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Université Sultan Moulay Slimane

Faculté Poly-Disciplinaires
Master CCA

Ouvrage Collectif

Les secteurs économiques au Maroc


à l’ère de la crise pandémique

 Etudiants de Master CCA  Pr. AISSAOUI Awatif


(2020-2022)

 AGHZAF Ayoub  Pr. AISSAOUI Awatif


 BENLHDAJ Meryem  Pr. BAKHAT Mouhcine
 ERRAKI Houda  Pr. ES-SABIR Abdelouahed
 HAYDAR Azziz  Pr. EL YOUSSFI Hicham
 Pr. REZZOUK Tarik
Les secteurs économiques au Maroc à l’ère de la pandémie sanitaire

Avant-propos ......................................................................................................................... 3

Remerciement ........................................................................................................................ 4

Chapitre 1 : Secteur Agricole et agrpalimentaire ........................................... 5

Chapitre 2 : Secteur des pêches maritimes ...................................................19

Chapitre 3 : Secteur des mines .....................................................................32

Chapitre 4 : Secteur du textile .......................................................................43

Chapitre 5 : Secteur des bâtimens et traveaux publiques .............................53

Chapitre 6 : Secteur de l’eau .........................................................................69

Chapitre 7 : Secteur energitique ...................................................................79

Chapitre 8 : Secteur d’automobile .................................................................89

Chapitre 9 : Secteur aéoronautique ............................................................101

Chapitre 10 : Secteur pharmaceutique ........................................................117

Chapitre 11 : Secteur de la santé ................................................................131

Chapitre 12 : Secteur de transport ..............................................................148

Chapitre 13 : Secteur touristique ................................................................164

Chapitre 14 : Secteur de télécommunication ..............................................174

Chapitre 15 : Secteur bancaire ...................................................................187

Chapitre 16 : Secteur d’assurance ..............................................................204

Chapitre 17 : Secteur d’enseignement ........................................................215

2 CCA
Les secteurs économiques au Maroc à l’ère de la pandémie sanitaire

Cet ouvrage intitulé « Les secteurs économiques au Maroc à l’ère de la pandémie


sanitaire" est un travail collectif sous forme des articles de recherche, effectué par les étudiants
du master CCA de l’USMS-FPBM (Promotion 2020-2022) et encadré par un groupe des
professeurs de faculté. Notre ouvrage collectif ressemble dix-sept articles, chacun d’eux traite
et analyse un secteur de l’économie marocaine à l’ère de la pandémie sanitaire planétaire
coronavirus 19.

Généralement, les articles de recherche qui composent cet ouvrage mettent l’accent sur
l’impact de la crise sanitaire sur les secteurs économiques au Maroc, mais aussi incluent dans
l’analyse plusieurs points essentiels à l’étude de l’économie : l’évolution du secteur, la
contribution du secteur à l’économie nationale, les dispositions fiscales spécifiques au secteur
et les défis et les limites du secteur.

L’objectif de cet ouvrage, d’une part est d’impliquer les étudiants du master
« comptabilité, contrôle et audit » dans la recherche scientifique et dans le travail collectif, et
d’autre part, est de fournir aux étudiants un point de départ pour une telle recherche ou bien
pour la préparation aux différents concours de recrutement.

Il est vivement souhaitable que cet ouvrage aille contribuer à l’amélioration de la


compétence de recherche documentaire chez les étudiants du master.

3 CCA
Les secteurs économiques au Maroc à l’ère de la pandémie sanitaire

Nous tenons à remercier en premier lieu notre Dieu qui nous a donné la santé
et la puissance et qui nous a permis de réaliser cet ouvrage.

Un grand merci à nos parents, nos sœurs et nos frères pour leur amour, leurs
conseils et leur soutien inconditionnel.

Nous aimerions remercier également notre cher Professeur M. Mohamed


SABRI, coordonnateur du Master CCA pour son rôle fondamental dans notre
formation au sein de la faculté Poly disciplinaire de Béni Mellal.

Nous souhaitons particulièrement remercier notre professeur Mme


AISSAOUI AWATIF chargée de la direction de cette réalisation.

Nous voudrions exprimer notre reconnaissance à nos professeurs encadrant


pour leurs conseils, leurs orientations et leur disponibilité totale tout au long de ce
travail.

Nous tenons aussi à remercier tout le corps professoral et administratif de la


faculté Poly disciplinaires de Béni Mellal.

Et en fin nous tenons à remercier toutes les personnes qui ont contribué de
près ou de loin à la réalisation de ce travail.

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Les secteurs économiques au Maroc à l’ère de la pandémie sanitaire

Le secteur d’agricole et
agroalimentaire

5 CCA
Les secteurs économiques au Maroc à l’ère de la pandémie sanitaire

Résumé

L'agriculture marocaine constitue le secteur le plus important de l'économie nationale et


est appelée à jouer un rôle fondamental dans le processus de développement économique et
social global. Dans tous les plans du Maroc indépendant le développement de ce secteur a
toujours constitué un objectif prioritaire. D'importantes ressources, notamment publiques,
furent investies. L'essentiel de ces efforts a concerné cependant le développement d'une
agriculture moderne, de type capitaliste, et tourne principalement vers l'exportation. Ce secteur
est constitué principalement par les fruits et légumes frais et transformes. Le choix de cette
orientation dans l'allocation des ressources s'est traduit au niveau des échanges agricoles par
une certaine spécialisation de la balance commerciale agro-alimentaire qu'à travers ses résultats
on peut qualifier de négative : face aux difficultés de plus en plus aigües pour l'écoulement des
produits agricoles, notamment sur le marché communautaire, on assiste simultanément a un
déficit des produits de base pour la consommation nationale, nécessitant des importations
couteuses.

Mots clés : Agriculture, secteur agro-alimentaire

Abstract

Moroccan agriculture constitutes the most important sector of the national economy and
is called upon to play a fundamental role in the process of overall economic and social
development. In all the plans of independent Morocco, the development of this sector has
always been a priority objective. Significant resources, especially public ones, were invested.
Most of these efforts, however, concerned the development of modern agriculture, of the
capitalist type, and turned mainly towards export. This sector consists mainly of fresh and
processed fruits and vegetables. The choice of this orientation in the allocation of resources has
resulted in agricultural trade by a certain specialization of the agro-food Industry trade balance
that through its results can be qualified as negative: in the face of increasing difficulties Acute
for the sale of agricultural products, in particular on the Community market, there is
simultaneously a deficit of basic products for national consumption, necessitating expensive
imports.

6 CCA
Les secteurs économiques au Maroc à l’ère de la pandémie sanitaire

INTRODUCTION

Depuis son Indépendance, le Maroc a placé le secteur de l’agriculture au centre de ses


choix de développement eu égard aux enjeux importants que soulève ce secteur sur le plan
économique, social et territorial. Ce secteur s’est démarqué au fil des décennies par ses effets
d’entraînement sur l’ensemble de l’économie nationale à travers ses performances propres et
ses interactions avec les autres secteurs économiques. L’agriculture, malgré la forte
urbanisation, représente encore 15 % de la richesse nationale produite chaque année, et elle a
un effet multiplicateur, en amont et en aval, important et croissant sur le reste de l’économie.
Son importance sociale est centrale : le secteur occupe 46 % des actifs du pays, et son évolution
est déterminante dans les équilibres ou les déséquilibres de la société rurale, et donc dans la
stabilité du pays dans son ensemble1.

 1956-1965

Recherche d’une nouvelle politique agricole :

 Stratégie d’import-substitution : recherche de l’autosuffisance alimentaire (sucre,


lait…).
 Promotion des cultures d’exportation (agrumes et primeurs).
 Initiations des actions en faveur de l’agriculture irriguée.
 1966-1985

Politique volontariste et interventionniste

 Engagement de la politique des barrages.


 Adoption du code des investissements agricoles.
 Renforcement du soutien public à la grande irrigation.
 Large défiscalisation du secteur.
 Objectif d’autosuffisance alimentaire difficile à réaliser avec apparition de déficits
agroalimentaires dès le milieu des années 70.
 Forte disparité entre grande hydraulique, d’une part, et PMH et zones bour d’autre part.
 1985-1993

1
file:///C:/Users/HP/Downloads/Dynamique%20urbaine%20et%20d%C3%A9veloppement%20rural%20au%20Maroc.%20C
hapitre%207

7 CCA
Les secteurs économiques au Maroc à l’ère de la pandémie sanitaire

Ajustement structurel dans le secteur agricole :

 Modèle de développement atteignant ses limites avec des contraintes majeures de


financement
 Optimisation de l’engagement financier de l’Etat, libéralisation des structures de
production et préparation de l’ouverture sur l’économie mondiale.
 1993-2007

Premières stratégies du secteur agricole pour plus de croissance de résilience et


d’ouverture du secteur

 Premier projet d’une stratégie pour l’agriculture à l’horizon 2020 (1994) : Contribuer à
la sécurité alimentaire, intégrer les marchés international et national, augmenter et
sécuriser le revenu des agriculteurs et préserver et valoriser les ressources naturelles.
 Stratégie de développement de l’agriculture marocaine (2000) : assurer la sécurité
alimentaire, combattre la pauvreté et l’exclusion, assurer la croissance du secteur pour
favoriser le développement d’ensemble et réduire la vulnérabilité à la sécheresse des
productions agricoles.
 2008-2020

Stratégie plan Maroc vert á l’horizon 2020

 Nouvelle stratégie articulée autour des objectifs de croissance (plier 1), d’inclusivité
(pilier 2 de l’agriculture solidaire) et de résilience du secteur.
 Adoption d’une vision ambitieuse en termes de renforcement de l’offre agricole dans
les filières à fort avantage comparatif pour le Maroc.
 Mobilisation de leviers de développement appropriés : dynamisation de l’investissement
public, réadaptation du dispositif d’incitation à l’investissement productif privé,
adoption de l’approche partenariale.

Pour consolider la vocation stratégique de ce secteur, un tournant majeur a été opéré en


2008 avec le lancement du Plan Maroc Vert (PMV) qui a insufflé une nouvelle dynamique au
secteur agricole. Moyennant une mobilisation soutenue de l’investissement, aussi bien public
que privé.

Le plan Maroc vert « PMV » a pour but de faire de l’agriculture le moteur du développement

Social et économique du Maroc. Il compte deux axes principaux :

8 CCA
Les secteurs économiques au Maroc à l’ère de la pandémie sanitaire

 Le premier est axé sur la modernisation du secteur dans son ensemble, afin d’atteindre
une productivité élevée et de répondre aux nécessités du marché, ainsi que sur le
développement des exportations agricoles et des activités industrielles liées à
l’agriculture.
 D’autre part, il vise également à améliorer les conditions de vie des petits agriculteurs,
à lutter contre la pauvreté dans les zones rurales par l’augmentation des revenus
agricoles et à promouvoir une agriculture solidaire grâce au lancement de plusieurs
coopératives agricoles.

Depuis 2008, le marché de l’agriculture n’a fait que croître. Il a permis la création de
coopératives agricoles, l’amélioration de la coopération entre l’État et les professionnels du
secteur, la mécanisation des processus agricoles et la gestion de l’économie de l’eau. Aussi, la
production de produits agricoles s’est considérablement améliorée, de même que la qualité,
notamment pour les fruits et les légumes2.

I. L’importance de ce secteur :

En 50 ans, l’agriculture marocaine a accompli de grands progrès en termes de


modernisation et de diversification. Hier comme aujourd’hui, l’activité agricole représente
d’ailleurs l’un des piliers de l’économie marocaine.

Avec quatre millions d’emplois, le secteur agricole est ainsi l’un des principaux secteurs
d’activité au niveau national. La population rurale est d’ailleurs estimée à 18 millions de
personnes, ce qui représente 49% de l’ensemble des ménages au niveau national.

La part de l’amont agricole dans l’économie nationale est considérable avec 74 milliards
de dirhams, ce qui correspond à 14% du Produit intérieur brut (PIB). Malgré des cycles de
sécheresse répétés, le PIB agricole a plus que doublé depuis les années 60.

Le Maroc a également amélioré son autosuffisance concernant certaines denrées


alimentaires, dans un contexte marqué par une intégration grandissante du marché international.
Le Royaume assure ainsi 100% de ses besoins en viandes, fruits et légumes ; 82% de ses besoins
en lait, 50% de ses besoins en sucre, 60% de ses besoins en céréales et 20% de ses besoins en
huile.

2
https://hal.archives-ouvertes.fr/tel-01273801/document

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Les secteurs économiques au Maroc à l’ère de la pandémie sanitaire

A l’international, les importations agricoles représentent entre 14 et 24% des importations


globales. Quant aux exportations agricoles, elles représentent entre 15 et 21% des exportations
globales3.

II. Le secteur et la fiscalité :

Le secteur agricole connaît de nouvelles dispositions fiscales pour l’année 2020, avec un
taux d’IS et d’IR unique de 20%4.

Cependant, selon les experts, l’impôt final à payer par les exploitants sera supérieur au
taux précité. Le nouveau taux d’IR appliqué (20%) est non libératoire.

La Loi de Finances 2020 a introduit plusieurs réformes, dont celles relatives aux nouvelles
dispositions fiscales concernant le secteur agricole. Dorénavant, les exploitants qui réalisent un
chiffre d’affaires supérieur ou égal à 5 MDH devront s’acquitter d’un impôt au taux de 20%.

1. Le taux d’imposition réel à payer

Il faut attirer l’attention sur le fait que le nouveau taux d’IR appliqué (20%) est non
libératoire. Autrement dit, les exploitants ne sont pas libérés des impôts supplémentaires sur les
revenus concernés par l’imposition.

De même, pour l’IS, les exploitants devront au final s’acquitter des retenues à la source
lors de la distribution des dividendes. « Le taux d’IR appliqué n’est pas libératoire, et in fine
l’exploitant devra s’acquitter d’un taux de 38% environ. Et concernant l’IS, avec la retenue à
la source sur les dividendes, l’impôt final serait aux alentours de 35% », explique Issam El
Maguiri (références). De quoi améliorer les recettes fiscales issues du secteur agricole.

Justement, selon notre expert, « elles ont atteint près de 138 MDH à fin 2019. Il y a
toujours du potentiel en matière de ressources fiscales que pourrait générer le secteur agricole.
Donc, avec les nouvelles mesures, on peut s’attendre à plus de ressources financières pour
l’Etat, même si les grandes exploitations ne représentent que 1% dans le tissu agricole
marocain ».

Toutefois, il ne faut pas négliger la difficulté à imposer les exploitants, car si le problème
ne se pose pas pour les entreprises et les grandes structures qui sont bien organisées, permettant
au fisc une bonne traçabilité de leur activité et situation financière, ce n’est pas le cas pour la
majorité des autres agriculteurs. « Le secteur connaît en effet une grande prédominance des

3
http://www.agriculture.gov.ma/pages/lagriculture-en-chiffre
4
https://fnh.ma/article/-/fiscalite-agricole-ce-qu-il-en-est-reellement
10
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Les secteurs économiques au Maroc à l’ère de la pandémie sanitaire

règlements en cash, ainsi que l’absence de coordonnées légales tel le numéro de registre de
commerce ou encore les identifiants fiscaux. Ce qui représente un gros défi pour l’aspect
comptable et fiscal », explique notre expert.

2. Exonérations

Par ailleurs, l’agriculture, comme nous le savons tous, est l’un des secteurs clés de
l’économie du pays. Malgré la hausse des taux d’imposition constatée, elle continuera de
bénéficier du soutien de l’Etat à travers des exonérations de la taxe sur valeur ajoutée (TVA),
notamment sur les engrais tels que définis par le Code général des impôts, et sur du matériel
agricole. Selon le CGI, par engrais, il faut entendre les matières d'origine minérale, chimique,
végétale ou animale, simples ou mélangées entre elles, utilisées pour fertiliser le sol.

L'exonération s'applique également aux mélanges composés de produits antiparasitaires.

Pour le matériel agricole, l’exonération sur la TVA concerne, entre autres, les appareils
mécaniques à projeter des produits insecticides, fongicides, herbicides et similaires, ou encore
les charrues. Elle concerne aussi d’autres matériaux destinés à l’irrigation (voir le CGI 2020).

3. Les revenus agricoles, selon le Code général des impôts

Sont considérés comme revenus agricoles, les bénéfices réalisés par un agriculteur et/ou
éleveur et provenant de toute activité inhérente à l’exploitation d’un cycle de production
végétale et/ou animale dont les produits sont destinés à l'alimentation humaine et/ou animale,
ainsi que des activités de traitement desdits produits, à l’exception des activités de
transformation réalisées par des moyens industriels. Au sens du code général des impôts, est
considérée comme production animale celle relative à l’élevage des bovins, ovins, caprins et
camélidés.

« L’agriculture est le seul secteur de l’économie non impacté par le Covid-19 »

L’agriculture est le seul secteur de l’économie nationale non impacté par le Covid-19.
D’abord parce qu’il est tenu de respecter un calendrier biologique (ou végétatif) des cultures et
des plantations. Ensuite parce qu’il assume une responsabilité morale de taille qui consiste à
mettre à la disposition des citoyens les produits alimentaires de première nécessité dont ils ont
besoin au quotidien. Cette responsabilité morale, le secteur agricole l’a assumée même à
l’international en assurant le maintien des exportations de ses produits vers ses clients, aussi
bien africains qu’européens, durant toute la durée de la pandémie, et qui continue jusqu’à
aujourd’hui. Mieux encore, les exportations agricoles ont enregistré à fin avril 2020 des

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Les secteurs économiques au Maroc à l’ère de la pandémie sanitaire

accroissements importants par rapport à la même période de l’année précédente (3% pour les
maraîchers, 27% pour les fruits rouges, 18% pour la pastèque). Ces performances ont été
réalisées malgré les charges supplémentaires que le secteur a été obligé de supporter pour
protéger ses employés contre le Covid-19. Il faut signaler par ailleurs, que la pandémie du
Ovide-19 a coïncidé avec la sécheresse qui a sévit durant les premiers mois de l’année 2020.
Mais là encore le problème a été surmonté grâce au programme anti-sécheresse mis en place
par le département de l’agriculture pour assurer surtout la sauvegarde du cheptel et
l’approvisionnement du pays en blé. Au final on peut assurer, sans risque de se tromper, que
malgré la sécheresse et la pandémie le secteur agricole tenait bien la route en 2020 et surtout
avec la bonne récolte de cette année 2021.

III. Le secteur Agroalimentaire :

L’industrie alimentaire nous assure un approvisionnement alimentaire si abondant, si


varié, si bon marché, et dépourvue de dépendance sur la géographie ou la saison (Nestlé, 2007).
L’Agro-alimentaire est un secteur mitigé, entre agriculture et industrie, son objectif est de
fabriquer des aliments, agricoles bruts ou transformés, susceptibles d’apporter un certain
nombre de nutriments utiles à l’Homme (Oudot, 1999). Sa naissance (l’industrie agro-
alimentaire), est la conséquence de la recherche de l’Homme pour la stabilité alimentaire en
quantité et en qualité. Ses techniques, ses processus et ses produits ont subi des développements
et améliorations au fil du temps pour s’adapter aux besoins exprimés. Actuellement, cette
industrie présente un poids très important à l’échelle internationale. Sa contribution dans
l’économie internationale est significative en termes de formation du Produit Interne Brut
(PIB)‚ de création d’emplois‚ de satisfaction des besoins alimentaires de base et de recettes
d’exportation.

Secteur phare du Plan d’accélération industriel du Maroc, l’industrie Agroalimentaire,


connaît depuis près de 10 ans une croissance de l’ordre de +6% par an en moyenne, et reste un
pilier important de l’industrie marocaine (près de 8% du PIB national).

Cette percée significative s’explique par une rapide évolution du mode de consommation,
notamment en milieu urbain. Ce secteur bénéficie également d’une demande internationale
croissante.

L’industrie agroalimentaire est dominée par de grands acteurs structurés et


pluridisciplinaires et par une multitude de petits acteurs spécialisés dans un type de

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Les secteurs économiques au Maroc à l’ère de la pandémie sanitaire

production. Un contrat programme a été signé en avril 2017 pour un montant d’investissement
de 1,2 M € pour restructurer le secteur et le valoriser.

Les principaux défis du secteur sont de moderniser les méthodes de production et de


distribution des différentes filières et de valoriser davantage les ressources agricoles. La France,
avec 15,7% de parts de marché, occupe la 3ème place parmi les fournisseurs du marché
marocain.

Ce secteur à fort potentiel offre des opportunités intéressantes en matière d’équipements,


de développement de la recherche vers l’innovation, d’accès à des matières premières de
qualité, qu’en termes de formation d’une main d’œuvre qualifiée.

1. L’importance de ce secteur :

Dans un pays où l’agriculture est prédominante, l’industrie agroalimentaire constitue un


secteur stratégique qui permet de valoriser et réguler la production agricole et halieutique. C’est
particulièrement vrai au Maroc, où l’économie est très dépendante du secteur primaire.

2. Un secteur clé du Royaume

Ainsi, d’après le Ministère de l’Industrie, du Commerce, de l’Économie Verte et


Numérique, l’agroalimentaire contribue à plus de 25 % du PIB industriel du Royaume. Le
secteur regroupe environ 27 % de l’ensemble des unités industrielles et emploie 153 000
personnes, soit 22 % de l’effectif industriel global. Selon la Fédération Nationale de
l’Agroalimentaire (FENAGRI), il représente plus de 2 000 entreprises, dont la grande majorité
sont des TPE/PME. Le secteur attire donc l’attention, puisqu’il est le plus prisé par les fonds de
capital investissement au Maroc, à égalité avec celui des nouvelles technologies. En effet, le
rapport annuel de l’Association Marocaine des Investisseurs en Capital (AMIC), présenté en
février dernier, indique que 13 % des fonds veulent y investir dans les cinq prochaines années.

3. Des exportations records

Il faut dire que les chiffres des dernières années sont particulièrement bons, notamment
en ce qui concerne les exportations. Ainsi, durant la campagne 2018-2019, ces dernières ont
atteint, pour la première fois dans l’histoire du Royaume, un volume de 3,1 millions de tonnes,
soit une croissance de 9 % par rapport à la campagne précédente et de 57 % par rapport à celle
de 2010-2011. En valeur, les exportations de produits agroalimentaire ont quasiment doublé
entre 2010 et 2018, passant de 29,3 à 57,7 milliards de dirhams. Cela représente une part
d’environ 21 % dans l’ensemble des exportations du Maroc, d’après Morocco Foodex -

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Les secteurs économiques au Maroc à l’ère de la pandémie sanitaire

l’Établissement Autonome de Contrôle et de Coordination des Exportations(EACCE).Pour


Hassan Sefrioui, Directeur Afrique de Sopexa, agence de communication internationale
spécialisée dans l’agroalimentaire, si ses clients sont essentiellement européens, le Royaume
devrait couvrir de nouveaux marchés grâce aux efforts soutenus de diversification des produits
maraîchers qui ont été déployés : « Cela ouvre de nouvelles perspectives sur des marchés
importants tels que la Russie, l’Afrique subsaharienne ou encore les pays du Golfe, où les
progrès sont déjà intéressants depuis 10 ans ».

4. Agroalimentaire bio : un potentiel toujours peu exploité

Depuis plusieurs années, la consommation de produits bio à travers le monde atteint des
niveaux records et représente un important potentiel pour le Maroc, où le marché local est
également en progression. Or, cette filière ne semble toujours pas décoller avec à peine plus de
10 000 ha de superficies certifiées bio, le Royaume est loin de l’objectif de 40 000 ha fixé par
le Plan Maroc Vert, pourtant arrivé à échéance. En comparaison, la Tunisie possède entre 300
et 400 000 ha de bio. Au Maroc, la filière se répartit en sept sous-groupes : fruits, légumes,
plantes aromatiques, céréales, produits transformés, produits d’élevage et argan. Selon la
Fédération interprofessionnelle du bio au Maroc (FIMABIO), la production a atteint 94 500
tonnes en 2018, composée en grande partie de produits maraîchers, dont 16 000 tonnes dédiées
à l’exportation.

Rappelons que, depuis 2018, le Maroc dispose de sa propre réglementation régissant la


production des produits bio (Loi 39-12). Ainsi, ceux destinés au marché national doivent être
certifiés et faire apparaître le logo « Bio Maroc ». Quant aux produits exportés, ils doivent
obtenir la certification européenne ou celle des marchés de destination, auprès d’organismes
indépendants5.

IV. Le secteur et Covid-19 :

La crise sanitaire actuelle a frappé de plein fouet l’économie nationale.

Certains secteurs ont quasiment arrêté toute activité, quand d’autres continuent de
fonctionner mais à des rythmes différents selon les filières.

L’agroalimentaire, l’un des fleurons de l’industrie de transformation, était confronté à


plusieurs enjeux, dont notamment la sécurisation de l’approvisionnement du marché national
et aussi le respect des engagements envers les autres marchés à l’international.

5
file:///C:/Users/user/Downloads/1023-mars-2020-Agroalimentaire.pdf
14
CCA
Les secteurs économiques au Maroc à l’ère de la pandémie sanitaire

Pour rappel, le secteur englobe plus de 2.100 entreprises réalisant un chiffre d’affaires
global de 123 milliards de DH. « Malgré cette conjoncture difficile de la pandémie de la Covid-
19, nos entreprises continuent à assurer l’approvisionnement régulier et suffisant du marché en
produits alimentaires, sans aucune répercussion sur les prix de vente au consommateur, malgré
la prise en charge de frais supplémentaires engendrés par cette pandémie.

Nos industriels ont adapté leurs activités pour garantir la qualité et la salubrité des
produits alimentaires délivrés et éviter ainsi aux consommateurs toute pénurie dans ce domaine,
y compris les besoins alimentaires durant le mois sacré de Ramadan », souligne-t-on auprès de
la Fédération nationale de l’agroalimentaire (Fenagri).

Employant plus de 153.000 personnes, la plupart des entreprises ont pu préserver leurs
effectifs, excepté quelques branches dont l’arrêt d’activité est quasi-total.

Afin de concilier entre continuité de l’activité de production et approvisionnement du


marché en produits alimentaires, et préserver la santé de tous les employés, les entreprises ont
pris des décisions strictes en conformité des règles exigées par les autorités sanitaires dans la
lutte contre la pandémie.

La fédération s’est activement mobilisée pour accompagner l’ensemble des entreprises


des industries de l’agroalimentaire (IAA) afin de mieux gérer cette conjoncture.

« Nous assumons pleinement notre rôle en assurant notamment la dynamisation du comité


de veille mis en place entre le ministère et notre fédération pour la gestion de cette pandémie.
Ainsi, nous assurons le pilotage de l’ensemble des actions menées conjointement avec le
département de l’industrie auprès des autres associations des IAA. Nous faisons également un
suivi régulier des impacts sur l’emploi et aussi la gestion de l’opération de distribution des outils
de protection, dont les bavettes », indique la Fenagri.

Il faut dire aussi que le secteur avait un défi de taille à relever, à savoir
l’approvisionnement adéquat du marché au cours du mois de Ramadan, une période qui connait
une nette augmentation de la consommation.

« Avec les restrictions de mobilisation, nous avons fait un suivi particulier des modalités
de circulation des transporteurs des produits alimentaires, notamment lors de la tranche
nocturne pendant le mois de Ramadan. Pour une bonne coordination, nous veillons à la
diffusion régulière auprès des entreprises de toutes les informations utiles, sociales,

15
CCA
Les secteurs économiques au Maroc à l’ère de la pandémie sanitaire

économiques, financières, fiscales …liées à cette pandémie à même de leur permettre d’agir
dans les délais requis », affirme la Fenagri.

Pour les entreprises impactées, la Fédération a créé une cellule pour les accompagner et
leur prodiguer des conseils afin qu’elles bénéficient des différentes mesures mises à leur
disposition par le gouvernement. « Nous intervenons pour résoudre les difficultés rencontrées
par nos entreprises concernant notamment le déploiement sur le terrain des mesures sociales,
financières et fiscales prises par le Comité de veille économique (CNSS, banques, …), pour les
crédits, la TVA ou pour les démarches relatives aux importations et aux exportations », rassure
la Fenagri. A cet égard, la Fédération a élaboré et diffusé un guide sur les mesures à prendre
par l’entreprise pour une gestion adéquate de cette pandémie.

Reste à souligner que le secteur a été confronté à la fermeture des points de vente
alimentaire comme les souks ruraux, qui a eu un impact sur la continuité des activités des
entreprises. A ce sujet, la Fédération a sollicité les départements ministériels et établissements
publics concernés, en proposant leur réouverture tout en respectant les mesures de sécurité et
de santé requises6.

6
https://fnh.ma/article/laquotidienne/agroalimentaire-le-secteur-resiste-a-la-mauvaise-conjoncture
16
CCA
Les secteurs économiques au Maroc à l’ère de la pandémie sanitaire

Conclusion

Dans cet article, nous nous sommes intéressés au secteur agricole et l’industrie
agroalimentaire au niveau du Maroc. L’agriculture a toujours constitué un pilier essentiel de
l’économie et de la société de ce pays. Après l’indépendance en 1956, le Maroc l’a placée au
cœur du développement national., le Royaume du Maroc a conduit une politique agricole
ambitieuse pendant près d’un demi-siècle en devant tenir compte des contraintes naturelles de
son territoire et des transformations socio-économiques profondes du pays. La part de l’amont
agricole dans l’économie nationale est considérable avec 74 milliards de dirhams, ce qui
correspond à 14% du Produit intérieur brut (PIB). Malgré des cycles de sécheresse répétés, le
PIB agricole a plus que doublé depuis les années 60. Avec quatre millions d’emplois, la
population rurale est d’ailleurs estimée à 18 millions de personnes, ce qui représente 49% de
l’ensemble des ménages au niveau national. D’autre part, le secteur agro-alimentaire est un
secteur mitigé, entre agriculture et industrie qui nous assure un approvisionnement alimentaire
si abondant, si varié, si bon marché, et dépourvue de dépendance sur la géographie ou la saison.
C’est un secteur phare du Plan d’accélération industriel du Maroc, l’industrie Agroalimentaire,
connaît depuis près de 10 ans une croissance et qui génère 8% du PIB national.

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CCA
Les secteurs économiques au Maroc à l’ère de la pandémie sanitaire

Références bibliographiques :

https://www.finances.gov.ma/Publication/depf/2019/Le%20secteur%20agricole%20marocain.pdf

https://hal.archives-ouvertes.fr/tel-01273801/document

http://www.agriculture.gov.ma/pages/lagriculture-en-chiffre

https://fnh.ma/article/-/fiscalite-agricole-ce-qu-il-en-est-reellement

file:///C:/Users/user/Downloads/1023-mars-2020-Agroalimentaire.pdf

https://fnh.ma/article/laquotidienne/agroalimentaire-le-secteur-resiste-a-la-mauvaise-conjoncture

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Les secteurs économiques au Maroc à l’ère de la pandémie sanitaire

Secteur de la pêche

maritime

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Les secteurs économiques au Maroc à l’ère de la pandémie sanitaire

Résumé :

Le secteur de la pêche maritime au Maroc occupe une place très importante dans
l’économie nationale et sur le plan des emplois. Avec un potentiel de production important de
poisson. Ce réservoir de richesse halieutique se caractérise par une diversité spécifique
relativement importante où l'on retrouve : espèces pélagiques, poissons blancs, céphalopodes,
crustacés, coquillages, etc. Ce qui fait du Maroc l'un des plus importants producteurs et
exportateurs de poissons en Afrique et dans le monde arabe.

Ce secteur connaîtra un ralentissement suite aux conséquences économiques de la


pandémie du coronavirus. Cependant, les ports marocains ont montré une capacité d’adaptation
et résilience considérable pour assurer la continuité de fonctionnement des ports du royaume
dans les meilleures conditions, mettant en œuvre une série de mesures visant la protection de
son infrastructure portuaire d’une part et le meilleur fonctionnement de ses ports maritimes
d’autre part.

Les mots clés : pêche maritime, coronavirus, halieutique, poissons blancs, céphalopodes,
crustacés, coquillages, ports maritimes…

Abstract :

The fishing industry in Morocco occupies a vital position in the national economy and in
terms of jobs, with significant potential for fish production. These fish stocks are characterized
by a relatively high specific diversity where we find: pelagic species, white fish, cephalopods,
crustaceans, shellfish, etc. This makes Morocco one of the most important producers and
exporters of fish in Africa and the Arab world.

This sector will experience a slowdown following the economic consequences of the
coronavirus pandemic. However, Moroccan ports have shown a considerable capacity for
adaptation and resilience to ensure the continuity of the functioning of the kingdom's ports in
the best conditions, implementing a series of measures aimed at protecting its port infrastructure
on the one hand and better functioning of its seaports on the other hand.

Keywords : fishing, fisheries, white fish, cephalopods, crustaceans, shellfish, seaports,


coronavirus.

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Les secteurs économiques au Maroc à l’ère de la pandémie sanitaire

INTRODUCTION

De par sa position géographique favorable, le Maroc dispose de deux façades maritimes


d’environ 3500 km de côtes, soutenues par une Zone Economique Exclusive (ZEE) de 200
miles marins en Atlantique. Ces atouts, conjugués à l’existence d’une zone d’upwelling,
considérée parmi les plus importantes au monde, font de la côte marocaine l’une des zones les
plus poissonneuses, avec un potentiel de production annuelle qui dépasse 1,5 millions de tonnes
de poisson et une contribution au PIB avec un taux de 2.3, de ce fait le secteur de la pêche
maritime constitue au Maroc une activité à fortes potentialités. Il occupe une place très
importante dans l’économie nationale et sur le plan des emplois.

La crise de la covid-19 a engendré de nombreux problèmes sanitaires et socio-


économiques à l’échelle globale. Comme dans les pays du monde, le Maroc a été amené à
prendre des mesures sanitaires d’atténuation allant de simples gestes barrières jusqu’à la
restriction des déplacements (couvre-feu, confinement et fermeture des frontières). Ces mesures
avaient de profondes implications sur la sécurité alimentaire et l’emploi en affectant les
schémas d'approvisionnement de nombreux secteurs, notamment ceux de la pêche et de
l'aquaculture.

En effet, les produits de la mer doivent être prélevés (à travers la pêche ou la récolte des
productions aquacoles), parfois transformés, et écoulés sur les marchés souvent en traversant
des frontières, tout en respectant des mesures hygiéniques strictes pour garantir leur qualité et
protéger la santé des intervenants tout au long de la chaine de valeur.

Donc, les questions que nous devrions nous poser dans ce contexte : Comment la crise
sanitaire de la COVID-19 a pu influencer les ports maritimes marocains ? Et Quelles sont
les mesures prises et les recommandations proposées pour faire face aux impacts de cette
crise ?

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Les secteurs économiques au Maroc à l’ère de la pandémie sanitaire

I. IMPORTANCE ET REALISATIONS DU SECTEUR DE LA PECHE


MARITIMEAU MAROC :
1. Production halieutique nationale7
Au terme de l’année 2019, la production halieutique nationale, toutes espèces confondues,
a totalisé un volume d’un million 461 mille tonnes pour un chiffre d’affaires de 11,7 MMDH,
soit une hausse de 7% en volume et de 1% en valeur par rapport à l’année 2018. La hausse des
captures est due particulièrement à l’augmentation des débarquements du poisson pélagique de
64 mille tonnes ou +5% (86% de la production). Il est à signaler aussi la hausse des rendements
de pêche des céphalopodes ayant induit la progression des captures de ce groupe d’espèces de
23 mille tonnes (+35%). Cette hausse des débarquements du poisson pélagique a eu pour
conséquence une appréciation du chiffre d’affaires de ce groupe d’espèces de 170 MDH (+6%),
entrainant ainsi la hausse de la valeur de la production halieutique nationale de 1% (+104
MDH). Avec cette appréciation enregistrée aussi bien en volume qu’en valeur, la tendance reste
positive sur la période 2010-2019 avec une hausse annuelle moyenne de 2,8% en volume et
6,4% en valeur.
2. Industries de transformation des produits de la pêche
Avec un volume de 835 KT pour un chiffre d’affaires de 23,5 Milliards de DH, la
production totale des industries de transformation des produits de la pêche, durant l’année 2019,
a enregistré une hausse aussi bien en poids (+16%) qu’en valeur (+18%) par rapport à 2018.
Cette hausse est due à l’amélioration de ces trois activités :
 L’industrie de congélation dont la production a progressé de 16% en poids et 40% en
valeur ;
 L’industrie de conserve qui a enregistré une hausse de 6% aussi bien en poids qu’en
valeur ;
 L’industrie de la farine de poisson qui a connu une augmentation de 34% en poids et
23% en valeur.

En effet, ces trois activités représentent 90% en poids et 82% en valeur de la production totale
des industries de la pêche en 2019.

3. Exportations des produits de la mer

7
Le Rapport d’activité 2019 du Ministère de l’Agriculture, de la Pêche Maritime, du Développement Rural et des Eaux et
Forêts- Département de la Pêche Maritime.
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Les secteurs économiques au Maroc à l’ère de la pandémie sanitaire

Au terme de l’année 2019, le volume des exportations a atteint 774 mille tonnes pour un
chiffre d’affaires de22,1 MMDH, soit une hausse de 7% en volume contre une baisse de 2% en
valeur par rapport à l’année 2018

L’accroissement du volume exporté s’explique notamment par la hausse des exportations


de la farine de poisson et de la conserve de respectivement 34% et 6%, représentant 44% du
volume exporté en 2019.
Pour ce qui est du repli de la valeur des exportations, elle est due particulièrement à la
dépréciation du chiffre d’affaires des produits congelés de -1,1 MMDH (-10%).
Il est à noter que le taux de croissance annuel moyen des exportations durant 2010-2019
est de 4,7% en volume et 5,9% en valeur.
 La valeur des exportations des produits de la mer en 2019 a totalisé 22,1 MMDH soit
l’équivalent de 2,3MM$US,
 Le secteur de la pêche assure 8% des exportations totales et 36% de ses exportations
agroalimentaires en 2019.
4. Investissements privés
L’année 2019 a connu la création de 33 unités industrielles nouvellement agréées dans
différentes activités de valorisation des produits de la mer. Le montant investi pour la création
de ces unités est d’environ 615 MDH. Aussi, des extensions d’activité ont été accordées pour
15 unités de valorisation dont 11 ont engagé un investissement de 74 MDH. Aussi, 4 unités de
valorisation ont eu le rétablissement de leur agrément correspondant à un investissement de 47
MDH. De ce fait, le montant total investi pour cette année est de 736 MDH contre 883 MDH
en 2018, soit une diminution de 17%.
Les investissements au niveau de la flotte de pêche côtière, hauturière et artisanale sont
estimés à 223,3 MDH pour l’année 2019, soit une hausse de 27% par rapport à 2018. Cette
augmentation est due particulièrement à la progression enregistrée au niveau de la pêche
hauturière de 408% (+48 MDH).
5. Emplois directs

En mer, les emplois ont totalisé environ 122.127 répartis comme suit :

 119.999 emplois permanents à bord des navires de pêche ;


 Environ 2.128 emplois saisonniers autorisés à pêcher les algues marines sans
navire.

En aquaculture marine, ils ont totalisé environ 534 dont 282 occasionnels.

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A terre, les emplois dans les industries de la pêche ont totalisé environ 104. 980.ce qui
représente 91,3% de l’objectif fixé par Halieutiste en 2020 (115.000). Les nouveaux emplois
créés durant l’année 2019 sont de l’ordre de 6.475, soit une hausse de 78% par rapport à 2018.

Par type d'activité, les nouveaux postes d’emplois ont concerné particulièrement le
décorticage (2.785), la congélation (1.286), la conserve (880) et le conditionnement frais (801).

II. LE CADRE FISCAL DE SECTEUR DE LA PECHE MARITIME

Le secteur de la pêche maritime bénéfice des avantages fiscaux au niveau de la taxe sur la valeur
ajoutée et l’impôt sur le revenu8 :

1. Pour la taxe sur la valeur ajoutée :


 Exonération à l'importation des bateaux de tout tonnage servant à la pêche maritime.
 Réduction de 10% avec droit à déduction sur les engins et filets de pêche destinés aux
professionnels de la pêche maritime (Par engins et filets de pêche, on doit entendre
tous instruments et produits servant à attirer, à appâter, à capturer ou à conserver le
poisson).
 Réduction de 10% à l'importation sur les moteurs destinés aux bateaux de pêche.
2. Pour l’impôt sur le revenu :
 Abattement des frais professionnels de 40% non plafonnés pour le personnel
naviguant de la marine marchande et de la pêche maritime.
III. L’IMPACT DE LA PANDEMIE SUR LE SECTEUR DE PÊCHE MARITIME
1. L’impact de la pandémie sur les exportations du secteur

D’après Monsieur Saad TAZI9, que nos exportations sont évidemment impactées par la
crise sanitaire que connaît le monde, d’autant que la pêche maritime est un secteur
essentiellement exportateur.

L’impact se situe à plusieurs niveaux :

 Concernant le déchargement du poisson, les bateaux qui sont rentrés de mer n’ont pas
pu décharger leurs cargaisons pour des raisons d’abord sanitaires.

8
Rapport sur les dépenses fiscales pour l’année budgétaire 2021, publié par Ministère de l’Economie, des Finances et de la
Réforme de l’Administration.
9
Directeur général de l’Association professionnelle des armateurs de la pêche hauturière au Maroc (APAPHAM)
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Les secteurs économiques au Maroc à l’ère de la pandémie sanitaire

Il fallait avant tout éviter tout contact entre les marins qui ont passé plusieurs mois en mer
et qui sont, de ce fait, non touchés par la pandémie, et le personnel des sociétés qui devaient
venir pour effectuer les déchargements.

Pour préserver la santé des marins, il a donc été décidé de commencer en priorité par les
débarquer en leur préparant des conditions saines et de les acheminer ensuite par autocars
jusqu’à leur lieu de résidence.

Cette opération s’est déroulée dans de bonnes conditions grâce à l’action concertée de
l’ensemble des intervenants (autorités locales et portuaires, service de santé, délégation du
ministère de la Pêche) et, bien entendu, avec le concours des sociétés de pêche qui ont pris en
charge le transport des marins pour les acheminer jusqu’à leur domicile.

De ce fait, les marchandises sont restées à bord des bateaux.

 Au niveau du stockage, il y a lieu de préciser que d’habitude les marchandises sont


stockées dès leur déchargement en attente de leur enlèvement après les contrôles
techniques et sanitaires préalables à toute expédition vers les marchés extérieurs.

Or, compte tenu de la situation, les déchargements vont être retardés pour les raisons évoquées
plus haut.

De plus, le ralentissement des liaisons de transport avec les pays importateurs fait que les
cargaisons doivent être stockées dans les entrepôts frigorifiques.

Malheureusement, les capacités de stockage sont limitées et se trouvent pratiquement


saturées, ce qui va obliger une grande partie des armateurs à garder les marchandises à bord des
bateaux.

 Au niveau du marché, nos exportations sont effectuées habituellement sur le marché


européen et sur l’Asie, en l’occurrence, le Japon. La pandémie affecte globalement
tous les marchés, et particulièrement nos principaux importateurs que sont l’Espagne
et l’Italie en Europe.

En ce qui concerne le Japon, le cheminement s’effectue par voie maritime et l’activité des
bateaux transporteurs est également très ralentie.

En conséquence, nous allons, d’une part, nous heurter à des difficultés de cheminement
de nos marchandises du fait des perturbations affectant le transport et, d’autre part, nous allons
subir les effets d’une demande qui sera, dans tous les cas de figure, très émoussée du fait de la
pandémie, ce qui aura pour résultats des répercussions négatives sur les prix.
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En gros, les entreprises vont se retrouver entre « le marteau et l’enclume » : d’un côté,
elles ont une production qu’elles doivent stocker, alors qu’il n’y a pas suffisamment de place
et, de l’autre, elles vont faire face à une demande étiolée et donc, à une baisse quasi certaine
des prix.

1. Le secteur halieutique national a été moyennement affecté par les effets


de la crise sanitaire.

Le secteur de la pêche a, jusqu’ici, été plutôt épargné par les effets négatifs de la Covid-
19. C’est ce qui ressort du diagnostic du département de tutelle de cette branche qui a généré,
en 2019, plus de 22 MMDH en devises. Bien que 38% des produits de la pêche soient destinés
à l’export, la filière a montré une très forte résilience face aux multiples contraintes inhérentes
à cette période de pandémie. Le grand fait marquant aura été la baisse des prix des produits
halieutiques dans les principales halles aux poissons, une fois l’état d’urgence sanitaire décrété,
en outre, le ralentissement des approvisionnements (matériel de pêche, produits de pêche pour
la transformation, aliments et alevins pour l’aquaculture, etc.), la baisse de la demande
internationale et nationale, notamment suite à la diminution du tourisme et à la fermeture des
hôtels et des restaurants10.

Le secteur a également été le moins touché par la vague d’arrêts d’activité, avec moins
de 33% des entreprises contraintes de fermer leurs portes durant la période de confinement. De
ce fait, les données du département de tutelle montrent que 79% des emplois ont pu être
maintenus, notamment au sein des industries de transformation des produits halieutiques qui,
selon les indicateurs de l’Exécutif, ont été les plus touchées. « Les effectifs ont été réduits à une
moyenne se situant entre 60% et 70% afin de préserver la santé des ouvriers », indique le rapport
soumis à la première Chambre à l’occasion de l’examen du projet de loi de Finances (PLF)
2021.

IV. MESURES PRISES DANS LE DOMAINE PORTUAIRE MARITIME

Les ports marocains ont montré une capacité d’adaptation et résilience considérable pour
assurer la continuité de fonctionnement des ports du royaume dans les meilleures conditions.

Le Maroc a pu atteindre ces résultats en mettant en œuvre une série de mesures visant la
protection de son infrastructure portuaire d’une part et le meilleur fonctionnement de ses ports

10
https://leseco.ma/
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maritimes d’autre part. En effet, la figure ci-dessous illustre le modèle appliqué par le Maroc
en vue de limiter l’impact de la COVID-19 sur les ports maritimes du royaume :

Figure 1 : Le modèle appliqué par le Maroc dans les ports maritimes contreCOVID-19

A la lumière de la figure ci-dessus, le Maroc a mis en place une série de mesures axée
dans un premier temps sur la suspension de toute action pouvant toucher négativement le
fonctionnent des ports, dans un deuxième lieu, il a essayé de digitaliser un ensemble
d’opérations portuaires pour limiter les déplacements des clients aux ports maritimes.

Dans un troisième lieu, il a assuré des collaborations internationales pour confirmer son
rôle de hub portuaire mondial et garantir la continuité des chaines logistiques mondiales. Tout
cela est encadré par des déclarations des autorités portuaires afin d’assurer la bonne continuité
des activités portuaires et de limiter la propagation des fausses informations pouvant nuire à
l’image des ports marocains.

A travers ces mesures, les ports marocains ont pu aider l’économie marocaine à
s’approvisionner dans un contexte de crise et de rareté des matières de première nécessité, mais
aussi d’ouvrir les frontières à l’extérieur pour les exportations marocaines. En effet, les autorités
portuaires ont focalisé davantage leurs actions sur la digitalisation puisqu’elle constitue un outil
de développement des ports marocains et un meilleur moyen de modernisation des entreprises
exportatrices et importatrices.

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V. RECOMMANDATIONS SUR LES MESURES D'ATTENUATION ET


D’ADAPTATION POSSIBLES

Nous proposons une série de recommandations pour faire face aux impacts de cette crise.
Nous les subdivisons en mesures d'atténuation et en mesures d’adaptation.

1. Mesures d’atténuation

Visent à limiter les risques de transmission du virus responsable de la covid-19. Parmi


lesquelles :

- La fourniture de moyens de transport aux employés du secteur en cas de cessation des


services de transport publics.

- La favorisation de l’utilisation de nouvelles technologies pour pouvoir assurer le suivi,


contrôle et surveillance de la pêche et de l’aquaculture à distance (caméras, pesées électronique,
accès par détection de mouvement, payement électronique, etc.) pour assurer la distanciation
physique.

- La digitalisation des procédures administratives liées à la pêche et à l’aquaculture


(l’obtention des autorisations de pêche, les enregistrements en lignes des marins, facturation
électronique) pour limiter les contacts directs.

2. Mesures d’adaptation

Visent à limiter l’impact socio-économique de la crise, sans pour autant viser à limiter
l’impact sanitaire. Parmi lesquelles :

- La consolidation du niveau de protection sociale par l’adaptation des systèmes de


sécurité sociale aux spécificités et contraintes du secteur de la pêche (saisonnalité, adversité,
imprévisibilité du rendement, risques d’accidents), par la généralisation de l’adhésion des
pêcheurs à ces systèmes, et par la création de fonds d’urgences, et de cadres juridiques adéquats,
pour soutenir le secteur en périodes de crise (par exemple pour indemniser les propriétaires et
l’équipage des navires immobilisés).

- L’attribution d’avantages financiers et fiscaux en faveur des acteurs des secteurs de la


pêche et de l’aquaculture, et particulièrement du secteur de la transformation, afin d'amortir les
pertes subies et de maintenir les emplois et de favoriser la relance post-covid.

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- Le développement et la diversification du secteur de la transformation des produits de


la mer en améliorant les possibilités de stockage et de congélation et en diversifiant l’offre.

-La promotion de nouveaux circuits de distribution innovants, courts (par exemple vente
directe, vente en ligne et systèmes de livraison) et locaux, capables de supporter les chocs
globaux (crises économiques, sanitaires ou sécuritaires).

- La simplification des procédures administratives des échanges internationaux (import et


export), et l'’accélération des mesures douanières pour les produits halieutiques périssables
destinés à l’export.

3. Autres recommandations

- L’encouragement de l’achat et du stockage des produits de la pêche et de l’aquaculture


par les institutions publiques (hôpitaux, écoles, etc.) pour absorber les surplus de production et
les invendus.

- L’encouragement des mesures de commercialisation alternatives comme la vente en


ligne, et la création de plateformes d’information pour donner des alertes précoces sur les
tendances des marchés afin d’ajuster l’offre, aussi bien en ce qui concerne la quantité que la
qualité, à la demande.

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Les secteurs économiques au Maroc à l’ère de la pandémie sanitaire

Conclusion

Lorsque la pandémie s’est déclarée au Maroc, les autorités compétentes craignent le pire.
Elles ont mis en œuvre une série de mesures et de dispositifs relatifs à la lutte contre la
propagation de la COVID-19 afin de protéger les citoyens dans un premier lieu et d’assurer la
bonne marche de l’économie dans un second lieu.

Comme toute économie du Monde, l’économie marocaine a connu un recul important au


niveau de plusieurs variables économiques telles que la croissance économique, la demande
étrangère, l’investissement, l’emploi. En revanche, l’activité portuaire marocaine a pu montrer
une forte résilience, en affichant des tendances vers la hausse.

L’atteinte de ces résultats repose sur une batterie de mesures stratégiques instaurées dans
les ports maritimes du Royaume afin d’assurer leurs missions dans les meilleures conditions et
de rendre cette crise sanitaire un défi à relever et non pas un obstacle à la réalisation des objectifs
attendus. En revanche, les mesures prises par le royaume ne répondent qu’aux problématiques
du court terme, il faut préparer un plan de développement économique pour le moyen et le

Long terme, puisque les ports maritimes constituent la locomotive de l’économie


marocaine, en répondant aux différents besoins relatifs au commerce extérieur maritime d’une
manière générale et de reconfigurer la stratégie portuaire à l’horizon de 2030 d’une manière
particulière.

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Les secteurs économiques au Maroc à l’ère de la pandémie sanitaire

Webographie :

http://www.mpm.gov.ma/wps/portal/PortaIl (consulté le 22-04-2021)

https://www.finances.gov.ma/Publication/db/2021/07 (consulté le 22-04-2021)

https://www.maritimenews.ma/ (consulté le 01-05-2021)

https://fnh.ma/article/laquotidienne/coronavirus-maroc-les-entreprises-de-peche-prises-dans-
les-nasses-de-la-crise-sanitaire (consulté le 01-05-2021)

https://lematin.ma/ (consulté le 04-05-2021)

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Les secteurs économiques au Maroc à l’ère de la pandémie sanitaire

Secteur des mines

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Les secteurs économiques au Maroc à l’ère de la pandémie sanitaire

Résumé :
Le secteur minier au Maroc constitue une composante essentielle dans le développement
économique et social du Royaume. Il joue un rôle très important dans l'économie nationale.
Cette importance est perceptible à travers sa part dans le Produit Intérieur Brut qui a avoisiné
10% en 2017, dans les exportations du pays (près de 80 % en volume et 20 % en valeur) ainsi
qu'à travers le nombre d'emplois directs et indirects créés (41 000 postes en 2017). Ledit secteur
a également des retombées bénéfiques sur le développement régional et local et permet le
désenclavement des régions souvent difficilement accessibles par la construction de pistes et de
routes sans oublier ses effets d'entraînement au niveau d'autres secteurs tels que le secteur des
transports (routier, ferroviaire et maritime) et celui de l'énergie électrique. Et comme les autres
secteurs, la crise sanitaire a plusieurs impacts sur le secteur minier et le portefeuille des sociétés
minières en termes de perte d'emploi, de production et de la baisse de cadence.

Mots clés :

Secteur minier – économie marocaine – les minéraux – phosphate.

Abstract:

The mining sector in Morocco is an essential component in the economic and social
development of the Kingdom. It plays a very important role in the national economy, which is
reflected in its share of the gross domestic product, which was close to 10% in 2017, in the
country's exports (nearly 80% in volume and 20% in value), as well as in the number of direct
and indirect jobs created (41,000 positions in 2017). The sector also has a beneficial impact on
regional and local development and helps to open up regions that are often difficult to access
through the construction of tracks and roads, not to mention its knock-on effects on other sectors
such as the transport sector (road, rail and sea) and the electric power sector. Like the other
sectors, the health crisis has had several impacts on the mining sector and the portfolio of mining
companies in terms of job losses, production and the drop-in production rates.

Key words:

The mining sector - Moroccan economy - the minerals – phosphate.

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Les secteurs économiques au Maroc à l’ère de la pandémie sanitaire

Introduction

Le Maroc est un pays à vocation minière par la diversité de ses ressources. Ainsi, de
nombreux minéraux sont exploités : du phosphate (94 % des extractions minières), du charbon,
de l’argent, de l’or, du zinc, du cuivre, du cobalt, du manganèse, de l’antimoine, du fer, de la
barytine, de la fluorine, du sel, du gypse, de l’argile smectique, de la pyrophyllite, du ghassoul,
du feldspath et du mica, de la bentonite, de la calcite et du talc.

Figure 1 : divers minéraux existants au Maroc

Source : http://www.mem.gov.ma

Le Maroc depuis son indépendance accordé une importance cruciale au secteur minier,
développant la recherche géologique qui a été notamment renforcée après la création du Bureau
de Recherches et de Participations Minières (BRPM), dont l’objectif est d’explorer les
ressources minières du territoire Marocain, ainsi que le pilotage des gisements découverts
jusqu’à la phase finale de leur exploitation en vue de les céder à des sociétés privées.

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CCA
Les secteurs économiques au Maroc à l’ère de la pandémie sanitaire

À fin de décembre 2020, le nombre de titres miniers en activités s’élève à 1071 licences
d’exploitation et 3597 permis de recherche. Il y'a lieu de signaler que ce ministère a procédé à
un assainissement des titres miniers inactifs ce qui mettra à concurrence 3147 permis miniers
dont 163 licences d’exploitation.11

Les entreprises principales du secteur des mines sont :

 ONHYM : L’Office National des Hydrocarbures et des Mines a été créé en1928, c’est
une entreprise citoyenne, avec une longue histoire minière et qui est à la base de la
découverte de la quasi-totalité des mines au Maroc.
 OCP : l’Office Chérifien des phosphates est le leader dans l’industrie du phosphate
créé en 1920 et il a démarré sa production en 1921 à Khouribga. C’est le leader dans
l’industrie du phosphate.
 MANAGEM : Créé en 1928, c’est un groupe industriel à vocation minière, il
développe ses activités au Maroc mais également à l’international, il est implanté dans
9 pays d’Afrique.
 CMT : La Compagnie Minière de Touissit est une société minière marocaine
spécialisée dans l’exploration, l’extraction et le traitement des minerais.
 FDIM : La Fédération de l’Industrie Minérale a été créée en 1940, elle regroupe les
principaux opérateurs miniers publics et privés, lesquels génèrent la plus grande part
de la production minière nationale.

Localisation des principales mines au Maroc :

o Anti-Atlas oriental : fluorine, barytine, fer, argent, cuivre, …


o Anti-Atlas central : manganèse, argent, cuivre, or cobalt, …
o Anti-Atlas occidental : cuivre, or, fer, …
o Provinces du Sud : phosphates, fer, …

Cet intérêt croissant pour le secteur minier s’est affirmé au fil des années à travers les choix
politiques adoptés et les orientations économiques poursuivies dans le cadre des différents plans
économiques et sociaux qui ont abouti à des mesures d’encouragement notoires visant
l’incitation de tout effort d’investissement entrepris dans ce secteur jugé prioritaire. Donc, quel
est la contribution de ce secteur au chiffre d’affaires ? Quelles sont leurs les réalisations ? Et

11http://www.mem.gov.ma

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Les secteurs économiques au Maroc à l’ère de la pandémie sanitaire

ses dispositions fiscales ? Quelles sont les recommandations pour augmenter la production la
production minière ? Et quel est l’impact de la crise sanitaire sur ce secteur ?

I. Contribution de l'industrie minière à l'économie nationale :

Profitant d'un contexte géologique favorable, l'industrie minière constitue un important


vecteur de développement économique et social au Maroc. L'exploitation minière est
caractérisée par la prépondérance du phosphate dont le Maroc est le premier exportateur et le
troisième producteur mondial, disposant des trois quarts des réserves. Les métaux de base (p.
ex. : cuivre, plomb, zinc), les métaux précieux (p. ex. : or, argent) et d'autres produits sont
également bien représentés.

L'industrie minière représente 30 % de la valeur des exportations nationales et contribue


au PIB du pays à hauteur de 10 %. Elle contribue aussi au développement régional par la
création d’emplois de 41000 personnes, dont 20980 au sien de l’Office Chérifien des
Phosphates.12 Malgré la baisse des prix des phosphates et de leurs dérivés en 2017, l'OCP a
bien performé avec un chiffre d’affaires en hausse de 14%, de 42,4 milliards de dirhams en
2016 à 48,5 milliards de dirhams en 201713. À la fin des deux premiers mois de l'année 2021,
le secteur des industries extractives poursuit sa dynamique favorable depuis les trois derniers
trimestres.

12
https://www.hcp.ma
13Tableau de bord sectoriel de l'économie Marocaine, HARRAOU Khalid, Janvier 2019, Élaboration DEPF

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Les secteurs économiques au Maroc à l’ère de la pandémie sanitaire

En effet, la production de phosphate roche, principale composante du secteur, s’est accrue


de 5,7%, après une hausse de 9,9% au quatrième trimestre 2020 et une baisse de 4,2% un an
auparavant. En termes de valeur ajoutée, le secteur extractif a enregistré une augmentation de
5,2% à fin 2020, après +2,4% à fin 2019.14

Pour les autres mines hors phosphates, Managem a produit plusieurs minéraux à savoir :
le cuivre, l’argent, l’or, la fluorine, le cobalt, le zinc et le plomb. Le tableau ci-dessous présente
la contribution au CA, le niveau de production, les réserves et les ressources de chacun de ces
minéraux.

Tableau 1 : les produits de Managem

Minéraux Contribution au Production Réserves Ressources


PIB
Cuivre 22% 114532 Tonnes 156000 Tonnes 139000 Tom
Argent 10% 143645 Kg 4536 Tonnes 1221 Tom
Or 1% 596 Kg 1,6 Millions Oz 2,8 Millions Oz
Fluorine 2% 48751 Tom 318000 Tom 161000 Tonnes
Cobalt 36% 1806 Tonnes 17600 Tom 600 Tonnes
Zinc et plomb 21% 75961 Tom 122 Tom 459 Tonnes
Source :http://www.managemgroup.com15
II. Position fiscale du secteur minier au Maroc

Le Maroc a choisi d’offrir un cadre fiscal attrayant pour attirer l’investissement dans le
secteur minier :

 Au niveau de la TVA une Exonération totale :


- Des opérations d’acquisition de biens et services nécessaires à l’activité des titulaires
d’autorisations de reconnaissances, de permis de recherches ou de concessionnaires
d’exploitation, ainsi que leurs contractants et sous-contractants.

- Des ventes portant sur les métaux de récupération.


 En matière de l’IS le secteur des mines à bénéficier :
- Un taux réduit de 17,5% appliqué à la tranche dont le montant du bénéfice net et
supérieur à 1000000 de dirham, pour les entreprises minières exportatrices et des

14 Note de conjoncture, N°290, Avril 2021, Élaboration DEPF


15 http://www.managemgroup.com
37
CCA
Les secteurs économiques au Maroc à l’ère de la pandémie sanitaire

entreprises minières qui vendent leurs produits à des entreprises qui les exportent après
leur valorisation, à compter de l’exercice duquel la première opération d’exploitation a
été réalisée.
- Une exonération totale pendant 10ans des titulaires ou le cas échant chacun des Co
titulaires de toute concession d’exploitation des gisements d’hydrocarbures à compter
de la date de mise en production régulière de toute concession d’exploitation.
- Exonération totale de L’IS retenu à la source des bénéfices et dividendes distribués par
les titulaires d’une concession d’exploitation des gisements d’hydrocarbures.
 Relativement à IR :

- Une exonération partielle des entreprises minières exportatrices bénéficient d’un taux
réduit de 20% au titre de l’IR.16
- Les sociétés minières font également l’objet d’une taxe minière annuelle allant d’un
trois dirhams par tonne extraite, et dans le montant exacte est fixé par les autorités
régionales des territoires où l’activité minière est implantée
III. Les recommandations pour l’amélioration du secteur des mines :

Le secteur minier adopte plusieurs stratégies, plans et investissements pour améliorer


l’activité minière et surtout l’activité hors phosphates.

Le secteur dispose, depuis juillet 2013, d’une nouvelle stratégie nationale de


développement du secteur minier hors phosphates afin de drainer davantage d'investissements
pour développer ce secteur prometteur.

La nouvelle stratégie repose sur des objectifs ambitieux à l’horizon 2025, visant près du
triplement du chiffre d’affaires du secteur à plus de 15 milliards de Dirham, la multiplication
par 10 du volume d’investissement dans l’exploration et la recherche minière à près de 4
milliards de Dirhams et le doublement des emplois générés par le secteur à plus de 30 000
emplois directs. Cette stratégie prévoit la mise en œuvre de plusieurs piliers structurants
touchant l’ensemble de la chaîne de l’activité minière : l’exploration, la recherche,
l’exploitation, la valorisation et à la transformation des minerais.17

Et dans le même sens d’amélioration du secteur, le groupe Managem réalise deux projets
importants afin d’extraire le cuivre :

16 Projet de loi de finances pour l’année budgétaire 2021, rapport sur les dépenses fiscales, pages 57-58-64-68-74-77.
17http://www.mem.gov.ma

38
CCA
Les secteurs économiques au Maroc à l’ère de la pandémie sanitaire

 Projet Tizert : Situé dans la région de Taroudant au Maroc, Tizert est un gisement de
cuivre à fort potentiel avec une ressource estimée à 611000 tonnes de minéraux
contenus. Grâce à ce projet, Managem prévoit de doubler sa production de cuivre en
2021.
 Projet Bouskour : c'est un projet de Cuivre situé dans l’Anti-Atlas oriental, au Maroc.
Les réserves de ce projet sont estimées à plus de 9 millions de tonnes.18

Le mercredi 10 mars 2021, le ministère de l’Energie, des mines et de l’environnement, a


présenté le Plan national de la géologie 2021-2030. Ce plan est décliné en quatre grandes
orientations stratégiques, dont l’objectif principal converge vers l’accroissement de
l’attractivité minière du Maroc. Ces quatre orientations stratégiques sont destinées
respectivement à garantir :

 Une infrastructure géo scientifique nationale anticipative aux besoins en connaissance


 Un développement d’une infrastructure numérique et services avancés ;
 Un développement d’applications géo scientifiques, soutenant une large transversalité
de la mission du SGM (Société Générale Maroc) ;
 Une évolution institutionnelle du SGM.

Parmi les nouveautés de ce plan :

 La gestion durable des ressources minérales ;


 La valorisation et la promotion du potentiel national en matériaux et minéraux de
carrières ;
 Le développement des plateformes de diffusion et des portails intégrant des
fonctionnalités avancées.19
IV. L’impact de covid-19 sur le secteur minier au Maroc

Le secteur minier est l’un des secteurs impactés par la crise sanitaire. Principalement à
cause de la baisse de la demande internationale qui génère un repli des cours des métaux, nous
affirme un analyste. Selon lui, les résultats de MANAGEM et de CMT devraient reculer en
2020 suite à une baisse de l’activité. Et il explique qu’à cause du manque de visibilité engendrée
par la crise sanitaire.

18http://www.managemgroup.com
19http://www.mem.gov.ma

39
CCA
Les secteurs économiques au Maroc à l’ère de la pandémie sanitaire

Parmi les risques auxquels le secteur des mines est confronté en 2020 :
- De fortes corrections des cours des métaux de base pendant le premier trimestre
2020, suite aux effets de la crise sanitaire sur la demande industrielle mondiale. Sur
cette période, le Cuivre, le Zinc et le Plomb affichent des baisses de (-9,5%), (-21,5%)
et (-9,4%).
- Le risque de récession auquel se heurte l’économie mondiale en 2020 pénalise
fortement les perspectives d’évolution des métaux de base lors des prochains
trimestres ;
- la limitation des déplacements entre villes rendant difficile le recrutement sur les
sites miniers des entrepreneurs (sous-traitants) et entrainent des retards de certaines
expéditions

- la hausse des coûts supplémentaires des centres de dépenses engendrées par les
nouveaux processus, procédures et protocoles, le matériel des tests sanitaires et le
soutien apporté aux effectifs.

Le secteur pourrait profiter de différentes opportunités durant la même période.

Voici les sources d’assurances, selon les analystes d'AGR (Attijari Globam Research) :

- Le retour massif des banques centrales à des politiques expansionnistes devrait tôt
ou tard soutenir les prix des métaux précieux.
- L’entrée en production des projets aurifères devrait permettre une meilleure
pondération de la poche métaux précieux dans le portefeuille de MANAGEM ;

- La tendance haussière de la parité USD/MAD devrait impacter significativement les


revenus des opérateurs miniers. En effet, la quasi-totalité de leurs revenus est libellée
en dollar.

Dans le secteur des phosphates, dès l’avènement de la pandémie, OCP a établi rapidement
un plan de continuité de travail et mis en place un dispositif de résilience pour parer à tous les
imprévus induits par le coronavirus. C’est ce qui lui a permis d’anticiper et d’adapter sa
production pour mieux répondre aux besoins des marchés clients et, par voie de fait, maintenir
la stabilité de ses performances financières.20

20https://www.leboursier.ma/Actus/7369/2020/04/28/Coronavirus-le secteur-minier-de-la-cote-connaitra-des-evolutions-
disparates-en-2020-Attijari.html
40
CCA
Les secteurs économiques au Maroc à l’ère de la pandémie sanitaire

Conclusion

Le Maroc détient plus des trois quarts des réserves mondiales de phosphate. De ce fait,
l’exploitation de produits phosphatés a toujours dominé l’industrie minière du pays,
représentant jusqu’à 90% de ses réserves de minéraux abondent (le plomb, le zinc, le cuivre, le
manganèse, l’or, l’argent, le minerai de fer et la baryte) mais sont restées jusqu’alors non
exploitées d’une manière efficace.

Afin d’attirer des investissements pour le développement de tous ses trésors minéraux, le
Maroc a fait de grands progrès dans la modernisation de son secteur minier, notamment par
l’introduction de la stratégie nationale de développement, le nouveau plan national de la
géologie 2021-2030, de nouveaux projets pour l’extraction des minéraux hors phosphate.

Malgré ces efforts, la crise sanitaire a sans doute affecté le secteur minier, et les
bouleversements actuels redistribuent les cartes des risques et des opportunités pour le secteur.
Donc la réussite des entreprises dépendra de la façon dont elles vont y répondre.

41
CCA
Les secteurs économiques au Maroc à l’ère de la pandémie sanitaire

Bibliographie :
http://www.mem.gov.ma

http://www.onhym.com

http://www.managemgroup.com

https://www.ocpgroup.ma

http://www.cmt.ma

https://www.cgem.ma

https://www.hcp.ma

https://www.leboursier.ma/Actus/7369/2020/04/28/Coronavirus-le secteur-minier-de-la-cote-
connaitra-des-evolutions-disparates-en-2020-Attijari.html

Tableau de bord sectoriel de l'économie Marocaine, HARRAOU Khalid, Janvier 2019, Élaboration
DEPF

Projet de loi de finances pour l’année budgétaire 2021, rapport sur les dépenses fiscales.

42
CCA
Les secteurs économiques au Maroc à l’ère de la pandémie sanitaire

Secteur du Textile

43
CCA
Les secteurs économiques au Maroc à l’ère de la pandémie sanitaire

Résumé :
En tant qu'économie axée sur la consommation, le commerce et le tourisme, le Maroc
pourrait connaître des pertes importantes en 2021. Jusqu'à présent, les principaux secteurs
touchés sont le tourisme, l'automobile et le textile.

L’impact du Covid-19 sur le commerce semble pour l’instant jugulé. Des risques de
baisse d’approvisionnement et de demande étrangère, notamment en provenance de l’UE,
pourraient, en revanche, survenir à l’avenir au niveau de secteur de textile.

Etant également fortement dépendante de l’économie européenne, l’activité


économique du Royaume sera inévitablement impactée par le repli de la croissance européenne.

Mots-clés : Covid-19, Secteur, Textile, Maroc, Exportations, Economie.

Abstract :
As an Economy focused on consumption, trade and tourism, Morocco could suffer
significant losses in 2021. So far, the main sectors affected are tourism, automotive and textiles.

The impact of Covid-19 on trade seems to be under control for the moment. Risks of a
drop in supply and foreign demand, particularly from the EU, could, however, arise in the future
in the textile sector.

Being also highly dependent on the European economy, the Kingdom’s economic activity
will inevitably be impacted by the decline in European growth.

Keywords : Economy, Covid-19, Morocco, Textiles, Sector, Export.

44
CCA
Les secteurs économiques au Maroc à l’ère de la pandémie sanitaire

Introduction

L’industrie textile est une des grandes industries manufacturières des plus anciennes qui
soient. C’est en Grande Bretagne que cette industrie est née. En effet, la première filature de
coton a vu le jour à Nottingham en 1785. Ceci fit de l’Angleterre le premier fournisseur mondial
de cotonnades pendant plus d’un siècle. Entre 1900 et 1937, la production mondiale des textiles
fut presque doublée. Cette croissance rapide fut alimentée par l’entrée sur le marché du Japon,
qui s’affirma rapidement comme un concurrent redoutable. Dès 1933, il devint le premier
exportateur de textiles cotonniers. A la fin de la Seconde Guerre Mondiale, la mondialisation
de l’industrie des « textiles » s’intensifia. Inspirés par le succès du Japon, les pays du Tiers
Monde se lancèrent dans l’aventure, faisant de cette industrie une économie nationale non
négligeable. Il fut d’autant plus aisé pour eux d’accéder à ce marché que la création d’unités de
production requiert peu de capital et de technologie, et que la main d’œuvre à bas coût, dont
l’insuffisance de formation ne représente pas un obstacle, était abondante. De plus, ces pays ont
toujours joui d’une richesse en matières premières textiles, en l’occurrence le coton, ce qui les
encourage à transformer leurs récoltes. Ainsi, certaines économies asiatiques, l’Inde, ou encore
le Pakistan, rejoints peu de temps après par l’Egypte, la Turquie et le Brésil, connaissent des
succès inégaux.

Le 1 er janvier 2005, le système des quotas qui, pendant trente ans, a régi le commerce
mondial du textile et de l’habillement, représentant aujourd’hui 395 milliards de dollars (169
milliards de dollar pour le textile et 226 milliards de dollars pour l’habillement), a été supprimé.
Il s’agissait d’un système négocié entre les états pour protéger les économies méditerranéennes
des grands producteurs planétaires que sont la Chine et l’Inde.

Depuis le lancement du Plan d’Accélération Industrielle (PAI) en 2014, le secteur


industriel continue de consolider ses performances, en réalisant une croissance en termes de
valeur ajoutée de +10% entre 2014 et 2017. Cette progression soutenue a eu des effets positifs
sur les emplois créés par le secteur industriel, soit un total de 288126 postes au titre de la même
période, selon le Département de l’industrie, ce qui représente 57% de l’objectif d’emploi
escomptés à horizon 2020.

La question fondamentale est de savoir si cette performance a produit bien les effets
destinés à renforcer et maintenir cette position lors de la pandémie COVID-19 ?

45
CCA
Les secteurs économiques au Maroc à l’ère de la pandémie sanitaire

I. ETAT DU SECTEUR DU TEXTILE AU MAROC


Le secteur du textile – habillement emploie près de 160.000 personnes au Maroc. Il est ainsi le
premier employeur industriel du pays avec 27% des emplois industriels nationaux. Le secteur
contribue également à hauteur de 24 % des exportations marocaines de biens et à hauteur de
7% de la VA industrielle, 5% de la Production industrielle et 5% du Chiffre d'affaires industriel.
L’industrie textile, à elle seule, représente un filet social majeur avec 400.000 emplois estimés
dont 60% de femmes et 56% de jeunes et plus de 62% non diplômés. Dans un contexte de
croissance de la demande textile locale de 3-4% par an, cette industrie peut contribuer fortement
au besoin critique de création annuelle de quelque 300.000 emplois urbains sur la prochaine
décennie.
D’autre part, le textile, et l’industrie en général, sont des contributeurs majeurs à la réduction
du déficit commercial qui s’aggrave depuis plus d’une décennie de manière inquiétante. En
effet, notre pays importe aujourd’hui l’équivalent de 48% de son PIB contre 32% en 2000. Un
ratio bien au-delà de la moyenne mondiale qui s’établit à 28%, comparativement à d’autres pays
émergents ou à revenus intermédiaires, l’économie marocaine est plus ouverte que le Brésil,
l’Inde ou encore la Turquie.
Notre pays, à l’instar du monde entier, traverse aujourd’hui une crise sans précédent dont
personne ne connait ni la durée ni la profondeur. L’économie marocaine a accusé une perte
nette de près de 467.000 emplois entre le troisième trimestre 2019 et le troisième trimestre 2020.
Le nombre de chômeurs s’est envolé de 33%, passant de 1,11 million de personnes à 1,48
million, soit 368.000 chômeurs de plus en un an, principalement en milieu urbain. Dans un tel
contexte, il est primordial de mettre en place toutes les mesures visant à protéger l’industrie
marocaine, qui dispose de tous les atouts pour répondre au besoin vital de création d’emplois
dans notre pays.
II. IMPORTATIONS ET EXPORTATIONS :
A l’export, les chiffres ne sont pas meilleurs. Les cinq premiers mois de l’année 2020 se sont
soldés par la baisse des exportations marocaines d’habillement vers l’Union Européenne
(principale client du Maroc) de 42% par rapport à la même période de 2019 (Eurostat).
Selon les statistiques de l’Office des changes marocain, les exportations Textile et Cuir (tous
marchés confondus) des sept premiers mois de 2020 ont enregistré une baisse de 29,5% soit
15,8 MMDH contre plus de 22,5 MMDH en 2019. Le segment des vêtements confectionnés
réalise la baisse la plus importante, soit -34,7% (-5 MMDH).21

21
https://www.medias24.com/2020/09/17/le-secteur-du-textile-et-de-lhabillement-toujours-mal-en-point/
46
CCA
Les secteurs économiques au Maroc à l’ère de la pandémie sanitaire

Tableau 2 : Exportations entre 2011/2016 en MDH22

2011 2012 2013 2014 2015 2016


Espagne 11 618 11 793 12 487 14 479 15 264 18 491
France 10 105 10 287 9021 8609 7639 7326
Allemagne 1950 1672 1578 1081 889 884

Chart Title
20,000
18,000
16,000
14,000
12,000
10,000
8,000
6,000
4,000
2,000
0
2011 2012 2013 2014 2015 2016

Espagne France Allemagne

On remarque que les exportations ont connu une augmentation remarquable entre 2011 et 2016
passant de 11 618 MDH à 18 491 MDH. En revanche de
III. REGIME FISCAL APPLICABLE AUX :
1. Sociétés de confection travaillant en sous-traitance avec des sociétés
exportatrices :

En vertu des dispositions du paragraphe IV de l’article 7 du Code Général des


Impôts, la qualité d’exportateur est donnée à celui qui effectue la dernière vente ou
prestation de service sur le territoire national et ayant pour effet direct et immédiat de
réaliser l’exportation elle-même.

Par ailleurs, pour les entreprises exportatrices de services, l’exonération ou le taux


spécifique de 17,5% ne s’appliquent qu’au chiffre d’affaires à l’exportation réalisé en
devises.

22
http://www.amith.ma/portail/Pagefr.aspx?id=164
47
CCA
Les secteurs économiques au Maroc à l’ère de la pandémie sanitaire

Par conséquent, la société en question n’exportant pas directement les produits


finis, ne peut prétendre au bénéfice des avantages fiscaux prévus en faveur des exportateurs.

Elle est, donc, soumise à l’impôt sur les sociétés au taux normal de 30%, ou au taux spécifique
de 15% pour les exercices ouverts à compter du 1er janvier 2011 et dont le chiffre
d’affaires est inférieur ou égal à 3.000.000 de dirhams. 23
2. Aux sociétés de textiles locales :
Le lundi 1er décembre l’Amith et la DGI ont signé une convention dans le cadre de
laquelle les professionnels du secteur textile et habillement peuvent régulariser leur
situation fiscale.
La convention fixe les modalités et les conditions de la mise en œuvre de cette
régularisation en matière d’Impôt sur les sociétés, d’Impôt sur le revenu (revenus professionnels
et salariaux) et de taxe sur la valeur ajoutée, par la souscription de déclarations
rectificatives pour les exercices /années 2016, 2017 et 2018.

Le montant à payer par exercice est le suivant :

% de la
Tranche du Chiffre
contribution par
d’affaires déclaré
rapport au CA

<=5 MDH 1%

5 MDH <CA=< 10
0,7%
MDH

10 MDH <CA=< 20
0,6%
MDH

20 MDH<CA=<
0,5%
40MDH

CA> 40 MDH 0,4%

Selon la convention, « pour les encaissements ou Chiffres d’affaires recoupés et non


déclarés au titre des exercices non prescrits, le taux de contribution à appliquer à ces

23
https://tax-news.ma/regime-fiscal-applicable-aux-societes-de-confection-travaillant-en-sous-traitance-avec-
des-societes-exportatrices/
48
CCA
Les secteurs économiques au Maroc à l’ère de la pandémie sanitaire

insuffisances est arrêté à 30%, représentant la régularisation au titre de l’IS ou l’IR et la


TVA ».

En matière de traitement des déficits et des crédits impactant les exercices clôturés
postérieurement à 2018, la convention précise que « la régularisation par voie de
déclaration rectificative devant donner lieu au paiement d’un complément d’impôt implique
que tout déficit déclaré reste acquis et reportable ».

En ce qui concerne la TVA, « pour les contribuables en situation de crédit de TVA, le


montant ainsi déterminé à payer n’aura aucun impact sur le crédit déclaré au 31/12/2018 qui
demeure reportable ».

L’adhésion aux termes de cette convention reste volontaire. Ainsi, les


professionnels de l’industrie du textile et de l’habillement désireux d’y adhérer sont »
tenus de souscrire cette déclaration, sur ou d’après un imprimé modèle établi par
l’administration et procéder au paiement spontané des droits complémentaires jusqu’au
15 décembre 2020″.

Les contribuables, qui adhèrent et s’acquittent des montants dus, bénéficient de


l’annulation des majorations, amendes et pénalités prévues par le CGI et de la dispense
du contrôle fiscal pour chacun des impôts et taxes et chacun des exercices et années ayant fait
l’objet de la déclaration rectificative24

IV. IMPACT DE LA PANDEMIE COVID-19 SUR LE SECTEUR DU TEXTILE :

Le secteur du textile, employant plus de 160 000 individus au sein de 1 200 entreprises,
rencontre à la fois un problème au niveau de son approvisionnement et de sa demande étrangère.
D’un côté, les approvisionnements au niveau du secteur sont fortement perturbés, comme une
bonne partie de la matière première utilisée vient d'Asie, particulièrement de Chine. De l'autre
côté, le secteur souffre d’un problème de visibilité au niveau de la demande, notamment au vu
de la baisse de la demande européenne sur le textile et habillement (l’Espagne et la France
absorbant près de 60% des exportations du secteur), induisant une baisse des commandes auprès
des fournisseurs, selon le président de l’Association Marocaine des Industries du Textile et de
l’Habillement (AMITH). Les estimations de baisse sont difficiles sur le marché local où une
bonne partie de l’activité s’opère dans l’informel, mais selon notre source active sur le circuit

24
https://www.medias24.com/2020/12/02/regularisation-fiscale-voici-le-detail-de-laccord-signe-par-la-dgi-et-
les-textiliens/
49
CCA
Les secteurs économiques au Maroc à l’ère de la pandémie sanitaire

structuré et traditionnel, « la baisse dépasse les 50% ». « Il n’y a qu’à voir les galeries
commerçantes, les kissariat, … il n’y a pas beaucoup d’activité. L’argent ne circule pas »

La consommation a fortement baissé. En comparaison avec la même période en 2019, le


mois de juillet a enregistré une baisse de 6%. Celle-ci reste acceptable contrairement à celle
enregistrée à la fin du mois d’août. La baisse enregistrée est de 25%. Le mois de septembre
démarre de façon catastrophique et s’annonce plus mauvais que le mois passé.

50
CCA
Les secteurs économiques au Maroc à l’ère de la pandémie sanitaire

Conclusion

Face à la pandémie du COVID-19, un plan d’action a été établi autour de différents


secteurs, parmi les : le secteur de textile, Dans ce champ, le concours des institutions publiques,
du secteur privé et des membres de la société civile a permis jusque-là de limiter les dégâts et
d’avoir un certain contrôle sur la pandémie.

Sur le plan industriel, face à une conjoncture économique nationale et internationale


incertaine, la création du « Fonds spécial pour la gestion de la pandémie du coronavirus », doté
d’une capacité de 3% du PIB, et la contribution de différentes entités privées et publiques est à
considérer comme un mécanisme de mutualisation des risques. Il y a une conscience de
l’interdépendance des différents secteurs, qui seront tous affectés, directement ou
indirectement. La batterie de mesures adoptées par les autorités se conforme à la nature
multiforme du choc qui touche à la fois à l’offre et à la demande, sur le marché domestique
comme sur le marché international. Ainsi, les aides distribuées aux ménages dans une situation
précaire et les aides apportées aux entreprises visent le même objectif de lisser l’atterrissage de
l’économie et d’aplanir la courbe de la récession. Le recours au financement externe obéit
également à cette approche globale visant à prémunir l’économie contre le choc externe qui
affecte au premier chef les secteurs exposés sur le marché international et le tourisme, ainsi qu'à
préserver les équilibres externes en compensant une partie du recul des IDE et des transferts
courants. Enfin, la politique monétaire vient apporter une réponse transversale en facilitant
l’accès au financement pour accompagner les entreprises connaissant des problèmes de
trésorerie et pour soutenir la demande à travers le report des échéances de crédit.

51
CCA
Les secteurs économiques au Maroc à l’ère de la pandémie sanitaire

Bibliographie
https://www.medias24.com/2020/09/17/le-secteur-du-textile-et-de-lhabillement-toujours-mal-en-point/

http://www.amith.ma/portail/Pagefr.aspx?id=164

https://www.medias24.com/2020/12/02/regularisation-fiscale-voici-le-detail-de-laccord-signe-par-la-
dgi-et-les-textiliens/

https://tax-news.ma/regime-fiscal-applicable-aux-societes-de-confection-travaillant-en-sous-traitance-
avec-des-societes-exportatrices/

52
CCA
Les secteurs économiques au Maroc à l’ère de la pandémie sanitaire

Secteur des Bâtiments et


travaux publiques

53
CCA
Les secteurs économiques au Maroc à l’ère de la pandémie sanitaire

Résumé

Le secteur des Bâtiments et des Travaux Publics se dote d’une importance capitale, malgré leur
diversité sectorielle de l’économie marocaine. Dans un premier lieu parce qu’il participe
considérablement à la croissance économique. Ensuite, c’est un secteur qui génère des effets
d’entraînement sur l’ensemble de l’économie nationale. Par ailleurs, ses effets ne se limitent
pas seulement à l’amélioration de l’économie nationale. Par différentes manières, le secteur des
BTP apporte quelques solutions pour certains problèmes sociaux.

Mots-clés : Bâtiment et Travaux Publics, Maroc, Croissance économique, Emploi, Crédit à


l'Immobilier.

Abstract

Building and Public Works Sector in Morocco: Economic and social aspects Despite the
sectoral diversity of the Moroccan economy, the sector Buildings and Public Works acquires
paramount importance. Firstly, because it significantly contributes to economic growth, then, it
is a sector that generates spillover effects throughout the economy. In addition, its effects are
not limited only to the improvement of the national economy.

Keywords: Building and Public Works, Morocco, economic growth, employment, real estate
credit.

54
CCA
Les secteurs économiques au Maroc à l’ère de la pandémie sanitaire

Introduction

Les agents économiques sans exception participent de différentes manières au


développement économique. Les entreprises créent des valeurs ajoutées en offrant des produits
et des services. Les ménages participent activement par des actes de consommation et
d’épargne. De sa part, l’Etat est l’agent qui veille au bon fonctionnement de l’ensemble de
l’économie, tout en intervenant sur les divers secteurs économiques.

La classification sectorielle de l’économie, ne peut pas être appliquée à certaines entités


économiques qui se trouvent au croisement de plusieurs secteurs de l’activité économique.
C’est le cas des entreprises des Bâtiments et des Travaux Publics (BTP) qui sont des entités
assez particulières qui se positionnent entre le secteur primaire et tertiaire. En effet, les chantiers
de construction sont de véritables opérations industrielles qui transforment des matières
premières en des produits finis servant de logement et d’infrastructures. Par ailleurs, les
entreprises du BTP offrent également des services et des prestations de location et de sous-
traitance.

Parmi les pays africains émergents, nous trouvons le Maroc. Ce dernier enregistre une
tangible croissance tirée par certaines branches prépondérantes de l’économie, et témoigne la
présence d’un secteur des BTP très dynamique, constituant un compartiment économique de
grande importance. Par ses multiples chantiers, ce secteur participe à l’animation du circuit
économique, mais en même temps, ses activités engendrent des retombées sociales notamment
se l’on se réfère à la population marocaine.

I. Le secteur du Bâtiment et des travaux publics au Maroc


1. Secteur du « Bâtiment et des Travaux Publics » (BTP)

Le « Bâtiment et des Travaux Publics », appelé également « BTP », est un secteur


économique regroupant toutes les activités de conception et de construction de bâtiments
publics et privés qu'ils soient résidentiels, industriels ou institutionnels et d'infrastructures ou
ouvrages d'utilité publique (telles que les routes, ponts ou barrages).

Comme son nom l'indique, le BTP est partagé en deux grands secteurs (ou branches) bien
distincts ayant chacun une dynamique et une logique particulière.

55
CCA
Les secteurs économiques au Maroc à l’ère de la pandémie sanitaire

Le « bâtiment », d'une part, regroupe l'ensemble du personnel qui contribue à la


construction d'édifices très di versifiés tel que les maisons, les immeubles à logements, les
bureaux et les usines.

Les « travaux publics », en revanche, regroupent l'ensemble du personnel qui concourt à


la construction, l'entretien ou la réparation d'ouvrages effectués dans un but d'utilité publique
ou collective. Il s'agit, par exemple, des infrastructures du pays (tel les routes, autoroutes et les
canalisations), ou encore, d'ouvrages d'art et de génie civi1 (les ponts, les barrages, etc.).

L’ensemble des entreprises du secteur, veille à satisfaire les besoins exprimés par les
différents agents économiques. Pour ce faire, ces entreprises leur proposent une large gamme
de produits et de prestations : voirie, autoroutes, pistes et d’aérodromes, logements, bâtiments
industriels et commerciaux. Ces entités proposent aussi l’installation des réseaux hydrauliques
urbains, des réseaux électriques d’éclairage et de télécommunication, comme elles offrent la
possibilité de la distribution et l’adduction de l’eau potable et de l’assainissement.

2. Des aspects économiques du secteur des BTP au Maroc

Le secteur du bâtiment et travaux publics contribue à hauteur de 6,2% au total des


valeurs ajoutées aux prix courants et 21,3% à celles relatives aux activités secondaires entre
2008 et 2017. Il emploie plus d’un million de personnes en 2017, soit 9,8% de la population
active occupée, dont 11,2% dans le milieu urbain.

Selon les chiffres de la FNBTP, le secteur compte aujourd’hui près de 6.000 entreprises
qualifiées et classées. Il emploie, selon les chiffres de fin 2018, plus de 1,2 million de personnes.
Avec un chiffre d’affaires annuel de 59,6 milliards de dirhams, sa part dans la formation brute
du capital fixe dépasse les 43% pour une enveloppe d’investissement annuel de plus de 152
milliards de dirhams.

De par son caractère cyclique, le secteur de l’immobilier a entamé ces dernières années
une baisse impressionnante qui s’est confirmée par une chute de 51% de la production depuis
2011 ainsi qu’une baisse des mises en chantier (à l’exception de l’année 2015, de 35% en 2012,
de 23,7% en 2013, de 6,4% en 2014). Cette situation est, d’ailleurs, confirmée par l’évolution
du principal baromètre conjoncturel du secteur à savoir les ventes du ciment qui continue
toujours d’afficher des baisses successives confirmées en 2017par un recul de 2,54%.

56
CCA
Les secteurs économiques au Maroc à l’ère de la pandémie sanitaire

Toutefois, certains indicateurs relatent les prémisses d’une redynamisation contrastée de


ce secteur, en particulier, la reprise des crédits accordés aux promoteurs immobiliers qui
continuent à évoluer positivement après des baisses successives depuis l’année 2012. Les
crédits à l’habitat ayant connu une performance satisfaisante pourraient, d’emblée, s’accélérer
suite au démarrage effectif de l’activité des banques participatives au Maroc. Ces dernières
proposent des produits de financement dédiés à l’achat d’un bien immobilier et qui peuvent
intéresser certains acheteurs potentiels.

3. Défis du secteur BTP au Maroc

La redynamisation espérée du secteur de l’immobilier nécessite, indéniablement, de


nouvelles approches basées sur un meilleur ciblage et une politique d’habitat régionalisée et
plus réactive à même de surmonter les goulots d’étranglement qui entravent toute tentative de
relance. La saturation du segment social, la difficulté à faire adhérer les promoteurs immobiliers
au segment du moyen standing, les appréhensions afférentes à l’application de la nouvelle loi
66-12… sont des défis qui s’ajoutent aux autres déjà persistants en particulier :

- La persistance de l’opacité du marché foncier et de la rétention des terrains urbains d’où


un accès inéquitable et une valorisation non optimale de l’assiette foncière urbanisable ;

- L’importance de l’informel en relation, notamment, avec le poids encore élevé de l’auto-


construction ;

- Le manque de convergence des actions publiques, notamment, dans les villes nouvelles
et dans les Zone d'Urbanisation Nouvelle (ZUN) ;

- L’insuffisance de la mise en œuvre des plans d’aménagement en relation avec le manque


de ressources financières, la prépondérance de la main d’œuvre non qualifiée et sous encadrée,
notamment en relation avec les nouvelles normes de construction (parasismiques, efficacité
énergétique, lutte contre les incendies, etc.), les défaillances en termes du contrôle des normes
de la qualité et de sécurité et en matière d’adaptation avec les changements climatiques.

II. L’évolution des indicateurs économique du secteur BTP.

Crédits à l’immobilier

En l’espace de dix années, l’encours des crédits à l’immobilier a enregistré un


accroissement important de 36,8%, entre 2011 et 2020. En 2020, l’Encours des Crédits à
l’Immobilier représente plus de 25,05% de participation au total des Crédits bancaires avec
283,698 MMDH, en enregistrant une augmentation de 2,51% par rapport à 2019.
57
CCA
Les secteurs économiques au Maroc à l’ère de la pandémie sanitaire

La progression de l’encours des crédits à l’immobilier est due, principalement, aux


crédits acquéreurs à hauteurs de 78,3% en 2020 contre 77,6% en 2019. En effet, le montant des
crédits additionnels octroyés aux acquéreurs a atteint 222,27 MMDH en 2020 contre 214,77
MMDH durant l’année 2019, soit une augmentation de 3,5%. Pour les crédits promoteurs, le
montant des crédits a baissé de 2,14% entre 2019 et 2020. Cet élan positif observé en 2020 a
été provoqué, entre autres, par les effets des mesures de facilitation fiscales des droits
d’enregistrement promulgués par la loi des finances rectificative de 2020 et la loi des finances
de 2021.

Contribution du secteur immobilier dans le concours à l'économie

Le taux de contribution du secteur immobilier dans le concours à l'économie représente


25,05% en 2020 contre 25,66% en 2019

Emploi dans le secteur BTP

Entre 2011 et 2020, l’emploi dans le secteur BTP a maintenu une tendance annuelle
positive oscillant entre 984.000 et plus de 1.152.000 de personnes employées.

58
CCA
Les secteurs économiques au Maroc à l’ère de la pandémie sanitaire

En 2020, le secteur du BTP a employé 1.138.536 personnes. Avec une perte de 9.000
emplois par rapport à 2019. Une perte localisée essentiellement en milieu urbain avec 8.000
emplois et 1.000 postes perdu en milieu rural.

Le secteur des BTP absorbe une grande partie de la main d’œuvre non qualifiée. Il
participe à réduire le taux de chômage et à assurer une prise en charge de familles venant de
l’exode rural. Néanmoins, le marché de la construction gagnerait à qualifier et former cette
main d’œuvre pour : i) disposer d’une meilleure qualité de construction et davantage de sécurité
ii) être à niveau par rapport aux exigences et à la modernisation des procédés et matériaux
utilisés.

Mouvement de la construction 2010-2019

Après une réduction des mises en chantiers (MEC), tout type confondu (lots, logements
et restructuration), de 34% entre 2011 et 2013, la période 2013-2018 a connu une certaine
stabilité. L’année 2019, a montré des signes positifs avec l’enregistrement d’une progression
des MEC de l’ordre de 17,7% par rapport à l’année 2018. L’année 2020 quant à elle a subi une
chute des MEC de 34%.

Par contre la production a suivi un trend haussier entre 2016 et 2019 après des oscillations entre
hausse et baisse de 2010 à 2016. L’année 2020, a enregistré une régression de 19% par rapport
à 2019.

Les 10 dernières années ont enregistré 3.296.566 unités mises en chantiers et 2.695.857 unités
dont les travaux sont achevés.

D’autre part, il est à signaler qu’entre 2010 et 2012, les MEC dépassent la production. Mais à
partir de 2013, les MEC et la production se rapprochent.
59
CCA
Les secteurs économiques au Maroc à l’ère de la pandémie sanitaire

Formation brute de capital fixe

En 2019, la participation du secteur Bâtiment et Travaux Publics (BTP) à la Formation


Brute du Capital Fixe était de 48,5%.

En 2019, le secteur BTP a contribué avec un volume d'investissement de 154,43MMDH,


contre 152,34 MMDH en 2018, soit une augmentation de 1,37%.

Entre 2010 et 2019, la FBCF du secteur BTP a enregistré un accroissement avoisinant les
19,54%.

Le graphique, ci-contre, illustre les volumes d’investissement des activités du secteur


Bâtiment et Travaux Publics et de la FBCF totale pour la période 2010-2019.

Investissement direct étrangers à l'immobilier-IDEI

60
CCA
Les secteurs économiques au Maroc à l’ère de la pandémie sanitaire

Durant l’année 2019, les recettes des Investissements Directs Etrangers à l’Immobilier –
IDEI- ont atteint 7,19 MMDH (chiffre provisoire) contre 7,15 MMDH (chiffre révisé) en 2018,
soit une progression de l’ordre de 0,51%.

Depuis l’année 2016, les IDEI suivent un trend baissier, passant de 11,21 MMDH à 7,19
MMDH en 2019, soit une chute de l’ordre de 36%.

Valeur ajouter du secteur BTP

En 2019, la contribution de la valeur ajoutée du secteur BTP dans la valeur ajoutée totale
s’élevait à 6,1%. Elle a enregistré une progression de 3,22% par rapport à 2018, en passant de
59,686 MMDH à 61,607 MMDH.

En l’espace de dix années, la valeur ajoutée du secteur BTP a enregistré un accroissement


de 30,8%.

III. Les dispositions fiscales de secteur BTP


1. Dispositions fiscales de la loi de finances 2019

La loi des finances 2019 a introduit une série de mesures fiscales dans le secteur
immobilier. L’impôt change selon la désignation du bien, de la nature de la résidence et du
montant de la transaction.

Ainsi, pour la vente d’une résidence principale pour un montant inférieur à 4 millions de
dirhams, la transaction reste exonérée d’impôt si bien sûr la conformité avec les références de
la direction générale des impôts. Un tableau regroupant les différentes modifications touchant
à la fiscalité immobilière réalisé par un cabinet d’expertise comptable, renseigne sur
l’imposition effectuée quand la vente de la résidence principale porte sur une somme supérieure
à 4.000.000 et est supérieure à 6 ans qui porte sur 3% de la cotisation minimale du montant de
la transaction si conformité avec la référence de la DGI.

Pour les résidences dont la durée de vie a dépassé 6 ans, la taxe sur le produit immobilier
porte sur 1,20% avec toujours la conformité avec les la référence de la DGI.

Du côté de l’investissement locatif, la nouvelle loi de finances prévoit une imposition de


10% si le montant de la location annuelle ne dépasse pas 120.000 dirhams avec une franchise
de 30.000. Pour tout montant supérieur l’imposition passe à 15% du montant locatif annuel.

Dans le cas de l’auto-construction et livraison pour soi-même qu’il s’agisse d’une


personne physique, SCI ou coopératives, la TVA ne change pas et le taux reste identique à celui
de 2018 avec présentation de factures et ce pour toute surface supérieure à 300 m2.
61
CCA
Les secteurs économiques au Maroc à l’ère de la pandémie sanitaire

Pour les logements sociaux, dans les zones rurales et dont le programme ne dépasse pas
100 logements, l’exonération est maintenue et bénéficie de la convention spécifique aux
logements sociaux.

Aussi, tous les compromis de vente, enregistrements et avance signés devant le notaire
ou Adules, la taxe s’élève à 200 dirhams par contrat. Toujours sur ce registre, les honoraires
des notaires sont désormais fixés à 1,5%, 1,25%, 0,75% et 0,5% pour les prix de vente respectifs
allant de 300.000 à 1.000.000 dirhams, de 1.000.001 à 5.000.000 dirhams, 5.000.001 à
10.000.000 et de plus de 10.000.000.

Pour les Organismes de placement collectif en immobilier (OPCI) la loi de finances 2019
introduit un abattement de 60% sur les bénéfices distribués aux sociétés actionnaires.

En termes de l’impôt sur le revenu, la cotisation minimale sur le chiffre d’affaires a été
révisée à la hausse et passe à 0,75% contre 0,50% auparavant. Aussi, la loi de finance reteint
l’exonération de la TVA sans droit à déduction pour les pompes à eau fonctionnant au solaire.

2. Dispositions fiscales de la loi de finances 2010

Les mesures fiscales introduites par la loi de finances (LF) n° 65-20 pour l’année
budgétaire 2021 s’articulent autour des principaux axes suivants :

Le maintien de L’effort d’atténuation temporaire de la charge de certains impôts et taxes


afin de favoriser la relance de certains secteurs en difficulté.

- la prorogation du délai d’application du dispositif d’encouragement des opérations

D’acquisition de biens immeubles destinés à l’habitation ;

Extension de l’application du régime fiscal spécifique des OPCI, aux immeubles construits à
usage d’habitation

Avant l’entrée en vigueur de la LF n° 65-20, le bénéfice des exonérations prévues par les
dispositions de l’article 6-I (A et C) du CGI au profit des organismes de placement collectif
immobilier (OPCI) était subordonné au respect de certaines conditions prévues par l’article 7-
XI du CGI précité, dont notamment la distribution d’au moins 85% du résultat de l’exercice
afférent à la location des immeubles construits à usage professionnel.

L’article 6-I de la loi de finances n° 65-20 a complété les dispositions de l’article 7-XI
dudit code, en précisant que sont également éligibles aux exonérations susmentionnées, les

62
CCA
Les secteurs économiques au Maroc à l’ère de la pandémie sanitaire

OPCI qui distribuent au moins 85% du résultat de l’exercice afférent à la location des
immeubles construits à usage d’habitation.

Dans le cadre des mesures visant la relance des secteurs affectés par la pandémie du
Coronavirus (Covid- 19) et le soutien de la demande des ménages en matière d’acquisition des
biens immeubles, la loi de finances rectificative pour l’année 2020 a institué une mesure
temporaire (article 247 bis-II) visant une réduction des droits d’enregistrement jusqu’au 31
décembre 2020, à hauteur de :

- 100%, pour les actes portant première vente de logements sociaux et de logements faible
valeur immobilière tels que définis, respectivement, aux articles 92 (I-28°) et 247

(XII-A) du CGI ainsi que les actes portant première acquisition desdits logements par les
établissements de crédit et organismes assimilés, objet d’opérations commerciales ou
financières, dans le cadre d’un contrat « Mourabaha», « Ijara Mountahia Bitamlik » ou«
Moucharaka Moutanakissa » ;

- 50%, pour les actes portant acquisition, à titre onéreux de terrains nus destinés à
laconstruction de logements ou de locaux construits destinés à usage d’habitation ainsique
l’acquisition desdits terrains et locaux par les établissements de crédit ou organismes assimilés,
objet d’opérations commerciales ou financières, dans le cadre d’un contrat « Mourabaha », «
Ijara Mountahia Bitamlik » ou « Moucharaka

Moutanakissa ».

La loi de finances pour l’année 2021 a complété l’article 247-bis-II du CGI par une mesure
prévoyant de :

- relever le seuil de la base imposable totale de 2.500.000 à 4.000.000 de dirhams ;

- proroger le délai d’application de la réduction de 100% et de 50% jusqu’au 30 juin 2021.

A ce titre, il y a lieu de rappeler que la base imposable des droits d’enregistrement


exigibles sur les mutations à titre onéreux, de terrains nus destinés à la construction de
logements ou de locaux construits destinés à usage d’habitation est constituée par le prix
exprimé par les parties dans l’acte ainsi que les charges qui peuvent s’y ajouter.

Les actes d’acquisition, à titre onéreux de terrains nus en vue de réaliser, dans le cadre de
l’exercice d’une activité professionnelle des opérations de constructions de logements, même à
usage d’habitation, qui sont destinés à la vente ne sont pas éligibles à la réduction de 50%
précitée
63
CCA
Les secteurs économiques au Maroc à l’ère de la pandémie sanitaire

IV. Le secteur BTP et la pandémie Covid-19

Le BTP fait partie des secteurs qui ont été les plus touchés par la crise du Covid-19. Si
tous les chantiers n’ont pas été à l’arrêt, la majorité des entreprises ont souffert de l’état
d’urgence sanitaire et des mesures de confinement de la population. Avec un impact très lourd
sur leur activité, leur trésorerie et leurs équilibres.

Les ventes de ciment, principal indicateur du secteur du BTP, se sont renforcées de 7,8%
au mois de septembre 2020, quatrième mois du déconfinement partiel, en consolidation d’une
hausse de 18,6% au mois précédent et de 33% au mois de juin 2020. Au titre du troisième
trimestre 2020, le volume de ces ventes s’est replié de 3,7% (après +2,6% un an plus tôt),
impacté par la baisse du mois de juillet de 24,1%. Au terme des neuf premiers mois de 2020,
ces livraisons ont régressé de 13,1%, au lieu de +2,5% un an auparavant et une baisse de 9,7%
à fin décembre 2020. L’impact de la pandémie de la Covid-19 sur le secteur est actuellement
difficile à prévoir car l’impact à long terme de l’épidémie sur l’économie mondiale et nationale
demeure incertain.

1. Un grand désordre suite à L’Etat d'urgence

Selon une source du secteur, représenté par la FNBTP, même s’il n’y avait aucune
consigne administrative pour l’arrêt des chantiers, l’état d’urgence sanitaire et le confinement
ont créé un « grand désordre » dans les chantiers, dont beaucoup ont été arrêtés d’office. En
cause : l'absence de la main d’œuvre et l’indisponibilité de la matière première.

« Dès les premières annonces de l’état d’urgence sanitaire, il y a eu un exode massif des
ouvriers qui ont abandonné les chantiers. Ceux qui ont choisi de continuer à travailler trouvaient
en revanche de très grosses difficultés pour se déplacer, notamment entre les villes. Cela
concerne aussi bien les ouvriers que le personnel encadrant. Cette situation a créé un désordre
général et beaucoup d'entreprises ont décidé ainsi de stopper les chantiers en l’absence de
conditions pouvant assurer un travail normal, ou du moins assurer le minimum », explique notre
source.

Autre source de désordre : l’impossibilité de se fournir en matière première, équipements


et autres matériaux nécessaires à la conduite d’un chantier, et ce à cause de la fermeture de
plusieurs usines de matières premières.

Sans ouvriers et personnel encadrant, ni la possibilité de se fournir en matières premières,


difficile de poursuivre un chantier.

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CCA
Les secteurs économiques au Maroc à l’ère de la pandémie sanitaire

2. Grosse chute de l'activité

CDG Capital rappelle que les revenus du secteur BTP n’ont cessé de baisser depuis 2013,
enregistrant un TCAM de -5,5% sur la période 2013/2019. La faible demande de logements et
la baisse de la demande dans le segment des infrastructures (en raison du manque de
financement) ont eu une incidence négative sur le secteur.

Pour ce qui est des opérations de financement du secteur immobilier, l’encours des crédits
alloués à l’habitat continue son amélioration ascendante depuis le mois de juin pour se renforcer
de 2,2% à fin août 2020, après +1,1% à fin mai 2020 et +4,5% un an auparavant. Quant aux
crédits accordés à la promotion immobilière, ils ont accusé une légère baisse de 0,5%, après
+1,2% un mois plus tôt et un recul de 0,8% à fin août 2019.

Résultat des courses : l’activité a chuté de plus de 75% pour le Bâtiment et de plus 60%
pour les Travaux Publics, selon les données de la FNBTP. Et il ne s’agit là que des chiffres des
mois de février et de mars 2020, comparé à ceux de la même période de 2019.

Cet arrêt de l'activité dû aux désordres créés par la pandémie a produit des conséquences
désastreuses sur toute la chaîne.

La FNBTP en cite trois :

- « L’incapacité de régler les fournisseurs et les sous-traitants, ce qui accentue les dettes
des entreprises et porte un coup dur à la confiance entre les entreprises, leurs
fournisseurs et leurs sous-traitants » ;
- « L’impossibilité de respecter les délais d'exécution contractuels, ni de supporter les
pénalités de retard » ;
- « Un nombre important d'entreprises se sont retrouvées dans l’incapacité d’assurer
même le règlement des salaires de leurs employés, ce qui a créé des tensions sociales
ingérables » ;
3. Propositions pour dynamiser le secteur

Sur ces différentes conséquences du aux désordres créés par la pandémie sur le secteur,
le gouvernement, à travers le CVE, a dès les premières semaines de l’Etat d’urgence annoncé
des mesures pour atténuer l’impact aussi bien sur les salariés que sur les finances des
entreprises. Et ce à travers la mise en place de l’indemnisation CNSS du chômage partiel,
l’instauration d’un crédit garanti (Damane Oxygène) pour assurer les charges vitales des
entreprises, et l'annulation des pénalités en cas de retard sur les marchés.

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CCA
Les secteurs économiques au Maroc à l’ère de la pandémie sanitaire

Pour remédier à ces difficultés nées de l’Etat d’urgence sanitaire, la FNBTP propose ainsi
de « déclarer un moratoire sur les pénalités de retard sur toute la période de l’état d’urgence
sanitaire et appliquer le cas de force majeure pour tous les marchés à l’arrêt avec prise en compte
des impacts des mesures sanitaires sur l'exécution des marchés ».

Des mesures qui doivent s’accompagner, en urgence, avec « la mise en place d'un
mécanisme souple et adéquat pour faciliter les déplacements intra et inter-villes nécessaires
pour les entreprises et la marche des chantiers

Ceci pour parer à l’urgence du moment. Quant à la relance post-confinement, la FNBTP


propose une sorte de plan Marshall ciblant le BTP, avec l’ouverture des vannes du crédit
bancaire pour financer la relance. Des propositions qui s’accompagnent de quelques conditions
pour que l’effort de relance puisse réellement avoir un impact sur l’économie nationale.

La FNBTP invite ainsi l’Etat à lancer « un programme ambitieux d’investissement


prioritaire dans les infrastructures et le BTP en général ». L’intensification de la commande
publique sera, selon les opérateurs du secteur, un des principaux leviers de la relance et du
rattrapage des pertes subies pendant la durée du confinement

La FNBTP appelle ainsi les pouvoirs publics à « lever les obstacles à la participation des
entreprises nationales à tout appel d’offres lancé au Maroc ». Et demande également un soutien
étatique et un accompagnement pour que les entreprises du BTP puissent s’exporter et obtenir
des marchés à l’international, notamment en Afrique Subsaharienne.

Systématique des avances de démarrage de 15 à 20%, selon les cas pour tous les marchés
publics.

Pour accompagner cette relance par la commande publique, les opérateurs du secteur
veulent également agir sur le financement, aussi bien de leur trésorerie, que de leur fonds de
roulement. Et ce à travers une participation plus active du secteur bancaire mais aussi de l’Etat
et des donneurs d’ordre publics.

Pour soulager la trésorerie des entreprises, la FNBTP propose ainsi à l’Etat et aux maîtres
d’ouvrages de revoir le système des délais de paiement, en adoptant « un décompte par mois,
avec une transmission du décompte dans un délai de 10 jours fin de mois ». Ce qui permettra
de raccourcir les délais de paiements et soulager la trésorerie des entreprises.

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Les secteurs économiques au Maroc à l’ère de la pandémie sanitaire

Le report sans condition des échéances de remboursement des crédits bancaires ainsi que
la facilitation de l’accès à Damane Oxygène à toutes les entreprises quel que soit leur chiffre
d’affaires.

Ils proposent au-delà de tout cela la création d’une banque de développement « capable
de soutenir les entreprises en difficulté ». « Car les banques commerciales n’ont pas cette
vocation », selon une source de la Fédération.

Conclusion
A la lumière des lignes qui précèdent, nous pouvons clairement déduire que le secteur des
Bâtiments et des Travaux Publics est très indispensable pour l’évolution de l’économie
marocaine. En augmentant la valeur ajoutée créée, en participant considérablement à la
Formation Brute en Capital Fixe et en attirant les Investissements Directs Étrangers, cette
branche de l’économie nationale contribue tangiblement à la croissance économique du pays.
Par ailleurs, la contribution de ce secteur ne se limite pas seulement au volet économique. Par
contre, il le dépasse pour résoudre certains problèmes sociaux de la population marocaine. Tout
d’abord, le secteur des BTP crée de l’emploi et absorbe ainsi le chômage, tout en permettant à
des milliers de familles marocaines de posséder une source de revenu. Ensuite, les divers acteurs
des BTP et en partenariat avec le secteur public, déploient de grands efforts afin d’améliorer les
conditions de l’habitat des citoyens et de lutter contre les bidonvilles et les logements
insalubres.

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Les secteurs économiques au Maroc à l’ère de la pandémie sanitaire

Références
- Article de Hayat Gharbaoui publié Le 17 avril 2020 sur https://www.medias24.com

- Article « Quels sont les secteurs les plus et les moins résilients à la pandémie ? »
publié le 24 février 2021 sur https://www.ecoactu.ma

- Article « Les opérateurs du BTP appellent à un plan massif d'investissement dans les
infrastructures » publié le 09-06-2020 sur https://www.leboursier.ma

- Site internet du Ministère de l'aménagement du territoire national de l'urbanisme de


l'habitat et la politique de la ville

- Site internet de la fédération nationale de promotion immobilière

- Le Haut-commissariat au Plan Maroc


- Article « BTP : des chiffres en trompe-l’œil ! » publié le 09-02-2021 sur
https://leseco.ma

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Les secteurs économiques au Maroc à l’ère de la pandémie sanitaire

Secteur d’eau

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Les secteurs économiques au Maroc à l’ère de la pandémie sanitaire

Résumé

L’alimentation en eau potable au Maroc a été conçue d’une manière progressive mais

Selon un processus dynamique, passant d'une politique des barrages et un assainissement


liquide pour la protection durable des ressources en eau, l'accroissement des besoins en eau a
poussé les pouvoirs publics à lancer des projets de dessalement de l'eau pour améliorer le niveau
de service et le rendre accessible à tous les marocains. Les actions engagées ont concerné
notamment la mobilisation des eaux de surface, la création de l’ONEP en tant qu’organe de
planification à long terme, l’instauration d’une tarification par tranches de Consommation.

Mots-clés :

Assainissement liquide. Politique des barrages. Dessalement de l'eau

Abstract
Morocco's drinking water supply has been designed in a gradual but

In a dynamic process, starting from a dam’s policy and liquid sanitation to the sustainable
protection of water resources. increasing water needs have pushed governments to launch water
desalination projects to improve the level of service and make it accessible to all Moroccans.
The actions taken have been concerned, in particular, with the mobilization of surface water,
the creation of the ONEP as a long-term planning body, the introduction of incremental pricing
consumption,

Keywords :

Liquid sanitation. Dam’s policy. Water desalination

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CCA
Les secteurs économiques au Maroc à l’ère de la pandémie sanitaire

Introduction

L’eau, très présente sur notre terre et indispensable à la survie de tout être vivant, animal
ou végétal, n’est pas un liquide banal.25 L’eau recouvre environ 72% de la surface du globe,
c’est ainsi qu’on surnomme la Terre la planète bleue.26 Les premières civilisations se sont
organisées autour de lacs, de cours d’eaux27, de vallées, etc…, d’où l’accès à l’eau est
primordial pour tout individu et toute nation dans tous les temps.

L'eau constitue un élément essentiel pour le développement de la vie : le corps d'un être
humain adulte est composé à 60 % d'eau, une consommation minimale de 1,5L d'eau par jour
lui est nécessaire28, c’est pour cette raison que nombreux sont les pays qui adoptent une
politique de gestion durable de l’eau pour permettre un développement économique compatible
avec un accès à une eau de qualité pour tous, tout en protégeant les milieux et la biodiversité.
Le Maroc, à l’instar de nombreux pays dans le monde, est en effet touché de plein fouet par le
changement climatique et, dans le même temps, ses besoins en eau n’ont cessé d’augmenter ces
dernières années en raison du développement socioéconomique.29

Comment se concrétise-t-il la politique de gestion de l’eau au Maroc ? Quelles sont les


perspectives pour éradiquer les insuffisances de cette ressource rare au niveau d’accès à l’eau
potable et l’assainissement ?

Ou on est en termes de fiscalité pour le secteur de l’eau au Maroc ? Que rapporte la


nouvelle loi de finance pour ce secteur ?

Quelle est l’impact de la pandémie du Covid-19 sur ce secteur ?

Quelles en sont les propositions pour une relance du secteur de l’eau au Maroc ?

25 https://www.cieau.com/connaitre-leau/connaitre-leau/leau-cest-quoi/ consulté le 12/05/2021 à 02 :42


26 https://www.cieau.com/connaitre-leau/connaitre-leau/leau-dans-lunivers/ consulté le 12/05/2021 à 02 :42
27 https://www.cieau.com/connaitre-leau/connaitre-leau/leau-dans-lunivers/ consulté le 12/05/2021 à 02 :42
28 http://www.onep.ma/qualite-2017/controle-qualite.htm
29 Dounia Zineb Mseffer. Politique de gestion de l’eau au Maroc : une équation complexe. - Conjoncture N° 1035 - 15 avril -

15 mai 2021
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Les secteurs économiques au Maroc à l’ère de la pandémie sanitaire

I. POLITIQUE DE L’EAU ET REALISATIONS

Dès l’indépendance, le Maroc a opté pour une politique forte dans le secteur de l’eau,
avec pour objectif de réduire la vulnérabilité aux aléas climatiques, en stockant les eaux des
saisons et des années excessives afin de surmonter le déficit des périodes de sécheresse.

1. Construction des barrages

La politique des barrages lancée dès 1967 a contribué à la production de l’eau potable, de
l’énergie hydroélectrique, outre l’irrigation et la protection contre les inondations.

Le Royaume ambitionne d’atteindre une capacité de stockage de 30 milliards m3 d’eaux


pluviales dans les années à venir et de passer à 170 barrages d’ici 2030.30

2. Assainissement liquide et protection des ressources en Eau

L’office intervient dans le domaine de l’assainissement liquide en vue d’assurer la


protection des ressources et d'améliorer les conditions sanitaires des populations dans le cadre
d’une vision de gestion intégrée du cycle de l’eau.

L'office assure le service de l'assainissement dans 142 villes et localités totalisant plus de 5,8
millions d'habitants.31

Réalisée par l’ONEEP

3. La place des nouvelles technologies et des énergies renouvelables dans une gestion
durable des ressources en eau

Les nouvelles technologies et les énergies renouvelables ont une place de choix
puisqu’elles sont appelées à jouer un rôle important dans l’approvisionnement durable en eau

30 Dounia Zineb Mseffer. Politique de gestion de l’eau au Maroc : une équation complexe. - Conjoncture N° 1035 - 15 avril -
15 mai 2021
31 http://www.onep.ma/

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Les secteurs économiques au Maroc à l’ère de la pandémie sanitaire

du pays. Ces technologies représentent des solutions compétitives au stress hydrique. C’est le
cas, notamment de l’irrigation et du dessalement de l’eau de mer.32

II. Le cadrage réglementaire et fiscale de l'eau au Maroc

L’eau est une ressource naturelle à la base de la vie et une denrée essentielle à la majeure
partie des activités économiques de l’homme.

De ce fait La loi sur l’eau vise à mettre en place une politique nationale de l’eau basée sur
une vision prospective qui tient compte d’une part de l’évolution des ressources et d’autre part
des besoins nationaux en eau. Elle prévoit des dispositions légales visant la rationalisation de
l’utilisation de l’eau, la généralisation de l’accès à l’eau, la solidarité entre régions33.

1. Le cadre réglementaire

La présente loi en vigueur N° 36-15 qui comprend plus de 162 articles autour de l'eau.
Ces articles fixent les règles d'une Gestion intégrée, décentralisée et participative des
ressources En eau pour garantir le droit des citoyennes et des citoyens à L’accès à I ‘eau et en
vue d'une utilisation rationnelle et durable et une meilleure valorisation quantitative et
qualitative de L’eau, des milieux aquatiques et du domaine public.

En général, ainsi que les règles de prévention des risques liés à l'eau pour assurer la
protection et la sécurité des personnes, des biens et de I ‘environnement. Elle vise, également,
la mise en place des règles et outils de planification de I ‘eau y compris les eaux usées, les eaux
de mer dessalées et autres pour accroitre le potentiel hydrique national en tenant· compte des
changements climatiques afin de s'y adapter34.

I. Aspect fiscal vis à vis du secteur de l'eau35

Ce secteur qui a connu une importante évolution pendant les dernières années n'a pas pu
échapper à être encadré par la fiscalité .au niveau de l'application de la fiscalité sur l'eau. Il
bénéficie de beaucoup d'avantages fiscaux.

1. En matière de l'impôt sur la société

Sont totalement exonérés de l'impôt sur les sociétés et de façon permanente les
associations d'usagers des eaux agricoles pour les activités nécessaires à leur fonctionnement

32 Dounia Zineb Mseffer. Politique de gestion de l’eau au Maroc : une équation complexe. - Conjoncture N° 1035 - 15 avril -
15 mai 2021
33 http://www.abhsm.ma/
34 La loi 36 15 relative à l'eau
35 Le code général d’impôts au Maroc 2021

73
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Les secteurs économiques au Maroc à l’ère de la pandémie sanitaire

ou à la réalisation de leur objet régies. Raisonnablement parlant le secteur de l'eau et de


l'agricole forme un couple inséparable dans le sens où l'existence de l'eau conditionne celle de
l'agriculture.

2. En matière de la TVA

En ce qui concerne la taxe sur la valeur ajoutée relative à l'eau. Cette fois-ci le secteur
bénéficie encore d'une réduction permanente au taux réduite de 7% à savoir l'eau livrée aux
réseaux de distribution publique ainsi que les Prestations d’assainissement fournies aux abonnés
par les organismes chargés de l’assainissement. Mais aussi la location de compteurs d'eau.

II. La répercussion du covid-19 sur la gestion de l'eau et l'impact post-Covid

Le Maroc en tant que pays Confronté à une crise inédite par son ampleur et sa nature, les
opérateurs d’eau et d’assainissement ont su faire preuve, depuis le début des évènements, d’une
remarquable capacité de résilience suite aux décisions de confinement de la population prises
par la plupart des gouvernements mondiaux.

Donc le maintien de la fourniture d’une eau de qualité potable est primordial et stratégique
durant toute situation de pandémie virale telle que celle que connaissent actuellement, avec le
COVID-19.

1. Évolution de l'eau avant le déclenchement de la pandémie

L’alimentation en eau potable des villes marocaines a été conçue d’une manière
progressive. Mais Selon un processus dynamique, passant d’une gestion de crise à une vision à
long terme. Cependant le secteur d’assainissement n’a pas connu le même développement que
le secteur de l’eau potable. En effet la situation actuelle reste encore non satisfaisante et
nécessite des efforts considérables. Vu que la population qui augmente plus vite que les besoins
de subsistance.

Selon une étude menée par HCP pendant le 4èm trimestre de 2019, les entreprises de
l’industrie environnementale relative à l’eau anticipent une augmentation de la production
notamment dans les activités du « Captage, traitement et distribution d’eau » et une stabilité au
niveau des effectifs employés36.

2. L’impact post-Covid sur la gestion de l'eau

36
Le HAUT-COMMISSARIAT AU PLAN 2019
74
CCA
Les secteurs économiques au Maroc à l’ère de la pandémie sanitaire

Après l'influence négative du covid-19 sur l'économie dans son ensemble. Néanmoins le
secteur d'industrie environnementale relative à l'eau a pu échapper aux conséquences néfastes
d'après une étude du HAUT COMMISSARIAT AU PLAN.

Qui a abouti d'ailleurs que la production aurait enregistré une augmentation imputable à
une hausse de l'activité du « Captage, traitement et distribution d’eau ». En ce qui concerne les
carnets de commandes de ce secteur, ils se seraient établis à un niveau normal et l’emploi aurait
connu une augmentation. Dans ces conditions, le TUC dans l’industrie environnementale se
serait établi à 83%37.

3. Les propositions pour une relance du secteur de l’eau

Dans cette perspective et suit à la problématique précitée qui est liée à la pénurie de l'eau
potable due à l'excèdent de la croissance de la population sur les ressources de subsistance.
Nous nous retrouvons face à une menace à la survie de l'Homme. Cette menace qui réside dans
la mauvaise gestion de l’eau. Pour cela nous proposons des recommandations qui sont
susceptibles d'aider à remédier à cette situation. D'après cette modeste analyse on propose.

 De procéder à l’investissement dans le secteur de la gestion des eaux usées et dans la


collecte, le transport, le traitement et l’élimination des eaux usées est tellement essentiel
pour la santé de la communauté et l’environnement.
 De procéder à La réutilisation des eaux usées après plusieurs traitements destinés à en
éliminer les impuretés, afin de stocker et d'employer cette eau à nouveau, en particulier
des eaux grises, réduit le stress hydrique, s’attaque à la pénurie d’eau et augmente la
disponibilité de l’eau potable et propre à usage domestique, notamment pour les toilettes
à chasse d’eau.
 De faire appel au reste du monde en Travaillant avec les pays pour développer les
capacités de traitement des eaux usées au niveau national, régional et local, plus de
bénéficier de la synergie de l'effort et de l'effet de l'expérience.
 De travailler en partenariat avec les parties prenantes concernées, en particulier le
secteur privé, les institutions financières et les collectivités locales, afin de fournir des
solutions pour une gestion Durable des eaux usées et de faire en sorte de subvenir aux
besoins face à la rareté de ressource, telles qu’un assainissement adéquat, notamment
dans les zones où la collectivité est ou pourrait Être exposée à des eaux polluées, et des
eaux usées.

37
Le HAUT-COMMISSARIAT AU PLAN 2021
75
CCA
Les secteurs économiques au Maroc à l’ère de la pandémie sanitaire

 D’investir dans des projets de dessalement de l'eau de la mer afin de combler les besoins
en termes d'irrigation de l’agriculture qui est le principal utilisateur des ressources en
eau au Maroc. « Presque 87,8% de la consommation totale d’eau38 ».
 De mener et encourager les projets de recherche et de développement avec les
universités et Les grandes écoles pour toutes les questions se rapportant à l’eau afin
d'apporter des solutions plus adéquates au problème de la pénurie de l'eau.

38
https://www.medias24.com/2020/09/21/la-consommation-totale-deau-doit-etre-integree-dans-la-
planification-economique-hcp/
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Les secteurs économiques au Maroc à l’ère de la pandémie sanitaire

La conclusion

Il est évident qu’aujourd’hui, qu'on ne peut parler de la problématique de la pénurie de


l’eau sans l’intégrer dans le contexte global de la préservation de l’environnement et la sécurité
communautaire et de la gestion intégrée des ressources en eau et leur durabilité. A ce stade, le
futur de l’eau n’est pas seulement hypothéqué en raison de sa complexité et son incertitude due
à la pression des demandes des différents usages sur les ressources en eau et la dégradation de
l’environnement.

Mais également à la non prise de conscience que L’eau est source de vie et un bien
collectif, propriété de l’humanité actuelle et future. La crise alimentaire susceptible de se
produire est étroitement liée à celle de l’eau. D’où vient la nécessité d'une éthique de l’eau est
donc à développer pour la rationalisation et la moralisation de la gestion des ressources en eau.

Il nous parait évident que dans cet environnement turbulent et incertain, les dimensions
de cette problématique de l'eau sont complexes et dépassent les frontières régionales et
nationales. Les investissements apportés ne peuvent donc qu’être multiples. Des solutions
innovatrices et solidaires prenant des formes de partenariat et de coopération aux niveaux local,
national et international, horizontal et vertical sont nécessaires voire incontournable afin de
garantir l’adhésion de tous les acteurs à l'échelle international.

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CCA
Les secteurs économiques au Maroc à l’ère de la pandémie sanitaire

Bibliographie

https://www.cieau.com/connaitre-leau/connaitre-leau/

http://www.onep.ma/

Dounia Zineb Mseffer. Politique de gestion de l’eau au Maroc : une équation complexe. - Conjoncture
N° 1035 - 15 avril - 15 mai 2021

http://www.abhsm.ma/

La loi 36- 15 relative à l'eau

Le code général d’impôts au Maroc 2021

Le HAUT-COMMISSARIAT AU PLAN 2019

https://www.medias24.com/2020/09/21/la-consommation-totale-deau-doit-etre-integree-dans-la-
planification-economique-hcp/

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Les secteurs économiques au Maroc à l’ère de la pandémie sanitaire

Secteur d’énergie

79
CCA
Les secteurs économiques au Maroc à l’ère de la pandémie sanitaire

Résumé

Le développement du secteur de l’énergie vient en appui à l’ambition du Maroc de


s’affranchir d’une dépendance énergétique coûteuse et d’accompagner la diversification
industrielle du pays. Il est entré dans une nouvelle phase de libéralisation, notamment avec la
production d’énergies renouvelables. Une nouvelle instance de régulation pour le secteur
l’ANRE a été créée, qui prend en compte le rôle encore plus important des acteurs privés de ce
secteur.

Mots clés : Energies Fossiles, Energies Renouvelables, Energie Electrique, Politique


Fiscale, L’impact du Covid-19.

Abstract

The development of the energy sector supports Morocco's ambition to break free from
costly energy dependence and support diversification industrial sector of the country. It has
entered a new phase of liberalization, in particular with the production of renewable energy. A
new regulatory body for ANRE sector was created, which takes into account the even more
important role of actors private sector.

Keywords : Fossil energies, Renewable energies, Electrical energy, Tax policy, The
impact of Covid-19.

80
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Les secteurs économiques au Maroc à l’ère de la pandémie sanitaire

Introduction

L'énergie constitue le moteur du développement économique et social de tout pays. La


situation au Maroc se caractérise par une double dépendance vis-à-vis de l'étranger et de la
ressource pétrolière. Cette double dépendance compromet fortement la compétitivité du tissu
productif et partant la croissance économique nationale.

C’est dans ce cadre que le gouvernement marocain accorde une importance primordiale
au secteur d’énergie en tant que moteur principal du développement économique et du progrès
social, en mettant en place « la nouvelle stratégie énergétique nationale » adoptée en Mars 2009,
une stratégie qui vise à renforcer la sécurité d’approvisionnement et la disponibilité de l’énergie
ainsi que son accessibilité généralisée à des coûts raisonnables. Disposant d’un fort potentiel
naturel et estimant réduire la dépendance énergétique nationale à 80% vers 2020, le Maroc a
opté pour les énergies renouvelables1 en lançant officiellement par Sa Majesté le Roi
Mohammed VI « le Plan Solaire Marocain », le 02 novembre 2009 à Ouarzazate, « le
Programme Marocain Intégré de l'Energie Eolienne » le 28 juin 2010 à Tanger ; et bien d’autres
programmes en matière d’énergie hydraulique et de biomasse.

Et c’est dans ce sens-là, que nous avons choisi d’orienter notre travail en essayant de
répondre à la problématique suivante :

« Dans quelle mesure le Maroc a été réussi au secteur d’énergie et quel est l’impact de la
crise sanitaire (covid-19) sur celui-ci ? ».

Pour répondre à cette problématique, nous allons traiter en premier temps l’évolution du
secteur énergétique et sa contribution à la croissance économique du Maroc, par la suite, nous
nous intéressons à la politique fiscale et tarifaire du secteur et enfin, nous passerons à une
comparaison du secteur énergétique avant et après la pandémie de Covid-19.

81
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Les secteurs économiques au Maroc à l’ère de la pandémie sanitaire

I. SECTEUR DE L’ENERGIE : ÉTAT DES LIEUX

Le secteur énergétique représentait au Maroc pour l’année 2015 près de 3,1% du PIB et
employait environ 0,4% de la population du pays1. Ce secteur est caractérisé par une croissance
rapide de la consommation (7 à 8 % par an) et une très forte dépendance aux énergies fossiles
importées : 96% de l’énergie consommée est d’origine étrangère2 et représente 13,3% des
importations totales3, faisant du Maroc le plus grand importateur d’énergie de la région MENA.
Du fait de sa nature capitalistique, il est dominé par de « gros » acteurs, notamment de grandes
sociétés étrangères, qui bénéficient de mesures d’ouverture du marché national.

1. Les énergies Fossiles

Le secteur de l'énergie au Maroc est dominé par les énergies fossiles, presque entièrement
importées, qui couvrent 88,7 % de la consommation d'énergie primaire du pays en 2018 (pétrole
60,2 %, charbon 24 %, gaz 4,5 %) ; les énergies renouvelables contribuent pour 9,9 % (surtout
biomasse : 6,4 % et 2,8 % d'éolien et solaire) et les importations d'électricité pour 1,4 %.

Bien que les efforts du pays se concentrent sur le développement des énergies
renouvelables, il n’en demeure pas moins qu’un important programme de prospection mené
depuis quelques années par l’Office National des Hydrocarbures et des Mines (ONHYM), laisse
entrevoir la découverte de gisements importants de gaz notamment dans l’Est du Maroc.

2. Les énergies renouvelables

Depuis son lancement en 2009, la stratégie énergétique du Royaume a enregistré


d’importantes avancées, comme en témoignent les progrès réalisés en matière de mise en œuvre
de la stratégie de développement des énergies renouvelables, qui vise à porter la part des
énergies renouvelables à 42% de puissance installée en 2020 et à 52% à l'horizon 2030.

3. Energie solaire

En 2020, le royaume a désormais une puissance installée de 10 557 MW, dont 36,8 %
d’énergie renouvelable grâce à un investissement de 3,5 milliards de dirhams (390 millions $)
réalisé au cours de l’année.

4. Energie éolienne

82
CCA
Les secteurs économiques au Maroc à l’ère de la pandémie sanitaire

Par sa situation géographique favorable avec plus de 3500 Km de côtes, le Maroc


possède un potentiel éolien important, estimé à près de 25 000 MW sur l’ensemble du territoire
dont 6 000 MW sur les sites étudiés39.

5. Energie hydraulique

Aujourd’hui, l’énergie hydraulique est la principale source renouvelable utilisée pour


produire de l’électricité au Maroc. L’Office National de l’Electricité (ONE) a rapporté, qu’en
2009, 88% de la production d’électricité par les énergies renouvelables correspondaient à la
filière hydraulique.

6. Energie électrique

L'électricité couvrait 17,2 % de la consommation finale en 2018 ; sa production est elle


aussi dominée par les énergies fossiles : 81 % en 2019 (charbon 67,6 %, gaz 11,8 %, pétrole
1,5 %) ; les énergies renouvelables assurent 18,8 % de la production : hydraulique 3,2 %, éolien
11,6 %, solaire 4,0 % ; elles se développent rapidement (l'éolien est passé de 2,8 % en 2010 à
11,6 % en 2019) grâce au soutien de l'État, qui s'est donné l'objectif de porter leur part (en
termes de puissance installée) à 52 % en 2030. Le Maroc se dote par ailleurs des moyens
nécessaires pour pouvoir choisir l'option du nucléaire d'ici 2030.

II. POLITIQUE FISCALE ET TARIFAIRE


Les dix dernières années constituent un point d'inflexion dans la politique fiscale et
tarifaire du secteur énergétique.
1. En matière de la tva :

En ce qui concerne la taxe sur la valeur ajoutée relative à l’énergie on a :

 Application du taux réduit de 7% avec droit à déduction sur la location de compteurs


d'eau et d'électricité.
 Application du taux réduit de 10% avec droit à déduction sur les huiles de pétrole
ou de schistes, brutes ou raffinées et le gaz de pétrole et autres hydrocarbures
gazeux, charbon de bois et sur les chauffe-eaux solaires.
 Application du taux de 14% avec droit à déduction sur l’énergie électrique.
 Exonération à l’importation des hydrocarbures destinés à l’avitaillement des navires
effectuant une navigation en haute mer et des appareils aéronautiques, effectuant
une navigation au-delà des frontières à destination de l’étranger et admis en
franchise des droits de douane.

39
Rapport du Ministère de l’Energie, des Mines, de l’Eau et de l’Environnement ; Stratégie énergétique
nationale, Horizon 2030
83
CCA
Les secteurs économiques au Maroc à l’ère de la pandémie sanitaire

 Exonération les pompes à eau qui fonctionnent à l’énergie solaire ou à toute autre
énergie renouvelable, utilisées dans le secteur agricole
2. En matière de l’IS :
 Exonération totale de l’IS pendant 10 ans des titulaires ou le cas échéant, chacun
des Co titulaires de toute concession d’exploitation des gisements
d’hydrocarbures à compter de la date de mise en production régulière de toute
concession d’exploitation.
 Exonération de l’IS retenu à la source des bénéfices et dividendes distribués par
les titulaires d’une concession d’exploitation des gisements d’hydrocarbures.
3. En matière de l’TIC :

Exonération des combustibles suivants : le fuel-oil lourd, les houilles et le coke de pétrole
utilisés par l’ONE ou par les sociétés concessionnaires et destinés à la production de l’énergie
électrique d’une puissance supérieure à 10 MW.

III. L’IMPACT DE COVID-19 SUR LE SECTEUR DE L’ENERGIE


1. L’impact de la crise sanitaire sur le secteur d’énergie

Le Maroc, à l’instar des autres pays du monde, a perçu les effets de la crise sanitaire et
des mesures de confinement sanitaire liés à la pandémie COVID-19, qui se sont répercutés sur
la dynamique des secteurs au niveau national.

Au terme du premier semestre de l’an 2020 et en comparaison avec la même période de


l’année précédente, la conjoncture énergétique nationale s’est caractérisée par :

 Une diminution de la facture énergétique nette au rythme annuel de 29,9% ;


 Un amoindrissement de la redevance du transit de gaz naturel à travers le gazoduc
Maghreb Europe (GME) de 64%, en cadence annuelle ;
 Une baisse de l’approvisionnement en gaz naturel (importations + redevance en nature)
de 53,6%, en glissement annuel ;
 Un abaissement de l’énergie nette appelée de 4%, en évolution annuelle ;
 Un abaissement de l’énergie nette appelée de 4%, en évolution annuelle ;
Une décroissance de la production d’électricité issue de sources renouvelables de 9,4%,
en contribuant ainsi à la production totale d’électricité d’environ 20,1% au lieu d’une
part de 20,4% enregistrée un an auparavant ;

84
CCA
Les secteurs économiques au Maroc à l’ère de la pandémie sanitaire

 En termes d’énergie électrique injectée dans le réseau, l’ONEE a couvert 18,6% de cette
énergie à fin juin 2020. De leur part, la production des concessionnaires a représenté
72,2% et les importations ont contribué de 1,8% à cette énergie injectée ;
 Une baisse des ventes de l’électricité (-4,9%), résultant d’un repli des ventes attribuées
aux distributeurs (soit -6,4%), accaparant 42,6% du total des ventes à fin juin 2020, des
ventes destinées aux clients MT (-4%) et aux clients THT-HT (-22,1%) face à un
affermissement des ventes livrées aux clients de la BT (+3%) ;
 Un rétrécissement de la consommation des combustibles dans les centrales thermiques,
soit -6,4%, en glissement annuel ;

Tableau 3: La situation énergétique du Maroc avant et après Covid-19

Janvier-Juin 2019 2020 Evolution

Volume Valeur volume Valeur Volume Valeur


(MDhs) (MDhs)
Gas-oils et fuel-oils 3339,9 19117,1 2925,9 12011,4 -12,4 -37,2

Gaz de pétrole et autres 1863,6 7596,6 1723,6 6330,8 -7,5 -16,7


IPMP
hydrocarbures
RTAT 319,2 2004 251,4 1161,2 -21,2 -42,1
Essences
ION
Charbon Coke de pétrole 5946,3 5001,1 6141,1 4177,1 3,3 -16,5
(KT)
Autres 729,7 4667 509 2664,8 -30,2 -42,9

TOTAL 12 198,7 38385,8 11550,9 26345,3 -5,3 -31,4

Hydraulique 884,1 746 -15,6


Energ
Thermique 15712,9 14540,2 -7,5
ie
974,9 811,4 -16,8
appelé Solaire
2171,5 2095,3 -3,5
e nette Eolien
(GWh Apport des tiers 105,8 180,8 70,9

) Echanges (Importations- -779,7 24,6 -103,2


exportations)
Energies absorbée par pompage -233,1 -309 32,6

Consommation interne -22,3 -20,2 -9,6

TOTAL 18814 18069,2 -4

Distributeurs 6470,4 6053,2 -6,4

Clients THT-HT 1272,1 991,1 -22,1

85
CCA
Les secteurs économiques au Maroc à l’ère de la pandémie sanitaire

Clients MT 3437,4 3300,2 -4


Vente
Clients BT 3756,7 3867,6 3
s de
TOTAL 14936,6 14212,1 -4,9
l’élect
ricité
(GW
H)
170,64 61,36 -64,0
Redevance en gaz naturel du
GME(MNm)
Fuel (tonne) 34259 33866 -1,1
Consommation
5009752 4989276 -0,41
des combustibles Charbon (tonne)
pour la Gaz naturel 426,4 197,8 -53,6

production (MNm3)
Gasoil (tonne) 1506 1576 5
d’électricité

Source : www.MEM.GOV.MA

2. Recommandation pour améliorer le secteur d’énergie

Le Maroc fait face, à l’instar du reste du monde, a un défi sans précédent dans la gestion
de l’actuelle crise sanitaire du Covid-19. Les décisions fortes et les mesures anticipatives qui
ont été prises par les autorités publiques sont courageuses et salutaires.

Cependant, les professionnels du secteur proposent :

 Les prix de l’énergie devraient refléter les coûts réels et être plus incitatifs pour les
consommateurs.
 La qualité des équipements et des services d’efficacité énergétique devrait être
contrôlée.
 Des dispositions doivent être prises pour faire respecter les règlementations et celle-ci
doivent être renforcées régulièrement.
 Les comportements devraient faire l’objet de la même attention que les technologies, en
particulier l’utilisation croissante des technologies de l’information et des
communications (TIC).
 Il est nécessaire de vérifier les résultats afin d’évaluer l’impact réel des politiques
d’efficacité énergétique.
 Les consommateurs devraient être mieux informés.

86
CCA
Les secteurs économiques au Maroc à l’ère de la pandémie sanitaire

Conclusion

L’énergie est devenue, en moins d’un siècle, un enjeu économique et stratégique


majeur et un symbole du succès du développement économique. En effet, des relations
étroites existent entre l’énergie et le développement économique. Cependant, le
développement des industries à forte consommation énergétique n’a pas répondu à une
satisfaction correcte des besoins et a entrainé des graves atteintes à l’environnement. Le
changement climatique, l’épuisement des combustibles fossiles et les risques géopolitiques
rendent inévitable le passage aux énergies renouvelables.
Ces dernières années, les ER ont continué de se développer d’une manière
satisfaisante, dans un contexte marqué par la crise économique, la forte croissance de la
consommation énergétique et la volatilité des cours pétroliers. En effet, le Maroc est de plus en
plus sensibilisé à la nécessité du recours aux ER comme moyen de lutte contre les changements
climatiques.
Avec l’apparition du concept de développement durable, ainsi que les initiatives de
« l’économie verte » et de « la croissance vert », suite à la crise économique, le développement
des ER est motivé par des nouvelles raisons autres que celles relatives à la seule lutte contre les
changements climatiques. En effet, les ER permettent de créer des nouvelles opportunités
économiques, de créer des nouveaux emplois dans un monde qui souffre nouvelles opportunités
économiques, de créer des nouveaux emplois dans un monde qui souffre des taux de chômage
élevés et de faciliter l’accès à l’électricité dans les zones rurales et isolées.
Au niveau de la préservation de l’environnement, nous croyons que les énergies
renouvelables peuvent être considérées comme un modèle en la matière ; puisque la plupart de
ces énergies - que ça soit solaire, éolienne ou hydraulique - ne pollue pas l’environnement et ne
diffuse pas de gaz toxiques dans l’atmosphère, à titre d’exemple les gaz à effet de serre comme
le dioxyde. En dépit des quelques impacts négatifs de ces énergies sur l’écologie, nous les
considérons comme des incidences très limitées et ne réduisent pas de leur valeur en matière de
contribution au développement durable.

87
CCA
Les secteurs économiques au Maroc à l’ère de la pandémie sanitaire

Bibliographie

Elouadi, N. (2002, Février ). Aproche économique du secteur énergitique . Février 2002.

Harraou, K. (2019). SECTORIEL DE L'ECONOMIE MAROCAINE.

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afrique/288031.html#:~:text=%C3%80%20la%20fin%20de%202017,Maroc%20provi
ent%20de%20ressources%20renouvelables.&text=Les%20%C3%A9nergies%20reno
uvelables%20repr%C3%A9sentent%20plus,622%20M, Consulté le : 10/05/2021.

https://www.connaissancedesenergies.org/la-situation-energetique-du-maroc-decryptee-par-
laie-190516?amp, Consulté le :10/05/2021.

88
CCA
Les secteurs économiques au Maroc à l’ère de la pandémie sanitaire

Secteur d’Automobile

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CCA
Les secteurs économiques au Maroc à l’ère de la pandémie sanitaire

Résumé :
Fort de sa position géopolitique et de son savoir-faire, le Maroc s'impose comme un fer
de lance de l'automobile sur le continent, l'industrie automobile marocaine a enregistré une
croissance remarquable au cours des dix dernières années. Une progression fulgurante qui n'est
pas près de s'arrêter. Ainsi, le Maroc est devenu le deuxième producteur de véhicules en Afrique
après l’Afrique du Sud. Cela signifier que ce secteur joue un rôle primordiale dans la croissance
industrielle de l’économie national, aussi c’est l’un des piliers du plan d’accélération
industrielle (PAI 2014-2020), il contribue a la dynamisation du climat des affaires, le secteur
automobile a permet de créé des opportunités d’emploi et de dégagé une valeur ajouté qui a
connu une forte croissance, ainsi sur le plan de production, cette activité a connu une
progression notable, sans oublier de mentionner sa grand part au niveau de l’exportation à
l’étranger. Mais avec l’apparition de l’épidémie de covid-19, les choses ont changé, le secteur
de l’industrie automobile fait partie des secteurs qui ont été les plus touchés par cette crise,
tournée essentiellement vers l’export, cette industrie s’est carrément effondrée durant les trois
mois de confinement, il a connu des chocs à tous les niveaux de sa chaine industrielle. les
équipementiers ont subi d’énormes pertes de couts fixes en raison des arrêts de travail. Aussi,
le risque de défaillance des entreprises de pièces détachées a augmenté en raison des cas de
force majeure, et les concessionnaires ont eu du mal à recouvrer leurs paiements et accéder au
crédit. A court terme, les entreprises auront du mal à survivre en raison de l’épidémie, à plus
long terme, elles auront des difficultés à gérer leur trésorerie, leurs chaines logistiques, leurs
risques et leur stratégie.

Mots-clés : industrie automobile, covid-19.

Abstract:
With its geopolitical position and know-how, Morocco has established itself as a
spearhead of the automobile industry on the continent; the Moroccan automobile industry has
recorded remarkable growth over the past ten years. A meteoric progression that is not about to
stop. Thus, Morocco became the second largest producer of vehicles in Africa after South
Africa. This means that this sector plays a key role in the industrial growth of the national
economy, so it is one of the pillars of the industrial acceleration plan (IBP 2014-2020), it
contributes to the revitalization of the business climate, the automotive sector has made it
possible to create employment opportunities and to generate an added value that has
experienced strong growth, in terms of production, this activity has grown considerably, not to

90
CCA
Les secteurs économiques au Maroc à l’ère de la pandémie sanitaire

mention its large share of exports abroad. But with the outbreak of covid-19, things have
changed, with the auto sector among the sectors that have been most affected by this crisis,
focused primarily on exports, this industry collapsed during the three months of confinement,
it experienced shocks at all levels of its industrial chain. Equipment manufacturers have
suffered huge losses in fixed costs due to work stoppages. Also, the risk of failure of spare parts
companies has increased due to force majeure, and dealerships had difficulty recovering their
payments and accessing credit. In the short term, companies will have difficulty surviving the
outbreak, and in the longer term, they will have difficulty managing their cash flow, supply
chains, risks and strategy.

Keywords : automobile industry, covid-19

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CCA
Les secteurs économiques au Maroc à l’ère de la pandémie sanitaire

Introduction

L’industrie automobile occupe une place à part dans l’activité économique d’un pays. En
mesurant ses volumes d’affaires, le montant de ses investissements , le nombre de ses effectifs
ou la valeur de son excédent commercial , on ne peut que constater le rôle prépondérant de cette
activité , et cette importance s’accroit encore si l’on tient compte du poids de l’automobile dans
les secteurs de l’acier, du verre ou des produits pétroliers ce qui nous permet de dire que
l’automobile est bien l’un des indicateurs les plus pertinents de l’activité d’un pays 40, et qui
contribue d’une manière ou d’une autre dans l’accélération de la croissance industrielle de
l’économie national et plus précisément l’économie marocaine.

L’industrie automobile marocaine a enregistré durant ces dernières années une


performance à l’export très remarquable expliquée par le développement de l’activité du
câblage et l’essor du segment de la construction automobile à partir de 2012, lequel commence
à générer des recettes à l’export très importantes grâce aux investissements directes étrangers
réalisés dans ce segment qui ont atteint près de 3.9 milliards de Dhs réparti sur 2011 et 2012.

De même le Maroc à améliorer sa position concurrentielle sur le marché mondial41 , cette


croissance et prospérité se sont accrus au fil du temps jusqu'à 2019, cette années est caractérisé
par un chiffre d’affaires à l’export d’environ 100 MDH , et un taux d’intégration de 65% et la
création de plus de 90 000 emplois ,ce qui lui permet d’être le premier secteur d’exportation
avec une capacité de 700 000 véhicules par an42, mais malheureusement avec l’apparition du
covid-19 le secteur a été fortement impacté, dépendant essentiellement de l’export ,le secteur a
souffert de la double peine du confinement et donc de l’arrêt de la production ainsi que de la
perturbation des chaines d’approvisionnement , mais aussi de la baisse brutale de la demande
due à la crise économique qui a frappé le monde entier, le chiffre d’affaire liés aux exportations
automobiles ont baissé de près de 35.3 % dans la filière constructions43.

40 https://www.cairn.info/l-industrie-automobile-1905-1971--9782600003179-page-9.htm consulté le 27/04/2021


41 https://www.challenge.ma/wp-content/uploads/2014/01/Automobile-oc-2014.pdf consulté le 27/04/2021
42 https://maroc-diplomatique.net/automobile-le-maroc- consulté le 27/04/2021
43 https://www.medias24.com/2020/09/15/renault-maroc-limpact-de-la-crise-raconte-par-le-dg-du-groupe-marc-nassif/

consulté le 27/04/2021

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CCA
Les secteurs économiques au Maroc à l’ère de la pandémie sanitaire

I. L’industrie automobile au Maroc

1. Évolution historique de l’industrie automobile au Maroc

L’analyse de l’évolution historique de l’industrie automobile marocaine révèle que la


signature de la convention portant sur la production de voitures économique avec le groupe Fiat
Auto S.P.A ainsi que la signature en 1996 de deux conventions avec PSA Peugeot-Citroën et
Renault, pour le montage de véhicules utilitaires légers « économiques » bon marché à un taux
d’intégration de 100 %, marquent le point d’inflexion.

Ces projets ont été de réels catalyseurs pour le développement de la sous-traitance


automobile au Maroc. Sans oublier de faire un coup d’œil sur la cession des parts de l’état
(38%) dans la SOMACA (société marocaine de construction automobile) en juillet 2003, ce fut
le début de l’ère de la libération du secteur automobile au Maroc.

La première exportation était en 2007 de la « Logan » vers la France, en février 2012


l’industrie automobile au Maroc et avec le démarrage de l’activité du complexe industriel de
Renault-Tanger, le secteur s’est vu orienter vers le segment de la construction automobile ce
qui favorisé l’arrivée de nouveaux équipementiers et sous-traitants au Maroc et a mis les
premiers engins de l’émergence d’une base automobile marocaine de rang mondial.

Deux évènements récents ont contribué aussi dans l’évolution de secteur automobile
au Maroc, le premier concerne le lancement du plan d’accélération industrielle 2014-2020
(PAI) pour renforcer les atouts du secteur automobile via l’adoption d’une philosophie des
écosystèmes industriels pour une industrie davantage intégrée44, le deuxième intéresse la
conclusion d’un accord entre PSA Peugeot –Citroën et l’état marocaine en 2015.

Sans oublier de mentionné que l’installation de PSA(Peugeot Société anonymes), après


celle de Renault en 2012 permettra au Maroc d’atteindre la taille critique en matière de
production automobile, ce qui poussera les équipementiers à concrétiser leur investissement au
Maroc, cela signifier qu’à l’horizon 2020, l’usine devrait atteindre une production de 200.000
véhicules et 200.000 moteurs et dépasser 1 milliard de dh d’achat, le taux d’intégration prévu à
60% au démarrage devrait, en effet avoisiner les 80% dès que l’usine atteindra sa vitesse de
croisière, notons également qu’il s’agira de la première unité de production de moteurs dans le
royaume , cette nouvelle usine sera un pourvoyeur important d’emplois autant pour la région

44https://www.ilo.org/wcmsp5/groups/public/---ed_emp/---ifp_skills/documents/publication/wcms_726989.pdf consulté le
28/04/2021
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CCA
Les secteurs économiques au Maroc à l’ère de la pandémie sanitaire

que pour l’ensemble du royaume au total de 4.500 emplois directs et 20.000 emplois indirects
seront créés, en plus de la production pour le marché local .

Outre la fabrication de la pièce de rechange, le secteur marocain de l’automobile se


démarque de plus en plus par ses activités industrielles de câblage. Le segment du câblage
représente environ 50% du tissu automobile national et ses exportations ont atteint 17.2
milliards de dhs en 2014, les statistiques ont montré que le secteur d’automobile compte plus
de 150 usines d’équipementiers, réparties sur trois principales régions : Tanger (43%),
Casablanca (39%) et Kenitra (7%), permettant de couvrir les métiers principaux pour la
réalisation des équipements véhicules à forte valeur ajoutée45.

2. Le rôle de l’industrie automobile dans l’économie national

L’industrie automobile marocaine a connu, ces dernières décennies, particulièrement au


cours de la dernière (2010-2020), un développement remarqué, avec des performances
significatives à l’export et en termes de création d’emplois, comme en témoigne d’une
croissance, dont le chiffre d’affaires est de 72 Md de dhs, en 2018, cette filière est la première
exportatrice du Royaume, avec un taux d’intégration locale de 60% et 116 000 emplois créés
sur la seule période 2014-2018. C’est, aussi, désormais le premier hub de construction
automobile du continent.

A l’échelle nationale, en dehors des activités traditionnelles, l’industrie automobile est,


désormais, le secteur référent des nouveaux métiers mondiaux du pays, étant celui qui créé le
plus d’emplois, dont le taux de couverture des échanges extérieurs atteint plus de 70 %, en
2018, avec des IDE (investissement direct à l’étranger) qui se diversifient et dont la valeur
ajoutée locale augmente de façon quasi exponentielle depuis 2011.

Outre ces retombées positive sur l’emploi, l’industrie automobile contribue largement
dans la création des opportunités d’emplois, ainsi qu’à la lutte contre le chômage ce qui
contribuera d’une façon ou d’une autre au développement économique, et le tableau ci-dessous
montre la création d’emplois de la filière dans sa globalité entre 2008 et 2018. Son analyse
montre que le secteur a créé 85 000 emplois entre 2014 et 2018, cumulant, à elle seule, 27 %
des emplois crées dans le secteur industrie. Ce sont des emplois qualifiés ou hautement

45
https://www.flandersinvestmentandtrade.com/export/sites/trade/files/market_studies/685150910151411/6
85150910151411_2.pdf consulté le 28/04/2021
94
CCA
Les secteurs économiques au Maroc à l’ère de la pandémie sanitaire

qualifiés. On constatera, enfin, que les emplois crées par les écosystèmes de la filière
automobile sont les plus nombreux, 85 000 des 16300046.

Figure 1 : Emplois de l’automobile 2008-2018


163 000

80000
70000
60976
Emplois
51827
43534 créés par les
38795
85000 écosystèmes
automobiles

2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014-2018

Source : Ministère de l’industrie (Maroc)

La demande étrangère est en progression pour la sous-traitance automobile et pour les


composantes et pièces automobiles produits localement au Maroc, et avec l’arrivée des deux
grands opérateurs automobiles français au Maroc a suscité l’intérêt de plusieurs fournisseurs du
secteur à choisir le Maroc comme destination de leurs investissements, surtout depuis l’année
2012, les IDE (investissements directs à l’étrangers) automobiles reçus par le Maroc, tous
segments confondus, ont connu une forte augmentation entre 2010 et 2018, pour se chiffrer à
25,21 milliards de dirhams sur la même période.

Compte tenu de cette dynamique, la part des IDE automobiles dans le secteur industriel est
passée de 14% en 2010 à 72% en 201847.

Donc le Maroc a réussi, en quelques années, à faire du secteur automobile l’une des
locomotives de son économie, aussi il est devenu l’un des trois marchés émergents les plus
prometteurs au monde48 , le Maroc a fait des pas de géant en matière d’émergence de l’industrie
automobile. Une performance qui lui a permis de se forger une place de choix sur le podium du
secteur au niveau continental, et d’être en 2ème position après l’Afrique du Sud en matière de

46https://www.policycenter.ma/sites/default/files/PP%20-%2020-34%20%28Henri-louis%20Vedie%29_0.pdf
consultéle1/5/2021
47file:///C:/Users/ACER/Downloads/Etude-industrie-automobile.pdf consulté le 07/05/2021
48https://fr.le360.ma/economie/automobile-le-maroc-un-des-trois-marches-les-plus-prometteurs-au-monde-selon-une-etude-
153869 consulté le1/5/2021
95
CCA
Les secteurs économiques au Maroc à l’ère de la pandémie sanitaire

production de véhicules en 2019, le chiffre d’affaires de la production de véhicules automobiles


au Maroc a été de 10,5 Mds de dollars, soit 25% des exportations totales du pays en 2019.
« L’Afrique du Sud et le Maroc sont les constructeurs automobiles primaires, avec une
contribution du secteur au PIB de respectivement 7,5% et 16% »49.

II. Les mesures fiscales mises en place en faveur du secteur automobile

Le Maroc a réussi cet exploit grâce à la politique de développement des « métiers


mondiaux » dont l’industrie automobile fait partie. Dans le cadre de cette stratégie, trois zones
franches d’exportation dédiées à l’automobile ont été construites : Tanger Free Zone, Tanger
Auto motive City et Atlantic Free Zone à Kenitra.

1. Les aides fiscales :

Les aides fiscales sont très avantageuses, le premier est l’exonération de l’impôt sur les
sociétés (IS) durant les cinq premières années, les 20 années suivantes sont ensuite taxées à
8,75 %, puis au-delà, le taux d’IS est maintenu à 17,5 %. Les entreprises bénéficient également
de l’exonération de la taxe professionnelle pendant 15 ans, ainsi que de l’impôt sur les
dividendes pour les associés non-résidents (au prorata du chiffre d’affaires à l’export). Les
droits d’enregistrement sur les constitutions, sur les augmentations de capital ainsi que sur les
terrains acquis pour les usines font aussi l’objet d’exonération. Enfin, à titre exceptionnel, la
Contribution sociale de solidarité sur les bénéfices ne s’applique pas aux sociétés installées dans
les zones franches d’exportation. Par ailleurs, ces exonérations s’appliquent désormais aux
opérations effectuées entre sociétés établies dans deux zones franches différentes ainsi qu’aux
opérations en direction des entreprises hors zone franche à condition qu’elles relèvent du régime
suspensif en douane. De ce fait, même les sociétés établies en dehors des zones franches peuvent
donc bénéficier de l’exonération en tant qu’exportateurs pour les opérations réalisées avec les
zones franches50.

49 https://www.ecoactu.ma/wef-industrie-
automobile/#:~:text=Le%20chiffre%20d'affaires%20de,totales%20du%20pays%20en%202019. consulté le1/5/2021
50https://www.cfcim.org/magazine/52611 consulté le 08/05/2021

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CCA
Les secteurs économiques au Maroc à l’ère de la pandémie sanitaire

III. L’impact du COVID-19 sur le secteur automobile.

1. Evolution du secteur automobile marocaine avant la pandémie

Le Maroc est devenu le deuxième producteur de véhicules en Afrique après l’Afrique du


sud suit à un accord avec Renault portant le projet industriel de montage de la voiture
familiale « Dacie Logan » destinée aussi bien au marché local qu’à l’export, et un
investissement de 6 milliards de dirhams, PSA Peugeot Citroën installera son usine au Maroc
ce qui va permettre d’atteindre la capacité nécessaire en matière de production automobile.

La branche automobile a vu son chiffre d’affaires à l’export rebondir significativement


pour la quatrième année consécutive, pour s’établir 58,5milliards de dirhams en 2017, en
progression de 7,3% par rapport à 2016, sa part dans le total des exportations industrielles se
situé désormais à 40%. Cette dynamique s’est poursuivie en 2018, puisque les exportations
automobiles ont atteint, à fin octobre de l’année en cours, 53,3 milliards de dirhams, soit une
hausse de 11% par rapport à la même période de l’année précédente.

Avec un volume de production atteignant 376286 véhicules en 2018 le Maroc occupe


pour la cinquième année consécutive, la deuxième place en Afrique après l’Afrique du sud. Le
positionnement régional et international du Maroc devra être renforcé substantiellement avec
l’entrée en production de l’usine PSA à partir de 2019, qui table sur une production initiale de
100000 véhicules avant d’atteindre, à terme 200000 véhicules.

Tableau : exportation des véhicules

Evolution

Janvier 2021 Février 2020 En valeur En pourcentage

Automobile 15.742 15.129 +613 +4,1%

5.875 +505 +8,6%


Construction 6.380

5.765 -213 -3,7%


Câblage 5.552

Intérieur véhicules et 1.589 1.624 -35 -2,2%


sièges

Source : office des changes

97
CCA
Les secteurs économiques au Maroc à l’ère de la pandémie sanitaire

51
A fin de février 2021, les exportations de l’automobile affichent une hausse de 4,1%. Cette
évolution provient principalement de l’accroissement des ventes du segment « construction »
de 8,6% ou +505MDH. Cette hausse est ralentie par la baisse des ventes du segment « câblage »
et « intérieur véhicules et sièges » de 3,7% et 2,2% respectivement. Cette croissance
impressionnante a permis au secteur de gagner en part dans les exportations totales du pays.

2. Evolution de l’automobile pendant la pandémie

Le secteur automobile n’a pas échappé des effets dévastateurs de la pandémie COVID-
19, qui subit de plein de fouet les conséquences des mesures de prévention et sécurité prise par
le gouvernement marocain qui ont ralenti la production de véhicules et ont mis et le commerce
automobile a l’arrêt, le marché automobile a connu une forte chute sur les six premiers mois de
l’année 2020, après les décisions de PSA et Renault de suspendre temporairement leurs activités
au Maroc.

Après des mois sévères de confinement il semblerait selon dernières statistiques de


l’Association des importateurs des véhicules au Marco à fin juin 2020, que les ventes des
voitures neuves ont enregistré une baisse de -43,3% sur cette période52. Au cumul, les véhicules
particuliers sont en diminution de -45,06% afin de l’année en cours. Pour leur part, les véhicules
utilitaires légers ne sont pas épargnés par la baisse générale -27,85%, puisqu’à fin juin 2020,
on compte 5.934 VUL vendus comparativement à fin juin 2019 le compteur a enregistré 8.225
ventes.

Cet effondrement revient en partie au confinement sanitaire obligatoire annoncé par le


royaume 20 mars dernier, c’est attendu vu la baisse de la demande dû aux incertitudes actuelles
des ménages. Cette dynamique de création des emplois dans le secteur automobile se trouve
aujourd’hui freinée par la crise pandémique, en effet, pris par le choc suite à la baisse brutale
de la demande étrangère, au confinement des clients, fermetures des concessionnaires, à
l’obligation de réduire les effectifs pour protéger les salariés et aux difficultés de
s’approvisionner en intrants auprès des fournisseurs étrangers Renault et PSA ont dû suspendre
leur activités pendant plusieurs semaines avant de décider un redémarrage progressif et partiel
de la production.

51Office des changes.


https://aujourdhui.ma/automobile/ventes-de-voitures-neuves-baisse-de-433-a-fin-juin-2020
52 Tableau de bord sectoriel sur l’économie marocaine, 2019

98
CCA
Les secteurs économiques au Maroc à l’ère de la pandémie sanitaire

Conclusion :

La crise sanitaire a porté un coup très dur sur l’économie et sur les chaînes logistiques
industrielles en amont et en aval, en particulier dans le Maroc, où l’industrie automobile est un
principal moteur de croissance économique, puisqu’il a créé 404496 nouveaux emplois entre
2014 et 2018 et réalise ainsi près de 81% de l’objectif fixé par la stratégie industrielle.

Les PME qui représentent l’essentiel de l’emploi dans le secteur et fournissent des services
intermédiaires aux constructions automobiles multinationaux, sont gravement touchées, en effet
les secteurs susceptibles d’être touchés par la fermeture de l’industrie automobile en amont
comprennent : le transport (fret, transport terrestre de passagers, autobus…) et les services
(location de voitures).

La pandémie a entraîné une flambée sans précédent de chômage dans l’industrie


automobile dans toutes ses chaînes d’approvisionnement. De nombreux autres emplois seront
menacés si les gouvernements ne prennent des mesures immédiates pour assurer la survie des
PME et la protection des travailleurs.

Parmi les mesures a pris en considération pour surmonter les effets du covid-19 sur le
secteur automobile :

 À court terme, la première stratégie consiste à atténuer les risques opérationnels en


relocalisant les sources d’approvisionnement et en utilisant des technologies
industrielles avancées.
 La logistique d’approvisionnement et la fabrication doivent être relocalisées dans la
même région pour répondre à la demande locale et améliorer l’intégration à tous les
niveaux de la chaîne d’approvisionnement.
 Développer de nouvelles compétences en matière d’analyse des big data et d’utilisation
de systèmes d’information en temps réel.
 Promouvoir des mesures visant à encourager le produit national.

99
CCA
Les secteurs économiques au Maroc à l’ère de la pandémie sanitaire

Bibliographie :
 Tableau de bord sectoriel sur l’économie marocaine, 2019
 Offices des changes
 https://www.cairn.info/l-industrie-automobile-1905-1971--9782600003179-page-
9.htm consulté le 27/04/2021
 https://www.challenge.ma/wp-content/uploads/2014/01/Automobile-oc-2014.pdf
consulté le 27/04/2021
 https://maroc-diplomatique.net/automobile-le-maroc- consulté le 27/04/2021
 https://www.medias24.com/2020/09/15/renault-maroc-limpact-de-la-crise-raconte-
par-le-dg-du-groupe-marc-nassif/ consulté le 27/04/2021
 https://www.ilo.org/wcmsp5/groups/public/---ed_emp/---
ifp_skills/documents/publication/wcms_726989.pdf consulté le 28/04/2021
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 https://aujourdhui.ma/automobile/ventes-de-voitures-neuves-baisse-de-433-a-fin-juin-
2020
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louis%20Vedie%29_0.pdf consultéle1/5/2021
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07/05/2021
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prometteurs-au-monde-selon-une-etude-153869 consulté le1/5/2021
 https://www.ecoactu.ma/wef-industrie-
automobile/#:~:text=Le%20chiffre%20d'affaires%20de,totales%20du%20pays%20en
%202019. consulté le1/5/2021

https://www.cfcim.org/magazine/52611 consulté le 08/05/2021

100
CCA
Les secteurs économiques au Maroc à l’ère de la pandémie sanitaire

Secteur d’Aéronautique

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CCA
Les secteurs économiques au Maroc à l’ère de la pandémie sanitaire

Résumé

Les deux dernières décennies ont été marquées par l’ascension fulgurante de la filière
aéronautique au Maroc grâce aux plusieurs facteurs. Ce qui a permis au Maroc de prendre la
5ème position en classement mondial des pays les plus attractifs dans le domaine de
l’aéronautique, ce secteur connaîtra un ralentissement sans précédent suite aux conséquences
économiques de la pandémie du coronavirus même il a fait preuve d’une bonne résilience
permettraient le Maroc de réaliser des avancées notables en élargissant son positionnement dans
les activités amont et aval de la chaîne de valeur et de surmonter les faiblesses dans ce secteur,
il reste encore un long chemin à parcourir.

Abstract

The last two decades have been marked by the meteoric rise of the aviation industry
in Morocco thanks to several factors. This allowed Morocco to take 5th position in the world
ranking of the most attractive countries in the field of aeronautics, this sector will experience
an unprecedented slowdown following the economic consequences of the corona virus
pandemic even it has shown good resilience would allow Morocco to make significant progress
by broadening its positioning in the upstream and downstream activities of the value chain and
to overcome the weaknesses in this sector, there is still a long way to go.

102
CCA
Les secteurs économiques au Maroc à l’ère de la pandémie sanitaire

Introduction

Le Maroc ait connu une chute dans le classement sur le plan de la responsabilité politique
et l’efficacité du gouvernement, mais dans un autre côté, il a fait un progrès considérable depuis
le début du millénaire. Le PIB par habitant a augmenté de plus de 70% en termes réels, les taux
de pauvreté absolue et relative ont diminué, en passant respectivement de 7,1% à 1,4% et de
21,4% à 19,7% entre 2012 et 2017 et les finances publiques ont été gérées prudemment53. Ces
résultats sont grâce à la politique et la stratégie d’ouverture économique adoptée par le royaume
sur son environnement, soit régional ou mondial54.

Dans ce cadre le Maroc, d’une part, a lancé en 2005 le plan Emergence qui a pour
objectif de se focaliser sur les métiers qui présentent des avantages compétitifs appelés Métiers
Mondiaux du Maroc. Ces derniers comportent deux catégories essentielles. La première
catégorie représentée par les métiers traditionnels : le textile et l’agroalimentaire55. Or la
seconde concerne les métiers orientés IDE (Investissements Directs Etrangers) à savoir :
l’offshoring, l’automobile, l’électronique et l’aéronautique. Ainsi que le lancement du
nouveau plan d’accélération industrielle (2014-2020) qui cible des branches pouvant avoir un
impact potentiel positif en termes de croissance et de sophistication des exportations.56.

Et d’autre part, selon le rapport de la Conférence des Nations unies sur le commerce et le
développement (CNUCED) de 2018, le Maroc est le pays le plus connecté de l’Afrique avec
un indice de connectivité de 71,5. En effet, le pays est la porte d’entrée vers l’Europe. C’est
aussi le pays Africain le plus proche des USA (7h d’avion de la côte Est et 10 jours par voie
maritime). De plus, le Royaume est doté d’un hub logistique d’envergure mondiale le Port de
Tanger Med . Situé sur le Détroit de Gibraltar, Tanger Med est connecté à 174 ports mondiaux
de 74 pays. Une nouvelle ligne de train à grande vitesse « Al Boraq » inaugurée en novembre
2018 relie Tanger à Casablanca en 2 heures et 10 minutes.57

53Dr Stephan Brien et All « Ouverture Economique : Etude de cas du Royaume du Maroc » page 4 LEGATUM INSTITUT
2020
54HASSANI Kamal et CHOUGRANI Souhaila « Enjeux de l’ouverture économique du Maroc dans la perspective du nouveau

modèle de développement » Revue Internationale des Sciences de Gestion octobre 2019 page 191
55https://www.cfcim.org/magazine/74621 « Le chemin vers l’émergence » Date de publication : 9 mars 2020Rubrique :

Zoom consulté le 01.05.20121 à 02h20


56EL MOUKRI Karim « La stratégie industrielle 2014- 2020 du Maroc et ses implications potentielles sur le processus de

transformation structurelle » OCP Center Policy octobre 2016 page 11


57M. Zouhair Kanouni .Article ; Profil et opportunités dans la chaîne de valeur aéronautique marocaine.

https://www.deleguescommerciaux.gc.ca/morocco-maroc/market-reports-etudes-de-marches/0005073.aspx?lang=fra
(consulté le 03-05-2021 à 21h15)
103
CCA
Les secteurs économiques au Maroc à l’ère de la pandémie sanitaire

Pour ces raisons le Maroc connait un essor remarquable dans plusieurs secteurs, cas de
secteur d’aéronautique58. Le Maroc représente l’un des beaux cas de réussite industrielle dans
ce secteur c’est parce que après 20 ans du lancement du la première initiative, notre pays est
devenu le principal exportateur de matériel, pièces et composants aéronautiques du continent
africain. Dépassant même, récemment, celle de l’Afrique du Sud59.

L’objectif de cet article, est d’étudier l’importance occupée du secteur aéronautique dans
la nouvelle stratégie de l’économie marocaine, citer leur évolution et l’impact de la crise
pandémique sur ledit secteur. D’où l’en découle la problématique suivante : Dans quelle
mesure le Maroc a été réussi au secteur de l’aéronautique et quel est l’impact de la
pandémie sur le secteur ?

Pour répondre à cette problématique, notre article est composé de deux parties, la
première partie s’intéresse à l’évolution et les facteurs de succès du secteur de l’aéronautique
au Maroc et la deuxième partie se focalise sur deux éléments essentiels, la comparaison de
l’évolution de l’aéronautique au Maroc par rapport à la Tunisie et l’Afrique du sud et l’impact
de la crise pandémique sur ledit secteur.

58Rachid El arbi, le 360, aéronautique : le Maroc dans le top 5 mondial


https://www.google.com/amp/s/m.le360.ma/economie/aeronautique-le-maroc-dans-le-top-5-mondial-201784%3famp
(consulté le 03-05-2021 à 02h30)
59Alfredo G. A. VALLADAO « L’AERONAUTIQUE AU MAROC : Histoire d’un succès inattendu » Policy Center for the

New South Février 2020 page 7


104
CCA
Les secteurs économiques au Maroc à l’ère de la pandémie sanitaire

I. Evolution du secteur aéronautique au Maroc :

Larousse définit l’aéronautique comme « la science de la navigation aérienne et de la


technique des avions et engins aériens ». En économie, l'aéronautique est le secteur qui
regroupe les activités de conception, de fabrication et de commercialisation des aéronefs
(avions, hélicoptères, drones, missiles, etc.) et des équipements spécifiques associés
(propulsion, systèmes de bord, etc.)60. Cette activité se distingue par rapport aux autres
industries par certaines caractéristiques spécifiques : elle est d’une haute technologie, elle est
de petites et moyennes séries ne pouvant pas bénéficier des économies d’échelle à l’instar des
autres industries, elle est cyclique (elle est sensible à la conjoncture générale), elle est fortement
exportatrice et dominée par l’Europe et les Etats-Unis.61

Aujourd’hui, l’industrie aéronautique installée au Maroc est devenue le principal


exportateur de matériel, pièces et composants aéronautiques du continent africain, certainement
pour cette place est le fruit d’une évolution positive pendant de deux décennies et de plusieurs
facteurs favorables.

1. Evolution du secteur aéronautique au Maroc :

Depuis la Première Guerre mondiale, l’industrie aéronautique mondiale a vécu une


évolution marquée par l’innovation technique et organisationnelle ou les firmes-pivots
(Européens et Américains) occupaient une place primordiale. Cette période marquée par la
présence de l’État qui régulait à la fois l’industrie aéronautique et l’industrie du transport aérien.
A partir des années 80, le secteur a connu l’introduction des acteurs privés selon la logique de
marché qui s’est traduit par l’externalisation. Les avionneurs faisaient de plus en plus appel à
la sous-traitance de spécialité donnant lieu à une transformation de la chaîne de valeur par la
création de nouveaux réseaux de sous-traitance dans les pays émergents. Le Maroc fait partie
de ces nouvelles destinations ce qui a permis de placer l’aéronautique parmi les secteurs
prioritaires de sa nouvelle politique industrielle déclinée dans les deux plans (Plan Émergence
et PAI).62

A la fin des années 90, uniquement deux entreprises opéraient dans ce secteur, « EADS
Maroc Aviation et « Snecma Morocco Engine Services (SMES) ». Mais dès le début de lq

60 https://www.techno-science.net/definition/60.html consulté le 04.05.2021 à 12h30.


61Direction des Etudes et des Prévisions Financières DEPS/SIAS « Le secteur aéronautique marocain face aux nouvelles
mutations mondiales » Septembre 2021 page 04.
62 Akodad Safae et All « Made in Maroc, made in Monde : Profils sectoriels et émergence industrielle volume 3 » Economie

Critique 2019 Page 185


105
CCA
Les secteurs économiques au Maroc à l’ère de la pandémie sanitaire

nouvelle millénaire et au cours de ces deux dernières décennies, l’industrie aéronautique au


Maroc accueille une moyenne de 10 nouveaux entrants par an. Aujourd’hui, le secteur compte
140 entreprises et six écosystèmes aéronautiques (câblage, assemblage, ingénierie,
maintenance, moteurs et matériaux composites). Cette dynamique du secteur résulte de la
mise en œuvre de chantiers structurants portant, notamment, sur une infrastructure industrielle
et offrant une palette intégrée de services destinée à renforcer l’attraction de grands groupes
internationaux.63 Les entreprises du secteur se sont regroupées au sein Groupement des
industries marocaines aéronautiques et spatiales « GIMAS » qui a été créée en 2004 pour
partager les expériences, conduire des actions en commun et favoriser l’émergence de
partenariat dans le secteur. L’industrie aéronautique marocaine repose sur huit principaux
métiers et se caractérise par la prédominance des filiales d’entreprises étrangères comme il ‘est
mentionnée dans tableau suivant64 :

Tableau n°1 : la répartition selon les origines des entreprises et domaines d’activité.

Désignation Répartition Portion


Filiales d’entreprises étrangères 75%
Origine Entreprises marocaines 21%
Joint-ventures 04%
Travail des métaux 35%
Services 22%
Electronique / Avionique 17%
Domaines Fabrication de pièces composites 9%
d’activité Supports techniques 7%
Maintenance et réparation 4%
Assemblage de sous-structures 3%
Fabrication des parties auxiliaires 3%
Source : Tableau élaboré par les auteurs

2. Les facteurs du succès du secteur aéronautique :

Sans doute le succès de l’aéronautique au Maroc n’est plus du hasard mais c’est grâce
aux plusieurs facteurs qui sont le libéralisme, la stabilité, la proximité géographique

63 Akodad Safae et All « Made in Maroc, made in Monde : Profils sectoriels et émergence industrielle volume 3 » Economie
Critique 2019 Pages 185-186
64 Akodad Safae et All « Made in Maroc, made in Monde : Profils sectoriels et émergence industrielle volume 3 » Economie

Critique 2019 Page 194


106
CCA
Les secteurs économiques au Maroc à l’ère de la pandémie sanitaire

l’accompagnement de l’état et la maîtrise d’une supply chain performante65.Parmi les autres


facteurs de succès de l’aéronautique marocaine on trouve aussi les efforts déployés dans
l’apprentissage et les avantages offerts en matière fiscale. En ce qui concerne l’apprentissage
dans le secteur aéronautique jouant un rôle très important dans le but d’acquérir de nouvelles
compétences, d’accéder à de nouveaux marchés et d’améliorer le statut du sous-traitant pour
répondre aux besoins en compétences et pour atteindre un stade supérieur dans la chaîne globale
de valeur. Dans ce volet, plusieurs projets ont été réalisés, où sont en cours de réalisation dans
le domaine de la formation (ex : insertion de la spécialité aéronautique au cycle d’ingénieurs en
2005, ouverture de l’institut marocain de l’aéronautique (IMA) en 2011 et l’institut spécialisé
dans les métiers de l’aéronautique et de la logistique aéroportuaire (ISLAMA) par OFPPT en
2013…)66. Quant aux avantages fiscaux, le Maroc a fourni un grand effort en vue de réussir sa
conformité fiscale, à travers l’adoption de plusieurs plans de réformes, et suite à son adhésion
aux conventions multilatérales signées avec les instances étrangères. Parmi les efforts engagés
par le Royaume, rappelons la modification du système fiscal des zones d’accélération
industrielles (ZAI).67 Pour cela certaines exonérations sont toujours conservées en faveur des
investisseurs dans le secteur aéronautique afin d’être compétitive en termes d’IDE :

65Moussa DIOP Le 360, « Industrie aéronautique : que pèse réellement l’Afrique ? » https://m.le360.ma/afrique/maroc-
tunisie/economie/2019/10/07/28126-industrie-aeronautique-que-pese-reellement-lafrique-28126 (consulté le 07.05.2021 à
23h00)
66Akodad Safae et All « Made in Maroc, made in Monde : Profils sectoriels et émergence industrielle volume 3 » Economie

Critique 2019 Page 198


67 B.CHADOU , Finance news, « fiscalité des ZAI : les nouvelles mesures maintiendraient le Maroc en terrain compétitif »

https://fnh.ma/article/actualite-financiere-maroc/fiscalite-des-zai-les-nouvellesmesures-maintiendraient-le-maroc-en-terrain-
competitif (consulté le 03-05-2021 à 02h30).
107
CCA
Les secteurs économiques au Maroc à l’ère de la pandémie sanitaire

Tableau n° 2 : Exonérations en matière de la TVA, l’IS et l’IR

Types d’impôts Exonérations

108
CCA
Les secteurs économiques au Maroc à l’ère de la pandémie sanitaire

Exonération avec droit à déduction :


 Des produits livrés et les prestations de services rendues à
Taxe sur la l’exportation par les assujettis.
Valeur Ajoutée  Des produits livrés et des prestations de services rendues
aux zones franches ainsi que les opérations effectuées à
l’intérieur ou entre lesdites zones franches.

 L’exonération totale durant les cinq (5) premiers exercices


consécutifs à compter de la date du début de leur
exploitation,
 L’application du taux de 15%68 pour les (20) exercices
consécutifs qui suivent le 5ème exercice d’exonération
totale au titre :
Impôt sur les  Des opérations réalisées entre les entreprises installées
Sociétés dans la même zone franche d’exportation.
 Des opérations réalisées entre les entreprises installées
dans différentes zones franches d’exportation.
 Du chiffre d’affaires réalisé par les entreprises
installées dans les zones franches d’exportation au titre
de leurs ventes de produits aux entreprises installées
en dehors desdites zones.

 Exonération totale durant les 5 premiers exercices


consécutifs à compter de la date du début de leur
exploitation
 Application à L’Impôt dû, d’un abattement de 80 % pour
les 20 années qui suivent le 5ème exercice d’exonération
totale au titre des opérations réalisées :
Impôt sur le  Entre les entreprises installées dans la même zone
Revenu franche d’exportation.
 Entre les entreprises installées dans différentes zones
franches d’exportation.
 Au chiffre d’affaires réalisé par les entreprises
installées dans les zones franches d’exportation au titre
de leurs ventes de produits aux entreprises installées
en dehors desdites zone.

Source : Tableau élaboré par les auteurs

Tableau n°3 : Autres Exonérations et avantages fiscaux et douaniers

Types d’impôts Exonérations

68 Loi de finance 2021


109
CCA
Les secteurs économiques au Maroc à l’ère de la pandémie sanitaire

 L’exonération des actes de constitution et


Droits d’augmentation de capital des sociétés installées dans les
d’Enregistrement zones franches d’exportation.
Et de Timbre  L’exonération des acquisitions de terrains nécessaires à
la réalisation de leurs projets par les entreprises installées
dans les zones franches d’exportation.
Retenue à la
source sur les  Exonération des dividendes et autres produits de
produits des participation similaires lorsqu’ils sont versés à des non-
résidents.
actions, parts
 Application du taux de 15 % libératoire de l’impôt sur
sociales et revenus les sociétés ou de l’impôt sur le revenu, si ces dividendes
assimilés et produits sont versés à des résidents.

La Taxe  Exonération totale de cette taxe pendant les (15)


Professionnelle premières années consécutives au début de
l’exploitation.69
 L’exonération totale des droits d’importation et des
Les avantages procédures douanières simplifiées.
 L’exonération illimitée de la taxe sur la valeur ajoutée au
douaniers
titre des produits livrés et des prestations de services
rendues aux zones franches d’exportation et provenant du
territoire assujetti.70
Source : Tableau élaboré par les auteurs

En 2019, le Maroc est classé en 5° position mondiale des pays les plus attractifs dans le
domaine de l’aéronautique. Grâce au plan d’accélération industrielle (PAI), le chiffre d‘affaires
dans ce secteur est estimé à 17 milliards de DH avec une progression annuelle de 18%, plus 5
fois la progression de PIB et le taux d’intégration locale de l’industrie a dépassé les 38%. Le
nombre des employeurs dépasse 17000.71

II. L’aéronautique marocaine face aux concurrents africains et à la


crise pandémique :
Pour traiter le sujet de l’aéronautique marocaine, il est nécessaire d’aborder deux éléments
essentiels, le premier c’est de comparer le succès réalisé par le Maroc avec d’autres pays en
développement du continent africain et le second c’est de montrer le degré de l’impact de la
crise sanitaire sur le secteur.

1. Le Maroc est devenu le leader africain en aéronautique :

générale des impôts « le dispositif d’incitations fiscales » édition : 2019 Pages 69 et 72.
69Direction
70CRI Casablanca-Settat.https://www.casainvest.ma/fr/secteurs/aeronautique (consulté le 03-05-2021 à 2h00).
71 EL BEKRI Hafsa « L’INTERNATIONALISATION DE L’ÉCONOMIE MAROCAINE » Policy Paper janvier 2021 page

10
110
CCA
Les secteurs économiques au Maroc à l’ère de la pandémie sanitaire

Seulement trois pays du continent ont réussi à intégrer cette industrie d’élite, et ont relevé
le défi d’intégrer la chaîne aéronautique mondiale, il s’agit de l’Afrique du Sud, du Maroc et de
la Tunisie. Dans ces trois pays sont aujourd’hui fabriqués ou assemblés de plus en plus de
composants intégrés dans l’assemblage des parties ou des avions des leaders mondiaux du
secteur aéronautique mondial : Boeing, Airbus, Bombardier, Safran, Thalès, Embraer…

2. Tunisie : un écosystème intégré, constructeur et exportateur d’avions

La Tunisie, de son côté, est en concurrence frontale avec le Maroc dans plusieurs
domaines de l’industrie aéronautique. Toutefois, au cours de la décennie écoulée, le pays a été
quelque peu freiné dans son élan par la révolution de 2011, l’insécurité ainsi que la crise
économique et sociale qui en ont été consécutives. L’offre aéronautique de Tunisie couvre un
large éventail, allant des services de conception et d’ingénierie (développement de logiciels,
composants électroniques, etc.), de la production proprement dite (système électrique et
câblage, matériaux composites, fonderie et usinage mécaniques, tôlerie fine, assemblage
d’avions, etc.), en passant par la maintenance aéronautique ou encore le décolletage et l’usinage
de haute précision (réparation de moteur, transformation et modification, etc.). Le secteur
industriel aéronautique tunisien compte actuellement 85 entreprises, présentes sur l’ensemble
de la chaîne de valeur de la sous-traitance aéronautique, et qui emploient plus de 17.000
personnes. Avec un taux de croissance de 20% par an au cours de ces dernières années et un
chiffre d’affaires à l’export dépassant les 500 millions d’euros.

3. Afrique du Sud : le pionnier de l’industrie aéronautique versus militaire.

Sur les terres australes du continent, loin du Maghreb, l’Afrique du Sud est pionnière de
l’industrie aéronautique en Afrique. Le premier avion entièrement conçu par le pays arc-en-ciel
a été présenté en septembre 2011, fruit d’une collaboration entre le groupe aéronautique
Aerosud et le groupe de défense sud-africain Paramount.

Le pays peut donc se targuer d’un taux d’intégration de 100%, mais il convient toutefois
de noter que ce premier appareil à 100% made in South Africa est un petit avion à usage
militaire, qui ne peut accueillir que deux personnes, un pilote et son copilote. Bien que l’Afrique
du Sud ait mis l’accent sur l’industrie aéronautique militaire, il n’en demeure pas moins que le
pays a tiré parti de son expérience dans ce domaine pour intégrer la chaîne de valeur de
l’aviation civile. Le fanion de ce développement est sans conteste Aerosud, une société
d’ingénierie et de fabrication aéronautique, créée en 1990 par les concepteurs d’alors d’un
hélicoptère sud-africain. Cette société fabrique actuellement plus de 2.000 pièces et

111
CCA
Les secteurs économiques au Maroc à l’ère de la pandémie sanitaire

assemblages par jour, au profit des chaînes d’assemblages d’Airbus, de Boeing et d’autre
acteurs de l’industrie aéronautique civile, militaire et de l’aérospatiale). Ses activités couvrent
divers domaines (la conception, le développement, le prototypage, la fabrication et le support
technique, et la société est d’ailleurs aussi, celle qui a conçu et qui fabrique les intérieurs de
l’Airbus A400M)72 .

Si la Tunisie est un écosystème intégré, constructeur et exportateur d’avions, et l’Afrique


du sud le pionnier de l’industrie aéronautique versus militaire, le Maroc est le pays le plus
intégré à la chaine de valeur aéronautique mondiale. Il est devenu le premier pays de
l’industrie aéronautique en Afrique, c’est grâce à la conjonction des facteurs précités au-dessus.

III. Impact de la crise pandémique sur le secteur aéronautique marocain

Le secteur aéronautique a été durement frappé par la crise sanitaire au niveau mondial.
Selon l’Association Internationale du Transport Aérien (IATA). Au Maroc, le secteur traverse
une importante crise. En 2020 le secteur a enregistré une baisse de chiffre d’affaires de 29%
contre 50% constaté à l’échelle internationale, il a marqué aussi un taux de 10% d’emplois
perdus, mais cette baisse d’activité est bien en dessous de celles enregistrées ailleurs dans le
monde c’est pourquoi il a fait preuve d’une bonne résilience pendant la pandémie. L’élément
le plus visible de cette résilience est la capacité à adapter, à diversifier et à innover dans des
conditions très complexes, et apporter des solutions immédiates. L’activité a continué à
travailler pendant le confinement et ceci n’a pas été le cas pour les plateformes aéronautiques
concurrentes (par exemple : la conception et production des respirateurs artificiels hautement
technologiques par l’écosystème aéronautique en collaboration avec le ministère de
l’industrie)73.

La crise a aussi changé la façon d’appréhender les marchés. Par l’expertise, dans ce
domaine complexe à très haute valeur ajoutée, a donné un outillage nécessaire pour aller vers
de nouveaux marchés et vers de nouvelles filières industrielles. C’est pour cette raison le
GIMAS a élaboré un plan de relance au profit de l’aéronautique en collaboration avec le
ministère de tutelle et la Confédération générale des entreprises du Maroc (CGEM). Ce plan
consiste prioritairement à sauvegarder les emplois et préserver les acquis de 20 ans de succès

72 Moussa DIOP, Le 360 « Industrie aéronautique : que pèse réellement l’Afrique ? » https://m.le360.ma/afrique/maroc-
tunisie/economie/2019/10/07/28126-industrie-aeronautique-que-pese-reellement-lafrique-28126 (consulté le 07.05.2021 à
23h55)
73 CHEIKH Karim https ://www.challenge.ma/ -laeronautique-au-maroc-a-fait-preuve-dune-bonne-resilience-pendant-la-

pandemie-170695/ consulté le 07.05.2021 à 01 h30


112
CCA
Les secteurs économiques au Maroc à l’ère de la pandémie sanitaire

industriel dans un domaine hautement technologique en considérant la pandémie comme une


opportunité à saisir pour préparer la phase de l’après crise74.

Malgré le succès réalisé dans l’aéronautique, Le Maroc est appelé à intégrer des métiers
de spécialisation tels que la sécurité-défense, le spatial et les composites, à développer des
activités en R&D pour les années à venir, à diversifier des partenaires en cherchant le partenariat
avec d’autre pays comme l’Allemagne et le japon et à inspirer les expériences dans
l’aéronautique de certains pays émergents à l’image du Brésil.

Conclusion :

74 CHEIKH Karim https ://www.challenge.ma/ -laeronautique-au-maroc-a-fait-preuve-dune-bonne-resilience-pendant-la-


pandemie-170695/ consulté le 07.05.2021 à 01 h30
113
CCA
Les secteurs économiques au Maroc à l’ère de la pandémie sanitaire

En conclusion, grâce à des proximités géographiques et culturelles, à une main-d’œuvre


disponible, qualifiée et moins chère, à des avantages fiscaux et à une stabilité politique et
économique caractérisée par une stratégie industrielle volontariste, la sous-traitance
aéronautique au Maroc connaît de grands succès et un développement rapide à travers
l’installation de filiales de groupes mondiaux et l’émergence d’acteurs locaux et a fait preuve
d’une bonne résilience lors de la crise pandémique. Mais avec les mutations en cours, plusieurs
questions fondamentales se posent sur l’avenir du secteur aéronautique concernant les
innovations : les nouvelles usines numériques et intelligentes, la conception et la production
des avions du futur avec les nouveaux paradigmes économiques, technologiques et
environnementaux .

114
CCA
Les secteurs économiques au Maroc à l’ère de la pandémie sanitaire

Bibliographie :

Akodad Safae et All « Made in Maroc, made in Monde : Profils sectoriels et émergence
industrielle volume 3 » Economie Critique 2019 Pages 185 à 204.
Alfredo G. A. VALLADAO « L’AERONAUTIQUE AU MAROC : Histoire d’un succès
inattendu » Policy Center for the New South Février 2020 page 7
B. CHADOU, Finance news « fiscalité des ZAI : les nouvelles mesures maintiendraient le
Maroc en terrain compétitif » https://fnh.ma/article/actualite-financiere-maroc/fiscalite-des-
zai-les-nouvellesmesures-maintiendraient-le-maroc-en-terrain-competitif (consulté le 03-05-
2021 à 02h30).
CHEIKH Karim président GIMAS :https://www.challenge.ma/karim-cheikh-laeronautique-
au-maroc-a-fait-preuve-dune-bonne-resilience-pendant-la-pandemie-170695/ consulté le
07.05.2021 à 01 h30
CRI Casablanca-Settat, https://www.casainvest.ma/fr/secteurs/aeronautique (consulté le 03-
05-2021 à 2h00).
Direction des Etudes et des Prévisions Financières DEPS/SIAS « Le secteur aéronautique
marocain face aux nouvelles mutations mondiales » Septembre 2021 page 04.
Direction générale des impôts « le dispositif d’incitations fiscales » édition : 2019 Pages 69
et 72.
Dr Stephan Brien et All « Ouverture Economique : Etude de cas du Royaume du Maroc »
page 4 LEGATUM INSTITUT 2020
EL BEKRI Hafsa « L’INTERNATIONALISATION DE L’ÉCONOMIE MAROCAINE »
Policy Paper janvier 2021 page 10
EL MOUKRI Karim « La stratégie industrielle 2014- 2020 du Maroc et ses implications
potentielles sur le processus de transformation structurelle » OCP Center Policy octobre 2016
page 11
HASSANI Kamal et CHOUGRANI Souhaila « Enjeux de l’ouverture économique du Maroc
dans la perspective du nouveau modèle de développement » Revue Internationale des Sciences
de Gestion octobre 2019 page 191
https://www.cfcim.org/magazine/74621 consulté le 01.05.20121 à 02h20
Moussa DIOP Le 360, « Industrie aéronautique : que pèse réellement l’Afrique ? »
https://m.le360.ma/afrique/maroc-tunisie/economie/2019/10/07/28126-industrie-
aeronautique-que-pese-reellement-lafrique-28126 (consulté le 07.05.2021 à 23h00)
M.Zouhair Kanouni , « Profil et opportunités dans la chaîne de valeur aéronautique
marocaine ».https://www.deleguescommerciaux.gc.ca/morocco-maroc/market-reports-etudes-
de-marches/0005073.aspx?lang=fra (consulté le 03-05-2021 à 21h15)
Rachid El arbi, le 360, « aéronautique : le Maroc dans le top 5 mondial »
https://www.google.com/amp/s/m.le360.ma/economie/aeronautique-le-maroc-dans-le-top-5-
mondial-201784%3famp (consulté le 03-05-2021 à 02h30)

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Les secteurs économiques au Maroc à l’ère de la pandémie sanitaire

https://www.cfcim.org/magazine/74621 « Le chemin vers l’émergence » Date de publication :


9 mars 2020Rubrique : Zoom consulté le 01.05.20121 à 02h20

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CCA
Les secteurs économiques au Maroc à l’ère de la pandémie sanitaire

Secteur Pharmaceutique

117
CCA
Les secteurs économiques au Maroc à l’ère de la pandémie sanitaire

Résumé

L’histoire du marché du médicament au Maroc a connu une évolution intéressante, et


lorsque on le compare à d’autres secteurs, l’industrie pharmaceutique marocaine représente une
part importante de l’économie nationale et elle est réputée être aux normes internationales et
les produits pharmaceutiques nationaux s’exportent vers un grand nombre de pays. L’avenir de
ce secteur au Maroc dépend en grande partie de l’extension de l’assurance-maladie à l’ensemble
de la population et de la réponse aux questions posées par le nouveau contexte national et
international.

Mots clés : médicament, l’industrie pharmaceutique, économie

Summary

The history of the medical marketing in Morocco has known an interesting evolution, and
when compared to other sectors, the Moroccan pharmaceutical industry represents an important
part of the national economy, it is reputed to be up to international standards, and Domestic
pharmaceutical products are exported to a large number of countries. The future of this sector
in Morocco largely depends on the extension of health insurance to the entire population and
on answering the questions posed by the new national and international context.

Keywords : medicine, pharmaceuticalindustry, economy

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CCA
Les secteurs économiques au Maroc à l’ère de la pandémie sanitaire

Introduction

L’industrie pharmaceutique est un élément important dans le système sanitaire pour


chaque pays dans le monde. Elle comprend de nombreux services et entreprises, publics ou
privés, qui découvrent, mettent au point, fabriquent et commercialisent des médicaments au
service de la santé humaine et animale. L’industrie pharmaceutique repose principalement sur
la recherche et développement (R&D) de médicaments destinés à prévenir ou à traiter des
affections ou des troubles divers. Les progrès scientifiques et technologiques accélèrent la
découverte et la mise au point de produits pharmaceutiques plus efficaces et aux effets
secondaires réduits.

Au cours des dix dernières années, le chiffre d’affaires de l’industrie pharmaceutique


mondial n’a cessé d’évoluer en passant de 830 milliards de dollars en 2009 à 1205 milliards de
dollars en 2018, enregistrant une croissance de près de 45%.75

L’industrie pharmaceutique au Maroc occupe une place stratégique dans l’économie


nationale. Avec près de 60 ans d’expérience, une technologie de pointe, un outil industriel
performent, une dynamique d’amélioration continue des produits et services, elle a su mettre à
profit les délocalisations et les fusions des multinationales pour occuper une place éminente
dans l’économie du pays.

Cette industrie est soumise à une réglementation rigoureuse et multiple englobant toutes
les activités qui concernent les autorisations d’ouverture et d’exploitation désétablissements
pharmaceutiques industriels, des établissements pharmaceutiques grossistes répartiteurs, des
pharmacies d’officine, des autorisations de la recherche clinique et de mise sur le marché, la
fixation des prix des médicaments et les règles de bonnes pratiques de la chaine de valeur des
médicaments.

Le Ministère de la Santé joue un rôle prépondérant dans l’ensemble de ces activités à


travers notamment sa Direction du Médicament et de la Pharmacie (DMP). Le Ministère de la
Santé veille au respect de la réglementation et assure le contrôle des règles de bonnes pratiques
cliniques, de fabrication, de distribution et de dispensation des médicaments. Il veille aussi au
contrôle des médicaments avant leur mise sur le marché en appliquant les normes et les

75
Avis du Conseil de la Concurrence n° A/4/20 relatif à la situation de la concurrence dans le marché du médicament au
Maroc, p.31
119
CCA
Les secteurs économiques au Maroc à l’ère de la pandémie sanitaire

procédures internationales en vigueur pour garantir l’efficacité, la sécurité et la qualité des


médicaments et délivre des autorisations de mise sur le marché...76

Toutefois, cette industrie pharmaceutique est confrontée à un certain nombre de


contraintes, à savoir l’étroitesse du marché national constitue une entrave pour les économies
d’échelle et entraine une sous-utilisation de l’outil industriel, la pénalisation de la fabrication
locale par les importations et les difficultés de développement à l’export constituent également
des freins au développement de ce secteur.

Afin d’atteindre ces objectifs, les pouvoirs publics marocaine ont encouragé la
délocalisation des laboratoires pharmaceutiques favorisant ainsi la production locale de
médicaments plutôt que l’importation. Alors quelles sont les phases historiques d’évolution de
l’industrie pharmaceutique au Maroc ? Quelle est sa situation actuelle ? Quels sont les
principaux intervenants dans ce secteur ? Comment la pandémie de Covid-19 impacter le
marché des médicaments ?

76 Idem
120
CCA
Les secteurs économiques au Maroc à l’ère de la pandémie sanitaire

I. Historique de l’industrie pharmaceutique au Maroc

L’histoire du médicament au Maroc a connu une évolution intéressante, qui est à l’origine
des performances actuelles de l’industrie pharmaceutique du pays. Avant le protectorat, le
système de soins de la population marocaine était exclusivement traditionnel, se basant sur la
médication par les plantes et les animaux. Cette médication pratiquée soit dans le cadre familial
soit par des guérisseurs reconnus par la collectivité.

Dès son installation au Maroc, le protectorat français a créé un service public de santé
dont le but était d’abord la protection de sa colonie et ensuite la pénétration pacifique par
l’action médicale.
De nombreux comptoirs pharmaceutiques, filières de maisons étrangères, se sont implantés
pendant et après la deuxième guerre mondiale, à cause de la liberté d’importation des
médicaments, des avantages fiscaux, une main d’œuvre disponible et un bon marché.77

Après l’indépendance, la mise en route d’une politique nationale de santé et du


médicament s’est effectuée grâce à des circulaires ministérielles inspirées textuellement de la
législation française.
L’industrie pharmaceutique marocaine à partir de ce moment, le Maroc connu une évaluation
considérable marquée par les évènements suivants :

 La première conférence nationale de la santé, qui eut lieu à Rabat, en avril


1959.78
 Le dahir N°1-59-367 du 19 février 1960, portant « réglementation de
l’exercice des professions de médecins, pharmaciens, chirurgiens-dentistes,
herboristes et sages-femmes », qui constitue le texte juridique de base du Maroc
indépendant, dans le domaine médical.79
 La création d’un laboratoire national de contrôle des médicaments en
Avril 1969 par le décret n° 2-72-373.Le LNCM est inscrit sur la liste des laboratoires
officiels de l’OMS comme laboratoire de référence de la ligue arabe. Depuis 1999, il
est membre observateur delà pharmacopée européenne et en 2000 il a intégré le réseau
des laboratoires nationaux

77BENDRAZ Omar « Décret N° 2-14-841 : ce qui va changer », Université Mohammed V Faculté de Médecine et de Pharmacie
Rabat, Thèse N° :17, p.5
78 M. A. KJIRI*, L’Officinal N° 86, « histoire de la pharmacie au Maroc », p.15

*Pharmacien à Salé, ancien Chef du service central de la pharmacie, ancien Président du Conseil national
provisoire de la pharmacie, ancien Président du Conseil national de l'ordre des pharmaciens.
79Idem

121
CCA
Les secteurs économiques au Maroc à l’ère de la pandémie sanitaire

européens de contrôle des médicaments. Il dispose d’infrastructures identiques à


celles décrites par l’OMS pour les laboratoires nationaux de contrôle de
médicaments.80
Le LNCM a pour missions :
- De contrôler les médicaments, les spécialités pharmaceutiques, les dispositifs
médicaux et tout autre article destiné à l’usage de la médecine humaine et vétérinaire
;
- D’évaluer la documentation pharmaceutique ;
- De contribuer à l’enseignement médico-pharmaceutique.
 L’ouverture de la section pharmacie de la faculté de médecine de Rabat
en octobre 1986.
 La promulgation de la loi n° 17-04 portant code du médicament et de la
pharmacie par le Dahir n° 1-06-151 du 30 chaoual 1427 (22 novembre 2006).81
II. La situation de l’industrie pharmaceutique au Maroc
L’industrie pharmaceutique marocaine occupe une place importante au niveau du
continent Africain en termes de taille et de chiffre d’affaires. Le marché national des
médicaments est marquée par la présence des sociétés nationales à savoir Laprophan, Sothema,
Cooper Maroc, Iberma, Sothema, Pharmaceutocal Institute, Polymedic, Galenica, etc. et
également des représentants des multinationales installées au Maroc telle que Sanofi Aventis,
Bayer, GSK, Roche, BottuAstrazeneca, MSD, Pfizer, etc.82A l’heure actuelle, il existe au Maroc
51 Etablissements Pharmaceutiques Industriels (EPI) sont autorisés par l’Etat et ont le droit
d’importer, de fabriquer et de distribuer les médicaments. Ce secteur génère l’emploi pour50
000 personnes dont 12 000 directs avec un taux d’encadrement de 30%. Le secteur réalise un
chiffre d’affaires de 12,8 milliards de dirhams en PFHT (2019), ainsi il contribue à hauteur de
1,5%du PIB national et 5,2% du PIB industriel. 83

Les importations du Maroc en médicament restent beaucoup plus importantes que les
exportations, elles représentent près de 40% de la demande nationale. Cette situation affecte la

80
Idem
81
La loi n° 17-04
82
BUSINESS FRANCE « le marché des médicaments et biotechs au Maroc » édition 2018, p.2
83
Avis du Conseil de la Concurrence n° A/4/20 relatif à la situation de la concurrence dans le marché du médicament au
Maroc, p.28
122
CCA
Les secteurs économiques au Maroc à l’ère de la pandémie sanitaire

balance commerciale nationale avec un déficit qui avoisine les 5,3 milliards de dirhams en
2019.84

Il est à rappeler que ce secteur satisfait le besoin national en médicament en fabricant


localement 80% en volume et 51% en valeur. Le secteur industriel marocain est aligné aux
standards internationaux de qualité et classé zone Europe (UE/OMS, BPF, GMP, ICH, ISO).
Les industriels sont organisés autour de trois associations professionnelles : AMIP, AMMG,
LEMM.

En plus des multinationales qui commercialisent leurs produits sur le marché national,
plusieurs groupes étrangers passent par des filiales marocaines pour commercialiser leurs
médicaments sur le marché marocain (260 groupes étrangers). Les exportations représentent
11% de la production nationale.85

Le Maroc dispose aussi de 61 Etablissements Pharmaceutiques Grossistes Répartiteurs


(EPGR) sont autorisés par l’Etat et ont le droit de distribuer les médicaments sur le territoire
national et de l’exporter après accord du détenteur de l’AMM. Ce secteur génère l’emploi pour
25 000 personnes. Le secteur réalise un chiffre d’affaires de 10 milliards de dirhams (2017). En
effet La dispensation de médicaments aux patients en ambulatoire s’effectue exclusivement par
les 12 000 pharmacies d’officine qui sont réparties sur tout le territoire national.86

Au Maroc, le Ministère de la Santé reste le principal fournisseur des soins de santé.


L’infrastructure publique est composée de 2 101 établissements de soins de santé primaires
dont 1 270 centres de santé ruraux, 158 établissements hospitaliers totalisant 22 838 lits avec 5
Centres Hospitaliers Universitaires situés dans les grandes villes telles que Casablanca, Rabat,
Fès, Marrakech et Oujda (Deux autres CHU sont en cours de construction à Tanger et Agadir)
et 106 centres d’hémodialyse comportant 1 995 appareils de dialyse. Le secteur privé est
représenté par 356 Cliniques (9 719 Lits), 9 475 Cabinets de consultation médicale, 3 121
Cabinets dentaires, 276 Cabinets de radiologie et 531 laboratoires d’analyses médicales.87

84 Idem
85Idem
86Idem
87Avis du Conseil de la Concurrence n° A/4/20 relatif à la situation de la concurrence dans le marché du médicament au Maroc,
p.29
123
CCA
Les secteurs économiques au Maroc à l’ère de la pandémie sanitaire

En 2013, la dépense totale de santé (DTS) a atteint 52 milliards de dirhams, soit 1 578
dirhams par habitant. Elle représente 5,8% du PIB contre 6,2% en 2010. La part des dépenses
allouées à la consommation médicale représente 88% de la dépense totale de santé, soit
l’équivalent de 1394 dirhams par habitant.88

La part des dépenses en médicaments et biens médicaux en tant que bien de


consommation finale par le patient s’élève à 26,2% en 2013.Le budget du Ministère de la Santé
au titre de la loi de finance pour 2018 s’élevait à 14,79 milliards de dirhams et avait augmenté
de 10,4% en valeur nominale pour atteindre 16,33 milliards de dirhams dans le budget 2019.
En effet le budget alloué par le Ministère de la Santé pour l’achat des médicaments et autres
produits pharmaceutiques a atteint environ 2 milliards de dirhams en 2018.89

Industrie pharmaceutique marocaine est confrontée à un certain nombre de contraintes


notamment : La concurrence étrangère et l’étroitesse du marché national qui trouve son origine
d’une part dans la faiblesse du pouvoir d’achat des marocains et d’autre part dans l’insuffisance
de la couverture par assurance maladie, cette étroitesse constitue une entrave pour les
économies d’échelle et entraine une sous-utilisation de l’outil industriel. La pénalisation de la
fabrication locale par les importations et les difficultés de développement à l’export constituent
également des freins au développement de ce secteur.90

Comparé à d’autres secteurs, l’industrie pharmaceutique marocaine représente une part


importante de l’économie nationale et elle est réputée être aux normes internationales et les
produits pharmaceutiques nationaux s’exportent vers un grand nombre de pays.

III. Régime fiscale de l’industrie pharmaceutique


L’industrie pharmaceutique verse au trésor public l’équivalent de 0,5 milliard de dirhams
de taxes et impôts91

Les entreprises du secteur pharmaceutiques sont évidemment soumises aux impôts et


taxes communs à l’ensemble des entreprises à savoir impôt sur les sociétés (IS), impôt sur les
revenus (IR), la taxe sur la valeur ajoutée (TVA).

Dernièrement les laboratoires pharmaceutiques représentés par FMII pharmaceutique


marocaine de l’industrie et de l’innovation pharmaceutique ont à leur tour signé une convention

88 Idem
89 Idem
90« Etude sur la concurrentiabilité du secteur de l’industrie pharmaceutique », Rapport de synthèse, p.4
91 Avis du Conseil de la Concurrence n° A/4/20 relatif à la situation de la concurrence dans le marché du médicament au Maroc,

p. 28
124
CCA
Les secteurs économiques au Maroc à l’ère de la pandémie sanitaire

avec la Direction générale des impôts (DGI) dans le cadre de l’article 247 XXVIII du code
général des impôts (CGI) portant sur la déclaration rectificative spontanée de la situation fiscale
des contribuables, cette convention a pour objectif de précises les modalités de régularisation
de la situation fiscale spécifique aux laboratoires pharmaceutiques en matière d’IS, d’IR, et
TVA pour les années 2016, 2017, 2018.

Selon cette convention qui consiste à ramener les taux de contribution fiscale IS (impôt
payé/Chiffre d’affaires) de chaque laboratoire pharmaceutique à des niveaux convenus entre la
FMIIP et la DGI et ce en fonction des données en possession de l’administration fiscale,
notamment les taux moyens de contribution fiscale déclarés par les contribuables. De ce fait, le
montant à payer pour régulariser la situation fiscale se fera en prenant en considération les
chiffres d’affaires déclarés, les taux de contribution déclarés et ceux fixés dans la convention,
sous déduction de l’IS déjà payé, sans toutefois que le complément à payer ne soit inférieur à
des minimums décidés entre la DGI et la FMIIP92.

Le tableau suivant résume les modalités de calcul de la régularisation :

Source selon un responsable d’un laboratoire au Maroc

1. En matière de la TVA

Aujourd’hui ce secteur applique trois type de TVA :

 Les impositions d’un taux de 20% qui concerne les produits cosmétiques,
les Compléments alimentaires, divers … etc. A savoir PRODEFEN, NOFLAT…etc.
 Les impositions d’un Taux réduit avec droit à déduction 7% qui
appliqué sur médicaments notamment CURTEC, ENTEROGERMINA,
BETADINE…Laits autres que 1er et 2ème âge.
 Exonérations sans droit à déduction 0% qui comporte des Laits spéciaux
pour nourrissons 1er et 2ème âge, les médicaments anticancéreux et antiviraux des
hépatites B et C.

92
https://www.medias24.com/2020/12/02/declarations-rectificatives-lindustrie-pharmaceutique-scelle-un-accord-avec-le-fisc/
Date de consultation 14 mai 2021 à 16 32
125
CCA
Les secteurs économiques au Maroc à l’ère de la pandémie sanitaire

 Exonérations avec droit à déduction pour les médicaments du diabète, de


l’asthme, des maladies cardiovasculaires et du sida.93
2. En matière d’IR

L’impôt sur le revenu (IR) est prélevé à la source par l’employeur et figure sur le
bulletin de paie. Des déductions sociales et fiscales sont appliquées sur le revenu brut
imposable pour calculer un revenu net imposable (RNI). Le tableau ci-dessous montre
le barème de l’impôt sur le revenu qui sert à calculer le montant de l’impôt à payer à partir
de l’impôt brut.

Il est composé de 6 tranches du revenu net imposable, d’un pourcentage d’imposition


pour chacune de ces tranches d’impôt et la déduction à appliquer. Concrètement, il suffit de
comparer le revenu net imposable (RNI) aux tableaux ci-dessous pour déduire et calculer
l’impôt sur le revenu à payer.

Barème de l’impôt 2021 sur le revenu de 2020 : tranches de revenu annuel94

Les produits pharmaceutiques, les matières premières et les produits entrant


intégralement ou pour une partie de leurs éléments dans la composition des produits
pharmaceutiques

Les emballages non récupérables des produits pharmaceutiques ainsi que les produits et
matières entrant dans leur fabrication.

93https://pharmacie.ma/page/374/tva___ce_qui_a_change_pour_le_pharmacien

Date de consultation 14 mai 2021 à 16 50


94https://www.tacotax.fr/guides/impot-sur-le-revenu/prelevement-impot-sur-le-revenu-etranger/maroc Date de consultation 14

mai 2021 à 18 30
126
CCA
Les secteurs économiques au Maroc à l’ère de la pandémie sanitaire

IV. L’effet de la crise sanitaire sur le secteur de médicaments

Sans doute, la crise sanitaire a impacté tous les secteurs d’activité. Certains plus que
d’autres certes, mais du moment que le pouvoir d’achat a baissé à cause de la perte d’emplois,
la consommation a automatiquement reculé impactant ainsi tous les secteurs.

D’après les derniers chiffres du HCP, l’économie marocaine a perdu 581.000 postes
d’emploi entre le troisième trimestre de 2019 et la même période de 2020. Ce qui veut dire que
581.000 Marocains n’ont plus de revenus et n’arrivent donc plus à subvenir à leurs besoins les
plus élémentaires telles que les dépenses en santé.95 En effet les établissements
pharmaceutiques industriels consacrent 17 % de la production à l’export. Mais sous l’effet de
la crise de la Covid-19, les exportations de l’industrie pharmaceutique a accusé une baisse de
14,7 %, passant de 750 millions de dirhams (MDH) à fin juillet 2019 à 640 MDH durant la
même période de 2020, selon des données de l’Office des changes.96 Et malgré l’incidence
négative importante du Covid-19 sur le plan économique, le secteur a réussi à préserver
l’intégralité de ses emplois, d’après les industriels.

1. Les recommandations et les propositions

Sur la base de cette modeste recherche, nous avons émis des propositions de mesures
de réformes, dont l’objectif est de contribuer à changer au mieux la situation du marché national
du médicament.

 Il faut mettre en place à titre d’urgence une nouvelle stratégie pharmaceutique


globale et cohérente, garantissant en premier lieu l’accès des citoyens aux médicaments à
travers
une couverture médicale généralisée et prenant en compte les contraintes du secteur et les
défis auxquels sont confrontés les différents acteurs.
 Les pouvoirs publics sont appelés à encourager davantage l’investissement
national dans le secteur pharmaceutique, tout en appuyant le potentiel d’exportation du
médicament vers le marché international notamment le marché africain.
 Les pouvoirs publics doivent mettre en place une gouvernance efficace et
harmonieuse, en agissant sur le système de fixation des prix des médicaments, pour donner
une assurance aux capitaux privés.
 Bâtir un système national du médicament efficace qui se base sur :

95https://www.ecoactu.ma/lindustrie-pharmaceutique/ La date de consultation est 03.05.2021 à 00 :20


96https://aujourdhui.ma/economie/industrie-pharmaceutique-le-maroc-champion-dafrique

La date de consultation est 03.05.2021 à 00 :20


127
CCA
Les secteurs économiques au Maroc à l’ère de la pandémie sanitaire

 Une industrie pharmaceutique solide


 Un système national d’innovation et de formation approprié
 Un environnement juridique stable et prévisible pour attirer les investissements
danse secteur des médicaments.
 Prendre des mesures incitatives pour encourager la fabrication locale des
médicaments par la mise en place d’un cadre fiscale spécifique au secteur des médicaments
qui encourage l’investissement, la Recherche & Développement, la fabrication locale et
l’installation de sociétés étrangères spécialisées dans ce domaine

L’ensemble de ces mesures et avantages doivent permettre au Maroc de devenir un pays,


disposant d’une industrie pharmaceutique nationale capable de réaliser une souveraineté en
matière de santé, par la couverture de la demande nationale et d’exporter verses marchés
extérieurs, notamment vers les pays du sud, tout en s’inscrivant dans le cadre de l’apolitique
royale basée sur la coopération Sud-Sud

128
CCA
Les secteurs économiques au Maroc à l’ère de la pandémie sanitaire

Conclusion

Au Maroc, le secteur du médicament représente une économie considérable non


seulement parle chiffre d’affaires généré ou les emplois directs et indirects créés, mais surtout
par l’importance stratégique de ce produit pour le maintien de la bonne santé et du bien-être de
la population.

L’activité de cette industrie génère au niveau national près de 12,8 Milliards de Dirhams
déchiffre d’affaires. La qualité du médicament produit au Maroc est internationalement
reconnue et le Maroc exporte près de 11% de sa production en médicaments dont une bonne
partie vers les pays occidentaux.

L’expérience du Maroc au moment de la crise de la COVID-19 démontre clairement la


nécessité de développer un véritable écosystème national du médicament qui doit intégrer toutes
ses composantes, allant de la recherche scientifique et clinique en passant par la production
jusqu’à la distribution dans les hôpitaux et les officines. Dans cette chaine de valeur, le
développement de l’industrie pharmaceutique nationale joue un rôle essentiel.

La généralisation de l’assurance maladie pourrait être la plus importante opportunité


offerte cette industrie. Le développement de l’activité d’export et les délocalisations de la
fabrication de certains médicaments étrangers vers le Maroc peuvent également représenter des
opportunités pour développer cette industrie.

129
CCA
Les secteurs économiques au Maroc à l’ère de la pandémie sanitaire

Bibliographie

Avis du Conseil de la Concurrence n° A/4/20 relatif à la situation de la concurrence dans le


marché du médicament au Maroc.

BENDRAZ Omar « Décret N° 2-14-841 : ce qui va changer », Université Mohammed V


Faculté de Médecine et de Pharmacie Rabat, Thèse N° 17

BUSINESS FRANCE « le marché des médicaments et biotechs au Maroc » édition 2018

Etude sur la concurrentialité du secteur de l’industrie pharmaceutique, Rapport de synthèse.

Webographie

https://www.medias24.com/2020/12/02/declarations-rectificatives-lindustrie-pharmaceutique-
scelle-un-accord-avec-le-fisc/

https://pharmacie.ma/page/374/tva_ce_qui_a_change_pour_le_pharmacien

https://www.tacotax.fr/guides/impot-sur-le-revenu/prelevement-impot-sur-le-revenu-
etranger/maroc

https://www.ecoactu.ma/lindustrie-pharmaceutique/

https://aujourdhui.ma/economie/industrie-pharmaceutique-le-maroc-champion-dafrique

130
CCA
Les secteurs économiques au Maroc à l’ère de la pandémie sanitaire

Secteur de la Santé

131
CCA
Les secteurs économiques au Maroc à l’ère de la pandémie sanitaire

Résumé

Dans un contexte caractérisé par une crise sanitaire et la faiblesse des revenus, le
Ministère de la Santé Marocain a accordé une grande importance à l'accès aux soins de la
population, au pilotage et à la performance des établissements hospitaliers. Nous présentons
dans cet article une vision générale sur le secteur de la santé Marocain, Etat de lieu de la santé
au Maroc et l’Impact du COVID-19, les mesures prises pour contenir les effets de la crise,
ensuite, le coté fiscalité, en fin la réflexion sur des Recommandations pour l’améliorer.

Mots clés : Santé, Système de financement de la Santé, impact COVID, RAMED.

Abstract

In a contextcharacterized by a healthcrisis and lowincome, the Moroccan Ministry of


Health has attachedgreat importance to the population'saccess to healthcare, to the management
and performance of hospitals. Wepresent in this article a general vision of the
Moroccanhealthsector, the state of health in Morocco and the Impact of COVID-19, the
measurestaken to contain the effects of the crisis, then, the taxation side, at the end, the
reflection on Recommendations to improveit.

Keywords : Health, Healthfinancing system, COVID impact, RAMED

132
CCA
Les secteurs économiques au Maroc à l’ère de la pandémie sanitaire

Introduction

L’état de santé de la population marocaine a connu une importante évolution au cours des
dernières années. L’amélioration des conditions de vie et d’accès aux soins a contribué à
l’amélioration de nombre d’indicateurs démographiques et épidémiologiques : maîtrise de
l’accroissement démographique, plus grande longévité, baisse de la charge des maladies
transmissibles et augmentation de la charge des maladies chroniques et des traumatismes. Mais
reste marqué par un certain nombre d’acquis et aussi par des déficits relativement importants,
notamment au niveau de la fourniture des services aux individus, perçue comme peu réactive
et de qualité discutable.

Le développement du secteur de la santé est désormais incontournable dans la


planification des politiques publiques des pays puisque le capital santé des populations est
créateur de valeur.

La pandémie Covid-19 est l’occasion de faire un diagnostic de notre système de santé.

Le Maroc s’est illustré par une grande réactivité dès le début de la crise du Covid-19,
prenant rapidement des mesures drastiques pour endiguer la pandémie. Cette stratégie, associée
à une population relativement jeune, a permis d’éviter l’importante mortalité survenue en
Europe au printemps. Grâce à une mobilisation concertée des secteurs public et privé, le
royaume a pu satisfaire ses besoins pharmaceutiques et médicaux.

La refonte du système de santé marocain pour affronter les prochains chocs sanitaires
passe aussi par une refonte des dépenses de santé.

I. Etat de lieu de secteur de la santé au Maroc

Il est à souligner que l’organisation de l’offre de soins au Maroc obéît aux dispositions de
la loi cadre n° 34.09 du 2 Juillet 2011 relative au système de santé et à l’offre de soins au Maroc,
et au décret d’application n° 2-14-562 relatif à l’organisation de l’offre de soins, à la carte
sanitaire et aux schémas régionaux de l’offre de soins, a été adopté en conseil de gouvernement
le 24 Juillet 2015. Ces deux textes juridiques régissent désormais l’organisation de soins au
Maroc et énumèrent les types d’établissements de santé et les niveaux de recours97.

97http://lof.finances.gov.ma

133
CCA
Les secteurs économiques au Maroc à l’ère de la pandémie sanitaire

L’offre de soins est composée des infrastructures et des installations de santé fixes ou
mobiles, relevant du secteur public et du secteur privé, des ressources humaines qui leurs sont
affectées, ainsi que des moyens mis en œuvre pour produire des prestations de soins et de
services en réponse aux besoins de santé des individus, des familles et des collectivités98.
L’offre publique de soins en mode fixe est composée des quatre réseaux d’établissements de
santé suivants :

 Le Réseau des Etablissements de Soins de Santé Primaires (RESSP) ;


 Le Réseau Hospitalier (RH) ;
 Le Réseau Intégré des Soins d’Urgence Médicale (RISUM) ;
 Le Réseau des Etablissements Médico-Sociaux (REMS).

L’offre publique de soins comprend en outre des structures spécialisées d’appui aux
réseaux précités ainsi que des installations de santé mobiles.

1. Personnels de santé publique :

Le système souffre d’un manque crucial de ressources humaines et d’un déséquilibre


régional dans la répartition des ressources humaines. Le ministre a fait savoir à ce sujet que le
Maroc a un déficit de 97 566 professionnels de santé dont 32.522 médecins et 65.044 infirmiers.
La densité actuelle est de 1,7 personnel médical pour 1000 habitants alors que le minimum
requis est de 4,45, ce qui représente un besoin de 2,75 pour 1000 habitants. Rappelons que selon
la carte sanitaire du ministère de la santé, le corps médical dans le public se chiffre à 12.034
dont 3.857 médecins généralistes, 7.559 médecins spécialistes, 458 dentistes et 160
pharmaciens99.En outre, le système souffre de la mauvaise répartition des personnels tant d’un
point de vue géographique et qu’en termes de combinaison de compétences et de spécialités.

2. Politiques et systèmes de santé

Le système de santé au Maroc est organisé autour de deux secteurs principaux et


complémentaires :

 Un secteur public :

Il comprend l’ensemble des ressources, établissements, moyens et activités visant à


assurer le renforcement, la prévention, la promotion et l’amélioration de l’état de santé de la

98https://www.sante.gov.ma
99http://www.santemaghreb.com

134
CCA
Les secteurs économiques au Maroc à l’ère de la pandémie sanitaire

population (offre de soins relevant du ministère de la santé) d’une part, et les forces armées
royales, les collectivités territoriales et d’autres départements ministériels d’autre part.

 Un secteur privé :

Il comprend les établissements à caractère social à but non lucratif relevant de la caisse
nationale de sécurité sociale (CNSS), des mutuelles (CNOPS), du croissant rouge marocain
(CRM), des ONG, etc. Il regroupe également des établissements privés à but lucratif à savoir
les cabinets de consultations, d’imagerie médicale, de biologie, de soins et de rééducation, de
chirurgie dentaire, les cliniques, les pharmacies et dépôts de médicaments100, etc.

Le secteur public comprend 2.689 centres de soins de santé primaires et 144 hôpitaux à
différents niveaux : local, provincial, régional et tertiaire.

Le nombre total de lits hospitalier est de 22.146. Le secteur privé est composé de 6.763
cabinets privés et de 439 cliniques, concentrées dans les zones urbaines et dans le nord de la
côte Atlantique101.

Le système de santé marocain est en pleine réforme de régionalisation avancée, avec


l’institutionnalisation de 12 nouvelles régions. Avec la généralisation de l’assurance maladie
pour les populations pauvres et vulnérables (RAMED) en 2012, 8,5 millions de personnes
supplémentaires ont maintenant accès à des services de santé gratuits dans le secteur public.
Les employés des secteurs publics et privés sont couverts par l’Assurance Maladie Obligatoire
(AMO).

Le gouvernement travaille à l’assurance maladie des indépendants, qui représente 1/3


de la population. Les citoyens Marocains ont cependant exprimé un manque de satisfaction
envers le système de santé, en particulier la qualité des soins et l’iniquité d’accès aux services,
notant une différence importante entre les zones urbaines et rurales102.

II. Situation du financement de la santé a u Maroc

La croissance des dépenses totales de santé est tirée par différentes sources de
financement : le financement public, les paiements directs des ménages, la coopération
internationale (et éventuellement aussi les prépaiements volontaires).

100Annexé au projet de budget du ministère de la santé, 2017


101Organisation Mondiale de la Santé
102https://apps.who.int

135
CCA
Les secteurs économiques au Maroc à l’ère de la pandémie sanitaire

Figure 1:Décomposition de la croissance des dépenses de santé103

Le secteur de la santé est financé à 51% par les paiements directs des ménages, à 24% par
les ressources fiscales, à 22% par les cotisations de sécurité sociale, à 1% par les autres dépenses
privées des ménages, et à moins de 1% par la coopération internationale. Comme dans d’autres
pays, l’introduction de l’assurance maladie obligatoire (AMO) en 2005 (9.5 M de personnes
couvertes, soit environ 26% de la population en 2018) puis du Régime d’Assistance Médicale
aux Économiquement Démunis en 2013 (Ramed, 12.5 M de personnes couvertes fin août 2019)
a contribué à réduire les paiements directs des ménages. Toutefois ces derniers restent
importants, rendant inéquitable et régressif le système de santé, car ils peuvent entraîner des
dépenses catastrophiques des ménages en raison du coût des soins.

La réduction des paiements directs des ménages nécessitera une hausse des financements
publics. Ceci permettra d’améliorer l’accès et la qualité de l’offre de soins publics. Au-delà des
financements supplémentaires, d’autres mesures seront aussi nécessaires, comme la régulation
du secteur privé médical, la révision des tarifs nationaux de référence, ou la mise en place du
régime de l’assurance maladie obligatoire pour les indépendants.

III. L’impact de COVID 19 sur le secteur de la santé :

Oxford Business Group (OBG) s’apprête à lancer un nouveau rapport consacré à l’impact
de la pandémie de Covid-19 sur le secteur de la santé au Maroc. Pour la réalisation de cette
étude, intitulée ‘Morocco’sHealth and MedicalResponse to Covid-19’, le cabinet d’intelligence
économique et de conseil a collaboré avec de nombreux acteurs renommés des secteurs médical,

103 OCDE basé sur la base de données : Global HealthExpenditure(OMS)


136
CCA
Les secteurs économiques au Maroc à l’ère de la pandémie sanitaire

paramédical et pharmaceutiques marocains, à savoir LEMMLEMM (les entreprises


médicament au Maroc), Sanofi, Pfizer, Bayer, Promamec et Lamatem.

Cette nouvelle étude s’inscrit dans une série de rapports sur mesure déjà publiés ou
actuellement en cours d’élaboration par Oxford Business Group et ses partenaires sur les
conséquences économiques de la crise du Covid-19 et vient rejoindre d’autres outils de
recherche incontournables, tels que les Covid-19 Economic Impact Assessments, qui sous la
forme d’articles et d’entretiens proposent une évaluation par pays de l’impact économique de
la crise sanitaire, ou encore les rapports Covid-19 Response Report (CRR) dressant un bilan de
la réponse des gouvernements et des différents secteurs économiques au Covid-19104.

Illustré par de nombreux graphiques et présenté dans un format mettant en avant les
informations les plus pertinentes, le rapport mêlera analyse, entretiens et études de cas
d’entreprises renommées du secteur de la santé au Maroc.

En avril et mai derniers, la CFCIM (Chambre Française de Commerce et d’Industrie du


Maroc) a mené une enquête téléphonique auprès de 459 entreprises adhérentes afin d’évaluer
l’impact de la crise du Covid-19 sur leurs activités ainsi que pour déterminer leurs besoins et
attentes dans cette période difficile.

En voici les principaux résultats :

Figure 2: Répartition des Entreprises interrogées par secteur d’activité

104https://Maroc-diplomatique.net

137
CCA
Les secteurs économiques au Maroc à l’ère de la pandémie sanitaire

Durant la période de COVID 19 une multitude des activités ont été impacté négativement,
on aborde par le secteur de mines arrive à 3% ,le secteur de tourisme et loisirs ainsi que les
biens de consommation présentent une détérioration de5%tandis que le secteur de la santé est
largement influencé par un taux de 6%,concernant INTIC indique un taux de 10%,également
l’industrie impactée par 16%, y compris 13% touche le secteur de transport, et en dernier lieu
on trouve l’infrastructure recule à 14%,mais le service ne représente que 28%.

Figure 3:Profil des Entreprises répondante

Après l’enquête, on reçoit les réponses de trois types d’entreprises sont les suivantes :

 Les grandes entreprises qu’ont répondues atteignent 7%


 Dans la catégorie des PME ne répond que 17%
 Concernant les TPE contribue au pourcentage de 76%
IV. Covid-19 et son impact sur les entreprises répondantes :
 40% ont rencontré des problèmes d’approvisionnement et 65% pensent
devoir sécuriser leurs filières d’approvisionnement à l’avenir.
 60% pensent devoir améliorer leur organisation et 55% estiment devoir
l’adapter et diversifier leurs activités.
 70% pensent adopter une stratégie différente à l’issue du confinement.
 57% sont favorables au télétravail.
 82% ont accéléré leur digitalisation.
 63% ont fait appel aux mesures d’accompagnement mises en place par
l’état marocain.
 82% sont principalement préoccupées par les éventuelles difficultés de
trésorerie

138
CCA
Les secteurs économiques au Maroc à l’ère de la pandémie sanitaire

La crise a toutefois également révélé les difficultés auxquelles le système de


santé marocain est confronté de longue date, telle qu’une pénurie de ressources
humaines, une disparité entre les zones urbaines et rurales ou encore des dépenses
publiques insuffisantes. Le rapport reviendra sur les nouvelles initiatives qui ont vu
le jour depuis le début de la pandémie pour répondre à ces difficultés et mettra en
lumière les domaines moteurs pour le développement à venir du secteur.

« Si le Maroc a réalisé des progrès non négligeables ces dernières années en matière de
santé, notamment en ce qui concerne l’accès au soin, la crise du Covid-19 a révélé les failles
du système. Le pays devra poursuivre les efforts déployés en matière de digitalisation et
renforcer la recherche et le développement dans le secteur, » a déclaré Zouhir Malik, Directrice
Éditoriale Afrique d’OBG105.

V. La mise en œuvre d’un ensemble de mesures conjoncturelles pour contenir


les effets de la crise106 :

Saâdeddine El Otmani a indiqué que le budget de la Santé représente 6,9% du budget


général de l’Etat, contre 5,5% en 2010 et 6,2% en 2020.

En préambule et dans son discours d’introduction, Noureddine Bensouda, le trésorier


général du Royaume a rappelé que le Maroc a alloué au titre de la Loi de Finances 2020 près
de 22,7 Mds de DH de crédits au secteur de la santé, dont 18,7 Mds de DH de crédits de
paiement. Et d’enchaîner : « Sans compter les dotations budgétaires exceptionnelles allouées
en cours d’année dans ce secteur dans le cadre de la lutte du pays contre la pandémie COVID-
19, ce montant représente environ 6,2% des dépenses du budget général de l’Etat au titre de
l’année 2020.

105
https://www.cfcim.org
106Budget citoyen projet de loi de finances, 2021
139
CCA
Les secteurs économiques au Maroc à l’ère de la pandémie sanitaire

107

Sous la conduite éclairée de Sa Majesté le Roi que Dieu l’assiste, la priorité a été accordée à la
préservation de la santé et la sécurité des citoyens, en parallèle de la mise en œuvre des mesures
conjoncturelles pour contenir les effets de la crise, et assurer la stabilité de l’économie nationale,
ainsi que la maitrise des sources de financement tout en prenant en considération l’impératif de
soutenir les classes sociales vulnérables touchées par la crise sanitaire.

Création d’un Compte Mobilisation de financements


Mise en place d’un Comité d’Affectation Spéciale intitulé
Extérieurs
de Veille Economique «Fonds spécial pour la gestion
de la pandémie du Coronavirus  3 milliards de dollars : la
Ce comité est chargé, de “La Covid-19”» Lignede Précaution et de
suivre de près l’évolution de
Les ressources de ce fonds ont Liquidité du FMI.
la situation économique et
l’accompagnement des atteint plus de 33 milliards de  275 millions de dollars: la
secteurs impactés, la dirhams, répartis comme suit: lignede prévention contre
supervision des les risques des catastrophes
 10 MMDH : Budget Général. naturelles auprès de la
répercussions directes et
indirectes de la crise  Plus de 21,5MMDH : acteurs Banque Mondiale.
sanitaire et la préparation de institutionnels, secteur privé  35 milliards de dirhams :
la redynamisation de et citoyens. mobilisés par des
l’économie nationale.  1,5 MMDH: Budgets des partenaires bilatéraux et
régions. multilatéraux jusqu’au 30
septembre 2020.
La fiscalité de secteur de la santé

VI. La fiscalité environnementale devrait être mise plus en avant

Les Assises Nationales sur la Fiscalité ont abordé tous les types d’impôts aux niveaux
central et local. Les orientations pour la réforme fiscale issues des Assises couvrent ainsi un
large spectre de sujets. Toutefois, la fiscalité environnementale, malgré son rôle important en
matière de croissance soutenable et les répercussions positives sur la santé, a été absente des
discussions. Seule une recommandation à l’issue des Assises mentionne l’institution d’une
fiscalité dédiée à la protection de l’environnement dont le produit serait affecté aux régions.
Ceci constitue une première étape, mais qui reste encore très générique, et qui mériterait d’être
approfondie rapidement compte tenu des défis environnementaux et de santé auxquels fait face
le Maroc. Ceci serait d’autant plus bénéfique que la structure fiscale du Maroc reste
insuffisamment diversifiée, encore trop orientée autour des trois piliers TVA/IR/IS, avec peu

107
https://www.finances.gov.ma
140
CCA
Les secteurs économiques au Maroc à l’ère de la pandémie sanitaire

de prise en compte des autres types d’impôts, en particulier ceux à caractère environnemental.
L’affectation des recettes de ces impôts aux régions pourrait être explorée. D’une part, car cela
viendrait combler une partie des besoins en financement des collectivités territoriales. D’autre
part, car cela leur donnerait une incitation à mettre en place ces impôts. Enfin, cela pourrait
éventuellement venir soutenir le financement de certains programmes de santé dans le cadre de
la régionalisation avancée et de la déconcentration, ou du RAMED que les collectivités peinent
à financer108.

1. L’affectation d’une partie des recettes de la TVA à la santé n’est pas


recommandée

Une des recommandations des Assises Nationales sur la Fiscalité (mai 2019) est
d’affecter une partie des recettes de la TVA à la généralisation de la couverture et des aides
sociales, sur la base du Registre Social Unique. Cette recommandation a été reprise lors de la
Conférence Nationale sur le Financement de la Santé.

Le Conseil Économique, Social et Environnemental a ainsi proposé d’affecter 2 à 4 points


de TVA du taux de 20% pour le financement de la couverture sociale (venant ainsi en
complément des revenus générés par les cotisations de sécurité sociale) ou pour alimenter le
Fonds d’appui à la cohésion sociale. Le Tableau1 donne un ordre de grandeur de ce que cela
représenterait, et offre une comparaison avec le budget du Ministère de la Santé si l’intégralité
de ces revenus était affectée à la santé. L’affectation de 2 à 4 points de TVA au secteur de la
protection sociale/santé apparaît être une mesure ambitieuse, notamment aux vues des montants
représentés, et devrait de ce fait être considérée avec précaution. Dans le cas présent, affecter 2
à 4 points du taux standard de TVA de 20% au secteur de la santé représenterait entre 26 à 52%
du budget du Ministère de la Santé. Or, dans les conditions actuelles de faible exécution de la
dépense par le Ministère, l’affectation de tels montants semble être inadaptée. Enfin, une partie
de la TVA est déjà affectée au financement des collectivités locales, dont une des prérogatives
transférées concerne la santé. En 2018, il s’agit de 29 Mds MAD, soit 31% du total des recettes
de TVA (TVA intérieure et à l’importation).

108www.oecd.org/fr/fiscalite/politiques-fiscales/mobilisation-des-recettes-fiscales-pour-lefinancement-de-la-qsante-au-

maroc.htm
141
CCA
Les secteurs économiques au Maroc à l’ère de la pandémie sanitaire

Tableau 1 : Ordre de grandeur des recettes de TVA qui pourraient être affectées à la
protection
Sociale / secteurs sociaux En Mds Dirhams en % du Ministère de la santé
budget
Recettes issues de la TVA en 2019 60.7
(intérieure et à l’importation1)
Recettes générées par le taux 48.56
standard de TVA de 20%
Recettes de TVA générées par 1 point 2.428 13%
du taux standard
Recettes de TVA générées par 2 points 4856 26%
du taux standard
Recettes de TVA générées par 4 point 9.72 52%
du taux standard
 TVA intérieure en 2019 est de 20.032 Mds MAD, et la TVA à
l’importation de 40.6 Mds MAD (chiffres communiqués par la DEPF (déclaration de
performance extra-financier)).
 Le taux standard de TVA de 20% génère environ 80% des recettes totales
de TVA.
 Le budget du Ministère2q de la Santé comporte le budget de
fonctionnement et le budget d’investissement pour l’année 2020, soit 18 684 Mds
MAD (chiffres communiqués par la DEPF).

Si le Maroc devait s’engager dans l’affectation d’une partie de la TVA à la santé, il


s’agirait de mettre en place un cadre budgétaire solide pour assurer que les projections de
dépenses et de financements soient bien évaluées et restent sous contrôle. En effet, affecter une
partie de la TVA sans que le Ministère de la Santé ne dispose d’un budget précis indiquant ses
coûts et justifiant des recettes supplémentaires apparaît sous-optimal. Une affectation
automatique d’une partie de la TVA sans cadre budgétaire solide qui soit discuté et validé en
amont par le Ministère de la Santé et le Ministère de l’économie, des Finances et de la Réforme
de l’Administration, aboutirait à une dépense de santé inefficace et excessive, et placerait ainsi
au second rang la recherche d’amélioration de l’efficacité de la dépense publique de santé.

À l’inverse, l’élargissement de l’assiette de la TVA constitue une mesure plus adaptée car
elle permettra une hausse des recettes fiscales pour le budget général de l’État. D’une part, le
nombre de taux réduits de TVA (0%, 7%, 10%, et 14%), important au regard d’autres pays,
pourrait être rationalisé. Le taux standard de TVA (20%), relativement élevé en comparaison
internationale, devrait être maintenu dans la mesure où une baisse éventuelle n’aurait pas
nécessairement les répercussions attendues sur la baisse des prix à la consommation. D’autre
142
CCA
Les secteurs économiques au Maroc à l’ère de la pandémie sanitaire

part, la suppression de certaines exonérations de TVA, après analyse détaillée de leurs impacts
respectifs, permettrait aussi d’élargir l’assiette fiscale de cet impôt. Le soutien de la TVA au
secteur de la santé se fait aussi de façon indirecte, par les dépenses fiscales. En 2019, 13 mesures
de dépense fiscale ont un lien avec l’allégement du coût de la santé. Ces dernières sont
principalement relatives à la TVA (exonération ou application de taux réduits). Elles
représentent 446 M MAD, soit 1.6% du total des dépenses fiscales, ce qui est relativement
modeste.

Certains médicaments continuent d’être imposés au taux réduit de TVA de 7%,


contrairement à de nombreux pays OCDE et d’autres pays de la région Afrique du Nord/Moyen
Orient qui ont davantage recours au taux 0%. Bien que les taux réduits de TVA, ou les taux 0%,
soient généralement considérés comme étant sous-optimaux car ils bénéficient relativement
plus aux ménages aisés qu’aux ménages pauvres (en pourcentage de leurs revenus), cet
argument est moins valide dans le cas des médicaments qui sont consommés de manière
sporadique en fonction des besoins des patients. Poursuivre l’effort d’exonération de la TVA
sur les médicaments devrait ainsi être poursuivi.

Enfin, les difficultés de récupération de la TVA affectent également le secteur de la santé.


Par exemple, les organismes de la société civile, dont ceux engagés dans la lutte contre le sida
et la tuberculose, peuvent être amenés à subir des délais importants dans ces démarches,
pénalisant ainsi leur situation financière à court et moyen terme. L’amélioration de la
récupération des crédits de TVA apparaît ainsi importante pour la société civile marocaine
impliquée dans la santé109.

2. Mise en place de déductions fiscales pour certaines dépenses de santé n’est


pas recommandée

Lors des discussions au cours des Assises Nationales sur la Fiscalité, il a été avancé l’idée
d’introduire des déductions fiscales pour les frais de mutuelles de santé, dont ont recours
principalement les classes moyenne et supérieure. Or l’introduction de telles déductions
réduirait l’impôt sur le revenu de manière conséquente, et poserait la question du financement
du système public de santé. Si le Maroc décide de s’orienter vers l’introduction de telles
dispositions, il s’agirait alors au préalable d’élargir très significativement l’assiette fiscale de
l’impôt sur le revenu, tout en augmentant sa progressivité (par exemple en réduisant la
générosité des abattements pour frais d’emploi, pour la constitution d’épargne-retraite, et pour

109
https://www.cfcim.org
143
CCA
Les secteurs économiques au Maroc à l’ère de la pandémie sanitaire

les intérêts des prêts au logement, qui sont régressifs) (OCDE, 2019), et de cibler les dépenses
de santé pouvant en bénéficier.

Les efforts menés par l’administration fiscale marocaine pour assurer que toutes les
professions libérales, y compris celles opérant dans le secteur de la santé, payent leur juste part
d’impôt sont saluer et à poursuivre. L’administration fiscale a collecté de nombreuses
informations et données dans le but d’avoir une image précise des contribuables qui ne payent
pas leur juste part d’impôt. À ce titre, l’administration fiscale a récemment mis en lumière que
certaines professions libérales contribuent très peu à l’impôt sur le revenu. Actuellement,
environ 3% de l’impôt sur le revenu est levé sur les revenus professionnels, bien moins que
dans d’autres pays comme la République Tchèque, le Ghana, ou encore Israël. Ainsi la lutte
contre la fraude fiscale doit se poursuivre au sein de toutes les professions libérales, et
s’accompagner d’un renforcement du système de pénalisation de la fraude.

3. Recommandation pour améliorer le secteur de la santé

 Améliorer la conception des cotisations sociales de santé pour renforcer


leur rôle dans le financement de la santé.
 Renforcer le rôle des recettes fiscales dans le financement de la santé.
 Discuter de plusieurs scénarios d’affection de certaines recettes fiscales
au secteur de la santé.
 Financer les programmes VIH et TUBERCULOSE avec les recettes
fiscales.
 Travailler Avec le secteur privé pour la provision d’infrastructures et de
services de santé.

Nous pouvons dire que la réponse des pouvoirs publics a été efficace et réactive
face à cette situation exceptionnelle mais il faut :

 Communiquer les retours d’expérience sur les crises sanitaires et les


enseignements aux services de l’Etat et aux professionnels de santé.
 D’assurer des formations à la veille et à la sécurité sanitaire en partenariat
avec les instituts et Universités pour développer les connaissances et les compétences
dans le domaine.
 D’établir un cadre pour soutenir l’échange de bonnes pratiques et
d’expérience en matière de planification de la préparation et de la réaction.

144
CCA
Les secteurs économiques au Maroc à l’ère de la pandémie sanitaire

 D’apprendre à mobiliser rapidement les organisations internes et les


ressources de chaque établissement hospitalier, dès lors qu’un évènement vient
perturber son fonctionnement normal, tout en garantissant la continuité et la qualité
des autres soins.

 D’augmenter la capacité d’accueil des services hospitaliers en


augmentant la capacité litière

 D’augmenter notre stock de matériel médical

 De multiplier les centres d’analyse et de tests…

145
CCA
Les secteurs économiques au Maroc à l’ère de la pandémie sanitaire

Conclusion

Cet article analyse les mesures fiscales en lien avec la santé qui permettront au Maroc de
mobiliser davantage de recettes pour financer son système de santé. Si le fonds mondial pour
la lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme, qui appuie le Maroc depuis 2003, n’a pas
indiqué son retrait, il s’agit néanmoins pour le Maroc de considérer et se préparer à son
éventuelle transition à moyen ou long terme afin d’assurer la pérennité des programmes
suffisamment tôt. La prise en charge de la transition de ce soutien international nécessite de
lever plus de recettes fiscales. Cet objectif est important en soi, mais également dans la mesure
où le Maroc n’a pas encore atteint toutes les cibles des objectifs de développement durable
relatives à la santé en matière de financement de la santé, le Maroc fait face à deux défis. Les
dépenses totales de santé sont faibles 5.2% du PIB en 2017, ce qui est inférieur aux pays à
revenu intermédiaire de la tranche supérieure. Une trop grande part de ce financement provient
des paiements directs des ménages, rendant le financement du système de santé inéquitable et
régressif. L’article met en avant que le financement de la transition du fonds mondial et
l’atteinte des cibles des objectifs de développement durable nécessitera une hausse des dépenses
publiques de santé financée par une réforme fiscale.

L’article présent des recommandations de politique fiscale détaillées sur la façon dont le
Maroc peut améliorer la conception du système fiscal de façon générale, et des impôts sur les
produits néfastes à la santé en particulier. Elle inclue notamment une discussion sur
l’amélioration des contributions pour l’assurance maladie obligatoire, des pistes pour
augmenter les recettes des impôts sur les produits néfastes a la santé, et met en avant la fiscalité
environnementale pour renforcer la qualité de l’environnement et de la santé de la population
marocaine dans son ensemble.

146
CCA
Les secteurs économiques au Maroc à l’ère de la pandémie sanitaire

REFERENCES
 Gestion de l’état d’urgence sanitaire au Maroc, Gouvernance sécuritaire et droits
humains, 2020
 Rapport complémentaire, Les 5 Piliers De La Relance Et De La Construction Du
Modèle De Développement National Post Covid-19
 Budget citoyen projet de loi de finances, 2021
 Annexé au projet de budget du ministère de la santé, 2017
 Organisation Mondiale de la Santé
 https://www.cfcim.org
 www.oecd.org/fr/fiscalite/politiques-fiscales/mobilisation-des-recettes-fiscales-pour-
lefinanceme
 nt-de-la-qsante-au-maroc.html
 https://www.finances.gov.ma
 https://www.cfcim.org
 http://lof.finances.gov.ma
 https://www.sante.gov.ma
 http://www.santemaghreb.com
 https://Maroc-diplomatique.net
 http://www.santemaghreb.com

147
CCA
Les secteurs économiques au Maroc à l’ère de la pandémie sanitaire

Secteur du Transport

148
CCA
Les secteurs économiques au Maroc à l’ère de la pandémie sanitaire

Résume

Qu'il soit routier, maritime, ou aérien, le secteur des transports est au cœur du partenariat
entre le Maroc et l'Union européenne. En témoigne l'engagement et l'appui de l'Europe à la
réforme du secteur des transports au Maroc. Et les chiffres sont là pour le confirmer. Un système
de transports performant et efficace est une condition primordiale pour atteindre l'objectif de
développement économique et social que le Maroc poursuit mais actuellement la pandémie du
covid 19 frêne ce développement.

Mots clés : routier, maritime, aérien, covid 19

Abstract

Whether by road, sea or air, the transport sector is at the heart of the partnership between
Morocco and the European Union. This is evidenced by Europe's commitment and support for
the reform of the transport sector in Morocco. And the numbers are there to back it up. An
efficient and efficient transport system is an essential condition to achieve the objective of
economic and social development that Morocco pursues but currently the covid 19 pandemic
is hampering this development.

Keywords: road, maritime, air, covid 19

149
CCA
Les secteurs économiques au Maroc à l’ère de la pandémie sanitaire

Introduction

Depuis la fin des années 1960, les pays industrialisés sont passés d’une économie de
masse, caractérisé par le transport de marchandises lourd à faible valeur ajoutée à une économie
de la diversité portant sur des marchandises à fort valeur ajoutée. La mutation des trafics se
traduit par l’augmentation des fréquences de transport, par le fractionnement et la réaction de
la taille des lots aux profits de marchandises légères.

Les transports jouent un double rôle dans le développement économique : ils sont au cœur
de ce processus par leur rôle essentiel dans le fonctionnement économique et l’intégration d’un
pays dans les courants d’échange internationaux et la globalisation. Ils jouent également un rôle
direct en étant, de ce fait, l’un des secteurs qui connaissent les taux de croissance les plus élevés
et dans lesquels les créations d’emplois sont les plus importantes.

Dans de nombreux pays, en particulier méditerranéens, le secteur des transports, et tout


particulièrement le sous-secteur des transports routiers, est en outre largement constitué de
petites, voire de très petites unités économiques, entreprises individuelles ou familiales qui ne
comptent très souvent qu’une personne employée, le propriétaire du véhicule. Le secteur des
transports joue ainsi, de par cette caractéristique, un rôle essentiel dans le tissu économique et
social. Et pour cela, nous avons développé notre travail en répandant à la question suivante

« Quelle est l’impact du Covid-19 sur le secteur du transport ? »

Pour répondre à cette problématique-là, nous avons traité premièrement l’évolution du


secteur du transport durant les années, deuxièmement nous avons vu l’impact de la pandémie
sur le secteur et troisièmement la partie fiscale concerné pour le secteur.

150
CCA
Les secteurs économiques au Maroc à l’ère de la pandémie sanitaire

I. Le transport routier :

Un élément important puisque les routes marocaines sont parmi les plus meurtrières du
continent. Grâce au partenariat européen, le royaume s'est engagé dans une Politique poussée
de construction d'autoroutes.

En 2018, le réseau national a enregistré 1 800 kilomètres d’autoroutes et 57 334


kilomètres de routes, dont 44 180 sont revêtues, soit 77%.

Le Maroc dispose d’un réseau routier important. Entre 2014 et 2018, la longueur des
routes est passée de 41 102 kilomètres à 57 334 kilomètres, soit une progression de 39% en 4
ans. Les routes provinciales en représentent plus que la moitié. Les autoroutes ont connu une
augmentation de 27% depuis 2013, en passant de 1 416 kilomètres à 1 800 kilomètres en
2017.

Catégorie de 2014 2015 2016 2017 2018


Route
Route
Nationale 9813 10119 15782 15639 15639
(Km)
Route
Régionale 9221 9253 11157 11182 11182
Route
Provinciale 22068 22786 30395 30513 30513
Routes
41 102 42158 57334 57334 57334
Autoroutes
1511 1588 1770 1800 1800

II. TRANSPORT ROUTIER DES PERSONNES


En unités :
2016 2017
Parc du transport privé en commun des 7 640 8467
personnes

Transport du personnel pour le compte 7 046 7670


d’autrui
Transport scolaire pour le compte d’autrui 594 797

Entreprises du transport privé en commun des 2 507 2588


personnes
Transport du personnel pour le compte 2 008 2070
d’autrui
Transport scolaire pour le compte d’autrui 499 518
151
CCA
Les secteurs économiques au Maroc à l’ère de la pandémie sanitaire

III. TRANSPORT ROUTIER DE MARCHANDISES


Le parc routier dédié au transport de marchandises connait une légère évolution depuis
2013. Les véhicules du transport pour le compte d’autrui en représentent presque les deux
tiers.

2013 2014 2015 2016 2017


Compte 69 462 74 806 80 332 60 177 69 483
d’autrui
Compte 38 895 36 864 36 864 31 200 39 097
propre
Parc du 108 357 111 670 116 232 91 377 108 580
transport de
marchandises

- Le transport aérien
1-Trafic commercial - Passagers

Variation
2012 2013 2014 2015 2016 2016/2015
%
International 13776925 15022071 15579863 15845933 16319316 2,98 %
National 1327737 1474120 1715008 1763814 1917956 8,73 %
total 15104662 16496191 17294871 17609747 18237272 3,56 %

2-Trafic commercial – Mouvements

Variation
2013 2014 2015 2016
2016/2015 %
International 123732 126113 128746 129307 +0.43
National 26402 30027 31249 32530 +4,09
total 150134 156140 159995 161837 +1,15

3-Trafic commercial – Fret


Variation
2013 2014 2015 2016
2016/2015%
International 50 319 51 666 62 088 66852 +7,67
National 2 564 2 481 2 166 1845 -14,81
Total (en 52 883 54 148 64 254 68698 +6,92
Tonnes)

152
CCA
Les secteurs économiques au Maroc à l’ère de la pandémie sanitaire

IV. L’impact de covid19 sur le secteur110 :


Au niveau de l’activité autoroutière, le chiffre d’affaires consolidé de la société
nationale des autoroutes du Maroc (ADM) a augmenté durant le premier trimestre 2020 de 3%
à 836 millions de dirhams. A noter que le chiffre d’affaires d’exploitations a accusé un retrait
de 4% en raison de la régression du trafic sur le réseau autoroutier au cours du mois de mars
2020 à lui seul, du aux mesures de l’état d’urgence sanitaire mises en place à partir du 20 mars
2020.

Quand l’activité aérienne, le chiffre d’affaires de l’office National des Aéroports a


marqué une baisse de 9,5% au terme des trois premiers mois de 2020, à 916 millions de dirhams,
incorporant un recul des redevances de survol de 15% et des redevances aéroportuaires de 8%.
En termes de trafic, cette évolution est la résultante du repli du trafic des passagers de 12,6%
après une croissance de 11,6% un mois plutôt, suit à une chute de 54,6% pour le mois de mars
à lui seul, ayant connu une suspension des vols internationaux à partir du 15 mars 2020. Pour
ce qui est du tonnage du Fret aérien, il a baissé de 4,6% à fin mars 2020. A son tour, le
mouvement des avions s’est réduit de 50% en glissement annuel au 17 juin 2020, recouvrant
une baisse de 10,9% au terme du premier trimestre 2020 et de 95,5% sur la période du premier
avril au 17 juin 2020, comparativement à la même période de l’année précédente.

V. Le transport maritime au Maroc


En raison de la situation géographique du Maroc, le transport maritime est un mode de
transport clé pour le commerce extérieur marocain. Ce mode de transport représente plus de
95% du tonnage du commerce extérieur, aspect qui implique une forte dépendance de ce secteur
ainsi que la nécessité de disposer d’une offre de services maritimes de qualité.

Cependant, aujourd’hui les compagnies marocaines de transport maritime font face à une
grave crise qui menace l’existence du pavillon nationale qui met en danger l’indépendance
économique du Maroc, ce qui rend indispensable la mise en place d’un nouveau cadre
stratégique propice au regain de compétitivité et au développement pérenne du secteur du
transport maritime et à la promotion du pavillon marocain.

VI. Caractère stratégique du secteur maritime au Maroc

110limpact-de-la-covid-19-sur-le-secteur-de-transport-apres-londa-loncf-est-le-plus-affecte-depf

153
CCA
Les secteurs économiques au Maroc à l’ère de la pandémie sanitaire

Le secteur du transport maritime constitue un secteur stratégique par le poids qu'il


représente dans le PIB national et le volume d'emplois qu'il génère.

Au niveau général, le PIB marocain est composé à 54% par le secteur tertiaire, à 30% par
les activités secondaires et à 15% par les activités primaires.

Parmi les activités tertiaires, le poids du secteur des transports représente une contribution
de 28 424 M Dh en 2011, ce qui suppose 3,8% de la valeur ajoutée aux prix de base. À partir
des valeurs disponibles du secteur et des estimations propres, on estime que la facturation du
secteur du transport maritime pourrait se chiffrer à environ 10.000 M DH et pourrait avoir un
poids dans le PIB de 1-1,5% approximativement (sans considérer les activités auxiliaires), ce
qui est dû en grande partie au poids de l'activité portuaire (Terminaux et Autorités portuaires).
Quant à l'apport des compagnies nationales maritimes, il représente près de 0,3%.

Le chiffre total des emplois du secteur représente quelques 10 000 personnes, parmi
lesquelles la moitié correspond aux activités dans les terminaux portuaires.

Source : Données Compagnies maritimes, terminaux, Autorités Portuaires et estimations ALG

(*) Incluant les employés de la Comarit

Les principales entreprises du secteur maritime sont les terminaux maritimes ou les
autorités portuaires comme Marsa Maroc, qui est la première entreprise du secteur au niveau
national, ou encore l'ANP et TMPA qui indiquent des facturations dépassant les 900 M DH.

154
CCA
Les secteurs économiques au Maroc à l’ère de la pandémie sanitaire

VII. Le transport maritime au Maroc : Evolution et perspective 111

Graphe 1 : Evolution des exportations et des importations marocaines entre 1993


et 2013 :

Source : Elaboration DEPF sur la base des données de l’Office des changes.

L’augmentation des importations a concerné tous les groupements d’utilisation,


notamment, les produis énergétiques dont le volume est passé de près de 8 millions de tonnes
en 1993 à plus de20 millions de tonnes en 2013. Concernant les exportations en volume, la
hausse n’a pas été aussi généralisée compte tenu des baisses survenues, notamment, pour les
produits bruts en faveur des demi-produits dénotant la montée en gamme des exportations
nationales liée intrinsèquement aux changements structurels survenus pour la valorisation de la
production nationale des produits bruts.

111«Le secteur de transport des marchandises : Contraintes et voies de réformes », DEPF, Ministère de l’Economie et des
Finances, Maroc, mars 2013.

155
CCA
Les secteurs économiques au Maroc à l’ère de la pandémie sanitaire

Graphe 2 : Evolution, par groupement d’utilisation, des importations et des exportations


marocaines en volume (en milliers de tonnes) :

Source : Elaboration DEPF, données Office des changes.

En somme, l’importante évolution de la structure des échanges commerciaux sur les deux
dernières décennies a engendré un besoin grandissant en matière de transport maritime
(infrastructure et matériels). Il s’agit d’un besoin multidimensionnel, notamment, avec la
nouvelle orientation du Maroc vers l’ouverture sur de nouveaux partenaires commerciaux, dans
l’objectif de réduire sa forte dépendance vis-à-vis de ses partenaires historiques, notamment,
l’Union l’Européenne dont la part dans les exportations est passée de 77% en 1990 à 60% en
2013 (respectivement de 61% à 50% pour les importations). Cette diversification, certes
bénéfique, implique des efforts supplémentaires en termes d’ouverture de nouvelles lignes
maritimes à même de soutenir les ambitions du Maroc à s’ouvrir sur de nouveaux marchés à
fort potentiel de croissance.

Graphe 3 : Evolution des recettes et des dépenses des services des transports (en MDH)

Source : Elaboration DEPF, données Office des changes

156
CCA
Les secteurs économiques au Maroc à l’ère de la pandémie sanitaire

Ainsi, au titre de l’année 2013, les dépenses des services du transport maritime s’élevaient
à 17,6 milliards de dirhams (respectivement 24% et 62% des dépenses liées au compte des
services et celles du transport) alors que les recettes s’établissaient à 4,1 milliards de dirhams
(respectivement 3% et 19% des recettes des services et celles du transport) ce qui a fait porter
le déficit à 11,7 milliards de dirhams contre 3 milliards en 2001 (avec un taux d’accroissement
annuel moyen de 12% sur la période 2001-2013), soit 0,7% du PIB en 2001 contre 1,3% du
PIB en 2013

VIII. L’impact de covid19 sur le transport maritime112

Il est certain que la pandémie de Covid-19 a ébranlé l’économie mondiale. Mais le


transport maritime a subi de plein fouet un choc monumental. C’est pour cela que cette crise
inédite jette les bases d’une transformation du secteur et des chaînes d’approvisionnement qu’il
dessert, selon un rapport de la Conférence des Nations Unies sur le commerce et le
développement, qui prévoit un retour à des taux de croissance positifs en 2021. « Le commerce
maritime mondial accusera une baisse de 4,1% en 2020 en raison des perturbations sans
précédent causées par la Covid-19 », selon les estimations de la CNUCED publiées dans son
Étude sur les transports maritimes 2020.

Selon le rapport, les perspectives à court terme du commerce maritime sont plutôt
sombres. Prédire l’impact à long terme de la pandémie ainsi que la date et l’ampleur de la reprise
du secteur est une tâche jalonnée d’incertitudes. « L’industrie mondiale du transport maritime
sera à la pointe des efforts en vue d’une reprise durable, en tant qu’élément essentiel du bon
fonctionnement des chaînes d’approvisionnement internationales », a déclaré MukhisaKituyi,
secrétaire général de la CNUCED. « Le secteur doit agir en acteur clé pour adapter la logistique
en flux tendu de manière efficace et être prêt à faire face en cas de crise », a-t-il ajouté.

Par conséquent, les taux de fret maritime ont été maintenus à des niveaux stables en dépit
d’une baisse de la demande. Pour les expéditeurs, les stratégies introduites par les armateurs
ont entraîné une réduction de la capacité de transport offerte ainsi que des retards dans les délais
de livraison. Pour faire face aux perturbations liées à la pandémie, les acteurs du secteur
maritime ont procédé à des ajustements dans leurs opérations, leurs finances, leurs protocoles
sanitaires et sécuritaires ainsi que dans leurs méthodes et procédures de travail.

112https://www.maroc-hebdo.press.ma/covid19-choc-transport-maritime

157
CCA
Les secteurs économiques au Maroc à l’ère de la pandémie sanitaire

IX. Le cadre fiscal113 :

Le secteur du transport maritime marocain doit concurrencer au niveau mondial les flottes
d’autres pays qui basent essentiellement leur compétitivité sur des aspects fiscaux comme les
taux réduits d’IS, les exonérations dans une grande mesure de l’IR, le CNSS, les taxes
douanières et la TVA. Ces aspects sont complétés par des politiques de dégrèvement fiscal sur
les investissements.

Le secteur marocain des transports maritimes, par contre, est soumis au droit fiscal
commun, pour la plupart des impôts et taxes sauf quelques exonérations fiscales ponctuelles.
Les mesures incitatives qui ont été mises en place par le code des investissements maritimes
ont peu à peu été abrogées.

Cette fiscalité élevée, avec des aspects tels que les 10% retenus à la source, limite la
flexibilité au niveau de la sous-traitance de la flotte. Le taux élevé de l’IS ou les contributions
sociales des travailleurs représentent actuellement l’une des principales limitations à la
compétitivité de la flotte.

Source : Code Générale des Impôts, CNSS

1. L’Impôt sur les sociétés (IS) et Impôt sur le Revenu (IR)

Toutes les sociétés, quels que soient leur forme et leur objet sont assujettis à l’impôt sur
les revenus. Les sociétés de transports maritimes, à l’exception des exonérations qui sont listées
au-dessous, sont assujetties au droit commun de l’IS au taux de 30% et à l’IR selon tranches.

En outre, les opérations d’affrètement sont soumises à une retenue à la source au taux de
10% sur les produits bruts perçus par les sociétés étrangères.

Le Code Général des impôts prévoit certaines exonérations en faveur du secteur des
transports maritimes notamment :

 Les transports maritimes bénéficient également d’un abattement pour


frais professionnels en matière d’IR de 40% pour le personnel navigant de la marine

113 Le code général des impôts


158
CCA
Les secteurs économiques au Maroc à l’ère de la pandémie sanitaire

marchande et de la pêche maritime ; L’avenant n° 25 à la convention collective


préconisait la demande d’un abattement de 100%. Il semblerait que cette demande
n’ait pas été suivie d’effets.
 Les entreprises installées dans la zone franche du port de Tanger
bénéficient d’une exonération de l’Impôt sur les Sociétés et de l’Impôt sur le Revenu
pour les opérations effectuées à l’intérieur de ladite zone franche. En matière de droits
d’enregistrements, une exonération est prévue par le Code Général des Impôts pour
les entreprises installées dans les zones franches d’exportation comme c’est le cas du
port de Tanger-Me.
2. La Taxe sur la Valeur Ajoutée (TVA) :

La Taxe sur la Valeur Ajoutée (TVA) s’applique à toutes les opérations de nature
industrielle, commerciale, artisanale accomplie au Maroc.

L’article 88 du code général des impôts dispose qu’« une opération est réputée faite au
Maroc:

 S’il s’agit d’une vente, lorsque celle-ci est réalisée aux conditions de
livraison de la marchandise au Maroc ;
 S’il s’agit de toute autre opération, lorsque la prestation fournie, le
service rendu, le droit cédé ou l’objet loué sont exploités ou utilisés au Maroc. »

Sont soumis à la taxe sur la valeur ajoutée au taux de 20% notamment : (article 89 du
code précité)

 Les ventes et les livraisons par les entrepreneurs de manufacture de


produits extraits, fabriqués ou conditionnés par eux, directement ou à travers un
travail à façon ;
 Les ventes et les livraisons en l’état réalisées par :

a) Les commerçants grossistes ;

b) Les commerçants dont le chiffre d’affaires réalisé au cours de l’année


précédente est égal ou supérieur à deux millions (2 000 000) de dirhams.

Ces derniers ne peuvent remettre en cause leur assujettissement à la taxe sur la valeur
ajoutée que lorsqu’ils réalisent un chiffre d’affaires inférieur audit montant pendant trois (3)
années consécutives ;

159
CCA
Les secteurs économiques au Maroc à l’ère de la pandémie sanitaire

 Les ventes et les livraisons en l’état de produits importés réalisées par les
commerçants importateurs ;

Les opérations de transports étant commerciales par définition de la loi, elles sont donc
soumises à TVA au taux de 14% tant pour le transport de voyageurs que de marchandises.

Le Code Général des impôts prévoit certaines exonérations en faveur du secteur des
transports maritimes notamment :

(i) Sont exonérés de la TVA à l’intérieur

 Les opérations de vente, de réparation et de transformation portant sur


les bâtiments de mer. Par bâtiments de mer, on doit entendre les navires, bâtiments,
bateaux et embarcations capables, par leurs propres moyens, de tenir la mer comme
moyen de transport et effectuant une navigation principalement maritime ;
 Les ventes aux compagnies de navigation, aux pêcheurs professionnels
et aux armateurs de la pêche, de produits destinés à être incorporés dans les bâtiments
de mer ;
 Les investissements en immobilisations des entreprises de transport
international pendant les vingt-quatre mois suivant le début d’activité.
 Les opérations de transport international, les prestations de services qui
leur sont liées ainsi que les opérations de réparation, d’entretien, de maintenance, de
transformation, d’affrètement et de location portant sur les différents moyens dudit
transport ;
 Les produits livrés et les prestations de services rendues aux zones
franches d’exportation et provenant du territoire assujetti ;

(ii) Sont exonérés de la TVA à l’importation

 Les hydrocarbures destinés à l'avitaillement des navires effectuant une


navigation en haute mer et admis en franchise des droits de douane dans les conditions
fixées par le code des douanes et impôts indirects relevant de l'administration des
douanes et impôts indirects approuvé par le dahir portant loi n° 1-77-339 du 9 octobre
1977 ;
 Les appareils aéronautiques destinés aux armateurs

160
CCA
Les secteurs économiques au Maroc à l’ère de la pandémie sanitaire

 Les bâtiments de mer, les navires, bateaux, paquebots et embarcations


capables, par leurs propres moyens, de tenir la mer, comme moyens de transport et
effectuant une navigation principalement maritime ;

161
CCA
Les secteurs économiques au Maroc à l’ère de la pandémie sanitaire

Conclusion

Si les réformes politiques, économiques et sociales réalisées et celles en cours de


réalisation au Maroc, assurent la visibilité des investisseurs nationaux et étrangers qui
constituent les principaux acteurs de la réalisation d’une croissance soutenue et partant de la
création d’emplois, les infrastructures et les équipements sus indiqués constituent le socle d’une
économie compétitive.

Ceci étant, l’ancrage de l’orientation libérale de la politique économique du Maroc, son


ouverture conséquente sur le monde extérieur et son arrimage à l’économie de l’Union
Européenne avec laquelle notre pays est lié par un accord de libre-échange, constituent un
stimulant pour atteindre les objectifs des réformes sus indiquées et un pari que les différentes
composantes de la société Marocaine doivent gagner.

162
CCA
Les secteurs économiques au Maroc à l’ère de la pandémie sanitaire

Bibliographie :
METLE-En-chiffres-2018

Limpact-de-la-covid-19-sur-le-secteur-de-transport-apres-londa-loncf-est-le-plus-affecte-depf

« Le secteur de transport des marchandises : Contraintes et voies de réformes », DEPF,


Ministère de l’Economie et des Finances, Maroc, mars 2013.

https://www.maroc-hebdo.press.ma/covid19-choc-transport-maritime

Le code général des impôts

163
CCA
Les secteurs économiques au Maroc à l’ère de la pandémie sanitaire

Secteur Touristique

164
CCA
Les secteurs économiques au Maroc à l’ère de la pandémie sanitaire

Résumé :

Le tourisme étant l’unique produit de consommation pour lequel le client/consommateur


doit se déplacer pour consommer sur le lieu de production, l’interruption brutale des circulations
nationales et internationales due à la crise de la COVID-19 s’est traduite par un arrêt brutal de
l’activité, alors que le manque à gagner en termes de balance des paiements, d’emplois et
contribution à l’économie en général est très important, surtout pour des pays comme le Maroc
où l’activité a un poids considérable dans l’économie et la société. Pour le cas du Maroc
l’hypothèse que la crise n’a pas seulement mis le tourisme à l’arrêt depuis le 20 mars, mais
qu’elle a aussi révélé ses faiblesses structurelles. Il propose de ce fait une réflexion à long terme
pour une révision globale du modèle touristique marocain.

Mots-clés : Maroc, tourisme, COVID-19, crise

Abstract :

Sincetourismis the only consumer product for which the customer/consumer has to travel
to consume at the very place of production, the sudden interruption of national and international
circulation due to the COVID-19 crisisresulted in a brutal halt of tourismactivity. The shortfall
in terms of balance of payments, jobs, and contribution to the economy in generalisvery
important, especially for countries likeMoroccowhere the activity has a considerable impact on
the economy and society. In the case of Morocco, the crisis has not only put a stop to
tourismsince March 20, it has alsorevealedits structural weaknesses. It thereforeoffers a long-
termreflection for a comprehensivereview of the Moroccantourism model.

Keywords : Morocco, tourism, COVID-19, crisis

165
CCA
Les secteurs économiques au Maroc à l’ère de la pandémie sanitaire

Introduction

Il est largement admis de nos jours que l'industrie du tourisme a un impact économique,
social, culturel et environnemental de plus en plus marquer, et l’expansion continue du tourisme
et des activités qui en découlent se répercute de diverses manières sur le processus de
développement durable.

En effet, l'Organisation mondiale du tourisme confirme que l'augmentation significative


du tourisme au cours des cinquante dernières années est l'un des phénomènes économiques et
sociaux les plus remarquables de cette période. Son taux de croissance soutenue d'environ 7%
a été plus rapide par rapport à d'autres secteurs économiques traditionnels, aussi le secteur du
tourisme est- il considéré comme un puissant catalyseur du progrès économique de nombreux
pays, où il favorise la création d’emplois, encourage la diversification économique et accroît
les rentées en devises.

Au Maroc, le secteur touristique jouit d’une place prépondérante dans l’économie


marocaine, à tel point qu’il a été considéré par les pouvoirs publics comme étant une locomotive
du développement du pays.

En effet, le tourisme au Maroc a été considéré dès l’aube de l’indépendance comme un


secteur porteur de l’économie nationale, générateur de devise et créateur d’emplois, et ceci est
attribuable aux atouts touristiques riches et diversifiés que recèle notre pays, lui permettant de
se situer parmi les premières destinations à vocation touristique.

Il est admis que, partout dans le monde et plus particulièrement au Maroc, le tourisme a
été parmi les secteurs les plus touchés par la crise sanitaire de 2020. Étant l’unique produit de
consommation pour lequel le consommateur doit se déplacer pour consommer sur le lieu de
production, l’interruption brutale des circulations nationales et internationales s’est traduite par
un arrêt de l’activité. Or, le manque à gagner est très important, surtout pour des pays comme
le Maroc où ce type d'activité occupe une place très importante dans l'économie et la société.

166
CCA
Les secteurs économiques au Maroc à l’ère de la pandémie sanitaire

I. PRESENTATION ET EVOLUTION DU SECTEUR TOURISQTIQUE AU


MAROC :
1. L’évolution du secteur touristique :

Le tourisme est désormais la principale source de revenus d'exportation, dépassant de


loin les automobiles, les produits chimiques, la nourriture, les technologies de l'information et
même le pétrole. Cela implique un investissement important en capital, génère des revenus
considérables et crée d'importantes opportunités d'emploi. C'est donc pour de nombreux pays
une source indispensable de devises. Le tourisme occupe une place importante dans
l'économie marocaine. Les hauts responsables le voient de plus en plus comme un service
stratégique soutenant le développement économique.

Le tourisme est l'un des activités économiques les plus dynamiques au monde. Il
représente plus de 10% du PNB mondial, emploie 215 millions d'employés et continue de
croître. Le tourisme est une activité mondiale, un parfait exemple de la performance et de
l'impact de la mondialisation.

En 2017, il représentait 6,6% du PIB national, en légère augmentation par rapport à 2016
(6,2%). L'industrie continue d'attirer des revenus considérables, estimés à 69,7 milliards AED,
et a attiré 11,35 millions de visiteurs en 2017, soit 14,6% de plus que les 22 millions de nuitées
dans les hôtels classés.

Conscients de la vocation touristique naturelle du Maroc, des enjeux et des contraintes


de la globalisation du tourisme mondial, gouvernement et professionnels ont décidé, dès le
début des années 2000, de déclencher une dynamique durable de développement du tourisme
marocain et de mettre fin aux facteurs de blocage. C’est pourquoi une stratégie de
développement touristique à l’horizon 2010 a été mise en place.

Cette stratégie, en érigeant le tourisme en priorité nationale pour le développement


économique et social du Maroc, s’est assignée pour objectif de placer le Maroc parmi les
destinations touristiques les plus recherchées de la planète.

A la fin de l’échéance 2010, une autre stratégie de développement du secteur a été


conçue (rendue publique le 30 novembre 2010). Baptisée ‘‘Vision 2020’’, cette stratégie se
fixe comme objectif de doubler la taille du secteur touristique, hissant ainsi le Maroc parmi
les 20 premières destinations touristiques mondiales.

2. La situation du Maroc face à d’autre pays :

167
CCA
Les secteurs économiques au Maroc à l’ère de la pandémie sanitaire

Alors qu'il était, il y a quelques années, logé à la seconde position au Maghreb derrière
la Tunisie, le Maroc est désormais assis confortablement sur le fauteuil de leader au niveau de
la région, devenant la première puissance touristique maghrébine. Ce classement ne risque pas
d'être chamboulé par l'actuelle crise qui touche l'activité touristique, depuis plusieurs mois. En
fait, selon les spécialistes du secteur, l'impact de la crise sur la Tunisie sera plus palpable que
pour le Maroc. Ainsi, les trois pays du Maghreb (Maroc, Algérie, Tunisie) réfléchissent à des
mesures pour atténuer l'impact de la crise sur leur tourisme, mais si tous sont touchés, certains
sont plus vulnérables que d'autres, observent les spécialistes du secteur, selon une dépêche de
l'Agence AFP. L'atténuation de ce choc est due essentiellement, explique-t-on, à la réactivité
du Maroc, principale destination touristique du Maghreb, qui a mis en place, grâce notamment
à des infrastructures sophistiquées et à une offre diversifiée, une stratégie (CAP2009), pour
atténuer l'impact de la crise sur ce secteur, premier pourvoyeur de devises. Selon des chiffres
officiels, le Maroc a accueilli 8 millions de touristes en 2008, soit une croissance de 7% par
rapport à 2007. Toutefois, nuance-t-on, les recettes ne suivent pas, s'élevant à 58 milliards de
dirhams (5,2 milliards d'euros), en baisse de 1% par rapport à 2007. Pour le ministre du
Tourisme, ce recul des recettes s'explique principalement par les fluctuations des taux de
change à l'étranger. En ce qui concerne la Tunisie, « destination balnéaire réputée bon marché
», il semble, selon la même dépêche, la plus exposée aux retombées sociales de la crise sur la
classe moyenne européenne qui forme le gros des 7 millions de touristes reçus en 2008. Le
tourisme, rappelle-t-on, deuxième employeur du pays, a rapporté 1,7 milliard d'euros en 2008
(6% du PIB) et n'a pas subi de baisse, mais un recul des réservations est attendu dès le premier
trimestre 2009. Incertitude, plan de crise et cellule de veille au ministère du Tourisme et chez
les hôteliers qui « gèrent au jour le jour en regardant de près ce qui se passe en Europe »,
résume un expert indépendant. Le secteur hôtelier, avec environ 239.000 lits, représente
100.000 emplois directs (10% de la main d'œuvre) et 350.000 emplois indirects. « L’hiver, la
plupart des 870 unités hôtelières réduisent ou recyclent le personnel et les saisonniers, au statut
précaire. Ils ne seront réembauchés qu'à partir de juin. Le chômage technique est estimé à 70%
du personnel recevant entre 80 et 50% des salaires, fait-on savoir. Le cas de l'Algérie est tout
autre. Si elle n'a été affectée que faiblement par la crise, c'est qu'elle accueille peu de touristes.
Pour 2007 (derniers chiffres connus), le nombre de touristes a été estimé à 1,74 million :
environ 510.000 étrangers (dont 170.000 Français) et 1,23 million d'Algériens résidant à
l’extérieur du pays. L’Algérie vise le chiffre de 2,5 millions de touristes en 2011, en
développant le tourisme saharien, déclaré prioritaire. La baisse d'affluence d'environ 10%,

168
CCA
Les secteurs économiques au Maroc à l’ère de la pandémie sanitaire

constatée en janvier 2009 par rapport à 2008, dans la région de Tamanrasset ou Djanet
(extrême sud), deux hauts lieux du tourisme saharien en Algérie, n'est pas forcément liée à la
crise, selon les professionnels. Le Maroc et la Tunisie restent les deux principales destinations
touristiques au Maghreb loin devant l’Algérie et la Libye. Les chiffres du tourisme marocain
ont montré une évolution de + 29 % pour le premier trimestre 2007, contre 6 % pour la Tunisie.
Ainsi le Maroc dépassera le cap de 7 millions de touristes pour l’année 2007 et dépassera la
Tunisie en termes d’arrivées. « Le contexte de ciel ouvert et de concurrence agressive qui
s’exacerbe rendent nécessaire la création d’un pôle low-cost en Tunisie » En effet,
contrairement à la Tunisie qui est une destination bon marché et de tourisme de masse, le
Maroc arrive à se positionner comme une destination balnéaire de qualité, tout en régulant la
croissance de ses capacités hôtelières et aérienne en cohérence avec la demande. Fin 2006, le
Maroc a totalisé 6,55 millions d’entrées, soit autant que la Tunisie, avec une croissance de +
12 % par rapport à 2005 et des recettes de 53 milliards de Dirhams et enfin 1,584 milliards
d’Euros d’investissements.

II. LE CADRE FISCAL MAROCAIN DU SECTEUR :


1. Impôt sur le Revenu ou Impôt sur les Sociétés :

Les entreprises hôtelières bénéficient au titre de leurs établissements hôteliers, pour la


partie de la base imposable correspondant à leur chiffre d'affaires réalisé en devises dûment
rapatriées directement par elles ou pour leur compte par l’intermédiaire d’agences de voyages
:

 De l'exonération totale de l’impôt sur les sociétés ou de l’impôt sur le


revenu pendant une période de 5 ans consécutifs qui court à compter de l'exercice au
cours duquel la première opération d'hébergement a été réalisée en devises.
 D’une réduction de 50% au-delà de cette période.
2. Taxe sur la Valeur Ajoutée :

Application du taux réduit de 10% avec droit à déduction aux opérations d'hébergement,
de restauration, de location d'hôtels et d'ensembles touristiques.

3 ? Taxe Professionnelle :

La valeur locative servant de base au calcul de la taxe professionnelle applicable pour


les établissements hôteliers est déterminée par application au prix de revient des constructions,
matériel, outillage, agencements et aménagements de chaque établissement, des coefficients

169
CCA
Les secteurs économiques au Maroc à l’ère de la pandémie sanitaire

suivants fixés en fonction du coût global des éléments corporels de l’établissement considéré,
qu’il soit exploité par son propriétaire ou par le locataire :

 2 % lorsque le prix de revient est inférieur à 3 000 000 de dirhams.


 1,50 % lorsque le prix de revient est égal ou supérieur à 3 000 000 et inférieur à
6 000 000 de dirhams.
 1,25 % lorsque le prix de revient est égal ou supérieur à 6 000 000 et inférieur à
12 000 000 de dirhams.
 1 % lorsque le prix de revient est égal ou supérieur à 12 000 000 de dirhams.
III. SITUATION DU SECTEUR TOURISTQUE FACE A LA CRISE SANITAIRE
COVID19 AU MAROC :
1. Impact du covid19 :

Selon diverses sources, l’industrie du tourisme au Maroc est le deuxième secteur qui
favorise le produit intérieur brut (PIB) et la création d’emplois. Il a généré des recettes de 73,1
milliards de dirhams (DH) en 2018, ce qui correspond selon l’Office des changes à 18 % des
exportations des biens et services de la même année. Il est l’un des premiers contributeurs à la
balance des paiements, a représenté 6,8 % du PIB en 2018 et généré 548 000 emplois directs,
soit près de 5 % de l’emploi, dans l’ensemble de l’économie.

Il va de soi qu’à la veille d’une sortie du confinement annoncée, les réflexions, les
débats, les scénarios et les plans se multiplient quant au tourisme de l’après-COVID-19.
Cependant, ces réflexions et propositions tournent toutes autour de la relance du secteur dans
l’immédiat, soit à court terme (comment organiser les établissements sur le plan sanitaire), soit
à moyen terme (quelles actions entamer et quel segment cibler pour faire revenir les touristes).
Or, pour le Maroc, on peut faire l’hypothèse que la crise qui a frappé la planète n’a pas
seulement mis le tourisme à l’arrêt depuis le 20 mars, mais elle a aussi révélé les faiblesses
structurelles de cette activité économique. Il faut donc se pencher également sur les suites à
long terme. Ne faut-il pas mettre à profit cette pause imposée pour non pas réfléchir aux seuls
moyens de relancer le secteur dans l’immédiat, mais revoir de fond en comble le modèle du
tourisme que le Maroc a choisi dès les années 1960, en se plaçant sur le marché du tourisme

international ? Car bien avant le COVID‑19, le modèle touristique marocain, qui est le même

tout autour du bassin méditerranéen, a montré de sérieux signes de vieillesse. Cela vient en
partie du fait que le produit offert, les aménagements et le fonctionnement ne tiennent plus
compte des mutations du tourisme international dit postfordiste.
170
CCA
Les secteurs économiques au Maroc à l’ère de la pandémie sanitaire

2. Les mesures proposées pour faire face à cette crise :

À l’heure actuelle, les entreprises et les travailleurs du secteur du tourisme bénéficient


des mesures d’aide adoptée pour l’ensemble de l’économie, et de nombreux pays sont
également en train d’instaurer des mesures de soutien propres au tourisme. Pour l’heure, les
autorités poursuivent les priorités suivantes, aux côtés des associations professionnelles du
secteur :

• Lever les restrictions de déplacement, et collaborer avec les


professionnels du tourisme afin qu’ils bénéficient d’aides à la liquidité, qu’ils
appliquent de nouveaux protocoles sanitaires visant à sécuriser les déplacements et
qu’ils diversifient leurs marchés.

• Redonner confiance aux voyageurs et stimuler la demande en s’appuyant


sur de nouvelles certifications de sécurité et d’hygiène, sur des applications
permettant d’informer les visiteurs et sur des campagnes de promotion du tourisme
interne.

• Préparer des plans globaux de relance du tourisme afin d’adapter les


destinations, d’encourager l’innovation et l’investissement et de repenser le secteur
du tourisme.

171
CCA
Les secteurs économiques au Maroc à l’ère de la pandémie sanitaire

CONCLUSION

Aujourd’hui, en pleine crise COVID-19, elle est nécessaire d’appliquer des stratégies
destinées à attirer le maximum de touristes marocaines, et cela à travers diverses initiatives
individuelles ou de groupes mettant à profit les nouveaux moyens de communications et les
réseaux sociaux font la promotion auprès des marocains de sites touristiques, de destinations
spécifiques, et proposent des produits tout-compris avec des réductions annoncées sans
précédent. Mais, comme toujours, il y a fort à craindre qu’une fois la crise derrière nous, que
l’embellie et la demande internationale soient de retour et qu’on oublie à nouveau cette
dimension.

C’est la raison pour laquelle il nous semble que l’intégration réelle de la demande interne
au modèle touristique marocain reste à réaliser comme élément essentiel de la révision de ce
modèle. Pour cela, il est urgent que le Maroc, dans la redéfinition de ses politiques d’après-
COVID, tienne compte des faiblesses structurelles de son modèle et se résolve à le revisiter.

172
CCA
Les secteurs économiques au Maroc à l’ère de la pandémie sanitaire

WEBOGRAPHIE :

https://www.finances.gov.ma/Publication/depf/2019/Tableau_de_bord_sectoriel_janvier%202
019.pdf (10/05/2021)

https://fnh.ma/article/opinions-libres/tourisme-marocain-face-au-coronavirus-ce-qui-ne-tue-
pas-rend-plus-fort (12/05/2021)

http://premiumtravelnews.com/les-propositions-fiscales-du-secteur-
touristique/#:~:text=Il%20est%20propos%C3%A9%20d'instaurer,autre%20taxe%20de%20na
ture%20professionnelle

https://www.oecd.org/coronavirus/policy-responses/les-actions-engagees-dans-le-domaine-
du-tourisme-face-au-coronavirus-covid-19-86db4328/

Le tourisme marocain de l’après-COVID-19 (openedition.org) (06/05/2021)

https://major-prepa.com/geopolitique/tourisme-international (06/05/2021)

https://www.medias24.com/2020/07/17/voici-le-plan-de-relance-du-tourisme-de-nadia-fettah/
(10/05/2021)

173
CCA
Les secteurs économiques au Maroc à l’ère de la pandémie sanitaire

Secteur des Télécommunications

174
CCA
Les secteurs économiques au Maroc à l’ère de la pandémie sanitaire

Résumé :

Les services représentent un secteur qui a du poids dans la plupart des économies et créent
le majeur parti des emplois dans les pays et plus particulièrement dans les pays avancés. Le
Maroc, comme la plupart des autres pays, a mis l'emphase substantielle sur des technologies de
télécommunication et d'information en raison de leur rôle dans l'âge numérique. Le Maroc
compte trois opérateurs qui partagent le marché de télécommunication marocain, et qui
dépensent beaucoup d’effort pour l’élargissement de la gamme de leurs services et produits
offerts, à savoir Maroc Telecom l’opérateur historique, Méditel le second arrivé, et Wana
(INWI) le dernier arrivé qui a connu une évolution rapide et spectaculaire.

Mots-clés : Secteur des télécommunications, Investissement, Pandémie, Evolution.

Abstract :

Services represent a sector which has weight in most economies and creates the major
part of jobs in countries and more particularly in advanced countries. Morocco, like most other
countries, has placed substantial emphasis on telecommunications and information
technologies due to their role in the digital age. Morocco has three operators who share the
Moroccan telecommunications market, and who spend a lot of effort to expand the range of
their services and products offered, namely Maroc Telecom the incumbent operator, Meditel
the second to arrive, and Wana (INWI) the latest arrival which has experienced rapid and
spectacular development.

Keywords: Telecommunications sector, Investment, Pandemic, Evolution.

175
CCA
Les secteurs économiques au Maroc à l’ère de la pandémie sanitaire

Introduction

Dans le monde entier, les télécommunications sont reconnues comme un facteur de


développement favorisant la croissance économique.

Le secteur des télécommunications a connu ces dernières décennies une révolution


technologique importante qu’ait entamée le Maroc vers un véritable cycle de croissance. Cette
évolution s’est également accompagnée d’un ensemble de réformes institutionnelles et de
restructurations, notamment la libéralisation du secteur de télécommunication. Par ailleurs, ce
développement a permis d’abord l’insertion du Maroc dans une société d’information, ensuite
il a permis d’attirer des investissements assez importants, ce qui a conduit à une concurrence
acharnée entre les différents opérateurs arrivés sur le marché marocain de la téléphonie mobile,
et qui se confrontent quotidiennement dans l’espoir d’acquérir une grande clientèle, et à travers
une dégringolade des prix des produits et services. A cet effet, nous vivons aujourd’hui une
souplesse des flux d’informations par le biais des nouveaux outils d’informations performants
à savoir, la téléphonie mobile le véritable moyen de communication qui a pénétré le marché
mondial et le Maroc qui n’a pas échappé de cette règle tout en attirant une part très importante.
Nous comptons aujourd’hui plus de 44.7 Millions d’abonnés marocains à la téléphonie mobile
en 2019114.

L’épidémie de Covid-19, qui continue de se répandre dans le monde, est un événement


d’une exceptionnelle gravité ayant des conséquences sanitaires, économiques et financières
affectant l’activité économique et sociale des pays en général et celle des entreprises en
particulier. Selon les analystes Attijari Global Research, les télécommunications bénéficient de
la forte demande liée au confinement. La consommation de data mobile ainsi progressé de 50%,
l’activité fixe-internet enregistrant elle aussi une progression. Les analystes prévoient une
hausse du chiffre d’affaires de 5% pour Maroc Telecom, l’unique représentant du secteur coté
à la Bourse de Casablanca115.

I. LE SECTEUR DES TELECOMMUNICATIONS : ENVIRONNEMENT ET


CADRE LEGAL ET REGLEMENTAIRE.
1. Historique du secteur au Maroc et ses acteurs

114 https://fr.statista.com/statistiques/876057/nombre-abonnements-telephonie-mobile-maroc/consulté le 02/05/2021


115https://www.jeuneafrique.com/939443/economie/coronavirus-au-maroc-les-telecoms-lagroalimentaire-et-la-grande-

distribution-sen-sortent-bien/ Consulté le 06/05/2021 à 13 :45


176
CCA
Les secteurs économiques au Maroc à l’ère de la pandémie sanitaire

Historique du secteur au Maroc

 1956 : Les télécoms sous gestion du ministère des postes et des télécommunications ;
 1984 : Séparation du politique et du managérial et la création de l’Office National des
Postes et Télécommunication ;
 1987 : Introduction de la radiotéléphonie mobile analogique (NMT450)
(Numérisation du réseau fixe, déploiement du premier réseau de téléphonie mobile à
la norme NMT450) ;
 1997 : Promulgation de la loi n°24-96 relative à la poste et aux télécommunications116
 1998 : Mise en place de l’ARNT 3
 1999 : Introduction du prépayé par IAM, et changement de la dénomination
commerciale de la société, qui devient MAROC TELECOM ;
 2000 : VIVENDI acquiert 35% de MAROC TELECOM pour un montant de 23,345
milliards de Dh;
 2004 : Adoption de la note d’orientation générale pour la libéralisation du secteur des
télécommunications au Maroc pour la période de 2004-20083.
 Adoption du premier plan national des frequences3.
 2015 : le déploiement de la 4G117.
 2016 : L'opérateur numéro deux marocain change de nom pour devenir
officiellement Orange Maroc118
2. Les acteurs du marché

Depuis son ouverture à la concurrence en 1999, le marché marocain des


télécommunications compte plusieurs operateurs détenteurs de licences au Maroc, couvrant
plusieurs segments du marché.

Maroc Telecom, opérateur historique qui a servi à lui seul 3,4 milliards de dirhams, au
titre de l’IS, soit près de 8% du montant global des recettes de cette dîme en 2015.ce Leader sur
le marché marocain et qui a pour principaux concurrents :

L’opérateur Médi Télécom (« Méditel »), titulaire d’une licence mobile depuis août 1999.
Médi Télécom est détenu à 49% par le Groupe Orange depuis 2015, et à 51 % par le groupe
FinanceCom et la Caisse de Dépôt et de Gestion.

116 https://www.anrt.ma/indicateurs/secteur-des-telecoms-en-bref Consulté le 02/05/2021


117http://lte.ma/lavenement-de-la-quatrieme-generation-4g-au-maroc-et-comparaison-avec-la-3g/ Consulté le 02/05/2021
118 https://www.usinenouvelle.com/article/et-meditel-devint-orange-maroc.N474594
177
CCA
Les secteurs économiques au Maroc à l’ère de la pandémie sanitaire

Wana, d'installation plus récente. (Depuis 2006) Appelée aujourd’hui INWI, détenu à
69% par le groupe Al Mada et à 31% par Zain du Koweït et Al Ajial Investments de la Kuwaiti

Investment Authority, qui contrôlent chacun une participation de 15,5% depuis 2009.6

3. Présentation de l’environnement réglementaire

La loi 24-96 a institué auprès du Chef du Gouvernement un établissement public doté de


la personnalité morale et de l’autonomie financière, soumis à la tutelle et au contrôle financier
de l’État : l’Agence Nationale de Réglementation des Télécommunications (ANRT).

Missions de l’ANRT

L’ANRT, organe de régulation du secteur des télécommunications, a pour missions


notamment d’élaborer le cadre légal et réglementaire (projets de lois, de décrets, d’arrêtés
ministériels dans le secteur des télécommunications, cahiers des charges des opérateurs, etc.)
du secteur des télécommunications, contrôler et veiller au respect de la réglementation et de la
concurrence loyale entre opérateurs, et trancher les litiges y afférents.

La loi n° 121-12, modifiant et complétant la loi 24-96, a été promulguée et publiée au


Bulletin officiel en date du 18 février 2019.

Les principales dispositions apportées par cette loi sont les suivantes :

- l’attribution à l’ANRT du pouvoir (préalablement octroyé par décret en 2016)


d’application de la loi sur la concurrence y compris les sanctions (jusqu’à 10% du CA, le double
en cas de récidive) et instauration d’un « comité des infractions » présidé par le Directeur
Général de l’ANRT ;119

- l’instauration de l’obligation généralisée de partage des infrastructures 6 ;

- l’augmentation des sanctions : 2% du chiffre d’affaires et 5% en cas de récidive, pour


non-respect de la réglementation 6 ;

- l’augmentation des sanctions pour non-fourniture d’informations : de 100 000 MAD à


500 000 MAD 6.

-la protection du consommateur à travers, notamment, l’information des usagers sur les
conditions générales et contractuelles des offres et des services des opérateurs

119https://www.iam.ma/Lists/TelechargementFinance/Attachments/1189/Prospectus%20Offre%20de%20Vente%20au%20Pu

blic%20IAM.pdf Consulté le 02/05/2021


178
CCA
Les secteurs économiques au Maroc à l’ère de la pandémie sanitaire

télécommunications, la mise à jour régulière des engagements en termes de qualité de service,


la publication des cartes de couverture par les opérateurs de télécommunications120.

4. Le secteur des télécommunications en chiffre

Statistiques
Selon l’ANRT, Maroc Telecom est le plus grand acteur du secteur des
télécommunications au Maroc, affichant 42,3% des parts de marché en 2018, suivi d’Orange
Maroc (29,6%) et de Wana Corporate (28,1%) avec son opérateur de téléphonie mobile Inwi.

La clientèle de Maroc Telecom a enregistré une hausse de 3,4% en 2018 pour atteindre
22,4 millions d’abonnés, tirée par une augmentation de 2,9% du nombre d’abonnés aux services
de téléphonie mobile et de 14,2% d’abonnés aux services d’internet mobile. Les abonnements
au téléphone fixe et au haut débit fixe ont également évolué à la hausse, affichant des
croissances de 5,4% et 8,9%, soit au total 1,8 million et 1,5 million d’abonnés respectivement.

Orange Maroc a également enregistré une hausse de sa clientèle de services mobiles,


quoique moins soutenue, de l’ordre de 0,5% en 2018, pour atteindre 12,8 millions d’abonnés,
tandis que les recettes du groupe ont progressé de 6,2%.

Les résultats annuels complets d’Inwi ne sont pas encore disponibles mais l’opérateur
enregistrait une croissance de 12,3% en glissement annuel de ses abonnés aux services mobiles
en juin 2018, avec 10,5 millions de clients.

II. Secteur des télécommunications : Chiffre d’affaires et investissement


1. Evolution du chiffre d’affaires

Le secteur de télécommunications contribue à hauteur de 3,1% au total des valeurs


ajoutées aux prix courants et de 5,4% à celles relatives aux activités tertiaires entre 2008 et
2017. Le chiffre d’affaires a connu une croissance annuelle moyenne de 1%, sur la période
2008-2015, pour atteindre 37 milliards de dirhams à fin 2011 avant de s’inscrire dans une
tendance baissière de 3,9% par an pour s’établir à 31 milliards de dirhams en 2015. En 2019, le
secteur des télécommunications a obtenu des résultats positifs, avec un nombre de clients
Internet ayant atteint plus de 26 millions, pour un chiffre d’affaires d’environ 33 milliards DH,
soit une hausse de 2 milliards DH par rapport à 2017.

120 www.anrt.com
179
CCA
Les secteurs économiques au Maroc à l’ère de la pandémie sanitaire

EVOLUTION DU CHIFFRE D’AFFAIRES DU SECTEUR DES


TELECOMMUNICATIONS (EN MILLIONS DH)

Source : https://www.anrt.ma

Investissements en secteur des télécommunications : Recettes et dépenses

SECTEURS DES TELECOMMUNICATIONS : INVESTISSEMENTS DIRECTS


ETRANGERS AU MAROC EN MILLIONS DE DIRHAMS

8,754

5,341

3,087
2,575

230 421 54 134 192 192 238 92 144 55

2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014 2015 2016 2017 2018 2019* 2020**

Source : Élaboré à partir des données de l’office des changes


https://www.oc.gov.ma/fr/etudes-et-statistiques/series-statistiques
*Chiffres actualisés
** Chiffres provisoires

180
CCA
Les secteurs économiques au Maroc à l’ère de la pandémie sanitaire

SECTEUR DES TELECOMMUNICATIONS : INVESTISSEMENTS DIRECTS


MAROCAINS A L’ETRANGER EN MILLIONS DE DIRHAMS

3,500
2,892 2,923
3,000
2,369
2,500
2,033 1,972 1,785
2,000 1,555 1,460
1,500
1,000
592
500 28
149 108 85
-

Source : Élaboré à partir des données de l’office des changes


https://www.oc.gov.ma/fr/etudes-et-statistiques/series-statistiques
*Chiffres actualisés
** Chiffres provisoires

Secteur des télécommunications au Maroc : orientations et relation avec la pandémie.

III. Les orientations mise en œuvre par le Gouvernements pour le développement du


secteur des télécommunications à horizon 2023.

Afin de permettre au secteur de télécommunications de s'engager dans un nouveau cycle


de croissance positive amorcée depuis fin 2017, le Gouvernement a commencé à mettre en
œuvre les orientations générales pour le développement du secteur des télécommunications à
horizon 2023121.

 Renforcement de la mise en œuvre des leviers de régulation ;


 Préparation de l'arrivée de la 5G ;
 Mise à niveau du cadre législatif et réglementaire pour accompagner des
nouveaux usages et technologies.

121 https://www.tic-maroc.com/2021/04/telecoms-la-note-orientations-generales-2020-2023-publiee.html#serviceuniversel
Consulté le 08/05/2021 23 :10
181
CCA
Les secteurs économiques au Maroc à l’ère de la pandémie sanitaire

La mise en œuvre de ces orientations devrait permettre au secteur d'atteindre, à horizon


2023, un chiffre d’affaires de l'ordre de 35 milliards de dirhams pour un parc d'abonnés Internet
de 33 millions, un parc d'abonnés haut débit et très haut débit filaire (ADSL et Fibre Optique)
de 24 millions et une couverture nationale de l'ensemble de la population avec un débit
minimum de 2 Mb/s.

1. Le Plan Maroc Digital 2020

Le gouvernement marocain s’est investi dans un plan stratégique de quatre ans qui
vise le développement des TIC dans le pays. Le Plan « Maroc Digital 2020 » qui permettra
d’inscrire le pays dans l’économie digitale, a été présenté par le ministre marocain de
l’Industrie, du Commerce, de l’investissement et de l’Economie numérique, Moulay Hafid El
Alamy à sa majesté le Roi Mohammed VI, le 27 juin 2016. Il s’agit d’un document qui
précise les réalisations du pays en matière de TIC et qui définit les ambitions et les priorités
du pays dans le secteur122

2. Technologies des télécommunications : Satellite Mohamme d VI 123

Le 8 novembre 2017, à 10 jours de la fête de l’indépendance, le Maroc est entré dans la


cour des grands en matière spatiale, en lançant depuis la Guyane son propre satellite
d’observation, le « Mohammed VI-A », ou « Moroccan EO Sat1 », de son nom technique. Ce
satellite est en fait la première composante d’un système d’imagerie spatiale baptisé « Pleiades
», capable de fournir des clichés de n’importe quel point du globe terrestre en moins de 24
heures. Ce nouveau satellite d’observation dispose selon les spécialistes d’une capacité qui lui
permet de fournir des images et photographies en très haute résolution. Seuls deux pays du
continent africain disposaient jusque-là de satellites mis en orbite, à savoir l’Afrique du Sud et
l’Egypte.

Ce lancement est une nouvelle étape franchie par le Maroc dans le développement des
hautes technologies dans le pays, et le Royaume a toujours eu, de son histoire, un féroce appétit
pour l’acquisition de technologies de pointe, notamment dans le domaine des
télécommunications. Bien évidemment, le pays ne dispose pas de moyens équivalents à ceux
des économies plus avancées, mais, autant qu’il a pu, il s’est toujours attaché à rester dans la
course à la technologie.

122 https://blog.visiativ.com/maroc-digital-2020/ Consulté le 07/05/2021 à 00 :10


123 https://lnt.ma/technologies-telecommunications-ministere-ptt-satellite-mohammed-vi/ Consulté le 08/05/2021 à 10 :15
182
CCA
Les secteurs économiques au Maroc à l’ère de la pandémie sanitaire

3. Relation du secteur des télécommunications avec la pandémie

Dès l’enregistrement des premiers cas du Covid-19 début mars 2020, le Maroc en a
anticipé les effets néfastes, entreprenant un ensemble d’actions. Parmi celles-ci, on cite la
mobilisation de l’industrie marocaine et des acteurs nationaux concernés par la crise. Dans le
domaine de l’industrie des télécoms, cette mobilisation s’est manifestée d’abord dans la gestion
des effets du confinement. Pour ce faire, et en ce qui concerne les télécommunications,
l’Agence Nationale de Réglementation des Télécommunications (ANRT), l’Agence de
Développement du Digital (ADD), les opérateurs télécoms et les industriels, fournisseurs de
solutions et d’équipements se sont mobilisés pour bien gérer le trafic des différents usagers et
concilier entre les activités de télétravail et de téléenseignement, d’une part, avec celles de
communication et de divertissements, d’autre part. Ensuite, il convient de se rappeler aussi la
contribution des télécoms et du numérique à l’amélioration de la communication et de l’échange
des données entre les différentes entités du système sanitaire et celles des autres départements
concernés par le Covid-19124.

Statistiques
125
Selon le dernier rapport d’analyse de l’ANRT, l’Internet mobile représente 93,84% du
total des accès au haut débit. Ce qui fait des opérateurs mobiles les principaux moteurs de la
croissance économique et de l’inclusion numérique. Le même rapport du régulateur révèle une
explosion de la bande passante Internet internationale, du trafic data et fixe. La baisse de l’usage
moyen sortant sur le mobile et le fixe est aussi constatée.

À fin décembre 2020, la bande passante Internet internationale a enregistré une hausse
annuelle de 27,26%, atteignant 2.507 GB. Les trafics data et fixe ont suivi la même tendance.

Dans le mobile, le régulateur du secteur Télécom enregistre une hausse de 155% pour
dépasser 8 millions de Go. Quant au fixe, il grimpe de 56% par rapport à 2019, atteignant 13,23
millions de Go. Ces chiffres sont révélés par la dernière analyse des marchés des
télécommunications de l’observatoire de l’Agence nationale de réglementation des
télécommunications (ANRT).

124 LesEco.ma 09/05/2021 - 10:15


125 LesEco.ma 09/05/2021 - 10:15

183
CCA
Les secteurs économiques au Maroc à l’ère de la pandémie sanitaire

Autre élément à souligner, la prédominance de la data se fait de plus en plus au détriment


de la voix classique au niveau de la téléphonie fixe, des appels sortant des abonnés de la
téléphonie mobile, ou encore des SMS. Chez les opérateurs Telecom, la baisse des revenus
s’accentue au fil des années. Dans le détail, le parc Internet enregistre une hausse annuelle de
17,4%, totalisant plus de 29,80 millions d’abonnés. Ce qui porte le taux de pénétration
d’Internet à 82,9%. Il est principalement tiré par l’Internet mobile, notamment la 4G qui
enregistre une hausse annuelle de 30,34% pour totaliser plus de 20,49 millions de connectés à
fin décembre 2020. L’Internet mobile « voix data » enregistre également une hausse annuelle
de son parc de près de 17% pour s’établir à 27,45 millions d’abonnés.

4. Baisse des revenus sur le mobile et le fixe.


126
Le parc mobile atteint 49,42 millions d’abonnés dans les réseaux (2G/3G/4G)
enregistrant une hausse annuelle de 5,90%, soit plus de 2,7 millions d’abonnements. Le taux de
pénétration de la téléphonie mobile s’élève, quant à lui, à 137,5% à fin décembre 2020. Dans
le détail, le prépayé s’établit à 43,94 millions d’abonnés, enregistrant une hausse annuelle de
4,73%. Du côté du postpayé, le nombre d’abonnés est aussi en hausse de 16,32% sur une année,
soit plus de 768.000 abonnements, pour un total de 5,48 millions d’abonnés. Avec un trafic
sortant de 55,68 milliards de minutes en 2020, l’usage moyen sortant mensuel est en baisse de
3,24%, passant globalement de 103 minutes à fin 2019 à 99.

126LesEco.ma 09/05/2021 - 10:15

184
CCA
Les secteurs économiques au Maroc à l’ère de la pandémie sanitaire

Conclusion

En guise de conclusion, nous reviendrons sur certains points qui méritent une attention
toute particulière et pour lesquels des recommandations pouvant être énoncées :

 Mettre au point un programme spécifique de soutien au développement


des éditeurs de logiciel portant notamment sur les questions de l’internationalisation,
de la R&D et de la communication avec l’objectif d’augmenter fortement la taille des
petites entreprises du secteur.
 Faciliter le déploiement des réseaux à très haut débit fixe et mobile et des
réseaux de télévision numérique.
 Instituer une structure nationale d’orientation, de suivi et d’évaluation de
la stratégie publique pour le secteur des TIC associant les divers partenaires du monde
économique.
 L’accès communautaire à des installations et des services TIC est
particulièrement important dans les zones rurales et isolées.
 Il est souhaitable de nouer des partenariats entre pouvoirs publics, secteur
privé, organismes locaux et organisations internationales pour mettre en place des
infrastructures TIC peu coûteuses, notamment d'utiliser des sources d'énergie
renouvelables et il convient de poursuivre l'installation de terminaux pour la
fourniture de services de télécommunication/TIC dans les zones rurales et isolées.127

Le secteur de la poste et des télécommunications, constitue un élément moteur pour le


développement économique et social du pays et favorise l'épanouissement et la diffusion de son
héritage de civilisation. Les efforts poursuivis pour le développement économique et l'évolution
rapide des technologies des télécommunications associées aux techniques spatiales,
informatiques, audiovisuelles et électroniques permettront aux entreprises marocaines de
développer et d'exploiter un secteur de télécommunications en continuelle évolution.

127 https://www.itu.int Consulté le 01/06/2021


185
CCA
Les secteurs économiques au Maroc à l’ère de la pandémie sanitaire

Webographie
 https://fr.statista.com/statistiques/876057/nombre-abonnements-telephonie-mobile-
maroc/consulté le 02/05/2021
 https://www.jeuneafrique.com/939443/economie/coronavirus-au-maroc-les-telecoms-
lagroalimentaire-et-la-grande-distribution-sen-sortent-bien/ Consulté le 06/05/2021 à 13 :45
 https://www.anrt.ma/indicateurs/secteur-des-telecoms-en-bref Consulté le 02/05/2021
 http://lte.ma/lavenement-de-la-quatrieme-generation-4g-au-maroc-et-comparaison-
avec-la-3g/ Consulté le 02/05/2021
 https://www.usinenouvelle.com/article/et-meditel-devint-orange-maroc.N474594
 https://www.iam.ma/Lists/TelechargementFinance/Attachments/1189/Prospectus%20
Offre%20de%20Vente%20au%20Public%20IAM.pdf Consulté le 02/05/2021

 www.anrt.com

 https://www.tic-maroc.com/2021/04/telecoms-la-note-orientations-generales-2020-
2023-publiee.html#serviceuniversel Consulté le 08/05/2021 23 :10

 https://blog.visiativ.com/maroc-digital-2020/ Consulté le 07/05/2021 à 00 :10

 https://lnt.ma/technologies-telecommunications-ministere-ptt-satellite-mohammed-vi/
Consulté le 08/05/2021 à 10 :15

 https://www.itu.int Consulté le 01/06/2021

 LesEco.ma 09/05/2021 - 10:15

186
CCA
Les secteurs économiques au Maroc à l’ère de la pandémie sanitaire

Secteur Bancaire

187
CCA
Les secteurs économiques au Maroc à l’ère de la pandémie sanitaire

Résumé
Le secteur bancaire marocain est considéré comme l'un des moteurs du développement
de l'économie du pays, ce dernier est devenu dans une courte période un secteur moderne et
efficace. Cependant, son activité est source importante de fragilité, dans un système financier
en perpétuelle mutation, certes l’année 2020 a été́ façonnée par la pandémie de la Covid-19 qui
a affecté́ le système bancaire, notamment à travers l’accélération des créances en souffrance,
les tensions sur les liquidités ou encore le ralentissement de la distribution des crédits. Ceci
s’est traduit au niveau des réalisations des banques cotées par une forte baisse des résultats due
à une hausse importante du coût du risque et l’impact de la contribution des banques au fonds
covid19.

Abstract
The Moroccan banking sector is considered as one of the engines of the development of the
economy of the country and its prosperity, the latter has in a short period become a modern and
efficient sector. However, its activity is a major source of fragility, in a constantly changing
financial system, of course the year 2020 was shaped by the Covid-19 pandemic which affected
the banking system, in particular through the acceleration of debts in suffering, tensions on
liquidity or the slowdown in the distribution of loans. In terms of the achievements of listed
banks, this was reflected in a sharp drop in results due to a significant increase in the cost of
risk and the impact of the banks' contribution to the covid 19 fund.

188
CCA
Les secteurs économiques au Maroc à l’ère de la pandémie sanitaire

Introduction

Le système bancaire présente dans tous les pays des caractéristiques spécifiques
d’environnement qui influent directement sur son activité.

Suivant le degré d’ouverture de chaque pays, on se situe à de stades divers d’évolution


d’une profession qui, dans l’ensemble a connu de profondes mutations ces dernières années.

Pour les mêmes raisons et pour d’autres considérations internes liées essentiellement à
la mise en œuvre de programme d’ajustement structurel, le Maroc a entamé dès le milieu des
années 80 une importante réforme de son système bancaire qui a abouti à la quasi-libération des
conditions d’interventions des banques, à la levée de l’encadrement de crédit, au
décloisonnement des structures et à la promulgation en juillet 1993, d’une nouvelle loi bancaire
destinée à promouvoir une concurrence saine et loyale entre les établissements de crédit. La
nouvelle loi bancaire N 34/03 en 2006 a renforcé le statut de BAM et a instauré de nouvelles
règles prudentielles.

Des profonds changements se sont accompagnés d’une admirable intégration


technologique qui a complètement modifié la structure du système bancaire dans son ensemble
et le métier de banquier, dans sa gestion, son organisation, son fonctionnement mais aussi dans
ses opérations et ses relations avec la clientèle. Dans ce cadre, on va traiter successivement la
structure du système bancaire marocain, et l’impact de la crise du coronavirus sur le secteur
bancaire marocain.

189
CCA
Les secteurs économiques au Maroc à l’ère de la pandémie sanitaire

I. LA STRUCTURE DU SYSTEME BANCAIRE MAROCAIN


Sont considérés comme établissements de crédit les personnes morales qui exercent leur
activité au Maroc, quels que soient le lieu de leurs siège social, la nationalité des apporteurs de
leur capital social ou de leur dotation ou celle de leurs dirigeants et qui effectuent, à titre de
profession habituelle, une ou plusieurs des activités suivantes :

 La réception de fonds du public


 Les opérations de crédit
 La mise à disposition de la clientèle de tous moyens de paiement ou leur
gestion

Sont considérés comme organismes assimilés aux établissements de crédit au sens de la


présente loi, les établissements de paiement, les associations de micro-crédit, les banques
offshores, les compagnies financières, la caisse de dépôt et de gestion et la caisse centrale de
garantie.128

1. Bank Al-Maghrib
Dénommée « banque du Maroc » jusqu’au 1987, Bank Al- Maghrib a été créée par Dahir
du 30 juin 1959 par substitution à l’ancienne Banque d’Etat.

Appelée également « Institut d’Emission », « banque centrale » ou « banque des banques


», Bank Al-Maghrib assure un rôle réunissant, en fait, des activités multiples qui expliquent les
différentes appellations dont elle fait l’objet.

2. Les principales missions de Bank Al-Maghrib


La nouvelle loi bancaire conférée à Bank Al-Mghrib un ensemble de missions dont
principalement :

 Exercer le privilège d’émission.


 Veiller à la stabilité de la monnaie et de sa convertibilité.
 Développer le marché monétaire en relation avec la stabilité de la monnaie et assurer
sa régulation.
 Gérer les réserves publiques de change et mettre en œuvre la politique de change
conformément aux orientations du ministère de finance.

128https://fr.scribd.com/doc/307220317/Le-Statut-Juridique-Des-Etablissements-de-Credit-Et-Organismes-Assimiles-Au-

Maroc
190
CCA
Les secteurs économiques au Maroc à l’ère de la pandémie sanitaire

 S’assurer du bon fonctionnement du système bancaire.


 Assurer le rôle du banquier et d’agent financier du trésor.
 Etablir les statistiques sur la monnaie et le crédit.
Organisation de Bank al Magrhib
Son organisation est composée de cinq organes :

 Le Gouverneur
 Le conseil
 Le comité de direction
 Les censeurs
 Le commissaire du gouverneur.
Les établissements bancaires
Selon l’article 27 de la loi 2006 « toute personne morale considérée comme établissement
de crédit au sens de l’article 1 doit, avant d’exercer son activité au Maroc, avoir été
préalablement agréée par le gouverneur de Bank Al-Magrhib après avis de comité des
établissements de crédit, soit en qualité de banque soit en qualité de société de financement.

3. Les conditions d’accès à la profession bancaire


Pour l’accès à la profession bancaire, deux conditions doivent être respectées :

Les conditions juridiques


Les établissements de crédits ne peuvent être constitués que sous la forme de société
anonyme à capital fixe, à l’exception des organismes que la loi a dotés d’un statut particulier.

En outre, la dénomination sociale doit être approuvée par le comité des établissements de
crédit.

Elle ne doit pas porter tort aux intérêts d’un établissement déjà existant, ni risque d’induire
le public en erreur par appellation trop générale et insuffisamment distinctive. Selon l’usage le
mot banque doit figurer explicitement dans toute nouvelle dénomination.

Les conditions financières


Tout établissement de crédit doit justifier à son bilan d’un capital minimum effectivement
libéré ou lorsqu’il s’agit d’un établissement public, d’une dotation minimum totalement versée
dont le montant est fixé pour la catégorie ou la sous-catégorie dont elle relève par la circulation
du gouverneur de Bank Al-Magrhib, après avis du comité des établissements de crédits (art 29
de la loi Bancaire).
191
CCA
Les secteurs économiques au Maroc à l’ère de la pandémie sanitaire

Par ailleurs, l’entreprise bancaire doit pouvoir réaliser ses objectifs de développement
dans des conditions compatibles avec le bon fonctionnement de la profession et qui assurent à
la clientèle une sécurité suffisante. Aussi, l’adéquation de son programme d’activité avec les
moyens techniques et financiers mis en œuvre sont un critère important d’appréciation.

Dans tous les cas la banque doit être en mesure de participer activement au
développement économique et social du pays sur le plan national.

4. Structure organisationnelle d’une banque


La banque est une structure complexe qui renferme un ensemble de fonctions et de
métiers, évoluant depuis quelques années dans un environnement de faible bancarisation, de
baisse des taux, d’érosion des marges et de recherches d’optimisation des coûts. Ceci amène les
banques constamment à se pencher sur la problématique organisationnelle pour une meilleure
performance et rentabilité.

Organigramme de la banque :
Cet organigramme n’est nullement un modèle type mais plutôt un exemple vers lequel la
plupart des banques tendent de la faite de ressemblance avec les modèles des banques étrangères
et particulièrement françaises.129

II. Fonctionnement du système bancaire marocain

129https://wikimemoires.net/2012/01/composantes-systeme-bancaire-marocain/

192
CCA
Les secteurs économiques au Maroc à l’ère de la pandémie sanitaire

Outre la collecte de dépôts et la distribution de crédit qui constitue le noyau de toute


activité bancaire, la loi a introduit, pour la première fois une troisième opération relative à la
gestion des moyens de paiement.

1. Collecte de dépôt et octroi de crédit

Les banques collectent les dépôts, gèrent les moyens de paiement du public et accordent
des crédits aux entreprises et aux particuliers.

2. Collecte de dépôt

Les dépôts sont des fonds laissés en compte par la clientèle des banques. Ces fonds
représentent la principale ressource des établissements bancaires qui alimentent la partie la plus
intéressante de leurs activités, on distingue trois catégories de dépôts :

Fonds susceptibles d’être retirés à tout moment sur la demande


Dépôts à vue des déposants

Dépôts qui ne peuvent être retirés qu’en prévenant la banque


Dépôts avec préavis dans les délais fixés dans le contrat

Fonds placés pour une durée déterminée et rapportent des


Dépôt à échéance intérêts

Les ressources bancaires ont été marquées en 2004 par une forte progression des comptes
à vue, les dépôts de la clientèle ont augmenté de 8,1% entre 2003 et 2004 pour atteindre 317
milliards de dirhams.

Ils représentent plus des trois quarts des ressources des banques et se composent pour plus
de la moitié de dépôts à vue non rémunérés. Les dépôts des marocains résidents à l’étranger
représentent près de 25% du total des dépôts bancaires.

3. Distribution de crédit
Défini pour la première fois par la législation, l’article 3 de la loi bancaire 2006 stipule :
« constitue une opération de crédit, tout acte à titre onéreux par lequel une personne met ou
s’oblige à mettre des fonds à la disposition d’une autre personne, à charge pour celle-ci de les
rembourser, ou prend, dans l’intérêt d’une autre personne un engagement par signature et sous
forme d’aval, un cautionnement ou toute autre garantie »

193
CCA
Les secteurs économiques au Maroc à l’ère de la pandémie sanitaire

Outre les crédits classiques entre préteurs et emprunteurs, les opérations de crédit incluent
:

– les opérations de location assortie d’une option d’achat « crédit-bail »

– les opérations de vente avec faculté de rachat, ou vente à rémunéré, d’effets et de valeurs
mobilières

– les opérations d’affacturage « achat de créance ou leur garantie ».

Le crédit doit être par écrit et l’établissement de crédit peut exiger les garanties qu’il juge
nécessaires.

La loi présente certaines lacunes dans le cadre des opérations de crédit, notamment :

– la relation de remboursement limitée à deux personnes n’est pas toujours justifiée.


Certaines pratiques telles que l’escompte qui est très développé, met en relation les trois
intervenants :

D’abord le tireur s’adresse aux banques pour obtenir le crédit d’escompte, ensuite la
banque s’adresse au tiré pour lui rembourser le crédit de départ.

– la distribution des crédits n’est pas un monopole des établissements de crédit.

Les organismes à but non lucratif peuvent accorder des crédits à des conditions
préférentielles pour des buts sociaux. Aussi, les entreprises peuvent se financer mutuellement
avances aux fournisseurs, emprunt obligataire, autres émissions de valeurs mobilières, émission
de cartes par une entreprise pour achat auprès d’elle de biens et services, avances au personnel,
etc.

4. Gestion des moyens de paiement


La loi bancaire 2006 a consacré la gestion des moyens de paiement comme l’une des trois
fonctions essentielles dévolues aux établissements de crédit.

Le traitement bancaire des moyens de paiement est un aspect essentiel de l’activité des
établissements de crédits. C’est le service le plus utilisé par les particuliers et les entreprises.

La gestion de moyens de paiement sera examinée sous deux angles : les instruments de
paiement nationaux et les moyens de paiement internationaux.

5. Moyens traditionnels de paiement


Avec le développement des instruments de paiement, le chèque, la lettre de change, le
billet à ordre, paraissent appartenir à une ère révolue.
194
CCA
Les secteurs économiques au Maroc à l’ère de la pandémie sanitaire

Le chèque :
Le chèque est un écrit qui permet au titulaire d’un compte dans un établissement financier
de tirer de l’argent de ce compte. C’est un retrait de fonds par lequel une personne « tireur »
donne l’ordre à sa banque « tiré » de payer une certaine somme à son profit ou à une autre
personne appelée « bénéficiaire »

En droit marocain, le chèque est essentiellement régi par les articles 239 et 328 du code
de commerce regroupés sous le titre III intitulé « le chèque » lequel fait partie du livre « les
effets de commerce »130

La lettre de change :
La lettre de change est un écrit par lequel une personne appelée tireur donne à une autre
appelée tirée, l’ordre de payer à une échéance déterminée une certaine somme à une troisième,
appelée preneur ou bénéficiaire ou à l’ordre de celle-ci.

Pour bien comprendre la finalité de cet effet de commerce il convient de remonter un peu
dans d l’histoire pour examiner d’une part la raison d’être de sa mise en place et d’autre, les
différentes fonctions qu’il a pu assumer au fil des ans, fonctions qui ont, certes évolué, mais qui
sont restées intactes malgré l’arrivée en force de nouvelle technologie et la floraison de
nouveaux instruments de paiement.

le billet à ordre :
Le billet à ordre est un écrit par lequel une personne appelée souscripteur s’engage à payer
à une époque déterminée une somme à une autre personne appelée bénéficiaire ou à l’ordre de
celle-ci

Contrairement à la lettre de change qui est un acte de commerce par excellence, le billet
à ordre peut avoir un caractère civil ou commercial suivant la nature des dettes qu’il représente

En outre, le billet à ordre met généralement en évidence deux personnes le souscripteur


et le bénéficiaire, alors que la lettre de change concerne au moins trois personnes, le tireur, le
tiré, et le virement :

Instrument de paiement tout à fait traditionnel, le virement est l’opération par laquelle la
banque, à la demande de son client, débite le compte de celui-ci pour créditer un autre compte,
soit du client lui-même qui peut avoir plusieurs comptes, soit d’un tiers qui a son compte dans
la même banque ou dans un autre établissement bancaire.

130
https://wikimemoires.net/2012/02/fonctionnement-du-systeme-bancaire-marocain/
195
CCA
Les secteurs économiques au Maroc à l’ère de la pandémie sanitaire

Les banques mettent généralement à la disposition de leurs clients des formulaires types
« d’ordre de virement » qui comportent un certain nombre de mentions obligatoires : le nom du
donneur d’ordre ainsi que son numéro de compte, le montant en chiffre et en lettre, le nom du
bénéficiaire et ses coordonnés bancaires et éventuellement l’objet du virement. A banque
domiciliataire.

Le virement :
Instrument de paiement tout à fait traditionnel, le virement est l’opération par laquelle la
banque, à la demande de son client, débite le compte de celui-ci pour créditer un autre compte,
soit du client lui-même qui peut avoir plusieurs comptes, soit d’un tiers qui a son compte dans
la même banque ou dans un autre établissement bancaire.

Les banques mettent généralement à la disposition de leurs clients des formulaires types
« d’ordre de virement » qui comportent un certain nombre de mentions obligatoires : le nom du
donneur d’ordre ainsi que son numéro de compte, le montant en chiffre et en lettre, le nom du
bénéficiaire et ses coordonnés bancaires et éventuellement l’objet du virement.

Les moyens de paiement électronique


A côté des formes traditionnelles de paiement, encore très largement utilisées, les
nouvelles formes de paiement que sont les cartes bancaires continuent de progresser et
connaissent de plus en plus un grand succès auprès de la clientèle.

La monétique
La monétique ou la monnaie électronique peut être définie comme étant « l’ensemble des
techniques informatiques, magnétiques, électriques et télématiques permettant l’échange de
fonds sans support papier et impliquant une relation tripartite entre les banques, les
commerçants et les consommateurs ».

La carte de paiement :
Conçus initialement au Maroc pour garantir le paiement d’un chèque, la carte bancaire à
vue progressivement ses fonctions se diversifier et s’enrichir pour offrir divers services à la
clientèle.

Il existe au Maroc quatre types de cartes qui assument les fonctions suivantes :

 Carte de garantie

 Carte de retrait : exemple, les cartes de retraite banque populaire.

Comme la carte visa électronique.


196
CCA
Les secteurs économiques au Maroc à l’ère de la pandémie sanitaire

 Carte de paiement.

 Carte de crédit.

III. L’IMPACT DE LA CRISE DU CORONAVIRUS SUR LE SECTEUR BANCAIRE


Il est évident de dire que la crise du coronavirus est une crise qui a touché plusieurs
secteurs économiques, et le secteur bancaire n’échappe pas aux effets, et ces derniers se
manifestent à plusieurs niveaux ;

Les résultats 2020 sont pénalisés par la hausse du coût du risque


L’analyse des réalisations financières des banques cotées2 courant l’année 2020 sur la
base des comptes sociaux révèle une forte baisse des résultats qui reflète une hausse importante
du coût du risque et l’impact de la contribution des banques au fonds Covid 19.

Evolution des crédits bruts à la clientèle par banque en 2020

197
CCA
Les secteurs économiques au Maroc à l’ère de la pandémie sanitaire

Du côté des ressources, le secteur a profité d’une bonne tenue des dépôts bancaires qui
ont affiché une hausse de 5,6%, soit la plus forte progression courant les quatre dernières
années. Ceci pourrait s’expliquer à notre sens par une préférence des investisseurs pour le cash
en cette période de crise étend l’absence de conditions favorables de placement et, dans une
moindre mesure, par le changement de mode de consommation des marocains qui ont préféré
épargner en ces temps de crise

Évolution des principaux indicateurs d’activité

Cette dépréciation des résultats n’a pas manqué de se traduire sur les ratios de rentabilité
des différentes banques. En effet, les ratios ROE et ROA du secteur coté ont enregistré
respectivement des diminutions de 5,3% et 0,5% pour s’établir à 5,1% et 0,6% à fin 2020.

Afin d’analyser l’évolution de la rentabilité des banques hors effet coût du risque et les
contributions au fonds Covid, nous proposons d’analyser le ratio RBE / total actif. Ce dernier a
affiché un léger repli 0,1% pour s’établir à 1,87% à fin 2020. Cette évolution cache une certaine
disparité entre les banques. Alors que les groupes BCP, BOA, BMCI et CDM ont connu une
stabilité voire une légère hausse de leurs ratios, les banques ATW, CIH et SGMA ont enregistré
des baisses respectives de 0,2%. Ceci s’explique principalement par un effet de croissance de
la taille du bilan pour CIH, une forte baisse des activités de marché pour le groupe ATW couplée
à une progression de la taille du bilan et plutôt par un effet augmentation des charges
d’exploitation combinée à une hausse de la taille moyenne du bilan pour SGMA.

1. La qualité des actifs est à l’épreuve de récession induite par la pandémie


198
CCA
Les secteurs économiques au Maroc à l’ère de la pandémie sanitaire

Les effets manifestes de la pandémie continuent de peser sur plusieurs secteurs d’activité
et par conséquent la solvabilité des ménages et des entreprises est toujours mise à rude épreuve.
Nous pensons que la détérioration de la qualité des actifs devrait probablement se poursuivre
en 2021.

2. 2005- 2019 : Une tendance globalement baissière du taux d’impayés…


Toutefois, 2012 marques un tournant pour le secteur

L’analyse historique de l’évolution des créances en souffrance durant la période 2005-


2019 fait ressortir une tendance globalement baissière du taux d’impayés. Cette amélioration
de la qualité des actifs intervient par paliers successifs qui délimitent deux phases distinctes :

 Période 2005-2011 : L’encours des créances en souffrance a enregistré une baisse


moyenne de 5,2% durant cette période, entrainant ainsi une forte amélioration du taux
d’impayés passante 19% au début de 2005 à 4,7% à fin 2011. Cette amélioration
reflète à notre sens une croissance économique soutenue, une bonne tenue de la
distribution des crédits et un effort remarquable d’assainissement des bilans de la part

des banques.

 Période 2012-2019 : La fragilité de la croissance économique courant les dernières


années arendu certains secteurs vulnérables, entrainant ainsi une détérioration de la
qualité desengagements. Ainsi, le taux d’impayés est passé de 4,9% en 2012 à 7,6%
en 2019.

199
CCA
Les secteurs économiques au Maroc à l’ère de la pandémie sanitaire

3. Les tensions sur le risque d’impayés devraient persister en 2021


La montée des créances en souffrance que nous avons constatée en 2020 devrait
probablement se maintenir en 2021. En effet, les effets manifestes de la pandémie continuent
de peser sur plusieurs secteurs d’activité et, par conséquent, la solvabilité des ménages et des
entreprises est toujours mise rude épreuve. Par ailleurs, les banques ont accordé à leurs clients
en 2020 un report de paiement de leurs échéances sur une durée de six mois maximums, un
délai de grâce qui a donc pris fin en septembre. Ceci a permis de repousser l’impact de la
détérioration de la qualité des actifs et devrait notre sens se refléter davantage au niveau des
statistiques de l’année en cours.

Dans ce sens, la banque centrale tablait en Août 2020 sur un taux d’impayés aux alentours
de 10,8%en 2021 et 9,9%4 en 2020, soit une prévision pour l’année 2020 plus inquiétante par
rapport aux réalisations. Nous pensons donc que le taux d’impayés en 2021 devrait
probablement augmenter par rapport à celui de 2020 mais sans pour autant atteindre le niveau
de 10,8%. En révisant à la baisse la prévision de la banque centrale pour l’année 2021 avec le
décalage observé en2020, il se situerait aux alentours de 9,3%. Ce qui représente une

200
CCA
Les secteurs économiques au Maroc à l’ère de la pandémie sanitaire

augmentation de plus de 12Mrd MAD de l’encours des créances en souffrance au cours de la


prochaine année.131

131https://www.cdgcapital.ma/fr/publications/le-secteur-bancaire-marocain-face-la-crise-covid-19

201
CCA
Les secteurs économiques au Maroc à l’ère de la pandémie sanitaire

Conclusion

Le secteur bancaire marocain est considéré comme l’un des moteurs du développement
de l’économie du pays et de prospérité, c’est un secteur qui bouge perpétuellement avec les
grandes mutations que connaît l’environnement économique et financier il est devenu dans une
courte période un secteur moderne et efficace.

Dans le cadre des évolutions du secteur financier et bancaire, plusieurs réformes ont
étaient entreprises et d’autres projetés pour mieux organiser et structurer le marché. La réforme
permettra donc de rendre les agents financiers plus impliqués dans les différentes activités
économiques et garantir à sa clientèle plus de sécurité.

Les réformes qu’a connues le secteur financier marocain, articulées autour d’un ensemble
de lois impactant le système financier (marché des capitaux, titrisation, opérations à termes,
etc.), traduisent la volonté de modernisation et de régulation du secteur en vue de faire face aux
enjeux nationaux de croissance économique et de développement, et de répondre aux exigences
de bonne gouvernance et de gestion des risques systémiques. Par ailleurs, la crise financière
internationale a démontré la forte résilience du système financier marocain, acquise grâce au
dispositif légal et réglementaire mis en place et à la supervision rigoureuse de Bank Al
Maghreb.

202
CCA
Les secteurs économiques au Maroc à l’ère de la pandémie sanitaire

Webographie
 https://fr.scribd.com/doc/307220317/Le-Statut-Juridique-Des-Etablissements-de-Credit-
Et-Organismes-Assimiles-Au-Maroc
 https://wikimemoires.net/2012/01/composantes-systeme-bancaire-marocain/
 https://wikimemoires.net/2012/02/fonctionnement-du-systeme-bancaire-marocain/

203
CCA
Les secteurs économiques au Maroc à l’ère de la pandémie sanitaire

Secteur d’Assurance

204
CCA
Les secteurs économiques au Maroc à l’ère de la pandémie sanitaire

Résumé

Certains secteurs ont été rapidement et fortement impactés par le Covid-19. Afin de faire
face à l’impact de cette pandémie sur le secteur de l’assurance, plusieurs mesures prudentielles
ont été mises en place sur le plan national et international. Malgré l’ampleur des effets de cette
crise sans précédent, le secteur de l’assurance au Maroc reste solide et continue de couvrir
l’exigence de marge de solvabilité. De même, tous les assureurs sont engagés à prendre les
dispositions nécessaires pour garantir la continuité du service à leurs assurés. Aussi, prenant en
compte les incertitudes sur la durée et les conséquences de cette crise, une évaluation de la
situation économique et des effets sur le secteur doit être réalisée en permanence.

Mots-clés : COVID-19, PIB, le marché marocain des assurances, l’Autorité de contrôle des
assurances et de la prévoyance sociale (ACAPS), FMI (Le Fonds monétaire international).

Abstract

Some sectors were quickly impacted by the Covid-19. In order to cope with the impact
of this pandemic on the insurance sector, several prudential measures have been installed on a
national and an international level. Despite the magnitude of the effects of this crisis, the
insurance sector in Morocco remains strong and continues to cover the solvency margin
requirement. On the same note, all insurers are committed to making the necessary
arrangements to guarantee the continuity of service to their policyholders. Moreover, taking
into consideration the uncertainties over the duration and the effects of this crisis, an assessment
of the economic situation and the results on the sector must be carried out on an ongoing basis.

Keywords: COVID-19, PIB, the Moroccan insurance market, The Supervisory Authority of
Insurance and Social Welfare (ACAPS), IMF (The International Monetary Fund).

205
CCA
Les secteurs économiques au Maroc à l’ère de la pandémie sanitaire

Introduction

Le secteur des assurances fait partie des secteurs introduits au Maroc à la suite de l'activité
maritime qui a permis l'émergence d'agences des compagnies d'assurances étrangères dans les
principaux ports marocains au cours du XIXe siècle. Il a connu ensuite un développement
organisé et bien structuré sous le Protectorat, ainsi qu'une évolution accentuée après
l'Indépendance. A travers les sommes importantes qu'il mobilise, le secteur des assurances joue
un rôle important dans la collecte de l’épargne intérieure et dans son acheminement vers le
financement des besoins de l'économie.

Le secteur des assurances au Maroc est régi par le code des assurances entré en vigueur
en novembre 2002. Celui-ci oblige les risques situés au Maroc d’être assurés par des contrats
souscrits et gérés par des entreprises d’assurance agrées au Maroc.

Le secteur des assurances est constitué de plusieurs personnes exerçant cette activité,
qu'ils soient assureurs ou intermédiaires. Naturellement, ces catégories
de personnes ne peuvent exercer cette profession que si elles remplissent certaines conditions
et disposent de certaines spécificités, dont la plus importante est la forme juridique, c'est-à-dire
la qualité que revêtiront ces personnes, morales ou physiques, dans le marché des assurances.
On assiste aussi à une forte présence des bancassurances dans ce secteur.

En effet, Institutionnalisée seulement avec la promulgation du Code des Assurances


en2002, la bancassurance occupe aujourd’hui une place de choix au niveau du marché des
assurances marocaines.

206
CCA
Les secteurs économiques au Maroc à l’ère de la pandémie sanitaire

I. GENERALITES SUR LE SECTEUR D’ASSURANCE

Le secteur de l’assurance est un secteur actif, diversifié et en pleine expansion au sein


du paysage économique mondial et, plus particulièrement, au sein du paysage économique
marocain. L’assurance est également un secteur assez particulier du point de vue du mode de
fonctionnement de ses entreprises, puisque les entreprises et compagnies d’assurance ont des
méthodes de gestion spécifiques adaptées à la nature de leur activité, qui est, rappelons-le, de
savoir anticiper le risque pour pouvoir l’assurer.

1. Historique de l’assurance

Le moins que l’on puisse dire, c’est que l’assurance ne date pas d’hier. En effet on
retrouve la première notion d’assurance dès 1700 avant Jésus Christ sous le règne du roi
Hammourabi de Babylone. Ce n’est pas sans raison si l’on retrouve des traces de l’assurance
aussi loin dans le temps. Le risque fait partie de la vie et ça depuis toujours. Pour combattre ce
risque l’Homme a toujours cherché un moyen de s’en protéger et donc de s’assurer.

WAFA assurance, premier assureur au Maroc, Depuis sa création en 1972 sous le nom
de « Société Nouvelle d’Assurance » et son intégration en 1989 au groupe Wafa bank, la
compagnie Wafa Assurance a développé avec succès son ancrage sur le marché marocain.

2. Structure du marché marocain d’assurance.

L’Etat : Dans un but de protection des assurés, l’État contrôle les activités d’assurances
et de réassurance. L’organisme chargé de cette fonction au Maroc est la Direction des
Assurances et de la Prévoyance Sociale (Ministère des Finances). L’État intervient
également pour imposer obligatoirement certaines assurances.

Les sociétés d’assurances : Ce sont les preneurs du risque qui encaissent les primes et
paient les sinistres. Au Maroc, on distingue 4 formes de sociétés d’assurances : les

 Les sociétés commerciales : Ce sont des sociétés à but lucratif. Elles


doivent avoir un capital minimum légalement exigé. Elles sont dirigées par un Conseil
d’Administration. Elles peuvent pratiquer toutes les branches d’assurance, n’ont pas
de limitation territoriale au Maroc et travaillent avec des intermédiaires (agents
généraux et courtiers).

 Les mutuelles d’assurances : Ce sont des associations. Les cotisations sont


toujours variables. Elles ne peuvent donc jamais pratiquer d’opérations impliquant
une gestion en capitalisation. Elles ne travaillent jamais avec des intermédiaires.
207
CCA
Les secteurs économiques au Maroc à l’ère de la pandémie sanitaire

 Les organismes de prévoyance sociale : Les mutuelles de prévoyance


sociale : Caisse Mutuelle Interprofessionnelle Marocaine (CMIM) ; Caisse Nationale
des Organismes de Prévoyance Sociale (CNOPS) ; Mutuelle de Prévoyance des
Banques Populaires ; Caisse Médicale de l’Office National des Transports, et d’autres.
Les autres organismes à caractère social : La CNSS : Caisse Nationale de Sécurité
Sociale ; La RCAR : Régime Collectif d’Assurance et de Retraite ; La CIMR : La
Caisse Interprofessionnelle Marocaine de Retraite

 Les organismes d’assistance : ISAAF Mondial Assistance ; Maroc


Assistance Internationale. Ce sont des sociétés spécialisées, ayant pour seule vocation
l’assistance des personnes en cas de blessures, maladies graves, décès et des véhicules
en cas de panne, de vol ou d’accident. La Société Centrale de Réassurance. C’est un
établissement public bénéficiant de la garantie de l’Etat. Son statut de réassureur
national lui confère les rôles de régulation du marché et d’économie de devises.

II. LE ROLE DE L’ASSURANCE AU MAROC ET QUELQUES STATISTIQUES

L’influence de l’assurance sur l’activité économique : L’envahissement de l’assurance de


toutes les activités économiques de la production de biens et services jusqu’à leur
consommation est devenu un fait qui peut être difficilement méconnu par la plupart des agents
économiques. Toutefois, si le besoin de sécurité crée une demande d’assurance de plus en plus
croissante en quantité et en qualité, celle-ci s’analyse différemment suivant qu’elle provient
d’un particulier ou d’une entreprise. Pour le particulier le mobile économique est une
préoccupation d’épargne et l’assurance apparaît comme un moyen de garantir l’équilibre entre
le revenu et la consommation. Pour l’entreprise le mobile essentiel est l’investissement de
remplacement ; qui n’est d’ailleurs pas absent de la préoccupation du particulier, mais non au
même degré que là où il s’agit d’un souci majeur qui consiste à conserver à un appareil de
production son potentiel. Ceci étant, il apparaît donc que l’assurance est particulièrement
imbriquée dans l’activité économique : cette imbrication peut s’analyser à deux niveaux :
D’abord au niveau économique de base (le particulier ou la firme) : niveau micro-économique.
Ensuite au niveau de l’activité économique dans son ensemble : niveau macro-économique.

1. Le chiffre d’affaires du secteur en progression de 4,6% au premier semestre


2020

208
CCA
Les secteurs économiques au Maroc à l’ère de la pandémie sanitaire

Le secteur des assurances est toujours en progression avec une hausse enregistré de 4,6%
au premier semestre 2020, d’après les dernières statistiques publiées par l’Autorité de contrôle
des assurances et de la prévoyance sociale (ACAPS).

A fin juin 2020, le secteur des assurances a enregistré un chiffre d’affaires de 27,32
milliards de dirhams contre 26,11 milliards à la même période l’an passé, soit une hausse de
4,6%. Dans le détail, les « affaires directes », qui composent 91,7% du chiffre d’affaires, se
sont améliorées de 1,5% pour atteindre les 25,06 milliards de dirhams au titre du premier
semestre 2020, rapporte Aujourd’hui le Maroc dans son édition de ce 26 octobre. Quant au
8,3% restant, il concerne les acceptations en réassurance qui ont connu une progression de
58,8%, avoisinant les 2,26 milliards de dirhams, dont 1,91 milliard de dirhams provenant des
réassureurs exclusifs et 343,3 millions de dirhams des entreprises d’assurances et de
réassurance.

S’agissant des émissions des assurances vie et capitalisation, elles ont atteint les 10,76
milliards de dirhams au premier semestre de l’année, soit une amélioration de 3,1%. Un montant
comprenant 8,53 milliards de dirhams d’épargne-supports (+1,4%), 1,52 milliard de dirhams
d’émission décès (-3,3%) et 461,5 millions de dirhams d’épargne-supports en unités de compte
(+2,6%).

Quant au chiffre d’affaires des assurances non-vie, il reste en stagnation, s’établissant à


14,29 milliards de dirhams contre 14,23 milliards de dirhams à la même période de l’année
précédente, indique le journal qui ajoute que le montant généré par la garantie «événements
catastrophiques» s’est chiffré à 270,5 millions de dirhams, celui des accidents corporels-
maladie-maternité à 2,28 milliards de dirhams (-0,6%) dont 1,95 milliard de dirhams de primes
«maladie», et celui des accidents du travail et maladies professionnelles à 1,44 milliard de
dirhams (-4,2%).

2. PIB marocain : Le secteur de l’assurance monte en puissance

En 2017, le secteur de l’assurance a enregistré une croissance positive et devrait


poursuivre sa progression avec l’introduction du Takaful (l’assurance islamique) et des mesures
de solvabilité basées sur le risque.

Selon un nouveau rapport sur la stabilité financière de l’Autorité marocaine du Marché


des Capitaux, de l’Autorité de Contrôle des Assurances et de la Prévoyance Sociale (ACAPS),
et de Bank Al Maghrib, la banque centrale marocaine, le chiffre d’affaires du secteur a
augmenté en 2017 de 10,9 % à 38,7 milliards de dirhams (3,6 milliards d’euros), les bénéfices
209
CCA
Les secteurs économiques au Maroc à l’ère de la pandémie sanitaire

ayant pour leur part connu une hausse de 20,2 % à 3,8 milliards de dirhams (351,9 millions
d’euros).

Les primes d’assurance ont progressé de 11 % pour dépasser les 4 milliards de dollars,
bien en deçà des 15,4 % enregistrés en 2017. Un chiffre qui se situe tout de même au-dessus de
la moyenne de 10,1 % observée entre 2011 et 2015, et qui dépasse de loin la croissance du PIB
en termes réels (4,2 %) ainsi que l’inflation (0,8 %), selon le FMI.

Si le segment de l’assurance vie a connu une croissance significative au cours des trois
dernières années avec une moyenne de 17,2 %, l’assurance non-vie demeure un marché plus
mûr au Maroc, s’arrogeant 56,1% du chiffre d’affaires en 2017. En première ligne de ce
segment, l’automobile, qui a contribué à hauteur de 27,1 %.

Selon les dernières données disponibles, le bon rendement de l’année dernière a permis à
l’assurance d’augmenter sa pénétration du PIB d’un point de pourcentage en 2017 pour s’établir
à 3,7 %, contre 2,1 % en 2016 en Tunisie, son voisin nord-africain le plus proche, et 1,7 % pour
la région MENA.

III. LE SECEUR D’ASSURANCE FACE AU COVID -19 AU MAROC

La pandémie du COVID 19 a provoqué un ralentissement brutal de l’activité économique


dans le monde. A l’instar de cette crise internationale de nombreux secteurs d’activité comme
le tourisme, l’immobilier, ou encore le transport ont été fortement impactés. En revanche,
d’autres secteurs comme la grande distribution et l’agroalimentaire parviennent à résister à cette
crise. Le secteur de l’assurance quant à lui n’apaisée épargner. La chute des marchés financiers,
les difficultés rencontrées par leurs clients et, dans certaines branches, une forte dérive
prévisible de la sinistralité sont susceptibles d’avoir un impact majeur sur le bilan des assureurs
mais aussi sur leur compte d’exploitation.

1. Le marché marocain des assurances évite 700 millions MAD de pertes liées à la
pandémie

La crise engendrée par le Covid-19 affecte le secteur des assurances. Toutefois, certaines
mesures adoptées par l’Autorité de Contrôle des Assurances et de la Prévoyance Sociale
(ACAPS) atténuent son l'impact de la pandémie. Ainsi, on estime à 700 millions MAD (76
millions USD) les pertes évitées au marché par ces mesures, parmi lesquelles on peut citer :

 L’assouplissement des règles prudentielles

 Les prêts bonifiés et aides accordés aux intermédiaires


210
CCA
Les secteurs économiques au Maroc à l’ère de la pandémie sanitaire

 Le prolongement des attestations d'assurance automobile

 Le télétravail

Le plus grand danger pour le marché des assurances marocain provient du marché
financier. L’importante baisse de la bourse en début de crise sanitaire a fortement perturbé les
assureurs. Pour remédier à cette situation, des règles prudentielles plus souples ont été
rapidement adoptées.

Le maintien des règles prudentielles d’avant Covid-19 aurait entrainé une baisse des
résultats des assureurs de 25%. Selon l’ACAPS, le risque assurantiel dû à une pandémie est
faible au Maroc. Les contrats d’assurance souscrits comprennent très rarement des clauses
pertes d'exploitation, liées à ce type de risque.

2. Plusieurs mesures ont été mises en œuvre pour que le secteur de l’assurance reste
à même de faire face à l’ensemble des engagements vis-à-vis de ses assurés

Au Maroc, les mesures entreprises par les acteurs du secteur ont multiples, dont la
contribution au fonds COVID-19 créé par Sa Majesté le Roi Mohammed VI, l’application de
rabais sur les primes d’assurance automobile pendant la période de confinement et la prise en
charge par les sociétés d’assistance des frais d’inhumation des ressortissants nationaux bloqués
à l’étranger même dans le cas où les pandémies sont exclues des contrats.

Ces mesures veillent à assurer le bon fonctionnement du secteur, à renforcer sa résilience


face aux chocs causés par la situation actuelle et à protéger les assurés et bénéficiaires de
contrats d’assurances. D’autres mesures prudentielles ont été entre prises par l’Autorité de
Contrôle des Assurances et de Prévention Sociale (ACAPS) d’une part et par la Fédération
Marocaine des Sociétés d’Assurances et de Réassurance (FMSAR) d’autre part dont notamment
:

 Une mesure phare concernant la distribution des dividendes en fixant le


plafond distribuable à 30% du résultat net. La validation de l’ACAPS est requise en
cas de dépassement dudit plafond. Cette mesure a pour objectif de préserver les fonds
propres des sociétés.

 Des mesures d’assouplissement en matière de provision pour


dépréciation des créances envers les intermédiaires et les assurés. En ce qui concerne
les créances sur les intermédiaires, le délai d’application de la circulaire du 2 janvier
2019 a été prolongé afin de soulager les résultats des compagnies d’assurance et de

211
CCA
Les secteurs économiques au Maroc à l’ère de la pandémie sanitaire

réassurance qui ne seront pas amenées à déprécier davantage lesdites créances au titre
de cette année. Pour ce qui est des créances envers les assurés, le lissage des effets de
la même circulaire sur les années 2020 et 2021 est décalé à 2021 et 2022. Dans ce
sens, et afin d’atténuer l’impact de la chute des valeurs boursières sur le niveau de
dépréciation de l’actif des compagnies, l’Autorité de tutelle a opté pour une hausse du
seuil de déclenchement de la provision pour dépréciation durable le portant ainsi de
25 à 30%. D’autre part, la période de référence servant au calcul du cours moyen est
de six mois au lieu de trois mois.

 L’Autorité de contrôle a également consenti à l’étalement sur deux


exercices de la dotation à constater cette année au titre de la provision pour risque
d’exigibilité.

 Les contrats d’assurance « Santé » couvrent valablement les actes et frais


médicaux et pharmaceutiques liés au COVID-19. Par ailleurs, les contrats « Accident
du Travail » couvrent le télé travail dès lorsqu’il est autorisé par l’employeur à
l’exclusion des accidents ménagers.

212
CCA
Les secteurs économiques au Maroc à l’ère de la pandémie sanitaire

Conclusion

L’assurance s’est retrouvée au cœur des polémiques : bon nombre d’assurés, le grand public et
même certains politiques s’attendaient à ce que les pertes d’exploitation, principales conséquences de
la crise, soient prises en charge.

Ces critiques méconnaissent ou oublient que ce n’est ni dans la vocation ni même dans la
capacité des assurances de couvrir les risques systémiques – une telle prise en charge ne peut se faire
qu’à travers une refonte en profondeur du système et un engagement majeur de l’Etat. Mais elles
montrent aussi que, pour rétablir la confiance, le secteur de l’assurance ne peut faire l’impasse d’une
réflexion collective. Afin de tirer les leçons de la crise, il doit aujourd’hui relever son niveau
d’exigence, aussi bien matière de pédagogie que d’offre, et en réaffirmant son rôle social.

213
CCA
Les secteurs économiques au Maroc à l’ère de la pandémie sanitaire

Bibliographie
https://www.assurance-et-mutuelle.com/assurance/secteur-assurance Date de consultation le
02/05/2021 à 21 :50

http://www.assurances.info/dessous-assurance/histoire-de-assurance/ Date de consultation le


02/05/2021 à 22 :00

https://www.wafaassurance.ma/fr/compagnie-assurance-maroc/presentation-wafa-assurance
Date de consultation le 02/05/2021 à 22 :15

https://www.mawarid.ma/document-147.htm Date de consultation le 02/05/2021 à 22 :25

https://fr.le360.ma/economie/assurance-le-chiffre-daffaires-du-secteur-en-progression-de-46-
au-premier-semestre-2020-226926#:~:text=%C2%A9%20Copyright%20%3A%20DR-
,Assurance%3A%20le%20chiffre%20d'affaires%20du%20secteur%20en%20progression%20
de,6%25%20au%20premier%20semestre%202020&text=Aujourd'hui%20Le%20Maroc%20n
ote,rapport%20au%20premier%20semestre%202019. Date de consultation le 0 3/05/2021 à 13
:25

https://www.infomediaire.net/pib-marocain-le-secteur-de-lassurance-monte-en-puissance/ Date de
consultation le 0 3/05/2021 à 13 :30

https://www.atlas-mag.net/article/le-marche-marocain-des-assurances-evite-700-millions-mad-de-
pertes-liees-a-la-pandemie Date de consultation le 0 3/05/2021 à 14 :13

https://www.grantthornton.ma/globalassets/_markets_/mar/publications/note-secteur-assurance-
covid19.pdf Date de consultation le 05/05/2021 à 16 :30

https://www.journaldunet.com/management/direction-generale/1494123-crise-du-covid-19-le-secteur-
de-l-assurance-doit-relever-son-niveau-d-exigence Date de consultation le 05/05/2021 à 16 :45

214
CCA
Les secteurs économiques au Maroc à l’ère de la pandémie sanitaire

Secteur d’Enseignement

215
CCA
Les secteurs économiques au Maroc à l’ère de la pandémie sanitaire

Résumé

L’avenir de toute pays et n’importe qu’il société se base sur son système éducatif, le
Maroc peinait à maintenir le cap en direction du 4° Objectif du Développement Durable, il
assurer l’accès de tous à une éducation de qualité, sur un pied d’égalité, et promouvoir les
possibilités d’apprentissage tout au long de la vie, mais l’arrivée de la crise sanitaire porter des
défis pour le système éducatifs marocaine, l’objectif de cet article est d’entourer tous les aspects
du secteur de l’éducation et de surligner les conséquences du coronavirus sur ce dernier.

Mots clés : Secteur de l’enseignement, éducation, formation, fiscalité, crise sanitaire,


coronavirus

Abstract

The future of any country and its society is based on its education system, Morocco
struggled to maintain the course towards the 4th Sustainable Development Goal, it ensures
access for all to quality education, on an equal footing, and promote opportunities for lifelong
learning, but the coming of the health crisis will bring challenges for the Moroccan education
system, the purpose of this article is to surround all aspects of the education sector and highlight
the impact of the coronavirus on the education sector.

Keywords : Education sector, training, taxation, health crisis, coron avirus

216
CCA
Les secteurs économiques au Maroc à l’ère de la pandémie sanitaire

Introduction

Le secteur de l’enseignement présente le moteur de performance des pays en tous les


domaines. L’entourage scolaire et académique est le premier lieu de l’évolution de la capitale
humaine (selon certaine auteure c’est le premier lieu d’investissements dans la capitale humaine
ce qui dite investissement dite rendement future alors le capitale Humain présente le futur de
développement de chaque pays, D’autre auteur voie que c’est l’origine de valeur c’est-à-dire
les biens n’ayant pas une valeur sans les transformations et les actions de l’être humain…etc.).

Selon le ministre de l’enseignement Monsieur Saaid Amzazi, un investissement plus


important dans le système éducatif permettra non seulement d’améliorer le capital humain mais
aussi de construire l’école de demain.

Il ajoute que « les études ont montré que le retour sur investissement d’un dollar dans
l’éducation est bien supérieur à celui d’un dollar investi dans l’industrie, dans l’immobilier ou
encore dans la finance ».

L’évolution et l’importance de ce secteur demande toujours une grande agilité à cause de


la concurrence international. Dans ce sens le Maroc est obligé de suivi les tendances et pourquoi
pas d’être la tendance.

217
CCA
Les secteurs économiques au Maroc à l’ère de la pandémie sanitaire

I. Présentation de secteur, son évolution, et ses réalisations

L’École132 se situe actuellement au cœur du projet de société de notre pays, en raison des
missions qu’elle se doit d’assumer dans la formation des futur(e)s citoyen(ne)s, dans la
réalisation des objectifs du développement humain durable et dans la garantie du droit à
l’éducation pour tous. C’est dans cette perspective qu’elle se trouve au centre des priorités et
préoccupations nationales.

1. Le secteur d’enseignement et de formation dans le Maroc :

Dans le cadre de réforme de système éducative, le Maroc connu des changements soit au
niveau soit au niveau stratégique et administratif. En peut résumer dans la figure en dessous ;

Figure 4 l’évolution de secteur d’ensignement depuis 2000

Vision Stratigique 2015-2030

2012-2015 Conseil Supérieur de l'Éducation, de la


Formation et de la Recherche Scientifique

2009-2012 Programme d'urgence

2000-2012 Charte Nationale d'Education et de


Formation

Source : Etablit par nous même

2. Les déficits et les défis de l’ancien système éducatif au Maroc

Selon une étude de l’instance national d’évaluation, de formation et de recherche


scientifique « l’INE »133. Il mention que la charte nationale d’éducation et de formation connu
un dysfonctionnement chronique, Ces dysfonctionnements apparaissent au niveau de la
cohésion du système et de l’articulation de ses différentes composantes, au niveau de son
efficacité et de son rendement interne et externe et au niveau de l’adéquation des programmes
et des formations avec la demande de l’environnement. Ils concernent aussi l’intégration dans

132Dans le contexte de cette vision stratégique, « l’École » désigne le système éducatif dans l’ensemble de ses composantes :
le préscolaire, l’enseignement primaire, le secondaire collégial, le secondaire qualifiant, l’enseignement supérieur et
universitaire, la recherche scientifique, la formation des cadres, la formation professionnelle et l’enseignement traditionnel.
133 L’Instance Nationale d’Évaluation du Système d’Éducation, de Formation et de Recherche Scientifique (l’INE) est l’organe

d’évaluation du Conseil Supérieur de l’Éducation, de la Formation et de la Recherche Scientifique. Son rôle s’inscrit dans la
mission consultative et évaluative du Conseil, en prenant en charge le volet de l’évaluation.
218
CCA
Les secteurs économiques au Maroc à l’ère de la pandémie sanitaire

la société du savoir et des technologies et l’accompagnement des progrès de la recherche


scientifique, du monde de l’économie et des domaines du développement humain,
environnemental et culturel.

3. Les acquis les objectif et les finalités de la nouvelle vision stratégique

L’École marocaine a réalisé des acquis qu’il y a lieu de capitaliser et de faire évoluer. On
peut mentionner, en particulier, l’actualisation du cadre juridique et institutionnel, les progrès
réalisés dans la généralisation de la scolarisation, la mise en place des structures
institutionnelles d’une gouvernance décentralisée, avec le développement des académies
régionales et une autonomie relative des universités. On peut retenir également la révision des
curricula et des programmes scolaires, la restructuration pédagogique de l’enseignement
supérieur, l’intégration de l’enseignement de la langue et de la culture amazighe, la
réorganisation des filières et l’élargissement progressif des capacités d’accueil de la formation
professionnelle, ainsi que le projet de réhabilitation de l’enseignement traditionnel.

4. La finalité de la nouvelle vision stratégique

Le Conseil Supérieur de l'Éducation, de la Formation et de la Recherche Scientifique a


pour finalité d’asseoir une École nouvelle portée par trois grands fondements : l’équité et
l’égalité des chances, la qualité pour tous et la promotion de l’individu et la société.

Figure 5 : La représentation graphique des finalités de la vision stratégique 2015-2030

Source : Conseil Supérieur de l'Éducation, de la Formation et de la Recherche


Scientifique

219
CCA
Les secteurs économiques au Maroc à l’ère de la pandémie sanitaire

II. La position fiscale du secteur de l’enseignement

1. Impôt sur les Sociétés

Les établissements privés d’enseignement ou de formation professionnelle bénéficient


des taux réduits définis dans le barème progressif avec plafonnement du taux marginal de ce
barème au 17,50% au lieu du taux spécifique de 17.5% au titre de L’Impôt sur les sociétés
pendant les (5) premiers exercices consécutifs suivant la date de leur exploitation.134

2. Impôt sur le Revenu

Les établissements privés d’enseignement ou de formation professionnelle bénéficient de


l’imposition temporaire au taux réduit de 20% au titre de L’Impôt sur le revenu pendant les
cinq premiers exercices consécutifs suivant la date du début de leur exploitation.135

3. Taxe sur la Valeur Ajoutée

Sont exonérés avec droit à déduction :

 Les biens d’équipement acquis et inscrits dans un compte d’immobilisation par les
établissements privés d’enseignement ou de formation professionnelle, à l’exclusion
des véhicules automobiles autres que ceux réservés au transport scolaire collectif et
aménagés spécialement à cet effet ;
Les biens d’équipement, matériels ou outillages neufs ou d’occasion, dont
l’importation est autorisée par l’Administration, importés par les diplômés de la
formation professionnelle. Cette exonération s’applique aux biens acquis pendant une
durée de (36) mois à partir du début d’activité ; 136
 Les ventes portant sur les matériels éducatifs, scientifiques ou culturels importés en
franchise des droits et taxes applicables à l’importation conformément aux accords de
l’U.N.E.S.C. O auxquels le Maroc a adhéré, pour le compte des établissements
utilisateurs ;
 Les Opérations de constructions des cités, résidences et campus universitaires
réalisées par les promoteurs immobiliers pendant une période maximum de trois (3)
ans courant à compter de la date de l’autorisation de construire des ouvrages
constitués d’au moins cinquante (50) chambres, dont la capacité d’hébergement est

134 Art 6-II-C-1°-C du CGI


135 Art 31- II-B-1°-C
136 Art 92-I-8 du CGI

220
CCA
Les secteurs économiques au Maroc à l’ère de la pandémie sanitaire

au maximum de deux (2) lits par chambre, dans le cadre d’une convention conclue
avec l’Etat, assortie d’un cahier des charges.137

Sont exonérés sans droit à déduction :

 Les prestations de services afférentes à la restauration, au transport et aux loisirs


scolaires fournis par les établissements de l’enseignement privé au profit des élèves
et des étudiants ; 138
 Les intérêts de prêts accordés par les établissements de crédit et organismes assimilés
aux étudiants de l’enseignement privé ou de la formation professionnelle destinés à
financer leurs études.139

Sont exonérés à l’importation :

 Les biens d’équipement acquis et inscrits dans un compte d’immobilisation par les
établissements privés d’enseignement ou de formation professionnelle, à l’exclusion
des véhicules automobiles autres que ceux réservés au transport scolaire collectif et
aménagés spécialement à cet effet ;
 Les biens d’équipement, matériels ou outillages neufs ou d’occasion, dont
l’importation est autorisée par l’Administration, importés par les diplômés de la
formation professionnelle ;
 Le matériel éducatif, scientifique ou culturel importés dans le cadre des accords de
l’UNESCO auxquels auxquels le Maroc a adhéré en vertu des dahirs n° 1.60.201 et
1.60.202 du 14 joumada I 1383 (3 octobre 1963).

4. Taxe Professionnelle et Taxe de Services Communaux

Exonération totale permanente au titre de ces taxes, des établissements privés


d’enseignement général ou de formation professionnelle, pour les locaux affectés à l’instruction
et au logement des élèves.

III. Impacte de Covid-19 sur l’enseignement au Maroc

La crise sanitaire causé par le coronavirus impacte les revenus des établissements
d’enseignement privé, ce qui entraine un impôt impayé pour l’année 2020.

137 Art 92-I-10° du CGI


138 Art 91-V-4° du CGI
139 Art 91-V-3° du CGI

221
CCA
Les secteurs économiques au Maroc à l’ère de la pandémie sanitaire

Aussi le mode d’enseignement connu un changement radicale dans la mesure où nous


avant passer d’un mode purement présentiel à un mode à un mode d’enseignement à distance
et hybride

1. Les impôts impayés de secteur de l’éducation suite à l’impact de covid-19

La Direction générale des impôts (DGI) vient de rappeler l’annulation des amendes,
pénalités, majorations, et frais de recouvrement afférents aux impôts, droits et taxes mis en
recouvrement avant le 1er janvier 2020 et impayés au 31 décembre 2020.140

S’agissant de l’annulation totale, la DGI, précise qu’à partir du 1er janvier 2021, les
contribuables peuvent bénéficier de l’annulation totale des amendes, pénalités, majorations et
frais de recouvrement afférents à tous les impôts, droits et taxes mis en recouvrement, avant le
1er janvier 2020 et impayés au 31 décembre 2020.

Ainsi, les intéressés doivent payer spontanément l’intégralité du principal de l’impôt,


avant le 1er juillet 2021, et qu’ils ne doivent pas avoir fait l’objet d’une procédure de
rectification de la base imposable ayant abouti, avant le 1er janvier 2021, à la conclusion d’un
accord écrit assorti de l’émission de l’imposition avant cette date ainsi qu’au paiement total ou
partiel de ces pénalités, amendes, majorations et frais de recouvrement.

S’agissant de l’annulation partielle, la DGI note que pour les redevables des amendes,
pénalités et majorations impayés au 31/12/2020, ils peuvent bénéficier d’une réduction partielle
de 50%, à condition de verser les 50% restant avant le 1er juillet 2021.141

2. Les conséquences de la crise sanitaire dans le secteur de l’éducation

Les conséquences de la Covid-19 sur le secteur de l’éducation se sont fait sentir partout
dans le monde durant l’année écoulée, est particulièrement dramatique dans les pays affichant
des faibles résultats d’apprentissage, d’important taux de décrochage scolaire et une résilience
limitée aux chocs.

Ce secteur a connu depuis 2020 plusieurs conséquences grave grâce à la situation sanitaire
causée par le coronavirus et l’inadaptabilité du système éducatif à ce genre de crise, on trouve
l’échelle mondiale, une perturbation de l’apprentissage d’une ampleur et d’une gravité sans
précédent. La fermeture des écoles, des universités et autres établissements d’enseignement,

141 Impôts impayés de 2020 : le rappel de la DGI


222
CCA
Les secteurs économiques au Maroc à l’ère de la pandémie sanitaire

ainsi que l’interruption de nombreux programmes d’alphabétisation et d’apprentissage tout au


long de cette période.

Sur le plan national ladite crise menace de fragiliser les avancées du pays en matière
d’éducation. Les mesures de confinement, qui ont notamment conduit à la fermeture des
établissements scolaires, ont entraîné la perte d’au moins trois mois d’apprentissage chez
environ 900 000 enfants d’âge préscolaire, huit millions d’élèves du primaire et du secondaire,
et un million d’étudiants du supérieur.

Selon un rapport de la Banque mondiale il montre que, faute de mesures appropriées pour
compenser le recul des acquis, les trois mois de fermeture des écoles et les coups portés à
l’économie, l’apprentissage effectif d’un élève pourrait diminuer de 6,2 à 5,9 ans et
l’apprentissage annuel moyen par élève de 2 %. 142

La fermeture des écoles touche de manière disproportionnée les élèves les plus
vulnérables, en particulier ceux dépourvus du matériel numérique ou de la connexion internet
nécessaires pour bénéficier d’un enseignement à distance.

3. Apport du COVID-19 au secteur de l’enseignement

Même si la crise à des conséquences grave sur tous les niveaux et sur l’ensemble des
secteurs, elle nous permet de détecter un ensemble d’anomalies et des défaillances et de les
corrigé, cette crise est certainement une catastrophe, mais qui aura à nous pousser à prendre un
nouveau virage, au moins dans le secteur de l’enseignent,

L’adaptation du secteur éducatif marocaine à l’enseignement à distance, cela impose de


nouvelles structures et de nouveaux procédés, car cet enseignement, à part ses exigences
matérielles, pour l’institution comme pour l’apprenant, qui ne sont nullement une entrave,
nécessite une nouvelle approche didactique et pédagogique qui doit être inculquée dans les
centres et les institutions de formation et d’enseignement.

Ce nouveau cadre exige, aussi, de nouvelles formes de partenariat public- privé avec
intégration des centres de réflexion et des universités, comme il demande une meilleure
compréhension et confiance en la jeunesse et en ses capacités d’adaptation et de maîtrise des
nouvelles techniques et des moyens de communication, comme cela demandera plus
d’engagement de la part des communes et des acteurs civils, avec un retour obligé de la

142 Rapport consacré aux effets de la pandémie sur les résultats en matière d’apprentissage et de scolarité
223
CCA
Les secteurs économiques au Maroc à l’ère de la pandémie sanitaire

responsabilité familiale, car l’éducation est sa fonction quand l’instruction est le fait des
structures de l’enseignement et de l’Ecole.143

143 ecoactu.ma/le-systeme-educatif-marocain le 22-05-2021


224
CCA
Les secteurs économiques au Maroc à l’ère de la pandémie sanitaire

Conclusion

Le secteur de l’éducation est le moteur de développement et de survie de chaque pays, le


maintien d’un tel niveau d’éducation compétitif à l’échelle régional ou international est
considéré comme une nécessité primordiale, que toutes les parties prenantes ; autorité publique,
les ministres, le secteur privé, les organismes internationale et même les particuliers, doit
l’assurer en mobilisant l’ensemble des ressources nécessaires.

Dans ce modeste travail nous essayons à entourer tous les aspects du secteur de
l’enseignement au Maroc dans un premier temps, après nous avons traité l’aspect fiscale du
secteur et l’ensemble des impositions et exonérations qu’il s’impose, et enfin nous avons
présenté l’impact de la crise du coronavirus sur ce secteur et l’ensemble des apports de l’audite
crise.

225
CCA
Les secteurs économiques au Maroc à l’ère de la pandémie sanitaire

Bibliographie

 Charte Nationale d'Education et de Formation


 Ministre de l'Education Nationale, de la Formation Professionnelle, de
l'Enseignement Supérieur et de la Recherche Scientifique.
 VISION STRATÉGIQUE DE LA RÉFORME 2015-2030
 Conseil Supérieur de l’éducation et de formation et de la recherche scientifique
« CSEFRS ».
 Journal : l’économiste

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CCA

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