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COURS DE PRATICIEN

EN AYURVEDA

L’INTEGRALE

STEPHANE LE COLAS
Copyright © 2020 Stéphane Le Colas
Tous droits réservés.
ISBN : 9781794351424

REMERCIEMENTS

A Deva Ram et Valérie Diaz pour m’avoir permis de faire connaissance avec
l’Ayurvéda.

Au Dr.Rishi Ram Koirala, celui qui, en prenant mon pouls 30 secondes a tout su de
mon état de santé passé et actuel. Celui qui m’a donné l’envie de faire ce métier.

Aux grands noms du monde de l’Ayurvéda pour leur enseignement riche et varié, qui
allie souvent adroitement médecine et spiritualité.

A Marie, pour être un sujet d’étude toujours disponible, et à Emma qui, en faisant
preuve d’autonomie et en laissant papa travailler, me permet de boucler ce livre.

INTRODUCTION GENERALE

Ce livre est la compilation des 3 modules de formation à l’Ayurvéda publiés par


l’auteur.

Les textes y sont complets.


Bien sûr l’expérience d’un suivi sur de nombreuses personnes entre également en jeu.

Cet ouvrage est destiné à celles et ceux qui souhaitent s’investir réellement dans
l’Ayurvéda, étudiants, passionnés, ou personnes en voie de professionnalisation.

J’espère que vous trouverez dans cet épais recueil de quoi satisfaire votre curiosité.
TABLE DES MATIERES

MODULE 1 : ANATOMIE ET PHYSIOLOGIE AYURVEDIQUES 1


1 Notions Elémentaires : Les 5 Eléments, les 3 Gunas, Prakritti et Vrikritti 2
Les 5 Eléments. 2
Les 3 Gunas. 3
2 Les Doshas 8
Eléments Primaire et Secondaire des Doshas. 10
Qualités des Doshas. 10
Actions des Doshas. 11
Où se trouvent les Doshas ? 12
3 Les 20 Attributs 16
Attributs des Doshas. 18
Attributs des Gunas. 19
Attributs des Eléments. 19
4 Les Sous-Doshas 22
Les 5 Formes du Dosha Vata. 22
Les 5 Formes du Dosha Pitta. 27
Les 5 Formes du Dosha Kapha. 28
5 Les Dhatus 34
6 Agni 46
7 Les Srotas 51
8 Les Organes 62
9 Les Malas 72

MODULE 2 : LE DIAGNOSTIC AYURVEDIQUE 79


1 Analyse Constitutionnelle d’un Individu 80
Allure Générale du Corps. 82
Déchets et Métabolisme. 89
Caractéristiques Générales. 91
Facteurs Mentaux et Expression. 94
2 La Maladie selon l’Ayurvéda 102
Point de Vue de l’Ayurvéda sur la Maladie. 102
L’Implication des Doshas dans la Maladie. 104
Conditions Sama et Nirama. 109
Progression dans vos Traitements. 110
3 Diagnostic et Examen : Pouls, Langue et Abdomen 112
3 Méthodes de Diagnostic. 112
Les Etapes du Diagnostic Ayurvédique. 113
Diagnostic grâce au Pouls, à la Langue et à l’Abdomen. 115
La Prise du Pouls. 115
Le Diagnostic de la Langue. 121
Le Diagnostic de l’Abdomen. 122

MODULE 3 : LES PRINCIPALES METHODES DU TRAITEMENT AYURVEDIQUE 126


1 Introduction 127
2 Les Aliments et le Régime Alimentaire 128
Les 6 Saveurs et les 5 Eléments. 128
Les Relations entre les Saveurs. 135
Les 5 Eléments en Thérapie. 137
3 Principes de l’Alimentation Thérapeutique selon l’Ayurvéda 145
Un Régime par Constitution Doshique. 145
De la Nature des Aliments. 146
Les Grands Principes de la Diététique Ayurvédique. 148
Variations Diététiques et Facteurs Externes. 151
Régime Alimentaire Général pour les Personnes Vata. 153
Régime Alimentaire Général pour les Personnes Pitta. 154
Régime Alimentaire Général pour les Personnes Kapha. 155

4 Liste et Etude Approfondie des Fruits et des Légumes 158


Les Fruits. 158
Les Légumes. 167
5 Liste et Etude Approfondie des Céréales, des Légumineuses et des Noix et des Graines 179
Les Céréales. 179
Les Légumineuses. 182
Les Graines et les Noix. 186
6 Liste et Etude Approfondie des Produits Laitiers et des Viandes 192
Les Produits Laitiers. 192
La Viande, le Poisson, les Graisses Animales et les Œufs. 197
7 Liste et Etude Approfondie des Huiles, des Agents Sucrants et des Condiments 203
Les Huiles. 203
Les Agents Sucrants. 207
Les Condiments. 210
8 Liste et Etude Approfondie des Boissons et des Epices et Herbes Aromatiques 213
Les Boissons. 213
Les Epices et les Herbes Aromatiques. 216
9 La Phytothérapie Ayurvédique 227
Vision Globale de la Phytothérapie Ayurvédique. 227
Le Champ d’Application de la Phytothérapie Ayurvédique. 232
Traitement des Troubles Digestifs et du Transit. 235
Phytothérapie Ayurvédique et Transit Intestinal. 241
10 Les Plantes Ayurvédiques et Leurs Préparations 246
Préparations Phytothérapeutiques Ayurvédiques Supplémentaires. 247
Conseils Supplémentaires. 251
11 Approches Thérapeutiques Ayurvédiques 1ère Partie : Les Thérapies de Réduction 254
La Palliation (Shamana). 256
Thérapie de Purification (Shodana) et le Pancha Karma. 260

12 Approches Thérapeutiques Ayurvédiques 2ème Partie : Les Thérapies de Tonification 272


Les Méthodes de Tonification. 273
La Régénération. 277

13 Le Traitement de la Maladie 283


Contexte et Stratégie de Traitement. 284
Principes du Traitement. 285
Les Maladies et les Différents Systèmes Corporels. 287

291
A Propos de l’Auteur
MODULE 1 :
ANATOMIE ET PHYSIOLOGIE
AYURVEDIQUES
1 NOTIONS ELEMENTAIRES : LES 5 ELEMENTS, LES
3 GUNAS,
PRAKRITTI ET VRIKRITTI

I/ LES 5 ELÉMENTS (PANCHA MAHABHUTANI)

En Ayurvéda, on considère qu’il existe 5 éléments primordiaux. Ce sont la Terre,


l’Eau, le Feu, l’Air et l’Ether (ou Espace). Ce sont ces éléments qui permettent
l’expérience du monde matériel, ressenti par le corps physique.

Les organes sensoriels et les organes moteurs leur servent respectivement d’une
manière réceptive et active.

Ces 5 éléments représentent des principes de densité qui s’appliquent à tout ce qui
existe, le mental y compris. La Terre est le plus dense et ne permet aucune action.
L’Ether au contraire est totalement subtil et permet une totale liberté d’action. Entre les
deux, toutes les densités sont possibles et permettent l’expérimentation de toute chose
et la manifestation de toutes les idées.

Sur le plan psychologique, les éléments sont liés au mental de la façon suivante :

1. La Terre représente l’idée de solidité ou de stabilité, elle donne une résistance à


l’action.

2. L’Eau représente l’idée de fluidité dans le mouvement, ce qui permet à la vie


d’exister.

3. Le Feu représente l’idée de lumière, ce qui permet de percevoir.

4. L’Air représente l’idée de mouvement subtil, de prise de direction et de vitesse,


ce qui donne les bases de l’élaboration de la pensée.

5. L’Ether représente l’idée de connexion permettant les échanges entre tous les
autres éléments, ce qui amène à la communication et à l’expression de soi.

On peut dire que l’Ether représente l’espace (en tant que lieu), l’Air le temps, le Feu la
lumière, l’Eau la vie et la Terre la forme. Toutes ces caractéristiques sont nécessaires à
la description et à la création du vivant.

L’ORIGINE DES ELÉMENTS

1. L’Ether est l’élément originel. Il vient du mental, qui est une forme d’espace subtil
et en est la représentation externe.

2. De par le mouvement, l’Ether devient l’Air, qui n’est rien d’autre que le mouvement
inhérent à l’idée d’espace.

3. L’Air, de par la répétition de mouvements qui créée de la friction, devient le Feu, qui
représente l’idée de la lumière qui jaillit dans le mouvement.

4. Le Feu, par densification, devient l’Eau, qui représente l’idée de la vie qui jaillit de
la lumière.

5. L’Eau, par coagulation, devient la Terre, qui représente l’idée de forme inhérente à
toute vie.
Tous les éléments proviennent donc d’un élément de base : l’Ether. De la même façon,
la Terre contient tous les éléments, l’Eau contient 4 éléments, le Feu 3, etc…

La science moderne a confirmé ce point de vue par la définition de la matière qui est
faite en plus grande partie d’espace, celle entre les noyaux des atomes et leurs
électrons. L’état solide n’est qu’une illusion, il n’existe qu’un champ d’énergie.

TABLEAU RÉCAPITULATIF DES 5 ELÉMENTS

Chakra Elément Sens Organe Sensoriel Organe Moteur


1.Mulhadara Terre Odorat Nez Anus
2.Svadhistana Eau Goût Langue Uro-génital
3.Manipura Feu Vue Yeux Pieds
4.Anahata Air Toucher Peau Mains
5.Vishuddhi Ether Ouïe Oreilles Voix

II/ LES 3 GUNAS


La Nature Originelle (ou l’Univers, Dieu, …) est appelée Prakritti et est composée de 3
qualités premières, les Gunas (« ce qui lie »). Ces 3 qualités sont : Sattva, Rajas et
Tamas.

Elles sont plus subtiles que les 5 Eléments et permettent à Prakritti de se diversifier.
Elles permettent la création alors que les 5 Eléments sont la création en soi. Tout objet
du monde est une combinaison de ces 3 qualités.

SATTVA

Sattva est la qualité de stabilité, d’harmonie, de vertu, d’être. Sattva est légère et
lumineuse. Il permet l’éveil et le développement de l’âme. Sattva rend joyeux. C’est le
principe de l’intelligence.

RAJAS

Rajas est la qualité de distraction, de turbulence, d’activité. Il est mobile et motivé. Il


est la cause des actions intéressées et conduit à la désintégration. Rajas créé de la peine
et de la souffrance.
C’est le principe de l’énergie.

TAMAS

Tamas est la qualité de l’obscurité, de l’inertie, de la mollesse. Il est lourd et dense. Il


cause la déchéance, la dégénération et la mort. Tamas est aussi la désillusion. C’est le
principe de la matérialité.

Selon le système de pensée du Samkhya, quand les 3 Gunas sont en équilibre, Prakritti
est stable et non-manifesté. Lorsqu’il y a déséquilibre, il y a manifestation.

Tamas est à l’origine de l’ignorance qui masque notre vraie nature. Rajas est à l’origine
de l’imagination qui nous donne une projection du monde et nous maintient dépendant
de cette vision. Sattva est à l’origine de la clarté d’esprit et de la paix intérieure qui
nous montre la vérité.

On dit que :

- Sattva permet aux sens d’être ressentis par les organes sensoriels.

- Rajas permet la réaction en conséquence par les organes moteurs.

- Tamas créé en conséquence l’expression des 5 Eléments.

- L’Ether vient de Sattva (clarté)

- Le Feu vient de Rajas (énergie)

- La Terre vient de Tamas (inertie)

- L’Air est composé de Sattva et de Rajas (légèreté et mouvement)

- L’Eau est composée de Rajas et de Tamas (mouvement et inertie)

Bien que les 3 Gunas aient leur importance dans la Nature (l’inertie de Tamas dans le
monde minéral ou l’agressivité de Rajas dans le royaume animal), ces qualités
deviennent facteur de disharmonie dans le mental. C’est à ce niveau qu’elles sont
étudiées en Ayurvéda.

Quand ces qualités sont équilibrées, elles permettent de percevoir la vérité. Sinon, elles
créent l’ignorance (Tamas) et le désir (Rajas) qui déforment la réalité.

Sattva est l’équilibre mental. Si l’on augmente Sattva, on restaure l’harmonie et la paix
intérieure. Attention toutefois à ne pas trop s’attacher à Sattva, ce qui ne serait plus
alors tout à fait une attitude Sattvique. L’Ayurvéda diagnostique l’état mental par
l’étude des Gunas.

LES GUNAS ET LA MALADIE

Rajas et Tamas mènent à la maladie, Sattva amène l’équilibre et l’harmonie.

Rajas dissipe l’énergie inutilement, Tamas amène la destruction et la mort. L’excès de


Rajas mène à Tamas. Par exemple, trop de nourriture épicée, d’alcool et de sexe
(Rajasiques) apportent une fatigue excessive. La Santé est maintenue par des habitudes
de vie Sattviques.

Cependant, Rajas et Tamas peuvent aider dans le processus de guérison. Sattva a un


pouvoir trop harmonisant et ne permet pas toujours à lui seul de recouvrer la santé car
il a tendance à « accepter » Rajas et Tamas. L’hyperactivité de Rajas peut être contré
par l’inertie de Tamas et vice-versa. L’Ayurvéda utilise des méthodes de soin
Rajasiques et Tamasiques d’une manière exceptionnelle uniquement et jamais sur le
long terme.

On cherche toujours à restaurer l’équilibre, principalement par l’amour, la paix, la non-


violence et d’autres méthodes Sattviques. La guérison Sattvique se fait par des moyens
naturels, comme la phytothérapie, le régime végétarien et le yoga.

LE PRINCIPE DE CAUSALITÉ EN AYURVÉDA

Tout ce qui existe a une cause. Rien ne peut exister sans cause. Par exemple, de par les
qualités inhérentes (cause) à la terre (meuble et dure par exemple), un pot peut être
réalisé (effet). Un pot ne peut pas être façonné d’air et d’eau car ces éléments n’ont pas
les qualités nécessaires.

Il existe un ordre des choses défini et compréhensible dans l’Univers que l’on appelle
Karma. Toute action que l’on produit a un effet, qu’il soit bon ou mauvais. De la
violence provient la peine. De la non-violence provient la paix.

Une maladie a toujours une cause. Si quelqu’un a un rhume par exemple, c’est qu’il a
été exposé à des facteurs froids et humides (climat, nourriture).

Nous devons toujours rechercher la cause de la maladie car rien n’apparaît sans cause,
sans actions que nous n’aurions pas provoquées ou produites. Nous sommes seuls
responsables de notre état de santé physique et mentale. Et comme nous avons fait ce
que nous sommes, nous pouvons aussi le défaire… Cela rend le malade responsable de
sa guérison.

L’Ayurvéda n’est pas une forme passive de traitement. Le patient doit être réellement
actif dans sa guérison.

COMMENT APPARAÎT LA MALADIE SELON L’AYURVÉDA ?

Nous possédons tous une constitution de base, appelée Prakritti, qui est une
constitution d’équilibre et de santé.
La maladie vient d’un déséquilibre de cet état de santé. Cet état déséquilibré est appelé
Vrikritti.
Nous verrons en détail plus tard ce qui est concrètement déséquilibré.

La première chose à faire pour retrouver la santé, et donc notre constitution de base,
c’est d’abord de nous connaitre en détail, physiquement et mentalement. Cette
connaissance approfondie de l’individu est une des clés du diagnostic et du traitement
ayurvédique.

Nous sommes si souvent pris dans des habitudes où l’égo décide que nous ne savons
pas toujours qui nous sommes. Un point de vue externe, celle du praticien ayurvédique
en l’occurrence, est d’une aide précieuse. Nous ne cherchons pas assez à nous
comprendre en profondeur.

L’Ayurvéda stipule que le corps peut s’auto-guérir mais comme nous ne connaissons
pas notre vraie nature, nous ne savons pas vers quoi nous retourner. C’est alors que les
remèdes sont nécessaires. Dans la pratique, les remèdes sont toujours nécessaires.

Nous devons rechercher dans les traitements ce qui est le plus naturel possible pour le
malade, le plus intrinsèque et le plus spontané. Le succès du traitement ne vient pas de
sa complexité mais dans le retour à la simplicité.

Cet aparté spirituel pose les bases de la bonne utilisation de l’Ayurvéda dans son sens
originel.
Notes personnelles, schémas et tableaux récapitulatifs de l’étudiant :

2 LES DOSHAS

L’Ayurvéda possède son propre système anatomique et physiologique, qui reflète sa


vision unique de la vie et de la santé. Je recommande tout de même aux étudiants de
connaître très bien l’anatomie et la physiologie « occidentale » afin de pouvoir faire
des parallèles et parler le même langage que les patients.

L’anatomie et la physiologie ayurvédiques nous apprennent le langage de l’énergie


vitale. L’énergie vitale est quelque chose qui se trouve au-delà du niveau physique et
chimique et elle constitue la trame de ce module.

L’anatomie ayurvédique ressemble à l’anatomie occidentale de par le fait qu’on y parle


également des organes, des différents tissus et des différents systèmes de l’organisme
(respiratoire, digestif, …). Elle ressemble aussi à l’anatomie chinoise car on y parle de
canaux d’énergie (méridiens en MTC et srôtas ou nadis en Ayurvéda et en Yoga) et
force vitale (chi ou qi en MTC et prana en Ayurvéda et en Yoga).
Ce qui lui est particulier, c’est la notion de Doshas.

LES DOSHAS

En Ayurvéda, on considère qu’il existe 3 types de force vitale dans le corps. Ce sont les
Doshas. La science de ces forces est appelée « Tridosha ». Ces forces se retrouvent
derrière toutes les fonctions physiologiques et psychologiques. Elles sont forces
constructrices du corps mais également cause de la maladie.

Les Doshas sont la chose la plus importante en Ayurvéda. Ils sont le Yin et le Yang de
la médecine ayurvédique.

Dans une forme différente, on retrouve les Doshas au nombre de 4 dans la médecine
Grecque et Arabe. Les Doshas étaient à la base de toutes les médecines jusqu’au
XVIIème siècle.

Pour apprendre l’Ayurvéda, vous devez comprendre précisément ce que sont les
Doshas. Une fois ces notion acquises, l’Ayurvéda devient plus simple et plus facile.
Dosha signifie en Sanskrit ce qui amène au déclin, à l’obscurité ou qui corrompt car
lorsque les Doshas ne sont plus équilibrés, ils mènent à la maladie. Dans un contexte
non-médical, le mot Dosha peut aussi signifier lever ou coucher de soleil. Ils ont en
effet une connotation positive car lorsqu’ils sont équilibrés, ils supportent tous les
tissus et toutes les fonctions organiques.

Les 3 Doshas ont pour noms : VATA, PITTA et KAPHA. Ils correspondent
grossièrement aux éléments AIR, FEU et EAU.

Les Doshas développent les potentiels inhérents aux éléments. Ils sont à la base du
fonctionnement des organes sensoriels et des organes moteurs.

VATA, L’HUMEUR BIOLOGIQUE DE L’AIR

Vata signifie vent (étymologiquement : « ce qui bouge les choses »). C’est la force
motrice des 2 autres Doshas qui sont incapables de bouger sans elle.

Vata est la force principale du système nerveux. Elle gouverne notre équilibre sensoriel
et mental, notre orientation motrice, et nous permet de nous adapter et de comprendre.

PITTA, L’HUMEUR BIOLOGIQUE DU FEU

Étymologiquement, Pitta signifie « ce qui digère les choses ». Pitta est responsable de
toutes les transformations chimiques et métaboliques dans le corps.

Cette force gouverne notre digestion mentale, notre capacité à percevoir la réalité et à
comprendre les choses telles qu’elles sont. Pitta provient majoritairement du pouvoir
de digestion des aliments.

KAPHA, L’HUMEUR BIOLOGIQUE DE L’EAU

Kapha signifie étymologiquement phlegme ou « ce qui maintient les choses », avec les
notions d’adhésions, de colle.

Kapha nourrit, fournit de la substance et supporte. C’est ce qui forme la masse de nos
tissus. Kapha apporte un support émotionnel et gouverne des émotions comme
l’amour, la compassion, la modestie, la patience et le pardon. Kapha sert de véhicule,
ou de substrat, aux 2 autres forces.

Pour imager, on peut dire que Kapha est la voiture, Pitta le moteur, Vata le carburant.

Dans une vision énergétique, Vata est une énergie cinétique, Pitta une énergie de
transformation et Kapha une énergie de cohésion.
I/ ELÉMENTS PRIMAIRE ET SECONDAIRE DES DOSHAS

Chacun des Doshas existe de par un 2ème élément qui lui sert de medium, ou de
contenant :

Dosha Force (contenu) Domaine (contenant)


Vata Air Ether
Pitta Feu Eau
Kapha Eau Terre

Vata, l’Air, est contenu dans l’Ether. Cette force se retrouve dans les espaces vides du
corps, comme le colon ou les pores des os. Vata remplit également les canaux subtils
du système nerveux. Le mental est aussi considéré comme un espace vide et Vata se
déplace dans le mental.

Pitta, le Feu, existe dans le corps dans l’Eau ou dans l’huile. Pitta existe principalement
sous forme acide puisqu’il ne peut pas véritablement il y avoir du feu dans le corps.
Ces fluides acides sont principalement ceux du système digestif et ceux du sang.

Kapha, l’Eau, existe dans la Terre. Nous sommes principalement composés d’Eau qui
est contenue dans différents tissus comme la peau. La Terre seule est cependant
destructrice car elle bloque les fonctions organiques de par son immobilité. La Terre
est un nutriment essentiel seulement si elle est diluée dans de l’Eau.

La Terre et l’Ether, en tant que limites de notre énergie vitale, contiennent les 3 Doshas
entre eux.

II/ QUALITÉS DES DOSHAS

Chaque Dosha possède ses propres qualités :

Vata Pitta Kapha


Sec un peu huileux humide et huileux
Léger pénétrant, aiguisé froid
Froid chaud lourd
Rêche, rugueux léger engourdi
Subtil nauséabond collant
Agité mobile, liquide mou, fixe
Vata est d’abord sec, froid, léger et mobile. Nous retrouvons cela dans les effets
asséchant, refroidissant et allégeant du vent.

Pitta est d’abord chaud, humide, et léger avec un côté fluide. On retrouve ces qualités
dans la nature du sang et des sécrétions gastriques et intestinales.

Kapha est d’abord froid, humide lourd et lent. C’est le cas de l’eau stagnante ou qui
gèle.

Vata et Pitta sont de nature légère (subtile). Ils permettent la perception et la capacité
de mouvement.
Vata et Kapha sont froids. Ils permettent au corps de se refroidir. Vata dissipe la
température, Kapha la conserve sous forme de tissu.

Pitta et Kapha sont humides. Ils fournissent le corps en fluides corporels. Pitta est la
force chauffante comme l’est le sang. Kapha est la force nourrissante comme l’est le
plasma qui contient les nutriments pour le corps entier.

On reconnait donc les Doshas par leurs attributs ou leurs qualités. Un excès ou une
déficience d’une de ces qualités indique un excès ou une déficience du Dosha
correspondant. Ce qui conduit à différents changements pathologiques au sein de
l’organisme.

Par exemple, trop de sécheresse indique un excès de Vata et une déficience de Kapha
car Vata est de nature sèche et Kapha de nature humide. Cela amènera des pathologies
de type Vata comme de la constipation, de la peau sèche, ou un amaigrissement. Ce qui
indique une diminution des tissus Kapha, comme la graisse ou le plasma.

Nous aurons plus d’informations à ce sujet dans le chapitre sur les 20 Attributs.

III/ RÔLES DES DOSHAS

Les Doshas agissent sur le plan physique comme sur le plan mental.

Vata est le 1er des Doshas. En équilibre, il soutient l’effort, l’expiration, l’inspiration, le
mouvement et la production des impulsions nerveuses, l’équilibre des tissus et la
coordination des sens.

Vata est le plus important des Doshas. Il gouverne les 2 autres et il est responsable de
tous les processus physiologiques et organiques en général. Il gouverne le
métabolisme, la respiration, les systèmes nerveux et sensoriels. Il est responsable de
l’homéostasie, du bon équilibre des fonctions dans les tissus et dans les organes. Pour
cette raison, les déséquilibres Vata ont des effets plus importants que les déséquilibres
des 2 autres Doshas. Ils affectent le mental aussi bien que tout le corps physique à
travers le système nerveux.

Pitta dirige la digestion, la température corporelle, la vue, la faim, la soif, le teint de la


peau et sa lubrification, la compréhension et l’intelligence, et le courage.

Pitta dirige tous les aspects et tous les niveaux de lumière et de chaleur dans le corps et
dans l’esprit.
Il implique la combustion des matériaux qui produisent chaleur et couleur. Alors que
Vata dirige le pouvoir de la pensée et la coordination, ainsi que l’adaptabilité, Pitta
dirige la perception, le jugement et la discrimination.

Kapha permet la stabilité et la lubrification des articulations, et donne la patience.

Kapha est le substrat et le support des 2 autres Doshas. Il sert de force contraignante
aux 2 autres Doshas et à leur nature active et parfois destructrice. Sans Kapha, les 2
autres Doshas disperseraient et désintègreraient notre énergie. Kapha lubrifie les
muqueuses et les articulations. Il sert d’amortisseur aux différentes parties du corps.
Kapha permet aussi le calme émotionnel et l’endurance et dirige notre capacité
d’empathie et notre capacité à ressentir.

IV/ OÙ SE TROUVENT LES DOSHAS ?

Chaque Dosha provient d’une partie spécifique du corps. C’est son site d’origine.

Vata est situé dans le colon, les cuisses, les hanches, les oreilles et les os. Le colon est
l’endroit où les gaz (Air) s’accumulent. C’est le site d’origine de Vata.

Les cuisses et les hanches sont les articulations musculo-squelettiques majeures pour se
déplacer (Vata est responsable du mouvement). Vata dirige les organes auditifs car le
son se déplace dans l’Ether. Les os sont le seul tissu régi par Vata.

Pitta est situé dans l’intestin grêle, l’estomac, la transpiration, les glandes sébacées, le
sang, la lymphe et les yeux. L’intestin grêle est l’endroit où Pitta s’accumule. C’est son
site d’origine.

L’intestin grêle et l’estomac sont les endroits principaux où brûle le feu digestif, de par
les acides qui y sont sécrétés. La transpiration et les glandes sébacées maintiennent et
produisent la chaleur corporelle. Le sang et la lymphe contiennent la chaleur et la
couleur. La vue est le sens régit par l’élément Feu.

Kapha est situé dans la poitrine, la gorge, la tête, le pancréas, l’estomac, la lymphe, la
graisse, le nez et la langue. Son site d’origine est l’estomac.

La poitrine ou les poumons produisent le phlegme, comme la gorge, la tête, les sinus et
les cavités nasales. La bouche et la langue produisent la salive, autre fluide Kapha. La
langue est l’organe du goût, sens dirigé par l’élément Eau. La graisse stocke l’eau.

Les Doshas s’accumulent à leurs sites d’origine. C’est de là que naissent les maladies.

Lorsque l’on traite les Doshas à ces sites, on coupe le processus de maladie à la racine.
Nous verrons ceci dans un prochain cours.

On peut dire que sur le plan anatomique, Vata se trouve au-dessous de Pitta qui se
trouve lui-même au-dessous de Kapha. Sur le plan mental, c’est le contraire : Vata, en
tant que force nerveuse se trouve dans la tête, au-dessus de Pitta donc qui lui ne bouge
pas, qui se trouve au-dessus de Kapha. Kapha est alors dans les reins et dans le système
reproducteur où, en tant qu’Eau, il nous donne une réserve d’énergie sur laquelle
s’appuyer.

LES 5 ELÉMENTS DANS LE CORPS

Les 5 Eléments sont presque aussi importants que les Doshas qui les représentent. Les
Doshas doivent être étudiés parallèlement aux éléments auxquels ils sont rattachés.
1. La Terre est située dans le bas de la jambe et contrôle notre stabilité, notre
bipédie.

2. L’Eau se situe dans le bas ventre, dans les hanches et dans les fesses. Régions où
la graisse et l’eau ont tendance à s’accumuler et où se situe le système uro-
génital.

3. Le Feu se situe dans le ventre, au niveau du nombril, où se consume le feu


digestif.

4. L’Air est situé dans le cœur et dans la poitrine, centre des systèmes cardio-
vasculaire et respiratoire. L’Air est dans les bras également.

5. L’Ether se trouve dans la tête, dirigeant les sens, le mental et le système nerveux.

ACTIONS DES 5 ELÉMENTS DANS LE CORPS

Selon les textes yoguiques, il est dit que :

1. A la Terre correspondent les os (surtout le crâne), les intestins, les muscles, la


peau, les cheveux, les ongles et tous les tissus solides.

2. A l’Eau correspondent le plasma, le sang, l’urine, la transpiration, la salive, le


mucus et tous les tissus liquides.

3. Au Feu, qui n’a pas de masse, correspondent les envies comme la faim et la soif,
le délire (qui provient d’un excès de chaleur, de fièvre) et l’activité sexuelle (qui
demande la chaleur de la passion).

4. A l’Air correspondent le mouvement, comme l’effort ou la respiration (dont la


respiration cellulaire).

5. A l’Ether correspondent les émotions comme le désir, la colère, la peur et la


désillusion.

DÉSÉQUILIBRE DES DOSHAS

Comme on l’a vu, il peut être utile de voir les Doshas comme différentes énergies.
Vata serait l’énergie cinétique, Pitta l’énergie de transformation et Kapha l’énergie de
cohésion.

Nous avons tous en nous ces 3 énergies en une proportion qui nous est propre et qui est
fixée à la naissance. Cette proportion de base est notre équilibre, notre Prakritti. Divers
facteurs que nous verrons plus tard peuvent faire en sorte que cette proportion varie.
Lorsqu’elle varie de trop, il y a déséquilibre des Doshas. Cet état temporaire, qui
amène la maladie, est appelé Vrikritti.
En aucun cas nous devons chercher à avoir les 3 Doshas dans la même proportion
(V33% P33% K33%), sauf si c’est notre Prakritti mais cela est très rare.

En excès, Vata est cause d’amaigrissement, de débilité, d’un corps froid, de


tremblements, de distension abdominale et de constipation, d’insomnie, de
désorientation, d’incohérence dans la pensée et la parole, de vertige, de confusion et de
dépression.
Vata en excès fait en sorte que l’énergie vitale perd sa connexion avec le cerveau. Une
perte de coordination en résulte. Il y a une hyperactivité et des dépenses d’énergie
inutiles. Il y a séparation du corps et de l’esprit et le corps peut commencer à se
décomposer. Les 1ers symptômes de cet état sont souvent la douleur et la
désorientation.

Pitta en excès produit des selles, des urines, des yeux et de la peau de couleur jaune,
ainsi que la faim, la soif, des sensations de brûlures et des difficultés à s’endormir.

Pitta en excès se traduit par une augmentation de la température corporelle, de la


fièvre, et des inflammations. On commence à se consumer littéralement. Divers acides
s’accumulent dans les tissus ce qui produit fermentation et infection. Il y a souvent des
saignements ainsi que de la transpiration et de l’urine en grandes quantités.

Kapha en excès est cause d’affaiblissement du feu digestif, de nausées, de léthargie, de


lourdeur, de faiblesse des membres, de toux, de problèmes respiratoires et de trop longs
sommeils.

Kapha en excès se traduit une prise de poids qui haltère les fonctions vitales de
l’organisme. L’inertie, la lourdeur, la congestion et la stagnation se manifestent dans
l’organisme et il y a progressivement perte de tout mouvement.

LES DOSHAS ET LES AUTRES SYSTÈMES MÉDICAUX TRADITIONNELS

Voici quelques pistes de réflexions, sans entrer dans les détails car il y aurait trop à
dire.
Si l’on fait le parallèle avec la Médecine Traditionnelle Chinoise, on peut dire que
Kapha et Pitta ressemblent beaucoup au Yin et Yang. Vata serait le Chi (ou Qi).

En Grèce et durant l’Antiquité, Hippocrate se basait sur 4 humeurs biologiques.


L’humeur colérique ressemble à Pitta, l’humeur flegmatique à Kapha, l’humeur
mélancolique à Vata déséquilibré et l’humeur sanguine à Vata en équilibre.
Notes personnelles, schémas et tableaux récapitulatifs de l’étudiant :

3 LES 20 ATTRIBUTS

A partir des qualités premières de la Nature, les 3 Gunas, proviennent les 20 Grands
Attributs (10 paires d’opposés). Ces attributs sont le Yin et le Yang, le positif et le
négatif, de toutes les forces de l’univers. Ils sont à la base des propriétés de tous les
objets de nature matérielle ou mentale.
Ce sont :

1. FROID CHAUD
2. HUMIDE SEC
3. LOURD LEGER
4. GROSSIER SUBTIL
5. DENSE DILATE
6. STATIQUE MOBILE
7. EMOUSSE AIGUISE
8. MOU DUR
9. DOUX RECHE
10. EMBRUME CLAIR

En général, les qualités suivantes vont ensemble : froid, humide, lourd et grossier
(qualités Yin). Il en va de même pour les qualités chaud, sec, léger et subtil (qualités
Yang).

Les premières se contractent en un mouvement descendant pour former le corps


physique. Les secondes se dilatent en un mouvement ascendant pour former le mental.

ANALYSE DES 20 ATTRIBUTS

1. CHAUD correspond au Feu et à Pitta, et est leur attribut principal. La chaleur


augmente Pitta et diminue Kapha et Vata.
Le FROID diminue Pitta et augmente Kapha et Vata.
Tous les éléments mis à part le Feu ont tendance à être froids. Alors que les
éléments lourds (la Terre et l’Eau) peuvent retenir la chaleur, les éléments légers
(l’Air et l’Espace) dispersent la chaleur.
2. HUMIDE correspond à l’Eau et à Kapha, et est leur attribut principal.
L’humidité augmente Kapha et diminue Vata. Elle n’augmente que très
légèrement Pitta.
SEC correspond à l’Air et à Vata, et est leur attribut principal. La sécheresse
augmente Vata et diminue Kapha. Elle ne diminue que très légèrement Pitta.
Tous les éléments sauf l’Eau ont tendance à être secs mais la Terre à la capacité
de retenir l’Eau. Le Feu, l’Air et l’Ether ont la capacité de disperser et d’évaporer
l’Eau, bien que l’Ether en soi est comme un fluide très subtil.
HUMIDE est parfois traduit par huileux ou onctueux car la moiteur induit l’idée
de quelque chose de collant.

3. LOURD correspond à la Terre et à l’Eau. La lourdeur augmente Kapha et


diminue fortement Vata et légèrement Pitta.
LEGER correspond au Feu, à l’Air et à l’Ether. La légèreté augmente fortement
Vata et moyennement Pitta, et diminue Kapha.

4. GROSSIER correspond à la Terre et à l’Eau. Cela augmente Kapha et diminue


fortement Vata et moyennement Pitta.
SUBTIL correspond au Feu, à l’Air et à l’Ether. Cela augmente fortement Vata
et moyennement Pitta, et diminue Kapha.

5. DENSE correspond à la Terre et est son attribut principal. L’Eau et la Terre,


comme dans Kapha, ont tendance à se densifier. La densification augmente donc
Kapha et diminue Vata et Pitta.
DILATE correspond à l’Eau et au Feu puisque c’est uniquement lorsqu’il fait
assez chaud que l’Eau est liquide et non solide. La dilatation augmente Vata et
Pitta. Elle aide à diminuer Kapha qui doit être liquéfié avant d’être expulsé de
l’organisme. DILATE correspond également à l’Ether dans une moindre mesure.

6. MOBILE ou RAPIDE correspond à l’Air en particulier mais aussi un peu au Feu.


La mobilité augmente fortement Vata et moyennement Pitta. Elle diminue
Kapha.
STATIQUE ou LENT correspond à la Terre et à l’Eau. La lenteur augmente
Kapha et diminue fortement Vata et moyennement Pitta.
L’Ether ne bouge pas mais elle ne ralentit pas les choses non plus.
MOBILE signifie aussi actif, et STATIQUE passif.

7. EMOUSSE correspond à la Terre et à l’Eau. Cela augmente Kapha et diminue


fortement Vata et moyennement Pitta.
AIGUISE correspond au Feu, à l’Air et à l’Ether. Le Feu est le plus aiguisé ou
pénétrant des éléments, Pitta s’en trouve fortement augmenté et Vata plus
légèrement. Cela diminue Kapha.

8. MOU correspond principalement à l’Eau. La mollesse augmente fortement


Kapha et moyennement Pitta. Elle diminue Vata fortement.
L’Ether est aussi mou mais d’une façon subtil.
DUR correspond à l’Air et à la Terre. La dureté augmente Vata et diminue
moyennement Pitta et fortement Kapha. DUR correspond aussi au Feu mais dans
une moindre mesure.
9. DOUX correspond également principalement à l’Eau. La douceur augmente
fortement Kapha et moyennement Pitta. Elle diminue Vata.
L’Ether est aussi doux mais d’une façon très subtile.
RUGUEUX correspond à l’Air et à la Terre. La rugosité augmente Vata et
diminue moyennement Pitta et fortement Kapha.

10. CLAIR, LUMINEUX ou TRANSPARENT correspond au Feu à l’Air et à


l’Ether. La clarté augmente fortement Vata et moyennement Pitta. Elle diminue
Kapha.
EMBRUME, SOMBRE ou OPAQUE correspond à l’Eau et à la Terre.
L’obscurité augmente Kapha et diminue Pitta et Vata.

D’autres qualités existent dans la nature mais celles-ci sont les plus importantes. Par
exemple, nous pourrions évoquer HAUT et BAS. Vata et Pitta, et le Feu, l’Air et
l’Ether ont tendance à monter. Ils sont augmentés lorsqu’ils sont situés en hauteur.
L’excès de Vata se manifestera par le vertige ou la peur de tomber. Kapha, l’Eau et la
Terre ont tendance à descendre. Ils sont augmentés quand ils sont placés en bas.
Une dernière paire importante : MASCULIN et FEMININ. Pitta a tendance à être
masculin, Kapha à être féminin. Vata est neutre, ou comme un enfant.

I/ ATTRIBUTS DES DOSHAS

VATA est froid, sec, léger, subtil, mobile, aiguisé, dur, rugueux et clair.

PITTA est chaud, légèrement humide, léger, subtil, dilaté, mobile, aiguisé, mou, doux et
clair.

KAPHA est froid, humide, lourd, grossier, dense, statique, émoussé, mou, doux et
embrumé.

C’est grâce à leurs attributs que l’on peut reconnaitre et différencier les Doshas. Par
exemple, si on a « attrapé froid », cela peut être dû à un excès de Vata ou de Kapha car
ces 2 Doshas ont la caractéristique du froid. Si c’est froid et sec, on a affaire à Vata. Si
c’est froid et humide, on a affaire à Kapha.

Ces qualités existent dans les Doshas à différent degrés. Vata et Pitta sont tous 2 légers,
subtils, mobiles, aiguisés et clairs. Mais Vata l’est fortement alors que Pitta ne l’est que
légèrement. Pitta possède un mouvement régulier alors que Vata a un mouvement
discontinu. Pitta bouge, Vata remue…
Kapha et Pitta sont tous 2 humides, liquides, doux et mous. Mais Kapha l’est fortement
et Pitta ne l’est que légèrement.
Les qualités de Pitta, mis à part la chaleur, sont toujours exprimées avec modération.

Nous devons donc toujours faire la différence entre les qualités principales et les
qualités secondaires des Doshas. Certaines de ces qualités peuvent paraître
contradictoires. Comment Pitta peut être à la fois mou et doux tout en étant aiguisé ?
Ses attributs mou et doux proviennent de son élément secondaire, l’Eau. Son élément
principal, le Feu, le rend aiguisé. L’Ether est mou et doux car c’est une forme de
liquide subtil, mais il est aussi aiguisé et pénétrant car il passe à travers toute chose.
II/ ATTRIBUTS DES GUNAS

SATTVA n’est ni chaud ni froid, ni humide ni sec, léger, subtil, mobile, aiguisé, mou,
doux et clair.

RAJAS est chaud, légèrement humide, légèrement lourd, grossier, mobile, aiguisé, dur,
rugueux et embrumé.

TAMAS est froid, humide, lourd, grossier, solide, statique, émoussé, dur, rugueux et
embrumé.

Les attributs proviennent des Gunas. Sattva est subtil, léger, équilibré. Rajas est
déséquilibré, agité et agressif. Tamas est lourd, grossier et stagnant.

Les attributs de Tamas sont les mêmes que ceux de la Terre. Ceux de Rajas sont
proches de ceux du Feu mais ils ne brûlent pas. Ceux de Sattva ressemblent à ceux de
l’Ether.

III/ ATTRIBUTS DES ELÉMENTS

La Terre est froide, sèche, lourde, grossière, solide, statique, émoussée, dure, rugueuse
et embrumée.

L’Eau est froide, humide, lourde, dilatée, grossière, statique, émoussée, molle, douce et
embrumée.

Le Feu est chaud, léger, subtil, dilaté, mobile, sec, aiguisé, rugueux, dur et clair.

L’Air est froid, sec, léger, subtil, mobile, aiguisé, rugueux, dur et clair.

L’Ether est froid, sec, léger, subtil, dilaté, mobile, aiguisé, mou, doux et clair.

Ces qualités existent à différents degrés dans les éléments. La Terre est plus grossière,
lourde, statique, émoussée et embrumée (sombre) que l’Eau. L’Air et l’Ether sont
progressivement plus légers, subtils et clairs que le Feu. L’Eau est plus molle et plus
douce que l’Ether.

Les attributs des éléments diffèrent de ceux des Doshas. Les attributs de Pitta et ceux
du Feu ne correspondent pas tout à fait car Pitta contient aussi un peu d’Eau.
Cependant, les 2 ont comme attribut principal la chaleur. Les attributs de Vata sont
sensiblement les mêmes que ceux de l’Air. De même, les attributs de Kapha sont
sensiblement les mêmes que ceux de l’Eau.

Parfois, dans certaines conditions, l’élément Ether est plus important que l’Air dans
Vata ou l’élément Terre est plus important que l’Eau dans Kapha. Dans ces cas, les
attributs correspondant seront alors plus prononcés et le traitement sera différent.

De par leurs attributs, nous pouvons déduire que la Terre est d’abord Kapha puis Vata.
L’Eau est entièrement Kapha, même si elle partage certains de ces attributs avec Pitta.
Le Feu est d’abord Pitta puis Vata. L’air est entièrement Vata. L’Ether est d’abord
Vata puis Kapha. L’Ether est la source des autres éléments.

UTILISATION DES 20 ATTRIBUTS

Nous pouvons percevoir les 20 Attributs dans toutes les énergies, tous les objets et
toutes les situations de la vie courantes. Grâce à eux, nous pouvons voir leurs effets sur
le long terme.

La règle générale, que nous avons déjà vue en introduction, est que « ce qui est
semblable à la condition augmente la condition ». Un climat froid et sec, par exemple,
augmente Vata. Une augmentation d’un attribut semblable est toujours la cause d’un
Dosha en excès. De la même façon, l’application d’un attribut contraire, comme un
apport de chaleur dans un climat froid, réduit le déséquilibre doshique et la maladie qui
peut en être la conséquence.

Il y a en permanence autour de nous des facteurs qui augmentent ou diminuent les 20


Attributs. Il est important de les noter et de les utiliser pour traiter les conditions
pathologiques qui nous sont adressées.

LES 20 ATTRIBUTS DANS LE TRAITEMENT AYURVÉDIQUE

Lorsqu’un Dosha est en excès, certains de ses attributs sont aussi en excès. Cependant,
ce n’est pas toujours le même attribut qui est affecté dans les pathologies d’un Dosha
particulier. Par exemple, lorsque l’attribut FROID de Vata est le plus affecté, nous
pouvons en toute sécurité utiliser des épices chauffantes, comme le gingembre. Mais
lorsque c’est l’attribut SEC qui est le plus affecté, ces mêmes plantes doivent être
évitées car elles pourraient accentuer le déséquilibre de par leur nature sèche. On utilise
alors plutôt la réglisse ou l’huile de sésame.

En traitant les Doshas par l’étude de leurs attributs, nous pouvons traiter plus
spécifiquement la condition que si nous la traitions d’une manière plus globale.

Il se peut que nous devions traiter un attribut à la fois, particulièrement lorsque l’un
d’entre eux est très affecté. Si un patient se plaint plus particulièrement du froid (ou
d’avoir froid), nous devons nous concentrer sur cela, sur cet attribut, et ne pas
s’occuper des autres attributs du Dosha déséquilibré de la personne (Vata ou Kapha).
Notes personnelles, schémas et tableaux récapitulatifs de l’étudiant :

4 LES SOUS-DOSHAS

Il existe au total 5 formes différentes de chaque Doshas, appelés sous-Doshas. Les


sous-Doshas se trouvent à différents endroits du corps et opèrent des fonctions
différentes. Grâce à eux, nous pouvons traiter plus spécifiquement les Doshas et mieux
comprendre les déséquilibres qu’ils subissent.

Les 5 formes de Vata (les 5 Pranas ou Vayus) sont les plus importants car la force
vitale, le Prana, soutient toutes nos activités.

I/ LES 5 FORMES DU DOSHA VATA

Voici les 5 formes de Vata. Leur nom est formé par l’ajout du suffixe à la racine
« an », qui signifie respirer ou énergiser. C’est le groupe le plus important des sous-
Doshas. On les appelle les Vayus (vents). Ils représentent les différents mouvements de
la force vitale.

1. PRANA VAYU

Prana (pra-ana) signifie l’air principal. Le préfixe pra signifie en avant ou vers et est
relatif à l’absorption. Situé dans la tête, Prana descend dans la poitrine et dans la gorge.
Il contrôle l’inspiration et le fait d’avaler, mais aussi l’éternuement, le crachat et le
hoquet. Il contrôle le ressenti à travers les 5 sens qui se situent eux-mêmes également
dans la tête. Prana contrôle également la pensée, le cœur et la conscience et leur fournit
l’énergie, la coordination et l’adaptabilité nécessaires. Prana est la portion d’énergie
cosmique qui réside en nous et il dirige les autres Vayus dans le corps. Il est la source
de notre inspiration et de notre positivisme. Le terme Prana est aussi bien utilisé pour
ce sous-Dosha que pour la force de vie en général car tous les Vayus proviennent de
lui.

Prana possède principalement un mouvement dirigé vers l’intérieur. Il sert à apporter


l’air, la nourriture et l’eau à l’intérieur de notre corps. Il nous permet de recevoir des
impulsions sensorielles. De la même façon, il nous permet d’avoir des connaissances et
de ressentir des émotions.
Lorsque Prana est équilibré et en quantité suffisante, aucune maladie ne peut nous
atteindre. Toutes les maladies impliquent un déséquilibre de Prana et peuvent donc être
traitées en partie par le Pranayama (exercices de respiration) ou par l’aromathérapie.
2. UDANA VAYU

Udana (ud-ana) signifie l’air qui monte. Le préfixe ud signifie vers le haut. Udana est
situé dans la poitrine et dans la gorge. Il contrôle l’expiration et la parole, actions
possibles uniquement lorsque l’air sort de l’organisme. Lorsqu’il est déséquilibré,
Udana produit de la toux, des vomissements, et le hoquet.
Udana est responsable de notre mémoire, de notre volonté et de notre force morale.
Udana contrôle la façon dont nous exprimons notre propre énergie dans la vie et dans
le travail.
Udana détermine nos aspirations dans la vie. Selon le yoga, Udana serait à l’origine de
pouvoirs psychiques (comme la Kundalini).

Udana possède donc un mouvement ascendant. Il mène l’air des poumons vers le haut
et vers l’extérieur lors de l’expiration. Il nous donne la force nécessaire pour affronter
les épreuves de la vie. Il nous donne des valeurs et des pouvoirs de discrimination.

3. SAMANA VAYU

Samana (Sama-ana) signifie l’air qui équilibre. Il est situé dans l’intestin grêle et c’est
la force nerveuse qui existe derrière le système digestif. Samana contrôle le processus
de digestion et d’assimilation des nutriments. Déséquilibré, Samana est la cause des
indigestions et du manque d’appétit. C’est le Vayu prédominant dans les organes
internes tels que le foie, la rate, le pancréas, l’estomac et la portion haute du gros
intestin. Samana est à l’œuvre dans tous les organes qui ont un rôle d’absorption,
comme dans les poumons qui absorbent l’air.

Samana a donc un mouvement équilibrant et contractant. Il équilibre l’énergie entre la


partie haute et la partie basse du corps. Comme il aide à l’assimilation et à
l’augmentation de l’énergie, il a un petit mouvement ascendant également.

4. VYANA VAYU

Vyana (vi-ana) signifie l’air qui se diffuse ou se répand. Vi est un préfixe qui veut dire
séparer. Vyana est centré dans le cœur et distribué dans le corps tout entier. Il contrôle
la circulation sanguine et les mouvements des articulations, ainsi que la libération des
impulsions nerveuses et des hormones.

Vyana a donc principalement un mouvement expansif. Ses actions sont ressenties


principalement dans les membres. Lorsqu’il est déséquilibré, nous manquons de
coordination et nous avons des difficultés à nous mouvoir. Lorsque Vyana est
équilibré, il nous permet de faire du sport et des travaux physiques. Cependant, en
excès, il peut disperser notre énergie.

5. APANA VAYU

Apana (apa-ana) signifie l’air qui bouge vers le bas, ou l’air qui s’en va. Apana est
situé dans le colon et il contrôle les actions d’élimination (selles et urines) et de
menstruation ainsi que l’éjaculation. Déséquilibré, il peut par exemple causer diarrhée
ou constipation. Apana contrôle l’absorption de l’eau, qui se produit dans le gros
intestin. Apana permet de nourrir le fœtus et supporte le système immunitaire (notre
capacité à éliminer les toxines et autres agents pathogènes).
Apana possède donc principalement un mouvement descendant. En excès, Apana peut
mener à la dégénérescence des tissus et à la mort. Il pompe alors l’énergie vitale et
l’expulse hors de l’organisme.

- Apana supporte et contrôle les autres Vayus parce qu’il contrôle le gros intestin, lieu
où Vata s’accumule. Les déséquilibres d’Apana sont majoritairement la cause des
problèmes Vata. Les déséquilibres d’Apana produisent des productions excessives de
toxines et de déchets métaboliques.

- Le traitement d’Apana est la 1ère étape dans le traitement des troubles Vata. Cela
permet souvent aux autres Vayus de se rééquilibrer.

Comme les dérèglements de Vata sont la cause de la plupart des maladies, nous devons
toujours nous arrêter plus précisément sur le traitement d’Apana. Apana est considéré
comme la capacité du corps à tomber malade, notre tendance naturelle à la
dégénérescence vue comme un retour à la terre.

DIRECTIONS DES 5 PRANAS

Prana et Apana contrôlent l’apport et l’élimination de l’énergie vitale. Samana et


Vyana opèrent à un niveau physique plus profond. Samana amène le Prana aux
différents tissus et Vyana le fait circuler dans le corps. Udana est notre volonté, notre
motivation.

Nous pouvons visualiser les 5 Vayus comme une croix avec Prana au centre en tant
que régulateur ; Udana, qui monte, est au sommet ; Apana, qui descend est en bas ;
Samana est à gauche, allant de Apana à Udana et les équilibrant en un mouvement
ascendant ; Vyana est à droite, allant de Udana à Apana et les équilibrant dans un
mouvement descendant. Ces 5 forces doivent rester équilibrées.

Udana Montant
Samana Prana Central Vyana Expansif
Contractant
Apana
Descendant
Samana possède une force centripète (qui va vers le centre), c’est le pouvoir de
digestion. Vyana possède une force centrifuge (qui s’éloigne du centre), c’est la force
de mouvement.

Les 5 Pranas représentent aussi les différentes étapes de la respiration :

- Prana est l’inspiration,

- Samana est la rétention entre l’inspiration et l’expiration,

- Vyana est la seconde partie de la rétention, juste avant l’expiration,


- Udana est la première partie de l’expiration,

- Apana est la seconde partie de l’expiration.

Grâce au Pranayama (le contrôle du souffle), nous pouvons apprendre à réguler et à


renforcer les 5 Pranas.

RÉSUMÉ DES 5 PRANAS

- Prana contrôle la récupération de l’énergie par la nourriture, la boisson, la respiration,


les émotions, les pensées et la conscience. Il se situe dans la tête et bouge vers
l’intérieur et vers le bas. La respiration est l’action clé de Prana. La respiration
consciente nous permet d’augmenter nos prises de conscience et d’énergie. Si nous
sommes réceptifs, ouverts à la vie, Prana fonctionne correctement.

- Udana contrôle l’émission d’énergie par notre expression (parole, effort physique,
enthousiasme émotionnel et discernement). Si nous adoptons les bonnes valeurs, si
nous sommes motivés à avancer et à évoluer, Udana fonctionne correctement.

- Samana contrôle l’absorption de l’énergie par le système digestif en particulier. Si


notre mental et nos émotions ne sont pas équilibrées, nous sommes incapables
d’absorber des nutriments. Si nous sommes en paix, en harmonie et en équilibre avec
nous-mêmes et avec notre environnement naturel, Samana fonctionne correctement.

- Vyana contrôle la circulation de l’énergie par les circulations sanguines et


lymphatiques mais aussi par la respiration, les sens, les émotions, les pensées et la
conscience. Vyana transporte le Prana absorbé aux différents endroits où il travaille. Si
nous sommes en harmonie avec nos valeurs et nos aspirations, Vyana fonctionne
correctement.

- Apana contrôle l’élimination de l’énergie non utilisée. Expirer, uriner et déféquer sont
des actions permises par Apana. Si Apana fonctionne trop, il peut conduire à un
drainage excessif de l’énergie. Il permet par contre d’éliminer les toxines, il supporte
les autres Vayus et permet à la vie de perdurer via la reproduction. Si nous arrivons à
nous défaire de la négativité, à ne pas y répondre, Apana fonctionne correctement.

Nous voyons donc que les 5 Vayus n’agissent pas seulement sur le plan physique. En
dehors de leurs actions sur le corps physique, ils ont également une emprise sur des
aspects subtils de notre être, comme sur les sens, la respiration, les émotions, la pensée
et la conscience. Chaque Vayu agit également sur la peau. La clé d’une bonne santé
réside donc dans un bon fonctionnement et un bon équilibre des 5 Vayus.

De plus, les 5 Vayus sont interdépendants. Par exemple, Apana (en tant qu’expiration)
travaille lors de la respiration (qui est une action de Prana). Prana travaille également
lors de la reproduction qui est une action d’Apana. Nous n’entrerons pas dans le détail
lors de ce cours mais ceci deviendra important lorsque nous approfondirons notre
pratique ayurvédique.

LES 3 PRANAS PRINCIPAUX


- Prana contrôle la réception de la force vitale. Il nous permet de recevoir la force vitale
à différents niveaux. Il nous fournit la connexion avec l’Univers en tant que force
originelle qui nous permet de vitaliser toutes les énergies que nous recevons.

- Udana contrôle l’ascension de la force vitale dans le corps. La force vitale « monte »
naturellement, notre conscience a naturellement tendance à s’élever. Si nous faisons
confiance à la Vie, elle nous amène plus loin, elle permet la transformation et
l’évolution de notre être. Ce qui bloque cette ascension, c’est notre attachement à nos
pensées et au monde extérieur et matériel.

- Apana contrôle la descente de la force vitale dans le corps. Lorsqu’Apana fonctionne


correctement, il élimine les déchets. Lorsqu’il ne fonctionne pas correctement, il est
l’énergie qui cause la dégénérescence et la mort.

UDANA ET APANA : LES FORCES D’EVOLUTION ET DE RÉGRESSION

Il y a 2 forces principales dans la vie. Un courant positif qui mène à la croissance et à


l’évolution de la conscience, c’est Udana. Il y a aussi un courant négatif qui mène à la
régression de la conscience, c’est Apana.

Udana est la conscience individuelle (Jivatman). Prana est la conscience universelle


(Paramatman). Udana amène l’âme vers un monde meilleur après la mort.

Apana est la force qui tire la conscience vers le bas. Apana est la force qui amène
l’âme vers les ténèbres après la mort. Apana est l’égoïsme.

Nous devons unifier Udana et Prana. Pour cela, nous devons nous ouvrir aux sources
pures de Prana à tous les niveaux de notre être (nourriture, respiration, sens et pensées).
Nous devons nous unifier avec la force ascendante de la nature. Ce qui signifie que
nous devons augmenter Sattva. Les régimes Sattviques augmentent Udana de par leur
luminosité et leur légèreté. Les régimes Rajasiques et Tamasiques augmentent Apana
par leurs turbulences, leur obscurité et leur lourdeur.

Udana est aussi notre capacité de parler et, par extension, de chanter. Chanter des
mantras augmente Udana. OM est le mantra qui augmente le plus Udana. La discipline
spirituelle (Tapas) augmente également Udana. Faire confiance à la vie augmente
Prana. Ce sont des pratiques de base du Yoga.

Certains maîtres spirituels encouragent l’effort dans la discipline spirituelle (Udana),


d’autres la dévotion totale (Prana). En fait, cela devrait aller de pair. Nous devrions
nous efforcer d’éveiller notre conscience et nos aspirations et nous devrions faire
entièrement confiance à la Vie.

LES 5 PRANAS MINEURS

Le Prana se divise en 5 Pranas Majeurs (Mahavayus) que l’on a vu ci-dessus et en 5


Pranas Mineurs (Upavayus). Les 5 Pranas Mineurs sont Naga, Kurma, Krichara,
Devadatta et Dhananjaya. Naga est le plus important d’entre eux. Ils ne sont par
définition pas aussi importants que les Pranas Majeurs et il suffit de les connaitre
grossièrement.
1. Devadatta est situé dans les narines et dans la bouche. Il contrôle les bâillements
et les éternuements.

2. Krichara (ou Krikal) est situé dans la gorge. Il contrôle la faim, la soif et la
digestion.

3. Kurma est situé dans les paupières. Il contrôle l’ouverture et la fermeture des
yeux.

4. Naga est situé dans la bouche. Il produit les éructations et les hoquets. Certains
considèrent qu’il joue un rôle dans l’éveil de la Kundalini.

5. Dhananjaya parcourt tout le corps. Il produit les œdèmes et la distension


abdominale. C’est lui qui fait gonfler le corps après la mort. Il aide aussi dans
certains mouvements.

II/ LES 5 FORMES DU DOSHA PITTA

Les 5 formes de Pitta sont appelées Sadhaka, Alochaka, Pachaka, Bhrajaka et Ranjaka.
On les appelle aussi parfois les Agnis ou les formes de feu car elles servent toutes à
fournir ou à promouvoir de la chaleur à un certain niveau.

1. SADHAKA PITTA

Sadhaka signifie le feu qui détermine la vérité ou la réalité, de la racine sadh qui
signifie accomplir ou réaliser. Il est situé dans le cerveau et dans le cœur et nous
permet d’accomplir les buts de l’intellect, de l’intelligence ou de l’ego. A un niveau
inférieur, cela inclut les envies de plaisir, de richesse et de prestige. A un niveau
supérieur, cela représente le but spirituel qu’est la libération.

Sadhaka Pitta fonctionne grâce au système nerveux et par les sens. Il donne la capacité
de digérer aux sens et au cerveau. Lorsqu’il est déséquilibré, nous souffrons d’un
manque de clarté, nous sommes confus ou nous connaissons des désillusions. Nous
devenons incapables de différencier nos fantasmes de la réalité.

Sadhaka Pitta contrôle notre énergie mentale, notre digestion mentale (celle des idées
et des croyances) et notre pouvoir de discrimination. Notre intelligence fonctionne
grâce à Sadhaka Pitta.
Comme Prana, Sadhaka Pitta se déplace vers l’intérieur. Il contrôle la combustion
interne et la libération d’énergie qui fortifient le mental.

2. ALOCHAKA PITTA

Alochaka Pitta signifie le feu qui contrôle la perception visuelle. Il est situé dans les
yeux et est responsable de la réception et de la digestion de la lumière qui provient du
monde extérieur. Centré dans la pupille des yeux, il nous permet de voir. Lorsqu’il est
déséquilibré, nous voyons mal ou nous souffrons de maladies oculaires.

Comme Udana Vayu, il se déplace vers le haut et nous amène à rechercher la lumière,
la clarté et la compréhension. La réception de la lumière nous aide à nourrir le mental
et l’âme. On dit d’ailleurs que l’âme d’une personne est visible grâce à la lumière qui
brille dans ses yeux. Nous pouvons aussi y lire la santé du foie. Des yeux lumineux
reflètent un bon système digestif et une intelligence sage et profonde (Sattva).
3. PACHAKA PITTA

Pachaka Pitta signifie le feu qui digère les choses. Il est situé dans l’intestin grêle et
contrôle le pouvoir de digestion. C’est lui qui produit la bile et les acides qui digèrent
la nourriture. De plus, il contrôle la régulation de la température corporelle et aide à
maintenir le pouvoir de circulation (sanguine et lymphatique).

Lorsqu’il est déséquilibré, nous souffrons d’indigestion, voir même d’hyperacidité et


d’ulcères lorsque Pachaka Pitta est très en excès. Lorsqu’il est déficient, nous avons un
faible pouvoir d’absorption, un corps froid et un feu digestif (Agni) faible.

Pachaka Pitta est la base et le support des autres formes de Pitta.

Lorsque nous traitons Pitta, nous devons d’abord nous intéresser à Pachaka Pitta.
Comme Samana Vayu, Pachaka possède principalement une action équilibrante et il
sépare dans le bol alimentaire ce qui peut être digéré ou non. Il est à la fois responsable
de la construction des différents tissus et de la destruction des éléments pathogènes qui
sont entrés dans l’organisme par la nourriture.

4. BHRAJAKA PITTA

Bhrajaka Pitta signifie le feu qui contrôle l’éclat et la couleur de la peau. Bhrajaka Pitta
est situé dans la peau.

Lorsqu’il est déséquilibré, par exemple, il est la cause de décolorations de la peau et de


rougeurs ou d’éruptions cutanées. Il contrôle la digestion de la chaleur et des rayons du
soleil que nous absorbons par la peau. Grâce à Bhrajaka Pitta, nous pouvons connaître
la chaleur (physique et émotionnelle) que quelqu’un dégage.

Comme Vyana Vayu, il est impliqué dans le processus de circulation et possède un


mouvement centrifuge. C’est par lui que la chaleur est dispersée et diffusée dans le
corps. Bhrajaka Pitta en excès produit une transpiration excessive.

5. RANJAKA PITTA

Ranjaka Pitta signifie la forme de feu qui donne la couleur. Il est situé dans le foie,
dans la rate, dans l’estomac et dans l’intestin grêle. Il donne leur couleur au sang, aux
selles et à la bile. Ranjaka Pitta reste principalement dans le sang et il est impliqué dans
la plupart des dérèglements du foie.
Comme Apana Vayu, il se déplace vers le bas. Lorsque Pitta s’accumule, c’est Ranjaka
Pitta qui colore les autres sécrétions, comme l’urine.

III/ LES 5 FORMES DU DOSHA KAPHA

Les 5 formes du Dosha Kapha sont appelées Tarpaka, Bodhaka, Kledaka, Sleshaka et
Avalambaka. Ce sont différentes formes de mucus et de lubrifications.
1. TARPAKA KAPHA

Tarpaka Kapha signifie la forme de l’eau qui donne le contentement. Tarpaka kapha est
situé dans le cerveau et dans le cœur, et supporte le liquide céphalo-rachidien. Il donne
de la force aux nerfs et les nourrit et les lubrifie. Il contrôle le calme intérieur, la
stabilité émotionnelle et le bonheur. Il entre en jeu aussi dans le processus de
mémorisation (qui est une rétention des idées).

Lorsqu’il déséquilibré, nous sommes mécontents, nerveux et nous pouvons souffrir


d’insomnie ou de malaises.

La pratique du Yoga permet d’équilibrer Tarpaka Kapha. Comme Prana, il se déplace


vers l’intérieur et nous permet de nous sentir heureux tels que nous sommes. La
méditation permet la liquéfaction de Tarpaka Kapha et il devient alors Soma, le nectar
d’immortalité recherché par les yogis.

2. BODHAKA KAPHA

Bodhaka Kapha signifie la forme de l’eau qui donne la perception. Bodhaka Kapha est
situé dans la bouche et dans la gorge. Il est la salive qui nous permet de goûter les
aliments. Comme Kledaka Kapha, il entre également en jeu dans la 1ère étape de la
digestion.

Lorsqu’il est déséquilibré, nous n’avons plus le sens du goût ou les aliments ont alors
un goût étrange. Les maladies de type Kapha commencent d’ailleurs souvent par un
goût dérangé.
Comme Udana, il se déplace vers le haut et nous donne la connaissance. Comme
Alochaka Pitta, il se situe dans la tête et permet la perception. Il contrôle nos goûts
dans la vie en général.

3. KLEDAKA KAPHA

Kledaka Kapha signifie la forme de l’eau qui humidifie. Kledaka Kapha est situé dans
l’estomac. Ce sont les sécrétions alcalines des muqueuses et les muqueuses elles-
mêmes qui tapissent l’appareil digestif. Kledaka Kapha est responsable de la
liquéfaction de la nourriture et de la 1ère étape de la digestion. Si la nourriture n’est pas
correctement liquéfiée, les acides ne peuvent pas la digérer.
Déséquilibré, Kledaka Kapha produit des sécrétions gastriques (acides et mucus)
irrégulières et du mucus en excès en général.

Comme Samana, il a une action équilibrante. Il fait en sorte que l’humidité soit
optimale dans l’appareil digestif. Il travaille de pair avec Pachaka Pitta en protégeant
les muqueuses de l’appareil digestif de la chaleur de Pachaka Pitta et d’Agni, le feu
digestif.

4. SLESHAKA KAPHA

Sleshaka Kapha signifie la forme de l’eau qui donne la lubrification. Sleshaka Kapha
est situé dans les articulations. C’est le liquide synovial. Il maintient les articulations et
permet la liberté de mouvement.
Déséquilibré, déficient, il produit l’arthrose.
Comme Vyana Vayu, il se déplace vers l’extérieur et nous donne la force et la stabilité
dans nos mouvements. Cependant, en excès, il peut causer l’hyper laxité. Il peut alors il
y avoir des œdèmes au niveau des articulations. Déficient, il donne de la lourdeur aux
mouvements et nous nous déplaçons difficilement. Les articulations peuvent alors
craquer.

5. AVALAMBAKA KAPHA

Avalambaka Kapha signifie la forme de l’eau qui supporte. Avalambaka Kapha est
situé dans le cœur et dans les poumons. Il permet la lubrification correcte de la
poitrine. Il est le stock de Kapha en tant que phlegme et il dépend des actions des
autres Kaphas dans le corps. Il créé le mucus qui tapisse les parois des poumons, du
cœur et de la gorge. Avalambaka Kapha correspond au plasma, le premier constituant
aqueux du corps, distribué par les actions respectives des poumons et du cœur.

Comme Apana, il se déplace vers le bas. Il permet la stabilité émotionnelle. Cependant,


en excès, il peut nous rendre lourds et trop attachés (à un objet, à quelqu’un, à une
action, à un objectif, à une pensée…). Sur le plan physique, Avalambaka Kapha en
excès est la cause de l’obésité et de la plupart des pathologies pulmonaires. La
congestion pulmonaire en est un bon exemple.

Avalambaka est le 1er Kapha à traiter en cas de maladie. Ses déséquilibres sont à
l’origine de la plupart des accumulations de mucus dans l’organisme. D’ailleurs, il est
souvent plus efficace de traiter les œdèmes en s’attachant à éliminer le surplus de
mucus dans la poitrine plutôt que d’essayer de promouvoir la miction.

Comme Apana Vayu et Pachaka Pitta, nous devons nous rappeler qu’Avalambaka
Kapha est un sous-Dosha à traiter en priorité en cas de maladie.

RELATIONS ENTRE LES SOUS-DOSHAS

Les 5 formes de Vata, Pitta et Kapha correspondent globalement entre elles :

Prana Vayu Sadhaka Pitta Tarpaka Kapha

Udana Vayu Alochaka Pitta Bodhaka Kapha

Samana Vayu Pachaka Pitta Kledaka Kapha

Vyana Vayu Bhrajaka Pitta Sleshaka Kapha

Apana Vayu Ranjaka Pitta Avalambaka Kapha

Les 3 premiers, Prana, Sadhaka et Tarpaka sont relatifs aux systèmes nerveux du
cerveau, du cœur et de la colonne vertébrale. Ils régulent les autres formes de leur
Dosha respectif.

Les 3 suivants, Udana, Alochaka et Bodhaka, sont dans la tête, sur le visage, dans la
bouche et dans le cou. Ils sont relatifs aux différents sens et aident au bon
fonctionnement des autres formes de leur Dosha respectif.
Le 3ème groupe, Samana, Pachaka et Kledaka, permettent la digestion et sont situés
principalement dans l’estomac et dans l’intestin grêle.

Le 4ème groupe, Vyana, Bhrajaka et Sleshaka, sont relatifs aux membres, à la peau et
aux articulations. Ils sont connectés aux circulations sanguine et lymphatique.

Le 5ème groupe, Apana, Ranjaka et Avalambaka, supportent les autres formes de leur
Dosha respectif et sont principalement liés aux organes internes (reins, foie et cœur).
Ils régulent les déchets métaboliques des Doshas. Apana les gaz intestinaux, Ranjaka
les surplus de sang et de bile, et Avalambaka le mucus de la poitrine et des poumons.

Nous devons toujours avoir en tête ces relations lorsque nous traitons les sous-Doshas.
Par exemple, lorsque l’on travaille sur Sleshaka Kapha pour un problème d’arthrite,
nous devons considérer le rôle de Vyana Vayu (le flux d’énergie périphérique) et
Bhrajaka Pitta (la chaleur ressentie à la surface de la peau).

Prana est augmenté par la pratique du Pranayama et en se créant une attitude positive
envers la Vie.
Sadhaka Pitta est augmenté par la pratique de la discrimination et par une perception
juste.
Tarpaka Kapha est augmenté en pratiquant le contentement et en ayant foi dans la Vie.
Prana Vayu, Sadhaka Pitta et Tarpaka Kapha étant liés à Prana, Tejas et Ojas (les
formes subtiles des Doshas) peuvent aussi être augmentés par ce qui augmente Prana,
Tejas et Ojas. Nous verrons ces facteurs plus loin dans le cours.

LES FORMES SUBTILES DES DOSHAS : PRANA, TEJAS ET OJAS

Il existe des formes subtiles pour les Doshas en dehors de leurs 5 formes dans le corps
physique.

Ce sont leurs 3 formes dans les champs mental et Pranique, ou dans les corps subtil et
causal (ce que nous verrons plus tard dans le cours). Ces 3 formes subtiles peuvent être
vues comme de sixièmes sous-Doshas. Elles développent les formes mentales de Prana
Vayu, Sadhaka Pitta et Tarpaka Kapha. Elles sont également appelées les Formes
Maîtresses de Vata, Pitta et Kapha.

1. La forme subtile de Vata est aussi appelée Prana (avec un sens légèrement différent
que précédemment dans le cours). Elle travaille à travers Prana Vayu sur les 5 Vayus.

2. La forme subtile de Pitta est appelée Tejas (la racine tij signifie donner de la chaleur
en sanskrit). Elle travaille à travers Sadhaka Pitta à un niveau grossier.

3. La forme subtile de Kapha est appelée Ojas. Elle travaille à travers Tarpaka Kapha à
un niveau grossier.

Ces 3 essences vitales régulent notre nature mentale et vitale, et le système hormonal.
Elles contrôlent et dirigent Vata, Pitta et Kapha. On les rapproche du Chi, Yin et Yang
de la médecine traditionnelle chinoise. D’un autre point de vue, Vata, Pitta et Kapha
seraient les déchets produits par Prana, Tejas et Ojas. Prana, Tejas et Ojas sont comme
les côtés positifs des Doshas.
- Prana permet l’adaptabilité mentale, la capacité de communiquer, la coordination des
idées et la compréhension profonde. C'est la force vitale ou la vitalité de l’esprit. Prana
donne de l’enthousiasme, de la créativité et de la force. Prana donne le désir de vivre,
de grandir et d’être bien. Prana contrôle l’évolution générale du corps et de l’esprit.

- Tejas donne l’intelligence, la raison, la soif de connaissances, la discipline que l’on


s’applique et la capacité de perception. C’est la clarté d’esprit. Tejas donne le courage,
la faculté d’oser et les valeurs que l’on s’approprie.

- Ojas donne la force mentale, le contentement, la patience, le calme, une bonne


mémoire et permet de se concentrer longtemps. C’est notre stabilité et notre endurance
mentale. Ojas est la tranquillité d’esprit. Ojas fournit également un système
immunitaire optimal, une endurance physique et la capacité de travailler longtemps.
Ojas sera étudié plus en détail dans le chapitre suivant.
Notes personnelles, schémas et tableaux récapitulatifs de l’étudiant :

5 LES DHATUS

Selon l’Ayurvéda, le corps humains est composé de 7 Dhatus, ou couches de tissus.

Alors que les Doshas sont les facteurs qui causent les maladies, les tissus sont les
endroits où naissent les maladies. Les Dhatus sont formés à partir de la nourriture
digérée. La nourriture non digérée étant éliminée par les selles et par l’urine. Les 7
tissus sont énoncés ci-après du plus grossier au plus subtil. Ce sont :

1. Le plasma (rasa)

2. Le sang (rakta), plus spécifiquement l’hémoglobine

3. Les muscles (mamsa)

4. La graisse ou le tissu adipeux (medas)

5. Les os (asthi)

6. La moelle et les nerfs (majja)

7. Les sécrétions de l’appareil reproducteur (shukra)

LES DHATUS ET LES DOSHAS

- Kapha (en tant qu’eau, composant principal de l’organisme) est responsable de la


formation de tous les tissus en général et plus spécifiquement de 5 d’entre eux : le
plasma, les muscles, la graisse, la moelle et le liquide séminal.

- Pitta créé le sang et Vata créé les os.

Les Doshas créent donc les tissus.


LES TISSUS ET LES ELÉMENTS

1. Le plasma est principalement composé d’Eau. C’est le liquide de base dans lequel
baignent tous les autres tissus.

2. Le sang est composé de Feu et d’Eau puisqu’à la fois il est liquide et il conduit la
chaleur.

3. Les muscles sont composés principalement de Terre avec l’Eau et le Feu comme
éléments secondaires. Ils sont lourds et ce sont eux qui pèsent le plus dans le poids du
corps.

4. La graisse est composée d’Eau. (A savoir que certains traités ayurvédiques


remplacent la graisse par les ligaments et les tendons.)

5. Les os sont composés de Terre, en tant que constituant minéral, et d’Air : les
porosités. L’effet asséchant de l’Air dégrade les os.

6. La moelle et les nerfs sont composés d’une forme subtile d’Eau qui a le pouvoir de
conduire les influx nerveux, ce que des formes moins évoluées d’Eau comme le plasma
et la graisse ne peuvent pas faire. La moelle et les nerfs possèdent également un peu de
Terre dans leur composition.

6. Les liquides reproducteurs sont la forme la plus évoluée de l’Eau (sa forme
causale) car ils ont le pouvoir de créer la vie. C’est l’essence qui provient de tous
les tissus, en particulier des nerfs.

OJAS EST UN DHATU

Ojas est considéré comme le 8ème Dhatu. C’est l’essence subtile de tous les Kaphas, ou
de toutes les formes d’Eau dans le corps. C’est le produit ultime issu de la nutrition et
de la digestion, mais c’est aussi la 1ère réserve d’énergie du corps. Bien qu’Ojas ne soit
pas aussi grossier que les autres tissus, il est assez important dans leur fonctionnement.

RÔLES DES TISSUS

1. Le Plasma (Rasa Dhatu)

Le plasma nourrit tous les tissus. Il nous donne également un sentiment de plénitude
dans la vie. Il est responsable de l’équilibre hydrique et électrolytique.

Lorsque le plasma est bon et en quantité suffisante, nous nous sentons heureux. Nous
avons de la vitalité et nous agissons. Le plasma donne également une notion esthétique
à la vie. Le mot Rasa signifie à la fois essence et circuler.

Le plasma circule dans tout le corps mais il se trouve concentré dans le cœur, les
vaisseaux sanguins, le système lymphatique, la peau et les muqueuses. Plasma et
Kapha sont intimement liés : le plasma est le contenant, Kapha le contenu.

2. Le Sang (Rakta Dhatu)


L’action principale du sang est de donner un sens à la vie. A un niveau physique, il
permet l’oxygénation des cellules qui, sans lui, ne pourraient pas respirer et
mourraient. De nombreuses maladies, comme le cancer, apparaissent lorsque les
cellules manquent d’oxygène.

Quand le sang est bon et en quantité suffisante, notre énergie est abondante. Nous
avons la foi, l’amour et l’ardeur. Rakta signifie ce qui est coloré ou ce qui est rouge. Le
sang nous donne de la couleur, physiquement et figurativement. Comme le plasma, il
nous permet d’être à l’aise dans nos mouvements mais avec une notion de passion.

Le sang est lié à Pitta de par ses qualités et ses fonctions. Le sang est le contenant, Pitta
le contenu.

3. Les Muscles (Mamsa Dhatu)

La fonction principale des muscles est de relier les os. Les muscles servent à recouvrir
notre silhouette et à lui donner de la force. Ils nous donnent la capacité d’agir et de
travailler. Lorsque le tissu musculaire est déficient, nous manquons de cohésion.
Lorsqu’au contraire, il est bon et en quantité suffisante, nous avons du courage, de la
confiance et de la force. Ce sont les muscles qui nous donnent une ouverture d’esprit,
la force de pardonner et la joie. Le mot mam signifie retenir fermement.

4. La Graisse (Meda Dhatu)

La fonction principale du tissu adipeux est la lubrification des muscles et des tendons
d’abord, du reste des tissus ensuite. Par exemple, le tissu adipeux lubrifie la gorge et
nous donne une voix douce, qui n’est pas cassée. Au niveau psychologique, la graisse
nous donne l’impression d’être pris en compte, que l’on prend soin de nous. C’est la
raison pour laquelle nombre de personnes deviennent obèses, afin de combattre
l’impression de ne pas être aimé. Le mot meda signifie ce qui est huileux.

5. Les Os (Asthi Dhatu)

Le rôle des os est de nous supporter. Les os servent à maintenir tous les tissus et nous
donnent un corps solide et ferme. Lorsque les os sont bons et en quantité suffisante,
nous sommes stables, confiants, en sécurité et nous avons une bonne endurance. Le
mot asthi vient de la racine stha qui signifie être droit ou endurer.

Les os retiennent le Dosha Vata dans le corps. Les os sont le contenant et Vata le
contenu. Vata se trouve dans les porosités des os.

6. La Moelle et les Nerfs (Majja Dhatu)

Le rôle de la moelle et des nerfs est de nous donner une sensation de plénitude et de
contentement. La moelle remplit les espaces vides dans le corps, comme dans les
canaux nerveux (moelle épinière), dans les os ou dans la cavité cérébrale. C’est elle qui
permet la formation du liquide synovial et qui aide dans la lubrification des yeux, des
selles et de la peau. Il existe 2 types de moelle : la moelle épinière et la moelle osseuse.
Cette dernière produit les globules rouges.
Lorsque la moelle est déficiente, nous nous sentons vides et anxieux. La moelle, de par
sa nature lubrificatrice, permet les sentiments d’affection, d’amour et de compassion.
Le mot majja vient de la racine maj qui veut dire couler. La moelle est profondément
ancrée dans les os. Elle nous permet d’être ancré.

7. Les Sécrétions de l’Appareil Reproducteur (Shukra Dhatu)

Le rôle des sécrétions de l’appareil reproducteur est la reproduction. Elles nous


permettent de créer une autre vie.

Lorsque ces sécrétions sont insuffisantes en nombre et/ou en qualité, nous manquons
de créativité et nous pouvons être stériles. Lorsque ces sécrétions sont bonnes et en
quantités suffisantes, nous avons de l’énergie, de la force, de l’endurance et un bon
système immunitaire. Shukra signifie à la fois graine et lumineux. C’est aussi le nom
sanskrit de la planète Vénus. Ce sont les sécrétions de l’appareil reproducteur qui
donne des yeux lumineux et l’inspiration.

PROCESSUS DE NUTRITION DES TISSUS

On considère le plasma et la lymphe comme étant très proches. Ils sont produits à partir
de la nourriture digérée grâce à l’action du feu digestif (Jatharagni). Les autres tissus
sont ensuite formés à partir du plasma. Tous les autres tissus dépendent donc du
plasma pour être nourris.

Chaque tissu est en fait un développement du précédent. Chaque tissu est un produit de
la digestion du précédent plus précisément. Chaque tissu sert de nourriture au suivant.
Le plus grossier produit le plus subtil.

Le plasma, lorsqu’il est digéré, devient le sang. Le sang devient les muscles qui
deviennent le tissu adipeux, qui devient les os, qui deviennent la moelle et les nerfs, qui
deviennent les sécrétions de l’appareil reproducteur. Il n’y a donc en réalité qu’un seul
tissu dans l’organisme qui subit 7 transformations successives. Un problème dans l’un
des tissus tend donc à se communiquer aux autres tissus.

ASPECTS DES TISSUS : STABLES ET EN FORMATION

Chaque tissu possède 2 aspects : l’un stable (sthayi) et l’autre en formation, ou instable
(asthayi). Lors du développement d’un aspect à l’autre, les choses suivantes se
produisent :

1. Le feu digestif spécial que chaque tissu possède transforme la partie en formation du
tissu en une forme stable.

2. Lors de ce processus de transformation, des tissus secondaires (Upadhatus) sont


créés (comme c’est le cas des menstruations pour le plasma).

3. Des déchets sont également produits (comme c’est le cas de Kapha pour le plasma),
de la même façon que la digestion de la nourriture produit des selles.
4. Finalement, une portion purifiée du tissu en formation est produite pour servir de
base à la création de la couche de tissu suivante.
Par exemple, une fois que le plasma en formation a produit le plasma stable et ses
tissus secondaires, ainsi que les déchets qui en découlent (Kapha), il reste une
substance subtile qui devient le sang en formation. Ainsi, il existe un processus
permanent de nutrition et de métamorphose entre les 7 tissus.

Si un tissu est mal nourri, les tissus qui en proviennent présenteront des troubles. La
bonne formation des tissus dépend de 2 facteurs : le tissu précédent doit être
correctement formé et le feu digestif propre au tissu (Dhatu Agni) doit être équilibré.

Si le feu digestif propre au tissu est trop faible, trop de tissu sera produit et ce sera un
tissu de faible qualité. Si le feu digestif propre au tissu est trop important, trop peu de
tissu sera créé. Il sera littéralement brûlé.

RELATIONS ENTRE LES TISSUS

D’un autre côté, les formes de tissus plus subtiles supportent les plus grossières et
stockent l’énergie qu’elles accumulent. Le sang est du plasma concentré, les muscles
sont du sang concentré, les graisses sont des muscles concentrés, les os sont des
graisses concentrées, la moelle et les nerfs sont des os concentrés et les sécrétions de
l’appareil reproducteur sont de la moelle et des nerfs concentrés. Ce qui fait que les
sécrétions de l’appareil reproducteur sont l’essence concentrée de l’ensemble du corps
et sa plus importante réserve d’énergie.
Les tissus les plus grossiers sont en plus grande quantité. Seulement une portion du
plasma devient du sang. Seulement une portion du sang devient des muscles, etc…
Mais les tissus les plus subtils, les moins importants en quantité, sont aussi les plus
concentrés et les plus stables.

Les tissus les plus subtils se forment au cours d’un plus long processus. Alors que le
plasma se forme chaque jour à partir de la nourriture, le sang, lui, met 5 jours à se
former. Il faut jusqu’à 35 jours pour former les sécrétions de l’appareil reproducteur.

De la même façon qu’un mauvais plasma affecte tous les tissus, une faible réserve
d’énergie sous forme de sécrétions de l’appareil reproducteur fait chuter la formation
des autres tissus.

En fait, le même tissu possède 7 densités ou épaisseurs, tout comme les 5 Eléments
sont 5 différentes densités de matière.

Le plasma, qui est le 1er tissu est connecté directement au 2ème tissu (le sang) mais aussi
au 7ème (les sécrétions de l’appareil reproducteur). Le 1er nourrit et supporte le 7ème aussi
bien que le 7ème nourrit et supporte le 1er. Bien des substances qui permettent la bonne
formation du plasma, comme le lait, permettent également la bonne formation des
sécrétions de l’appareil reproducteur.

TISSUS SECONDAIRES (UPADHATUS) ET DÉCHETS DES TISSUS (MALADHATUS)

Chaque tissu produit un tissu secondaire ainsi qu’un déchet. Lorsqu’un tissu est de
bonne qualité et en quantité suffisante, cela se reflète dans son tissu secondaire.
Lorsqu’un tissu n’est pas de bonne qualité ou en quantité insuffisante, cela se reflète
dans le déchet qu’il produit.
Tissus secondaires (Upadhatus) :

1. Plasma -> Lait maternel et menstruations

2. Sang -> Vaisseaux sanguins et tendons

3. Muscles -> Ligaments et peau

4. Tissu adipeux -> Graisse abdominale

5. Os -> Dents

6. Moelle et nerfs -> Sclère (blanc de l’oeil)

7. Sécrétions de l’A.R. -> Ojas

Déchets des tissus (Maladhatus) :

1. Plasma -> Kapha (phlegme ou mucus)

2. Sang -> Pitta (bile et acides digestifs)

3. Muscle -> Dépôts dans les oreilles (cire) et dans le nombril

4. Tissu adipeux -> Transpiration

5. Os -> Ongles et cheveux

6. Moelle et nerfs -> Larmes et sécrétions oculaires

7. Sécrétions de l’A.R. -> Smegma (sécrétion sébacée qui s’accumule entre le gland et
le prépuce)

LES 3 DOSHAS SONT AUSSI DES DÉCHETS

Nous pouvons donc voir que non seulement Kapha et Pitta produisent le plasma et le
sang, mais qu’ils sont aussi les déchets de la digestion de ces tissus. Si les Doshas sont
équilibrés, ils produisent les tissus avec très peu de déchets. Si les Doshas sont en
excès, ils produisent beaucoup de déchets qui se transforment en toxines internes aux
tissus dont elles proviennent. La plupart des maladies Kapha impliquent un problème
de plasma et la plupart des maladies Pitta impliquent une mauvaise condition du sang.

Bien que Vata ne soit pas un déchet de la digestion des os, ce Dosha est très lié à ce
tissu. La plupart des maladies Vata impliquent une mauvaise condition des os, comme
l’arthrose.

Vata, en soit, est en fait un déchet du processus digestif (sous forme de gaz). Le fait
d’avoir trop de gaz et la distension abdominale sont, pour cette raison, des signes d’un
Vata en excès.

TISSUS EN EXCÈS ET DÉFICIENTS


Chaque tissu, lorsqu’il est surdéveloppé ou sous-développé, créé des symptômes
caractéristiques de maladies. Comme nous l’avons dit précédemment, un feu digestif
trop faible créé beaucoup de tissu mais de qualité inférieure. Un feu digestif trop fort
créé trop peu de tissu.

Tissus en excès :

1. Lorsque le plasma est en excès, cela créé une accumulation de salive, une perte
d’appétit et des nausées. Des kystes et des tumeurs bégnines peuvent se former.

2. Lorsque le sang est en excès, cela créé des maladies de peau, des abcès, une
hypertrophie du foie et de la rate, de l’hypertension, des tumeurs, la jaunisse, des
délires, une sensation de brûlure et des rougeurs sur la peau ou sur les yeux. De la
fièvre, des inflammations et des saignements peuvent se produire.

3. Lorsque les muscles sont en excès, cela créé des œdèmes ou des tumeurs dans les
muscles et dans les glandes endocrines, de l’obésité, une hypertrophie du foie, de
l’irritabilité et de l’agressivité. Chez les femmes, des fibromes ou des fausses-couches
peuvent se produire. La vitalité sexuelle est souvent touchée.

4. Lorsque le tissu adipeux est en excès, cela créé de l’obésité, de la fatigue, une perte
de liberté de mouvement, de l’asthme, de la stérilité, de l’hypertension, du diabète et
une plus petite espérance de vie. Emotionnellement, il peut il y avoir des peurs et de
l’attachement. Ce sont principalement des troubles Kapha.

5. Lorsque les os sont en excès, cela créé des croissances osseuses anormales, des dents
en plus, des douleurs articulaires et de la peur, de l’anxiété et peu d’endurance. On
remarque souvent de l’arthrose également. Dans les cas extrêmes, cela cause le cancer
des os et le gigantisme.

6. Lorsque la moelle et les nerfs sont en excès, cela créé de la lourdeur dans les yeux,
dans les membres et dans les articulations, des plaies qui ne cicatrisent pas et des
infections oculaires.

7. Lorsque les sécrétions de l’appareil reproducteur sont en excès, cela cause de la


colère, une hypertrophie de la prostate chez les hommes, des kystes ovariens et utérins
chez les femmes.

Tissus déficients :

1. Lorsque le plasma est en défaut, cela créé une peau rugueuse, des lèvres sèches, une
déshydratation, une intolérance au bruit, des tremblements, des palpitations, de la
douleur et de la fatigue après peu d’efforts. La nutrition du corps dans son ensemble est
touchée.

2. Lorsque le sang est en défaut, cela créé de la pâleur, de l’hypotension, une envie de
nourriture froide et acide, une peau terne et/ou sèche et rugueuse.

3. Lorsque les muscles sont en défaut, cela créé de la maigreur, surtout au niveau des
hanches, du ventre et de la base du cou, de la fatigue au niveau des membres, un
manque de coordination, de la peur, de l’insécurité et de la tristesse.

4. Lorsque le tissu adipeux est en défaut, cela créé de la fatigue, des articulations qui
craquent, une hypertrophie de la rate, de la maigreur au niveau des membres et de
l’abdomen ; ainsi que des dents, des cheveux, des ongles et des os qui cassent.

5. Lorsque les os sont en défaut, cela créé des douleurs et de l’hyper laxité dans les
articulations, et des dents, des cheveux et des ongles qui tombent. Le nanisme est un
cas extrême.

6. Lorsque la moelle et les nerfs sont en défaut, cela créé des os fragiles et poreux, des
douleurs dans les petites articulations, des vertiges, on voit comme des petits points
devant les yeux, des cernes, de l’impuissance et de la peur. Les maladies Vata ont
presque toujours comme conséquence d’affaiblir le tissu nerveux.

7. Lorsque les sécrétions de l’appareil reproducteur sont en défaut, cela créé un


manque de vigueur, un manque de désir sexuel, de la stérilité, de l’impotence, de
l’impuissance, du sang dans le sperme et un manque de lubrification du vagin lors des
rapports sexuels. Emotionnellement, on retrouve la peur, l’anxiété et le manque
d’amour.

La plupart des états de tissus déficients sont des signes d’un Vata élevé.

DÉVELOPPEMENT DES TISSUS SELON LES CONSTITUTIONS

Les personnes Kapha sont celles dont les tissus se forment le mieux mais leurs tissus
ont tendance à être en excès, particulièrement le plasma et le tissu adipeux. Le sang et
les os ont tendance, chez elles, à être sous-développés.

Les personnes Pitta ont des tissus qui se développent moyennement. Elles ont
beaucoup de sang mais qui n’est pas toujours bon car trop acide. Elles possèdent
souvent de bons muscles.

Les personnes Vata ont souvent des tissus sous-développés. Elles ont de bons os mais
trop peu de plasma et de tissu adipeux. Leurs os sont néanmoins rendus fragiles par un
Vata déséquilibré.

Lorsqu’un tissu se développe trop, les autres tissus en pâtissent. Trop de plasma et trop
de mucus bloquent la production du sang. La surproduction de masse musculaire tend à
provoquer le sous-développement des tissus profonds tels que le tissu adipeux ou les
sécrétions de l’appareil reproducteur. Le tissu adipeux en trop grande quantité bloque
aussi la production des autres tissus, surtout des os, de la moelle et des sécrétions de
l’appareil reproducteur. Pour cette raison, les personnes obèses ont plus de pression sur
leurs os et souffrent souvent d’un manque de libido.

Le sous-développement d’un tissu bloque également la production des autres tissus. Un


tissu sous-développé ne peut pas nourrir les tissus plus subtils ni supporter les tissus
plus grossiers. Trop peu de tissu adipeux, par exemple, ne pourra pas nourrir
suffisamment les os et ne pourra pas non plus suffisamment lubrifier les muscles.

ETAT OPTIMAL DES TISSUS (DHATU SARA)


Les tissus peuvent être dans un état parfait, dans lequel ils fonctionnent d’une façon
optimale. Cela nous donne une constitution forte et la pleine santé. Cet état optimal est
une aide au diagnostic : nous devons voir comment les tissus de la personne se
rapprochent de l’état optimal et voir quelles maladies cette personne est susceptible de
déclarer à cause de cet écart.

1. L’état optimal du plasma donne un joli teint. La peau et les cheveux sont doux et
brillants. Nous avons également une bonne endurance et exprimons de la compassion.
Nous sommes heureux.

2. L’état optimal du sang donne une belle couleur aux mains et aux pieds, aux joues,
aux lèvres et à la langue et aux yeux. La peau n’est pas froide, nous sommes plein de
vitalité et sommes passionnés.

3. L’état optimal des muscles nous donne de la force physique, la capacité de faire de
l’exercice sans problème, et les muscles du cou, des épaules et des cuisses sont bien
développés. Nous avons un fort caractère, du courage et nous sommes intègres.

4. L’état optimal du tissu adipeux nous donne juste ce qu’il faut de graisse dans le
corps. Les tissus sont correctement lubrifiés, la voix est mélodieuse et nous exprimons
de l’amour, de l’affection, de la joie et de l’humour.

5. L’état optimal des os nous donne une taille assez grande, des articulations assez
larges et un corps assez souple. Les dents sont blanches, larges et fortes, et les pieds
ont tendance à être grands. Nous sommes patients, consistants, stables et nous pouvons
travailler dur.

6. L’état optimal de la moelle et des nerfs nous donne des yeux clairs, des articulations
fortes, une bonne acuité sensorielle et la capacité d’endurer la douleur. Le mental est
aiguisé, clair et sensible. Nous avons une bonne mémoire et nous allons vers la nature.
Nous sommes réceptifs et compatissants.

7. L’état optimal des sécrétions de l’appareil reproducteur nous donne des yeux
suffisamment humides, des cheveux qui poussent vite et des organes sexuels
correctement formés. Nous avons un corps attractif, du charme, de la personnalité et
nous exprimons de l’amour, de l’empathie et de la compassion.

DE QUOI SONT FORMÉS LES TISSUS ?

Chaque est tissu est formé à partir de substances qui lui ressemblent. Les muscles
peuvent ainsi être formés en mangeant de la viande rouge, le tissu adipeux peut être
formé en mangeant des graisses animales, les os peuvent être formés en mangeant des
os ou du cartilage, la moelle peut être formée en mangeant de la soupe de moelle, les
sécrétions de l’appareil reproducteur peuvent être formées en mangeant des œufs. Le
sang peut également être formé en mangeant de la viande rouge (saignante). Tout cela
est cependant une manière grossière d’augmenter la production de ces tissus. Les tissus
formés en ingérant des matières animales seront de piètre qualité et de nature
Tamasique.

Voici les substances adéquates pour construire les tissus :


- Le plasma : boire assez d’eau, des jus de fruits (particulièrement les fruits acides)
avec un peu de sel. Les produits laitiers augmentent également le plasma. L’apport en
vitamines et minéraux doit être suffisant.

- Le sang : la mélasse et les raisins noirs contiennent du fer, les carottes et les
betteraves contiennent de la vitamine A. Fer et vitamine A sont nécessaire pour former
du sang de qualité.

- Les muscles : ils sont formés grâce aux céréales comme le blé et l’avoine, par les
haricots secs, les noix et les autres aliments protéinés.

- Le tissu adipeux : les huiles végétales comme l’huile de sésame, le beurre, le ghee et
les produits laitiers sont les meilleurs pour former un tissu adipeux de qualité.

- Les os : nous avons besoin de suppléments minéraux comme le calcium, le fer et le


zinc pour construire nos os. Les céréales complètes et les légumes verts en contiennent
beaucoup.

- La moelle et les nerfs : le beurre, le ghee, les graines et les noix (surtout les amandes)
sont ce qu’il y a de mieux pour construire la moelle et les nerfs.

- Les sécrétions de l’appareil reproducteur : le lait, les sucres non-raffinés, le ghee, les
amandes et les graines de sésame et de lotus sont les plus indiqués pour former des
sécrétions de l’appareil reproducteur de qualité.

D’une manière générale, les tissus correspondants chez les animaux construisent
rapidement les mêmes tissus chez l’homme. Cependant, ceux-ci ont tendance à bloquer
les canaux (srotas), à sur-développer les tissus ou à en construire de mauvaise qualité
car mêlés de toxines.

LES TISSUS ET LA MALADIE

Les Doshas en déséquilibre provoquent des maladies dans les tissus qu’ils contrôlent.
Les maladies Kapha impliquent souvent le plasma, les maladies Pitta le sang et les
maladies Vata les os.

Cependant, n’importe quel Dosha peut entrer dans n’importe quel tissu et y causer des
dommages. En Ayurvéda, on classifie non seulement les maladies via les Doshas mais
aussi via les tissus qu’ils ont pénétrés. Le nom sanskrit de la maladie indique l’un et
l’autre. Par exemple, une infection musculaire est ainsi appelée « Pitta dans les
muscles » (mamsagata Pitta), l’ostéoarthrite peut être appelée « Vata dans les os »
(asthigata vata)…

LES TISSUS ET LES VAYUS

Selon les textes védiques, il existe une correspondance entre les tissus et les 5 Pranas.
Prana correspond aux nerfs (qui contrôlent la force de vie), Apana aux os, Udana aux
muscles (responsables de la force que l’on exerce), Vyana aux ligaments et aux fascias
(les enveloppes qui maintiennent entre elles les parties du corps), et Samana au tissu
adipeux (qui amortit et nourrit le corps). La correspondance entre Prana et les nerfs et
Apana et les os est particulièrement utile dans la pratique.

UN POINT SUR OJAS

Nous avons déjà évoqué Ojas. Nous allons l’étudier en tant que 8ème tissu. Ojas est la
1ère réserve d’énergie que possède le corps. Ojas signifie littéralement vigueur. Il s’agit
d’un concept ayurvédique d’essence subtile qui est à la base de toutes nos capacités
psycho-physiques. Ojas n’est pas une substance matérielle, physique. C’est la source
de notre énergie et elle existe à un niveau subtil dans le chakra du cœur (Anahata).
Quand cette source d’énergie est en quantité suffisante, elle permet la santé.
Lorsqu’elle est déficiente, il y a maladie. On pourrait dire qu’Ojas est l’énergie
essentielle de notre système immunitaire. On la définit comme :

- L’essence subtile issue des sécrétions de l’appareil reproducteur. Située dans le cœur,
elle se diffuse dans tout le corps et nous donne stabilité et support. Elle est humide,
transparente, légèrement rouge et jaune. Lorsqu’il n’y a plus du tout d’Ojas, c’est la
mort de l’individu.

- Ojas est diminuée par : la colère, la faim, les soucis, le désespoir et trop de travail.
Alors, nous ressentons la peur, le manque de force et l’anxiété. La patience et la foi
disparaissent.

Ojas est également diminuée par une activité sexuelle inappropriée ou excessive et
l’utilisation de drogues ou de stimulants. Le stress, la nourriture dévitalisée et la
pollution amenuisent aussi Ojas. En gros, tous les excès de notre société moderne
tendent à réduire Ojas...

Le lait, le ghee et le miel fortifient Ojas, tout comme certaines plantes (Ashwagandha,
Shatavari et Kapikacchu). La méditation, le pranayama, les mantras (OM ou RAM)
sont très bons pour Ojas (qui est de nature Sattvique). Des attitudes positives comme la
foi, la paix, l’amour, la compassion et le contentement renforcent également Ojas, tout
comme passer du temps dans la nature ou avoir confiance en la Vie.

- Lorsqu’il y a trop peu d’Ojas, des maladies chroniques et dégénératives apparaissent,


tout comme des troubles infectieux et nerveux mystérieux et difficiles à traiter. Le
SIDA possède par exemple tous les symptômes d’un très faible Ojas. Des maladies
moins graves sont aussi liées à un Ojas faible, comme la mononucléose ou les hépatites
chroniques. Ojas décroît avec l’âge et les maladies des 3ème et 4ème âges sont
symptomatiques d’un faible Ojas. De même, un Ojas affaibli fait vieillir
prématurément.

- Un faible Ojas donne des émotions et des attitudes négatives comme l’anxiété, la
dépression, l’apathie ou la résignation. On peut alors avoir des idées sombres à
tendance suicidaires, ce qui reflète généralement un Vata extrêmement élevé.
Notes personnelles, schémas et tableaux récapitulatifs de l’étudiant :

6 AGNI

Selon l’Ayurvéda, le corps humain repose sur un système énergétique. C’est un


organisme qui produit de l’énergie qui nous permet de percevoir, d’agir et de nous
exprimer. Cette énergie est principalement représentée par l’élément Feu, plus
particulièrement le feu qui digère, transforme. Agni est un terme védique qui signifie
en train de brûler, de transformer ou de percevoir.
Lorsque l’on parle d’Agni, on entend généralement par là le feu digestif, Jatharagni,
« le feu dans le ventre ».

Agni a donc les qualités du Feu. Le feu digestif est chaud, sec, léger, subtil, mobile et
pénétrant. On peut l’augmenter grâce aux épices comme le gingembre, le poivre noir
ou le piment, qui possèdent les mêmes attributs.

Cependant, le feu digestif n’est pas simplement comme un feu qui demanderait du bois
sec pour brûler. Agni est un feu biologique interne qui énergise tous nos fluides et
tissus. C’est une forme de feu qui existe et agit dans un milieu liquide. C’est pourquoi
notre nourriture doit d’abord être transformée en une substance homogène, liquide et
légèrement huileuse afin que le feu digestif puisse la transformer. Agni est donc
comme la flamme d’une lampe à huile qui a besoin d’huile pour brûler. Nous ne
pouvons pas digérer de la nourriture sèche mais seulement de la nourriture qui est un
peu humide et huileuse à cause de la nature même d’Agni.

Agni est responsable de notre santé, encore plus que ne le sont les 3 Doshas.
Lorsqu’Agni brûle correctement, il n’y a pas d’accumulation de toxines, le mental et
les sens sont clairs, et nous avons le pouvoir de diriger notre vie dans une voie positive.
Lorsqu’Agni est déséquilibré, nous nous sentons lourds et nos émotions et perceptions
sont faussées, comme embrumées.

LES ETATS D’AGNI

On reconnait 4 états différents d’Agni : fort (tikshna), faible (manda), variable


(vishama) et équilibré.

- Généralement, Agni est élevé chez les constitutions Pitta. Celles-ci ont fort appétit, de
bonnes capacités de digestion et ont tendance à ne pas prendre de poids facilement.

- Généralement, Agni est faible chez les constitutions Kapha. Celles-ci ont un appétit
constant mais petit, un métabolisme lent et ont tendance à prendre du poids facilement
même si elles ne mangent pas beaucoup.

- Généralement, Agni est variable chez les constitutions Vata. Celles-ci ont une
digestion qui varie selon leur état nerveux et émotionnel. Les personnes Vata peuvent
parfois avoir très faim et parfois n’avoir pas faim du tout.

- Agni est équilibré quand les Doshas et les émotions sont stables et équilibrés. Un
appétit modéré et régulier avec une bonne capacité de digestion est un signe pronostic
de bonne santé.

LES FORMES D’AGNI

Agni n’est pas seulement Jatharagni, le feu digestif. Il existe en fait 13 formes d’Agni
dans notre corps. Celles-ci sont :

1. Le feu digestif – Jatharagni : c’est le feu digestif, la force principale de digestion. Il


donne son énergie à toutes les sécrétions et à toutes les enzymes impliquées dans le
processus de digestion dans l’estomac et dans les intestins.

2 à 6. Les 5 Feux Elémentaires – Bhutagnis : ils sont situés dans le foie et ont pour rôle
de transformer la nourriture en les 5 Eléments, nécessaires à la construction de leurs
tissus respectifs. Le ghee et le gel d’Aloe aident à réguler le fonctionnement de ces
Feux Elémentaires.

7 à 13. Les 7 Feux des Tissus – Dhatu Agnis : chaque tissu possède son propre feu
digestif (Rasagni pour le plasma, Raktagni pour le sang, …). Comme nous l’avions dit
dans le cours sur les tissus, ces feux ont pour rôle la bonne formation des tissus.
Lorsqu’ils sont trop faibles, beaucoup de tissu est formé mais de mauvaise qualité.
Lorsqu’ils sont trop forts, pas assez de tissu n’est formé.

Il faut voir Agni comme un principe universel qui représente l’énergie cosmique en
action à tous les niveaux. Agni n’est donc pas seulement le feu digestif physique mais
aussi la flamme de la conscience individuelle.

LE PROCESSUS DE DIGESTION

On considère qu’il existe 3 phases dans le processus de digestion en Ayurvéda,


correspondant au fonctionnement des 3 Doshas :

1. La phase Kapha

La 1ère phase de la digestion a lieu dans la bouche et dans l’estomac grâce aux
sécrétions Kapha que sont la salive et les liquides alcalins produits par l’estomac.
Cette phase permet aux éléments Terre et Eau d’être digérés. Cette phase
transforme la nourriture en une substance homogène et liquide (le bol
alimentaire) qui peut être appréhendée par le feu digestif.
La plupart des problèmes Kapha se produisent pendant cette phase de la
digestion, ou l’impliquent, comme la nausée, le manque d’appétit ou les
vomissements. Ils sont principalement dus à l’ingestion d’aliments trop lourds,
gras, sucrés et salés.

2. La phase Pitta

La 2ème phase de la digestion se produit dans l’estomac et dans l’intestin grêle


grâce aux acides produits par le foie, le pancréas et l’intestin grêle. Cette phase
permet la digestion de l’élément Feu. La nourriture produit alors de la chaleur et
de l’énergie, et nous donne de la force. C’est l’étape principale de la digestion.

La plupart des problèmes Pitta se produisent pendant cette phase, ou


l’impliquent, comme l’hyperacidité, les brûlures d’estomac ou les ulcères. La
nourriture trop chaude, trop acide ou trop épicée et l’alcool sont susceptibles de
causer de tels troubles.

3. La phase Vata

La 3ème phase de la digestion a lieu dans le gros intestin grâce aux gaz produits
par le colon. L’Air et l’Ether présents dans la nourriture sont alors absorbés. La
partie de l’élément Terre qui ne peut pas être digérée est évacuée sous forme de
selles et la partie de l’élément Eau qui ne peut pas être digérée est éliminée sous
forme d’urine.

L’Air le plus pur qui est produit lors de cette phase sert à nourrir les 5 formes de
Vata dans le corps. L’Air impur est évacué sous forme de flatulences.

Le plupart des problèmes Vata se produisent pendant cette phase, ou


l’impliquent, comme l’aérophagie, la distension abdominale ou la constipation.
La nourriture trop légère, trop sèche ou trop astringente est susceptible de de
causer de tels troubles.

PROCESSUS GLOBAL DE DIGESTION

Le Feu Digestif travaille sur le bol alimentaire, avalé et liquéfié. Il sépare la partie pure
ou nutritive de la nourriture de ses déchets. Cela produit les 5 Eléments en retour.
Ceux-ci sont ensuite dirigés vers le foie où les Agnis Elémentaires les transforment en
tissus :

1. La Terre est digérée et transformée pour construire les réserves en protéines du


corps, en particulier les muscles.

2. L’Eau forme les fluides vitaux : plasma, sang et graisse.

3. Le Feu forme les enzymes et l’hémoglobine.

4. L’Air forme les os et les plexi nerveux.

5. L’Ether forme le mental et les sens.


AMA – LES ALIMENTS MAL DIGÉRÉS

Si le Feu Digestif ne fonctionne pas correctement, la nourriture n’est pas transformée


correctement. Il reste alors un résidu de nourriture partiellement ou non-digérée qui
peut s’accumuler, stagner, fermenter et être la cause de maladies. Ce dépôt toxique est
appelé Ama, de la racine sanskrite Am, ce qui blesse ou affaiblit.

Cette accumulation d’Ama est à l’origine de beaucoup de maladies. La faiblesse du


Feu Digestif et l’accumulation de toxines affaiblit notre système immunitaire et
peuvent provoquer des maladies diverses, comme le rhume par exemple. Si notre Feu
Digestif fonctionne correctement, nous ne pouvons pas tomber malade. L’état équilibré
d’Agni est donc essentiel pour être en bonne santé.

Ama affaiblit en retour le feu digestif, il s’installe un cercle vicieux dès lors qu’Agni
n’est pas équilibré.
Les traitements ayurvédiques s’attachent toujours à ré-équilibrer Agni et à réduire
Ama, quelle que soit la constitution de l’individu.

En règle générale, la moitié du bol alimentaire devrait être digérée et assimilée et


l’autre moitié évacuée sous forme de déchets. Lorsqu’Agni est faible, une portion du
bol alimentaire est correctement digérée et assimilée, une autre portion est évacuée
sous forme de déchets et une dernière portion se transforme en toxines (Ama donc) qui
peuvent circuler dans l’organisme.

On pourrait donc croire qu’il vaut mieux rechercher un feu digestif le plus fort
possible. Ce n’est pas le cas. Lorsque tous les aliments sont digérés et que le feu
digestif cherche encore du « carburant », cela produit des symptômes digestifs propres
à Pitta tels que diarrhées, remontées acides, brûlures d’estomac, … De plus, certains
courants de pensée ayurvédiques croient que lorsqu’Agni est trop fort, une partie du
bol alimentaire est littéralement carbonisée et n’est par conséquent plus assimilable, se
transformant aussi en Ama. Seul l’état équilibré d’Agni mène à un bon fonctionnement
de l’organisme.
Notes personnelles, schémas et tableaux récapitulatifs de l’étudiant :

7 LES SROTAS

L’Ayurvéda voit le corps humain comme étant composé de nombreux canaux qui
fournissent l’énergie aux différents tissus, en évacuent les déchets et font circuler les
fluides corporels. On appelle ces canaux les Srotas, de la racine sanskrite sru qui
signifie s’écouler. Ils servent à nourrir les tissus et les organes. Ils servent également à
les garder propres, exempts de toxines. Ils représentent aussi l’énergie et la structure
qui maintiennent en place les tissus et les organes.

Les canaux sont de toutes tailles, de forme tubulaire. Les plus gros sont plutôt droits
alors que les plus petits forment comme un treillis.

La pleine santé correspond à un écoulement correct, normalisé, dans ces canaux.


Lorsque ceux-ci ne sont pas obstrués, ils permettent une bonne nutrition des tissus et
des organes ainsi qu’une bonne évacuation des déchets. Ils maintiennent aussi la bonne
communication entre les organes. La maladie viendrait donc d’un écoulement incorrect
dans ces canaux.

ANOMALIES DE FLUX DANS LES CANAUX

Il existe 4 types d’anomalie d’écoulement dans ces canaux : un flux excessif, un flux
insuffisant, un blocage du flux et un flux en dehors du canal approprié.

- Un flux excessif correspond à un flux en trop grande quantité et/ou à un flux trop
rapide. Ceci noie le tissu et le rend hyperactif et/ou surdéveloppé.

- Un flux insuffisant correspond à un flux en trop petite quantité et/ou trop lent. Le
tissu fonctionne au ralenti, l’assèche ou l’intoxique (accumulation de toxines).

- Un blocage de flux se produit lorsque les Doshas, les déchets ou Ama s’accumulent,
stagnent et durcissent dans les canaux. L’énergie n’arrive plus aux tissus, ils ne sont
plus nourris, et les déchets s’y accumulent. Un blocage du flux fait généralement suite
à un flux insuffisant.

- Un flux en dehors du canal approprié fait suite à un blocage du flux. Un liquide qui
doit s’écouler et qui se retrouve bloquer par un obstacle, trouve toujours un moyen de
passer. Des substances inappropriées rentrent alors dans les tissus et peuvent
grandement les endommager. C’est le pire état qu’un canal puisse connaitre.

Généralement, un flux en dehors du bon canal se produit lorsque des substances


inappropriées s’accumulent dans le canal. Les Doshas en excès ainsi que les déchets
peuvent se déplacer dans les canaux et causer ces problèmes de flux.
Vata, qui contrôle tous les flux d’énergie dans le corps, régule également les flux dans
les canaux. La sécheresse de Vata peut également bloquer les canaux. Le nettoyage de
ces canaux est un concept important en médecine ayurvédique comme en Médecine
Traditionnelle Chinoise.

Les Srotas sont parfois similaires aux différents systèmes physiologiques de la


médecine occidentale mais ils contiennent des flux d’énergie plus subtils. Les maladies
sont classifiées selon le système qu’elles impliquent. L’Ayurvéda possède une
symptomatologie complexe des troubles affectant les canaux. L’étude de ces canaux à
travers différents diagnostics est l’une des méthodes principales utilisée pour
déterminer la nature, l’emplacement et la puissance d’une maladie.

UN SYSTÈME DE 14 TYPES DE CANAUX

Dans ce système de canaux (Srotamsi), 3 types de canaux font la connexion avec


l’environnement et en rapportent ce qui nourrit le corps, que ce soit la respiration, la
nourriture ou l’eau :

1. Pranavaha Srotas : les canaux qui apportent le Prana, la force vitale. Ils représentent
le système respiratoire de la physiologie occidentale. Ces canaux ont pour origines le
cœur et l’appareil digestif, en particulier le colon. Le Prana n’est pas seulement
absorbé par les poumons mais aussi par le colon. Le Prana est ensuite distribué avec le
sang et le plasma via le cœur.

2. Annavaha Srotas : les canaux qui apportent la nourriture (anna). Ils représentent
principalement le système digestif de la physiologie occidentale. Ils ont pour origine
l’estomac et le côté gauche du corps. Ce sont les canaux les plus importants.

3. Ambhuvaha Srotas : les canaux qui apportent l’eau (ambhu). Ils n’ont pas
d’équivalent en physiologie occidentale, mais ils représentent le principe de
l’absorption de l’eau au sein de l’appareil digestif. Ils contrôlent donc l’assimilation de
l’eau et de la nourriture qui en contient. Le diabète, par exemple, est une maladie due à
un problème dans ces canaux. Ils ont pour origine le palais et le pancréas (impliqués
dans le métabolisme des sucres).

7 types de canaux desservent les 7 tissus :

4. Rasavaha Srotas : les canaux qui transportent le plasma (rasa). On peut les comparer
aux systèmes lymphatique et sanguin. Le plasma est le liquide dans lequel tous les
tissus baignent. Les origines de ces canaux se situent dans le cœur et dans les vaisseaux
sanguins. Ils forment le réseau de canaux le plus important en nombre.

5. Raktavaha Srotas : Les canaux qui transportent le sang (rakta). Ils correspondent au
système sanguin, plus particulièrement à l’hémoglobine qui circule. Ils ont pour origine
le foie et la rate. C’est là que les globules rouges sont stockés et détruits.
6. Mamsavaha Srotas : les canaux qui desservent les muscles (mamsa). Ils ont pour
origines les ligaments et la peau (les muscles y sont attachés).

7. Medavaha Srotas : les canaux qui desservent le tissu adipeux (medas). Ils ont pour
origines les reins et la graisse abdominale.

8. Astivaha Srotas : les canaux qui desservent les os (asthi). Ils ont pour origine le tissu
adipeux et les hanches (où l’on trouve les plus gros os du corps).

9. Majjavaha Srotas : les canaux qui desservent la moelle et le tissu nerveux (majja). Ils
correspondent donc principalement au système nerveux et au liquide céphalo-
rachidien. Ils ont pour origines les os et les articulations.

10. Shukravaha Srotas : les canaux qui desservent le système reproducteur. Ils ont pour
origines les testicules et les ovaires. Ils sont aussi reliés à la prostate chez les hommes
et à diverses sécrétions produites lors de l’acte sexuel chez la femme.
3 types de canaux supplémentaires font le lien avec l’extérieur et permettent
l’élimination de diverses substances hors du corps : le déchet produit par la respiration
est la transpiration, celui de la nourriture, les selles, celui de l’eau, l’urine. Les canaux
correspondant à ces trois déchets (les Malas, un chapitre en fait l’objet) peuvent être
endommagés ou bloqués par une accumulation excessive des Doshas ou des déchets
eux-mêmes :

11. Svedavaha Srotas : les canaux qui transportent la transpiration (sveda). Ils ont pour
origine le tissu adipeux et les follicules pileux (auxquels sont rattachées les glandes
sébacées). C’est pour cette raison que plus l’on a de graisse, plus on transpire.

12. Purishavaha Srotas : les canaux qui transportent les selles. Ils ont pour origine le
colon et le rectum, les organes excrétoires.

13. Mutravaha Srotas : les canaux qui transportent l’urine (mutra). Ils ont pour origines
la vessie et les reins, les organes de la miction.

Le mental forme a lui-seul un système de canaux particuliers :

14. Manovaha Srotas : les canaux qui transportent les idées, les pensées. Ils ne sont pas
seulement physiques mais ils créent l’image du corps. Ils ont pour origine le tissu
nerveux à un niveau physique et les émotions à un niveau psychologique.

Le mental est connecté au système nerveux (majjavaha srotas) à travers duquel il


donne la motivation d’agir, et au système reproducteur (shukravaha srotas), qui est
l’emplacement physique du désir.

2 types de canaux spéciaux existent chez la femme :

Tant que le lait maternel est produit, il n’y a pas de menstruation. Ces 2 types de
canaux spéciaux sont exclusifs l’un de l’autre. Lorsque l’un fonctionne, l’autre est au
repos.
15. Artavavaha Srotas : les canaux qui transportent les menstruations (artava) et les
autres sécrétions de l’appareil reproducteur féminin. Ils ont pour origine l’utérus.
16. Stanyavaha Srotas : les canaux qui transportent le lait maternel (stanya). Ils ont
également l’utérus pour origine.

LE FONCTIONNEMENT DES CANAUX ET LE MENTAL

Les pensées sont comme une substance qui peut être mesurée grâce aux ondes
cérébrales. Elles produisent diverses réactions chimiques dans le cerveau. Peu importe
où nous plaçons notre attention dans le corps, nos pensées voyagent avec l’attention
portée. Le mouvement de l’énergie dans tous les canaux dépend du stimulus qui vient
du mental. Stimulus produit par Vata. Les désordres mentaux peuvent causer des
problèmes dans n’importe quel type de canal. Les blocages émotionnels font stagner
l’énergie, qui bloque les flux des canaux en retour. Donc, nous devons avoir des
émotions claires, être pleinement conscient de ce que l’on ressent, afin que l’énergie
circule librement. Si nous manquons de contrôle mental, si nous « explosons » (de joie,
de colère, de peine, …), les flux circulent en dehors des canaux appropriés et nous
pourrions alors risquer jusqu’à l’arrêt cardiaque.

Une activité mentale excessive peut causer un flux excessif ou déficient dans les
canaux. Un flux excessif dans les canaux du mental produit un flux déficient dans les
autres canaux et vice versa. Les soucis, qui sont une activité mentale excessive, sont
une des premières causes de maladie. Toutes les activités mentales excessives, comme
tout flux en excès dans n’importe quel type de canal, ont tendance à diminuer l’énergie
d’une personne. La méditation, qui a pour but de garder le mental calme et silencieux,
est un moyen important de prévenir l’activité mentale excessive et la déperdition
d’énergie.

COMMENT LE FONCTIONNEMENT DES CANAUX EST-IL PERTURBÉ ?

La plupart des facteurs qui perturbent le fonctionnement des canaux sont relatifs à de
mauvaises habitudes alimentaires, à de mauvaises habitudes en terme d’exercice
physique ou à des facteurs émotionnels.

1. Les canaux qui apportent le Prana (Pranavaha Srotas) sont endommagés par une
mauvaise alimentation, la suppression des besoins naturels, trop de sécheresse et par le
fait de se fatiguer physiquement lorsque l’on a faim.

Les facteurs qui endommagent le mouvement du Prana sont ceux qui accentuent Vata.
D’autres facteurs sont mauvais pour ces canaux, tels que le fait de fumer, la pollution,
parler fort ou crier, trop chanter et faire trop d’exercice.

2. Les canaux qui apportent la nourriture (Annavaha Srotas) sont endommagés lorsque
l’on mange trop, lorsque l’on ne mange pas à la bonne heure, par des aliments raffinés
et par Agni déséquilibré.
Le système digestif est endommagé par une mauvaise quantité de nourriture, des repas
pris à des horaires irréguliers, et par des aliments d’une faible valeur nutritionnelle
(comme les conserves ou la junk-food).

3. Les canaux qui apportent l’eau (Ambhuvaha Srotas) sont endommagés par
l’exposition à la chaleur, par les toxines issues de l’alimentation (Ama), par la peur, par
l’ingestion d’alcool, par trop de nourriture sèche et par une soif excessive.
Ce sont principalement des facteurs Vata et Pitta : ils réduisent la quantité d’eau dans
le corps et ne permettent pas aux canaux de fonctionner normalement. Ils causent la
déshydratation.

4. Les canaux qui transportent le plasma (Rasavaha Srotas) sont endommagés par une
nourriture trop lourde, trop froide ou qui produit trop de mucus, ainsi que par trop de
chaleur et trop de soucis.

Ces facteurs sont principalement des facteurs Kapha, comme les produits laitiers et les
sucreries.

5. Les canaux qui transportent le sang (Raktavaha Srotas) sont endommagés par une
nourriture et des boissons trop stimulantes, trop huileuses, trop chaudes et trop
liquides, ainsi que par l’exposition prolongée à la chaleur et au soleil.

Ces facteurs sont principalement des facteurs Pitta, comme une nourriture chaude,
épicée, acide, grasse et salée.

6. Les canaux qui desservent les muscles (Mamsavaha Srotas) sont endommagés par
une nourriture qui est trop grasse et trop liquide, trop grossière ou lourde, ainsi que par
les siestes.

Ces facteurs sont principalement des facteurs Kapha.

7. Les canaux qui desservent le tissu adipeux (Medovaha Srotas) sont endommagés par
le manque d’exercice, par les siestes, par une nourriture trop grasse et par trop d’alcool.

Ces facteurs sont principalement des facteurs Kapha, ils sont la cause de l’obésité.

8. Les canaux qui desservent les os (Asthivaha Srotas) sont endommagés par une
fatigue musculaire importante, qui influe sur la santé des os. Les habitudes Vata
endommagent également ces canaux.

La nourriture légère et sèche ou insuffisante augmente Vata par exemple. Une activité
physique trop modérée ou trop excessive a tendance à endommager les os.

9. Les canaux qui desservent les nerfs et la moelle (Majjavaha Srotas) sont
endommagés par le déboîtement des articulations ou par les fractures des os, par une
souffrance extrême et par de mauvaises associations alimentaires.

Le système nerveux est principalement endommagé par les traumatismes physiques ou


émotionnels. Les gaz intestinaux en excès endommagent également les nerfs.

10. Les canaux qui transportent les sécrétions de l’appareil reproducteur (Shukravaha
Srotas) sont endommagés par le fait d’avoir une activité sexuelle débordante, par la
suppression du désir sexuel, par trop de promiscuité ou par des procédures
chirurgicales.

Le système reproducteur est endommagé par une activité sexuelle inappropriée. Les
procédures chirurgicales, quoi que parfois nécessaires, ont également tendance à mettre
à mal le système reproducteur. C’est en particulier le cas pour les procédures
chirurgicales qui demandent une application de chaleur, comme la chimiothérapie.

11. Les canaux qui transportent la transpiration (Svedavaha Srotas) sont endommagés
par trop d’exercice, par l’exposition à la chaleur, par l’ingestion de nourriture trop
chaude ou trop froide et par des émotions telles que la colère, la peur ou le chagrin.

Trop d’exercice, la chaleur, la nourriture trop chaude et les émotions chaudes comme
la colère nous font transpirer. Une nourriture trop froide et des émotions froides
comme la peur nous font trembler et nous arrêtons de transpirer.

12. Les canaux qui transportent les selles (Purishavaha Srotas) sont endommagés par le
fait de se retenir d’aller à la selle, par la chaleur, par le fait de manger alors que le repas
précédent n’a pas encore été digéré et par Agni trop faible.

Ces facteurs sont similaires à ceux qui dérangent le système digestif.

13. Les canaux qui transportent l’urine (Mutravaha Srotas) sont endommagés par une
alimentation (solide et liquide) disproportionnée, par une activité sexuelle excessive,
par le fait de se retenir d’uriner, par certaines maladies et par les traumatismes.

Le système urinaire est endommagé par une mauvaise utilisation du système uro-
génital et par des accidents ou des faiblesses (notamment dues à trop de déplacements
qui augmentent Vata).

14. Les canaux qui transportent les pensées (Manovaha Srotas) sont endommagés par
trop d’émotions, par la suppression des émotions, par les drogues, par des stimuli
sensoriels trop importants (comme la musique forte, trop de télévision, etc…).

Ces canaux sont principalement endommagés par des facteurs émotionnels.

15. Les canaux qui transportent les menstruations (Artavaha Srotas) sont endommagés
par les mêmes facteurs que ceux qui endommagent le système reproducteur
(Shukravaha Srotas) : activité sexuelle excessive ou déficiente et facteurs émotionnels
comme la colère, la peur ou le chagrin.

16. Les canaux qui transportent le lait maternel (Stanyavaha Srotas) sont endommagés
par le fait de ne pas allaiter après avoir accouché, par le fait de ne pas avoir d’enfant et
par le fait d’allaiter un enfant trop longtemps.

LES CANAUX PEUVENT ÊTRE BLOQUÉS PAR L’ALIMENTATION

Les canaux sont généralement bloqués par une nourriture trop lourde ou trop collante.
Une telle nourriture se déplace lentement dans l’organisme et elle peut ralentir les flux
dans les canaux. Ce type de nourriture augmente Kapha et Ama.

Les produits laitiers, plus particulièrement le fromage, les yaourts, le beurre et les
glaces font partie de cette catégorie d’aliments, comme les viandes lourdes et grasses
(ex : le porc), les graisses animales, les pains sucrés, les pâtisseries et les sucreries, ou
même les bananes en trop grande quantité. Ces aliments auront tendance à développer
des maladies typiques des blocages de canaux, comme l’arthrose ou la goutte. Ils ne
devraient toujours être consommés qu’en quantité modérée et qu’occasionnellement.

Si on s’alimente trop, en particulier d’une nourriture lourde, sucrée ou salée, les canaux
ont tendance à se bloquer, surtout si l’on a une vie plutôt sédentaire.

Une nourriture légère et épicée aide à garder les canaux non-obstrués (mais peut être
insuffisante pour nourrir les tissus les plus lourds comme les muscles). Les épices
comme le gingembre, la cannelle, la menthe ou la sauge et, encore plus
particulièrement, le curcuma et la cardamome sont très utiles. Ces épices servent
d’antidote à l’effet bloquant des aliments les plus lourds.

Les autres facteurs qui aident à garder les canaux non-obstrués sont les exercices de
respiration (Pranayamas), l’exercice physique, l’air frais et l’eau fraîche, des activités
mentales créatives et les exercices de méditation. Les thérapies de sudation (Svedana)
comme les saunas et les bains de vapeur (ex : hammams) sont également utiles.

DÉRÈGLEMENTS DES CANAUX

Vata est responsable de tous les mouvements dans les canaux, bien que Pitta et Kapha
peuvent aussi causer quelques troubles à ce niveau.

Les canaux bloqués produisent de la douleur et la formation de kystes ou de tumeurs.


Les blocages peuvent entraîner des infections ou des inflammations. Ce qui induit
souvent un flux hors du canal ou un flux dans la mauvaise direction (c’est par exemple
le cas des vomissements).

Les blocages des canaux peuvent provenir de blessures qui auraient mal cicatrisé. Le
tissu cicatriciel, par exemple, peut bloquer le flux sanguin ou les influx nerveux.

Les types de canaux qui sont clairement définis et qui sont faciles à observer, comme
les systèmes digestif ou urinaire, peuvent être étudiés grâce aux substances qu’ils
produisent, comme les quantités et qualités de gaz ou d’urine.

Les types de canaux qui servent à construire les tissus devraient être étudiés de par le
type de tissu qu’ils produisent. Un flux en excès fournit un excès de nutriments au
tissu, un flux déficient n’apporte pas suffisamment de nutriments. Ces flux sont liés à
l’état des tissus. Par exemple, un flux excessif dans les canaux du sang induit un
surplus de sang.

Un flux en excès peut être impliqué dans un mouvement excessif du tissu, un flux
déficient peut être impliqué dans un mouvement trop lent. Un flux excessif dans les
raktavaha srotas (canaux où le sang circule) peut causer de la tachycardie.

Un blocage du flux peut stopper le mouvement du tissu, c’est le cas des crampes
musculaires par exemple.

Les flux qui vont dans de mauvaises directions mènent l’un à l’autre : un flux déficient
dans un tissu peut amener un flux en excès dans un autre tissu.

Ci-après, les différents symptômes provoqués par des flux anormaux :


1. Pranavaha Srotas – Système Respiratoire
Flux en Excès : Hyperventilation
Flux Insuffisant : Hypoventilation
Blocage du Flux : Respiration difficile (dyspnée), toux, éternuement, asthme, hernie hiatale
Flux en Dehors du Canal Approprié : Perforation des poumons

2. Annavaha Srotas – Système Digestif


Flux en Excès : Fort appétit, hyperacidité, diarrhée
Flux Insuffisant : Faible appétit, hypoacidité, anorexie, constipation
Blocage du Flux : Occlusion intestinale, tumeurs
Flux en Dehors du Canal Approprié : Vomissement, ulcères

3. Ambhuvaha Srotas – Absorption de l’Eau


Flux en Excès : Soif excessive, hyperglycémie
Flux Insuffisant : Nausée, manque de goût, hypoglycémie
Blocage du Flux : Diabètes, cancer du pancréas
Flux en Dehors du Canal Approprié : Vomissement de bile, anorexie

4. Rasavaha Srotas – Système Lymphatique


Flux en Excès : Œdème
Flux Insuffisant : Déshydratation, émaciation,
Blocage du Flux : Cancer lymphatique, occlusion des canaux lymphatiques
Flux en Dehors du Canal Approprié : Saignement, toux de sang

5. Raktavaha Srotas – Système Sanguin


Flux en Excès : Pouls rapide, palpitations, hypertension
Flux Insuffisant : Pouls lent, hypotension, varices
Blocage du Flux : Arythmie, hypertrophies du foie et de la rate, caillots, tumeur, crise
cardiaque
Flux en Dehors du Canal Approprié : Saignement

6. Mamsavaha Srotas – Système Musculaire


Flux en Excès : Hyperactivité musculaire, tremblements
Flux Insuffisant : Hypoactivité musculaire, spasme, hypotonie
Blocage du Flux : Tumeur, inflammation chronique
Flux en Dehors du Canal Approprié : Déchirement du muscle

7. Medovaha Srotas – Système Adipeux


Flux en Excès : Œdème, obésité
Flux Insuffisant : Emaciation, peau sèche
Blocage du Flux : Tumeur
Flux en Dehors du Canal Approprié : Déchirement du tissu adipeux

8. Asthivaha Srotas – Système Squelettique


Flux en Excès : Excès de matière osseuse
Flux Insuffisant : Os fragiles, ostéoporose
Blocage du Flux : Calcification des os, cancer
Flux en Dehors du Canal Approprié : Fracture
9. Majjavaha Srotas – Système Nerveux
Flux en Excès : Hypersensibilité, douleur, insomnie, tremblements
Flux Insuffisant : Hyposensibilité, engourdissement, manque de vivacité
Blocage du Flux : Convulsion, coma, sclérose en plaques
Flux en Dehors du Canal Approprié : Dégradation du tissu nerveux

10. Shukravaha Srotas – Système Reproducteur


Flux en Excès : Spermatorrhée, émission nocturnes, éjaculation précoce, leucorrhée
Flux Insuffisant : Peine à éjaculer, manque de lubrification
Blocage du Flux : Impuissance, caillots dans la prostate, élargissement des testicules, tumeur
utérine
Flux en Dehors du Canal Approprié : Ejaculation rétrograde (sperme dans la vessie)

11. Svedavaha Srotas – Système Sébacé


Flux en Excès : Transpiration en excès
Flux Insuffisant : Transpiration insuffisante, arrêt (temporaire de la transpiration)
Blocage du Flux : Incapacité à transpirer
Flux en Dehors du Canal Approprié : Transpiration dans le plasma

12. Purishavaha Srotas – Système Excrétoire


Flux en Excès : Diarrhée
Flux Insuffisant : Constipation
Blocage du Flux : Occlusion intestinale, tumeur
Flux en Dehors du Canal Approprié : Perforation du gros intestin

13. Mutravaha Srotas – Système Urinaire


Flux en Excès : Mictions fréquentes
Flux Insuffisant : Mictions rares
Blocage du Flux : Douleur lors de la miction, caillots
Flux en Dehors du Canal Approprié : Eclatement de la vessie

14. Manovaha Srotas – Le Mental


Flux en Excès : Hyperactivité des sens, soucis, ragots, colère
Flux Insuffisant : Engourdissement des sens, dépression, chagrin
Blocage du Flux : Emotion bloquée
Flux en Dehors du Canal Approprié : Délire, schizophrénie

15. Artavavaha Srotas – Système Menstruel


Flux en Excès : Menstruations en excès (ménorragie)
Flux Insuffisant : Menstruations faibles ou irrégulières
Blocage du Flux : Menstruations douloureuses (dysménorrhée), absence de
menstruation (aménorrhée), tumeur
Flux en Dehors du Canal Approprié : Menstruations dans les urines ou dans les selles

16. Stanyavaha Srotas – Système de Lactation


Flux en Excès : Lait maternel en excès
Flux Insuffisant : Lait maternel insuffisant
Blocage du Flux : Difficultés à allaiter, douleur, seins enflés, kystes, tumeur
Flux en Dehors du Canal Approprié : Blessure aux seins
Notes personnelle, schémas et tableaux récapitulatifs de l’étudiant :

8 LES ORGANES

En Ayurvéda, on insiste surtout sur les Doshas, les Dhatus et les Srotas. On ne parle
pas autant des organes qu’en médecine conventionnelle occidentale ou qu’en médecine
traditionnelle chinoise par exemple, mais ils restent naturellement importants.

L’Ayurvéda se penche plus particulièrement sur les organes du système digestif car
c’est là que les Doshas s’accumulent.

L’ESTOMAC

L’estomac est un organe Kapha, c’est d’ailleurs là où Kapha s’accumule sous forme de
phlegme et de sécrétions alcalines.

L’estomac est endommagé par de mauvaises habitudes alimentaires, par une


alimentation insuffisante, par de mauvaises associations alimentaires, par des goûts
trop forts (surtout les nourritures trop lourdes, grasses, sucrées ou salées), par une
nourriture trop froide ou trop chaude, ou en mangeant alors que le précédent repas
n’est pas encore digéré.

L’estomac est sensible et n’aime ni les soucis ni l’attachement.

Lorsqu’il est endommagé, l’estomac est la source de nausées, de hauts le cœur, de


vomissements, de manque d’appétit et d’indigestions.

L’INTESTIN GRÊLE

L’intestin grêle est un organe Pitta. C’est principalement là où le feu digestif brûle et
où Pitta s’accumule. Il produit principalement des sécrétions acides.

Il est endommagé par une nourriture trop chaude, épicée, acide ou grasse, ou par des
goûts trop forts.
Psychologiquement, l’irritabilité et la colère l’endommagent.

Il produit alors des sensations de brûlure, de l’hyperacidité et des ulcères.


LE GROS INTESTIN

Le gros intestin, ou le colon, est un organe Vata, c’est là où l’Air s’accumule.

Il est perturbé par une nourriture trop froide, sèche ou légère, ou par une quantité
insuffisante de nourriture. Les laxatifs l’endommagent gravement.

L’anxiété, la nervosité et la peur le perturbent également.

Dérangé, le gros intestin produit des gaz, des distensions abdominales et de la


constipation.

LES POUMONS

Les poumons, qui sont à la base du système respiratoire, sont d’abord un organe
Kapha. Ils sont sensibles, ils aiment la moiteur et n’apprécient pas la sécheresse.
Comme ils absorbent l’Air et le Prana, ils ont des attributs Vata et sont donc reliés au
système nerveux.

Ils sont endommagés par l’exposition au froid et à la chaleur, à l’humidité et à la


sécheresse. La pollution et la cigarette les endommagent gravement.

Les poumons sont les 1ers atteints lors de rhumes ou de maladies dues au froid.
Les poumons contrôlent la réception des émotions dans le corps. Ils sont sensibles et
fragiles. Ils sont endommagés par les regrets, le désespoir et l’attachement (qui sont
des émotions Kapha).

Lorsqu’ils sont endommagés, ils produisent de la toux, des congestions pulmonaires et


une respiration difficile.

LE CŒUR

Le cœur est un organe Pitta, impliqué dans la circulation du sang (Pitta). Il est le siège
des émotions comme l’amour mais il a aussi une nature Kapha.

Il est endommagé par trop de fatigue ou trop de travail.

Emotionnellement, il est perturbé par trop de joie ou de plaisir, par la rétention des
émotions et par des attitudes agressives.

Endommagé, il produit des palpitations, une tension artérielle fluctuante, de l’arythmie,


des douleurs au cœur, des attaques cardiaques et d’autres problèmes circulatoires.

LE FOIE ET LA VÉSICULE BILIAIRE

Le foie, qui est impliqué et dans le processus de digestion et dans le système


circulatoire, est principalement un organe Pitta, comme la vésicule biliaire, son organe
sécrétoire.

Comme il est impliqué dans le métabolisme du sucre et des graisses, le foie a aussi des
qualités Kapha et il est impliqué dans des maladies Kapha comme l’obésité et le
diabète.
Le foie est endommagé par les facteurs qui augmentent Pitta comme une nourriture
trop épicée, grasse ou sucrée, trop de viande, par l’alcool et les drogues. Il est
responsable du nettoyage du sang et élimine les toxines. Il est donc impliqué dans la
plupart des maladies infectieuses ou toxiques.

Le foie est l’organe de la volonté et des émotions négatives comme la colère et la


haine.

Endommagé, il produit de l’irritabilité, des maux de tête, de l’hypertension, des


irritations cutanées, l’hépatite, la jaunisse, les caillots biliaires, … Il peut aussi il y
avoir un goût bizarre dans la bouche et des vomissements de bile.

La congestion du foie entraîne la congestion de la vésicule biliaire.

LE PANCRÉAS ET LA RATE

Le pancréas, qui contrôle le métabolisme du sucre et, dans la pensée ayurvédique, la


digestion de l’eau, est un organe Kapha.

La rate, qui est impliquée dans la formation et la destruction du sang, est d’abord un
organe Pitta. Elle est impliquée dans de nombreuses maladies du foie et du sang.
L’hypertrophie du foie va souvent de pair avec celle de la rate. La rate est aussi en lien
avec le système immunitaire car elle aide à produire les globules blancs.

Le pancréas est endommagé par une nourriture trop sucrée ou trop riche, en buvant
trop d’eau et par des facteurs émotionnels comme le désir et l’attachement. Il
métabolise alors irrégulièrement le sucre, et engendre l’hypoglycémie et le diabète.

La rate est endommagée par les mêmes facteurs que le foie et par des blessures
accidentelles. Elle est alors responsable de troubles sanguins comme les saignements
ou l’hémophilie.

LES REINS ET LA VESSIE

Les reins et la vessie, en tant qu’organes d’élimination, sont essentiellement des


organes Vata. Ils assèchent le corps.

Les reins ont des qualités secondaires Kapha car ils fournissent la nourriture et les
hormones aux tissus profonds (nerfs et os).

Les reins et la vessie aident au processus de nettoyage du sang en en enlevant l’acide


urique. Ils retiennent Pitta.

Les reins sont sensibles et sont facilement endommagés par trop de voyages, trop
d’activité sexuelle, et par l’exposition au froid.

Psychologiquement, ils n’aiment pas les émotions froides comme la peur.

La vessie est elle aussi endommagée par une trop grande activité sexuelle et par le fait
de se retenir d’uriner.
Endommagés, ils produisent des difficultés à uriner, des sensations de brûlure, des
douleurs dans le bas du dos et une faible vitalité.

LES ORGANES REPRODUCTEURS

Le sperme est régit par Kapha. Il est de nature froide, sucrée, mouillée et collante : les
testicules sont donc plutôt Kapha.

L’appareil reproducteur de la femme est régit par Pitta. Les menstruations sont de
nature chaude comme le sang : l’utérus est un organe Pitta. Il possède cependant des
qualités Kapha puisqu’il lubrifie et peut concevoir la vie. Son côté Kapha prend le
dessus pendant la grossesse. Les seins de la femme sont des organes Kapha également :
ils sont de nature grasse et produisent le lait, qui est une substance Kapha. Le système
reproducteur est donc Kapha d’une manière générale, et la reproduction en elle-même
est une fonction Kapha.

Cependant, la polarité du système reproducteur est à l’opposé de la polarité du corps en


général. En effet, le système reproducteur masculin est plus Kapha alors que le corps
d’un homme est plus Pitta. Chez la femme, c’est l’inverse : son système reproducteur
est plus Pitta alors que son corps est plus Kapha. Cela explique en partie l’attraction
homme-femme.

Le système reproducteur est endommagé par une activité sexuelle trop importante ou
par sa répression, par une nourriture appauvrie et par des émotions telles que la peur et
la luxure. Lorsqu’il est affaibli, le système reproducteur est responsable de l’impotence
et de la stérilité (désordres Vata). Chez les femmes, les différents problèmes menstruels
peuvent apparaitre.

LE CERVEAU

Le cerveau est d’abord un organe Vata, puisqu’il est la source des influx nerveux qui
contrôlent le reste du corps.

Le liquide céphalo-rachidien, cependant, est de nature Kapha (Tarpaka Kapha). Il


supporte les fonctions nerveuses. S’il n’y avait pas de Kapha dans le cerveau, nous
serions constamment mentalement dérangés et nous ne pourrions pas être tranquilles
d’esprit.

Trop de stimulus sensoriels (ex : trop de musique ou de bruit, trop de couleurs vives)
endommagent le cerveau. Tout comme trop de stimulants (TV, café, alcool, drogues,
…). Trop de pensées, de soucis et de spéculations produisent les mêmes dommages.
Ces troubles peuvent être l’insomnie, les hallucinations, les spasmes musculaires, les
tremblements, la paralysie, …

LE PÉRICARDE

Le péricarde et le triple réchauffeur sont des concepts importants en médecine


orientale. Le péricarde englobe le cœur et est principalement impliqué dans des
désordres psychologiques, des délires et des comas. Il est de nature proche de celle du
cœur mais légèrement plus Kapha.
RÉSUMÉ

Le organes Vata sont : le gros intestin, la vessie, les reins et le cerveau.

Les organes Pitta sont l’intestin grêle, le foie, la vésicule biliaire, la rate, le cœur et
l’utérus lorsque la femme n’est pas enceinte.

Les organes Kapha sont l’estomac, les poumons, le pancréas, les testicules et l’utérus
lorsque la femme est enceinte.

Vata contrôle les organes de l’élimination (fonctions basses de Vata) et le cerveau


(fonctions hautes de Vata).
Pitta contrôle les organes de la digestion et du système circulatoire (le sang).
Kapha contrôle les organes qui produisent le mucus et les autres sécrétions corporelles.

Les maladies qui affectent les organes sont généralement liées aux Doshas qui se
trouvent dans ces organes.

Généralement, cependant, Vata contrôle les fonctions des organes, puisqu’il permet
leur innervation. Pitta contrôle le métabolisme dans tous les organes. Kapha maintient
la substance de tous les organes. Un organe qui ne fonctionne pas bien a souvent un
déséquilibre Vata à l’origine. Une mauvaise digestion ou un métabolisme déséquilibré
a souvent une origine Pitta et un organe hypertrophié ou hypotrophié a souvent un
problème Kapha. De par le même processus que celui vu pour les tissus, lorsqu’un
organe fonctionne de trop (Vata+), il est souvent constitué de trop peu de tissu (Kapha-
). Lorsqu’un organe fonctionne trop peu (Vata-), il est souvent constitué de trop de
tissu (Kapha+).

LES ORGANES CONTRÔLENT LES TISSUS

- Le plasma est contrôlé par les poumons et par le cœur. Ces organes distribuent le
plasma. Il est produit dans l’estomac et dans les poumons.

- Le sang est contrôlé par le cœur, par le foie et par la rate. Le cœur est responsable de
sa circulation. Le foie stocke le sang, et la rate est responsable de sa dégradation.

- Les muscles sont contrôlés par le foie et par le couple rate/pancréas qui aident à leur
formation.

- La graisse est contrôlée par le pancréas et par les reins qui sont responsables du
métabolisme de l’eau. Le foie est également important.

- Les os sont contrôlés par le colon et par les reins. Le colon nourrit les os. Une
faiblesse des reins empêche la bonne formation des os.

- La moelle est contrôlée par le cerveau et par le colon, ce dernier nourrit la moelle par
les os.

- Les sécrétions des appareils reproducteurs sont contrôlées par les testicules, par les
ovaires et par les reins. Le système reproducteur aide aussi à nourrir la moelle et les os.
On peut donc déceler l’état de fonctionnement d’un organe en étudiant le tissu qu’il
contrôle.

CORRESPONDANCE ENTRE LES ORGANES ET LES SROTAS

On peut également diagnostiquer l’état des organes en étudiant l’état des canaux qui
leur correspond.

Pranavaha Srotas - Système respiratoire Poumons, cœur

Annavaha Srotas - Système digestif Estomac, intestin grêle

Ambhuvaha Srotas - Métabolisme de l’eau Pancréas, reins

Rasavaha Srotas - Système lymphatique Poumons, cœur, estomac

Raktavaha Srotas - Système circulatoire Cœur, foie

Mamsavaha Srotas - Système musculaire Foie, rate

Medovaha Srotas - Système adipeux Pancréas, foie, reins

Asthivaha Srotas - Système squelettique Colon

Majjavaha Srotas - Système nerveux Cerveau

Shukravaha Srotas - Système reproducteur Testicules, ovaires

Svedavaha Srotas - Système sébacé Poumons

Purishavaha Srotas - Système excrétoire Colon

Mutravaha Srotas - Système urinaire Vessie

Artavavaha Srotas - Système menstruel Utérus

Stanyavaha Srotas - Système de lactation Seins

LES 10 ENDROITS CRUCIAUX DU CORPS

En Ayurvéda, on considère qu’il y a 10 parties du corps de première importance pour


la santé.
Ce sont les 2 tempes, les 3 organes vitaux (cœur, vessie et cerveau), la gorge, le sang,
les sécrétions des appareils reproducteurs, Ojas, et le rectum.

Certaines de ces parties sont des endroits très sensibles. S’ils sont endommagés, on
peut mourir. D’autres de ces parties sont des tissus sensibles. Il est dangereux d’en
perdre une trop grosse partie. D’autres encore sont des organes importants. S’ils ne
fonctionnent pas bien, il y a dévitalisation puis décès.
Des troubles à ces endroits peuvent indiquer des maladies chroniques. Ces parties
contiennent une grande quantité de Prana qui peut s’en échapper si elles sont
endommagées.

NE PAS RETENIR SES ENVIES NATURELLES

Comme nous l’avons vu, l’une des principales causes de la maladie est un blocage de
flux dans les canaux (Srotas). C’est quelque chose que l’on peut s’infliger lorsque l’on
supprime ou lorsque l’on inhibe les fonctions normales des canaux.

Chaque type de canal a une fonction spécifique. Un flux doit s’écouler dans les canaux
et on ne doit pas l’empêcher de s’écouler. Sinon, il passera ailleurs… Cela endommage
les canaux en question mais également tout le système nerveux : cela déséquilibre Vata
en général.

Pour cette raison, et selon l’Ayurvéda, les 13 envies naturelles suivantes ne doivent
jamais être supprimées ou ignorées : uriner, aller à la selle, éjaculer, émettre des
flatulences, vomir, éternuer, roter, bailler, manger, boire, pleurer, dormir, et respirer.

Effets Produits par la Suppression des Besoins Naturels

1. Si on se retient d’uriner, on dérange le système urinaire et les reins. La miction est


difficile ou douloureuse, on peut avoir des douleurs dans la vessie, dans le bas du dos
et à la tête.

2. Si on se retient d’aller à la selle, cela dérange le colon et le système excrétoire et le


système digestif. Cela produit de la constipation, des douleurs et de la distension
abdominale, des maux de tête et des crampes musculaires.

3. Se retenir d’éjaculer endommage les systèmes reproducteurs et urinaires. Cela


produit de la douleur dans le pénis et dans les testicules, un élargissement de la
prostate, une miction difficile, des douleurs cardiaques, des malaises et de l’insomnie.

4. Se retenir d’émettre des flatulences produit de la constipation, une miction difficile,


une douleur abdominale et de la distension, et d’autres désordres de type Vata. Les
déchets gazeux sont absorbés par les os et par la moelle où ils peuvent donner lieu à de
l’arthrose et à des désordres nerveux. Cela endommage le système digestif et augmente
également Vata dans tout l’organisme.

5. S’empêcher de vomir produit des nausées, de l’anorexie, des œdèmes, de l’anémie,


de la fièvre et des maladies de peau. Les canaux qui apportent l’eau (Ambhuvaha
Srotas) sont également endommagés.

6. S’empêcher d’éternuer produit des maux de tête et des paralysies faciales. Cela
endommage les poumons et augmente les réactions allergiques.
7. Se retenir de roter produit des maux de tête, de l’anorexie, des difficultés
respiratoires et des palpitations. S’empêcher de tousser produit les mêmes symptômes.
Les systèmes respiratoire et digestif peuvent être endommagés.

8. S’empêcher de bailler produit des tremblements, des engourdissements, des


convulsions et de l’insomnie. Cela augmente Vata dans le système nerveux.

9. Se retenir de manger (jeûner) produit un manque d’appétit, une digestion faible, de


la malabsorption et des vertiges. Cela endommage le corps physique dans son
ensemble et l’esprit. Cela peut mener à l’arrêt du feu digestif.

10. Se retenir de boire produit de la sécheresse (bouche, peau), de la surdité, de la


fatigue et des douleurs au cœur. Cela peut être la cause d’une dévitalisation.

11. Se retenir de pleurer produit des maladies oculaires, des allergies, des vertiges et
des maladies cardiaques. Il en est de même lorsque l’on retient ses émotions.

12. Se retenir de dormir produit de l’insomnie, de la fatigue, des maux de tête et de la


lourdeur dans les yeux. Cela endommage le système nerveux et le mental.

13. Se retenir de respirer produit de la toux, de l’asthme, des difficultés à respirer, un


manque de force et des maladies cardiaques. Cela se produit lorsque nous ne respirons
pas normalement (stress, peur, …). Respirer en conscience corrige le problème.

Différentes formes de Vata sont endommagés à chaque fois :

- Apana Vayu est dérangé par le fait de se retenir d’aller à la selle, d’uriner et
d’éjaculer.

- Samana Vayu et Agni sont dérangés par le fait de se retenir de manger et de boire.

- Prana Vayu est dérangé par le fait de se retenir de dormir, d’inspirer, de bailler et
d’éternuer.

- Udana Vayu est dérangé par le fait de se retenir de roter, d’expirer, de vomir ou de
tousser.

- Vyana est dérangé par le fait de se retenir de pleurer.

La suppression de ces 13 envies naturelles ne peut pas être compensée par leur
contraire. Par exemple, manger ou boire en excès ne sont pas bons non plus. De même,
forcer une envie qui n’est pas présente, comme manger lorsque l’on n’a pas faim,
dérange les Doshas, en particulier Vata.

Ne pas se retenir ne signifie bien sûr pas être vulgaire…

En gros, il faut suivre la nature. Ce qui est naturel n’est jamais extrême, ni dangereux.

EXPRIMONS NOS EMOTIONS

Les émotions représentent une forme d’impulsions du mental. Nous ne devons pas non
plus les refreiner sous peine de déséquilibrer le mental. Elles s’accumuleraient alors
dans l’inconscient et provoqueraient de l’anxiété, des malaises et un manque de paix
intérieure. Les émotions refreinées bloqueraient les canaux du corps physique et
pourraient alors causer des douleurs, permettraient aux toxines de s’accumuler, ou
faciliteraient le développement de tumeurs.

L’énergie émotionnelle refreinée doit de toute façon s’évacuer quelque part. Si nous
n’exprimons pas nos émotions, cela se ressentira sur le corps physique. Elles sont
d’ailleurs la cause de bons nombres de maladies. Elles affaiblissent aussi le système
immunitaire et le feu digestif. Elles permettent aux toxines de s’accumuler. Les
allergies, l’arthrose ou les cancers se développent souvent sur des émotions que l’on a
refreinées.

Les signes précurseurs de maladie, dans le cas d’émotions que l’on refreine, sont
l’insomnie, de mauvais rêves, des changements d’humeurs, un manque d’appétit, des
nausées, des indigestions et des douleurs au foie.

Nous devrions toujours reconnaitre et exprimer nos émotions lorsqu’elles apparaissent.


Ce qui ne doit pas dire que l’on doit les excuser ou les surjouer. Par exemple, si on est
en colère, il nous faut nous exprimer objectivement. Nous ne devrions pas exploser de
rage.

D’ailleurs, c’est simplement parce que nous attendons trop avant d’exprimer nos
émotions que celles-ci deviennent violentes. Toutes les émotions sont d’abord légères
même si elles sont parfois désagréables. La seule façon de les contrôler, c’est
d’apprendre à les reconnaitre, à les observer, chez nous et chez les autres. La
méditation est le meilleur outil pour cela.
Notes personnelles, schémas et tableaux récapitulatifs de l’étudiant :
9 LES MALAS

Selon l’Ayurvéda, il existe 3 déchets matériels principaux évacués par l’organisme : les
selles (Purisha), l’urine (Mutra) et la transpiration (Sveda).

On les appelle les Malas, de la racine Sanskrite mal-, ce qui blesse. Contrairement aux
Doshas, ils ne possèdent pas de fonction constructrice au sein de l’organisme.
Cependant, comme les Doshas, ces déchets peuvent être affaiblis ou endommagés et
devenir sites d’origine de maladies. Les Doshas en excès les endommagent, comme les
tissus déficients. Les Doshas en excès peuvent même se mêler aux Malas et provoquer
de sérieuses complications.

RÔLES DES MALAS

- Le rôle des selles est de maintenir la tonicité du colon et de maintenir en place les
organes digestifs et l’utérus. De plus, les selles maintiennent la bonne température du
colon et de ses muqueuses.

- Le rôle de l’urine est d’éliminer le surplus d’eau.

- Le rôle de la transpiration est de séparer l’eau de ses déchets.

Généralement, nous transpirons plus l’été et urinons plus l’hiver, puisque la chaleur
provoque la sudation pour nous rafraichir et le froid tend à augmenter les urines par
son action constrictrice.

Les selles font suite à l’action du colon et servent à éliminer l’excès de Terre. L’excès
d’Air (Vata) est aussi éliminé par le colon, les 2 étant des produits de la digestion.

L’urine fait suite à l’action de la vessie et sert à éliminer l’excès d’Eau, mais aussi
quelques déchets solides et des acides.

La transpiration fait suite à l’action des poumons et sert à éliminer l’Eau et les toxines.
La transpiration aide aussi à évacuer l’excès de chaleur. Elle rafraichit et humidifie la
peau et les poils. La transpiration aide aussi à évacuer l’excès de graisse.

On remarque que ces 3 types de déchets participent à évacuer la chaleur excédentaire


hors de l’organisme.
L’urine contient aussi des acides (Pitta), comme la transpiration, et participe au
processus de purification du sang.

Normalement, nous devrions aller à la selle une fois par jour le matin et peut-être une
seconde fois plus tard dans la journée.
Nous devrions aller uriner 3 à 5 fois par jour et nous ne devrions pas avoir besoin de
nous lever la nuit.
Nous ne devrions transpirer que lorsque nous faisons de l’exercice ou lorsqu’il fait
chaud. Si ce n’est pas le cas, cela implique un déséquilibre au niveau des Malas.

Les 3 Malas sont principalement contrôlés par Apana Vayu, le mouvement decendant,
surtout les selles et l’urine. Vyana, le mouvement centrifuge, contrôle la transpiration.
Si ces 2 Vayus fonctionnent correctement, l’élimination des déchets se passe
correctement. Les rhumes et les coups de froid ont tendance à bloquer Vyana, les
problèmes de digestion ont tendance à bloquer Apana.

DYSFONCTIONNEMENTS DES MALAS

En excès, les Malas peuvent être des facteurs aggravant du processus de maladie.
Lorsqu’ils ne sont pas correctement éliminés, ils s’accumulent et se déplacent dans les
tissus environnant qu’ils détériorent.

Si ces déchets sont insuffisants, cependant, ils peuvent aussi être des facteurs aggravant
du processus de maladie. Les organes qui les produisent n’ont alors plus assez de
substance avec lesquelles travailler et ils s’atrophient peu à peu.

DÉCHETS EN EXCÈS

Les Selles

Des selles en excès produisent des douleurs et des distensions abdominales, des
sensations de lourdeur, de la constipation et des douleurs lors de l’évacuation.

Il y a trop de Terre dans l’organisme et cela augmente les toxines dans le corps, comme
on peut le sentir par une mauvaise haleine et une mauvaise odeur corporelle.

Cela peut provoquer des maux de tête.

L’Urine

L’excès d’urine produit des douleurs à la vessie et une sensation d’avoir encore envie
d’uriner juste après avoir terminé une miction.

Il y a un excès et une rétention d’Eau dans l’organisme. La soif est très présente.

La Transpiration

L’excès de transpiration produit une odeur corporelle nauséabonde et certains


problèmes de peau.
C’est souvent un excès de Feu qui en est la cause. Pitta produit alors de l’eczéma, de
l’urticaire, ou des mycoses. Cependant, chez les individus minces, c’est souvent Vata
qui est impliqué. Dans ce cas, on observera une déshydratation, de la fatigue ou des
convulsions.

DÉCHETS INSUFFISANTS

Les Selles

Trop peu de selles produisent des gaz, des distensions abdominales, des mouvements
douloureux dans les intestins (vers le haut et le côté).

Il y a alors trop peu de Terre dans l’organisme, ce qui produit une chute d’énergie, de
la nervosité, des palpitations, des maux de dos (lombaires), voire même des descentes
d’organes.

L’Urine

Trop peu d’urine produit des mictions difficiles, des urines teintées de sang et une
grande soif.
Il y a trop peu d’Eau dans l’organisme, trop de Pitta et de Vata. Ce qui peut mener à de
la fièvre et de la déshydratation.

La Transpiration

Trop peu de transpiration produit la raideur des poils sur la peau et des rides.
Le manque de transpiration produit une peau sèche, qui pèle et une sensibilité aux
coups de froid et aux rhumes. Des déséquilibres Vata donc. Cela indique aussi une
mauvaise circulation sanguine périphérique.

CE QUI ENDOMMAGE LES DÉCHETS

Les Selles

Les selles sont endommagées par l’utilisation de laxatifs, par une nourriture trop légère
ou trop lourde, par de mauvaises associations alimentaires, par trop de voyages ou de
déplacements, par une heure de coucher tardive, par le café, par les antibiotiques, par
une activité physique non adéquate et par des facteurs émotionnels tels que la peur et
l’angoisse. Toute condition où nous sommes anormalement fatigués peut se manifester
par des problèmes au niveau du colon (le site principal de Prana, la force vitale).

L’Urine

L’urine est endommagée par l’utilisation de diurétiques (médicaments, nourriture ou


plantes médicinales), par le fait de trop boire ou trop peu, par l’alcool, par trop
d’activité sexuelle et par des facteurs émotionnels tels que les traumatismes et la peur.

La Transpiration

La transpiration est endommagée par l’utilisation de substances diaphorétiques ou par


les saunas, hammams et jacuzzis, par une nourriture trop sèche, par trop peu de sel
dans la nourriture et par une activité physique trop faible ou trop importante.

COMMENT AUGMENTER OU DIMINUER LES DÉCHETS

Les déchets peuvent être augmentés grâce à des substances de nature similaire :

Les Selles

Les selles peuvent être augmentées par des laxatifs naturels, le son (aliment), les
céréales comme l’orge, la plupart des haricots secs, les légumes racines et par la
plupart des légumes à feuilles vertes comestibles. La viande accroît également les
selles.

On peut diminuer les selles par le jeûne, par l’utilisation de purgatifs, en mangeant
léger et en buvant des jus de fruits.

L’Urine

L’urine peut être augmentée en buvant plus d’eau, en buvant de l’eau sucrée et en
buvant des jus de fruits.

On peut diminuer l’urine en buvant moins, en mangeant léger et sec, et en s’exposant


au soleil.

La Transpiration

On peut augmenter la transpiration en buvant des jus de fruits acides avec du sel et en
s’exposant au soleil.

On diminue la transpiration en buvant moins et par une nourriture sèche ou en ne


s’exposant pas au soleil.

LES 9 ORIFICES EXCRÉTOIRES

Il s’agit des 2 yeux, des 2 oreilles, des 2 narines, de la bouche, de l’urètre et de l’anus.

Ces 9 orifices servent à évacuer des déchets hors de l’organisme. 7 sont situés sur la
tête et 2 au-dessous. Les yeux produisent les larmes, les oreilles la cire, les narines des
sécrétions nasales, la bouche de la salive, l’urètre l’urine et l’anus les selles.

Ces orifices sont importants pour le Prana également. Ils possèdent des canaux
d’énergie spéciaux (Nadis, qui transportent une énergie plus subtile). On peut traiter le
Prana au niveau de ces orifices excrétoires. On peut également y nettoyer l’organisme
des toxines. La santé dépend du bon fonctionnement, de la bonne lubrification et de la
bonne élimination à ces orifices.

C’est dans la nature propre au corps de se décomposer pour former en retour les
Eléments ingérés, principalement la Terre. Il est donc nécessaire de nettoyer
continuellement le corps pour éviter les accumulations de déchets. Ces orifices doivent
donc être gardés propres et en bon état de fonctionnement.
LES DOSHAS SONT AUSSI DES DÉCHETS

Vata, Pitta et Kapha sont aussi des déchets produits par l’organisme, tout autant qu’ils
sont des Doshas et des énergies positives lorsqu’ils sont équilibrés. Kapha est le mucus
produit en tant que un déchet. Pitta est la bile, les acides et le sang produits en tant que
déchets. L’Air et les gaz sont Vata. Kapha est donc le déchet du plasma, Pitta celui du
sang et Vata celui du processus de digestion.

Kapha est principalement éliminé par la bouche, le nez et les glandes sébacées, mais il
peut aussi être éliminé par l’urine et les selles. Pitta, en tant que déchet, est
principalement éliminé par l’urine, qui nettoie le sang, et également par la transpiration
et les selles. Vata est principalement éliminé sous forme de gaz par le rectum mais il
peut aussi être évacué aussi par les rots. De plus, l’air expiré par les poumons est aussi
Vata en tant que déchet.

La différence entre les Doshas et les Malas est que les 1ers ont des fonctions bien plus
complexes. Les 2nds sont seulement des déchets. Lorsque l’on étudie les déchets, il nous
faut étudier le fonctionnement des Doshas en parallèle. Nous devons aussi étudier dans
quelle mesure les Doshas et les Malas se mélangent (mucus dans les urines, sang dans
les selles, etc…).
Notes personnelles, schémas et tableaux récapitulatif de l’étudiant :
MODULE 2 :
LE DIAGNOSTIC AYURVEDIQUE
1 ANALYSE CONSTITUTIONNELLE D’UN INDIVIDU

La chose la plus importante en Ayurvéda lorsque l’on traite quelqu’un est de connaitre
sa constitution (Prakritti Pariksha). Pour cela, nous avons besoin de connaitre
l’anatomie et la physiologie ayurvédiques (voir Cours de Praticien en Ayurvéda
Module 1 : Anatomie et Physiologie Ayurvédiques) qui nous servent à distinguer les
différentes conditions des Doshas chez différentes personnes.

Même si on ne peut pas toujours diagnostiquer en profondeur une maladie, on peut


aider une personne à se rééquilibrer doshiquement par différents moyens (alimentation,
phytothérapie, massages, …).

Selon l’Ayurvéda, le praticien compétent est celui qui peut reconnaitre les Doshas dans
leurs différents états, pas celui qui sait reconnaitre le plus de maladies. Si on ne
s’intéresse qu’à la maladie, on perd la vision holistique de la thérapie.

LES 7 CONSTITUTIONS DOSHIQUES

L’Ayurvéda reconnaît 7 constitutions différentes : Vata, Pitta, Kapha, Vata-Pitta, Vata-


Kapha, Pitta-Kapha et Vata-Pitta-Kapha.

Certaines personnes ont un Dosha fortement prédominant, d’autres en ont 2 en


proportions à peu près égales qui dominent le 3ème, très peu ont les 3 Doshas à égalité
(constitution tri-doshique).

Certains praticiens différencient par exemple Pitta-Vata de Vata-Pitta mais nous


considérerons ici qu’il s’agit de la même constitution doshique.

TRAITEMENT DES CONSTITUTIONS BI-DOSHIQUES

Les types mixés sont plus difficiles à traiter car lorsque l’on tente de rééquilibrer un
des Doshas de tête, on risque de déséquilibrer le 2ème.

En fait, si les deux Doshas de tête sont en excès, on tentera d’augmenter le 3ème.

• Chez VATA-PITTA, on augmentera Kapha.


• Chez PITTA-KAPHA, on augmentera Vata.
• Chez VATA-KAPHA, on augmentera Pitta.
Dans le cas de constitutions tri-doshiques, les maladies varient et on s’occupe alors du
Dosha en excès du moment. Mais ces constitutions sont souvent moins sensibles aux
déséquilibres.

VARIATIONS DES DÉSÉQUILIBRES DOSHIQUES

Un Dosha peut être plus ou moins en excès. C’est par exemple la différence entre de
l’insomnie (Vata élevé, temporaire) et de la paralysie (Vata très élevé, chronique).

Les Doshas déséquilibrés montrent des signes relatifs à leurs différents Attributs. Un
Vata en excès peut amener de la sécheresse qui cause de la rigidité dans les membres.
Mais Vata en excès peut aussi se traduire par un excès de mouvement qui produit des
tremblements, soit presque le contraire.

L’importance des 20 Attributs est donc indéniable dans l’examen et le traitement des
pathologies.

Des facteurs extérieurs peuvent aussi influencer les Doshas comme le climat,
l’environnement, le mode de vie, … Par exemple, si l’on vit dans un endroit venté, que
l’on est souvent en déplacement et que l’on utilise beaucoup de moyens de
communications, nous serons plus souvent touchés par des déséquilibres Vata, même si
nous n’avons pas Vata comme Dosha prédominant. Nous devons donc étudier aussi ces
facteurs extérieurs lorsque nous étudions la constitution d’un individu.

EXAMEN DE LA CONSTITUTION DE BASE (PRAKRITTI PARIKSHA)

Nous allons voir ci-dessous l’examen détaillé de la constitution ayurvédique d’une


personne. Lorsqu’il vous est difficile de jauger, basez-vous sur ce qui vous semble le
plus évident.

Il est possible que vous observiez quelque chose de différent que ce qu’observe la
personne elle-même ou que ce qu’observe un autre praticien. Ce n’est pas que l’un de
vous fasse une erreur, nous ne sommes simplement pas tous sensibles aux mêmes
choses. Du moment que vous savez justifier votre point de vue, votre analyse sera sans
doute pertinente et vous pourrez décider de travailler sur un Dosha plutôt qu’un autre.

Nous étudions la constitution physique apparente (taille, poids, teint de la peau, …), la
constitution physiologique (métabolisme, digestion, …) ainsi que les habitudes de vie
et les maladies fréquemment contractées par la personne.

Cette constitution de base tend à rester la même tout au long de la vie mais elle peut
parfois légèrement varier selon l’âge.

Dans les descriptifs suivants, on note V pour Vata, P pour Pitta et K pour Kapha.

I/ ALLURE GENERALE DU CORPS (Observation)

TAILLE
V – plutôt très petit ou très grand, fin ; faible musculature et ossature

P – moyen ; musculature et ossature moyennes à fortes

K – pas très grand mais carré ; forte musculature et ossature

POIDS

V – faible, prise de poids difficile, veines et os apparents

P – moyen

K – lourd, tendance à l’obésité

Les personnes Vata peuvent être en surpoids mais elles font souvent le yo-yo, elles ne
restent pas en permanence en surpoids. Elles ont tendance à ne pas prendre de poids
même lorsqu’elles mangent beaucoup.

Les types Kapha peuvent ne pas être lourds mais ont des difficultés à garder leur poids
« de forme » puisqu’ils accumulent de la graisse et de l’eau.

Les types Pitta mangent bien mais gardent un poids stable et « raisonnable ». Trop de
viandes ou d’aliments gras peuvent cependant les rendre en surpoids.

TEINT DE LA PEAU

V – mat, foncé

P – rouge, brillant

K – blanc, pâle

Bien sûr, ceci doit être adapté à l’origine ethnique. Toutes les personnes noires ne sont
pas Vata et toutes les personnes blanches ne sont pas Pitta ou Kapha.

Les types Vata manquent de graisse et leur peau est souvent terne.

Les types Pitta ont souvent chaud et ont donc des rougeurs. On a l’impression que de la
lumière est émise par l’intérieur de leur corps.

Les types Kapha ont le teint blanc, un peu comme une perle.

Les personnes qui souffrent de vitiligo ou d’albinisme, même si elles sont blanches de
par leur maladie, sont majoritairement Pitta. Pitta brûle la pigmentation de la peau.

TEXTURE ET TEMPERATURE DE LA PEAU

V – fine, sèche, froide, rugueuse, craquelée, veines apparentes

P – tiède, moite, rose, avec des taches de rousseur et/ou de l’acné et/ou des grains de
beauté

K – épaisse, blanche, moite, froide, douce et molle

La texture de la peau est plus révélatrice que son teint.

Les types Pitta prennent rapidement des coups de soleil et sont souvent sujet à l’acné et
au psoriasis, même si cela peut arriver aux autres types lorsque le sang est impur.

Les types Vata ont la peau sèche et ridée, et les cheveux secs également.

Les types Kapha ont la peau et les cheveux gras, de la graisse sous-cutanée et des
œdèmes. Leur peau est humide au toucher.

CHEVEUX

V – peu de cheveux, secs, châtains, légèrement ondulés

P – quantité moyenne, fins, doux, prématurément blancs ou chauves

K – beaucoup de cheveux, gras, épais, bouclés, brillants

Il faut moins se fier à la couleur qu’aux autres caractéristiques.

Les types Pitta perdent vite leurs cheveux ou ont rapidement les cheveux blancs. Leur
crâne est sensible au soleil.

Les types Vata perdent aussi leurs cheveux, et sont sujets aux problèmes de pellicules.
Leur crâne est sensible au vent.

Les types Kapha ont de beaux cheveux. Ils peuvent cependant souffrir d’une pilosité
excessive.

TETE

V – petite, fine, allongée

P – moyenne, anguleuse

K – large, stable, carrée ou ronde


La taille de la tête tend à refléter la nature mentale (Sattva, Rajas ou Tamas). Une tête
plus large indiquerait selon l’Ayurvéda une plus grande intelligence.

En fait, les mouvements de la tête sont plus importants que la taille. Les types Vata ont
souvent une nuque raide ou, au contraire, des mouvements excessifs de la tête. Ces
mouvements ne sont pas plus fréquents que pour les autres types mais moins
coordonnés.

Les types Kapha ont une tête plus carrée qui bouge peu.

Les types Pitta sont entre les 2.


FRONT

V – petit, ridé

P – avec des plis

K – large

Le front aussi tend à révéler la nature mentale. Les personnes qui ont une bonne
mémoire et de bonnes capacités intellectuelles ont souvent un grand front, même chez
les personnes Vata.

VISAGE

V – fin, petit, long, ridé, sombre, terne

P – moyen, anguleux, un peu rouge

K – large, gras, pâle, avec des contours peu marqués

Les types Kapha, surtout chez les femmes, ont souvent un visage rond.

Les types Pitta ont un visage anguleux, avec un regard pénétrant.

Les types Vata ont souvent l’air décharné.

On dit que les meilleurs praticiens en Ayurvéda peuvent définir la constitution d’une
personne en regardant simplement le visage de la personne qu’ils suivent.

COU

V – fin, long

P – moyen

K – large, épais
Les types Kapha ont des cous larges et courts.

Les types Vata ont de longs cous et ont souvent des douleurs dans le cou dues à des
tendons trop lâches. Ils ont donc souvent la tête penchée en avant ou en arrière.

SOURCILS

V – courts, fins, clairsemés

P – en nombre moyen, fins

K – épais, nombreux

CILS
V – courts, secs, raides

P – courts, fins

K – épais, gras

YEUX

V – petits, secs, fins, marrons, peuvent loucher

P – moyens, souvent rouges, verts, regard perçant

K – grands, globuleux, brillants, blancs, beau regard

Les yeux sont des indicateurs importants.

Les types Pitta possèdent un regard pénétrant mais ils sont très sensibles à la
luminosité, ils sont sujets aux migraines ophtalmiques et ont souvent besoin de lunettes
de soleil.

Les types Kapha ont de beaux et grands yeux, avec de longs cils et sourcils. Ils pleurent
souvent et ont beaucoup de mucus.

Les types Vata clignent souvent des yeux (à cause de la sécheresse de leurs yeux).
Leurs yeux peuvent faire des mouvements involontaires et non coordonnés. Ils ne
peuvent pas visuellement se concentrer sur quelque chose pendant très longtemps.

NEZ

V – fin, petit, long, crochu

P – moyen
K – narines larges, gros, dur, brillant

La forme du nez dépend beaucoup de l’origine ethnique de l’individu. Cependant, il


témoigne également de la constitution à l’intérieur des différentes ethnies.

LEVRES

V – fines, petites, sombres, sèches

P – moyennes, molles, rouges

K – larges, épaisses, brillantes, douces

Les types Kapha ont souvent de belles lèvres pulpeuses.

Les types Vata ont des lèvres fines et sèches qu’ils mordillent parfois.

Les types Pitta se situent entre les 2. La couleur de leurs lèvres est le point déterminant.
DENTS ET GENCIVES

V – fines, petites, dentelées, alignement irrégulier, dents en surnombre

P – moyennes, gencives roses qui saignent facilement, jaunâtres

K – grandes, épaisses, gencives brillantes

L’aspect des dents et des gencives n’est pas déterminant car il dépend de l’hygiène
bucco-dentaire. Mais la forme et la structure des dents sont intéressantes.

Les types Vata peuvent présenter des espaces entre les dents ou des dents mal alignées.

Les types Kapha ont de belles dents régulières et blanches.

Les types Pitta ont souvent les gencives inflammées.

EPAULES

V – petites, plates, arquées (bossu)

P – moyennes

K – larges, fermes, grasses

Les types Vata, souvent peureux, ont souvent des épaules tournées vers l’avant
(protection) et les muscles raides.
POITRINE

V – petite, peu développée

P – moyenne

K – large, bien développée

BRAS

V – fins, plutôt très courts ou très longs, peu musclés

P – moyens

K – larges, ronds

Les types Vata ont souvent les coudes bien apparents.

Les types Kapha ont de gros bras avec beaucoup de peau.

MAINS

V – petites, sèches, froides, rugueuses, tremblantes


P – moyennes, tièdes, rosées

K – larges, grasses, froides, fermes

Les types Kapha ont de grosses mains carrées ou rondes sur lesquelles on ne voit pas
beaucoup de lignes.

Les types Vata ont de petites mains avec beaucoup de lignes. Les veines y sont
apparentes et leurs doigts peuvent être tordus.

Les types Pitta ont toujours les mains chaudes.

CUISSES

V – fines, étroites

P – moyennes

K – bien développées, rondes, grasses

Les types Kapha ont souvent plus de cellulite que les autres.

JAMBES

V – fines, plus longues ou plus courtes que la moyenne, genoux proéminents

P – moyennes

K – larges, en forme de poteaux

Les types Vata aiment courir et marcher mais ont souvent une démarche désordonnée.

Les types Kapha peuvent rester debout de longs moments.

MOLLETS

V – petits, durs, raides

P – mous

K – sans vraiment de forme définie, fermes

PIEDS

V – petits, fins, secs

P – moyens, rosés

K – larges, durs
Les types Vata ont les pieds secs qui doivent être hydratés régulièrement.

Les types Pitta ont rarement les pieds froids.

ARTICULATIONS

V – petites, fines, sèches, qui craquent

P – moyennes, molles

K – grosses

Les types Vata ont les articulations bien apparentes et qui craquent.

Les types Kapha ont de grosses articulations peu apparentes à cause de l’épais tissu
adipeux qui les recouvre.

ONGLES

V – petits, fins, secs, craquelés, striés, sombres

P – moyens, mous, roses

K – gros, épais, blancs

Les ongles montrent l’état général de notre nutrition, de l’absorption des minéraux et
du métabolisme des os. Les ongles prennent des caractéristiques Vata avec l’âge.

II/ DECHETS ET METABOLISME (Questionnement)

URINE

V – peu d’urine, miction difficile, sans couleur

P – beaucoup d’urine, jaune, rouge, brûlante

K – plutôt blanche, laiteuse

Les types Vata urinent difficilement.

Les types Pitta sont sujets aux infections urinaires.

Les types Kapha peuvent avoir du mucus dans les urines.

SELLES

V – sèches, dures, douleurs à l’évacuation, gaz, constipation

P – molles, parfois jaunes, diarrhée, sensations de brûlure


K – solides, parfois pâles, parfois avec du mucus

Les types Kapha peuvent avoir aussi de la constipation due à leur métabolisme lent
mais les selles ne seront pas dures, contrairement aux types Vata.

Les types Pitta peuvent être constipés lorsqu’ils sont fiévreux.

La constipation chronique, surtout chez les personnes âgées, est un trouble Vata.

TRANSPIRATION / ODEUR CORPORELLE

V – peu de transpiration et d’odeur


P – beaucoup de transpiration et forte odeur

K – odeur agréable

Les végétariens transpirent moins que les omnivores, c’est un facteur à prendre en
compte.

Les types Pitta transpirent lorsqu’il fait chaud.

Les types Kapha transpirent lorsqu’ils font de l’exercice.

Les types Vata transpirent lorsqu’ils sont sujets à des émotions fortes.

APPETIT

V – variable

P – fort

K – faible et constant

L’appétit est l’un des meilleurs indicateurs de la constitution.

Les types Vata peuvent passer d’un extrême à l’autre. Ils ont soit très faim, soit pas
faim du tout. Lorsqu’ils ont faim, ils peuvent avoir des vertiges.

Les types Kapha n’ont pas fort appétit mais ont un appétit constant. Ils aiment avoir de
la nourriture autour d’eux ou travailler la nourriture. Ils sont attachés à la nourriture.

Les types Pitta peuvent digérer facilement de grosses quantités de nourriture et


mangent souvent beaucoup sans prendre trop de poids pour autant. Ils peuvent se
mettre en colère quand ils n’ont pas à manger.

GOUTS

V – sucré, acide, salé, légèrement épicé, gras

P – sucré, amer, astringent, cru, peu épicé, cuit sans matière grasse
K – piquant, amer, astringent, bien épicé, peu gras

Ceci représente les Doshas équilibrés. S’il y a trop de toxines (Ama) dans le corps, le
sens du goût est modifié et devient contraire à ce qu’il devrait être. Les différences
culturelles sont également importantes à prendre en compte ici.

En fait, on ne doit pas tant s’attacher à définir les goûts préférés d’une personne mais
plutôt à cerner ceux qui le font se sentir mieux.
CIRCULATION SANGUINE

V – variable, extrémités et abdomen froids et secs

P – bonne, extrémités chaudes

K – faible, extrémités froides et humides, abdomen chaud

Les types Vata peuvent être sujets à des palpitations.

Les types Pitta peuvent être sujets à des bouffées de chaleur.

III/ CARACTERISTIQUES GENERALES (Questionnement)

ACTIVITES

V – hyperactif, rapide, désordonné

P – moyennement rapide, motivé, orienté vers un objectif

K – lent, ancré

Les types Vata sont souvent hyperactifs ce qui les fatigue rapidement et peut même
amener à de la paralysie. Leur hyperactivité mentale peut également mener à une
activité physique restreinte.

Les types Pitta bougent dans un but précis. Ils n’ont pas un large champ d’action, ils
sont focalisés.

Les types Kapha sont calmes, posés, mais peu adaptables. Ils ne souhaitent
généralement pas trop bouger.

FORCE / FATIGUE

V – faible, faible endurance, démarre et s’arrête rapidement

P – force et endurance moyennes, ne supporte pas la chaleur due à l’exercice

K – force et endurance élevées, démarre lentement

Les types Vata aiment souvent courir et le sport en général. Cependant, leurs muscles
se développent peu.

Les types Pitta aiment montrer leur puissance et leur domination. Ils sont compétitifs
mais ne possèdent pas souvent pas l’endurance qu’ils désireraient.

Les types Kapha possèdent une bonne endurance mais réalisent généralement des
performances moyennes.

DESIR SEXUEL

V – variable, fort désir mais peu d’énergie, peu d’enfants

P – moyen, passionné, dominant

K – faible mais constant, bonne énergie, dévoué, beaucoup d’enfants

Les types Vata peuvent être extrêmes, déviants, et sont par conséquent plus souvent
célibataires.

Les types Kapha sont plus romantiques, ils adorent toucher et se faire toucher et ont un
grand besoin d’affection.

Les types Pitta déclenchent souvent des drames. Ils ont besoin de dominer la relation.
Cependant, s’ils sont concentrés sur autre chose, ils délaisseront totalement leur
activité sexuelle.

SENSIBILITE AUX FACTEURS ENVIRONNEMENTAUX

V – n’aime pas le froid et le vent, sensible à la sécheresse

P – n’aime pas le chaud, le soleil et le feu

K – n’aime pas le froid et l’humidité, aime le vent et le soleil, tolère plus de climats
que les autres

Les types Vata sont les plus sensibles au climat et doivent plus se protéger des
éléments.

Les types Kapha aiment aller dehors pour s’exposer au soleil ou pour se relaxer, pas
pour se dépenser.

Les types Pitta supportent mieux le froid.

IMMUNITE

V – faible, variable

P – moyenne, sujette aux infections

K – bonne, consistante
Les types Vata attrapent facilement n’importe quel virus qui passe aux alentours. Ils
développent aussi des maladies chroniques.

Les types Pitta sont sujets aux maladies infectieuses, avec de la fièvre ou des
saignements.

Les types Kapha résistent le mieux aux maladies.


MALADIES TYPES

V – système nerveux, douleurs, arthrose, psychologiques

P – infections, inflammations, forte fièvre

K – système respiratoire, œdèmes, beaucoup de mucus

Les types Vata sont les plus sensibles à la douleur. Ils ont souvent des maladies qui
touchent les os et les nerfs.

Les types Pitta ont souvent le sang ou le foie qui est atteint, avec des sensations de
brûlure.

Les types Kapha sont les plus sujets aux congestions des bronches.

REACTION AUX MEDICAMENTS

V – rapide, faible dose nécessaire, sujets à des effets secondaires peu communs

P – moyenne

K – lente, forte dose nécessaire, effets lents à se manifester

Les types Vata sont hypersensibles. Nous devons leur prescrire un faible dosage pour
commencer et l’augmenter petit à petit si besoin.

POULS

V – rapide, superficiel, irrégulier, faible - comme un serpent

P – modéré, qui bondit - comme une grenouille

K – lent, stable, qui roule ou glisse - comme un cygne

Le pouls est un très bon indicateur mais il est difficile à appréhender.

Le pouls Vata est ressenti en surface.

Le pouls Kapha est ressenti en profondeur.

Un chapitre spécifique traite plus tard du pouls.


IV/ FACTEURS MENTAUX ET EXPRESSION (Observation et
Questionnement)

VOIX

V – faible

P – haut perchée

K – mélodieuse, profonde

Les types Kapha ont une belle voix grave, ils peuvent chanter de l’opéra par exemple.

Les types Pitta font de bons orateurs. Ils peuvent chanter du rock car ils disposent de
l’énergie nécessaire.

Les types Vata ont une voix monotone sans grande énergie.

PAROLE

V – rapide, bavarde

P – moyennement rapide, convaincante, argumentative

K – lente, peu bavarde

La parole est un bon indicateur car elle est l’expression du Prana dans l’existence
physique.

Les types Vata sont bavards mais peuvent parfois être silencieux lorsqu’ils parlent trop
dans leur tête.

Les types Kapha ne parlent pas beaucoup et préfèrent s’exprimer en dessinant. Ils
aiment se retrouver avec des personnes avec lesquelles ils n’ont pas besoin de parler.

Les types Pitta veulent sans cesse prouver quelque chose ou critiquer.

NATURE MENTALE

V – rapide, indécis, adaptable

P – intelligent, logique, critique

K – lent, calme, profond

Les types Vata ont souvent un esprit superficiel. Ils aiment choses abstraites et
discernent facilement entre plusieurs points de vue.
Les types Pitta questionnent toujours ce qui leur est dit. Ils ont besoin de preuves.
Les types Kapha sont constants. Ils ressentent et expriment facilement leurs sentiments
profonds mais les détails leur échappent souvent. Ils voient les choses d’une manière
globale.

MEMOIRE

V – auditive, pas très bonne, remarque rapidement les choses mais les oublie aussitôt

P – visuelle, bonne

K – kinesthésique, met du temps à mémoriser mais n’oublie pas

Les types Kapha se souviennent des états émotionnels.

Les types Pitta se souviennent de ce qui les a blessé physiquement et


psychologiquement.

Les types Vata se souviennent des idées, des informations et des problèmes qui ont pu
leur être posés. Ils prennent aussi facilement pour eux n’importe quelle remarque.

TENDANCES EMOTIONNELLES

V – peur, anxiété, nervosité

P – colère, irritabilité

K – calme, contentement, attachement, sentimentalité

Ceci est un autre indicateur important.

Les types Vata ne sont pas toujours très émotifs, mais ils sont sensiblement nerveux et
peuvent vite changer d’humeur.

Les types Pitta expriment fortement leurs émotions, souvent avec de la colère.

Les types Kapha ont le plus peur de l’abandon. Ils sont très attachés aux choses comme
aux personnes.

TENDANCES AUX TROUBLES PSYCHOLOGIQUES

V – hystérie, tremblements, crises d’angoisse

P – crises de rage

K – dépression

Les types Vata peuvent perdre le contrôle de leurs organes moteurs et être sujets à des
crises de
convulsion ou de tétanie.
FORCES EMOTIONNELLES

V – flexible, adaptable

P – courageux

K – calme

FOI

V – changeante, rebelle

P – forte, fanatique

K – constante, conservatrice

Les types Vata doutent. Ils peuvent aussi avoir foi en beaucoup de choses ou de dieux.

Les types Pitta peuvent être extrémistes.

Les types Kapha sont loyaux, ils ne changent pas même s’ils savent que ce en quoi ils
croient n’est pas toujours bon.

SOMMEIL

V – léger, tendance à l’insomnie, se réveille vers 3/4h du matin

P – modéré, peut se réveiller mais se ré-endort, peut avoir du mal à s’endormir

K – lourd, a du mal à se réveiller

Les types Vata ont un sommeil facilement perturbé par n’importe quoi. Ils dorment
moins de 4h d’affilé.

Les rêves perturbent le sommeil des types Pitta. Ils dorment de 4 à 7h d’affilé.

Les types Kapha dorment beaucoup, la journée y compris. Ils dorment de 8 à 12h
d’affilé.

REVES

V – nombreux, de voler, de bouger, de courir, cauchemars, de vent

P – colorés, passionnés, conflictuels, de feu

K – rares, romantiques, sentimentaux, d’eau

Les types Vata rêvent beaucoup et les rêves sont dérangeants.

Les types Pitta font les rêves les plus colorés et dramatiques. Cela perturbe leur
sommeil, surtout lorsqu’il s’agit de rêves violents.
Les types Kapha se rappellent difficilement de leurs rêves. Cependant, les rêves dont
ils se souviennent sont souvent plaisants.

HABITUDES

V – aime bouger, voyager, jouer, les parcs, les blagues, les histoires, les activités
artistiques, la danse

P – aime la compétition dans le sport et le travail, la politique, les débats, la chasse

K – aime l’eau, naviguer, cuisiner, les fleurs, les cosmétiques

Cela ne représente pas un facteur déterminant.

Les types Vata sont plutôt curieux, parfois excentriques.

Les types Pitta recherchent la compétition et les résultats.

Les types Kapha aiment le luxe et la relaxation.

TYPES CONSTITUTIONNELS ET JUGEMENTS DE VALEUR

Dans l’antiquité indienne, Kapha était jugé comme le meilleur Dosha pour la fertilité,
la santé et la longévité. Pitta était le meilleur pour les rôles militaires et politiques. Vata
était vu comme un type rebelle et à l’écart de la société. Cependant, c’est ce Dosha qui
pouvait apporter les changements nécessaires à l’évolution de la société.

Il n’y a pas de meilleure constitution. Cela dépend de facteurs culturels et


environnementaux. Dans le monde occidental moderne, c’est souvent la constitution
Vata-Pitta qui semble être préférée. Un physique svelte et fort avec une mentalité
combative et adaptable. Mais également sujette au burn-out…

Chaque constitution a ses forces et ses faiblesses. L’analyse constitutionnelle n’a pas
pour but de stéréotyper les personnes mais plutôt de les accorder à leur individualité.

Les types Vata sont plus sensibles aux maladies mais également plus réactifs aux
traitements. C’est l’inverse pour Kapha. Et Pitta s’intéresse beaucoup au traitement
mais peut aussi y devenir hostile…

2 personnes qui partagent la même constitution pourront cependant avoir un feu


digestif différent, une nature mentale différente ou un système immunitaire différent.
Le traitement ne sera donc pas le même.

SYNTHÈSE DES FACTEURS

Après avoir examiné tous les facteurs ci-dessus, notez ceux qui sont prédominants.
Nous avons tous en nous les 3 Doshas, mais souvent un ressort plus que les 2 autres.

Examinez votre propre constitution. Etudiez-vous en détail.


Les Doshas sont plus évidents à déterminer lorsqu’ils sont déséquilibrés. Un type
Kapha qui suit un régime anti-Kapha strict est difficilement reconnaissable par
exemple. Il est donc important de s’intéresser aux habitudes à long terme et aux
antécédents médicaux de la personne.

Rappelez-vous que l’on peut souffrir d’un excès d’un Dosha qui n’est pas
constitutionnellement prédominant. Une personne Vata peut être obèse (excès de
Kapha). C’est une condition temporaire. Intéressez-vous donc toujours à l’ancienneté
d’une caractéristique.

FORCE DES CONSTITUTIONS DOSHIQUES

Chaque constitution peut être forte ou faible. Cela nous aide à déterminer si nous
devons appliquer des méthodes thérapeutiques douces ou fortes pour réduire le Dosha
en cause. On applique les méthodes fortes et courtes sur les types « forts » et les
méthodes douces et longues sur les types « faibles ».

Après avoir déterminé la constitution doshique de la personne, nous devons donc


ensuite déterminer s’il s’agit d’une constitution faible ou forte.

D’une manière très générale, les hommes ont souvent une constitution plus forte que
les femmes. Les types forts ont une meilleure santé et sont plus endurants. En
revanche, ils peuvent souffrir de conditions extrêmes et soudaines qui peuvent causer
la mort, comme les crises cardiaques par exemple. Les types faibles ont une moins
bonne santé, sujets à des maladies chroniques, mais ils vivent souvent plus longtemps.

Types Kapha Fort et Faible

Un type Kapha fort possède un pouls puissant, une bonne énergie et une bonne
capacité de travail. Il
est fort et résiste bien aux maladies. Ces personnes ont confiance en la vie et en elles-
mêmes et elles sont intègres.

Un type Kapha faible possède un pouls faible, un souffle court et peu de tonus
musculaire, avec la peau qui pend. Ces personnes ont un très faible métabolisme et
elles se fatiguent facilement. Elles sont timides, dépendantes et pleurent facilement.

Types Pitta Fort et Faible

Un type Pitta fort possède un pouls puissant, une bonne énergie et une bonne capacité
de travail. Ces personnes sont souvent agressives, dynamiques, expressives et ce sont
souvent des chefs ou des dirigeants.
Un type Pitta faible possède un pouls faible, une faible énergie, de l’anémie ou des
problèmes chroniques au niveau du foie. Ces personnes sont souvent frustrées et elles
refreinent leur colère. Elles sont souvent sur la défensive et se sentent facilement
attaquées.

Types Vata Fort et Faible

Un type Vata fort possède un pouls fort, une bonne énergie, bouge et s’adapte
facilement. Son mental est curieux. Il est bavard et communique beaucoup.
Un type Vata faible possède un pouls faible, peu d’énergie, une mauvaise circulation
sanguine et est souvent émacié. Ces personnes sont sujettes aux maladies chroniques.
Leur mental divague d’une pensée à une autre et elles ont souvent peur, sont souvent
anxieuses et négatives. Ces personnes n’ont pas foi en la vie.

AUTRES CONSIDÉRATIONS SUR LA CONSTITUTION

Le sexe et l’âge d’un individu influence légèrement sa constitution doshique et nous


devons en tenir compte dans notre anamnèse :

Sexe

Les femmes sont plus Kapha que les hommes, aussi bien physiquement que
psychologiquement.

Les hommes sont plus Pitta que les femmes, aussi bien physiquement que
psychologiquement. C’est d’ailleurs ceci qui explique en partie la différence entre la
durée de vie d’une femme et celle d’un homme.

Age

Généralement, il est plus facile de déterminer la constitution d’un individu dans la


trentaine. L’enfance est plus Kapha, l’âge adulte plus Pitta, la fin de la vie plus Vata.

LES 8 CONSTITUTIONS DIFFICILES (ASHTA NINDITA)

Certaines constitutions sont considérées comme très difficiles à traiter. Elles montrent
souvent des désordres profondément ancrés, congénitaux ou hormonaux, et sont
pronostiques d’une courte espérance de vie.

Il en existe 4 groupes d’opposés :

1. Très grand – Vata 2. Très petit – Vata

3. Pilosité surabondante – Kapha 4. Absence de pilosité – Pitta

5. Peau extrêmement foncée – Vata 6. Albinisme – Pitta

7. Obésité morbide – Kapha 8. Extrême maigreur – Vata

Les Tailles Extrêmes

On parle ici de nanisme ou de gigantisme. Si une personne présentant ce type


d’anomalie vient d’une famille ou l’anomalie n’est pas présente, c’est qu’il s’agit d’un
excès du Dosha Vata.

Dans ces conditions, on notera un manque de coordination, une mauvaise circulation


sanguine et des maladies nerveuses.

Les Pilosités Extrêmes


Trop de poils est un signe de trop de Terre dans le corps. Cela peut bloquer les canaux
et indique souvent Tamas (idées noires).

L’absence de pilosité est due à Pitta qui brûle la peau.

Les Teints de Peau Extrêmes

Une peau très foncée est due à Vata, un albinisme à Pitta. Les peaux Kapha peuvent
être pâles mais pas autant.

Les Poids Extrêmes

Le surpoids lié à Kapha en excès amène plus de maladies que l’émaciation due à Vata.
Trop de Kapha indique souvent un Ojas faible. Ama s’accumule et peut causer de
l’arthrose, de l’asthme ou la goutte.
Notes personnelles, tableaux et schémas récapitulatifs de l’étudiant :

2 LA MALADIE SELON L’AYURVEDA

I/ POINT DE VUE DE L’AYURVEDA SUR LA MALADIE

L’Ayurvéda ne classe pas les maladies comme la médecine conventionnelle


occidentale. Elle reconnait l’existence de 80 maladies Vata (les plus dangereuses), 40
maladies Pitta (moyennement dangereuses) et 20 maladies Kapha (les moins
dangereuses).

Les maladies sont de 2 types : physiques (physiologiques) et psychologiques. Ces


dernières sont généralement plus difficiles à traiter que les premières, qu’elles
produisent d’ailleurs souvent. Cependant, les premières influencent aussi les
deuxièmes.

Les maladies peuvent être dues à des facteurs : exogènes ou endogènes. Les maladies
exogènes sont celles causées par l’exposition aux éléments, comme le chaud ou le
froid, le vent ou la pluie, ou par des blessures. Les maladies endogènes sont celles
causées par les déséquilibres doshiques ou par des facteurs psychologiques (Rajas ou
Tamas en excès). La plupart des maladies sont endogènes par nature et nous rendent
sensibles aux facteurs exogènes.

Les maladies peuvent être aussi causées : par les autres ou par soi-même. Celles
causées par les autres sont largement exogènes et peuvent être liées aux éléments ou à
des actions négatives d’autres personnes (actes violents par exemple). Les maladies
que l’on provoque nous-mêmes sont celles déclenchées par les Doshas (physiques) et
les Gunas (psychologiques).

Les maladies sont aussi causées par des facteurs : physiologiques ou spirituels. Les
facteurs physiologiques sont les 3 Doshas. Les facteurs spirituels sont un mauvais
karma, qui pourrait venir d’une incarnation passée.

La plupart des maladies combinent cependant la plupart de ces facteurs.

L’AYURVÉDA RECONNAIT 6 ETAPES DANS LA PROGRESSION DE LA MALADIE


Voici l’ordre de progression général d’une maladie : Accumulation des Doshas
(Sanchaya), Aggravation des Doshas (Prakopa), Débordement des Doshas (Prasara),
Réimplantation des Doshas (Sthana samsraya), Manifestation (Vyakti) et
Diversification (Bheda).

1. L’Accumulation des Doshas : Les Doshas sont en excès dans leurs sites d’origine
respectifs. Cela peut être dû à une mauvaise alimentation, à une mauvaise hygiène de
vie ou à des déséquilibres psychologiques. Les symptômes sont très légers à ce stade.

2. L’Aggravation des Doshas : Les Doshas continuent à s’accumuler et les


symptômes sont plus forts. Des symptômes peuvent alors être ressentis ailleurs que sur
le site d’accumulation des Doshas.

3. Le Débordement des Doshas : Les Doshas occupent totalement leur site d’origine
et débordent dans le reste de l’organisme. Ils entrent dans le plasma et dans le sang et
se répandent dans le corps. Ils peuvent alors pénétrer différents organes et tissus, et
permettre ainsi à la maladie de se développer. Les symptômes sont encore ressentis
d’une manière générale et sont peu localisés.

4. La Réimplantation des Doshas : Les Doshas s’installent ensuite à des endroits


particuliers. Ils forment un nouveau site, un nouveau foyer de maladie et ils produisent
des symptômes de nature plus spécifique. Généralement, ce sont dans des endroits déjà
affaiblis que les Doshas s’installent. Par exemple, dans le cas de l’arthrose, l’excès de
Vata qui s’est formé dans le colon, s’est installé dans les articulations et s’y accumule.
Les symptômes ont maintenant tendance à être particulièrement localisés alors qu’ils
changeaient encore de place lors du débordement.

5. La Manifestation de la Maladie : Les Doshas produisent alors des symptômes


spécifiques à des endroits particuliers. La maladie peut être identifiée. Les symptômes
sont encore initiaux mais typiques de la maladie.

6. La Diversification de la Maladie : A ces endroits particuliers, les Doshas


manifestent maintenant leurs propres caractéristiques. Par exemple, l’arthrose, de type
Vata, occasionnera de fortes douleurs, des raideurs, une peau sèche et de la
constipation, contrairement à l’arthrose de type Kapha qui provoquera des œdèmes par
exemple.

Lors des 2 premières étapes, la maladie est facile à traiter. La 3ème étape est une étape
de transition où la maladie peut facilement être guérie si l’on persévère dans le
traitement. Lors des 2 dernières étapes, la maladie est bien installée. Il faudra faire plus
d’efforts et prendre plus de temps pour la soigner. Il faut généralement compter
plusieurs mois pour que les thérapies naturelles viennent à bout d’une maladie au stade
de la manifestation ou de la diversification.

L’AYURVÉDA RECONNAIT 6 PHASES DANS LA PROGRESSION DE LA MALADIE

Toute maladie a d’abord une cause (Hetu) qui montre des signes préliminaires à la
maladie (Purvarupa). Ceux-ci engendrent les 1ers symptômes propres à la maladie
(Rupa) qui mènent à des changements pathologiques (Samprapti). S’en suit un
soulagement (Upasaya) ou un renforcement de la maladie (Anupasaya).
Chaque maladie possède au moins 4 de ces facteurs qui donnent 2 résultats possibles.

L’AYURVÉDA RECONNAIT 4 ACTEURS DANS LE TRAITEMENT DE LA MALADIE

Ceux-ci sont le soignant, généralement un médecin ayurvédique (Vaidya), son assistant


ou l’infirmière, les différents remèdes prescrits et bien sûr le malade lui-même.

Si l’un de ces 4 acteurs ne joue pas son rôle, le malade ne peut pas être guéri.

Le soignant doit posséder les connaissances suffisantes. Le remède doit être adapté à la
maladie, pris de façon adéquate, avec la bonne posologie et sur la durée qu’il faut.
L’assistant doit être compétent et agir avec compassion. Le malade doit avoir
confiance dans le traitement.

La façon de pratiquer l’Ayurvéda en France, comme il l’est légalement permis, nous


permet de nous passer de l’assistant. C’est donc le praticien en Ayurvéda qui joue et le
rôle du Vaidya et celui de son assistant.

L’AYURVÉDA RECONNAIT 4 PRONOSTICS POSSIBLES A LA MALADIE

Une maladie peut être facile à soigner, difficile à soigner, impossible à soigner mais
dont on peut atténuer les symptômes, ou incurable avec atténuation légère des
symptômes.

Les maladies faciles à soigner sont généralement celles qui sont d’une nature différente
du Dosha prédominant dans la constitution. Par exemple, un rhume chez une personne
Pitta.

Les maladies difficiles à soigner sont celles de même nature que la constitution,
comme l’arthrose (maladie principalement Vata) chez une personne Vata.

Les maladies dont on ne peut qu’atténuer les symptômes sont les maladies
congénitales, les maladies chroniques et dégénératives (comme l’arthrite rhumatoïde
chez une personne âgée).

Les maladies qui impliquent tous les Doshas et qui touchent tous les tissus en
profondeur sont incurables. C’est le cas des cancers métastasés.

II/ L’IMPLICATION DES DOSHAS DANS LA MALADIE

Tout comme certains signes nous permettent d’évaluer la constitution de base d’une
personne, certaines caractéristiques nous renseignent sur l’origine (ou les origines)
doshique(s) de la maladie.

Ci-dessous, une liste des symptômes qui vous aiguillera sur le Vrikritti (déséquilibre
majeur) d’une personne. En étudiant chacun d’eux, vous aurez une idée plus précise du
ou des Dosha(s) déséquilibré(s).

DOULEUR
V – Forte, mordante, qui ressemble à un coup ou à un étirement, variable en intensité,
fait des va-et-vient, change d’emplacement, peut cesser et revenir
P – Moyenne, ressemble à une brûlure, assez constante

K – Modérée, lourde, constante

La douleur est la caractéristique principale de toutes les maladies. Comme les maladies
Vata ont tendance à être plus sévères, elles sont aussi plus douloureuses.

La douleur d’origine Pitta est généralement associée à des œdèmes, à des saignements
ou à une sensation de brûlure.

La douleur est plus forte lorsqu’il y a un blocage des Srotas et une mauvaise direction
du Prana dans ceux-ci.

FIEVRE

V – Fièvre moyenne, variable et irrégulière, accompagnée de soif et d’anxiété

P – Fièvre élevée, sensation de brûlure, accompagnée de transpiration, d’irritabilité


et/ou de délires

K – Petite fièvre constante

Les déséquilibres Pitta montrent une température plus élevée, souvent accompagnée
d’inflammations ou d’infections.

Une fièvre soudaine est plus liée à Pitta. Une fièvre constante et modérée plus liée à
Kapha. La fièvre Vata étant intermittente.

SECRETIONS

V – Gaz, sons

P – Saignements, pus (jaunâtre), bile

K – Mucus, eau, pus (blanchâtre), salive

Les maladies Kapha engendrent le plus d’écoulements.

Pitta produit aussi certaines matières comme la transpiration, la bile ou des


saignements et du pus.

Vata, étant plus subtil, plus sec, produit moins de sécrétions. Vata produit des gaz et
des sons comme des craquements dans les articulations.

COULEUR (teint de la peau, sécrétions, décolorations)

V – Noire, marron, bleue foncée, bleue, rose


P – Rouge, violet, jaune, vert, noir

K – Blanc, pâle

Pitta produit des décolorations brillantes, Vata de sombres décolorations et Kapha des
plus pâles.

La couleur due à Pitta provient de l’excès de bile ou de sang.

La couleur de Kapha provient de l’excès d’eau ou de phlegme, et celle de Vata de


l’excès de gaz ou de la décomposition des tissus. Cependant, les changements de
couleur sont plus fréquemment dus à Pitta.

GOUT DANS LA BOUCHE

V – Astringent, sec

P – Amer ou piquant, salivation accrue

K – Salé ou sucré, salivation accrue plus fortement que chez Pitta, mucus

Vata en excès assèche la bouche et est la cause de la sécheresse des lèvres.

Pitta en excès assoiffe et produit une sensation de brûlure avec possible sensation de
bouche grasse.

Salive et mucus à profusion sont la cause de Kapha en excès.

GORGE

V – Sèche, douleur due à la compression de l’œsophage

P – Mal de gorge, inflammation, sensation de brûlure

K – Gonflement, œdème

Vata est la cause de la toux sèche et ne permet pas une bonne déglutition.

Pitta est la cause du mal de gorge.

Kapha produit l’accumulation de mucus dans la gorge.

ESTOMAC

V – Appétit irrégulier, moins de sécrétions gastriques, éructations fréquentes

P – Gros appétit, reflux gastriques, ulcères et cancers

K – Digestion paresseuse, éructations avec mucus

Hyperacidité gastrique et brûlures d’estomac sont dues à Pitta.


Les nausées, les lourdeurs d’estomac et les vomissements sont dus à Kapha.

FOIE ET VESICULE BILIAIRE

V – Sécheresse, activité irrégulière

P – Excès de bile, calculs, inflammations, abcès, hyperactivité de ces organes

K – Peu de bile, hypertrophie et activité ralentie de ces organes

Un foie douloureux est dû à Pitta.

Kapha est à l’origine de la sensation de lourdeur dans cette zone.

Vata est à l’origine de l’atrophie de ces organes.

INTESTINS

V – Secs, distensions, gaz, constipation

P – Péristaltisme accéléré, sécrétions à profusion, inflammation, ulcération, abcès,


tumeurs, saignements, perforation

K – Recouverts de mucus, péristaltisme ralenti, obstruction, distension, œdèmes,


tumeurs

Les gaz intestinaux sont liés à Vata.

Les inflammations et les saignements à Pitta.

Kapha est responsable de la lourdeur et de la congestion.

SELLES

V – Constipation, évacuation difficile et douloureuse, selles sèches, petite quantité

P – Diarrhée, eau dans les selles, évacuation rapide ou incontrôlée, sensation de brûlure

K – Solides, peu fréquentes, grosse quantité, contenant du mucus

Dans les maladies Vata, il y a présence de constipation et de gaz parallèlement à de la


nervosité et à un manque de vitalité.
Dans les maladies Pitta, les diarrhées sont fréquentes, avec souvent une sensation de
brûlure associée.

Dans les maladies Kapha, l’évacuation est plus rare et difficile, avec parfois présence
de mucus.

URINE
V – Peu de liquide, fréquence augmentée ou diminuée, sans couleur

P – Beaucoup de liquide, sensation de brûlure, fréquence augmentée, jaune, marron ou


rouge

K – Beaucoup de liquide, fréquence augmentée, blanche ou pâle

Les maladies Pitta donnent soif et donc les mictions sont plus fréquentes.

Les maladies Kapha entraînent une miction plus épaisse, chargée de mucus.

Les maladies Vata donnent lieu à des difficultés à uriner, accompagnées d’une
sensation de soif.

TRANSPIRATION

V – Rare, irrégulière ou pas de transpiration

P – Chaude et abondante

K – Modérée et constante

Les maladies Vata sont la cause d’une circulation périphérique affaiblie, avec un
manque de lubrification de la peau.

Les maladies Pitta produisent une transpiration en excès afin d’évacuer la chaleur du
corps.

La transpiration peut également être abondante dans les cas de maladie Kapha dans
lesquelles l’Eau déborde des tissus.

MENTAL ET SENS

V – Désillusions, peurs, apathie, désespoir, pertes de conscience, insomnies, envies de


choses chaudes et rejet des choses froides

P – Intoxications, hyperactivité, émotions violentes, délires, vertiges, malaises, envies


de choses froides et rejet des choses chaudes

K – Envie de ne rien faire, léthargie, stupeur, hypersomnie, envie de choses chaudes

Les maladies Vata ont tendance à faire manquer de coordination, à faire perdre leur
tranquillité d’esprit aux malades qui deviennent plus anxieux que d’habitude.
Les maladies Pitta rendent agité, font ressentir de la chaleur dans la tête et des vertiges,
et peuvent provoquer des troubles de la vision.

Les maladies Kapha nous rendent lents, inertes et sans réaction.

EVOLUTION DE LA MALADIE
V – Rapide, variable, irrégulière

P – Progressive, accompagnée de fièvre

K – Lente, constante

Les maladies Vata affaiblissent rapidement le malade.

Les maladies Pitta débutent par une forte fièvre.

Les maladies Kapha se développent lentement à partir de congestions et de stagnations.

III/ CONDITIONS SAMA ET NIRAMA

Les états des Doshas (en excès ou déficients) varient selon s’ils sont influencés par
l’accumulation de toxines dans l’organisme (Ama, voir Module 1).

Pour rappel, un feu digestif (Agni) de bonne force combat Ama, il détruit les toxines.

La règle générale de traitement est d’abord d’éliminer Ama puis de rééquilibrer les
Doshas.

Lorsque des toxines sont accumulées, on dit que l’état du Dosha déséquilibré est Sama
(ex : Sama-Vata). S’il n’y a pas de toxines accumulées, on dit que l’état du Dosha
déséquilibré est Nirama (ex : Nirama-Vata). Les maladies Nirama étant plus faciles à
traiter que les Sama.

SAMA VATA

Revêtement marron sur la langue, particulièrement à l’arrière de la langue, mauvaise


haleine, douleurs abdominales et constipation. Sensations de lourdeur avec de la
fatigue.

NIRAMA VATA

Pas de revêtement sur une langue sèche et craquelée, appétit normal, pas de
constipation, sensation fréquente de soif, émaciation sans ressenti de fatigue.

SAMA PITTA

Revêtement jaune sur la langue, mauvaise haleine, pas de sensation de soif, perte
d’appétit, goût acide dans la bouche, légères sensations de brûlures abdominales,
couleur jaune des urines et des selles.

NIRAMA PITTA

Grand appétit, bonne soif, langue rouge sans revêtement, grosses sensations de brûlures
abdominales.

SAMA KAPHA
Epais revêtement blanc sur la langue qui peut être recouverte de mucus, la gorge et les
sinus peuvent être congestionnés. Les bronches sont congestionnées et douloureuses.
On retrouve du mucus dans les selles et les urines. Le mucus est épais, collant,
blanchâtre et difficile à expectorer.

NIRAMA KAPHA

Appétit normal, peu de revêtement sur la langue, pas de mucus dans les selles ni dans
les urines, pas de douleur à la palpation. Le mucus est translucide, fluide et facile à
expectorer.

IV/ PROGRESSION DANS VOS TRAITEMENTS

Au début, occupez-vous d’équilibrer les Doshas et de faire de la prévention. Puis,


traitez des maladies bégnines comme les rhumes, l’insomnie, les maux de tête…
Ensuite seulement, attaquez-vous aux maladies chroniques comme l’arthrose.

Au début de votre pratique, n’essayez pas de traiter les infections ou les maladies qui
engendrent beaucoup de fièvre. Ces troubles demandent de plus grandes connaissances
pour être traités naturellement. Vous pourrez par la suite, une fois ces connaissances
théoriques et pratiques acquises, accompagner dans le traitement des maladies graves.
Mais vous ne pourrez pas soigner, guérir, uniquement avec les connaissances que vous
aurez de l’Ayurvéda. Vous serez à même de soulager et d’apporter un mieux-être,
notamment en réduisant les effets secondaires des médicaments allopathiques
conventionnels.
Notes personnelles, tableaux et schémas récapitulatifs de l’étudiant :
3 DIAGNOSTIC ET EXAMEN : POULS, LANGUE ET ABDOMEN

Un diagnostic ayurvédique peut être réalisé de multiples façons. Le plus souvent, le


pouls est pris, quelques questions sont posées et la langue et scrutée. Parfois, une
analyse doshique et une anamnèse complètes sont réalisées.

Un diagnostic peut être :

1. Une étude de la constitution de base (Prakriti Pariksha), dans le cadre d’un bilan de
santé le plus souvent.

2. Une étude de la constitution du moment (Vikriti Pariksha), plus particulièrement


dans le cadre d’un trouble symptomatique à traiter.

Le 1er devant être réalisé avant le 2ème si possible. On doit toujours s’intéresser au
symptôme qui préoccupe la personne que l’on suit si celle-ci s’en plaint de plusieurs.

I/ TROIS METHODES DE DIAGNOSTIC

On reconnait 3 méthodes principales de diagnostic en Ayurvéda :

1. Par l’observation (Darshana)

2. Par le toucher (Sparshana)

3. Par le questionnement (Prashana)

Les analyses médicales (prises de sang, radios, …) peuvent être considérées comme
une 4ème méthode.

1. L’OBSERVATION

L’observation, c’est regarder la personne dans sa globalité et examiner différentes


parties de son corps. Les déséquilibres sont surtout visibles au niveau de la langue, des
yeux et des ongles.
Nous devons aussi observer comment la personne se déplace, comment elle parle,
quelle est sa posture, etc…
2. LE TOUCHER

Le toucher inclus la prise de pouls, la palpation de l’abdomen et d’autres points


importants du corps. Cela peut également inclure l’utilisation d’un équipement
particulier, stéthoscope ou tensiomètre par exemple.

3. LE QUESTIONNEMENT

Le questionnement, c’est poser des questions sur les antécédents médicaux et sur le
fonctionnement propre de l’organisme de l’individu. C’est se renseigner sur l’appétit,
la digestion, l’élimination, la miction, la transpiration, l’immunité, l’énergie générale,

Le questionnement est le point le plus important du diagnostic. Cependant, on ne peut


pas uniquement se baser sur les dires de la personne pour élaborer un diagnostic précis.

Le questionnement demande de la diplomatie de la part du praticien et de l’ouverture


de la part de la personne qui le consulte. Il vaut mieux poser des questions ouvertes que
fermées (ex : plutôt dire « Combien de fois allez-vous à la selle par jour ? » que
« Allez-vous normalement à la selle ? »).

Le diagnostic ayurvédique s’intéresse tout aussi bien au fonctionnement physique que


psychologique. Il est des plus complets mais ne requiert aucun matériel médical
spécifique.

II/ LES ETAPES DU DIAGNOSTIC AYURVEDIQUE

1. L’EXAMEN CONSTITUTIONNEL (PRAKRITTI PARIKSHA)

Il est toujours important de connaitre la constitution de base d’un individu.

a) Examinez l’allure générale de la personne : taille, poids et teint de la peau.

b) Déterminez le métabolisme de la personne : appétit, circulation sanguine et état des


déchets (Malas). Vous devez alors poser des questions et vous intéresser au
fonctionnement habituel, de longue date, de l’organisme.

Il est bien venu de poser des questions sur le régime alimentaire de l’individu à ce
moment-là. Cela peut révéler des déséquilibres en plus de vous renseigner sur les
habitudes de longue date de la personne.

c) Examinez la force de la personne et sa résistance aux maladies. C’est à ce moment-


là qu’il est préférable d’examiner le pouls, la langue et l’abdomen.

d) Examiner l’état mental et émotionnel de la personne en lui posant des questions sur
sa mémoire, son sommeil, ses rêves, en observant sa parole, sa façon de parler.

Notez cependant que certaines personnes ne souhaitent pas passer le temps nécessaire à
un examen complet (généralement une bonne heure). Lorsque l’on a les principaux
facteurs, ceux-ci peuvent être suffisants à l’élaboration du début d’un traitement. Le
reste peut être vu après, lors d’un prochain rendez-vous.

2. L’EXAMEN DE LA MALADIE (VRIKRITTI PARIKSHA)

Cela inclut l’étude des mêmes facteurs que précédemment, mais examinés à l’instant T,
en se préoccupant de savoir s’il y a eu modification de ces facteurs depuis l’apparition
des symptômes. Par exemple, notez comment l’appétit, l’élimination, les mictions, la
sensibilité au climat, le niveau d’énergie, etc… ont changé depuis l’apparition des
symptômes.

Nous devons connaitre les symptômes en détail (intensité, fréquence, horaires


d’apparition, …), ils nous renseignent sur l’origine du déséquilibre.

a) Déterminez la date du début de la maladie, si elle est chronique ou non et si elle a


déjà été contractée par la personne ou par un membre de sa famille.

b) Déterminez le déséquilibre doshique principal et s’il s’agit du Dosha prédominant de


l’individu. Déterminez également le principal symptôme de la maladie (douleur, fièvre,
infection ou fatigue).

c) Déterminez si les toxines accumulées dans l’organisme de la personne sont à


l’origine de la maladie. (Sama : condition avec toxines accumulées ; Nirama :
condition sans toxines). Il faudra évacuer les toxines de l’organisme avant tout
traitement si la condition à traiter est Sama.

d) Notez s’il y a des facteurs mentaux ou psychologiques impliqués dans le


développement de la maladie. Par exemple, une douleur peut causer du stress, le stress
peut causer des maux d’estomac ou de tête. Voyez s’il s’agit alors plus d’une maladie
psychosomatique que physiologique.

e) Voyez quels facteurs environnementaux ou quelles habitudes de vie, tels que le


travail, le régime alimentaire ou le type d’exercice favorisent la maladie.

f) Déterminez la force et la motivation de la personne à suivre le traitement. C’est là la


base du pronostic.

D’une manière générale, donnez à la personne un point de vue occidental sur sa


maladie en plus de lui parler des déséquilibres doshiques. Vous devez savoir faire le
parallèle entre médecine indienne et médecine occidentale mais vous ne pouvez pas
(légalement) poser un diagnostic de médecine conventionnelle.

Nous devons assurer la personne que sa maladie peut être traitée et suivie d’une
manière holistique.

Il n’y a pas de véritable règle pour poser un diagnostic ayurvédique. Il existe toujours
plusieurs possibilités. Une personne peut avoir plusieurs problèmes et nous devons
nous concentrer sur un seul et laisser les résultats du traitement nous guider vers des
modifications ultérieures. Le diagnostic initial est un guide pour commencer un
traitement mais ce n’est pas la fin de notre examen de la personne.
Notre capacité à diagnostiquer une condition doit aller de pair avec notre capacité à la
traiter. Le meilleur diagnostic du monde ne sert à rien si on n’est pas capable de traiter
efficacement la condition.
Si vous ne pouvez pas faire de diagnostic complet mais si vous pouvez au moins
déterminer le déséquilibre doshique, une ligne de traitement est toujours possible.

III/ DIAGNOSTIC GRACE AU POULS, A LA LANGUE ET A


L’ABDOMEN

1. LA PRISE DU POULS (NADI PARIKSHA)

Le pouls peut nous aider à déterminer à la fois la constitution de base de la personne


que nous suivons ainsi que son déséquilibre doshique majeur.

Il n’existe pas de standard en Ayurvéda qui définit comment prendre le pouls et des
différences existent selon les praticiens.

Il est à noter que certains facteurs (âge, saison, activité, médicaments, …) influencent
le pouls.
Prendre le pouls sert aussi à créer un certain lien de confiance avec la personne. Nous
nous connectons alors avec elle. Aussi, ne pas prendre le pouls ne semblerait pas
professionnel.

Nous ne devons cependant pas déterminer l’état des Doshas uniquement avec le pouls.
Si on trouve un pouls Kapha chez une personne que l’on soupçonne fortement d’être
Vata, nous devons nous attendre à trouver des symptômes Kapha chez cette personne
(Ama ou mucus par exemple) et ne pas la désigner simplement comme étant une
personne de type Kapha prédominant.

Lorsque l’on débute, le pouls ne vient que confirmer ce que l’on a pu déterminer
auparavant par l’observation et le questionnement. Le pouls étant très subtil, c’est un
outil que l’on met bien du temps à maîtriser.

Il y a tout de même certaines caractéristiques du pouls qui sont faciles à déceler,


comme les battements par minute par exemple, qui nous renseignent déjà sur la
condition de la personne.

Même si vous n’êtes pas certains de ce que peut signifier le pouls que vous prenez,
vous devez continuer à prendre le pouls pour vous familiariser avec cet outil diagnostic
et essayer d’établir des correspondances avec ce que vous observez.

Même si l’image traditionnelle du praticien indien est celle de quelqu’un qui peut tout
voir grâce au pouls, il est à noter que l’examen du pouls n’est plus enseigné dans les
écoles ayurvédiques indiennes, outre l’aspect allopathique. Les docteurs ayurvédiques
se basent de nos jours beaucoup plus sur l’analyse des Srotas pour déterminer la
constitution de base et ses déséquilibres. Beaucoup de Vaidyas (Docteurs en Ayurvéda)
possèdent une connaissance poussée du pouls mais la gardent secrète…
L’Ayurvéda est une science. Le diagnostic devrait s’intéresser à tous les symptômes de
la personne et ne doit pas se limiter au pouls.
COMMENT PRENDRE LE POULS ?

Le pouls doit être pris entre les repas, l’estomac vide, dans un état de repos physique et
mental.

On utilise 3 doigts à la fois pour prendre le pouls. On place l’index à la base du poignet
et le majeur et l’annulaire se placent juste au-dessus en remontant le bras. Le poignet
doit être légèrement fléchi, puis une pression progressivement exercée dessus. On note
alors la force et la nature du pouls. Si on ressent le pouls à tous les niveaux avec une
certaine force, c’est généralement un signe de bonne santé.

LES ELÉMENTS À ETUDIER

Nous devons synthétiser plusieurs critères pour établir le diagnostic du pouls. Pour les
constitutions bi-doshiques, 2 types de pouls pourront se distinguer. On s’intéressera
alors à celui qui prédomine.

Parmi les différents éléments à étudier, certains sont plus importants que d’autres,
comme cela l’est indiqué ci-après. Ces éléments sont : la qualité du pouls, la
localisation du pouls, la fréquence cardiaque, la profondeur du pouls, la force du pouls
et la régularité du pouls.

LES VARIATIONS DANS LE POULS

Le pouls révèle la constitution de base ainsi que ses déséquilibres. Le pouls est
cependant influencé par des facteurs extérieurs comme le régime alimentaire, la saison
et le climat. Vous devrez prendre en compte tous ces facteurs environnementaux avant
d’établir votre diagnostic.

A. LA QUALITÉ DU POULS

C’est le principal critère à utiliser pour juger de la constitution de base. On étudie le


mouvement du pouls (Gati). Il est difficile à observer au début, il est plus facile de
l’observer chez un individu en pleine santé.

Constitutionnellement

Les types Vata ont un pouls qui ressemble au mouvement d’un serpent. Le pouls est
verticalement irrégulier, il bouge verticalement sur l’axe de la circulation. La tension a
tendance à être basse. Le pouls peut être difficile à trouver à cause de ses fluctuations.
Il est subtil comme le vent.

Les types Pitta ont un pouls qui saute, qui ressemble au mouvement d’une grenouille. Il
possède une grande amplitude et redescend d’un coup. Il semble excité ou dansant
comme les flammes d’un feu de bois.

Les types Kapha ont un pouls régulier, comme la marée. Ils ont un pouls qui ressemble
au mouvement d’un cygne. Il est profond et gracieux. Le volume sanguin qui passe
sous les doigts et le rythme du pouls est régulier. Comme la peau des types Kapha est
généralement épaisse, il peut être difficile à trouver.
Dans les Cas de Maladie

L’accumulation de mucus rend le pouls glissant, comme un pouls Kapha. On retrouve


ce pouls dans les conditions avec Ama. Une rate ou un pancréas malade peut donner un
pouls plus Kapha qu’à l’accoutumé.

Les problèmes de foie, comme l’hépatite, rendent le pouls plus Pitta. La fièvre le rend
plus rapide.
Les problèmes au niveau des reins le rendent plus Vata et difficile à trouver.

B. LA LOCALISATION DU POULS

La position de l’index, la 1ère position donc, indique Vata. La position du majeur, la


2ème position, indique Pitta. La position de l’annulaire, la 3ème, indique Kapha.

Ces pouls correspondent également à 3 « couches » dans le corps :

- Le 1er mesure l’énergie dans le haut du corps (cœur et poumons principalement).

- Le 2ème mesure l’énergie dans le milieu du corps (organes digestifs principalement).

- Le 3ème mesure l’énergie dans le bas du corps (jambes principalement).

- Les pouls ressentis côté droit correspondent aux organes qui se trouvent côté droit
dans le corps. Les pouls ressentis côté gauche correspondent aux organes qui se
trouvent côté gauche dans le corps.

- Les énergies ressenties pour ces organes correspondent aux 3 Doshas puisque Vata va
vers le haut (Air et Ether), Kapha vers le bas (Terre et Eau) et que Pitta reste au milieu
(Feu).

Constitutionnellement

Les types Vata ont principalement un pouls ressenti sous l’index et les types Pitta ont
souvent un pouls ressenti sous le majeur. Cependant, la localisation n’a pas autant
d’importance que la qualité du pouls.

Les types Kapha ont rarement un pouls ressenti sous l’annulaire. Ceci peut être
expliqué par le fait que l’artère radiale démarre à partir de l’os du poignet.

Dans les Cas de Maladie

Le pouls a tendance à être plus notable là où il y a déséquilibre. C’est-à-dire que si les


bronches sont atteintes, avec une toux sèche, on sentira le pouls sous l’index. S’il y a
troubles digestifs, le pouls sera plus fort sous le majeur.

C. LA FRÉQUENCE CARDIAQUE

C’est un des facteurs le plus important et le plus facile à observer, ainsi qu’un des plus
valables.

Constitutionnellement

Le pouls Vata est le plus rapide, le pouls Kapha le plus lent.

- Le pouls Vata se situe entre 80 et 100 battements par minute, soit 5 battements par
respiration.

- Le pouls Pitta se situe entre 65 et 80 battements par minute, soit 4 battements par
respiration.

- Le pouls Kapha bat à moins de 65 battements par minute, soit 3 battements par
respiration.

Dans les Cas de Maladie

Plus la fièvre est haute, plus le pouls est rapide. On ne peut s’intéresser à ce critère
pour déterminer la constitution que s’il n’y a pas de fièvre.

D’autres facteurs, comme l’exercice physique ou la nourriture pimentée influent sur la


fréquence cardiaque. Le froid ralentit le pouls, tout comme la présence d’Ama dans
l’organisme.

De plus, il faut noter que le pouls décroit avec l’âge.

D. LA PROFONDEUR DU POULS

On parle ici du niveau auquel on trouve le pouls, de quelle pression nous devons
appliquer pour le sentir.

Constitutionnellement

- Le pouls Vata se trouve en surface de la peau.

- Le pouls Kapha se trouve en profondeur, il faut appliquer une bonne pression pour le
trouver.

- Le pouls Pitta se trouve entre les 2 autres.

Les peaux Vata sont fines, on sent plus le pouls que chez les types Kapha qui ont une
peau épaisse et plus grasse. Pour cette raison, il est parfois difficile de sentir le pouls
d’une personne Kapha en surpoids.

Dans les Cas de Maladie

A chaque fois qu’il y a une maladie bégnine, comme un rhume, l’énergie monte à la
surface pour combattre les agents pathogènes. Le pouls devient alors plus Vata. Au
contraire, dans les cas de maladies chroniques, l’énergie est faible et se trouve en
profondeur. Le pouls devient plus Kapha. Ama rend le pouls également plus Kapha,
profond et lourd.
E. LA FORCE DU POULS

Cela correspond à la puissance du pouls au niveau où on le ressent le plus.

Constitutionnellement

Les types Vata ont le pouls le plus faible, les types Pitta ont le pouls le plus fort. Les
types Kapha ont un pouls moyennement puissant.

Cependant, les pouls Vata, étant plus faciles à trouver, peuvent sembler plus forts que
ce qu’ils sont en réalité. C’est l’inverse pour les pouls Kapha, difficiles à trouver et qui
peuvent donc sembler plus faibles.

Dans les Cas de Maladie

Les maladies chroniques, les périodes de convalescence ou la vieillesse donnent un


pouls plus faible. Lorsqu’il y a de la fièvre, le pouls est plus fort. Les hommes ont aussi
généralement un pouls plus fort que les femmes.

La force du pouls nous renseigne donc plus sur la force de la personne que sur ses
Doshas.

F. LA RÉGULARITÉ DU POULS

On s’intéresse ici au rythme du pouls. On notera toute irrégularité dans le pouls,


notamment lorsqu’un battement est sauté (arythmie). Le rythme peut s’accélérer puis
ralentir. Normalement, les 3 Doshas devraient avoir un pouls régulier.

Constitutionnellement

Les types Vata ont le pouls le plus irrégulier, les types Kapha ont le pouls le plus
régulier.

Le pouls Vata peut être irrégulièrement irrégulier. Cela veut dire qu’il peut sauter un
battement mais pas d’une façon automatique ou régulière. Le pouls Pitta a tendance à
être régulièrement irrégulier, il saute un battement tous les x battements.

Dans les Cas de Maladie

Des facteurs nerveux ou émotionnels (stress, anxiété, insomnie, …) peuvent causer des
irrégularités du pouls. L’utilisation de stimulants comme le café par exemple produit
temporairement le même effet. Cela n’indique pas une faiblesse cardiaque mais une
sur-sollicitation du cœur et des nerfs qui pourraient causer de graves problèmes s’ils
n’étaient pas corrigés.

Les irrégularités du pouls renseignent plus sur d’éventuels problèmes cardiaques que
sur la constitution doshique. Ces irrégularités peuvent être dues à de l’hypertension ou
à de l’artériosclérose. Il est conseillé de suggérer à la personne de passer un
électrocardiogramme ou de faire vérifier son système cardiaque par un médecin.
LE POULS ET SES CORRESPONDANCES AVEC LES ORGANES

Il existe une correspondance entre les types de pouls et les organes. Cependant, ceci est
beaucoup moins utilisé en Ayurvéda qu’en médecine traditionnelle chinoise.

Pour information, voici ces correspondances :

Main Droite

Index Poumons
Majeur Foie
Annulaire Rein droit

Main Gauche

Index Cœur
Majeur Rate
Annulaire Rein gauche

SYNTHÈSE

Pour déterminer la constitution d’un individu, on s’intéresse d’abord à la qualité du


pouls puis à la fréquence cardiaque. La force du pouls peut quant à elle nous induire
en erreur. La localisation du pouls est un facteur un peu moins important.

La profondeur du pouls peut être intéressante à noter, mais c’est plus l’épaisseur de la
peau que l’on remarquera en fait. Outre l’épaisseur, la température de la peau est un
bon indicateur : peau chaude (Pitta), froide et sèche (Vata) ou froide et humide
(Kapha).

EXERCICES D’ETUDE DU POULS

- Prenez votre pouls à différentes occasions et notez les différences observées selon le
moment de la journée, selon votre activité, selon ce que vous avez mangé. Voyez
comment différentes stimulations nerveuses influencent le pouls (colère, peur, envie,
…).

- Prenez autant de pouls de personnes différentes que possible. Prenez-les également


dans un maximum de situations. N’hésitez pas à tenir un journal de vos observations. A
une étape clé de leur cursus, les professeurs de médecine indienne disaient souvent à
leurs étudiants de partir prendre au moins 1000 pouls et de leur rendre compte de leurs
observations. Le cours ne continuait qu’après avoir étudié ces 1000 pouls. Je ne sais
pas s’il s’agit d’une ancienne tradition ou d’une légende mais il est vrai que nous
devons prendre un grand nombre de pouls avant d’en déduire un diagnostic avec
certitude. Bon courage !

2. LE DIAGNOSTIC DE LA LANGUE

La langue est une autre partie du corps sur laquelle on peut lire l’état général du corps
et celui de l’appareil digestif en particulier. La langue est surtout importante pour
déterminer le taux d’Ama présent dans le corps. Nous étudions :
a. La taille, la forme et les mouvements de la langue,

b. La couleur de la langue,

c. Le revêtement (dépôt) de la langue,

d. Le taux d’humidité de la langue.

A. LA FORME DE LA LANGUE

- Les types Vata ont généralement une langue fine, très courte ou très longue, qui
tremble.

- Les types Pitta ont des langues moyennement longues, souvent très pointues.

- Les types Kapha ont une langue épaisse, large, ronde, et de grosses lèvres.

Un groupe rate/pancréas faible et l’ingestion de sucre en excès produisent souvent une


langue gonflée. Des marques de dents sur les pourtours de la langue indiquent un Agni
faible.

B. LA COULEUR DE LA LANGUE

La couleur habituelle de la langue est rose. Une langue rouge indique de la fièvre. Une
langue pâle est signe d’anémie. Une langue bleue est signe de problèmes de circulation
du sang, souvent liés au foie.

- Les langues Vata sont plutôt pâles, plutôt roses.

- Les langues Pitta sont plutôt rouges, ou bleu/violet, ou jaune/vert.

- Les langues Kapha sont pâles, plutôt blanches.

Une rougeur au bout de la langue est signe de stress et d’anxiété.

Une rougeur sur les pourtours de la langue est signe d’un début d’état fiévreux.

Une langue toute rouge vif est le signe d’une maladie chronique Pitta (ex : arthrite).

C. LE REVÊTEMENT DE LA LANGUE

Les langues des individus sains n’ont pas de revêtement, si ce n’est un infime dépôt
blanc.

Un important dépôt est signe d’Ama. Les Doshas s’accumulent et peuvent engendrer
une maladie. Le dépôt peut aller du blanc au jaune et plus il est coloré (jaune et gras),
plus le déséquilibre est important.

- Les types Vata ont souvent une langue recouverte d’un dépôt marron ou noir, plus
prononcé sur l’arrière de la langue.
- Les types Pitta ont généralement une langue recouverte d’un dépôt jaunâtre.

- Les types Kapha ont plutôt un plutôt une langue recouverte d’un dépôt blanc avec une
couche de mucus sur le dessus.

Les langues peuvent également apparaître très sombres après une forte fièvre.

D. L’HUMIDITÉ DE LA LANGUE

Une langue humide montre l’accumulation de fluides, de mucus ou d’Ama dans


l’organisme. Une langue sèche démontre une déshydratation ou de la fièvre.

- Les types Vata ont une langue craquelée ou avec un revêtement sec.

- Les types Pitta ont une langue humide lorsque des toxines sont accumulées, mais une
langue rouge et sèche s’il n’y a pas de toxines.

- Les types Kapha ont une langue humide avec parfois du mucus et une salivation
excessive. Une salive qui mousse est signe d’une faiblesse pulmonaire.

AUTRES FACTEURS

Une langue craquelée montre un Vata élevé ou un Pitta élevé sans toxine (si elle est
rouge).
Une crevasse centrale montre des maux de dos (colonne vertébrale touchée). Si la
crevasse dévie vers l’avant de la langue, il y a des problèmes dans le haut du dos ou
dans les cervicales. Si la crevasse dévie vers l’arrière de la langue, ce sont les muscles
lombaires qui sont douloureux.

Les aphtes dans la bouche ou sur la langue et les gerçures indiquent un excès de Pitta
ou une faiblesse du foie. Ils peuvent aussi indiquer des ulcères et peuvent être dus à de
l’hyperacidité.

Les papilles de la langue bien voyantes ou des petites bosses sur l’arrière de la langue
sont signe d’hémorroïdes.

3. LE DIAGNOSTIC DE L’ABDOMEN

La palpation de l’abdomen est un outil de diagnostic important. Néanmoins, il est assez


variable et nous n’en donnerons que les grandes lignes ici.

Ce diagnostic est particulièrement important lorsque la personne se plaint de douleurs


au ventre.
Avant de commencer la palpation, assurez-vous d’avoir les mains propres. La ceinture
et le pantalon de la personne doivent être ouverts pour libérer l’abdomen.

A. LA TEMPÉRATURE DE L’ABDOMEN

Un ventre chaud indique Pitta. Un ventre froid épais et humide est signe de Kapha. Un
ventre froid, sec et fin indique Vata. Un ventre chaud et qui transpire est signe de
fièvre.

B. LA DOULEUR ABDOMINALE

Si la douleur augmente à la palpation, il y a généralement présence d’Ama. Avec Vata,


la douleur est ressentie dans le bas du ventre. Sama Pitta est indiqué par des douleurs
dans le milieu du ventre et Sama Kapha est indiqué par des douleurs dans le haut du
ventre et dans la poitrine.

La douleur est signe de bien d’autres troubles. Dans le bas du ventre chez la femme,
cela peut indiquer une absence de menstruations ou d’autres soucis gynécologiques dus
à une stagnation du sang. Une douleur en bas et à droite de l’abdomen peut-être due à
une appendicite ou à une inflammation du gros intestin.

En règle générale, les types Kapha supportent mieux la palpation et une pression
importante. Les types Vata n’apprécient pas d’être touchés par des mains froides. Ils
ont besoin de chaleur et de douceur dans le toucher. Les types Pitta n’apprécient pas du
tout d’être touchés.

En plus de la douleur dans le bas du ventre, un bruit sourd peut apparaitre lors de la
palpation. C’est un signe Vata, les gaz s’accumulent.

S’il existe une douleur autour des côtes, du péricarde et du foie, un déséquilibre du foie
et une suppression des émotions est probable. Cela indique une congestion de la bile
(trouble Pitta ou Kapha).
Si une douleur subcardiaque (sous le sternum) est ressentie, Agni est faible. On entend
alors souvent comme un bruit d’eau (ou de tuyauterie) dans cette région. Cela indique
un problème dans le métabolisme de l’eau, une consommation de sucre en excès ou un
affaiblissement du couple rate/pancréas. Il y a alors présence d’Ama ou malabsorption.
S’il y a en plus des sensations de brûlure, c’est qu’il y a hyperacidité.
Notes personnelles, schémas et tableaux récapitulatifs de l’étudiant :
MODULE 3 :
LES PRINCIPALES METHODES
DU TRAITEMENT AYURVEDIQUE

1 INTRODUCTION

Après le 1er module du Cours de Praticien en Ayurvéda (Anatomie et Physiologie


Ayurvédiques) et le 2ème module (Le Diagnostic Ayurvédique), ce 3ème module traite en
profondeur de la diététique ayurvédique et de la bonne utilisation des plantes et des
épices médicinales.

En effet, un régime alimentaire adapté ainsi que la phytothérapie ayurvédique


constituent les principales mesures d’un traitement en médecine traditionnelle indienne
tel que l’on peut facilement le mettre en œuvre en cabinet de naturopathie dans notre
monde occidental.

Nous étudierons comment mettre en place un plan de traitement, dans l’optique de


réduire les Doshas, de tonifier l’organisme et de régénérer les tissus éventuellement
endommagés par la maladie.

Bien sûr ces principales méthodes de traitement seront également abordées sous l’angle
de la prévention et du maintien d’une santé optimale.

Les méthodes de traitement décrites dans cet ouvrage,


traditionnelles et naturelles, ne se substituent aucunement à un avis
médical ni ne sauraient remplacer un traitement médical
allopathique prescrit par un docteur en médecine conventionnelle.

Nous verrons dans le 4ème et dernier module à paraître les mesures thérapeutiques
ayurvédiques complémentaires, dîtes avancées, souvent en relation avec le monde du
yoga.
2 LES ALIMENTS ET LE RÉGIME ALIMENTAIRE

I/ LES 6 SAVEURS ET LES 5 ELÉMENTS

LES 6 SAVEURS

Tout comme le diagnostic ayurvédique se base sur les 3 Doshas, le traitement en


Ayurvéda est principalement basé sur le principe des 6 saveurs. Les 6 saveurs sont les
6 goûts que l’on sent dans la bouche. Elles révèlent une dynamique intriquée de
propriétés thérapeutiques. Ces 6 saveurs s’appliquent non seulement aux plantes
médicinales mais aussi aux aliments et aux minéraux, et même aux pierres précieuses
et aux émotions. Elles démontrent le potentiel des énergies de la nature à affecter les
Doshas (les augmenter, les diminuer ou les équilibrer). Elles démontrent tous les
pouvoirs curatifs inhérent aux substances et aux forces de la nature.

Les 6 saveurs sont : le sucré, le salé, l’acide, le piquant, l’amer et l’astringent.

Chacune d’entre elles est composée de 2 des 5 éléments :

Sucré (sucres lents et rapides) Terre et Eau


Salé(sel et algues) Eau et Feu
Acide (nourriture fermentée et fruits acides) Terre et Feu
Piquant (épices piquantes) Feu et Air
Amer (certaines herbes et plantes) Air et Ether
Astringent (herbes aromatiques tanniques) Terre et Air

LES SAVEURS ET LES DOSHAS

3 saveurs augmentent chacun des Doshas et 3 saveurs les diminuent, en fonction des
éléments qui les composent.

- Vata et les 6 Saveurs :


C’est le salé qui équilibre le mieux Vata, puis l’acide et le sucré. Ces saveurs ne
contiennent ni l’air ni l’éther qui composent Vata. L’amer (air et éther) augmente
fortement Vata, l’astringent et le piquant qui contiennent tous deux de l’air
augmentent également Vata.
Cependant, l’astringent a un effet plus immédiat que l’amer. Le piquant peut
aider à réduire Vata grâce à son action chauffante. Le mieux pour diminuer Vata
est d’associer le sucré avec l’acide ou le piquant.

- Pitta et les 6 Saveurs :


C’est l’acide qui augmente le plus Pitta, suivi du piquant et du salé qui
contiennent tous du feu. Pitta est diminué par l’amer, puis l’astringent et le sucré,
qui ne contiennent pas de feu.
Cependant, les jus de fruits acides peuvent abaisser Pitta temporairement grâce à
leurs propriétés anti-soifs et humides à la fois. Le salé peut aussi avoir cet effet
lorsque l’on transpire beaucoup, notamment l’été. Le sel retenant l’eau. Ce n’est
que sur le long terme que l’acide et le salé augmentent Pitta.
L’amer est la saveur à prescrire pour Pitta, car cette saveur purifie et
décongestionne le sang et la bile. Le sucré est aussi utile pour Pitta de par ses
propriétés rafraîchissantes et nourrissantes.

- Kapha et les 6 Saveurs :


Le sucré puis le salé et l’acide augmentent Kapha car ces saveurs contiennent
toutes de la terre et sont toutes humides. Le piquant équilibre le plus Kapha, suivi
de l’amer et de l’astringent car ces saveurs sont toutes sèches et contiennent de
l’air.
Le salé, néanmoins, peut aider à adoucir et à décongestionner Kapha et le rendre
plus facile à éliminer temporairement. Certaines plantes expectorantes sucrées
comme la réglisse produisent le même effet. L’acide peut également aider à
réduire la graisse, mais il augmente le plasma. C’est le piquant qui est le plus
équilibrant pour Kapha car il contient les éléments opposés.

PROPRIÉTÉS CHAUFFANTES ET RAFRAÎCHISSANTES (VIRYA) DES 6 SAVEURS

Saveurs Chauffantes : Piquant Acide Salé


Saveurs Rafraîchissantes : Amer Astringent Sucré

La saveur la plus chaude est le piquant, puis viennent l’acide et le salé. La plus froide
est l’amer, suivie par l’astringent et le sucré.

Il existe des exceptions, comme les noix qui sont considérées sucrées et grasses mais
chauffantes.

PROPRIÉTÉS LOURDES ET LÉGÈRES DES 6 SAVEURS

Les 6 Saveurs sont aussi considérées comme lourdes ou légères. La plus lourde est le
sucré, puis viennent le salé et l’astringent. La plus légère est l’amer, suivie par le
piquant et l’acide. Là aussi, il y a des exceptions : le yaourt, qui est acide et sucré, est
considéré comme lourd.

PROPRIÉTÉS HUMIDES ET SÈCHES DES 6 SAVEURS


Les 6 Saveurs sont aussi classées comme humides ou sèches. La plus humide est le
sucré, suivi du salé et de l’acide. La plus sèche est le piquant, suivi de l’amer et de
l’astringent.
Cette classification est fondée sur les effets à long terme que produisent les goûts.
Cependant, dans un 1er temps, l’acide étanche la soif, le piquant hydrate la peau (grâce
à la transpiration produite), et le sucré est aussi émollient et étancheur de soif.
L’astringent assèche plus immédiatement la bouche et la peau. Le salé donne soif, bien
qu’il permette la rétention d’eau. L’amer engendre la salivation bien qu’il assèche en
profondeur.

Les propriétés sèches et humides varient en fonction de la proportion de liquide


contenue dans la substance. C’est ce qui différencie les pommes des poires : bien que
toutes deux sucrées, la pomme, plus sèche, produit un effet asséchant, la poire un effet
hydratant.

EFFETS POST-DIGESTIFS (VIPAKA)

Les 6 saveurs produisent 3 effets post-digestifs à long terme. Il ne s’agit pas là d’un
arrière-goût dans la bouche ou d’un goût secondaire, mais d’un effet à long terme sur le
processus de digestion.

- Le sucré et le salé produisent un effet post-digestif sucré. Ils augmentent la


salivation et les sécrétions alcalines produites par l’estomac. Ils aident à la
construction de tous les tissus.

- L’acide produit un effet post-digestif acide. Il augmente les sécrétions de bile et


d’acides dans le processus de digestion, principalement dans l’intestin grêle. Ils
participent à la construction de tous les tissus, excepté celui de l’appareil
reproducteur.

- Le piquant, l’amer et l’astringent produisent un effet post-digestif piquant. Ils


augmentent la production de gaz dans le colon. Ils ont un effet asséchant
(astringent) et permettent la contraction des tissus.

Parfois, les plantes et les épices médicinales possèdent un effet post-digestif anormal
pour leurs saveurs. Cela leur donne des propriétés spécifiques (Prabhava).

Nous devons donc être précis lorsque l’on évoque une saveur. S’agit-il du goût en
bouche, de l’arrière-goût ou de l’effet post-digestif ? Les termes sont identiques mais
l’application diffère.

L’ACTION SPÉCIALE D’UNE PLANTE MÉDICINALE OU D’UNE EPICE (PRABHAVA)

En plus des différents effets énergétiques que nous avons vus précédemment, une
plante ou une épice médicinale peut avoir une propriété spécifique due à un élément
chimique particulier. Certaines herbes peuvent être antitussives ou laxatives par
exemple alors que cette action n’est pas liée à leurs saveurs. D’autres peuvent avoir des
effets particuliers sur le mental ou sur les émotions. Toutes ces exceptions tombent
sous le terme de Prabhava.
EFFETS THÉRAPEUTIQUES DES 6 SAVEURS

Chaque goût, chaque saveur apporte différents bénéfices thérapeutiques :

- Le Sucré construit et renforce chacun des tissus. Il harmonise le mental et


permet le contentement. Il est expectorant et légèrement laxatif. Il combat la
sensation de brûlure.

- Le Salé adoucit, est laxatif et sédatif. En petite quantité, il stimule la digestion,


en quantité modérée il est purgatif et en grosse quantité il est vomitif. Il ramollit
les tumeurs denses et les kystes. Il calme les nerfs et combat l’anxiété.

- L’Acide est stimulant, carminatif (dissipe les gaz), nourrissant et étanche la soif.
Il éveille le mental et les sens, promeut la circulation, renforce le cœur, et permet
la croissance de tous les tissus sauf le tissu reproducteur.

- Le Piquant est stimulant, carminatif et diaphorétique (fait transpirer). Il accélère


le métabolisme et permet le bon fonctionnement des organes. Il combat le froid
et donne une sensation de chaleur. Il améliore la circulation et diminue la
formation des caillots sanguins. Il ouvre l’esprit et les sens. Il purifie les canaux
d’énergie, ce qui permet aux douleurs nerveuses et aux tensions musculaires de
diminuer.

- L’Amer purifie, nettoie et détoxifie le sang. Il réduit la formation de tous les


tissus et permet une certaine légèreté dans le mental. L’Amer est antiseptique et
antibiotique. Il permet la clarté d’esprit et la purification des émotions. En petite
quantité, il stimule la digestion. Il aide particulièrement à digérer le sucre et les
graisses.

- L’Astringent permet d’arrêter les saignements et les autres substances


évacuables (transpiration, diarrhée). Il permet à la peau de guérir, il est
expectorant et diurétique. Il resserre les tissus et combat les prolapsus.

AGGRAVATIONS DES DOSHAS PAR LES SAVEURS

Les 6 Saveurs en Excès


Chaque saveur en excès provoque des problèmes, que ce soit en augmentant trop un
Dosha ou en en diminuant trop un autre.
Par exemple, trop de sel va déséquilibrer Kapha car trop d’eau sera retenue dans les
tissus, provoquant ainsi des œdèmes et des congestions. Trop de sel déséquilibre aussi
Vata en provoquant la soif, puis en permettant la formation des rides sur la peau. Alors
qu’une petite quantité de sel équilibre Vata. Lorsqu’il y a plus d’eau dans notre
alimentation que dans nos tissus, cela draine l’organisme de ses fluides. C’est pourquoi
le sel en excès déséquilibre Vata et que l’on ne peut pas survivre en buvant de l’eau de
mer.
Chaque saveur a des conséquences sur les Doshas. La plus dommageable est l’Amer,
suivie du Salé, de l’Acide, du Piquant, l’Astringent et le Sucré.
Déficience des 6 Saveurs
Un manque des 6 Saveurs déséquilibre aussi les Doshas de la même façon que
lorsqu’elles sont en excès.
Par exemple, trop peu de sucre déséquilibre d’abord Vata et Pitta. Mais si le manque de
sucre atteint le seuil de la malnutrition, cela peut aussi déséquilibrer une personne de
constitution Kapha.
Généralement, dans notre culture culinaire, l’amer est peu utilisé. Il en est de même
pour le piquant et l’astringent. Ce manque d’amertume est une cause de l’accumulation
des toxines. On profiterait tous à augmenter dans notre alimentation la quantité
d’épices et de légumes amers. Cela combattrait notre tendance culturelle à accumuler
des toxines (Ama). Nous avons tendance à consommer trop de sucré et de salé, même
si nous sommes de constitution Vata.

LES SAVEURS ET LES ORGANES

- Trop de sucré abime le pancréas et peut provoquer de l’hypoglycémie ou du


diabète.

- Trop de salé abime les reins et provoque des œdèmes, de l’hypertension ou des
calculs rénaux.

- Trop de piquant abime et assèches les bronches et peut provoquer de la toux


sèche.

- Trop d’amer abime le cœur et peut provoquer de l’anémie, de l’hypotension ou


de l’insomnie.

- Trop d’astringent abime le colon et peut provoquer des gaz, de la distension


abdominale ou de la constipation.

En fait, chacune des 6 Saveurs peut, en excès, endommager l’organisme dans son
ensemble. Le sucré permet l’accumulation des toxines et augmente la formation de
mucus ; le salé ramollit les tissus ; l’acide produit de l’acidité, des sensations de brûlure
et des saignements ; le piquant produit des sensations de brûlure lui aussi, de la
sécheresse et la malformation des tissus ; l’amer produit des sensations de froid, des
vertiges et l’émaciation ; l’astringent provoque des contractions et des tensions
musculaires, des caillots sanguins, de la constipation et des douleurs nerveuses.

LES 6 SAVEURS ET LES EMOTIONS

Les 6 Saveurs peuvent représenter nos émotions. Or, les émotions que nous ressentons
peuvent avoir des effets sur les maladies, au même titre que l’alimentation ou les
plantes médicinales.
Les émotions ont les mêmes effets que les aliments et les plantes de même qualité
énergétique.
En général, les facteurs psychologiques sont plus importants que les facteurs
physiologiques. Par exemple, la colère peut autant endommager le foie que l’alcool. Il
ne suffit donc pas d’adapter la phytothérapie et l’alimentation à la condition, il faut
aussi s’intéresser aux émotions que ressent la personne que l’on suit.

Notre corps émotionnel peut devenir dépendant de certaines émotions tout comme le
corps physique peut devenir dépendant à certains aliments.

Les émotions chaudes sont la colère, la haine et la jalousie.


Les émotions froides sont la peur, la tristesse et le désespoir.
Globalement, les 6 Saveurs sont liées aux émotions suivantes :
Sucré : Amour, Attachement Salé : Avidité Acide : Jalousie, Rancœur
Amer : Douleur, Tristesse Piquant : Hostilité, Haine Astringent : Peur,
Frayeur

Les émotions sucrées augmentent Kapha et produisent de la stagnation, de la


congestion. Les émotions salées augmentent aussi Kapha et peuvent nous faire prendre
du poids. Les émotions acides peuvent causer de l’hyperacidité. Les émotions
piquantes peuvent nous donner chaud et nous rendre hyperactifs. Les émotions amères
nous épuisent. Les émotions astringentes produisent de la constipation et des tensions
musculaires.

LA PUISSANCE DE CHACUNE DES 6 SAVEURS

L’Amer est plus puissant que le Salé, lui-même plus puissant que le Piquant, lui-même
plus puissant que l’Acide, lui-même plus puissant que l’Astringent, lui-même plus
puissant que le Sucré.

De plus petites portions des saveurs les plus puissantes annulent les effets de plus
grosses portions de saveurs les moins puissantes.

Le sucré est assez neutre et peut servir de véhicule pour les autres saveurs. L’amer
domine toutes les autres saveurs, son effet est toujours ressenti. Le salé annule l’effet
de toutes les autres saveurs.

LES 6 SAVEURS DANS LA NATURE

Ci-dessous, les endroits de la nature où l’on trouve les 6 Saveurs.

Le Salé
- Les sels minéraux : sel de mer et sel de roche. Le sel de roche est un stimulant
digestif, cependant tous les sels en excès augmentent Vata car ils drainent l’eau
hors de l’organisme.
- Les produits de la mer : algues, poissons, coquillages. Ils produisent moins
d’effet que les sels minéraux car ils sont l’expression de plusieurs Saveurs.
D’une manière générale, les coquillages sont expectorants, sédatifs et antiacides.

L’Acide
- Les fruits acides : ils sont refroidissants et anti-soifs. Ce sont les agrumes, les
baies, les prunes, les cerises, les raisins, les pommes, les ananas, les fruits de la
passion, …
- Les légumes acides : plutôt rares, il y a principalement les tomates. Cependant,
les épinards ou la rhubarbe en excès peuvent produire de l’acidité.
- Les ferments alcooliques : ceux-ci sont généralement produits par l’homme,
souvent avec du raisin. Les vins médicinaux ayurvédiques font partie de cette
catégorie.
- Les autres aliments fermentés : les produits laitiers fermentés comme le yaourt
et le kéfir sont plus lourds et tonifiants. Les condiments aident à la digestion
mais les cornichons peuvent être trop lourds, particulièrement s’ils sont trop
salés.

Le Sucré
- Les sucres simples : le sucre des fruits (fructose), du lait (lactose), les sucres de
canne et de betterave, le miel, le sirop d’érable, etc… Ils proviennent des fruits,
des laitages et des végétaux qui produisent du sucre.
- L’amidon et les glucides : les féculents, comme les céréales, sont plus
équilibrés, parfois diurétiques, parfois chauffants, mais généralement neutres.
L’amidon, comme celui des pommes de terre, possède les mêmes propriétés. Les
laitages (non fermentés) sont plus lourds et plus humides, plus tonifiants, mais
produisent plus de mucus.
- Les lipides, les huiles et les graisses : proviennent des graines, des noix et des
produits animaux. Ils sont souvent chauffants et déséquilibrent Pitta.

Le Piquant
- Les huiles essentielles, les aromates et les épices : ce sont des plantes
aromatiques typiques et des épices comme le gingembre, le piment de Cayenne,
la cardamome, la menthe, etc...
- Les alcaloïdes, les narcotiques : à petites doses, ce sont des stimulants, sédatifs,
antispasmodiques, expectorants, émétiques, purgatifs, mais à de grandes doses,
ils sont narcotiques, paralysants et déséquilibrent tous les Doshas. Les herbes et
les boissons alcaloïdes les plus douces sont le café et le thé, le ma huang fait
partie des plus fortes, l’aconite étant la plus forte.

L’Amer
- Les amers simples : sont essentiellement des plantes comme le coptis chinensis
(plante anti-inflammatoire), la gentiane ou le sceau d’or (ou hydrastis).
- Les amers astringents (amers et tanins) : sont essentiellement des plantes
comme le pissenlit.
- Les amers aromatiques : sont également des plantes comme l’absinthe,
l’armoise ou le vétiver. Ils possèdent une action plus forte sur l’esprit, ce sont de
bons stimulants digestifs et ils peuvent être anthelminthiques (anti-parasitaires),
parfois chauffants, et certains sont toxiques.

L’Astringent
- Les racines et les résines : de nombreuses résines (comme les résines de
conifères ou de myrrhe) combinent des saveurs astringentes, amères, piquantes et
même sucrées. Elles chauffent légèrement et possèdent des propriétés
régénératrices. C’est le cas, par exemple, de la myrrhe et de l’encens. La plupart
des résines sont astringentes car elles permettent la cicatrisation des plantes.
- Les plantes et les légumes : les haricots sont souvent astringents et doux, mais
ils peuvent être chauffants. Certains amidons, comme les pommes de terre,
peuvent aussi être légèrement astringents. Certains fruits sont secondairement
astringents (astringent comme 2nde saveur), surtout lorsqu'ils ne sont pas mûrs.
Les plantes herbacées sont astringentes, comme la laitue, la luzerne, les feuilles
de consoude, le pissenlit et la banane plantain. Les feuilles des arbres et l’herbe
sont généralement astringentes.

II/ LES RELATIONS ENTRE LES SAVEURS

LES GOÛTS CONTRAIRES

Les goûts contraires ont tendance à se neutraliser, car leurs propriétés sont opposées.
On peut utiliser cette propriété pour traiter un excès d’une saveur.

Le goût amer réduit notre envie de goût sucré et aide à améliorer la digestion des
sucreries et des graisses.

Le goût piquant favorise les sécrétions excessives comme la transpiration, les


saignements et la diarrhée. Le goût astringent les réduit.

Le goût acide augmente l'acidité dans le corps, tandis que le sel réduit l'acidité et
favorise l'alcalinité.

LES SYNERGIES DE SAVEURS

Lorsque l’on associe certaines saveurs, les actions et les énergies qu'elles ont en
commun sont renforcées :

Amer et Astringent : action rafraîchissante, détoxifiante et diurétique. Anti-Pitta.

Piquant et Astringent : action asséchante et expectorante. Anti-Kapha.

Piquant et Amer : action détoxifiante et nettoyante, réduit Ama. Anti-Kapha.

Piquant, Acide et Salé : action stimulante de la digestion. Anti-Vata.

LES SAVEURS QUI S’OPPOSENT

Certaines saveurs utilisées ensemble produisent des effets secondaires :

Sucré et Salé : se déséquilibrent mutuellement à cause de leurs propriétés


opposées (chaud/froid).

LES SAVEURS QUI S’EQUILIBRENT

Certaines saveurs s’aident mutuellement à réduire leurs effets secondaires :

Sucré et Piquant : le sucré combat la chaleur du piquant, le piquant combat la


lourdeur du sucré.

LES SAVEURS MULTIPLES DES VÉGÉTAUX


On peut retrouver plusieurs saveurs dans une même plante. Cette plante peut être
employée thérapeutiquement pour l’une ou l’autre de ses saveurs :

- Amer et Astringent : commun dans les plantes herbacées et vertes (ex : pissenlit,
violette).

- Amer et Sucré : rare sauf des plantes comme la réglisse ou l'aloès.

- Piquant et Amer : comme l'armoise, l'absinthe et les agrumes.

- Piquant et Astringent : rare, se trouve dans quelques aromates et des épices


comme la sauge, l’hysope ou la cannelle.

- Sucré et Astringent : commun dans de nombreux aliments comme les graines de


lotus, les pommes de terre, la plupart des haricots, les pommes, etc…

- Sucré, Acide et Astringent : commun dans les fruits. L'astringence est


habituellement plus marquée lorsque le fruit n'est pas mûr, en particulier avec les
baies, comme la framboise. C’est aussi le cas des haricots azuki.

- Sucré, Piquant et Astringent : comme dans le miel et des épices comme la


cannelle.

- Astringent, Amer, Piquant et Doux (légèrement sucré) : c’est le cas de résines


comme la myrrhe et le guggul, qui sont légèrement chauffantes.

- Piquant et Sucré : comme l’ail, les oignons, la cannelle, le gingembre, le fenouil,


la cardamome, les clous de girofle.

- Sucré et Salé : comme le poisson.

- Salé, Sucré et Astringent : comme la plupart des algues.

- Salé et Amer : très rare, dans certaines algues seulement.

LES MINÉRAUX

Les minéraux possèdent eux aussi les six saveurs, mais ils les transmettent à un niveau
plus subtil et plus direct que les plantes, pas tant à travers le système digestif que
directement au cerveau et au système nerveux. Les plantes, elles, transmettent leur goût
à travers la langue et à travers l'eau. Les minéraux travaillent directement sur le
cerveau. En tant que telle, leur action est plus puissante et la plupart des minéraux sont
toxiques à moins d'être correctement préparés pour être comestibles. Pour les
minéraux, l'action chauffante ou rafraîchissante est plus forte et plus importante que le
goût. Mais il faut se rappeler que l'Ayurvéda prépare les minéraux de manière très
spéciale avant de les utiliser pour un usage interne.
III/ LES CINQ ELEMENTS EN THERAPIE

PANCHA BHUTA VIDYA

L'utilisation consciente des éléments dans le but de dynamiser la santé et la conscience


est un aspect important des sciences du Yoga et de l'Ayurvéda. Les cinq éléments
possèdent également des propriétés thérapeutiques importantes. La règle générale est
que l'élément le plus subtil purifie l'élément le plus grossier. De cette façon, l'eau
purifie la terre, le feu purifie l'eau, l'air purifie le feu et l'éther (l'espace) purifie l'air.
Cela s'applique généralement à l'utilisation externe d'éléments, comme les thérapies à
base d'eau ou de chaleur, mais également à une application en interne.

DE LA PURETÉ DES ELÉMENTS

La première chose à faire pour garder une bonne santé est de garder les éléments purs
autour de nous. Y compris les éléments de notre corps et de notre esprit, dans nos
espaces physiques et nos espaces psychiques. C'est à la fois un sujet individuel et un
sujet collectif. Si la société ne maintient pas un niveau de pureté correct, nous ne
résisterons pas à l'épreuve du temps. Si les éléments sont purs, ils fonctionnent en
harmonie et permettent la pleine santé. S'ils sont impurs, ils donnent naissance à la
maladie et à la dysharmonie en général.

Les éléments tendent naturellement à devenir impurs, car c'est la nature même de la
matière de se décomposer. Les éléments deviennent impurs en devenant plus grossiers.
Cela se traduit dans le corps physique par des déchets métaboliques et dans la société
par de la pollution.

L’Eau Purifie la Terre

Dans la nature, la pluie nettoie la terre. Lorsque le corps est sale, nous le nettoyons
avec de l'eau.

L'eau nettoie la terre comme les déchets métaboliques dans notre organisme. Elle garde
les canaux (Srotas) propres et purs. Il est recommandé de boire un verre d'eau fraîche
provenant d'une source naturelle, de préférence exposée au soleil et à l'air (vous pouvez
faire couler l'eau entre deux verres) juste après le lever et juste avant le coucher. Il est
également recommandé de boire un peu d'eau immédiatement avant et après le repas,
de même que de se laver les mains et le visage avant et après avoir mangé, en mettant
aussi un peu d'eau fraîche sur les yeux après avoir mangé.

Les bains pris dans des sources minérales sont aussi utiles. L'utilisation externe
d'huiles, comme celle de sésame ou de noix de coco, et la thérapie d'oléation
ayurvédique (Snehana) relèvent de ce domaine.
La plupart des maladies commencent par une accumulation de terre ou de déchets dans
le corps. L'hydrothérapie (thérapie par l'eau) est l'un des principaux moyens de
traitement dans l'Ayurvéda (ex : les bains thérapeutiques). L'eau sert à extraire les
propriétés de la terre.

Lorsqu’il y a excès de terre et de toxines dans le corps, la thérapie par l'eau est
indiquée. Elle est donc indiquée pour combattre la lourdeur ressentie dans l’estomac, le
surpoids et l'inertie. Ce sont principalement des troubles Ama, Kapha et Vata.

Le Feu Purifie l’Eau

Lorsque l'eau est impure, elle peut être nettoyée, purifiée, en la chauffant. Les
substances liquides sont purifiées par ébullition. Il est recommandé de faire cuire les
herbes aromatiques et thérapeutiques dans de l'eau légèrement bouillante. Cela rend
l'eau pure et neutre et lui permet d’absorber au mieux les qualités des herbes. Il est
également recommandé de réchauffer le lait, en le portant à ébullition avant de le boire,
car cela le rend plus digeste.

Il en va de même pour la transpiration. Grâce à elle, le feu est utilisé pour purifier l'eau
présente dans notre corps. L'utilisation d'herbes chauffantes et diaphorétiques entre
dans cette catégorie.

Dans le corps, nous avons besoin d'un Agni (feu digestif) équilibré pour purifier l'eau
de notre corps et de ses tissus. Sinon, notre eau stagne, fermente et peut provoquer
diverses maladies. La thérapie par la chaleur est donc primordiale dans l'Ayurvéda. On
utilise des méthodes qui induisent la transpiration, ainsi que la consommation d’épices
qui augmentent nos feux digestifs et mentaux. Ce type de thérapie est principalement
indiqué dans les troubles Kapha.

L’Air Purifie le Feu

Quand le feu est impur, c’est-à-dire lorsqu’il produit beaucoup de fumée, nous le
purifions en lui donnant plus d’air, en l'attisant. L'air purifie le feu. Quand nous
donnons de l'oxygène à un feu, il brûle mieux. Dans le corps, nous devons avoir une
respiration adéquate, équilibrée, afin de garder purs nos feux digestifs et mentaux.
Sinon, ces feux seraient trop faibles ou trop forts et provoqueraient l'accumulation de
toxines et de maladies. L'Ayurvéda utilise les Pranayamas, les exercices de respiration
yogique, comme précieux moyens thérapeutiques. Les autres thérapies par l'air
sont l'utilisation des huiles essentielles, des parfums et des encens.

En interne, la pratique du Pranayama est recommandée pour purifier le feu dans le


corps. Il est préférable de pratiquer une heure ou deux avant l'aube et une heure avant
le coucher.

Les herbes aromatiques comme la menthe et la cardamome, purifient et dynamisent le


feu digestif. Elles aident, comme le camphre ou la sauge, à dynamiser les feux
perceptifs et à rendre les sens plus aiguisés.

L’Espace Purifie l’Air

L'air devient impur quand il est stagnant ou enfermé. Il devient pur par l'exposition à
l'espace.

Le souffle devient impur par la stagnation. Si l'air dans lequel nous sommes n'est pas
ouvert sur l'extérieur, il devient impur. De même, si l’air dans notre corps stagne dans
une partie des poumons ou ailleurs, il provoque des maladies.

Par conséquent, il est important que nous ayons suffisamment d’espace libre dans le
corps et dans l'esprit. Cela nécessite avant tout de garder nos orifices et nos canaux
(Srotas) libres de tout blocage (généralement de terre et d'eau). Cela implique en
priorité d'avoir de l'espace pour que nos esprits et nos sens puissent bouger et être
actifs. De tels traitements mentaux et sensoriels sont particulièrement utiles dans le
traitement des troubles de Vata.

Ces méthodes de purification des éléments sont utiles pour tous et doivent être utilisées
régulièrement dans le cadre du maintien de la santé globale. Nous devons maintenir
notre connexion et nos échanges avec les cinq grands éléments. Très souvent, lorsqu'un
élément est déséquilibré, les autres le sont aussi.

La règle générale est que les éléments plus subtils nettoient ceux plus grossiers, en
particulier l'élément adjacent. Mais tous les éléments plus subtils purifient ceux plus
grossiers. La terre est purifiée par l'eau, le feu, l'air et l'éther. L'eau est purifiée par le
feu, l'air et l'éther. Le feu est purifié par l'air et l'éther.

De même, l'eau purifie la terre, le feu purifie l'eau et la terre, l'air purifie le feu, l'eau et
la terre et l'éther purifie tous les éléments. La chaleur du feu nettoie la terre et l'eau. Le
mouvement de l'air nettoie l'eau et la terre ainsi que le feu. C'est pourquoi l'eau est
purifiée par l'exposition à l'air et la terre est purifiée par le vent. L'éther purifie tous les
éléments car il leur donne l'espace pour libérer leurs impuretés.

L'eau peut se purifier si elle peut couler librement. La pureté du feu dépend de son
carburant. L'air devient impur seulement s'il stagne. D'où le fait que la terre et les
éléments grossiers peuvent bloquer ou stagner les éléments plus subtils et les rendre
impurs.

C'est principalement au niveau de l'esprit que nous devons purifier les éléments car
l'esprit est la composante la plus subtile de notre nature propre.

Les éléments ont également leurs propres composantes psychiques. L'impureté de la


terre se manifeste comme un attachement au corps et aux sens, ou à notre propriété, ce
qui engendre la cupidité. L'impureté de l'eau se manifeste comme un attachement aux
émotions ou à nos relations personnelles, ce qui engendre le désir. L'impureté du feu se
manifeste comme un attachement à notre volonté ou à notre ambition, ce qui engendre
la colère. L'impureté de l'air se manifeste comme un attachement à nos idées et à nos
attentes, ce qui engendre la frustration. L'impureté de l'éther se manifeste comme un
attachement à notre idée de la réalité, ce qui engendre l'illusion.

LE POUVOIR PROTECTEUR DES ELÉMENTS

La deuxième chose que nous devons faire est de protéger les éléments en nous. Il s’agit
de donner à chacun d’entre eux sa place propre et ses limites à l’intérieur desquelles il
peut fonctionner sans entrave.

La Terre Nous Protège de l’Eau

L'exemple le plus simple de ceci est la façon dont nous sommes en sécurité sur la terre
ferme lorsqu’il y a des inondations. La Terre nous protège aussi d’un trop plein d'eau, à
la fois sur la peau et le long des muqueuses.
Diverses argiles astringentes sont recommandées pour les soins du visage ou pour
améliorer le tonus de la peau. Elles ont une action nettoyante constrictrice. Certaines
sont antiseptiques et sont recommandées pour soigner les plaies infectées. D'autres, par
leur action constrictrice, sont conseillées pour lutter contre les hémorroïdes, le
prolapsus ou la peau flasque. D'autres font de bons gargarismes pour les maux de gorge
ou l'excès de mucus dans les muqueuses. Les dentifrices en poudres ayurvédiques,
utilisées pour masser les gencives, contiennent des herbes avec de telles argiles. En
interne, ces argiles sont recommandées pour lutter contre la diarrhée et le prolapsus.

La Terre nous protège de tous les éléments car, à travers elle, nous pouvons créer un
espace protégé, un abri, dans lequel nous ne sommes pas exposés aux autres éléments.

L'Eau Nous Protège du Feu

L’exemple le plus évident de ceci est que quand quelque chose est humide, il ne peut
pas brûler. En interne, la consommation de liquides nous protège de la chaleur et de la
fièvre. L'utilisation de la glace sur les inflammations en est un autre exemple, tout
comme l'utilisation d'un bain froid pour faire baisser la fièvre.

Le Feu Nous Protège de l’Air

Une chaleur suffisante dans le corps nous protège du vent. Sinon, nous nous
refroidissons facilement, nous souffrons de troubles de la circulation et de la digestion,
et nous nous retrouvons généralement avec un déséquilibre de Vata ou de Kapha.

En Ayurvéda, on utilise des plantes et des épices chauffantes pour soulager les
douleurs dues au froid et au vent (ex : gingembre, camphre, gaulthérie, eucalyptus et
jonc odorant).

L'Air Nous Protège de l’Espace

Le mouvement adéquat de l'air nous empêche de devenir trop éthéré ou dispersé.

La règle est que les éléments les plus grossiers nous protègent des plus subtils, en
particulier l'élément adjacent. En fait, les éléments grossiers nous protègent de tous les
éléments plus subtils. La terre nous protège de l'eau, du feu, de l'air et de l'éther. L'eau
nous protège du feu, de l'air et de l'éther. Le feu nous protège de l'air et de l'éther.

L'eau nous protège du dessèchement par dû à l'air et au dispersement dû à l'espace. Le


feu protège de la nature froide et dispersante de l'air et de l'éther.

Une telle action protectrice est nécessaire lorsqu'un élément est en excès. Trop d'un
élément particulier va endommager les autres, en particulier les plus grossiers car les
éléments grossiers servent à contenir les éléments subtils.

La fonction protectrice des éléments s'applique principalement au corps physique car


c'est la composante brute de notre nature. Si nous nous exposons trop aux éléments
extérieurs, cela provoque des maladies. Pourtant, ce facteur a également une
composante psychologique.
L'exposition à l'eau se manifeste par l'impressionnabilité ou la vulnérabilité aux
sentiments et aux désirs des autres. L'exposition au feu se manifeste comme une
vulnérabilité à la volonté et à la domination des autres. L'exposition à l'air se manifeste
par une vulnérabilité à la stimulation et aux idées des autres. L'exposition à l'éther se
manifeste comme une vulnérabilité aux jugements et aux discriminations des autres,
acceptant ainsi leur propre idée de la réalité.

SACRALISONS LES ELÉMENTS DANS NOTRE VIE

Les cinq éléments forment la matière, ce qu'on appelle Prakritti dans le système du
Yoga. Ce n'est pas seulement de la matière brute ou des choses solides, mais l'essence
de l'expérience, tout ce qui peut être observé en tant qu’objet. En tant que tel, Prakritti
comprend le corps, les sens et l'esprit, la pensée, l'émotion et l'ego, qui est une image
de soi.

La matière et ses éléments deviennent sacrés lorsqu'ils reflètent la présence de l'esprit


ou de la conscience. C'est ce que nous observons dans le monde naturel. Ils deviennent
impurs quand ils sont chargés de désir et tournés vers l’extérieur, comme dans le
monde social et commercial. Par conséquent, la matière a une certaine neutralité et une
certaine réceptivité. Nous pouvons l'activer avec le sacré ou le profane, la connaissance
ou l'ignorance. Si nous la dynamisons avec une force de désir, alors elle possède cette
force et l'amplifie et rend nos problèmes plus difficiles. Si nous l'énergisons avec une
force de vérité ou d'amour, alors elle possède cette force et l'amplifie et donne de
l'énergie à notre pratique spirituelle.

Nous rendons les éléments sacrés en utilisant leur composante sensorielle : la terre
avec l'odeur, l'eau avec le goût, le feu avec la vue, l'air avec le toucher et l'éther avec le
son.

Sacraliser la Terre

Cela se produit lorsque nous approchons la terre avec révérence, ce que font par
exemple les Indiens d'Amérique. Les odes chantées à la terre ou les méditations
centrées sur elle sont utiles dans ce but.

Nous devrions énergiser de la terre sacrée dans notre propre environnement, en


utilisant des pierres précieuses par exemple (que nous pouvons utiliser à des fins
astrologiques et ayurvédiques). Nous pouvons avoir de la terre sacrée dans notre
maison ou sur notre autel si nous en possédons un. Il est alors préférable que cette terre
provienne d’un endroit qui nous est cher.

Sacraliser l’Eau

L'eau contient naturellement certaines vibrations. Toutes les religions ont leur eau
bénite. Ce n'est pas seulement de la superstition, mais c’est l'utilisation de l'eau pour
maintenir une énergie sacrée. L'eau retient l'énergie des chants et des prières. Nous
pouvons créer notre propre eau sacrée en ayant de l'eau sur notre autel ou à proximité
de notre endroit de méditation.

Une telle eau est préférable si elle est conservée dans un récipient en cuivre, en argent
ou en or. Il est bon d'y ajouter une herbe purifiante. A cet effet, nous pouvons ajouter
une feuille de certaines plantes aromatiques purifiantes comme le basilic, la sauge ou la
menthe, ou nous pouvons ajouter quelques gouttes de leur huile essentielle. Il est
préférable de sacraliser de l'eau chaque les jours. Elle est particulièrement utile pour
promouvoir la santé. Nous devrions commencer et terminée notre journée par boire une
telle eau.

Sacraliser le Feu

Divers feux sacrés sont également utilisés dans toutes les religions. Les religions les
plus anciennes comme les traditions védiques sont centrées sur l'utilisation d'un feu
sacré par des chants et des rituels quotidiens. De tels feux sont réalisés grâce à de la
bouse de vache et du ghee, auxquels on a fait des offrandes comme du riz et des
graines de sésame. Ces feux sont principalement faits au lever et au coucher du soleil.
Ils peuvent être utilisés pour se débarrasser de toutes nos pensées, de tous nos soucis,
de toutes nos peurs et de toutes nos angoisses, ainsi que pour faire des prières pour
l'élévation de l'humanité et le bonheur de tous les êtres vivants.
Nous pouvons plus simplement allumer une lampe à ghee (même principe que la lampe
à huile) ou une bougie à cet effet, ou faire des offrandes dans notre feu de cheminée.

Sacraliser l’Air

Dans ce but, on utilise principalement de l'encens, ce qui est devenu une pratique
courante aujourd'hui. Parfois, les plantes aromatiques sont brûlées, comme la sauge ou
le cèdre (genévrier) par les Indiens d'Amérique ou l'armoise (moxa) par les Chinois.
Ces odeurs créent un espace de guérison positif et sacré.

Sacraliser l’Espace (l’Ether)

Cela demande d’abord à ce que nous établissions un espace sacré. Dans nos propres
maisons, il peut s’agir d’un autel ou d’une zone de méditation. Dans la société civile,
ce sont les temples qui jouent ce rôle. Dans la nature, nous pouvons trouver beaucoup
d'espaces sacrés et les visiter. Nous stimulons toujours notre espace d'une manière ou
d'une autre. Tout ce que nous faisons habituellement dans un espace particulier lui
donne une certaine vibration. La chambre a une telle vibration, la salle de bain une
autre, la cuisine une autre, la pièce de méditation encore une autre. Pour que l'espace
soit pur ou sacré, il doit être maintenu propre et ordonné. Le moyen le plus simple de
sacraliser un espace est d'y mettre une fleur.

Dans le cadre du traitement ayurvédique, il est nécessaire de créer un espace sacré.


Cela signifie soutenir certaines pensées, émotions, attitudes, actions, relations et
interactions positives et thérapeutiques.

Les Mantras

La principale façon de rendre quelque chose de sacré est à travers des chants ou des
mantras. Le son est la qualité sensorielle qui appartient à l'élément espace (éther). Par
conséquent, il a la capacité de purifier et d'harmoniser tous les autres éléments. Les
mantras sont particulièrement efficaces pour énergiser le feu ou l'eau.

Les Pujas
Le culte rituel des hindous, appelé Puja, est un moyen scientifique et artistique de
sacraliser les cinq éléments. Pour la terre, des parfums sont offerts, comme l'huile
essentielle de bois de santal. Pour l'eau, du jus sucré ou de la nourriture sont offerts.
Pour le feu, une lampe au ghee est offerte. Pour l'air, l'encens est offert. Pour l'espace,
ce sont des fleurs qui sont offertes. Celles-ci sont offertes à une statue ou une image de
la divinité ou du gourou, qui représente le sens sacré de soi, la reconnaissance de la
présence divine.

Les Homas

Homa est l'offrande védique au feu, aussi appelée Yajna ou Agni Hotra. Il est utilisé
pour toutes les purifications et les consécrations. Tout ce qui est offert dans le feu
sacré, principalement des plantes et des encens, est purifié. La combustion du moxa ou
de l'armoise est une autre de ces méthodes.

La cendre sacrée (Bhasma ou Vibhuti) est souvent utilisée avec des plantes dans le
cadre d’un traitement ayurvédique. Parfois, la cendre elle-même est le résultat de la
combustion de plantes spéciales. Divers ashrams et gourous offrent des cendres sacrées
à des fins de guérison.
Notes personnelles, schémas et tableaux récapitulatifs de l’étudiant :

3 PRINCIPES DE L’ALIMENTATION THERAPEUTIQUE


SELON L’AYURVEDA

I/ UN RÉGIME PAR CONSTITUTION DOSHIQUE

La thérapie par l’alimentation est élaborée principalement selon la constitution de


l’individu. Les recommandations diététiques suivent la détermination de la
constitution. Les personnes ayant des types doshiques doubles ou triples doivent
modifier leur alimentation selon la saison ou selon le Dosha le plus déséquilibré.

L’alimentation est la manière la plus élémentaire de traiter le corps physique, qui se


construit grâce à la nourriture. Cependant, nous ne devrions pas seulement insister sur
le régime alimentaire. Ce n'est qu'une partie du traitement. Un régime pur est important
dans le développement de la pureté de l'esprit, mais le « fanatisme » alimentaire
entraîne généralement l’affaiblissement de la digestion.

Il ne suffit pas de fournir aux gens une liste ayurvédique de bons et mauvais aliments.
La diététique appropriée doit également être expliquée. Les aliments qui aggravent
légèrement les Doshas, comme les carottes pour les types Pitta, devraient être
distingués de ceux qui les augmentent de façon directe et immédiate, comme les
piments forts pour Pitta. La manière de manger est également importante. Nous allons
explorer ces facteurs dans cette partie du cours.

Nous ne devrions pas essayer de changer les habitudes alimentaires trop rapidement ou
trop radicalement. L’organisme à besoin de temps pour s'adapter à un nouveau régime.

Ce principe d'accoutumance est appelé « Satmya » en sanskrit, ce qui signifie devenir


de nature similaire à. C'est un principe important dans l'Ayurvéda. Nous devons
considérer que nous avons toujours tendance à nous adapter ou à nous habituer à
n'importe quoi. Une fois que notre système est ajusté à une disharmonie, il peut y avoir
des effets secondaires lors du rétablissement de l'harmonie. Le temps nécessaire à
l'organisme pour rétablir l'homéostasie doit être respecté.

Par exemple, les personnes qui ont grandi en mangeant des épices piquantes ont une
muqueuse plus épaisse que celles qui n'en ont pas eu l’habitude. Nous ne pouvons pas
commencer à manger beaucoup de nourriture piquante rapidement sans brûler la paroi
de notre estomac. Les personnes habituées à un régime à base de viande trouveront
qu’un régime alimentaire végétarien est très laxatif et gazeux, car il les nettoie. Par
conséquent, ils peuvent avoir des diarrhées et une gêne abdominale le temps de
s’habituer à leur nouveau régime. Nous devons être conscients de ces effets
secondaires dans la thérapie et avertir les personnes que nous suivons de la probabilité
de rencontrer ces effets secondaires. Se débarrasser d'une mauvaise alimentation ou de
la malbouffe ou de la dépendance au sucre peut avoir les mêmes effets secondaires que
l’arrêt de consommation de drogues.

De plus, la thérapie diététique est lente et peut prendre plus d’un mois pour produire
des effets positifs notables. La personne qui suit une telle thérapie doit faire preuve de
patience et de cohérence.

Nous ne devons pas imposer des changements diététiques aux personnes que nous
suivons, mais leur donner des suggestions pratiques et réalisables. Nous pouvons leur
suggérer des expériences, en leur proposant d’abandonner certains aliments
particulièrement aggravants pour leur condition par exemple, et ce pendant une période
de temps donnée, de sorte qu'ils puissent se rendre compte de l’effet produit. Souvent,
le fait de changer un ou deux aliments de manière permanente produit de meilleurs
résultats qu'un changement de régime radical et rapide. Nous devons nous rappeler que
nous apprenons par l'expérience et devrions encourager ce processus d'apprentissage
chez les autres.

En cas d'indigestion chronique ou de malabsorption, nous devons procéder lentement.


Nous devrions commencer par un régime simple d'amidons simples comme le riz
basmati et ajouter petit à petit d'autres aliments, semaine après semaine. Parfois, tout le
système digestif doit être rééduqué à partir du niveau de base, qui est sa capacité à
digérer les amidons simples. Aucune épice ou sucre pur ne peut être toléré à ce stade.

Nous devrions nous rappeler que le simple fait qu'un aliment soit bon pour une
personne ne signifie pas en principe qu'elle sera capable de le digérer si son organisme
est trop déséquilibré. Même les allergies alimentaires peuvent ne pas être causées par
les aliments eux-mêmes, mais par une digestion faible ou dérangée.

II/ DE LA NATURE DES ALIMENTS

LE GOÛT DES ALIMENTS

De manière générale, la nourriture à un goût sucré, elle a une énergie neutre et un effet
post-digestif sucré. Elle diminue Vata et Pitta et augmente Kapha.

Elle nourrit et soutient les Doshas, les tissus et les déchets produits par le corps.
C'est la base du corps et de l'existence physique. Sa partie subtile nourrit et soutient
l'esprit (d'où le besoin d'aliments sattviques).

Tous les aliments ont une saveur de base sucrée, car le sucré est le principal goût
nutritif, qui nourrit tous les tissus. Cependant, les hydrates de carbone, les huiles et les
protéines complexes sont plus nourrissants que les sucres simples.

L’Astringent est une saveur secondaire dans les aliments, en particulier dans les
légumes verts et les haricots, ainsi que dans certains fruits comme les pommes, en
particulier lorsqu’elles ne sont pas mûres. L’astringent fournit beaucoup de minéraux
(terre), mais ne construit pas de tissus forts.

L’Acide se retrouve dans les fruits amers, les tomates ou les légumes marinés, et les
produits laitiers fermentés. Il est moins nutritif que le sucré et nourrit tous les tissus à
l'exception du tissu reproducteur (cependant, les produits laitiers fermentés comme le
yaourt le nourrissent aussi).

Le Piquant se retrouve fréquemment dans les épices et les légumes piquants comme le
piment et ne fournit pas lui-même beaucoup de valeur nutritive directe. Il stimule la
digestion.

Le Salé se retrouve rarement dans les aliments, sauf les fruits de mer. Cependant, il
renforce tous les tissus s’il est utilisé à des doses normales. Trop de sel épuisera tous
les tissus mais le sodium nous est tout de même nécessaire.

L’Amer a peu de valeur nutritive et indique souvent que les légumes sont trop vieux
pour être consommés. Il sert à nettoyer et à purifier les organes digestifs et permet la
digestion, en particulier si les aliments amers sont consommés avant les repas.

L’ENERGIE DES ALIMENTS

La plupart des aliments sont neutres en énergie, ni trop chauds ni trop froids.

Tout ce qui est très chaud, comme le gingembre ou le poivre, ou très froid, comme les
plantes amères (sceau d'or, gentiane), ne peut pas avoir beaucoup de valeur nutritive.
Pour cette raison, les effets chauffants ou rafraîchissants des aliments sont légers. Pour
qu'ils se manifestent, de grandes quantités de ces aliments ou une consommation à long
terme est nécessaire.

Pour cette même raison, les aliments peuvent être rendus plus chauds en les cuisinant
et en ajoutant des épices, du sel, du vinaigre et des huiles de nature chauffante. Les
aliments peuvent être rafraîchis en les consommant froids ou crus, sans huiles ni
épices.

LE POIDS DES ALIMENTS

Les aliments peuvent être lourds ou légers, bien que la plupart des aliments aient
tendance à être lourds, car ils fournissent du volume à l'organisme. Les aliments
peuvent être allégés en utilisant des épices ou en en consommant moins, ou en les
consommant crus. La nourriture peut être rendue plus lourde par l'ajout d'huiles, de
sauces, de fromage, etc...

L’HUMIDITÉ DES ALIMENTS

Les aliments peuvent s’assécher ou s'humidifier, bien que la plupart aient tendance à
s'humidifier, car les tissus de notre corps sont principalement constitués d'eau. Ils
peuvent être rendus plus secs en les séchant ou en les grillant, en les faisant éclater ou
souffler (popcorn/cornflakes), ou encore en les consommant avec des épices. Ils
peuvent être rendus plus humides en les cuisinant avec l'ajout de liquides ou d'huiles.
Le sel et le sucre servent à humidifier la nourriture.

LE RÉGIME ALIMENTAIRE ET L’ESPRIT

Nous devrions toujours diriger les personnes que nous suivons vers un régime
sattvique, car un tel régime améliore la nature spirituelle de celui qui le consomme.
Vous noterez les qualités des aliments dans les différentes sections ci-dessous.

THÉRAPIE DIÉTÉTIQUE SPÉCIFIQUE

Nous devrions examiner le régime alimentaire des personnes que nous suivons et y
déceler quels facteurs peuvent aggraver les Doshas. Ceux-ci peuvent être les types
d’aliments consommés, la quantité de nourriture, la qualité de la nourriture, la
régularité ou la fréquence de la consommation, la préparation des aliments et
l’association des aliments. Il peut y avoir des choses simples comme arrêter de
consommer des glaces ou de boire de l'eau froide qui peuvent produire des effets
importants au fil du temps.

Certains aliments sont prompts à déclencher ou à amplifier certaines maladies, comme


les aliments riches, gras et acides qui provoquent la goutte. Nous pouvons orienter le
régime alimentaire afin de cibler certains attributs, comme rendre le régime plus sec
pour contrer l'humidité. Cela nécessite une connaissance exacte des attributs
spécifiques des aliments et des maladies, comme cela est indiqué ci-après.

III/ LES GRANDS PRINCIPES DE LA DIETETIQUE


AYURVEDIQUE

Nous devons considérer non seulement ce que nous mangeons, mais aussi la manière
dont nous mangeons. Les principales considérations sont les suivantes :

LA QUANTITÉ DE NOURRITURE

La nourriture devrait être consommée en juste quantité. En excès, elle provoque la


formation d'Ama (toxines). Insuffisante, elle provoque le dépérissement des tissus. La
bonne quantité dépend de la puissance du feu digestif (Agni). Habituellement, ceux qui
ont besoin d'aliments plus lourds ont aussi des feux digestifs plus faibles. Nous ne
devrions pas leur prescrire des aliments lourds à de fortes doses jusqu'à ce que leur feu
digestif soit suffisamment fort, ou à moins que nous leur donnions aussi des plantes
médicinales et des épices qui le renforcent.

Les personnes Vata ont besoin de manger plus de nourriture, mais ne peuvent pas en
consommer trop à la fois. Elles devraient donc manger plus souvent. Sans apport accru
de bonne nourriture, la plupart des problèmes liés à Vata ne peuvent être soignés.

Les personnes Kapha devraient essayer de manger moins et de manger moins souvent.
Sans réduction de l'apport alimentaire, la plupart des problèmes lié à Kapha ne peuvent
pas être soignés.
Les personnes de type Pitta se situent entre ces deux catégories et trois repas par jour
leur suffisent généralement.
Une plus grande quantité de nourriture est généralement nécessaire pour traiter les
maladies chroniques et dans les cas de convalescence.
Une plus petite quantité de nourriture est généralement nécessaire pour traiter les
maladies aiguës, les fièvres et les infections.

LA QUALITÉ DE LA NOURRITURE

La nourriture doit être de bonne qualité, fraîche ou fraîchement cuisinée et riche en


force de vie (Prana). Les aliments de bonne qualité sont les légumes biologiques ou
cultivés localement, les aliments cueillis dans la nature et les produits laitiers « bios ».

La nourriture pauvre en qualité est la nourriture que l’on a faite réchauffer, la


nourriture brûlée ou trop cuite, la nourriture en conserve, la malbouffe, n'importe
quelle nourriture industriellement préparée et la nourriture gâtée ou rance. Les additifs,
les conservateurs et les colorants artificiels réduisent également la qualité de la
nourriture. Les aliments congelés possèdent moins de qualités que les aliments frais,
mais ils sont meilleurs que les aliments en conserve. La nourriture lyophilisée est
également appauvrie. La réfrigération en général préserve la valeur alimentaire, mais
une certaine détérioration se produit. Nous devrions manger des produits frais et des
aliments fraîchement cuisinés autant que possible.

Les produits issus des animaux souffrent généralement d'une plus grande détérioration
de leurs qualités que les produits végétaux. Ils se désintègrent plus rapidement et
contiennent plus de résidus toxiques. Pour cette raison, ils doivent être spécialement
conservés.

Le facteur qualité est beaucoup plus important à notre époque bien qu’il ne soit pas
beaucoup mentionné dans les textes classiques. Ces textes mettent en garde contre une
nourriture préparée à l’avance ou préparée à la hâte dans un mauvais état d'esprit.

LA PRÉPARATION DE LA NOURRITURE

Les aliments doivent être préparés et cuits de façon appropriée, ni trop peu cuits ni trop
cuits. Une nourriture insuffisamment cuite peut provoquer une malabsorption. La
nourriture trop cuite sera dénuée de la force vitale (Prana). La cuisson ne doit pas être
faite à des températures trop élevées ni avec trop d'huile.

De façon générale, nous digérons mieux les aliments cuits. La nourriture cuite est plus
nutritive car elle est déjà partiellement digérée. Non cuits, les aliments ont tendance à
être détoxifiants. Ils contiennent alors beaucoup de Prana pour éliminer les toxines,
mais ils trop légers et pas assez volumineux pour construire des tissus de bonne qualité.

Certains aliments sont meilleurs frais, comme les fruits. D'autres aliments, comme les
céréales ou les pommes de terre, doivent être cuits pour en extraire la valeur nutritive.

La cuisson au micro-ondes endommage la force vitale des aliments. La nourriture que


l’on trouve en restaurants est, en général, de qualité inférieure à la nourriture préparée à
la maison car elle est souvent très épicée (sel++), faite en grande quantité et réalisée
dans un but commercial plutôt qu'avec amour. La cuisson sur plaques électriques est
inférieure à la cuisson gaz, qui est elle-même inférieure à la cuisson au feu de bois,
mais cela reste peu important.
LES ASSOCIATIONS ALIMENTAIRES

Il est important d’associer les aliments en fonction de leurs qualités : chauds/froids,


lourds/légers, ... (Voir les sections sur les associations sous chaque catégorie d'aliment
énumérée ci-après.)

Les aliments qui sont cuits ensemble comme les currys ou les ragoûts sont plus faciles
à digérer que les mêmes ingrédients consommés séparément.

Les personnes Vata tolèrent moins bien les mélanges d’aliments, bien qu'elles aient
tendance à manger plusieurs choses à la fois.

Les personnes Pitta peuvent tolérer la plupart des associations alimentaires grâce à leur
bon feu digestif.

Les personnes Kapha sont entre les deux avec un pouvoir digestif régulier mais lent.

LES EPICES ET LES ALIMENTS

Les aliments doivent être agréablement épicés, mais pas trop épicés, ni excessivement
salés ou amers. La nourriture très savoureuse, qui a beaucoup de goût, augmente Rajas
et diminue la qualité du sang. La nourriture qui n'est pas assez épicée augmente Tamas
et provoque l’affaiblissement du feu digestif.

Les types Vata ont besoin d’aliments riches et de toutes sortes d’épices avec
modération.

Les types Pitta ont besoin d’aliments moyennement riches et d’épices légères et douces
(ex: fenouil).

Les types Kapha ont besoin d’une nourriture légère et d’épices chaudes et piquantes
(ex : piment).

MANGER DANS DE BONNES CONDITIONS

Les repas doivent être pris dans un état d'esprit détendu, calme et joyeux, et non pas si
nous sommes nerveux, anxieux, dérangés ou impatients. On ne doit pas manger dans la
précipitation ni dans un environnement surpeuplé, bruyant ou perturbé, avec de la
fumée de cigarette, etc... La conscience doit être maintenue sur la nourriture que nous
mangeons mais une atmosphère détendue et joyeuse est profitable, nous ne devons pas
être trop solennel non plus.

Une certaine dose de révérence ou de reconnaissance envers le repas est bénéfique car
manger est un rituel de communion avec la force vitale (Prana). Traditionnellement,
une offrande de nourriture est faite au Divin, à la force de vie, pour le bénéfice de
l'humanité ou de tous les êtres vivants.

Dans la tradition ayurvédique, manger est considéré comme une offrande au feu
digestif, Jatharagni. Aussi, avant de manger, nous devrions rendre hommage à ce feu
en nous. On peut pour cela chanter des mantras aux cinq Vayus pour avoir offert le
Prana contenu dans les aliments au feu digestif. Ces mantras sont : OM Pranaya Swaha
! OM Udanaya Swaha ! OM Samanaya Swaha ! OM Vyanaya Swaha ! OM Apanaya
Swaha !

LES HORAIRES DES REPAS

La nourriture devrait être consommée à un moment en harmonie avec notre propre


nature. Généralement, il est préférable de manger pendant la journée, en particulier
pour les types Kapha. Les types Vata devraient manger plus aux heures Vata, l'aube et
le crépuscule, et devraient manger plus fréquemment. Les types Pitta devraient manger
leur plus gros repas à midi, l'heure Pitta de la journée, et ont besoin de trois repas par
jour. Deux repas par jour peuvent suffire aux types Kapha.

Il faut prendre le temps de bien mâcher notre nourriture. Cela permet une meilleure
digestion et une meilleure absorption. La mastication est suffisante lorsque notre
nourriture est transformée en une masse homogène. Nous devons nous rappeler que la
digestion commence dans la bouche.

HABITUDES ET ALIMENTATION

Il est préférable de ne pas faire d'exercice pendant au moins une heure après avoir
mangé, sauf une petite marche. Il en est de même pour toute activité mentale intense.
De même, nous devrions éviter de faire de l'exercice avant de manger. L’activité
sexuelle avant ou après le repas perturbe également la digestion. Regarder la télévision
pendant le repas ou après avoir mangé peut aussi affaiblir le feu digestif.

Fumer ou boire après avoir mangé est préjudiciable. Fumer disperse le feu digestif. Si
l’on veut boire de l’alcool, il préférable d’en consommer en petite quantité pendant le
repas car il peut stimuler la digestion. Pris après les repas, l’alcool provoque de
l’hyperacidité. Les thés et tisanes sont meilleurs pris après les repas. Le café pris après
les repas peut lui favoriser les ulcères, l'hyperacidité ou l'indigestion.

Les desserts, de par leur nature lourde et sucrée, ont tendance à affaiblir le feu digestif
et à provoquer de la fermentation et de l’indigestion, particulièrement s'ils sont
consommés froids. Ils vaut donc mieux les consommer avant les repas ou en-dehors.

Pour celles et ceux qui ont une digestion affaiblie, les aliments crus et les salades ne
doivent pas être consommés au début du repas car ils affaiblissent le feu digestif et
diminuent l’appétit.

IV/ VARIATIONS DIETETIQUES ET FACTEURS EXTERNES

Nous devrions également adapter notre régime alimentaire en fonction de notre


environnement.

LES SAISONS

Chez un individu en bonne santé :

- Un régime anti-Vata devrait être suivi durant l’automne et au début de l’hiver.


- Un régime anti-Pitta devrait être suivi pendant l’été.

- Un régime anti-Kapha devrait être suivi de la fin de l’hiver au début du


printemps.

LE CLIMAT

Le régime alimentaire doit être adapté en fonction du climat. Dans un pays chaud, on
adaptera un régime majoritairement anti-Pitta, dans un pays froid et sec, un régime
anti-Vata et dans un pays froid et humide, un régime anti-Kapha.

AGE ET SEXE

- Chez les personnes âgées, un régime anti-Vata est généralement conseillé.

- Chez les adultes en activité, un régime anti-Pitta est généralement conseillé.

- Chez les enfants, on conseillera généralement un régime anti-Kapha, surtout


lorsque l’enfant est atteint d’une maladie infantile.

- D’une manière tout autant générale, un régime anti-Pitta convient mieux aux
hommes, un régime anti-Kapha convient mieux aux femmes.

En fait, ces critères n’influent que légèrement sur le régime à adopter pour équilibrer
les Doshas. La règle générale est de conseiller des aliments qui vont rééquilibrer le ou
les Doshas déséquilibrés.

ALIMENTATION ET AMA

Quand il y a présence d’Ama (toxines correspondant à la masse d’aliments non


correctement digérés), nous devrions d’abord suivre un régime léger, épicé et
nettoyant, et éviter les aliments qui tendent à produire Ama tels que les sucres, les
huiles, les viandes et les produits laitiers. Après une semaine ou deux d’un tel régime
alimentaire, nous pouvons retourner au régime alimentaire qui correspond le mieux à
notre constitution en réduisant toujours un peu les aliments qui produisent Ama jusqu’à
ce que l’on soit certain qu’il n’y ait plus formation d’Ama (à vérifier principalement
grâce au dépôt sur la langue).

ALIMENTATION PAR CONSTITUTION DOSHIQUE

Ci-après, les régimes alimentaires basiques par constitution doshique. Ce ne sont que
de grandes lignes générales à suivre et il existe des divergences d’opinion sur ce sujet
car les propriétés des aliments ne sont pas toujours très précises. Les aliments qui se
trouvent dans la section « Peut causer des problèmes » déséquilibrent le Dosha en
question seulement s’ils sont consommés en grandes quantités ou si le Dosha en
question est déjà fortement en excès.

Vous trouverez dans la prochaine partie du cours une liste détaillée des propriétés de
chaque catégorie d’aliments ainsi qu’une liste détaillée des propriétés de beaucoup
d’aliments. Ces listes sont à étudier afin de pouvoir élaborer précisément le régime
alimentaire qui convient à l’individu suivi.

V/ REGIME ALIMENTAIRE GENERAL POUR LES PERSONNES


VATA

FRUITS
OUI (à ré-humidifier si fruits séchés) : abricots, bananes, cerises, dattes, figues,
raisins, pamplemousses, citrons, mangues, papayes, pêches, poires, ananas, prunes,
grenades, oranges, framboises, fraises
NON : tous les fruits séchés, pommes crues, melons, canneberges (airelles)

LEGUMES
OUI (cuits) : betteraves, poivrons, carottes, artichauts, gombos, oignons, radis, patates
douces, toutes les courges (sauf courgettes en grandes quantités) et cucurbitacées
PEUT CAUSER DES PROBLEMES : graines germées, asperges, brocolis, choux de
Bruxelles, choux-fleurs, concombres, aubergines, haricots verts, petits pois, pommes
de terre, épinards, tomates, courgettes
NON : trop de légumes crus, salades, champignons
CEREALES
OUI : riz basmati, riz complet, avoine, blé
PEUT CAUSER DES PROBLEMES : seigle, sarrasin, maïs, millet, orge
NON : céréales séchées et/ou soufflées (toast, biscottes, pain grillé, corn-flakes, pop-
corn, ...), müesli, chips de maïs

LEGUMINEUSES
OUI : haricots de petit soja
PEUT CAUSER DES PROBLEMES : haricots azuki, haricots noirs, pois chiches,
tofu, cacahuètes
NON : fèves, haricots blancs, haricots rouges, lentilles, pois cassés

NOIX ET GRAINES
OUI : toutes les noix et les graines sont bonnes, particulièrement les amandes et les
graines de sésame
HUILES
OUI : toutes les huiles sont bonnes en général, particulièrement celle de sésame et
celle d’amande, et le beurre clarifié (ghee)
PRODUITS LAITIERS
OUI : tous les produits laitiers sont bons, particulièrement ceux qui sont acides et le kéfir

SUCRES
OUI : tous les sucres sont bons si utilisés avec modération et dans les bonnes
associations alimentaires

CONDIMENTS
OUI : tous les condiments sont bons, toutes les épices aussi

VIANDES, POISSONS ET OEUFS


NON : toutes les viandes, tous les poissons et les œufs sont utiles pour ancrer les
personnes Vata. Cependant, ce sont des aliments qui dérangent le mental. Le poisson et
les œufs sont moins pires que la viande, les blancs de volaille sont moins pires que la
viande rouge.

VI/ REGIME ALIMENTAIRE GENERAL POUR LES PERSONNES


PITTA

FRUITS
OUI : les fruits acides et astringents comme pommes, canneberges, dattes, figues,
raisins, mangues, melons, poires, ananas, grenades, pruneaux
PEUT CAUSER DES PROBLEMES : les fruits acides comme abricots, bananes,
cerises, citrons, citrons verts, orange, papaye, pêches, fraises

LEGUMES
OUI : graines germées de luzerne (alfalfa), asperges, poivrons, brocolis, choux, choux-
fleurs, céleris, concombres, haricots verts, laitue, champignons, gombos, petits pois,
pomme de terre, courges, courgettes
PEUT CAUSER DES PROBLEMES : betteraves, carottes, blettes, aubergines,
persil, épinards, patates douces, tomates
NON : piment, ail, oignons, cornichons, radis

CEREALES
OUI : riz basmati, avoine, blé, maïs, müesli
PEUT CAUSER DES PROBLEMES : riz complet, seigle, sarrasin, millet, farine de
maïs

LEGUMINEUSES
OUI : toutes les légumineuses sont OK mais elles ont tendance à être Rajasiques, sauf
les haricots azuki, le soja et le tofu qui sont Sattviques
NON : lentilles, surtout les lentilles corail

NOIX ET GRAINES
OUI : noix de coco, graines de tournesol
PEUT CAUSER DES PROBLEMES : pignons de pin, graines de courges, amandes
trempées
NON : toutes les autres noix, surtout si elles sont grillées et salées

HUILES
OUI : beurre clarifié (ghee), coco, maïs, tournesol, lin
PEUT CAUSER DES PROBLEMES : olive
NON : toutes les autres huiles

PRODUITS LAITIERS
OUI : produits laitiers naturellement sucré comme le lait, la faisselle, les fromages non
salés
PEUT CAUSER DES PROBLEMES : kéfir, yaourts
NON : fromages salés, crème fraîche

SUCRES
OUI : tous les sucres sont bons sauf le miel et la mélasse
CONDIMENTS
NON : les condiments doivent être évités, ainsi que le sel et les épices piquantes. Les
seules épices qui peuvent être utilisées sont : la coriandre, le cumin, le fenouil, la
menthe et le curcuma.

VIANDES, POISSONS ET OEUFS


NON : les viandes, poissons et œufs ne doivent généralement pas être consommés,
sauf les blancs d’œufs et les blancs de volaille.

VII/ REGIME ALIMENTAIRE GENERAL POUR LES


PERSONNES KAPHA

FRUITS
OUI : fruits séchés, pommes, canneberges
PEUT CAUSER DES PROBLEMES : abricots, pamplemousses, citrons, citrons
verts, mangues, papayes, grenades
NON : fruits sucrés comme bananes, cerises, dattes, figues, raisins, melons, oranges,
poires, pêches, ananas, prunes, framboises, fraises

LEGUMES
OUI: légumes piquants et astringents comme graines germées de luzerne (alfalfa),
asperges, artichauts, betteraves, poivrons, brocolis, choux de Bruxelles, choux,
carottes, céleris, piments, laitue, champignons, persil, petits pois, pommes de terre,
radis, navets
PEUT CAUSER DES PROBLEMES : choux-fleurs, concombres, aubergines,
courges, épinards, tomates
NON : gombos, patates douces

CEREALES
OUI : orge, seigle, sarrasin, maïs, céréales séchées/soufflées (corn-flakes, pop-corn)
PEUT CAUSER DES PROBLEMES : millet, riz, müesli (à cause du sucre)
NON : avoine, blé

LEGUMINEUSES
OUI : toutes les légumineuses sont bonnes en général, particulièrement les produits à
base de petit soja, mais le tofu n’est pas bon si Kapha est déjà très en excès

NOIX ET GRAINES
NON : toutes les noix et graines doivent être évitées, sauf les graines de courges et de
tournesol

HUILES, en petite quantité seulement


OUI : maïs, colza, soja, tournesol, beurre clarifié (ghee)
NON : toutes les autres huiles

PRODUITS LAITIERS
NON : les produits laitiers doivent être évités. On peut cependant consommer du lait et
des fromages de chèvre. Le lait et les faux-mages de soja sont préférables.
SUCRES
NON : tous les sucres sont à éviter sauf le miel chauffé.

CONDIMENTS
OUI : toutes les épices sont bonnes, particulièrement le piment, le poivre noir, l’ail et
le gingembre
NON : sels, vin amers, cornichons

VIANDES, POISSONS ET OEUFS


NON : les viandes, poissons et œufs doivent en général être évités, particulièrement le
porc et le boeuf. Les blancs de volaille sont tolérables.
Notes personnelles, schémas et tableaux récapitulatifs de l’étudiant :

4 LISTE ET ETUDE APPROFONDIE DES FRUITS


ET DES LEGUMES

I/ LES FRUITS

PROPRIÉTÉS GÉNÉRALES

Les fruits sont en général sucrés, amers et parfois astringents, ont une énergie
rafraîchissante et un effet post-digestif sucré. Ils réduisent Vata et Pitta et augmentent
Kapha. Ils affaiblissent cependant Agni, le feu digestif. Si l’on boit beaucoup de jus de
fruits sucrés, en particulier pendant les repas, cela peut créer Ama et aggraver Kapha.

Les fruits sont désaltérants, réfrigérants et laxatifs. Ils sont légèrement nettoyants et
nourrissants et c’est seulement en excès qu’ils peuvent augmenter Ama (toxines). Ils
contiennent principalement les éléments Eau et Espace et possèdent plus de ce dernier
que tout autre groupe alimentaire. Ils participent à la bonne formation du plasma
(Rasa), nettoient le sang et peuvent avoir un effet réducteur sur les autres tissus en
excès. Ils permettent la formation d’un corps pur et léger.

Les fruits sont de nature hautement sattvique ou spirituelle, peut-être plus que tous les
autres aliments, et ils favorisent la légèreté, la clarté, l'harmonie et le contentement. Ils
augmentent l'intelligence et le sens de l'harmonie et aident à la méditation. Cependant,
les fruits ne nous stimulent pas à réaliser un travail mental ni à étudier.

Par leurs effets allégeant et rafraîchissant, les fruits peuvent avoir sur nous un effet
dispersant. Ils peuvent ne pas être assez nourrissants pour ceux qui font un travail
physique intense ou pour ceux qui doivent jouer un rôle important dans l'action sociale.
Ils peuvent aussi trop diffuser notre aura, nous rendant plus sensibles, mais aussi
psychiquement plus vulnérables, en particulier lorsque nous vivons dans une grande
ville ou que nous vivons une vie avec un rythme effreiné. En outre, ils peuvent ne pas
être assez lourds pour ceux de constitution très Vata (air) ou pour ceux qui sont en
excès de Vata. Pour les types Kapha, ils peuvent être trop frais et peuvent favoriser les
œdèmes, la formation de mucus et la fatigue.
COMMENT LES PRÉPARER ?

Les fruits secs sont meilleurs pour Kapha, mais aggravent Vata en augmentant les gaz
intestinaux et la distension abdominale. Les jus de fruits sont plus susceptibles
d'aggraver Kapha. Ils refroidissent et sont laxatifs. Ils peuvent aggraver Vata et
diminuer Agni, en particulier s’ils sont associés avec les « mauvais » aliments.

Les fruits cuits sont meilleurs pour Vata (et Kapha). Consommés avec des épices
douces comme la cannelle, le gingembre, la cardamome et les clous de girofle, ils sont
encore plus faciles à digérer. Consommés avec du sel, les fruits particulièrement amers
et acides, comme le citron et le citron vert, sont meilleurs pour Vata. Les mêmes fruits
amers et acides pris avec du sucre sont meilleurs pour Pitta.

AVEC QUOI LES CONSOMMER ?

Les fruits ne s’associent pas bien en général avec d'autres aliments en raison de leur
nature douce. La plupart des fruits ne doivent pas être consommés pendant les repas et
sont souvent mieux digérés pris seuls. Les fruits amers permettent plus d’associations.
Les fruits comme le citron, l'ananas, la papaye ou les canneberges sont mieux tolérés
pendant les repas.

Les fruits peuvent cependant être associés avec des céréales complètes, comme le riz et
même le blé, si ces derniers ne sont pas mélangés avec d'autres aliments.

Les fruits doux, comme les pommes, vont très bien avec du lait ou du yaourt.
Cependant, il convient de noter qu'ils ne facilitent pas l’association des produits laitiers
avec d'autres aliments.

QUAND LES CONSOMMER ?

Les fruits sucrés sont mieux assimilés et digérés l'après-midi. Ils sont généralement
trop lourds et froids pour le moment de la journée Kapha (matin). Les fruits amers
peuvent être bons le matin car ils peuvent aider à liquéfier Kapha.

La plupart des fruits sont meilleurs quand ils murissent naturellement, soit
généralement pendant l'été et le début de l'automne. Dans les climats chauds ou
tropicaux, ils peuvent être consommés tout au long de l'année, mais même alors, un
régime uniquement à base de fruits n'est généralement pas recommandé sur une
période prolongée. Ils devraient alors être associés avec des céréales ou avec des
produits laitiers. Pendant l'hiver, les fruits sont trop frais et dispersants et peuvent
affaiblir les différentes constitutions. Cependant, certains fruits qui mûrissent à
l'automne et se conservent facilement (comme les pommes) peuvent être bons en hiver,
surtout s'ils sont cuits.

COMMENT CONTRER LEURS EFFET INDÉSIRABLES ?

Les effets indésirables de la plupart des fruits ou des jus de fruits peuvent être contrés
avec des épices douces et chauffantes comme le gingembre, la cardamome, les clous de
girofle, la cannelle et la muscade. Les fruits cuits présentent moins d’effets
rafraîchissant et affaiblissant.
LISTE DES FRUITS :

Les Abricots

Les abricots ont un goût amer et sucré, une énergie rafraîchissante et un effet post-
digestif sucré. Ils diminuent Vata et Pitta et augmentent Kapha (modérément). En
excès, ils peuvent aggraver Pitta. Ils soulagent la soif, sont antitussifs et sont
antipyrétiques (luttes contre la fièvre).

Les amandes des noyaux des abricots sont particulièrement bonnes contre la toux sèche
ou sévère. Elles sont également laxatives et aident à détruire les tumeurs, mais elles
sont aussi légèrement toxiques.

Les Ananas

Les ananas sont sucrés et acides au goût, possèdent une énergie rafraîchissante et ont
un effet post-digestif sucré. Ils réduisent Pitta et Vata et augmentent légèrement Kapha.
Quand ils sont trop acides, cela peut parfois augmenter Pitta.

Les ananas sont rafraîchissants, diurétiques et laxatifs. Les ananas contiennent des
enzymes digestives qui en font de bons stimulants digestifs. Le jus d'ananas est
particulièrement bon pour Pitta. Il nettoie le foie et lutte contre l'acidité. Il est bon
contre la jaunisse. Il aide également à contrer les effets de l'alcool.

Les Bananes

Les bananes possèdent un goût sucré et astringent (surtout lorsqu'elles ne sont pas tout
à fait mûres), une énergie rafraîchissante et un effet post-digestif amer. Elles diminuent
Vata et augmentent Kapha. Alors qu'elles diminuent généralement Pitta, en excès ou
dans des conditions aiguës Pitta comme les ulcères ou même les remontés acides, elles
peuvent aggraver ce Dosha, par leur effet post-digestif.

Les bananes sont astringentes, rafraîchissantes, laxatives, nutritives et toniques. Elles


sont plus lourdes et plus fortifiantes que les autres fruits et contiennent plus de matière
solide et moins d'eau. Cependant, elles peuvent être plus difficiles à digérer.

Comme tonifiant, les bananes sont particulièrement bonnes prises avec du lait ou du
riz, avec lesquels elles forment un bon aliment entier et équilibré, recommandé pour les
personnes affaiblies, celles qui souffrent d'anémie (elles contiennent du fer) et pour les
enfants. Il est encore meilleur de les épicer de cardamome, de gingembre ou de
cannelle.

Lorsqu’elles ne sont pas mûres ou pas complètement mûres, les bananes sont bonnes
contre la diarrhée, la dysenterie, la toux et le saignement des poumons. Elles peuvent
alors être consommées en purée par les nourrissons.
Les Canneberges et les Airelles

Les canneberges ont un goût astringent, une énergie rafraîchissante et un effet post-
digestif sucré. Elles diminuent Pitta et Kapha mais augmentent Vata. Elles sont
diurétiques et hémostatiques.

Le jus de canneberge est bon pour les constitutions et les conditions Pitta comme les
mictions brûlantes, les calculs ou les infections urinaires. Le jus de canneberge est
aussi bon contre les éruptions cutanées et les intoxications du sang. Ils contrent
l'œdème et aident à perdre du poids. Cependant, les canneberges et leur jus sont
souvent préparés avec de grandes quantités de sucre, ce qui peut annuler leurs
propriétés médicinales.

Les Cerises

Les cerises ont un goût amer et sucré, une énergie légèrement chauffante un effet post-
digestif sucré. Elles diminuent Vata et augmentent Kapha. En excès, elles peuvent
augmenter Pitta.

Les cerises purifient le sang et tonifient le cœur. Elles aident à la formation du sang et
du plasma sanguin. Les cerises noires sont plus puissantes à cet égard. Le jus de cerises
a des propriétés médicinales encore plus fortes.

Les Citrons Jaunes

Les citrons ont un goût acide, amer et astringent, ils ont énergie rafraîchissante et un
effet post-digestif acide. Ils diminuent (fortement) Vata et en excès, de par leur nature
acide, peuvent augmenter Pitta. Bien qu’ils possèdent une action réductrice sur les
tissus Kapha plus profonds (comme les graisses), ils peuvent augmenter la
concentration de Kapha dans le plasma. Consommés avec du sel, les propriétés anti-
Vata du citron sont renforcées.

Le jus de citron est stimulant, rafraîchissant, apaisant, expectorant et astringent. Il est


bon lors des chaleurs estivales et contre les coups de soleil, en particulier pris avec du
sel. Il est également bon dans les cas de fièvres où la peau est chaude et sèche. Le jus
de citron aide à arrêter le saignement des poumons, des reins, de l'utérus et lutte contre
le diabète, l'arthrose, la goutte et la névralgie.

Le jus de citron est de plus un bon stimulant digestif et aide à lutter contre les brûlures
d'estomac. C'est un bon gargarisme contre les maux de gorge et les inflammations des
gencives. Consommé avec du miel, il favorise la décharge de mucosités et la réduction
des graisses. Il stimule également la circulation de la bile et aide à dissoudre les calculs
biliaires. En externe, le jus de citron est utilisé contre les piqûres d’insectes et contre
les douleurs nerveuses. C'est aussi un désinfectant.

Le zeste de citron quant à lui est un bon stimulant digestif qui aide à réguler la fonction
hépatique et splénique / pancréatique. Il aide à la digestion du sucre.

Les Citrons Verts

Les citrons verts ressemblent un peu aux citrons jaunes : ils sont de nature acide,
possèdent une énergie rafraîchissante et ont un effet post-digestif acide. Ils sont
néanmoins moins susceptibles d'augmenter Pitta et peuvent aider à contrer l'effet de
l'alcool. Le jus de citron vert est bon contre les palpitations, il est utile pour lutter
contre le paludisme ou les fièvres intermittentes, et, comme le citron, il fait un bon
gargarisme.

Le zeste de citron vert est stimulant, stomacal et expectorant et aide à la circulation de


l'énergie dans le foie. Il est utilisé dans les chutneys. Comme le citron, il est bon
lorsqu’il fait chaud ou lorsque l’on a pris des coups de soleil.

Les Dattes

Les dattes ont un goût et un effet post-digestif sucrés et ont une énergie rafraîchissante.
Elles diminuent Vata et Pitta et augmentent Kapha. Séchées, elles augmentent Vata.

Elles sont nutritives, tonifiantes, aphrodisiaques et plus fortifiantes que la plupart des
autres fruits. Elles sont aussi émollientes, laxatives et fébrifuges. Elles s’associent bien
avec du riz ou des céréales. Elles forment un bon aliment tonifiant associées avec des
amandes. Avec du lait ou du kéfir, elles forment un bon aliment régénérateur. Elles
sont bonnes pour les enfants affaiblis, en convalescence de maladies pulmonaires et/ou
fébriles, ou asthmatiques. Elles augmentent la spermatogénèse et renforcent le système
reproducteur des hommes et des femmes.

Les dattes peuvent être ajoutées aux formules à base de plantes pour une action tonique
plus puissante.

Les Figues

Les figues sont sucrées et astringentes, elles ont une énergie rafraîchissante et un effet
post-digestif sucré. Elles diminuent Vata et Pitta et augmentent Kapha. En excès, les
figues sèches peuvent augmenter Vata.

Les figues sont nutritives, émollientes et laxatives. Elles aident à éliminer les calculs
urinaires ou biliaires et sont bonnes pour le foie et les reins. Elles sont également
bonnes contre la toux chronique et sont un bon aliment qui permet de prendre du poids.

Le jus blanc des feuilles de figuier ou la tige du fruit est un bon astringent pour les
plaies, les coupures, les brûlures, les lèvres gercées, etc...

Les Fraises

Les fraises sont sucrées et un peu acides, mais astringentes lorsqu'elles ne sont pas
mures. Elles ont une énergie rafraîchissante et un effet post-digestif sucré. Elles
diminuent généralement Vata et Pitta et augmentent Kapha. Cependant, elles peuvent
aggraver certaines conditions de Pitta telles que les éruptions cutanées causées par des
substances irritantes présentes principalement dans leur peau.

Elles sont rafraîchissantes, désaltérantes et altératives, tout comme les framboises.


Parce qu’elles croissent près de la terre, certains pensent que leurs propriétés sont
moins sattviques que celles des autres fruits.
La feuille de fraise consommée en infusion est un bon astringent et un bon antiacide.

Les Framboises et les Mûres

Les framboises et les mûres sont acides et sucrées, astringentes lorsqu'elles ne sont pas
mures, possèdent une énergie rafraîchissante et un effet post-digestif sucré. Elles
diminuent Vata et Pitta et augmentent Kapha.

Elles sont rafraîchissantes, désaltérantes et astringentes. Les framboises non mures sont
un bon astringent pour les mictions excessives ou les émissions nocturnes et améliorent
la vitalité sexuelle. Les mûres aident à la formation du sang.

Les feuilles de framboise sont astringentes et hémostatiques. Elles aident à prévenir les
fausses couches. Les feuilles et les racines des baies apparentées sont également de
bons astringents.

Les myrtilles, bien que n'ayant aucun lien sur le plan botanique aves les framboises et
les mûres, sont également rafraîchissants et astringents. Ils aident à réguler le
métabolisme du sucre. La feuille de myrtille est utile pour lutter le diabète, en
particulier lorsque celui-ci est au stade initial.

Les Grenades

Les grenades sont sucrées, astringentes et acides, ont une énergie rafraîchissante et un
effet post-digestif sucré. Elles équilibrent généralement les trois Doshas (surtout Pitta),
en particulier les variétés les plus sucrées. En excès, elles peuvent augmenter Vata.

Les grenades sont astringentes, altérantes et hémostatiques et elles contribuent à la


formation du sang (particulièrement lorsqu’elles sont consommées sous forme de jus).
Il est d’ailleurs préférable de consommer les grenades en jus plutôt que de manger les
graines. Les grenades nettoient la bile et le sang et sont utiles pour lutter contre
l'indigestion, les calculs biliaires, l'hyperacidité et la fièvre, y compris la fièvre
intermittente ou paludéenne. La grenade est un bon astringent utilisé pour lutter contre
la diarrhée et la dysenterie.

La peau du fruit possède des propriétés astringentes plus fortes et une action anti
parasitaire, notamment contre les ténias.

Les Jujubes

Le jujube est un fruit couramment utilisé en Inde et en Chine. En Ayurvéda, ont


considèrent qu’ils ont un goût sucré et astringent, une énergie rafraîchissante et ont
effet post-digestif sucré. Ils réduisent Pitta. Consommés secs, ils augmentent Vata et
provoquent des gaz. Ils n'aggravent généralement pas Vata lorsqu’ils sont cuits. Ils
augmentent généralement Kapha, mais le liquéfient également et aident à son
évacuation.

Les jujubes sont toniques, expectorants et adoucissants. Ils calment le cœur, sont un
bon matériau de construction du sang, contrent l'acidité et apaisent les ulcères. Ils
stoppent la toux et les vomissements. Comme la réglisse, ils peuvent être utilisés
comme agents aromatisants pour améliorer le goût des formules à base de plantes. Ils
peuvent être trouvés sur la plupart des marchés chinois et sont généralement vendus
frais en Inde.

Les Kakis

Les kakis sont sucrés, astringents, possèdent une énergie rafraîchissante et un effet
post-digestif sucré. Ils diminuent Vata et Pitta, mais augmentent Kapha. À maturité, ils
peuvent être très lourds, sucrés et difficiles à digérer.

Ils sont adoucissants, nutritifs et astringents. Non mûrs, ils sont bons contre la diarrhée
et les saignements intestinaux. Mûrs, ils sont bons contre la toux sèche. Pas
complètement mûrs, ils sont plus astringents et meilleurs pour Kapha.

Les Mandarines

Les mandarines ressemblent beaucoup aux oranges. Elles ont cependant un goût plus
acide, et sont donc plus susceptibles d'augmenter Pitta si elles sont consommées en
excès ou dans des conditions de Pitta aiguës.

Les mandarines sont rafraîchissantes, soulagent la soif, expectorantes et stimulantes.


Leur peau favorise l'appétit, soulagent l'estomac, stoppent les vomissements et la toux,
et aident à l’évacuation des mucosités. La peau des mandarines est bien supérieure à
celle des oranges à cet égard. Elles régulent le Chi (calment Vata et harmonisent
Samana Vayu).

Les Mangues

Les mangues sont sucrées, acides, ont une énergie légèrement chauffante et un effet
post-digestif sucré. Elles diminuent Vata et augmentent Kapha, tout en diminuant Pitta
(sauf si le fruit n'est pas totalement mûr). Les mangues sont adoucissantes, diurétiques,
astringentes et rafraîchissantes. Elles sont bonnes en cas d’Agni faible et contre la
constipation. La mangue et est l'un des fruits les plus vivifiants.

La peau de la mangue est un bon astringent, utile en cas de diarrhée et de dysenterie et


dans la lutte contre les hémorroïdes.

Les Melons

Les melons sont sucrés, ont une énergie rafraîchissante et un effet post-digestif sucré.
Ils diminuent généralement Pitta, mais augmentent Kapha et Vata. Ils sont
rafraîchissants, fébrifuges et diurétiques.

Les Nectarines

Les nectarines sont une variété de pêches, mais sans peau duveteuse. Elles sont moins
irritantes et donc plus sûrs pour les types Pitta ou toute personne pouvant avoir des
réactions cutanées allergiques aux pêches.
Les Oranges

Les oranges sont sucrées et acides, ont une énergie rafraîchissante et un effet post-
digestif sucré. Elles diminuent Vata et augmentent Kapha. Bien qu'elles réduisent
généralement Pitta, consommées en excès ou dans des conditions de Pitta aiguës, les
oranges, acides en particulier, augmentent ce Dosha.

Les oranges sont stimulantes, expectorantes, rafraîchissantes et apaisantes. Elles sont


bonnes contre les troubles pulmonaires et le diabète.

La peau des oranges est stimulante, carminative, antitussive et antiémétique.

Les Pamplemousses

Les pamplemousses sont acides et un peu amers au goût, ils ont une énergie légèrement
chauffante et possèdent un effet post-digestif acide. Ils diminuent Vata, augmentent
légèrement Pitta et aident à liquéfier et à évacuer Kapha. Ils sont de préférence à
consommer le matin car ils favorisent la décharge de mucosités accumulées pendant la
nuit.

Les pamplemousses sont stimulants, expectorants et astringents. Ils aident à la


digestion du sucre et des graisses et ils sont utiles dans la perte de poids. Ils stimulent
aussi la production d'enzymes hépatiques et pancréatiques.

Les Papayes

Les papayes sont sucrées et un peu piquantes, ont une énergie légèrement chauffante et
un effet post-digestif sucré. Elles diminuent Vata, mais augmentent légèrement Pitta et
Kapha. Les papayes contiennent des enzymes naturelles qui aident à la digestion des
aliments et peuvent compléter une carence en sucs gastriques. C'est l'un des fruits les
plus fortifiants, les plus faciles à digérer et les plus faciles à associer avec d'autres
aliments.

Les papayes sont adoucissantes, stimulantes, digestives et laxatives. Elles sont utiles en
période de convalescence. Elles sont bonnes pour le pancréas et aident à réguler le
métabolisme du sucre. Les graines de papayes sont des emménagogues puissants et
peuvent provoquer l’avortement. Le jus laiteux des fruits non mûrs contient une grande
quantité d'enzymes et est reconnu pour son action antiparasitaire.

Les Pastèques

Les pastèques sont un bon fruit d'été. Elles luttent contre la chaleur estivale et les coups
de soleil. Elles sont également bonnes contre les fortes fièvres avec soif et irritabilité.
Elles sont utiles dans les cas d’infections urinaires.

Les Pêches

Les pêches sont sucrées et acides, ont une énergie rafraîchissante et un effet post-
digestif sucré. Elles diminuent Vata et augmentent Kapha. De manière générale, elles
diminuent Pitta, mais en grande quantité ou dans les conditions aiguës de Pitta, elles
peuvent l'augmenter. Par exemple, elles peuvent aggraver les éruptions cutanées, qui
sont généralement de nature Pitta. La substance aggravante semble résider
principalement dans la peau du fruit et peut donc être éliminée en la pelant.

Les pêches sont adoucissantes, rafraîchissantes et laxatives et sont bonnes contre la


fièvre et la toux. Les amandes de pêche, comme les amandes d'abricot, possèdent des
propriétés antitussives et laxatives. Elles favorisent fortement les menstruations et sont
cicatrisantes. Les feuilles des pêchers aident quant à elles à soulager les nausées et les
vomissements.

Les Pommes

Les pommes possèdent un goût sucré, astringent et parfois amer, une énergie
rafraîchissante et un effet post-digestif sucré. Elles diminuent Pitta et Kapha
(modérément), mais en excès elles peuvent augmenter Vata. Cuites, en particulier avec
des épices comme la cannelle, ou en compote, leur énergie est neutre et elles sont sans
danger pour Vata.

Les pommes sont astringentes et rafraîchissantes. Elles sont bonnes contre la diarrhée,
les saignements intestinaux et les ulcères. Les grandes quantités de pectine qu'elles
contiennent aident à lier les selles et favorisent la guérison des muqueuses
endommagées.

Les pommes amères sont meilleures pour Vata, mais en excès elles peuvent aggraver
Pitta. Les pépins de pomme sont toxiques et ne doivent pas être consommés.

Les Poires

Les poires sont apparentées aux pommes. Elles ont un goût et un effet post-digestif
sucré et possèdent une énergie rafraîchissante. Elles diminuent Pitta et Vata et
augmentent Kapha. Elles sont plus sucrées et moins astringentes que leurs parentes, les
pommes. Certains livres ayurvédiques les classent comme des pommes dans leurs
propriétés, augmentant Vata et diminuant Kapha. Je pense plutôt qu'elles diminuent
Vata et augmentent Kapha, mais seulement dans une faible mesure, ce qui peut être
facilement contré.

Les poires sont adoucissantes, nutritives, laxatives, toniques, fébrifuges et antitussives.


Elles aident à liquéfier Kapha. Elles renforcent les poumons et sont bonnes contre la
toux sèche, en particulier en jus, et peuvent être utilisées pour fabriquer des sirops
contre la toux. Les poires aident à la convalescence de maladies pulmonaires, en
particulier lorsqu’elles sont consommées avec les épices comme la cardamome, les
clous de girofle, le gingembre ou la cannelle. Elles sont également bonnes contre la
fièvre, l'hyperacidité et d'autres conditions Pitta.

Les Prunes

Les prunes ont un goût sucré ou acide, selon la variété. Les prunes européennes sont
plus sucrées. Les prunes japonaises combinent les goûts sucrés et acides. Leur énergie
est généralement rafraîchissante et leur effet post-digestif est sucré. Consommées en
excès, les prunes acides peuvent augmenter Pitta.
Les prunes sont rafraîchissantes, soulagent la soif, sont altératives et laxatives. Les
pruneaux sont encore plus laxatifs que les prunes. Leur nature trop sucrée peut
toutefois causer des gaz et des crampes. Les pruneaux sont également bons contre la
fièvre et la toux sèche.

La prune d'Umeboshi et la prune noire chinoise (Mume) sont très acides et légèrement
chauffantes. Elles apaisent, stimulent la digestion, sont anti parasitaires et antitussives.

Les Raisins

Les raisins sont sucrés ou amers, selon le type, ont une énergie rafraîchissante et un
effet post-digestif sucré. Ils réduisent Vata et Pitta, mais augmentent Kapha. En excès,
les raisins amers sont chauds et peuvent augmenter Pitta.

Les raisins sont rafraîchissants, désaltérants, nutritifs, émollients, diurétiques,


hémostatiques et laxatifs. Ils sont bons contre l'anémie, l'hémorragie, les maladies
cardiaques et les maladies débilitantes. Les raisins noirs, en particulier, aident à la
bonne formation du sang. Les raisins sont bons en cas de miction difficile, brûlante ou
douloureuse, pour la bronchite chronique et pour la goutte. Le jus de raisin est bon
contre la fièvre. Les raisins aident également à contrer l'acidité gastrique (mais ils ne
doivent pas être consommés l’estomac plein).

Les raisins secs peuvent être ajoutés aux formules à base de plantes pour augmenter
leur action tonifiante, particulièrement sur le sang, ou pour servir d'édulcorant. Les
raisins augmentent moins Kapha lorsqu’ils sont secs.

II/ LES LÉGUMES

PROPRIÉTÉS GÉNÉRALES

Les légumes ont généralement un goût agréable et peu prononcé, ils possèdent une
énergie assez équilibrée et un effet post-digestif sucré. Ils constituent un groupe plus
diversifié que les fruits et comportent plusieurs sous-catégories importantes. Ils sont
généralement sattviques, mais moins que les fruits, en particulier parce qu'ils poussent
plus près du sol et constituent ainsi une forme alimentaire moins évoluée que les fruits.

Les légumes racines sont généralement plus lourds et plus nutritifs. Ils sont meilleurs
pour Vata, mais plus susceptibles d'augmenter Kapha.

Les légumes verts sont généralement plus légers et plus secs et sont généralement
meilleurs pour Kapha et Pitta, mais plus susceptibles d'augmenter Vata. Ils possèdent
souvent des propriétés purifiantes. Les crucifères (la famille des choux) entrent
également dans cette catégorie.

Le légumes piquants comme les oignons et les piments sont meilleurs pour Vata et
Kapha, mais augmentent Pitta de par leur nature chauffante. Ils sont rajasiques ou
irritants.

Les solanacées, comme les tomates et les pommes de terre, peuvent provoquer des
allergies alimentaires chez les types Vata ou Pitta. Le risque est plus faible si ces
légumes sont cuits.

Un certain nombre de légumes sont diurétiques ou asséchants et sont particulièrement


bons pour Kapha. Ceux-ci sont, par exemple, les carottes, le céleri, la laitue, les feuilles
de moutarde, le persil, la coriandre, le cresson, les asperges, le brocoli et les pommes
de terre.
Les légumes feuillus et astringents contiennent des vitamines et des minéraux
importants, mais ne permettent pas la formation de tissus solides en raison de leur
légèreté et de leur porosité. Il en va de même pour les graines germées (luzerne ou
tournesol par exemple). Les légumes-racines sont les aliments les plus nutritifs, en
particulier ceux dont les racines sont denses. Les légumes nutritifs, généralement bons
dans les conditions de carence, en particulier s'ils sont cuisinés avec du curry, sont, par
exemple, les pommes de terre, les patates douces, les ignames, les oignons et les
topinambours.

COMMENT LES PRÉPARER ?

Les légumes crus, consommés avec modération, sont meilleurs pour Pitta, à moins que
leur Agni soit faible.

Les légumes cuits sont meilleurs pour Vata et Kapha. Les jus de légumes ont un
caractère rafraîchissant, en particulier s'ils sont consommés froids, et ils sont plus
légers. Ils peuvent donc aggraver Vata.

Les légumes cuits avec des huiles et des épices (ex : currys) sont meilleurs pour Vata.
Les légumes frits sont plus susceptibles d'augmenter Pitta et Kapha.

Les légumes salés sont recommandés pour Vata, moins pour Pitta.

Les légumes marinés sont meilleurs pour Vata, mais peuvent augmenter Pitta et Kapha.

Les conserves de légumes sont de nature plus tamasique et donc plus susceptibles
d'augmenter tous les Doshas.

Les légumes congelés sont meilleurs que les légumes en conserve, mais ils perdent
aussi une partie de leur énergie.

AVEC QUOI LES CONSOMMER ?

Les légumes ont généralement un goût fade ou neutre. Ils s’associent bien avec la
plupart des autres aliments, en particulier avec les céréales et les légumineuses. Les
exceptions concernent les fruits et autres sucres simples.

Les types Vata doivent consommer des légumes légers, comme ceux de la famille des
choux, avec des céréales entières comme le riz ou les pâtes complètes, qui contrent leur
effet asséchant et refroidissant.

QUAND LES CONSOMMER ?

Les légumes sont meilleurs de saison. Les légumes verts à feuilles sont à consommer
de préférence au printemps et au début de l'été, bien que certains soient également bons
à l'automne. Les légumes racines sont meilleurs en automne et en hiver. Ils se
conservent mieux.

Les légumes crus sont à consommer à la fin du printemps et en été, tandis que les
légumes cuits sont de préférence consommés en hiver.
COMMENT CONTRER LEURS EFFETS INDÉSIRABLES ?

On peut contrer la nature froide des légumes crus avec des épices comme le
gingembre, le piment de Cayenne et les oignons, ainsi qu’avec du vinaigre, de l'ail et
des vinaigrettes épicées.

On peut contrer la nature sèche des légumes légers, comme les crucifères, en les faisant
cuire avec de l'huile, du beurre, de la crème fraîche ou du fromage ; ou en les associant
dans des ragoûts et des currys avec des légumes et des céréales plus lourds.

LISTE DES LEGUMES :

Les Algues

Les algues sont salées et astringentes, possèdent une énergie rafraîchissante et un effet
post-digestif sucré. En général, elles équilibrent les 3 Doshas. Les algues diminuent
Pitta et Kapha, mais augmentent Vata en excès. Elles représentent une excellente
source de minéraux et elles nourrissent le plasma. Les algues aident à soulager les
œdèmes et la congestion et elles renforcent la thyroïde. Elles sont efficaces pour
dissoudre les kystes et les tumeurs bénignes ainsi que pour soulager les ganglions
inflammés. Les algues peuvent aider à contrer les effets secondaires de la
radiothérapie.

Les Artichauts

Les artichauts sont sucrés et astringents, et possèdent une énergie rafraîchissante et un


effet post-digestif sucré. Ils diminuent Kapha et Pitta, mais ils augmentent Vata. Il est
conseillé aux types Vata de les consommer avec du beurre ou du citron.

Les artichauts sont altératifs, hémostatiques et diurétiques. Ils nettoient le foie et sont
bons contre les menstruations excessives.

Les Asperges

Les asperges sont sucrées, amères et astringentes, et possèdent une énergie


rafraîchissante et un effet post-digestif sucré. Elles diminuent Pitta et Kapha, mais
augmentent Vata. Elles sont spécifiques dans les cas de Pitta élevé et ce légume purifie
le sang. A cet effet, il est recommandé de le consommer au printemps.

Les asperges sont diurétiques et conviennent dans les cas de troubles infectieux ou
hémorragiques des systèmes urinaire et reproducteur, y compris dans les cas de
maladies vénériennes telles que l'herpès. Les asperges sont bonnes contre la fièvre, les
œdèmes (y compris l'œdème cardiaque), la goutte et l'arthrite.

Les Aubergines

Les aubergines sont sucrées et astringentes, ont une énergie rafraîchissante et un effet
post-digestif sucré. Elles diminuent généralement Pitta et augmentent Kapha et Vata.
Cependant, comme les aubergines font partie de la famille des solanacées, elles
peuvent également augmenter certains types Pitta. On peut contrer les propriétés
indésirables des aubergines avec des épices comme l'ail ou en les cuisant à la vapeur ou
en friture dans l'huile.

Elles sont nutritives et adoucissantes et sont l'un des légumes les plus importants en
terme de valeur nutritionnelle. Elles sont recommandées en période de convalescence
de maladies fébriles.

Les Avocats

Les avocats sont sucrés, ont une énergie légèrement chauffante et un effet post-digestif
sucré. Ils sont gras, lourds et difficiles à digérer. Il vaut mieux les consommer avec des
épices comme le piment de Cayenne. Ils diminuent Vata, mais augmentent légèrement
Kapha et Pitta.

Ils sont toniques, nutritifs, adoucissants et émollients. Ils nourrissent le foie, les
poumons et la peau et aident à la formation des muscles et du sang. C'est un bon
aliment contre l'émaciation et lors de périodes de convalescence.

Les Betteraves

Les betteraves sont sucrées, ont une énergie légèrement chauffante et un effet post-
digestif sucré. Elles diminuent Vata, mais peuvent augmenter Kapha et Pitta en excès.
Les betteraves sont altératives, adoucissantes, laxatives et toniques. Elles aident à la
formation du sang et aident également à promouvoir les menstruations. Le jus de
betterave possède des propriétés médicinales plus fortes mais risque également
d’augmenter les Doshas.

Les feuilles de betteraves ressemblent beaucoup aux épinards et peuvent être


considérées comme telles.

Les Carottes

Les carottes sont sucrées et piquantes, ont une énergie légèrement chauffante et un
effet post-digestif sucré. Elles diminuent Vata et Kapha, mais en excès elles
augmentent Pitta. Le jus de carotte en excès peut aussi augmenter Vata de par sa nature
froide et peut être difficile à digérer de par sa nature très sucrée. Pour cette raison, une
mono-diète de carottes ou de jus de carotte n’est pas recommandée pour les types Vata.

Les carottes sont diurétiques et stimulantes, favorisent la circulation du sang et aident à


la construction du sang. Elles sont bonnes contre les œdèmes, la jaunisse et l'hépatite
chronique. Elles sont également altératives et antiseptiques. En application externe, les
carottes peuvent être appliquées en cataplasmes pour traiter les plaies ulcéreuses.

Les graines de carotte sont chaudes, stimulantes, antispasmodiques et emménagogues


et ont des propriétés abortives.

Les Céleris

Les céleris sont astringents, sucrés et salés, possèdent une énergie rafraîchissante et un
effet post-digestif piquant. Ils diminuent Pitta et Kapha, mais augmentent Vata. Ce sont
des suppléments minéraux précieux pour les trois Doshas.

Les céleris sont astringents, diurétiques et nervins. Ils nettoient l'esprit et les émotions
et améliorent la perception. Ils apportent un surplus d'élément Ether, favorisant ainsi la
méditation. À cet égard, le céleri est le légume le plus proche du Gotu Kola (Brahmi),
la principale plante ayurvédique recommandée pour un bon fonctionnement du
cerveau. Le céleri nettoie également le sang et il combat les infections urinaires.

Les graines et les racines sont également diurétiques et aident à dissoudre les calculs.
Elles sont bonnes contre l'arthrite et la goutte. Les graines sont chaudes, stimulantes,
emménagogue, antispasmodiques et carminatives. L'épice indienne Ajwan est une sorte
de graine de céleri sauvage.

Les Champignons

Les champignons sont généralement sucrés et astringents, possèdent une énergie


rafraîchissante et un effet post-digestif sucré. Ils diminuent Pitta, mais peuvent
augmenter Vata et Kapha. Ils peuvent être difficiles à digérer, augmenter Ama et sont
de nature tamasique. Ils ne doivent donc pas être pris en grande quantité. Ils doivent
être évités dans les cas de furoncles, de verrues ou d’infections purulentes.
Les champignons les plus nutritifs, y compris l’Agaricus Bisphorus (le champignon
« de Paris »), tonifient le système reproducteur. Les champignons sauvages comme les
chanterelles et certaines variétés chinoises et japonaises ont de meilleures propriétés
toniques et sont moins tamasiques. Ces variétés ont également des propriétés anti-
tumorales et anticancéreuses, réduisent le cholestérol et favorisent la longévité. Elles
aident aussi à arrêter les saignements.

Les Concombres

Les concombres sont sucrés et astringents, ont une énergie rafraîchissante et un effet
post-digestif sucré. Ils diminuent Pitta, mais augmentent Vata et Kapha. Ils sont
désaltérants, rafraîchissants et diurétiques et ils sont recommandés en cas d’infections
des voies urinaires avec mictions difficiles ou peu abondantes.

Les pépins des concombres sont encore meilleurs comme diurétiques et fébrifuges. Ils
aident également à dissiper le flegme et la chaleur contenue dans les poumons.

Les concombres équilibrent bien les propriétés lourdes et collantes du yaourt et des
autres aliments lourds, comme les pains ou les pâtes de blé.

La Coriandre

La coriandre est piquante, possède une énergie rafraîchissante et un effet post-digestif


piquant. Elle est généralement équilibrante pour les Doshas, mais peut augmenter Vata
en excès. Elle est recommandée lorsque Pitta est en excès.

La coriandre est stimulante, diurétique, diaphorétique et fébrifuge. Elle est bonne


contre les allergies cutanées, le rhume des foins, les maux de gorge et l'hyperacidité.
Elle nettoie le sang et la bile et elle est bonne dans la lutte contre les infections des
voies urinaires. Le jus de coriandre peut être utilisé en application externe dans les cas
de maladies de peau. La coriandre atténue les effets des aliments chauds et/ou acides
comme ceux des sauces piquantes, des piments, des currys et des yaourts.

Les Courges

La courge poivrée et les autres variétés plus lourdes de courges d'été sont sucrées,
possèdent une énergie rafraîchissante et un effet post-digestif sucré. Elles diminuent
Vata et Pitta et augmentent Kapha. Elles sont adoucissantes, expectorantes et
nutritives.

Les potirons et les potimarrons et les autres variétés de courges d’hiver sont sucrés, ont
une énergie rafraîchissante et un effet post-digestif sucré. Ils diminuent Pitta et Vata,
mais augmentent Kapha. Ils sont plus nutritifs que les courges d'été. Ils sont
adoucissants, expectorants et bons contre la toux sèche et la laryngite.

Les courgettes et les courges jaunes sont sucrées, possèdent une énergie rafraîchissante
et un effet post-digestif sucré. Elles diminuent Pitta, augmentent légèrement Kapha et,
en excès, peuvent également augmenter Vata. Elles sont diurétiques, altératives,
rafraîchissantes et expectorantes ; comme le concombre mais avec des propriétés
moindres. Ce sont de bons aliments anti-chaleur.

Les Crucifères

Les légumes de la famille du chou sont généralement astringents et sucrés, possèdent


une énergie rafraîchissante et un effet post-digestif piquant. Ils sont légers, asséchants
et purifiants. Ils diminuent Pitta et Kapha, mais peuvent augmenter Vata. Ils sont un
peu rajasiques. Ils possèdent des propriétés altératives, diurétiques et astringentes.

Les brocolis sont particulièrement altératifs et nettoient bien le foie et le sang.

Les choux de Bruxelles sont plus astringents que les autres crucifères.

Les choux blancs et les choux chinois produisent plus de gaz que les autres choux,
moins s’ils sont (lacto-)fermentés. Ils sont particulièrement astringents. Les choux
chinois sont plus faciles à digérer que les choux blancs.

Les choux-fleurs sont plus sucrés et plus sattviques que les autres crucifères, ils
possèdent un effet post-digestif sucré. Les choux-fleurs ont des propriétés
adoucissantes et nutritives. Ils s’associent bien avec les produits laitiers (lait et du
beurre/ghee en particulier).

Les choux frisés et les choux raves sont de bons nettoyants du sang, mais ils
augmentent Vata.

Les Epinards et les Blettes

Les épinards et les blettes sont sucrés et astringents, ont une énergie rafraîchissante et
un effet post-digestif piquant. Ils diminuent généralement Kapha et augmentent Vata.
Bien qu’habituellement ils diminuent Pitta, en excès ou lorsqu'ils ne sont pas
suffisamment murs, ils peuvent augmenter Pitta.

Les épinards et les blettes sont altératifs, rafraîchissants, adoucissants et apaisants pour
les muqueuses. Ils sont bons contre la fièvre et la toux (en particulier la toux sèche
avec sensation de brûlure dans les poumons). Ils purifient aussi le sang.

Les Gombos

Les gombos sont sucrés, possèdent une énergie rafraîchissante et un effet post-digestif
sucré. Ils diminuent Pitta et Vata, mais augmentent Kapha. Les gombos sont
adoucissants, émollients, diurétiques et aphrodisiaques.

Ils sont bons contre les mictions difficiles, douloureuses ou brûlantes, la diarrhée, la
dysenterie, la spermatorrhée et la leucorrhée. Ils possèdent les mêmes propriétés
toniques, adoucissantes et diurétiques des autres plantes mauves (guimauve, bala,
etc...). Les gombos font partie des légumes les plus fortifiants.

Les Graines Germées

Les graines germées de luzerne (alfalfa) sont astringentes, sucrées, d’énergie


rafraîchissante avec un effet post-digestif piquant. Elles diminuent Pitta et Kapha mais
augmentent Vata. Elles ont tendance à diminuer aussi Agni.

Elles sont altératives, astringentes et diurétiques. Elles nettoient le sang et les vaisseaux
lymphatiques et aident à diminuer les graisses et les tumeurs. Elles sont bonnes contre
les conditions sanguines toxiques, telles que l'acné, les furoncles, le cancer de la peau
autant que contre l'arthrite, la goutte, l'obésité, les œdèmes et les tumeurs. Elles
représentent une excellente source de vitamines et de minéraux.

Les graines germées de tournesol sont moins susceptibles d'augmenter Vata. Elles sont
plus altératives et moins diurétiques que les autres graines germées.

Les Graines Germées de Soja

Elles sont astringentes et sucrées, possèdent une énergie rafraîchissante et un effet


post-digestif sucré. Elles diminuent Pitta et Kapha, mais en excès augmentent Vata.
Elles possèdent des propriétés similaires aux haricots mungo (haricots de petit soja).

Elles sont altératives, antiacides et fébrifuges. Elles contrent les toxines, nettoient le
foie et la bile et sont bonnes contre l'alcoolisme et l'hyperacidité.

Les Haricots Verts

Les haricots verts sont sucrés et astringents, possèdent une énergie rafraîchissante et un
effet post-digestif sucré. Ils diminuent Pitta et Kapha, mais en excès peuvent
augmenter Vata. Ils sont altératifs, diurétiques et astringents et aident à nettoyer le foie
et le sang.

La Laitue
La laitue est sucrée et astringente, a une énergie rafraîchissante et un effet post-digestif
piquant. Elle diminue Pitta et Kapha, mais augmente Vata. La laitue est altérative,
astringente, diurétique, calmante et purifie l'esprit et les émotions. Elle nettoie le sang
et les vaisseaux lymphatiques et elle soulage la sensation de brûlure.

Le Maïs (frais, pas sous forme de farine)

Le maïs est sucré, a une énergie légèrement chauffante et un effet post-digestif sucré.
C’est un aliment très équilibré. Il diminue Kapha et augmente Pitta et Vata seulement
s’il est pris en excès. Le maïs est nourrissant et fortifiant.

La soie de maïs est rafraîchissante et diurétique. Elle est recommandée dans les cas de
jaunisse, d’hépatite, de calculs biliaires, de calculs rénaux, d’infections des voies
urinaires, d'œdème et d'autres états de Pitta et de Kapha élevés.

Les Melons Amers (Margoses)

Les melons amers sont les meilleurs légumes amers et les seuls aliments amers
fréquemment utilisés. Ils sont couramment utilisés en Inde, en Chine et dans toute
l'Asie. Ils sont donc amers au goût, ont une énergie rafraîchissante et un effet post-
digestif piquant. Ils diminuent Pitta et Kapha, mais augmentent Vata.

Les melons amers sont antipyrétiques, altératifs et antiacides. Ils nettoient le foie, la
bile et le sang, aident à réduire l’excès de poids ainsi que les tumeurs et soulagent de la
fièvre et de la diarrhée. Ils sont conseillés en été. Ce sont aussi d’excellents aliments
pour lutter contre le diabète, en particulier lorsqu'ils sont associés avec des plantes
médicinales comme le Gurmar, le Shilajit et le Neem.

Les (Feuilles de) Moutarde

Les feuilles de moutarde sont piquantes et amères, ont une énergie chauffante et un
effet post-digestif piquant. Elles diminuent Kapha et Vata, mais augmentent
modérément Pitta. Elles sont stimulantes et expectorantes mais dans une moindre
mesure que les graines de moutarde. Elles aident ainsi à évacuer les mucosités.

Les Navets et les Rutabagas

Les navets sont astringents, ont une énergie rafraîchissante et un effet post-digestif
piquant, tout comme les rutabagas. Ces légumes sont un peu rajasiques. Ils aident à
nettoyer le sang et les vaisseaux lymphatiques ainsi qu’à arrêter les saignements.

Les Oignons

Les oignons sont piquants et sucrés, ont une énergie chauffante et un effet post-digestif
sucré. Ils diminuent Vata et Kapha et augmentent Pitta. Bien cuisinés, ils risquent
moins d'augmenter Pitta. Consommés crus, ils peuvent augmenter Vata (causer des
gaz). Ils sont de nature irritante et rajasique sauf s'ils sont bien cuits.

Les oignons sont stimulants, diaphorétiques, aphrodisiaques et expectorants. Ils sont


bons contre le rhume et la grippe, la faiblesse générale et la débilité sexuelle. Cuits
dans de l'huile ou dans du ghee, ils peuvent avoir les mêmes propriétés fortifiantes que
la viande. Les bulbes d'oignon ont de meilleures propriétés nutritives que les oignons
verts.

Les poireaux ont, dans une moindre mesure, les mêmes propriétés que les oignons.

Les échalotes et la ciboulette possèdent également ces mêmes propriétés.

Les Patates Douces

Les patates douces sont sucrées, ont une énergie rafraîchissante et un effet post-digestif
sucré. Elles diminuent Vata et augmentent Kapha. Elles peuvent aussi augmenter Pitta.
Bien que très nutritives, les patates douces sont lourdes, difficiles à digérer et ne
s’associent pas bien avec d'autres légumes.
Bien que non apparentés sur le plan botanique, les ignames ont des propriétés
similaires, mais ils sont moins sucrés et plus faciles à digérer.

Ces légumes sont particulièrement recommandés en période de convalescence ou de


faiblesse générale de l’organisme.

Le Persil

Le persil est piquant et astringent, possède une énergie légèrement chauffante et un


effet post-digestif piquant. Il diminue Kapha et Vata, mais en excès, il peut augmenter
Pitta. C'est l'une des meilleures herbes aromatiques pour Vata. Le persil est stimulant,
diurétique, altératif et emménagogue.

Il lutte contre les œdèmes, les éruptions cutanées de type suintant, les menstruations en
retard ou difficiles, les calculs biliaires et les calculs rénaux. Le persil est riche en
vitamines et en minéraux. Il nettoie le sang et les vaisseaux lymphatiques.

Les Petits Pois

Les petits pois sont sucrés et astringents, ont une énergie rafraîchissante et un effet
post-digestif sucré. Ils diminuent Pitta et Kapha et augmentent Vata. Les pois mange-
tout produisent plus de gaz que les petits pois. Les petits pois sont altératifs et
astringents. Ils purifient le sang.

Les Piments

Les piments sont piquants, ont une énergie chauffante et un effet post-digestif piquant.
Ils diminuent Kapha et Vata mais augmentent fortement Pitta et Agni. Ils aident à
brûler Ama. Ils sont stimulants, diaphorétiques et digestifs.

Ils sont bons contre le rhume, la congestion, le manque d'appétit et l'indigestion, ainsi
que contre les parasites, mais ils sont de nature rajasique. Ils peuvent surchauffer le
sang et entraîner des infections ou de la fièvre.

Les Poivrons
Les poivrons sont doux et astringents, possèdent une énergie rafraîchissante et un effet
post-digestif sucré. Ils diminuent Pitta et Kapha, mais peuvent augmenter Vata. Ils sont
altératifs et rafraîchissants.

Les Pommes de Terre

Les pommes de terre sont sucrées et astringentes, possèdent une énergie rafraîchissante
et un effet post-digestif sucré. Elles sont généralement bonnes pour les trois Doshas, ​en
particulier lorsqu'elles sont préparées en curry. En tant que solanacées, elles peuvent
augmenter certains types Pitta et Vata.
Les pommes de terre sont nutritives, elles font partie des légumes les plus fortifiants.
Elles aident à arrêter la diarrhée et à améliorer l'absorption des nutriments. Les
pommes de terre sont lourdes et sèches et peuvent donc être difficiles à digérer. Pour
cette raison, les types Vata devraient les consommer avec du ghee ou du beurre. Les
types Pitta préféreront consommer des pommes de terre cuites à la vapeur ou en purée.
Les types Kapha préféreront celles cuites sans beurre ni crème fraîche.

Les pommes de terre sont toniques, diurétiques et sédatives. Elles aident à la


production du lait maternel chez les femmes qui allaitent.

Les Radis

Les radis sont piquants et astringents, ont une énergie chauffante et un effet post-
digestif piquant. Ils diminuent Kapha mais augmentent Pitta et Vata en excès. Les radis
sont stimulants, expectorants et antitussifs, tout comme la moutarde. Ils aident à la
digestion des aliments lourds.

Les Tomates

Les tomates sont sucrées et acides, possèdent une énergie chauffante et un effet post-
digestif acide. Elles diminuent Vata et n'augmentent que légèrement Kapha. Comme
elles sont acides, elles aggravent Pitta lorsqu’elles sont consommées en excès ou avec
du sel ou des épices. L’acidité des tomates peut être contrée en les consommant avec
un peu de sucre. Les tomates fraîches sont moins acides que les purées et les sauces de
tomates industrielles ou que les tomates cuites.

Les tomates sont rafraîchissantes, soulagent la soif, favorisent la circulation sanguine et


aident à la formation du sang. Pourtant, elles peuvent aggraver les conditions sanguines
toxiques. Les tomates sont bonnes pour le cœur et elles aident à prévenir le cholestérol
et l'hypertension.

Les Topinambours

Les topinambours sont sucrés, possèdent une énergie rafraîchissante et un effet post-
digestif sucré. Ils diminuent Vata et Pitta et augmentent Kapha. Ils sont très toniques et
rajeunissants. Ils aident à la construction du tissu reproducteur. Ils luttent contre
l'impuissance, l'infertilité et la débilité sexuelle. Ils augmentent la vigueur, la vitalité et
Ojas. Les topinambours sont également recommandés en période de convalescence. Ils
méritent d’être plus consommés qu’ils ne le sont habituellement.
Notes personnelles, schémas et tableaux récapitulatifs de l’étudiant :

5 LISTE ET ETUDE APPROFONDIE DES CEREALES,


DES LEGUMINEUSES, DES NOIX ET DES GRAINES

I/ LES CEREALES

PROPRIÉTÉS GÉNÉRALES

Les céréales ont généralement un goût sucré, une énergie neutre et un effet post-
digestif sucré. Elles sont sattviques et aident à équilibrer les trois Doshas.

En fait, les céréales augmentent les Doshas, ​même si elles ne sont consommées
qu’occasionnellement. Elles sont probablement le meilleur aliment de base sous tous
les climats et pour toutes les constitutions, en particulier lorsqu’elles sont
« complètes ». Elles contiennent des quantités significatives d'élément Terre,
nécessaires à la construction des tissus et servent à donner de la masse aux selles. Elles
conservent assez longtemps leurs propriétés et ne se détériorent pas aussi facilement et
rapidement que les autres aliments. Elles sont faciles à digérer et peuvent être
consommées lorsque d'autres aliments pourraient perturber l'estomac.

De nombreuses céréales ont des propriétés diurétiques ou asséchantes et sont donc à la


fois nutritives et bonnes pour Kapha. Elles aident également à évacuer le flegme. Ces
céréales sont l'orge, le maïs, le seigle et le sarrasin.

Beaucoup de céréales sont très fortifiantes et sont donc bonnes pour les conditions
Vata ou pour les périodes de convalescence. Ces céréales sont le blé et ses formes
anciennes (kamut, épeautre, …), l'avoine, le riz brun et l'orge.

COMMENT LES PRÉPARER ?

Les céréales complètes cuites à la vapeur sont très équilibrées et c’est sous cette forme
que les céréales sont les plus faciles à digérer. Les pains sont plus difficiles à digérer.
La levure peut augmenter Vata (formation de gaz), en particulier en association avec
d'autres aliments. Lorsque les céréales sont collantes ou gluantes, elles peuvent
augmenter Kapha. Pitta sait mieux les gérer. Hormis pour Vata, les pains sont meilleurs
s'ils sont légèrement grillés, ce qui les assèche et atténue leur pouvoir collant.
Les pâtisseries sont encore plus difficiles à digérer, surtout si elles sont faites avec de la
farine raffinée et/ou du sucre raffiné. Les pains sans levain, les tortillas ou les chapatis
sont meilleurs que les pains à la levure. Les pâtes ou les nouilles sont une bonne façon
de consommer de nombreuses céréales, en particulier le blé.

Broyées en farine, les céréales perdent leur valeur nutritionnelle en six mois à un an.
La farine fraîchement moulue est ainsi toujours à préférer.

Avec des légumes cuits à la vapeur, de l'huile ou du ghee, les céréales peuvent servir de
base à une bonne alimentation pour presque toutes les constitutions. Frites dans de
l'huile, comme les pains frits ou les beignets, les céréales sont beaucoup plus difficiles
à digérer et elles sont plus susceptibles d'augmenter Pitta, Kapha et Ama.

AVEC QUOI LES CONSOMMER ?

Les céréales sont neutres et s’associent bien avec de nombreux aliments différents, tels
que les légumes, les fruits, les noix, les produits laitiers ou les produits d’origine
animale. Mais il faut faire attention car ces autres aliments peuvent ne pas bien
s’associer entre eux. Par exemple, le lait et l'avoine constituent une bonne association
alimentaire, tout comme les noix et l'avoine. Mais le lait, les noix et l’avoine ensemble
provoquent des troubles digestifs (gaz et ballonnements).

QUAND LES CONSOMMER ?

Les céréales, qui conservent leur énergie sous forme de graine, sont bonnes à tout
moment de l’année. Elles sont particulièrement utiles en hiver.

LISTE DES CEREALES :

L'Avoine

L'avoine est sucrée, possède une énergie un peu rafraîchissante et un effet post-digestif
sucré. Elle diminue Vata et Pitta et augmente Kapha. Elle aide à la formation de tous
les tissus, y compris le tissu reproducteur. Elle aide à calmer et à renforcer l'esprit et les
nerfs (en particulier le son d'avoine). Elle est adoucissante, émolliente et laxative, et est
recommandée dans les cas de constipation chronique. L’avoine peut être un peu lourde
et difficile à digérer, en particulier lorsqu’elle est consommée avec beaucoup de lait et
de sucre.

L'avoine peut provoquer des éruptions cutanées ou aggraver des conditions sanguines
toxiques en raison d'une substance irritante qu'elle contient. Elle peut ainsi parfois
augmenter Pitta.

Le Blé

Le blé est sucré et un peu astringent, possède une énergie rafraîchissante et un effet
post-digestif sucré. Il diminue Pitta et Vata et augmente Kapha. Les types Kapha y sont
souvent allergiques. Chez eux, le blé augmente la quantité de mucus et la congestion.

Il est très nutritif. C’est sûrement la plus fortifiante des céréales. Le blé favorise la
croissance chez les enfants, aide à construire le tissu musculaire et donne l'énergie
nécessaire au travail physique. Il contient de grandes quantités d'éléments Terre. Il
renforce également le cœur, diminue les palpitations et aide à calmer l'esprit et à lutter
contre l'insomnie. Le blé aide à lutter contre les ulcères, les colites et les hémorroïdes.
Consommé avec du lait et du sucre, il lutte contre les troubles de la coagulation
sanguine.

Le blé est mieux assimilé sous forme de chapatis (pain non levé). Les nouilles de blé
sont également bien assimilées, mais peuvent fortement augmenter Kapha. Le son de
blé est un bon laxatif, particulièrement utile pour les types Vata. Les substituts de café
à base de blé torréfié sont des boissons nutritivement intéressantes.
Appliquée en externe, la farine de blé est un bon astringent qui aide à lutter contre les
brûlures, les plaies et les éruptions cutanées.

Cependant, certaines personnes ont des allergies au gluten de blé, en particulier si leur
Agni est faible. Celui-ci peut aggraver l'arthrite, la goutte et d'autres conditions liées à
un excès d’Ama.
La farine blanche est un aliment trop raffiné et artificiel aux propriétés tamasiques. Elle
provoque de nombreuses maladies liées à Kapha et à Ama et nous devrions en
consommer le moins possible. Elle bloque les canaux (Srotas) et brouille l'esprit.

Le Maïs

Le maïs est sucré, possède une énergie neutre et un effet post-digestif sucré. Il diminue
Kapha et Pitta, mais en excès (pas en usage occasionnel), il peut augmenter Vata.

Les croustilles de maïs (tortillas) peuvent toutefois fortement augmenter Vata et Pitta.
On pense que le maïs bleu est meilleur pour Pitta. Les pains de maïs sont
particulièrement asséchants et sont plus susceptibles d'augmenter Vata que la farine de
maïs.

Le maïs, en particulier la soie de maïs, est diurétique et bon contre les œdèmes, les
calculs rénaux, les calculs biliaires et la jaunisse. Le maïs est très nutritif et renforce le
foie, les reins et la rate et permet une bonne absorption des aliments. Il contient de
l'énergie solaire et contribue à augmenter le pouvoir de perception, en particulier s'il est
consommé avec du ghee.

Le Millet

Le millet est sucré, possède une énergie rafraîchissante et un effet post-digestif sucré. Il
diminue Pitta et n'augmente que légèrement Kapha et Vata. Il est adoucissant,
diurétique et nutritif et constitue également un bon aliment pour les périodes de
convalescence ou de faiblesse générale.

L’Orge

L'orge est sucré ou fade, possède une énergie un peu rafraîchissante et un effet post-
digestif sucré. Il diminue Pitta et Kapha, mais en excès (pas en usage occasionnel) il a
tendance à augmenter Vata.

L'orge est diurétique, adoucissant et antirhumatismal. Il est indiqué en période de


convalescence de maladies pulmonaires, et contre la toux et de l'arthrite. L’orge nourrit
la peau, élimine les œdèmes et renforce les reins. Il aide à améliorer l'absorption des
aliments, à contrer la diarrhée et à réguler les selles.

Le Quinoa

C’est une excellente céréale à haute teneur en protéines qui semble avoir un effet très
équilibré sur les Doshas et qui est particulièrement recommandé aux types Vata. Il
s’associe bien avec le riz basmati pour former un aliment complet, tout comme le font
les haricots mungo. Le quinoa est de plus agréable au goût.

Le Riz

Le riz est sucré, possède une énergie neutre et un effet post-digestif sucré. Il équilibre
les 3 Doshas, ​surtout le riz basmati. Le riz est en grande partie composé d'amidon. Il
est facile à digérer. Il peut être consommé en cas de vomissements, d'anorexie ou
d'indigestion.

Le riz blanc raffiné blanchi a tendance à augmenter Kapha et Ama de par sa nature
collante. Le riz complet, en particulier en grains courts, est de nature chaude et peut
augmenter Pitta. Je pense que le riz complet en grains longs est fondamentalement
correct pour Pitta, mais il peut être judicieux de l'éviter dans les conditions Pitta aiguës
car il peut être trop irritant. Le riz complet est plus énergisant et donc meilleur pour
Vata ou pour les personnes faibles. Le riz complet est l'un des meilleurs et l’un des plus
équilibrés de tous les aliments.
Le riz est tonique, nutritif, adoucissant, laxatif (lorsqu’il est complet) et harmonisant à
la fois pour l'estomac et les poumons. Il aide à la formation de tous les tissus. Il est
recommandé en période de convalescence, pour rompre le jeûne et pour le yoga et la
méditation. Il est nourrissant mais pas obstruant et est très sattvique.

Associé à parts égales avec des haricots mungo, le riz forme le Kicharee, le meilleur
aliment de base pour le maintien de la santé ou le traitement des maladies.

Le Seigle

Le seigle est sucré et astringent, possède une énergie rafraîchissante et un effet post-
digestif sucré. Il diminue Kapha et Pitta mais augmente Vata. Il est diurétique et c’est
l'une des meilleures céréales pour les types Kapha.

II/ LES LEGUMINEUSES

PROPRIÉTÉS GÉNÉRALES

Les légumineuses dans leur ensemble ont un goût sucré et astringent, une énergie
neutre et un effet post-digestif sucré. Elles diminuent Kapha et Pitta, mais augmentent
Vata. Elles contiennent de grandes quantités d’élément Terre (sous forme de
protéines), mais aussi une bonne quantité d'élément Air. Elles sont lourdes et sèches et
sont difficiles à digérer.

De nombreuses légumineuses sont de nature rajasique et produisent donc des gaz. Elles
ont un effet irritant sur l’organisme, les sens, les émotions et l'esprit. Elles ne sont
généralement pas recommandées pour la pratique du yoga, à l'exception du haricot
mungo et du tofu.

Pourtant, les légumineuses fournissent beaucoup de protéines et, en association avec


les céréales, elles constituent l'aliment de base pour presque tous les régimes
alimentaires adaptés aux constitutions doshiques. Les légumineuses donnent l'énergie
nécessaire à la réalisation d’un travail physique. L’association de riz (long grain ou
basmati) et de haricots mungo, appelée Kicharee, est particulièrement efficace à cet
égard.

COMMENT LES PRÉPARER ?

Les légumineuses doivent être bien cuites, bien épicées et cuisinées avec du ghee ou
des huiles légères. Les légumineuses préparées dans du saindoux ou des huiles lourdes
sont plus difficiles à digérer et sont plus susceptibles d'augmenter Pitta et Kapha.

QUAND LES CONSOMMER ?

Les légumineuses conservent bien leurs propriétés et peuvent donc être consommées
toute l'année. Elles sont plus utiles en hiver lorsque plus d'énergie est nécessaire pour
contrer le froid.

AVEC QUOI LES CONSOMMER ?

Les légumineuses sont difficiles à associer avec d’autres aliments. En général, elles
accommodent bien les céréales et les légumes. Elles s’associent mal avec les sucres, les
fruits et les produits laitiers.

COMMENT CONTRER LEURS EFFETS INDÉSIRABLES ?

Les propriétés irritantes de la plupart des légumineuses, comme le soja ou les haricots
rouges, peuvent être réduites en étuvant ces légumineuses (en les faisant bouillir et en
jetant l'eau). On peut répéter l’étuvage plusieurs fois.

Les épices et les aromates sont également utiles, notamment les oignons, le cumin, le
piment de Cayenne, l’ase fétide, ainsi que le sel. Cependant, s’il y a trop d’épices dans
un plat, cela peut augmenter Pitta…

LISTE DES LEGUMINEUSES :

Les Cacahuètes

Les cacahuètes sont sucrées et astringentes, possèdent une énergie chauffante et un


effet post-digestif sucré. Parce que ce sont des légumineuses huileuses elles sont
souvent utilisées et classées comme des noix. Elles diminuent Vata et augmentent Pitta
et Kapha. Rôties à sec, elles augmentent Vata. Le beurre d'arachide est collant et peut
être difficile à digérer. Il augmente encore plus Kapha.

Les cacahuètes, cependant, sont un aliment fortifiant et une bonne source de protéines.
Les cacahuètes crues peuvent être cuites comme des haricots et consommées avec du
miel ou du sucre comme le font les Chinois.

Les Fèves

Les fèves sont sucrées et astringentes, possèdent une énergie rafraîchissante et un effet
post-digestif sucré. Elles diminuent Pitta et Kapha, mais augmentent fortement Vata.
Elles ne sont pas très souvent utilisées en cuisine car beaucoup ne les supportent pas.

Les Haricots Azuki

Les haricots Azuki sont sucrés et astringents, ont une énergie légèrement
rafraîchissante et un effet post-digestif sucré. Ils diminuent Pitta et Kapha et
augmentent Vata. Leur nature n'est que légèrement rajasique.

Ils sont altératifs, diurétiques et toniques pour le cœur. Ils aident à la formation du sang
et favorisent la circulation sanguine. Ils sont bons pour les enfants, en période de
convalescence et contre les œdèmes dus à la malnutrition. Les haricots Azuki sont
recommandés pour lutter contre les mictions douloureuses et les menstruations en
retard ou difficiles. La pâte de haricot Azuki peut être mélangée avec du sucre afin de
confectionner différentes confiseries (pâte de haricots rouges chinoise).

Les Haricots de Lima

Les haricots de Lima sont sucrés et astringents, possèdent une énergie légèrement
rafraîchissante et un effet post-digestif sucré. Ils diminuent Kapha et Pitta, mais
augmentent Vata. Ils ne sont pas aussi difficiles à digérer que les autres haricots, en
particulier s'ils sont consommés frais, mais ils présentent néanmoins des propriétés
irritantes.

Les Haricots Mungo

Les haricots mungo sont sucrés et astringents, possèdent une énergie rafraîchissante et
un effet post-digestif sucré. Ils équilibrent les Doshas, ​mais sont particulièrement
recommandés pour Pitta et sont très sattviques. Ils sont probablement le meilleur
aliment pour les troubles Pitta et sont un excellent aliment pour l'été et sa chaleur.

Les haricots mungo sont rafraîchissants, antipyrétiques, altérants et hémostatiques. Ils


sont particulièrement recommandés en période de convalescence de maladies fébriles
ou infectieuses. Dans de tels cas, il est préférable de les mélanger à parts égales avec
du riz long ou du riz basmati (Kicharee).

Les haricots mungo luttent efficacement contre les maladies fébriles, les troubles du
foie, les drogues, le tabagisme et le cancer. Le thé fabriqué à partir de haricots mungo
est une boisson recommandée en cas de forte fièvre ou de coup de chaleur. Les haricots
mungo sont aussi efficaces en cas d’hypertrophie du foie ou de la rate ainsi qu’en cas
de troubles de la coagulation.
La farine d’haricots mungo fait un bon emplâtre utilisé contre les brûlures, les plaies,
les œdèmes et les douleurs articulaires. Elle aide à éliminer les toxines. Elle est
également utile contre les seins gonflés, les mammites ou le cancer du sein.
Les Haricots Noirs

Ils sont plus nutritifs que les autres haricots secs et sont moins susceptibles
d'augmenter Vata.

Les Haricots Rouges

Les haricots rouges sont sucrés et astringents, ont une énergie rafraîchissante et un effet
post-digestif sucré. Ils diminuent Kapha et Pitta, mais augmentent Vata. Ils fournissent
des protéines de qualité, mais ils sont difficiles à digérer.

Les Lentilles

Les lentilles sont sucrées et astringentes, ont une énergie légèrement chauffante et un
effet post-digestif sucré. Elles diminuent Kapha, mais peuvent augmenter Pitta et Vata.
Elles sont très nutritives et fortifiantes, mais elles sont aussi difficiles à digérer. Elles
sont plus faciles à digérer si elles sont germées.

Les Pois Cassés

Les pois cassés sont sucrés et astringents, possèdent une énergie rafraîchissante et un
effet post-digestif sucré. Ils diminuent Pitta et Kapha, mais augmentent Vata. Ils sont
assez lourds et difficiles à digérer. Il est préférable de les consommer sous forme de
soupes. Ils luttent contre la diarrhée et lient fortement les selles.

Les Pois Chiches

Les pois chiches sont sucrés et astringents, ont une énergie rafraîchissante et un effet
post-digestif sucré. Ils diminuent Pitta mais augmentent Vata et Kapha. Ils sont
nutritifs, aphrodisiaques, diurétiques et astringents.

Les pois chiches font partie des légumineuses les plus fortifiantes et ils aident à
renforcer le tissu reproducteur. Ils recommandés en cas de faiblesse générale. Ils sont
un peu plus faciles à digérer sous forme d’houmous.

Le Soja

Le soja est doux et astringent, possède une énergie rafraîchissante et un effet post-
digestif sucré. Il diminue Pitta et Kapha, mais augmente Vata. Il est de nature
rajasique. Le soja est diurétique, diaphorétique et astringent. Le soja est beaucoup plus
facile à digérer sous forme de tofu ou de lait de soja.

Le lait de soja est un bon substitut laitier pour les conditions de Kapha élevé ou Ama. Il
est équilibre les 3 Doshas, ​mais il peut augmenter Vata en excès. Il est bon contre les
maladies infectieuses et fiévreuses des poumons et du système lymphatique.

Le Tofu

Le tofu est sucré et astringent, a une énergie rafraîchissante et un effet post-digestif


sucré. Il équilibre les trois Doshas, ​mais il est particulièrement recommandé pour Pitta.
Les types Vata peuvent parfois avoir du mal à le digérer.
Le tofu est de nature sattvique et constitue un bon aliment pour les végétariens. Il peut
être associé avec du riz, tout comme le haricot mungo, afin de créer une nourriture
équilibrée à consommer en cas de maladie. Le tofu est particulièrement bon après les
maladies fébriles. Le Kicharee, cependant, est plus facile à digérer que le tofu seul.

III/ LES FRUITS A COQUE ET LES GRAINES

PROPRIÉTÉS GÉNÉRALES

La plupart des fruits à coque ont un goût sucré, une énergie légèrement chauffante et
un effet post-digestif sucré. Ils diminuent Vata, mais ils augmentent Kapha et Pitta.

Ils sont lourds et gras et peuvent être difficiles à digérer. Les faire revenir à sec à la
poêle fait ressortir leur huile. La torréfaction légère les rend généralement meilleures
pour Vata. Non grillés, ils sont meilleurs pour Pitta et Kapha, mais il faut veiller à ne
pas les laisser rancir. Il est préférable de les mixer et de les transformer en boissons
(laits végétaux). Les beurres d’oléagineux ont des propriétés similaires à celles des
huiles et devraient être utilisés à de plus petites doses.

Les fruits à coque sont toniques, nutritifs, fortifiants et régénérateurs. Ils représentent
une bonne source de protéines et de graisses d'origine végétale. Ils aident à augmenter
la masse graisseuse, la moelle osseuse et les tissus nerveux, le tissu reproducteur et
Ojas. Ils aident également à formation du sang et des muscles. Ils renforcent la
mémoire et la créativité. Ils sont de nature sattvique et constituent un aliment puissant
pour le yoga et la méditation.

Les graines (tournesol, courges, ...) ont des propriétés similaires mais plus légères.
Elles sont moins nourrissantes et plus faciles à digérer. En raison de leur nature légère,
elles peuvent aggraver Vata si elles sont consommés en trop grandes quantités.

COMMENT LES PRÉPARER ?

Les fruits à coque doivent être bien mâchés. Comme ils sont difficiles à digérer, ils ne
doivent pas être consommés en grandes quantités.

Les fruits à coque crus sont généralement meilleurs pour Pitta, mais il faut veiller à ne
pas les laisser rancir. Les fruits à coque trop grillés et salés deviennent particulièrement
difficiles à digérer.

Les beurres d’oléagineux sont plus difficiles à digérer alors que les boissons à base de
fruits à coque fermentés, comme l'amasake, sont plus faciles à digérer. Les laits
végétaux faits à base de fruits à coque mixés avec de l'eau et des épices (gingembre
frais par exemple) sont excellents.

Les fruits à coque sont meilleurs pour Vata s’ils sont consommés avec un peu de sel.
Avec beaucoup de sel, ils sont particulièrement nocifs pour Kapha et Pitta.

Les propriétés toniques et adoucissantes des fruits à coque sont renforcées lorsqu'ils
sont consommés avec du sucre. L'Ayurvéda utilise de nombreuses confiseries à base de
fruits à coque (amandes, noix de cajou et pistaches), de raisins secs, de dattes et de
sucre, particulièrement recommandées aux personnes en période de convalescence.

QUAND LES CONSOMMER ?

Les fruits à coque conservent assez bien leurs propriétés. Il vaut mieux les consommer
en automne et en hiver. Leur nature grasse augmentera davantage Kapha au printemps
et Pitta en été.

AVEC QUOI LES CONSOMMER ?

Les fruits à coque ne s’associent pas bien avec les légumineuses, les féculents (comme
les pommes de terre) ou avec les produits laitiers, comme le lait ou les yaourts. Ils
s’associent par contre bien avec les graines et les céréales (ex : amandes ou graines de
sésame avec du riz). De petites quantités de fruits à coque, comme des amandes ou des
noix de cajou, peuvent être consommées avec des légumes, comme dans les currys.
Bien qu'ils s’associent correctement avec le sucre, cette association les rend plus lourds
et plus difficiles à digérer.

COMMENT CONTRER LEURS EFFETS INDÉSIRABLES ?

Afin de contrer leur nature chaude et grasse, les fruits à coque peuvent être consommés
avec des épices douces comme le gingembre, la cannelle ou la cardamome, ou avec des
infusions d’épices.

LISTE DES FRUITS A COQUES ET DES GRAINES :

Les Amandes

Les amandes sont douces et légèrement amères, ont une énergie chauffante et un effet
post-digestif sucré. Elles diminuent efficacement un Vata élevé, mais elles augmentent
Pitta et Kapha.
Elles sont nutritives, nervines, aphrodisiaques, adoucissantes et laxatives, et bonnes
pour lutter contre la toux, en particulier la toux sèche. Elles aident à augmenter la
quantité de moelle et de sperme, et elles renforcent les reins, les organes reproducteurs
et le cerveau. Elles constituent l'un des meilleurs aliments toniques pour la
convalescence et le rajeunissement.

Il est préférable de les laisser tremper pendant une nuit sans la peau (la peau est
indigeste) avant de les consommer. Elles peuvent être mixées avec un peu d'eau et de
gingembre frais pour être transformés en boisson. Elles sont également utiles en
cuisine et s’associent bien avec le riz et les légumes. Les amandes amères ont de
meilleures propriétés antitussives et expectorantes.

Les Graines de Courge

Les graines de courge sont sucrées, possèdent une énergie chauffante et un effet post-
digestif sucré. Elles sont relativement légères et ne sont pas néfastes pour Kapha ni
Pitta, mais elles peuvent aggraver Vata en excès.
Elles ont des propriétés antiparasitaires spéciales et peuvent même traiter le ténia. Elles
ont tendance cependant à ne pas faciliter la formation de la moelle.

Les Graines de Lotus

Les graines de lotus sont sucrées et astringentes, ont une énergie rafraîchissante et un
effet post-digestif sucré. Elles diminuent Pitta, mais augmentent Kapha et Vata. Elles
sont lourdes et difficiles à digérer, elles peuvent augmenter Ama, mais elles sont très
nutritives. Avec du sucre, du ghee et des épices, elles sont bonnes pour Vata.

Elles sont toniques, nutritives, calmantes, aphrodisiaques et rajeunissantes. Elles


renforcent les tissus profonds et Ojas. Elles sont recommandées contre les émissions
nocturnes, la leucorrhée, la stérilité et la neurasthénie. Elles s’associent bien avec des
toniques ayurvédiques tels que l'Ashwagandha et le Shatavari.

Les Graines de Sésame

Les graines de sésame sont sucrées, possèdent une énergie légèrement chauffante et un
effet post-digestif sucré. Elles diminuent Vata, mais augmentent Pitta et Kapha si elles
sont consommées en grandes quantités.

Elles sont nutritives, toniques et rajeunissantes. Elles nourrissent tous les tissus et tous
les organes internes ainsi que la peau et elles aident à la croissance des dents, des os et
des cheveux. Elles sont recommandées en périodes de faiblesse et de convalescence.

Les graines de sésame noir ont de meilleures propriétés toniques. Les graines de
sésame sont légères et nous n'en consommons généralement pas suffisamment pour
obtenir un effet remarquable. On conseille donc d'utiliser de l’huile ou de la pâte de
sésame (Tahini) pour profiter pleinement de leurs propriétés nourrissantes. Les graines
de sésame, en particulier le type blanc, ont tendance à devenir rapidement rances.

Les Graines de Tournesol

Les graines de tournesol sont sucrées et un peu amères, ont une énergie rafraîchissante
et un effet post-digestif sucré. Elles sont généralement équilibrantes pour les trois
Doshas. Elles sont recommandées dans la lutte contre les maladies fébriles et
infectieuses et elles aident à nettoyer les poumons et le système lymphatique. Elles sont
particulièrement bonnes pour les types Pitta et les conditions inflammatoires.

Les Noisettes

C’est l’un des fruits à coque les plus légers et elles n’augmentent pas beaucoup Kapha.

Les Noix du Brésil

Elles sont particulièrement grasses, lourdes et kaphogènes. Elles ne doivent pas être
consommées dans des conditions de blocage de srota ou lorsqu’il y a beaucoup d’Ama
dans l’organisme.

Les Noix de Cajou


Comme les amandes, les noix de cajou sont bonnes pour les tissus plus profonds et ont
de bonnes propriétés expectorantes.

Elles sont adoucissantes, émollientes et analgésiques. Elles conviennent bien dans les
cas de maladies chroniques de la peau. Elles sont très nutritives et luttent contre
l'anémie, l'émaciation et la débilité sexuelle. Certaines personnes Pitta peuvent
cependant avoir des réactions allergiques aux noix de cajou.

Les Noix de Coco

Les noix de coco sont sucrées, possèdent une énergie rafraîchissante et un effet post-
digestif sucré. Elles diminuent Pitta et Vata, mais elles augmentent Kapha. Elles sont
recommandées dans les cas de Pitta élevé.

Elles sont rafraîchissantes, diurétiques et émollientes. Elles nourrissent les poumons et


la peau et sont recommandées en période de convalescence de maladies fébriles et
infectieuses.

Les Noix de Grenoble

Les noix de Grenoble sont sucrées, possèdent une énergie chauffante et un effet post-
digestif sucré. Elles diminuent Vata, mais augmentent Pitta et Kapha. Elles sont
nutritives, aphrodisiaques, laxatives et nervines. Elles aident à nourrir la moelle et les
tissus nerveux et elles renforcent légèrement le système reproducteur. Elles
représentent un bon laxatif pour les personnes âgées.

Le fruit et son enveloppe ont des propriétés antiparasitaires lorsque le fruit n’est pas
arrivé à maturité. Les feuilles du noyer, utilisées en application externe ou en bain,
aident à cicatriser les plaies et luttent contre la leucorrhée.

Les Noix de Macadamia

Les noix de macadamia sont sucrées, possèdent une énergie chauffante et un effet post-
digestif sucré. Elles diminuent Vata et augmentent Pitta et Kapha. Elles sont très
nutritives et assez grasses. C’est un bon aliment tonique mais coûteux par rapport aux
autres fruits à coque.

Les Noix de Pécan

Elles sont similaires aux noix de Grenoble. Cependant, elles sont plus faciles à digérer
et plus nourrissantes.

Les Pignons de Pin

Les pignons de pin sont sucrés, ont une énergie légèrement chauffante et un effet post-
digestif sucré. Ils sont extrêmement sattviques et sont peut-être les meilleurs de cette
catégorie d’aliments. Leurs propriétés augmentant Pitta et Kapha sont inférieures à
celles des autres noix et les pignons de pin sont très bons pour diminuer Vata.

Ils sont nutritifs, toniques, adoucissants et rajeunissants. Ils renforcent les poumons, les
nerfs et le système reproducteur. Ils sont particulièrement recommandés en période de
convalescence et sont très sattviques.

Les Pistaches

Elles ont des propriétés toniques et sédatives. Elles sont bonnes contre l'anémie et la
neurasthénie et elles aident à construire les muscles. Elles sont souvent transformées en
diverses confiseries en Inde et au Moyen-Orient. Cependant, sous leur forme
industrialisée, grillées et salées, elles peuvent ne pas être de bonne qualité.
Notes personnelles, schémas et tableaux récapitulatifs de l’étudiant :
6 LISTE ET ETUDE APPROFONDIE DES PRODUITS LAITIERS ET DES
VIANDES

I/ LES PRODUITS LAITIERS

PROPRIÉTÉS GÉNÉRALES

Les produits laitiers ont un goût essentiellement sucré, une énergie rafraîchissante et un
effet post-digestif sucré. Ils diminuent Pitta et Vata et augmentent Kapha. Lorsqu'ils
sont acides, leur énergie est chauffante et ils augmentent Pitta.

Les produits laitiers aident à la construction de tous les tissus. Ils renforcent
particulièrement le plasma, le tissu adipeux et les tissus reproducteurs. De plus, ils
apaisent l'esprit, les nerfs et les émotions. Les produits laitiers sont de nature sattvique
et ils sont recommandés pour la pratique du yoga et de la méditation. Les produits
laitiers sont recommandés en cas d'émaciation et de convalescence, en particulier des
troubles de la coagulation.

Cependant, ils sont également humides, lourds et collants et ils peuvent augmenter le
mucus et Ama, en particulier s'ils sont consommés froids. Ils ne sont donc pas
recommandés pour les conditions Kapha et peuvent être nocifs dans de nombreuses
affections telles que l'arthrite et la goutte.

Etant donné que les soins accordés aux vaches laitières ne sont plus ce qu'ils étaient,
nous devons faire attention à nos sources de produits laitiers. Bien que les vaches
sécrètent naturellement leur lait par amour pour leurs veaux, cette énergie peut faire
défaut lorsque les animaux sont élevés et nourris industriellement et artificiellement.
Seul le lait issu de vaches élevées en plein air, au plus proche d’un mode de vie qui
leur est naturel, devrait être consommé.

COMMENT LES PRÉPARER ?

La plupart des produits laitiers sont meilleurs consommés chauds ou à température


ambiante. Froids, les propriétés qui favorisent Ama sont grandement accrues.

Les produits laitiers pasteurisés sont considérés comme des aliments cuits et ont des
propriétés plus tamasiques. Ils doivent être évités si possible. Cependant, c’est le fait
que le lait soit pasteurisé qui nous permet de tolérer les yaourts. Il est préférable de
faire bouillir le lait pendant une minute puis de le faire refroidir avant de le boire.
AVEC QUOI LES CONSOMMER ?

La plupart des produits laitiers ne s’associe pas bien avec d'autres aliments, en
particulier avec le sel. Le lait est incompatible avec la viande, le poisson, les pains
levés, les fruits acides (qui caillent le lait), les noix, les marinades, les légumes marinés
et les légumes à feuilles vertes. En revanche, le lait s’associe bien avec les céréales
entières et avec les sucres non-raffinés. Les yaourts ne s’associent pas bien avec les
fruits acides, les noix, la viande et le poisson.

QUAND LES CONSOMMER ?

En général, les produits laitiers acides comme le yaourt, le kéfir et le babeurre


devraient être moins consommés pendant l’été en raison de leur nature chauffante.
Le fromage ne doit pas être consommé trop souvent pendant l'hiver et le printemps,
périodes où il est susceptible d’augmenter Kapha. En général, les produits laitiers
devraient être moins consommés en périodes Kapha.

COMMENT CONTRER LEURS EFFET INDÉSIRABLES ?

Les effets kaphogènes des produits laitiers sont neutralisés par les épices qui diminuent
l'humidité et le mucus (ex : gingembre, cardamome et cannelle pour le lait, et
moutarde, cumin et piment de Cayenne pour les fromages et les yaourts).

LISTE DES PRODUITS LAITIERS :

Le Babeurre

Le babeurre est acide et astringent, a une énergie légèrement chauffante et un effet


post-digestif acide. Il diminue Vata et augmente Pitta. Il augmente moins Kapha que
les autres produits laitiers, car il forme moins de mucus. Le babeurre industriel, qui
contient de grandes quantités de sel, est plus difficile à digérer.

Le babeurre est astringent, digestif et diurétique. Il est utile pour lutter contre le
manque d'appétit, les indigestions, la malabsorption et l'émaciation. On le recommande
également en période de convalescence. C'est l'un des aliments les plus faciles à
digérer et qui possède des propriétés des plus fortifiantes.

Le Beurre

Le beurre est sucré, possède une énergie rafraîchissante et un effet post-digestif sucré.
Il diminue Pitta et Vata, mais il augmente Kapha. Il est utile comme véhicule
(Anupana) dans la prise de médicaments qui soulagent Pitta. Il est nourrissant et
fortifiant, et il constitue un bon aliment pour les périodes de convalescence.

Il est lourd et gras, et il peut obstruer les canaux (Srotas) et augmenter le cholestérol. Il
est souvent artificiellement coloré. L'ajout de sel augmente sa nature lourde et collante.
En application externe, il est utilisé pour lutter contre les brûlures.

La Crème Fraîche
La crème fraîche ressemble beaucoup au lait, mais elle est plus lourde et plus riche.
Elle forme plus de mucus et elle est plus difficile à digérer. Ses propriétés sont à mi-
chemin entre celles du lait et celles du beurre.

Elle est stimulante et nutritive, mais consommée en excès, elle provoque de l’acidité
gastrique.

La Crème Glacée

La crème glacée est sucrée, a une énergie rafraîchissante et un effet post-digestif sucré.
Elle diminue Pitta, mais augmente Kapha et Ama. Sa nature froide peut également
augmenter Vata. Elle affaiblit le feu digestif, obstrue les canaux et favorise la
formation de toxines. La crème glacée endommage la rate et le pancréas et elle
perturbe le métabolisme du sucre et de l'eau. Elle peut provoquer de l’hypoglycémie,
du diabète ou des tumeurs, en raison de sa forte concentration en sucres. La crème
glacée est généralement fabriquée avec des œufs, ce qui augmente ses propriétés
nutritives mais la rend également plus lourde.

Le yaourt glacé est un peu meilleur que la crème glacée, mais il engendre des
problèmes similaires car il est froid, lourd et sucré. Moins il y a de sucres dans ces
préparations et mieux c’est. La crème glacée est de préférence à consommer en été.
Elle est à éviter en hiver et au printemps.

Le Fromage

Le fromage est sucré, possède une énergie rafraîchissante et un effet post-digestif


sucré. Il diminue Vata et Pitta, mais il augmente Kapha car il favorise la production de
mucus et il provoque des congestions. Plus le fromage est salé, plus il augmente Pitta.
Le fromage est de nature très lourde et il peut obstruer les canaux (Srotas). Le fromage
est nutritif et astringent. Il combat la diarrhée et les saignements, mais il peut causer de
la constipation. De nombreux fromages sont fabriqués avec de la présure prélevée dans
les intestins des vaches. Cependant, il est possible de trouver de bons fromages sans
présure et biologiques.

Les fromages à tartiner ont des propriétés beaucoup plus sucrées et ils sont plus faciles
à digérer. Ils sont plus sattviques que les fromages piquants ou salés. Cependant, ils
augmentent aussi Kapha et ils peuvent obstruer les canaux (Srotas).

Le paneer (fromage indien) est une forme de lait caillé. Il est rafraîchissant et il réduit
Pitta et Vata. Il augmente Kapha. Il est plus facile à digérer que les fromages fermentés
ordinaires.

Le Fromage Blanc

Le fromage blanc est sucré, a une énergie rafraîchissante et un effet post-digestif sucré.
Il diminue Pitta et Vata et il augmente Kapha. Il n'est généralement pas difficile à
digérer. C'est une excellente source de protéines, surtout pour les types de Vata qui ne
tolèrent pas les légumineuses.
Le Ghee

Le ghee (beurre clarifié) est sucré, possède une énergie rafraîchissante et un effet post-
digestif sucré. Il diminue Pitta et Vata et n'augmente que légèrement Kapha.

Le ghee est tonique, émollient, rajeunissant et antiacide. Il est nutritif et augmente la


quantité et la qualité de la moelle, du sperme et d’Ojas. Il améliore l'intelligence,
augmente l’acuité visuelle et améliore également le son de la voix. Il renforce le foie,
les reins et le cerveau. Le ghee est la meilleure matière grasse pour l’organisme. Il
convient bien à Pitta. Il aide à équilibrer Agni.

Le ghee représente une bonne matière grasse pour la cuisson des aliments et il ne brûle
pas comme le beurre. On peut y faire revenir des épices pour faire des currys. Les
épices tonifiantes, telles que le gingembre, l'oignon, l'ail ou le poivre long, préparées en
ghee forment un aliment fortifiant et nourrissant.

Une cuillère à café ou deux de ghee prises dans du lait chaud avec des épices comme
du gingembre ou de la cannelle forment un excellent tonique général. Consommé de
cette façon, le ghee est bon pour les maladies pulmonaires chroniques et les maladies
débilitantes.

Le ghee peut provoquer une forte réaction détoxifiante chez certaines personnes, car il
élimine rapidement de l’organisme les toxines et la chaleur excédentaire. Il est donc
souvent conseillé de ne pas le consommer seul.

En application externe, le ghee est nourrissant pour la peau et apaisant pour les yeux. Il
est recommandé en cas de faiblesse oculaire, contre la photophobie, les migraines
ophtalmiques et les conditions inflammatoires des yeux. Un peu de ghee fondu
appliqué à l’entrée du nez nourrit le cerveau.

Le Kéfir

Le kéfir est acide, possède une énergie légèrement chauffante et un effet post-digestif
acide. Il diminue Vata, mais augmente Pitta et Kapha. Ses propriétés sont à mi-chemin
entre celles du yaourt et celles du babeurre, car il est plus léger que le premier mais
plus lourd que le second. Le kéfir améliore la digestion et l'absorption des nutriments.
Il est recommandé pour augmenter un faible appétit et pour lutter contre l'anorexie. Le
kéfir sucré aux fruits possède de plus faibles propriétés à cet égard. Il peut contenir de
grandes quantités de sucre qui peuvent provoquer la formation d’Ama.

Le Lait de Chèvre

Le lait de chèvre a une énergie chauffante et est meilleur que le lait de vache pour
Kapha, mais il aggrave Pitta.

Le Lait de Vache

Le lait est sucré, a une énergie rafraîchissante et un effet post-digestif sucré. Il est lourd
et nourrissant. Il diminue Pitta et Vata et augmente Kapha. C'est le produit laitier le
plus utilisé et il peut généralement être consommé en plus grande quantité que les
autres. Comme il est de nature assez humide, cependant, il peut affaiblir le feu digestif.

Le lait est tonique, rajeunissant, nutritif, aphrodisiaque, calmant et laxatif. Il est


particulièrement nourrissant pour le plasma et la peau, et, à travers eux, il nourrit tous
les tissus, en particulier le tissu reproducteur. C'est un bon tonique pour les poumons et
l'estomac, et il lutte d’ailleurs efficacement contre les saignements de ces organes. Il
est recommandé contre la toux sèche, la gorge sèche, la fièvre et la soif. C'est un laxatif
doux, en particulier s’il est pris chaud avec du ghee, recommandé pour les personnes
de type Pitta. C'est un excellent aliment pour les jeunes enfants, les personnes âgées,
les personnes affaiblies ou en convalescence.

Le lait est hautement sattvique et il nourrit le cerveau et les nerfs. Il renforce l'esprit, la
mémoire et Ojas, et il augmente le contentement, ce qui permet la concentration et la
méditation. Il aide à favoriser le sommeil, en particulier lorsqu'il est pris chaud avec
des herbes médicinales nervines ou des épices comme la noix de muscade.

Le lait de consommation courante contient toutefois des résidus d’engrais


inorganiques, d’antibiotiques et d’autres substances toxiques administrés aux bovins ou
dont ils se nourrissent. Par conséquent, si le lait n'est pas biologique, il peut causer de
nombreux effets secondaires. Le lait cru, et toujours s’il est biologique, est encore
meilleur pour la santé.

De nombreuses personnes développent des allergies au lait en partie pour en raison des
additifs que l’on retrouve dans le lait. Ce n’est pas le lait, ou le lactose, qui est en cause
dans certaines allergies mais bien les additifs. Aussi, les personnes qui ne viennent pas
d'une famille où l’on buvait régulièrement du lait ou d'une culture qui utilise des
produits laitiers, peuvent ne pas avoir les enzymes nécessaires pour le digérer
correctement. Cela peut être vrai aussi pour d'autres produits laitiers, y compris le
beurre et le ghee.

Le Yaourt

Le yaourt a un goût sucré et acide, possède une énergie légèrement chauffante et un


effet post-digestif sucré. Plus il est acide, plus il a un effet chauffant et provoque de
l’acidité. Bien qu'il soit acide, il nourrit cependant les sept tissus, y compris le tissu
reproducteur, que les substances acides ont d’habitude tendance à épuiser.

Le yaourt est nutritif, stimulant et astringent. Une petite quantité aide à digérer les
autres aliments, reconstitue la flore intestinale et peut être bénéfique contre la diarrhée.
Le yaourt est lourd et, en excès, il peut causer de la constipation ou obstruer les canaux
(Srotas). Par conséquent, il est préférable de le prendre avec des épices et en petite
quantité (la portion normale est d'environ 125g). Il est préférable de mélanger le yaourt
à parts égales avec de l'eau et un peu de gingembre frais. Cela contrecarre ses
propriétés collantes.

Le yaourt favorise généralement la prise de poids et de graisse, mais les variétés de


yaourts faibles en gras sont moins susceptibles d'avoir cet effet. Le yaourt peut
aggraver les conditions sanguines toxiques, comme l'acné ou les éruptions cutanées.
Le lactosérum du yaourt est particulièrement nourrissant et bon contre l’anorexie, la
faiblesse générale, l’émaciation ou la malabsorption.

II/ LA VIANDE, LE POISSON, LES GRAISSES ANIMALES ET LES


OEUFS

1. LA VIANDE

PROPRIÉTÉS GÉNÉRALES

Il n'y a peut-être rien de plus nourrissant ni de fortifiant que la viande. Elle est
excellente dans tous les cas de faiblesse et de convalescence, et c’est l'une des
meilleures substances pour diminuer Vata. La viande est sucrée, a une énergie
légèrement chauffante et un effet post-digestif sucré. Elle diminue Vata et augmente
Pitta et Kapha.

La viande, cependant, est de nature extrêmement tamasique. Elle produit des toxines
(Ama) et nourrit les infections, les fièvres et les tumeurs. Elle rend l’esprit et les sens
moins vifs et elle diminue notre capacité à aimer et à compatir.

Si nous étudions la viande en détail ici, c’est parce qu’il est bon de connaître ses effets
à long terme. La viande créerait un mauvais karma. La viande rouge, celle des vaches
en particulier, donnerait le karma le plus négatif. La volaille donnerait moins de karma
négatif. Le poisson encore moins, suivi par les crustacés, comme les crevettes, puis les
œufs. En fait, la consommation de viande ne serait uniquement conseillée que
lorsqu’elle permet de sauver une vie humaine.

Les organes des animaux, comme le foie, peuvent nourrir fortement le même organe
chez l’homme, mais ils ont aussi tendance à produire des tissus de mauvaise qualité.
Les os et la soupe de moelle peuvent nourrir la moelle, mais ils sont lourds et ont
tendance à rendre le sang toxique.

Pour les personnes qui achètent de la viande, les animaux qui ont vécu en liberté et qui
ont été traités avec compassion fournissent une viande de bien meilleure qualité que les
produits de l'élevage industriel.

COMMENT LA PRÉPARER ?

La viande doit être cuite correctement et de préférence avec des épices afin de faciliter
sa digestion. Crue ou peu cuite, elle crée beaucoup d’Ama et rend toxique le sang. Le
sel est utile pour ramollir et attendrir la viande. Les soupes de viande et les ragoûts sont
plus faciles à digérer. Les viandes frites sont plus dommageables pour les Doshas. Les
viandes en conserve sont particulièrement tamasiques.

AVEC QUOI LA CONSOMMER ?


La viande ne s’associe pas bien avec d'autres aliments. Elle est particulièrement
toxique lorsqu’elle est mélangée au lait. La viande ne s’associe pas bien avec le pain ou
les pommes de terre…

QUAND LA CONSOMMER ?

La viande doit être évitée en été en raison de sa nature chauffante. Dans les périodes et
les saisons Kapha, elle peut aussi provoquer des problèmes de santé. Il est aussi
préférable de ne pas en consommer la nuit. La viande est meilleure pour ceux qui
vivent à haute altitude.

COMMENT CONTRER SES EFFETS INDÉSIRABLES ?

Les effets toxiques de la viande peuvent être atténués avec des légumes crus, des
légumes-feuilles et les jus de légumes. Les plantes médicinales amères comme le gel
d'aloès aident également à diminuer les effets toxiques de la viande. Les épices peuvent
aussi aider, mais ils peuvent aussi provoquer l’augmentation de Pitta.

LISTE DES VIANDES :

L’Agneau et le Mouton

L'agneau et le mouton sont doux, possèdent une énergie chauffante et un effet post-
digestif sucré. Ils diminuent Vata, mais augmentent Pitta et Kapha. Ils ont des
propriétés aphrodisiaques, mais irritantes. Ils sont couramment utilisés dans la cuisine
arabe et du Moyen-Orient, souvent cuisinés avec de l'ail. Ceci augmente fortement
Pitta et aggrave les conditions sanguines toxiques. Manger un agneau n'est pas
sattvique.

Le Boeuf

Le boeuf est sucré, a une énergie légèrement chauffante et un effet post-digestif sucré.
Il diminue Vata, mais augmente Pitta et Kapha. Il est très nutritif et participe à la
construction du sang et des muscles. Il donne la force et la capacité de travailler.
Comme la viande rouge en général, le boeuf aggrave les conditions sanguines toxiques.

Le Canard

Le canard est sucré, a une énergie légèrement chauffante et un effet post-digestif sucré.
Il diminue Vata, mais augmente Pitta et Kapha. Il est plus lourd et plus nutritif que le
poulet et la dinde. Il est aussi plus difficile à digérer.

Le Gibier

Le gibier est sucré, possède une énergie chauffante et un effet post-digestif sucré. Il
diminue Vata, mais augmente Pitta et Kapha. Le grand gibier est très nutritif et
aphrodisiaque. Il renforce les reins et les os et il favorise la fertilité. Il est recommandé
sur de courtes périodes en cas de retard de croissance chez l’enfant.

Le Porc

Le porc est sucré, a une énergie légèrement rafraîchissante et un effet post-digestif


sucré. Il diminue Vata et Pitta, mais augmente fortement Kapha. Il est hautement
tamasique, crée de la lourdeur dans l’esprit et dans les sens, et il obstrue les canaux. Le
bacon est particulièrement lourd et difficile à digérer de par sa forte concentration en
graisse. Le jambon a moins de gras mais cela reste une viande lourde. Le porc nourrit
le foie et augmente le tissu adipeux plus que n’importe quelle autre viande.

Le Poulet et la Dinde

Le poulet est sucré, possède une énergie légèrement chauffante et un effet post-digestif
sucré. Il diminue Vata et augmente légèrement Kapha et Pitta. En tant que l'une des
viandes les plus sèches et les plus maigres, il risque moins d'aggraver Kapha. C'est
généralement la viande la plus facile à digérer, justement car elle est sèche, légère et
moins grasse que les autres. Le poulet et la dinde aident à améliorer l'absorption des
aliments et ils sont bons contre l'anorexie et en période de convalescence, en particulier
consommés en soupe. Ils sont aussi légèrement aphrodisiaques.

2. LE POISSON, LES FRUITS DE MER ET LES CRUSTACES

PROPRIÉTÉS GÉNÉRALES

Le poisson est doux et salé, a une énergie légèrement chauffante et un effet post-
digestif sucré. Il diminue Vata mais augmente Pitta et Kapha. Il est plus léger que la
viande et pas tout à fait aussi tamasique. Le poisson participe à la construction du
plasma. Il est tonique, rajeunissant et laxatif. Il peut causer des diarrhées ou des
nausées. Le poisson contient des huiles qui combattent un Vata élevé, nourrissent le
foie, la peau et les yeux, renforcent le cœur et réduisent le cholestérol et
l'artériosclérose.

COMMENT LE PRÉPARER ?

Le poisson doit être frais, car il pourrit facilement. En conserve et salé, il est plus
susceptible d'augmenter les Doshas et Ama. Il est préférable de le cuire à la vapeur ou
au four que de le faire frire.

AVEC QUOI LE CONSOMMER ?

Le poisson peut être difficile à associer avec d'autres aliments. Il ne s’associe pas bien
notamment avec le lait et le sucre. Il ne s’associe pas bien non plus avec la viande.

COMMENT CONTRER SES EFFETS INDÉSIRABLES ?

Les épices et les herbes aromatiques comme la moutarde, le raifort, le gingembre et


l'ail contrent les effets indésirables du poisson. Les sauces acides ont tendance à
augmenter Pitta et à aggraver les conditions sanguines toxiques. Elles peuvent aussi
provoquer des diarrhées.
LISTE DES POISSONS, DES FRUITS DE MER ET DES CRUSTACES :

Les Coquillages

En règle générale, l'Ayurvéda n'utilise pas de mollusques ni de crustacés, car on pense


qu'ils sont de nature tamasique. Cependant, ils possèdent aussi des propriétés
aphrodisiaques.

Les Crabes

Les crabes sont sucrés, ont une énergie chauffante et un effet post-digestif sucré. Ils
diminuent Vata, mais ils augmentent Pitta et Kapha. Ils sont aphrodisiaques, renforcent
les reins et favorisent l'impuissance.

Les Crevettes

Les crevettes sont sucrées, ont une énergie chauffante et un effet post-digestif sucré.
Elles sont aussi de puissants aphrodisiaques et on pense qu’elles renforcent les reins.

Les Huitres

Les huitres sont considérées comme de puissants aphrodisiaques et on pense qu'elles


augmentent les tissus reproducteurs. Mais les huitres sont particulièrement
kaphogéniques.

Les Poissons d’Eau Douce

Les poissons d'eau douce sont moins salés et sont donc meilleurs pour Pitta et Kapha.
La truite est l'un des poissons le plus facile à digérer.

Les Poissons des Mers et des Océans

Les poissons de mer et de l'océan sont sucrés et salés, possèdent une énergie
légèrement chauffante et un effet post-digestif sucré. Ils diminuent Vata, mais
augmentent Pitta et Kapha.

3. LES GRAISSES ANIMALES

Les huiles et les graisses animales sont très difficiles à digérer et elles augmentent
généralement Pitta, Kapha, Ama et le cholestérol. Elles réduisent la qualité du sang.

Le saindoux est sucré, possède une énergie chauffante et un effet post-digestif sucré. Il
est extrêmement lourd et augmente Kapha et Ama. Il obstrue les canaux et favorise
l'obésité, les maladies de peau et les calculs biliaires. Le saindoux est couramment
utilisé dans la cuisine mexicaine (ex : haricots frits) et chinoise.

4. LES ŒUFS
Les œufs sont moins tamasiques que la viande et le poisson car ils ne nécessitent pas la
mise à mort d'un animal vivant. Selon des normes strictes, cependant, on les considère
toujours impurs karmiquement, à moins que leur consommation ne soit nécessaire pour
la santé. Les œufs généralement non fécondés sont meilleurs de ce point de vue.

Les œufs sont sucrés, ont une énergie chauffante et un effet post-digestif sucré. Ils
diminuent Vata, mais augmentent Pitta et Kapha. Ils sont toniques, nutritifs,
adoucissants et aphrodisiaques. Ils donnent de la vigueur, favorisent la fertilité et sont
recommandés pour la convalescence et la débilité sexuelle. Certaines personnes les
trouvent lourds et difficiles à digérer.

Le blanc d'œuf a des propriétés rafraîchissantes et est donc meilleur pour Pitta. Le
jaune d'œuf est plus chaud et peut augmenter la proportion de toxines dans le sang.

Les œufs d'autres animaux peuvent être utiles pour retrouver une meilleure santé. On
pense notamment que les œufs de caille sont de puissants aphrodisiaques et de
puissants toniques.
Notes personnelles, schémas et tableaux récapitulatifs de l’étudiant :

7 LISTE ET ETUDE APPROFONDIE DES HUILES,


DES AGENTS SUCRANTS ET DES CONDIMENTS

I/ LES HUILES

Les huiles proviennent de noix, de graines, de légumineuses ou d'autres végétaux gras.


Il existe également des graisses animales comme le beurre et le saindoux.

Les huiles ont un goût sucré ou fade, elles ont une énergie légèrement chauffante et un
effet post-digestif sucré. Elles diminuent Vata, mais elles augmentent Pitta et Kapha.
Les huiles ne sont pas vraiment des aliments, on les utilise pour cuire les aliments ou
pour donner du goût à d’autres aliments. Dans l’organisme, elles sont bien sûr
nécessaires pour le maintien des tissus adipeux mais également pour les tissus
médullaires et nerveux. Elles permettent de faciliter la production et l’évacuation des
sécrétions corporelles.

Les huiles sont également utiles en massage. Elles apaisent et adoucissent la peau et les
muscles et dissolvent les toxines. Elles sont absorbées par la peau et, à travers elle,
lubrifient les poumons et le gros intestin et nourrissent les tissus profonds. Cette
« alimentation » par la peau est nécessaire pour la plupart d'entre nous et est
particulièrement importante en cas de faiblesse et de convalescence.

Les huiles sont utilisées dans l'Ayurvéda pour l’oléothérapie (Snehana) qui implique de
consommer les huiles, en interne, ainsi que de les appliquer sur la peau. Les huiles sont
de bons laxatifs.

Les huiles lourdes ne doivent pas être utilisées dans les conditions Sama, dans les cas
de congestion ou les conditions de sang toxiques. Le massage à l'huile ne doit pas être
pratiqué en présence de maladies cutanées de type inflammatoires ou purulentes, ou
lorsqu'il y a une douleur intense à la palpation. En général, nous ne devons pas
appliquer d’huile trop lourde sur l’abdomen.
LISTE DES HUILES :

Amande

L'huile d'amande, comme celle de noix, est bonne pour Vata. Elle est plus
communément utilisée en massage que comme huile de cuisson. Il en est de même
pour l’huile d'abricot.

Ces huiles sont douces et expectorantes : elles luttent contre la toux et les maladies des
poumons et des reins. L’huile d’amande a un effet apaisant sur la peau et les muscles,
ce qui est bon pour réduire les tensions et les douleurs musculaires. L’huile d'amande
fait une bonne huile de massage car elle est bien absorbée et ne laisse pas la peau
grasse comme l'huile de sésame.

Arachide

L'huile d’arachide est sucrée, possède une énergie légèrement chauffante et un effet
post-digestif sucré. Elle diminue Vata, mais elle augmente Pitta et Kapha. C'est une
huile de cuisson peu coûteuse et couramment utilisée. Elle est souvent utilisée
mélangée à d'autres huiles. Elle n'a pas autant de pouvoir nutritif que l'huile de sésame.
L’huile d’arachide est laxative, adoucissante et diurétique.

Avocat

L'huile d'avocat est sucrée et astringente, a une énergie légèrement chauffante et un


effet post-digestif sucré. Elle diminue Vata et augmente Kapha. Elle n'augmente pas
trop Pitta. Elle renforce le foie et nourrit la peau et elle fait aussi une bonne huile de
massage. L’huile d’avocat renforce également les muscles. Elle se marie bien avec les
salades. La chair de l'avocat a les mêmes propriétés, mais est plus nutritive.

Carthame

L’huile de carthame est sucrée et piquante, a une énergie chauffante et un effet post-
digestif piquant. Elle diminue Kapha et Vata mais elle augmente Pitta. C'est une huile
légère et donc meilleure pour Kapha. Elle favorise la circulation et elle nourrit le cœur
et le sang. C’est un bon laxatif et un bon emménagogue, recommandée en cas de
menstruations difficiles ou retardées.

Colza

L’huile de colza est une huile légère qui réduit Kapha et Pitta, mais aggrave Vata. Sa
faible teneur en cholestérol fait qu’elle est indiquée dans les cas
d’hypercholestérolémie et d'obésité, mais contre-indiquée dans les cas de faiblesse, de
sécheresse de la peau ou de constipation.

Lin

L'huile de lin est piquante et sucrée, possède une énergie chauffante et un effet post-
digestif piquant. Elle diminue Kapha et Vata, mais elle augmente Pitta. Elle est un bon
expectorant et elle aide à arrêter la toux. L’huile de lin est aussi un bon laxatif
lubrifiant. Elle est efficace pour évacuer les mucosités de l’organisme.
Maïs

L'huile de maïs a des propriétés asséchantes et est donc l'une des meilleures huiles pour
Kapha, même si elle a toujours tendance à l'augmenter. Elle augmente aussi Vata mais
elle diminue Pitta. Elle peut être utilisé par les types Pitta qui ont un taux de cholestérol
élevé et qui ne peuvent pas utiliser des huiles anti-Pitta telles que l’huile de noix de
coco ou d'autres en raison de leur teneur élevée en cholestérol. L'huile de maïs est
adoucissante et diurétique, recommandée en cas de miction difficile et elle nourrit la
peau.

Margarine

La margarine est une association d'huiles végétales, pas toujours de bonne qualité en
fonction des huiles qui la composent. Elle est meilleure pour Kapha et Pitta, mais elle
peut augmenter Vata. Elle ne fait généralement que légèrement augmenter Kapha. La
margarine de soja est généralement meilleure et convient particulièrement bien à
Kapha.

Moutarde

L'huile de moutarde est piquante, a une énergie chauffante et un effet post-digestif


piquant. Elle diminue Kapha et Vata et elle augmente Pitta. C’est une huile spécifique
à Kapha et elle est la meilleure huile de cuisson pour les types Kapha.

Elle est stimulante, adoucissante et antitussive. Elle aide à déloger le mucus des
poumons. Elle est recommandée en cas de congestion, de coup de froid et lorsqu’il y a
des sensations de lourdeur dans les articulations. Elle peut être utilisée contre les
douleurs arthritiques et abdominales.

Noix de Coco

L’huile de noix de coco est sucrée, a une énergie rafraîchissante et un effet post-
digestif sucré. Elle diminue Pitta et Vata, mais elle augmente Kapha. C'est une huile
spécifique pour Pitta. Elle est tonique, émolliente et rafraîchissante.

Elle nourrit et adoucit la peau et elle aide à lutter contre les maladies inflammatoires de
la peau comme le psoriasis, l'eczéma, les coups de soleil, les brûlures et les lèvres
gercées. Elle est également recommandée contre la toux sèche avec fièvre ou sensation
de brûlure dans les poumons. Elle favorise la formation du tissu reproducteur et c’est
l'une des huiles les plus faciles à digérer. Cependant, elle peut augmenter le taux de
cholestérol, en particulier pour les types Kapha.

Olive

L'huile d’olive est sucrée, a une énergie neutre et un effet post-digestif sucré. Elle
diminue Vata et Pitta et augmente Kapha. Elle agit principalement sur le foie, aide à
réduire les calculs biliaires et c’est un laxatif léger. L’huile d’olive nourrit également la
peau et les cheveux.
C'est une huile de massage utile comme l'huile de sésame, mais elle est moins lourde et
moins sédative. Elle donc souvent meilleure pour un usage général ou pour une
utilisation en cours de journée. En tant qu'aliment, elle est couramment utilisée dans les
salades et les plats méditerranéens.
Ricin

L'huile de ricin est amère et sucrée, possède une énergie chauffante et un effet post-
digestif piquant. Elle diminue Vata, mais elle augmente Pitta et Kapha. C'est un
purgatif efficace en cas de constipation chronique ou sévère qui peut être utilisé chez
les enfants. C'est un bon antispasmodique et un bon analgésique qui lutte contre les
troubles du système nerveux comme l'épilepsie et contre les douleurs arthritiques.

En externe, l’huile de ricin favorise la cicatrisation des plaies, soigne les entorses et les
blessures. Elle élimine également les toxines et aide à réduire les tumeurs et les
gonflements. Elle est recommandée en cas de douleurs abdominales, y compris les
crampes menstruelles.

Une cuillérée à café d'huile de ricin dans une tasse de lait chaud avec une demie-
cuillérée à café de gingembre sec pris avant de dormir constitue un remède puissant
pour nettoyer les canaux et réduire Ama.

Sésame

L'huile de sésame est sucrée, a une énergie légèrement chauffante et un effet post-
digestif sucré. Elle diminue Vata et elle augmente Pitta et Kapha. Elle est tonique,
rajeunissante, sédative et laxative. Elle est hautement nutritive et elle renforce les sept
tissus et les sept couches de la peau.

L’huile de sésame renforce les poumons, les reins, le foie et le cerveau. Elle est
excellente en cas de faiblesse et en période de convalescence. Elle calme les nerfs,
soulage les tensions et les spasmes musculaires et elle apaise les douleurs. L’huile de
sésame aide à soulager l'anxiété, les tremblements, l'insomnie et les convulsions. Elle
est également recommandée contre la toux sèche et la constipation chronique et elle
améliore la voix et la vue. Elle aide à la croissance des cheveux, des ongles, des dents
et des os. C'est la plus pénétrante de toutes les huiles. C’est la meilleure huile générale
pour Vata et la plus nourrissante des huiles végétales. Elle est très sattvique et très
recommandée dans le cadre d’un régime yoguique.

Soja

L’huile de soja est sucrée et astringente, possède une énergie légèrement


rafraîchissante et un effet post-digestif sucré. C'est l'une des meilleures huiles pour
Pitta et Kapha, mais elle peut augmenter Vata. Elle est adoucissante et diurétique et
elle nourrit la peau.

Tournesol

L’huile de tournesol est sucrée, a une énergie légèrement rafraîchissante et un effet


post-digestif sucré. C'est l'une des meilleures huiles pour Pitta et Kapha et elle
n'augmente pas Vata. Elle est recommandée contre la toux et la chaleur dans les
poumons et elle nourrit la peau.
Ses effets sont proches de ceux de l'huile de noix de coco en utilisation externe. Elle est
utile contre les coups de soleil, les brûlures et les éruptions cutanées et pour soigner les
plaies.

II/ LES AGENTS SUCRANTS

PROPRIÉTÉS GÉNÉRALES

Nous avons tous besoin d'une certaine dose de goût sucré pour entretenir nos tissus, car
le goût de base du corps humain est le sucré. Les sucres purs, cependant, sont des
aliments hautement raffinés, en particulier le sucre blanc, qui peuvent être directement
assimilés par l’organisme. Ces sucres raffinés peuvent provoquer des allergies et des
troubles du système immunitaire. Ils peuvent pénétrer dans les tissus sous forme
d'Ama.

En général, le goût sucré et le sucre en particulier diminuent Pitta et Vata, tout en


augmentant Kapha. Mais en excès, les sucres peuvent déséquilibrer tous les Doshas.
Vata est particulièrement augmenté par les sucres « secs », tels que les fruits séchés ou
les biscuits et autres pâtisseries sèches.

Le sucre est tonique, adoucissant, diurétique, calmant, rafraîchissant, laxatif et


antiseptique. C'est la base de nombreuses préparations toniques à base de plantes
comme les confiseries et les gelées médicinales. Celles-ci combinent généralement des
sucres crus avec du lait, des fruits ou des noix et peuvent être de très bons remèdes
contre la faiblesse générale ou pour le rajeunissement. Les sucres peuvent être
appliqués en externe pour soulager les lésions cutanées, les brûlures, les plaies, les
éruptions cutanées ou les inflammations des yeux.

Le goût sucré est utile dans les états Nirama (sans présence de toxines) de Pitta et de
Vata, lorsque le système digestif n'est pas atteint. S'il y a un revêtement significatif sur
la langue, preuve d'un état Sama (avec présence de toxines), il ne faut pas consommer
d’agent sucrant. Le miel, cependant, peut être utilisé avec modération dans les
conditions Sama.

AVEC QUOI LES CONSOMMER ?

Les agents sucrants sont difficiles à associer avec de nombreux aliments.


Généralement, les saveurs sucrées et salées ne doivent pas être associées. Le goût sucré
est digéré en premier et si nous mangeons un dessert sucré après un repas, le processus
de digestion sera interrompu. Cela provoquera la formation de gaz et d’Ama. Pour
rappel, c’est pour cette raison que l’on conseille de consommer les fruits avant le repas
et non après.

Les sucres s’associent bien avec le lait pour donner une boisson tonique et
nourrissante, surtout si on ajoute du ghee et des épices comme le gingembre ou la
cannelle.

COMMENT CONTRER LEURS EFFETS INDÉSIRABLES ?

Les effets négatifs (en particulier kaphogéniques) des agents sucrants sont atténués par
les épices, surtout celles de nature sucrée et épicée, comme le gingembre, la
cardamome, la cannelle, le clou de girofle et le fenouil.

La saveur amère contre le goût sucré. C’est le cas de la gentiane, de l'épine-vinette, du


curcuma, du katuka et du neem. Ces substances végétales peuvent être prises en
capsules avant ou après avoir mangé des sucreries.
LISTE DES AGENTS SUCRANTS :

Le Fructose

De nombreuses entreprises qui fabriquent des aliments ou des plats naturels ou bios
utilisent du fructose dans leurs préparations. Le fructose est meilleur que le sucre
blanc, mais il a toujours tendance à affaiblir le processus de digestion et à favoriser la
formation d'Ama, s'il est pris en excès. Les sucres issus des dattes et du raisin sont
parmi les meilleurs.

Le Jaggery et le Sucre Brut (complet)

Le jaggery est le nom indien de la forme naturelle non raffinée du sucre de canne ou de
coco, celle qui contient tous les minéraux et toutes les vitamines. C'est la meilleure
forme de sucre que l’on peut consommer. Il peut être utilisé pour tous les principaux
effets thérapeutiques que produit le sucre. En excès, cependant, il peut augmenter Pitta,
ainsi que Kapha, car il est de nature chauffante.

Avec du lait, c'est un bon tonique qui lutte contre l'anémie et la débilité, et qui aide au
rajeunissement.

Le Lactose

Le lactose est le sucre du lait. Il a des propriétés toniques et il est utilisé comme agent
de potentialisation pour les plantes médicinales.

Le Maltose

Le maltose ou le sirop de malt est sucré, a une énergie rafraîchissante et un effet post-
digestif sucré. Il peut être fabriqué à partir de diverses céréales comme le riz (sirop de
riz) ou l'orge. Il est tonique, adoucissant et analgésique. Il est recommandé pour lutter
contre le rhume ou la toux chronique, la faiblesse des poumons et de l'estomac, et il est
excellent contre les spasmes abdominaux et intestinaux et les coliques. C'est l'un des
meilleurs sucres, particulièrement recommandé pour les enfants et lors de périodes de
convalescence.

La Mélasse

La mélasse est sucrée, possède une énergie légèrement chauffante et un effet post-
digestif sucré. Elle diminue Vata, mais augmente Pitta et Kapha. Elle contient de
grandes quantités de fer et contribue à améliorer la composition du sang et elle renforce
les muscles, en particulier le cœur. La mélasse est très nutritive et elle est utile dans la
plupart des conditions débilitantes. C'est un bon sucre tonique pour les femmes, pour la
grossesse ou le post-partum, qui lutte efficacement contre de nombreux troubles
gynécologiques.
Le Miel

Le miel est le meilleur agent sucrant en général et il est de nature très sattvique. Il est
sucré, astringent et piquant, possède une énergie légèrement chauffante et un effet post-
digestif sucré. Il prend certaines des propriétés des fleurs avec lesquelles il est fabriqué.
Par exemple, le miel de sauge aura certaines des propriétés nervines de la sauge. Le
miel équilibre généralement tous les Doshas, ​mais il peut aggraver Pitta en excès. C'est
le meilleur agent sucrant pour Kapha.

Le miel est adoucissant, émollient, expectorant, laxatif, nutritif et tonique. Il aide à


évacuer les mucosités, à dissoudre les graisses tout en nourrissant l'esprit, les nerfs et
les sens. Il est rajeunissant et il aide à augmenter la fonction immunitaire en renforçant
Ojas. D'autres produits apicoles comme la gelée royale et la propolis sont encore plus
forts à cet égard.

En application externe, le miel lutte contre les brûlures, les plaies et les blessures. Il est
apaisant et cicatrisant pour les yeux et il peut être mélangé à diverses plantes et herbes
médicinales.

Le miel cru, âgé de moins de six mois, est nutritif, rafraîchissant et bon pour Pitta et
Vata, pas pour Kapha pour qui un miel âgé est préférable. Le miel est l'un des meilleurs
aliments à donner aux bébés (en petites quantités). Il aide à la construction et au
renforcement du système immunitaire. Il est particulièrement adapté aux maladies
chroniques ou débilitantes.

Les propriétés médicinales du miel se perdent si on le chauffe trop ou si on le cuit. Il


devient dans ce cas de plus en plus susceptible d'augmenter Pitta. Il n'est en général pas
recommandé de cuisiner avec le miel.

Le miel reste un agent sucrant qui possède des effets secondaires proches de ceux du
sucre blanc, comme le fait d’augmenter la dépendance au sucre s'il est consommé en
excès.

Le miel est un véhicule important (Anupana) dans la consommation des plantes


médicinales. Il potentialise leurs effets et leur permet de pénétrer plus facilement dans
les tissus plus profonds. Le miel peut être ajouté à de nombreuses tisanes pour
améliorer leur action tonique, expectorante ou laxative.

Le Sirop d’Erable

Le sirop d'érable est sucré, possède une énergie rafraîchissante et un effet post-digestif
sucré. C'est l'un des meilleurs sucres naturels et il est efficace contre la toux, la fièvre
et les sensations de brûlure.

Le Sirop de Riz

C'est un bon sucre en général pour Vata et Pitta.

Le Sucre Blanc

Le sucre blanc est un aliment artificiel et a donc des propriétés tamasiques et toxiques.
Il augmente Ama, détériore la qualité du sang et nourrit les infections, s’il est
consommé en trop grande quantité. Il élimine les vitamines et les minéraux de
l’organisme. Il perturbe le métabolisme de l'eau, perturbe le métabolisme du sucre et
des graisses et il affaiblit le foie et le pancréas. Le sucre blanc affaiblit le système
immunitaire et nous rend ainsi plus sensibles à de nombreuses maladies. Le sucre blanc
est, de plus, addictif.

Consommé avec modération ou en petites quantités, il peut toujours aider à la


construction des tissus. En règle générale, il est préférable d’éviter le sucre blanc et
d’utiliser d’autres sucres à la place, même si ce n’est pas la chose la plus facile à faire
car c’est l’agent sucrant le plus utilisé dans notre culture. Ce sont les types Pitta qui le
tolèrent le mieux.

Le Sucre Candi

Le sucre candi est fabriqué à partir de sucre et ses propriétés énergétiques sont les
mêmes. Il est utilisé dans l'Ayurvéda comme adoucissant contre la toux et pour lutter
contre les sensations de brûlure, en particulier dans la poitrine. Il est offert dans les
pujas (cérémonies) comme prasad (offrande).

Le Sucre Roux

Le sucre roux ressemble beaucoup au sucre blanc, mais ses effets sont moins nocifs. Il
s'agit généralement simplement de sucre blanc raffiné dans lequel on a rajouté de la
mélasse. Si vous devez consommer du sucre roux, choisissez toujours du sucre de
canne non raffiné (complet).

III/ LES CONDIMENTS

Nous utilisons divers agents aromatisants dans notre alimentation, les condiments, dont
certains sont énumérés ci-dessous. Alors que certains améliorent la valeur
nutritionnelle des aliments qu’ils accompagnent, d'autres améliorent simplement le
goût et peuvent avoir des effets secondaires.

LISTE DES CONDIMENTS :

La Caroube

La caroube est sucrée et astringente, a une énergie légèrement chauffante et un effet


post-digestif sucré. Son action sur les Doshas est assez équilibrée, même si, comme
toute légumineuse, elle peut augmenter Vata. Elle est une bonne alternative au
chocolat. Elle est nutritive et adoucissante et elle n’excite pas autant que le chocolat.
La caroube est recommandée dans les conditions de faiblesse générale.

Le Chocolat

Le chocolat est piquant et amer, possède une énergie légèrement chauffante et un effet
post-digestif piquant. Il diminue généralement Vata et Kapha et augmente Pitta, mais,
en excès, il peut également augmenter Vata. Il est stimulant, calmant et aphrodisiaque,
étant de nature quelque peu rajasique. Associé au sucre, il augmente Kapha. En tisane,
le chocolat combat la dépression et l'hypotension. Il possède certaines propriétés du
café.

Le Ketchup

Fabriqué à base de tomates, il est acide avec une énergie légèrement chauffante, ce qui
augmente Pitta, mais réduit Vata. Il augmente aussi légèrement Kapha.

La Mayonnaise

La mayonnaise est acide et sucrée, a une énergie chauffante et un effet post-digestif


acide. Elle diminue Vata, mais elle augmente Pitta et Kapha. Elle peut être un peu
lourde et difficile à digérer et elle favorise également l'acidité. Cependant, elle peut
contrer les propriétés asséchantes des salades.

Le Sel

Le sel est salé, a une énergie chauffante et un effet post-digestif sucré. Il diminue Vata,
mais il augmente Pitta et Kapha. Il réduit la qualité du sang. En excès, il déséquilibre
tous les Doshas.

Utilisé en petite quantité, il améliore le goût des aliments et augmente l'appétit. Il aide
aussi à rendre plus digeste notre nourriture. Il aide à la salivation et à la production des
sucs gastriques. En excès, cependant, le sel affaiblit le feu digestif et provoque des
nausées. Il est préférable de saler les aliments légers ou secs plutôt que pour les
aliments lourds ou humides comme les produits laitiers et les fromages.

Le sel de mer est meilleur que le sel commercial ou raffiné. Le sel gemme (ou sel de
roche) est plus sec et plus léger que le sel de mer. C’est aussi un meilleur stimulant
digestif et il est préférable pour les types Vata. Le sel noir (Kala Mishra) est encore
meilleur pour Vata. Cependant, il a un goût de moisi ou d'ail qui n’est pas apprécié de
tous. Il est couramment utilisé en Inde sur les haricots, dans les lassis et sur les fruits.
Les sels végétaux sont également bons car ils contiennent beaucoup de minéraux.

Le sel a de nombreux usages thérapeutiques. Il constitue un bon gargarisme pour les


maux de gorge et il aide à ramollir et à apaiser les muqueuses. Il permet également
d’éliminer les toxines. Le sel soulage aussi les tensions musculaires. En grande
quantité, nous pouvons utiliser le sel comme émétique pour nettoyer l'estomac.

Le Vinaigre

Le vinaigre est acide, possède une énergie chauffante et un effet post-digestif acide. Il
diminue Vata, mais il augmente Pitta et (légèrement) Kapha. C'est un bon stimulant
digestif et circulatoire qui favorise la sécrétion d'acide chlorhydrique. Le vinaigre
favorise et facilite les menstruations. Les formes naturelles de vinaigre, comme le
vinaigre de cidre, sont préférables aux variétés commerciales très raffinées. Le vinaigre
peut être utilisé pour extraire les alcaloïdes des herbes et plantes médicinales (teintures
acétiques).

Parmi les autres condiments acides, citons le jus de citron, le jus de citron vert, les
cornichons et les chutneys. Ceux-ci ont les mêmes propriétés que le vinaigre.
Notes personnelles, schémas et tableaux récapitulatifs de l’étudiant :
8 LISTE ET ETUDE APPROFONDIE DES BOISSONS
ET DES EPICES ET HERBES AROMATIQUES

I/ LES BOISSONS

Ce que nous buvons est presque aussi important que ce que nous mangeons. En
général, nous devrions boire environ 1.5L par jour ; plus par temps chaud ou sec ou si
nous faisons de l'exercice, moins en hiver.

Les types Kapha devraient boire moins, particulièrement peu de boissons


rafraîchissantes ou sucrées. Les types Pitta devraient boire plus. Vata entre Pitta et
Kapha. En général, pendant les repas, il ne nous suffit de boire que 12.5cl. Plus que
cela peut provoquer une trop grande dilution de nos sucs digestifs.

LISTE DES BOISSONS :

Les Boissons Alcoolisées

L'alcool est piquant, sucré, amer et acide, a une énergie chauffante et un effet post-
digestif acide. L’alcool diminue Vata, mais il augmente Pitta et Kapha. En excès, il
augmente les trois Doshas. Il réduit fortement la qualité du sang et il dérange le foie, le
pancréas et les reins. Le phénomène de dépendance à l’alcool ressemble beaucoup à
celui de la dépendance au sucre. L’alcool est de nature rajasique et n'est donc pas
recommandée pour le yoga ou la méditation.

En petites quantités, en particulier sous forme de vin, il peut être utilisé comme
stimulant digestif et circulatoire. Il peut aider à détendre les nerfs et à promouvoir les
menstruations. L'Ayurvéda possède des vins à base de plantes médicinales spécialisés à
ces fins. L'alcool permet d'extraire les propriétés des herbes et des plantes médicinales.

La bière est diurétique et peut être utile pour lutter contre les calculs rénaux, mais, à
long terme, elle provoque l’œdème et l’obésité. Le vin est la meilleure forme d'alcool
tant qu’il n’est consommé qu’occasionnellement. Les alcools forts sont bien sûrs
beaucoup plus nocifs. Les liqueurs sucrées déséquilibrent particulièrement les Doshas
de par les actions combinées du sucre et de l'alcool.

Le Café
Le café est piquant et amer, possède une énergie chauffante et un effet post-digestif
piquant. Il diminue Kapha, mais il augmente Pitta et Vata. Il rend l’organisme plus
acide. C'est un stimulant nervin et cardiaque et c’est aussi un narcotique léger. Le café
est de nature rajasique et peut créer une dépendance. Utilisé occasionnellement, il est
recommandé contre les baisses d’énergie, l'hypotension et la dépression.

L’Eau Gazeuse

L'eau minérale gazeuse est bonne pour Kapha, mais elle peut aggraver Pitta et Vata de
par l'air supplémentaire qu’elle contient. Elle aide à oxygéner le sang et les cellules,
favorise la circulation et apporte des compléments minéraux.

L’Eau de Source

La meilleure boisson que l’on peut consommer est généralement et simplement l’eau
de source ou l’eau provenant des nappes phréatiques. L'eau du robinet est chlorée et
peut donc causer des maladies et augmenter Ama. Pour les types Pitta, il est préférable
de consommer l'eau un peu fraîche ou à température ambiante. Les types Kapha et
Vata consommeront de préférence l'eau tiède ou chaude. L'eau peut être un peu légère
pour les types Vata, qui peuvent lui préférer le lait ou les infusions d’épices.

L'eau froide est astringente, arrête la transpiration et les saignements, et soulage les
sensations de brûlure. L'eau chaude est stimulante, laxative, favorise la transpiration et
soulage les sensations de froid. L'eau froide ou glacée augmente Kapha et Vata mais
diminue Pitta. Elle affaiblit le feu digestif, obstrue les canaux et engendre Ama.

L'eau distillée est dévitalisée, comme l’est un aliment qui a été trop cuit. Elle épuise le
Prana et déséquilibre particulièrement Vata. Elle peut cependant aider à drainer les
toxines hors de l’organisme.
En excès, l'eau, particulièrement l’eau distillée, peut drainer les nutriments dont nous
avons besoin hors de notre corps.

Le plasma a une nature légèrement huileuse et une densité supérieure à celle de l'eau.
Pour cette raison, les jus et les infusions sont souvent préférables à l’eau, en particulier
pour les types Vata.

Les Infusions

De nos jours, beaucoup de gens boivent des infusions plutôt que du café ou du thé. Les
infusions peuvent être divisées en deux groupes principaux :

- Les infusions d’épices ou de plantes épicées comme le gingembre et la cannelle,

- Les infusions de plantes astringentes comme la luzerne et l’ortie.

Les infusions d’épices ou de plantes épicées, comme le gingembre, la cannelle, les


clous de girofle, la cardamome, la sauge, la menthe et la camomille, stimulent la
digestion et la circulation. Elles sont bonnes pour Vata et Kapha.

Les infusions astringentes, comme celles de luzerne, de pissenlit, de chicorée, de


feuilles de fraisier, d'ortie et d'hibiscus, sont antiacides et altératives. Elles sont bonnes
pour Pitta et Kapha. Elles sont de préférence à consommer après les repas.

Les Jus de Fruits

Les jus de fruits sont très sucrés au goût, rafraîchissent et sont laxatifs. Ils peuvent
produire les mêmes effets que l’ajout de sucre à l’alimentation et ils ne doivent pas être
consommés s’il y a présence d’Ama dans l’organisme et en cas d’indigestion. Les jus
de fruits affaiblissent le feu digestif. Par conséquent, ils ne doivent pas être consommés
pendant ou directement après les repas. Ils ne doivent pas non plus être consommés au
réveil.

Les jus de fruits acides ou astringents constituent généralement de meilleures boissons.


Ceux-ci incluent les jus de canneberge, de citron, de citron vert, d'ananas et de grenade.
Les jus de fruits acides sont meilleurs pour Vata ; ceux qui sont astringents, comme la
canneberge ou la grenade, sont meilleurs pour Pitta et Kapha.

Les Jus de Légumes

Les jus de légumes acides comme le jus de tomate peuvent augmenter Pitta. Les jus
salés sont meilleurs pour Vata (c’est le cas des soupes). Les jus verts, comme le jus de
céleri et de persil sont utiles pour éliminer les toxines. Ces jus aident à diminuer Pitta
et Kapha, mais peuvent aggraver Vata.

Le jus de carotte est nettoyant et fortifiant, mais il peut être trop sucré et affaiblir le feu
digestif. Le jus de germe de blé est hautement purifiant et il permet de diminuer Ama,
Pitta et Kapha. Le jus de germe de blé nettoie aussi le sang et lutte contre les infections
et les tumeurs, mais il peut augmenter Vata. Il est préférable de l’associer avec un
aliment acide, comme du citron ou de l'orange, afin de ne pas augmenter Vata.

Le Lait et les Boissons Lactées

Consommées avec de petites quantités de sucre, le lait est une bonne boisson pour les
types Vata et Pitta. Le babeurre est spécifiquement recommandé pour Vata.

Les Sodas

Les sodas sont sucrés et ont une énergie rafraîchissante. Ils ne s’associent pas bien avec
d'autres aliments et ont tendance à affaiblir le feu digestif. Ils sont moins nocifs
consommés par temps chaud ou lorsque l’on a très soif. Tout comme la crème glacée,
ils affaiblissent la rate et le pancréas et ils perturbent le métabolisme du sucre et de
l'eau.

Le Thé

Le thé est amer, sucré et astringent, a une énergie rafraîchissante et un effet post-
digestif piquant. Il diminue Pitta et Kapha, mais il augmente Vata. C'est un stimulant
nervin, diurétique et astringent. Le thé est considéré par certains comme étant de nature
sattvique.

Le thé noir, en particulier lorsqu'il est consommé avec du lait et des épices comme le
gingembre et la cannelle, comme dans le cas du Chaï (thé indien), est moins
susceptible d'augmenter Vata mais peut aggraver Pitta. Le thé vert est plus sucré et plus
frais. Il est préférable pour Pitta et Kapha mais il augmente légèrement Vata.

Le thé est de préférence à consommer après les repas en raison de son astringence et il
aide à contrer l'hyperacidité. En excès, il provoque l’insomnie et la soif. Il est
particulièrement recommandé en été où il aide à lutter contre la chaleur estivale,
l'humidité et l'exposition au soleil. Le thé est également utile contre les migraines. Trop
infusé, il provoque la constipation, mais il est efficace pour traiter la diarrhée.

II/ LES EPICES ET LES HERBES AROMATIQUES

PROPRIÉTÉS GÉNÉRALES

Les épices et les herbes aromatiques sont importantes car elles régulent l'appétit et
renforcent Agni, le feu digestif. Elles aident à lutter contre les propriétés indésirables
de certains aliments. Elles peuvent en effet combattre la lourdeur, dissiper les gaz et
faciliter la digestion. Elles ont beaucoup d'autres propriétés médicinales. Les épices et
les herbes aromatiques sont utiles dans la plupart des maladies des poumons, de la tête
et de l’appareil digestif. Certaines épices et herbes aromatiques courantes représentent
la base phytothérapeutique utilisée pour traiter la majorité des maladies. Ainsi, lorsque
nous étudions la phytothérapie, nous commençons généralement par les épices.

En général, les épices et les herbes aromatiques diminuent Kapha et Vata et


augmentent Pitta. Elles sont en général piquantes, avec une énergie chauffante et un
effet post-digestif piquant. Elles ont aussi des propriétés légères, sèches, chaudes,
parfumées, subtiles et claires. Les épices et les herbes aromatiques sont stimulantes,
carminatives, antispasmodiques, diaphorétiques et expectorantes. Elles aident à
nettoyer les canaux, à brûler Ama et à promouvoir l'activité mentale.

La plupart des épices commerciales ont été irradiées. Leur Prana, ou force vitale, a été
en grande partie détruite. Il est préférable d'acheter les épices en vrac en magasins
d'aliments naturels (bios). Une fois rendues en poudres, les épices perdent rapidement
leurs propriétés (en quelques mois). Il est donc préférable de les utiliser entières et
fraîches puis de les faire chauffer dans une bonne matière grasse (comme du ghee par
exemple) dans laquelle elles libèrent leurs propriétés.

LISTE DES EPICES ET DES HERBES AROMATIQUES :

L’Ail

L'ail possède tous les goûts, mais il est principalement acide et piquant, possède une
énergie chauffante et un effet post-digestif piquant. Il diminue Vata et Kapha, mais il
augmente Pitta. Il est stimulant, diaphorétique, expectorant, antispasmodique,
antibiotique et antiseptique.
L'ail est rajeunissant et aphrodisiaque pour Vata et Kapha. Il renforce les organes
reproducteurs et il stimule l'activité sexuelle. L’ail lutte efficacement contre
l'hypertension et l'artériosclérose et il renforce le cœur. Il traite les infections, les plaies
chroniques, les parasites, les infections à levures et les indigestions chroniques. L’ail
lutte aussi contre le rhume, la grippe, l'asthme et la bronchite. Il renforce le système
immunitaire. Il combat les œdèmes et la dépression et il combat également les
sensations de vertige.

L'ail lutte efficacement contre les effets indésirable des aliments froids et crus comme
les salades. Cependant, il est rajasique et irritant et il n'est donc pas recommandé aux
yogis et aux méditants.

L’Aneth

L'aneth est piquant, a une énergie légèrement chauffante et un effet post-digestif


piquant. Il a des propriétés similaires à celles du fenouil. Il équilibre les trois Doshas.
Les feuilles d’aneth ont une énergie rafraîchissante alors que les graines ont une
énergie plus chauffante. L’aneth est stimulant, carminatif, antispasmodique et
lactagogue. Il lutte contre les coliques, les crampes ou la diarrhée chez les enfants.

L’Anis

L'anis est piquant, a une énergie chauffante et un effet post-digestif piquant. Il est
stimulant, carminatif et lactagogue. L’anis est botaniquement très proche du fenouil et
a des usages similaires, mais il est plus piquant et plus chaud, donc moins conseillé
pour les types Pitta.

La Badiane ou Anis Etoilé

La badiane, bien que n'ayant aucun lien botanique avec l'anis et le fenouil, possède des
propriétés similaires. La badiane est piquante et sucrée, a une énergie chauffante et un
effet post-digestif piquant. Elle diminue Vata et Kapha et elle augmente Pitta.

Le Basilic

Le basilic est piquant, a une énergie chauffante et un effet post-digestif piquant. Il


diminue Vata et Kapha et augmente modérément Pitta. Il est stimulant, diaphorétique,
fébrifuge, nervin et carminatif.

Il est utile pour lutter contre les rhumes et les grippes ainsi que contre la fièvre et les
céphalées, en particulier s'il est pris avec du miel. Le basilic peut aider à réduire
presque tous les types de fièvre. Il nettoie le côlon et facilite les menstruations. Il
nettoie la tête et les sinus, favorise la perception, augmente la dévotion et est très
sattvique. Le tulsi ou basilic sacré de l'Inde est le plus fort à cet égard.

Le basilic est utilisé dans la cuisine italienne pour contrer la lourdeur des pâtes et du
fromage.

La Camomille

La camomille est piquante et amère, possède une énergie légèrement rafraîchissante et


un effet post-digestif piquant. Elle équilibre généralement les trois Doshas. Elle est
stimulante, diaphorétique, carminative, analgésique et nervine.

La camomille soulage les douleurs en général. Elle combat les maux de tête, les
douleurs abdominales, les douleurs menstruelles, les douleurs aux oreille, les maux de
dents et les névralgies. Elle peut également être appliquée en externe. La camomille
calme et lutte contre la nervosité, l'anxiété, l'hystérie et l'insomnie. Elle est
recommandée en cas de neurasthénie et en cas de mauvaise digestion chez les
personnes nerveuses ou émaciées.

La Cannelle

La cannelle est piquante et sucrée, a une énergie chauffante et un effet post-digestif


sucré. Elle diminue Kapha et Vata et elle augmente légèrement Pitta. Elle est
stimulante, diaphorétique, diurétique, expectorante, astringente et analgésique.

La cannelle favorise la circulation et lutte contre les extrémités froides. Elle renforce le
cœur et elle calme les palpitations. Elle est recommandée pour lutter contre les maux
de dents, les douleurs du nerf facial, les douleurs articulaires arthritiques et le mal de
dos. Elle favorise les menstruations et elle améliore la fertilité, mais elle peut aggraver
les troubles de la coagulation. La cannelle n'est pas recommandée pendant la grossesse,
mais elle est utile après l'accouchement. Elle lutte également contre le rhume, la
congestion et l'indigestion. La cannelle lutte contre les effets indésirables du sucre, en
particulier celui des fruits. On l’utilise souvent avec les pommes et les poires.

La Cardamome

La cardamome est piquante et sucrée, possède une énergie légèrement chauffante et un


effet post-digestif piquant. Elle diminue Kapha et Vata et elle n'augmente que
légèrement Pitta. La cardamome est stimulante et carminative. Elle est très légère,
pure, nettoyante et hautement sattvique.

Elle stimule la rate et le pancréas et elle aide à réguler le métabolisme du sucre et de


l'eau. Elle empêche la formation de mucus et elle aide à la digestion des produits
laitiers comme le lait et la crème glacée. La cardamome lutte contre les nausées, les
éructations et les vomissements et elle aide également à calmer le fœtus. La
cardamome est recommandée en cas de diarrhée, de gaz, de distension abdominale et
de constipation. Elle favorise la circulation sanguine et aide à ouvrir l'esprit et les sens.

La cardamome contre les effets indésirables des produits laitiers ainsi que ceux des
aliments froids ou sucrés comme les bananes ou les glaces. Elle combat également les
effets du café.
Le Carvi

Le carvi est piquant, a une énergie chauffante et un effet post-digestif piquant. Il


diminue Vata et Kapha et il augmente légèrement Pitta. Le carvi est stimulant,
carminatif et lactagogue, un peu comme le fenouil et l’aneth. Il aide à digérer les pains.

Les Clous de Girofle

Les clous de girofle sont piquants, possèdent une énergie légèrement chauffante et un
effet post-digestif piquant. Ils aident à équilibrer tous les Doshas et sont l’une des
épices que même la plupart des types de Pitta peuvent consommer. Ils sont stimulants,
expectorants, décongestionnants, anthelminthiques, analgésiques et aphrodisiaques.

Les clous de girofle dissipent les gaz, combattent les nausées et les vomissements et
soulagent les maux de tête. Ils nettoient la tête, les sinus et les poumons et ils luttent
contre les douleurs nerveuses et les maux de dents. Les clous de girofle aident
également à nettoyer les canaux. Les clous de girofle sont un peu rajasiques et
légèrement aphrodisiaques. Ils sont principalement utilisés pour contrer les effets
indésirables des sucres.

La Coriandre

La coriandre est piquante et sucrée, a une énergie légèrement rafraîchissante et un effet


post-digestif piquant. Elle équilibre tous les Doshas. Elle est stimulante, diaphorétique,
diurétique et altérative. Elle a un grand pouvoir rafraîchissant. Par conséquent, elle est
utilisée dans les cas d’excès de Pitta.

La coriandre lutte efficacement contre le rhume, la grippe, le rhume des foins, les
éruptions cutanées, l'herpès, l’inflammation des ganglions et les conditions toxiques du
sang. Elle améliore la vue et elle est recommandée en cas d’infections oculaires. Elle
traite les mictions difficiles et brûlantes et elle lutte contre les maladies vénériennes. La
coriandre décongestionne également le foie et elle combat l'hyperacidité. Elle est
principalement utilisée pour contrer les effets des aliments chauffants et des épices
piquantes. La feuille de coriandre est de nature plus rafraîchissante que les graines de
coriandre.

Le Cumin

Le cumin est piquant, possède une énergie légèrement chauffante et un effet post-
digestif piquant. Il diminue Kapha et Vata et il n’augmente pas trop Pitta. Il est
stimulant, carminatif, diurétique et lactagogue. Tout comme le fenouil et la coriandre,
avec lesquels il est couramment utilisé.

Le cumin combat les gaz et aide à la digestion. Il est recommandé en cas de


suralimentation, d’excès de table. Le cumin aide à contrer les effets des aliments lourds
comme les légumineuses, les pommes de terre, le fromage ou le yaourt. Il lutte contre
les douleurs abdominales et la distension abdominale. C'est l'une des principales herbes
aromatiques de la cuisine indienne. Le cumin noir est également utilisé dans la cuisine
ayurvédique. Il possède des propriétés similaires.

Le Curcuma

Le curcuma est amer, piquant et astringent, a une énergie légèrement chauffante et un


effet post-digestif piquant. Il équilibre généralement tous les Doshas. Il est stimulant,
altératif, antiseptique et analgésique.

Il nettoie le sang et les vaisseaux lymphatiques et il aide à dissoudre les tumeurs et les
caillots sanguins. Il améliore la circulation, favorise la menstruation, renforce les
muscles et traite les blessures des tissus mous. Le curcuma est recommandé en cas de
seins gonflés, de tumeurs du sein ou de l’utérus et de cancer en général. Il nettoie et
décongestionne le foie. Il aide à digérer le sucre, les graisses et les huiles et il lutte
contre le diabète et l'hypoglycémie. En usage externe, la poudre de curcuma peut être
transformée en pâte et utilisée pour traiter les plaies, les blessures et inflammations des
muscles et des articulations. Le curcuma est l'ingrédient principal de tous les currys.

Le Fenouil

Le fenouil est piquant et sucré, possède une énergie légèrement chauffante et un effet
post-digestif sucré. Il équilibre généralement les trois Doshas. C'est peut-être la plus
équilibrée et la plus sattvique de toutes les épices.

Le fenouil est stimulant, diurétique, carminatif, antispasmodique et lactagogue. Il lutte


contre les douleurs abdominales dues aux gaz et à l'indigestion, aux crampes
menstruelles ou aux hernies. Il traite les diarrhées et les coliques. Il est également utile
contre les vomissements, les nausées et l'anorexie et il traite la toux, en particulier la
toux sèche. Il améliore la quantité et la qualité du sperme et il améliore la vue.
Légèrement frit et avec un peu de sel, il constitue un excellent stimulant digestif.

Le Fenugrec

Le fenugrec est amer, a une énergie chauffante et un effet post-digestif piquant. Il


diminue Kapha et Vata mais il augmente Pitta. Il est stimulant, adoucissant et
antirhumatismal.

Le fenugrec favorise la longévité, renforce les nerfs et lutte contre les allergies et
l'arthrose. Il améliore la qualité et l’aspect de la peau et des cheveux. C'est un bon
aliment en période de convalescence. Le fenugrec renforce les nerfs et aide au
rajeunissement. Il combat le froid et convient en cas d’extrémités froides, de douleurs
abdominales ou à ceux qui travaillent à l'extérieur en hiver. C'est un ingrédient courant
des currys.

La Férule Persique ou Ase Fétide

La férule persique est piquante, possède une énergie chauffante et un effet post-digestif
piquant. Elle diminue Vata et Kapha et augmente Pitta. Elle est stimulante,
carminative, antispasmodique et anthelminthique. C'est peut-être la meilleure épice
pour Vata.

C'est en tout cas la meilleure épice pour soulager la distension abdominale, les douleurs
et les crampes dans cette région ainsi que les gaz. Elle lutte efficacement contre les
parasites, les vers et le candida. Elle est également recommandée dans les cas de
retards de menstruations ou dans les cas de menstruations difficiles, avec douleur et
anxiété. La férule persique est utile pour lutter contre les troubles mentaux comme la
nervosité, le vertige, l'anxiété et l'hystérie. De par sa nature stimulante, elle permet
aussi de lutter contre l'inquiétude, la dépression et la léthargie. Elle est aussi
recommandée en cas de toux, d'asthme, d'arthrose, de maux de tête, de douleurs
nerveuses ou de paralysie. Elle favorise la circulation et renforce le cœur. Elle lutte
contre les palpitations et les angines de poitrine.
Elle est principalement utilisée pour contrer les effets des légumineuses. Certaines
personnes trouvent son goût trop fort, car il est plus puissant que l'ail. Sa nature est
cependant tamasique et la férule persique n'est pas recommandée pour le yoga et la
méditation. En excès, elle peut augmenter la production de bile et d’acide gastrique,
provoquant par exemple des remontées acides ou des brûlures d’estomac.

Le Gingembre

Le gingembre est piquant et sucré, a une énergie chauffante et un effet post-digestif


sucré. Il diminue Kapha et Vata, mais il augmente Pitta. Le gingembre est stimulant,
diaphorétique, expectorant, carminatif et antiémétique. Le gingembre sec est plus
chaud, plus sec et plus stimulant et expectorant que le gingembre frais. Le gingembre
frais est un meilleur diaphorétique pour le rhume et la grippe, auquel cas il peut être
pris avec du miel. Il calme l'estomac, les nausées, les éructations et les diarrhées.

Le gingembre améliore la digestion et la circulation. Il combat les maux de tête et les


douleurs arthritiques. Il régule le transit, combattant ainsi diarrhées et constipation. La
poudre de gingembre transformée en pâte est utile contre les maux de tête, la
congestion des sinus ou des poumons et les douleurs musculaires et articulaires. Le
gingembre est hautement sattvique et c’est sûrement la plus importante et la plus
universelle de toutes les épices.

L’Herbe aux Chats (Cataire)

L'herbe aux chats est piquante, possède une énergie légèrement rafraîchissante et un
effet post-digestif piquant. Elle équilibre généralement les trois Doshas. Elle est
stimulante, diaphorétique, carminative et calmante. Elle est utile en cas de nervosité, de
digestion difficile et d'insomnie. Elle lutte aussi contre le rhume et la grippe chez les
enfants ou chez les personnes affaiblies. L’herbe aux chats est également recommandée
contre les douleurs prémenstruelles, la tension et l’anxiété, en particulier chez les
personnes les plus faibles.

L’Hysope

L'hysope est piquante et astringente, a une énergie chauffante et un effet post-digestif


piquant. Elle diminue Kapha et Vata, mais elle augmente Pitta. Elle est stimulante,
diaphorétique, expectorante et astringente, un peu comme la sauge. L’hysope est utile
en gargarisme pour lutter contre l’inflammation des gencives et les maux de gorge. Elle
lutte également contre les rhumes, la toux, la bronchite et l'asthme.

Le Jonc Odorant ou Acore Calamus

Le jonc odorant est piquant et amer, a une énergie chauffante et un effet post-digestif
sucré. Il diminue Kapha et Vata, mais il augmente Pitta. Il est stimulant, stomacal,
expectorant et nervin.

Le jonc odorant est principalement utilisé pour favoriser la prise de conscience,


renforcer les sens de la vue et de l'ouïe, améliorer la voix et le pouvoir de la parole, et
augmenter la perception. C'est une plante aromatique de choix pour nettoyer les canaux
et réveiller l'esprit et les sens, utile dans des cas de dépression ou de coma. Il lutte
contre les tremblements, les convulsions, les spasmes musculaires et l'épilepsie. Il est
hautement sattvique et c’est l'une des meilleures plantes dans le cadre de la pratique du
yoga.

Comme épice, le jonc odorant est utilisé de la même façon que la cardamome. Il contre
les effets indésirables des produits laitiers. Il stimule la production d'acide
chlorhydrique dans l'estomac, réduit Ama et dissout les mucosités. Associé à du lait
chaud, il constitue une boisson très nourrissante et stimulante pour l’esprit et les nerfs.

Le(s feuilles de) Laurier

Les feuilles de laurier sont piquantes, possèdent une énergie chauffante et un effet post-
digestif piquant. Elles sont très aromatiques. Elles diminuent Kapha et Vata, mais
augmentent légèrement Pitta. Elles sont stimulantes, carminatives, analgésiques et
possèdent un grand pouvoir de détoxification, tout comme la cardamome. Les feuilles
de laurier sont recommandées pour lutter contre les maux de tête, elles aident à dégager
les canaux et elles soulagent la toux et la congestion. Elles luttent également
efficacement contre la diarrhée et les hémorroïdes. Elles aident à digérer le fromage,
les produits laitiers, la viande et d’autres aliments humides et collants.

La Marjolaine

La marjolaine est piquante, a une énergie chauffante et un effet post-digestif piquant.


Elle diminue Kapha et Vata, mais elle augmente Pitta. Elle est stimulante,
diaphorétique et expectorante. Elle lutte contre le rhume et la grippe. Elle également
utile en cas d’Agni faible. Elle favorise aussi les menstruations.

La Menthe Poivrée

La menthe poivrée est piquante, possède une énergie légèrement rafraîchissante et un


effet post-digestif piquant. Elle équilibre généralement les trois Doshas. Elle est
stimulante, diaphorétique, carminative et analgésique. Elle est recommandée en cas de
rhume et de grippe avec de la fièvre et des maux de gorge. La menthe poivrée lutte
contre les maux de tête, les céphalées d’origine allergique et le rhume des foins. Elle
traite les douleurs abdominales, les vomissements et les crampes. Elle ouvre l'esprit et
les sens et elle favorise l'harmonie des émotions.

La Menthe Verte

La menthe verte est piquante, possède une énergie légèrement rafraîchissante et un


effet post-digestif piquant. Elle équilibre généralement les trois Doshas. Elle est
stimulante, diaphorétique, diurétique et calmante. Elle est utilisée en cas de coliques et
d'indigestion chez les enfants et elle favorise le sommeil. Elle combat les nausées et les
vomissements. Consommée froide, elle aide en cas de mictions difficiles, douloureuses
ou brûlantes.

La Moutarde
La moutarde est piquante, a une énergie chauffante et un effet post-digestif piquant.
Elle diminue Kapha et Vata, mais elle augmente Pitta. Elle est stimulante, analgésique
et expectorante. C'est peut-être la meilleure épice pour Kapha.

La moutarde nettoie la tête et les sinus et elle est recommandée pour lutter contre le
rhume chronique et la toux. Elle traite l'arthrose, les douleurs articulaires et
l'inflammation des articulations. Elle lutte aussi contre les œdèmes. La moutarde
soulage les maux de tête et les douleurs abdominales, qu’elle soit prise en interne ou
appliquée en externe. Elle sert à lutter contre les effets des aliments froids et lourds
comme le fromage ou le poisson.

La Noix de Muscade

La noix de muscade est piquante et astringente, possède une énergie chauffante et un


effet post-digestif piquant. Elle diminue Vata et Kapha, mais elle augmente Pitta. Elle
est stimulante, carminative, astringente et nervine.

La noix de muscade est spécifiquement utilisée pour lutter contre les diarrhées et la
malabsorption. C'est également un sédatif et un analgésique efficace qui combat les
douleurs abdominales, la dysménorrhée ou l'insomnie. La noix de muscade est l'épice
la plus sédative et elle peut traiter de nombreux troubles mentaux, y compris la
nervosité, l'anxiété et l'hystérie, en particulier lorsqu'elle est préparée en décoction avec
du lait. Sa nature est cependant tamasique. En excès, elle peut assombrir l'esprit.

L’Origan

L'origan est piquant, a une énergie chauffante et un effet post-digestif piquant. Il


diminue Kapha et Vata, mais il augmente Pitta. Il est stimulant, diaphorétique,
carminatif, analgésique et antiseptique. Il combat le rhume, la toux, la nausée et la
dysménorrhée. Il lutte contre les gaz, la distension abdominale et l'indigestion.

Le(s Graines de) Pavot

Les graines de pavot sont piquantes, astringentes et sucrées, ont une énergie chauffante
et un effet post-digestif sucré. Elles diminuent Vata et Kapha et elles augmentent Pitta.
Elles sont stimulantes, antispasmodiques et astringentes. Elles combattent les diarrhées,
la malabsorption, la douleur et la toux. Elles sont souvent utilisées pour parfumer les
pains et faciliter leur digestion.
Le Piment de Cayenne

Le piment de Cayenne est piquant, a une énergie chauffante et un effet post-digestif


piquant. Il diminue Kapha et Vata, mais il augmente fortement Pitta. Il est stimulant,
expectorant, diaphorétique, hémostatique et anthelminthique.

Il renforce le cœur et améliore la circulation. Il ravive l'énergie vitale après un choc, un


collapsus ou une crise cardiaque. Il permet d’arrêter les saignements. Il est également
efficace contre le rhume, la grippe et la congestion. Le piment de Cayenne nettoie le
côlon et aide à la digestion des graisses. C'est la meilleure épice pour brûler Ama. Il
lutte également contre les effets des aliments crus. C'est la plus chauffante des épices.

Le Poivre Noir
Le poivre noir est piquant, a une énergie chauffante et un effet post-digestif piquant. Il
diminue Kapha et Vata mais il augmente Pitta. Il est excellent pour brûler Ama. Il est
stimulant, carminatif, décongestionnant et expectorant. Le poivre noir est recommandé
en cas de rhumes, de grippes et de toux. Utilisé en gargarisme, il lutte contre les maux
de gorge. Il traite également les fièvres, particulièrement celles qui sont intermittentes,
et nettoie également le côlon. Il a cependant des propriétés irritantes ou rajasiques.

Le poivre noir aide à la digestion des graisses et aide ainsi à combattre l'obésité.
Consommé le matin avec du miel, il aide à éliminer Kapha.

Le Raifort

Le raifort est piquant, possède une énergie chauffante et un effet post-digestif piquant.
Ses propriétés sont très proches de celles de la moutarde. Il diminue Kapha et Vata,
mais il augmente Pitta. Le raifort est stimulant, expectorant et diurétique.

Il nettoie les poumons et les sinus et il lutte contre le rhume et la grippe. Il améliore la
digestion et la circulation. Il contre le effets indésirables des légumes crus et des
poissons.

Le Romarin

Le romarin est piquant et amer, possède une énergie légèrement chauffante et un effet
post-digestif piquant. Il diminue Kapha et Vata et il n'augmente que légèrement Pitta. Il
est stimulant, diaphorétique et c’est un excellent emménagogue. Il facilite les
menstruations et il combat les maux de tête. Le romarin harmonise et renforce
également le cœur et les émotions.

Le Safran

Le safran est piquant, a une énergie légèrement chauffante et un effet post-digestif


piquant. Il aide à équilibrer les trois Doshas. Il est stimulant, aphrodisiaque,
emménagogue et carminatif.

Il renforce le cœur, améliore la circulation sanguine et aide à la construction du sang. Il


aide à dissoudre les caillots sanguins et il favorise la cicatrisation des plaies et des
blessures. Il favorise aussi fortement les menstruations. Cependant, il ne doit plus être
consommé pendant la grossesse. Le safran soulage les crampes menstruelles et il est
recommandé en cas de tumeurs utérines et de cancer en général. Il renforce également
le foie et la rate. C'est l'un des meilleurs aphrodisiaques naturels, en particulier pour les
femmes. Il est souvent consommé avec du lait et il s’associe bien au riz. Cependant,
son coût limite son utilisation, bien que seules de faibles doses soient nécessaires pour
avoir des effets bénéfiques.

La Sauge

La sauge est piquante et astringente, a une énergie chauffante et un effet post-digestif


piquant. Elle diminue Kapha et Vata, mais elle augmente Pitta. Elle est stimulante,
diaphorétique, diurétique et nervine. La sauge dégage les poumons, la tête et les sinus
et elle aide à nettoyer les canaux. Elle améliore aussi la voix, la perception et la pensée.
Elle réduit également l’excès de désir sexuel.

Comme astringent, elle est recommandée contre les maux de gorge. Elle aide
particulièrement à digérer la viande et les produits laitiers et elle permet de limiter la
production de lait chez les femmes qui allaitent. Consommée froide, c'est un diurétique
qui lutte contre le dysfonctionnement des voies urinaires.

Le Thym

Le thym est piquant, possède une énergie chauffante et un effet post-digestif piquant. Il
diminue Kapha et Vata, mais il augmente Pitta. Il est stimulant, diaphorétique,
antitussif, anthelminthique et antiseptique. Il combat les toux sévères, y compris la
coqueluche. Il lutte aussi contre la mauvaise haleine, l'indigestion, les gaz et les
troubles menstruels.

La Verveine Citronnée

La verveine citronnée est piquante et acide, possède une énergie légèrement


rafraîchissante et un effet post-digestif piquant. Elle aide à équilibrer les trois Doshas.
Elle apaise et calme la digestion et les nerfs.
Notes personnelles, schémas et tableaux récapitulatifs de l’étudiant :

9 LA PHYTOHERAPIE AYURVEDIQUE

I/ VISION GLOBALE DE LA PHYTOTHERAPIE AYURVEDIQUE

La science ayurvédique qui étudie les substances médicinales est appelée « Dravya-
Guna Shastra ». Cela signifie littéralement la science (Shastra) des substances
(Dravya) et de leurs qualités (Guna). L'Ayurvéda nous enseigne que chaque chose dans
l'univers est composée d'une substance particulière (Dravya). Chaque substance
possède ses attributs spécifiques (Guna) et ses effets (Karma), qui ont une application
thérapeutique unique. Selon cette théorie, tout ce que l’on trouve dans la nature produit
un effet thérapeutique du moment qu’on l’utilise correctement. De même, rien en soit
ne peut être nocif ou cause de maladies. Par exemple, le feu qui cuit notre nourriture
peut également brûler notre maison. Tout dépend de la façon dont nous utilisons ces
produits.

Dans toutes les expériences que nous vivons, nous nous exposons à des énergies et à
leurs effets qui peuvent soit améliorer, soit nuire à notre bien-être. Par conséquent, la
clé de la guérison est de maximiser les influences positives dans nos vies et de
minimiser les influences négatives. Pour ce faire, nous devons être capables de
discerner les qualités de ce qui nous entoure, et ce à tous les niveaux de notre
expérience.

La phytothérapie représente une partie importante de cette application thérapeutique


des énergies de la nature, mais elle ne doit pas être isolée d’un schéma plus global.
Selon l'Ayurvéda, les plantes médicinales sont plus efficaces dans le cadre de régimes
et de styles de vie conçus par l'Ayurvéda. Elles font partie d'une méthode de guérison
organique et intégrale. Elles peuvent ne pas être efficaces si elles sont utilisées en
dehors d’un mode de vie adéquat.

Les aliments permettent la construction du corps physique, les plantes médicinales


corrigent les déséquilibres physiques subtils. Si nous ne suivons pas l’alimentation qui
nous correspond, aucune thérapie à base de plantes ne peut être efficace, tout comme
un mur peut ne pas être stable si les fondations adéquates n'ont pas été posées. C'est
pourquoi, avant de prescrire de la phytothérapie, le régime alimentaire doit être corrigé.
Le régime alimentaire doit être ajusté afin de potentialiser les effets des plantes.
Les cinq éléments et les vingt attributs inhérents aux plantes donnent lieu à diverses
actions thérapeutiques. Par exemple, toute substance chaude a un effet stimulant,
expansif et diffusif (Svedana). Les substances chaudes nous font transpirer, ouvrent
nos pores, éclaircissent l’esprit, stimulent la digestion, la circulation et la perception, et
elles stimulent généralement toutes les fonctions corporelles. Nous pouvons facilement
expérimenter cela en buvant un thé au gingembre chaud par exemple. Au contraire, les
substances froides ont un effet contractant ou astringent (Stambhana) et stoppent la
sudation, les saignements, provoquent des spasmes musculaires, ralentissent la
digestion et inhibent généralement toutes les fonctions corporelles. Nous pouvons
expérimenter ceci objectivement et simplement grâce à une douche froide ou par
l'application de glace sur la peau. Nous pouvons observer ces mêmes effets lorsque
nous consommons divers aliments ou lorsque nous nous exposons à certains facteurs
environnementaux, tels qu’un climat chaud ou froid.

Dans l'Ayurvéda, l'application de substances médicinales existe sous deux formes :

- La première application se présente sous la forme de facteurs externes ou


environnementaux. Cela inclut diverses formes d'exposition à la chaleur, à l'eau
(hydrothérapie), au vent et au froid, que l'on retrouve dans diverses thérapies
ayurvédiques comme Svedana (thérapie par la vapeur).

- La seconde est constituée de substances consommées en interne sous forme


d'aliments et de plantes médicinales, principalement ingérés. Cependant, d’autres
voies peuvent également être utilisées comme dans le cas d’applications nasales
d'huiles végétales (Nasya) ou dans le cas des lavements. C'est là la base de la
phytothérapie ayurvédique.

Selon l'Ayurvéda, il existe trois types de substances qui peuvent être ingérées : les
aliments, les plantes et herbes médicinales, et les poisons.

Un aliment est quelque chose qui construit directement les tissus corporels.

Une plante ou une herbe médicinale est quelque chose qui catalyse diverses fonctions
organiques et qui est ensuite éliminée de l’organisme une fois son effet produit.

Un poison est quelque chose qui, en raison de sa nature lourde et inorganique, adhère
aux tissus et provoque diverses maladies.

Ces trois catégories se chevauchent. Certains aliments possèdent des valeurs végétales
(produisent des effets en n’étant pas nutritifs) et certaines plantes médicinales,
notamment les toniques (Rasayanas et Vajikaranas) ont des valeurs nutritives.
Certaines plantes médicinales sont toxiques à certaines doses ou produisent des effets
secondaires toxiques. Elles peuvent donc aussi être considérées comme des poisons.
D’un point de vue ayurvédique, toute substance organique ou inorganique est
potentiellement dangereuse.

Afin d’avoir un effet positif à long terme sur l’organisme, il faut augmenter la force de
vie dans l’organisme. Les substances inorganiques, dépourvues de Prana, ne peuvent
pas à elles seules produire cet effet.
La médecine ayurvédique utilise des minéraux et des métaux, dont certains sont
toxiques à l’état brut. Cependant, en les traitant de diverses manières, comme en les
cuisant ou en les mélangeant à diverses plantes, on peut les rendre inoffensifs pour un
usage interne. De tels processus donnent du Prana ou de la force de vie aux métaux, en
quelque sorte. Ce n'est que si ce qui est consommé apporte du Prana que l'Ayurvéda
utilise la substance en question. On peut alors appeler cette substance médicament.

LES 3 MODÈLES D’ETUDE DE LA PHYTOTHÉRAPIE

Il existe généralement trois façons différentes d’étudier les plantes et les herbes
médicinales et leurs effets sur l’organisme. Ces trois approches sont l’approche
biochimique, l’approche bioénergétique et l’approche biospirituelle.

1. L’Approche Biochimique

La première approche est celle utilisée par l'industrie pharmaceutique moderne. Ce


modèle est devenu le principal système utilisé par la plupart des herboristes et
phytothérapeutes occidentaux. Il analyse les constituants chimiques des plantes et des
herbes médicinales et tente d'identifier et d'extraire leurs principes actifs. Il juge les
végétaux de par leurs composants chimiques et il considère que si aucune substance
chimique fortement active ne peut être trouvée dans une plante, alors celle-ci ne
possède que très peu de valeur médicinale. L’approche biochimique considère le corps
humain comme étant essentiellement une usine chimique dont la production peut être
ajustée en fonction de la consommation des produits chimiques appropriés. Il n'y a
aucune reconnaissance de la force de vie ou de la conscience qui transcende ou sous-
tend la biochimie.

Dans l'industrie pharmaceutique, ces principes actifs sont isolés à partir de plantes ou
d’herbes et produits ensuite chimiquement, synthétisés, afin de fabriquer divers
médicaments. Ces substances sont plus puissantes que les plantes et les herbes et
possèdent un effet plus immédiat sur les différents systèmes organiques. Ces
médicaments sont généralement testés en laboratoire. Par exemple, des médicaments
antibiotiques sont testés in vitro pour voir leur potentiel à détruire certaines bactéries.
De nombreux médicaments sont testés sur des animaux (à leur détriment) et d'autres
sur des humains. On constate généralement qu'après quelques années, la plupart des
médicaments ont des effets secondaires imprévus ou deviennent moins efficaces
lorsque les organismes se transforment et leur deviennent résistants.

L'approche biochimique ne fonctionne pas en accord avec la nature mais elle tente de
la manipuler pour obtenir des résultats spectaculaires. Les résultats ne sont pas toujours
sains à long terme. Par exemple, les diurétiques chimiques sont plus puissants que les
diurétiques à base de plantes, mais ils affaiblissent plus les reins. Nous devons réaliser
que les effets à long terme des médicaments sur la santé sont plus importants que leurs
effets immédiats, aussi spectaculaires soient-ils pour atténuer les symptômes. De plus,
les effets à long terme des médicaments sur la société dans son ensemble sont plus
importants que leurs effets à court terme sur la guérison d’un individu. À cet égard, une
grande partie des médicaments biochimiques est utilisée depuis trop peu de temps pour
savoir si elle est vraiment sûre à long terme.

Le modèle biochimique fonctionne assez bien avec les herbes aromatiques qui
renferment des huiles actives fortes, comme le camphre ou la menthe, ou avec des
herbes toxiques qui ont des effets puissants à faible dose, comme la digitaline ou
l'aconite. Les plantes et les herbes médicinales complexes, comme les toniques de la
médecine orientale (comme l'Ashwagandha et le Shatavari en Ayurvéda), n’ont
rarement qu’un seul principe actif simple et sont donc considérées comme ayant peu de
valeur biochimique.

2. L’Approche Bioénergétique

L'Ayurvéda utilise principalement l'approche bioénergétique, tout comme la plupart


des systèmes médicaux traditionnels dont la médecine traditionnelle chinoise et la
médecine grecque ancienne. L'Ayurvéda classe les plantes et les herbes médicinales
selon leurs effets gustatifs, énergétiques, post-digestifs et de leur action spécifique
(Rasa-Virya-Vipaka-Prabhava), et ce en fonction des éléments qui les composent.
Cette approche concerne surtout l'effet des substances sur le corps dans son ensemble,
tel que défini dans la physiologie ayurvédique selon les Doshas, ​les tissus, les déchets
et les canaux (Doshas-Dhatus-Mala-Srotas). Bien que ce modèle énergétique
contienne des corrélations biochimiques, en particulier dans la théorie des six saveurs
(comme le goût piquant des huiles aromatiques), il a un objectif différent.

Biochimiquement parlant, l’approche énergétique est plutôt naïve et simpliste. Il n'y a


pas d'analyse chimique complexe des substances. Ce modèle emploie souvent des
méthodes intuitives basées sur le goût, la texture ou la couleur des plantes et des herbes
pour déterminer leurs propriétés et leur utilisation, même si celles-ci ne reflètent
objectivement pas de composants chimiques. Cependant, du point de vue
bioénergétique, l’approche biochimique est, elle aussi, quelque peu naïve car elle
manque l'essentiel à propos de la guérison : l'effet des médicaments sur la force vitale
du corps. Aussi, la médecine biochimique est dépourvue de toute analyse complexe du
Prana et de ses différentes fonctions.

Selon l'approche bioénergétique, on ne peut pas vraiment comprendre les effets des
plantes médicinales si l’on ne s’intéresse qu’à la chimie. Ceci bien que des
connaissances en chimie puissent être utiles et indiquer certains aspects de l’utilisation
des plantes et des herbes médicinales. Les plantes, en tant que substances organiques
complexes, ne contiennent pas simplement des principes actifs et inertes. Une grande
partie de leur action peut dépendre de la plante dans son ensemble. On ne peut pas non
plus comprendre l'effet d’une plante en tant que telle, on ne doit pas étudier son action
propre, mais celui-ci en synergie avec le corps humain. En effet, les plantes et les
herbes médicinales peuvent catalyser certains effets dans le corps qui ne peuvent pas
toujours être directement corrélés avec leurs constituants chimiques.

Les plantes et les herbes ayurvédiques, en particulier lorsqu'elles sont utilisées en


synergie dans de grandes formules, peuvent avoir des effets qui ne peuvent pas être
compris simplement d’un point de vue de la chimie. De plus, les plantes et les herbes
médicinales peuvent ne pas fonctionner indépendamment des facteurs de soutien
environnementaux (régime alimentaire et mode de vie adaptés au déséquilibre à
traiter). La phytothérapie ayurvédique fait partie d'une approche holistique et ne peut
pas être séparée du reste du traitement ayurvédique ou de notre mode de vie général.
On ne peut pas espérer guérir grâce à des méthodes naturelles, si notre mode de vie est
en désaccord avec la nature.

En Ayurvéda, les plantes et les herbes médicinales ne sont pas seulement associées
entre elles, mais elles sont également traitées de diverses manières et administrées avec
différents médiums ou véhicules (Anupanas). Par exemple, la noix du Bhallatak
contient une huile toxique, qui provoque des réactions allergiques si on la met
directement sur la peau. Cependant, si on la consomme en interne avec le bon véhicule,
comme un peu de ghee, elle peut être extrêmement utile pour traiter de nombreux
troubles Kapha ou Vata comme les colites ou l'asthme.

Pour ces raisons, on ne peut pas tester les plantes et les herbes ayurvédiques en
laboratoire ou dans des environnements cliniques définis par l’approche biochimique et
espérer obtenir des résultats objectifs. Par exemple, à des fins de test dans une maladie
comme l'arthrose, on pourrait être tenté de donner un médicament chimique majeur à
un groupe de personnes et un important médicament antiarthrosique ayurvédique à un
autre groupe de personnes, puis déterminer quel traitement est le plus efficace. Mais
cela ne prouverait rien car le problème avec cette approche est qu’elle oublie que
l’Ayurvéda n’est pas constituée de médicaments standardisés. Elle ne possède pas non
plus de remèdes uniformes pour chaque maladie comme c’est le cas dans l’allopathie
conventionnelle. L’Ayurvéda reconnaît un certain nombre de types d'arthrose (comme
les types Vata, Pitta ou Kapha), par exemple. Ce qu'elle peut prescrire pour traiter un
type peut en aggraver un autre. En tant que médecine constitutionnelle, son efficacité
ne peut pas être mesurée par des tests quantitatifs non constitutionnels.

L'approche bioénergétique de l'Ayurvéda ne peut être prouvée que par des études
cliniques basées sur un modèle diagnostique ayurvédique. Cela nécessite que les
médicaments ayurvédiques soient administrés selon les principes ayurvédiques,
prescrits suite à un diagnostic ayurvédique (comme décrit dans le Module 2 du
Praticien en Ayurvéda) et dans le cadre de l'ensemble des méthodes de traitement
ayurvédiques. Nous pouvons ensuite voir s’il existe bien une corrélation directe entre
les médicaments pris et une amélioration des symptômes de la maladie. Les effets des
plantes et des herbes médicinales mettent plus de temps à apparaitre que ceux des
médicaments chimiques, mais ces effets sur l'amélioration de la qualité de la force de
vie sont plus durables. En revanche, parfois, les médicaments chimiques agissent pour
pallier ou supprimer les symptômes de la maladie et non la cause et peuvent de ce fait
ancrer plus profondément la maladie dans l’organisme.

3. L’Approche Biospirituelle

L'approche biospirituelle est utilisée dans l'Ayurvéda comme dans le yoga. Elle classe
les plantes et les herbes selon les trois qualités principales de la Nature (Gunas) :
Sattva (clarté), Rajas (agitation) et Tamas (obscurité). Cette approche étudie l'effet des
plantes et des herbes sur l'esprit et sur la conscience, ainsi que leur capacité à renforcer
ou à affaiblir la conscience. Les substances sattviques améliorent la perception et la
discrimination, les substances rajasiques provoquent l'imagination et l'agitation mentale
et les substances tamasiques émoussent l'esprit et les sens.

Selon le modèle biospirituel, tous les médicaments chimiques sont tamasiques ou


produisent un effet tamasique à long terme, car ils sont lourds et inorganiques. Selon ce
modèle, les plantes et les herbes peuvent être de l’une ou de l’autre des trois qualités
selon leur nature et leur application.

L’approche biospirituelle dépend d’une idée spirituelle de la vie. Il est prouvé que
l’effet de certaines plantes et de certaines herbes permet d’améliorer ou de retarder
notre développement spirituel. Or, ceci est quelque chose qui ne peut pas être
déterminé par de simples réactions physiques aux végétaux ni par leur capacité à traiter
des maladies. Aucune expérience de laboratoire ou clinique ne peut montrer cela à un
niveau biochimique ou bioénergétique simple. Pourtant, les effets spirituels de ces
plantes et de ces herbes peuvent être observés.

Une méthode simple d’observation consiste à noter le degré de violence dans nos vies.
Les substances sattviques diminuent la violence, tandis que les substances rajasiques et
tamasiques l’augmentent. Pour cette raison, le yoga ne recommande pas la viande,
malgré sa valeur nutritionnelle (chimique) ou énergétique. La viande, de par sa nature
tamasique, accroît les conflits et l’agitation dans l’esprit. Les animaux et les cultures
qui mangent le plus de viande sont les plus violents, tandis que les communautés
végétariennes sont plus pacifiques, tout comme les animaux qui ont un régime
végétarien sont plus doux. Par conséquent, pour la santé et l'harmonie de l’homme à
long terme, les attributs biospirituels des substances que nous ingérons ne devraient pas
être ignorés.

Les trois approches : biochimique, bioénergétique et biospirituelle sont donc utiles et


peuvent être associées. Cependant, il faut subordonner l’approche biochimique aux
deux autres.

II/ LE CHAMP D’APPLICATION DE LA PHYTOTHERAPIE


AYURVEDIQUE

La phytothérapie ayurvédique, comme la médecine ayurvédique dans son ensemble,


existe à deux niveaux d’application :

- Le premier concerne l'équilibre de la constitution individuelle d’équilibre


(Prakritti). Cet équilibre est défini par rapport aux types constitutionnels
ayurvédiques Vata, Pitta et Kapha (et les combinaisons de types). La recherche
de cet équilibre, fixé pour l’individu à sa naissance (voir Module 1 du Praticien
en Ayurvéda), fait partie d'un programme d'amélioration de la santé, de
prévention des maladies et d’augmentation de l’espérance de vie.

- Le second concerne spécifiquement le traitement de pathologies qui est défini


en fonction de maladies spécifiques (Vrikritti). Ce niveau est également lié au
modèle des trois Doshas. Il traite l’individu dans sa globalité et s’attache à traiter
les causes et les symptômes des maladies, toujours d’une manière naturelle et
holistique.

MESURES CONSTITUTIONNELLES

Le premier niveau de traitement nécessite que nous connaissions notre constitution de


base (Prakritti). Il consiste en de légers remèdes qui maintiennent notre constitution en
équilibre et qui nourrissent les tissus et les énergies plus profondes de l’organisme dont
dépend notre vitalité. À cet égard, les plantes et les herbes ayurvédiques sont
principalement utilisées comme auxiliaires digestifs ou comme compléments
alimentaires. Ces mesures constitutionnelles sont utilisées conjointement avec les
régimes de santé ayurvédiques quotidiens et saisonniers (Dinacharya et Ritucharya).

Par exemple, la plupart des personnes Kapha peuvent bénéficier de la consommation


de la formule ayurvédique Trikatu (gingembre sec, poivre noir et poivre long) avant
les repas. Ceci car le Trikatu augmente le métabolisme et réduit Kapha. Cela est vrai
même si ces personnes n'ont pas de problèmes de santé particuliers, car le Trikatu
maintient chez elle un fonctionnement adéquat de l’organisme. De même, la plupart
des personnes Vata, en particulier si elles ne mangent pas d’aliments lourds, peuvent
bénéficier de la consommation d’Ashwagandha, tonique et régénérant (Rasayana)
pour Vata. L’Ashwagandha nourrit les tissus profonds qui ont tendance à être
déficients chez les types Vata. Ces plantes et ces herbes, administrées à des doses plus
faibles, peuvent être ingérées de manière sûre et efficace aussi longtemps que nous
sommes dans un état de santé relativement bon.

Le traitement constitutionnel est le principe fondamental de l’Ayurvéda. C'est la


première étape de tout traitement ayurvédique et la base nécessaire au bon
fonctionnement de mesures plus complexes. Bien que le traitement constitutionnel
puisse ne pas être suffisamment puissant ou spécifique pour traiter des maladies graves
ou des symptômes aigus, il peut à terme éliminer la cause de la maladie (déséquilibres
Doshiques). Par conséquent, il est efficace sur de longues périodes pour traiter des
maladies de nature chronique, même sans les traiter spécifiquement. Nous ne devrions
donc pas sous-estimer son importance, même si nous ne ressentons pas immédiatement
ses effets. Dans le cadre d’une approche nutritionnelle, ses effets peuvent prendre au
moins un mois à se manifester, le temps qu’il faut pour construire les tissus profonds.

LE TRAITEMENT DES MALADIES

Le deuxième niveau de traitement nécessite la connaissance du processus de


développement de la maladie et celle de la façon de la traiter. Le traitement des
maladies se déroule lui-même également sur deux niveaux.

Le 1er niveau de traitement est celui des maladies courantes et bénignes. Il s’agit du
rhume, des maux de gorge, des maux de tête, de la constipation et de l’insomnie,
conditions qui surviennent fréquemment dans le cours de la vie, qui ne sont
généralement ni complexes ni fatales, et ne qui ne nécessitent pas réellement de
consultation médicale ni de traitement clinique. Ce sont en grande partie des conditions
que nous pouvons traiter pour nous-mêmes ou pour notre famille, en particulier si nous
avons déjà consulté un praticien en Ayurvéda ou si nous avons effectué une étude
ayurvédique sur la manière de les traiter. Par exemple, un thé de gingembre frais avec
du miel est un bon remède maison contre le rhume comme la formule ayurvédique
Sitopaladi Churna peut être conservée dans une armoire à pharmacie et être ingérée
en cas de toux légère.

À ce niveau, le traitement peut être efficace même si nous ne connaissons pas notre
constitution de base. Dans de telles conditions, il s’agit de conditions transitoires et
superficielles qui peuvent être traitées symptomatiquement avec un certain degré
d’efficacité. Il existe plusieurs remèdes maisons standards pour de nombreuses
conditions, ainsi que des médicaments brevetés ou des formules basées sur les effets
des plantes et des herbes médicinales. La phytothérapie occidentale, parce qu’elle ne se
base pas sur un modèle constitutionnel, fonctionne à ce niveau. Les remèdes de la
phytothérapie occidentale ne sont définis ni de manière constitutionnelle ni
énergétique, mais en fonction des symptômes de la maladie (ex : ce qui est bon contre
le rhume, la toux, la fièvre…). Bien qu’une telle classification des plantes et des herbes
puisse ne pas être utile pour traiter des maladies complexes ou graves, elle est souvent
suffisante pour les problèmes de santé mineurs.
Cependant, si nous connaissons notre constitution, le traitement peut être plus efficace
et avoir une plus grande valeur à long terme. Nous pouvons ajuster les remèdes maison
à base de plantes en fonction de nos besoins constitutionnels à long terme. Par
exemple, si nous sommes de constitution Pitta et que nous attrapons un rhume, nous
profiterons probablement plus d’un diaphorétique moins chaud que le gingembre,
comme la menthe par exemple qui risquerait moins d’aggraver Pitta sur le long terme.
Si nous sommes de constitution Vata, par contre, nous pourrions vouloir équilibrer les
diaphorétiques chauds comme le gingembre avec des émollients apaisants comme la
réglisse, afin de ne pas nous assécher en transpirant trop.

Le 2nd niveau de traitement est celui des maladies graves et complexes qui peuvent
potentiellement être fatales. Leurs symptômes sont les fortes fièvres, les infections, les
maladies cardiaques, les convulsions, les saignements et les douleurs intenses. Elles
nécessitent généralement un traitement médical ou clinique spécifique et il n’est pas
certain que l’on puisse les traiter seuls ou sans formation spécialisée approfondie.

Le traitement ayurvédique peut être efficace pour traiter ces conditions car il existe des
méthodes pour traiter tous les problèmes de santé possibles. Cependant, aujourd'hui, en
Europe, son application est entravée, même par des professionnels qualifiés, car elle
nécessite des médicaments et des approches cliniques qui ne sont pas légales. Nous
devons faire particulièrement attention au traitement des infections aiguës et des fortes
fièvres, car ces conditions peuvent évoluer rapidement.

Entre ces deux niveaux de traitement des maladies (bénignes / graves), il y a toute une
série de maladies chroniques, souvent de nature complexe, telles que l'arthrose, la
sclérose en plaques ou les fièvres chroniques (comme les donnent le virus d'Epstein-
Barr). La médecine biochimique seule n’est pas des plus efficaces contre ces troubles
et ses médicaments, comme les antibiotiques lorsqu’ils sont utilisés dans le traitement
de la fièvre chronique, peuvent parfois aggraver la maladie. Les thérapies cliniques
ayurvédiques, principalement le Pancha Karma, sont alors très utiles. Lorsque les
symptômes de ces maladies ne sont pas sévères, nous pouvons toujours utiliser des
remèdes maison ou des compléments alimentaires tels que des plantes et herbes
médicinales toniques pour restaurer la fonction immunitaire (Ashwagandha,
Shatavari, Guduchi, etc…).

Un traitement ayurvédique peut leur être utile et être tenté dans les cas de maladies
graves, comme le cancer, en complément d’un traitement biochimique. Cependant,
l’application d’un traitement ayurvédique complet dans de tels cas nécessite beaucoup
de prudence et bon nombre des médicaments qu’il y aurait à consommer ainsi que
certaines des thérapies les plus efficaces, à nouveau, peuvent ne pas être légaux.

Avant d’utiliser des plantes et des herbes médicinales, nous devons connaître la nature
de la maladie que nous traitons et nous devons être certains d’être suffisamment
qualifié pour traiter cette condition. Tant que nous comprenons bien les différents
niveaux de traitement, nous pouvons constater qu’un peu de connaissances
ayurvédiques permet de faire beaucoup de choses, et ce sans mettre personne en
danger. La plupart d'entre nous est capable de déterminer sa propre constitution
ayurvédique. Sinon, il est possible de la faire déterminer par un praticien qualifié en
Ayurvéda. Nous pouvons alors utiliser les plantes et les herbes ayurvédiques sur une
base constitutionnelle. De la même manière, nous pouvons généralement utiliser des
remèdes ayurvédiques dans les cas de maladies communes et superficielles, car la
plupart de ces affections ne nécessitent pas de traitement clinique, à moins qu’elles ne
se résolvent pas d’elles-mêmes dans les délais normaux. C’est seulement après que les
étudiants en Ayurvéda aient appliqué leurs connaissances sur ce type de maladies et
ainsi acquis de l’expérience, qu’ils peuvent commencer à traiter les cas de maladies
chroniques.

L'Ayurvéda nous dit que ce n'est que lorsque nous ne vivons plus en harmonie avec la
nature que les méthodes de traitement complexes deviennent nécessaires.
Malheureusement, c’est l’entièreté de notre culture qui vit en disharmonie avec la
nature aujourd'hui. La santé ne peut pas être rétablie, même par des mesures cliniques
des plus sophistiquées, si nous ne retournons pas à une vie en équilibre avec notre
environnement naturel. Pour cette raison, l'Ayurvéda nous ramène toujours à un niveau
de soins personnels et à une responsabilité personnelle de notre état de santé.

Pour apprendre à faire face à des conditions de santé complexes, il est toujours
préférable d’étudier directement avec des praticiens ayurvédiques expérimentés. Il est
également bon de faire des bilans ayurvédiques périodiques pour s’assurer que nous
appliquons correctement à nous-mêmes nos propres méthodes d’auto-guérison.
Rappelez-vous que les influences saisonnières et géographiques sont importantes et
peuvent nécessiter des ajustements en conséquence.

III/ TRAITEMENT DES TROUBLES DIGESTIFS ET DU TRANSIT

LES PLANTES, LES HERBES ET LE PROCESSUS DE DIGESTION

L'Ayurvéda vise à traiter la racine de la maladie, pas simplement à en atténuer les


symptômes. Les méthodes de traitement ayurvédiques font appel aux facteurs
principaux de notre vie quotidienne car c’est ce que nous faisons chaque jour qui
détermine qui nous sommes et ce que nous ressentons. Le plus fondamental de ces
facteurs quotidiens est notre régime alimentaire.

Le corps physique est construit grâce et par la nourriture que nous mangeons, qui peut
être vue comme divisée en trois parties. La partie brute, concrète, devient les selles, la
partie médiane se transforme en tissus corporels et la partie subtile devient l'esprit. Par
conséquent, la plupart des troubles physiques et certains troubles psychologiques, sont
causés à la base par des troubles digestifs ou du moins en sont accompagnés. Bien que
de tels soucis digestifs puissent paraître bénins par rapport aux autres symptômes que
nous pouvons rencontrer, même des troubles légers du système digestif peuvent, au fil
du temps, causer de graves problèmes de santé.

Par exemple, si nous mangeons en excès des aliments kaphogènes (qui produisent
Kapha), comme trop de produits laitiers, de sucre, d’huiles ou de graisses animales par
exemple, Kapha finira par s’accumuler dans le système et pourra provoquer des
troubles comme l’athérosclérose ou des maladies cardiaques. Les symptômes à la base
de ces affections ne peuvent qu’être qu'une sensation de lourdeur et des nausées
occasionnelles après les repas. Pourtant, la maladie provoquée par un tel régime
alimentaire peut s'avérer fatale à terme, et ce même en l'absence de symptômes majeurs
au niveau du système digestif.
Si même une petite portion de la nourriture que nous absorbons chaque jour n'est pas
convertie correctement en tissus corporels, mais qu'elle s'accumule sous forme de
toxines, une grande masse toxique (Ama++) peut se former à la longue. Si, par
exemple, une seule bouchée de la nourriture que nous mangeons chaque jour n’est pas
digérée correctement, cela représentera trente bouchées en un mois, assez pour
endommager les organes ou boucher les canaux (Srotas). Par conséquent, en ce qui
concerne le développement des maladies graves, nous ne devrions pas négliger le rôle
des dysfonctionnements digestifs apparemment mineurs mais persistants.

De la même manière, la correction de mauvaises habitudes alimentaires peut couper à


la racine de nombreux troubles de santé et même guérir des maladies. Cependant, il
faut parfois plusieurs mois à un an, voire plus, pour que le régime alimentaire soigne
des maladies importantes. Ceci car les facteurs curatifs du régime alimentaire agissent
selon la même méthode progressive qui a initialement provoqué la maladie. De même,
si une alimentation thérapeutique n’accompagne pas les autres méthodes de guérison,
alors ces méthodes peuvent s’avérer inefficaces. Si le régime alimentaire va à
l’encontre des médicaments phytothérapeutiques prescrits, ces derniers peuvent alors
ne pas produire les effet escomptés.

ACCUMULATION DES DOSHAS

Selon l'Ayurvéda, les Doshas s'accumulent à leurs sites respectifs, situés dans le
système digestif. Ces sites sont le gros intestin pour Vata, l'intestin grêle pour Pitta et
l'estomac pour Kapha. Ce sont les endroits du tractus gastro-intestinal où les Doshas
sont prédominants et où leur activité principale se produit pendant le processus de
digestion. Les éléments Terre et Eau sont digérés dans l’estomac lors de la phase
Kapha de la digestion. L’élément Feu est digéré dans l'intestin grêle lors de la phase
Pitta de la digestion. Les éléments Air et Ether sont digérés dans le gros intestin lors de
la phase Vata de la digestion.

Si la digestion à ces stades n'est pas correcte, les Doshas s'accumulent en tant que
facteurs pathogènes. Cette accumulation des Doshas a pour effet de supprimer ou de
déranger le feu digestif (Agni) et de provoquer de la malabsorption. À partir de leurs
sites respectifs dans le système digestif, les Doshas se déplacent ensuite grâce au sang
et à la lymphe dans d'autres parties du corps et y causent des maladies. Ils se déposent
aux endroits fragiles de l’organisme comme par exemple les endroits précédemment
endommagés par une maladie ou une blessure. L’accumulation de Kapha se déplace de
l'estomac vers le système lymphatique et les poumons, provoquant des maladies telles
que le rhume, l'asthme, la pneumonie ou une maladie cardiaque. L'accumulation de
Pitta dans l'intestin grêle peut se propager dans le sang et le foie, provoquant ainsi des
fièvres, des infections, des troubles sanguins toxiques ou des troubles du foie comme
l'hépatite et la jaunisse. L’accumulation de Vata se déplace du gros intestin par le sang
principalement dans le tissu osseux où il provoque divers troubles nerveux ou
arthritiques.

Fondamentalement, l’accumulation des Doshas se produit à cause d’une mauvaise


alimentation. Bien que des facteurs émotionnels, environnementaux et liés au mode de
vie contribuent ou accentuent ce processus, ces déséquilibres se reflètent généralement
aussi sur le plan alimentaire. Par exemple, un Vata élevé crée de l’anxiété qui, à son
tour, dérègle l'appétit et provoque l'accumulation de Vata dans le système digestif (à
cause donc d'habitudes alimentaires modifiées).
Chacun de nous a sans doute expérimenté les symptômes de l’accumulation des
Doshas à leurs sites respectifs. Si ce n’est pas le cas, c’est facile… J

- Pour ressentir les effets de l’accumulation de Kapha dans l’estomac, il suffit de


manger autant de lait, de crème glacée et de biscuits que nous pouvons en
supporter. La sensation de lourdeur, de congestion, les nausées, la léthargie, les
maux d’estomac, etc..., sont les symptômes typiques de l’accumulation de Kapha
sur son site d’origine.

- Pour ressentir les effets de l’accumulation de Pitta dans l’intestin grêle, nous
n'avons besoin que de manger une quantité démesurée d'aliments gras et épicés,
comme par exemple une grande pizza très épicée, avec beaucoup de sel,
d'oignons et des aliments acides, tels que des olives, et, bien sûr, accompagnée
d’huile piquante. Les brûlures d'estomac, la soif, l’irritabilité, etc... qui en
résultent sont les symptômes typiques de l’accumulation de Pitta sur son site
d’origine.

- Pour ressentir l’accumulation de Vata dans le gros intestin, il suffit de manger


une grande quantité de légumineuses, de lentilles ou de soja, cuisinés sans
épices. Les gaz, la constipation, la nervosité, etc… qui en résultent sont les
symptômes de l'accumulation de Vata sur son site d’origine.

Cela ne signifie pas que les Doshas ne s'accumulent pas si nous ne ressentons pas ces
inconforts de manière dramatique. Même si nous ne ressentons que des perturbations
digestives légères, les processus d’accumulation des Doshas peuvent évoluer. Ce que
nous ressentons après avoir mangé est un bon indicateur d’un processus de digestion
correct. Un repas bien digéré devrait nous laisser aussi rassasiés que légers, avec un
goût agréable en bouche.

Par conséquent, la première phase du traitement ayurvédique, ainsi que son facteur le
plus important à long terme, est diététique. De la même manière, en Ayurvéda,
l’utilisation première et à plus long terme de la phytothérapie est diététique : elle sert à
corriger le processus de digestion. Les plantes et les herbes médicinales peuvent être
consommées :

- avec les aliments (c’est le cas des épices utilisées en cuisine),

- en tant que compléments alimentaires,

- ou sous forme d’infusions à prendre avant, avec ou après les repas.

Nous pouvons tous tirer facilement parti de l’utilisation des épices comme correcteurs
digestifs.

Ces plantes, ces herbes et ces épices sont non seulement utiles pour empêcher
l’accumulation des Doshas, mais elles constituent également des correctifs efficaces
pour différentes catégories d'aliments. Si nous mangeons beaucoup d’aliments qui
augmentent Kapha, comme les produits laitiers, nous pouvons utiliser des épices
anti-Kapha comme la cardamome ou le gingembre, et ce indépendamment de
notre constitution. Si nous mangeons beaucoup d’aliments qui augmentent Pitta,
comme les piments, les plantes aromatiques anti-Pitta comme la coriandre sont
recommandées. Si nous mangeons beaucoup d’aliments qui augmentent Vata,
comme les légumineuses, alors les plantes aromatiques anti-Vata comme l'ase
fétide (la férule persique) sont efficaces.

AGNI

Comme nous l'avions noté, le feu digestif existe sous quatre états dans l'Ayurvéda :
élevé, faible, variable et équilibré. Il est généralement élevé chez les types Pitta, qui ont
souvent un fort appétit et un métabolisme élevé. Il est généralement faible chez les
types Kapha, ce qui se traduit par un petit appétit qui reste constant et par un
métabolisme lent. Agni est généralement variable chez les types Vata, ce qui nous est
indiqué par une alternance au niveau de l'appétit : ils ont parfois très faim, parfoi pas
faim du tout.

Les plantes aromatiques adéquates peuvent corriger le feu digestif. Les épices chaudes
comme le gingembre sec ou le piment de Cayenne augmentent le feu digestif et
contrent sa faiblesse. Les plantes aromatiques astringentes telles que la réglisse ou la
feuille de framboise peuvent au contraire contrer son état élevé. Les épices
carminatives comme la cardamome ou le fenouil peuvent contrer son état variable en
normalisant Samana Vayu (la forme de Vata qui régit la digestion). Le traitement
d'Agni reflète largement le traitement des Doshas décrit ci-dessous.

TRAITEMENT PHYTOTHÉRAPEUTIQUE D’UN EXCÈS DE KAPHA DANS LE SYSTÈME DIGESTIF

Symptômes

Si Kapha est en excès dans le système digestif, il se manifeste par un revêtement blanc
et gras ou humide sur la langue, avec éventuellement présence de mucus. La
congestion et le mucus seront prononcés dans l’organisme, en particulier le matin ou
juste après avoir mangé. Le pouls sera lourd ou lent. L'individu se sentira généralement
lourd, fatigué ou légèrement nauséeux. Les symptômes se manifesteront dans la région
de l'estomac et apparaîtront peu de temps après avoir mangé. Les aliments kaphogènes
aggraveront ces symptômes (aliments prédominants à saveur sucrée, salée ou acide).

Traitement

Des plantes et des herbes essentiellement épicées et chaudes sont recommandées.


Comme le goût piquant abonde dans les éléments Feu et Air, il neutralise Kapha (Terre
et Eau). La formule de choix est le Trikatu, qui signifie littéralement « les trois épices
». Elle est composée de trois aromates, à savoir le gingembre sec, le poivre noir et une
variété de poivre indien appelé poivre long ou pippali, qui est l'ingrédient le plus
important de cette formule.

Prendre un à deux grammes de Trikatu avant les repas aide à équilibrer Kapha.
Consommé après les repas, il facilite la digestion et aide à contrer les effets de la
suralimentation. Comme cette formule augmente le métabolisme, elle est généralement
utile pour les types Kapha même s'ils ne présentent pas de troubles majeurs du système
digestif. Elle est également utile en cas de congestion ou d'œdème.

Comme il existe de nombreuses plantes et herbes piquantes, il existe toute une variété
de solutions contre les troubles Kapha. La règle générale pour Kapha est qu’aucun
repas ne doit être pris sans épices. En fait, il est même parfois préférable que les types
Kapha prennent des épices sans autre aliment (ex : jeûner en prenant du Trikatu ou en
buvant du thé au gingembre) !

Si le Trikatu n’est pas disponible, le gingembre sec et le piment de Cayenne sont


aussi très efficaces. La cardamome, le gingembre frais et le fenouil sont utiles pour
traiter les nausées et les vomissements qui résultent d'un Kapha élevé. La cardamome
est particulièrement efficace pour contrer les effets du lait ou du sucre qui augmentent
Kapha. Le piment de Cayenne et la moutarde sont particulièrement efficaces pour
contrer les effets du fromage sur Kapha. Le curcuma est quant à lui l’épice la plus
efficace pour contrer les troubles du métabolisme du sucre. Il facilite la digestion des
graisses et des sucres et empêche le foie de devenir passif et congestionné.

TRAITEMENT PHYTOTHÉRAPEUTIQUE D’UN EXCÈS DE PITTA DANS LE SYSTÈME DIGESTIF

Symptômes

Pitta en excès dans le système digestif se manifeste par de l’hyperacidité, une douleur
thoracique ou une sensation de brûlure dans la bouche ou dans l’œsophage
accompagnée d'irritabilité ou d’autres troubles émotionnels. La langue a alors
généralement un revêtement jaunâtre qui peut être gras, et la couleur générale de la
langue sera d’un rouge plus vif que d’habitude. Le pouls sera généralement nerveux ou
sautillant, comme les sauts d’une grenouille. Les urines auront tendance à être
abondantes ou jaunâtres. Les symptômes seront principalement localisés dans la région
de l'intestin grêle et du foie et apparaîtront une heure ou deux après avoir mangé. Ces
désagréments seront aggravés par les aliments qui augmentent Pitta (tout ce qui est
acide, salé et épicé).

Traitement

La plupart des épices augmentent Pitta et ne sont pas utiles pour lutter contre les
indigestions causées par Pitta. Cependant, il existe quelques exceptions à cette règle.
La coriandre est considérée comme la plus rafraîchissante des épices et est utile à cet
égard. Le curcuma, le fenouil, le cumin et la menthe sont d’autres épices peu
chauffantes. Pourtant, parfois, lorsque Pitta est très élevé et qu’il affecte
particulièrement le système nerveux, même ces épices ne peuvent être tolérées. La
plupart du temps, cependant, les types Pitta peuvent tirer profit des épices, en
particulier lorsqu’ils consomment des aliments plus lourds ou kaphogènes (dans ce cas,
la cardamome, le gingembre frais ou même un peu de poivre noir peuvent leur être
bénéfique).

La formule ayurvédique de choix pour les indigestions causées par Pitta s'appelle
Avipattikar Churna. Il s’agit d’une poudre composée de différentes plantes, épices et
sels, qui neutralise l'acidité et corrige Pitta dans le système digestif. Cette poudre est
prise à raison d'une demi-cuillérée à thé soit avant les repas, pour normaliser l'appétit,
soit après les repas, pour neutraliser l'acidité. Une autre formule efficace est composée
à parts égales d’amalaki, de shatavari et de réglisse auxquelles on ajoute seulement le
quart de chacun de ces trois premiers ingrédients en gingembre sec. Cela sert
également à diminuer l'hyperacidité. Les plantes et les herbes émollientes, comme la
réglisse, le shatavari ou même le lait lui-même, sont utiles pour lutter contre
l'hyperacidité et les ulcères, qui sont généralement des troubles Pitta.
Les amers à base de plantes sont également utiles contre les indigestions causées par
Pitta. Le gel d'aloès est un bon amer doux et adoucissant qui peut être pris en une ou
deux cuillerées à thé avant les repas. Des amers forts comme l'épine-vinette ou la
gentiane sont également utiles. On utilise ces plantes sous forme de teinture mère :
quinze à trente gouttes diluées dans de l'eau tiède sont prises dix à vingt minutes avant
de manger. Ces amers à base de plantes sont de bons stimulants digestifs pour Pitta et
Kapha et peuvent même être utilisés par Vata dans les conditions où il y a présence
d’Ama. Les amers sont particulièrement efficaces pour lutter contre le manque de sucre
et aider à traiter les premiers stades du diabète (lorsqu’il apparaît à l'âge adulte).

D’une manière générale, les personnes de type Pitta doivent suivre un régime
alimentaire relativement fade (notamment en évitant les aliments épicés, salés et
acides). La coriandre (et plus particulièrement les feuilles de coriandre) constitue un
bon antiacide qui peut être consommé avec les repas pour contrer les symptômes d’un
excès de Pitta. Le persil occidental (frisé), un parent de la coriandre, semble avoir des
propriétés similaires mais moins puissantes.

TRAITEMENT PHYTOTHÉRAPEUTIQUE D’UN EXCÈS DE VATA DANS LE SYSTÈME DIGESTIF

Symptômes

Vata en excès dans le système digestif se manifeste généralement par des gaz, de la
distension abdominale, des ballonnements et de la constipation. Sur le plan
psychologique, il y a aussi souvent une certaine nervosité, de l'anxiété et des
insomnies. Dans ce cas, la langue a généralement un revêtement brunâtre et sec. Le
pouls est rapide ou irrégulier, avec un mouvement glissant comme celui d’un serpent.
L'appétit, lui, sera irrégulier. Les symptômes se manifesteront généralement trois à cinq
heures après les repas, au cours de la phase Vata de digestion. Une alimentation légère
ou des aliments qui augmentent Vata (légumineuses, salades crues, crucifères ou
champignons) aggraveront la situation.

Traitement

La plupart des épices sont bonnes pour Vata comme pour Kapha. Cependant, dans le
cas de Vata, les épices doivent généralement être consommées avec des aliments ou
avec une substance douce ou adoucissante telle que la réglisse ou le miel. La raison en
est que les épices par elles-mêmes sont asséchantes et peuvent aggraver Vata. Ceci est
particulièrement vrai pour les personnes très maigres ou souffrant de sécheresse
(comme le prouve une langue ou une peau sèche ou craquelée), ou d'insomnie. Les
épices piquantes peuvent quant à elles trop augmenter ou stimuler. Pour cette raison,
certains types Vata bénéficient davantage de plantes et d’épices plus douces comme la
cardamome, le basilic, le gingembre frais ou le fenouil, que d’épices plus
chauffantes comme le piment de Cayenne ou le gingembre sec. Cependant, de
nombreux types Vata tolèrent bien les épices chauffantes et les jugent particulièrement
efficaces pour améliorer la circulation sanguine et soulager les extrémités froides
créées par un Vata élevé (comme dans le cas de l'arthrose causée par Vata). Les épices
chauffantes comme le piment de Cayenne, le gingembre sec et la cannelle sont très
utiles dans de telles conditions, en particulier si elles sont consommées pendant la
saison Vata (fin de l’automne et début de l’hiver).
La formule de choix pour un Vata élevé dans le système digestif est l’Hingashtak. Elle
se compose de férule persique et de divers sels et épices. Elle lutte contre la formation
des gaz et contre les ballonnements. Elle aide également à soulager la constipation et
les crampes intestinales. Elle lutte contre les allergies alimentaires et contre les
candidas albicans. La formule Trikatu, comme pour Kapha, est souvent utile pour
Vata, bien qu'elle ne soit pas aussi carminative que l’Hingashtak. Avec l’Hingashtak, il
peut être utile de prendre du Triphala, le principal laxatif ayurvédique. Le Triphala
travaille à diminuer Vata dans le gros intestin. Il est généralement conseillé d’en
prendre 2 à 5 grammes en poudre avant de dormir.

Il convient de rappeler ici que l’organisme a besoin d’un certain temps pour s’habituer
à toute substance ingérée. Lorsque l’on utilise beaucoup d’épices chauffantes, la
muqueuse de l'estomac s’épaissit. Parfois, même les personnes Vata ou Kapha peuvent
être gênées par l’ingestion d’épices prises en quantités trop importantes ou prises trop
rapidement.

Comme de nombreuses épices sont irradiées ou gazées, assurez-vous que les épices
que vous utilisez ne sont pas traitées (qu’elles soient biologiques), sinon elles risquent
de ne pas disposer du Prana suffisant (énergie vitale) pour avoir un quelconque effet
thérapeutique.

IV/ PHYTOTHERAPIE AYURVEDIQUE ET TRANSIT INTESTINAL

Il n’est pas possible d’évaluer le processus de digestion sans tenir compte de ses effets
sur le transit intestinal. Le transit intestinal reflète l’ensemble du processus digestif et
son étude peut être utilisée pour évaluer l’efficacité de la digestion. L'état des selles
peut être utilisé pour évaluer l'état de l'ensemble du tube digestif.

Si les selles sont mal formées ou si elles dégagent une odeur nauséabonde, c'est un
signe d'Ama ou d'une mauvaise digestion. Les autres indicateurs d’une mauvaise
digestion sont une mauvaise haleine, un revêtement persistent sur la langue, un appétit
irrégulier, des flatulences, une sensation de lourdeur et/ou des maux de tête.

Il est souvent nécessaire d’associer des plantes et des épices qui influent sur le transit
avec d’autres qui facilitent la digestion. Alors que de nombreuses épices peuvent à la
fois combattre la formation des gaz et des ballonnements et être à la fois être
légèrement laxatives (anuloman en sanscrit, c’est le cas du gingembre ou de la férule
persique), aucune épice ne peut fonctionner seule comme puissant laxatif.

Par contre, chaque fois que nous prenons de puissants laxatifs naturels, en particulier
ceux qui ont un goût amer (comme la racine de rhubarbe), il est utile de les associer
avec des plantes épicées. Le gingembre, la cardamome ou le fenouil (consommés
environ en proportion d’un quart du laxatif) aident à contrer les crampes et les douleurs
provoquées par les laxatifs puissants.

La constipation chronique est principalement un trouble Vata et survient plutôt à un


âge avancé, la période de la vie Vata. Souvent, elle peut être traitée par des facteurs
diététiques, par exemple en ajoutant plus de gras ou plus de fibres dans l'alimentation.
A ce titre et en général, les céréales sont plus efficaces que les légumes verts. Selon
Ayurvéda, les salades et les légumineuses augmentent Vata et augmentent la
constipation, en particulier chez les personnes Vata. Les céréales complètes et le son
sont très efficaces pour lutter contre la constipation chez les personnes Vata, mais les
huiles, en particulier celle de sésame, ou le ghee sont généralement encore meilleures,
sauf en cas d'obésité.

L’Ayurvéda a sa propre vision du côlon et une importante considération pour son rôle
d'organe de digestion et d'élimination. Le gros intestin est le site dans lequel l'Air et
l’Ether contenus dans la nourriture sont absorbés. Ces derniers servent à élaborer le
système nerveux. Les éléments éthérés forment les sens et aident également à la
formation du tissu reproducteur. Ces 2 éléments contiennent le Prana ou la force de vie
apportée par les aliments. Alors que l'absorption à court terme du Prana se produit
grâce au processus respiratoire, dans les poumons, l'absorption à long terme du Prana
se produit dans le gros intestin, en tant que produit final de la digestion. Par
conséquent, la fatigue plus ou moins chronique et l’essoufflement peuvent être causés
aussi bien par un dysfonctionnement du côlon que par un mouvement respiratoire
inadéquat et donc inefficace. En tant qu’organe où la force de vie des aliments est
absorbée, le gros intestin peut être considéré comme l'organe le plus important de la
digestion.

Lorsqu’il y a dysfonctionnement du côlon, il y a formation de gaz (Vata augmenté et


aggravé). Au lieu que le Prana pur y soit absorbé, ce sont des gaz impurs qui y sont
absorbés. Cela revient à respirer de l'air pollué. Grâce et à travers la membrane du
côlon, le Prana en provenance de la nourriture est introduit dans le tissu osseux et sert à
soutenir tous les Vayus (les sous-doshas de Vata). Comme Vata est le principal Dosha,
on peut comprendre comment une malabsorption au niveau du côlon peut provoquer de
nombreux troubles profonds et systémiques.

Si la digestion n’a pas eu lieu correctement aux étapes précédentes, elle ne peut pas se
dérouler correctement dans le gros intestin. Nous devrions toujours considérer l'état du
feu digestif, Agni, dans le traitement du gros intestin, comme indiqué précédemment.

LES PLANTES LAXATIVES

Le Triphala

Bien que de nombreux laxatifs à base de plantes accélèrent le transit, très peu d'entre
eux corrigent l'absorption du Prana dans le côlon. Le meilleur remède à cet égard est la
formule ayurvédique Triphala, qui est constituée de trois fruits tropicaux de la famille
des myrobolans : le haritaki, l'amalaki et le bibhitaki. On recommande en général de
prendre un à cinq grammes de poudre de Triphala avant le coucher. De nombreuses
personnes trouvent que la poudre de Triphala est difficile à ingérer en raison de son
mauvais goût, mais on la trouve aussi conditionnée sous forme de gélules ce qui évite
ce désagrément. De préférence, le Triphala devrait être mélangé à de l'eau tiède.

Il est à noter que consommer des poudres de plantes séchées telles quelles n’est pas
toujours une bonne idée car la poudre elle-même peut provoquer des nausées ou des
éternuements. Il leur faut un véhicule (anupana).

Le principal ingrédient laxatif du Triphala est le haritaki. Il peut être pris seul ou on
peut augmenter la proportion de haritaki dans le Triphala quand une action laxative
plus forte est nécessaire. Un certain nombre de médecins ayurvédiques ont constaté
que le Triphala, pour diverses raisons, ne fonctionne pas toujours aussi efficacement
sur les occidentaux que sur les indiens. Pour le rendre plus efficace encore, ils doublent
la quantité de haritaki dans la formule ou ils utilisent du Triphala frit dans de l'huile de
ricin. Le Triphala est un régénérant (Rasayana) pour le gros intestin et pour le Prana.
En régulant et en normalisant l'absorption du Prana, cela peut aider à renforcer la force
de vie dans son ensemble, elle qui entre en jeu dans le traitement de nombreux
problèmes de santé, voire de la plupart d'entre eux.

Les Laxatifs Amers

Les laxatifs amers tels que la racine de rhubarbe ou le séné sont très efficaces. Une
infusion d'une ou deux cuillerées à thé d’une de ces deux plantes bue dans la soirée
aboutira généralement à une élimination des selles le lendemain matin (encore une fois,
cette infusion devrait également contenir un quart de la quantité de la plante laxative en
épice carminative, comme le gingembre, afin de contrer les éventuels spasmes).
Cependant, ce type de laxatifs engendre une dépendance et peut assécher et irriter le
côlon (donc aggraver Vata). Les laxatifs amers sont préférables pour les types Pitta et
Kapha ainsi que pour les affections aiguës. Il est recommandé d’être prudent lors d’une
utilisation prolongée de ce type de produits. La Cascara Sagrada est le laxatif amer le
plus doux. Elle est parfois utile pour les personnes âgées (notamment les types Pitta et
Kapha) et a moins d’effets secondaires que les puissants purgatifs amers comme les
feuilles de séné.

Pour les constipations Vata sévères, le Triphala peut être pris à des doses allant jusqu’à
trente grammes par jour. On peut aussi consommer jusqu’à une cuillerée à soupe
d’huile de ricin. Cette dernière ne dessèche pas le système comme les plantes amères et
elle n’est pas susceptible de provoquer une quelconque dépendance.

Les Sels Laxatifs

Les sels laxatifs sont également efficaces pour faciliter le transit, mais ils ont aussi des
effets secondaires. Ils ont pour effet d’aspirer l'eau par osmose à travers la paroi du
côlon. Ils peuvent donc avoir un effet asséchant sur l’organisme. Nous devons nous
assurer de consommer assez de liquide lorsque nous utilisons des sels laxatifs.

AUTRES CONDITIONS DOSHIQUES

Ci-dessus, nous avons étudié la constipation de type Vata. Nous allons examiner les
deux autres types de constipation ci-dessous.

Constipation de type Pitta

Les types Pitta souffrent généralement assez rarement de constipation. Cependant,


lorsque la qualité chaude de Pitta prédomine sur la qualité humide, il se produit une
sécheresse qui peut entraîner de la constipation. Lorsque cette constipation est bénigne,
les laxatifs tels que le Triphala, l'amalaki (par exemple pris sous forme de gelée
Chyavan Prash) ou l’isagbol (psyllium) sont efficaces. Cependant, il est parfois
suffisant de consommer du lait au ghee avant de dormir. Dans les conditions sévères
de constipation, en particulier celle qui suit une maladie fébrile, les amers sont plus
efficaces (ex : racine de rhubarbe). Dans ce cas, cependant, les plantes ne doivent
généralement être administrées qu'une seule ou de rares fois.

Un traitement purgatif est très efficace pour soulager un excès de Pitta, mais il doit être
correctement élaboré. Si les toxines n’ont pas été amenées à leur site d’élimination
dans le tube digestif, il n’est pas utile de les évacuer. Cela ne ferait alors que faire
travailler les organes digestifs de manière excessive et endommagerait éventuellement
leur fonctionnement.

Constipation de type Kapha

Les personnes de type Kapha souffrent parfois de constipation en raison du côté


« paresseux » de ce trouble. Le Triphala utilisé seul est généralement suffisant pour
traiter cette constipation, bien que certains laxatifs amers puissent également être utiles
à court terme. Et bien que les laxatifs amers soient utiles pour Kapha, ils doivent être
combinés avec des épices comme la formule Trikatu. Les amers sont de nature froide
et peuvent réduire davantage encore le métabolisme ou affaiblir la digestion des types
Kapha et Vata. La supplémentation en remèdes épicés aide à équilibrer cet état. Les
amers comme l'épine-vinette facilitent l'écoulement de la bile, ce qui aide à la fois
Pitta et Kapha et permet de prévenir la formation de calculs biliaires. Encore une fois,
c'est la juste mesure qu'il faut garder à l'esprit... Dans le même temps, il faut toujours
traiter Kapha avec des épices chaudes car la racine des troubles Kapha se trouve dans
l'estomac. Pour Kapha, le gros intestin n’est simplement qu’un site de débordement ou
de drainage, et non le site d’origine du problème.

Beaucoup de tisanes et de préparations dites « à base de plantes » contiennent des


laxatifs. Un certain nombre d'entre elles sont d’ailleurs composées en partie de grandes
quantités de laxatifs amers comme le séné qui peuvent aggraver la constipation
chronique. Par conséquent, même si ces préparations semblent efficaces à court terme
pour perdre du poids, leurs effets à long terme ne sont pas toujours bons. Dans le but
de perte de poids chez les types Kapha, la première intention n’est pas d’accélérer le
transit, mais le métabolisme. Pour cela, il est utile de prendre des formules
ayurvédiques comme le Trikatu, qui augmente le métabolisme dans l'estomac, et le
Triphala, qui normalise l'absorption dans le côlon. En outre, on peut ajouter du
Guggul, qui favorise l’élimination des graisses, et une herbe amère comme la gentiane
ou le Katuka, qui nettoie le foie et le pancréas et facilite le métabolisme du sucre et
des graisses. L’ensemble crée une formule globale efficace pour réduire le poids.

Dans tous les cas, la discussion qui précède nous montre les liens logiques qui existent
entre les plantes et les épices utilisées en Ayurvéda et la digestion, ainsi que les
facteurs qui devraient être pris en compte pour consommer en bonne intelligence ces
plantes et ces épices. Nombre d’entre elles correspondent aux différentes constitutions
et peuvent être prescrites sans danger, si l’on respecte les doses, et ce même par un
praticien débutant.
Notes personnelles, schémas et tableaux récapitulatifs de l’étudiant :

10 LES PLANTES AYURVEDIQUES ET LEURS


PREPARATIONS

Dans ce chapitre, nous n’étudierons pas l’ensemble des effets de toutes les plantes
utilisées en Ayurvéda. Le « Vidal » de l’Ayurvéda a déjà été écrit par le Dr.David
Frawley. Je vous conseille fortement de vous le procurer. Il s’agit de La Divinité de
Plantes, aux éditions Turiya.

Les sections suivantes du cours décrivent cependant les principales méthodes


thérapeutiques basées sur l’utilisation des plantes médicinales.

UTILISATION ENERGÉTIQUE ET UTILISATION SPÉCIFIQUE DES PLANTES MÉDICINALES

L’énergie des plantes médicinales, leur goût, leur action chauffante ou refroidissante et
leur action sur les Doshas ne nous donnent qu'une ligne directrice générale à suivre. En
fait, ces plantes sont également utilisées dans le cadre d’un « usage spécifique »
(Prabhava). Par exemple, le Vasa peut être utilisé comme agent antitussif pour traiter
presque tous les types de toux, bien que techniquement ses propriétés énergétiques
puissent aggraver Vata.

Lorsqu’on utilise une plante isolément, on doit faire plus attention à ses propriétés
énergétiques, car ses effets propres ne sont pas compensés par ceux d’autres plantes
comme ce pourrait être le cas dans une formule.

Dans les formules, nous avons plus de latitude car l’énergie de la formule dépend du
poids de toutes les plantes qu’elle contient. Nous pouvons ajouter une plante
rafraîchissante, comme le Vasa, particulièrement efficace contre la toux, à une
préparation pour traiter la toux causée par le froid, ainsi que des épices chauffantes
comme le gingembre, la cannelle et le clou de girofle. Cette formule aura toujours
une énergie chauffante et dissipera le froid. Ceci car la majorité des végétaux qu’elle
contient ont une énergie chauffante et que la plante antitussive ne contribuera que par
son action anti-toux. L’effet rafraîchissant du Vasa ne sera pas ressenti.

Nous pouvons également utiliser des plantes pour des conditions ou des maladies
spécifiques. L’Arjuna lutte contre toutes sortes de maladies cardiaques. Les maladies
ou les Doshas que nous ciblons dépendent de la manière dont nous associons les
plantes. L’Arjuna et l’Ashwagandha seront bons pour Vata, Arjuna et Gotu Kola
pour Pitta et Arjuna et Guggul ou Calamus pour Kapha.

Nous pouvons utiliser les plantes de façon symptomatique, en particulier dans les
maladies transitoires ou superficielles. Le basilic et le gingembre luttent contre le
rhume et n'augmentent pas Pitta à moins de continuer de les consommer après la
disparition du rhume (en supposant qu’il s’agisse d’un rhume typique, de type Kapha,
et non pas d’une rhinite allergique par exemple).

I/ PREPARATIONS PHYTOTHERAPEUTIQUES AYURVEDIQUES

1. LE MIEL MEDICINAL

Il est souvent recommandé de prendre du miel avec les plantes médicinales. Le miel est
un aliment prédigéré. Il facilite la digestion des plantes et aide à diriger leurs
composants vers les tissus les plus profonds. Le miel ajoute ses propres propriétés aux
végétaux avec lesquels nous le consommons (expectorant, laxatif, tonique et
rajeunissant). Par exemple, la plupart des épices utilisées contre le rhume, la toux, la
congestion et les maux de gorge, comme le gingembre sec, le calamus et le poivre
noir, doivent être de préférence prises avec du miel.

Le miel peut être ajouté aux tisanes, ou on peut le mélanger avec des végétaux (plantes
et épices) réduits en poudre et ce mélange peut être consommé directement. On peut
également ajouter des poudres à base de plantes directement dans des pots miel et les
stocker. On les appelle les « miels médicinaux ».

Les miels médicinaux sont faciles à consommer car le miel neutralise le mauvais goût
des plantes. Les miels médicinaux ne périment pas rapidement (on peut les garder plus
d'un an), en particulier s'ils sont réfrigérés, et contribuent ainsi au stockage des plantes
médicinales. Les propriétés du miel peuvent améliorer celles des plantes ou contrer
leurs possibles effets secondaires. En effet, le miel modère la puissance des plantes et
les rend plus facilement assimilables par l’organisme.

Cette méthode est particulièrement utile car de nombreuses plantes ayurvédiques ne


sont disponibles que sous forme de poudre. Fabriquer vos propres miels médicinaux
peut être un moyen supplémentaire de prescrire des remèdes phytothérapeutiques aux
personnes que vous suivez.

PRÉPARATION

Commencez par vous procurer un plan de travail en matériaux noble, comme une
planche à pain en bois par exemple.

Mettez dessus un peu de ghee (car il convient aux trois Doshas) afin que le miel ne
colle pas. Les autres corps gras ont tendance à ajouter leurs propriétés au mélange.
Vous pouvez aussi utiliser l'huile appropriée selon la constitution (sésame ou amande
pour Vata ; tournesol ou noix de coco pour Pitta ; moutarde pour Kapha).
Mettez également un peu de ghee ou d’huile sur vos mains.
Ensuite, prenez une quantité mesurée de miel liquide, par exemple, quatre cuillères à
soupe.
Ensuite, prenez les plantes en poudre que vous souhaitez ajouter au miel. En général,
une cuillère à soupe de poudre pour quatre de miel.

Il peut être utile de mettre d'abord une certaine quantité de plantes en poudre sur l'huile
ou le ghee. Ensuite, ajoutez le miel et ajoutez-y par la suite petit à petit le reste des
plantes en poudre, comme pour pétrir une pâte à pain.

Continuez à ajouter les plantes en poudre jusqu'à ce que le miel ne colle plus, mais
forme une masse. Vous devrez peut-être utiliser un peu plus d'huile ou de ghee sur le
plan de travail ou sur vos mains.

La masse de miel médicinal peut ensuite être roulée ou coupée en morceaux plus petits
voire même en petites pilules. Ce miel peut être pris avec de l'eau, une tisane ou tout
autre véhicule approprié. En général, on utilise une demi-cuillère à thé de miel
médicinal par verre ou par tasse.

DIFFÉRENTES FORMULES

- Miel Tonique : Prenez 100 grammes de miel. Mélangez-y 12 grammes


d'Ashwagandha en poudre, 12 grammes de Shatavari en poudre, 3 grammes de
Pippali (poivre indien) en poudre et 3 grammes de gingembre sec en poudre.

- Miel contre la toux : Prenez 100 grammes de miel. Mélangez-y 5 grammes de


gingembre sec en poudre, 5 grammes de cannelle en poudre, 5 grammes de
clous de girofle en poudre, 5 grammes de thym séché réduit en poudre.
Mélanger à parts égales d'eau chaude avant de consommer. Utilisez ce remède
comme un sirop contre la toux.

2. LE GEL D’ALOE VERA MEDICINAL

L'Aloé Vera est une plante qui représente presque toute une pharmacopée en soi. Elle
peut également être utilisée comme véhicule (Anupana), un moyen de consommer
d’autres plantes. En tant que telle, l’Aloé Vera est un bon véhicule pour ingérer de
nombreuses plantes anti-Pitta, mais elle peut aussi être utile pour les conditions Kapha
et parfois Vata.

Cependant, l'aloès, sous forme de gel ou de liquide, peut être utilisée comme base
d'autres préparations à base de plantes. Pour cela, les poudres de certaines plantes sont
ajoutées au gel d’Aloé Vera, mélangées avec celui-ci, puis laissées sécher pendant un
jour ou deux. On utilise notamment cette façon de faire avec les épices. Prises avec de
l'aloès, les épices comme le gingembre ou la coriandre acquièrent des propriétés
toniques. Elles aident à lutter contre la nature froide de l’Aloé Vera.

À cette fin, on peut extraire le gel des plantes d'aloès (ce qui peut prendre beaucoup de
temps), ou simplement utiliser diverses préparations commerciales à base d'aloès
(attention : certaines d’entre elles peuvent contenir des conservateurs). Les jus
commerciaux d'Aloé Vera ne sont rien d'autre que le gel dilué.
En règle générale, une demi-cuillère à thé de plantes réduites en poudre est ajoutée à
environ une cuillère à soupe de gel d'aloès. Ou pour huit gramme de gel, un gramme de
plantes en poudre peut être ajoutée. Contrairement aux miels médicinaux, le gel d’aloès
médicinal doit rester sous forme liquide.

Ces formules sont généralement prises à raison d'une ou deux cuillerées à thé matin et
soir, bien que les préparations qui traitent la digestion puissent être prises avant les
repas.

ASSOCIATIONS AVEC L’ALOÉ VERA

Cardamome

Tout comme le gingembre en poudre pris avec du gel d’aloès, le gel d’aloès médicinal
à la poudre de cardamome est particulièrement bénéfique pour métaboliser le sucre et
pour renforcer le pancréas.

(Graines de) Coriandre

Prise avec du gel d’aloès, la poudre de graines de coriandre aide à purifier le sang, à
stimuler le foie et à lutter contre les allergies (en particulier les allergies cutanées mais
également celles qui touchent les sinus ainsi que les allergies alimentaires).

Curcuma

L’association de la poudre de curcuma et du gel d’aloès est des plus courantes. Il s’agit
d’une association de nature tridoshique. Elle stimule le foie, favorise la circulation
sanguine, nettoie le sang, facilite les menstruations, arrête les saignements excessifs et
favorise la guérison des plaies et des blessures.

Gingembre

De la poudre de gingembre peut être ajoutée au gel d’aloès dans le but de stimuler la
digestion, de réguler le métabolisme du sucre (le rôle du pancréas) et de dissiper du
mucus.

Gotu Kola

Le Gotu Kola (Brahmi) peut être ajouté au gel d’aloès afin de calmer l'esprit, de
purifier le sang, d’arrêter les saignements, de faciliter les mictions, de calmer l'excès de
désir sexuel et de favoriser la croissance des cheveux.

(Bois de) Santal

Le bois de santal peut être ajouté au gel d’aloès dans le but de purifier le sang, de
soulager les mictions (pour les infections des voies urinaires), de stimuler la digestion
et d’apaiser l’esprit et les émotions.

Sucre
Tout sucre en poudre brut (complet) ou naturel peut être ajouté aux préparations de gel
d’aloès pour en améliorer le goût. Cela permet aussi d’augmenter les propriétés
toniques des formules. En règle générale, le miel n'est pas utilisé car il est difficile de le
mélanger au gel d’aloès (aux liquides froids en général).

DIFFÉRENTES FORMULES

Les associations suivantes ont un effet assez doux. Elles ne sont pas à employer dans
les cas de conditions aiguës. Elles ne diminuent pas fortement les Doshas et ne sont pas
fortement tonifiantes, mais elles ont pour effet d’équilibrer l’organisme de façon
globale.

Il est possible de créer un certain nombre d’associations avec une base de gel d’aloès,
mais elles sont généralement formulées en mettant l'accent sur un aspect particulier des
propriétés de l'Aloé Vera (purificateur du sang, tonique pour le foie, etc…) :

- Gel médicinal d'aloès pour le foie : pour 32g de gel d'aloès, ajoutez 1g de
poudre de curcuma, 1g de poudre de bois de santal, 1g de poudre de Gotu Kola
et 1g de poudre de graines de coriandre.
C’est une formule généralement tridoshique, mais qui peut augmenter Vata
(auquel cas, ajouter du gingembre sec). C’est une formule indiquée en cas de
paresse du foie, de présence de toxines dans le sang (ex : acné), de diabète et
d’allergies. Elle est également utile dans le cas de nombreux troubles féminins
comme le syndrome prémenstruel, etc...

- Gel médicinal d'aloès pour le système reproducteur féminin : pour 32g gel
d'aloès, ajoutez 1g de poudre de curcuma, 1g de poudre de Manjishta, 1g de
poudre de Gotu Kola et 1g de poudre de Shatavari.
C’est une formule généralement tridoshique, mais qui peut augmenter Vata
(auquel cas, ajouter du gingembre sec). C’est une formule indiquée en cas de
dysménorrhée, de ménopause (particulièrement utile pour lutter contre les
bouffées de chaleur), de ménorragie, de maladies vénériennes (ex : herpès) et de
syndrome prémenstruel.

- Gel médicinal d'aloès pour la digestion (soutient la rate, le pancréas et


l’estomac) : pour 32g de gel d'aloès, ajoutez 1g de poudre de gingembre, 1g de
poudre de curcuma, 1g de poudre de cardamome et 1g de poudre de clous de
girofle. C’est une formule plutôt indiquée pour Kapha et Vata, mais elle peut
augmenter Pitta (dans ce cas, remplacez le gingembre et les clous de girofle par
des graines de coriandre et de la menthe verte). Cette formule lutte efficacement
contre l’addiction au sucre, l'hypoglycémie, mais aussi les rhumes, la grippe, la
toux et les allergies.

- Gel médicinal d'aloès pour le système urinaire : pour 32g de gel d'aloès, ajoutez
1g de poudre de Gotu Kola, 1g de poudre de Gokshura, 1g de poudre de
citronnelle et 1g de poudre de graines de coriandre.
C’est une formule plutôt indiquée pour Pitta et Kapha, mais elle peut augmenter
Vata (dans ce cas remplacez la coriandre et la citronnelle par du gingembre et de
la cannelle). Cette formule lutte efficacement contre les mictions difficiles,
brûlantes ou douloureuses, les infections des voies urinaires, les saignements, les
maladies vénériennes, l'herpès génital, l'excès de désir sexuel, etc...

II/ CONSEILS SUPPLÉMENTAIRES

L'UTILISATION DES EPICES DANS LES FORMULES À BASE DE PLANTES MÉDICINALES

Chaque fois que vous préparez une formule à base de plantes, il est recommandé
d’ajouter des épices pour faciliter la digestion de la formule. La quantité d'épices peut
être infime, moins d'un dixième de la formule totale. Les épices à utiliser sont en
fonction des Doshas à traiter.

Par exemple, pour Kapha, vous pouvez utiliser du piment de Cayenne ou du


gingembre ; pour Pitta, vous pouvez utiliser du curcuma ou de la coriandre ; pour
Vata, vous pouvez utiliser du gingembre ou du fenouil.

Vous pouvez également utiliser des formules standard telles que Trikatu pour Kapha
et Vata et Avipattikar Churna pour Pitta.

Le pippali (poivre long indien) est une épice particulièrement recommandée pour
renforcer les poumons ou le système reproducteur.

Les Amidons

Les amidons peuvent également être utilisés pour atténuer le goût des plantes. On les
trouve dans les graines de lotus, le Vidari, le Gokshura, la racine de consoude, la
racine de guimauve ou l'orme rouge que l’on réduit en poudres. Il est
particulièrement recommandé de les consommer avec des toniques comme
l’Ashwagandha et le Shatavari, dont le goût n’est pas toujours agréable.

Les formules à base d'amidon et de toniques (comme l’Ashwagandha et le Vidari)


sont utiles pour les personnes qui ont une très faible digestion et qui ont des difficultés
à digérer les sucres ou les épices. On consomme alors ces formules en complément
d’un régime à base de Kicharee (haricots mungo et riz basmati) jusqu'à ce que la
digestion se normalise.

Le Sel

Le sel, en particulier le sel gemme et le sel noir, peut être ajouté à certains mélanges à
base de plantes ou d’épices ou à des laxatifs naturels. Il est le plus souvent associé à la
férule persique, mais il peut également être consommé avec du gingembre comme
stimulant digestif.

Le Sucre

Il est souvent conseillé de consommer certaines plantes avec certains sucres naturels,
comme le miel, afin de contrer leur mauvais goût. Le sucre brun complet, ou
Rapadura, est aussi particulièrement recommandé. En Inde, les médecins ayurvédiques
utilisent également du sucre candi réduit en poudre.

Les épices aussi peuvent être consommées avec du sucre et c’est particulièrement utile
pour combattre le rhume et la toux. Des formules comme Sitopaladi Churna sont
réalisées comme cela. En règle générale, toute association d'une part de sucre et d'une
moitié d'épices (comme du gingembre sec, des clous de girofle, de la cannelle, de la
cardamome ou du pippali) est efficace dans les premiers stades du rhume.

Les toniques comme l’Ashwagandha et le Shatavari se prennent de préférence à parts


égales avec du sucre brut. Vous pouvez prendre aussi de cette façon d'autres toniques
comme le Vidari, le Bala, l’Amalaki, le Kapikacchu (pois mascate) ou le Musali.

On peut donc comme cela confectionner diverses confiseries phytothérapeutiques. Le


sucre agit également comme agent de conservation.

La réglisse ou la stévia peuvent être utilisées comme agents sucrants sans apporter de
glucides.

LES CONFISERIES AYURVÉDIQUES

Associer des plantes avec des épices, des sucres et des amidons peut être un bon moyen
d'accroître leurs propriétés et de leur donner un meilleur goût. Une grande variété de
confiseries à base de plantes médicinales peut être confectionnée.

Pour une confiserie tonique, on part avec une base de toniques standards comme
l’Ashwagandha ou le Shatavari. Ensuite, on ajoute une plante amylacée (qui contient
de l’amidon) ayant des propriétés similaires, comme le Vidari ou le Gokshura. Puis,
on y ajoute une petite quantité, moins du dixième du mélange, d’épices appropriées
(comme de la cannelle, du gingembre sec, des clous de girofle ou du pippali). Pour
terminer, on ajoute autant de sucre naturel qu’il y a de mélange en poudre. Le tout
forme la base de la confiserie ayurvédique tonique.

Du ghee peut aussi être ajouté à ce mélange de poudres. D’ailleurs, il est possible de
faire revenir le mélange de poudres dans du ghee. On peut aussi y ajouter du miel ou
de l'eau pour en faire une pâte.

Les confiseries ayurvédiques sont souvent également composées d'autres ingrédients.


Par exemple, on peut y retrouver des noix et des graines comme des amandes ou des
graines de sésame, parfois sous forme de beurre d’oléagineux. Des fruits secs comme
les raisins secs, les dattes ou les myrtilles peuvent également être ajoutés. Mais tous les
plus gros ingrédients doivent être coupés en petits morceaux.

Bien que la réussite de tels remèdes demande un peu d’entraînement, comme toute
nouvelle pratique culinaire, la réalisation de confiseries ayurvédiques nous permet de
découvrir de nouvelles associations à la fois savoureuses et thérapeutiquement
efficaces.
Notes personnelles, schémas et tableaux récapitulatifs de l’étudiant :

11 APPROCHES THÉRAPEUTIQUES
AYURVÉDIQUES 1 È R E PARTIE :
LES THERAPIES DE REDUCTION

En Ayurvéda, il existe de nombreuses méthodes thérapeutiques. Celles-ci peuvent être


divisées en deux grands groupes : les thérapies de supplémentation (également
appelées thérapies de tonification) et les thérapies de réduction (également appelées
thérapies d’élimination).

Réduction, « Langhana » signifie littéralement « alléger ».

Supplémentation, « Brimhana » (de la racine « bri » signifiant « élargir ») signifie


littéralement « rendre lourd ».

Les thérapies de réduction diminuent les surplus de toutes sortes dans l’organisme.
Elles sont indiquées dans les cas où il y a accumulation de toxines, des Doshas en
excès, des tissus en excès et des déchets (Malas) en excès.

Les thérapies de tonification visent à combler les carences et les déficiences dans
l’organisme. Elles sont indiquées dans le cas de manque (qualité et quantité) de tissus
(Dhatu-Kshaya), en cas de débilité ou d’Ojas faible.

Les méthodes de réduction visent à éliminer les facteurs responsables des maladies.
Les méthodes de tonification contribuent à renforcer une énergie faible susceptible de
provoquer une maladie, ou qu’une maladie aurait affaiblie.

Les méthodes de réduction sont plutôt indiquées pendant la phase aiguë de la maladie,
lorsque l'attaque de la maladie est forte. Des méthodes de réduction sont également
utilisées pour éliminer les toxines profondément ancrées, particulièrement dans le
cadre d'un programme de nettoyage interne (Pancha Karma) destiné à la prévention
des maladies. Les méthodes de tonification sont plutôt indiquées dans le cadre de
maladies chroniques, en période de convalescence ou après l’utilisation de méthodes de
réduction, dans le but de contrer leurs effets secondaires.

Les méthodes de réduction incluent toutes les pratiques basées sur l’utilisation des
plantes médicinales et destinées à éliminer les toxines de l’organisme. Cela comprend
la diaphorèse (hypersudation, élimination par la transpiration), la purge ou la purgation
(élimination par les selles), la diurèse (élimination par l'urine), les vomissements,
l'expectoration (expulsion de mucosités), l’utilisation de plantes et d’épices
carminatives (expulsion de gaz) et l’utilisation de plantes et d’épices spécifiques qui
purifient le sang, la lymphe et la bile. Celles-ci sont indiquées dans le cadre du
traitement de maladies spécifiques, comme indiqué dans La Divinité des Plantes.

La méthode de tonification est plus simple et consiste en une seule approche


principale : l’emploi de plantes et d’épices qui augmentent la force et la vitalité,
comme l’ashwagandha, la réglisse ou le ginseng.

La règle générale est de commencer par réduire pour tonifier ensuite.

Si nous tonifions d’abord, nous risquons d’alimenter les toxines, et donc de les
accroître, ou d’augmenter les Doshas et d’aggraver ainsi la condition que l’on traite.
Nous pouvons presque tous bénéficier de certaines méthodes de réduction, ne serait-ce
que pour rendre notre organisme plus pur, plus sain et ainsi pouvoir tirer parti plus
efficacement de notre corps. Le jeûne et le nettoyage du sang sont utiles à cet égard.

Cependant, il existe certaines conditions dans lesquelles un individu est trop faible
pour une méthode de réduction et où la tonification doit être prescrite en première
intention. Un individu peut ne pas avoir la force nécessaire pour « subir » un nettoyage
profond. Les deux méthodes peuvent alors être combinées dans une certaine mesure.

La tonification est aussi appelée « thérapie réjouissante » (Santarpana) car elle consiste
en des méthodes qui nous permettent de mieux nous nourrir, de nous soigner, de nous
détendre, d’être à l’aise et de profiter de la vie. La thérapie par la tonification vise à
amener la personne à se sentir mieux. Elle encourage à garder foi en la vie, elle
encourage l'amour et une attitude positive envers la vie.

La thérapie de réduction, elle, est également appelée « thérapie du mécontentement »


(Asantarpana), car elle demande une discipline stricte, des règles de vie difficiles et
l'abandon de certaines choses agréables. Elle peut nous faire douter de nous-mêmes et
nous faire nous interroger sur qui nous sommes et sur notre but dans la vie. Elle
implique souvent un véritable travail sur soi.

DANS QUELS CAS UTILISER CES DEUX GRANDS PRINCIPES THÉRAPEUTIQUES

La réduction est principalement indiquée pour Kapha et la tonification pour Vata. En


effet, l'attribut principal de Kapha est la lourdeur, pour Vata, c’est la légèreté. Pitta
nécessite généralement un traitement mixte de réduction et de tonification. Les
méthodes de réduction de Kapha sont très fortes (ex : jeûne ou vomissements
thérapeutiques). Pour Vata, elles sont douces (ex : lavement). Pour Pitta, elles sont
modérées (ex : purgation).

Au contraire, les méthodes de tonification pour Vata sont fortes, avec l’utilisation de
plantes toniques puissantes comme l’ashwagandha ou le ginseng ou par une
alimentation riche et plutôt grasse. La tonification pour Kapha est douce, avec
l’utilisation de plantes qui ne sont pas trop puissantes, comme l’aunée ou le poivre
long. La tonification pour Pitta est modérée avec l’utilisation de plantes toniques
rafraîchissantes comme le shatavari ou le gel d’aloès.

Généralement, nous devons adopter une méthode de tonification si le patient a une


énergie faible et chronique, un pouls faible, une émaciation, un manque de tonus
musculaire ou s’il souffre d’obésité. Une méthode de réduction est indiquée lorsqu’un
individu a une énergie puissante, un pouls puissant, un bon tonus musculaire et un
dépôt important sur la langue.

LES DEUX MÉTHODES DE RÉDUCTION

La thérapie de réduction en Ayurvéda comprend deux parties, appelées « palliation » et


« purification ».

La palliation consiste en des méthodes de réduction douces, telles que l'utilisation de


plantes médicinales pour améliorer la digestion, tandis que la purification se compose
de méthodes de réduction puissantes comme le Pancha Karma.

I/ LA PALLIATION (SHAMANA)

Palliation, « Shamana » en Sanskrit, signifie littéralement « qui calme » ou « qui


apaise » (de la racine « Sham » qui signifie « calmer »). Elle est principalement
destinée à réduire Ama, la masse alimentaire non digérée, et à réduire l’excès des
Doshas afin qu'ils puissent être évacués de l’organisme par des méthodes de
purification. En fait, les Doshas en excès peuvent se mélanger à des accumulations de
toxines, ce qui irrite l’organisme et complexifie les symptômes de la maladie. On doit
donc d’abord séparer les Doshas de Ama pour pouvoir agir directement sur les Doshas.

La palliation est un traitement moins agressif destiné à ceux qui sont trop faibles pour
prendre les traitements de purification plus puissants ou qui n’ont ni le temps ni les
ressources nécessaires pour l’entreprendre. Les méthodes de palliation peuvent faire
partie des méthodes qui visent à équilibrer la constitution de l’individu.

LES 7 ETAPES DE LA PALLIATION

1. « Utiliser des plantes et des épices pour brûler les toxines », telles que le gingembre
ou la
gentiane.

2. « Utiliser des plantes et des épices pour stimuler la digestion », comme le fenouil.

3. « Pratiquer le jeûne d’aliments solides », qui peut aussi simplement signifier manger
léger.

4. « Pratiquer le jeûne d'eau », ou simplement réduire l’absorption de liquides.

5. « Faire de l’exercice physique ».

6. « Prendre des bains de soleil », ou s’exposer à la chaleur et à la lumière.

7. « S’exposer au vent ».
Source : Ashtanga Hridaya XIV.7

Ces méthodes visent toutes à renforcer le feu digestif, Agni, et à brûler les toxines.
Elles nettoient le tube digestif et permettent aux toxines des tissus profonds de s'y
écouler pour être éliminées. Elles sont donc principalement employées dans les cas de
conditions Sama (déséquilibre doshique avec présence d’Ama).

La Palliation pour Vata

1. Massages avec beaucoup d'huile. Il faut utiliser de préférence des formes


médicinales d’huile de sésame, auxquelles on ajoute des plantes douces comme
l’ashwagandha, le bala et le shatavari et des épices réductrices de Vata comme la
cannelle, le gingembre ou l’acore odorant. On peut aussi utiliser l'huile d'amande ou
d'abricot. Le toucher doit être chaud, doux et ferme. On ne doit pas utiliser ces huiles
tant que tout Ama n’a pas été détruit par les épices chauffantes.

2. Thérapie par sudation légère par bains de sudation, bains de vapeur ou bains à
remous. Les plantes et les épices diaphorétiques douces peuvent être utilisées comme
la cannelle et le gingembre, ou les toniques comme le bala, la racine de consoude ou
le Dashamula (une association spéciale de dix racines ayurvédiques). Les saunas et les
chaleurs sèches peuvent augmenter Vata. Il faut prendre soin de bien s’hydrater lors
des thérapies de sudation et il faut veiller à ne pas trop transpirer. Les signes de
transpiration excessive incluent une soif importante puis l’évanouissement, les vertiges
ou les convulsions.

3. Utilisation de plantes toniques et tonifiantes comme l'ail, l'ashwagandha, le bala, la


racine de consoude et le ginseng, ainsi que d'épices comme le gingembre, le fenouil
et la cannelle. Les plantes toniques doivent être administrées avec précaution et
généralement en petite quantité, en particulier si le dépôt présent sur la langue est
prononcé ou en cas de distension abdominale et de constipation.

4. Utilisation d’huiles de sésame médicinales ou de ghee en interne ou en externe. En


interne, on ne peut pas prendre une quantité supérieure à une cuillère à soupe ou deux
par jour plus d'une semaine à la fois, ou alors cela doit être suivi d'un traitement par
lavement. Les huiles ne doivent pas être ingérées en grandes quantités en cas de
faiblesse du feu digestif ou de distension abdominale.

5. Exercice léger comprenant des postures de yoga apaisantes (en position assise ou
couchée) ou du tai-chi. Les exercices de respiration sont également conseillés (ex :
Nadi Shodhana ou méditation So Ham, lors de laquelle on chante mentalement le
mantra « So » lors de l'inspiration et le mantra « Ham » lors de l'expiration ce permet à
la respiration de s'approfondir sans effort). L’effort physique intense doit être évité.

6. Régime alimentaire adéquat et nutritif, généralement anti-Vata. Ce régime met


l’accent sur les produits laitiers, les noix, les céréales comme le riz, le blé ou l'avoine,
les légumes-racines, les fruits fortifiants et les épices douces comme le gingembre, la
cardamome, la cannelle ou le fenouil. Bien qu’il soit conseillé alors de manger toutes
les 3 ou 4 heures, il faut toutefois éviter de trop manger et il est simplement conseillé
de répartir différemment ses apports au cours de la journée. Il est aussi possible de
réaliser de courts jeûnes, d’un à trois jours, lors desquels sont bus des infusions
d’épices (principalement de gingembre et de cannelle).
7. Augmentation de la chaleur corporelle par le port de vêtements plus chauds, un
environnement plus chaud et des couleurs chaudes comme le rouge, l'orange et le doré
portées avec des couleurs dites humides, comme le blanc. Le confort physique, les lits
douillets par exemple et un environnement agréable sont également conseillés.

8. Repos physique et relaxation mentale. Cela implique d'éviter les déplacements, les
bruits trop forts ou trop de distraction. On doit pouvoir se permettre de dormir pendant
la journée si l’on ressent de la fatigue. On se doit de pouvoir mener une vie saine et
stable, avec bonheur, joie et contentement.

9. Méditations apaisantes et génératrices de paix, observance du silence, abandon des


soucis, de la peur et de l'anxiété.

La palliation pour Vata a un côté nutritif ou tonifiant et n’est pas trop réductrice. Elle
ne diffère du traitement de tonification pour Vata que par le fait que davantage d’épices
sont consommées et un régime plus léger est suivi jusqu’à ce que Ama soit éliminé de
l’organisme. De plus, les plantes et les épices consommées lors de la thérapie de
tonification le sont à des doses inférieures.

La Palliation pour Pitta

1. Massages légers avec des quantités modérées d'huile. Il est préférable d’utiliser des
huiles rafraîchissantes, comme celle de noix de coco, ou du ghee, auxquelles on ajoute
des plantes rafraîchissantes amères et douces telles que le gotu kola, le bhringaraj, le
bois de santal, la réglisse ou le shatavari. L'huile de Brahmi est excellente. Le
toucher doit être doux, apaisant et un peu froid.

2. Il est recommandé de prendre des douches ou des bains froids ou frais. On ajoute de
préférence dans l’eau du bain des plantes rafraîchissantes comme la menthe, l'achillée
millefeuille ou la bardane et l’on fait suivre le bain d'une douche fraîche. Une
transpiration excessive chez les personnes Pitta se remarque par une soif importante,
une sensation de brûlure, des vertiges ou de la fièvre.

3. Utilisation de plantes et d’épices rafraîchissantes de nature amère et astringente.


Celles-ci incluent le gel d’aloès, les airelles, le pissenlit, la bardane, le trèfle rouge,
la consoude et la coriandre. Elles aident à nettoyer le sang et la bile ainsi qu’à drainer
la chaleur excessive hors de l’organisme.

4. Utilisation de ghee en interne et en externe, en particulier sur et dans les yeux. Une
ou deux cuillères à soupe de ghee peuvent être ingérées par jour. Les ghees médicinaux
sont préférables comme le ghee au Triphala ou le ghee au Brahmi.

5. Exercice modéré dans un environnement frais et aéré. Marchez de nuit (surtout sous
la lune) par exemple. Les postures de yoga rafraîchissantes comme Sarvangasana (la
Chandelle) sont conseillées, tout comme les respirations rafraîchissantes (ex : Shitali
Pranayama, respiration lunaire, …). Les exercices aérobiques intenses ou les efforts
intenses, en particulier réalisés au soleil, doivent être évités. L'exercice physique ne
doit pas provoquer une forte transpiration.

6. Régime alimentaire modéré et frais, généralement anti-Pitta : fruits sucrés, légumes


crus, jus de légumes verts, riz et blé semi-complets, haricots mungo, épices
rafraîchissantes comme la coriandre, le cumin ou le fenouil ; les épices piquantes, le
sel et le vinaigre sont à proscrire. Un jeûne modéré peut être effectué en prenant des
plantes rafraîchissantes, comme le pissenlit ou la bardane, des jus de légumes verts ou
des jus d’ananas ou de grenades. Si la personne est un peu faible, elle peut consommer
plus de produits laitiers, en particulier du lait de vache bio et entier.

7. Les huiles essentielles de bois de santal, de vétiver ou de rose peuvent être utilisées
en diffusion. Les couleurs fraîches comme le bleu, le vert et le blanc sont conseillées
pour les habits et l’intérieur de la maison. Il faut de manière générale éviter le soleil, la
chaleur et le feu, et s’exposer à la brise fraîche et au clair de lune.

8. Recherche de détente, de divertissements et de jeux. Recherche également


d’émotions douces : affection, amour et amitié. Recherche de lieux frais comme les
jardins, les lacs, … Les conflits, les disputes, la violence, les ambitions fortes, les
tensions excessives, les efforts et le surplus de travail sont à éviter.

9. Méditations impliquant la recherche de paix, d'amour et de pardon. Les


visualisations sur ces thèmes sont recommandées, ainsi que l'expression créative ou
artistique.
La palliation pour Pitta est rafraîchissante et calmante et ne tonifie ni ne réduit
fortement. Elle diffère de la méthode de tonification car cette dernière est beaucoup
plus nutritive.

La Palliation pour Kapha

1. Massages secs et travail du corps en profondeur, possiblement légèrement


douloureux (ex : massage thaïlandais). Les huiles légères comme celle de moutarde
peuvent être utilisées en association avec des plantes et des épices chauffantes comme
la cannelle, la moutarde ou le camphre.

2. Thérapies de sudation fortes avec chaleur sèche et plantes et épices diaphorétiques et


expectorantes chauffantes comme le gingembre, la sauge, le thym ou la cannelle. On
peut rechercher un niveau de sudation presque inconfortable, mais pas épuisant.

3. Ingestion de plantes et d’épices piquantes, sèches et chauffantes comme le


gingembre, le piment de Cayenne, l’aunée, l’acore odorant, la myrrhe, l’ail et le
Trikatu. Des amers comme le gel d'aloès, le curcuma ou l'épine-vinette peuvent être
utilisés pour diminuer les graisses corporelles. Il est recommandé de prendre ces
plantes et ces épices sous forme de poudres, mélangées à du miel.

4. Utilisation de miel brut âgé (plus d'un an), provenant en particulier de fleurs épicées
telles que la sauge, ainsi que d'huiles sèches telles que celle de moutarde ou de lin.

5. Les exercices aérobiques intenses comme le jogging pratiqué face au vent et au


soleil sont recommandés. Il faut veiller à ce que la force physique soit suffisante pour
réaliser de tels efforts, mais en général, les types Kapha doivent aller au maximum de
leurs capacités. L’exercice physique doit alors provoquer une forte transpiration et
laisser la personne fatiguée, mais pas épuisée.

6. Régime léger, généralement anti-Kapha, composé de légumes cuits à la vapeur, de


céréales diurétiques et de légumineuses cuisinées avec des épices chauffantes comme
le piment de Cayenne ou le gingembre. Il faut veiller à réduire la consommation
d’eau et de jus. Dans la mesure du possible, un jeûne alimentaire peut être effectué sur
une période de trois jours à une semaine à la fois. Durant ce jeûne, on peut consommer
les poudres d’épices anti-Kapha mélangées au miel âgé. En règle générale, il faut éviter
le sucre et les aliments sucrés, les produits laitiers, les huiles, la viande, etc…

7. Porter des vêtements rêches est conseillé, tout comme adopter un style de vie
austère, avec un confort minimum (ex : dormir à même le sol). Il faut éviter le froid et
l'humidité et s’exposer au contraire à la chaleur sèche, au soleil, au feu et à la brise
tiède. Utilisez des couleurs chaudes et dites sèches comme le rouge, l'orange et le
jaune.

8. Recherche constante d’effort et de travail physique, rester éveillé la nuit et ne pas


dormir la journée. Sur un plan psychologique, on devrait rechercher le lâcher prise sur
le passé, un certain détachement affectif ainsi que la rupture de la monotonie. Les biens
inutiles doivent être abandonnés. Les types Kapha devraient abandonner leur confort
habituel et s’adonner par exemple à de longues randonnées et au camping en pleine
nature.

9. Méditations actives comprenant l'étude de textes philosophiques et spirituels, le


travail sur soi, le chant à voix haute et la danse. L'esprit doit être stimulé, actif et bien
exercé, sur ce plan aussi jusqu'à l'inconfort

La palliation pour Kapha est stimulante et réductrice. Cependant, il ne faut pas trop
insister sur cette palliation car Kapha peut souvent nécessiter une tonification. Ceci est
particulièrement vrai chez les femmes Kapha.

II/ THÉRAPIE DE PURIFICATION (SHODANA) ET LE PANCHA KARMA

La purification, Shodhana (de la racine « shudh » qui signifie « nettoyer ») est une
forme spéciale de thérapie d’élimination. Elle a pour but de réduire rapidement et
fortement les Doshas qui provoquent la maladie. Il ne s’agit pas là pas d’appliquer des
méthodes de réduction, même si la plupart d’entre elles peuvent être utilisées à cet
égard. Le traitement par le Pancha Karma est un système qui dirige les toxines vers
leurs sites d’élimination. Le simple fait de nettoyer divers organes peut ne pas être
efficace ni suffisant si les toxines n'ont pas été dirigées prioritairement vers ces sites.

La thérapie de purification est indiquée lorsque les Doshas se retrouvent en excès dans
l’appareil digestif. S'ils sont logés dans les tissus, les déchets de l’organisme ou s’il y a
présence d’Ama, les Doshas ne peuvent pas être éliminés directement. Les méthodes
de palliation doivent alors d'abord être appliquées.

LE PANCHA KARMA, THÉRAPIE DE PURIFICATION AYURVÉDIQUE

La thérapie de purification se décompose en cinq parties : « des lavements internes, des


médecines pour nettoyer le nez, la purgation, des vomissements et des saignements »
(Ashtanga Hridaya XIV.5).
Ces cinq parties sont appelées « Pancha Karma », les cinq actions de nettoyage :

1. Vamana Vomissements thérapeutiques


2. Virechana Purge thérapeutique
3. Basti Lavements médicamenteux
4. Nasya Médecines pour le nez
5. Rakta Moksha Saignements thérapeutiques

Ces cinq méthodes sont considérées comme le moyen le plus radical de purifier le
corps et d’éliminer une fois pour toutes les Doshas en excès à l’origine des maladies.
La purge est la principale méthode d'élimination de Pitta ; les vomissements sont la
principale méthode d'élimination de Kapha et les lavements la principale méthode
d'élimination de Vata.

Ces méthodes peuvent être appliquées dans les cas de maladies aiguës. On peut par
exemple utiliser les vomissements pour traiter une crise d’asthme. Bien sûr, on peut
tout aussi les appliquer dans les condition chroniques (ex : utilisation des
vomissements pour traiter l’obésité Kapha).
Le patient doit cependant avoir une énergie assez conséquente pour supporter le
Pancha Karma car ses méthodes peuvent être fortement réductrices.

Ces méthodes peuvent aussi être appliquées pour empêcher les Doshas de s’accumuler
dans le cadre d’un traitement de maintien de la santé. Alors que de nombreux autres
médecines traditionnelles utilisent ces méthodes dans le cadre de traitements de
maladies spécifiques, l’Ayurvéda les utilise également de manière plus préventive. Le
Pancha Karma inverse en réalité le processus menant à la maladie.

Certaines de ces méthodes peuvent être utilisées dans le cadre d'autres méthodes
thérapeutiques. Les lavements aux plantes médicinales toniques et nutritives, par
exemple, peuvent faire partie de la tonification. De cette manière, elles sont employées
pour renforcer les tissus plutôt que pour diminuer les Doshas.

Le Pancha Karma est un système composé de plusieurs méthodes thérapeutiques et qui


peut être utilisé pour différents objectifs. Ces méthodes sont variées et dépendent de
l'individu à traiter, de la maladie à soigner, de la saison, de la culture, etc...

LES PRATIQUES PRÉLIMINAIRES (PURVA KARMA)

Préparation

Le Pancha Karma doit généralement être précédé d’une période de palliation. Le plus
important étant de suivre un régime alimentaire qui réduit le Dosha en excès et qui
élimine Ama. Par conséquent, lors du Pancha Karma il est important de manger léger
et de consommer des épices comme lors de la thérapie de palliation.

Cependant, dans les états aigus, quand la maladie est forte, le traitement palliatif ne
peut être utilisé que pendant une plus courte période, car le Dosha en excès peut être
déjà prêt à être éliminé (comme dans le cas des vomissements utilisés pour traiter
l'asthme). En outre, lorsque le Pancha Karma est utilisé de manière préventive, une
telle préparation n'est pas aussi essentielle.

Une semaine de palliation est considérée comme une courte période, un mois une
période moyenne, trois mois une longue période. Cependant, si nous suivons un style
de vie ayurvédique, nous pratiquons en fait toujours la palliation.

Méthodes d’Oléation et de Sudation – Snehana et Svedana

L'application des huiles, Snehana, appelée aussi « thérapie par oléation », est une
méthode thérapeutique importante dans l'Ayurvéda. Elle implique l'utilisation d'huiles
à la fois en usage externe comme en usage interne.

La thérapie par sudation thérapeutique, Svedana, est une autre méthode importante.
Elle implique l'utilisation de moyens chauffants, dont certaines plantes et épices, afin
de provoquer la transpiration.

Ce sont les principales pratiques préliminaires au Pancha Karma et elles font


techniquement partie de la thérapie palliative.

Snehana

Après avoir employé les méthodes adéquates de désintoxication et de palliation, une


période d’application quotidienne d’huile(s) et une thérapie de sudation doivent être
pratiquées pendant au moins une semaine dans un but de prévention jusqu’à trois
semaines dans le cas de traitement de maladies graves.

On peut utiliser de l'huile de sésame chaude en grande quantité que l’on applique par
un massage circulaire doux sur l’ensemble du corps. Des huiles médicinales spéciales
peuvent également être appliquées en plus petites quantités dans le cadre du traitement
de maladies spécifiques.

On ne détaillera pas ici le massage ayurvédique, qui est lui-même une science et un art
à part entière. L'oléothérapie concerne l'application d'huile(s), pas le massage corporel
(bien qu'un bon massage ait un effet similaire à celui des traitements d'oléation et de
transpiration). D’autre part, des huiles doivent en même temps être ingérées. Comme
indiqué dans la thérapie de palliation, on utilise de l’huile de sésame ou ghee pour
Vata, du ghee pour Pitta et de l’huile de moutarde ou de lin pour Kapha.

Les huiles libèrent et liquéfient les toxines et les Doshas dans la peau et dans le sang.
De cette manière, ils peuvent être drainés des tissus les plus profonds et commencer à
affluer dans l’appareil digestif.

Le massage à l'huile est un traitement utile en soi pour traiter l'arthrose, l'insomnie,
l'épuisement nerveux, la paralysie, les tremblements, les convulsions, la toux sèche, la
constipation et d'autres troubles, principalement de type Vata.

Svedana
La sudation se fait ensuite peu de temps après dans ce qui ressemble à un sauna. Si
nous n’avons pas de sauna, nous pouvons utiliser les vapeurs de plantes et d’épices
diaphorétiques qui sont choisies selon la constitution de l’individu à traiter. Des bains
chauds, des douches chaudes, des jacuzzis peuvent aussi être utilisés lorsqu'aucun
sauna n'est accessible. En règle générale, une douche chaude suit le massage à l'huile
pour éliminer le surplus d'huile.

Pour les types Vata, il faut prendre suffisamment de liquide avant de pratiquer la
sudation. On utilise à cette fin le jus de citron, de citron vert ou d’autres jus acides
avec un peu de sel. Cela empêche la déshydratation et la transpiration excessive. Les
types Kapha peuvent prendre des épices comme le gingembre sec ou le Trikatu avec
du miel pour favoriser une sudation plus intense. Les types Pitta se contentent
d’infusions de racine de bardane, de pissenlit ou de trèfle rouge pour faciliter le
nettoyage du sang, ou d’astringents comme les fleurs d'hibiscus pour prévenir une
transpiration excessive ou l'accumulation de chaleur.

Les plantes et les épices peuvent aussi être mises à feu doux dans un autocuiseur
auquel un tuyau est ajouté (ceci s'appelle « Nadi Sveda »). La vapeur médicinale peut
alors être appliquée sur des sites spécifiques du corps (ex : articulations enflées par
l'arthrite). De nombreuses plantes et épices peuvent être utilisées de cette manière :
eucalyptus, cannelle, camphre, acore vrai, sauge, ou toniques ayurvédiques
(dashamula, ashwagandha, shatavari, bala, consoude, guimauve, …).

De cette manière, la vapeur qui est très chaude peut provoquer une légère brûlure de la
peau. Nous devons alors veiller à ce que la personne ainsi traitée comprenne que cette
douleur est normale et nécessaire. Il est important que les toxines soient brûlées et que
la circulation soit fortement stimulée là où la vapeur médicinale est appliquée.

La stimulation de la transpiration aide à dissoudre et à liquéfier davantage les toxines.


Elle améliore la circulation périphérique et aide à ouvrir les canaux (Srotas). Elle
soulage les tensions musculaires et aide à nettoyer et à réduire le tissu adipeux (rappel
sur les Malas : la sueur est le déchet de la graisse corporelle). Les toxines libérées par
l'oléation sont évacuées par la transpiration et peuvent ainsi retourner dans l’appareil
digestif.

En soi, la thérapie par la transpiration est une méthode efficace pour traiter le rhume, la
grippe, l’asthme, la bronchite, la congestion des sinus et les sinusites, le rhume des
foins et d’autres troubles du système pulmonaire. Elle est particulièrement utile pour
Kapha. Elle est particulièrement utilisée dans la plupart des troubles dus à des blocages
des canaux, notamment l'arthrite et la goutte.

Dans de tels cas, elle n’exige pas de traitement préalable par oléation. Kapha, en
particulier, peut bien fonctionner avec la seule thérapie par sudation. A l’inverse, Vata
peut pleinement profiter d’une unique thérapie par oléation sans la combiner à une
thérapie par sudation. En règle générale, le traitement par sudation devrait suivre toute
application importante d'huiles. En effet, l’huile est de nature lourde et a tendance à
s'accumuler et à obstruer les canaux.

Place des Pratiques Préliminaires


Snehana et Svedana ne constituent pas la totalité du Pancha Karma, ni même la
majeure partie, mais sont seulement des pratiques préliminaires. Elles aident à faire
passer les toxines dans le tractus gastro-intestinal, en vue de leur élimination via les
méthodes directes de Pancha Karma. Cependant, elles prennent plus de temps que les
cinq pratiques principales. Une grande partie du traitement par Pancha Karma consiste
en quelque sorte à « préparer » les toxines en vue de leur élimination. Ceci est
principalement réalisé grâce à l’oléation et à la sudation. Les vraies méthodes
d'élimination peuvent être appliquées rapidement une fois la préparation adéquate
correctement effectuée et ne peuvent prendre que quelques jours.

Si l’on s’arrête à ces pratiques préliminaires, donc, on n’a pas réellement pratiqué le
Pancha Karma. On a simplement ramené les Doshas aggravés sur leur site
d’accumulation. Ils peuvent affaiblir l’organisme et provoquer des maladies s’ils ne
sont pas éliminés d’une manière ou d’une autre. Ils peuvent aussi être réabsorbés et
retourner par la suite dans les tissus desquels ils ont été délogés.

Si Vata est déplacé par ces méthodes préliminaires mais pas éliminé, il peut provoquer
des troubles de l’appétit, des gaz, de la distension abdominale, de la constipation et de
l’insomnie. Il peut bien sûr également aggraver les éventuels troubles Vata existants.

Si Pitta est déplacé mais pas éliminé, il peut provoquer de l’irritabilité, de la fièvre et
de l’hyperacidité. Il peut bien sûr également aggraver les éventuels troubles Pitta
existants.

Si Kapha est déplacé mais pas éliminé, il peut provoquer une perte d’appétit, de la
fatigue et de la congestion. Il peut bien sûr également aggraver les éventuels troubles
Kapha existants.

Une application importante d'huile(s) peut réduire Agni, le feu digestif, et causer des
troubles digestifs tels qu'une perte d'appétit ou de la constipation. Si cela se produit, on
peut rééquilibrer Agni par l’ingestion de plantes et d’épices qui améliorent Agni,
comme le gingembre, la cardamome, le fenouil ou le Trikatu.

Il convient de noter que l’effet produit par un massage intense aux huiles de courte
durée est le même que celui obtenu par une application quotidienne et légère d’huile(s)
sur une longue période. Des méthodes qui provoquent une légère transpiration (comme
l’ingestion de plantes et d’épices diaphorétiques et expectorantes comme le
gingembre, l’acore vrai ou la cannelle) sur une période donnée peuvent parfois
fonctionner comme des méthodes de transpiration plus fortes.

Cependant, même dans ce cas, les cinq actions de nettoyage majeures du Pancha
Karma devraient être effectuées à l'occasion pour s'assurer que les Doshas ne
s'accumulent pas. Elles peuvent être effectuées chaque année ou de manière saisonnière
dans le cadre d’un programme de prévention de la santé.

PRATIQUES PRINCIPALES (PRADHANA KARMA)


1. Les Vomissements Thérapeutiques (Vamana)

Les vomissements provoqués doivent être abordés avec précaution. Si nous nous
efforçons trop de vomir, nous pouvons endommager nos réflexes nerveux. Par
conséquent, cette pratique est généralement contre-indiquée pour les types Vata. Pour
cette raison, de nombreux praticiens en ont peur et cela peut comporter plus de risques
juridiques que les autres méthodes thérapeutiques.

Cependant, il est possible d'apprendre à le faire pour soi-même. Cela demande juste un
peu de patience et de pratique. Ces vomissements peuvent régulièrement être pratiqués
pour nettoyer l'estomac, dans le cadre d'un traitement palliatif, et pour aider à éliminer
Ama de l’organisme.

Pratique du Vomissement Thérapeutique

Vous pouvez utiliser dans ce but des infusions fortes à la réglisse, à l’acore odorant, à
la camomille ou à la lobélie. Ces plantes sont émétiques, c'est-à-dire qu'elles favorisent
les vomissements.

Ou, plus simplement, on peut ingérer de l'eau tiède salée (environ 1L) à raison d’une
ou deux cuillères à soupe de sel par tasse d'eau tiède.

Les vomissements ne doivent pas se faire l'estomac plein ou après avoir mangé. Il est
préférable de les pratiquer le matin, après le lever du soleil, à l'heure Kapha. Les
aliments qui augmentent Kapha, comme les sucres, les produits laitiers et le fromage,
peuvent être consommés un jour ou deux avant Vamana, en particulier la nuit
précédente, pour provoquer Kapha.

Une infusion carminative douce, telle qu’une infusion de menthe ou de fenouil, doit
être consommée 1 2 minutes avant l’infusion émétique. Deux cuillerées à thé de
plantes séchées peuvent être infusées par tasse d'eau. Si vous vous sentez un peu
nauséeux.se, appliquez un doigt sur la gorge et essayez de vomir. Sinon, reprenez de
l’infusion émétique avant de tenter de vomir. Il vous faudra peut-être un certain temps
pour maîtriser ce processus et il faudra peut-être boire plus d’infusion au début.

Il est important de vider l'estomac complètement. Une fois que le réflexe de


vomissement est survenu, il ne faut pas essayer de l’arrêter. Il est plus facile de vider
l'estomac par un ou deux réflexes forts que par une série de petits réflexes. Ce cette
façon, les effets secondaires indésirables sont moins susceptibles d’apparaître.

Champ d’Application des Vomissements Thérapeutiques

Les vomissements thérapeutiques sont contre-indiqués chez les personnes faibles,


émaciées, anorexiques, jeunes, âgées, en période convalescence, ainsi que pour celles
qui souffrent de toux sèche ou de constipation. Ils sont principalement indiqués pour
celles qui souffrent de congestion ou de mucosités dans les poumons et/ou dans
l'estomac.

La meilleure saison pour pratiquer Vamana est le printemps, lorsque Kapha (flegme) se
liquéfie, en particulier vers la fin du printemps, lorsque le temps se réchauffe. On ne
devrait pas pratiquer Vamana par temps froid, orageux ou pluvieux. Cette pratique
donne également de meilleurs résultats si elle est réalisée au moment de la pleine lune
(car l'élément Eau est également élevé à ce moment-là).

Cette méthode peut être utilisée pour traiter l'asthme, la bronchite, l’inflammation des
ganglions, l'épilepsie, le diabète (phase initiale ou aiguë), l'obésité, la sinusite, les
allergies, et d'autres troubles principalement Kapha. Vamana est même indiqué dans
les cas de perte de goût ou d'appétit, de métabolisme lent ou de migraines.
L'effet de la pratique de la thérapie émétique sur une courte période est similaire à celui
qui peut être obtenu, sur une plus longue période, par l'utilisation de plantes et d’épices
expectorantes comme le gingembre, la cardamome, l’acore odorant et le Trikatu, et
par le suivi d'un régime anti-Kapha réducteur de mucus.

2. La Purge Thérapeutique (Virechana)

La purge thérapeutique (Virechana) est la plus simple des méthodes de Pancha Karma.
Ses effets sont faciles à observer. Outre son utilisation dans le cadre d'un programme
complet de Pancha Karma, il s'agit d'une méthode thérapeutique importante qui traite
de nombreuses conditions.

Un puissant purgatif est administré (rhubarbe, séné, aloé vera ou huile de ricin). Une
formule efficace consiste à mélanger quatre parts de racine de rhubarbe à une part de
fenouil, une de gingembre et une de réglisse. En consommer 2 à 5g avant le coucher
avec du miel ou de l'eau tiède. Vous pouvez également prendre deux cuillerées à thé
d’huile de ricin dans du lait chaud avec une demie-cuillère à thé de gingembre sec.

Le Triphala, le célèbre purgatif ayurvédique doux, peut n’être assez puissant que s'il est
administré à fortes doses, généralement entre 10 et 30g. Il est important que le purgatif
soit suffisamment fort. Cependant, il ne faut pas qu’il soit assez puissant pour affaiblir
la personne qui le consomme.

La purge thérapeutique est surtout utilisée pour éliminer un excès de Pitta de ses sites
d’accumulation (foie, vésicule biliaire et intestin grêle). Notez que Virechana ne traite
pas spécialement le gros intestin. En effet, les purgatifs puissants nettoient le petit
comme le gros intestin. Les purgatifs amers comme la rhubarbe, le séné ou l’aloès
nettoient également le foie et la vésicule biliaire. Ils décongestionnent la bile et
éliminent les freins à son écoulement. Ce sont les purgatifs de prédilection pour la
plupart des troubles Pitta et pour les troubles du foie tels que les calculs biliaires. Ils
nettoient l'intestin grêle via le gros intestin.

Ce nettoyage de l'intestin grêle peut affaiblir le feu digestif (Agni) et n'est généralement
donc pas recommandé chez les types Vata. Comme les types Kapha peuvent avoir trop
de bile ou de congestion de bile (de par un excès de flegme et/ou de graisse), ils
peuvent également bénéficier d'un tel traitement.

Champ d’Application de la Purge Thérapeutique

La purge thérapeutique peut être utilisée chaque fois que nous avons besoin de nettoyer
les intestins. Elle peut traiter la constipation, l’obstruction intestinale, les fièvres qui
durent, le diarrhée aigües, la dysenterie, les intoxications alimentaires, les calculs
biliaires, les calculs rénaux, les furoncles et toutes les maladies liées à l’excès de bile et
de sang toxique.

Les plantes et les épices utilisées pour cela sont généralement administrées le soir, de
sorte que le lendemain, l’évacuation se produise en environ cinq mouvements, libérant
ainsi les intestins. Les selles peuvent alors être molles, mais si vous ressentez
habituellement et souvent beaucoup de crampes intestinales ou de la douleur à
l’évacuation, il faudra ajouter aux plantes et épices purgatives plus de cardamome ou
de fenouil. Dans les conditions difficiles à traiter, la purge peut être effectuée deux ou
trois jours de suite.

La fin du printemps et l’été sont les meilleures saisons pour la pratiquer, bien que
l’utilisation d’un traitement purgatif à court terme puisse en fait être appliqué
n’importe quand selon les besoins. La purge thérapeutique devrait être suivie d’une
administration d’épices chauffantes (gingembre, ase fétide ou Trikatu) afin de
stimuler le feu digestif, et ce particulièrement en hiver et si l'appétit ne revient pas
après le traitement.

Virechana est contre-indiquée chez les personnes très jeunes, les personnes très âgées,
les personnes faibles, émaciées, enceintes ou souffrant de diarrhées chroniques. La
purge thérapeutique ne devrait pas non plus être pratiquée pendant ou juste avant les
règles. Les hémorroïdes et le prolapsus de l'estomac ou de l'utérus peuvent être
aggravés par cette méthode.

3. Les Lavements Nettoyants (Niruha Basti)

Les lavements (Basti) sont une méthode thérapeutique douce et peuvent être utilisés
pour traiter de nombreuses conditions. Il existe de nombreux types de lavements,
certains sont utiles pour la tonification, d'autres pour la réduction.

Les « lavements nettoyants » (Niruha Basti) sont utilisés dans le Pancha Karma pour
dissiper un excès de Vata de son site d’accumulation, particulièrement du gros intestin.
Ils sont réalisés avec des décoctions de plantes et d’épices anti-Vata. Les lavements
tonifiants, à proprement parler, ne font pas partie du Pancha Karma, mais ils sont
souvent administrés après les lavements nettoyants dans le cadre de pratiques de suivi.
Nous les couvrirons davantage lorsque nous parlerons de la thérapie de
supplémentation (tonification).

Un lavement nettoyant typique peut être réalisé avec de l’acore odorant, du fenouil et
du gingembre, auxquels on ajoute 1 à 2 cuillères à café de sel gemme et jusqu'à 12,5cl
d'huile de sésame par demi-litre de décoction. Sans l'ajout d'huile ou d'herbes
adoucissantes comme la réglisse, les lavements nettoyants peuvent être trop secs et
épuisants. Il est préférable de les faire suivre d’un lavement à l'huile. Dans ce cas, on
mélange 12,5cl d'huile de sésame à 12,5cl d'eau tiède.

Champ d’Application des Lavements Nettoyants

Les lavements peuvent être utilisés pour traiter la constipation chronique, les colites,
l'arthrose, l'épilepsie, la paralysie, l'anxiété, la névrose, l'insomnie, la sciatique, les
douleurs lombaires, les troubles rénaux, la névralgie et les autres troubles liés
principalement à Vata.
Ils sont plus sûrs et plus légers que la purge et les vomissements thérapeutiques et ne
sont pas soumis à autant de restrictions.

En général, il est préférable de les pratiquer en été ou au début de l'automne. Ils sont
contre-indiqués en cas de faiblesse grave, ainsi que dans le cas d’affections qui
bénéficieraient davantage des autres méthodes du Pancha Karma. Leur action
nettoyante, cependant, est limitée. Pour cette raison, la purge thérapeutique est parfois
utilisée chez les types Vata quand ils ont la force suffisante pour les supporter.

4. L’Application Nasale de Plantes Médicinales (Nasya)

L’Ayurvéda préconise l’administration d’une grande variété de préparations à base de


plantes par les voies nasales. Il peut s’agir de décoctions, d’huiles, de ghee et de
fumées. On appelle cela « Nasya », littéralement, « ce qui concerne le nez » en
sanskrit. Dans le cadre purificateur du Pancha Karma, des plantes et des épices
purifiantes (ex : acore odorant, clous de girofle, sauge, basilic ou gotu kola) sont
administrées par le nez, sous forme de poudres à priser, de décoctions ou d'huiles.

L’acore odorant, l’argousier, la sauge ou la poudre de gingembre peuvent être


prisés pour dégager les sinus. L'huile d’acore odorant ou de Gotu Kola ou le ghee
peuvent être appliqués en gouttes dans les narines dans le but de nettoyer ou de nourrir
le cerveau. Les clous de girofle, l’acore odorant et l’argousier peuvent être fumés
afin de nettoyer les voies nasales.

Champ d’Application des Applications Nasales

Les applications nasales sont utiles pour traiter de nombreux troubles Vata et Kapha.
Elles peuvent cependant également être utilisées dans certaines conditions Pitta. Elles
permettent une action directe sur le Prana et sur le cerveau. Elles produisent un fort
effet décongestionnant et permettent une application plus spécifique des plantes et des
épices expectorantes. Les applications nasales sont utiles dans le traitement de la
plupart des maladies qui touchent la tête et les voies nasales.

Le massage à l’huile de la tête et du visage ainsi que l'inhalation de vapeur sont utiles
pour aider à déloger les toxines et rendre le traitement par applications nasales plus
efficace. Nasya est en fait une forme plus locale des thérapies par l’oléation et par la
chaleur (Snehana et Svedana), qui sont d’ailleurs les traitements préliminaires au
Pancha Karma.

5. Les Saignements Thérapeutiques (Rakta Moksha)

Pour que le traitement par saignements soit correctement réalisé, du sang chargé de
toxines doit être prélevé à divers endroits du corps, généralement le long du dos. Le
sang évacué doit être sombre ou violacé. Dès qu'il devient rouge vif, on doit arrêter le
saignement. On prélève généralement de 5 à 20cl de sang au total. Parfois, il suffit de
provoquer de petits saignements à des endroits sensibles du corps, comme les sourcils,
pour soulager les maux de tête ou l'inflammation des yeux. Certains médecins
ayurvédiques recommandent plutôt de donner son sang. Cependant, bien que le don du
sang aide à la formation de sang nouveau, ce n'est pas toujours le sang toxique qui est
évacué.
Rakta Mosha n'est plus aussi utilisé dans le Pancha Karma qu'auparavant, mais il est
encore évoqué et courant dans toutes les médecines traditionnelles orientales.
L'utilisation de plantes altératives (qui purifient le sang) puissantes comme le
manjishta, le katuka, le curcuma ou la bardane peut avoir, sur le long terme, le
même effet que les saignements thérapeutiques.

PRATIQUES QUI SUIVENT LE PANCHA KARMA (UTTARA KARMA)

Le Pancha Karma est généralement suivi de plusieurs pratiques. Les méthodes qui
constituent le Pancha Karma ne sont pas des méthodes thérapeutiques isolées qui ne
pourraient être employées qu’une seule fois. Elles doivent être intégrées à des principes
d’hygiène de vie plus globaux.

D’abord, il peut être utile de répéter plusieurs fois tout le processus de Pancha Karma.
En effet, plus d'une session peut être nécessaire pour éliminer les toxines les plus
profondes, en particulier si on n’a suivi que des versions courtes (ex : une semaine
seulement) ou incomplètes de Pancha Karma. Le Pancha Karma peut être pratiqué de
nouveau un à trois mois après une précédente session. De manière préventive, il est
conseillé de suivre un Pancha Karma complet une fois par an.

Puis, après avoir suivi un Pancha Karma, nous devrions revenir à un régime
alimentaire et à un mode de vie en harmonie avec notre constitution de base. Le Pancha
Karma nous permet de mettre en œuvre plus efficacement notre mode de vie. Il n’a pas
pour but de remplacer les bonnes habitudes qui doivent être suivies sur le long terme.
Si nous faisons suivre une période de Pancha Karma par un retour à de mauvaises
habitudes, nous pouvons aggraver notre état de santé en diminuant le Prana qui avait
été renouvelé par le Pancha Karma. Les toxines peuvent ainsi pénétrer plus directement
dans les tissus purifiés et même pénétrer dans une couche plus profonde de l’organisme
où elles pourraient causer des maladies plus difficiles à traiter.

Ensuite, et c’est plus important encore, si le Pancha Karma a été efficace, l’organisme
doit être prêt à recevoir une forme plus puissante de tonification. Après avoir éliminé le
surplus des Doshas responsables de la maladie, il est maintenant possible de
reconstruire nos tissus endommagés par la maladie, et ce à un nouveau niveau de
pureté et de force. En bref, nous devrions faire suivre le Pancha Karma par une
thérapie de régénération (Rasayana).

LA RÉGÉNÉRATION (RASAYANA)

La régénération (Rasayana, que l’on peut aussi traduire par « rajeunissement ») est une
forme spéciale de traitement de tonification. À proprement parler, ce traitement est
toujours précédé d’un nettoyage en profondeur comme le Pancha Karma et de
l'élimination de l’organisme des Doshas en excès, car un véritable renouvellement des
tissus n'est possible que lorsque les facteurs de maladie ont été éliminés. Bien que
beaucoup des méthodes employées lors du Rasayana soient proches de celles
employées lors de la tonification, elles en diffèrent par le fait qu’elles ne peuvent pas
être utilisées sans être précédées du Pancha Karma.

Nous couvrirons le Rasayana dans le chapitre suivant, qui traite de la tonification. Le


Pancha Karma commence donc par un traitement palliatif et se termine par un
traitement de tonification. Il englobe dans son champ d'application les principales
méthodes thérapeutiques de l'Ayurvéda. Il en est le pilier central.

Le Pancha Karma se faisait traditionnellement dans un contexte clinique en utilisant


chaque produit en des doses précises. En tant que méthode clinique, le Pancha Karma
nécessite une préparation spéciale que tous les praticiens en Ayurvéda ne souhaitent
pas réaliser eux-mêmes. De nombreux médecins ayurvédiques en Inde ne pratiquent
plus le Pancha Karma et, il n’est d’ailleurs plus pratiqué à grande échelle nulle part
ailleurs. Cependant, si nécessaire, nous devrions être en mesure de recommander une
personne apte à réaliser un Pancha Karma aux personnes que nous suivons. Aussi, nous
devons adapter les méthodes du Pancha Karma à notre culture et aux plantes et aux
herbes dont nous disposons. Nous ne pouvons pas simplement le proposer tel que
décrit dans les textes classiques de l’Ayurvéda.
Notes personnelles, schémas et tableaux récapitulatifs de l’étudiant :

12 APPROCHES THÉRAPEUTIQUES
AYURVÉDIQUES 2 È M E PARTIE :
LES THERAPIES DE TONIFICATION

DANS QUELS CAS UTILISER LES THÉRAPIES DE TONIFICATION ?

La tonification, aussi appelée supplémentation, est indiquée chez les personnes âgées,
les femmes enceintes, les femmes venant d'accoucher, les jeunes enfants et les
personnes affaiblies, émaciées ou en période de convalescence. Elle est efficace dans
les cas d'anémie, de malnutrition, de débilité sexuelle, d'impuissance ou d'infertilité,
dans les états de faiblesse nerveuse, de déséquilibres émotionnels, d'insomnie
chronique ou d'épuisement nerveux (ex : burn-out). Une légère tonification est toujours
utile pour les végétariens et pour ceux qui effectuent un travail physique ou mental
intense.

Le traitement par tonification est le traitement majeur pour les types Vata et les
affections de type Vata, car Vata est essentiellement une force catabolique entraînant
une diminution de la qualité et de la quantité des tissus. Ce traitement est également
utile pour lutter contre de nombreuses conditions Pitta. En effet, les symptômes Pitta
tels que la fièvre, les saignements, l’hépatite, les ulcères, etc. peuvent à terme nous
amener à un état de carence grave, en grande partie à cause du taux élevé de Pitta qui
brûle nos tissus. La tonification peut même être utile dans certaines conditions Kapha.
Bien que les types Kapha tendent à présenter un excès tissulaire, il s’agit souvent de
tissu adipeux. L'effet collant de Kapha peut entraîner une carence en sang, en tissu
reproducteur ou en tissu nerveux. Par conséquent, une certaine tonification de ces
tissus peut être nécessaire pour les types Kapha quand ils sont épuisés ou débilités,
comme c’est le cas dans les affections chroniques d'asthme ou d'arthrose.

COMMENT APPLIQUER LES THÉRAPIES DE TONIFICATION ?

Il est préférable d’utiliser les thérapies de tonification en automne, qui est la saison
Vata de l’année (sécheresse et légèreté du vent). On peut aussi les employer en hiver,
lorsque nous avons besoin de plus de force et de masse, et que nous pouvons digérer
des aliments plus lourds. La tonification est moins utile en été car sa nature lourde et
grasse est plus propice à augmenter Ama à cette saison. La tonification peut également
augmenter Ama à la fin du printemps, quand les toxines ont naturellement tendance à
être évacuées de l’organisme.

Cependant, on peut utiliser les méthodes de tonification à tout moment en cas de


faiblesse. L’utilisation de ces méthodes est plus constitutionnelle que saisonnière et elle
doit souvent être poursuivie pendant plusieurs mois, voire parfois plusieurs années. En
général, plus on vieillit, plus on en a besoin, surtout après l’âge de cinquante ans.

La plupart d’entre nous bénéficient toujours d’un certain degré de supplémentation ou


de thérapie par oléation, en particulier à la fin de l’automne. Cela aide à nous donner la
vigueur nécessaire pour supporter les vicissitudes de l’hiver. La tonification est
particulièrement utile dans les climats froids ou lorsque nous allons travailler à
l’extérieur ou faire de l’exercice par temps froid.

La thérapie de supplémentation est généralement contre-indiquée dans les conditions


Ama (où une masse alimentaire non digérée est présente dans l’appareil digestif, ce qui
est démontré par un épais revêtement sur la langue), chez les personnes obèses, dans
les cas de maladies aigües, lorsqu’il y a rhume ou grippe, dans les cas de troubles
congestifs, et en cas de fièvres et de maladies infectieuses. La tonification doit être
employée avec précaution en cas d'allergie ou dans les cas de maladies d’origine
allergiques. Comme les aliments, les plantes et les épices toniques peuvent être
difficiles à digérer en raison de leur nature lourde, l'état du feu digestif doit toujours
être pris en compte.

I/ LES METHODES DE TONIFICATION

Les principales méthodes de tonification sont décrites dans l’Ashtanga Hridaya (XIV.
9 -dix). Elles consistent à nourrir le corps avec « de la viande, du lait, du sucre
complet, du ghee et du miel, [et en pratiquant] des lavements à l'huile ». Il est
également préconisé de dormir et de se reposer autant que nécessaire, de se faire faire
des massages à l'huile, et d’adopter un mode de vie confortable.

La méthode principale reste diététique : les aliments riches et nutritifs sont conseillés,
parallèlement à la consommation de plantes médicinales et d’épices toniques fortes, à
des massages doux mais gras, et à du repos et de la relaxation. Les substances toniques
sont généralement douces ou agréables au goût et les éléments Terre et Eau y
prédominent.

Les efforts physiques et mentaux devraient être réduits autant que possible. Les
inquiétudes, les tensions et l'anxiété doivent être mises de côté. Il faut se recentrer sur
soi et délaisser un peu les problèmes des autres. Il est conseillé de dormir autant qu’on
le souhaite et se coucher tôt. Se coucher et se lever tard ne permet pas un sommeil
réparateur.

L'activité sexuelle devrait être réduite autant que possible, surtout pendant la journée.
L'abstinence sexuelle, selon les Yoga Sutras (un ouvrage classique sur le yoga), est le
meilleur moyen de regagner de l'énergie.

Le contrôle de la respiration, les exercices de respiration comme les Pranayamas ou le


Qi Gong chinois génèrent également beaucoup d’énergie. Cependant, lors de ces
exercices de respiration, il ne faut pas pratiquer de rétention.

Toute stimulation, y compris celle amenée par les médias (T.V., Internet, …), devrait
être diminuée, car celles-ci dispersent notre énergie. Nous devrions rester à la maison
ou dans un environnement paisible et éviter la foule et le bruit. Les substances
stimulantes, comme le café ou le tabac, ne doivent pas être consommées. Tous les
médicaments doivent être évités. La méditation, la contemplation ou l'étude
d’enseignements spirituels peuvent être utiles.

Il est alors préférable de prendre des vacances, dans un milieu naturel, comme dans un
chalet de montagne si possible, ou au moins de rester dans un endroit confortable et
paisible (qui peut être notre maison).

Si possible, une personne malade qui suit un traitement de supplémentation, devrait


disposer d’une aide à domicile pour s'occuper de ses besoins et cuisiner pour lui. Les
relations amicales sont importantes pendant cette période.

La tonification est plus simple que la réduction. Alors que de nombreuses méthodes et
voies d'élimination existent, comme la purge et les vomissements thérapeutiques, la
tonification n’implique qu’une seule méthode principale : se nourrir plus et mieux. Il
ne s’agit pas uniquement de manger plus. En Ayurvéda, d’autres méthodes permettent
d’améliorer la nutrition en passant par différents endroits de l’organisme : on nourrit la
peau, le nez et le côlon. Tout cela permet une thérapie de tonification à spectre plus
large et démontre la nature holistique de l'approche ayurvédique.

1. LA THÉRAPIE PAR L’OLÉATION TONIQUE (SNEHANA)

L’oléothérapie est l’utilisation en externe comme en interne des huiles. Dans le Pancha
Karma (traitement de purification), les huiles sont appliquées à l’extérieur pour aider à
liquéfier les toxines et à les éliminer plus facilement. Cependant, le corps peut aussi
être nourri à travers la peau. Les effets des nutriments des huiles se propagent aux os et
au tissu nerveux, permettant ainsi une pénétration directe dans les tissus les plus
profonds. Par conséquent, la thérapie par oléation est également utile lors de la
tonification.

L'application externe permet à de nombreuses huiles d’être absorbées par la peau,


évitant ainsi le passage de l’huile dans l’appareil digestif. Ceci facilite la digestion. Les
huiles recommandées sont celle de sésame, d’amande, d’olive, de noix de coco et
d’avocat, ainsi que diverses huiles médicinales spéciales à base d’huile de sésame.
Encore une fois, comme mentionné précédemment, il faut faire attention car,
employées par voie externe, les huiles ont tendance à affaiblir le feu digestif et les
autres Agnis (comme Bhrajaka Pitta, qui donne son éclat à la peau). Si l’on procède à
une tonification sur le long terme, il ne faut donc pas appliquer de grandes quantités
d’huile quotidiennement (pas plus de 10cl).

2. L’UTILISATION EN INTERNE DES HUILES

Les huiles représentent également les substances majeures pour une tonification par
voie interne. Dans ce but, nous pouvons ajouter à notre alimentation des corps gras tels
que le ghee, le beurre, l'huile de sésame ou encore diverses graisses animales et
bouillons de viande.
Il est particulièrement recommandé de boire régulièrement une tasse de lait entier
chaud dans laquelle on a ajouté une cuillère à thé ou deux de ghee et une cuillère à thé
d'épices comme du gingembre ou du safran.

3. LES LAVEMENTS TONIFIANTS

Les huiles peuvent être également prises en interne sous forme de lavements. En règle
générale, dans le cadre du traitement de tonification, les types Vata peuvent effectuer
des lavements avec 12,5cl d’huile de sésame tiède le soir (et de préférence en gardant
l’huile jusqu’au matin).

Les plantes et les épices toniques peuvent être aussi administrées de cette façon. Les
toniques comme l'ashwagandha, le shatavari ou la réglisse peuvent être transformés
en décoctions et pris par voie rectale, y compris les décoctions dans du lait. Cinq
grammes de ces plantes peuvent être mélangées à 25cl de lait ou d'eau. On y ajoute
ensuite un gramme d'une plante épicée, comme l’acore vrai, et une cuillère à thé ou
deux d’huile de sésame ou de ghee. En général, de 25cl à 50cl de décoction sont
suffisants. Ces lavements doivent être administrés légèrement chauds et conservés
aussi longtemps que possible. De tels traitements sont particulièrement efficaces dans
les cas d’affaiblissement sexuel sévère, de reins faibles ou d’anorexie grave.

4. LES APPLICATIONS NASALES TONIFIANTES

Les substances toniques peuvent également être absorbées par le nez. Le ghee, l'huile
de sésame ou les plantes qui nourrissent le cerveau, comme le gotu kola, l’acore vrai
ou la réglisse, peuvent être consommées de cette manière, notamment sous forme
d'huiles médicinales et de ghees médicinaux. Le ghee d’acore vrai est le meilleur dans
l’optique de tonification.

LA TONIFICATION PAR DOSHA

La Tonification pour Vata

Vata nécessite une thérapie de tonification forte et typique, similaire à une thérapie de
palliation, mais plus fortifiante. Les personnes de ce type devraient se reposer et dormir
autant qu’elles le veulent. Un massage doux à l'huile peut être administré, mais on
limitera la quantité d’huile utilisée. Les bains chauds sont recommandés, en particulier
les bains dans lesquels on ajoute des sels ou des minéraux, mais la thérapie par
sudation ne doit pas être pratiquée (elle peut avoir un effet dispersant et affaiblissant en
cas de grande faiblesse). Les lavements nutritifs doivent être administrés en parallèle
avec des lavements nettoyants occasionnels afin d’empêcher les canaux (Srotas) de se
boucher. On doit éviter les efforts physiques, ainsi que l'exposition aux éléments
naturels. L’exposition au soleil, hormis l’été, est néanmoins conseillée.

Les aliments recommandés sont alors les céréales complètes (blé, le riz et avoine
notamment), les haricots mungo, les légumes-racines, les produits laitiers, les fruits à
coque et éventuellement les œufs et la viande, ainsi que les huiles, le sel et les épices.
C’est le côté nourrissant du régime anti-Vata qui est à suivre. Il est préférable de
commencer avec des plats sans trop de saveurs (comme le Kicharee : parts égales de
riz et de haricots mungo). L’objectif est d’avoir une alimentation riche avec des repas
fréquents. Cependant, veillez à ce que la nourriture ne soit pas trop lourde pour ne pas
causer de nausées.

Les plantes et les épices toniques conseillées pour Vata sont l'ashwagandha, le
ginseng, le guggul, le kapikacchu (pois mascate), le bala, le shatavari, la guimauve,
la racine de consoude, la réglisse et le Triphala, ainsi que le gingembre, la cannelle,
les clous de girofle et le poivre long. Ce sont principalement les goûts sucré et piquant
qui sont recherchés.

Une bonne formule tonifiante pour Vata peut être préparée en mélangeant quatre
grammes d'ashwagandha et un gramme d’acore vrai à 25cl de lait chaud. On y
ajoute une cuillère à thé de ghee et une cuillère à café de sucre complet. Ce mélange
peut être consommé une fois par jour ou jusqu'à quatre fois par jour dans des
conditions de grande faiblesse.

La Tonification pour Pitta

La tonification pour Pitta est plus douce que celle pour Vata. Un massage doux peut
être réalisé, mais sans utiliser trop d'huile. La thérapie par sudation devrait également
être évitée. Les bains doivent être pris tièdes, mais pas chauds. Aucune purge
thérapeutique ne devrait être pratiquée ; bien que des laxatifs lubrifiants comme le
psyllium puissent être administrés contre la constipation. L'exercice physique doit être
évité, ainsi que l'exposition aux éléments.

On doit éviter les aliments crus et les jus froids. Le régime doit être riche, sans jeûne ni
sans sauter de repas. Les aliments conseillés sont alors les céréales complètes (blé, riz
et avoine), les haricots mungo, le tofu, les légumes verts cuits à la vapeur, le lait, le
sucre complet, les épices anti-Pitta, et un peu de sel. L’objectif est d’avoir une
alimentation nutritive.

Les plantes et les épices toniques conseillées pour Pitta sont l’amalaki, le gel d’aloès,
le shatavari, le bala, le gotu kola, la guimauve, la racine de consoude, la
rehmannia et la réglisse. Ce sont principalement les goûts sucré et légèrement amer
qui sont recherchés.

Une bonne formule tonifiante pour Pitta peut être préparée en mélangeant quatre
grammes de shatavari et deux grammes de fenouil à 25cl de lait tiède. On y ajoute
une cuillère à thé de ghee et une de sucre brut. Ce mélange peut être consommé une
fois par jour ou jusqu'à quatre fois par jour dans des conditions de grande faiblesse. On
peut aussi simplement consommer la gelée ayurvédique appelée Chyavan Prash.

La Tonification pour Kapha

La tonification pour Kapha implique une approche moins nourrissante et plus


stimulante que les autres types de tonification. Les massages peuvent être prescrits
mais ils ne doivent pas être trop forts. Le traitement par sudation doit être léger,
suffisant pour réchauffer la personne, mais pas trop fort pour ne pas l’affaiblir. La
purge et les vomissements thérapeutiques sont proscrits. Un repos adéquat doit être
observé, mais il n’est pas conseillé de dormir pendant la journée. Les efforts intenses et
l'exposition aux éléments doivent être évités, hormis les bains de soleil (qu’il faut tout
de même éviter lorsqu’il fait trop chaud). L'esprit doit être exercé, mais pas surentraîné.
Contrairement à la palliation, aucune méthode trop rigoureuse ou trop stricte ne doit
être utilisée.

Les aliments crus ne doivent pas être consommés, tout comme les aliments trop légers.
Les aliments conseillés sont les céréales complètes comme le maïs, l'orge ou le riz
basmati, les haricots mungo, le tofu, les pois chiches et les lentilles. Les produits
laitiers sont déconseillés. Les épices peuvent être consommées à volonté, certains corps
gras comme le ghee peuvent également être utilisés. L’objectif est d’avoir une
alimentation nutritive. Les champignons comme les shiitakes peuvent être utiles. En
cas de grande faiblesse, certaines huiles comme celle de sésame ou de d’amande
peuvent même être consommées, mais avec suffisamment d’épices pour pouvoir les
digérer.

Les plantes et les épices toniques conseillées pour Kapha sont l'ail, le poivre long, le
guggul, la myrrhe, le gel d'aloès (avec épices), l'aunée, la cannelle, le gingembre et
le shilajit. Ce sont principalement les goûts piquant et très légèrement sucré qui sont
recherchés. Les amers forts comme le séné, la rhubarbe, la gentiane ou l'épine-vinette
ne doivent pas être administrés.

Une bonne formule tonifiante pour Kapha peut être préparée en mélangeant deux
cuillerées à thé de gel d’aloé vera avec 1/2 cuillère à thé de jus de gingembre frais et
une cuillère à café de miel. Ce mélange peut être consommé deux fois par jour ou
toutes les deux ou trois heures dans les conditions de plus grande faiblesse.

II/ LA REGENERATION (RASAYANA)

La régénération (Rasayana) ou le rajeunissement est un traitement de supplémentation


qui s’effectue après un nettoyage interne profond ou après un Pancha Karma. Il s’agit
simplement d’une thérapie de tonification appliquée de manière stricte et, de manière
générale, elle ne diffère pas de ce qui est indiqué précédemment.

Pour la régénération des différents tissus et organes, les plantes et les épices suivantes
d’origine ayurvédique, occidentale ou chinoise peuvent être recommandées. La
régénération la plus importante est celle des tissus profonds et du système
reproducteur, principales sources d’énergie de l’organisme. Les substances qui
produisent cette régénération possèdent également le pouvoir d’augmenter Ojas.
RASAYANAS POUR LES TISSUS

shatavari, guimauve, racine de consoude,


PLASMATIQUE
orme rouge, mousse d'Irlande
amalaki (sous forme de gelée Chyavan
Prash), shatavari, safran (dans une
SANGUIN
décoction de lait), curcuma, ghee,
angélique chinoise, rehmannia, lycium
MUSCULAIRE ginseng, bala, amalaki, ashwagandha
huile de sésame, ghee (à utiliser avec des
ADIPEUX toniques comme l'ashwagandha ou le
bala)
ashwagandha, racine de consoude, sceau
de Salomon, guggul, myrrhe, ginseng
OSSEUX
sibérien (éleuthérocoque), poudre de
corail
ghee d’acore vrai et de gotu kola,
NERVEUX réglisse, ashwagandha, haritaki, bois de
santal, graines de jujubier
ashwagandha, shatavari, bala, renouée à
REPRODUCTEUR fleurs multiples, ail, graines de lotus,
musali noir ou blanc, palmier nain
RASAYANAS POUR LES ORGANES

poivre long, aunée, bibhitaki, ail,


fenugrec (principalement utilisés en
POUMONS décoction dans du lait ou avec des
plantes émollientes comme le shatavari
ou la racine de consoude)
arjuna, safran, cannelle, rose, lotus, bois
CŒUR de santal, ginseng, aubépine, Draksha
(vin médicinal ayurvédique)
shatavari, guimauve, feuilles de bambou
géant, réglisse (ces substances agissent
ESTOMAC
principalement sur les muqueuses de
l‘estomac)
gingembre, cannelle, galanga,
cardamome, fenouil, Draksha (ces
INTESTIN GRELE
substances agissent principalement pour
équilibrer Agni)
gel d’aloès au curcuma, huile de sésame,
ghee à l'épine-vinette, au curcuma ou au
FOIE
manjishta, angélique chinoise,
rehmannia, racine de pissenlit
RATE réglisse, ginseng, bala, astragale
COLON Triphala, haritaki, ase fétide, basilic
shilajit, gokshura, rehmannia, fo ti, gotu
REINS
kola, mahakanni
gotu kola, brahmi, acore vrai, haritaki,
shankha pushpi (convolvulus
CERVEAU pluricaulis), nard de l’Himalaya (ces
substances sont particulièrement utilisées
sous formes de ghees médicinaux)
shatavari, gel d'aloès, safran, kapikacchu
UTERUS
(pois mascate), angélique chinoise
ashwagandha, bala, kapikacchu (pois
TESTICULES
mascate), musali noir

Mise en Garde sur les Plantes et les Epices Toniques

Les plantes et les épices toniques et régénérantes doivent être associées à un régime
alimentaire nutritif approprié. Seules, même si elles sont tonifiantes, elles ne sont pas
assez nourrissantes. Les plantes et les épices toniques doivent être consommées avec
des aliments tels que le miel, le sucre, le ghee, l’huile de sésame, les amandes, les
dattes, les raisins secs, la farine de blé, la farine de graines de lotus, le riz, les haricots
mungo et d’autres aliments nutritifs. Sans ces aliments, les plantes et les épices
toniques et régénérantes ne délivrent pas leur plein potentiel.

LA RÉGÉNÉRATION DE L’ESPRIT

La régénération de l'esprit (Brahma Rasayana) est peut-être la partie la plus ancienne


et la plus importante du traitement ayurvédique. Pourtant, elle est très difficile et
exigeante à mettre en place. Cependant, si nous la testons ne serait-ce que sur une
semaine ou un mois, elle peut être très efficace. Si nous ne pouvons pas pratiquer
toutes les méthodes du rajeunissement de l’esprit, en appliquer certaines d’entre elles
peut déjà se révéler très utile. La régénération de l'esprit est à la base de toutes les
autres formes de Rasayana, car, selon l’Ayurvéda, les principaux facteurs responsables
des maladies proviennent du mental. Ce Rasayana est assez compliqué, nous ne
pouvons donc que décrire ici ses principales caractéristiques.

Selon le yoga, l'esprit n'est régénéré que dans le silence mental, lorsqu'il y a absence
totale de pensée. Aucune pratique physique ou mentale ne peut parvenir à régénérer
directement l’esprit, mais certaines peuvent y contribuer indirectement. Par
conséquent, le silence et la tranquillité d'esprit sont primordiaux. Pour cela, nous
devrions adopter ce qu’on appelle l'attitude du témoin, le Purusha. Elle peut être
obtenue par un processus de travail sur soi. Se dévouer à l’absolu peut également
suffire en soi.

Les mantras qui induisent un état de tranquillité, comme OM, RAM et SHAM,
peuvent être utilisés pour parvenir à atteindre l’attitude du témoin. On commence pour
cela à les chanter à haute voix pendant quelques minutes, puis on les répète
mentalement tout au long de la journée chaque fois que l'esprit commence à divaguer.

Les Pranayamas équilibrants (ni dynamisants, ni calmants) sont également


recommandés. Nous devrions essayer de nous connecter de la sorte à la force de vie
cosmique, en nous ouvrant à la force de guérison qui émane de la nature. Le corps doit
être le plus immobile possible. Idéalement, une bonne posture devrait nous permettre
de rester assis presque toute la journée. Toute posture confortable est bonne, mais la
posture du lotus (Padmasana) et la posture de l’adepte (Siddhasana), si elles peuvent
être réalisées et tenues sans effort, sont préférables.

L'abstinence sexuelle, en pensée, en paroles et en actes, est essentielle tout au long du


processus.

Le feu digestif devrait être puissant. Seuls les aliments sattviques doivent être
consommés, les aliments qui peuvent obstruer les canaux sont à proscrire. Le lait entier
non pasteurisé peut cependant être consommé. Sinon, tout autre type de lait est à éviter.
Les yaourts peuvent être consommés avec modération. Le ghee reste l’aliment le plus
important. Vous pouvez consommer des céréales complètes, des fruits à coque, des
fruits frais et des légumes crus. Le goût sucré est à rechercher et à utiliser, tout en
évitant les sucreries et les sucres purs, hormis le jaggery (sucre complet issu des fleurs
du palmier dattier) et le miel. Les aliments salés et acides doivent être évités, ainsi que
ceux qui sont amers et astringents.

Le régime alimentaire doit être léger et il faut éviter de trop manger. Si l’appétit
disparaît, on peut jeûner jusqu'à son retour. Il n’y a pas d’obligation de manger. Seule
l'eau de source pure devrait être bue lors de ce Rasayana. Les épices sattviques comme
le gingembre, la cannelle, la cardamome et le fenouil peuvent être consommées avec
du miel si besoin afin de libérer les canaux, mais il faut éviter d’utiliser beaucoup
d’épices en général pendant cette période. Les stimulants comme le café, le thé, le
chocolat, les drogues, le tabac, l’alcool, etc… sont à proscrire.
L'encens de bois de santal et les huiles essentielles de fleurs, en particulier celle de
rose, peuvent être utilisés en diffusion. Aucune couleur vive ne devrait être utilisée, les
nuances de bleu et de vert pastels ou de blanc, avec un peu de doré sont à privilégier
dans la décoration intérieure et pour les vêtements.
La meilleure plante à utiliser en interne pour le Rasayana de l’esprit est le brahmi
(bacopa monnieri en latin). Une formule efficace est obtenue en diluant deux cuillères
à thé d’un mélange composé de quatre parts de brahmi, une part d’acore vrai, une
part d'ashwagandha et une part de réglisse dans 25cl d'eau ou de lait. On peut ajouter
un peu de ghee liquide à cette formule.

Généralement, il est essentiel de passer du temps dans la nature. L'hiver est une bonne
saison pour pratiquer le Rasayana de l’esprit car notre conscience y a tendance à être
intériorisée. Le solstice d'hiver est la meilleure période. Géographiquement, les zones
de haute montagne sont meilleures car l'air est plus clair et l'élément éther y est
prédominant. Pour faire ce Rasayana, il faudrait de préférence être sur une colline ou
dans une zone dégagée, et non dans une plaine ou dans une zone fermée, car un espace
sans obstacle permet au Prana de s’écouler librement.

Il est également important de dormir le moins possible lorsque l’on pratique le


Rasayana de l’esprit, et on ne doit pas dormir pendant la journée. Les efforts physiques
doivent être évités, exceptés pour de courtes marches. La méditation doit être pratiquée
tôt le matin ou à 4 heures du matin, à midi, au coucher du soleil et à minuit. On peut
donc dormir entre minuit et 4 heures du matin ou entre le coucher du soleil et minuit.

Il est préférable de rester seul pendant ce processus. Il faut se permettre d’abandonner


tout attachement au passé. On met alors de côté les inquiétudes, l'anxiété et l'ambition.

Toute forme de stimulation mentale doit être évitée, en particulier la musique, les
journaux, les livres, les magazines, la télévision, ainsi que, bien sûr, les smartphones et
les ordinateurs. Le silence devrait être observé le plus possible. En quelque sorte, on
devrait temporairement mourir au monde et se permettre de renaître dans la paix de la
Nature.

Cependant, toutes ces règles sont subordonnées à une chose principale : la paix et la
tranquillité d'esprit. Dès lors que cet état est pleinement et entièrement atteint, les
règles peuvent être modifiées.
Notes personnelles, schémas et tableaux récapitulatifs de l’étudiant :
13 LE TRAITEMENT DE LA MALADIE

Ce chapitre traite du traitement ayurvédique des maladies dans globalité, veillez à


aborder le sujet avec prudence. Je ne vous recommande pas de commencer à traiter
directement tous types de maladies, même si vous devriez être maintenant capable de
préconiser des recommandations ayurvédiques pouvant aider dans le traitement de
nombreuses maladies courantes. Vous devez également avoir les compétences de
diagnostic appropriées (voir Cours de Praticien en Ayurvéda Module 2 : Le Diagnostic
Ayurvédique) et celles-ci nécessitent de l'expérience. N'oubliez pas qu'une formation
clinique approfondie en Ayurvéda est bien évidemment recommandée pour traiter
efficacement les maladies complexes.

Prakritti et Vrikritti : Constitution et Maladie

Pour traiter n'importe quelle maladie, vous devez d'abord déterminer le Prakritti et le
Vrikritti de la personne, sa constitution de base et la nature de sa maladie. Pour cela,
passez en revue chacun des facteurs décrits dans le Cours de Praticien en Ayurvéda
Module 2 : Le Diagnostic Ayurvédique qui les traitent en détail. Pour un examen plus
spécifique de la maladie, procédez à un examen complet de la personne tel que décrit
dans le même ouvrage au chapitre 3.

Je vous conseille d’élaborer vos propres formulaires d’examen traitant à la fois de la


constatation de la maladie (Vrikritti-Pariksha) et de la constitution de la personne
(Prakritti-Pariksha).

La règle générale du traitement des maladies est de combattre le Vrikritti tout en


protégeant le Prakritti, ceci dans le but de diminuer les principaux symptômes de la
maladie sans aggraver la constitution sous-jacente de la personne.

Les praticiens en Ayurvéda peuvent également viser l'équilibre constitutionnel


lorsqu'aucun symptôme significatif de Vrikritti ou de maladie n'est évident. Cela fait
partie de l'entretien général de la santé et de sa prévention.

I/ CONTEXTE ET STRATEGIE DE TRAITEMENT


Il existe plusieurs principes à appliquer ou étapes importantes à respecter dans le
traitement ayurvédique de la maladie :

1. Ne suivez pas de conditions que vous ne pouvez pas gérer. Evitez donc la plupart
des maladies fébriles, les états douloureux aigus, les blessures ou les
saignements.

2. Traitez en priorité tout agent pathogène ou toute maladie d'origine externe,


comme un rhume ou une grippe. Ceux-ci doivent être traités, en général de
manière symptomatique, avant de cibler des déséquilibres doshiques plus
profonds ou chroniques.

3. S'il n'y a pas d'agents pathogènes importants à traiter, traitez tout déséquilibre
manifeste de Vata avant de procéder à autre chose en interne. En effet, si Vata
est déséquilibré, il n’est pas possible de traiter quoi que ce soit d’autre. En
général, il s’agit généralement de traiter les problèmes psychologiques,
émotionnels, de stress, nerveux et douloureux liés à la maladie afin de libérer le
champ d’énergie de la personne. Ceci permet ensuite un traitement direct du
corps physique.

4. Traitez Agni et le système digestif avant de traiter les Doshas au niveau des
tissus et d’éliminer Ama de l’appareil digestif. Si le système digestif ne
fonctionne pas correctement, même les plantes et les aliments bénéfiques pour la
personne risquent de ne pas être assimilés. Rééquilibrez Agni avec les plantes et
les épices appropriées et éliminez Ama, en prenant soin toutefois de réduire le
Dosha en excès. En plus d'équilibrer Agni, veillez à normaliser l'élimination
(urines et selles) de manière à ce qu'Ama soit efficacement évacué du corps.
Utilisez alors la langue comme outil de diagnostic.

5. N'oubliez pas que les sites d'accumulation des Doshas tels que le gros intestin
pour Vata, l'intestin grêle pour Pitta et l'estomac pour Kapha sont des endroits
clés d’un traitement ayurvédique.

6. Rappelez-vous que les connexions tissulaires de Vata avec le tissu osseux, de


Pitta avec le sang et de Kapha avec le plasma et la lymphe sont d’autres facteurs
importants.

7. Ciblez le déséquilibre doshique principal et ses liens avec les sous-Doshas, tissus
et systèmes impliqués, en essayant de ramener le Dosha en excès dans l’appareil
digestif afin de pouvoir l’éliminer grâce au Pancha Karma ou par des techniques
équivalentes plus lentes de purification doshique.

8. Faîtes suivre le traitement par un Rasayana afin de régénérer les tissus et de


redonner de la force à la personne. Vous aurez alors généralement besoin de
plantes et d’épices toniques et rafraîchissantes.

II/ PRINCIPES DU TRAITEMENT


Il y a quelques points clés stratégiques à retenir dans ce processus :

1. Faites un examen approfondi de la personne en étudiant ses Doshas, Sous-


Doshas, Dhatus, Sous-Dhatus, Malas, Srotas, ainsi que ses antécédents médicaux
complets. Cela prend généralement une heure ou deux. Ceci est nécessaire que
vous fassiez seulement des recommandations d’hygiène de vie ou que vous
traitiez des maladies spécifiques.

2. Elaborez des attentes réalistes avec la personne que vous traitez. Évitez de
présenter l’Ayurvéda comme un remède rapide et magique. Insistez sur le besoin
d’intégrer les principes ayurvédiques dans la vie de tous les jours et sur le long
terme.

3. Soyez patient. Il faut généralement compter un mois de traitement par année


d’existence de la maladie afin d'éliminer efficacement le déséquilibre persistant.
Ne vous attendez pas à ce que les conditions de longue date se corrigent
rapidement. Attendez-vous par contre à rencontrer des effets indésirables en
cours de route, en particulier pour les types Vata, chez qui ces effets indésirables
sont aussi le plus souvent imprévisibles.

4. Introduisez les changements alimentaires lentement et progressivement. Les


habitudes physiques profondément ancrées ne peuvent être modifiées qu'au fil du
temps. Ne forcez pas la personne à changer de mode de vie. Mettez plutôt en
place un système progressif de modifications qui lui permet d'apprendre à gérer
sa santé en modifiant quelques facteurs clés à la fois.

5. Prenez conscience que peu de patients sont familiers avec la phytothérapie. Ils
peuvent donc présenter des réactions inhabituelles à l’utilisation de plantes
médicinales et d’épices pourtant appropriées à leur condition. Commencez avec
des doses plus faibles que recommandées et augmentez-les avec le temps.

6. Développer des moyens de déterminer l'observance et l’accord de la personne


avec le traitement. Demandez-lui par exemple de créer un journal de ses
habitudes alimentaires, de ses habitudes de vie et des changements qu’elle a
effectués. Impliquez-la activement dans le processus de traitement. Rappelez-
vous que ce n'est pas ce que vous savez en tant que thérapeute qui est le principal
facteur de guérison, c’est ce que la personne applique dans sa vie quotidienne.

7. N'oubliez pas d'utiliser une stratégie holistique. Prescrivez non seulement un


régime alimentaire et de la phytothérapie, mais aussi des exercices, du yoga, de
la méditation et d’autres modifications de l’hygiène de vie, le tout en adéquation
avec ce que la personne est prête ou apte à mettre en œuvre.

8. N'oubliez pas que le traitement est aussi une forme de diagnostic. À mesure que
vous traitez une personne, vous gagnerez en connaissances sur son état et
pourrez le cibler plus efficacement. Ne vous attendez pas à ce que tout soit clair
après la première session. Votre pronostic initial sur la constitution de la
personne ou même sur la nature de sa maladie peut nécessiter une révision au fil
du temps. Considérez ces évaluations initiales comme étant préliminaires.

Surtout, répondez aux besoins que l’on vous exprime. Ceux-ci sont généralement
révélés par la plainte principale ou par la principale raison de vous consulter, ce qui
peut être différent de ce que vous vous considérez comme ayant besoin de traitement.
Si une personne vient vous voir pour une maladie, elle peut la définir en terme
allopathique (ex : arthrose, diabète, maladies cardiaques, …). Essayez de lui expliquer
son état de santé de manière ayurvédique, mais discutez-en de manière allopathique.
Dans le même temps, ne laissez pas la personne qui vous consulte réduire son état de
santé à sa plainte principale ou à son soulagement symptomatique, mais utilisez ces
symptômes pour traiter les problèmes de santé plus profonds et pour prescrire les
changements de mode de vie adéquats.

En résumé, donnez toujours à la personne une évaluation réaliste de ce que vous


pouvez faire pour elle, estimez le temps que cela va prendre pour améliorer son état de
santé et dîtes-lui quels efforts elle doit personnellement déployer. N'oubliez pas que
l'Ayurvéda propose des traitements pour toutes les maladies et peut contribuer à
combattre toutes les maladies, mais l’Ayurvéda ne peut pas tout guérir. En général,
les premiers effets d’un traitement apparaissent au bout d’un mois.

Dans le traitement des maladies, on présente souvent une approche simplifiée, qui
divise chaque maladie majeure selon le déséquilibre doshique principal, en fonction de
la prédominance des symptômes et de la constitution sous-jacente de la personne
affectée. Cependant, chaque maladie a généralement une origine plus spécifique dans
l’un des trois Doshas. Cela dépend des systèmes touchés par la maladie. Par exemple,
la plupart des maladies respiratoires sont des maladies Kapha parce qu’elles se trouvent
dans la zone Kapha, mais elles peuvent être divisées en types Vata, Pitta et Kapha en
fonction de leurs symptômes spécifiques.

De même, l'arthrose est une maladie Vata : elle concerne les os, un tissu Vata, et c’est
une maladie due au processus naturel de vieillissement, le stade de la vie Vata. Mais il
existe aussi des types Vata, Pitta et Kapha d’arthrose. Par conséquent, vous devriez
apprendre l’art ayurvédique du « diagnostic différentiel de la maladie selon les Doshas
» en tenant compte à la fois du site d’accumulation des Doshas et des symptômes de la
maladie.

Le principe clé du traitement consiste à :

1. Cibler le site de la maladie, par les organes, les tissus, les systèmes et les Doshas
touchés et impliqués,

2. Puis cibler le Dosha spécifiquement impliqué dans le problème.

Par exemple, dans le traitement de l'arthrose, qui est une maladie des os, un système
Vata, des plantes et des épices spécifiques pour les os sont nécessaires. Celles-ci sont le
guggul, la myrrhe, l'angélique, le nirgundi et d'autres encore qui améliorent la
circulation dans les os. En plus, des plantes spécifiques sont prescrites selon le Dosha
principal impliqué. Pour Vata, des toniques comme l’ashwagandha ou le vidari
peuvent être nécessaires. Pour Pitta, des anti-inflammatoires naturels comme le
manjishta ou le curcuma sont utiles. Pour Kapha, des stimulants circulatoires chauds
tels que le piment de Cayenne ou le pippali sont efficaces.
En outre, en plus du traitement spécifique de la maladie, on peut modifier l’hygiène de
vie afin de traiter dans leur globalité la constitution doshique et la maladie. Pour
l'arthrose, par exemple, d'autres recommandations que phytothérapeutiques peuvent
être prescrites afin de réduire le Dosha principalement impliqué et de renforcer les
tissus et organes touchés (régime anti-Vata pour combattre l'arthrose de type Vata et
asanas de yoga pour renforcer les os et les articulations).

L’objectif ultime reste d’aider à drainer le Dosha des tissus affectés vers l’appareil
digestif en vue de son élimination de l’organisme, comme le font les différentes
techniques du Pancha Karma.

À cet égard, rappelez-vous les six étapes de la maladie. Le traitement d'une maladie
spécifique n'est pas une fin en soi, mais seulement une partie de l'équilibre doshique et
du retour à un bon état de santé, ce qui peut éventuellement nécessiter des pratiques de
rajeunissement et la régénération du système immunitaire.

De plus, certaines maladies, telles que les maladies contagieuses (grippes et


épidémies), peuvent ne pas être définies de manière doshique. Leur traitement sera plus
symptomatique. D’autres maladies, telles que le dysfonctionnement du système
immunitaire ou les problèmes endocriniens, peuvent être considérées davantage
comme des problèmes d’Ojas, de Tejas ou de Prana que simplement de Vata, de Pitta
ou de Kapha. Le renforcement d’Ojas, de Tejas et de Prana est également à la base de
tous les programmes de rajeunissement et de l’augmentation de l’énergie.

III/ LES MALADIES ET LES DIFFERENTS SYSTEMES CORPORELS

• LES MALADIES DU SYSTÈME DIGESTIF

Nous avons déjà précédemment mentionné plusieurs de ces affections. Notez le rôle
central des troubles du système digestif dans toutes les maladies qui reflètent
l'accumulation des Doshas dans l’appareil digestif.

Ces conditions posent également Agni en tant que facteur primordial de la santé. Notez
le lien entre l’Agni digestif (Jatharagni) d’une personne malade et ses autres agnis.
Notez le rôle de l’intestin grêle dans le traitement des troubles de Pitta en général.
Notez le lien spécial de Pitta avec le foie et les maladies du foie, ainsi que l’importance
des nettoyages réguliers du foie pour les types Pitta. Assurez-vous que la personne est
consciente de l’état de sa digestion et de la façon de la maintenir en équilibre.

• LES MALADIES DU GROS INTESTIN

Assurez-vous de traiter l'élimination parallèlement au processus digestif car les deux


vont toujours de pair. Alors qu’Ama se forme dans l’appareil digestif, il s'accumule
souvent dans le côlon par la seule force de gravité (non seulement pour les types Vata
mais également pour les types Pitta et Kapha).

Rappelez-vous le rôle du côlon dans l'absorption du Prana et de son rôle dans le


traitement des troubles Vata en général. Apprenez à la personne à surveiller son
élimination et à comprendre le bon usage des laxatifs et des lavements.
• LES TROUBLES DU SYSTÈME RESPIRATOIRE

Soyez capable de traiter de manière symptomatique les problèmes respiratoires aigus,


mais apprenez aussi à reconnaître les schémas doshiques plus profonds et les
caractéristiques de ces maladies.

Notez l’importance des maladies pulmonaires « bénignes » comme le rhume et la


grippe en tant que première étape de toutes les attaques pathogènes et des troubles
Kapha en général. Rappelez-vous la connexion des poumons au système lymphatique.

Insistez sur les Pranayamas pour renforcer les poumons dans tous les cas d'affections
pulmonaires et d'allergie. Rappelez-vous les rôles de Prana et de Pranamaya Srotas
dans le processus de guérison.

• LES TROUBLES DU SYSTÈME CIRCULATOIRE

Notez l'approche ayurvédique des maladies cardiaques, qui sont principalement des
maladies Kapha, où Ama est élevé et souvent liées à un style de vie sédentaire. Les
thérapies ayurvédiques visant à modifier l’hygiène de vie peuvent être très efficaces
pour traiter ces conditions.

Notez le lien ayurvédique du cœur avec l’esprit et les émotions, ainsi que l’importance
de la méditation dans le rétablissement de la paix intérieure.

• LES MALADIES DU SYSTÈME URINAIRE ET DU SYSTÈME DU MÉTABOLISME DE L’EAU

Notez le point de vue ayurvédique sur le diabète qui est considéré comme un trouble
Kapha et un problème des canaux du système hydrique (Ambhuvaha Srotas). Notez
l'importance des thérapies de nettoyage des reins et des voies urinaires.

• LES TROUBLES DU SYSTÈME REPRODUCTEUR

Examinez l'approche ayurvédique des problèmes gynécologiques. Étant donné que la


majorité des personnes qui s’intéressent à l’Ayurvéda sont des femmes, vous
rencontrerez fréquemment ces affections dans votre pratique.

Notez la connexion entre le système reproducteur féminin, le sang et Pitta. N'oubliez


pas de mettre l'accent sur le renforcement d'Ojas dans le traitement de ces troubles.

Pour les femmes de type Vata, rappelez-vous que les problèmes menstruels sont
souvent un symptôme lié à un Vata élevé en général et qu’ils nécessitent un traitement
de l’ensemble de l’organisme.

• LES TROUBLES DU SYSTÈME NERVEUX

Notez le lien général entre les troubles nerveux et Vata. Prescrivez non seulement un
régime alimentaire et de la phytothérapie anti-Vata, mais aussi des massages à l’huile,
des asanas, des mantras et de la méditation.

• LES TROUBLES MENTAUX ET EMOTIONNELS – LA PSYCHOLOGIE AYURVÉDIQUE

Notez l'approche ayurvédique de conditions telles que la dépression et l'anxiété qui


sont presque devenue épidémiques de nos jours. Apprenez à appliquer une gestion
ayurvédique des émotions en tant que thérapie de soutien au traitement de toute autre
maladie. En effet, toutes les maladies ont tendance à déséquilibrer nos émotions.
L'utilisation des mantras et de la méditation est primordiale à cet égard.

• CONDITIONS SPÉCIALES ET DIVERSES : MALADIES FÉBRILES, MALADIES DE LA PEAU,


ARTHRITE, GOUTTE, CANCER

Notez l'importance de renforcer Ojas pour traiter les maladies difficiles comme le
cancer et le sida.
Pour l'arthrose, rappelez-vous l'importance d’utiliser des Pranayamas ainsi que des
thérapies de sudation et d’oléation.

En ce qui concerne les maladies de la peau, notez l’importance des applications locales
de plantes.
Pour les maladies fébriles, reconnaissez l’importance des plantes et des épices
antibactériennes et antivirales.

• SOINS DES ENFANTS ET DES PERSONNES AGÉES

Notez les besoins particuliers aux différentes étapes de la vie.

Apprenez à aider les personnes sujettes à la crise de la quarantaine ou dans leur


transition vers le 3ème ou 4ème âge, notamment en leur montrant l’importance et la valeur
spirituelle de la dernière période de la vie. Initiez-les aux thérapies de rajeunissement
en tant que moyens d'amélioration de la santé et de préservation de l'énergie.

En ce qui concerne les enfants, insistez sur l’importance d’un mode de vie ayurvédique
en tant que fondement d’une santé forte et durable.
Notes personnelles, schémas et tableaux récapitulatifs de l’étudiant :
A PROPOS DE L’AUTEUR

Stéphane Le Colas est un professeur de yoga français, yogathérapeute, praticien en


Ayurvéda et en massage thaïlandais.

Il est aussi Maître-Praticien en Hypnose Ericksonienne, outil qu’il utilise en parallèle à


l’Ayurvéda et à la yogathérapie.

Il vit aux Vans, au sud de l’Ardèche.

Il a découvert les sciences médicales liées aux philosophies hindoues et bouddhistes au


Népal, lors de sa 1ère formation de professeur de yoga. Il s’est dès lors formé aux quatre
coins du monde auprès d’éminents spécialistes de chaque discipline.

Il reçoit en cabinet pour des consultations privées depuis 2013. Il continue toujours à
donner des cours de yoga et de massage. A Paris, il forme à l’Ayurvéda de futurs
professeurs de yoga.

Outre ce livre, Stéphane Le Colas a également publié :

- Cours de Praticien en Ayurvéda Module 1 : Anatomie et Physiologie


Ayurvédiques
- Cours de Praticien en Ayurvéda Module 2 : Le Diagnostic Ayurvédique
- Cours de Praticien en Ayurvéda Module 3 : Les Principales Méthodes du
Traitement Ayurvédique
- Les Chakras : Ce qu’ils sont vraiment
- Le Syndrome de Stress Post-Traumatique, Le Comprendre Mieux pour Mieux le
Traiter

A paraître ultérieurement :

- Cours de Praticien en Ayurvéda Module 4 : Les Thérapies Complémentaires du


Traitement Ayurvédique

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