de relations stratégiques avec les sous-traitants

hors district, nationaux et étrangers, a modifié dans un sens positif (augmentation
des ventes) la position internationale des producteurs de circuits imprimés de
Castelfidardo; c'est là la conséquence des stratégies de restructuration inteme qui
ont é1é réalisées comme suit :
- des investissements plus substantiels ds la part des sous-traitants locaux
dans les activités de R&D, lesquelles, en restant à I'intérieur de la structure de
l'<< entreprise mère >>, peuvent déterminer des avantages économiques identiques
à ceux que I'on pourrait réaliser dans une entreprise intemationalisée, constituée
de plusieurs établissements et donc < multiplant,'r (économies d'échelle de
gestion);
- une spécialisation ultérieure de quelques fournisseurs locaux dans la
production en petites quantités de circuits différenciés et innovants ;
- une augmentation du chiffre d'affaires de ces sous-traitants locaux qui,

tout en continuant à produire des composants traditionnels (8) (circuits < à double
face >> avec des trous métallisés), parviennent même à augmenter l'incidence de
I'export sur leur chiffre d'affaires.
Il faut, en outre, souligner que la plus forte compétitivité de toutes ces

entreprises concourt à perpétuer la notoriété internationale dont jouit depuis

longtemps lazone géographique et industrielle de Castelfidardo.
-IIr-
LES INNOVATIONS TECHNOLOGIQUES DANS LES ENTREPRISES
DU PÔLE Ér,nCrnOXIQUE
3.1. La nature des processus innovants des entreprises du pôle

électronique
Le pôle électronique de Castelfidardo perd progressivement les

caractéristiques typiques du district industriel marshallien et se présente de plus
en plus comme une zone géographique, délimitée dans l'espace, où sont
implantées des entreprises produisant des composants électroniques et des
entreprises clientes.
Pour bien saisir et inteqpréter certains phénomènes de transformation qui
intéressent le pôle des circuits imprimés de Castelfidardo, il faut se demander
s'ils ont été déterminés par des facteurs de localisation, telle la facilité de repérer
les informations sur l'évolution des technologies et aussi la possibilité d'appliquer
les nouvelles technologies utilisées parlesfirst movers du district.
RERU 2005,III,pp. 373-396

Les entreprises analysées innovent d'une manière originale leurs processus

de production, l'informatique intérieure et les techniques de gestion des activités
d'engineering-production. L'originalité des processus innovants dans les activités
de production caractérise aussi chaque entreprise même si le produit final,
Ie business market et le quota d'exportation sur le chiffre d'affaires sont
semblables (9).
Il a eté, en fait, observé que le processus d'accumulation des

connaissances techniques et de production, se produit dans les entreprises
analysées, comme dans les autres entreprises italiennes, grâce à de continuelles
modifications de certains éléments, parmi lesquels on peut rappeler aussi bien
l'apparition de nouvelles exigences des utilisateurs et donc des marchés de
référence que l'affirmation des techniques de production et des technologies de
processus nouvelles (10) (figure 3, point 5).
Ce qui est important, c'est que les connaissances se développent surtout

dans les zones techniques et de production et déterminent l'augmentation des
coûts invisibles (sunk cosfs) (BAUMOL,2002), par rapport aux ressources 4zi
sont spécifiques qu niveau de I'entreprise et ne sont plus spécifiques pour
certaines zones du district.
La connaissance est une ressource inhérente à certains processus

décisionnels et de production, elle ne peut donc se concrétiser toujours de la
même manière, c'est-à-dire avec les mêmes contenus et les mêmes rythmes dans
les différentes entreprises concurrentes du même pôle de production (figure 3,
point 4).
La connaissance contextuelle se forme et s'accumule dans chaque


entreprise, surtout lorsqu'elle a un contenu technologique élevé, çomme
conséquence des activités de recherche appliquée ; elle ne peut donc pas être
facilement codifiée, comme il serait, au contraire, possible de le faire si elle était
le résultat des recherches de base (1 l).
Sur la base des considérations précédentes, on peut en définitive affirmer

que les entreprises du district analysées développent, de plus en plus, un rôle actif
aussi bien dans le processus de production et d'utilisation des informations que
dans le processus de production et d'utilisation de la connaissance. Puisque les
activités affectées à la formation du know how et à l'acquisition des informations
sont spécifiques au niveau de I'entreprise, il en résulte que le district perd son rôle
de promoteur de la création et du développement des technologies innovantes du
processus même.
Dans le district disparaissent donc 1es < externalités positives >

(COHENDET et alii, 1998), - facilité d'utiliser le know how des entreprises
concunentes, plus connaissance directe des informations de l'évolution des
techniques de production - , qui constituent généralement les économies extemes
marshalliennes.
RERU 2005,lll,pp. 373-396

Ce type de production de connaissance, qui est réalisée à l'intérieur de

chaque entreprise, amène les producteurs de circuits imprimés à renoncer aux
opportunités offertes par la < logique pewerse de pouvoir s'approprier des
innovations )) par l'imitation, pratique typique des districts industriels
(VARALDO, 7994 ; STORPER, I 996).
Cette innovation représente, en fait, presque une évolution sélective du

district même puisqu'elle écarte une grande partie des petites entreprises qui ne
sont plus capables de faire face aux coûts, aux investissements, aux
transformations que l'innovation exige.
Tous ces éléments déterminent donc une grave crise dans le district.
Une crise dont les causes sont à rechercher aussi dans le comportement des
entreprises clientes de Castelfidardo qui se sont adressées aux marchés hors
district et n'ont absolument montré aucun intérêt à aider (du point de vue
technique, financier et de l'organisation) leurs petits sous-traitants locaux,
justement au moment où ces derniers auraient dû entreprendre des processus
innovants complexes.
Les fournisseurs de Castelfidardo n'ont jamais cessé de transférer leur

lcnow how à leurs entreprises clientes, même lorsqu'elles sont localisées dans des
endroits bien éloignés.
Les recherches réalisées montrent que le transfert de connaissances se

base encore sur les principes marchands traditionnels, puisque les sous-traitants
de Castelfidardo, par Ia vente des produits, commercialisent sur des < marchés de
qui a mûri au niveau

phase > internationaux le know how contexfltel de
I'entreprise même, plutôt que le lcnow how généique et indéterminé du secteur ou
du district. Le lcnow how (<< patrimoine technologique >) contextuel est en effet
constitué par les technologies contenues dans les machines et par les capacités
humaines, indispensables pour que l'emploi des machines soit efficace.
on peut alors soutenir que, dans l'évolution du système international des

connaissances, un rôle assez important peut être attribué à des formes
traditionnelles de transfert des connaissances, tel l'échange intemational de biens
(SILVESTRELLI et MARCONE, 2003 ).
3.2, La zone R&D dans la structure doorganisation des entreprises

innovantes
Sur la base des résultats de l'étude empirique, on peut affirmer que la

stratégie de développement technologique prévoit I'introduction de processus
innovants intégrés qui concernent en même temps les processus et les produits.
En fait, on a relevé que pour adopter d'une manière efficace les innovations des
processus et des produits, les entreprises analysées ont restructuré leurs systèmes
de production et ont réalisé des lignes de production spécialisées, pour la
dimension du lot à produire (prototypes, petites séries) ou pour le type de produit
RERU 2005,III,pP. 373-396
offert (circuit feuilleté ou < double face >), devenant ainsi des entreprises
< multiplant >.
Les performances innovantes des entreprises de Castelfidardo doivent leur

succès international à l'introduction d'un nouveau secteur R&D (Recherche et
Développement) dans leurs structures d'organisation. Dans certains qas, on a
introduit des secteurs R&D, totalement autonomes en ce qui conceme les
professionnalismes et les ressources financières, capables donc d'opérer dans
différentes lignes de production spécifiques.
Dans d'autres cas analysés, analogues à d'autres qui sont présents en

Italie, la restructuration du système productif par l'introduction de lignes
spécialisées (pour type de produit ou pour dimension du lot de fabrication), a été
en fait effectuée en constituant de nouvelles entreprises en coparticipation, mais
qui sont rarement localisées dans le même pôle que l'< entreprise mère >.
Avec ce système, qui se base sur l'implantation de groupes d'entreprises,

on réalise l'augmentation des dimensions de 1'entreprise sans devoir utiliser une
structure d'organisation divisionnaire, dont la réalisation serait trop onéreuse et
en même temps peu flexible.
Le projet des zones R&D a produit, à l'intérieur de chaque entreprise, des

interactions constructives, totalement nouvelles dans leur genre, entre les
différents secteurs, mais il n'a pas pour le moment donné lieu à des interactions
clairement formalisées entre producteurs et clients.
Dans la plupart des entreprises examinées, I'activité de projet pour la

définition des spécificités techno-fonctionnelles et qualitatives du composant

électronique à réaliser, est menée en collaboration avec les entreprises clientes.
On a pourtant remarqué que les entreprises productrices de circuits ne sont pas
appelées à participer qux structures d'organisation inter-entreprises, créëes par
les entreprises acheteuses pour soutenir les procédés de < projet modulaire >
(team work, joint venture, etc.)
Pour déterminer et analyser la nature des performances obtenues par les

entreprises nous avons pris en considération :
- les effets de l'innovation technologique qui peuvent être expliqués par

l'introduction de nouvelles technologies de processus dans quelques phases de
production ou par la création de business différents pour la réalisation de produits
innovants;
- la tendance à doubler le secteur R&D dans l'entreprise <<multiplant>>.
On a remarqué que certaines entreprises ont une seule activité R&D qui sert
toutes les lignes de production, tandis que dans d'autres entreprises sont présentes
des structures de recherche spécifique potu chaque ligne qui est, de fait, un
business autonome.
RERU 2005,[I,pp. 373-396

L'ensemble des différentes typologies d'innovation technologique et la

propension à multiplier la zone de R&D, pour entreprendre de nombreux
processus innovants (figure 4), ressortent dans les trois cases qui mettent en
évidence les problématiques gestionnaires affrontées par les sous-traitants de
circuits imprimés de Castelfidardo.
Figure 4 : Objectif de la R&D et résultats innovants.
o
e
À-
c. développement
EXE de produits et
o de nouveaux
:>5 processus
è0
o
o a. innovation
'Ra technologique b. développement
de processus de technologies
=6
ÈHe pour produire avancées
o oë des composants
Fs
,=û ô 'ocustom"
>*
un secteur de R&D un secteur de R&D
pour toute dans chaque unité de
I'entreprise business
secteur de R&D dans l'entreorise


Source : MARCONE,2003.
a. Dans cefle case, on lrouve une entreprise de moyenne-grande dimension diversifiée, c'est-à-
dire qu'elle a une structure d'organisation composée de deux divisions. Chaque division est caractérisée
par une ligne de production différente, même s'il n'existe qu'une seule zone de R&D qui les sert toutes les
deux. L'innovation technologique adoptée conceme I'intégration de nouvelles technologies de processus
dans quelques phases de production, pour offrir des circuits imprimés ( custom ,.
b. Dans cette case, sont indiquées les entreprises qui produisent des lots de moyenne-grande
dimension et qui, pendant ces demières années, ont acquis la propriété d'autres entreprises, spécialisées
dans la production de prototypes, et localisées souvent hors district. Chaque entreprise a, en son sein, une
zone de R&D qui favorise I'introduction et l'utilisation de technologies de processus avancées en ce qui
concerne le design, l'ingénierie et la production (de prototypes, de petites et de grandes séries).
c. Dans cette case est inséré un gtoupe d'entreprises et chaque entreprise représente une unité de
business. Chaque unité a un << patrimoine technologique > spécifique pour la production de nouveaux
produits (par exemple, des circuits flexibles), pour la réalisation des activités de recherche et de
développement de nouveaux produits pour d'autres secteurs électroniques du district ou hors district
(marché extérieur par rapport au groupe).
RERU 2005,lII,pp. 373-396

- CONCLUSION -
Au cours de la première partie des années quatre-vingts, le district

industriel des instruments de musique de Castelfidardo (district monosectoriel)
atteignait sa maturité et s'acheminait inexorablement vers son déclin, à cause de
la situation de crise, déterminée par la chute de la demande provoquée par
l'émergence d'une forte concurrence j aponaise.
Les producteurs de circuits imprimés, jusqu'à ce moment-là presque

exclusivement liés à la production d'instruments de musique, ont bien su affronter
la crise, en se dotant de structures d'organisation et de production capables
d'adapter leur offre aux exigences des nouveaux marchés industriels. Ils ont
immédiatement ressenti la nécessité d'entreprendre de rapides et complexes
stratégies pour maintenir leurs propres capacités compétitives, mais ces stratégies
demandaient d'acquérir et de maîtriser un lcnow how (< patrimoine
technologique >) totalement nouveau.
Ainsi, grâce aux investissements, différentes entreprises de petite et

moyenne dimension ont-elles su s'opposer efficacement au déclin d'un district
marshallien typique. De plus, elles ont été capables de promouvoir un
développement de la zone, différent et original.
On pourrait assister à l'affirmation, et aette fois dans un cadre global,

d'une zone géographique qui était en train de perdre inexorablement tous les
éléments qui l'avaient caractérisée comme district industriel, à savoir, la présence
d'une clientèle locale, la spécialisation de la force travail, les processus de
désintégration verticale des cycles de production, les stratégies d'innovation de
type imitatif.

Les liens de I'entreprise avec son propre milieu socio-économique sont
désormais devenus un facteur d'attraction moins important. Les entreprises du
district entreprennent, en effet, de nouvelles initiatives hors district (quelquefois
sous la forme de spin-ffi. Dans le système de sous-traitance internationale, ce
sont souvent les différentes entreprises qui doivent être considérées comme un
facteur d'innovation, et non le territoire où elles s'implantent.
Pour l'Opérateur Public, il est donc très difficile de proposer et d'adopter

pour ce pôle de production des politiques industrielles, vu que les externalités sur
lesquelles il aurait pu intervenir pour promouvoir le développement de tous les
opérateurs du district (entreprises de production, de services, de commerce, etc.)
ont disparu.
En considérant les modifications qui se sont produites dans d'autres

districts italiens de l'électronique (Brianza, Yicetua, Genova), il nous semble
préférable que les Pouvoirs Publics interviennent économiquement pour soutenir
les secteurs spécifiques plutôt que les districts géographiques (politique industry
specific et non politique district specific).
RERU 2005,III,pp. 373 -396

L'étude réalisée sur le pôle électronique des Marches, en particulier à

Castelfidardo, nous montre que les stratégies évolutives des différentes
entreprises, faisant partie dès leur origine d'un district, se sont basées sur des
processus internes de learning et de knowledge management et non sur le
patrimoine de connaissances accumulé progtessivement dans la zorLe
d'appartenance.
Les entreprises ont donc su s'insérer dans les processus modernes de

formation et d'augmentation du know how, même si elles ne pouvaient plus
compter sur les avantages dérivant de la localisation qui étaient désormais
devenus insuffisants. En effet, le développement d'activités complexes comme le
<< design-engineering-production-livraison > demande aux entreprises des formes
d'intégration des ressources globales (technologiques, managériales et
d'organisation) très sophistiquées.
Une autre considération vient aussi du constat que, entre les vendeurs et
leurs clients, des rapports de coopération ou de partnership se sont rarement
instaurés. De toute manière, ces formes sporadiques de collaboration ont joué un
rôle marginal dans l'accroissement des connaissances gestionnaires des sous-
traitants de Castelfidardo. Le peu d'incidence des procédés d'apprentissage par
interaction est à attribuer au fait qu'entre les utilisateurs et les producteurs ne se
forment presque jamais des rapports de complémentarité technologique,
puisqu'en raison des interdépendances des marchés de phase, on se limite,
généralement, aux transactions commerciales habituelles.
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RERU 2005,llI,pp. 373-396

nÉsuaÉ
Cette recherche apporte des éléments de connaissance sur les stratégies des
entreprises < localisées dans un territoire L qui innovent leurs activités de projet, de
production et de marketing dans le domaine des processus de sous-traitance
internationale.
La recherche a I'objectif d'étudier les modifications actuelles de la structure de

I'ofre et de la demande du secteur des circuits imprimés (pcB) dans le district
industrie I de Castelfidardo.
cette étude analyse aussi les stratëgies de croissance des entreprises

électroniaues des Marches.
SUMMARY
This paper deals with the frst results of some research into the fietd of Business-
to-Business, involving some processes of subcontracting implemented at an
international level by SMEs operating in a high tech sector (PCB*).
Particular attention has been placed on the prospects for development of the
sME, which are located in the industrial district of castelfidardo, and which operate in
the global market. This vesearch has the aim of studying the modifications that have
effected the demand and supply of the sector of printed circuits within the district. Some
growth strategies of client frms of the Marche are also investigated.
The paper helps to interpret the strategies of subcontractor firms within the
plocesses ofthe international decentralisation ofproduction and in the context ofglobal
competition.

NOTES
(l) Dans le pôle électronique de Castelfidardo ont été prises en considération sept entreprises produisant
des circuits imprimés. On a aussi analysé quatre entreprises des Marches qui assemblent les composants
électroniques sur les circuits imprimés et dix entreprises clienles, Iocalisées dans la zone du district de
Castelfidardo et dans les Marches et appartenant à des secteurs de producXion différents.
Cette enquête fait partie d'une recherche importante sur le secteur italien des circuits imprimés, qui, basée
sur une méthode empirique, a duré longtemps et a intéressé un échantillon d'entreprises qui peut être
considéré comme significatif même du point de vue statistique, puisqu'il est composé de 70%o des
entreprises italiennes productrices de circuits imprimés.
(2) Beaucoup d'auteurs concentrent leur attention sur les << systèmes productifs du territoire )) qui
indiquent une << espèce > (connolée par le rôle décisif des effets de synergie et de proximité) dont il existe
plusieurs (genres) (QUADRIO CURZIO et SENN, 1997,p. 16) : ces systèmes sont appelés districts
industriels marshalliens s'ils sont accompagnés par les facteurs caxactéristiques qui les connotent dans la
doctrine. D'autres études ont mis en évidence les meilleurs processus innovants qu'ont adopté les
entreprises localisées dans des zones géographiques appelés milieux innovatears (AYDALOT, 1986 ;
CAMAGNI, 2002). PORTER (2001) et SABEL (2004) utilisent le mot cluster, pour indiquer qu'il existe
des relations d'affaires et seulement de faibles rapports de partnership entre les entreprises appartenant à
la même zone. Ces entreprises opèrent aussi dans des filières technologiques de production différentes.
(3) On a constaté que dans les districts industriels italiens, a été réalisée une forme particulière de division
du travail de type fordiste dans les activités de production des entreprises et que le système productif
Iocalisé peut représenter une des formes les meilleures d'organisation économique et sociale de la
production postfordiste (VACCÀ, 1994; RULLAM,2004). D'intéressantes contributions ont mis en
évidence des facteurs structuraux de faiblesse des districts capables d'en déterminer Ie déclin
(VARALDO, 1 994 ; SOLINAS, 1996 ; FERRERO, 2003).
RERU 2005,ilI,pp. 373-396

(4) Au début des années quatre-vingt-di& les foumisseurs de Castelfidardo commencent à exporter dans
les Pays européens des quotas de plus en plus importants de leurs chiffres d'affaires.
(5) Les principales difficultés dans la gestion d'un nouveau marché d'acquisition étaient liées aux activités
de vendor raling des fournisseurs de nouveaux composants. Pour les nouveaux nsers il n'était pas
techniquement possible, en cette période, d'effectuer I'activité de contrôle de la qualité du circuit foumi
(Contrôle de Qualité en Acceptation - CQA) et de gérer les leviers du marketing d'acquisition.
(6) Chaque commande se différencie, en effet, des autres grâce à certains facteurs : dimension du lot à
produire et à livrer ; nombre et caractéristiques des phases de production ; technologies de processus
utilisées pour que Ie produit ait les caractéristiques prévues.
(7) En effet, même si les foumisseurs chinois sont à même de produire des circuits imprimés complexes,
en employant les technologies les plus modernes, il anive encore que ces entreprises doivent ê1re
fréquemment contrôlées et évaluées avant d'être acceptées comme fournisseurs.
(8) Il est intéressant d'observer que cette opportunité de développement de chaque entreprise peut être
interprélée d'une manière univoque par les économistes d'entreprise. Dans I'élude empirique on remarque,
en effet, que les entreprises du district les moins innovantes augmentent leurs capacités de compétition
même à la suite de la disparition d'entreprises concurrentes et de la réduction de la structure de I'offre qui
en dérive. Seule une entreprise du district a augmenté sa performance compéÎiÎive suite à d'importantes
innovations des processus pour produire les circuits traditionnels.
(9) Pour I'analyse des facteurs économiques et d'organisation qui déterminent le succès de I'innovation
technologique dans le cadre des activités d'entreprise, et qui influencent I'avantage technologique dans les
rapports entre les entreprises, Ies secteurs et les Pays, voir les contributions des auteurs suivants :
GOLINELLI (2000) ; SILVESTRELLI (2003);DOZ, SANTOS et WILLIAMSON (2004).
(10)Beaucoup d'études ont pris en considération I'acquisition et la reproduction de la connaissance

un npro"..rur tocaliié> (LECoQ, 1995 ; BRUSco, 1999; BURSI, 1989; JULIEN et sol.É
"orrn.
PARELLADA, 1998 ; KRUGMAN, 1991 ; LORENZONI, 1990 ;PERROUX, 1955 ; PEYREFIfiE,
2004 ; PODESTÀ, tSSS). Les systèmes locaux ont été étudiés comme un lieu d'intégration entre le savoir
contextuel et Ie savoir codifié (BECATTINI et RULLANI, 1993).
(l l) La connaissance codifiée pounait être assimilée à I'information, qu'on pourrait facilement transférer

et utiliser grâce aux nouveaux instruments d'information and communication technologt (ICT). Dans ce
c-dre pourraient naltre des modèles de business centrés sur /a coopération sur Ie réseau ou des formes de
coopération du type network entre entreprises (entre fournisseurs et leurs clients, entre clients, entre
concurrents) localisées dans le district ou hors district.
RERU 2005,III,pp. 37 3-396

Reru 053 0373

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INNOVATION TECHNOLOGIQUE ET MARKETING INDUSTRIEL DES

ENTREPRISES PRODUCTRICES DE CIRCUITS IMPRIMÉS DU DISTRICT

Maria Rosaria Marcone

Armand Colin | « Revue d’Économie Régionale & Urbaine »

2005/3 juillet | pages 373 à 396

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INNOVATION TECHNOLOGIQUE ET MARJGTING INDUSTRIEL DES

TECHNOLOGICAL INNOVATION AND INDUSTRIAL MAR]GTING

Università Politecnica delle Marche

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Mots-clés : District industriel, cycle de < design-engineering-production > des PME,

Key-words : Industrial districts, cycle of < design-engineering-production > by SMEs,

Classification JEL:.L2, Ml3, 03, O32.

* Première version novembre 2004, version réviséejuin 2005.

RERU 200s JIl,pp. 37 3-396

Cette enquête (l)* se propose d'apporter d'importants éléments de

L'intérêt de prendre en considération les entreprises qui fournissent des

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Grâce à ce développement quantitatif, le système industriel des Marches

Sur la base de ces considérations, il nous a paru naturel de faire une

* Les chiffres entre parenthèses renvoient aux notes en fin d'article.

RERU 2005,III,pp. 373-396

Cette recherche met justement en évidence aussi bien les nouveaux

Dans notre étude, la dénomination de pôle de production apparaît comme

BECATTINI (2000), tout en soutenant que le système du district évolue

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Mais il nous semble que cette zone géographique a continué à se

RERU 2005,III,pp. 37 3-396

Dans le domaine des études économiques, un auteur considère que, dans le

cette recherche vise donc à analyser les cactéristiques qui permettent de

- les modalités qui ont caractérisé le développement des industries du

- le rôle que les entreprises clientes ont actuellement dans le

- le degré des capacités des entrepreneurs, à l,intérieur des districts

- l'évolution du savoir-faire (cnow how) à I'intérieur de structures

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Cette étude est susceptible de fournir d'utiles informations aux opérateurs

RERU 2005JII,pp. 373-396

Fieure I : La Région des Marches.

Figure 2 : Les provinces de la Région des Marches.

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RERU 2005,III,pp. 373-396

2.1. Naissance et développement des entreprises du district : le rôle des

L'étude des facteurs qui interviennent pour favoriser la naissance de

Ieu6 scctcurs d'amancnance

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Sgllqg : notre recherche directe.

Des résultats de l'étude empirique, il ressort que la présence des

RERU 2005,III,pp. 373-396

Au cours des années quatre-vingts, beaucoup de clients < transfèrent >

Ce n'est que pendant les années quatre-vingt-dix que la demande

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On a déjà constaté qu'à cause des engagements financiers au moment du

On veut, en particulier, souligner la faible propension du district, dans

RERU 2005,ilI,pp. 373-396

2.2. Les entreprises productrices de circuits imprimés face à la compétition

Les recherches empiriques ont montré que, dans le contexte internationql,

Une réflexion ultérieure peut découler de l'analyse des principales

Afin de repérer de nouveaux clients, face à un marché en continuelle et

Cela a obligé les sous-traitants à employer d'importantes ressources

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En plus, ces dernières années, chez les fournisseurs de circuits imprimés