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Titre original 

: The Yoga of Natural Vision correction


Publié pour la première fois au Japon
© Dr Kazuhiro Nakagawa, 2013
© Le Courrier du Livre, 2018 pour la traduction française.
Traduit de l’anglais par Stéphanie Chaut.
ISBN : 978-2-7029-1861-6
 
Tous droits de reproduction, traduction ou adaptation réservés pour tous pays.
 
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Note de l’éditeur : L’auteur et l’éditeur déclinent toute responsabilité provenant directement
ou indirectement de l’utilisation de ce livre. Les déclarations faites par l’auteur concernant
les produits, les processus, méthodes de traitements représentent uniquement les idées et
opinions de l’auteur et ne constituent en aucun cas une recommandation ou une
approbation de tout produit ou traitement par l’éditeur.
La méthode Nakagawa vous offre des outils épatants et totalement
naturels pour améliorer votre vue et prévenir l’hypermétropie, la
myopie, la presbytie et le vieillissement oculaire. Dans cet ouvrage,
le Dr Nakagawa explique la « science empirique » de sa méthode et
offre d’innombrables conseils et exercices pour la mettre en œuvre
et en profiter pleinement.
À travers ce livre, il vous prouve que « si vous croyez être capable
de voir, alors vous verrez. » Vous pouvez réellement améliorer votre
vision dès aujourd’hui. À  l’aide de ce livre, vous entraînerez votre
cerveau à retrouver une bonne vue.
Les techniques de maîtrise sensorielle telles qu’elles sont
pratiquées dans le yoga peuvent être appliquées au cerveau car,
après tout, c’est lui qui voit. Cette approche est fondée sur le
concept philosophique oriental appelé «  Ku Sokuze Shiki.  » Ku
désigne le monde invisible, Sokuze signifie « tel qu’il est », et Shiki
désigne le monde visible. Grâce à  la méthode du Dr  Nakagawa, le
cerveau transforme le pouvoir de penser (ku, ou ce qui est invisible)
en pouvoir de voir (shiki, ou ce qui est visible).
La plupart des gens ne sont pas conscients de ces principes très
simples. C’est la raison pour laquelle, lorsque leur vue se détériore,
beaucoup ne font aucun effort pour rétablir leur vision optimum et
préfèrent s’appuyer sur des béquilles comme le port de lunettes ou
de lentilles de contact, le Lasik ou d’autres chirurgies. Et c’est ainsi
que leur vision ne cesse de se détériorer.
Le Dr Nakagawa affirme que l’on ne devrait pas baisser les bras si
facilement. La croyance selon laquelle les problèmes de vue sont
irréversibles n’est qu’un mythe. Le chemin le plus court vers le
rétablissement d’une bonne vue consiste à ne pas dépendre d’outils
ou de méthodes chirurgicales, mais à  ne compter que sur soi. Si
vous croyez en vous et en votre potentiel de guérison et de
transformation, votre vue s’améliorera.
En appliquant la méthode Nakagawa, tout le monde peut améliorer
sa vue dès aujourd’hui. Une fois cette tâche accomplie, il ne reste
plus qu’à entretenir sa vue et à la peaufiner pour l’améliorer encore.
Le cerveau voit par l’intermédiaire des yeux.

Le cerveau est le maître et les yeux sont ses servants.

La clé d’une bonne vue réside dans le cerveau.


Sommaire

Préface
Introduction – Si vous développez pleinement votre « pouvoir de voir », vous
pourrez viser les plus hauts sommets

Chapitre 1 – La survie de l’homme repose sur son « pouvoir de


voir »
Vivre dans le monde des aveugles
Le « pouvoir de voir » se développe en même temps que le caractère
Votre rythme biologique s’enclenche d’une simple pression sur un interrupteur
Les dangers liés au mauvais usage du « pouvoir de voir »
Les habitudes auxquelles il faut faire attention
Ouvrez les yeux 1 – Mon cheminement jusqu’au programme de remise en forme
de la vision

Chapitre 2 – La multiplication rapide des cas de myopie


dépossède l’homme de son « pouvoir de voir »
Le déclin de la vue est un signal fort de notre corps
Le déclin de la vue entraîne une détérioration du « pouvoir de voir » du cerveau et
des yeux
Comment vous en sortez-vous derrière l’ordinateur ?
La myopie induite par l’écran, une nouvelle épidémie
Avez-vous l’habitude de ne regarder que d’un œil ?
La myopie induite par l’ordinateur survient avant tout en prévention de la cécité
Rester longtemps penché en avant entraîne le syndrome de la « nuque droite »
Exercices pour réduire les tensions de la nuque
Exercice pour réduire les tensions des épaules
Ouvrez les yeux 2 – Passer son brevet de pilote
Chapitre 3 – Les exercices de vision pour le cerveau peuvent
faire émerger le « pouvoir de voir » caché en vous
Si vous croyez que vous pouvez voir, alors vous verrez
Quelle est la puissance du « pouvoir de voir » de votre cerveau ?
Pour les yeux et le cerveau, est-ce que 1 + 1 = 1 ?
Technique cérébrale no 1
Exercices pour stimuler votre pouvoir de concentration
Exercices oculaires pour stimuler la concentration
Technique cérébrale no 2
Exercices pour stimuler votre mémoire
Exercice pour améliorer votre mémoire des chiffres
Exercice d’identification des feux de signalisation
Technique cérébrale no 3
Exercices pour développer votre imagination
Exercice pour stimuler votre pouvoir d’imagination
Technique cérébrale no 4
Prévenez l’étroitesse de vue et élargissez votre champ de vision
Exercice pour élargir votre champ visuel
Technique cérébrale no 5
Apprivoisez les contrastes
Exercice d’adaptation à différentes luminosités
Exercice pour accroître votre sensibilité aux contrastes
Technique cérébrale no 6
Accélérez la coordination entre le cerveau, les yeux et le corps
Ouvrez les yeux 3 – Quoi ? Vous ne pouvez pas voir ce que vous devriez être
en train de voir ? !

Chapitre 4 – Rétablissez votre « pouvoir de voir » à l’aide


d’exercices oculaires
La première étape pour retrouver une bonne vue consiste à faire des mouvements
oculaires
Ouvrez les yeux 4 – Les raisons pour lesquelles les yeux et le cerveau se
refroidissent
Rétablissement de la vue chez des personnes atteintes de myopie et/ou
d’astigmatisme
Mesures permettant de contrer la presbytie, l’astigmatisme, la malvoyance et le
strabisme
Technique oculaire no 1
Oculomotricité – nos yeux sont faits pour regarder en tous sens
1er exercice : Préserver une bonne motricité
2e exercice : Mouvements oculaires rapides
3e exercice : Regarder dans le vide
Technique oculaire no 2
Un équilibre optimal entre les deux yeux – Le sens de l’équilibre est vital pour les
yeux et le cerveau
Technique oculaire no 3
Une mise au point parfaite – Alternez rapidement entre la vision de loin et la
vision de près
Exercice pour corriger votre vision de loin
Exercice pour passer de la vision de près à la vision de loin et vice versa
Technique oculaire no 4
Exercices pour contrecarrer la myopie induite par l’ordinateur
Exercice 1 : Ouvrir et fermer les yeux
Exercice 2 : Le cercle, le triangle et le carré
Exercice 3 : Les zigzags
Exercice 4 : Stimulation des muscles extra-oculaires
Exercice 5 : Le tapotement
Technique oculaire no 5
Astuces pour soulager les yeux fatigués
Technique oculaire no 6
Comment vous protéger du syndrome de l’œil sec
Cligner des yeux en mouvement
Exercice pour stimuler les glandes de meibomius
Exercice pour renforcer les muscles des paupières
Ouvrez les yeux 5 – Les réfugiés du Lasik

Chapitre 5 – Chassez toute menace de presbytie et bannissez à


jamais la sénilité à l’aide de votre véritable « pouvoir de voir »
Des mesures antivieillissement pour les yeux
Quel âge ont vos yeux et votre cerveau aujourd’hui ?
Trois principes pour vous aider à dire adieu à la presbytie et à retrouver une bonne
vue
La gestion du stress pour les yeux et le cerveau
Exercices de respiration profonde
Réactivez les muscles atrophiés
Ouvrir et fermer les yeux
Exercice des zigzags
Exercice de repérage des nombres
Exercice pour développer votre capacité d’accommodation
Un masque oculaire équilibrant pour stimuler la rétine
S’entraîner avec le masque oculaire équilibrant
Réchauffez votre corps pour combattre l’hypermétropie
Le pouvoir de la myrtille contre le vieillissement oculaire
Des mesures contre les troubles oculaires liés au vieillissement
Ouvrez les yeux 6 – Même les enfants souffrent d’hypermétropie

Chapitre 6 – Votre « véritable pouvoir de voir » est une


ressource fiable de votre arsenal de compétences
Le « pouvoir de voir » est le pouvoir de vivre
La vision sportive – 1re partie : L’effondrement d’un joueur de base-ball
La vision sportive – 2e partie : L’équilibre bilatéral est essentiel
La vision au travail – 1re partie : Travaillez debout !
La vision au travail – 2e partie : Améliorez votre vision pour pratiquer la lecture
rapide
Exercice de mouvements oculaires verticaux et horizontaux
Exercice pour élargir votre vision rapide
Exercice pour faire converger les yeux rapidement
Exercice pour lire toute une ligne d’un seul trait
Exercice de lecture à l’envers
Exercice pour lire ligne par ligne
Exercice de lecture à l’envers
Exercice de capture d’image instantanée
Exercice de visualisation
La vision au quotidien – 1re partie : Commencez par stimuler la vitalité des yeux
Exercice de pompagE
Exercice oculaire pendant le brossage de dents
Exercice oculaire à pratiquer dans les transports en commun
Ouvrir et fermer les yeux
Exercice de respiration profonde
Exercice de clignements des yeux en formant un cercle
La vision au quotidien – 2e partie : Réactualiser en oubliant
 
 
Conclusion – Une bonne vue nous permet de vivre pleinement
Épilogue – Le « pouvoir de voir » nous change la vie
Préface

LE CHAMPION DE BASE-BALL
Un garçon est venu me voir quand il était en CE2. Il espérait que je
pourrais l’aider à  former son esprit à  mieux voir. Quand je lui ai
demandé quel était son rêve, il a  déclaré  : «  Devenir le quatrième
frappeur des Hanshin Tigers ! » Il se trouve que son père était alors
ami avec un quatrième frappeur des Hanshin Tigers (une grande
équipe de base-ball au Japon), qui leur rendait visite de temps en
temps.
Son acuité visuelle était de 15/10e, mais je l’ai aidé à  renforcer le
pouvoir de voir de son esprit, de façon à ce que son jeu s’améliore.
Il a  eu des hauts et des bas au base-ball lorsqu’il était
à  l’université, mais il a  fini par intégrer une célèbre équipe de la
Ligue centrale basée à Tokyo, ce qui était son premier choix.
Depuis le début de sa carrière professionnelle, il restait toujours
éveillé la veille des matchs jusqu’à en être épuisé, avec de fortes
fièvres et les amygdales enflammées. Malgré cela, quand le moment
arrivait, ses performances sur le terrain étaient si brillantes qu’il a fini
par remporter le trophée de MVP1.
Depuis, son palmarès est extraordinaire. Sur une période de
quatorze ans, il a réalisé 346 home runs, 1  730 coups sûrs, et une
moyenne globale au bâton de 0,287. Aujourd’hui, dans le monde du
base-ball japonais, c’est une superstar, et il touche le salaire le plus
élevé.
S’il faisait partie des Yankees de New York, je suis sûr qu’il serait
comme Derek Jeter, par exemple.

LA STAR DE LA TÉLÉVISION
Une charmante petite fille de 5  ans, accompagnée par sa mère,
a  fait un jour le trajet depuis la préfecture de Hyogo jusqu’à mon
cabinet pour me rencontrer. Un ophtalmologue lui avait déclaré que
si elle ne faisait rien pour combattre son hypermétropie, sa
malvoyance, son astigmatisme fort et son strabisme accommodatif,
elle pourrait perdre la vue. Comme elle était malvoyante, sa vision
ne s’améliorait même pas avec des lunettes.
Sa mère, accablée par la culpabilité de n’avoir pas détecté chez sa
fille toutes ces affections médicales débilitantes, était extrêmement
confuse et désolée pour elle. Soucieuse de son avenir, elle sollicita
désespérément une consultation avec moi pour voir si quoi que ce
soit pouvait être entrepris. L’hypermétropie et l’astigmatisme de cette
petite fille étant très sévères, j’ai décidé de m’occuper d’elle tout en
prévenant sa mère : « Je ne peux être certain d’arriver à quoi que ce
soit avant d’avoir essayé, mais je ferai tout ce qui est en mon
pouvoir pour améliorer sa vue. »
Elle a  commencé par me rendre visite une fois par mois, de la
préfecture de Hyogo jusqu’à mon cabinet. C’était une petite fille
douce et intelligente, qui mettait toutes mes recommandations en
pratique avec enthousiasme.
Par bonheur, nous avons pu constater dès le premier examen
ophtalmologique que sa vue s’était améliorée sans la moindre
anicroche  ; sa malvoyance a  rapidement disparu, et avec les
lunettes, sa vision s’est améliorée jusqu’à atteindre 10/10e. Nous
étions tous soulagés pour quelque temps.
À l’âge de 12  ans, pour venir à  bout de son astigmatisme, elle
a  commencé à  porter des lentilles rigides (sous la supervision d’un
médecin). En un  an environ, son astigmatisme prononcé
a quasiment disparu, et sa vue – sa vision sans lunettes – a atteint
10/10e. Aujourd’hui âgée de 15  ans, elle est donc à  mes côtés
depuis près de dix ans.
Sa grande sœur est une actrice célèbre qui a  tourné dans
plusieurs films. À  présent, c’est au tour de ma cliente d’apparaître
également dans des films et des émissions de télévision, réalisant
ainsi son rêve de devenir star. Elle fait, parallèlement à  cela, des
apparitions dans des publicités pour Panasonic et Yoyogi Seminar. Il
semble qu’elle ait aussi été choisie pour jouer dans le film Scarecrow
and Racket, qui est sorti sur les écrans en avril  2015. Son avenir
s’annonce très prometteur.

L’INGÉNIEUR
Une mère est passée me voir avec son fils, qui était alors au
collège  : «  Sa vue est très mauvaise, m’expliqua-t-elle, son acuité
visuelle est tombée à 0,3/10e. Même s’il arrive à  voir les objets qui
l’entourent quand il porte des lunettes, il est beaucoup moins motivé
et enthousiaste depuis que sa vision s’est détériorée, et il ne cesse
d’échouer à tout ce qu’il entreprend. Ses notes ne font que baisser,
et il est devenu le dernier de la classe. Le professeur lui a  dit
qu’aucun lycée ne l’accepterait ; lui et moi sommes très inquiets. »
Après avoir mesuré la vue du jeune homme et testé ses fonctions
visuelles et cognitives, j’ai confirmé que sa vision était vraiment au
plus bas.
J’ai expliqué à  sa mère  : «  Quand la vue baisse et qu’il devient
difficile de voir, la vue de l’esprit (la vision intérieure), qui est faite de
motivation, de concentration, de mémoire et d’imagination, décline
aussi naturellement. C’est la raison pour laquelle les résultats
scolaires de votre fils sont mauvais. La cause de cette régression est
sans aucun doute la détérioration de la vue. Cela n’a rien à voir avec
son niveau d’intelligence. Si votre fils peut raviver sa vue et corriger
la façon dont il fait usage de ses yeux, sa vision intérieure sera
rétablie et ses résultats s’amélioreront naturellement. Il n’y a  pas
à s’inquiéter. Ne perdez pas confiance. Car après tout, c’est l’esprit
qui, à travers les yeux, voit le monde. Si votre fils améliore l’état de
ses yeux, son cerveau – son esprit – s’en portera mieux et sera plus
vif. »
Finalement, il a pu être admis dans un lycée où il restait une place
vacante. Et puis, quand il fut en première et que sa vue a dépassé
1/10e, il a retrouvé sa motivation et m’a déclaré : « Docteur, je veux
être le premier de la classe. » Après que je lui ai enseigné comment
y  parvenir, il a  appliqué fidèlement ma méthode et, en six  mois, il
a pu faire partie des meilleurs de la classe. Lors d’un examen blanc
organisé par les éditions Obunsha, il a  également été parmi les
meilleurs, cette fois à  l’échelle nationale. Il a  ensuite poursuivi ses
études à l’université pour devenir ingénieur – de ceux qui effectuent
des analyses mathématiques sur les ordinateurs. Il avait en effet
découvert sa voie à force de faire appel à sa puissance intérieure.
Il est devenu un témoignage vivant de la possibilité de retrouver la
vision intérieure quand la santé oculaire est améliorée. On ne doit
jamais baisser les bras.
Le plus important pour les humains est de toujours garder espoir.
Quand nous perdons espoir, nous perdons notre dynamisme. Tant
que vous avez de l’espoir, vous pouvez raviver votre vue et stimuler
votre pouvoir de voir, et votre motivation peut reprendre le dessus,
vous permettant de revenir sain et sauf des profondeurs du
désespoir.

LE CHEF CUISINIER QUI SE BATTAIT

CONTRE LES TYRANS


Elle était en quatrième quand elle est venue me voir.
Apparemment, elle avait changé d’école trois fois parce qu’elle avait
chaque fois été le souffre-douleur de sa classe. À  la suite de ces
épisodes déplorables, sa vue avait baissé, passant de 15/10e  à
1/10e, la rendant malvoyante. Elle souhaitait s’entretenir avec moi
pour savoir s’il était possible qu’elle évite de porter des lunettes.
Après avoir écouté toute son histoire, il m’a semblé qu’elle était de
nature enjouée, mais que son statut de bouc émissaire l’avait peu
à  peu rendue mélancolique et dépressive. Apparemment, elle était
devenue stressée au point de développer une myopie, qui a  été
l’élément déclencheur du déclin progressif de sa vue.
Je lui ai enseigné des exercices oculaires ainsi que des exercices
de vision intérieure (de vision intracérébrale, qui se focalisent sur la
concentration, la mémoire et l’imagination) dans le but d’activer son
cerveau. Et je lui ai surtout transmis des techniques permettant de
réduire l’impact des souvenirs désagréables, en lui demandant de
les pratiquer chaque jour.
Quatre mois plus tard environ, elle m’a dit  : «  Docteur, j’ai
l’impression que je peux voir, à présent. » J’ai donc mesuré sa vue
et, à  ma grande surprise, j’ai constaté qu’elle était revenue à  sa
vision originale de 15/10e. Quand je l’ai félicitée, elle a répliqué : « Je
suis si contente d’être redevenue qui j’étais autrefois ! »
— Quel est ton rêve ? lui ai-je alors demandé.
— J’ai toujours voulu devenu devenir chef, comme
M. Futoku Shuu.
— Si tu gardes toujours à  l’esprit l’image de ta réussite comme
chef cuisinier, exactement comme M.  Shuu, et si tu contemples
toujours cette image, je suis sûr que tu y arriveras !
— J’ai vraiment envie de le rencontrer un jour pour apprendre
à cuisiner.
— Alors, continue de croire que tu en es capable.
— D’accord !
Et à  la suite de notre conversation, elle a  effectivement croisé un
jour M.  Shuu dans la rue. En fait, comme elle me l’a raconté
fièrement, elle est même allée lui rendre visite dans son restaurant,
l’Akasaka Rikkyu, où elle a  reçu quelques conseils sur la façon de
cuisiner le riz frit. Depuis, elle avance résolument sur l’étroit chemin
qui la mènera à son rêve.

L’ANESTHÉSISTE
Un lycéen, accompagné de sa mère, est venu d’aussi loin
qu’Ishikawa pour me rencontrer à mon cabinet. Il espérait surmonter
sa myopie forte ainsi que son astigmatisme sévère et être accepté
dans une école de médecine afin de devenir anesthésiste. Bien qu’il
voulût être médecin, sa vue était si mauvaise qu’il ne faisait aucun
progrès dans ses révisions pour l’examen d’entrée.
Quand je l’ai examiné, j’ai pu confirmer qu’il était atteint d’une forte
myopie et d’un astigmatisme sévère. De plus, les informations
visuelles n’étaient pas très bien transmises au cerveau, et quand j’ai
déclaré : « Avec de tels problèmes de vue, il t’est sans doute difficile
de rester concentré et d’apprendre », il a acquiescé.
« Si tu restes comme cela, tu ne pourras entrer dans aucune école
de médecine. »
J’ai immédiatement entrepris de l’aider à commencer son
programme d’exercices, qui comprenait des exercices de vision, une
thérapie par le contact et l’utilisation de lunettes spéciales conçues
pour retrouver une bonne vue.
Petit à  petit, avec le temps, il est parvenu à  réduire largement sa
myopie et son astigmatisme. Il a été admis dans une école nationale
de médecine, où il a  fait de grands progrès dans ses études pour
devenir docteur.
Aujourd’hui, il vit des journées très remplies en tant
qu’anesthésiste, mais il prend encore le temps de venir parfois me
rendre visite.

L’ÉTUDIANT
Il étudiait à  l’université Keio. Après s’être rendu compte que son
mode de vie nuisait à  ses yeux, il a modifié certaines de ses
habitudes et effectué des exercices pour la vision. Grâce à cela, il a
pu baisser la prescription de ses lunettes.
Cette expérience lui ayant prouvé que sa vue s’améliorait, chaque
fois qu’il devait effectuer les tests d’acuité visuelle (tous les
deux  mois), il commandait une paire de lunettes en partant du
principe que sa vue irait de mieux en mieux.
Au total, il est parvenu à diminuer la correction de ses verres sept
fois à  ce jour, battant tous les records. Si j’étais opticien, je serais
ravi. Après tout, j’aurais vendu huit  paires en à  peine plus d’un  an,
à  un client dont la vue s’améliorait. C’est aux antipodes de cette
contrainte de porter des lunettes à contrecœur parce que votre vue
ne cesse d’empirer, vous obligeant à avoir des verres toujours plus
forts.
Depuis, il semble que sa confiance en lui ait encore grandi, car il
a fini par décrocher un poste chez IBM, où il travaille dur à présent.

LA FEMME PRESQUE AVEUGLE


Elle avait une quarantaine d’années quand elle est venue me voir.
Atteinte de myopie forte, sa vue était inférieure à 0,1/10e. Elle ne
voyait presque rien. Outre sa myopie, elle était atteinte
d’hypermétropie et, comme elle avait contracté une dégénérescence
maculaire, son médecin lui avait dit  : «  Préparez-vous à  devenir
aveugle. »
Elle est venue me voir, cherchant désespérément de l’aide pour
éviter la perte imminente de la vue, m’expliquant à  travers ses
larmes qu’elle avait un fils qui était encore à l’école primaire.
Effectivement, quand j’ai mesuré sa vue, j’ai confirmé qu’elle n’y
voyait pas grand-chose. Le port de lunettes et de lentilles de contact
n’y faisait rien. Il n’y avait aucune indication d’une quelconque vision.
Néanmoins, j’ai trouvé un élément qui me donnait espoir  : sa
détermination à prévenir la cécité par tous les moyens, pour le bien-
être de sa famille  ; elle était prête à  faire tout ce qui était possible
pour retrouver la vue.
J’ai décidé d’offrir mes services à  cette femme – une personne
presque aveugle. La plupart des patients que je prends en charge
ont été traînés jusqu’à mon cabinet par leur époux ou épouse, mais
si cette patiente-ci n’avait pas eu la volonté de guérir, il aurait été
impossible d’espérer un quelconque rétablissement.
Lorsque nous en étions à la moitié du programme, son mari a été
muté en Chine et elle a  dû partir à  ses côtés, mais je lui ai
recommandé de continuer d’effectuer ses exercices pour la vision
(des exercices pour les yeux et pour le cerveau) et de prendre des
compléments d’anthocyane extraite de myrtilles.
Ayant tenu compte de mes conseils, cela fait maintenant six  ans
qu’elle a  pu passer à  côté de la cécité, et son acuité visuelle, qui
n’était même pas d’1/10e  autrefois, a  augmenté jusqu’à atteindre
aujourd’hui 4/10e avec lentilles. Me voilà soulagé à présent.

L’EMPLOYÉ MODÈLE
C’était un expert-comptable âgé de 35 ans environ. Sa profession
exigeait de lui qu’il passe ses journées les yeux rivés sur des chiffres
en petits caractères pour effectuer des audits. Comme son travail
consistait à trouver des erreurs, cela pouvait être éprouvant pour les
nerfs. De plus, il devait rester devant l’ordinateur pendant de longues
périodes. Il se plaignait d’être exténué par son travail au point de ne
plus savoir quoi faire et n’était pas sûr de pouvoir continuer ainsi.
J’ai examiné sa vue sur-le-champ, et j’ai découvert que non
seulement il était hypermétrope, mais qu’il souffrait également d’un
début précoce de presbytie, autrement dit d’hypermétropie due
à l’âge. Il n’aimait pas mettre ses lunettes, qu’il gardait toujours à la
main, et ne les portait donc pas aussi souvent qu’il en avait besoin.
Quand j’ai évalué sa vue avec lunettes, j’ai pu confirmer qu’il n’était
pas malvoyant. Cela dit, les lunettes n’amélioraient pas beaucoup sa
vision.
Je lui ai demandé  : «  Avait-on diagnostiqué chez vous une
hypermétropie quand vous étiez enfant ? » mais il a répondu qu’il se
rappelait n’avoir consulté un ophtalmologue qu’une seule fois.
Aujourd’hui, après avoir effectué les exercices pour la vision, à  la
fois sans lunettes et avec des lunettes qui ne fatiguent pas ses yeux
trop rapidement, il se sent plus détendu et continue son travail
d’expert-comptable.

LA SAGE-FEMME
C’était une sage-femme de 80  ans. Après avoir souffert d’une
hémorragie oculaire due à  une dégénérescence maculaire liée
à  l’âge (DMLA), sa vue était passée de 3 ou 4/10e  à 0,3/10e.
Découragée, elle ne cessait d’inquiéter sa famille avec des propos
tels que : « Si je ne peux plus aider à mettre des bébés au monde, je
n’ai plus qu’à mourir. »
C’était une femme merveilleuse, qui avait réussi à  envoyer ses
quatre enfants à l’université alors qu’elle avait perdu son mari dans
les années chaotiques d’après-guerre. La seule chose qui la
maintenait en vie dans son grand âge était d’aider à  mettre au
monde des bébés.
Quand elle est venue me consulter accompagnée de sa famille,
elle m’a raconté : « C’est difficile d’arrêter l’hémorragie oculaire, les
injections intravitréennes font terriblement mal, et mon champ de
vision est si restreint que j’ai du mal à voir quoi que ce soit. J’en ai
assez ! »
Pour que le sang soit réabsorbé par les vaisseaux capillaires, je l’ai
aidée à  suivre un programme d’entraînement qui mettait sa vue
intracérébrale (la méthode par l’image, ou sa capacité de
visualisation) à contribution. L’hémorragie s’est arrêtée et son champ
visuel a  commencé à  s’élargir peu à  peu. Après l’arrêt de
l’hémorragie, et grâce aux exercices, sa vision est remontée à
3/10e en l’espace de deux semaines.
À partir de ce moment-là, elle a retrouvé la joie de vivre et a repris
sa carrière de sage-femme, qu’elle a  continuée avec persévérance
jusqu’à la fin de ses jours.

L’ÉCRIVAIN
C’était un célèbre professeur d’université, auteur d’une quarantaine
d’ouvrages. À l’âge de 60 ans, il fut atteint d’une forte myopie.
Cette pathologie a  été découverte juste à  temps, alors que sa
rétine s’apprêtait à  se décoller. Heureusement, cette dernière a  pu
être remise en place grâce à  une intervention connue sous le nom
de «  photocoagulation  ». Toutefois, à  la suite de ce traitement,
l’écrivain, anxieux, était venu me consulter à mon cabinet.
Ayant une mauvaise vue, il semblait préoccupé par la perspective
de devenir complètement aveugle. Pour cette raison, il lui était
pénible de continuer à écrire des livres et à donner des conférences.
Mais une fois que j’eus réussi à lui faire changer son mode de vie,
qui s’avérait destructeur pour ses yeux, il parvint à  faire cesser la
progression de sa myopie. Et c’est alors qu’il a retrouvé son attitude
habituelle, enthousiaste et enjouée.
Aujourd’hui, il parcourt à  nouveau le Japon, exactement comme
autrefois.

SOIGNER LA PRESBYTIE
Ceux qui viennent me voir pour freiner la progression de leur
presbytie, ou hypermétropie due à  l’âge, ont tous quelques points
communs. Il s’agit de personnes qui seraient considérablement
incommodées par le déclin des fonctions cognitives, ou de gens qui
peuvent être qualifiés d’«  artistes  ». Beaucoup d’entre eux ont un
emploi qui repose essentiellement sur leur intellect  : ce sont par
exemple des chefs d’entreprise, des professeurs d’université ou des
médecins.

L’ESTHÉTICIENNE
Un jour, une dame âgée de 51  ans et propriétaire à  la fois d’un
salon de beauté et d’un centre de Kaatsu-training est venue me
rendre visite. À  la regarder superficiellement, on ne voyait qu’une
jolie jeune femme d’une trentaine d’années.
«  Docteur, m’a-t-elle confié, je sais qu’il est possible de
contrecarrer les effets du vieillissement cellulaire sur notre corps,
mais cela n’est pas possible pour l’hypermétropie, n’est-ce pas ? Je
dois vous avouer que je suis perturbée de voir à  quel point mon
esprit a perdu de sa vivacité à cause de cette hypermétropie. »
Quand je lui ai demandé : « Qu’est-ce qui vous fait croire que seuls
les yeux sont insensibles aux méthodes antivieillissement ? » elle ne
sut vraiment pas quoi répondre et dit simplement  : «  Parce que…
parce qu’il s’agit des yeux ! »
En l’espace de sept mois, sa vision de près, qui était de 1/10e,
a  augmenté jusqu’à atteindre 10/10e, la libérant ainsi de son
hypermétropie et du besoin de porter des verres convexes.
Le moins qu’on puisse dire, c’est que cette femme était
impressionnée par ses propres progrès. «  L’hypermétropie peut
donc être guérie ! C’est incroyable ! J’ai envie de faire tellement de
choses à présent ! »
Quel que soit notre âge, nous devrions continuer de poursuivre nos
espoirs et nos rêves. C’est ainsi que nous devons toujours vivre.

L’ANCIENNE PROFESSEURE D’UNIVERSITÉ


Une dame de 56 ans, professeure d’université, lisait beaucoup de
documents et de publications savantes, et commençait à  trouver
cela pénible de porter des lunettes. De plus, elle s’inquiétait de voir
ses fonctions cognitives décliner.
Comme ses problèmes de vue la dérangeaient vraiment, je lui ai
recommandé de porter des lunettes pour lire, qui ne soient pas trop
fortes  ; de ces lunettes dont elle pourrait aisément se passer
à  l’avenir. Mais c’était hors de question pour elle, et elle a  rejeté la
proposition, purement et simplement.
Après avoir emporté dans son bureau le matériel nécessaire pour
effectuer les exercices que je lui ai préconisés, et après les avoir
pratiqués pendant deux semaines, sa vision de près, qui était de
1/10e, s’est améliorée au point d’atteindre 4/10e. Je n’exagère pas en
affirmant que j’en étais le premier surpris.
Aujourd’hui, elle s’épanouit dans son travail de recherche,
voyageant entre le Japon et le Canada. Elle a  un sens esthétique
développé et souhaite vraiment maintenir son esprit jeune et en
bonne santé.

LE PATIENT LASIK
Un pédiatre a parcouru tout le sud du Japon, de Miyazaki jusqu’à
Tokyo, pour venir me voir.
Il avait subi une opération Lasik huit  ans auparavant, et sa vue
avait commencé à  se détériorer trois ou quatre  ans plus tard.
Lorsqu’il est arrivé à mon cabinet, son œil droit avait une acuité de
6/10e  et son œil gauche de 5/10e. En outre, il devenait de plus en
plus facilement fatigué et distrait, du fait des effets secondaires de
ses médicaments.
Étonnamment, j’ai reçu de nombreux médecins qui sont venus me
consulter après avoir été témoins d’une baisse de la vue à  la suite
d’une chirurgie au Lasik. Ce pédiatre était devenu plus demandé que
prévu, et il semblait n’avoir pas de temps à  consacrer au
rétablissement de sa vue. Mais cette impasse n’avait fait qu’empirer
la situation.
Dans la mesure où la chirurgie au Lasik est un processus qui
permet d’augmenter l’acuité visuelle sans toutefois guérir la myopie,
si le patient reprend le même train de vie qu’avant l’opération, il est
inévitable que sa vision baisse à nouveau. Après tout, cette méthode
ne soigne pas la cause profonde du problème.
Aujourd’hui, il a récupéré son œil droit jusqu’à avoir une acuité de
12/10e, et son œil gauche est à 9/10e. De plus, la communication
entre ses yeux et son cerveau ayant été correctement rétablie, il est
à présent beaucoup plus impliqué dans son travail.
1. Most Valuable Player : récompense attribuée au meilleur joueur de la saison (NdT).
Introduction
Si vous développez pleinement votre
« pouvoir de voir », vous pourrez
viser les plus hauts sommets

La « vision pure » se manifeste quand le cerveau utilise les yeux.


 
Tout commence avec la vision.
En fait, il n’est pas exagéré de dire que sans notre capacité à voir,
nous autres les humains ne pourrions pas survivre.
Depuis le moment où nous nous réveillons le matin et jusqu’au
moment où nous allons nous coucher le soir, nous dépendons
d’informations visuelles où que nous soyons, y compris à la maison,
à  l’école, au travail ou dans la rue. Tant que nous n’avons pas de
problèmes de vue, le pouvoir de nos autres sens –  c’est-à-dire de
l’ouïe, de l’odorat, du goût et du toucher – fait pâle figure à côté du
pouvoir de notre vue.
De plus, nous ne voyons pas qu’avec les yeux.
Le cerveau convertit l’information capturée par nos yeux, la traite
pour porter un certain jugement sur l’environnement, puis met notre
corps en mouvement pour agir en conséquence. Seul un
enchaînement de séquences se déroulant de façon aussi homogène
nous permet d’affirmer que la fonction de la vue est accomplie.
C’est ce que j’appelle le « pouvoir de voir ».
Quand le « pouvoir de voir » du cerveau travaille en harmonie avec
le « pouvoir de voir » des yeux (la vision), il envoie des instructions
au corps afin d’apporter une réponse appropriée. C’est la fonction
qui rassemble tous ces processus que l’on appelle le «  pouvoir de
voir ».

VOUS POUVEZ RETROUVER VOTRE VUE D’AUTREFOIS


Ce «  pouvoir de voir  » a  connu une soudaine détérioration ces
dernières années.
Du fait de la myopie et de l’hypermétropie, nous n’arrivons plus
à  traiter correctement les informations sensorielles transmises par
nos yeux. En conséquence, toute information visuelle transmise au
cerveau est altérée. Dans la mesure où les informations correctes ne
sont pas transmises, aucune réponse ou instruction appropriée ne
peut être envoyée au corps, quelle que soit la capacité de notre
cerveau à traiter les informations.
Il arrive aussi souvent que nous gaspillions notre «  pouvoir de
voir ». Si vous regardez autour de vous dans le métro, vous verrez
que vous êtes entouré de gens absorbés par leur téléphone, leur
smartphone ou leur tablette. Même si, pour survivre, il est
nécessaire de garder un œil sur son environnement, de rester alerte
en cas de menaces contre sa personne, il semble que ces gens ne
s’intéressent à  rien d’autre qu’aux images et aux données qui
apparaissent sur leur écran à cristaux liquides pas plus grand que la
paume de leur main.
Dans la collection chinoise classique des anecdotes et des fables –
le Zhuangzi – il y a une phrase issue d’un dialogue qui dit ceci :
«  […] ceux qui utilisent des équipements artificiels sont artificiels dans
leurs relations, ceux qui sont artificiels dans leurs relations sont artificiels
dans leur cœur, et ceux qui sont artificiels dans leur cœur ne peuvent être
purs et intègres. »

Autrement dit, quand vous utilisez un outil pratique, vous avez


tendance à  en devenir dépendant et à  faire de l’efficacité votre
priorité. Or, en faisant de l’efficacité votre priorité, vous devenez
encore plus dépendant de cet outil. Et c’est ainsi que vous perdez
votre cœur pur et déviez du chemin de Dieu.
Au lieu d’utiliser les smartphones et les tablettes pour vous aider
à accomplir certaines tâches, vous vous focalisez sur la commodité
de ces gadgets – sur les moyens – et finissez par être complètement
à  leur merci. N’accordant pas beaucoup d’attention aux utilités
pratiques de ces outils, votre principal objectif se cantonne
rapidement à regarder l’écran, sans même que vous vous en rendiez
compte. Inutile de dire que rester passivement les yeux fixés sur un
écran plat ne peut que vous faire du mal. Sans même stimuler
vraiment votre cerveau, votre vue se détériore. N’est-ce pas
franchement absurde ?
Dans notre société moderne, nous observons un nombre croissant
de cas de myopie induite par l’ordinateur, provoquée par l’utilisation
prolongée des écrans à cristaux liquides. De ce fait, l’hypermétropie
s’immisce furtivement en nous avec l’âge. Le monde contemporain
est sans pitié pour nos yeux.
Si d’aucuns corrigent leur vue avec des lunettes, des lentilles de
contact ou, plus récemment, avec la chirurgie au Lasik, il ne s’agit là
que de solutions de fortune. Si vous ne prenez pas suffisamment de
précautions, votre vue risque d’empirer, devenant un fardeau encore
plus pénible à porter pour vos yeux.
Cela dit, quoi que vous fassiez, s’il vous plaît, n’abandonnez
jamais.
Des théories telles que : « une vue qui décline ne peut jamais être
recouvrée » ou « la presbytie fait partie de la vieillesse, on ne peut
pas y échapper » ne sont que des suppositions. La vision claire dont
vous avez pu jouir autrefois peut, en réalité, être recouvrée. Tant que
vous y mettez un peu du vôtre.
Si les résultats varient d’une personne à  l’autre, le programme
présenté dans ce livre permet à  tout un chacun de surmonter la
myopie comme l’hypermétropie et de préserver une bonne vue.
De plus, en améliorant votre capacité à  saisir des informations
visuelles, vous stimulerez et même rajeunirez votre cerveau. En fait,
vous revitaliserez votre « pouvoir de voir ».
Il n’est jamais trop tard pour entreprendre de recouvrer son acuité
visuelle. Si vous croyez être capable de voir, il est très probable qu’il
en soit ainsi ! Après tout, c’est le cerveau qui voit.
Alors commençons, sans plus attendre, mon programme de remise
en forme pour les yeux, en ce jour où vous et ce livre vous êtes enfin
rencontrés – et embarquons-nous dans cette aventure
révolutionnaire qui vous permettra de réactiver votre «  pouvoir de
voir ».
Si vous pensez que vous pouvez voir, alors vous verrez ! Car c’est
l’esprit qui voit !
La vision peut être rétablie en commençant par l’esprit. Vous ne
devez jamais abandonner. Quand vous baissez les bras, c’est
comme si vous appuyiez sur un interrupteur dans votre cerveau et
que vous éteigniez une lumière.
Si vous vous dites que vous pouvez voir, alors vous verrez  ! Le
«  pouvoir de penser  » engendrera le «  pouvoir de voir  ». Car c’est
l’esprit qui voit.
Cette théorie est largement reconnue dans la science médicale
aujourd’hui. Ce ne sont pas les yeux qui voient. Quand vous fermez
les yeux, vous pouvez encore «  voir  » ce que vous regardiez juste
avant, n’est-ce pas  ? Eh bien, cela illustre la capacité de notre
cerveau à voir.
L’erreur habituelle concernant la vision consiste à  croire que ce
sont les yeux qui voient. On ne pourrait être plus aux antipodes de la
vérité :
 
– Erreur : objet → yeux → cerveau (les yeux voient l’objet)
→ Objectif/passif
– Vérité  : esprit → yeux → objet (l’esprit voit un objet à  travers les
yeux)
→ Subjectif/actif
 
En médecine, bien qu’il y  ait une compréhension théorique de la
façon dont l’esprit – et par extension le cerveau, en tant que disque
dur – voit les choses, il n’y a  concrètement aucune compréhension
de la manière dont la vue devient possible par le biais du cerveau.
En d’autres termes, la médecine garde le silence sur le logiciel de
l’esprit, sur les techniques d’utilisation du cerveau. De ce fait,
aucune recherche n’est effectuée sur les possibilités de réactiver la
vue.
Sans pour autant prouver qu’il est impossible de retrouver une
bonne vue, le corps médical ignore à  ce jour comment s’y prendre
pour étudier le sujet.
Dans ce livre, j’ai abordé le thème de l’esprit envisagé comme
logiciel du cerveau dans le chapitre concernant les techniques
cérébrales et celui du logiciel des yeux dans le chapitre sur les
exercices oculaires.

RETROUVER UNE BONNE VUE POUR CHANGER LA VIE


Tout au long de votre vie, les problèmes de vue peuvent vous
poser problème : si votre vision diminue quand vous êtes enfant, vos
résultats scolaires risquent d’en pâtir ainsi que votre condition
physique  ; si cela arrive quand vous êtes adulte, c’est votre
productivité au travail qui risque de stagner ; et vers la cinquantaine,
vous aurez peur de devenir sénile quand vous vous rendrez compte
que votre mémoire vous joue des tours à cause de la presbytie.
Quand vous commencerez à  restaurer votre vue à  partir du
cerveau, votre désir de vivre – votre motivation – sera ravivé, et vous
serez capable de prendre de nombreux autres problèmes à bras le
corps. En fait, vous serez tellement surpris des résultats que vous
aurez une véritable révélation. Plus votre vue s’améliorera, plus les
portes s’ouvriront devant vous, vous poussant à  découvrir de
nouveaux horizons dans votre vie. On le voit très clairement dans
tous les cas que je vous ai décrits dans l’introduction.
Alors, pour réaliser vos rêves et atteindre vos objectifs, vous
devriez vous résoudre à restaurer votre vue ! Si vous vous employez
à améliorer votre vue en travaillant d’abord à partir du cerveau, vos
yeux seront revitalisés, en même temps que ce dernier. En résumé,
c’est votre vie qui va changer.

VOIR, C’EST CROIRE


Laissez-moi vous raconter ce qui s’est passé le 17  novembre
2014, sur le plateau de télévision des Expérimentateurs, une
émission japonaise diffusée par la chaîne nationale Asahi. Cinq
livres furent présentés, qui offraient tous des outils pour retrouver
une bonne vue, dont le mien, La Lecture rapide pour améliorer la
vue. Mais mon ouvrage était le seul à aborder l’utilisation du cerveau
comme approche possible.
Les invités devaient appliquer les techniques de chacun des livres
pour voir si elles pouvaient effectivement les aider à améliorer leurs
problèmes de vue. L’émission était supervisée par un auteur et
professeur  de yoga, un acupuncteur, un ophtalmologue et moi-
même. En pratique, elle présentait concrètement des
expérimentations qui avaient pour but de restaurer la vue.
Les invités étaient quatre célébrités japonaises  : le grand boxeur
Yoko  Gushiken, un ancien champion du monde poids mi-mouches
de boxe anglaise qui par treize fois a  défendu son titre  ;
Mme  Reiko  Shioda, qui a  remporté cinq franches victoires aux
championnats nationaux de badminton au Japon, avant de gagner la
médaille de bronze aux championnats du monde ainsi qu’aux Jeux
panasiatiques ; et Taka et Toshi, deux comiques dont la carrière et la
renommée ne cessent de progresser. Un casting magnifique et
prestigieux.
La première partie de l’émission consistait à  mesurer la vue de
chacun des participants ; la deuxième, à leur demander de mettre en
pratique les différentes techniques  ; et la troisième, à  mesurer
à nouveau leur vue. Le tournage a commencé à 21 h 30, et nous –
les auteurs – devions superviser les exercices et en mesurer les
résultats. Mon tour est arrivé vers minuit. Les participants étaient
alors épuisés.
Prenant en compte leur état de fatigue, j’ai décidé de laisser
tomber les exercices et leur ai simplement déclaré : « Si vous vous
dites que vous pouvez voir, alors vous verrez ! Bonne chance. »
Finalement, seule ma méthode a aidé chacun d’eux à améliorer sa
vision, alors que les autres résultats ont été mitigés  : si certaines
techniques ont permis quelques améliorations, dans d’autres cas,
non seulement elles ont échoué, mais elles ont même fait décliner la
vue des participants. En effet, la méthode centrée sur le pouvoir de
l’esprit – «  si vous vous dites que vous pouvez voir, alors vous
verrez » –, qui ne nécessite aucun effort, s’est avérée plus efficace
que les autres, qui demandaient des efforts mais n’ont pas donné de
bons résultats. C’est ainsi que vous pouvez entrevoir l’immense
potentiel du cerveau – du pouvoir de l’esprit.
M.  Yoko  Gushiken, dont la vision s’était considérablement
améliorée, a  déclaré, comme on pouvait l’attendre d’un ancien
champion du monde  : «  Tout est dans la motivation  ! Dans l’état
d’esprit  !  » Il a  décrit là, dans un parfait laconisme, l’essence de la
vue par l’esprit.
À l’époque où il combattait encore, je suis sûr qu’il mettait à profit
le pouvoir de voir de son esprit pour suivre de près son adversaire
sur le ring avant de le faire tomber sur le tapis par un coup bien
placé et d’une grande précision. Toutefois, lors de son dernier
match, il avait reçu un sérieux coup à  l’œil droit, provoquant une
perte partielle de sa vision. Sa vue ayant décliné, son dynamisme et
son ambition (sa volonté de se battre) avaient disparu et il avait pris
sa retraite. Mais il est heureux aujourd’hui, car la vision de son œil
droit diminué s’est améliorée avec l’aide de ma méthode.
Quand sa vue avait faibli, il avait dû perdre son dynamisme, et
cette perte avait sans doute entraîné à  son tour celle de son esprit
de combat. En l’entendant s’exclamer  : «  Tout est dans la
motivation ! Dans l’état d’esprit ! » quand il a remarqué que sa vision
s’était améliorée, je n’ai pu m’empêcher de voir en lui l’ancien
champion qui revenait à la vie.
Voici les résultats des expérimentations réalisées au cours de cette
émission :
 
Gushiken Shioda

Acuité visuelle
Œil droit : 4/10e Œil droit : 0,5/10e
avant les exercices Œil gauche : 6/10e Œil gauche : 0,4/10e
Œil droit : 2/10e Œil droit : 0,5/10e
Exercices de yoga
Œil gauche : 8/10e Œil gauche : 0,5/10e
Acupression
Œil droit : 2/10e Œil droit : 0,6/10e
(à l’aide d’un bâton de réflexologie) Œil gauche : 6/10e Œil gauche : 0,5/10e
Acupuncture

Œil droit : 8/10e Œil droit : 0,5/10e


(à l’aide de ventouses

Œil gauche : 8/10e Œil gauche : 0,5/10e


en plastique)
Ophtalmologie
Œil droit : 3/10e Œil droit : 0,5/10e
(tir à l’arc) Œil gauche : 5/10e Œil gauche : 0,5/10e

Œil droit : 6/10e Œil droit : 0,7/10e


Méthode Nakagawa
Œil gauche : 8/10e Œil gauche : 0,8/10e
 
Taka Toshi
Acuité visuelle
Œil droit : 4/10e Œil droit : 1/10e
avant les exercices Œil gauche : 5/10e Œil gauche : 1/10e

Œil droit : 3/10e Œil droit : 1,5/10e


Exercices de yoga
Œil gauche : 3/10e Œil gauche : 1,5/10e
Acupression
Œil droit : 1,5/10e Œil droit : 1,5/10e
(à l’aide d’un bâton de réflexologie) Œil gauche : 6/10e Œil gauche : 1,5/10e
Acupuncture

Œil droit : 1,5/10e Œil droit : 1,5/10e


(à l’aide de ventouses

Œil gauche : 4/10e Œil gauche : 1,5/10e


en plastique)
Ophtalmologie
Œil droit : 2/10e Œil droit : 1/10e
(tir à l’arc) Œil gauche : 10e Œil gauche : 1/10e

Œil droit : 4/10e Œil droit : 2/10e


Méthode Nakagawa
Œil gauche : 7/10e Œil gauche : 2/10e
 
Permettez-moi de vous raconter à  présent ce qui s’est passé au
moment de l’interview pour l’émission Temps libre pour adultes,
diffusée sur BS Japon : grâce à la mise en pratique de la méthode
Nakagawa, une dame de 45 ans a corrigé à la fois sa myopie et son
hypermétropie, améliorant de façon si radicale sa vision de loin que
non seulement elle en était surprise et ravie, mais le présentateur
aussi en était ébahi. Elle a  demandé  : «  Comment une méthode
aussi simple peut-elle fonctionner ? »
Nous espérons tous guérir de notre myopie ou de notre
hypermétropie mais, en même temps, nous croyons que c’est
« évidemment impossible », que cela tiendrait du miracle.
En vérité, ce n’est pas votre propre pouvoir – votre propre
capacité, qui est en fait assez limitée – qui peut améliorer votre
vision avec l’aide du pouvoir de l’esprit. C’est le soi qui est en vous,
avec son potentiel immense – le soi dont vous n’êtes pas
conscient –, qui rend possible un tel miracle.
 
Baisser les bras revient à éteindre un interrupteur dans le cerveau ;
se résigner, c’est sous-alimenter le cerveau.
Pour nous autres, les humains, abandonner, c’est mourir. Alors,
quoi que nous essayions d’entreprendre, n’abandonnons jamais.
Quand vous baissez les bras, un interrupteur s’éteint dans le
cerveau. Vous perdez votre dynamisme. Dans notre esprit, le
dynamisme, l’ambition et la confiance en soi ont un interrupteur.
Et tout comme les aliments sont une nourriture pour le corps, les
rêves sont une nourriture pour l’esprit. En absorbant des rêves
comme nutriments, l’esprit sait qu’il a un but.
Dans notre société de l’information postindustrielle, un «  objet  »
devient une information en soi. Quand la vue décroît, la capacité de
collecter des informations se détériore et engendre avec elle le
déclin de la capacité du cerveau à  traiter les informations, laissant
l’esprit en état de malnutrition : le cerveau est incapable d’absorber
des nutriments pour l’esprit. Dans un tel état, la personne
a  tendance à  se résigner facilement et à  cesser de caresser des
rêves.
Quand votre vue baisse, vous risquez d’abandonner vos buts et
vos ambitions trop facilement, poussant ainsi votre cerveau
à entretenir cette lourde perte.
Conseillez-vous de porter des lunettes ou des lentilles de contact,
ou encore de subir une opération au Lasik ou de l’orthokératologie
pour corriger sa vision ?
On me pose souvent cette question. Ma réponse est un NON
tonitruant.
Bien sûr, les lunettes, les lentilles de contact, la technique du Lasik
et l’orthokératologie peuvent guérir votre vision de manière
instantanée  ; ce qui, j’en conviens, est très pratique. Toutefois, le
pouvoir de vision de l’esprit – la capacité du cerveau à voir – reste
en grande partie détérioré. Par conséquent, même si vous êtes
capable de mieux voir, la clarté de votre vision retrouvée vous
rendra, en fait, rapidement fatigué.
Si vous reprenez un mode de vie nocif pour les yeux, votre vue
recommencera à décliner graduellement.
Mais la faute ne devrait pas être portée sur ces solutions. En effet :
– le pouvoir de voir du cerveau n’a pas été restauré ;
– le mode de vie, nocif pour les yeux, n’a pas été modifié ;
– le déséquilibre entre les deux yeux n’a pas été corrigé.
 
Autrement dit, tout est votre faute.
Ne comptez donc pas sur des appareils, des machines ou des
méthodes chirurgicales, et surtout, n’abandonnez jamais. «  Croyez
en vous pour changer. » Ceci, cher lecteur, est l’essence même de
la méthode Nakagawa.
 
Chapitre 1
La survie de l’homme repose

sur son « pouvoir de voir »

La plupart des êtres humains, de leur naissance à leur mort,


dépendent de leur sens visuel pour rester en vie, jour après jour.
C’est tellement évident que personne n’en est conscient.
Et pourtant, sans le pouvoir de voir – sans notre vue –, nous ne
serions même pas capables de faire un pas en avant.

VIVRE DANS LE MONDE DES AVEUGLES


À un niveau subconscient, nous croyons tous que les malheurs
n’arrivent qu’aux autres – que ce soit la maladie, les blessures
graves, la vieillesse ou même la mort. Nous nous répétons
simplement que de telles catastrophes n’arrivent pas «  à  des gens
comme nous », que nous pouvons rester à l’abri notre vie durant.
Mais quand vous passez presque toutes vos journées, comme
c’est mon cas avec mon travail, à écouter les histoires de personnes
qui souffrent d’une myopie invalidante et des complications qui en
résultent, de personnes qui sont devenues presque aveugles
à  cause d’un glaucome, d’un décollement de rétine ou d’une
presbytie liée à leur âge, ou encore de gens qui ont temporairement
perdu la vue, vous ne pouvez vous empêcher de vous dire que si,
aujourd’hui, il y  a des gens dont la vue n’est aucunement altérée,
cela relève tout simplement du miracle.
J’ai participé récemment à un événement intitulé « Dialogue dans
le noir », qui m’a donné l’occasion de déambuler dans un monde de
complète obscurité. La manifestation s’est déroulée toutes lumières
éteintes, au sous-sol d’un bâtiment devant un des principaux
sanctuaires de Tokyo. Des guides malvoyants nous emmenaient par
groupes de huit dans une exploration du noir. Nous appuyant sur
toutes les informations sensorielles autres que visuelles, nous avons
écouté le murmure d’un ruisseau et avons même traversé une zone
forestière. La visite était très agréable, mais comme je souhaitais
m’immerger complètement dans le monde des aveugles, j’ai essayé
de m’éloigner du groupe afin d’être le moins possible aidé par les
guides.
Au tout début, quand je suis entré dans le noir avec la canne que
l’on m’avait donnée, je suis resté pétrifié, incapable de bouger d’un
centimètre. Il faisait si noir que mes yeux ne parvenaient pas à  s’y
habituer, quels que soient mes efforts. Je ne me sentais même plus
vraiment vivant. Des inquiétudes ont commencé à me troubler, je me
demandais ce que j’allais devenir et comment j’allais devoir agir.
C’est alors que la phrase : « C’est une période d’incertitude, où l’on
ne voit pas ce qui nous attend  » m’a traversé l’esprit. C’est une
déclaration que l’on voit souvent dans les journaux et les magazines
en ce moment.
J’ai fini par rassembler mon courage et par faire un premier pas,
quand mes facultés d’imagination, de concentration et de mémoire
se sont mises à s’activer toutes en même temps, me poussant à me
poser des questions comme  : «  Qu’est-ce que j’entends  ?  » ou
«  Quelle est cette odeur  ?  », et même à  me faire des remarques
comme  : «  Cette texture m’est familière.  » J’avais en effet
commencé à  reprendre les activités nécessaires à  ma survie. Une
fois que j’avais pu m’accoutumer peu à  peu au noir, je n’ai pu
m’empêcher d’avoir envie de jouer, de toucher à  tout ce qui
m’entourait pour deviner ce dont il pouvait s’agir. En fait, c’était
comme si, étrangement, j’étais redevenu un enfant.
Dans la deuxième moitié de la visite, on nous a servi du café avant
de nous encourager à chercher, à tâtons, la tasse pour le boire. Mais
je n’ai pas réussi à  porter la tasse à  mes lèvres sans hésiter. Et
quand j’ai enfin bu le café, je l’ai trouvé plutôt fade et me suis dit que
le goût avait sans doute besoin d’être accompagné d’informations
visuelles.
La visite d’une heure et demie s’est achevée avant que je m’en
rende compte. Quand je suis sorti et que j’ai retrouvé la lumière du
jour, je me suis réjoui de tout mon cœur en me disant, tandis que
mes tensions fondaient comme neige au soleil : « Quel soulagement
de pouvoir voir  !  » J’ai même ressenti une émotion proche de la
gratitude pour la capacité de mes yeux à percevoir la lumière.
Si cette révélation n’a duré qu’un bref instant, elle m’a permis de
comprendre à  quel point il est merveilleux d’être capable de voir –
à quel point la vie quotidienne n’est en fait qu’un continuum sans fin
de moments profondément émouvants, surtout après avoir
expérimenté un univers où rien ne peut être vu. J’ai compris
également plus clairement à  quel point nous autres, les humains,
dépendons du « pouvoir de voir ».
Essayez par vous-même. Portez un masque pour les yeux,
couvrez-vous les yeux complètement et avancez à tâtons dans votre
maison. Le mieux que vous pourrez faire sera sans doute de toucher
timidement et précautionneusement la porte ou la rampe d’escalier –
ces éléments que vous utilisez tous les jours sans vous en rendre
compte. Quant à sortir de chez vous, il est probable que vous vous
disiez : « Oublions ça. »

LE « POUVOIR DE VOIR » SE DÉVELOPPE

EN MÊME TEMPS QUE LE CARACTÈRE


Le « pouvoir de voir », qui est indispensable dans la vie, est en fait
profondément lié au développement de la personnalité. Il se
développe en tandem avec l’être humain.
Je suis convaincu que la formation de ma personnalité a  été
fortement influencée par mes parents et par le lieu où je suis né.
Depuis le premier jour de ma vie, quand ma vue n’avait pas encore
atteint 1/10e  d’acuité visuelle, j’ai beaucoup observé le visage de
mes parents, reproduit leurs points de vue, leurs façons de penser et
de ressentir, ainsi que leurs schémas comportementaux. La
personnalité se forme quand la présence des parents stimule le
cerveau. Quand la mère rit, le bébé rit également, et quand le père
brille par son absence, le bébé se sent mal et éclate en sanglots. Le
« pouvoir de voir », qui consiste à voir avec les yeux, à penser avec
le cerveau, et à  agir en conséquence, se développe et s’aiguise
dans le processus même de répétition de ces étapes.
Je suis né à Onomichi, une commune de la préfecture d’Hiroshima.
J’ai grandi dans ce cadre naturel et luxuriant.
Onomichi est une ville pleine de chaleur humaine, entourée de
montagnes et de collines, et où les eaux tranquilles de la mer
intérieure de Seto s’étendent sous vos yeux. Il y  a aussi de
nombreux petits sentiers qui mènent au sommet des montagnes, et
qui sont surnommés affectueusement « yama no shippo no michi »,
ou « les queues des montagnes ». C’est à vrai dire l’origine du nom
de cette ville, «  Onomichi  ». Le temple Jodoji, qui fut bâti par le
prince Shotoku et que l’on peut voir dans le film Voyage à Tokyo de
Yasujiro Ozu, était mon aire de jeu quand j’étais enfant. Il y a tant de
temples à  Onomichi que la ville est décrite comme le Kyoto de
l’Ouest, et je jouais souvent dans leur enceinte avec les fils des
abbés bouddhistes. Quand le printemps arrivait, les fleurs des
1  500  cerisiers du temple Senkoji, dont on dit qu’ils avaient été
plantés par de riches marchands d’antan, s’épanouissaient en même
temps. Quand les pétales commençaient à s’éparpiller dans le vent,
la scène était si belle qu’elle en devenait mystique. Je ne peux
oublier à  quel point j’étais ému quand je regardais le coucher de
soleil, assis sur un rocher au sommet d’une montagne, tout en
écoutant les cloches des temples sonner : « Bong ! bong ! » La ville
est exactement comme le réalisateur Nobuhiko Obayashi la dépeint
dans ses films Exchange Students, The Girl Who Leapt Through
Time et Lonely Heart. Elle est tout aussi belle.
Je ne saurais dire à quel point j’ai été touché par ce panorama ; ce
paysage urbain d’autrefois qui supportait les ravages du vent et de la
neige, ces montagnes qui changeaient de couleurs au fil des
saisons, cette lumière du soleil qui scintillait à la surface de la mer…
Ce « décor authentique », que mes yeux ont contemplé pendant cet
âge tendre et ces années formatrices, a forgé mon caractère et fait
aujourd’hui office de trésor, un trésor enfoui au plus profond de mon
cœur – une source d’inspiration si puissante qu’elle peut nourrir une
personne tout au long de sa vie.
De nos jours, toutefois, les enfants ne jouent plus dehors. Ils
passent leur temps enfermés à  la maison. Et même quand ils font
l’effort de sortir, pour aller par exemple dans un parc près de chez
eux, ils y emportent leur petit écran pour continuer à y jouer là-bas.
Puisque tout leur temps libre est consacré à jouer à des jeux vidéo,
le nombre de fois où ils engagent la conversation avec leurs parents
diminue naturellement. Et même quand ils leur parlent, leur esprit est
ailleurs.
Quand une belle fleur éclôt dans le jardin, quand un chat sauvage
se promène dans une allée, quand la pleine lune brille dans le ciel
nocturne, ils n’aperçoivent aucune de ces merveilles, tant ils sont
préoccupés par leurs jeux. Ils ignorent tout bonnement le reste du
monde.
Le problème, c’est que quand le seul objet de l’attention d’un
enfant est un monde virtuel qui apparaît sur un écran, la personnalité
qu’il se forge est déséquilibrée, retardant le développement de son
« pouvoir de voir ». Pour éviter cela, il est nécessaire d’encourager
l’enfant à sortir du petit monde de l’écran dans lequel il est immergé,
afin qu’il puisse explorer, les yeux grands ouverts, ce que la nature
a  à offrir – tel que des panoramas grandioses et majestueux, qui
inspirent des possibilités infinies.

VOTRE RYTHME BIOLOGIQUE S’ENCLENCHE

D’UNE SIMPLE PRESSION SUR UN INTERRUPTEUR


Au début de ce livre, j’ai dit que « tout commence par la vision ».
En d’autres termes, le « pouvoir de voir » est l’interrupteur qui nous
permet de démarrer quelque chose. Il éveille et active ce qui
sommeille en nous. Il nous permet un nouveau départ, une
renaissance, qui peut nous apporter une révélation porteuse d’un
message de vie. C’est pour cette raison que j’appelle cet interrupteur
visuel « le bouton du bonheur ».
Pour allumer cette « lumière du bonheur », vous devez avant tout
capter la lumière.
Avez-vous entendu parler de la « luminothérapie » ?
Dans les pays nordiques, comme la Suède ou le Danemark, le
nombre de personnes qui affirment être déprimées ou épuisées
augmente en hiver, quand la lumière du jour ne dure que peu de
temps. Le nombre de suicides ayant aussi tendance à augmenter en
hiver, vous pouvez voir le rôle clé que joue la lumière du soleil dans
la gestion des émotions. Quand je me suis rendu en Suède, j’ai
traversé des places et des parcs où j’ai vu beaucoup de gens en
train de prendre tranquillement un bain de soleil. Au Japon,
autrefois, le bain de mer était recommandé en été afin de prévenir
les carences en vitamine D et de renforcer le système immunitaire.
Pour cela, la plage d’Oisa à  Shonan était devenue le lieu de
prédilection pour les bains de soleil. Même près de chez moi, dans
un sanatorium très connu avant la guerre, situé dans les montagnes
de Fujimi Kogen dans la préfecture de Nagano, les patients
prenaient des bains de soleil pour leur convalescence.
Les méthodes qui utilisent la lumière naturelle pour guérir ou
prévenir les maladies sont rassemblées sous le terme
« luminothérapie ».
Pour vivre, les humains ont besoin de l’énergie solaire. Le
«  pouvoir de voir  » est activé quand nous captons cette énergie
solaire par les yeux. Quand la vue entre en jeu, plusieurs
changements sont déclenchés dans le corps.
La lumière qui entre en nous par les yeux est convertie dans la
rétine – par le biais de la rhodopsine, une chromoprotéine  – en
impulsions électriques qui traversent le cerveau avant de donner
naissance à  des pensées. Le cerveau transmet ensuite des
instructions au système nerveux, qui puise alors dans l’énergie du
corps pour entrer en action.
Sans la lumière qui entre par nos yeux, nous sommes incapables
de voir, de penser, de sentir et même de bouger. Pour pouvoir
déclencher une action, quelle qu’elle soit, vous devez commencer
par allumer un interrupteur qui activera le « pouvoir de voir ».
Revenons maintenant aux pays nordiques. Dans ces régions-là,
quand le pouvoir de voir faiblit, ou quand la vue décline avec la
durée de la lumière du jour, le désir de vivre diminue également.
Quand j’écoute les gens qui viennent me demander de les aider
à  avoir une meilleure vue, il est clair, la plupart du temps, qu’ils
souffrent également de dépression et qu’ils sont déjà sous traitement
pour soigner leur mal-être. Pour moi, ces gens sont atteints de ce
que j’appelle la «  dépression liée à  la myopie  » ou la «  dépression
liée à l’hypermétropie ».
Mais pourquoi la volonté de vivre s’amenuise-t-elle quand l’acuité
visuelle diminue et, par extension, quand le «  pouvoir de voir  »
décline ?
C’est parce que le «  pouvoir de voir  » joue un rôle clé dans le
développement de notre rythme biologique.
Le corps humain se régule à  un rythme constant grâce à  des
variables telles que le sommeil, les hormones ou la température. La
création de ce rythme est une fonction vitale du « pouvoir de voir ».
À l’arrière du globe oculaire, juste au-dessus de là où passe le nerf
optique, qui vient de la rétine, se trouve le noyau supra-optique. Le
matin, quand la lumière du jour est captée par les yeux, ce noyau
supra-optique la détecte et transmet un signal à ce que l’on appelle
le «  troisième œil  », ou la «  glande pinéale  ». Quand la glande
pinéale reçoit ce signal, la sécrétion de mélatonine, une hormone qui
favorise le sommeil, s’arrête et la sécrétion de sérotonine, une
hormone qui stimule le cerveau, prend le relais. C’est ainsi que le
corps se réveille, établissant votre rythme biologique. Quand le soleil
se couche et que la nuit tombe, la mélatonine est à  nouveau
sécrétée, tandis que la sécrétion de sérotonine s’arrête. Votre
rythme biologique, que l’on appelle également l’«  horloge
biologique », incite votre corps à s’endormir.
Quand le « pouvoir de voir » est défectueux, quand il n’arrive plus
à assimiler la lumière du jour, les interrupteurs de la mélatonine et de
la sérotonine cessent de fonctionner correctement, déréglant leur
sécrétion. Par conséquent, si vous manquez de mélatonine, vous
risquez de souffrir d’un manque de sommeil  ; d’autre part, si vous
manquez de sérotonine, il se peut que vous soyez beaucoup plus
tendu et irritable, car la sérotonine joue un rôle important dans le
maintien de l’équilibre mental. Pour conclure, vous pouvez donc voir
clairement que la dépression est liée à  un dérèglement du rythme
biologique, qui entraîne un déclin de la vitalité, ou de la volonté de
vivre.
Accessoirement, la correction du décalage de l’horloge
biologique est aussi le propre du « pouvoir de voir ». Bien que le
corps ne suive pas nécessairement un cycle de 24  heures, en
détectant la lumière du jour le matin, par l’intermédiaire des yeux, le
rythme interne du corps s’ajuste merveilleusement à  ce cycle. Les
humains sont dotés, depuis la nuit des temps, de cette capacité
à fonctionner comme une horloge.
Pour prévenir la dépression, il est vital de prendre bien soin de vos
yeux, qui sont les portes d’entrée de la lumière. Il est vital de prendre
un vrai bain de soleil chaque matin et de maintenir un vrai rythme
pour votre corps.

LES DANGERS LIÉS AU MAUVAIS USAGE

DU « POUVOIR DE VOIR »
Que ce soit dans la rue ou sur le quai des stations de métro, il est
très banal aujourd’hui de voir des gens absorbés par des jeux sur
leur tablette ou par l’écran de leur smartphone. En fixant leur écran
pendant qu’ils marchent, leur perception de l’espace et leur sens des
distances sont faussés, puisque leur champ de vision rétrécit
pendant qu’ils manipulent leur appareil. Le pire, c’est qu’ils ne s’en
rendent même pas compte. Et bien que la perception de l’espace
repose largement sur l’ouïe, leurs oreilles deviennent souvent
complètement inutiles, bouchées par les écouteurs.
Dans ces conditions, il n’est donc pas surprenant de voir des gens
se cogner contre des passants ou les frôler avec leur sac. La
plupart, après avoir commis une telle inconvenance, n’en continuent
pas moins leur route, imperturbables. Dans les transports bondés,
de telles situations entraînent souvent des accrochages. Il semble
qu’il y  ait aussi une augmentation du nombre de gens qui tombent
accidentellement du bord du quai : en marchant tranquillement, ils se
rapprochent du bord sans s’en rendre compte et finissent par tomber
sur les rails. Les plus chanceux se relèvent en n’ayant qu’une légère
blessure, mais les malchanceux, ceux qui sont tombés au mauvais
moment, peuvent perdre la vie dans un accident fatal.
Ces gens-là, qui possèdent pourtant le «  pouvoir de voir », ont le
regard tourné uniquement vers leur petit écran, fermant la porte
à toutes les informations visuelles provenant d’autres sources. Ils se
trouvent dans un environnement lumineux mais pourraient tout aussi
bien marcher dans le noir  ; cela ne changerait pas grand-chose. Il
semble qu’ils ne se rendent pas compte non plus qu’en restant si
peu conscients de leur environnement, ils se mettent en danger.
Comment de tels accidents sont-ils possibles  ? En réalité, c’est
parce que l’intention de voir, dans notre vie moderne, connaît une
véritable mutation.
À l’origine, les êtres humains, à  l’instar des autres animaux
sauvages, utilisaient le « pouvoir de voir » pour survivre.
Au début de l’histoire de l’humanité, qui a  maintenant 4  millions
d’années, nous esquivions des dangers, nous chassions du gibier, et
c’est ainsi que nous avons pu survivre. Ou alors nous partions à la
recherche de terres et d’eau de source, nous regardions le ciel pour
prédire le temps qu’il ferait avant de cultiver les champs avec
précaution. En bref, nous étions toujours aux aguets pour protéger
notre vie.
Mais très vite, différents aspects de notre quotidien ont été confiés
aux machines, et il est devenu extrêmement rare d’utiliser le
« pouvoir de voir » uniquement pour notre survie.
Chez les jeunes aujourd’hui, les yeux sont utilisés presque
exclusivement pour se divertir. Avec la diffusion des appareils
portatifs en particulier, le divertissement connaît un développement
spectaculaire, faisant de l’acte de voir une fin en soi. Compte tenu
du fait que tellement de jeunes deviennent si absorbés par leurs jeux
qu’ils ne peuvent se séparer de leur smartphone jusqu’à ce qu’ils
aillent se coucher, et qu’ils accablent leurs yeux d’une exposition
constante à  la lumière, on peut affirmer sans exagérer qu’ils
souffrent d’une certaine forme d’addiction.
Le « pouvoir de voir », qui était originellement employé pour nous
aider à survivre, est devenu aujourd’hui un moyen de nous divertir…
qui nous fait parfois perdre la vie. Quelle ironie !
LES HABITUDES AUXQUELLES

IL FAUT FAIRE ATTENTION


Nous avons tous nos petites manies, et tout le monde a  de
mauvaises habitudes.
En me rendant compte que le but initial de la vue s’est modifié, j’en
suis venu à  remarquer, assez souvent, certaines habitudes qui
m’inquiètent. Et voici la question que je vous pose  : vous
reconnaissez-vous dans ces habitudes ?

1. L’habitude de ne pas voir par soi-même


Dans notre société de l’information, l’ordinateur, le téléphone
portable et le smartphone sont devenus nos yeux sans même que
nous nous en rendions compte. Tant que nous restons connectés
à  Internet, nous pouvons voir d’innombrables choses, pour ne pas
dire tout ce qui existe.
Je suis sûr que cette expérience vous est familière  : vous lancez
votre navigateur de recherche sur une information particulière, mais
vous finissez par vous laisser tenter par plein d’autres sujets qui
apparaissent sur l’écran, jusqu’à prendre connaissance d’une page
qui n’a rien à voir avec votre recherche originale. Sans même vous
en rendre compte, vous remettez votre recherche entre les mains
d’un tiers en devenant influençable et réceptif à tout ce qui apparaît
à l’écran à ce moment-là.
Si vous passez votre temps les yeux rivés sur l’écran, non
seulement sa lumière intense finira par fatiguer vos yeux et votre
cerveau, mais elle stimulera de façon excessive une partie du
cerveau au point de perturber votre sommeil, qui est exactement ce
dont vous avez besoin pour soulager la fatigue accumulée par les
yeux et le cerveau. C’est ainsi que votre mémoire, votre capacité
à  vous concentrer et votre pouvoir d’imagination finiront par
s’atrophier.

2. L’habitude de gober tout ce que vous voyez


Quand l’habitude no  1 progresse jusqu’à un stade avancé, vous
finissez par gober n’importe quelle histoire qui vous est racontée à la
télévision ou sur Internet, comme si vous l’aviez vérifiée de vos
propres yeux.
Mais vous ne pouvez pas croire tout ce que les médias racontent.
Après tout, ils apportent très souvent leur propre interprétation aux
événements. Quand vous gobez toutes les histoires au point que
cela en devient une habitude, quand vous ne remettez jamais en
question la véracité de ce que vous lisez et que vous ne prenez
jamais le temps de les examiner de près, avec vos propres yeux,
votre cerveau n’exerce plus aucun jugement.

3. L’habitude de ne voir que ce que vous voulez


voir
L’ordinateur et le smartphone sont de grands moyens de
divertissement, et vous pouvez passer une journée entière à  y
regarder quelque chose sans même vous ennuyer. Cela dit, vous
avez sans doute souvent remarqué à quel point le temps passe vite
dans ces moments-là. Même si votre intention originelle n’avait été
que d’y rester quelques minutes pour jouer à un jeu, vous constatez
rapidement qu’une heure entière s’est déjà écoulée.
C’est une forme d’addiction, comme je l’ai mentionné plus haut. Or,
lorsqu’on devient dépendant de quelque chose, cela signifie aussi,
par extension, que l’on évite activement autre chose  ; ces choses
que l’on ne veut pas voir.
Parmi ce que l’on ne veut pas voir, il y a les vérités inconfortables
et nos problèmes personnels ou nos blessures, qui sont tous, en
réalité, indispensables à  notre développement personnel. Si nous
passons notre temps à édulcorer la réalité en ne nous entourant que
de ce qui nous est confortable ou favorable, nous finissons par
passer à  côté de précieuses opportunités de vivre et de nous
réaliser.

4. L’habitude de ne pas vouloir regarder


Avez-vous déjà vu le travail de l’artiste emblématique
Taro Okamoto intitulé La Chaise qui dit : « Ne vous asseyez pas » ?
C’est une installation artistique conçue avec un dossier qui dépeint
un visage dans une matière rêche et qui est très inconfortable. Je
crois que j’en suis venu récemment à apprécier la vraie valeur de ce
travail artistique, au regard de l’augmentation du nombre de
personnes qui « ne veulent plus regarder ».
Pour comprendre ce que j’entends par là, imaginez-vous en train
de marcher dans une rue animée, en regardant droit devant vous.
Au bout de 10  minutes environ, quatre ou cinq  personnes arrivent
dans votre direction, et parmi elles, certaines vous bousculent. La
moitié d’entre elles sont en train de marcher tout en regardant leur
téléphone portable ou leur smartphone, tandis que les autres se
traînent à leurs côtés, le regard rivé au sol. Celles qui vous heurtent
ne regardent pas devant elles. Au lieu de mobiliser leur « pouvoir de
voir  » pour éviter les obstacles, elles montrent effrontément, en
marchant, une attitude de défi qui se traduit par leur «  refus de
regarder ».
Tout comme La Chaise qui dit  : «  Ne vous asseyez pas  » remet
fondamentalement en question la raison d’être d’une chaise – qui est
de satisfaire le désir de s’asseoir  –, je crois que ces gens qui ont
« des yeux qui ne veulent pas voir » remettent fondamentalement en
question la raison d’être du «  pouvoir de voir  » lui-même. Et c’est
pour cette raison que je considère cette habitude, ce refus de
regarder et de voir, très problématique.

5. L’habitude de rester blasé face à ce qui est réel


Le marché des appareils électroniques grand public est tout feu
tout flamme à  l’idée de la prochaine génération d’écrans de
télévision 4K. Vantant une résolution quatre fois plus grande que la
Full  HD standard, les arguments de vente promettent une qualité
d’image magnifique et fidèle à la réalité. Apparemment, ce poste de
télévision est capable de vous enchanter et de vous combler. Et
c’est bien cela qui me préoccupe.
Je crains les réactions de certains après avoir regardé des sites du
patrimoine mondial ou des œuvres d’art sur un écran 4K. J’imagine
qu’ils diront quelque chose comme  : «  Nous n’avons plus besoin
d’aller voir les œuvres originales  » ou «  Les images que nous
voyons à  l’écran sont plus ravissantes que dans la vraie vie.  » Les
images d’une si haute résolution sont altérées pour paraître encore
plus grandioses que la réalité, et sont, en plus, souvent
accompagnées d’une belle musique pour nous impressionner. Des
images d’une réalisation remarquable – qui ont été habilement
embellies – peuvent parfois être plus impressionnantes et plus
émouvantes que ce qui a  été filmé. Et si en plus elles sont en 3D,
cela complique d’autant notre rapport à la réalité.
Il faut savoir que les yeux et le cerveau sont par nature
susceptibles de se laisser duper. L’illusion d’optique, telle qu’on peut
la voir à l’œuvre avec les trompe-l’œil, en est un bon exemple : elle
se joue de nos yeux en leur faisant croire à  des formes et à  des
tailles illusoires. Les yeux restent braqués sur ces illusions qui sont
d’une qualité si parfaite qu’elles semblent vraiment réelles.
Cela m’amène bien sûr à me demander si nous finirons par ne plus
être capables de distinguer la réalité d’une simple image.
Toujours est-il que nous ne devons jamais oublier à quel point il est
important de regarder directement avec nos yeux et de nous
souvenir que les images ne sont, à  proprement parler, finalement,
rien d’autre que des images.
 
Si une seule de ces cinq habitudes vous concerne, quelle qu’elle
soit, sachez qu’elle pourrait avoir un effet négatif sur votre « pouvoir
de voir ». C’est pourquoi je vous conseille vivement d’y être attentif
si vous souhaitez continuer à entretenir votre « pouvoir de voir », qui
est absolument indispensable.

Ouvrez les yeux 1 – Mon cheminement

jusqu’au programme de remise en forme de la vision


Six  ans après avoir fondé le Centre de remise en forme de la vision, j’ai
commencé à  suivre une formation privée pour entrepreneurs en parallèle à  mon
travail, dans l’espoir d’apprendre comment rendre la méthode Nakagawa – une
thérapie orientale pour la vision que j’ai moi-même développée – accessible au
plus grand nombre. À  l’époque, l’informatisation et le vieillissement de la
population étaient en passe de devenir les principaux problèmes du moment  ;
protéger les yeux et le cerveau des Japonais des écrans et du processus de
vieillissement était donc une priorité absolue. C’est dans ce contexte-là qu’un petit
article d’une revue attira mon attention, qui présentait un institut pour
optométristes aux États-Unis et signalait que les assurances pouvaient prendre en
charge les consultations d’un optométriste.
Je me suis immédiatement inscrit pour faire des études à  l’étranger et être
parrainé par Sister Cities International. Après avoir passé leur examen, j’ai
embarqué pour l’Amérique, où je me suis immiscé dans le cabinet de plusieurs
optométristes, le plus naturellement du monde. Il y  avait parmi eux le Dr  Paul
A.  Harris, un résident de Baltimore qui fait figure d’autorité en matière
d’amélioration de la vision, et à  qui je ferai référence dans ce livre. Il s’est
beaucoup occupé de moi dans son cabinet, où j’ai pu apprendre à  connaître le
système médical ainsi que les méthodes d’amélioration de la vue locaux. Comme
je pouvais m’y attendre, les États-Unis étaient, sur de nombreux points, à l’avant-
garde du progrès, loin devant le  Japon. J’étais, en revanche, déçu de constater
que personne là-bas ne pratiquait les exercices de restauration de la vision, un
domaine qui intéresse pourtant manifestement la plupart des patients. De retour
au Japon, j’ai commencé à concevoir un programme original de remise en forme
de la vision, un mélange de ma méthode Nakagawa et des techniques acquises
aux États-Unis.
Chapitre 2
La multiplication rapide des cas

de myopie dépossède l’homme

de son « pouvoir de voir »

Pour une majorité d’hommes d’affaires, le PC est un outil


indispensable. Et un grand nombre d’entre eux travaillent sur leur
écran plus de dix heures par jour.
S’ils ne se préoccupent pas de leur myopie, induite par des
sessions si longues sur l’ordinateur, ils risquent de développer
d’incroyables maladies oculaires.

LE DÉCLIN DE LA VUE EST UN SIGNAL FORT


DE NOTRE CORPS
Aussi incroyable que cela paraisse, les Japonais sont en train de
perdre la vue. Je suis bien placé pour le savoir  : je suis un témoin
direct de cette réalité, après tout. Mais je suis toujours décontenancé
quand je remarque combien nous avons laissé notre situation se
détériorer, au point d’en arriver aujourd’hui à  un état aussi
déplorable.
Permettez-moi d’illustrer mes propos en vous présentant les
dernières données issues de tests sur l’acuité visuelle réalisés par
mon entreprise, le Centre de remise en forme de la vision. Ces
données concernent une centaine d’individus, adultes et enfants.
Ces tests ont été effectués au centre en suivant les normes
internationales de Landolt établies en 1909. Elles définissent l’acuité
visuelle comme la capacité de discernement de formes que des
yeux normalement ouverts (contrairement à  des yeux plissés)
peuvent percevoir clairement (et non vaguement) en trois secondes
maximum. Avec le tableau de Landolt, vous pouvez mesurer par
vous-même, si vous le souhaitez, votre acuité visuelle. Pour ce faire,
tenez-vous à 3  mètres du tableau et mesurez l’acuité de vos deux
yeux ainsi que de chaque œil séparément. Dans un tableau officiel, il
y a cinq anneaux ouverts disposés côte à côte sur une seule ligne ;
si vous faites deux erreurs sur une même ligne, votre vue n’est pas
considérée comme correcte.
Le Centre de remise en forme de la vision est le seul centre de
soins oculaires au Japon spécialisé dans «  le pouvoir de voir  ».
Chaque jour, des gens de tout le pays viennent nous consulter pour
nous demander conseil. 40  % sont originaires de la métropole de
Tokyo, tandis que 60  % viennent du reste du pays ou de pays
étrangers. Ce qui me permet d’affirmer que ces données offrent une
représentation fidèle de la population de notre pays.

Source : Centre de remise en forme de la vision, à partir de septembre 2012.

Les résultats montrent en particulier que 63 % des enfants et 48 %


des adultes ont une acuité visuelle inférieure à 0,1/10e. Dans la
mesure où 0,1/10e  est la fraction minimale pouvant être attribuée,
nous pouvons affirmer que près de la moitié des adultes n’ont plus
aucune acuité visuelle, sans parler de la myopie qui les affecte.
À  moins de nous attaquer sérieusement à  ce problème, nous
n’avons aucune chance, face à  un problème aussi dramatique, de
restaurer notre « pouvoir de voir ».
Un déclin de la vue est un signal bienvenu qui provient de la
capacité naturelle de notre corps à  guérir, un pouvoir dont tout le
monde est doté depuis sa naissance. C’est simplement un message
nous avertissant : « Si tu continues à abuser de tes yeux, ta vue ne
cessera de se détériorer jusqu’à ce que tu deviennes vraiment
aveugle. » Vous ne devriez jamais ignorer un tel signal d’alarme. En
fait, accepter cet avertissement avec gratitude, avec un sentiment de
reconnaissance pour l’information qui a été transmise, est le premier
pas vers la restauration de la vue.
À moins de commencer à  reconnaître à  quel point le déclin de
notre vue est une réalité intolérable, de tenter d’y échapper et de
nous pencher sérieusement sur la question, nous finirons par perdre
la vue.

LE DÉCLIN DE LA VUE ENTRAÎNE UNE DÉTÉRIORATION

DU « POUVOIR DE VOIR » DU CERVEAU ET DES YEUX


La cause fondamentale de la myopie est claire  : c’est
l’informatisation rapide, qui s’est mise en place ces vingt ou
trente dernières années. À ce jour, notre corps n’est pas capable de
s’adapter à un mode de vie dans lequel nous restons les yeux rivés
sur un écran à  bout portant et pendant des périodes prolongées,
qu’il s’agisse d’un PC, d’un téléphone portable, d’une console de
jeux vidéo ou d’un smartphone. C’est comme si nos yeux
s’écriaient : « Faites quelque chose ! » Après tout, cette situation est
sans précédent dans les quatre  millions d’années de l’histoire de
l’humanité.
Pour agir, une personne doit demander à  son corps de le faire.
C’est seulement quand le « pouvoir de voir » du cerveau travaille de
pair avec celui des yeux que le corps peut entrer en action.
Dans la mesure où la vue s’est détériorée à  ce point, le cerveau
n’est plus en état de penser ou de traiter les informations  ; il n’est
donc pas surprenant de voir les gens devenir de moins en moins
actifs. Il me semble que le déclin de la vue est inextricablement lié
au déclin des capacités des enfants à étudier et à celles des adultes
à réfléchir.
Si vous réalisez l’expérimentation suivante, vous comprendrez le
sens de mes propos.
Mettez-vous debout, face à  un ami. Demandez-lui de fermer le
poing et d’étirer son bras à l’horizontale, puis essayez d’abaisser son
bras en utilisant toutes vos forces. Comme vous pourrez le
constater, vous aurez du mal à l’abaisser, puisqu’il est tendu.
Ensuite, bandez les yeux de votre ami et refaites la même
expérience. Vous serez surpris, cette fois-ci, d’être capable
d’abaisser son bras pratiquement sans effort. Et vous verrez que le
même effet se produit si votre ami ne ferme qu’un œil. Quand les
yeux cessent de voir, le cerveau s’arrête de travailler, ce qui vous
prive de votre capacité à  avoir, par exemple, de la force dans les
bras.
Le déclin de la vue vous prive de votre capacité à puiser dans vos
forces intérieures. La myopie induite par l’ordinateur, qui est
devenue un véritable problème de société, dépossède les gens de
leur force de volonté, de leur capacité à se concentrer, à se souvenir,
à imaginer, à être créatifs, à prendre des décisions, et même à faire
du sport. En effet, le déclin de la vue entraîne un déclin considérable
des forces intellectuelles.

COMMENT VOUS EN SORTEZ-VOUS

DERRIÈRE L’ORDINATEUR ?
Regardons simplement les ravages causés sur vos yeux par
l’utilisation quotidienne de l’ordinateur :
– vous ressentez des tensions au niveau des globes oculaires ou de
la zone qui entoure vos yeux ;
– vos yeux sont fatigués ;
– vous voyez un peu trouble ;
– vous avez les yeux rouges ;
– vous avez des maux de tête pendant et/ou après avoir été devant
l’ordinateur ;
– il vous devient difficile de regarder quelque chose fixement ;
– vous voyez double ;
– la couleur de l’écran vous paraît bizarre ;
– vous n’arrivez plus à vous concentrer sur votre travail ;
– la zone qui entoure vos yeux commence à vous faire mal ;
– vous fatiguez vite, même lorsque vous portez des lunettes ou des
lentilles de contact ;
– l’ophtalmologue vous prescrit des lunettes ou des lentilles de plus
en plus fortes ;
– vous ressentez des tensions ou des douleurs à  la nuque ou aux
épaules ;
– vous avez mal au dos quand vous travaillez ;
– vous ressentez de la fatigue dans tout le corps ;
– vous ne clignez pas beaucoup des yeux ;
– vous avez des douleurs aux bras, aux poignets ou aux épaules ;
– vous sentez que vous êtes très tendu ;
– vous faites fréquemment des fautes de frappe ;
– vous êtes irrité sans raison.
 
Si vous vous reconnaissez dans trois de ces vingt affirmations, il se
peut que vous soyez atteint du syndrome de vision informatique
(SVI). Le SVI est une maladie qui affecte non seulement le corps,
mais aussi l’esprit. Bien qu’il n’y ait aucune statistique précise, à en
juger par la multiplication des ordinateurs aujourd’hui, on estime à
10  millions le nombre de personnes atteintes de cette maladie rien
qu’au Japon.
Malgré une situation aussi sidérante, au Japon, la plupart des
utilisateurs de PC ne prennent aucune mesure appropriée. Même
s’ils sentent qu’ils ont des problèmes oculaires, ils ne s’en occupent
pas, croyant que leurs symptômes ne sont que temporaires.
Il y  a quelques jours seulement, deux éditrices m’ont rendu visite
pour parler de la publication de ce livre. Aucune d’elles ne portait de
lunettes et, quand je leur ai demandé des précisions sur leur vue,
elles m’ont toutes deux répondu que leur vue était très bonne depuis
leur enfance. Mais je leur ai proposé de se soumettre à un examen
ophtalmologique, simplement pour m’assurer que ces propos étaient
vrais. Les résultats étaient surprenants : l’œil droit et l’œil gauche de
Mme  A  avaient tous les deux une acuité de 7/10e, tandis que l’œil
droit de Mme B avait une acuité de 10/10e et son œil gauche de 8/10e.
Ces chiffres étaient loin d’être bons  : les deux femmes étaient
clairement myopes. Étonnées par ces résultats inattendus, elles ont
toutes deux expliqué qu’elles avaient dû récemment passer plus de
temps devant l’ordinateur et que leur vision en avait souffert.
Je les ai immédiatement encouragées à  commencer mon
programme de remise en forme de la vision (un entraînement pour
retrouver une bonne vue) et en un rien de temps, l’œil droit de
Mme A  s’est amélioré jusqu’à avoir une vision de 10/10e, et son œil
gauche, entre 10 et 15/10e. Quant à  Mme  B, son acuité visuelle
a  progressé pour ses deux yeux, jusqu’à atteindre 12/10e (de plus
amples détails sur le programme de remise en forme de la vision
vous seront présentés dans le chapitre  3). Comme vous pouvez le
voir, si votre myopie est à un stade précoce, votre vision peut revenir
à la normale en très peu de temps.
À ce moment-là, j’étais convaincu que les Japonais pourvus d’une
bonne vue avaient presque complètement disparu. À l’instar de ces
deux femmes, beaucoup de ceux qui croient avoir une bonne vue ne
font que se leurrer. Selon toute probabilité, leur vue a  décliné,
endommagée par l’utilisation de l’ordinateur, sans même qu’ils s’en
rendent compte.

LA MYOPIE INDUITE PAR L’ÉCRAN,

UNE NOUVELLE ÉPIDÉMIE


De nos jours, nous autres les humains maltraitons nos yeux.
Contrairement à  nos ancêtres, qui se levaient et se couchaient
avec le soleil, nous veillons aujourd’hui tard le soir pour regarder la
télévision ou des DVD, pour jouer à  des jeux vidéo ou surfer sur
Internet. Les commerces de proximité ouverts 24  h/24 fourmillent
d’acheteurs, même à  minuit. Plus votre sommeil est écourté, plus
vos yeux font des heures supplémentaires, vous privant du repos qui
vous est nécessaire.
Les écrans des ordinateurs et des smartphones n’arrangent pas
les choses.
Quand vous êtes devant l’ordinateur en train de regarder
l’écran de très près, vous êtes dans un état continu de tension,
les pupilles dilatées pendant une période prolongée. En fait,
vous maltraitez les muscles qui entourent vos yeux, provoquant
ainsi une baisse de la vue et l’apparition de la myopie.
De plus, les diodes électroluminescentes utilisées pour le
rétroéclairage des écrans à  cristaux liquides posent un véritable
problème. Dans ce type d’éclairage, le pourcentage de lumière
bleue, une lumière qui possède une courte longueur d’onde, est
élevé ; or, cette lumière bleue demande plus d’efforts à nos yeux que
la lumière naturelle du soleil. Si elle est moins énergivore et permet
de mieux protéger l’environnement que d’autres lumières, elle est
loin d’être douce pour les yeux. En fait, de récentes études ont
montré un lien de cause à effet entre la lumière bleue des LED et la
dégénérescence maculaire (une maladie caractérisée par la
détérioration de la macula, au cœur de la rétine).
Je nomme cette forme de myopie, qui ne cesse de se développer,
«  la myopie induite par l’ordinateur  ». La plupart des gens qui
viennent nous voir au Centre de remise en forme de la vision ont un
travail impliquant l’utilisation quotidienne de l’ordinateur : ce sont des
ingénieurs systèmes, des programmeurs et des concepteurs
graphiques.
Si nous comparions la myopie traditionnelle à  un banal rhume,
nous pourrions dire que la myopie induite par l’ordinateur est une
nouvelle souche de grippe. Cette forme de myopie s’attaque de
façon fulgurante au corps et à  l’esprit et, à  l’instar d’une maladie
virale infectieuse, ne cesse de se répandre, faisant une victime
après l’autre parmi les utilisateurs de PC.
 
Même si votre vue se rétablit, les symptômes réapparaîtront très
vite si vous n’y prêtez pas attention, et si vous n’entreprenez rien
pour les contrer, ils pourraient vous amener à perdre la vue.
Après avoir utilisé l’ordinateur au bureau pendant sept
à huit heures d’affilée, vous restez les yeux rivés sur l’écran de votre
téléphone portable ou de votre smartphone et, une fois rentré chez
vous, vous surfez sur Internet. Un tel mode de vie est un terrain
propice à la myopie induite par l’ordinateur.
Il n’y a pas si longtemps, on disait qu’une fois qu’on avait atteint la
vingtaine, la myopie cessait de progresser. Mais à l’heure actuelle, il
semble qu’elle ne s’arrête plus. Comme nous avons pu le constater
dans le graphique précédent, 48  % des adultes ont une acuité
visuelle de 0,1/10e maximum. Avec les complications de la myopie,
j’observe également une augmentation du nombre de personnes
entre 20 et 40 ans qui viennent demander conseil pour soigner leur
glaucome. À propos, je crois qu’avec le glaucome, qui est causé par
la myopie, la vision décline à cause d’un mauvais traitement oculaire
et d’une diminution extrême de l’afflux sanguin allant de la nuque
à la tête, privant ainsi le nerf optique d’une nourriture nécessaire.
L’ordinateur est, bien sûr, indispensable dans notre vie
quotidienne. Toutefois, nous ne devons jamais oublier qu’il est en
même temps un véritable monstre pouvant nous porter un
coup fatal.

AVEZ-VOUS L’HABITUDE DE NE REGARDER

QUE D’UN ŒIL ?


Quand vous passez la journée sur votre ordinateur, votre
smartphone, votre téléphone portable ou votre console de jeux
vidéo, vous ne pouvez vous empêcher de finir par ne regarder que
d’un œil.
En général, quand vous regardez un objet, vos deux yeux fixent un
même point. Cependant, comme les appareils électroniques sont
conçus de telle sorte que vous deviez vous placer tout près de leur
écran (entre 30 et 50 centimètres) pendant de longues périodes, vos
muscles oculaires finissent simplement par abandonner, vous
forçant à  ne regarder que d’un œil. Vos yeux, en effet, passent
arbitrairement d’une vision binoculaire à  une vision borgne, pour la
simple raison que cela leur est plus confortable.
Il s’avère qu’un seul œil suffit à  regarder un écran, qui de toute
façon est plat et proche du visage.
Au Japon, dans le cas des tablettes et téléphones portables, il y a
une raison supplémentaire qui pousse le corps à n’utiliser qu’un seul
œil : le texte est affiché à l’horizontale, de gauche à droite.
À part dans les livres et les journaux japonais, le format horizontal
est en train de devenir la norme au Japon. Quasiment 100 % de ce
que nous appelons des «  documents  » sont maintenant formatés
avec un texte horizontal, et même les correspondances privées
utilisent de plus en plus cette mise en page. En outre, le texte affiché
sur les écrans des ordinateurs et des téléphones portables est
généralement lui aussi à  l’horizontale, peut-être pour se conformer
à une norme internationale.
Quand on lit un texte à la verticale, les deux yeux bougent de haut
en bas, focalisés sur un point à égale distance entre l’œil gauche et
l’œil droit. Par contre, quand le texte est à  l’horizontale, les yeux
bougent de gauche à  droite, chacun fixant un point à  une distance
légèrement plus courte ou plus longue que l’autre. Comme l’objet de
l’attention ne cesse de changer à mesure que les yeux se déplacent
sur une ligne, la disposition horizontale du texte demande un effort
continu. De ce fait, il est plus confortable de ne lire que d’un œil.
Bien sûr, pour certaines personnes, lire de gauche à  droite peut
s’avérer plus efficace grâce à la forme ou à la position particulière de
leurs yeux. De plus, en fonction de l’âge, certaines peuvent trouver
qu’il est plus confortable de lire de gauche à  droite. Toutefois,
l’écriture japonaise est à l’origine une écriture verticale. Que ce soit
par le biais des calligraphies ou des romans, notre culture est
profondément liée à l’écriture verticale. Si les opinions diffèrent sur le
confort ressenti à  la lecture, il est clair que l’écriture verticale est
moins fatigante.
Il est néanmoins toujours plus facile de ne regarder que d’un œil.
Quand vous commencez à  ne regarder que d’un œil, vous posez
un lourd fardeau sur lui, ce qui le rend plus enclin à devenir myope.
La vue d’un seul œil peut aussi avoir un impact négatif sur votre
système nerveux, vos hormones, votre appétit, votre sommeil et
votre bien-être physique général, provoquant de nombreuses sautes
d’humeur.

LA MYOPIE INDUITE PAR L’ORDINATEUR

SURVIENT AVANT TOUT EN PRÉVENTION DE LA CÉCITÉ


Comme je l’ai déjà évoqué, la myopie s’apparente à  un rhume.
Mais on commence à  dire que la souche virale du rhume que l’on
attrape aujourd’hui est moins la cause principale de toutes sortes de
maladies que la cause fondamentale de toutes les maladies
incurables. Car on constate qu’un rhume banal peut entraîner une
pneumonie, une myocardiopathie, une insuffisance cardiaque
congestive, une méningite, une myélite, un syndrome de Guillain-
Barré, des névrites multiples ou une myopathie inflammatoire, entre
autres horreurs.
Dans la mesure où la myopie est elle aussi une maladie, si vous la
laissez traîner, diverses complications risquent d’apparaître. Et si
vous ne vous occupez pas de ces complications, vous pourriez finir
par perdre la vue. Une forte myopie induite par l’ordinateur est en
effet la cause première de maladies incurables.
Avec la myopie induite par l’ordinateur, se contenter de retrouver
une bonne vue n’est pas suffisant. Il est aussi nécessaire d’enlever
tout obstacle entravant l’afflux sanguin vers les yeux et de prendre
des mesures pour éviter la cécité.
« Quoi ! La cécité ? Tout ça parce que j’utilise trop l’ordinateur ? ! »
êtes-vous peut-être en train de penser d’un ton moqueur. Mais jetez
un coup d’œil aux statistiques suivantes. Je pense que vous
comprendrez qu’il n’y a pas de quoi rire.

Causes de la perte de vue chez les Japonais


1. Glaucome (20,9 %)
2. Rétinopathie diabétique (19,0 %)
3. Rétinite pigmentaire (13,5 %)
4. Dégénérescence maculaire (9,3 %)
5. Atrophie optique ou choriorétinienne (8,6 %)
6. Myopie avancée (7,8 %)
7. Maladie de la cornée (3,4 %)
8. Cataracte (3,2 %)
9. Autres (14,3 %)
(Source : Document de réflexion du groupe d’études du ministère de la Santé, du
Travail et des Affaires sociales, 2007)

Parmi les facteurs énumérés de un à neuf, les numéros 1, 4, 5, 6


et 8 se développent lors de complications d’une myopie. Quand on
les additionne, on arrive à 49,8  %  ; on peut donc considérer que
près de 50 % des causes de cécité sont liées à la myopie.
En d’autres termes, la myopie peut évoluer selon les étapes
suivantes : usage abusif des yeux → myopie → intensification de la
myopie → complications → perte de la vue. Comme vous pouvez le
voir, il est donc important de ne jamais prendre la myopie à la légère
et négliger de s’en occuper. La première étape fondamentale
consiste à acquérir une connaissance précise de l’état de votre vue
et à comprendre les dégâts causés jusqu’à présent par l’utilisation
de l’ordinateur.
Si vous croyez avoir une myopie induite par l’ordinateur, agissez
immédiatement. Dans le chapitre  3, je présenterai un programme
d’entraînement spécifique qui vous aidera à améliorer votre vue.
Il va sans dire qu’éviter la situation tragique qu’est la cécité est
crucial pour votre avenir.

RESTER LONGTEMPS PENCHÉ EN AVANT

ENTRAÎNE LE SYNDROME DE LA « NUQUE DROITE »


Les gens prennent rarement la raideur de leurs épaules et de leur
nuque au sérieux.
Une des caractéristiques communes aux personnes qui ont une
mauvaise vue est l’extrême raideur de la nuque ou des épaules.
Quand vous passez de longues périodes devant l’ordinateur, vos
muscles se contractent à  force de maintenir la même posture, au
point de développer des tensions aux épaules. Or, cette raideur peut
s’étendre jusqu’à la nuque et obstruer l’afflux sanguin vers les yeux
et le cerveau. Nous voyons ainsi qu’une nuque et des épaules
tendues ne sont pas sans lien avec le déclin de la vision.
Il y  a en particulier un vaisseau sanguin, aussi gros que le petit
doigt, qui alimente le cerveau en sang en passant par la nuque et les
épaules via l’artère carotide interne, l’artère carotide externe et
l’artère vertébrale. À  partir de là, en considérant les yeux et le
cerveau comme un tout, ce vaisseau achemine le sang, entre
autres, par l’artère basilaire, l’artère ophtalmique et l’artère ciliaire.
Dans la région de la nuque et des épaules, outre les larges muscles
comme les trapèzes et les sterno-cléido-mastoïdiens, il existe de
nombreux petits muscles agglomérés ensemble, et chaque fois que
l’un d’eux est tendu, les nerfs se tendent également et les vaisseaux
sanguins se resserrent. L’afflux sanguin de la nuque à  la tête est
alors ralenti.
Une étude rapporte qu’une nuque ou des épaules tendues
pourraient diminuer l’afflux sanguin vers le cerveau de 75 %. Couvrir
les besoins du cerveau, la salle de contrôle de vos actes, avec
seulement un quart de son approvisionnement en sang est tout
simplement impossible. Cela revient à vous étrangler vous-même.
Or, non seulement l’utilisation de l’ordinateur entraîne une raideur
musculaire, mais elle endommage également les os.
Quand vous restez de longues périodes les yeux rivés sur un
écran, vous finissez, sans même vous en rendre compte, par avoir le
menton rentré tout en restant figé dans une posture voûtée. Quand
cette posture devient chronique, la nuque perd sa courbe naturelle et
devient droite.
Une des causes majeures des tensions dans les épaules est
précisément ce syndrome de la nuque droite, qui finit par entraîner le
déclin de la vue, des maux de tête, des nausées et même des
vertiges. Quand l’approvisionnement du cerveau en sang diminue
considérablement, cette diminution peut même entraîner une baisse
de sécrétion des hormones, menant à la dépression.
Peut-être avez-vous déjà entendu la chanson de Kyu  Sakamoto
intitulée Sukiyaki. Eh bien, selon les paroles de cette chanson qui
vous encourage à lever les yeux, il serait bon de prendre l’habitude
de regarder autour de vous en ayant la tête légèrement penchée
vers l’arrière et le menton pointant vers l’avant. Pour cela, vous
devez placer l’écran de votre ordinateur ou smartphone face à vous.
Quand vous ressentez une raideur dans la nuque ou dans les
épaules, agissez immédiatement pour la faire disparaître.
Essayez les exercices suivants quand vous travaillez sur
l’ordinateur et au moment où vous l’éteignez. Non seulement ils vous
permettront de vous débarrasser des tensions, mais ils vous
protégeront du syndrome de la nuque droite.

EXERCICES POUR RÉDUIRE LES TENSIONS DE LA NUQUE


Joignez vos mains derrière la tête et poussez votre tête en avant
avec vos mains tout en exerçant une pression contraire avec la tête
(10 secondes).
Placez vos coudes sur le bureau et reposez votre menton dans vos
mains. Amenez le menton vers l’avant et étirez la nuque
(10 secondes).
Tenez le côté droit de votre tête de votre main gauche et inclinez la
tête vers la gauche. Faites de même de l’autre côté (10 secondes de
chaque côté).
EXERCICE POUR RÉDUIRE LES TENSIONS DES ÉPAULES
Joignez vos mains derrière la tête, déplacez légèrement une
épaule sur le côté et étirez-vous. Faites de même de l’autre côté.
(10 secondes de chaque côté)
Ouvrez les yeux 2 – Passer son brevet de pilote
Devenir pilote était le rêve de tous les petits garçons. Empoignant le manche, le
pilote, dans l’esprit des enfants, parcourt les cieux du monde entier, parle anglais
couramment et touche un généreux salaire. Aujourd’hui, les temps ont changé et
le métier de pilote ne fait plus partie des dix plus grands rêves des enfants, mais il
y en a encore beaucoup qui aspirent à embrasser cette carrière.
Il fut un temps où, pour pouvoir passer le brevet de pilote, on devait avoir une
vision d’environ 15/10e  à  l’œil nu. De nos jours, en revanche, les pilotes formés
par les plus grandes compagnies aériennes et écoles d’aviation civile n’ont plus
à satisfaire d’exigence concernant leur vision à l’œil nu. En fait, ils remplissent les
critères demandés dès que la prescription de leurs lentilles de contact est de
−4,5D, ce qui correspond à une acuité visuelle d’environ 0,5/10e (il s’agit bien de
0,5/10e et non de 5/10e !). La vue des jeunes d’aujourd’hui s’est-elle détériorée au
point que personne ne pourrait obtenir un brevet de pilote si les critères n’avaient
pas été autant modifiés ?
Dans mon Centre de remise en forme de la vision, je reçois beaucoup
d’étudiants qui ont le désir de devenir pilotes malgré leur myopie. Certains d’entre
eux ont une acuité visuelle de moins de 1/10e pour les deux yeux, mais ils n’ont
pas abandonné leur rêve de voler à  travers ciel sans avoir besoin de porter des
lentilles de contact. Rejetant l’utilisation de lunettes et de lentilles, ils travaillent
dur, faisant tout leur possible pour retrouver une bonne vue à l’aide d’exercices.

Dossier clinique
Monsieur S. T., 24 ans, originaire de Chiba – un homme qui n’a jamais abandonné son rêve
et qui a réussi à entrer à l’Université de l’aviation civile ! Son prochain but : devenir pilote.

Puissance dioptrique
– Degré de myopie :
œil droit : −3,75D → −0,5D
œil gauche : −4D → −0,5D
– Degré d’astigmatisme :
œil droit : −0,5D → −0D
œil gauche : −0,5D → −0D
– Acuité visuelle :
œil droit : 0,4/10e → 15/10e
œil gauche : 0,5/10e → entre 10 et 15/10e

« Avec ces résultats, j’ai répondu aux critères de sélection de l’Université


d’aviation et j’ai été accepté ! Si je n’avais pas entendu parler du Centre de
remise en forme de la vision, j’aurais sans doute abandonné mon rêve de
devenir pilote. »
Chapitre 3
Les exercices de vision pour

le cerveau peuvent faire émerger

le « pouvoir de voir » caché en vous

Vos yeux et votre cerveau sont comme des amis inséparables, qui
travaillent toujours de concert. Si vous stimulez le cerveau, vos yeux
seront en meilleure santé. Et quand vos yeux vont mieux, votre
cerveau s’en trouve revigoré. Si vous effectuez des exercices pour
stimuler vos pouvoirs de concentration, de mémoire et d’imagination,
vous améliorerez naturellement votre « pouvoir de voir ».

SI VOUS CROYEZ QUE VOUS POUVEZ VOIR,

ALORS VOUS VERREZ


Restaurer sa vue commence par le cerveau

Autrefois, les gens avaient besoin de voir pour vivre. Le cerveau


commandait aux yeux  : «  Cherchez une proie  !  » Les yeux
regardaient alors tout autour à  la recherche de cette proie, tel que
cela leur avait été commandé. C’est ainsi que les hommes pouvaient
poursuivre le gibier. Ce qui faisait bouger leurs yeux sans arrêt et
leur permettait de se concentrer étaient les ordres provenant du
cerveau. Pour améliorer votre vision, il vous faut donc réactiver ce
circuit.
La capacité de nos ancêtres à  chasser le gibier a  probablement
reçu un coup de pouce formidable quand leur cerveau s’est mis
à demander à leurs yeux de chercher des proies et de les chasser ;
jusqu’alors, ils poursuivaient sans doute surtout ce qui apparaissait
dans leur champ de vision, puisque les yeux demeuraient immobiles.
L’utilisation du cerveau pour bouger les yeux et traquer les proies
a changé la donne dans leur capacité à attraper du gibier.
Maintenant, remplacez le mot «  gibier  » par le mot «  rêves  ».
L’affirmation ci-dessus impliquerait alors que le cerveau collecte les
informations par l’intermédiaire des yeux, les traite, et réalise des
rêves. Ainsi, pour le dire autrement, retrouver une bonne vue permet
de réaliser ses rêves.
 
À l’aide du tableau de vue qui est dans ce livre, mesurez votre
vision en vous référant à la norme internationale de Landolt. Si votre
vision à  l’œil nu est supérieure à 3/10e, faites le test sans lunettes.
Dans le cas contraire, en revanche, faites-le en portant vos lunettes
ou lentilles de contact. Quoi qu’il en soit, ne paniquez pas, même si
vous vous rendez compte par exemple que votre vue a baissé à la
suite d’une opération au Lasik. Le simple fait d’effectuer ce test peut
aider à stimuler votre vision.
Rassemblez tout votre pouvoir de concentration et pensez
fermement : « Je peux voir ! » avant de regarder le tableau de vue.
Dès que vous avez discerné ce qui apparaît sur une ligne, passez
à  la ligne suivante. Ce n’est pas grave si votre vision est floue au
début. Mettez-vous au défi de dépasser ses limites. Vérifiez de
temps en temps que ce que vous voyez est exact. Vous serez
surpris de découvrir à quel point, en réalité, votre vision est bonne.
Cela dit, la prochaine fois que vous mesurerez votre vue à l’aide du
tableau de Landolt, vous serez encore plus surpris. Votre acuité
visuelle aura considérablement augmenté entre-temps.
Votre souvenir de ce à quoi ressemble une vision claire – votre vue
latente – est gravé dans votre cerveau et y restera pour le restant de
votre vie. L’intérêt de ce tableau de vue et des exercices de cet
ouvrage est de faire émerger et d’exploiter cette vue latente. C’est la
vérité : votre véritable vue est en train de dormir comme une souche
au fin fond de votre cerveau.
La vitesse à  laquelle vous pourrez faire apparaître cette vue
dépend de la souplesse de vos muscles oculaires. Si ces muscles
souffrent d’un manque d’exercice au point d’être devenus raides, il
se peut qu’il n’y ait pas de changement immédiat  ; mais s’ils sont
souples, vous pouvez vous attendre à  des résultats spectaculaires.
Les muscles bougent une fois que la pensée a été transmise par les
nerfs, mais s’ils sont durs et raides, les chances d’une bonne
transmission de l’information aux muscles par l’influx nerveux sont
très fines.
Dans le chapitre  4, je vous présenterai des exercices qui
permettront de vous assurer de la souplesse de vos muscles
oculaires.
Cela dit, l’important est ce qui se passe ensuite : une fois que vous
avez senti une amélioration de votre vue, vous devez vous entraîner
tous les jours, pas à  pas, jusqu’à amener votre vue à  un niveau
supérieur, celui dont vous avez toujours rêvé, et à la maintenir à ce
niveau-là. Ensuite, quand elle aura atteint un cran de plus,
maintenez-la à ce nouveau niveau. Tout est affaire de répétitions. En
moins de temps qu’il ne faut pour le dire, même votre puissance
dioptrique (la sévérité de votre myopie ou de votre astigmatisme)
s’en trouvera améliorée. Vous retrouverez également votre
motivation et votre ténacité.
Alors ne vous demandez pas : «  Jusqu’où ma vue s’améliorera-t-
elle ? » Car l’ampleur de la récupération de votre vue ne dépend que
de vous. Quand vous aurez fait l’expérience d’une certaine
amélioration, vous saurez tout naturellement qu’il n’y a  pas
de limites.

La raison pour laquelle « vous verrez,

si vous croyez en être capable »


En théorie, les sensations naissent là où nous portons notre
attention.
Quand vous vous concentrez et vous dites intérieurement que
votre esprit (votre conscience) est capable de voir, alors le sens de
la vue – la vision – se manifeste naturellement. C’est ainsi que vous
restituez le fonctionnement normal de votre vue  : grâce au pouvoir
de l’esprit. Et une fois que vous l’avez vécu, tout ce qui vous reste
à faire est de maintenir cette vision améliorée. Voilà la quintessence
de ma méthode de restitution de la vue, fondée sur les principes
yogiques de contrôle sensoriel.
Le yoga auquel je me réfère ici n’est pas le yoga des exercices et
des postures, mais la philosophie qui est à leur origine et qui forme
les fondements du zen et du bouddhisme.
Tout ce qui vous reste à  faire est de renforcer vos muscles
oculaires d’après le principe de Roux : l’usage modéré des muscles
permettra de les développer, quel que soit votre âge, alors qu’un
usage excessif ou au contraire insuffisant entraînera une atrophie
musculaire. Le rétablissement de la vue est aussi simple que cela.
 
Corriger la vision en se tournant vers des systèmes D comme les
lunettes, les lentilles de contact, la chirurgie au Lasik et
l’orthokératologie sans soigner la myopie ou l’hypermétropie est une
démarche typiquement moderne.
Dans ce livre, je présente une approche de la correction de la
vision qui est plus en accord avec ma voix intérieure – une voix plus
asiatique de nature, qui rejette la dépendance aux interventions
chirurgicales et aux médicaments.
Je suis moi-même atteint d’une hypermétropie légère. Ma vision de
loin est de 12/10e. À  mes 28  ans, ma vision avait baissé jusqu’à
atteindre 6/10e et j’étais devenu un peu myope, mais j’ai pu revenir à
12/10e  par moi-même. J’ai même arrêté la progression de la
presbytie autant que j’ai pu, et ma vision de près me permet de lire
des livres et d’écrire des manuscrits sans lunettes. Pour sûr, j’ai
abusé de mes yeux, en écrivant quatre à cinq livres par  an. Malgré
cela, ma vue n’a pas baissé d’un iota. Je prends soin de mes yeux,
après tout, en appliquant quotidiennement la méthode Nakagawa,
une méthode que j’ai moi-même conçue en puisant dans les
principes yogiques du contrôle sensoriel et dans les pratiques de la
philosophie orientale. Au fond, c’est une approche fondée sur le
pouvoir de l’esprit pour réaliser pleinement son potentiel.
Avec 34 années d’enseignement de cette méthode à mon actif, je
sais avec certitude qu’elle a  fait des miracles chez de nombreuses
personnes. J’en suis fier et je crois sincèrement que je réalise
vraiment le but de ma vie. De plus, pour moi qui espère rester jeune
et en bonne santé toute ma vie, la méthode Nakagawa ne se
résume pas à  un simple moyen qui me permettrait d’atteindre une
fin : c’est une façon de vivre.
(Le yoga est un système de pensée qui fait partie du large spectre
des philosophies asiatiques. On dit que le bouddhisme et le zen
trouvent leur origine dans le yoga. Dans ce système de pensée, on
parle d’un état appelé pratyahara. En quelques mots, il s’agit du
royaume du contrôle des sens. Cela repose essentiellement sur
l’idée qu’«  une sensation se manifeste quand vous focalisez et
dirigez votre attention ». Appliqué à la science médicale, ce concept
transparaît dans la célèbre technique de relaxation élaborée par le
psychiatre allemand Johannes Heinrich Schultz appelée «  training
autogène ».
La méthode Nakagawa comprend deux catégories de techniques –
celles qui font appel à l’esprit et celles qui mobilisent les yeux – qui
peuvent être appliquées dans la médecine et l’éducation.
Les exercices physiques ne sont qu’un élément du système
yogique. La discipline qui applique les exercices de yoga à  la
gymnastique est le Pilates. Et l’approche qui applique les exercices
de yoga au champ des exercices oculaires est la méthode de
Bates.)

QUELLE EST LA PUISSANCE DU « POUVOIR DE VOIR »

DE VOTRE CERVEAU ?
Commençons par regarder brièvement comment se porte le
pouvoir de voir de votre cerveau.
Avez-vous ressenti certains de ces symptômes dernièrement :
– vous n’arrivez pas à rester concentré au travail ;
– vous oubliez immédiatement ce que vous venez de voir ;
– quels que soient vos efforts, vous n’arrivez pas à  organiser vos
pensées ;
– il vous est pénible de lire, et quand vous lisez, vous ne retenez
rien ;
– vous avez du mal à apprendre quelque chose de nouveau ;
– les films et les livres n’arrivent plus à vous émouvoir ;
– vous baissez facilement les bras, au lieu de persévérer ;
– vous n’avez pas d’inspiration, vous n’arrivez pas à  trouver des
idées ;
– vous êtes souvent étourdi ;
– vous êtes facilement déprimé.
 
Si vous vous reconnaissez dans 3 ou plus de ces 10 affirmations,
prenez garde ! Le pouvoir de voir de votre cerveau pourrait bien être
défectueux. Il est très probable, en fait, que l’information de ce que
vous voyez ne soit pas transmise correctement à  votre cerveau et,
par extension, ne soit pas traitée.
En réalité, nombreux sont les gens qui sont tombés dans un état
que l’on pourrait décrire avec cet aphorisme  : «  Quand l’esprit est
absent, l’œil est aveugle. » Les informations visuelles provenant des
yeux contournent tout simplement le cerveau ou en sont déviées,
comme si les yeux n’arrivaient pas à  transmettre le flambeau.
Imaginez une équipe de course de relais qui perd sa position et
termine dernière parce qu’un de ses membres a fait tomber le bâton.
C’est ce qui se passe ici.
Même si votre œil perçoit 100 % d’un objet, à moins que 80 % de
cette information visuelle n’atteigne votre cerveau, vous ne serez
pas convaincu d’avoir vu cet objet. Il y  a une augmentation
considérable du nombre de personnes dont le cerveau reçoit 0  %
des informations visuelles et de celles dont le cerveau n’en reçoit
qu’1 à 2  %. La moyenne des informations visuelles transmises est
de 50 %, ce qui signifie que la majorité des gens ne traitent que la
moitié des informations visuelles captées par leurs yeux.

POUR LES YEUX ET LE CERVEAU, EST-CE QUE 1 + 1 = 1 ?


À l’école primaire, nous avons appris que 1 + 1 = 2. Mais pour les
mathématiques des yeux et du cerveau, la réponse à cette addition
n’est pas 2 : ici, 1 + 1 = 1.
Les gens recueillent des informations à  partir de leurs deux yeux
de façon équilibrée, qu’ils transmettent au cerveau, avant de
reconnaître ce qu’ils voient. Cette fonction, qui consiste à combiner
deux images reflétées dans la rétine de l’œil droit et de l’œil gauche
puis de les reconnaître comme une seule et même image, est
appelée «  la fusion  ». C’est le résultat d’un échange d’informations
qui a lieu dans la zone du cerveau et qui est connu sous le nom de
«  corpus callosum  ». Il y  a une différence subtile entre l’image
perçue par l’œil gauche et celle perçue par l’œil droit, que le cerveau
prend en compte pour produire la perception de la profondeur et la
vision tridimensionnelle. Si, pour une raison ou pour une autre,
1 + 1 = 2 – autrement dit, si les images se superposent et que vous
voyez double –, vous ne pouvez plus voir en 3D.
Si vous voyez deux images quand vous devriez n’en voir qu’une, le
cerveau, pour éviter toute confusion, inhibe les données en
provenance des yeux, compromettant plus encore le «  pouvoir de
voir  ». Il finit alors par ne plus percevoir que des images ternes en
deux dimensions, sans perception de la profondeur, ayant un impact
négatif sur vos pensées. Vous vous retrouvez, par exemple,
incapable de rassembler vos pensées et vous avez du mal
à apprendre quoi que ce soit de nouveau.
La plupart des personnes qui n’arrivent pas à  percevoir
correctement des images en 3D souffrent d’un déséquilibre entre les
données visuelles de l’œil gauche et celles de l’œil droit, à  cause
d’une myopie, d’une hypermétropie, d’un astigmatisme, d’une
amblyopie, d’un strabisme ou d’une presbytie, par exemple. En
conséquence, le passage de relais entre les yeux et le cerveau ne
se fait pas convenablement, et ce qui devrait être « 1 + 1 = 1 » se
transforme en « 1 + 1 = 2 ».
Si tel est le cas pour vous, si les mathématiques de vos yeux et de
votre cerveau suivent la logique du «  1  +  1  =  2  », sachez que le
« pouvoir de voir » de votre cerveau est défectueux.

L’effet des lunettes et des lentilles sur l’esprit


Pour les personnes qui ont des problèmes de vue, les lunettes ou
les lentilles de contact sont essentielles. Naturellement, on
souhaiterait tous que leur prescription n’augmente pas indéfiniment,
et que leur port ne fasse pas encore plus baisser la vue. Pourtant,
en réalité, il n’est pas inhabituel de voir les prescriptions augmenter
régulièrement, parallèlement au déclin de la vue.
On disait autrefois que la myopie s’arrêtait de progresser quand le
patient avait atteint la vingtaine. Mais de nos jours, à  l’époque des
ordinateurs, des smartphones, des consoles de jeux vidéo et des
tablettes, la progression ne s’arrête pas et continue toute la vie
durant.
Il y  a vingt et un ans, quand les cas de myopie avaient atteint un
point critique et que je constatais une augmentation rapide du
nombre d’examens concernant la presbytie, ou l’hypermétropie due
à l’âge, je me suis demandé s’il était possible de créer des lunettes
ou des lentilles de contact qui pourraient aider le patient à recouvrer
la vue – une véritable aide pour la vue, qui ne contribuerait pas
à empirer la myopie ou l’hypermétropie.
L’idée qui m’est venue à  l’esprit fut alors  : «  Pourquoi ne pas
concevoir des lunettes ou des lentilles pour l’esprit plutôt que pour
les yeux ? » Puisque c’est l’esprit qui voit, il me semble évident qu’il
vaudrait mieux fabriquer des lunettes pour notre matière grise. Mais
personne ne l’a fait.
J’ai donc développé le concept de «  lunettes et lentilles pour la
vue  » et l’ai affiné, utilisant mes clients comme cobayes pendant
qu’ils appliquaient la méthode Nakagawa. Finalement, j’ai confirmé
l’existence de leur vue latente  : la mémoire de ce qu’était leur vue
quand ils voyaient clairement. Cela s’est avéré très utile dans la
conception finale de mon invention.
Depuis, avec l’aide de ces lunettes et de ces lentilles qui
permettent d’améliorer la vue, j’ai pu aider mes clients à  arrêter la
progression de leur myopie, de leur hypermétropie, de leur
astigmatisme et de leur presbytie, et à retrouver une bonne vue. Ces
lunettes et ces lentilles sont des produits originaux que j’ai moi-
même créés. Vous ne les trouverez nulle part ailleurs.

Efficacité des lunettes conçues pour retrouver

une bonne vue (dernières données)


Hypermétropie/malvoyance
M. J., 7 ans ; port des lunettes pendant 5 mois

Avant :
Œil droit : 4/10e
Œil gauche : 4 à 5/10e
Après :
Œil droit : 8 à 9/10e
Œil gauche : 10 à 12/10e
Puissance dioptrique
Avant :
Côté droit : +5,00C-0,50
Côté gauche : +1,75C-0,75
Après :
Côté droit : +2,00C-0,25
Côté gauche : +1,25C-0,50

T. H., 7 ans ; port des lunettes pendant 6 mois

Avant :
Œil droit : 5/10e
Œil gauche : 4/10e
Après :
Œil droit : 12/10e
Œil gauche : 10/10e
Puissance dioptrique
Avant :
Côté droit : +5. 00C-0,25
Côté gauche : +5,75C-1,00
Après :
Côté droit : +4C-0,5
Côté gauche : +3,75C-1,00

Rétablissement de la vue chez des enfants


Y. E., 4 ans ; port des lunettes pendant 3 mois

Avant :
Œil droit : 7/10e
Œil gauche : 7/10e
Après :
Œil droit : 12/10e
Œil gauche : 15/10e

A. T., 5 ans ; port des lunettes pendant 2 mois

Avant :
Œil droit : 7/10e
Œil gauche : 7/10e
Après :
Œil droit : 7/10e
Œil gauche : 12/10e

T. T., 7 ans ; port des lunettes pendant 2 mois

Avant :
Œil droit : 6/10e
Œil gauche : 7/10e
Après :
Œil droit : 12/10e
Œil gauche : 10/10e

M. R., 10 ans ; port des lunettes pendant 5 mois

Avant :
Œil droit : 4/10e
Œil gauche : 5/10e
Après :
Œil droit : 8/10e
Œil gauche : 10/10e

I. Y., 13 ans ; port des lunettes pendant 3 mois

Avant :
Œil droit : 4/10e
Œil gauche : 5/10e
Après :
Œil droit : 8/10e
Œil gauche : 9/10e

K. E., 13 ans ; port des lunettes pendant 4 mois


Avant :
Œil droit : 5/10e
Œil gauche : 5/10e
Après :
Œil droit : 12/10e
Œil gauche : 12/10e

I. S., 13 ans ; port des lunettes pendant 6 mois

Avant :
Œil droit : 5/10e
Œil gauche : 6/10e
Après :
Œil droit : 12/10e
Œil gauche : 15/10e

I. R., 14 ans ; port des lunettes pendant un mois

Avant :
Œil droit : 7/10e
Œil gauche : 7/10e
Après :
Œil droit : 15/10e
Œil gauche : 15/10e

Y. T., 14 ans ; port des lunettes pendant 5 mois

Avant :
Œil droit : 5/10e
Œil gauche : 5/10e
Après :
Œil droit : 8/10e
Œil gauche : 10/10e

H. Y., 18 ans ; port des lunettes pendant moins d’un mois

Avant :
Œil droit : 1,5/10e
Œil gauche : 1,5/10e
Après :
Œil droit : 4/10e
Œil gauche : 7/10e

Rétablissement de la vue chez des adultes


T. H., 23 ans ; port des lunettes pendant 7 mois

Avant :
Œil droit : 4/10e
Œil gauche : 4/10e
Après :
Œil droit : 15/10e
Œil gauche : 12/10e

M. N., 25 ans ; port des lunettes pendant un mois

Avant :
Œil droit : 3/10e
Œil gauche : 3/10e
Après :
Œil droit : 6/10e
Œil gauche : 7/10e

Y. I., 26 ans ; port des lunettes pendant 14 mois

Avant :
Œil droit : 7/10e
Œil gauche : 8/10e
Après :
Œil droit : 15/10e
Œil gauche : 15/10e

K. S., 28 ans ; port des lunettes pendant un mois

Avant :
Œil droit : 3/10e
Œil gauche : 3/10e
Après :
Œil droit : 7/10e
Œil gauche : 5/10e

T. Y., 33 ans, port des lunettes pendant 3 mois

Avant :
Œil droit : 4/10e
Œil gauche : 4/10e
Après :
Œil droit : 12/10e
Œil gauche : 12/10e

K. A., 33 ans ; port des lunettes pendant 6 mois

Avant :
Œil droit : 3/10e
Œil gauche : 4/10e
Après :
Œil droit : 12/10e
Œil gauche : 12/10e

H. Y., 36 ans ; port des lunettes pendant 3 mois

Avant :
Œil droit : 5/10e
Œil gauche : 5/10e
Après :
Œil droit : 12/10e
Œil gauche : 15/10e

K. M., 37 ans ; port des lunettes pendant 6 mois

Avant :
Œil droit : 4/10e
Œil gauche : 2/10e
Après :
Œil droit : 10/10e
Œil gauche : 9/10e

S. T., 37 ans ; port des lunettes pendant un mois

Avant :
Œil droit : 3/10e
Œil gauche : 4/10e
Après :
Œil droit : 9/10e
Œil droit : 9/10e
E. N., 49 ans ; port des lunettes pendant 5 mois

Avant :
Œil droit : 4/10e
Œil gauche : 3/10e
Après :
Œil droit : 10/10e
Œil gauche : 7/10e

Y. S., 51 ans ; port des lunettes pendant 4 mois

Avant :
Œil droit : 3/10e
Œil gauche : 3/10e
Après :
Œil droit : 9/10e
Œil gauche : 10/10e

Rétablissement à la suite d’une maladie oculaire


K. K., 58 ans ; port des lunettes pendant 3 mois

Avant :
Œil droit : 4/10e
Œil gauche : 5/10e
Après :
Œil droit : 9/10e
Œil gauche : 12/10e

T. I., 45 ans ; port des lunettes pendant 5 mois

Avant :
Œil droit : 5/10e
Œil gauche : 7/10e
Après :
Œil droit : 15/10e
Œil gauche : 8/10e

M. H., 52 ans ; port des lunettes pendant 5 mois

Avant :
Œil droit : 3/10e
Œil gauche : 4/10e
Après :
Œil droit : 7/10e
Œil gauche : 10/10e

Efficacité des lentilles de contact

conçues pour retrouver une bonne vue


Note  : Les données concernant la deuxième paire de lentilles
montrent l’acuité visuelle obtenue avec des lentilles modifiées, après
avoir constaté que les premières paires étaient trop fortes.
U. Y., 58 ans ; port des lentilles pendant 3 mois

Vision avec la première paire de lentilles


Avant :
Œil droit : 4/10e
Œil gauche : 3/10e
Après :
Œil droit : 12/10e
Œil gauche : 10/10e
Vision avec la deuxième paire de lentilles
Avant :
Œil droit : 4/10e
Œil gauche : 3/10e
Après :
Œil droit : 7/10e
Œil gauche : 8/10e
Puissance dioptrique
Avant :
Côté droit : −14,75C−1,00
Côté gauche : −12,25C−1,25
Après :
Côté droit : −10,50C−1,25
Côté gauche : −10,00C−0,75

N. M., 24 ans ; port des lentilles pendant un an


Vision avec la première paire de lentilles
Avant :
Œil droit : 5/10e
Œil gauche : 6/10e
Après :
Œil droit : 12/10e
Œil gauche : 15/10e
Vision avec la deuxième paire
Avant :
Œil droit : 3/10e
Œil gauche : 3/10e
Après :
Œil droit : 7/10e
Œil gauche : 8/10e
Puissance dioptrique
Avant :
Côté droit : −7,25C−1,75
Côté gauche : −7,50C−1,75
Après :
Côté droit : −5,25C−0,50
Côté gauche : −5,75C−0,50

I. M., 41 ans ; port des lentilles pendant un an

Vision avec les lentilles de contact


Avant :
Œil droit : 3/10e
Œil gauche : 3/10e
Après :
Œil droit : 15/10e
Œil gauche : 20/10e
Puissance dioptrique
Avant :
Côté droit : −4,75C−2,50
Côté gauche : −5,00C−2,75
Après :
Côté droit : −2,25C−0,75
Côté gauche : −2,75C−0,75

H. Y., 21 ans ; port des lentilles pendant 11 mois

Vision avec la première paire de lentilles


Avant :
Œil droit : 4/10e
Œil gauche : 4/10e
Après :
Œil droit : 12/10e
Œil gauche : 12/10e
Vision avec la deuxième paire
Avant :
Œil droit : 3/10e
Œil gauche : 2/10e
Après :
Œil droit : 12/10e
Œil gauche : 12/10e
Puissance dioptrique
Avant :
Côté droit : −9,75C−5,25
Côté gauche : −8,25C−5,00
Après :
Côté droit : −3,25C−3,00
Côté gauche : −3,50C−3,00

S. K., 28 ans ; port des lentilles pendant 9 mois

Acuité visuelle à l’œil nu


Avant :
Œil droit : 0,2/10e
Œil gauche : 0,1/10e
Après :
Œil droit : 7/10e
Œil gauche : 6/10e
Puissance dioptrique
Avant :
Côté droit : −2,50C−0,75
Côté gauche : −2,50C−1,25
Après :
Côté droit : −1,00C−0,25
Côté gauche : −1,00C−0,50

T. J., 54 ans ; port des lentilles pendant un an

Acuité visuelle à l’œil nu


Avant :
Œil droit : 0,1/10e
Œil gauche : 0,1/10e
Après :
Œil droit : 5/10e
Œil gauche : 3/10e
Puissance dioptrique
Avant :
Côté droit : −3,75C−0,75
Côté gauche : −3,25C−1,50
Après :
Côté droit : −1,75C−0,75
Côté gauche : −1,50C−1,00

Y. S., 34 ans ; port des lunettes pendant un an et un mois

Vision avec la première paire de lentilles


Avant :
Œil droit : 7/10e
Œil gauche : 7/10e
Après :
Œil droit : 9/10e
Œil gauche : 10/10e
Vision avec la deuxième paire
Avant :
Œil droit : 5/10e
Œil gauche : 5/10e
Après :
Œil droit : 10/10e
Œil gauche : 10/10e
Puissance dioptrique
Avant :
Côté droit : −7,50C−1,00
Côté gauche : −8,00C−1,00
Après :
Côté droit : −4,75C−0,50
Côté gauche : −5,50C−0,50

T. K., 23 ans ; port des lentilles pendant 7 mois

Vision avec la première paire


Avant :
Œil droit : 7/10e
Œil gauche : 7/10e
Après :
Œil droit : 20/10e
Œil gauche : 9/10e
Vision avec la deuxième paire
Avant :
Œil droit : 7/10e
Œil gauche : 7/10e
Après :
Œil droit : 12/10e
Œil gauche : 10/10e
Puissance dioptrique
Avant :
Côté droit : −4,75C−0,25
Côté gauche : −2,50C−0,25
Après :
Côté droit : −2,50C−0,50
Côté gauche : −2,25C−0,25

T. U., 17 ans ; port des lentilles pendant 8 mois

Vision avec les lentilles de contact


Avant :
Œil droit : 6/10e
Œil gauche : 6/10e
Après :
Œil droit : 20/10e
Œil gauche : 20/10e
Puissance dioptrique
Avant :
Côté droit : −5,50C−0,50
Côté gauche : −5,50C−0,75
Après :
Côté droit : −3,25C−0,25
Côté gauche : −3,50C−0,25

M. M., 36 ans ; port des lentilles pendant 11 mois

Vision avec la première paire


Avant :
Œil droit : 5/10e
Œil gauche : 6/10e
Après :
Œil droit : 12/10e
Œil gauche : 12/10e
Vision avec la deuxième paire
Avant :
Œil droit : 5/10e
Œil gauche : 5/10e
Après :
Œil droit : 10/10e
Œil gauche : 10/10e
Puissance dioptrique
Avant :
Côté droit : −6,50C−0,75
Côté gauche : −7,50C−0,50
Après :
Côté droit : −4,25C−0,25
Côté gauche : −4,75C−0,25

TECHNIQUE CÉRÉBRALE No 1


EXERCICES POUR STIMULER VOTRE POUVOIR DE CONCENTRATION
Ma lignée remonte jusqu’au clan Taira, la première famille de
samouraïs au Japon. L’avènement de la restauration de Meiji –
l’aube du Japon moderne – a  été assuré par les samouraïs. Le
Japon est la terre du bushido – une terre où le code des samouraïs
perdure.
Un jour que je regardais un épisode de la série épique sortie
en 2012 Kiyomori Taira, j’y ai entendu une chanson célèbre. Chanté
dans un style classique, son message était le suivant  : même si la
vie n’est pas un long fleuve tranquille, nous ne devrions jamais
oublier de vivre pleinement présents dans l’instant, de vivre en étant
vraiment absorbés dans ce que nous vivons, à  l’instar des enfants
qui sont si captivés par leurs jeux qu’ils perdent toute notion du
temps. Apparemment, cette série télévisée a  fait exploser tous les
records d’audience  ; et j’étais vraiment ravi d’y entendre parler de
l’importance de «  vivre en étant vraiment absorbés dans ce que
nous vivons ».
L’aptitude à  être pleinement absorbé par la vie est cette capacité
à  rester extrêmement attentif, à  maintenir un très haut niveau de
concentration. Je suis sûr que vous, cher lecteur, avez vécu une telle
expérience dans votre enfance, où vous étiez tellement plongé dans
votre jeu que vous aviez perdu toute notion du temps, au point de
continuer à jouer jusqu’à ce que la nuit tombe. Si votre cerveau est
jeune et actif, vous pouvez développer pleinement vos pouvoirs de
concentration et vous laisser absorber par tout ce que vous
entreprenez.
Mais la concentration décline avec les années. Et les problèmes de
vue ont leur part de responsabilité. En effet, quand les informations
visuelles diminuent, la stimulation du cerveau diminue également. Et
c’est ainsi que le cerveau commence à faire des gaffes, envoyant de
moins en moins d’instructions aux yeux, ce qui accentue encore la
baisse de la vue. C’est un réel défi que de se concentrer sur quelque
chose quand on ne peut pas voir clairement. Nos yeux se fatiguent
facilement et l’on perd toute motivation. Ces dernières années,
même les enfants – ces fameux petits qui devraient être absorbés
par les jeux au point de perdre toute notion du temps – ont du mal
à se concentrer à cause de leurs problèmes de vue.
Pour briser le cercle vicieux du déclin de la vue et du vieillissement
du cerveau, vous devez revitaliser ce dernier. Pour cela, il est
essentiel de pratiquer des exercices qui stimuleront votre pouvoir de
concentration.

EXERCICES OCULAIRES POUR STIMULER LA CONCENTRATION


Parmi les actions qui ont une influence sur le cerveau, la plus
importante est la concentration. C’est la force motrice qui contrôle la
vision, le sens de la vue.
Le sens se développe là où vous portez votre attention, et vous
pouvez modifier ce sens comme bon vous semble. Expérimentons-
le !

Provoquer une sensation par l’attention


Modifier sa vision par l’attention
Fixez un disque noir d’un rayon de 5,5 cm et concentrez-vous sur
lui. La zone qui entoure le cercle ne commence-t-elle pas à briller ?
Et le disque noir lui-même ne paraît-il pas parfois plus grand, et
d’autres fois plus petit ? N’a-t-il pas parfois l’air épais et d’autres fois
très fin ?
Votre perception du disque noir change quand vous y portez votre
attention, quand vous vous concentrez, faisant apparaître un anneau
brillant autour de lui, le faisant s’élargir et rétrécir, ou encore, le
rendant alternativement épais et fin. Ce n’est pas une illusion. C’est
un fait.
Quand vous vous concentrez, quand vous focalisez votre attention
sur un objet, votre sens visuel est activé.
Modifier ses sensations par le pouvoir de la pensée
Ensuite, concentrez-vous sur le disque noir et imaginez-le très
grand. Petit à  petit, il vous paraîtra effectivement plus grand qu’il
n’est en réalité. Et si vous répétez cet exercice, il vous apparaîtra
encore plus grand.
Au début, ne vous inquiétez pas si votre perception ne cesse de
vaciller, rendant parfois le cercle plus large et d’autres fois, plus petit.
Avec le temps, le disque apparaîtra aussi grand que vous
l’imaginerez. Vous serez capable de modifier votre impression, votre
perception, à volonté.
Toutefois, comme l’impression et la perception sont par essence
subjectives, si vous avez des doutes et commencez à  vous
demander si le cercle peut effectivement s’élargir, vous ne
parviendrez pas à  modifier votre perception, votre impression,
à volonté. Contentez-vous donc de vous concentrer et de vous dire
intérieurement : « Ce cercle est grand ! » Telle est la clé.
Pour prendre conscience du pouvoir de « voir grâce à la pensée »,
il est vital de pratiquer des exercices qui permettront d’aiguiser votre
pouvoir de concentration.
 
Dans le Soutra du cœur, un des textes sacrés du bouddhisme, il
y a un vers qui dit : « La matière est vide », et un autre : « Le vide
est forme. » Ces vers expliquent en substance que « le pouvoir de la
pensée » crée « le pouvoir de la vue. »
Les couleurs sont un des moyens qui permettent de révéler à nos
yeux le phénomène des formes. Le ciel n’a ni forme ni matière,
exprimant un monde qui demeure invisible pour les yeux. L’essence
de ces vers est que les mondes visible et invisible ne font qu’un.
La méthode Nakagawa restaure la vision en tirant profit de l’idée
toute simple selon laquelle «  si vous croyez être capable de voir,
alors vous verrez. » Car l’essence même de la méthode Nakagawa
se trouve dans ce vers – «  le vide est forme  » – ou, en d’autres
termes, dans l’idée que la matière est une illusion.
Quand vous vous dites intérieurement : « Je peux voir ! », tout en
étant extrêmement concentré, vous altérez votre sens visuel et
parvenez à lire les petits caractères du tableau de vision, ligne après
ligne, chacune devenant plus petite au fur et à  mesure que vous
lisez. En fait, vous pouvez ainsi voir clairement entre une et six
lignes de plus que d’habitude.
Ce qui est essentiel, c’est de croire dans le pouvoir de votre esprit.
Si vous n’y croyez pas, vous ne serez jamais capable de modifier
vos perceptions sensorielles.
Au bout du compte, le destin de votre vue est entre vos mains.
Vous seul pouvez l’améliorer.

Fixez des yeux le disque noir et concentrez-vous.


Dans un petit moment, l’apparence de ce disque

devrait commencer à changer.

TECHNIQUE CÉRÉBRALE No 2


EXERCICES POUR STIMULER VOTRE MÉMOIRE
Pour retrouver une bonne vue, ce que vous pouvez faire ensuite
est de renforcer votre mémoire. À l’instar de la concentration, celle-ci
décline avec l’âge. Mais ce n’est pas une raison pour baisser les
bras et vous exclamer : « Je suis déjà trop vieux, alors j’imagine que
c’est inévitable.  » En vérité, il vous est possible de stimuler votre
mémoire de façon à ce qu’elle soit bien meilleure qu’aujourd’hui en
activant le cerveau avec des informations visuelles.
J’entends par là qu’en imprimant les images de ce que vous voyez
clairement sur vos rétines et en les gravant dans votre cerveau
encore et encore, vous pourrez améliorer votre mémoire et la rendre
plus stable. Une fois que vous y  serez parvenu, votre mémoire
stimulera les fonctions d’apprentissage du cerveau. Une lumière
sera allumée, qui vous redonnera confiance en votre vue. Vous
commencerez à vous attendre à avoir une vision claire chaque fois
que vous poserez les yeux sur quelque chose. En effet, vos yeux
recommenceront à  fonctionner harmonieusement. Le processus
interactif qui consiste à  voir  → enregistrer  → et anticiper votre
capacité à voir continuera à renforcer votre mémoire et votre vue.
J’ai aujourd’hui de plus en plus de consultations de personnes
atteintes d’amblyopie, ou «  syndrome de l’œil paresseux  », un
trouble qui entraîne le déclin de la vision, même lorsqu’on porte des
lunettes ou des lentilles de contact. Il apparaît quand la résolution de
la rétine diminue et que le cerveau a des difficultés à superposer les
images avec précision. Si les images qui entrent en nous par
l’intermédiaire des yeux ne commencent pas par être enregistrées
dans les rétines (par être imprimées sur elles), elles sont inutiles
pour le cerveau. Elles ne peuvent pas être traitées.
Les exercices que je vais vous montrer à présent peuvent être très
efficaces pour les personnes souffrant du syndrome de l’œil
paresseux.

EXERCICE POUR AMÉLIORER VOTRE MÉMOIRE DES CHIFFRES

267
3894
35812
284731
7649153
 
Ci-dessus apparaissent des nombres de trois à  sept chiffres.
Préparez un crayon et une feuille de papier. Mémorisez les nombres
en commençant par celui du haut  : regardez-le pendant une
seconde, puis cachez-le de votre doigt (assurez-vous de le
dissimuler complètement) et écrivez sur le papier ce que vous avez
mémorisé. Si vous ne vous êtes pas trompé, continuez avec le
nombre suivant, qui a  plus de chiffres que le premier, et ainsi de
suite. Dès que votre réponse est mauvaise, recommencez du début.
Quand vous aurez pu vous souvenir de tous les nombres un à  un,
plusieurs fois de suite, regardez deux ou trois nombres à  la fois
avant de les écrire de mémoire.
Plus vous arrivez à  vous souvenir de chiffres et de nombres à  la
fois, plus votre mémoire s’améliorera.

EXERCICE D’IDENTIFICATION DES FEUX DE SIGNALISATION


TECHNIQUE CÉRÉBRALE No 3
EXERCICES POUR DÉVELOPPER VOTRE IMAGINATION
Le roi de la comédie, Charlie Chaplin, a déclaré un jour : « La vie
peut être merveilleuse si vous n’en avez pas peur. Il suffit d’avoir du
courage, de l’imagination… et un peu de blé.  » Dans un de ses
chefs-d’œuvre, Les Feux de la rampe, Chaplin, qui joue le
protagoniste, se rappelle ce que son père lui disait quand il était
enfant. Pointant sa tête, il déclare : « Voici le plus grand jouet jamais
créé. C’est ici que repose le secret de tous les bonheurs. »
De l’imagination jaillit la nouveauté. Tout le monde, pas seulement
Charlie  Chaplin, utilise ce pouvoir autant qu’il peut dans sa vie
quotidienne.
L’imagination est aussi liée à  la vue. En stimulant votre
imagination, vous permettez à votre vue de guérir.
L’imagination, c’est avant tout le pouvoir d’élargir et de modeler
dans l’œil de son esprit n’importe quelle image de ce que vous ne
reconnaissez pas ou ne comprenez pas clairement. C’est le pouvoir
de remplir les blancs. Ce pouvoir de former des images dans votre
esprit ne fonctionne toutefois pas à  vide, sans aucune information.
Comme vous l’avez probablement constaté, il s’appuie sur les
informations déjà rassemblées par vos cinq sens. Or, dans la
mesure où 80  % des informations recueillies par les hommes sont
visuelles, il est clair qu’une des plus grandes sources d’imagination
vient des yeux.
Voici une simple expérimentation qui montre à  quel point la vue
influence l’imagination.
Pour commencer, mettez-vous debout, le dos bien droit, et fermez
les yeux, puis penchez-vous en avant. Une fois que vous êtes
penché aussi loin que vous le pouvez, ouvrez les yeux et notez bien
jusqu’où vont vos mains avant de vous relever. Prenez ensuite un
élastique et tendez-le, l’étirant vers la droite et la gauche. Assurez-
vous de bien le regarder pendant que vous l’étirez. Puis fermez
à nouveau les yeux et penchez-vous une deuxième fois en avant. Et
là… surprise : vous verrez que vous pourrez vous pencher plus que
la première fois  ! Le simple fait d’avoir regardé l’élastique s’étirer
a amené le cerveau à imaginer vos muscles plus souples. Le corps
n’avait plus qu’à suivre.
On dit qu’avant une compétition importante, les plus grands
athlètes ont pour habitude de visualiser le match ou la compétition
qu’ils sont sur le point de disputer. Après tout, il est prouvé
scientifiquement que la visualisation positive peut améliorer les
performances des sportifs. Ce n’est pas un mythe.
EXERCICE POUR STIMULER VOTRE POUVOIR D’IMAGINATION
Asseyez-vous dans votre fauteuil habituel et détendez-vous.
Fermez les yeux et, après avoir pris une dizaine de respirations
profondes, imaginez que vous avez à  nouveau une bonne vue et
que vous voyez tout ce qui vous entoure avec une clarté sans faille.
Dans cette visualisation, bien que vous ne portiez pas de lunettes ou
de lentilles, vous êtes capable de voir clairement tout ce qui
d’habitude vous apparaît flou. Terminez en affirmant avec vigueur  :
« Ma vue s’est rétablie ! » Puis ouvrez lentement les yeux.
Il vous suffit de faire cela trois minutes par jour pour observer une
amélioration de votre vue, grâce au pouvoir de l’imagination.

TECHNIQUE CÉRÉBRALE No 4


PRÉVENEZ L’ÉTROITESSE DE VUE ET ÉLARGISSEZ VOTRE CHAMP DE VISION
Quand votre champ de vision se rétrécit, vous pouvez perdre le
sens de l’orientation et avoir du mal à  savoir quel chemin prendre
avant d’agir. Quand votre vision est étriquée, vous avez tendance
à  vous sentir isolé et sans défense, car vous ne pouvez pas voir
clairement ce qui se passe autour de vous et cela vous rend
anxieux. Comme le suggère l’ancienne expression idiomatique
japonaise shimensoka, il se peut même que vous ressentiez une
certaine hostilité, comme si vous étiez entouré d’ennemis. La notion
de «  vision étroite  » s’applique d’ailleurs également aux personnes
qui ne voient qu’un côté de la réalité et n’ont qu’une idée en tête.
Quand vous regardez quelque chose attentivement et avec
concentration, ce qui se trouve en périphérie n’est plus dans notre
champ de vision. Et si vous essayez de regarder ce qui est en
périphérie, vous ne pouvez plus rester concentré sur un objet précis.
Quand vous regardez à  droite, vous perdez de vue ce qui est
à gauche. Et quand vous regardez à gauche, vous perdez de vue ce
qui est à droite. Quand vous regardez en haut, vous ne pouvez voir
ce qui est en bas. Et quand vous baissez les yeux, vous ne pouvez
voir ce qui est en haut. Alors, d’une certaine manière, l’acte de voir
entraîne inévitablement un état de shimensoka, une forme de
paranoïa induite par la vision étriquée.
Mais nous ne pouvons pas nous contenter de ne rien faire en
disant  : «  C’est la vie  !  » Avec un champ de vision étriqué, nous
risquons de passer à côté d’indices visuels vitaux qui peuvent nous
aider à détecter une menace imminente. Rappelez-vous, j’ai évoqué
dans le premier chapitre ces gens qui se rentrent dedans dans la rue
ou qui tombent sur la voie ferrée. Eh bien, ces accidents ont lieu la
plupart du temps chez ceux qui ont constamment les yeux rivés sur
leur petit écran et rétrécissent ainsi temporairement leur champ de
vision.
Les problèmes oculaires, tels que le glaucome ou le décollement
de rétine, ou les maladies cérébrales comme l’infarctus, l’hémorragie
cérébrale ou encore la tumeur au cerveau, peuvent entraîner un
rétrécissement ou des déficits du champ visuel (menant à une vision
partielle). Dans de telles situations, shimensoka, ou la paranoïa
résultant d’une vision étroite, devient le dernier des soucis. Même
les personnes qui ont d’habitude un champ de vision large risquent
alors de perdre la vue ou, pire encore, la vie.
Quoi qu’il en soit, il est crucial, pour le bien-être des yeux et du
cerveau, d’élargir votre champ de vision et de le maintenir aussi
large que possible. Ainsi, chaque fois que des objets qui étaient hors
de portée entrent dans votre champ visuel, vous pourrez les
regarder à  partir de plusieurs angles de vue et les considérer de
différentes manières. Vous serez également capable de garder
l’esprit tranquille quand vous commencerez à  observer de subtils
changements autour de vous.
Les exercices suivants permettront à  vos yeux et à  votre cerveau
de travailler ensemble plus efficacement afin d’élargir votre champ
de vision.

EXERCICE POUR ÉLARGIR VOTRE CHAMP VISUEL


Placez le livre à 50 cm de vos yeux et, tout en regardant le point
qui est au centre, élargissez votre champ de vision pour y inclure de
plus en plus de chiffres, dans les huit directions. Commencez par
répertorier les chiffres alignés vers le haut et vers le bas, puis
enregistrez ceux qui sont alignés vers la droite et vers la gauche, et
enfin ceux qui sont en diagonale. Une fois que vous aurez pu voir
tous les chiffres, dessinez mentalement un cercle autour d’eux en
commençant par ceux qui sont proches du point et en agrandissant
peu à  peu le cercle jusqu’à englober ceux qui sont le plus
à l’extérieur, élargissant ainsi graduellement votre champ de vision.
Ce sera peut-être difficile au début, mais vous arriverez peu à peu
à  voir de plus en plus de chiffres, jusqu’à les englober tous en
voyant chacun d’eux très clairement.
TECHNIQUE CÉRÉBRALE No 5
APPRIVOISEZ LES CONTRASTES
Une des caractéristiques de ceux qui ont des problèmes de vue est
leur tendance à  être facilement éblouis par ce qu’ils voient. On
estime que leur sensibilité à la lumière et au noir est émoussée.
La pupille ajuste la quantité de lumière qui peut entrer dans l’œil et,
régulée par le système nerveux autonome, elle se dilate quand celui-
ci se tend et se contracte quand il se détend. Par conséquent, si
vous demandez sans cesse à  vos yeux de faire des efforts en ne
regardant que ce qui est tout près de vous, vos pupilles resteront
dilatées, et quand vous exposerez vos yeux à une lumière vive, vous
ressentirez la luminosité avec intensité  ; bref, vous serez vraiment
ébloui. L’âge peut aussi être un facteur de sensibilité à la lumière : le
contrôle des pupilles par le système nerveux autonome s’affaiblit, et
les pupilles n’arrivent plus à réagir avec agilité.
En parlant de pupilles, celles des chats ne sont-elles pas
fascinantes ? Longues et fines, on dit qu’elles les aident à avoir une
très bonne vue la nuit grâce à leur capacité à se dilater dans le noir,
capacité si grande qu’elles peuvent laisser entrer une énorme
quantité de lumière.
À propos, il fut un temps où les ninjas s’intéressaient de près aux
pupilles des chats. Comme ces dernières changent de forme tout au
long de la journée, ils avaient pour habitude de regarder la dilatation
des pupilles des chats pour savoir quelle heure il était. Inspiré peut-
être par cette caractéristique féline, ou peut-être pas, un des
entraînements des ninjas consistait à  suivre des yeux un corbeau
dans la nuit. Comme vous pouvez l’imaginer, lors des nuits sans
étoiles, le corbeau se fond dans le noir, devenant difficile
à distinguer.
Pour trouver un corbeau dans le ciel au milieu de la nuit, vous
devez scruter la zone où vous croyez qu’il se trouve, avant de fixer
votre regard légèrement plus bas, pour le chercher dans la
périphérie de votre champ de vision et non en son centre. Tout cela
est parfaitement logique. Laissez-moi vous expliquer. Quand vous
regardez un objet, la lumière atteint la macula, ou tache jaune,
située dans la rétine. Dans cette zone maculaire se trouvent les
cônes, les cellules photosensibles, qui réagissent à  la lumière. En
revanche, les bâtonnets, les cellules photosensibles concentrées sur
le bord extérieur de la rétine, fonctionnent mieux dans la pénombre.
En conséquence, vos chances de trouver un corbeau dans la nuit
noire augmentent si vous le cherchez en utilisant votre vision
périphérique.
En comprenant ce mécanisme du cerveau, du système nerveux et
des yeux, et en l’adaptant à  différents niveaux de lumière, nous
pouvons, tels des ninjas, réaliser plus pleinement le potentiel de
notre « pouvoir de voir ».
Quand j’ai rencontré Tetsuji Kawakami, la légende du base-ball au
Japon, il m’a raconté ce qu’il décrit comme un miracle. À ma grande
surprise, ce «  miracle  » dont il parlait était lié à  sa troublante
capacité à s’adapter à des environnements plus ou moins lumineux ;
il s’agissait réellement de son aptitude à exploiter son « pouvoir de
voir ».
Un jour, alors que M. Kawakami jouait encore au base-ball en tant
que professionnel, il était allé s’entraîner sur le terrain de la rivière
Tama, maniant sa batte du matin au soir. Alors que le crépuscule
était tombé, il s’est mis à faire vraiment noir quand le joueur a frappé
une dernière balle. Cette balle, si rapide, s’est arrêtée le temps d’un
instant dans les airs, racontait M.  Kawakami. Je ne crois pas qu’il
s’agisse d’une simple illusion d’optique.
S’il est possible que l’incroyable acuité visuelle de M.  Kawakami
ainsi que ce surprenant pouvoir de concentration lui aient donné
l’impression que la balle s’était arrêtée en plein vol, comme dans un
arrêt sur image, je crois que ce qui l’a aidé à avoir cette impression,
tandis que ses yeux s’adaptaient aux conditions existantes de
lumière à  ce moment-là, fut les contrastes  : la différence de
luminosité entre la zone la plus sombre et la zone la plus claire de
son champ de vision.
Dans la journée, M. Kawakami a l’habitude de voir la balle dans un
environnement bien éclairé, sous une lumière vive. Dans de telles
conditions, le contraste visuel est assez ténu. En revanche,
à  l’approche du crépuscule, quand les yeux s’habituent peu à  peu
à  une faible lumière, la balle est mise en relief, les contrastes
devenant plus prononcés. Grâce à sa couleur blanche éclatante, qui
ressort dans la nuit avec un contraste saisissant, la balle a  dû
s’imprimer si clairement dans les yeux de M. Kawakami qu’il a pu la
voir dans ses moindres détails, jusqu’à en distinguer les coutures.
Soyez-en sûr  : les exercices qui vous aident à  vous adapter aux
environnements éclairés et aux lieux sombres ou qui affinent votre
sensibilité aux contrastes s’avéreront bénéfiques dans votre pratique
du sport et pour votre conduite nocturne.

EXERCICE D’ADAPTATION À DIFFÉRENTES LUMINOSITÉS


Lors d’une journée ensoleillée, sortez prendre un bain de soleil
pendant environ trente  secondes, les yeux clos. Ensuite, couvrez
vos yeux de vos deux mains pour qu’ils soient vraiment dans le noir.
Restez ainsi trente secondes à nouveau. Répétez cet enchaînement
cinq fois. Quand vous vous contentez de fermer les yeux, les
pupilles se rétractent, alors que quand vous couvrez vos yeux de
vos mains, elles se dilatent. Cet exercice stimule votre système
nerveux autonome et renforce la capacité des pupilles à se dilater et
à se rétracter.

Exercice d’adaptation à différentes luminosités

EXERCICE POUR ACCROÎTRE VOTRE SENSIBILITÉ AUX CONTRASTES


Regardez le soleil le temps d’un instant, puis fermez immédia-

tement les yeux. Couvrez-les de vos mains et attendez que l’image


résiduelle de la lumière disparaisse. Répétez cela deux ou trois fois.
(Si la lumière du soleil est trop intense pour vous, contentez-vous de
fixer du regard un point juste en dessous du soleil, pendant
dix secondes.)

Exercice pour accroître votre sensibilité aux contrastes

TECHNIQUE CÉRÉBRALE No 6


ACCÉLÉREZ LA COORDINATION ENTRE LE CERVEAU, LES YEUX ET LE CORPS
Pendant les examens ophtalmologiques, quand je montre le
symbole d’un anneau (un anneau de Landolt) qui a une brisure sur
le côté droit et demande : « De quel côté est la brisure ? », d’aucuns
me répondent avec assurance : « À gauche », et montrent même le
côté gauche pour appuyer leur réponse. Quand je leur demande
ensuite s’ils en sont sûrs en leur posant la question  : «  Vraiment,
vous croyez  ?  », ils se rendent compte de leur erreur et répondent
en paniquant : « À droite, à droite ! » Environ une personne sur cinq
présente ce trouble ; apparemment, ce qu’elle voit avec ses yeux est
différent de ce qu’elle reconnaît dans son cerveau, qui envoie par
conséquent de mauvaises instructions au corps.
Ce phénomène peut s’apparenter à  ce qui arrive quand une
personne se trompe de sortie sur l’autoroute. Moi-même, en de rares
occasions, je me suis surpris en train de conduire vers Nagano
quand j’avais l’intention de me rendre à  Tokyo, dans la direction
opposée. Mon esprit avait été occupé par quelque autre affaire au
moment où je me trouvais sur l’échangeur, au point que j’ai raté la
sortie vers Tokyo.
Mais quand vous regardez un de ces anneaux brisés lors d’un
examen ophtalmologique et que vous faites une erreur, ce n’est pas
parce que votre esprit s’est égaré, puisque vous êtes concentré sur
le tableau de vision. C’est parce que la coordination entre votre
cerveau, vos yeux et votre corps n’est pas opérationnelle.
Les exercices suivants vous aideront à  améliorer la capacité de
vos yeux à  transmettre correctement des données visuelles au
cerveau, et celle de votre cerveau à  traiter rapidement ces
informations ainsi qu’à envoyer des instructions au corps pour que
ce dernier agisse de manière appropriée.

Pierre-feuille-ciseaux avec soi-même

Dans cet exercice, vous allez jouer seul à  pierre-feuille-ciseaux.


Pour commencer, tendez les mains devant vous et dites-vous bien
que c’est votre main droite qui doit gagner.
Sans faire de pause pour réfléchir, formez un des trois objets avec
votre main droite. Après avoir confirmé de quoi il s’agissait, faites de
même rapidement avec votre main gauche, de telle sorte que ce soit
la main droite qui gagne. Essayez aussi de changer les règles, en
faisant gagner la main gauche et en la faisant commencer.
Plus vos actes sont rapides et justes, plus votre cerveau est jeune.
Vous pouvez commencer lentement et accélérer petit à petit.

Ouvrez les yeux 3 – Quoi ? Vous ne pouvez pas voir

ce que vous devriez être en train de voir ? !


Je suis sûr que, dans notre enfance, nous avons tous été soumis à une ou deux
épreuves pour tester notre courage. J’en ai moi-même passé quelques-unes,
m’aventurant avec un ami dans un sanctuaire shintoïste en pleine nuit, ou
traversant un cimetière, seul et terrifié – tout en y prenant beaucoup de plaisir.
Quand vous descendez une rue sombre la nuit, ce qui vous entoure vous
apparaît souvent de façon complètement déformée. La lumière d’une bicyclette
devient une boule de feu surnaturelle planant dans les airs, et ce que vous croyez
être un fantôme peut s’avérer, en y  regardant de plus près, être une affiche
électorale. Quand vous êtes soumis à  des tensions extrêmes et que vous avez
accès à  très peu d’informations visuelles, le cerveau montre des objets qui ne
devraient pas être là.
D’autre part, il y  a des circonstances dans lesquelles les gens n’arrivent pas
à  voir ce qu’ils devraient voir, ce qui existe manifestement sous leurs yeux. À  la
grande époque de la navigation, quand les quatre voiliers de Magellan sont arrivés
à  l’archipel de la Terre de Feu en Amérique du Sud, les insulaires n’avaient
apparemment aucune idée de ce qu’étaient ces bateaux et d’où ils venaient. Bien
que les voiliers fussent ancrés dans la baie, les insulaires, qui ne possédaient que
des canoës, n’arrivaient pas à imprimer leur image. Et même si les silhouettes des
bateaux avaient sans doute été transmises de leurs yeux à leur cerveau, comme
ils ne reconnaissaient pas ces voiliers comme des bateaux, leur cerveau avait fini
par fermer les yeux, en quelque sorte, sur les signes visibles de ces embarcations.
Le « pouvoir de voir », qui implique l’acte de voir avec les yeux et d’interpréter
avec le cerveau, est donc subjectif ; c’est une expérience personnelle. En fonction
du pouvoir de voir du cerveau et de l’état de la mémoire ainsi que du contexte
culturel, nous pouvons en arriver à voir des objets qui n’existent pas, ou à ne pas
réussir à voir ce qui est sous nos yeux.
Chapitre 4
Rétablissez votre « pouvoir de voir »

à l’aide d’exercices oculaires

Il est tout à  fait naturel pour nous, les humains, de bouger


constamment les yeux. Autrefois, lorsque nous étions des animaux,
nous jetions des regards tout autour de nous pour chasser une proie
ou détecter des dangers.
La première étape vers le rétablissement du «  pouvoir de voir  »
perdu consiste à  pratiquer des exercices pour les yeux. Prévoyez
15 minutes d’entraînement par jour… et amusez-vous bien !

LA PREMIÈRE ÉTAPE POUR RETROUVER UNE BONNE VUE


CONSISTE À FAIRE DES MOUVEMENTS OCULAIRES
Bien que la myopie soit une maladie, l’assurance maladie actuelle
ne prend pas en charge cette pathologie au Japon. Même si les
complications engendrées par une forte aggravation de la myopie
(telles que le glaucome, la dégénérescence maculaire, la cataracte
ou le décollement de rétine) ne bénéficient la plupart du temps que
d’un suivi en ophtalmologie, et à  moins que les symptômes ne
deviennent graves, le traitement est rarement envisagé.
Pour réussir à  enrayer le déclin de la vue, ne vous appuyez pas
sur les soins médicaux. La seule méthode fiable consiste à prendre
le problème à bras-le-corps et à le soigner vous-même.
Alors, comment arrêter le déclin de votre vue et parvenir à  la
rétablir ? En faisant travailler vos muscles oculaires.
Aujourd’hui, la plupart des gens ont des muscles oculaires si
tendus qu’ils ne peuvent faire pivoter les yeux librement. Dans la
mesure où ce sont les yeux qui permettent de voir, quand leurs
muscles se raidissent, le sens de l’équilibre de la personne
commence à  se déliter. Pour restaurer la vue, vous devez donc
commencer par vous attaquer à ce problème.
Les écrans, qu’il s’agisse des PC, des consoles de jeux ou des
smartphones, vous forcent à  utiliser vos yeux d’une façon qui n’est
pas naturelle.
Nous, les humains, sommes avant tout des animaux  ; il est donc
tout naturel que nous remuions sans arrêt les yeux pour regarder
autour de nous et détecter tout ce qui bouge. C’est ce que nous
devions faire autrefois pour chercher du gibier ou détecter les
dangers. Et c’est la raison pour laquelle l’impressionnante masse
musculaire qui se situe dans la zone oculaire est principalement
extra-oculaire (il s’agit des muscles qui permettent aux yeux de
bouger, tels que les muscles obliques et les six  muscles droits) et
non intra-oculaire (qui est composée de muscles nous permettant de
focaliser notre regard, tels que le muscle ciliaire).
Mais quand vos yeux sont rivés sur un écran, plus l’écran est petit
et moins vous regardez autour de vous, maintenant vos yeux fixés
sur un seul point. Et quand vous abusez ainsi des petits muscles
intraoculaires, en les utilisant toute la journée, du matin au soir, un
déséquilibre s’installe naturellement.
En outre, tout comme les artères durcissent quand les muscles du
corps se raidissent, les veines situées autour des yeux durcissent
quand les muscles oculaires sont tendus, ralentissant la circulation
sanguine.
La myopie est un trouble de la circulation sanguine. Si vous
regardez les photos des fonds d’œil, vous en avez la confirmation
sur-le-champ. Vous pouvez voir en particulier que l’afflux de sang
vers la nuque et les épaules devient ténu, laissant les yeux et le
cerveau à une température plus basse.
Même les complications liées à  la myopie (le glaucome, la
cataracte, le décollement de rétine ou la dégénérescence maculaire)
peuvent être attribuées à  l’ignorance d’un trouble de la circulation
sanguine.
 
La myopie peut engendrer des troubles de la circulation sanguine,
parce qu’il devient difficile pour le sang d’atteindre les yeux.

Ouvrez les yeux 4 – Les raisons pour lesquelles

les yeux et le cerveau se refroidissent


Pour commencer, il existe plusieurs raisons pour lesquelles le sang ne circule
pas jusqu’aux yeux !
1. Les yeux renferment de nombreux vaisseaux sanguins très fins
90 % des vaisseaux sont des vaisseaux capillaires.
2. Les liquides coulent vers le bas du fait de la gravité
Les deux tiers de notre volume sanguin circulent dans la moitié inférieure du
corps.
3. La plupart des vaisseaux sanguins drainent le sang vers le cœur
Les trois quarts de notre sang est veineux.
4. Les vaisseaux capillaires sont extrêmement fins !
Il y  a environ 1,1  million de plexus choroïdes par millimètre cube dans le
cerveau.
(Ils sont environ 6 millions par millimètre cube dans le corps.)
5. La zone cible est au sommet !
Le cerveau est situé en haut du corps.
 
La myopie et la presbytie naissent dans des yeux froids
L’usage abusif des yeux provoque un refroidissement des zones
qui les entourent. Avec de l’entraînement, vous pouvez mettre un
terme à ce refroidissement !

RÉTABLISSEMENT DE LA VUE CHEZ DES PERSONNES


ATTEINTES DE MYOPIE ET/OU D’ASTIGMATISME
Rétablissement de la vue opéré grâce à une baisse radicale

du degré de myopie et d’astigmatisme


F. Y., 21 ans, préfecture de Toyama

Degré de myopie
Œil droit : −9,75D → −3,25D
Œil gauche : −6,50D → −3,50D
Degré d’astigmatisme
Œil droit : −5,25D → −3,00D
Œil gauche : −5,00D → −4,00D
Acuité visuelle
Œil droit : inférieure à 0,1/10e → 1,1/10e
Œil gauche : inférieure à 0,1/10e → 0,5/10e

«  Je suis malvoyante depuis mon enfance, et chaque fois que je devais


faire usage de mes yeux, j’avais des maux de tête ou des nausées.
À  l’époque où j’ai passé mon examen d’entrée à  l’université, mon acuité
visuelle était inférieure à 0,1/10e. J’avais l’impression de voir le monde
à travers les verres embués d’un kaléidoscope. Ma vision n’était pas floue,
et je ne voyais pas double : ce n’était pas aussi simple que cela ! C’était
plutôt comme un bazar déroutant, où je voyais tout à travers une sorte de
fouillis complètement chaotique.
Je me suis mise à paniquer et je savais que je devais faire quelque chose.
J’ai donc commencé à lire de nombreux livres sur les moyens de retrouver
une bonne vue, mais aucun d’eux ne me fut utile, et j’ai fini par me sentir
vraiment démunie. C’est à ce moment-là que je suis tombée sur le livre du
Dr Nakagawa. Après avoir reçu ses premiers conseils, je me suis inscrite
à son programme.
Je ne pourrais pas être plus heureuse des résultats des derniers examens
ophtalmologiques. »

Rétablissement de l’acuité visuelle sans lunettes et disparition

des migraines
S. M., 29 ans, préfecture de Saitama

Puissance dioptrique
Œil droit : −4,50D → −1,25D
Œil gauche : −4,00D → −1,25D
Acuité visuelle
Œil droit : 0,4/10e → 8/10e
Œil gauche : 0,4/10e → 8/10e

«  J’avais autrefois une acuité visuelle de 15/10e, mais quand j’ai


commencé à travailler en entreprise, j’ai abusé de mes yeux, passant plus
de sept  heures par jour sur un écran. Suite à  cela, ma vue a  diminué
jusqu’à être inférieure à 1/10e. Également atteint de migraines, j’ai
commencé à avoir peur de devenir aveugle.
Ce qui m’a surpris toutefois, après avoir découvert le livre du Dr Nakagawa
et m’être inscrit à son stage de formation, c’est que plus je faisais d’efforts,
plus les exercices étaient efficaces. Aujourd’hui, ils prennent une place
importante dans mon quotidien. »

Rétablissement de l’acuité visuelle, même si le sujet

continue de travailler toute la journée sur l’ordinateur


H. K., 28 ans, Osaka

Puissance dioptrique
Œil droit : −7,50D → −5,00D
Œil gauche : −7,00D → −5,00D
Acuité visuelle
Œil droit : 0,1/10e → 0,5/10e
Œil gauche : 0,1/10e → 0,4/10e
« Du fait de mon travail comme ingénieur système, je suis obligé de passer
mes journées sur l’ordinateur. Et en moins de temps qu’il ne faut pour le
dire, ma vision était tombée à 0,1/10e. Paniqué, je me suis inscrit aux
exercices proposés par le Dr Nakagawa.
Je les ai pratiqués, j’ai rectifié ma posture, j’ai commencé à  respirer
correctement, et je regardais au loin chaque fois que je détachais mes
yeux de l’écran.
Dans deux mois, je quitterai avec joie mon emploi. J’ai hâte d’aller au
prochain examen ophtalmologique. »

Une bonne vue est un trésor pour la vie


Y. J., 21 ans, Tokyo

Puissance dioptrique
Œil droit : −2,25D → −0,75D
Œil gauche : −1,25D → 0D
Acuité visuelle
Œil droit : 1,5/10e → 20/10e
Œil gauche : 3/10e → 20/10e
«  Même après m’être inscrit au Centre de remise en forme de la vision,
j’étais rongé par le doute, me demandant si ma vue allait vraiment
redevenir normale. Je me posais aussi des questions sur le Dr Nakagawa :
qui donc était cet homme ?
Mais bientôt, ma vision s’est considérablement améliorée, surtout celle de
mon œil droit, et j’en fus extrêmement ravi. J’étais convaincu qu’une bonne
vue est un trésor pour la vie  ; j’ai donc arrêté de regarder la télévision le
soir et j’ai commencé à me coucher tôt.
Pour entretenir la vue dont je bénéficie aujourd’hui, j’ai l’intention de
poursuivre les exercices. »

Voir à nouveau sans lunettes


T. M., 35 ans, préfecture de Nara

Puissance dioptrique
Œil droit : −4,50D → −2,50D
Œil gauche : −4,00D → −2,00D
Acuité visuelle
Œil droit : 0,4/10e → 4/10e
Œil gauche : 0,4/10e → 4/10e
« Après m’être inscrite au Centre de remise en forme de la vision, j’ai pu
lire les lignes du bas du tableau de vue sans porter de lunettes, et
aujourd’hui, je peux même lire les dates sur le calendrier. Je suis aux
anges  ; je suis pleinement convaincue que ma vue est en train de
s’améliorer. »

Amélioration spectaculaire de la puissance dioptrique,

qui a permis de rétablir l’équilibre entre les deux yeux


K. H., 23 ans, préfecture d’Ibaraki

Puissance dioptrique
Œil droit : −7,50D → −2,25D
Œil gauche : −8,50D → −3,25D
Acuité visuelle
Œil droit : 0,1/10e → 3/10e
Œil gauche : inférieure à 0,1/10e → 2/10e

«  Quand j’avais 3  ans, un strabisme et des problèmes de vue ont été


diagnostiqués, et j’ai subi une opération chirurgicale pour les corriger. Mais
je n’allais pas mieux, et l’ophtalmologue m’avait vraiment inquiété, en me
déclarant par exemple  : “C’est tout ce qu’on peut faire” ou “Si vous
conduisez, vous aurez un accident.”
Mon inscription au Centre de remise en forme de la vision était un pari
risqué. Mais depuis que je suis son programme, je suis tout simplement
sidéré par son efficacité. Dernièrement, ma puissance dioptrique a soudain
connu une nette amélioration. »
« Je vivais dans un autre monde quand j’avais une forte myopie. »
M. M., 29 ans, Tokyo

Puissance dioptrique
Œil droit : −7,50D → −4,75D
Œil gauche : −6,00D → −3,50D
Acuité visuelle
Œil droit : 0,4/10e → 0,6/10e
Œil gauche : 0,5/10e → 2/10e
« J’ai commencé à m’intéresser aux différentes méthodes existantes pour
retrouver une bonne vue. Après avoir lu de bout en bout d’innombrables
livres, je suis tombée sur les travaux du Dr  Nakagawa. Touchée par sa
déclaration  : “Ceux qui ne comptent que sur les autres ne parviendront
jamais à guérir”, je me suis inscrite à sa formation.
Je suis tellement contente de voir que les mesures de ma puissance
dioptrique se sont améliorées. Les bons jours, je parviens même à voir les
plus petites lignes du tableau de vue ; c’était tout bonnement inimaginable
autrefois, quand je souffrais de myopie sévère. J’ai l’impression de vivre
aujourd’hui dans un autre monde. Et puis d’ailleurs, à  quoi servent les
lunettes et les lentilles, de toute façon ? Tout ce qu’elles apportent, c’est de
faire empirer la vue, après tout.
J’aimerais vraiment que l’on reconnaisse la myopie comme une maladie, et
que la vue puisse être guérie et redevenir normale. En tant qu’espèce,
nous autres les humains sommes les seuls à  ne pouvoir vivre
apparemment sans lunettes ou lentilles de contact. Si nous vivions comme
les animaux, cela ferait longtemps que nous aurions disparu.
Mes amis ne me croient jamais quand je déclare que ma vue est
redevenue normale. Mon but est d’atteindre une acuité de 10/10e. »
Même un ingénieur logiciel peut retrouver une bonne vue
N. T., 29 ans, Hokkaïdo

Puissance dioptrique
Œil droit : −4,75D → −2,00D
Œil gauche : −4,25D → −1,25D
Acuité visuelle
Œil droit : 0,2/10e → 3/10e
Œil gauche : 0,3/10e → 5/10e
« Je suis ingénieur logiciel, et chaque jour, je passe un tiers de mon temps
à  travailler sur l’ordinateur. Ma vue est en constante amélioration depuis
que je me suis inscrit à ce programme.
Les recommandations que je garde en tête sont : 1. Ne plus être un oiseau
de nuit mais être un lève-tôt  ; 2.  Faire des exercices chaque fois que je
prends une pause ; 3. Penser consciemment que “je suis capable de voir”,
puisque le cerveau voit en reconnaissant les objets. »

« Je pourrai bientôt voir sans lunettes ni lentilles ! »


I. M., 26 ans, Tokyo

Puissance dioptrique
Œil droit : −1,75D → −1,00D
Œil gauche : −3,25D → −1,00D
Acuité visuelle
Œil droit : 3/10e → 12/10e
Œil gauche : 0,3/10e → 7/10e
« Même si je m’étais inscrit à ce programme, je ne croyais pas que ma vue
redeviendrait normale, parce que je travaillais de nuit. En plus, je devais
utiliser l’ordinateur pendant mon travail. Mais ma puissance dioptrique s’est
améliorée, rendant ma vision meilleure, ce qui m’a surpris.
Depuis ce mois-ci, je ne travaille plus de nuit. Mon esprit est plus éveillé,
à présent. Je ne m’imaginais pas que cela me ferait autant de bien de me
réveiller le matin et d’aller me coucher le soir ! »
« Je travaille sur ma vue pour devenir boxeur professionnel. »
T. T., 19 ans, préfecture de Chiba

Puissance dioptrique
Œil droit : −2,00D → −0,25D
Œil gauche : −2,25D → −1,00D
Acuité visuelle
Œil droit : 2/10e → 12/10e
Œil gauche : 1,5/10e → 8/10e
«  Je suis un futur boxeur professionnel. Mais pendant un temps, j’avais
abandonné ce rêve, parce que parmi les conditions requises pour être
boxeur professionnel, il fallait qu’au moins un des deux yeux ait une acuité
de 6/10e. Toutefois, après avoir lu par hasard le livre du Dr Nakagawa, je
me suis inscrit à son programme.
Je veux atteindre une vision supérieure à 10/10e. »
MESURES PERMETTANT DE CONTRER LA PRESBYTIE,
L’ASTIGMATISME, LA MALVOYANCE ET LE STRABISME
Je suis moi-même légèrement hypermétrope, mais cela ne me
pose pas vraiment de problème. Toutefois, si cette pathologie
s’accentuait à  un degré modéré ou plus, je devrais prendre des
mesures contre son développement.
L’hypermétropie doit être traitée, à  tout âge, en multipliant les
mouvements oculaires et en stimulant les mécanismes du cerveau ;
c’est ainsi que vous pouvez retrouver une bonne vue. Une mauvaise
vue peut vous saper le moral, vous laissant sans motivation aucune.
Pour vous assurer de pouvoir continuer à  étudier sans difficulté,
à  faire du sport sans problème, à  être performant au travail et
à  mener une belle vie de famille, vous devez prendre soin de vos
yeux votre vie durant.
En général, les ophtalmologues se contentent de vous prescrire
des lunettes. Si vous avez une anisométropie (c’est-à-dire une
différence de vision entre les deux yeux), ils vous donnent parfois un
cache oculaire. Pourtant, il est peu probable que de telles solutions
entraînent le rétablissement d’une bonne vue  ; surtout si vous ne
prenez aucune mesure pour éradiquer les problèmes de vue. Au
Centre de remise en forme de la vision, nous permettons aux
patients d’obtenir une récupération complète de leur vue en
éradiquant l’hypermétropie, l’astigmatisme, la malvoyance et le
strabisme. Pour cela, nous rétablissons réellement les fonctions
oculaires et cérébrales.
Plus de 90  % des personnes atteintes d’hypermétropie qui
viennent nous voir de tout le pays connaissent un retour à  la
normale de leur vue. Cela leur demande toutefois d’y consacrer
beaucoup de temps. Mais cela signifie aussi que si vous prenez les
mesures adéquates et un ferme engagement, vous êtes assuré
d’obtenir une nette amélioration.
Bien qu’au Japon un nombre très restreint de gens soient atteints
d’hypermétropie, beaucoup en souffrent en Occident, probablement
par hérédité. L’hypermétropie est accompagnée de symptômes tels
qu’une vision faible, une certaine agitation, une hyperactivité, un
manque de patience et une tendance à être facilement épuisé. Les
troubles d’apprentissage et le trouble du déficit de l’attention avec
hyperactivité (ADHD) sont majoritairement liés à l’hypermétropie.
Dans de nombreux cas, on voit également un mauvais
développement visuel, de mauvaises fonctions visuelles et une
difficulté à  effectuer des mouvements oculaires, ainsi que
l’incapacité d’accomplir les mouvements d’induction-abduction (qui
consistent à ramener le regard vers l’intérieur pour regarder vers le
nez, ou vers l’extérieur, loin du nez) et des mouvements oculaires
fluides. Les personnes atteintes d’une telle pathologie ont tendance
à  ignorer ce qui se passe dans leur environnement immédiat. Leur
faculté à fusionner deux images étant également dégradée, elles
sont incapables de mémoriser quoi que ce soit, incapables de se
concentrer, et même de faire preuve d’imagination. L’hypermétropie
peut aussi engendrer d’autres problèmes, comme une aversion pour
les études et pour le sport.
Si l’hypermétropie peut être causée par un développement
insuffisant des globes oculaires, on estime dans la plupart des cas
que cette pathologie est héréditaire. En d’autres termes, ce n’est pas
la faute de l’individu.
On ne devrait donc jamais houspiller une personne atteinte
d’hypermétropie. On ne devrait jamais lui dire : « Comment ça se fait
que tu n’arrives pas à  voir ça  ? C’est quoi ton problème  ?  » Je le
répète  : ce n’est pas sa faute. Ce que l’on peut faire est plutôt de
l’encourager, en lui disant par exemple  : «  Ne t’inquiète pas, tu
pourras avoir à  nouveau une bonne vue, une fois que tu auras
amélioré l’état de tes yeux  ! Tout ce dont tu as besoin est d’y
travailler régulièrement. Alors, continue de faire des efforts,
d’accord ? »
Très souvent, les parents grondent leurs enfants atteints
d’hypermétropie, développant en eux un complexe d’infériorité. De
plus, les yeux et le cerveau de ces enfants (et en particulier leur
faculté à fusionner les images) cessent de se développer une fois
qu’ils intègrent l’école élémentaire. Il est donc nécessaire de
détecter cette pathologie très tôt et de la prendre rapidement en
charge, avant qu’il soit trop tard pour y remédier ; c’est une course
contre la montre. (Dans le cas d’enfants de 2 à 4 ans, j’enseigne ma
méthode Nakagawa aux parents pour qu’ils puissent la transmettre
à leurs enfants.)
Négliger de prendre en charge l’hypermétropie pendant l’enfance
pourrait poser de sérieux problèmes plus tard, ayant un impact
défavorable sur les études, le travail, et même la vie de famille, dans
la mesure où cette pathologie peut rendre sensible à la confusion et
à l’épuisement. Des symptômes d’hypermétropie liés à l’âge, comme
la presbytie, commencent parfois à  apparaître chez des personnes
qui ont la trentaine. Comme cet état empire avec les années, à part
chez celles atteintes d’une forme bénigne d’hypermétropie, il devient
nécessaire de renouveler régulièrement les prescriptions des
lunettes ou des lentilles. C’est ainsi qu’elle se transforme en calvaire,
que l’on doit endurer à vie.

Mesures contre la malvoyance


Que vous portiez ou non des lunettes, si votre acuité visuelle est
inférieure à 3/10e, vous êtes considéré comme malvoyant. Pour un
enfant, à  moins de l’aider à  en guérir, cela peut lui poser problème
pour entrer dans une école normale.
Des gens de tout le pays viennent me voir en dernier recours à la
suite d’un diagnostic de malvoyance. En général, ceux qui corrigent
leur mode de vie et suivent mon programme quotidiennement
parviennent à en guérir.
Cette pathologie est considérée comme le résultat d’une baisse de
résolution de la rétine, et l’on estime que la vision trouble est causée
par l’incapacité de la rétine à produire des images correctes.
Mon programme est une façon proactive de retrouver une bonne
vue  : au début, toute personne malvoyante est examinée pour
vérifier si cette pathologie est réelle ou non, avant de porter le
masque oculaire équilibrant (un masque avec de tout petits trous)
ainsi que les lunettes ou lentilles de contact spécialement conçues
(en coopération avec un ophtalmologue) pour retrouver une bonne
vue.
Le programme facilite l’amélioration de la résolution rétinienne et,
ce faisant, stimule la faculté cérébrale de fusion – faculté de voir
deux images similaires et de n’en faire qu’une. Au fur et à  mesure
que les fonctions oculaires et cérébrales reviennent à la normale, la
vue s’améliore.

Mesures contre le strabisme


La plupart des gens atteints d’hypermétropie ont l’habitude de ne
voir que d’un œil (c’est ce que l’on appelle l’«  anisométropie  »). Ils
ont alors tendance à loucher pour faciliter le changement de position
de cet œil. C’est ce que l’on appelle souvent le «  strabisme
convergent ».
Selon qu’il s’agisse d’un strabisme convergent accommodatif ou
d’une autre forme de strabisme convergent, la méthode Nakagawa
peut apporter une amélioration considérable. Toutefois, si l’œil n’est
plus du tout dans la bonne position, une intervention chirurgicale
suivie d’une rééducation s’avérera nécessaire pour rétablir le
fonctionnement normal de l’œil. La rééducation empêchera ce
dernier de reprendre son ancienne position.

Mesures contre l’astigmatisme


Le nombre de cas d’astigmatisme aigu, induits par l’hypermétropie,
a  connu dernièrement une hausse spectaculaire. Pourtant, les
ophtalmologues proposent rarement un traitement pour le corriger.
La plupart des cas d’astigmatisme sont considérés comme des
astigmatismes cornéens. Or, il est possible de diminuer de moitié,
voire plus, le degré de ce trouble. Il faut savoir qu’avec
l’astigmatisme, le rétablissement de la vue n’est pas optimal.
En ce qui concerne l’astigmatisme lenticulaire, il faut beaucoup de
temps pour l’éradiquer. Cette pathologie est liée à  une déformation
du cristallin provoquée par un mauvais usage du muscle ciliaire qui
se trouve à l’arrière de l’œil.
Cela dit, en corrigeant la posture et en utilisant les yeux de façon
plus équilibrée, on peut, petit à petit, obtenir des améliorations.
Témoignages de personnes ayant surmonté
l’hypermétropie, l’astigmatisme, le strabisme

ou la malvoyance
La vue peut revenir à  la normale, même si vous êtes
hypermétrope, si vous louchez ou si vous êtes malvoyant !
« Mes yeux sont revenus à leur position originelle. »
S. E., 6 ans, préfecture de Kanagawa

Acuité visuelle
Œil droit : 0,3/10e → 12/10e
Œil gauche : 0,2/10e → 5/10e

« Ma fille a 6 ans aujourd’hui. Quand elle en avait 4, je l’ai emmenée chez
un ophtalmologue pour enfants. Je crois que son acuité visuelle était alors
de 0,3/10e, qu’elle était hypermétrope, malvoyante et atteinte d’un
strabisme. Elle a porté un masque oculaire pendant un an environ, mais sa
vue ne s’est pas du tout améliorée.
Grâce au programme du Dr Nakagawa, en revanche, la vision de son œil
droit est remontée à 12/10e et celle de son œil gauche à 5/10e. Et même la
position de ses globes oculaires a pu être corrigée ; jusqu’alors, cela avait
été difficile d’essayer de les ramener à leur position normale.
Dorénavant, j’encourage ma fille à  continuer de pratiquer ces exercices
pour que sa vue s’améliore davantage. »

Guérie de la malvoyance, malgré les prédictions d’un ophtalmologue


M. Y., 5 ans, préfecture de Kanagawa

Acuité visuelle
Œil droit : 1,5/10e → 12/10e
Œil gauche : 8/10e → 15/10e
«  L’ophtalmologue qui était venu à  l’école maternelle avait établi un
diagnostic de malvoyance chez ma fille, déclarant que son hypermétropie,
qui était très forte, la rendait malvoyante. Il avait dit qu’elle devrait porter
des lunettes et qu’elle n’aurait aucune chance de pouvoir un jour s’en
séparer. Comme vous pouvez l’imaginer, j’étais bouleversée.
J’ai découvert l’existence du Centre de remise en forme de la vision dans
un livre, et j’ai inscrit mon enfant au programme de formation. Toute la
famille s’est mise à pratiquer les exercices avec elle. Grâce à cela, en une
vingtaine de jours seulement, sa vue est redevenue normale. Nous allons
tous continuer à  suivre ce programme dans la famille, pour nous assurer
de ne jamais avoir besoin de lunettes de notre vie. »

Ne vous faites pas de souci, même si vous êtes malvoyant

à cause d’une hypermétropie


M. S., 6 ans, préfecture de Chiba

Acuité visuelle
Œil droit : 1/10e → 7/10e
Œil gauche : 2/10e → 15/10e

«  Ayant découvert que mon enfant avait une mauvaise vue seulement
après un examen ophtalmologique réalisé pour l’inscrire à  l’école, j’étais
rongée par la culpabilité et les remords de n’avoir rien remarqué plus tôt.
J’étais devenue malade d’inquiétude, me demandant ce que je ferais s’il
devenait aveugle.
À l’hôpital, on a déclaré qu’il était malvoyant et il a dû porter des lunettes
ainsi qu’un masque oculaire. Et pour couronner le tout, on lui a dit que sa
vue risquait de ne pas s’améliorer, parce qu’on commençait le traitement
tardivement. L’avenir paraissait très sombre, et toute la famille
a commencé à broyer du noir.
Heureusement, j’avais pioché un livre du Dr Nakagawa dans une librairie.
Quand je l’ai contacté par téléphone, le Dr  Nakagawa a  pris l’appel en
personne et a  répondu courtoisement à  mes questions  ; j’ai alors décidé
de m’inscrire à  son programme. Maintenant que j’ai rencontré le bon
médecin, mon anxiété s’est évanouie et toute la famille est redevenue
enjouée et optimiste.
Chaque fois que mon enfant passe un examen ophtalmologique, les
résultats montrent une progression de son acuité visuelle. Et chaque fois,
cela me rend si heureuse que j’ai l’impression de flotter sur un nuage.
Quand on est résolu à atteindre un but, nos efforts finissent naturellement
par porter leurs fruits, n’est-ce pas ? »

« J’ai combattu l’hypermétropie et l’anisométropie ! »


K. A., 7 ans, Tokyo

Acuité visuelle
Œil droit : 3/10e → 10/10e
Œil gauche : 6/10e → 12/10e
«  On avait recommandé à  mon fils de consulter un spécialiste à  la suite
d’un examen ophtalmologique que tous les élèves de CP avaient dû
passer. Dans le cabinet du spécialiste, mon enfant et moi étions
bouleversés après avoir entendu le médecin déclarer  : “Comme il est
hypermétrope, il devra porter des lunettes.” J’ai emmené mon fils voir
plusieurs autres ophtalmologues, mais tous convenaient qu’il avait
effectivement besoin de lunettes.
Après les avoir portées pendant un  an, il a  commencé à  se plaindre de
douleurs aux yeux et ne les a plus mises. Alors que je me demandais quoi
faire, j’ai découvert le livre du Dr Nakagawa et suis allée visiter le Centre
de remise en forme de la vision. Le Dr Nakagawa m’a conseillé de suivre
moi-même son programme dans la mesure où, pour reprendre ses
paroles : “Il n’y a aucun effet secondaire.”
Alors chaque jour, mon fils et moi, nous sommes sur le pied de guerre pour
pratiquer nos exercices. Lors du dernier examen ophtalmologique, nous
avions tous deux une acuité visuelle supérieure à 10/10e  à  l’œil droit
comme à l’œil gauche. »

Guérison de la vue réalisée malgré une hypermétropie très forte


E. S., 5 ans, préfecture d’Okayama

Acuité visuelle
Œil droit : 1/10e → 9/10e
Œil gauche : 1/10e → 8/10e

«  J’avais remarqué que mon fils était hypermétrope, et quand je l’ai


emmené chez le docteur, celui-ci a déclaré que son état était grave et que
nous devions prendre des mesures pour éviter qu’il devienne malvoyant ou
qu’il développe un strabisme. J’étais bouleversée.
Comme pour chasser mes doutes et mes peurs, je l’ai inscrit au
programme du Dr Nakagawa et l’ai poussé à faire les exercices. Il a alors
porté toute la journée des lunettes spécialement conçues pour retrouver
une bonne vue.
À chaque examen ophtalmologique, j’étais époustouflée par ses progrès ;
sa vue s’est tellement améliorée que lors de l’examen requis pour entrer
à  l’école élémentaire, il avait une acuité visuelle de 10/10e. Il a  fait de
rapides progrès. »
Il est possible de retrouver une bonne vue même

lorsqu’on est malvoyant à la suite d’une hypermétropie


S. A., 6 ans, préfecture de Shizuoka

Acuité visuelle
Œil droit : 1/10e → 9/10e
Œil gauche : 1/10e → 15/10e
«  J’ai inscrit ma fille au Centre il y  a deux  ans maintenant. Et cela nous
a amenés à vivre le plus beau jour de notre vie, quand le Dr Nakagawa m’a
informée qu’elle avait gagné le prix d’excellence. C’est vraiment
merveilleux de voir ma fille rayonner de joie. »

« On m’avait dit que j’étais hypermétrope et malvoyante,

mais aujourd’hui, ma vue est redevenue normale. »


H. A., 7 ans, préfecture d’Ibaraki

Acuité visuelle
Œil droit : 4/10e → 10/10e
Œil gauche : 2/10e → 6/10e

«  J’étais vraiment affolée quand je me suis rendu compte à  quel point la


vue de ma fille était mauvaise après avoir vu les résultats de son examen
ophtalmologique à l’école.
En fait, quand elle avait 3  ans, après avoir passé ce même examen, on
m’avait dit de l’emmener voir un ophtalmologue, mais je ne m’en suis pas
occupée tout de suite. Et quand j’ai fini par le faire, on m’a annoncé : “Elle
est malvoyante. Vous auriez dû me l’amener beaucoup plus tôt. C’est trop
tard, maintenant.”
Bien sûr, j’étais abattue. Mais j’ai ensuite découvert le livre du
Dr Nakagawa et, après l’avoir parcouru, je me suis dit : “C’est exactement
ce qu’il lui faut  !”, et j’ai inscrit mon enfant à  son programme. Je me suis
entraînée à  faire les exercices avec elle. Nous faisions tout ce que nous
pouvions ensemble. Lors du dernier examen ophtalmologique, à  ma
grande surprise, les résultats dépassaient toutes mes attentes ! La vision
de ma fille, pour laquelle j’avais autrefois baissé les bras, s’est améliorée,
et mon cœur est submergé de gratitude. »

« Il a dit que j’avais des yeux paresseux,

mais ma vue est redevenue normale. »


H. Y., 5 ans, préfecture de Hyogo

Acuité visuelle
Œil droit : 1,5/10e → 4/10e
Œil gauche : 1/10e → 5/10e

« Le médecin d’une clinique ophtalmologique avait diagnostiqué une forte


hypermétropie et une malvoyance chez ma fille. Lorsqu’il a  déclaré  : “Je
crois que votre fille n’a jamais rien vu clairement ; si vous ne parvenez pas
à la soigner avant ses 6 ans, il sera sans doute trop tard”, j’ai sombré dans
le désespoir.
Quand son strabisme était encore léger, l’ophtalmologue que nous étions
allés voir avait affirmé alors : “Ne vous inquiétez pas, tôt ou tard, cela finira
par disparaître.” Je regrette de l’avoir cru sur parole.
Je suis entrée dans une librairie et suis tombée sur le livre du
Dr Nakagawa. J’ai téléphoné à son centre et ai pu lui parler directement. Il
m’a dit  : “Je n’ai jamais soigné quelqu’un qui était atteint d’une
hypermétropie de +7 dioptrie, mais ne vous en faites pas. L’espoir n’est
pas perdu. Je vais essayer.”
Certains membres de ma famille étaient sceptiques et inquiets, mais j’étais
convaincue que nous n’avions d’autre choix que de nous en remettre au
Centre de remise en forme de la vision.
La dernière fois, quand elle a eu une acuité visuelle de 8/10e à l’œil nu lors
de son deuxième examen ophtalmologique, tout le monde dans la famille
en était rempli de joie, criant : “Elle a réussi !” J’ai l’intention de veiller à ce
nous poursuivions ce travail, mère et fille. »
L’hypermétropie et l’astigmatisme ont été vaincus,

conformément à ce qui avait été prévu


M. M., 6 ans, préfecture de Shizuoka

Acuité visuelle
Œil droit : 4/10e → 12/10e
Œil gauche : 1/10e → 9/10e

« Ma fille vient de loin pour suivre le programme. Sa vue s’est nettement
améliorée. En tant que mère, je ne pourrais être plus heureuse, et nous
avons toutes deux fêté cette victoire  ! Je suis très contente également
qu’elle puisse à présent voir facilement les illustrations en 3D.
Je suis si heureuse que nous ayons remis notre confiance entre les mains
du médecin qu’il fallait. Elle a  fait tellement de progrès  ! Ma fille et moi
continuerons à faire de notre mieux, main dans la main. »

TECHNIQUE OCULAIRE No 1


OCULOMOTRICITÉ – NOS YEUX SONT FAITS POUR REGARDER EN TOUS SENS
Commençons par des exercices de mouvements oculaires. Celui
que nous allons voir maintenant est un des exercices les plus
efficaces pour les yeux.
Placez votre index devant les yeux. Tout en maintenant le regard
fixé sur votre doigt, rapprochez ce dernier de vos yeux, petit à petit.
Normalement, plus vous rapprochez votre index, plus vos yeux sont
tendus et plus vous louchez. Au contraire, quand vous éloignez
progressivement votre index des yeux, ces derniers se détendent et
s’écartent l’un de l’autre pour revenir à leur position initiale.
Pour vous assurer que vos yeux agissent effectivement de la sorte,
demandez à  quelqu’un de vous regarder pendant l’exercice. Si vos
muscles oculaires sont crispés, il se peut que cet exercice soit
difficile pour vous.
Il y  a depuis peu une augmentation du nombre de personnes qui
continuent de loucher même quand elles regardent au loin, tant elles
ont l’habitude de rester les yeux rivés sur leur écran juste sous leur
nez. Comme les yeux sont constamment sous tension, les muscles
oculaires se raidissent et restent crispés.
De plus, l’habitude de ne regarder que d’un œil, dont j’ai parlé dans
le chapitre 2, s’avère également néfaste aux mouvements oculaires.
En fait, chez certaines personnes, seul un œil se tourne vers
l’intérieur lorsqu’elles rapprochent l’index du nez.
À présent, il est temps de vous mettre à  l’œuvre avec ces trois
exercices.

1er EXERCICE : PRÉSERVER UNE BONNE MOTRICITÉ (POUR LES PERSONNES


DONT LES YEUX NE SE TOURNENT PAS CORRECTEMENT VERS L’INTÉRIEUR OU
DONT SEUL UN ŒIL PARVIENT À REGARDER VERS L’INTÉRIEUR)
Placez votre pouce devant le visage, à 30  centimètres des yeux.
Fixez votre pouce des yeux tout en le rapprochant lentement vers le
point situé entre les yeux, amenant ainsi ces derniers à  se tourner
vers le nez. Maintenez votre pouce à dix centimètres du nez pendant
30 secondes.
Si seul votre œil droit se tourne vers l’intérieur, déplacez votre
pouce plus à  droite, et si seul votre œil gauche se tourne vers
l’intérieur, déplacez le pouce de l’autre côté. Après avoir effectué ces
mouvements plusieurs fois, réessayez en plaçant le pouce au milieu.
À savoir  : si vos yeux sont tendus au début, ils parviendront peu
à  peu à  se tourner vers l’intérieur sans tension. Ainsi, la fatigue
oculaire sera réduite de moitié et vos yeux parviendront à  rester
détendus.
2e EXERCICE : MOUVEMENTS OCULAIRES RAPIDES

(POUR LES PERSONNES DONT LES MUSCLES OCULAIRES SONT TENDUS)


Placez le pouce à 30  centimètres des yeux. Dessinez librement
des courbes dans l’espace et suivez ces mouvements des yeux.
Commencez par dessiner des courbes dans un périmètre restreint,
avant de l’élargir petit à  petit tout en accélérant. Assurez-vous que
vos yeux bougent constamment de haut en bas et de gauche
à droite.
À savoir  : quand les muscles oculaires sont crispés, il est difficile
de les étirer, mais vous parviendrez peu à  peu, avec de la
persévérance, à être plus à l’aise et à avoir plus confiance en votre
vue.

3e EXERCICE : REGARDER DANS LE VIDE

(POUR UNE MEILLEURE PERCEPTION DE L’ESPACE)


Placez le pouce devant le visage et fixez votre ongle des yeux.
Puis retirez votre pouce tout en maintenant votre regard sur l’espace
qu’il occupait. Restez ainsi dix  secondes, sans quitter ce point du
regard. Placez ensuite votre pouce ailleurs dans l’espace et répétez
chaque fois cet exercice. Quand vous êtes capable de fixer
précisément un point sans objet dans l’espace, vos yeux se mettent
à  travailler ensemble, doublant ainsi le pouvoir de vos muscles
oculaires.
À savoir  : quand vous pouvez sentir comment la tension
musculaire de vos yeux varie selon que vous regardez vers le haut,
vers le bas, vers la gauche ou vers la droite, vous comprenez mieux
comment bouger les yeux avec plus de souplesse.
 
TECHNIQUE OCULAIRE No 2
UN ÉQUILIBRE OPTIMAL ENTRE LES DEUX YEUX –

LE SENS DE L’ÉQUILIBRE EST VITAL POUR LES YEUX ET LE CERVEAU


Le corps humain est symétrique  : il possède des organes ou des
membres en double, comme les yeux, les oreilles, les bras et les
jambes. Lorsque son équilibre est perturbé, cela affecte non
seulement le corps, mais également l’esprit.
Voici trois caractéristiques de la symétrie oculaire.

1. Voir revient à regarder un même endroit

des deux yeux


Une vision nette est possible précisément quand les deux yeux
regardent un seul et même objet dans l’espace. En vous aidant
à  obtenir des informations correctes sur un objet, la mise au point
devient la pierre angulaire d’une compréhension juste et d’un
jugement correct.

2. Le cerveau associe des images perçues

par les deux yeux pour n’en former qu’une


Supposant que les yeux sont tournés vers un même objet, comme
mentionné dans le paragraphe précédent, le cerveau associe les
images pour n’en former qu’une. Si elles fusionnent correctement,
cela signifie que l’information perçue par les yeux a été transmise au
cerveau avec précision, ce qui permettra ensuite de s’en souvenir ou
de la visualiser.

3. Nous pouvons percevoir les objets

en trois dimensions
Nous avons la capacité de percevoir l’espace en trois dimensions,
lorsque les conditions 1 et 2 sont remplies.
L’effondrement de cet équilibre, ou de cette symétrie, entraîne des
désagréments tels qu’une fatigue oculaire, des épaules tendues ou
des maux de tête. Quant au cerveau, il risque lui aussi d’en subir les
conséquences avec des problèmes mentaux comme l’irritabilité, la
confusion, l’indécision et une incapacité à  se concentrer ou à  être
attentif.
Voici quelques exercices pour vous aider à  maintenir une bonne
symétrie entre les yeux, telle qu’exposée aux points 1, 2 et 3.
 
1. Fixer un même objet des deux yeux (pour saisir correctement
une information)
Écrivez la lettre  A  sur l’ongle de votre pouce. Placez ensuite le
pouce aussi loin que possible de votre visage. À  présent, fermez
l’œil gauche et regardez la lettre. Puis regardez-la en ouvrant l’œil
gauche. Apparaît-elle instantanément comme une image unifiée ? Si
la réponse est oui, cela signifie que vos yeux parviennent à  voir
correctement la même chose au même moment. Si, par contre, il
vous faut plus d’une seconde pour obtenir cette image, c’est que
votre symétrie oculaire n’est pas bonne. Dans ce cas, continuez de
pratiquer cet exercice. Faites de même avec l’autre œil.
 
2. Combiner des images perçues par les deux yeux pour voir en
trois dimensions
Une image en 3D est cachée derrière l’illustration de la page
suivante. Pouvez-vous la voir ?
Commençons par essayer de loucher en regardant l’image  ; c’est
une technique qui permet de voir des objets proches en trois
dimensions. Placez l’illustration à 30-40  centimètres de vos yeux.
Regardez les deux points situés au-dessus de l’image tout en
louchant, jusqu’à ce que trois points apparaissent au lieu de deux.
Vous obtiendrez alors une image en 3D.
 
Faites pivoter le livre dans le sens inverse des aiguilles d’une montre de façon
à ce que les deux points soient au-dessus

de l’image. Regardez ces deux points. Vous devriez commencer à voir des
créatures des mers en trois dimensions.

Répétez cet exercice jusqu’à ce que vous puissiez voir l’image


tridimensionnelle en moins de 3 secondes.
Laissez-moi maintenant vous présenter la « vision parallèle », qui
vous entraîne à voir des images 3D au loin. Placez l’image à 30 ou
40  centimètres de vos yeux tout en fixant du regard un point situé
à 2 ou 3 mètres. Maintenez cet état pendant quelque temps. L’image
apparaîtra, en trois dimensions. Répétez cet exercice jusqu’à ce que
vous puissiez, à nouveau, obtenir une image en trois dimensions en
moins de 3 secondes.
Enfin, alternez les deux méthodes : la méthode de convergence et
la vision parallèle. Répétez-les deux fois en 10  secondes. Vous
gagnerez en souplesse visuelle par rapport à l’espace et au temps.
TECHNIQUE OCULAIRE No 3
UNE MISE AU POINT PARFAITE –

ALTERNEZ RAPIDEMENT ENTRE LA VISION DE LOIN ET LA VISION DE PRÈS


Au Japon, quand une photo est hors foyer, on dit que l’appareil
photo est «  bokeru  », ce qui signifie également «  devenir sénile  ».
Aujourd’hui, peut-être parce que la plupart des appareils ont une
mise au point automatique, plus personne n’emploie le terme
«  bokeru  » à  ce propos, mais on l’utilise plutôt pour évoquer une
comédie ou les oublis d’une personne âgée.
Cela dit, une bonne mise au point est importante pour les yeux.
Quand les images sont floues (bokeru), cela devient problématique.
La myopie – l’incapacité à  focaliser son regard sur des objets
lointains – est diagnostiquée à  l’aide de tests de la vision de loin
(tests d’acuité visuelle générale). L’hypermétropie, en revanche –
l’incapacité à  focaliser son regard sur des objets proches – est
diagnostiquée à l’aide de tests de la vision de près (les tableaux de
vue sont alors placés à 30 centimètres des yeux).
La myopie et l’hypermétropie commencent toutefois à évoluer ces
dernières années. Des gens atteints de myopie aiguë observent un
déclin de leur vision de près à  force de rester pendant de longues
périodes les yeux rivés sur un écran à bout portant, que ce soit celui
de leur PC, de consoles de jeu vidéo ou de smartphones. En fait, ils
commencent à  présenter les symptômes d’hypermétropie liée au
processus de vieillissement. Cette pathologie est attribuée à  la
contraction prolongée des muscles responsables du phénomène
d’accommodation sur des objets proches, contraction prolongée qui
entraîne des difficultés à  détendre les muscles rapidement. Il y  a
donc aujourd’hui une augmentation du nombre de personnes,
adultes comme enfants, incapables de voir clairement, de près
comme de loin.
Voici quelques exercices qui vous permettront d’entraîner vos yeux
à  passer rapidement et aisément d’une vision de près à  une vision
de loin.
EXERCICE POUR CORRIGER VOTRE VISION DE LOIN

(PORTEZ DES LUNETTES, SI NÉCESSAIRE)


Accrochez un calendrier au mur et reculez-vous de façon à  vous
tenir assez loin de lui. Placez la paume de votre main à 30 ou
40  centimètres de vos yeux. Regardez tour à  tour le calendrier et
votre main. Commencez par alterner toutes les 3  secondes, puis
accélérez petit à petit. Répétez cet exercice 20 à 30 fois.

EXERCICE POUR PASSER DE LA VISION DE PRÈS À LA VISION

DE LOIN ET VICE VERSA (PORTEZ DES LUNETTES SI NÉCESSAIRE)


Comme dans le premier exercice, accrochez un calendrier à  un
mur qui se trouve loin de vous et placez la paume de votre main à
30 ou 40  centimètres de vos yeux. Ensuite, commencez par
regarder la paume de la main, puis déviez brusquement votre regard
pour le fixer sur le calendrier au loin. Répétez cette action 20 à
30  fois. Puis faites le contraire  : regardez le calendrier, et déviez
brusquement votre regard vers la paume de votre main. Répétez
cette action 20 à 30 fois.

TECHNIQUE OCULAIRE No 4


EXERCICES POUR CONTRECARRER LA MYOPIE INDUITE PAR L’ORDINATEUR
Dans le chapitre 2, j’ai parlé de l’accroissement rapide du nombre
de personnes atteintes de myopie induite par l’ordinateur. Comme il
est fort probable que cette pathologie entraîne le développement
d’autres complications, il est impératif de prendre des mesures pour
la réduire. En fait, vous devriez vous efforcer d’effectuer plusieurs
exercices quotidiens pour contrecarrer les effets de la myopie induite
par l’ordinateur.
Voici quelques exercices à  tester chaque fois que vous vous
sentez fatigué après avoir été sur l’ordinateur.

EXERCICE 1 : OUVRIR ET FERMER LES YEUX


– Fermez les yeux et plissez les paupières pendant 10 secondes.
– Ouvrez les yeux et regardez vers le haut pendant 10 secondes.
– Fermez à  nouveau les yeux et plissez les paupières pendant
10 secondes.
– Ouvrez les yeux et regardez vers le bas pendant 10 secondes.
– Fermez à  nouveau les yeux et plissez les paupières pendant
10 secondes.
– Ouvrez les yeux et regardez 10 secondes à droite.
– Fermez à  nouveau les yeux et plissez les paupières pendant
10 secondes.
– Ouvrez les yeux et regardez 10 secondes à gauche.
– Fermez à  nouveau les yeux et plissez les paupières pendant
10 secondes.
– Répétez tout l’exercice.
 
Cet exercice fait office de massage oculaire. Il vous permettra non
seulement d’utiliser les muscles extra-oculaires, mais aussi les
muscles faciaux qui entourent vos yeux – les muscles de
l’expression faciale. Il permettra ainsi d’améliorer la circulation
sanguine et de renforcer les vaisseaux sanguins.
 
Ouvrir et fermer les yeux

EXERCICE 2 : LE CERCLE, LE TRIANGLE ET LE CARRÉ


Exercice du cercle, du triangle et du carré
Pour que la tête reste immobile, maintenez le menton en place

à l’aide de votre main gauche. De l’index de votre main droite,

dessinez lentement un grand cercle, un grand triangle et un grand

carré dans l’espace, en suivant votre doigt des deux yeux.

Dessinez à nouveau chacune de ces formes, en utilisant

cette fois-ci l’index de votre main gauche.

Tout d’abord, pour que votre tête ne bouge pas, maintenez votre
menton en place de la main gauche, puis dessinez lentement un
grand cercle dans l’espace avec l’index de votre main droite, tout en
suivant ce mouvement des deux yeux. Faites de même en dessinant
un grand triangle puis un grand carré, suivant à nouveau votre doigt
tandis qu’il fait apparaître ces formes. Ensuite, maintenez votre
menton en place de votre main droite et dessinez un cercle, un
triangle et un carré de la main gauche, en suivant à  nouveau du
regard le bout de votre doigt pendant que vous dessinez ces formes
dans l’espace. Répétez deux fois chacun de ces exercices.
La forme la plus répandue est le carré, suivie du cercle et du
triangle. Cet exercice vous servira non seulement d’entraînement
pour élargir votre perspective visuelle, mais il vous aidera aussi
à  discerner immédiatement ce que vous voyez en augmentant la
capacité de votre cerveau à reconnaître différentes formes.

EXERCICE 3 : LES ZIGZAGS


Comme vous pouvez le voir, la page suivante est remplie de
zigzags. Tournez le livre et suivez les lignes du regard, de haut en
bas, puis de bas en haut. Répétez cet exercice plusieurs fois,
pendant 2 minutes.
Étant donné que les textes qui apparaissent sur les écrans sont
pour la plupart affichés de gauche à droite, vous avez l’habitude de
regarder de gauche à droite. En bougeant vos yeux de haut en bas
suivant ces zigzags, vous pouvez donc vous entraîner à réaliser des
mouvements oculaires inverses. De même, après avoir passé
beaucoup de temps à  lire, par exemple, un livre ou un journal en
japonais, où le texte est imprimé de haut en bas, si vous déplacez
votre regard sur les zigzags en gardant ce livre en position verticale,
vous rétablirez un bon alignement entre vos yeux.
Exercice des zigzags
En positionnant le livre tour à tour horizontalement et verticalement, vous pouvez
vous entraîner à reproduire les deux mouvements oculaires : le balayage vertical
et le balayage horizontal.

EXERCICE 4 : STIMULATION DES MUSCLES EXTRA-OCULAIRES


Placez le pouce de votre main dominante à  10  centimètres des
yeux. Déplacez-le de 15  centimètres sur la droite, puis ramenez-le
à sa position initiale. Suivez de près ce mouvement de votre regard.
De même, déplacez votre pouce vers la gauche, puis vers le haut,
puis vers le bas  ; puis en haut à  droite, en bas à  gauche, en haut
à  gauche et en bas à  droite, tout en le suivant des yeux. Vous
pouvez commencer par déplacer votre pouce lentement, mais au fur
et à mesure que vous vous habituez à cet exercice, accélérez petit
à petit.
Rappelez-vous qu’il est important de suivre du regard le
mouvement du pouce avec précision. Comme les muscles oculaires
internes ainsi que tous les muscles droits et obliques extra-oculaires
seront utilisés sans forcer, vous les développerez équitablement.
C’est un exercice de routine efficace pour corriger l’astigmatisme.

EXERCICE 5 : LE TAPOTEMENT


Quand les femmes appliquent une lotion sur le visage, elles se
tapotent avec la paume des mains. De même, dans l’exercice que je
vais vous présenter, vous tapoterez les zones autour de vos yeux
avec la pulpe des doigts. Chaque fois que vos yeux fatiguent,
tapotez-les légèrement pendant 2 minutes environ.
Quand vous utilisez les muscles des yeux et du visage, cela peut
entraîner une congestion. En tapotant doucement ces muscles, vous
pouvez les stimuler et faire disparaître cette congestion. De plus,
cette stimulation agréable de la cornée et des glandes lacrymales
permettra de détendre vos yeux.
 
Exercice complet pour les muscles extra-oculaires
Placez le pouce à 10 centimètres des yeux environ,

puis déplacez-le de 15 centimètres sur la droite avant

de le ramener à sa position initiale. Suivez ces mouvements

du regard avec précision. De même, déplacez votre pouce

vers la gauche, vers le haut, vers le bas ; puis en haut à droite,

en bas à gauche, en haut à gauche et en bas à droite.

TECHNIQUE OCULAIRE No 5


ASTUCES POUR SOULAGER LES YEUX FATIGUÉS
Pour soulager les tensions et la fatigue oculaires causées par
l’utilisation de l’ordinateur, je vous propose de toujours vous rappeler
les trois points suivants :
 
1. clignez des yeux ;
2. ne retenez jamais votre respiration ;
3. soyez attentif à votre posture.
 
Quand vous êtes absorbé par Internet ou par les jeux vidéo, la
fréquence à laquelle vous clignez des yeux diminue sans même que
vous vous en rendiez compte. Une enquête sur ce sujet révèle
qu’étonnamment, certaines personnes restent parfois deux
à trois minutes d’affilée sans cligner des yeux.
Le clignement est primordial pour l’humidification des yeux.
Quand les paupières supérieure et inférieure entrent en contact l’une
avec l’autre, des larmes sont sécrétées pour lubrifier l’œil tout entier.
Si la fréquence des clignements diminue, le syndrome de «  l’œil
sec  » va se développer, bloquant l’apport en nutriments et en
oxygène pour la cornée. Il est donc vraiment crucial de s’assurer que
l’on cligne régulièrement des yeux. (Dans le chapitre suivant, je me
pencherai davantage sur le rapport entre les larmes et le syndrome
de l’œil sec.)
La respiration est d’autant plus vitale. Le cerveau et les yeux sont
friands d’oxygène, absorbant à eux seuls un quart de ce qui est
consommé par le corps. S’ils ne reçoivent pas un apport suffisant
en oxygène, ils s’useront naturellement et cesseront de fonctionner
correctement.
Or, plus vous restez les yeux rivés sur un écran, plus vous
avez de chance de finir le dos voûté et de comprimer vos
poumons. Votre respiration deviendra alors tellement superficielle
que vous aurez l’impression d’utiliser moins de la moitié, voire du
tiers, de vos capacités pulmonaires. C’est ainsi que certaines
personnes font non pas de l’apnée du sommeil, mais de l’« apnée du
PC ».
Dans de telles conditions, l’apport en oxygène est interrompu,
rendant la personne somnolente. Pour éviter de tomber en état
d’hypoxie, ou manque d’oxygène, il est donc important de vous
détendre régulièrement et de prendre de grandes respirations.
Ce qui est sûr, c’est que ce à quoi vous devez être le plus attentif
lorsque vous utilisez l’ordinateur est votre posture, car c’est un des
facteurs qui entraînent des troubles respiratoires.
Puisque la tête, qui pèserait quatre à  cinq  kilos, repose en
permanence sur la nuque et sur les épaules, le poids réel que vous
soutenez varie naturellement selon que votre posture est bonne ou
mauvaise. Beaucoup de gens finissent par avoir la poitrine rentrée,
le dos voûté et le cou vers l’avant. Si cette posture n’est pas
corrigée, le risque est grand de développer le syndrome de la
« nuque raide », comme je l’ai mentionné dans le chapitre 2. Or, ce
n’est pas un syndrome que l’on éradique aussi facilement qu’une
fatigue oculaire ou des tensions dans les épaules.
Commencez par sortir votre buste, et si votre dos est voûté, levez
les épaules puis laissez-les tomber en arrière pour qu’il redevienne
droit. Si votre tête penche en avant, penchez-la en arrière avant de
la ramener lentement vers l’avant. Vous alignerez ainsi la tête, la
nuque et le dos, ce qui vous permettra de rester détendu si vous
maintenez cette posture en travaillant.
Au début, toutefois, même si vous adoptez une posture correcte,
vous vous surprendrez en train de reprendre rapidement votre
posture habituelle qui vous fait du tort. C’est la raison pour laquelle il
est important de vérifier régulièrement sa posture et, le cas échéant,
de la corriger immédiatement, jusqu’à ce que vous parveniez
à  maintenir une bonne posture sans effort. Cela vous aidera
à  augmenter peu à  peu l’afflux sanguin vers votre cerveau. Vous
n’aurez alors plus besoin de vous occuper de votre posture et
pourrez dire adieu aux raideurs de la nuque et des épaules, et
même au mal de dos.

TECHNIQUE OCULAIRE No 6


COMMENT VOUS PROTÉGER DU SYNDROME DE L’ŒIL SEC
Les larmes sont très importantes. Elles sont constituées de trois
éléments : l’eau qui provient des glandes lacrymales, un corps gras
fabriqué par les glandes de Meibomius et des protéines sécrétées
par les glandes mucoïdes. Quand vous clignez des yeux, ces larmes
fournissent donc ces trois éléments à  toute la cornée et à  toute la
conjonctive. Il n’est pas faux de considérer les larmes comme une
boisson énergétique naturelle qui désaltère les yeux.
Avec la multiplication des climatisations, nous assistons à  une
baisse du volume de ces précieuses larmes, ainsi qu’à une
diminution de la fréquence des clignements, entraînant une
augmentation du nombre de personnes atteintes de ce que l’on
appelle le syndrome de « l’œil sec ». La plupart des personnes qui
se rendent au Centre de remise en forme de la vision pour recevoir
notre aide sont atteintes de ce syndrome ou présentent des
symptômes similaires. En fait, la multiplication du nombre de
patients qui en sont atteints est si importante que « l’œil sec » n’est
même plus considéré comme une maladie.
Les symptômes de l’œil sec incluent les yeux troubles, une vision
floue, la sensation d’avoir du sable dans l’œil, des douleurs oculaires
et des démangeaisons oculaires.
Si vous allez voir un ophtalmologue, celui-ci vous prescrira des
gouttes pour les yeux ou vous incitera à vous procurer des bouchons
lacrymaux (bouchons intracanaliculaires) que vous insérerez dans
les canaux lacrymaux, les conduits par lesquels passent les larmes.
Ces bouchons stockeront les quelques larmes que vous sécrétez,
mais en fin de compte, le seul effet que ces mesures auront jamais
sera d’atténuer les symptômes. Si vous dépendez des gouttes
ophtalmiques et des bouchons lacrymaux, vous devrez appliquer les
gouttes ou garder les bouchons pour le restant de votre vie. Cela ne
résoudra en aucun cas de façon décisive le problème de sécheresse
oculaire.
Les principales causes des yeux secs sont l’évaporation des
larmes, le manque de production de larmes et l’obstruction des
canaux lacrymaux. Vous devez donc retrouver une qualité et un
volume corrects de larmes, et éliminer toute obstruction.
Pour minimiser l’évaporation des larmes, vous pouvez installer
chez vous un humidificateur, ou déposer de temps à  autre une
serviette chaude et humide sur les yeux. De nos jours, il est même
possible de se procurer des lunettes spécialement conçues pour les
yeux secs, qui sont dotées d’une isolation thermique.
Mais il existe un autre grand moyen d’augmenter le volume des
larmes et d’éliminer tout blocage : il s’agit de stimuler physiquement
les glandes lacrymales et les glandes de Meibomius.
Voici, pour commencer, comment stimuler les glandes lacrymales,
qui hydratent les yeux. Fixez un point devant vous sans cligner des
yeux. Maintenez cet état jusqu’à ce que vous ne puissiez plus garder
les yeux ouverts. Clignez alors des yeux 10 fois de suite. Si vous
répétez cet exercice 5 fois, vos glandes lacrymales seront
suffisamment stimulées pour éliminer tout blocage.
Une autre méthode efficace consiste à bâiller délibérément. Je suis
sûr que vous vous êtes déjà retrouvé les yeux pleins de larmes
quand vous étiez fatigué et que vous vous étiez mis à  bâiller. Cela
arrive quand le mouvement des muscles faciaux entraîne une
pression sur ce que l’on appelle les « sacs lacrymaux », c’est-à-dire
les sacs où sont stockées les larmes. Il n’en faut pas plus pour
débloquer ces dernières !
Abordons à  présent la stimulation des glandes de Meibomius, qui
sécrètent un corps gras. En effet, 70  % des cas de sécheresse
oculaire sont attribués à  un manque de corps gras plutôt qu’à un
manque de larmes. Les yeux fermés, portez vos pouces au niveau
des tempes, puis appuyez doucement une dizaine de fois sur vos
cils avec la partie charnue de vos index. (Les ouvertures des
glandes de Meibomius se trouvent à la naissance des cils inférieurs.)
En ouvrant les yeux, avez-vous la sensation qu’ils sont humides ? Si
c’est le cas, vous avez la preuve que le corps gras a  bien été
sécrété.
En y  regardant de plus près, vous constaterez que la plupart des
personnes atteintes de sécheresse oculaire sont des femmes – qui
se maquillent régulièrement les yeux, en utilisant de l’eye-liner, du
fard à  paupières et du mascara, pouvant parfois couler et obstruer
les ouvertures de ces glandes de Meibomius. Alors, si vous êtes une
femme, faites très attention à vos produits de beauté, surtout à ceux
que vous appliquez autour des yeux.
Ce sur quoi vous ne devez jamais faire l’impasse est la qualité de
vos larmes. Puisque la matière première des larmes est le sang, si
votre sang est épais, les larmes qui couleront seront, dans
l’ensemble, de mauvaise qualité. En faisant attention à  votre
alimentation, vous pouvez toutefois aider votre sang à  mieux
circuler, et améliorer par conséquent la qualité de vos larmes.
Voici quelques exercices supplémentaires pour combattre la
sécheresse oculaire.

CLIGNER DES YEUX EN MOUVEMENT


Tout en effectuant des mouvements circulaires de la nuque, clignez
vivement des yeux. Faites de même en changeant le sens de
rotation de votre nuque.
Effectuez 3 rotations de chaque côté.
Vous renforcez ainsi la puissance de vos clignements.

EXERCICE POUR STIMULER LES GLANDES DE MEIBOMIUS


Préparez une serviette chaude et humide en la mettant au four
à  micro-ondes. Posez la serviette sur vos yeux clos pendant
3 minutes. Ensuite, gardez les yeux fermés et frictionnez le pourtour
des cils avec les index. Vous stimulerez ainsi les glandes de
Meibomius et encouragerez la sécrétion de corps gras nécessaire
aux larmes.

EXERCICE POUR RENFORCER LES MUSCLES DES PAUPIÈRES


Tout en penchant lentement la tête en arrière, fixez des yeux votre
nez. Ensuite, rentrez le menton et penchez la tête en avant tout en
regardant vers le haut. Répétez cet exercice 10 fois. Il permet de
renforcer les muscles des paupières, afin de pouvoir cligner des
yeux plus facilement.
Ce que je vous suggère à  présent n’est pas un entraînement
à  proprement parler, mais sachez que pleurer comme une
madeleine chaque fois qu’un roman, un film ou une pièce de théâtre
émeut votre âme est bon pour vos yeux. Dans ces moments-là,
pleurer permet de revitaliser les glandes exocrines et de mettre fin
à la sécheresse oculaire. Alors, n’hésitez surtout pas à vous nourrir
d’œuvres artistiques.

Ouvrez les yeux 5 – Les réfugiés du Lasik


Je reçois de plus en plus de clients qui ont fait des rechutes après avoir
bénéficié d’opérations chirurgicales pour corriger leur myopie. On les appelle « les
réfugiés du Lasik ».
Je n’ai aucunement l’intention de rejeter la chirurgie correctrice ou
l’orthokératologie (une méthode qui utilise des lentilles correctives). Mais ce que
j’aimerais que vous gardiez en tête, c’est que de telles méthodes sont, à  l’instar
des lunettes et des lentilles de contact, des solutions temporaires. Il est indéniable
qu’elles vous aident à voir à nouveau clairement, mais elles ne guériront jamais la
myopie, puisqu’elles ne traitent pas la racine du problème.
Tant que vous ne rétablirez pas le pouvoir de voir de votre cerveau et tant que
vous ne mettrez pas fin aux habitudes qui sont néfastes pour vos yeux ainsi
qu’aux mauvaises façons d’utiliser vos yeux, votre vue ne pourra que rechuter.
Puisque la myopie n’est pas une maladie de la cornée, le rabotage de la cornée
n’est pas fondamentalement un traitement contre la myopie. Pour sûr, vous
pourrez à  nouveau voir clairement. Mais vous n’avez aucune garantie que cela
durera. Et puisque vos yeux sont sujets à des circonstances toujours différentes,
tôt ou tard, votre myopie s’aggravera. De plus, vous n’avez aucune garantie non
plus d’être exempt de tout risque de sécheresse oculaire ou d’infection de la
cornée provoquée, par exemple, par une mauvaise hygiène.
Une des raisons pour lesquelles les patients rechutent après avoir subi un
traitement au Lasik est le faible afflux sanguin. Les yeux, qui sont avant tout des
organes avides de sang, deviennent généralement myopes quand l’afflux sanguin
est insuffisant. Quand la chirurgie corrige la vision sans améliorer cette carence,
elle ne fait que l’empirer. En effet, dans un pareil cas, effectuer une opération
chirurgicale revient à faire courir quelqu’un à toute vitesse le ventre vide. C’est la
raison pour laquelle je suis convaincu qu’il est de loin préférable de stimuler la
circulation sanguine par des exercices. Non seulement vous améliorerez votre
vision, mais vous pourrez éviter toute rechute.

Rétablissement de la vue à la suite

d’une opération au Lasik


Dossier clinique et commentaires
Mme U. K., 40 ans, Kanagawa – Une dame dont l’hypermétropie a été corrigée après avoir
subi un traitement au Lasik

contre la myopie. Elle est à présent en bonne voie

pour retrouver vraiment une bonne vue.

Acuité visuelle
Œil droit : 5/10e → 12/10e
Œil gauche : 4/10e → 9/10e
Puissance dioptrique (hypermétropie/astigmatisme)
Œil droit : +1,25D → 0,25D (degré d’hypermétropie)
−2,00D → −1,25D (degré d’astigmatisme)
Œil gauche : +1,25D → 0,00D (degré d’hypermétropie)
−1,50D → −0,75D (degré d’astigmatisme)
«  Je suis si reconnaissante d’avoir retrouvé une bonne vue. Si je voyais
clair après l’opération au Lasik, ma vue s’était peu à  peu détériorée
à  nouveau, et c’est pour cela que je m’étais inscrite à  votre programme.
J’en suis venue à  considérer les exercices proposés comme une partie
intégrante de ma vie, et je me rappelle toujours qu’il est important de suivre
vos instructions avec précision. »

M. A. H., 39 ans, Tokyo – La vue de cet homme est revenue complètement à la normale
alors qu’elle avait commencé à baisser tout de suite après l’opération au Lasik.

Aujourd’hui, sa vision est supérieure à 10/10e.

Acuité visuelle
Œil droit : 6/10e → 12/10e
Œil gauche : 4/10e → 10/10e
Puissance dioptrique (hypermétropie/astigmatisme)
Œil droit : +3,00D → +2,00D (degré d’hypermétropie)
−1,75D → −1,50D (degré d’astigmatisme)
Œil gauche : +3,00D → +1,50D (degré d’hypermétropie)
−1,75D → −1,25D (degré d’astigmatisme)
«  J’ai subi une opération chirurgicale pour soigner ma myopie, et j’ai pu
vivre tranquillement sans être aucunement gêné. Mais depuis deux ans
maintenant, j’ai du mal à lire un texte et mes yeux fatiguent. J’ai eu peur de
devoir à  nouveau porter des lunettes. J’ai aussi développé une forte
hypermétropie et certains symptômes d’astigmatisme ont commencé
à apparaître également. Comprenant qu’il valait mieux ne pas ignorer ces
signaux d’alarme, je me suis inscrit à votre programme. Mon astigmatisme
s’est amélioré depuis, et je peux voir clairement les objets qui m’entourent.
De plus, je ne ressens plus de fatigue oculaire. »

Mme T. M., 25 ans ; 5 mois de traitement

Avant
Œil droit : 8/10e
Œil gauche : 10/10e
Après
Œil droit : 15/10e
Œil gauche : 15/10e
« Il y a quatre ans, après avoir été opérée au Lasik, ce fut difficile pour moi
d’entendre mon médecin m’informer que je souffrais de troubles visuels
à  un œil  : perception de halos, glaucome et déchirure de la rétine. J’ai
donc téléphoné au Dr  Nakagawa, qui m’a dit  : “Vous n’avez même pas
30  ans, n’est-ce pas  ? Alors, vous avez encore au moins soixante  ans
devant vous, pendant lesquels vous allez vous marier et avoir des enfants.
Ce ne serait donc pas une bonne idée de vivre au quotidien avec ces
troubles sans vous en occuper, vous ne croyez pas ?” Ces paroles m’ont
redonné courage et m’ont littéralement sauvée. Personne à l’hôpital n’avait
pu en dire autant.
Je me suis donc inscrite dans l’espoir d’améliorer ma situation, ne serait-ce
qu’un tout petit peu. J’ai effectué les exercices oculaires autant que
possible, tout en faisant attention à  ce que mes yeux et mon corps ne
prennent pas froid et j’ai changé mon mode de vie pour me coucher tôt et
me lever tôt. Comme vous pouvez l’imaginer, je suis particulièrement
heureuse des résultats ci-dessus.
Je suis reconnaissante à  jamais envers tout le personnel du centre pour
leur soutien émotionnel. Je ne manquerai pas de continuer à prendre bien
soin de mes yeux. »
Chapitre 5
Chassez toute menace de presbytie
et bannissez à jamais la sénilité
à l’aide de votre véritable

« pouvoir de voir »

Quand la vue décline à cause d’une hypermétropie liée à l’âge, ou


presbytie, les informations visuelles deviennent inexactes,
déclenchant à leur tour une baisse des fonctions cérébrales. Si vous
avez passé la quarantaine et que vous souhaitez maintenir la vitalité
cérébrale de votre jeunesse, vous devez commencer à combattre le
processus de vieillissement de vos yeux. Prendre des mesures
contre l’hypermétropie peut aussi vous aider à  vous protéger des
maladies oculaires.

DES MESURES ANTIVIEILLISSEMENT POUR LES YEUX


Quand j’affirme que l’hypermétropie liée à  l’âge (encore appelée
«  presbytie  ») peut être endiguée et soignée, j’ai l’impression de
prêcher dans le désert. Je reste néanmoins campé sur ma position.
Nous connaissons tous cette pathologie, et nous devons tous en
empêcher la progression en prenant des mesures pour la corriger.
Car la presbytie a  un impact direct sur notre vitalité – sur notre
passion pour la vie.
L’hypermétropie est le début de la sénilité.
Vous croyez peut-être que j’exagère. Mais c’est la vérité.
Quand vous atteignez la cinquantaine, l’hypermétropie, avec ses
symptômes qui brouillent la vision de près, vous prend par surprise.
On entend parfois dire que «  les myopes ont peu de risque de
devenir hypermétropes  » ou que «  les symptômes d’hypermétropie
n’apparaissent que sur le tard chez les personnes myopes  », mais
honnêtement, tout cela n’est qu’un mythe. C’est simplement que les
myopes, qui ont l’habitude de voir distinctement ce qui est proche,
ne remarquent pas tout de suite les signes d’hypermétropie.
Pourquoi l’hypermétropie est-elle considérée comme le début de la
sénilité, ou en d’autres termes, du vieillissement du cerveau ?
Comme je l’ai déjà signalé plusieurs fois, les humains obtiennent
environ 80  % des informations concernant leur environnement par
l’intermédiaire des yeux. Quand la vue décline à  cause de
l’hypermétropie, les informations visuelles transmises au cerveau
deviennent imprécises. En d’autres termes, même si vous essayez
de voir un objet, l’information visuelle de cet objet n’atteindra jamais
le cerveau avec précision, rendant aléatoire la capacité même de
stocker cette information dans votre mémoire.
Quand quelqu’un peine à  se souvenir des événements récents
alors qu’il se rappelle facilement ses souvenirs d’autrefois, quand sa
vue était encore bonne, c’est en grande partie à  cause de l’impact
non seulement du vieillissement du cerveau, mais aussi de
l’hypermétropie.
Tout d’abord, l’hypermétropie – l’impossibilité de clairement voir les
objets proches de nous – apparaît parce que l’élasticité du cristallin
diminue avec l’âge, ou parce que les muscles ciliaires qui
soutiennent le cristallin se détériorent. Si on a  tendance à  dire que
les symptômes d’hypermétropie commencent à  poindre après la
quarantaine, on peut voir aujourd’hui une augmentation du nombre
de cas d’hypermétropie chez les trentenaires.
La majorité des personnes atteintes de ce trouble préfèrent se
résigner en se disant que «  cela fait partie de la vieillesse  » et en
portant des lunettes pour personnes âgées. Si l’on peut également
opter pour des lentilles de contact spécifiques à  l’hypermétropie ou
pour une opération au Lasik, au bout du compte, les bénéfices de
telles mesures ne sont que temporaires  : les lunettes doivent être
remplacées encore et toujours au fur et à  mesure que
l’hypermétropie s’accentue, et les avantages de la chirurgie
s’estompent avec le temps.
Quand l’hypermétropie gagne du terrain, du fait des raisons que j’ai
déjà exposées, le vieillissement du cerveau s’accélère également. Il
devient même difficile pour le cerveau d’envoyer au corps des
signaux lui demandant d’agir, car votre endurance diminue, vous
donnant soudain l’impression d’être vieux et infirme. L’hypermétropie
est en effet un véritable cercle vicieux.
Au Japon, on estime que les hommes, lorsqu’ils commencent
à  vieillir, ont, dans l’ordre, des problèmes de dents, puis des
problèmes de vue, et en troisième lieu des problèmes concernant
leur organe reproducteur. Alors, souvenez-vous que si vous avez
perdu la capacité d’utiliser votre denture correctement, ce qui est
nécessaire pour bien vous nourrir, il y  a de fortes probabilités pour
que vous perdiez également la vue.
Pour ma part, je suis heureux de pouvoir affirmer que j’ai stoppé
net l’hypermétropie.
Je me rappelle très bien, aujourd’hui encore, le jour où j’ai eu
quarante  ans. Ce jour-là, l’évidence m’a sauté aux yeux  : «  Je l’ai
fait ! J’ai réussi ! » J’avais en effet constaté sur moi-même que ma
méthode Nakagawa, que j’avais mise en place pendant de
nombreuses années, fonctionnait bel et bien  ; qu’avec cette
méthode, l’hypermétropie pouvait être évitée. Depuis – cela fait vingt
et un  ans à  présent  –, ma vue est toujours aussi bonne, et je n’ai
jamais éprouvé la nécessité de porter des lunettes.
Dans le monde des soins de beauté, le terme « antivieillissement »
est utilisé depuis une dizaine d’années. Il fait principalement
référence aux méthodes qui consistent à  préserver une apparence
jeune en enrayant le processus de vieillissement. Mais la plupart de
ces approches ne se concentrent que sur l’apparence extérieure.
Quand vous avez passé la quarantaine, pour que votre corps, et
surtout votre cerveau, restent vraiment jeunes, vous devez
commencer à  prendre des mesures «  antivieillissement  » pour vos
yeux.
 
Voici, ci-dessous, les résultats obtenus à  la suite d’une simple
séance d’exercices oculaires et cérébraux de cinq  minutes.
L’hypermétropie aussi peut être soulagée.
Mme M. S., 47 ans (myopie, astigmatisme et anisométropie forts, hypermétropie, et possible
glaucome)

« Quand je mettais mes lentilles de contact, je pouvais voir clairement les


objets qui étaient au loin, mais en même temps, les objets proches
devenaient si flous que j’avais beaucoup de difficultés à prendre un repas,
par exemple. J’ai pris aujourd’hui mon premier cours sur les moyens de
soulager l’hypermétropie, et j’ai été époustouflée, après avoir testé
certaines des techniques présentées, de me rendre compte que je pouvais
voir à  nouveau les objets proches avec clarté  ! Ces dernières années,
comme tous mes anciens camarades de classe ont commencé à  porter
des lunettes pour lire, je m’étais dit que mon problème était simplement lié
à  mon âge. Mais la prochaine fois que je les verrai, je leur dirai  :
“Regardez ! Je ne suis plus hypermétrope ! Je suis guérie !” »

Vision de près (à l’œil nu)


Œil droit : moins de 1/10e → 1/10e
Œil gauche : 4/10e → 9/10e
Vision de près avec lunettes
Œil droit : 2/10e → 4/10e
Œil gauche : 2/10e → 6/10e

M. K. T., 53 ans (myopie et astigmatisme extrêmes,

glaucome, hypermétropie avec déficit du champ visuel)

« J’avais des doutes quant à l’efficacité de cette méthode quand je me suis


inscrit au cours sur les techniques antipresbytie, mais aujourd’hui, je suis
vraiment surpris : ma vue s’est améliorée de deux dixièmes ! Chaque fois
que je reviens d’une séance, ma vision paraît plus claire. J’essaye donc de
consacrer autant de temps que possible à ces séances. »

Vision de près (à l’œil nu)


Œil droit : 1/10e → 4/10e
Œil gauche : inférieure à 1/10e → 1/10e
Vision de près avec lunettes
Œil droit : 3/10e → 6/10e
Œil gauche : 7/10e → 9/10e
M. E. M., 51 ans (myopie forte, glaucome

avec déficit du champ visuel, hypermétropie)

« Je me suis inscrit au cours sur les techniques antipresbytie. J’étais jaloux
en voyant les autres progresser sans difficulté. Pour ma part, ma vue ne
s’est améliorée qu’un petit peu. J’espère toutefois faire tout mon possible
pour guérir complètement et très vite ! »

Vision de près (à l’œil nu)


Œil droit : inférieure à 1/10e → 1/10e
Œil gauche : inférieure à 1/10e → 1/10e
Vision de près (avec lunettes)
Œil droit : 4/10e → 5/10e
Œil gauche : 3/10e → 5/10e

M. Y. U., 49 ans (myopie moyenne, astigmatisme extrême,

anisométropie, hypermétropie)

«  J’ai une myopie moyenne, un astigmatisme extrême et une


anisométropie. La différence de puissance dioptrique entre mes deux yeux
était assez importante, et mon astigmatisme intense, également. Mes yeux
sont en si mauvais état que j’ai du mal à les faire bouger. Je ne parviens
même pas à loucher. J’avais aussi pour habitude de voir les objets proches
de l’œil droit et les objets lointains de l’œil gauche. Comme j’ai du mal
à  mesurer les distances, je ne conduis pas. Pour couronner le tout, j’ai
l’impression que seule la moitié des informations transmises par mes yeux
atteint mon cerveau.
Voici les résultats que j’ai obtenus après avoir pris un cours sur les
techniques antipresbytie :
Vision de près (à l’œil nu)
Œil droit : 2/10e → 4 à 6/10e
Œil gauche : 3/10e → 5 à 8/10e
Je vais continuer ! »

QUEL ÂGE ONT VOS YEUX

ET VOTRE CERVEAU AUJOURD’HUI ?


Regardons à  présent à  quel point vos yeux et votre cerveau ont
vieilli. Avez-vous dernièrement observé les symptômes suivants ?
– quand vous regardez un objet qui est près de vous, vous avez du
mal à le voir clairement ;
– comme vos yeux se fatiguent rapidement, lire le journal ou des
romans devient fastidieux ;
– vous devenez étourdi ;
– il vous arrive souvent de ne pas vous rappeler le nom des gens ou
des objets ;
– quand vous vous promenez maintenant, vous vous cognez
souvent contre les passants ou contre des objets ;
– quand vous êtes dans un train en marche qui traverse une gare,
vous n’arrivez plus à lire le nom de la gare sur le panneau ;
– vous ne parvenez pas à commencer quelque chose de nouveau ;
– il vous est arrivé d’avoir peur pendant que vous conduisiez ;
– vous faites plus d’erreurs d’inattention au travail ;
– vous ne supportez plus de vous regarder dans le miroir.
 
Si moins de trois points sur les dix présentés ci-dessus vous
concernent, c’est que vos yeux et votre cerveau ont moins de
50 ans ; si vous êtes concerné par trois à cinq de ces affirmations, ils
ont entre 50 et 60  ans  ; si entre six et neuf affirmations vous
concernent, alors ils ont entre 60 et 70  ans  ; et si vous vous
reconnaissez dans ces dix points, c’est que l’âge de vos yeux et de
votre cerveau est supérieur à 70  ans. Si les résultats témoignent
d’un âge plus avancé que votre âge véritable, commencez
immédiatement les « exercices antivieillissement » pour les yeux. Si,
toutefois, les résultats montrent que vos yeux et votre cerveau sont
plus jeunes, cela ne signifie pas que vous n’êtes plus concerné par
ces propos. Dans la mesure où personne n’échappe à la vieillesse,
vous devez tout de même rester vigilant avec votre vue.

TROIS PRINCIPES POUR VOUS AIDER À DIRE ADIEU

À LA PRESBYTIE ET À RETROUVER UNE BONNE VUE


Je donne fréquemment des conférences sur «  les mesures
antivieillissement pour les yeux et le cerveau » dans des centres de
formation continue, et chaque fois, je suis époustouflé par l’énergie
et l’enthousiasme du public.
Dans des salles combles où les auditeurs ont entre 50 et 90 ans –
des personnes d’âge moyen et des personnes âgées, autrement dit
la génération des presbytes –, les séances sont toujours si vivantes
et animées que c’est moi, le conférencier, qui suis le premier à  en
ressortir avec le sourire. Nullement découragés par leur
hypermétropie et déterminés à  préserver leur santé oculaire, ces
gens motivés ont une curiosité intellectuelle très vive et –  à  l’instar
de n’importe quelle personne soucieuse de sa santé – un grand élan
pour la vie.
Les personnes d’âge moyen ou d’âge mûr pessimistes, en
revanche, si elles ne sont pas prises en charge, se résignent
simplement aux ravages du processus de vieillissement et laissent
leur hypermétropie progresser de manière constante. Dans les pays
où une proportion considérable d’impôts disparaît dans les frais
médicaux, le vieillissement de la société devient un poids financier
de plus en plus lourd pour le gouvernement. Comme je le dis à mon
public à  chacune de mes conférences, j’aimerais que vous
compreniez que si nous sommes nombreux à  décider d’enrayer le
développement de l’hypermétropie et de retrouver une bonne vue,
c’est la société elle-même qui sera revitalisée par nos efforts
collectifs. Voilà à  quel point la portée de cette question est
considérable !
Alors, comment surmonter l’hypermétropie et raviver notre acuité
visuelle  ? Comment arrêter de nous sentir impuissants et nous
défaire de cette terrible idée selon laquelle ça fait partie de la vie, du
processus de vieillissement, et qu’il n’y a rien à faire ?
Avant de vous présenter des exercices spécifiques pour les yeux et
le cerveau, j’aimerais évoquer trois principes à  l’œuvre dans ces
méthodes et qui vous aideront à retrouver une bonne vue.

1. Le principe de Roux
En un mot, le principe de Roux affirme que les muscles se
développent quand vous les utilisez modérément et s’atrophient
quand vous cessez de les utiliser. Par conséquent, si vous faites un
usage modéré de vos muscles oculaires, ils deviendront gros et
puissants, mais si vous arrêtez de les utiliser, ils s’aminciront peu
à peu et s’atrophieront. C’est pourquoi nous pouvons nous attendre
à  de bons résultats lorsque nous pratiquons des exercices, pour
surmonter non seulement la myopie, comme nous l’avons vu dans le
chapitre 3, mais aussi l’hypermétropie, en travaillant sur ces muscles
qui continuent de s’atrophier.

2. La plasticité du cerveau
On croyait autrefois que la configuration des cellules cérébrales,
une fois celles-ci arrivées à maturité, ne pouvait plus être modifiée.
Aujourd’hui, cependant, les neuroscientifiques commencent
à comprendre, notamment à travers l’étude de l’irritation sensorielle,
que les cellules du cerveau ont la propriété de modifier les
combinaisons nerveuses et de préserver ces changements. Même si
le rétablissement de la vue est partiel, quand des objets proches ont
l’air flous du fait d’une hypermétropie, de nouveaux circuits
neuronaux sont configurés et soigneusement préservés, permettant
aux yeux de voir à  nouveau clairement les objets proches. Cette
capacité est appelée la «  plasticité cérébrale  », ou
« neuroplasticité ».

3. La vue latente du cerveau


Rappelez-vous  : j’ai expliqué au début du livre que vous avez la
capacité de voir tant que vous y  croyez. Eh bien, c’est le même
principe qui s’applique ici. En renforçant les muscles autour des
yeux, vous stimulez modérément votre cerveau, ravivez la mémoire
d’une bonne vue et, exactement comme avec le deuxième principe,
vous créez de nouveaux circuits neuronaux pour voir les objets
proches. Grâce à  la répétition et à  l’apprentissage par cœur – en
d’autres termes, à la stimulation mentale –, vous pourrez retrouver la
vue que vous aviez avant d’être atteint d’hypermétropie.
Vous pouvez enrayer la progression de l’hypermétropie à n’importe
quel moment et retrouver une bonne vue quel que soit votre âge.
Mes yeux, qui voient clairement sans lunettes, même après que j’ai
dépassé la soixantaine, en sont une preuve vivante.

LA GESTION DU STRESS POUR LES YEUX ET LE CERVEAU


Saviez-vous que le stress peut aggraver l’hypermétropie ?
Les muscles que l’on appelle muscles ciliaires, qui sont
responsables de la mise au point des images sont, avec le cristallin,
contrôlés par le système nerveux autonome. Quand un être humain
est soumis à  un stress extrême, l’équilibre du système nerveux
autonome s’effondre, entraînant une détérioration des fonctions des
muscles ciliaires ; c’est la raison pour laquelle la vue se brouille.
De nos jours, nos yeux, qui sont exposés à  un volume énorme
d’informations transmises par les ordinateurs, les consoles de jeux
vidéo et les téléphones portables, subissent déjà beaucoup de
stress rien qu’avec ces appareils.
Commençons donc par réduire le stress accumulé dans nos yeux
et notre cerveau. La première étape vers la guérison de
l’hypermétropie est la détente.

EXERCICES DE RESPIRATION PROFONDE


En inspirant lentement par le nez et en laissant votre ventre se
gonfler, penchez-vous légèrement en arrière. À la fin de l’inspiration,
expirez lentement par la bouche, tout en vous penchant cette fois-ci
vers l’avant. Faites-le une dizaine de fois.
À chaque respiration, visualisez que vous renouvelez votre sang,
qui circule dans tout votre corps, et plus particulièrement dans vos
yeux et votre cerveau.
Inspirez lentement par le nez, gonflez le ventre et penchez-vous

en arrière. Puis expirez lentement par la bouche et penchez-vous,

cette fois-ci, vers l’avant. Pour cet exercice, il est important de visualiser qu’à
chaque respiration, vous renouvelez votre approvisionnement

en sang, puisque le sang circule dans votre corps.

RÉACTIVEZ LES MUSCLES ATROPHIÉS


Comme le montre clairement le principe de Roux, si vous
abandonnez tout espoir de vous débarrasser de votre
hypermétropie, les muscles de vos globes oculaires vont s’atrophier
et dépérir, apportant la touche finale à  votre allure de vieille
personne. Dans votre jeune âge, même si vous meniez une vie
sédentaire et peu active, vos muscles fonctionnaient encore bien,
mais une fois qu’ils commencent à  s’atrophier avec l’âge, vous
devez les réactiver.
Cela dit, les exercices que je m’apprête à vous présenter ne sont
pas de ceux qui vont peser sur vos muscles oculaires. Ils permettent
au contraire de détendre lentement et précautionneusement les
muscles atrophiés pour restaurer leur souplesse et amplifier leur
capacité d’accommodation.
De plus, ces exercices, en améliorant la circulation sanguine et en
renforçant le fond d’œil, permettent d’éviter un décollement de
rétine.
Alors, faites tout ce qui est en votre pouvoir pour les pratiquer ! Et
n’oubliez pas de vous détendre. Vous pouvez insérer les exercices
de respiration profonde décrits plus haut entre les exercices pour les
muscles oculaires.

OUVRIR ET FERMER LES YEUX


Cet exercice a déjà été expliqué dans ce livre. Faites-le deux fois
de suite en regardant l’illustration.
Comme il est conçu pour stimuler correctement les muscles autour
des yeux, les vaisseaux sanguins et les nerfs, il peut aussi aider
à tonifier un métabolisme défaillant.

EXERCICE DES ZIGZAGS


Cet exercice aussi apparaît plus haut. Gardez le livre à l’endroit ou
tournez-le et suivez des yeux les zigzags imprimés p. 112. Refaites-
le plusieurs fois, jusqu’à ce que vous y ayez passé deux minutes.
Si vous parvenez à  accélérer votre rythme, vous améliorerez la
communication entre les yeux et le cerveau.

EXERCICE DE REPÉRAGE DES NOMBRES


Sur la page suivante, vous pouvez voir des chiffres et des nombres
allant de 1 à 50, disposés de façon aléatoire. Commencez par les
relier entre eux du regard, dans l’ordre croissant, sans bouger la
tête  : 1 →  2 →  3, et ainsi de suite. Ensuite, reliez à  nouveau les
nombres entre eux de votre regard, cette fois-ci dans l’ordre
décroissant  : 50 →  49 →  48, etc. Puis modifiez quelque peu
l’exercice en ne reliant que les nombres pairs, ou en changeant
d’angle de vue : bougez votre tête un peu plus vers le haut, vers le
bas, vers la droite ou vers la gauche. Vous pouvez même essayer
en rapprochant ou en éloignant le livre. Cet exercice améliorera
votre capacité à vous adapter à différents angles de vue et à ajuster
votre mise au point.
Identifiez un à un les chiffres et les nombres, dans l’ordre croissant :

1 → 2 → 3. Puis faites de même, mais dans l’ordre décroissant :

50 → 49 → 48, etc. Mettez-vous encore plus au défi en n’identifiant

que les nombres pairs ou impairs dans un certain ordre,

ou en modifiant votre angle de vue.

EXERCICE POUR DÉVELOPPER VOTRE CAPACITÉ D’ACCOMMODATION


Ouvrez un livre, un magazine ou un journal et choisissez un mot.
Fixez votre attention sur ce mot pendant 3  secondes. Ensuite,
fermez les yeux 3 secondes en restant concentré sur ce mot, même
si vous ne pouvez pas le voir. Ouvrez à nouveau les yeux. Ce mot
vous apparaît-il clairement  ? Si oui, recommencez en gardant les
yeux fermés plus longtemps : d’abord 5, puis 7, puis 10 secondes.
 
Vous développerez ainsi votre capacité d’accommodation, en lui
donnant un coup de jeune.
UN MASQUE OCULAIRE ÉQUILIBRANT

POUR STIMULER LA RÉTINE


Pour vaincre l’hypermétropie, vous devez amener le cerveau
à  comprendre ce que signifie «  voir clairement de près  ». Il créera
alors de nouveaux circuits neuronaux pour vous permettre d’avoir
une vision de près, exactement comme lorsque je vous dis que
« vous pouvez voir si vous y croyez. » En effet, l’amélioration de la
vue devient une réalité à force de répéter ce processus.
En bref, il est vital de croire dur comme fer que l’on peut voir
clairement de près. Cette idée bien en tête, essayez de lire un livre
en le portant tout près de vos yeux. Ce faisant, croyez en toute
sincérité que vous pouvez voir d’une clarté limpide tout ce qui est
près, et évitez toute pensée négative. Faites ceci pendant
une  minute chaque matin et chaque soir. Vous commencerez
à observer des résultats au bout de dix jours, au plus tôt.
Laissez-moi vous parler à présent d’un équipement particulier que
j’ai moi-même conçu. Il s’agit d’un outil qui permet au cerveau de
reconnaître plus facilement sa capacité à  voir clairement. Je l’ai
appelé « le masque oculaire équilibrant Nakagawa ».
Avec ce masque, vous aurez peut-être l’impression d’être dans le
noir au début, même si vous vous trouvez dans une pièce bien
éclairée, parce que les petits trous ne laissent pas passer assez de
lumière. Mais au fur et à  mesure que vous vous habituez à  ce
masque, vous devriez commencer à  voir clairement votre
environnement.
En vérité, à travers les trous d’épingle de ce masque, vous pouvez
voir correctement sans lunettes ni lentilles, que vous soyez myope
ou hypermétrope. Normalement, les muscles ciliaires se contractent
et la lumière est réfractée par le cristallin avant que l’image soit
créée à  l’arrière de l’œil, dans la rétine. Mais quand on devient
myope ou hypermétrope, la lumière n’est plus réfractée
efficacement, et la rétine a  plus de mal à  former correctement des
images. Cependant, quand la lumière est diffusée à travers les trous
d’épingle, le cristallin n’a plus besoin de la réfracter et elle atteint
directement la rétine, où des images nettes peuvent donc se former.
Cela signifie non seulement que votre vision devient plus claire, mais
aussi que, comme les muscles ciliaires sont peu utilisés, vos yeux
feront un minimum d’efforts. Ainsi, avec le masque oculaire
équilibrant, même si vous lisez un livre pendant une période
prolongée, vos yeux ne devraient pas se fatiguer.
Comme votre vue sera d’une clarté épatante, même sans lunettes,
vous pourrez facilement exposer à  nouveau votre cerveau à  la
sensation d’une vision claire et nette. En effet, si le cerveau, avec
l’aide de ce masque, «  réapprend  » de façon répétée à  quoi
ressemble une vision claire, il lui sera plus simple de construire de
nouveaux circuits neuronaux pour faciliter la vision de près. C’est la
raison pour laquelle le masque oculaire équilibrant s’avère une arme
indispensable contre l’hypermétropie.
(1) Approchez un livre ou un journal de votre visage

et ajustez sa position jusqu’à ce que vous puissiez à peine lire le texte. Après en
avoir validé la position, mettez le masque oculaire équilibrant et, tout en gardant la
même position, continuez à regarder

le texte pendant 30 secondes.


(2) Enlevez ensuite le masque et regardez le texte à nouveau.
Répétez cet exercice dix fois.

S’ENTRAÎNER AVEC LE MASQUE OCULAIRE ÉQUILIBRANT


Ouvrez un livre ou un journal et approchez-le de vos yeux jusqu’à
ce que le texte en devienne presque illisible. Stabilisez votre
position. Ensuite, mettez le masque oculaire équilibrant sur vos
yeux. Essayez de lire quelques mots en maintenant cette position et
continuez à  regarder le texte pendant trente  secondes. Enlevez le
masque et regardez à  nouveau le texte. Répétez cet exercice dix
fois.
Le cerveau imprimera en lui la sensation de la vision de près, vous
aidant à voir avec netteté.
Le masque oculaire équilibrant a d’autres avantages.
 
Avantage no 1 : comme la lumière est diffusée à travers des trous
de même diamètre, les personnes ayant une anisométropie (c’est-à-
dire dont l’acuité visuelle est différente entre l’œil gauche et l’œil
droit) ou qui ont l’habitude de ne voir que d’un œil pourront réduire
cette disparité et trouver un équilibre.
 
Avantage no 2 : comme la lumière atteint directement la rétine, la
résolution de la rétine augmente, permettant aux images qui
atteignent le cerveau d’être claires et distinctes. Par conséquent, le
« pouvoir de voir » du cerveau ainsi que la mémoire s’améliorent.
 
Avantage no  3  : comme votre champ de vision est étroit, vous
développez l’habitude de regarder vraiment les objets, et ce faisant,
vous améliorez votre posture. Or, grâce à  l’amélioration de la
posture, la lumière atteint précisément le centre de la rétine – la
zone maculaire – et permet de former des images encore plus
précises.
 
Bien que ce masque puisse véritablement vous aider à  retrouver
une bonne vue, dans la mesure où il rétrécit considérablement votre
champ de vision, veuillez ne pas l’utiliser dehors, ni pour conduire.

RÉCHAUFFEZ VOTRE CORPS

POUR COMBATTRE L’HYPERMÉTROPIE


Un des facteurs de vieillissement oculaire est la diminution de
l’afflux sanguin.
Avec une bonne circulation sanguine, l’oxygène et les nutriments
sont conduits aux yeux et au cerveau en quantité suffisante,
stimulant ainsi le métabolisme cellulaire, qui à  son tour permet la
prévention des maladies oculaires.
Pour améliorer la circulation sanguine, les étirements s’avèrent très
efficaces. Mais dans ce livre, j’aimerais vous montrer un autre
moyen d’augmenter l’afflux sanguin, qui consiste à  réchauffer le
corps, et que vous pouvez facilement effectuer au quotidien.
La première partie de cet exercice consiste à  prendre un bain.
L’important est de s’assurer que le sang circule suffisamment
jusqu’en haut de votre tête. Pour cela, remplissez la baignoire d’eau
chaude (40 °C environ), immergez-vous complètement dans le bain
et restez-y quelque temps, tranquillement. Cela ne fonctionne pas
sous la douche. Quand vous prenez un bain, votre sang se
réchauffe et la pression de l’eau fait monter le sang jusqu’aux yeux
et au cerveau. Assurez-vous de ne pas vous déshydrater en buvant
beaucoup d’eau ou d’autres boissons, et sortez du bain avant d’être
étourdi ou d’avoir des bouffées de chaleur.
Ensuite, réchauffez vos yeux à l’aide d’une serviette chaude : faites
chauffer une serviette humide dans un four à  micro-ondes pendant
une minute environ avant de la poser délicatement sur vos yeux
clos. Restez ainsi à  peu près cinq  minutes, le temps que vos yeux
soient réchauffés. Faites preuve d’une très grande prudence en
posant la serviette pour éviter toute brûlure. Non seulement vous
observerez une amélioration de la circulation sanguine autour de vos
globes oculaires, mais vos muscles ciliaires travailleront plus
vigoureusement, grâce à  la stimulation des nerfs par la chaleur.
Cette méthode est aussi efficace en traitement contre les yeux secs,
grâce à la quantité modérée d’humidité produite.
 

.
Prenez un bain relaxant plutôt qu’une douche, avec une eau à 40 °C environ. Mais
n’y restez pas trop longtemps : les longs bains peuvent causer des bouffées de
chaleur ou des vertiges. Assurez-vous de bien vous hydrater en buvant beaucoup
d’eau ou d’autres liquides.
 

 
Non seulement la serviette chaude et humide, préchauffée dans un four à micro-
ondes, réchauffe les yeux

et améliore la circulation sanguine, mais elle est aussi très efficace contre la
sécheresse oculaire. Cela dit, comme elle est extrêmement chaude quand vous la
sortez du four, laissez-la refroidir un peu avant de l’utiliser.

LE POUVOIR DE LA MYRTILLE

CONTRE LE VIEILLISSEMENT OCULAIRE


En  1996, je publiais un livre intitulé en japonais «  Revigorez vos
yeux avec le miracle de la myrtille », aux éditions Nittoshoin. Avec ce
livre, j’étais le premier au Japon à faire remarquer que l’anthocyane,
un pigment violet présent dans les myrtilles sauvages d’Europe du
Nord, fait des merveilles sur les yeux. Par la suite, les myrtilles ont
été en vogue comme aliment diététique.
Cette époque-là a  vu l’émergence de personnes atteintes de
myopie induite par les écrans du fait de la généralisation des
ordinateurs, ainsi qu’une augmentation des maladies oculaires liées
à  l’âge  ; le développement de ces deux formes de troubles était si
spectaculaire que c’en était devenu un problème de société.
En ce temps-là, j’étais à  la recherche d’un moyen permettant de
protéger les yeux des Japonais, quand une connaissance qui
travaillait dans une grande entreprise pharmaceutique m’a informé
que l’anthocyane contenue dans les myrtilles était vendue comme
médicament en Europe.
Je me suis immédiatement envolé pour l’Europe où j’ai effectué
des recherches, et j’ai fini par écrire le livre mentionné plus haut.
Mais pourquoi l’anthocyane est-elle considérée bénéfique pour les
yeux ?
La réponse réside dans une substance présente dans la rétine,
qu’on appelle la « rhodopsine ». Quand cette substance est exposée
à  la lumière, elle envoie un signal au cerveau, transmettant le
message suivant  : «  Quelque chose a  été vu.  » Elle est alors
transformée en dérivés de la vitamine A avant que ces composants
soient à  nouveau synthétisés en rhodopsine. Mais quand on
maltraite nos yeux, cette synthèse ne se fait pas à temps, diminuant
l’approvisionnement en rhodopsine.
Ce qui entraîne la resynthétisation de cette rhodopsine n’est autre
que l’anthocyane présente dans les myrtilles. Dans les faits, elle
permet à  la vue d’être opérationnelle et entraîne par là même un
soulagement de la fatigue oculaire et de la myopie.
Dans la mesure où l’approvisionnement en rhodopsine diminue
avec l’âge, la prise d’anthocyane s’avère aussi très utile pour ralentir
le processus de vieillissement oculaire. De plus, elle renforce les
vaisseaux sanguins, améliore la circulation sanguine et a  un effet
antioxydant. On peut donc affirmer qu’il s’agit d’un complément idéal
pour revitaliser une vue défaillante et pour enrayer le processus de
vieillissement.
Mais les seules myrtilles qui ont un effet aussi bénéfique sont les
myrtilles sauvages d’Europe du Nord, qui contiennent 100  %
d’anthocyane. Je vous conseille donc vivement de vous assurer que
vos myrtilles sont bien de cette variété avant d’en consommer.

DES MESURES CONTRE LES TROUBLES OCULAIRES

LIÉS AU VIEILLISSEMENT
L’hypermétropie n’est pas la seule complication oculaire liée au
processus de vieillissement. Le risque de contracter toutes sortes de
maladies oculaires augmente avec l’âge, et peut mener à une baisse
brutale de la vue, un rétrécissement du champ visuel, un déficit du
champ visuel – lorsqu’une tache apparaît dans votre champ de
vision – ou pire encore, la perte totale de la vue. Si, en particulier,
une personne myope est atteinte d’hypermétropie, cette dernière
entraînera probablement d’autres complications, dont le glaucome,
la dégénérescence maculaire liée à l’âge et le décollement de rétine.
Je vais à  présent évoquer quatre mesures que vous pouvez
prendre pour vous protéger des maladies oculaires. Mais si vous
reconnaissez certains symptômes décrits ici, allez immédiatement
vous faire examiner par un ophtalmologue. Les symptômes de
myopie ou d’hypermétropie pourraient indiquer le développement
d’une maladie plus grave.

1. Le glaucome
Au Japon, la cause principale de la perte de la vue chez les
personnes d’âge moyen est le glaucome.
Dans cette maladie, la pression des fluides de l’œil – la pression
intra-oculaire – augmente, entraînant une atteinte du nerf optique. Le
disque optique devient dentelé, provoquant une perte progressive du
champ visuel. Toutefois, nous avons récemment commencé
à  comprendre qu’il y  a un nombre incroyablement plus élevé de
«  glaucomes à  pression intraoculaire normale  »  ; c’est-à-dire que
même quand la pression des fluides est normale, le nerf optique
s’atrophie, donnant lieu à un trouble appelé déficit du champ visuel.
De plus en plus de cas sont recensés chez les personnes âgées ou
d’âge moyen comme une complication de la myopie, et des
découvertes ont même montré qu’un Japonais sur 17 âgé de 40 ans
ou plus a un glaucome. Par contre, parmi les personnes atteintes de
myopie grave, seule une sur 556 a un glaucome.
Anatomie de l’œil

Même dans mon Centre de remise en forme de la vision, le


glaucome a été diagnostiqué chez 70 patients environ (dont 30 avec
des déficits du champ visuel), et soupçonné chez 20  autres. Bien
que je n’ignorais pas le développement de ce trouble, j’ai été
vraiment surpris de constater à  quel point et avec quelle rapidité il
s’était transformé en un phénomène banal, alors même qu’il peut
entraîner la cécité. Les patients atteints de glaucome sont de plus en
plus jeunes, et j’en ai moi-même reçus qui ont entre 20 et 40 ans.
 
D’après ce que j’ai pu constater, la plupart des glaucomes sont
causés par un faible afflux sanguin. À  force de maltraiter les yeux,
nous provoquons une diminution considérable du volume sanguin
qui circule de la nuque à  la tête, privant ainsi le nerf optique de
nourriture. Le nerf commence alors à  s’atrophier, ce qui contribue
à  la perte du champ visuel. Si les personnes souffrant d’un
glaucome aux deux yeux sont rares, ce symptôme apparaît très
fréquemment chez celles qui ont l’habitude de voir d’un œil plus que
de l’autre. À  propos, ces dernières souffrent souvent de tensions
dans la nuque ou les épaules.
Si vous envisagez d’éradiquer le glaucome en modifiant votre
mode de vie, vous devez enrayer le développement de la myopie,
qui est la cause profonde du glaucome. Pour cela, il est essentiel
que vous appreniez à  utiliser correctement vos yeux, à  étirer vos
muscles oculaires, à stimuler les vaisseaux sanguins et à améliorer
l’afflux sanguin vers le nerf optique. Je vous recommande également
d’acheter de l’anthocyane en pharmacie pour soulager les
symptômes de la myopie.

2. La dégénérescence maculaire liée à l’âge


Aux États-Unis, la cause principale de la perte de vision chez les
personnes d’âge moyen est la dégénérescence maculaire liée
à  l’âge. Au Japon, peut-être du fait de l’adoption généralisée du
régime alimentaire occidental, la DMLA connaît également une
rapide augmentation.
La macula – ou tache jaune – se trouve au centre de la rétine, elle-
même située à l’arrière de l’œil, là où la lumière est transformée en
images. C’est une zone importante, caractérisée par une forte
concentration de cellules photoréceptrices, qui distinguent les
formes et les couleurs. Bien qu’elle baigne dans un environnement
vulnérable où elle peut facilement être oxydée par les rayons
ultraviolets, l’effet antioxydant d’un pigment appelé «  lutéine  »,
présent en grande quantité dans la rétine, permet généralement de
la protéger des ravages de l’oxydation.
Il existe deux formes de dégénérescence maculaire : la première,
dite «  atrophique  », est déclenchée par la dégénérescence de
l’épithélium pigmentaire rétinien, qui apporte les nutriments à  la
macula, tandis que dans la seconde, dite « exsudative », les déchets
de la macula s’accumulent sous l’épithélium pigmentaire rétinien et
bloquent la circulation sanguine, créant de petites veines anormales
et entravant les fonctions visuelles. Au Japon, cette deuxième forme
– la dégénérescence humide – représente la majorité des cas. Dans
la dégénérescence humide, les néovaisseaux, du fait de leur
fragilité, se déchirent facilement, laissant s’échapper du sérum et du
sang qui soulèvent alors la macula. En conséquence, le centre du
champ de vision s’assombrit ou commence à se déformer.
Je suis persuadé que cette maladie aussi est causée par une
déficience de la circulation sanguine dans l’œil. C’est pourquoi la
première mesure à  prendre pour prévenir ou arrêter la progression
de la dégénérescence maculaire liée à l’âge consiste à renforcer les
muscles oculaires et à stimuler les zones entourant les yeux.
La lutéine est également reconnue comme un élément permettant
de soulager les symptômes, grâce à  son effet antioxydant. Alors,
assurez-vous de consommer de la lutéine dès aujourd’hui et de
protéger votre macula !

3. Le décollement de rétine
Dernièrement, lorsqu’une de mes connaissances, qui avait un
décollement rétinien, s’est rendue au service ophtalmologie d’un
hôpital universitaire pour une consultation, elle a été surprise par le
nombre incroyablement important de patients atteints de cette
pathologie. Si celle-ci est connue pour déposséder les boxeurs de
leur carrière d’athlète, étonnamment, la plupart des gens n’ont
aucune idée de ce dont il s’agit vraiment.
La rétine, qui construit les images lorsqu’elle est exposée à  la
lumière, est constituée de dix couches. Quand la couche externe,
l’épithélium pigmentaire rétinien, et les neuf autres couches,
appelées rétine sensorielle, se détachent, on parle de décollement
de rétine. Chez les personnes âgées ou d’âge moyen, cela peut
arriver quand, pour une raison ou pour une autre, le sang n’arrive
plus jusqu’à la rétine, mais pour l’écrasante majorité des gens, cette
pathologie est une complication de la myopie. Elle a pour symptôme
un déficit du champ visuel, et si elle n’est pas prise en charge, elle
peut entraîner la cécité. Quand la myopie s’intensifie, les globes
oculaires s’allongent vers l’avant, prenant une forme similaire à celle
d’un ballon de rugby. Du fait de cette modification, la rétine, située
à l’arrière, devient naturellement distendue et facilement détachable.
La déchirure rétinienne, l’étape précédant le décollement, a  lieu
lorsque, comme son nom l’indique, la rétine se déchire, créant un
trou. C’est une des raisons pour lesquelles on peut voir des corps
flottants, des particules noires qui apparaissent dans notre champ de
vision. Si vous commencez à  avoir de tels symptômes, prenez
absolument rendez-vous avec un ophtalmologue.

4. La cataracte
La cataracte est une maladie oculaire au cours de laquelle le
cristallin devient blanc. Une grande partie des personnes atteintes
de cette pathologie ont la cinquantaine et présentent comme
symptômes une vision floue, brouillée, et une gêne excessive à  la
lumière.
S’il existe plusieurs facteurs, on l’attribue essentiellement à  un
dysfonctionnement du métabolisme, qui aide à fournir les nutriments
au cristallin et à  éliminer les déchets. La cataracte survient quand
cette fonction métabolique diminue en raison de facteurs tels que
l’âge.

Ouvrez les yeux 6 – Même les enfants

souffrent d’hypermétropie
L’hypermétropie survient chez environ 1  % des élèves du primaire et du
secondaire. « Comment se peut-il que des enfants soient hypermétropes ? », vous
demandez-vous peut-être, surpris. C’est pourtant un fait indéniable.
L’autre jour encore, en examinant un garçon qui était en CM2, j’ai découvert que
sa vision normale (sa vision de loin) était de 0,4/10e pour les deux yeux, et que sa
vision de près était de 3/10e. Cela ne faisait aucun doute  : il montrait des
symptômes d’hypermétropie. Puisque les écoles n’effectuent des tests que pour la
vision de loin, ces symptômes sont souvent négligés. Or, comme les enfants
hypermétropes sont incapables de voir clairement ce qui est écrit dans leurs
manuels ou dans leurs cahiers, ils ne parviennent pas à se concentrer en cours et,
par conséquent, voient parfois leurs notes chuter.
La raison est évidente  : à  l’instar de la myopie, la faute en incombe à  l’usage
excessif des petits écrans à cristaux liquides, qui sont utilisés tout près du visage.
Comme chaque fois qu’ils en ont le temps, ces enfants regardent l’écran de leur
téléphone, de leur smartphone ou de leur console de jeux, leurs cristallins et leurs
muscles ciliaires finissent par être crispés. Leur vision des objets à  distance
commence donc à devenir floue. Et une fois ce symptôme développé, les enfants
préfèrent fixer leur regard sur ce qui est près d’eux, chargeant leurs yeux d’un
fardeau encore plus lourd. À  terme, même ces objets proches commencent
à paraître flous.
C’est là que doivent intervenir les exercices de remise en forme de la vision.
Même ce jeune garçon, après s’être impliqué dans un programme pour retrouver
une bonne vue, que j’ai moi-même supervisé, a  réussi, en cinq  minutes
seulement, à améliorer sa vue de près au point qu’elle a atteint plus de 10/10e, et
ce pour les deux yeux. Je suis toujours aussi stupéfait de voir à  quel point les
pouvoirs de guérison d’un enfant sont remarquables.
Chapitre 6
Votre « véritable pouvoir

de voir » est une ressource fiable

de votre arsenal de compétences

La plupart des animaux sauvages utilisent leur « pouvoir de voir »


comme une arme permettant d’accroître leurs chances de survivre.
Même les humains sont, par nature, dotés de ce pouvoir. Vous
devriez donc en tirer le meilleur parti – au travail, au sport ou dans
votre quotidien. Votre vie en sera transformée.

LE « POUVOIR DE VOIR » EST LE POUVOIR DE VIVRE


Permettez-moi de vous parler de mon excursion à  l’aquarium
d’Enoshima, à Shonan. Après avoir visité ce lieu, je suis allé manger
une boulette de riz dehors, en regardant la mer, quand soudain,
quelque chose est passé juste devant mes yeux. Bien que je n’aie
pas immédiatement compris ce qui venait d’avoir lieu, quand j’ai
posé mon regard sur ma main, je me suis aperçu que la boulette de
riz n’était plus là. Je l’ai cherchée tout autour de moi, mais elle avait
bel et bien disparu.
Puis j’ai regardé en l’air sans raison, quand j’ai vu un oiseau noir
voler dans le ciel, dessinant tranquillement des cercles dans les airs.
C’est alors que j’ai compris ce qui venait de se produire  : l’oiseau
m’avait arraché la boulette de riz des mains. Je me suis assis par
terre, abasourdi par la prouesse de cet oiseau rapide comme l’éclair.
Il m’avait bien eu ! Cela dit, il m’avait permis d’acquérir un savoir très
précieux  : j’étais devenu profondément conscient que la source du
pouvoir de vivre d’un animal sauvage est son « pouvoir de voir ».
On dit parfois  : «  avoir des yeux de lynx  », ou «  avoir un regard
perçant ». Ces expressions font allusion au regard vif avec lequel on
cherche quelque chose, comme lorsqu’un aigle ou un lynx cherche
sa proie. On dit que les milans noirs et les aigles ont une acuité
visuelle d’environ 80/10e, et qu’ils possèdent non pas
200 000 photorécepteurs comme les humains, mais 1 500 000. On
pense également qu’un afflux sanguin important vers les yeux les
aide à voir les images avec d’autant plus d’éclat et de détails.
La star de télévision japonaise Ousmane  Sankhon, originaire de
République de Guinée, avait apparemment une vision de
60/10e  avant d’arriver au Japon. Aussi impressionnant que cela
paraisse, il était considéré comme myope dans sa ville natale, ce qui
signifie qu’il y  a sans doute là-bas beaucoup de gens dont la vue
s’apparente à  celle d’un oiseau de proie. Je crois que cette vision
remarquable est un atout que nous, les humains, avons tous reçu de
la nature. Il se trouve que depuis l’arrivée de M. Sankhon au Japon,
son acuité visuelle a  chuté jusqu’à n’être plus que de 9/10e, ce qui
en dit long sur la brutalité de notre mode de vie pour les yeux.
Au Centre de remise en forme de la vision, un des membres du
personnel, qui est né et a  grandi au Japon, est fan d’une série
manga d’Eiichiro Oda intitulée One Piece.
Un des personnages, Dracule  Mihawk, est un maître samouraï
international, aussi connu sous le nom d’«  Œil d’aigle  ». D’après
mon employé, ce personnage a  les yeux aussi vifs que ceux d’un
aigle, et il les utilise concrètement comme des armes pour maintenir
les autres à distance. Cette série manga a bien compris l’importance
de la vision d’exception, ou du véritable « pouvoir de voir », comme
prérequis pour devenir le plus grand samouraï au monde.
La vision de cet employé était autrefois de 15/10e, ce qui n’est pas
mal, mais inspiré par Mihawk, il déploie beaucoup d’efforts pour
atteindre une acuité visuelle de 30/10e. Récemment, il a  réussi
à  atteindre 22/10e. Son but, toutefois, est d’avoir une acuité de
60/10e, la vue originelle de M. Sankhon.
Quoi qu’il en soit, voici la leçon à  retenir  : la plupart des êtres
vivants améliorent leur pouvoir de survivre en transformant leur
« pouvoir de voir » en arme.
Il y a toutefois quelques exceptions.
Un jour, une mère est venue me voir en consultation,
accompagnée de sa petite fille, qui était alors en CE1. Lorsque je lui
ai demandé quel était son problème, elle m’a raconté que la vue de
sa fille avait soudain chuté, passant de 15/10e  à 1/10e, et ce sans
raison particulière. Elle est allée voir un ophtalmologue, et je l’ai moi-
même examinée, mais il m’était impossible de détecter aucun
problème relatif à  ses fonctions visuelles. Trouvant cela étrange, je
me suis entretenu avec elle en privé ; c’est ainsi qu’elle m’a confié :
«  L’autre jour, j’ai vu quelqu’un se suicider en sautant du train.  »
Pour moi, le mystère était résolu.
Cette petite fille, lorsqu’elle a  été témoin de ce suicide,
a immédiatement eu cette pensée très forte : « Je ne veux pas voir
ça  !  » La vue de quelqu’un qui met fin à  ses jours avait été si
traumatisante pour elle que sa répulsion et son dégoût avaient fini
par poser un couvercle sur son « pouvoir de voir ».
Je l’ai suivie pendant près d’un mois, l’aidant peu à  peu
à  transformer son aversion pour cet événement, jusqu’à ce qu’elle
retrouve une acuité visuelle de 15/10e. Dans son cas, une
expérience traumatisante avait causé un choc si grand que sa vision
– son pouvoir de voir – lui avait sapé sa force de vie, sa vitalité – son
pouvoir de vivre.
Pour conclure, nous pouvons affirmer que le «  pouvoir de voir  »
peut parfois être une force vitale, alors qu’à d’autres moments, il
peut vous priver de cette force. Ce qui est important est donc de
savoir réagir face à de telles conséquences.

LA VISION SPORTIVE – 1re PARTIE :

L’EFFONDREMENT D’UN JOUEUR DE BASE-BALL


Comment transformer votre « pouvoir de voir » en arme ? Pour le
comprendre, observons comment un athlète malvoyant a  réussi
à  recouvrer la vue. Ce faisant, nous parviendrons à  une
compréhension plus globale de la façon dont les sportifs tirent profit
de leur vision pour améliorer leurs performances.
Le Dr  Paul A.  Harris, un optométriste américain et une grande
figure dans le domaine de l’hygiène de la vue, est un vieil ami à moi.
Il est reconnu pour avoir permis à  un joueur de Ligue majeure de
faire passer sa moyenne au bâton de 21 % à 38,5 %, au moins pour
ses quinze derniers jeux.
Cet athlète avait rejoint les Orioles de Baltimore – l’équipe locale
du Dr Harris – où il avait gagné le Rookie Award, prouvant ainsi quel
bon cogneur il faisait. Mais l’année suivante, ses performances
avaient connu une forte baisse, au point que son contrat risquait
d’être rompu.
Quand son entraîneur l’a emmené voir le Dr  Harris, ce bon
médecin a procédé à un examen général et a découvert que : A) sa
perception de la profondeur était erronée de 15  cm, et B) son
changement de point de vue était toujours accompagné d’un
mouvement facial. Le Dr  Harris lui a  alors proposé les solutions
suivantes.
 
A. La perception de la distance qui sépare le monticule du lanceur
du marbre était de 15  centimètres de moins que la réalité.
Normalement, dans un cas pareil, la solution serait d’effectuer un
programme de formation conçu pour corriger la perception de la
profondeur, mais il ne restait alors que quinze jeux avant la fin de la
saison. C’est pourquoi le Dr  Harris a  préféré lui conseiller, comme
mesure d’urgence, de reculer de 15  centimètres dans la boîte du
batteur.
B. On conseille souvent aux joueurs de base-ball de ne jamais
quitter la balle des yeux lorsqu’ils sont batteurs. Ceci pour s’assurer
qu’ils peuvent localiser la position exacte d’une balle envoyée par le
lanceur, à  n’importe quel moment, et ce, jusqu’à la fin. Mais ce
joueur-ci suivait la balle du regard dès l’instant où elle était entre les
mains du lanceur, ce qui signifie que, pour suivre la balle de près, il
devait bouger la tête. Dans les faits, son approche le contraignait
à  de nombreux changements de position, entraînant un
affaiblissement de l’image de la balle dans son cerveau. Ceci, à son
tour, rendait impossible l’estimation exacte de la position de la balle
dans l’espace. Il fut donc décidé que tant que la balle était dans la
main du lanceur, le joueur resterait les yeux fixés sur la boucle de la
ceinture du lanceur, qui restait à peu près immobile sur le terrain ; il
ne quitterait la ceinture des yeux pour regarder la balle qu’une fois
celle-ci lancée.
 
Grâce à  cette approche, ses problèmes de perception de la
profondeur ont disparu, lui permettant de saisir avec précision la
position spatiale de la balle. En conséquence, ses performances, qui
s’étaient effondrées, ont connu une soudaine amélioration. Inutile de
préciser qu’il a pu rester dans l’équipe.
De même, la raison pour laquelle la superstar de base-ball
Ichiro Suzuki, qui avait été transférée chez les Yankees de New York
en 2012, n’avait pas fait de très belles performances, est d’après moi
très probablement attribuable à un déclin de son « pouvoir de voir ».
Quand les performances d’un athlète commencent à  devenir
irrégulières, c’est généralement le signe de l’effondrement de
l’équilibre de son « pouvoir de voir ». Depuis que j’ai appris que sa
vue était à  l’origine entre 3 et 4/10e, et qu’il allait avoir 40  ans en
octobre 2001, j’en ai conclu qu’il subissait probablement aujourd’hui
les premiers symptômes d’hypermétropie.
Même si je ne pourrai en être certain tant que je n’aurai pas mené
mon enquête, je ne peux m’empêcher de croire, chaque fois que je
le regarde jouer, que la médiocrité de sa prestation est due à  un
déclin de plusieurs fonctions visuelles, dont sa capacité de voir des
deux yeux de façon équilibrée, sa vision cinétique, c’est-à-dire sa
capacité à suivre la balle ou d’autres objets en mouvement, et sa
vision périphérique, qui est la capacité d’appréhender rapidement les
changements dans son environnement. Comme il est un joueur de
Ligue majeure et un frappeur de génie, s’il restaure ces fonctions, je
suis sûr qu’il pourra continuer d’être un joueur régulier pendant de
nombreuses années.
LA VISION SPORTIVE – 2e PARTIE :

L’ÉQUILIBRE BILATÉRAL EST ESSENTIEL


Un jour, un golfeur professionnel est venu me voir en consultation.
Apparemment, ses performances étaient devenues plutôt
médiocres, et il cherchait par tous les moyens à améliorer son score.
Son acuité visuelle était de 15/10e à droite et de 7/10e à gauche, et
lorsque j’ai testé la coordination entre son cerveau et ses yeux, j’ai
découvert quelques habitudes troublantes.
Si j’étais préoccupé par la différence d’acuité visuelle entre son œil
droit et son œil gauche, ce qui m’inquiétait le plus était son habitude
de ne regarder la balle que d’un œil. Même dans le cas d’un putt,
cela pouvait poser d’énormes problèmes : si vous êtes incapable de
voir de vos deux yeux en même temps, vous ne serez pas capable
de jauger, par exemple, l’angle d’une pente, ou une distance.
Pour comprendre mes propos, essayez de regarder de vos deux
yeux le disque noir qui est page suivante, puis pointez-le avec votre
index. Votre doigt légèrement écarté du livre, fermez tour à tour l’œil
droit et l’œil gauche. Vous constaterez qu’un de vos yeux verra
l’index pointer correctement le disque noir tandis que l’autre les verra
légèrement décalés. Il est probable que vous n’utilisiez en général
que votre œil dominant. Toutefois, chez certaines personnes, les
deux yeux voient leur index légèrement décalé. Chez d’autres, la
perception de la profondeur diffère entre l’œil gauche et l’œil droit.
Or, quand de tels troubles affectent un golfeur, rentrer un putt peut
relever de l’utopie, car le joueur est incapable d’évaluer avec
précision l’angle d’une pente ou la distance d’un objet.

Dans les jeux de balle ou de ballon, ainsi que dans la boxe, les
joueurs prennent parfois des positions dans lesquelles ils regardent
sur le côté ou en diagonale. S’il semble possible, dans une telle
posture, de voir la balle ou l’adversaire, il n’en est rien. Au golf, par
exemple, certains joueurs, pendant leur swing, ne regardent que
d’un œil ; c’est-à-dire que si le joueur est droitier, il est très probable
qu’il regarde la balle de son œil gauche jusqu’au moment de
l’impact, puis qu’il change d’œil avant le finish.
Pour corriger ce dysfonctionnement, j’ai conseillé au golfeur
professionnel de se mettre à ce que j’ai appelé le « programme de
vision sportive  », un ensemble d’exercices de remise en forme des
deux yeux.
Fait incroyable, juste après avoir suivi mes conseils, il a fait un ace
dès son deuxième jeu, pour la première fois de sa vie. Bien sûr, nul
ne peut nier que la chance était avec lui, mais il ne fait aucun doute
non plus que sa vision – son « pouvoir de voir » – l’a aidé ce jour-là.
Même si, malheureusement, il n’a pas gagné le championnat, son
niveau s’est considérablement amélioré, et son nom a  commencé
à apparaître plus fréquemment dans les journaux.
Beaucoup d’athlètes qui voient leurs performances s’effondrer
peuvent faire remonter ce problème à  une divergence ou à  un
déséquilibre de leur vision, de leur « pouvoir de voir ». En pratiquant
assidûment les exercices conçus pour améliorer la vision et
minimiser cette divergence entre les deux yeux, il est possible de
retrouver son acuité visuelle originale.

LA VISION AU TRAVAIL –

1re PARTIE : TRAVAILLEZ DEBOUT !


Vous devez vous demander quel rapport il peut bien y avoir entre
la position debout et la vue. Eh bien, peut-être pouvez-vous plutôt
vous poser la question inverse  : et si vous ne vous teniez pas
debout  ? Que se passe-t-il si vous restez tout le temps assis pour
travailler ou pour étudier  ? La réponse est la suivante  : votre
«  pouvoir de voir  » diminue à  coup sûr. Le champ de vision étant
limité à  la zone du bureau, le nombre d’informations stimulant les
yeux et le cerveau diminue, entraînant une baisse de concentration.
Quand votre capacité de réfléchir s’amenuise, vous finissez par avoir
tendance à  rester les yeux rivés sur l’écran de votre ordinateur en
rêvassant. Par conséquent, comme je l’ai expliqué dans le
chapitre  2, vos facultés visuelles – votre pouvoir de voir  – en sont
affectées.
Par contre, si vous travaillez debout, votre champ de vision
s’élargit et votre corps est plus libre de ses mouvements. En fin de
compte, et surtout grâce aux informations visuelles qui sont plus
nombreuses, la position debout stimule les yeux et le cerveau, vous
maintenant en éveil.
Comme la torpeur, l’ennemi juré du travail et des études, disparaît,
votre productivité augmente, et le temps que vous passez devant
l’ordinateur diminue. De plus, votre cerveau est stimulé et revitalisé.
Vous avez donc tout à y gagner !
Vous pouvez acheter un bureau debout avec un plateau surélevé,
spécialement conçu pour améliorer votre posture, ou placer une
solide boîte en carton sur votre bureau habituel pour que votre
ordinateur soit plus en hauteur. Vous obtiendrez des résultats encore
meilleurs en pratiquant pendant vos pauses les exercices pour la
nuque et les épaules mentionnés plus haut. Par contre, la station
debout ne vous fera pas du bien si vos jambes finissent par être
fatiguées ; assurez-vous donc de prendre des pauses café.
Rester longtemps sur une chaise sans bouger a  d’autres
inconvénients. Quand vous maintenez les genoux et les hanches
à angle droit, vous bloquez l’afflux de sang vers les mollets, qui sont,
entre parenthèses, considérés comme votre deuxième cœur. Dans
une telle posture, vous finissez par exercer encore plus de pression
sur les cuisses et les fesses, provoquant une stagnation de la
circulation sanguine dans tout le corps. Vous vous exposez ainsi
à un risque accru de pathologies telles que la thrombose, également
connue sous le nom de «  syndrome de la classe économique  »,
dans laquelle l’afflux de sang vers les yeux et le cerveau diminue
également, augmentant le risque de troubles des fonctions visuelles,
et même des fonctions cérébrales. Dans le cas où cette carence
inhibe la sécrétion d’hormones, des symptômes de dépression
pourraient également apparaître.
L’écrivain Ernest  Hemingway posait sa machine à  écrire sur un
bureau surélevé et composait sa prose en se tenant debout. Je suis
sûr que, ce faisant, il exploitait son « pouvoir de voir » et activait son
cerveau. Et grâce à  cela, le monde a  eu le bonheur de voir naître
des chefs-d’œuvre tels que Le Soleil se lève aussi, L’Adieu aux
armes ou Le Vieil Homme et la Mer. On raconte également que
l’acteur Ken Takakura était resté debout pendant toute une séance
de tournage, parce que, pour reprendre ses paroles : « Je sens que
ma combativité s’épuise quand je m’assois. »
Les personnes qui restent sédentaires plus de six heures par jour
ont plus de chances de mourir dans les quinze prochaines années
que celles qui ne le sont que trois heures par jour. De plus, celles qui
restent assises à  regarder leur écran d’ordinateur ou la télévision
plus de quatre  heures par jour doublent le risque de mourir et
augmentent de 125  % celui de souffrir de complications
cardiovasculaires, comme une crise cardiaque par exemple. Le
travail de bureau peut donc littéralement réduire la durée de vie,
sans compter qu’il peut détériorer votre « pouvoir de voir ».
Commencez donc par essayer de travailler debout une heure par
jour.

LA VISION AU TRAVAIL –

2e PARTIE : AMÉLIOREZ VOTRE VISION

POUR PRATIQUER LA LECTURE RAPIDE


Je vais être franc  : la lecture rapide est très facile. En retrouvant
votre acuité visuelle avec des exercices et en améliorant vos
fonctions visuelles, vous pourrez lire un livre environ deux fois plus
vite qu’aujourd’hui. Toutefois, si votre vue est mauvaise, vous avez
déjà un handicap important. À moins de développer le « pouvoir de
voir » de vos yeux et celui de votre cerveau de concert, votre vitesse
de lecture n’augmentera jamais.
Il existe de nombreux livres sur la lecture rapide, mais je n’en ai
encore vu aucun qui aborde le sujet sous l’angle de la vision. Et ce
qui me préoccupe plus encore est que certains de ces livres, en
mettant excessivement l’accent sur la vitesse seule, finissent par
faire porter un fardeau encore plus lourd à nos yeux, entraînant une
baisse de la vue et même des maux de tête.
Fondamentalement, la vitesse et la compréhension sont
incompatibles ; à tel point que, pour assurer la compréhension d’un
texte en profondeur, certains experts recommandent expressément
de lire lentement. Vous pouvez tout de même concilier les deux, et
ce, à  une vitesse au moins deux à  trois fois supérieure à  votre
vitesse normale de lecture, et jusqu’à cinq fois supérieure. Au-delà,
ce serait impossible, quelles que soient vos capacités.
La technique de lecture rapide que je propose permet d’accélérer
le « pouvoir de voir » des yeux et du cerveau sans effort, vous aidant
ainsi à  améliorer votre productivité et à  achever votre travail plus
rapidement. Dans ce livre, vous apprendrez à  travers les exercices
des techniques simples et efficaces de mouvements oculaires et
d’images mentales. Faites tout votre possible pour mettre ces
techniques en pratique lors de vos lectures quotidiennes, que ce soit
dans le cadre de votre travail ou de vos études.
Ce savoir-faire implique de remplacer les mots que vos yeux ont
enregistrés par une image qui les représente. Les images sont
facilement stockées dans le subconscient et transmises au lobe
frontal, ce qui renforce la compréhension. Vous devriez donc éviter
de lire comme si vous suiviez les mots, les uns après les autres, en
essayant de les mémoriser. En agissant ainsi, vous n’améliorerez
pas votre vitesse. Ce que vous devriez faire, en revanche, est de lire
comme si vous connectiez les images, tout en anticipant la suite,
exactement comme lorsque vous prenez plaisir à  lire une histoire.
Cette anticipation vous servira d’antenne et vous aidera à  capturer
les informations efficacement.
Alors, allons-y  ! Il est temps d’améliorer votre «  pouvoir de voir  »
en relevant le défi de la lecture rapide.

EXERCICE DE MOUVEMENTS OCULAIRES VERTICAUX ET HORIZONTAUX


Vos mouvements oculaires sont généralement invariables : de haut
en bas quand vous lisez un roman en japonais, et de gauche
à  droite quand vous êtes devant l’écran. Or, si vous maintenez
toujours ce même schéma, vos yeux et votre cerveau ne seront plus
capables d’effectuer d’autres mouvements. Essayez donc d’inverser
ce schéma. Comme indiqué sur le diagramme A  qui est à  gauche,
bougez vos yeux rapidement de bas en haut tout en gardant votre
tête immobile. Ensuite, en suivant les indications du diagramme  B,
bougez vos yeux de droite à  gauche. Répétez plusieurs fois cet
exercice, pendant une minute.
En inversant la direction habituelle de vos mouvements oculaires –
mouvement lié à  votre point de vue  –, vous développerez la
souplesse de vos yeux.

EXERCICE POUR ÉLARGIR VOTRE VISION RAPIDE


La vision périphérique transmet beaucoup plus d’informations
visuelles que la vision centrale. Quand votre champ visuel s’élargit,
vous pouvez assimiler plus d’informations à  la fois, ce qui permet
à votre vitesse de lecture d’augmenter.
En utilisant tout votre champ visuel, suivez les flèches du
diagramme A qui est sur la page de gauche en déplaçant rapidement
votre regard du point en haut à gauche jusqu’à celui en haut à droite,
puis au coin en bas à  gauche, puis à  celui en bas à  droite, pour
revenir enfin en haut à  gauche. Ensuite, suivez les flèches du
diagramme B en déplaçant rapidement votre regard du coin en haut
à  droite vers celui en haut à  gauche, puis vers le coin en bas
à droite, puis en bas à gauche, pour revenir enfin au point de départ,
en haut à  droite. Répétez cet exercice plusieurs fois, pendant une
minute.
Un bon usage de votre vision périphérique vous aidera à avoir une
compréhension globale plus juste.
EXERCICE POUR FAIRE CONVERGER LES YEUX RAPIDEMENT
Dans le chapitre  3, j’ai montré des exercices qui développaient
votre capacité à tourner les yeux vers le nez. Celui que je vais vous
décrire à présent en est la suite.
Tout d’abord, placez votre pouce à 30 centimètres des yeux. Tout
en restant concentré sur le pouce, ramenez-le entre vos yeux,
faisant ainsi converger votre regard vers le nez. Ensuite, déplacez le
pouce dans différentes directions  : de haut en bas, de droite
à gauche. Répétez ces séries de mouvements rapidement, pendant
une minute.
Vos muscles oculaires se contracteront et se relâcheront tour
à tour, améliorant ainsi la circulation sanguine.

EXERCICE POUR LIRE TOUTE UNE LIGNE D’UN SEUL TRAIT


Quand vous lisez un roman, vous parcourez généralement les
mots un à  un de gauche à  droite avant de déplacer votre regard
à gauche de la ligne suivante, pour parcourir à nouveau les mots de
gauche à  droite. Ce zigzag latéral continue de haut en bas de la
page. Avec l’exercice que je vais vous présenter ici, vous vous
entraînerez à  voir toute une ligne comme une seule tranche
d’information visuelle ; votre regard descendra ainsi ligne par ligne,
le long de la page, au lieu de scanner le texte de gauche à  droite.
Dans les faits, vos yeux ne bougeront jamais latéralement, mais
seulement de haut en bas. Cette technique peut être difficile
à maîtriser au début, mais une fois que vous vous y serez habitué,
vous parviendrez à doubler votre vitesse de lecture. Entraînez-vous
à l’aide du texte qui est sur la page suivante.
Il est possible de capturer une vingtaine de mots à la fois comme
information visuelle. Soyez patient, prenez votre temps.

EXERCICE DE LECTURE À L’ENVERS


Tout comme vous pouvez améliorer votre circulation sanguine en
faisant le poirier – grâce aux effets de la pesanteur –, vous pouvez
augmenter l’afflux sanguin vers les yeux et le cerveau en remuant
vos yeux de façon inhabituelle. Ce faisant, vous leur proposez une
bonne séance d’entraînement. Si vous regardez page  167-168, le
texte se lit en commençant en bas de la page et se termine en haut,
et chaque ligne se lit de droite à  gauche. Ne vous préoccupez pas
trop de la compréhension du texte pour l’instant ; suivez simplement
les mots les uns après les autres. S’il vous semble difficile de lire le
texte dans votre tête, vous pouvez commencer par le lire à  voix
haute. Le but de cet exercice n’est pas d’améliorer votre
compréhension, mais de déclencher une inversion des mouvements
oculaires et, par extension, une modification de la conscience.

EXERCICE POUR LIRE LIGNE PAR LIGNE


Lisez cette page, une ligne à la fois.
 
Mon maître et moi nous trouvons rarement face à face. Il paraît qu’il
est professeur. Quand il revient de l’école, il s’enferme dans son
bureau pour le reste de la journée et n’en sort presque pas. Sa
famille le prend pour un homme très studieux. Lui aussi fait semblant
de l’être, mais en réalité ce n’est pas le travailleur que l’on croit ici.
De temps en temps je me glisse à pattes de chat dans son bureau
pour jeter un coup d’œil et je le trouve souvent en train de faire un
petit somme. Parfois, il bave sur le livre qu’il a  commencé à  lire. Il
a l’estomac malade, ce qui lui donne un teint de couleur jaune clair,
et son attitude est faite de raideur et de lourdeur. Mais cela ne
l’empêche pas d’être un gros mangeur. Quand il a avalé son copieux
repas, il prend de la taka-diastase pour la digestion, puis il ouvre un
livre. Au bout de deux ou trois pages, il s’endort et bave sur le livre.
Programme habituel, qui se répète chaque soir. Tout chat que je
sois, il m’arrive de penser  : «  Un professeur a  vraiment une vie
heureuse. Si je renaissais en homme, je voudrais n’être que
professeur. Si on peut occuper un emploi en dormant autant, un chat
aussi en est capable. » Malgré cela, d’après mon maître, il n’y a rien
de plus pénible que ce métier de professeur, et chaque fois que ses
amis viennent chez lui, il grogne sur une chose ou une autre.
Natsume Soseki, Je suis un chat, Gallimard, 1986

EXERCICE DE LECTURE À L’ENVERS


Le texte se lit de bas en haut.
 
Le milan et le tofu frit
Torahiko Terada
 
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tout en dit on, tofu du dérober peut milan un laquelle selon
déclaration la de véracité la à relative valide confirmation aucune n’ai
je Si
Traduction d’un extrait des essais

de Torahiko Terada, vol. 4 (Iwanami Bunko)

EXERCICE DE CAPTURE D’IMAGE INSTANTANÉE


Voici un exercice de lecture rapide, non pas pour les yeux, mais
pour le cerveau.
Ouvrez un livre ou un journal et, après y  avoir repéré un mot (un
substantif), faites remonter à  votre mémoire les images qui y  sont
liées. Par exemple, si vous avez repéré le terme « lumière », écrivez
sur une feuille de papier toutes les images qui vous viennent
immédiatement à  l’esprit, telles que «  soleil  », «  ampoule
électrique  », «  luminosité  » et «  lampe de poche  ». Continuez
d’écrire le temps d’une minute, puis comptez le nombre d’images qui
vous sont venues à l’esprit. En allongeant cette liste d’assocviations
de mots, non seulement vous stimulez votre cerveau, mais vous
accélérerez sensiblement votre capacité à susciter des images dans
votre esprit.

EXERCICE DE VISUALISATION
Ce dernier exercice exploite au maximum le « pouvoir de voir » de
vos yeux et de votre cerveau  : il vous aidera à  accroître votre
capacité à  vous souvenir de perceptions visuelles. En marchant
dans la rue, mémorisez la couleur et les premières lettres de la
plaque d’immatriculation de chaque voiture qui passe ; par exemple :
« blanche, CC ». Pour commencer, apprenez la couleur et les lettres
des trois premières voitures puis, dix secondes plus tard, essayez de
vous en souvenir. Même s’il est impossible de vérifier l’exactitude de
vos souvenirs puisque les voitures ne sont pas à  l’arrêt, si vous
souhaitez de tout cœur les mémoriser et vous en souvenir, vous
parviendrez peu à  peu à  vous rappeler clairement les images. Une
fois que vous êtes capable de vous souvenir facilement de trois
voitures à la fois, recommencez avec cinq voitures, puis avec sept.
Il est impossible de comprendre et mémoriser une page entière
d’un seul coup, mais en renforçant votre capacité à  mémoriser des
images, vous pourrez lire bien plus rapidement qu’en suivant un mot
après l’autre.
 
Permettez-moi simplement de vous rappeler que cet exercice de
lecture rapide est destiné à  remédier à  vos troubles visuels  ;
n’exercez donc pas trop de pression sur vos yeux. Faites
simplement une étape à  la fois, en savourant de longues pauses
entre deux séances.
Une fois que vous maîtriserez la lecture rapide, sachez que cette
compétence deviendra un outil fiable et utile.

LA VISION AU QUOTIDIEN – 1re PARTIE : COMMENCEZ PAR


STIMULER LA VITALITÉ DES YEUX
C’est une bonne idée d’exercer votre «  pouvoir de voir  » tout au
long de la journée, tous les jours, dès l’instant où vous vous réveillez
et jusqu’au moment où vous allez vous coucher. D’une part, vous
améliorerez votre vitalité et plus généralement, votre qualité de vie,
et d’autre part, cet entraînement quotidien pourra vous aider à vous
libérer des affections et inconforts provoqués par des troubles
oculaires.

EXERCICE DE POMPAGE
Il y  a des jours où il est plus difficile d’ouvrir les yeux au réveil,
n’est-ce pas  ? Ces matins-là, les yeux sont bouffis, comme encore
engourdis. Voici une astuce qui vous permettra de vous remettre
immédiatement sur pied.
Dès que vous vous réveillez et avant même de vous lever, plissez
les yeux très fort, trois fois. La troisième fois doit être plus vive que
les deux autres. Répétez cet exercice cinq fois environ. Vous vous
débarrasserez ainsi des poches sous les yeux et vos yeux s’en
trouveront revigorés.

EXERCICE OCULAIRE PENDANT LE BROSSAGE DE DENTS


Quand vous vous brossez les dents, regardez dans la même
direction que celle de votre brosse à  dents. Par exemple, quand
vous brossez les dents qui sont à droite de la mâchoire supérieure,
regardez en haut à droite ; et quand vous brossez les dents qui sont
à  gauche de la mâchoire inférieure, regardez en bas à  gauche.
Bouger les yeux de haut en bas et de droite à  gauche est un
excellent moyen d’échauffer votre «  pouvoir de voir  », et ainsi de
commencer la journée.

EXERCICE OCULAIRE À PRATIQUER DANS LES TRANSPORTS EN COMMUN


Quand vous vous rendez au travail, dans le train, par exemple,
regardez par la fenêtre et, sans bouger la tête, suivez du regard les
paysages qui défilent. Essayez de repérer les panneaux d’affichage
des supermarchés le long de la voie ferrée, ou les cheminées
visibles au loin. En mettant à contribution à la fois votre vision de loin
et votre vision de près, vous détendrez les muscles oculaires
responsables du phénomène d’accommodation.

OUVRIR ET FERMER LES YEUX


Cet exercice est un merveilleux moyen de vous masser les yeux,
surtout avant d’utiliser l’ordinateur, au bureau, par exemple. Mais
comment se masser les yeux, vous demandez-vous peut-être ? Car
il n’est pas très conseillé de les toucher.
La réponse est simple  : en fermant fort les paupières de façon
à les plisser et en les ouvrant à nouveau tout de suite après, puis en
répétant ce geste, encore et encore. Cela vous aidera à relâcher les
tensions musculaires autour des globes oculaires.
 

Différents exercices pour stimuler votre « pouvoir de voir »,

que vous pouvez accomplir selon les situations du quotidien,

dès que vous vous réveillez le matin jusqu’au moment

où vous allez vous coucher le soir.


EXERCICE DE RESPIRATION PROFONDE
Dans la mesure où l’activité cérébrale est à son summum le matin,
elle commence à  manquer d’oxygène à  partir du déjeuner. De ce
fait, les fonctions visuelles et cognitives déclinent et le corps, dans
son ensemble, se fatigue facilement. À  ce stade, il devient alors
nécessaire de se réapprovisionner en oxygène.
Inspirez lentement par le nez, et après avoir retenu votre
respiration l’espace d’un instant, expirez lentement. N’oubliez pas de
retenir votre souffle avant d’expirer. C’est essentiel.
Fixez du regard une montre avec trotteuse et retenez votre souffle
pendant une seconde. La deuxième fois, retenez-le deux secondes.
Continuez ainsi une dizaine de fois, en ajoutant une seconde
à chaque fois.

EXERCICE DE CLIGNEMENTS DES YEUX EN FORMANT UN CERCLE


Quand vous passez la journée les yeux rivés sur l’écran, ces
derniers finissent par cligner moins souvent, ce qui augmente le
risque de sécheresse oculaire. Or, ce risque s’accentue encore
pendant votre sommeil  : comme vous ne clignez pas des yeux en
dormant, vos larmes coulent, rendant vos yeux encore plus secs.
Avant de vous endormir, assurez-vous donc de soulager toute
tension ou fatigue oculaire et d’hydrater vos yeux en les faisant
cligner.
Voici un exercice que vous pouvez réaliser même en étant au lit.
Faites-le donc avant de vous endormir : tracez un très grand cercle
devant vous avec votre index, et tout en suivant votre doigt du
regard, clignez des yeux, lentement mais fermement, encore et
encore. Répétez cet exercice pendant une minute environ.
 
Quand vous pratiquez ces six exercices, profitez-en pour évaluer
l’état de vos yeux. Rester conscient de sa santé oculaire permet de
prévenir ou de détecter rapidement les maladies.

LA VISION AU QUOTIDIEN –

2e PARTIE : RÉACTUALISER EN OUBLIANT


Quand le quotidien d’un être humain devient trop rigide et routinier,
non seulement ses pensées et attitudes, mais aussi son «  pouvoir
de voir  » deviennent fixes et rigides, car ses yeux et son cerveau
sont moins stimulés. En fait, tout ce qui atteint son cerveau – toute
information, qu’elle soit visuelle, auditive ou autre – semble terne et
morne, freinant les possibilités d’être inspiré ou d’avoir des idées
uniques et exceptionnelles.
Vous devez revitaliser votre «  pouvoir de voir  », car lui aussi est
une source de motivation dans la vie : une force de vie essentielle.
Pour cela, avoir un nouveau but dans sa vie est bien sûr une très
bonne idée. Mais il y a aussi un moyen rapide et facile, qui consiste
simplement à  se débarrasser de toutes les informations superflues
qui sont dans notre esprit. En d’autres termes, à oublier.
En toute logique, en oubliant, le cerveau fait de la place pour
permettre à de nouvelles idées d’émerger. Mais surtout, la mémoire
s’améliore. Dans notre vie quotidienne, au milieu de ce torrent
colossal d’informations auquel nous sommes exposés, ne serait-ce
qu’avec tout ce qui circule sur Internet, si nous devons maximiser les
capacités limitées du cerveau, il est absolument nécessaire de nous
débarrasser des souvenirs vains ou non désirés.
Vous pouvez alors prendre un nouveau départ et commencer
à  vous consacrer à  vos passions avec un intérêt et une énergie
renouvelés.
Commençons donc sans plus attendre. Je vais vous montrer
précisément comment désencombrer votre cerveau de toute
information futile, afin de rafraîchir et de revitaliser instantanément
votre « pouvoir de voir ».

1. Effacer
Fermez les yeux et visualisez une feuille de papier et un crayon.
À présent, sur ce papier imaginaire, écrivez en pensée tout le travail
que vous avez accompli cette année et que vous aimeriez oublier,
ainsi que tous les événements qui ont eu lieu dans l’année que vous
aimeriez oublier. Ensuite, visualisez une gomme et commencez
à effacer les mots que vous venez d’écrire. Enfin, imaginez-vous en
train de souffler sur les résidus de gomme. C’est fini  ! Quand vous
ouvrirez les yeux, vous constaterez que vous vous sentirez rafraîchi
et revigoré.

Effacer

2. Vider l’esprit
L’esprit de l’homme bourdonne sans cesse, non seulement
d’informations transmises par l’environnement externe, mais aussi
de bavardages mentaux incessants, qui durent nuit et jour  : «  Oui,
non, peut-être, mais ce n’est pas comme ça, oui mais tout de même,
non mais ce n’est pas comme ceci non plus…  » Quand l’esprit est
aussi agité, impossible de savoir combien de temps on reste distrait
et perdu dans nos pensées.
Commencez par fermer les yeux et visualisez une cage d’escalier
avec dix marches. À présent, imaginez-vous en haut de l’escalier, en
train de porter 10  kilos de bagages sur le dos. Descendez les
escaliers en jetant 1  kilo de cette charge à  chaque marche.
À chaque pas, vous vous sentez plus léger tandis que des pensées
disparaissent  ; vous devriez ainsi être en mesure de retrouver une
meilleure capacité de concentration.

Vider l’esprit
Conclusion
Une bonne vue nous permet

de vivre pleinement

Un jour, un homme de 77  ans a  voyagé d’Ibaraki jusqu’à mon


centre pour venir me voir. Il m’a dit  : «  Je dois renouveler mon
permis de conduire  !  » Quand je lui ai demandé pourquoi, il
a  expliqué que sa femme étant atteinte de démence, elle avait
besoin de recevoir des soins, et qu’il devait donc être en mesure de
conduire pour l’emmener à l’hôpital et pour s’occuper des courses. Il
n’avait pas d’enfant, et personne d’autre que lui ne pouvait être aux
côtés de son épouse.
Cet homme avait une forte hypermétropie et un astigmatisme
avancé ; comme il était également diabétique, son œil droit avait un
trou maculaire, et il ne pouvait pas voir grand-chose non plus de l’œil
gauche à cause de la cataracte. Somme toute, on pouvait dire qu’il
était presque aveugle. Normalement, pour pouvoir renouveler un
permis de conduire au Japon, il est nécessaire d’avoir une acuité
visuelle d’au moins 7/10e  ; mais dans son cas, même avec des
lunettes sur le nez, sa vision n’excédait pas 4/10e, que ce soit
à gauche comme à droite. Et son âge avancé ne l’aidait pas.
Toutefois, touché par le dévouement dont il faisait preuve jusqu’au
bout pour sa femme, et par sa foi en son « pouvoir de voir » latent,
j’ai décidé de le prendre comme client et de lui offrir mes conseils.
Sa détermination était vraiment authentique. Jamais il n’a baissé
les bras, quelles qu’ont été les difficultés des exercices, il acceptait
et mettait en pratique toutes les suggestions que je lui présentais.
Avec le temps, et à force de venir d’Ibaraki jusqu’à mon cabinet dans
le quartier d’Aoyama à Tokyo, sa vision s’est améliorée, petit à petit.
À la fin, ayant réussi à  obtenir une acuité visuelle de 7/10e  avec
lunettes, notre homme a  pu atteindre son but chéri depuis si
longtemps  : renouveler son permis de conduire. Et aujourd’hui
encore, grâce aux progrès qu’il a accomplis, il continue de s’occuper
de sa femme, de tout son cœur. Ainsi, comme vous pouvez le
constater, le « pouvoir de voir » peut aussi devenir un « pouvoir de
vivre  ». Non seulement il est porteur d’un message de vie, mais il
nous donne les moyens de vivre pleinement notre vie.
Épilogue
Le « pouvoir de voir »

nous change la vie

Il y a 50 ans environ, j’avais pris la décision de devenir un homme


politique pour changer le monde. Après avoir raté une première fois
l’examen d’entrée, j’ai été admis à  l’université Waseda et ai quitté
Hiroshima pour aller vivre à Tokyo. Cependant, au lieu de vivre une
vie universitaire passionnante et enrichissante tout en m’appliquant
à étudier les sciences politiques, j’ai rencontré l’échec à mi-parcours.
J’avais attrapé un mauvais rhume, et ma santé se détériorait
considérablement. Les antibiotiques que l’on m’avait prescrits sur
une longue durée commençaient à  se retourner contre moi avec
leurs effets secondaires, et mon corps faisait face à  une maladie
après l’autre. Le médecin m’a annoncé que j’étais atteint de
nombreux troubles, avant de commencer à  les énumérer – c’était
des maladies dont je n’avais jamais entendu le nom jusqu’alors  :
rhinite allergique, ulcère gastrique, insomnie, dystonie
neurovégétative, névrose cardiaque, arythmie cardiaque, anorexie,
boulimie, dépression, et ainsi de suite… Ainsi, je devais me rendre
à  l’hôpital chaque jour et prendre une quantité astronomique de
médicaments. En bref, j’étais devenu, à cette époque-là de ma vie,
un véritable collectionneur de maladies.
Pour améliorer ma santé, ne serait-ce qu’un tout petit peu, j’ai
essayé pendant un temps certains régimes alimentaires tels que le
régime macrobiotique, et des compléments alimentaires alors en
vogue, comme la chlorella et la gelée royale. J’allais même dans la
salle de sports de l’association YMCA locale pour y  faire du circuit
training et de la musculation. J’ai aussi jeûné, ce qui a la réputation
d’être bon pour la santé. Mais après être sorti de mon jeûne, je n’ai
pas réussi à  retrouver l’appétit  ; je ne pesais plus qu’un pauvre
36 kilos. J’ai vraiment cru que j’allais mourir.
Pendant trois  ans environ, j’ai eu beau faire des efforts pour me
remettre sur pied, mon corps ne montrait aucun signe de
rétablissement. Au bout de ces trois années, le médecin
a  simplement fini par me déclarer, désespéré  : «  Vous ne guérirez
jamais.  » Mon rêve de devenir un homme politique s’est alors
effondré. Je passais mes journées dans le désarroi, soupirant du
matin au soir en me demandant  : «  Pourquoi suis-je en vie  ?  »,
« Qu’est-ce que je devrais faire pendant que je vis encore ? » Et je
vivais ainsi, triste et morne.
C’est alors que j’ai découvert ce film.

L’ESPOIR QU’A SUSCITÉ EN MOI LES TEMPS MODERNES


Un jour, alors que je rentrais de l’hôpital après avoir passé une
radiographie au baryum pour vérifier l’état de mon estomac et de
mon intestin grêle, j’ai décidé de m’arrêter au cinéma Bungeiza
à  Ikebukuro pour regarder une comédie de Charlie  Chaplin. Elle
s’intitulait Les Temps modernes. Bien que je ne me souvienne pas
exactement pourquoi j’avais pris cette décision, je pense que c’était
sans doute simplement pour tuer le temps. Mais je me suis
rapidement retrouvé à  regarder les images projetées sur l’écran
avec un profond intérêt.
Ce film en noir et blanc raconte l’histoire de Charlie, un homme qui
finit par devenir vagabond après avoir perdu la tête en travaillant
à  l’usine, et d’une fille qui croise sa route. Toujours empêtré dans
des mésaventures, Charlie ne cesse d’échouer dans tout ce qu’il
entreprend, au point de se retrouver tout en bas de l’échelle sociale.
La jeune fille, en qui Charlie trouve une âme sœur, essuie elle aussi
mésaventure après mésaventure et est renvoyée d’un travail qu’elle
avait décroché après maints efforts. Pourtant, les deux personnages
ne perdent jamais espoir et gardent toujours la tête haute,
conservant toujours leur estime de soi. Même dans la dernière
scène, quand la fille a  un moment de découragement et demande
à Charlie : « À quoi bon essayer encore ? », Charlie ne se laisse pas
intimider, la rassure et l’encourage à  sourire. Alors, tandis que l’on
entend une jolie musique composée par Chaplin en personne, les
deux protagonistes se remettent à marcher sous le soleil, le sourire
aux lèvres et le cœur plein d’espoir.
Cela faisait bien longtemps que je n’avais pas été aussi enchanté
par un film. Depuis que ma santé avait terriblement chuté, mon
acuité visuelle, qui avait été de 15/10e, avait considérablement
baissé, elle aussi. Pour cette raison, non seulement je ne pouvais
pas regarder de film ou lire correctement, mais j’avais de grandes
difficultés ne serait-ce qu’à observer ce qui m’entourait. En ce
temps-là, comme j’étais toujours tête baissée, ma vision, au sens
propre comme au sens figuré, était devenue très étroite. Mais
lorsque le mot «  Fin  » a  disparu de l’écran et que les lumières se
sont rallumées dans la salle de cinéma, j’ai eu l’impression que je
venais de renaître.
Pendant la projection, je ne pouvais m’empêcher de faire un
parallèle entre le combat de Charlie pour sortir des abysses du
désespoir et mon propre combat pour me libérer des maladies. En
regardant Chaplin, qui était tour à tour drôle et triste, quelque chose
s’est modifié en moi, et à  l’instar des deux personnages dans la
dernière scène du film, pleine d’optimisme, mon cœur a commencé
à retrouver espoir. Quand je suis sorti de la salle, mon visage s’est
naturellement éclairé d’un sourire, mon corps m’a paru plus léger, et
ma vision plus large.

N’ABANDONNEZ JAMAIS
La découverte de ce film a changé ma vie de façon incroyable.
À un moment où j’étais sur le point de tout abandonner, il m’a
redonné la foi et l’espoir, me poussant à  redoubler d’efforts pour
avoir un esprit et un corps sains. Et grâce à cela, toutes les maladies
dont je souffrais à l’époque ont disparu à la vitesse de l’éclair. Quant
à mes yeux, ils ont retrouvé avant que j’aie le temps de me rendre
compte leur acuité visuelle de 15/10e.
Une maladie, après tout, est une zone obscure du cœur. Par
conséquent, si vous allumez la lumière de l’espoir, elle ne peut que
s’évanouir.
En y  repensant maintenant, je me dis que l’impact du film de
Charlie  Chaplin fut si fort en moi qu’il m’a poussé à  avancer dans
une nouvelle direction. Le « pouvoir de voir » nous change la vie. Et
c’est ce message que vous devez retenir, cher lecteur.
Alors, même si votre vue baisse à  cause d’une myopie ou d’une
presbytie, n’abandonnez jamais. Comme Charlie, et comme moi –
un ancien collectionneur de maladies –, tant que vous ne perdez pas
espoir, vous pourrez retrouver votre « pouvoir de voir ». Tout dépend
des efforts que vous y consacrez.
Rappelez-vous  : le «  pouvoir de voir  » et l’espoir sont en vous.
Alors, en définitive, tout dépend de vous.
Directeur du Centre de remise en forme

de la vision Kazuhiro Nakagawa

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