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LAHLOU DAHMANI

LAHLOU DAHMANI
Professeur à l’université Mouloud Mammeri de Tizi-Ouzou

CONSTRUCTION
METALLIQUE
NOTES DE COURS ET APPLICATIONS

CONSTRUCTION METALLIQUE

1ère Edition 2024


LAHLOU DAHMANI
Professeur à l’université Mouloud Mammeri de Tizi-Ouzou

CONSTRUCTION METALLIQUE
Notes de cours et applications

1ère Edition 2024


PREFACE
Le présent ouvrage, qui s’adresse aux ingénieurs des bureaux
d’études ainsi qu’aux étudiants de génie civil, génie mécanique et
architectures a pour principal objet de présenter des exemples
d’applications pratiques pour le calcul des éléments de construction
métallique sous différentes sollicitations. Une note de cours est
donnée au début de chaque chapitre.

Le manuel s’adresse en général à tous ceux qui, ayant acquis les


connaissances de base en Résistance des Matériaux, et en
réglementation relative aux structures en acier, souhaitent aborder
le calcul élémentaire des structures métalliques.
Les calculs ont été conduits selon les règlements en vigueur ;
CCM97 et Eurocode 3 pour le dimensionnement et la vérification
des différents éléments de la construction, RNV 2013 et Eurocode
1 pour les effets de la neige et du vent.

Toutefois, tant dans le choix de la méthode de calcul que la


présentation générale, des améliorations sont certainement
possibles, et les suggestions des lecteurs seront étudiées avec
intérêt en vue d’éditions ou de travaux complémentaires ultérieurs.

Je tiens à exprimer mes sincères remerciements à tous ceux qui


m’ont apporté leur soutien et encouragement pour la réalisation de
cet ouvrage.

Mr. Dahmani Lahlou


E.mail : lahlou.dahmani@ummto.dz

3
SOMMAIRE

CH.1- Les matériaux utilisés en CM ...……………………...… 11


1- Elaboration de l’acier…………..…………………………...... 11
2- Les produits sidérurgiques en acier…………………………. 12
3- Les principaux produits laminés……………………………. 13
3.1- Les cornières……………………………………………….. 13
3.2- Les poutrelles………………………………………………. 14
3.3- Les profilés en U…………………………………………… 15
3.4- Les tôles métalliques……………………………………….. 15
4- Caractéristiques mécaniques des aciers……………………… 16
4.1- Essai de traction………………………………………………16
4.2- Aciers de construction………………………………………. 18
4.3- Nuance des aciers…………………………………………….18

CH.2- Bases de calcul…............................................................... 19


1- Exigences fondamentales……………………………………. 19
2- Notion de l’état limite……………………………………...... 19
2.1- Etats limites ultime……………………………………………19
2.2- Etats limites de service………………………………………..20
3- Les actions…………………………………………………… 20
3.1- Les combinaisons d’actions…………………………………. 20
3.1.1- Combinaisons aux états limites ultimes…………………… 21
3.1.2- Combinaison aux états limites de service………………… 21
3.2- Coefficient partiel de sécurité………………………………. 22
3.3- Coefficients de combinaisons…………………………………22
4- Classification des sections transversales……………………… 24
5- Résistance de calcul………………………………………….. 32
6- Exemples d’applications…………………….………………… 33

CH.3- Eléments tendus……………………………………........ 43


1- Définition……………………………………………….…… 43
2- Domaine d’utilisation……………………….....................…. 45
3- Comportement et dimensionnement………………............... 46
3.1- Mode de ruine………………………………………………. 46

5
SOMMAIRE

3.1.1- Ruine par plastification de la section brute……………….. 46


3.1.2- Ruine par fracture de la section nette…………………….. 47
3.2- Critère de dimensionnement………………………………… 49
3.3- Calcul de la section nette…………………………………… 50
3.3.1- Trous disposés en rangées………………………………….50
3.3.2- Trous disposés en quinconce……………………………… 50
4- Effet de trainage de cisaillement……………………………… 52
5- Elancement limite………………………………………………54
6- Exemples d’applications.……………………………..................55

CH.4- Eléments comprimés…………………………………… 79


1- Définition et domaines d’utilisations……........................…… 79
2- Comportement et dimensionnement ………………………… 80
2.1- Flambement………………………………………………… 80
2.1.1- Les courbes européenes de flambement……………………85
2.1.2- Calcul du coefficient de réduction χ……………………… 85
2.1.3- Calcul de la longueur de flambement…………………….. 87
2.2- Voilement local……………………………………………… 88
3- Critères de dimensionnement………………………………..... 88
3.1- Vérification de la section à la résistance……………………. 89
3.2- Vérification de la section au flambement…………………….90
4- Exemples d’applications………………...............…………… 93

CH.5- Eléments non soutenus latéralement…………………. 105


1- Introduction………………..…..........……………….….............105
2- Domaines d’applications…………………………...………… 106
3- Critères de dimensionnement……………..………..………… 107
3.1- Vérification de la résistance à l’ELU…………………………107
3.2- Vérification à l’effort tranchant………………………………109
3- Position de l’axe neutre plastique……………………………... 111
4- Exemples d’applications………………...…............................ 112

6
SOMMAIRE

CH.6- Eléments fléchis non soutenus latéralement……............... 137


1- Définition………………....................................................…. 137
2- Aspect théorique du déversement…………………………… 137
3- Calcul réglementaire du déversement……..………………… 144
4- Exemples d’applications……………………………………. 146

CH.7- Flexion déviée et biaxiale…………………………………159


1- Définition………………….………………………..................159
2- Principe de dimensionnement……………………………….. 159
2.1- Vérification de la section à la résistance……………………. 159
2.1.1- Vérification à la flexion…………………………………… 159
2.1.2- Vérification au cisaillement………………………………. 160
2.2- Vérification de l’élément au déversement………………...... 161
2.3- Vérification à la flèche……………………………………… 161
3- Exemples d’applications……………...…............................... 161

CH.8- Flexion composée ……….…………...........……............. 179


1- Introduction……………………….….…………………………179
2- Domaine d’application……………………………….............. 179
2.1- Les potelets………………………………………………… 179
2.2- Les montants de la poutre au vent………………………….. 180
3- Principe de dimensionnement…………….…….….................. 180
3.1- Condition de flèche…………………………………………. 180
3.2- Vérification à la sécurité……………………………………. 181
3.2.1- Vérification de la section à la résistance………………….. 182
3.2.2- Vérification de l’élément aux instabilités………………… 183
4- Exemples d’applications………………………..…………… 190

CH.9- Calcul des fermes…………….…………...........….…… 215


1- Introduction……………………………..............…….….….. 215
2- Type de ferme de toitures……………………………...…….. 215
3- Les assemblages dans les fermes…………………….…….… 217
4- Détermination des charges et surcharges…………..…….….. 218

7
SOMMAIRE

5- Choix de la section……………………………..………..…. 218


5.1- Etapes de dimensionnement des éléments comprimés.……. 219
5.2- Etapes de dimensionnement des éléments tendus…………. 219
6- Calcul des longueurs de flambement………………………… 221
6.1- Longueur de flambement des barres comprimées………..... 221
6.2- Longueur de flambement des barres tendues…………….... 221
6.3- Elancement limite lim des éléments…..…………………... 221
6.4- Les dimensions des cornières utilisées dans la ferme……... 222
6.5- Poids spécifique approximatifs des éléments……………... 222
7- Exemple d’application (Calcul d’une ferme de toiture)...…… 223

CH.10- Calcul des portiques………..………………….....….. 245


1- Introduction…………………………….................….….….. 245
2- Les efforts sollicitant le portique…………..….............…….. 246
3- Calcul des efforts internes…………………………………… 246
4- Choix de la méthode d’analyse……………………………… 250
4.1- Détermination du facteur d’éloignement critique…………. 250
4.2- Effet du second d’ordre……………………………………. 253
5-Exemples d’applications………………..……………………. 256
5.1-Exemple n°1 (Portique rigide)……………………………… 256
5.2-Exemple n°2 (Portique souple)…………………………….. 284

CH.11- Calcul des assemblages………………………………. 297


I- Calcul des assemblages boulonnés………………………. 297
1- Introduction………………………………………………... 297
2- Dispositions constructives…………………………………. 297
3- Boulons ordinaires…………………………………………. 299
3.1- Caractéristiques dimensionnelles des boulons ordinaires….. 300
3.2- Vérification des boulons ordinaires à la sécurité…………... 300
3.2.1-Vérification à la traction………………………………….. 300
3.2.2-Vérification au poinçonnement des pièces assemblées…... 301
3.2.3-Vérification au cisaillement………………………………. 302
3.2.4-Vérification à la pression diamétrale……………………... 304

8
SOMMAIRE

3.2.5-Assemblage sollicité au cisaillement et à la traction ……. 306


3.3-Assemblages longs ………………………………………… 308
3.4-Effet de levier……………………………………………… 308
3.5-Vérification au cisaillement de bloc……………………….. 309
4- Boulons précontraints……………………………………… 311
4.1- Vérification à la sécurité…………………………………… 312
4.1.1- Vérification au glissement……………………………….. 312
4.1.2- Vérification au cisaillement et à la traction ……………... 313
5- Les différents types d’assemblages………………………….. 313
5.1- Assemblage de rive………………………………………... 313
5.2- Assemblage de faîtage……………………………………... 314
5.3- Assemblage du pied de poteau…………………………….. 315

II- Calcul des assemblages soudés………………………….. 316


1- Introduction……………………………………………….. 316
2- Terminologie………………………………………………. 317
2.1- Composants d’un cordon de soudure……………………. 317
2.2- Appellation selon la position du cordon………………….. 318
3- Types de soudures…………………………………………… 318
3.1- Soudures bout à bout……………………………………… 319
3.2- Cordons d'angle…………………………………………… 319
4- Calcul des cordons de soudure……………………………… 321
4.1- Calcul des soudures bout à bout…………………………… 321
4.2- Calcul des cordons d’angle………………………………… 321
4.2.1- Types de cordons d’angle……………………………….. 321
4.2.2- Gorge utile……………………………………………….. 321
4.2.3- Longueur efficace d’une soudure d’angle……………….. 322
5- Résistance d’un cordon d’angle……………………………... 322
5.1- État de contraintes…………………………………………. 323
5.1.1- Méthode précise (ou méthode directionnelle)…………… 323
5.1.2- Méthode simplifiée ……………………………………… 328
6- Soudures longues…………………………………………….. 329

9
SOMMAIRE

III- Exemples d’applications…………………………………. 330


1-Exemple n°1 (Calcul de l’attache par boulon ordinaire)…….. 330
2-Exemple n°2 (Calcul d’une attache en traction)……………… 336
3-Exemple n°3 (Calcul de l’attache par boulon HR)…………… 338
4-Exemple n°6 (Cornière soudée sur un gousset)…………….... 342

CH.12- Calcul des bases des poteaux……………..…………. 347


1- Introduction…………………………..............….………… 347
2- Modèle de calcul…………………………………………… 349
2.1- Généralités………………………………………………… 349
2.2- Types de plaques d’assises………………………………… 350
2.3- Prise en compte des recouvrements……………………….. 351
3- Calcul d’assemblage de pied de poteau articulé..….………… 353
4- Résistance au cisaillement du scellement de la plaque……… 360
5- Les tiges d’ancrages…………………………………………. 360
6- Calcul d’assemblage de pied de poteau encastré….………… 361
6.1- Modèle de calcul…………………………………………... 361
6.2- Résistance de calcul………………………………………. 362
6.2.1- Estimation des efforts exercés sur la fondation…………. 362
7- Exemples d’applications…………………………………….. 367
7.1- Exemple n°1(Base de poteau articulée)…………………… 367
7.2- Exemple n°2 (Base du poteau encastrée)…………………. 380

ANNEXE…………………………………………..……….…. 391
ANNEXE 1 : Choix des courbes de flambement……..……….. 391
ANNEXE 2 : Valeurs des coefficients de flambement  …….. 392
ANNEXE 3 : Coefficients d’interactions kij…………………… 396
ANNEXE 4 : Facteurs de moments équivalents……………….. 398
ANNEXE 5 : Efforts internes : Portique articulé………………. 399
ANNEXE 6 : Efforts internes : Portique encastré...……………. 404

BIBLIOGRAPHIE…………………………………..…….…. 405

10
CH.1 : LES MATERIAUX UTILISES EN CM

CHAPITRE 1

LES MATERIAUX UTILISES EN CM

1. Elaboration de l’acier
L’acier est le principal matériau utilisé pour les constructions
métalliques. C’est un produit métallurgique obtenu à partir du
minerai de fer. Il est fabriqué en transformant le minerai de fer en
fonte en le chauffant avec du coke dans un haut fourneau (fig.1 et
2).
A la suite de cette opération le métal obtenu est :

• Du fer si tout le carbone a disparu ;


• De l’acier doux s’il contient au moins 0.1% de carbone ;
• De l’acier dur s’il contient entre 0.5 et 1.0% de carbone.

Fig. 1 : Four Martin

11
CH.1 : LES MATERIAUX UTILISES EN CM

Fig. 2 : Coupe d’un haut fourneau

Remarque :
- C’est la teneur en carbone, essentielle pour les
caractéristiques mécaniques qui détermine les domaines
d’application de l’acier.
- De nombreux aciers spéciaux sont fabriqués en incorporant
aux aciers naturels divers éléments tels que : Le nickel, le
chrome, le tungstène, le silicium etc. Les aciers inoxydables
sont ainsi des alliages composés de fer (73%), de chrome
(18%), de nickel (8%) et de carbone (1%).

2. Les produits sidérurgiques en acier

Fabrication des tôles et des profilés :


Le laminage (fig.3) est un procédé employé dans l’industrie
sidérurgique pour faire des tôles et des profilés. Le principe
consiste à faire passer entre deux cylindres un ligot qui épousera la
forme de l’espace disponible en s’allongeant et en s’aplatissant.
Pour obtenir des profilés, barres ou rails, on utilise des cylindres
cannelés.

12
CH.1 : LES MATERIAUX UTILISES EN CM

Lingot train de laminage produit fini

Fig.3 : Phase principale du laminage à chaud

3- Les principaux produits laminés :


Les produits finis utilisés en construction métallique sont :

3.1- Les cornières :


Ce sont des laminés à deux branches perpendiculaires (fig.4). Elles
se distinguent par la largeur des ailes et leurs épaisseurs. Elles sont
de deux types :
Cornière à aile égale ex : L40×40×4
Cornière à aile inégale ex : L40×20×4
La longueur de livraison : de 4 à 14 m
Domaine d’utilisation : éléments de liaison, outre à treillis etc.

Cornière à aile égale cornière à aile inégale

Fig. 4 : Les cornières

13
CH.1 : LES MATERIAUX UTILISES EN CM

3.2- Les poutrelles :


• Les poutrelles en I utilisées pour résister à la flexion (poutres en
générale). Elles sont de plusieurs types (fig.5):
Les IPN : inclinaison à 14°
Les IPE : ailes parallèles

Fig.5 : Les poutrelles en I

• Les poutrelles en H à larges ailes (fig.6) utilisées surtout pour


résister aux efforts de compression (poteaux).

Fig.6 : Les poutrelles en H

3.3- Les profilés en U :


Les profilés en U (fig.7) sont souvent utilisés comme éléments
secondaires (pannes) et poteaux composés. On distingue les séries
UPN avec les faces internes des ailes inclinées et UAP à épaisseur
d’ailes constante

14
CH.1 : LES MATERIAUX UTILISES EN CM

UPN UAP

Fig.7 : Les profilés en U

3.4- Les tôles métalliques :

Produits plats :
Parmi les produits plats, on distingue entre les larges plats et les
tôles (fig.8).

Les larges-plats : Elles sont des feuilles d’acier laminées à chaud


sur les quatre faces. Etant donné le laminage dans le sens de la
longueur, ces larges plats ont un sens préférentiel (meilleure
résistance en long qu’en travers). Leurs dimensions varient dans les
limites suivantes :
Largeur : 160 à 600 mm,
Epaisseur : 5 à 10 mm.

Les tôles : Elles sont laminées à chaud seulement sur les grandes
faces (Fig.8). Elles sont subdivisées selon les normes en trois
catégories :

• Les tôles fortes : épaisseur t  5mm ; largeur : de 600 à 4000


mm
• Les tôles moyennes : 3mm  t  5mm ; largeur : de 600 à
2000 mm
• Les tôles fines : t  3mm ; largeur : de 500 à 1800 mm

15
CH.1 : LES MATERIAUX UTILISES EN CM

Le domaine d’utilisation : section composées ; poutres dépassant


600 mm de hauteur, ex : poutre des ponts roulants.

Les tôles fines ont un emploi limité en construction métallique en


raison de leur souplesse et de leur faible épaisseur (danger de
corrosion)

Fig. 8 : Exemples de produits plats

4- Caractéristiques mécaniques des aciers :


On détermine les caractéristiques mécaniques des aciers ( E , f y
, f u ,  ) à l’aide des essais expérimentaux.

4.1- Essai de traction :


L’essai de traction (fig.9) consiste à charger jusqu’à rupture une
éprouvette sous l’action d’une force de traction. On observe les
domaines suivants :

(Zone 1) : Les allongements sont proportionnels aux charges

fy : appelée limite de proportionnalité au delà la loi de Hooke n’est


plus applicable
 = E : loi de Hooke
Si on supprime les efforts la barre reprend sa position initiale.

(Zone 2) : Palier d’écoulement (domaine plastique). Si on


supprime l’effort la barre ne reprend pas sa position initiale
(présence de déformations permanentes).

16
CH.1 : LES MATERIAUX UTILISES EN CM

(Zone 3) : Acier écrouie (écrouissage). Les déformations sont de


plus en plus grandes jusqu'à atteindre la limite de rupture f u où le
phénomène de striction se produit. Sa conséquence pratique
intéressante est qu’elle provoque une adaptation du métal face à
une surcharge accidentelle ; c’est donc un facteur de sécurité en
service.

(Zone 4) : C’est le domaine de rupture où l’éprouvette continue à


s’allonger avec un moindre effort.

Fig.9 : Diagramme contrainte – déformation de l’acier de construction

4.2- Caractéristiques mécaniques des aciers de construction


Certaines caractéristiques mécaniques d’un acier telles que
résistance à la traction, limite d’élasticité, allongement de rupture,
sont définies par l’essai de traction sur éprouvette qui permet
d’établir le diagramme contrainte-déformation spécifique (fig.8).
Dans la figure 10, on a tracé la relation contrainte-déformation
spécifique des deux principaux types d’acier utilisés dans la
construction (FeE235 et FeE355), où l’on a admis un
comportement parfaitement linéaire du matériau jusqu’à la limite
d’élasticité.

17
CH.1 : LES MATERIAUX UTILISES EN CM

Fig.10 : Diagrammes contrainte – déformation spécifique des aciers FeE235 et


FeE355

Les valeurs de calcul normalisées des principales caractéristiques


des aciers de construction sont les suivants :

• Module d’élasticité :
E = 210000 N / mm = 210 KN / mm2
2

E
• Module de cisaillement : G= = 81KN / mm2
2(1 +  )
• Coefficient de Poisson :  = 0.3
• Coefficient de dilatation thermique : T = 1.2  10−5 / C
• Charge volumique :  = 78.5KN / m3

4.3- Nuance d’acier


La nuance d’acier est définie par sa limite d’élasticité f y . Un acier
ayant une valeur nominale de la limite d’élasticité
f y = 235N / mm2 est appelé acier FeE235 (Fe pour fer, E pour
limite d’élasticité). Le tableau 1 donne la désignation et quelques
caractéristiques des principaux aciers de construction.

Tableau1

18
CH.2 : BASES DE CALCUL

CHAPITRE 2

BASES DE CALCUL
1- Exigences fondamentales :
Une structure doit être calculée et réalisée de manière à satisfaire
certaines conditions de résistance et de comportement vis-à-vis des
actions qui lui seront appliquées au cours de sa durée de vie.
Il s’agit donc de s’assurer que :
 La structure dans son ensemble ou un de ses éléments puisse
résister aux différentes actions avec une probabilité acceptable.
 La structure doit également résister à d’éventuelles actions
accidentelles (séisme, explosion, choc…)
 La structure ne doit pas subir des déformations ou des
vibrations susceptibles de gêner le bon fonctionnement de
l’ouvrage.

Pour satisfaire à ses différentes conditions, la conception, le


dimensionnement, la fabrication et la réalisation doivent être
menées dans les règles de l’art par des personnes qualifiées.
Des contrôles doivent également être faits au stade de la
fabrication, de la réalisation et de l’exploitation de l’ouvrage.

2- Notion de l’état limite :


Les états limites sont des états au-delà desquels la structure ne
satisfait plus aux exigences de performance pour lesquelles elle a
été conçue. Les états limites sont classés en :
- états limites ultimes,
- états limites de service.

Etats limite ultimes :


Les états limites ultimes sont associés à l’effondrement de la
structure, ou à d’autres formes de ruine structurale (perte de
stabilité) qui peuvent mettre en danger la sécurité des personnes.

19
CH.2 : BASES DE CALCUL

Etats limites de services :


Les états limites de service sont associés à l’esthétique de la
structure (fissuration nuisible) et au confort des occupants
(déformations excessives et vibrations).

3- Les actions :
Une action désigne aussi bien des charges appliquées à la structure
que des déformations imposées par les effets thermiques ou des
déplacements d’appui.

Trois types d’action sont à considérer :


— les actions permanentes G : poids propre de la structure, poids
des équipements ;
— les actions variables d’exploitation ou d’environnement Q :
surcharges d’exploitation, neige, vent, effets thermiques ;
— les actions accidentelles A : charges d’explosions, chocs
divers, séismes, feu, etc.

La valeur de calcul d’une action est obtenue en faisant le produit


d’une valeur représentative de l’action par un coefficient partiel de
sécurité.

Sd   F Sk
Où :
S d : Valeur de calcul de l’action.
S k : Valeur caractéristique.
 F : Coefficient partiel de sécurité pour l’action considérée.

3.1- Les combinaisons d’actions :


Une combinaison d’actions résulte de l’application simultanée :
— des actions permanentes ;
— d’une action variable dite de base ;
— des actions variables dites d’accompagnement.

20
CH.2 : BASES DE CALCUL

Les actions sont combinées entre elles et leurs valeurs sont


affectées de divers coefficients qui sont :
 Les coefficients partiels de sécurité  , attachés aux actions tant
permanentes que variables.
 Les coefficients de combinaisons  , attachés aux seules
actions variables, qui ne sont pas des coefficients de sécurité,
mais uniquement des facteurs liés à la probabilité d’occurrence
de la combinaison de plusieurs actions variables, dont les
valeurs ne peuvent être maximales simultanément.
Ces combinaisons comprennent des combinaisons d’états limites
ultimes et des combinaisons d’états limites de service.

3.1.1- Combinaison aux états limite ultime ELU:

Combinaison fondamentale :
Elle comprend les actions permanentes G , une action variable de
base Q1 avec sa valeur nominale et éventuellement d’autres actions
variables d’accompagnement Q avec leurs valeurs de
combinaison 0 .Q .
 G .G   Q1 .Q1    Q . 0 .Q

Combinaison simplifiée :
  G .G   Q .Q ou   G .G  0.9  Q ..Q

3.1.2- Combinaison aux états limite de service : ELS

 Combinaisons rares :
 G  Q1   0 .Q
 Combinaisons fréquentes :
 G  1.Q1   2 .Q

21
CH.2 : BASES DE CALCUL

 Combinaisons quasi-permanentes :
 G   2 .Q

3.2- Coefficients partiels de sécurité  :


Le coefficient partiel de sécurité tient compte (tableau 1):
— de la possibilité d’écarts défavorables au niveau de l’action ;
— de la possibilité d’une modélisation imprécise de l’action ;
— des incertitudes relatives à l’évaluation des effets de l’action.

Tableau 1
Actions permanentes Actions variables
Effet défavorable  G  1.35  Q  1.50
Effet favorable  G  1.00 Q  0

3.3- Coefficients de combinaison  :


Pour les charges variables, trois autres valeurs représentatives
(Fig.1) sont définies comme suit :

  0 .Q : valeur de combinaison ; elle est utilisée dans les


combinaisons d’états limites ultimes pour les situations
durables et dans les combinaisons rares d’états limites de
service. Elle tient compte de la probabilité réduite d’une
occurrence simultanée des valeurs les plus défavorables de
plusieurs actions variables indépendantes ;
  1 .Q : valeur fréquente, correspondant approximativement à
une valeur qui est dépassée pendant 5 % du temps ; elle est
utilisée dans les combinaisons d’états limites ultimes pour les
situations accidentelles et les combinaisons fréquentes d’états
limites de service ;
  2 .Q : valeur quasi permanente correspondant
approximativement à une valeur qui est dépassée pendant 50 %
du temps ; elle est utilisée dans les combinaisons d’états limites

22
CH.2 : BASES DE CALCUL

ultimes pour les situations accidentelles et les combinaisons


quasi permanentes d’états limites de service.

Fig.1 : Définitions des différentes valeurs représentatives d’une action variable.

Les valeurs des coefficients de combinaisons  figurent dans le


tableau 2 suivant :

Tableau 2

0 1 2
Habitations, 0.7 0.5 0.3
résidentiels et
bureaux
Charge Commerces et 0.7 0.7 0.6
d’exploitation Q lieux de
réunions
Stockage 1.0 0.90 0.80
Neige S H ≥ 1000 m 0.7 0.5 0.2

H <1000 m 0.5 0.2 0


Vent W 0.6 0.2 0

Remarque :
Dans le cas des bâtiments en générale, on peut utiliser les
combinaisons simplifiées suivantes :

23
CH.2 : BASES DE CALCUL

Combinaisons de charges simplifiées :


Etat limite ultime :

1. 1.35G  1.5Q ↓
2. 1.35G  1.5V ↓
3. 1.35G  1.5 N ↓
4. 1.35G  1.35(Q  V  N ) ↓
5. G  1.5V ↑
Etat limite de service :

1. GQ↓
2. G V ↓
3. GN↓
4. G  0.9(Q  V  N ) ↓
5. G V ↑

4- Classification des sections transversales (CH.5.3, EC 3):


Notion de classification des sections

 Un élément de plaque mince comprimée peut “voiler


localement” prématurément.
 Ce voilement local peut limiter la résistance de la section en
empêchant l’atteinte de la limite d’élasticité.
 La notion de classe de section permet d’appréhender ce
phénomène en limitant les rapports largeur sur épaisseur des
éléments de plaque comprimée.

L’Eurocode3 a instauré une classification des sections


transversales, en fonction de critères divers :
 Elancement des parois,
 Résistance de calcul,
 Capacité de rotation plastique,
 Risque de voilement local, etc.

24
CH.2 : BASES DE CALCUL

Quatre classes de sections transversales sont définies (tableau 3)


(Fig.2 et 3).

Tableau 3
Classe Capacité des sections transversales
Section pouvant former une rotule plastique avec la
1 capacité de rotation requise pour une analyse plastique
Performance croissante →

Sections pouvant développer leur moment de résistance


2 plastique, mais avec une capacité de rotation limitée

3 Section dont la contrainte calculée sur la fibre extrême


comprimée de l’élément en acier peut atteindre la limite
élastique, mais dont le voilement local est susceptible
d’empêcher le développement du moment de résistance
plastique

4 Sections dont la résistance au moment fléchissant ou à la


compression doit être déterminée avec prise en compte
explicite des effets de voilement local

Fig. 2 : Comportement des sections suivant la classification de l’EC 3

25
CH.2 : BASES DE CALCUL

Fig. 3 : Classification des sections selon l’EC 3

Les Tableaux 4,5, 6 et 7 permettent de déterminer la classe d’une


section.

26
CH.2 : BASES DE CALCUL

Tableau 4 : Rapports largeur/épaisseur maximaux pour âmes


(parois internes perpendiculaires à l’axe de flexion)

27
CH.2 : BASES DE CALCUL

Tableau 5 : Rapports largeur/épaisseur maximaux pour parois


internes de semelles (parallèles à l’axe de flexion)

28
CH.2 : BASES DE CALCUL

Tableau 6 : Rapports largeur/épaisseur maximaux pour parois de


semelles en console

29
CH.2 : BASES DE CALCUL

Tableau 7 : Rapports largeur/épaisseur maximaux pour parois de


semelles en console (cornières et sections tubulaires)

30
CH.2 : BASES DE CALCUL

Classe des sections :


La classe de la section est donnée par la valeur maximale des
classes de la semelle et de l’âme

Ex :
Classe de la semelle 1.
Classe de l’âme 3.
Classe de la section est de classe 3.

(a) Poutres laminées (b) Poutres soudés

Fig.7 : Définition de la largeur de compression c et d (semelles et âmes des


poutres laminées et soudées).

Classe des sections soumises à la flexion composée

(a) Classe 1 et 2 (b) Classe 3

Fig.8 : Définition de  et  pour la classification des sections comprimées et


fléchies ; a : classe 1 et 2 et b : classe 3.

31
CH.2 : BASES DE CALCUL

1  h 1 N Sd 
    (t f  r )   1
c  2 2 2t w f y 

Où :

N Sd : est l’effort axial de compression

5- Résistance de calcul
L’analyse globale d’une structure soumise à une combinaison
d’actions se traduit par un effet S d (effort normal, moment de
flexion, déformée, etc.). L’exigence de performance ou de non
ruine est respectée lorsque :
S d  Rd
avec :

Rd : Résistance de calcul pour le mode de ruine considéré ou le


niveau de performance spécifié.

Dans le cas des ELU :


R
Rd  k
M

avec :
Rk : valeur caractéristique de la résistance considérée,
 M : coefficient partiel de sécurité applicable à la résistance
caractéristique du matériau.

Coefficient partiel de sécurité  M :


Les coefficients partiels de sécurité pour vérifier la résistance des
sections sont donnés dans le tableau 8 suivant :

32
CH.2 : BASES DE CALCUL

Tableau 8 : Coefficients partiels de sécurité du matériau

Classe 1,2,3 4

Section brute  M 0  1.1  M 1  1.1


Calcul des sections
transversales à la
résistance
Section nette au  M 2  1.25
droit des trous

Calcul des éléments aux instabilités  M 1  1.1

6- EXEMPLES D’APPLICATIONS

EXEMPLE N°1 :
Déterminer sous la combinaison la plus défavorable la charge
maximale pondérée Qmax  QSd ainsi que les valeurs du moment
fléchissant M Sd et de l’effort tranchant VSd revenant aux cas (a)
et (b) ci-contre.

SOLUTION :

Cas a :
Calcul de la charge maximale pondéré :
Combinaison fondamentale :
Qmax    G .G   Q1 .Q1    Q . 0 .Q

33
CH.2 : BASES DE CALCUL

Qmax1  1.35 100  1.5  750  1.5  0.6  350  1.5  0.5  200  1725daN / ml ↓
Qmax 2  1.35 100  1.5  300  1.5  0.7  750  1.5  0.5  200  1522.5daN / ml ↓
Qmax 3  1.35 100  1.5  200  1.5  0.6  350  1.5  0.7  750  1537.5daN / ml ↓
Qmax  1725daN / ml ↓

Combinaison simplifiée :
Qmax    G .G  0.9  Q ..Q
Qmax  1.35  100  0.9  1.5(750  200  350)  1890daN / ml
Qmx .l 2 1890  6.0 2
M max  M sd    8505daN .m
8 8

Calcul de l’effort tranchant max pondéré :


Q .l 1890  6
Vmax  Vsd  max   5670daN
2 2

Cas b :

Combinaison des effets :


Calcul du moment max pondéré :
Combinaison fondamentale :
M max    G .M G   Q1 .M Q1    Q . 0 .M Q
A mi-travée :
Gl 2 100  6.0 2
MG    450daN .m
8 8

34
CH.2 : BASES DE CALCUL

Vl 2 350  6.0 2
MV    1575daN .m
8 8
Nl 2 200  6.0 2
MN    900daN .m
8 8
Ql 1000  6.0
MQ    1500daN .m
4 4
M max1  1.35  450  1.5 1500  1.5  0.6 1575  1.5  0.5  900)  4950daN .m
M max 2  1.35  450  1.5 1575  1.5  0.5  900  1.5  0.7 1500  5220daN .m
M max 2  1.35  450  1.5  900  1.5  0.6 1575  1.5  0.7 1500  4950daN .m
M max  5220daN .m

Combinaison simplifiée :
M max    G .M G  0.9  Q .M Q
M max  1.35  450  0.9  1.5(1500  1575  900)  5973.75daN .m
Calcul de l’effort tranchant max pondéré :
Combinaison fondamentale :
Vmax    G .VG   Q1 .VQ1    Q . 0 .VQ

Aux appuis :
Gl 100  6.0
VG    300daN
2 2
Vl 350  6.0
VV    1050daN
2 2
Nl 200  6.0
VN    600daN .m
2 2
Q 1000
VQ    500daN .m
2 2
Vmax1  1.35  300  1.5  500  1.5  0.6 1050  1.5  0.5  600)  2550daN
Vmax 2  1.35  300  1.5 1050  1.5  0.5  600  1.5  0.7  500  2955daN
Vmax 3  1.35  300  1.5  600  1.5  0.6 1050  1.5  0.7  500  2775daN
Vmax  2955daN

35
CH.2 : BASES DE CALCUL

Combinaison simplifiée :
Vmax    G .VG  0.9  Q .VQ
Vmax  Vsd  1.35  300  0.9  1.5(500  1050  600)  3307.5daN

EXEMPLE N°2 :
Déterminer les efforts pondérés maximaux agissant dans la poutre
représentée avec son chargement sur la figure ci-dessous et déduire
les valeurs de M Sd et VSd

SOLUTION :

Calcul de la charge maximale pondéré :


Combinaison fondamentale :
Qmax    G .G   Q1 .Q1    Q . 0 .Q

Charges descendantes :
Qmax1  1.35  100  1.5  750  1.5  0.5  200  1410daN / ml ↓
Qmax 2  1.35 100  1.5  200  1.5  0.7  750  1222.5daN / ml ↓

Charges ascendantes :
Qmax 2  100  1.5(350)  425daN / ml ↑
Qmax  1410daN / ml
Combinaison simplifiée :
Qmax    G .G  0.9  Q ..Q
Qmax  1.35  100  0.9  1.5(750  200)  1417.5daN / ml

36
CH.3 : ELEMENTS TENDUS

6- EXEMPLES D’APPLICATIONS

EXEMPLE N°1 :

Calcul de la capacité portante d’un plat en acier S235 de section


(310×14) mm boulonné ci-contre.
Le diamètre des trous et de 20 mm.
t : Épaisseur de la plaque
b : Largeur de la plaque
d : Diamètre des trous

SOLUTION :

N Sd  N t . Rd  Min( N pl . Rd ; N u . Rd )  N max
A. f y
N pl . Rd  : Résistance plastique de la section brute
 M0
0.9 Anet . f u
N u. Rd  : Résistance ultime de la section nette au droit
M2
des trous de fixation.
A  310  14  4340mm 2  43.4cm 2
43.4  23.5
N pl . Rd   927.14kN
1 .1
0.9  36.0
N u. Rd  Anet  25.92 Anet
1.25

Calcul de la section nette Anet :

Ligne droite :

A net  A  ndt

Ligne droite ABDE: (2 trous)

55
CH.3 : ELEMENTS TENDUS

Anet1  43.4  2  2.0  1.4  37.8cm 2

Ligne brisée :

si2
Anet  A  ndt  i t
4 pi
d : nombre de trous dans la ligne.
s : distance longitudinale entre deux boulons successif.
(// au chargement).
p : distance transversale entre deux boulons successif.
(┴ au chargement).

Ligne brisée ABCDE : (3 trous)


s1  s2  55mm
p1  90mm , p2  100mm
 5.5 2 5.5 2 
Anet 2  43.4  (3  2.0  1.4)      1.4  37.23cm 2
 4  9.0 4  10 .0 

Ligne brisée ABCFG: (3 trous)


s1  55mm
s2  50mm
p1  90mm , p2  100mm

56
CH.3 : ELEMENTS TENDUS

 5.5 2 5.0 2 
Anet 3  43.4  (3  2.0  1.4)       1.4  37.05cm 2
 4  9.0 4  10.0 
Anet  min( Anet1 ; Anet 2 ; Anet 3 )  min(37.8;37.23;37.05)  37.05cm 2
0.9  36.0
N u. Rd  Anet  25.92 Anet  25.92  37.05  960.03kN
1.25
N Sd  N t .Rd  Min(927.14;960.03)  927.14kN  N max

N max  927.14kN

Conclusion :
La capacité portante de la plaque est de 927.14kN .

Remarque :
Au-delà de l’effort de 927.14kN , la plaque va se rompre par
déchirure au niveau des trous de fixations.

EXEMPLE N°2 :

Calcul de la section nette minimale de la cornière (L 150×150×14)


boulonnée ci-dessous.

SOLUTION :

L150×150×14 → Abr  40.28cm 2

Largeur de la cornière aplatie ↔ Longueur de la ligne moyenne :


e e
b  (150  )  (150  )  150  150  e
2 2
b  150  150  14  286mm
A  286  14  4004mm 2

57
CH.5 : ELEMENTS FLECHIS SOUTENUS LATERALEMENT

4- EXEMPLES D’APPLICATIONS

EXEMPLE N°1 :
Déterminer les modules de résistances élastique Wel . y et plastique
W pl . y et déduire la valeur du moment limite élastique M el . y et du
moment plastique M pl . y .
Déterminer le facteur de forme ainsi que la charge maximale que
peut supporter la poutre de 5.0 m de longueur (voir figure).
Nuance de l’acier : S235

SOLUTION :
A=A1+A2
A1= 20x4 = 120 cm2
A2 = 20x4 = 120 cm2
A=A1+A2 = 120+120=240 cm2
A/2 = 120 cm2

112
CH.5 : ELEMENTS FLECHIS SOUTENUS LATERALEMENT

Position de l’axe neutre élastique par rapport à la base du


profilé :

yel 
 Ai .zi  120  22  120 10  16cm
 Ai 240

Calcul du moment d’inertie de la section par rapport à l’axe


neutre élastique :
I y  I yA1  I yA2
I yA1  20  43 / 12  120  62  4426.66cm4
I yA 2  4  203 /12  120  62  6986.66cm 4
I y  I yA1  I yA2  11413.32cm 4

Calcul du module élastique :


Iy 11413.32
Wely    713.33cm3
Vz (max) 16
M ely  Wely . f y  713.33  23.5  16763.25kNcm  167.63kNm

Distance de l’axe neutre plastique par rapport à la base du


profilé :
L’axe neutre plastique divise la section en deux parties égales.
(4  z pl )  (20  4)  (20  z pl )  4
→ z pl  20cm
Calcul du module de résistance
plastique Wply :
A
Wply   z1  z2 
2
Wply  120   2  10   1440cm3

113
CH.6 : ELEMENTS FLECHIS NON SOUTENUS LATERALEMENT

Si  LT  0.4 , il faut déterminer le coefficient de réduction  LT à


appliquer à la capacité plastique ou élastique de la section comme
suit :

1
 LT 

 LT   LT
2
  LT
2
 ; (  LT  1 ) (13)

avec :


 LT  0.5 1   LT ( LT  0.2)   LT
2

Où :
 LT : facteur d’imperfection pour le déversement.
 LT  0.21 ( profilés laminés ) ;
 LT  0.49 ( profilés reconstitués soudés ).

4- EXEMPLES D’APPLICATIONS :

EXEMPLE N°1 :
Soit la poutre (IPE 160) de 5.0 m de longueur, simplement
appuyée soumise aux charges uniformément réparties suivantes :
Q Sd
Charge permanente :
G = 0.5 kN/ml
Surcharge d’exploitation : l
P = 1.0 kN/ml
Calculer les quantités suivantes :

144
CH.6 : ELEMENTS FLECHIS NON SOUTENUS LATERALEMENT

Le moment fléchissant ultime : M y .Sd


Le moment critique du déversement : M cr
Le moment résistant au déversement : M b. Rd
Vérifier si M y .Sd  M b. Rd
La poutre n’est pas prémunie contre tout risque de déversement :

SOLUTION :

Calcul du moment fléchissant ultime : M y .Sd


Calcul de la charge ultime :
QSd  1.35G  1.5P  1.35  0.5  1.5  1.0  2.175 KkN / m
QSd .l 2 2.175  5.02
M y .Sd    6.8kN .m
8 8

Calcul du moment critique du déversement M cr


Afin de simplifier les calculs, on suppose que la charge est
appliquée au centre de gravité de la section.

0.5
 2 EI z  I w L2 GI t 
M cr  C1   2 
L2  I z  EI z 

I t : moment d’inertie de torsion


I w : facteur de gauchissement
L : longueur de flambement latérale l z
C1 : facteur sans dimension qui dépend de la nature du diagramme
des moments.

145
CH.6 : ELEMENTS FLECHIS NON SOUTENUS LATERALEMENT

C1  1.88  1.40  0.52 2  2.7

Ma
  avec M a  M b Moments aux extrémités du tronçon.
Mb
 1 .0    1 . 0
M
Ma Mb
Poutre simplement appuyée
M a  M b  0.0  C1  1.132
 2  2.1106  68.28  3960 5002  8 105  3.60 
M cr  1.132   2  10 2
 68.28   2.110  68.28 
2 6
500
M cr  15.24kNm

Calcul du moment résistant au déversement :


Caractéristiques géométriques du profilé IPE 160
h  160mm ; b f  82.0mm ; t f  7.4mm ; A  20.1cm 2
d  145.2mm ; t f  5.0mm ; I y  869.2cm 2
W pl . y  123.9cm 2 Wel . y  108.7cm 3 ; Avz  9.7cm 2
Grade S235 → f y  235 N / mm 2  23.5kN / cm 2

Classe de la section IPE 160 :


Classe de la semelle : Paroi comprimée en console
c
Si :  9  Semelle de classe 1
tf
235 235
   1.0
fy 235
c  (b  tw  2r ) / 2  (82  5  2  9) / 2  29.5mm

146
CH.6 : ELEMENTS FLECHIS NON SOUTENUS LATERALEMENT

c 29.5
  3.98  9
tf 7.4
 Semelle de classe 1

Classe de l’âme : âme en flexion pure


d
Si :  72  Ame de classe 1
tw
d  h  2t f  2r  160  2  7.4  2  9  127.2mm
d 127.2
  25.44  72  Ame de classe 1
tw 5
La section en IPE 160 est de classe 1.

Remarque :
La classe de la section transversale est la classe la moins favorable
des classes de la semelle et de l’âme.

Calcul du moment de résistance au déversement :

W pl . y . f y
M b.Rd   LT . w
M

 w  1.0 pour les sections de classes 1 et classes 2.

Calcul du coefficient de réduction pour le déversement :


1
 LT   1.0
 2 0.5
 LT   LT   LT
2


avec :  LT  0.5 1   LT ( LT  0.2)   LT
2

147
CH.6 : ELEMENTS FLECHIS NON SOUTENUS LATERALEMENT

 LT : est le facteur d’imperfection pour le déversement.

 LT  0.21 pour les sections laminées

Calcul de l’élancement réduit :


L’élancement réduit s’obtient à partir de la formule suivante :

 w .W pl . y . f y
 LT  ;
M cr
1.0  123.9  23.5
 LT   1.382
1524

Il peut être également calculé à partir de la formule suivante :


 
. w  avec : 1  93.9
235
 LT   LT et  
0.5

 1  fy

Remarque :
Pour plus de sécurité on peut utiliser pour les poutres à section
constante et doublement symétriques (profilés laminés en I et H), la
formule suivante :

L / iz
LT 
2 0.25
   
C
0.5
1  1  L / iz  
 20  h / t f  
1

  

IPE 160 : i z  1.84cm ; h  16cm ; t f  0.74cm

148
CH.6 : ELEMENTS FLECHIS NON SOUTENUS LATERALEMENT

500 / 1.84
 LT  0.25
 147.8
 1  500 / 1.84  
2

1.132 1  
0.5
 
 20  16 / 0.74  
 
 LT   LT . w  
147.8
 1.57
0.5

 1  93.9
LT  0.5 1   LT (LT  0.2)  LT2 
LT  0.5 1  0.21(1.57  0.2)  1.57 2   1.876
1 1
 LT    0.344

 LT   LT
2
  LT
2

0.5

1.876  1.876 2  1.57 2 
0.5

W ply . f y
M b.Rd   LT  w
M
123.9  23.5
M b. Rd  0.334  1.0  10 2  8.84kNm
1.1

Vérification de la poutre au déversement :

M y .Sd  M b. Rd

M y .Sd  6.8kNm  M b. Rd  8.84kN …………………….....OK.

La section en IPE 160 est adéquate.

EXEMPL N°2 : Poutre continue maintenue latéralement


Une poutre de portée 9,8 m est chargée par des poutres
transversales disposées à 4,3 m et 6,6 m de son extrémité de
gauche. Les deux extrémités de la poutre et les deux points de

149

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