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Abdelkader KRICHEN
krichenabdelkader@yahoo.fr
Sommaire
APPLICATIONS……………………………………………………….. 56
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES……………………………. 60
1. GENERALITES
2. PRINCIPE
Il existe divers types d’opérations basées sur le principe de cisaillement. Parmi ces
opérations on trouve les procédés suivants :
3.5. Arasage : dans le but de rendre la paroi découpée lisse et plane et d’obtenir une cote
précise, une opération de finition, appelée arasage, est effectuée une ou deux fois après un
découpage ou un poinçonnage. Elle consiste à enlever une quantité de matière très mince (5
à 7% de l’épaisseur du flan pour le premier arasage et de 2 à 4% pour le second) avec un
jeu radial assez réduit entre le poinçon et la matrice (2% de l’épaisseur du flan au
maximum). La matière enlevée ressemble à un copeau.
4. MODES DE TRAVAIL
4.1. Mise en bande simple : lors d’une opération de découpage, souvent la mise en bande,
permet la disposition des pièces dans une bande en tôle qui laissera le minimum de déchets.
La bande se définit principalement par sa largeur et le pas ou l’avance (la longueur dont la
bande avance entre deux coups de presse successifs). La bande passe sous la presse une
seule fois. La distance entre deux pièces et celle entre pièce et bord de bande est d’environ
une à deux fois l’épaisseur de métal (avec un minimum de 1mm). Pour les flans circulaires,
on tolère qu’ils soient tangents entre eux.
4.3. Travail progressif : Deux ou plusieurs poinçons et leurs matrices associées sont
disposés en ligne (poinçon de découpage et de poinçonnage par exemple). Chaque coup de
poinçon livre une pièce terminée. L’opération de découpage s’effectue en dernier lieu. Pour
le travail en bande, sauf le premier coup qui donne une pièce non complète. La combinaison
de deux ou plusieurs opérations permet de réduire le coût de fabrication et d’améliorer la
qualité de la pièce obtenue (cotes de positionnement et conditions géométriques).
L’aspect de la paroi est très variable. Il dépend de la tôle, du jeu entre le poinçon et la
matrice, l’état d’usure de l’outillage. La bavure constitue généralement le critère de qualité
prépondérant. Sa hauteur excède rarement 5 à 10% de l’épaisseur de la tôle. Lorsque les
arêtes de l’outil sont émoussées et présentent donc un petit rayon de courbure, la bavure est
plus importante. La hauteur de bavure croît généralement avec l’état d’usure des outils. Elle
constitue souvent le paramètre de contrôle déterminant le moment de réaffûtage de l’outil. Il
est possible d’obtenir une finition soignée directement en réduisant considérablement le jeu
entre le poinçon et la matrice (découpage fin). La déformation du métal dans la zone cisaillée
s’accompagne d’un écrouissage localisé.
5.2. Dimensions : les fissures s’amorcent dans le métal dans une directions obliques. Pour
qu’elles se rejoignent, il est nécessaire de prévoir un jeu adéquat entre le poinçon et la
5.3. Précision dimensionnelle : elle dépend de l’état de la presse, du jeu entre le poinçon
et la matrice, du type d’outillage, de son état d’usure, de son système de guidage, de la
contraction élastique de la matière. Sauf pour des cas particuliers, les procédés classiques
sont rarement des opérations de haute précision. Couramment, la précision atteinte pour les
formes résultantes de la forme de l’outillage (trou, flan) est de l’ordre de 1/10mm et la
précision de positionnement (distance d’un trou à un bord) est de l’ordre de 2/10mm). Dans
le cas de la recherche d’une haute précision, on pratique une opération de finition sur
certaines parties de la pièce, à savoir, arasages, fraisage, alésage,…
6. CONCEPTION D’OUTILLAGES
Il n’existe pas des règles spécifiques pour la conception d’un outil de presse. Le choix
d’une solution ou d’une autre s’appuie souvent sur l’expérience accumulée. Néanmoins, des
vérifications de certains phénomènes élémentaires de la résistance des matériaux et de la
mécanique pourront être éventuellement appliquées, à savoir, la résistance à la compression
et le risque de flambement du poinçon, les conditions de non arc-boutment des colonnes de
guidage et la résistance à la flexion de la matrice. Toutefois, le choix des matériaux, les
formes des parties coupantes, le jeu entre le poinçon et la matrice, les dimensions des
éléments des outils restent étroitement liés au type de presse utilisée, à l’opération
effectuée, à la cadence de production, au nombre de réaffûtage des parties actives de l’outil
(enlèvement de 0,2mm par affûtage), au matériau travaillé, à l’aspect du bord cisaillé, à la
qualité et la précision de la pièce, etc.
6.1. Matériaux : les matrices et les poinçons sont fabriqués soit en aciers au carbone (XC45
ou XC65) pour les métaux tendres et découpages simples, soit en aciers alliés (100C6 ou
Z200C12) pour les métaux plus durs ou pour plus de rendement. Ils sont trempés et revenus
et souvent rectifiés pour éliminer les déformations dues à la trempe. Cependant, pour le
découpage des métaux tendres tels que le cuivre, le laiton et l’aluminium, des matrices et
des poinçons non trempés sont souvent utilisés. Parfois, on emploie une matrice trempée et
un poinçon non trempé. Des carbures métalliques collés par une résine (l’araldite par
exemple) sont utilisés en très grandes séries. Les matériaux des autres constituants de
l’outillage varient avec le concepteur, la conception et le rôle de la pièce : aciers au carbone :
C35 et XC45, fonte, etc.
6.3. Jeu entre le poinçon et la matrice : le jeu est un paramètre technique important pour
l’opération de cisaillement. Il exerce une action directe sur la
qualité (aspect) du produit, et affecte également la tenue en
service des outils. Un jeu assez réduit fait diverger les directions
des deux fissures et augmente la surface lisse, accroît l’effort de
coupe et la vitesse d’usure des outils. Par contre, un jeu excessif
provoque un bombé, un angle de rupture et une bavure trop
marqués.
Il n’existe pas de règle permettant de déterminer un jeu optimal pour une fabrication donnée.
Le choix s’appuie sur l’expérience accumulée. Souvent, l’ordre du jeu recommandé pour les
6.4. Effort de coupe : pour obtenir la séparation par cisaillement du métal, il faut que l’effort
de coupe soit supérieur à l’effort (F) de cisaillement de la surface (S) de la section générée
par la coupe. L’effort (F) est égal au produit de la surface générée (S) par la résistance au
cisaillement (Rg) du métal considéré :
F [N] = S * Rg = L * e * Rg = L * e * 0,8 * Rm [mm2 * MPa]
avec
F: effort de cisaillement,
Rg : résistance au cisaillement du métal considéré,
Rm : résistance à la traction du métal considéré,
S : surface de la section générée par la coupe,
L : longueur de la section générée par la coupe,
e : épaisseur de la tôle.
6.5. Réduction de l’effort de coupe : Afin de réduire l’effort de coupe dune opération de
découpage, la surface active de la matrice peut être constituée de plans inclinés ou de
surface cylindrique.
6.6. Effort de dévêtissage: c’est l’effort (Fd) de décollage du poinçon de la tôle après la
coupe. Il varie fortement en fonction de la nature de la tôle, de la dimension de la découpe,
du jeu, de l’usure de l’outil et de lubrification utilisée. Sa valeur est de l’ordre de 3 à 7% de
l’effort de coupe (F).
Fd = (3 à 7 %) * F
6.7. Dimensions : du fait du jeu entre le poinçon et la matrice, la section du flan et celle du
trou ont une forme trapézoïdale. Le flan a la dimension de la matrice alors que le trou a la
dimension du poinçon. En conséquence, le jeu est pris sur le poinçon pour un découpage et
sur la matrice pour un trou (poinçonnage, détourage).
7. EXEMPLES D’OUTILS
La désignation des outils varie d’un constructeur à un autre. Elle pourra contenir :
1) la nature de l’outil : direct, inversé, couvert, découvert,
2) le nom de l’un ou de plusieurs des éléments constituants : à contre-plaque, à couteau, à
engrenage, à colonnes,
3) la description du type de travail : progressif, presse bande, à suivre, de détourage, pour
poinçonnage d’une pièce donnée,
4) l’origine de sa conception : parisien.
Dans ce qui suit une sélection de quelques outils est représentée :
7.5. Outil de découpage progressif, à couteaux (ou à suivre) : ces outils sont utilisés pour
les pièces percées de trous. Ils sont composés de deux ou plusieurs jeux de poinçons :
poinçons découpeurs et poinçons perceurs. Une suites d’opérations est effectuée : les
poinçonnages sont réalisés puis, après transfert de la bande; la pièce est découpée. Chaque
coup de presse livre une pièce. Deux couteaux entaillent la bande de chaque coté. Ces
entailles dont la longueur est égale à l’avance de la bande entre deux coups successifs,
assurent une mise en place parfaite qui garantie le centrage correct des coups de poinçons.
7.7. Outil combiné du type inversé sur bloc à colonnes : le bâti inférieur porte le poinçon
pour le découpage et les matrices des poinçonnages. Inversement, sur le bâti supérieur sont
fixés la matrice du découpage et les poinçons des poinçonnages. L’extraction s’effectue pour
cet outil par les systèmes d’éjection de la presse. L’extraction supérieure sort la tôle
découpée de la matrice en dévêtissant les poinçons de poinçonnages. L’extraction inférieure
sort la bande ou la chute du poinçon de découpage extérieur. Ce type d’outils est coûteux, il
convient donc aux grandes séries et aux moyennes et grandes dimensions.
7.9. Outils pour poinçonnage des pièces de formes particulières : des outils de
poinçonnage sont également conçus pour poinçonner sur des pièces de formes quelconques
ayant une surface plane (par exemple : pièces pliées en U), ou même sur des tubes.
Application1
Faire la mise en bande en travail progressif par un outil à engrenage, à
couteaux et à pilotes de la pièce ci-contre.
Application2
2.1) Compléter l’indication de la
figure ci-contre qui présente
l’évolution de l’effort au cours d’une
opération de poinçonnage en
fonction du déplacement du
poinçon. Décrire les étapes de la
réalité physique de l’opération et
illustrer par des schémas explicatifs.
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2.2) Expliquer l’importance du jeu entre le poinçon et la matrice pour ce type d’opération.
Illustrer la réponse par des schémas explicatifs.
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Ordre de grandeur : ……………………………………………………………………………………
…………………………………………………………………..........................................................
Dimension des outils :………………………………………………………………………………….
……………………………………………………………………………………………………………
Paroi et qualité du produit : ……………..…………………………………………………………….
……………………………………………………………………………………………………………
Tenue en service des outils :………………………………………………………………………….
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2.3) Proposer et décrire une solution pour l’amélioration de la qualité du produit (paroi et
dimensions) : …………………………………………………………….......................................
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2.4) La figure suivante schématise les étapes de poinçonnage d’une tôle épaisse. Faire une
description comparative de cette opération avec celle des tôles minces.
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Application4
Faire la conception d’un outil à colonnes pour la
fabrication en un seul coup de presse d’une rondelle
cylindrique de diamètre extérieur 60mm, et diamètre intérieur 30mm et d’épaisseur 1,5mm.
Modifier cet outil pour réaliser encore et pour le même coup de presse 6 trous de diamètre
5mm répartis uniformément sur un diamètre de 40mm (en plus des deux autres diamètres).
Application5
Proposer, par des schémas, plusieurs solutions pour la mise en bande en travail progressif
de la pièce suivante :
1. GENERALITES
Le travail des métaux en feuilles par déformation a pour but la fabrication des pièces
en tôle par déformation plastique du métal sous l’action de choc ou de pression. Il est
généralement effectué à la température ambiante. Pour certains cas, tels que les tôles
épaisses et les matériaux non suffisamment ductiles à l’ambiante, le travail peut s’effectuér à
chaud. Ce type de travail utilise principalement la propriété du métal de prendre des
déformations permanentes après le dépassement d’un certain seuil de contrainte. Au cours
de la mise en forme, le métal est sollicité, localement ou entièrement, dans le domaine des
déformations plastiques sans que la résistance à la rupture du métal soit dépassée. Suivant
le procédé de la mise en forme, différents phénomènes peuvent éventuellement exister tels
que le refoulement du métal dans certaines parties, l’étirement, le roulage et/ou le pliage.
Les déformations sont obtenues par un déplacement relatif d’outillages spécifiques à
l’opération exécutée en une ou plusieurs passes. Le travail peut être exécuté sur une presse
mécanique ou hydraulique. Il existe divers types d’opérations basées sur le principe de
déformation. Parmi ces opérations on trouve l’emboutissage, le bordage, le pliage, etc.
2. EMBOUTISSAGE
2.2. Types d’emboutissage : la distinction entre les différents types d’emboutissage peut
s’effectuer suivant plusieurs critères :
*) la température : à froid ou à chaud,
*) le serre-flan : avec serre-flan ou sans serre-flan,
*) la déformation : par étirage (par expansion) ou par rétreint,
2.3. Mode de déformation : la plupart des outils sont équipés d’un serre-flan. Ce dernier
appuie sur la tôle et évite la formation de plis qui ont tendance à se produire lors de la
déformation. Au cours de l’emboutissage le métal est tout d’abord pincé entre la matrice et le
serre-flan puis, lorsque le serrage est effectif, le poinçon descend à l’intérieur de la matrice
entraînant ainsi le métal dans sa course et l’obligeant à épouser son contour sous l’effet des
tensions engendrées par la tenue du serre-flan. Au cours de sa déformation, le métal est
soumis simultanément à deux modes de sollicitation :
a) des déformations en expansion sur le nez du poinçon qui s’effectue au détriment de
l’épaisseur,
b) des déformations avec rétreint qui résultent d’un écoulement de matière sous le serre-flan
convergeant vers la matrice et auxquelles s’associe un champ de contraintes compressif
dans le plan de la tôle.
En pratique, lors de la
conception d’un outil
d’emboutissage et de sa mise
au point, l’un des deux
modes de déformation pourra
être privilégié pour dominer le
processus de mise en forme.
Dans le cas où la déformation s’effectue exclusivement par perte d’épaisseur de la tôle en
contact avec le poinçon, l’emboutissage est dit par expansion (ou par étirage). Dans le cas
où le métal est libre de se glisser sous le serre-flan sans expansion l’emboutissage est dit
avec rétreinte.
2.6. Qualité d’une pièce emboutie : la réussite d’une conception d’un outil d’emboutissage
consiste à réaliser le meilleur compromis possible entre les déformations en rétreint et des
allongements en expansion en jouant sur les divers paramètres qui contrôlent l’écoulement
du métal dans l’outil. Un mauvais contrôle de ces paramètres pourra provoquer certaines
défaillances :
*) plis : ils sont des ondulations de la tôle résultant d’un flambement local associé à un
champ de contraintes de compression. Ils sont généralement associés à des déformations
de rétreint sous serre-flan. Ils peuvent également apparaître en absence de celui-ci c'est-à-
dire dans la partie de la tôle qui momentanément n’est en contact ni avec la matrice ni avec
2.7. Tolérance dimensionnelle : la pièce emboutie n’a jamais la géométrie de l’outil. Elle
s’en rapproche, mais présente généralement un écart de cote lié au retour élastique de la
pièce après extraction de l’outil. Cet écart peut être minimisé par une mise au point
méticuleuse des outils. Néanmoins, une opération de calibrage peut parfois s’avérer
nécessaire et plus simple pour assurer la précision géométrique recherchée.
2.8. Etapes de fabrication d’une pièce emboutie : en général, la réalisation d’une pièce
emboutie nécessite une ou plusieurs opérations complémentaires de préparation ou de
parachèvement. Les opérations de préparation sont indispensables pour la réussite de
l’opération d’emboutissage. Les opérations de parachèvement restent souvent
indispensables après emboutissage pour la finition de la pièce. Parmi ces opérations on
distingue :
2.8.1. Elaboration d’une pièce méthodes : pour les pièces de forme complexe, une pièce
dite « pièces méthode » plus équilibrée est dont l’emboutissage s’effectue avec le minimum
de difficultés est conçue. Elle est
obtenue en remodelant les zones
périphériques de la pièce dite « pièces
études » et en la complétant par des
surfaces additionnelles.
2.8.2. Calcul des dimensions du flan : pour les pièces de forme classique et simple, le
calcul des dimensions du flan est effectué par un développement mathématique relativement
simple qui se base sur la géométrie. Dans ce cas, des tableaux et des abaques sont souvent
disponibles pour faciliter cette tache. Pour les pièces de forme relativement complexe ou non
classique, le développement de la surface de la pièce ligne par ligne conduit à un contour de
flan minimum. Cette méthode s’applique essentiellement aux pièces à fort élancement (plus
longues que larges). Une autre approche plus complète consiste à réaliser une
A titre d’exemple, après le calcul du diamètre de flan (D) pour l’emboutissage d’une pièce
cylindrique de diamètre (d), la valeur du rapport de réduction (m=d/D) est comparée à sa
limite. Si (m) est supérieur à sa valeur limite (m1), alors une seule opération suffira pour
l’obtention de la pièce. Sinon, une deuxième passe sera envisageable. Le diamètre de la
2.8.6. Calcul de l’effort sur le serre-flan : l’évaluation et le contrôle de l’effort sur le serre-
flan (Fs-f) sont deux taches très importantes pour la réussite de l’emboutissage. Sa large
dépendance vis-à-vis de la forme de la pièce, les paramètres d’outillages (rayon, lubrifiant,
joncs, etc.), le métal à emboutir et du type d’emboutissage, etc. rend difficile son évaluation
avec précision. En pratique, c’est au cours de la mise au point de l’outil que cet effort est
mieux ajusté. Toutefois, la connaissance d’un ordre de grandeur de la pression spécifique
(p) nécessaire à l’élimination des plis permet d’évaluer approximativement l’effort nécessaire
sur le serre-flan.
2.8.9. Détourage : consiste à séparer la partie utile de la pièce des parties annexes qui lui
ont été ajoutées pour en permettre le formage.
2.8.10. Tombage bord et relevage bord : ont pour objet de réorienter des zones
périphériques qui ont été embouties dans le prolongement des surfaces principales de la
pièce pour en faciliter le formage.
2.8.11. Poinçonnage : pour les pièces embouties trouées, une opération de poinçonnage
permet de réaliser les trous.
2.8.12. Relevé de collerette : parfois l’emboutissage d’une pièce nécessite une collerette
qui ne configure pas dans sa forme finale. Le concepteur pourra en tenir compte dans le
calcul du diamètre du flan pour être découpée à la fin par détourage, comme elle peut être
relevée pour faire partie de la pièce.
2.8.13. Remarque : la sélection d’une série quelconque des opérations précédentes pour
finir la pièce emboutie dépend de la forme de la pièce et des détails dont elle possède. Pour
les pièces de petites dimensions, la série des opérations sélectionnées pourra être réalisée
sur la même presse. Pour les grandes pièces, le problème d’encombrement s’impose.
2.9.1. Matière des outils : les outils pour petites pièces sont habituellement réalisés à partir
d’aciers en plaque s’échelonnant du E24 jusqu’au 160 CDV 12, avec ou sans traitements
thermiques ou de surface. Pour les grosses pièces, les outils sont le plus souvent réalisés à
partir de moulage en fonte. Les principales nuances utilisées sont les fontes grises
lamellaires de types FGL 240 ou les fontes à graphite sphéroïdal FGS 600. Une trempe
superficielle peut être localement réalisée pour renforcer la tenue à l’usure. Les pièces de
forme provoquant une fragilité sont réalisées en acier 50 CD 4 ou 35 NCD 16.
Pour les outils à cadence rapide où l’allègement des masses mobiles est recherché, on peut
parfois utiliser des alliages d’aluminium de type « Fortal ». Pour les prototypes ou les très
petites séries (quelques dizaines de pièces) des outillages à base de béton de résine ou
d’alliage à bas point de fusion sont souvent utilisés.
Parfois, des traitements de surfaces (chromage dur, nitruration,..), des dépôts par voie
chimique ou physique (carbures, nitrures et carbonitrures de titane,…) et des opérations de
polissage sont appliqués localement aux outillages pour améliorer la tenue en services des
parties les plus sollicitées.
2.9.2. Rayons du poinçon et de la matrice: en règle générale, plus les rayons d’entrée
matrice sont petits, plus les efforts de formage augmentent et plus les gradients locaux de
déformation sont sévères. En pratique, ils sont compris entre 5 et 10 fois l’épaisseur de la
tôle. Les rayons de poinçon sont de préférence supérieurs aux rayons d’entrée matrice afin
d’éviter les déchirures du métal à leur endroit.
Pour l’emboutissage des tôles épaisses, la tendance à la formation de plis est atténuée par
l’ajout des chanfreins ou d’une partie tronconique qui précède la partie des dimensions
finales.
2.9.3. Jeu entre le poinçon et la matrice : le jeu radial (j) entre le poinçon et la matrice doit
être suffisant pour tenir compte de la variation due à la tolérance de la tôle. Toutefois, une
valeur excessive favorisera les plis. Plusieurs ordres de grandeurs sont proposés. La relation
la plus simple et la plus générale, donnant le jeu, est la majoration de l’épaisseur de la tôle
2.9.5. Mise au point de l’outil : la conception d’un outil d’emboutissage d’une pièce donnée,
nécessite plusieurs étapes. L’étude doit être effectuée méticuleusement pour pouvoir réussir
la fabrication et réduire le coût d’outillage. Mais rares sont les cas où il n’y a pas de
retouches après les premiers essais. Ces retouches sont souvent nécessaires pour pouvoir
tenir compte de la dynamique des mouvements de la tôle. Une
mise au point des outils donc s’impose. La cadence (vitesse
d’emboutissage), les portées du serre-flan, le dimensionnement du
flan, les éléments et les dispositifs de contrôle de déplacement du
métal (lubrification, jonc, gradin, redan.), l’équilibre des efforts, etc.
sont les paramètres sur lesquels la mise au point peut agir pour
pouvoir réussir l’emboutissage.
2.10. Différents types d’outils: les outils d’emboutissage ou les outils intervenant dans une
gamme d’emboutissage peuvent être classés suivant plusieurs critères :
3.1. Pliage en l’air : c’est le plus couramment utilisé. Le poinçon amène la tôle à fond de la
matrice. Son action cesse lorsque la tôle vient en contact avec les parois de la matrice. Il en
résulte une élasticité résiduelle qui changera la forme de la pièce après pliage. De ce fait les
angles du poinçon et de la matrice sont légèrement plus fermés de l’angle désiré (par
exemple 88° pour un angle final de 90°). Dans les cas où la précision n’est pas demandée
(±1°), des pliages à des angles intermédiaires pourront être exécutés en pilotant la fin de
course du poinçon sans changer l’outillage.
3.2. Pliage en frappe : le pli est obtenu en frappant la tôle à fond de la matrice. La force
nécessaire est de 4 à 5 fois plus grand que celle en l’air. En conséquence, ce mode de
pliage est généralement réservé aux tôles d’épaisseur inférieure à 2mm. Le matriçage local
en fin de la descente du poinçon, réduit l’élasticité résiduelle de la pièce et améliore ainsi la
précision angulaire.
4.1. Principe : le relevage des bords est une opération de mise en forme par déformation
plastique appliquée essentiellement sur les métaux en feuille. Elle consiste à relever les
bords d’une plaque en tôle ou d’une pièce préalablement formée en faisant appel au
mouvement relatif d’un poinçon et d’une matrice. Parmi les techniques agissant sur les bords
on peut citer le bordage, le soyage, l’embrèvement, le cintrage local et le pliage des bords.
Cette opération est effectuée pour plusieurs raisons :
1) conférer aux pièces plus de résistance et de rigidité au niveau de leur bord,
2) offrir plus d’esthétiques par la production des pièces possédant des bords lisses, arrondis
et réguliers,
3) former des formes de base pour l’assemblage des pièces mécaniques.
Pour expliquer le principe de base, on peut se référer à l’image du pliage en l’air au cours
duquel le poinçon amène la tôle à fond de la matrice. Son action cesse lorsque la tôle vient
en contact avec les parois de la matrice formant
ainsi un bord relevé de longueur et d’angle bien
définis. Néanmoins, il se distingue du procédé de
pliage par le faite que la partie mise en action,
partie relevée, est très petite par rapport à la taille
totale de la pièce.
Le relevage
(a) des bords est dit par rétreint
(b) lorsqu’il est effectué suivant (c)
une ligne de
courbure convexe. Dans ce cas, le rayon de l’arc après relevage est inférieur à celui avant
relevage. De ce fait, des contraintes de compression sont générées dans la direction
circonférentielle du bord. Le relevage des bords est dit par expansion lorsqu’il est effectué
suivant une ligne de courbure concave.
Contrairement au relevage des bords
par retreinte, dans ce cas, le rayon de
l’arc après relevage est supérieur à
celui avant relevage provoquant ainsi
une expansion. Ceci génère des
contraintes de traction dans la direction
circonférentielle du bord.
Dans des cas particuliers, le relevage des bords suivant une ligne courbée est réalisé
sur un contour extérieur ou intérieur fermé (circulaire, elliptique, quelconque,..). Dans le cas
de la retreinte, le relevage s’apparente à une opération d’emboutissage et donne naissance
à une pièce emboutie et peu profonde. Dans le cas de l’expansion, l’opération est menée sur
des bords d’un trou préalablement poinçonné ou percé sur une tôle. Elle est nommée
embrèvement si le relevage est partiel et soyage si le relevage est complet. Elle peut être
aussi réalisée sur une forme tubulaire, dans ce cas l’opération s’appelle tombage bord.
4.3. Défauts : lors d’un excès de déformation des bords relevés, cette région est la plus
susceptible de présenter des défauts par formation des plis, des strictions ou des déchirures.
L’apparition de l’un ou de l’autre est principalement liée au type de contraintes développées
et, par conséquent, au type de relevage. La localisation de ces défauts à l’extrémité du bord
4.4. Soyage : le soyage trouve son application dans de nombreux secteurs d’activité,
notamment le secteur automobile. Les pièces soyées sont souvent employées pour
l’augmentation : du logement pour les roulements, du nombre des filets pour les taraudages
et de la portée destiner à centrer lors de l’assemblage des tubes, des rivets, des ressorts,
des éléments filetés, etc.
Comme on l’a mentionné précédemment, le soyage présente
un cas particulier de l’opération de relevage des bords par
expansion. Il consiste à relever les bords d’un avant-trou
préalablement poinçonné sur une tôle mince. L’opération se déroule suite à la descente d’un
poinçon qui entre en contact avec la lèvre supérieure du trou et oblige ainsi une partie de la
tôle, maintenue en porte-à-faux, à pénétrer dans la cavité d’une matrice. Cette action
provoque la déformation de la tôle autour de la périphérie du trou par combinaison des
phénomènes du pliage et d’étirement. Ces phénomènes provoquent la formation d’un bord
cylindrique relevé et l’expansion locale de la tôle. En conséquence, son épaisseur pourra
être réduite jusqu’au 30% par rapport à l’épaisseur initiale de la tôle.
poinçon
serre-flan
Ø Øi
matrice
pièce préalablement
poinçonnée
Øe
bord cylindrique
relevé
Le poinçon peut avoir plusieurs formes. Les plus utilisés sont les formes coniques,
cylindriques et sphériques. Une forme cylindrique est ajoutée au poinçon pour jouer le rôle
d’un pilote permettant le centrage de l’avant-trou avant le soyage. L’opération du soyage
nécessite le maintien de la tôle pendant toute la durée de l’opération pour localiser la
déformation du métal et éliminer la flexion de la partie non concernée par le soyage.
L’opération est habituellement effectuée en sens inverse du poinçonnage de l’avant trou,
donnant ainsi une bonne qualité. Les parois sont souvent laminer afin d’augmenter la
hauteur du bord relevé. Toutefois, le poinçonnage et le soyage pourront être effectués par un
poinçon épaulé. Dans ce cas, l’avant trou est poinçonné sans matrice et son diamètre est de
Sur une presse plieuse, les bordés droits sont roulés très facilement et très rapidement par
des outils classiques de cintrage. A la presse, le bordage n’est envisageable que pour
quelques formes et en grandes séries. Le bord est roulé en une (ou plusieurs) opération(s) à
l’aide d’un (des) poinçon(s) portant une gorge de dimension appropriée. Il est nécessaire que
l’objet soit bien soutenu et maintenu pendant le bordage. Le bordage sur fil nécessite un
dispositif destiné à soutenir le fil pendant le bordage. Ce dispositif est souvent constitué
5. CINTRAGE
6. APPLICATIONS
Application1
Le calcul des efforts mis en jeu lors de la mise en forme par
déformation plastique sur une presse n’est pas toujours évident. Des
instruments de mesure sont souvent placés sur des presses pour
pouvoir déterminer la valeur réelle de ce paramètre. Donner deux
techniques pratiques pour effectuer cette tache en précisant l’endroit
de l’emplacement des instruments sur la figure ci-contre.
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Application2
Préciser la propriété du métal qui favorise l’écoulement de la matière dans la zone de
déformation et sa résistance dans la zone sollicitée en traction. Justifier.
Application3
De quel procédé s’agit-il ? Faire une description
et donner des exemples d’application des pièces
finies. ………..
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Application4
Désigner les composantes de l’outil ci-contre. Indiquer
les ou l’ajustement(s) nécessaire(s) au bon
fonctionnement de l’outil. Schématiser la forme finale de
la pièce (la hauteur de la parie déformée ne dépasse
pas 10% de la hauteur de la pièce).
Application5
Décrire le procédée d’obtention des
pièces ci-contre puis décrire le procédée
d’obtention des tubes « pipe-lines ».
Schématiser les outillages en action
pour les trois premières opérations.
Application7
Compléter la nomenclature de cet outil.
Application8
8.1) Donner un ordre de grandeur du jeu (j). Qu’appelle-t-on le paramètre (dR/2). Comparer
les deux solutions.
Effort (N)
pour le suivi de l’effort résultant au cours de
l’opération. En supposant que l’évolution de
l’effort en fonction du déplacement du poinçon
est celle représentée sur la figure ci-contre (à
dr, dR, dp et j identiques), décortiquer puis
comparer les deux courbes. Outil 1
Outil 2
déplacement (mm)
Application9 0 10 20 30 40 50 60
Soient les quatre procédés de fabrication
d’un raccord à trois connections. Donner le
nom de chaque opération intervenant dans
chaque procédé. Puis faire une comparaison.
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Application10
Donner la nomenclature des différents
éléments. Quel est le nom du détail (A).
Justifier son emploi ? Donner deux autres
solutions (B et C) assurant le même rôle puis
effectuer une comparaison entre eux.
Comparer le premier procédé et le procédé
suivant :
Application12
Proposer pour chacune des pièces
suivantes un organigramme d’une
gamme d’emboutissage. Définir, justifier et détailler chaque étape.
Application13
Une pièce de forme circulaire est fabriquée à partir d’une tôle en aluminium d’épaisseur
initiale 1mm et dont la fibre neutre de la section finale est schématisée ci-contre.
Schématiser la forme du flan. Choisir puis décrire un
procédé de la mise en forme de cette pièce en une seule Fibre neutre
de la section
passe. Faire la conception de l’outillage (à gauche avant
de la pièce
l’action sur le flan et à droite en fin de course du poinçon).
Prédire l’évolution de l’effort en fonction du déplacement
du poinçon. Proposer une forme finale à la section de la
pièce en admettant une variation de son épaisseur.
Application15
Décrire et justifier.
1. GENERALITES
Le travail à la presse n’est pas limité à la déformation des métaux en feuilles. Il peut
être également effectué par déformation d’une pièce brute volumique appelée lopin. Sous un
effort de compression, le métal s’écoule en produisant des pièces de forme définie par celle
de l’outillage. L’écoulement de la matière entre les éléments de l’outillage s’effectue
principalement par refoulement ou extrusion. Le forgeage et l’estampage sont deux
exemples des procédés de déformation du lopin par refoulement ; le filage et le tréfilage sont
deux exemples de l’extrusion. Le refoulement et l’extrusion peuvent être effectués à froid ou
à chaud. Une opération de refoulement peut être exécutée sur une presse mécanique ou
une presse hydraulique. Tandis que les opérations d’extrusion sont exécutées sur des
presses hydrauliques (rarement par choc). De ce fait, la productivité par refoulement pourra
être supérieure à celle par extrusion dans le cas de l’utilisation d’une presse mécanique.
Dans ces notes de cours seules les configurations de base sont traitées.
2. REFOULEMENT
2.1. Description : le refoulement a pour but d’augmenter la section d’une ébauche (lopin) en
réduisant sa longueur. Au cours de la mise en forme, la déformation peut être totale ou
partielle. La partie à déformer du lopin peut être :
1) entièrement en l’air,
2) entièrement dans une cavité dans la matrice ou dans le poinçon (cas d’une bouterolle :
cavité dans le poinçon),
3) une partie en l’air et une autre dans la matrice,
4) entre la matrice et le poinçon (lopin relativement long).
π d i2 π3 E d i4
σ0 (3)
4 l2
256
Donc la condition reliant la longueur du lopin (l) à son diamètre (di) est la suivante :
1 1
π2 2 E 2
l d i (4)
64 σ0
A titre d’exemple, la longueur (l) doit être inférieur de 9 à 14 fois le
diamètre dans le cas des aciers classe S (E et A suivant l’ancienne
normalisation) et de 8 à 13 fois le diamètre dans le cas des alliages
d’aluminium série 1000.
Mais, le flambement peut éventuellement se produire même après le
dépassement de la limite d’élasticité du matériau en compression.
Pour cela, des règles plus exigeantes issues de la pratique de
refoulement sont à considérer :
1ère règle : Dans le cas du refoulement en l’air, la longueur libre
maximale du lopin est limitée à 3 fois son diamètre.
2ème règle : Dans le cas d’un refoulement dans une matrice, la
longueur libre maximale du lopin peut dépasser 3 fois son diamètre.
Cette règle n’est pas applicable une fois le diamètre de la matrice dépasse 1,5 fois le
diamètre du lopin.
3ème règle : dans les conditions de la
deuxième règle, une partie du lopin peut
éventuellement excéder la longueur de la
cavité de la matrice, mais elle ne doit pas
dépasser de plus d’un diamètre. Cette règle
est aussi applicable lorsque le refoulement
est effectué en bouterolle.
Lors de la mise en place d’un outil de
refoulement, le concepteur veille à choisir le
mode de refoulement tout en respectant les
règles précédentes.
Dans le cas de l’impossibilité de respect des ces règles, la multiplication de nombre de
passe et/ou le recours à un autre procédé s’impose.
3. EXTRUSION
3.2. Extrusion directe et indirecte : L’extrusion directe est un procédé dans lequel le métal
de travail est forcé par un poinçon à traverser une ouverture dans une matrice placée dans
le coté opposé. L’écoulement du métal produit à la sortie la section désirée. Dans le cas de
l’extrusion indirecte, le poinçon est creux. La matrice est montée à ce dernier plutôt qu'à
l'extrémité opposée. Contrairement à l’extrusion directe, le métal est forcé à traverser la
matrice vers l’intérieur du poinçon dans le sens opposé au déplacement de celui-ci. Chaque
opération d’extrusion est caractérisée par le taux de réduction de la section (Tr) (équation 5) :
Si S f
Tr 100 (5)
Sf
Afin d’éliminer l’écoulement de la matière radialement (dilatation radiale), un conteneur est
souvent utilisé. Puisque le lopin n'est pas forcé à se déplacer relativement au conteneur au
cours de l’extrusion indirecte, les forces de frottement à l’interface conteneur-lopin n’a aucun
effet. La force appliquée par le poinçon est éventuellement inférieure à celle exercée en
extrusion directe.
La détermination des efforts à appliquer lors d’une opération de mise en forme par
déformation plastique est une étape primordiale pour la conception des outils relatifs à cette
opération, même si elle reste approximative. Cette étape est nécessaire afin de (i)
déterminer la capacité de la presse utilisée, (ii) assurer la résistance de l’outillage et (iii)
réussir la déformation du matériau jusqu’à l’obtention de la forme finale sans risque
d’apparition de défauts. La détermination des efforts n’est possible que par des mesures
expérimentales directes ou par des méthodes de calcul qui se basent sur la connaissance de
la loi de comportement du matériau dans le domaine plastique.
Dans ce paragraphe, une corrélation entre les paramètres des procédés de mise en forme
étudiés et ceux de la loi de comportement du matériau ainsi que deux lois de frottement sont
présentées. En suite, les différentes méthodes d’estimation des efforts relatifs aux procédés
de refoulement et d’extrusion sont présentées. Enfin, l’étude de l’influence de certains
paramètres sur les efforts vient clore ce paragraphe.
4.2. Loi de frottement : il existe principalement deux types de lois de frottement (i) le
frottement de Coulomb qui suppose que la contrainte tangentielle () est proportionnelle à la
contrainte normale () ( τ ). Mais en plasticité, le mouvement relatif à l’interface
outillage-lopin s’effectue par cisaillement du métal le plus tendre. La loi la plus utilisée dans
ce cas exprime la contrainte tangentielle () à l’interface en fonction de la contrainte
moyenne (m) (9).
σ
τm m (9)
3
avec 0 m 1 : facteur de frottement de von Mises (ou de Tresca).
La force maximale (F) est une fonction croissante de m . Par conséquent, des bons états de
surface du conteneur et du lopin diminueraient les pressions nécessaires à la mise en forme.
2ème méthode : la deuxième méthode de calcul se base sur la notion du rendement () du
procédé. L’expression de la force maximale est donnée par l’équation (12) :
m S f
F (12)
η
Le rendement () est exprimé en fonction du rapport (hf / Df) et le coefficient de frottement
() comme suit :
1 1
η
hf hf (13)
1 1 0,04
3 Df Df
Vu le grand nombre de pièces réalisées par l’extrusion, plusieurs auteurs ont présenté un
intérêt particulier à ce procédé. Dans certains cas, les expressions obtenues n’ont pas un
grand intérêt pratique, mais elles sont plutôt intéressantes en tant qu’outil théorique pour
analyser l’effet de certains paramètres. Dans ce paragraphe, l’influence de l’angle (α), des
paramètres de frottement (μ et m ) et de la déformation de mise en forme (εmf) sur la
pression moyenne (Pm) est détaillée. Afin de pouvoir généraliser cette étude, le rapport
(Pm/σm) est considéré.
5.1. Effet de l’angle de l’extrusion (α) et du frottement : pour effectuer cette étude, une
déformation (εmf) égale à 0,575 est prise comme exemple. Les trois figures suivantes
illustrent l’évolution du rapport (Pm/σm) en fonction de l’angle (α) pour les méthodes
suivantes : des tranches, borne supérieure et borne supérieure modifiée. Différentes valeurs
des paramètres de frottement (μ et m ) sont considérées.
(Pm/σm) = f (α) :
méthode de la borne
supérieure modifiée à
différents (μ), (εmf = 0,575
5.2. Remarques : à partir des ces tracés, les remarques suivantes sont à noter :
a) les trois méthodes prévoient un rapport très important pour les faibles valeurs de (α). Cela
est expliqué par l’augmentation de la longueur de la 2ème interface et par suite de l’effet des
forces de frottement. Un faible angle de filage est donc à éviter,
b) le frottement augmente notablement les efforts d’extrusion pour les trois méthodes,
c) la méthode des tranches prévoit une évolution décroissante du rapport en fonction (α). Ce
résultat prouve la limitation de cette méthode pour l’estimation de l’effort mis en jeu.
d) la méthode de la borne supérieure prévoit l’existence d’un angle optimum (αopt) pour
lequel le rapport (Pm/σm) est minimum. Son expression approximative est donnée par
l’équation (23) :
αopt 3 4 m ε mf (23)
L’angle optimal (αopt) étant faible, son emploi est limité à cause des problèmes posés par
l’éjection de la pièce et par la longueur du cordon de filière souvent incompatible avec la
géométrie de la pièce à obtenir.
e) pour les méthodes des tranches et de la borne supérieure les courbes convergent vers
une limite indépendante du facteur de frottement. Ce qui réduit l’effet de celui-ci pour les
angles de filage les plus importants.
f) par contre, la méthode de la borne supérieure modifiée prévoit un effet plus considérable
du frottement sur les efforts mis en jeu au cours de l’extrusion avec l’absence d’une limite
commune et un faible effet de l’angle (α) à partir de 20°.
6. APPLICATIONS
Application1
Critiquer le contenu de l’extrait de l’ouvrage
« pratique du forgeage » publié par Jean
HUSSON. Pouvez vous généraliser vos critiques.
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Application3
Comparer la résistance d’une pièce à
deux sections cylindriques obtenue par la
réduction de sa section initiale (extrusion) et une
autre obtenue par refoulement. Justifier la
multiplication de passes pour ce dernier
procédé.
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Application4
De quel procédé de fabrication s’agit-il ? Faire la
nomenclature de l’outil. Donner un ajustement pour la
liaison entre (2) et (4). Donner deux raisons pour
lesquelles ces deux pièces ne sont pas monobloc.
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Application5
5.1) Dresser un tableau pour la désignation et le rôle de chaque pièce du premier outil.
Effectuer un schéma clair de ses parties actives puis justifier la présence des pièces (5, 6 et
9).
Application6
6.1 Préciser, pour chaque outil en détail, les phénomènes ou les éléments qui s’opposent ou
résistent à la déformation de la pièce au cours de sa mise en forme.
6.2 Proposer une allure de l’évolution de l’effort en fonction du temps pour chaque procédé
en supposant que l’effort de l’apparition de la déformation plastique est le même.
Application7
Une estimation de l’effort de mise en forme de la pièce schématisée ci-dessous par les
différentes méthodes (de calcul) proposées pour l’extrusion directe a abouti à l’histogramme
présenté ci-dessous. Interpréter en justifiant les écarts entre les différentes méthodes.
Choisir une valeur puis justifier.
12
9
14
12 10,8
force (Tonnes) 20 9
10
7,3 Tranches
8
Borne sup
6 Borne sup modifiée
4,3
Groover
4 2,8
1,7 Pessl et Hauttmann
2 Joffret
0
Méthode de calcul
Application8
Schématiser l’outillage nécessaire
pour d’obtention de la pièce suivante à partir
d’un lopin. Décrire le procédé.
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Application9
Schématiser puis décrire le
phénomène d’immobilisation d’une partie du
métal à l’entrée de la filière au cours de
l’extrusion directe. Donner la valeur critique
de l’angle () produisant ce phénomène pour
un facteur de frottement de 0,4. Préciser la
valeur de l’angle effectif de l’écoulement de
la matière après l’apparition de ce
phénomène.
10.3) Proposer un angle limite et une solution technologique pour éviter la 5ème et la 6ème
cinématique.
10.4) Dans quel cas la 5ème cinématique est bénéfique ?
Application11
11.1) Donner les règles pratiques pour chaque cas.
11.2) Schématiser pour le premier cas la partie déformée en cas de violation de ces règles.
Application1
Indiquer sur le diagramme suivant, par deux lignes verticales, une zone de 20°
recommandée pour la température de revenu d’un acier utilisé à la fabrication des outils de
presses.
Application2
Classer les vocabulaires ci-dessous suivant des familles, puis donner toute
information (définition, règle, fonction, spécificité, utilisation ou autres) jugée nécessaire dans
le domaine de la conception des outillages de presses.
Arasage, arc-boutement, avivage, bordage en cordon, bordage en suage, bouterolle,
cadence de frappes, coefficient d’écrouissage, coefficient d’anisotropie, colonne,
conformation, conteneur, contre-plaque, coupe-déchets, couteau, déchirure, dévêtissage,
drageoir, engrenage, entrée matrice, équilibre de l’outil et de la presse, étirage, expansion,
fissure, flambement, frette, gradin, guide, jonc, lames rapportées, matage, nez, non
développable, ondulations, pièce méthodes, pilote, plis, poinçon chemisé, poinçon étagé,
poudre de verre, rapport de réduction, rayon nez-poinçon, rayures, redan, réétirage, rétreint,
rupture, serre-flan, simple/double/triple effets, striction, tôle bleue, vagues de coupes, zone
morte.
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Application 4
On se propose d’étudier la fabrication de la pièce représentée ci-dessous en tôle
d’aluminium d’épaisseur e = 2mm et de résistance à la traction Rm = 200MPa.
G
A
B
E
F
Application5
Désigner puis décrire l’outil ci-contre.
Justifier en détail la nécessité de cette
opération (de point de vue technologie et
matériaux).
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Application7
Désigner, décrire puis critiquer
N° Références
Z. Marciniak, J.L. Duncam and S. L. Duncan « Mechanics of sheet metal forming »
1
Edition Elsevier science ISBN: 07506 5300 0
W. F. Hosford and R.M. Caddell « Metal forming: mechanics and metallurgy »
2
Cambridge university press;UK, 2007, ISBN-13: 978-0-521-88121-0
S. H. Talbert and B. Avitzur « Elementary mechanics of plastic flow in metal
3
forming » John Wiley & sons, Inc., ISBN: 0 471 96003 9
Schuler « Metal forming handbook » Spinger – Verlag Berlin, Heidelberg New York,
4
1998, ISBN: 3-540-61185-1
Mc Graw – Hill Handbooks « Handbook of die and design » Ivana Suchy, 2006, RR
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Donnelly, ISBN: 0-07-146271-6
6 ASM international Handbook « Forming and forging » ISBN: 0-87170-007-7
P. Avenos, B. Baudelet, P. Parnière, G. Sertour et A Zaoui « Mise en forme des
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métaux et alliages » éditions CNRS, Paris, 1976, ISBN : 2-222-01917-6
M. P. Groover « Fundamentals of modern manufacturing : materials, processes
8
and systems » John wiley&sons, inc, ISBN : 0-471-40051-3
A. Pailleux « Outillages de frappes à froid – choix des matériaux » CETIM, 1981,
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ISBN 2-85400-0250
J. P. Trotignon, Th. Coorevits, J. M. David, R. Dietrich, G. Facy, E. Hugonnaud, M.
Ncolas et M. Pompidou « Précis de construction mécanique 2 : méthodes
10
fabrication et normalisation » Editions Nathan, Paris, ISBN Nathan : 2-09-177193-7,
ISBN Afnor : 2-12-3004227
G. Cotant « Technologie professionnelle du travail des métaux en feuilles - tube,
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profilés » Bordas, Paris, 098 879 0306, ISBN : 2-04-007935-1
G. Paquet « Guide de l’usinage » Delagrave édition, Paris, 2000, ISBN : 2-206-
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08222-5
J. Bassino « Technologie en ouvrages métalliques : matériaux-usinages-
13
machines »Les éditions Foucher, Paris, 1972
Ch. Lobjois « Technologie professionnelle pour le chaudronnier » Les éditions
14
Foucher, Paris, N° 5214-984, ISBN : 2-216-00867-2
15 J. Husson « Pratique du forgeage » PYC-édition, Paris, ISBN : 2-85330-016-1