Académique Documents
Professionnel Documents
Culture Documents
MEMOIRE
Pour l’obtention du diplôme de Master en physique
Option : Physique des Matériaux
Devant le jury :
A. MAHDJOUB Pr Univ. OEB Président
A. MECIF MCA Univ. OEB Examinateur
F. GOUMEIDANE MCA Univ. OEB Encadreur
A. ABDELLAOUI MCB Univ. OEB Co-Encadreur
Introduction générale
Les fontes sont des alliages Fer-Carbone. Ce sont des matériaux peu coûteux qui peuvent
être alliés et subir des traitements thermiques améliorant leur tenue à la corrosion ou leurs
caractéristiques mécaniques [1]. Elles sont utilisées dans la réalisation de pièces de formes
complexes en raison de leur remarquable aptitude à la coulabilité. Parmi cette variété de fontes, les
fontes à graphite Sphéroïdal (GS) caractérisées par un graphite de forme sphéroïdal réparti de
manière uniforme dans une matrice ferritique, ferrito-perlitique ou perlitique, nous intéressent plus
particulièrement [2].
Les fontes GS sont aujourd’hui très largement utilisées en raison de leurs bonnes propriétés
mécaniques. La forme sphéroïdale du graphite est obtenue le plus souvent par l’ajout de magnésium
ou de cérium lors de l’élaboration de la fonte [3].
Notre travail s'est effectué au sein du laboratoire des Composants Actifs Et Matériaux
(LCAM) de l'Université Larbi Ben M’Hidi d’Oum El Bouaghi. Nous nous sommes occupés de
l’étude des caractéristiques mécaniques des fontes GS en utilisant différentes techniques de
caractérisation à savoir le polissage mécanique, la micro-dureté, la trempe, l’usure et enfin la
corrosion.
Ce mémoire est organisé en trois chapitres. Le deuxième chapitre traite des méthodes
expérimentales utilisées pour l’étude des échantillons GS considérés : Il s’agit de la métallographie,
de la micro-dureté, de la trempe, de la corrosion et de l’usure par abrasion. Le troisième chapitre fait
état de résultats obtenus et de leurs interprétations. Et pour mieux situer les résultats obtenus, nous
avons jugé utile d’incorporer un chapitre préliminaire, en l’occurrence le chapitre 1, détaillants les
différents constituants structuraux, les différents types de fontes GS et leurs applications après
élaboration. On y trouve aussi des détails sur les essais mécaniques et chimiques que nous avons
adoptés dans les chapitres subséquents.
1
Sommaire
Sommaire
Introduction Générale 1
1 Généralités sur les Fontes GS 2
1.1 Introduction……………………………………………………………….. 3
1.2 Définition des fontes GS………………………………………………….. 3
1.3 Elaboration des FGS ……………………………………………………... 4
1.3.1 Méthodes de sphéroïdisations…………………………………………….. 5
1.3.2 Théorie de sphéroïdisation………………………………………………... 7
1.4 Constituants structuraux des FGS…………………………………………. 8
1.4.1 Propriétés mécaniques et chimiques……………………………………… 8
1.4.2 Constituants structuraux …………………………………………………. 11
1.5 Généralités sur l’action des éléments d’alliage…………………………... 13
1.5.1 Eléments alphagènes et gammagènes…………………………………….. 13
1.5.2 Eléments graphitisants et antigraphitisants………………………………. 13
1.5.3 Eléments normaux………………………………………………………... 14
1.6 Types de fontes FGS……………………………………………………… 14
1.6.1 FGS ferritique…………………………………………………………….. 14
1.6.2 FGS perlitique…………………………………………………………….. 15
1.6.3 FGS ferrito-perlitique…………………………………………………….. 15
I.6.4 FGS alliées bainitique……………………………………………………... 16
1.7 Domaines d’applications…………………………………………………... 18
2 Méthodes Expérimentales 19
2.1 Plan de recherche…………………………………………………………. 20
2.1.1 Coulée des échantillons…………………………………………………... 21
2.1.2 Analyse chimique………………………………………………………… 22
2.2 Préparations des échantillons…………………………………………….. 22
2. 3 Observations Métallographiques…………………………………………. 23
2.3.1 Microscopie optique……………………………………………………… 23
Sommaire
3 Résultats et discussions 28
3. 1 Etude métallographique…………………………………………………... 29
3. 2 Essai de micro-dureté…………………………………………………….. 32
3. 3 Essai d’usure……………………………………………………………… 33
3. 4 Essai de corrosion………………………………………………………… 34
3.5 Conclusion………………………………………………………………… 36
Conclusion générale 37
Références 38
Liste des abréviations
Gr : Graphite.
Mg : Magnésium.
Mn: Manganèse.
FGS : Fonte à graphite sphéroïdale.
S.N.V.I : Société Nationale des Véhicules Industriels.
P : Perlite.
α : Ferritique.
Cm : Cémentite (Fe3C).
T. Th : Traitement Thermique.
HV: Dureté Vickers.
N2 : Oxyde d'azote.
Al2 O3 : alumine.
HnO3 : L’acide nitrique.
HCl : Acide chlorhydrique.
1Kgf= 9, 81 N (Newton).
°F : Degré Fahrenheit
K : Coefficient d’usure.
A : Allongement.
J : Joule.
Rm : Résistance de rupture.
μm : Le micromètre.
MPa : Mega Pascal.
TRC : Trempe avec refroidissement continue.
Ms : Marstensite start (début de la martensite).
Liste des figures
Introduction générale
Les fontes sont des alliages Fer-Carbone. Ce sont des matériaux peu coûteux qui peuvent
être alliés et subir des traitements thermiques améliorant leur tenue à la corrosion ou leurs
caractéristiques mécaniques [1]. Elles sont utilisées dans la réalisation de pièces de formes
complexes en raison de leur remarquable aptitude à la coulabilité. Parmi cette variété de fontes, les
fontes à graphite Sphéroïdal (GS) caractérisées par un graphite de forme sphéroïdal réparti de
manière uniforme dans une matrice ferritique, ferrito-perlitique ou perlitique, nous intéressent plus
particulièrement [2].
Les fontes GS sont aujourd’hui très largement utilisées en raison de leurs bonnes propriétés
mécaniques. La forme sphéroïdale du graphite est obtenue le plus souvent par l’ajout de magnésium
ou de cérium lors de l’élaboration de la fonte [3].
Notre travail s'est effectué au sein du laboratoire des Composants Actifs Et Matériaux
(LCAM) de l'Université Larbi Ben M’Hidi d’Oum El Bouaghi. Nous nous sommes occupés de
l’étude des caractéristiques mécaniques des fontes GS en utilisant différentes techniques de
caractérisation à savoir le polissage mécanique, la micro-dureté, la trempe, l’usure et enfin la
corrosion.
Ce mémoire est organisé en trois chapitres. Le deuxième chapitre traite des méthodes
expérimentales utilisées pour l’étude des échantillons GS considérés : Il s’agit de la métallographie,
de la micro-dureté, de la trempe, de la corrosion et de l’usure par abrasion. Le troisième chapitre fait
état de résultats obtenus et de leurs interprétations. Et pour mieux situer les résultats obtenus, nous
avons jugé utile d’incorporer un chapitre préliminaire, en l’occurrence le chapitre 1, détaillants les
différents constituants structuraux, les différents types de fontes GS et leurs applications après
élaboration. On y trouve aussi des détails sur les essais mécaniques et chimiques que nous avons
adoptés dans les chapitres subséquents.
1
Chapitre 1. Généralités sur les fontes GS
Généralités sur les fontes GS
1.1 Introduction
Depuis leur entrée dans le domaine commercial en 1948, les pièces en fonte à Graphite
Sphéroïdal (FGS) se sont révélées être l'alternative du point de vue prix pour les pièces en fonte
malléable, en acier coulé, forgées et assemblées. Grâce à ses propriétés, notamment son adaptabilité
à la plupart des procédés de moulage (tableau 1.1) [4,5], la fonte FGS s’avère le matériau le plus
indiqué pour remplacer certains matériaux ou procédés de fabrication avec une amélioration de
performance et/ou un coût de production plus bas.
Tableau 1.1: Classement des différents matériaux [6]*
1.2 Définition
Les fontes à GS sont des alliages Fer-Silicium-Carbone (Fe-Si-C) connues aussi sous le nom
de fontes ductiles.
En effet, les fontes ductiles sont le résultat d’un traitement spécifique du métal liquide provoquant
au moment de la solidification le graphite [7].
Alors qu’elle peut se présenter sous forme lamellaire, nodulaire ou sphéroïdale, la fonte ductile doit
ses remarquables caractéristiques mécaniques, en particulier, à la cristallisation sous forme
sphéroïdale du graphite qu’elle contient [8].
Contrairement à la fonte lamellaire qui peut entrainer des fissures sous une concentration d’efforts,
l’addition de certains métaux alcalins, alcalino-terreux ou encore du magnésium (Mg) à la fonte
liquide permettent ainsi de modifier la structure du graphite lamellaire en graphite sphéroïdal [2,9].
Charge
Four de Alliage Mg
fusion
Poche de Inoculants
traitement
Poche de
coulée
Moulage
Décochage
Sabe en circuit
Nettoyage
Expédition Contrôle et ébarbage
Etranglement Attaques
Chambre de réaction
Chenal de
coulée
Figure 1.2
Figure I.13: Procédé In-Mold.
* Les inoculants sont en général des alliages à base de Fe et de Si qu’on ajoute à faible dose dans la
fonte liquide en vue d’améliorer les propriétés des pièces moulées. Le but de l’inoculation des FGS est de
combattre la tendance naturelle de la fonte refroidie rapidement à se solidifier dans le système métastable.
5
Généralités sur les fontes GS
Procédé Sandwich
Il s’agit du procédé le plus utilisé, à cause de sa simplicité et du bon rendement en Mg. Il
prend actuellement une très large extension. Dans ce cas on utilise une poche de coulée de forme
spéciale, profonde et présentant une réduction vers le fonds de hauteur h 2d (d : diamètre) (Fig.
1.3). La hauteur de la fonte conserve une grande importance afin d’éviter les projections [13].
6
Généralités sur les fontes GS
A noter que les couches une et deux sont parfois fusionnées en une seule et que le jet de fonte
versée dans la poche est dirigé à côté de la cavité contenant les additions de traitements.
Lorsque le temps entre traitement en poche et coulée est un peu long, on peut rattraper la
sphéroïdisation en ajoutant dans le moule des morceaux de Fe-Si-Mg-Al [14].
Figure 1.4
7
Généralités sur les fontes GS
L’explication supposait qu’un certain type de particules étrangères (probablement composées
de l’élément sphéroïdisant) agissant comme noyau, provoqueraient la croissance du graphite avec
une vitesse constante dans toutes les directions ; d’où la formation de sphères [12].
On suppose que la croissance d’un sphéroïde commence comme celle d’une lamelle qui croît
d’une façon dendritique de sorte que : Si la fréquence de ramification est basse on a uniquement
formation de lamelles mais si cette fréquence et par la présence du sphéroïdisant est très élevée, les
branches se recouvrent les unes les autres, donnant ainsi une forme sphéroïdale.
Cette explication est très semblable à la précédente à la différence que la croissance est
excentrique (Fig. 1.5) [12].
Comme la connaissance des constituants de base des FGS nécessitent non seulement la
connaissance de leurs structures mais en plus les propriétés mécaniques et chimiques qui leur sont
associées, nous avons jugé utile de définir quelques une de ces propriétés bien avant.
Elles sont d’un intérêt considérable puisqu'elles conditionnent le choix des FGS pour des
applications diversifiées. Les essais mécaniques concernent la résistance R, la résilience,
notamment la dureté H, l’usure K, etc. quant aux essais chimiques nous citons en particulier la
corrosion.
8
Généralités sur les fontes GS
a. Essai d’usure
L'usure est un ensemble complexe de phénomènes difficiles à interpréter, amenant une émission de
débris avec perte de masse, de cote, de forme et s'accompagnant de transformations physiques et
chimiques des surfaces [15].
Cette forme de dégradation est généralement combattue, mais aussi utilisée pour l'usinage. Des taux
d'usure importants sont recherchés et obtenus avec des outils abrasifs en rectification, affûtage, etc.
L'abrasion coûte très cher, on lui attribue à peu près le tiers du total des pertes économiques dues à
l'usure. Elle concerne de nombreux mécanismes fonctionnant dans des conditions sévères :
machines agricoles, matériels de travaux publics, matériel minier, etc. [15].
Délaminage compact
Délaminage plastique
Gros transfère de
matériau
Le coefficient d’usure relatif K est défini comme le rapport entre le poids après usure de
l’échantillon B1 et le poids de la fonte traitée :
b. Essai de dureté
La dureté est réalisée en mesurant la taille de l’empreinte laissée par le pénétrateur, en particulier
le pénétrateur Vickers (HV). La méthode d’essai de dureté dépend de la microstructure du
matériau et de son poids ; plus les charges utilisées pour l’essai sont faibles, plus les exigences en
termes de préparation de surface sont élevées.
9
Généralités sur les fontes GS
Mesure de micro-dureté Vickers (HV) :
L’essai de micro dureté requiert une surface polie. Le terme « Essai de micro-dureté » est
fréquemment utilisé en présence d'une charge inférieure ou égale à 1 kgf. HV est calculée en
mesurant les longueurs des 2 diagonales d’une empreinte laissée par l’application d’un
pénétrateur (pointe) diamant pyramidal et d’angle au sommet (entre faces) égal à 136° (Fig. 1.7)
Figure 1.7 : Indenteur type Vickers et empreinte type laissée par l’indenteur
à une charge donnée dans le matériau de l’échantillon. La dureté est donnée par
HV =1,8544(P/d2), (1.2)
avec P est la charge exprimée en Kgf et d est la diagonale moyenne de l’empreinte en µm [16].
c. Essai de corrosion
Définie par la norme ISO8044, la corrosion est une interaction physico-chimique entre un
métal et son environnement, entraînant des modifications dans les propriétés de ce dernier (souvent
sa dégradation fonctionnelle), de son environnement ou des deux à la fois. Au contact d’eau ou de
solutions aqueuses, nombre de matériaux métalliques sont thermodynamiquement instables,
particulièrement en présence d’oxydants, et leur tendance naturelle à s’oxyder donne ainsi lieu à la
corrosion dite « aqueuse » [17].
10
Généralités sur les fontes GS
Graphite
11
Généralités sur les fontes GS
et de faible résistance mécanique à la traction (20 MPa), il s’effrite facilement sous l’action
de l’outil coupant mais tout en possédant d’excellentes qualités lubrifiantes. Sa présence
dans les fontes facilite grandement l’usinage à sec, soit sans lubrification de l’outil de coupe
[19]. Sous une coupe micrographique [20], le graphite se présente sous divers formes :
Graphite en lamelles : séparées de manière presque semblable, distribuées uniformément dans la
masse de la fonte et orientées sans ordre défini, les lamelles ont la forme d’une selle de cheval
figure (Fig. 1.9). Au microscope, c’est des coupes ou des sections planes de paillettes que l’on
observe [21].
12
Généralités sur les fontes GS
Les fontes sont toujours composées de métal de base (B1) et d’autres éléments comme il a été
expliqué au préalable : des éléments d'élaboration ou des éléments qu'on ajoute favorablement
(éléments d’addition ou nuances). La présence de ces éléments confère à la fonte des propriétés
mécaniques différentes et une nouvelle structure. On peut regrouper ces éléments en trois types
selon leurs effets sur la structure.
Dans les fontes comme dans les aciers, les éléments alphagènes sont ceux qui dans un domaine
de concentration donnée, étendent l'intervalle de stabilité de la phase alpha de l'alliage de base
auquel ils sont ajoutés en pratique. Ce sont ceux qui élèvent la température de transformation alpha
en gamma ou qui éventuellement, suppriment tout domaine d'existence de la phase gamma.
Au contraire les éléments gammagènes étendent le domaine de stabilité de la phase austénite et
même l'obtention d'une fonte complètement austénitique (tableau 1.2) [2].
Les éléments qui favorisent le développement du graphite sont appelés graphitisants par contre
les éléments à tendance à fixer le carbone sous forme de carbure sont dits antigraphitisants ou
encore carburigène (tableau 1.2) [6]
Tableau 1.2 : Action des principaux éléments sur les propriétés des fontes
Action des principaux éléments sur la formation de la structure des fontes
Action sur la forme et les Répartition du carbone
Action sur la trempe martensitique
dimensions du graphite en graphite et carbure
Affinement Donnent au Action sur la température
Antigraphitisant Graphitisant Trempabilité Trempabilité
du graphite graphite la forme de transformation
accrue diminuée
lamellaire sphéroïdale Alphagène Gamagène
Mo Ca Cr Al Cu Co Al Cu
Ce Mo C Cr Al Cr Mn
Mg Mn Cu Mn Si Mo Ni
S Ni Mo Si
V Si Ni
13
Généralités sur les fontes GS
1.6.1 FGS ferritique : Le graphite de forme sphéroïdale est introduit dans une matrice de ferrite
(Fig. 1.12). Ces fontes sont caractérisées par une résilience élevée, une perméabilité magnétique
14
Généralités sur les fontes GS
élevée, une perte hystérisis assez faible, une bonne usinabilité, une résistance à la corrosion élevée
et une conductibilité thermique relativement bonne [6].
1.6.2 FGS perlitique : Le graphite se présente sous forme de sphéroïdes dans une matrice de
perlite. Ces sont fontes caractérisées par une perméabilité magnétique faible, une perte par
hystérisis élevée et une bonne usinabilité et une conductivité thermique peu réduite (Fig. 1.13) [6].
1.6.3 FGS ferrito-perlitique : Le graphite de forme sphéroïdale se trouve dans une mixte de ferrite
et de perlite (Fig. 1.14) ; C'est la nuance de fonte GS la plus courante. Les propriétés de ce type de
fontes se situent entre celles des structures «totalement ferritiques» et «totalement perlitiques».
Elles sont caractérisées par leurs bonnes usinabilités et un prix de revient faible [6].
15
Généralités sur les fontes GS
I.6.4 FGS alliées
La désignation de “ fontes GS alliées ou spéciales” est réservée à l’ensemble de fontes contenant
des éléments dits d’addition, tels le nickel (Ni), le chrome (Cr), le cuivre (Cu), l’aluminium (Al), le
molybdène (Mo), le vanadium (V), le titane (Ti), le zirconium (Zr), etc. ou des nuances spécifiques
de phases ferritique, perlitique, etc. (Fig. 1.15).
L’ajout en quantités variables mais bien définies de ces derniers, entraîne soit une amélioration de la
structure perlitique de la fonte, soit la formation de structures particulières. La nature de la structure
obtenue dépend de la nature et des dimensions de la pièce, de la proportion des éléments et aussi
des conditions de refroidissement. Ce type de fontes est sollicité dans des cas bien précis en raison
des propriétés attachées à leurs structures (très hautes caractéristiques mécaniques, résistance à la
corrosion, températures élevées,...) [23]. La forme sphéroïdale du graphite laisse à ces structures
toutes leurs qualités propres [2].
16
Généralités sur les fontes GS
FGS alliée Austénitique
L’austénite (Fig. 1.17), connue aussi sous le nom GS Ni-Résiste, n'est jamais choisie
uniquement pour sa ténacité. Ses caractéristiques exceptionnelles sont : une bonne résistance à la
corrosion et à l'oxydation, des propriétés magnétiques supérieures, une ténacité élevée et une bonne
stabilité dimensionnelle aux températures élevées [6].
17
Généralités sur les fontes GS
En raison de ces caractéristiques élevées suscités, les fontes FGS sont utilisées dans une variété de
branches de l’industrie :
a. Industrie chimique et pétrolière : fabrication de pompes, valves, conduites travaillant dans
les milieux corrosifs (Fig. 1.19a).
b. Eléments de machines-outils, de presses et de forges qui travaillent à des pressions élevées,
fabrication des pièces accouplées aux arbres ne subissant pas de traitement thermique [2].
c. Pièces pour l’industrie lourde (cylindres de laminoirs, …) [26].
d. Pièces de construction automobile, canalisations et accessoires d’hydraulique et de voirie,
(Fig. 1.19b).
e. Autres moyens de transport (Pignons pour chenilles, Paliers de pont, Godets d'élévateurs)
[6].
Figure 1.19: (a) Carter, (b) Pièces utilisées dans l’industrie automobile.
1.8 Conclusion
18
Chapitre 2. Méthodes expérimentales
Méthodes expérimentales
Le but recherché est d’examiner la possibilité d’addition du manganèse dans les fontes à
graphite sphéroïdal (FGS 38-15), d’après le plan expérimental tracé à cet effet (tableau 2.1).
Conséquemment, les variations des propriétés mécaniques et structurales après un traitement
martensitique seront évaluées.
Les fusions ont été effectuées dans un four électrique à arc, puis maintenues dans des fours à
induction. Les lits de fusion pour les FGS utilisées sont mentionnés au tableau 2.1.
Classe métallique
FGS 38-15 70 % 20 % 10 %
L’analyse chimique et les caractéristiques mécaniques des FGS sont mentionnées aux
tableaux 2.2 et 2.3, respectivement.
Fontes
FGS 38-15 3,45 - 3,95 2,45 - 3,00 0,6 - 1 < 0,02 < 0,06 < 0,06 < 0,2
20
Méthodes expérimentales
FGS 38-15 Ferritisation P < 10 %, Cm < 2 % > 380 > 1,5 >15
à l’usine
Immédiatement après décrassage, la fonte est versée dans une poche de coulée
préalablement préchauffée, en même temps des quantités de ferromanganèses et/ou de cuivre
(inoculants) ont été ajoutés suivant les teneurs visées. Ensuite, une coulée des fontes dans des
Keel-blocks en sable au silicate de soude a été réalisée figures (Fig. 2.1) et (Fig. 2.2), et des
barreaux cylindriques de 200 mm de longueur et 25 mm de diamètre ont été obtenus. Les
éprouvettes destinées à la mesure de la résistance et de la résilience sont standardisées.
50
51
95
150
200 70
225
125
300
Figure 2.1: Keel-blocks
21
Méthodes expérimentales
Ø 25
200
L’analyse chimique a été déterminée par spectrométrie. Les compositions chimiques des
fontes expérimentées sont représentées au tableau 2.4.
La fonte FGS identifiée par B1 est celle de base alors que celles contenant du
manganèse, elles sont identifiées par la lettre M.
Alliages
22
Méthodes expérimentales
1. La surface des échantillons est préparée par un polissage mécanique du type Metkon-
Forcipol (Fig. 2.3) à l’aide de papiers abrasifs de différents granulométries : 180, 240,
320, 600, 800, 1200, respectivement.
Source d’eau
Le polissage a pour objectif rendre la surface des échantillons plane et brillante et donc
éliminer toute rayure susceptible de gêner les examens ultérieurs.
2. Puis et en vue d’assurer un meilleur état de surface, nous avons utilisé une suspension
d’alumine (Al2O3) ou encore une pate diamantée.
3. Après polissage, tous les échantillons sont attaqués au Nital à 4% (acide nitrique =
50ml éthanol + 2ml HnO3) permettant ainsi la révélation des grains et conséquemment
une bonne observation métallographique.
2. 3 Observations Métallographiques
L’étude métallographique est réalisée avant et après traitement thermique pour chaque
échantillon, sur une microscopie optique équipée d’une caméra de type Euromex reliée à un
micro-ordinateur (Fig. 2.4).
23
Méthodes expérimentales
Ces traitements sont utiles pour stabiliser les dimensions des moulages et pour
homogénéiser les structures. Ils sont nécessaires pour accroître les propriétés d’utilisation des
pièces soumises, dans l’ensemble, à de fortes sollicitations mécaniques ou à des propriétés
superficielles particulières.
Nous proposons de les classer par besoin fonctionnel en adoptant pour chacune une
présentation par température décroissante.
Nous avons réalisé un traitement martensitique sur des FGS dans des conditions
identiques à ceux de la fonderie S.N.V.I. de Rouiba. Le traitement martensitique est effectué
comme suit (Fig. 2.5) :
T [°C]
Zone I : montée lente.
860
Zone II : maintient de 30 min à 860°C.
T [mn]
- Puis, les échantillons sont maintenus à cette température pendant 30 minutes (Zone
II) afin d’assurer une bonne dissolution des éléments de la fonte et obtenir une
matrice totalement austénitique, avec une teneur en carbone assez homogène et
définie.
- Juste après l’austénitisation, les échantillons sont trempés dans un bain d’eau (un
refroidissement rapide) (Zone III), permettant ainsi le passage de l’austénite à la
martensite.
2.5.1 Micro-dureté
L’essai de micro-dureté est réalisé sur un Microduromètre du type Affri (Fig. 1.8). Il
consiste à déterminer la micro-dureté des phases microstructurales (matrice qui peut être
ferritique, perlitique, austénitique…) des FGS, avant et après le traitement thermique pour
chaque échantillon.
25
Méthodes expérimentales
Porte échantillon
Indicateur :
Diagonales et HV
La mesure de micro-dureté se fait sous une faible charge (200g) et le test s’effectue pendant
une durée de 10 secondes (Fig. 2.7). Cette technique permet de comparer facilement et
rapidement les propriétés mécaniques des différents états métallurgiques et mesure une micro-
dureté très localisée (sur environ 100 μm2).
L'usure est un ensemble complexe de phénomènes difficiles à interpréter (voir chapitre 1),
amenant une émission de débris avec une perte de masse, de cote, de forme et s'accompagnant
de transformations physiques et chimiques des surfaces.
Charge
Échantillon
26
Méthodes expérimentales
Ce dispositif (Fig. 2.8) a été réalisé au niveau du laboratoire (LCAM). L’essai effectué sur cet
appareil est un essai normalisé utilisé par l’ensemble du monde industriel. Il s'agit de mesurer
la quantité de matière perdue pendant des intervalles de temps bien définis après passage de
l’échantillon sur un papier abrasif de grain déterminé pour une charge P de 0,48 kg [15].
Méthode
La méthode utilisée pour l’essai de corrosion est basée sur la détermination de la perte en
poids en fonction du temps d’immersion dans un milieu corrosif choisi.
HCL
Échantillons
Dans notre cas, nous avons utilisé l’acide chlorhydrique de densité 1.10g/cm². La
préparation de la solution nécessite l’addition de l’eau distillée afin d’obtenir une
concentration de 3.5 % de HCl. La durée de conservation des échantillons est de 24 h [15].
Conséquemment, la vitesse de corrosion est déterminée par la formule (1.3)-Chapitre 1.
27
Chapitre 3. Résultats et discussions
Résultats et discussions
a b
P
Nous avons souligné l’apparition de la ferrite qui entoure les nodules de graphite. Ce
phénomène est appelé " œil de bœuf" (Fig. 3.2).
La morphologie des nodules de graphite dans les microstructures de ces fontes est
presque entièrement sphérique (Fig. 3.3a). L’addition du manganèse introduit sur la
microstructure des FGS, les effets suivants :
a b
En effet, le manganèse en tant qu'élément d'alliage réduit très fortement la vitesse critique de
refroidissement. Il augmente ainsi la trempabilité, la limite élastique et la résistance pour une
teneur ne dépassant pas 12%, favorisant conséquemment la formation de la structure
martensitique, l’augmentation du coefficient de dilatation thermique tout en diminuant la
30
Résultats et discussions
conductivité thermique et la conductibilité électrique. Il agit comme un faible stabilisant des
carbures. En outre, il affine la perlite et de ce fait élève la résistance à la traction. Il forme
avec le fer gamma, le fer delta et la cémentite, une série continue de solutions solides.
Elément gammagène et ajouté en petites quantités, il donne à la perlite un aspect de très
petites lamelles. C’est un élément qui a peu d'effet sur le grossissement du grain. Des
additions de manganèse améliorent la fluidité, mais augmentent le retrait. Des quantités de
manganèse supérieures à 0.3% augmentent la résistance à la traction, diminuent l'allongement
et la striction et améliorent la ténacité [27].
De ce fait, nous avons appliqué sur nos échantillons, un traitement thermique martensitique.
La martensite peut être considérée comme une solution solide sursaturée de carbone dans le
réseau du fer alpha, les atomes de carbone occupent les sites interstitiels. La structure obtenue
après trempe à l’eau, contient de la martensite « M » (Fig. 3.5a-b).
a b
Figure 3.5 : Structure après traitement martensitique (a) M4x400, (b) M5x400
Nous avons aussi remarqué la formation de la ferrite aciculaire au tour du graphite (Fig. 3.6).
Aciculaire
31
Résultats et discussions
Tableau 3.1 : Essai de micro-dureté des différentes phases des FGS 38-15
Propriétés-
structures HV Etat Brut de coulée HV Etat Traité
Les valeurs obtenues montrent (Fig. 3.7) l’amélioration de la micro-dureté par rapport
à la fonte de base.
Figure 3.7 : Micro-dureté (HV) des différentes phases des FGS 38-15
De la figure (Fig. 3.7), nous concluons, pour nos fontes FGS qui contiennent le
manganèse comme alliage, que ce dernier en solution solide va contribuer au durcissement de
la perlite et de la ferrite. Le durcissement est proportionnel à la teneur en soluté. De plus,
nous avons remarqué une variation des valeurs de la micro-dureté des phases. Ceci est due, à
32
Résultats et discussions
notre avis, à la présence du manganèse en solution solide dans la fonte, à sa répartition qui
n'est généralement pas homogène à l'état brut de coulée même après traitement, ainsi que
probablement à la présence de précipite sous forme de carbures ε [28].
M5 0,1586 0,2116 0,3176 0,3879 0,4781 0,5104 0,5483 0,5789 0,5948 0,6202
33
Résultats et discussions
M2 0.9893
M3 1.1177
M4 1.3780
M5 1.4733
B1
M2
M3
2 M4
M5
Perte de masse (g)
0
20 40 60 80 100 120
Temps (h)
Nous avons constaté une perte de masse progressive pour tous les échantillons. Ces fontes,
celle de base ou alliées au manganèse, ont subi une corrosion par piqûre assez importante
[15]. A. Zamma et al. [29], suggèrent qu’un arrachement du graphite et une dégradation en
premier de la composante perlitique de la matrice métallique, a eu lieu.
Bien que l'on sache que le chlorure est le principal agent d'attaque par piqûres, il n'est
pas possible d'établir une seule limite critique. Une concentration particulière d’une solution
de chlorure peut être profondément affectée par la présence ou l'absence de diverses autres
espèces chimiques qui peuvent accélérer ou inhiber la corrosion. La concentration de chlorure
peut augmenter là où l'évaporation où les dépôts se produisent en raison de la nature de
l'attaque par piqûres - pénétration rapide avec une perte de poids [30].
Les sels d'halogène, en particulier les chlorures, pénètrent facilement et permettent l'attaque
corrosive. Les chlorures font partis des éléments les plus communs dans la nature et si ce n'est
pas assez mauvais, ils sont aussi des ions solubles, actifs ; c’est la base des bons électrolytes et
des meilleures conditions de corrosion ou d'attaque chimique [31].
35
Résultats et discussions
La figure (Fig. 3.11), montre la vitesse de corrosion pour chaque fonte. Le taux de
corrosion a subi une nette divergence visuelle. Après immersion dans du HCl pendant
diverses périodes, une couche épaisse de tartre formée sur la surface de la fonte est toujours
adhérente ; Elle continue de jouer le rôle d’un film protecteur et freine la corrosion.
0,00045 B1
M2
M3
0,00040 M4
M5
Taux de corrosion (cm/h)
0,00035
0,00030
0,00025
0,00020
0,00015
0,00010
0,00005
20 40 60 80 100 120
Temps (h)
3.5 Conclusion
Des résultats obtenus, nous avons conclu que d’autres caractérisations sont bien
nécessaires pour bien assimiler les phénomènes produits et mieux interpréter les réactions.
36
Conclusion générale
Conclusion générale
Les fontes à graphite sphéroïdal FGS se caractérisent par de bonnes propriétés à savoir une
bonne coulabilité, facilité de l’usinage et aptitude au traitement thermique comparable à celle des
aciers. Ces propriétés sont dépendantes de la nature de la matrice et de la quantité de graphite ayant
peu d’influence.
L’objectif de notre travail est l’étude des propriétés d’usure et de résistance à la corrosion d’un
nombre déterminé d’échantillons d’une fonte sphéroïdal alliée au manganèse et ayant subi un
traitement martensitique.
D’après les caractéristiques et les structures obtenues, nous avons constaté que l’introduction
expérimentées après traitement martensitique. L’essai d’usure et de corrosion ont montré qu’il y a
une nette amélioration de ces propriétés surtout pour l’échantillon M5 à 1,8% de manganèse.
37
Références
Références
[1] T. Devers et M. Dequatremare, Précis des matériaux, Sciences Sup, Dunod, (2012).
[2] M. I. Boulifa, Effet des éléments d’alliage sur la structure et les propriétés des fontes
ADI, Thèse de Magister, Université Badji Mokhtar, Annaba, (2011).
[3] R. Jday, caractérisation microstructurale du graphite sphéroïdal formé lors de la
solidification et à l’état solide, Thèse Doctorale, Université de Toulouse, (2017).
[4] Bulletin du Gray Iron Research Institue, Battelle Mémorial Institue, (1951).
[5] A. Le Thomas, Emploi rationnel des fontes dans la construction des machines-
outils, Edition techniques des Industries de la Fonderie, Paris (1953).
[6] www. Sorelmetal.com.
[7] M. Colombié, Matériaux métalliques, Les référentiels Dunod (1994).
[8] R. Langevin, Guide d’auto-apprentissage pour les opérateurs en traitement
thermique, Perform (2015).
[9] B. Mathieu, Contribution à l’étude et au développement de nouvelles poudres de
fonte, Thèse de Doctorat, Université Polytechnique de Montréal, (2016).
[10] G. de Smet, La pratique des traitements thermiques des métaux industriels, Dunod,
Paris, (1972).
[11] M. Geier, Métallurgie de fonderie T1, édition Eyrolles, (1978).
[12] S. Karsay, principe de base de la métallurgie de la FGS : production de la fonte
GS, point de la technique à ce jour, qit-fer et titan Inc. Montréal, Canada (1976).
[13] M. Geier, Métallurgie de fonderie T2, édition Eyrolles, (1978).
[18] Manuel des fontes moulées, traduit et adapté d’ « Iron castings handbook » pour
le centre d’information des fontes moulées, Edition techniques des industries de la
fonderie, (1965).
38
Références
39
Résumé, Abstract, ﻣﻠﺨﺺ
Résumé
Les fontes sont des matériaux dont les domaines de recherche et d’applications sont en plein
extension du fait de leurs bonnes propriétés mécaniques et du faible coût de leur élaboration. Dans
le cadre de ce travail, nous nous sommes intéressés à l’action du traitement martensitique sur les
fontes à graphite sphéroïdal (FGS 38-15) alliées au manganèse, élaborées au sein de la fonderie
S.N.V.I de Rouïba, Algérie. En outre, nous nous sommes intéressés à l’influence du traitement
thermique sur la micro-dureté, l’usure et la résistance à la corrosion des fontes expérimentées. Les
résultats obtenus sont prometteurs en particulier pour une concentration en manganèse ~1,8%.
Mots clés : Fontes GS, traitement thermique, martensite, corrosion, usure, micro-dureté.
_______________________________________________________________________________
Abstract
Cast iron applications & research fields are still in continuous expansion because of its good
mechanical properties and its low cost prices. In the framework of this work, we have been
interested with the action of martensitic treatment on spheroidal graphite cast iron (FGS 38-15)
alloyed with manganese, developed within the foundry S.N.V.I of Rouiba, Algeria. Precisely, we
have been interested in the study of the influence of the martensitic treatment on the given sample
microstructure and on its mechanical and chemical properties: micro-hardness, wear and corrosion
respectively. The results obtained are promising in particular for the sample with a manganese
concentration ~ 1.8%.
Key words: Cast irons GS, heat treatment, martensitic, corrosion, wear, micro-hardness.
_____________________________________________________________________________
ﻣﻠﺨﺺ
ﻗمنا مﻦ.حديد الزهر هو مادة ذات مجال تطبيق واسع وبحث مستمر بسبب خواصه الميكانيكية الجيدة وتكلفته المنخفضة
ج س( والذي أضيف إليه المنغنيز بنسب مختلفة داخل38-15) خﻼل هذا العمل بمعالجة "المارتنسيﺖ" لحديد الزهر الكروي
الخواص الميكانيكية الصﻼبة الدﻗيقة, درسنا ﻋلﻰ إثر هاته المعالجة تأثير البنية المجهرية. الجزائر، رويبةS.N.V.I مسبﻚ
.التي مﻦ المنغنيز نتائﺞ إيجابية1.8%~ أظهرت العينة التي تحوي.واﻻرتداء وأخيرا الخواص الكيميائية مقاومة التآكل
. اﻻرتداء, التآكل, المارتنسيﺖ، المعالجة الحرارية،( حديد الزهر )ج س:الكﻠمات المفتاحية