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I. Qu’est-ce qu’une politique budgétaire ?

C’est une politique économique permettant à l’Etat d’agir sur les dépenses publiques d’une
part et sur les recettes publiques de l’autre part.
Dans le but de contrôler la demande globale, réaliser une croissance économique durable,
lutter contre la pauvreté, assurer l’égalité entre les régions etc.
Deux principaux instruments alors de la politique budgétaire :
 Les dépenses publiques
Sont orientées vers le financement général de l’Etat; elles permettent de rembourser :
 La dette,
 Les subventions,
 La rémunération des employés,
 Les prestations sociales et
 Les investissements.

 Les recettes publiques


Sont orientées vers le financement des dépenses, elles sont collectées aux prés des
prélèvements fiscaux et aux prés des recettes exceptionnelles (gaziers, pétroliers, droits
miniers ou vente d’actifs, etc.).

II. Les types de la politique budgétaire


Il existe deux types de politique budgétaire :
 Une politique budgétaire expansionniste et
 Une politique budgétaire restrictive.

A. Politique budgétaire expansionniste


Une politique budgétaire est dite expansionniste lorsqu’il s’agit d’augmenter les dépenses
publiques et (ou) de réduire les impôts et les taxes.
Une augmentation des dépenses publiques entraine une augmentation de la production, par
conséquent, une augmentation de la consommation et donc une croissance économique.
Or, pour les classiques une augmentation des dépenses engendre une réduction des dépenses
privées d’investissement et de la consommation, ce phénomène s’appelle « effet d’éviction ».

Ce type de politique budgétaire a été utilisé en Tunisie en 2012 afin de résoudre les retombées
enregistrées suite à la révolution.

B. Dépenses publiques : Principe de spécialité Comptable et Juridique

En effet, selon la Banque Mondiale (2012) :

« La loi de finances complémentaire 2012, adoptée en mai par l’Assemblée nationale


constituante, envisage un vaste programme de relance budgétaire, assorti d’une augmentation
des dépenses publiques de 22 % et d’un déficit budgétaire de 6,6 % du PIB en 2012. »

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Cette dernière traduit la politique de « go and stop » qui doit respecter selon Rajhi (2012),
trois principes :

 Augmentation des dépenses des investissements en faveur de celles de


fonctionnement.
 Le maintien d’un niveau acceptable du déficit budgétaire.
 Le respect de la soutenabilité de la dette.
Mais malheureusement, au lieu d’améliorer la conjoncture économique, la situation s’est
aggravée de plus, selon la Banque Mondiale (2017):
« Une politique budgétaire expansionniste a été adoptée en 2012 pour faire face aux
retombées de la révolution et le déficit primaire a augmenté en moyenne de 4,3 pour cent du
PIB en 2012-2013, contre une moyenne de 0 pour cent au cours des deux années précédentes.
»

D’autres économies ont adopté la politique expansionniste, telle que l’économie Américaine
qui a réduit ses impôts suite à la récession de 2011.

C. Politique budgétaire restrictive


La politique budgétaire restrictive est l’opposée de la politique budgétaire expansionniste,
autrement dit elle se traduit par la minimisation des dépenses publiques et (ou) l’augmentation
de taxes et impôts.
Cette politique à comme but de réduire la demande globale, c’est-à-dire elle permet de ralentir
la hausse des prix, réduire les importations et donc baisser le déficit commercial ainsi que le
déficit de finance publique.

Sur le plan pratique cette politique permet de minimiser l’investissement, affaiblir la


production, minimiser la consommation et augmenter le taux de chômage sur le long terme.

III. Les limites de la politique budgétaire


Il existe diverses limites liées à la politique budgétaire, ils s’agissent de :
 L’effet d’éviction,
 Effet Laffer,
 Effet Ricardo Baro,
 Les limites d’une économie ouvertes et l’effet de boule de neige.
 Les causes d’augmentation de risque de change
A. Effet d’éviction
Définition de l’effet d’éviction
Ce phénomène est introduit par les économistes monétaristes lors de leur critique concernant
l’intervention de l’Etat dans le domaine économique, parmi ces économistes nous pouvons
citer Friedman.
Selon eux, le financement du déficit budgétaire par emprunt à comme effet l’élargissement du
secteur public au détriment du privé.

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En effet, un emprunt a comme conséquence le tournement des particuliers vers l’épargne dans
le secteur public au détriment du secteur privé, de telle façon l’accumulation de l’épargne
dans les mains du secteur public entraine un accroissement de la demande des fonds
disponibles sur le marché.
Ce qui explique l’émission de l’Etat à des bonds de trésor (à un taux supérieur à celui de
marché), et par suite une augmentation de taux d’intérêt.
Cette hausse de taux d’intérêt entraine une baisse des investissements, autrement dit un
ralentissement au niveau de l’activité économique, par conséquent la politique budgétaire est
plus efficace lorsque l’effet d’éviction est plus faible c’est-à-dire lorsque l’investissement est
peu sensible au taux d’intérêt.

A. Effet Laffer
Dans le but d’éviter l’effet d’éviction, le Gouvernement peut minimiser les dépenses à travers
l’augmentation des impôts, mais selon Laffer (2004), « l’impôt est une source de dés
incitation de travail ».
En effet, selon cet auteur si le taux d’imposition atteint sa limite supérieure, individus seront
poussés à restreindre leur activité économique.
Cela a deux effets majeurs :

 Un freinage de la croissance économique


 Et une réduction des recettes publiques d’où vient l’expression « trop d’impôt tue
l’impôt ».

B. Effet Ricardo Barro


Au cas où la politique de relance est financée par un emprunt les agents économiques vont
anticiper une augmentation future des impôts, pour cela ils vont épargner d’avantages afin
qu’ils puissent payer après.
Cette logique est introduite par David Ricardo dans sa « théorie d’équivalence Ricardienne ».
Selon ce principe; une réduction fiscale financée par emprunt laisse inchangée la
consommation, les ménages épargnent une part accrue de leur revenu disponible pour payer
l’impôt qui leur sera demandé demain.
Cet accroissement de l’épargne privé compense exactement la réduction de l’épargne
publique.
L’épargne nationale qui est la somme de l’épargne privée et l’épargne publique reste
inchangée.

C. Les limites d’une économie ouvertes


Pour une économie fortement ouverte sur l’étranger, l’effet multiplicateur est confronté à
deux fuites qu’ils peuvent l’affaiblir :
 L’épargne
 et la consommation.
D’une part, si l’augmentation des revenus est orientée vers l’épargne plutôt qu’à la
consommation donc ça va nuire à l’économie vu qu’il va baisser la production.

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D’autre part, si les revenus sont orientés vers la consommation des produits importés, par
conséquent l’Etat va augmenter ses importations au lieu des exportations ce qui va freiner
l’économie nationale.

III.5 Effet « boule de neige »


L’accumulation du déficit budgétaire d’une année à une autre permet au Gouvernement
d’emprunter chaque année pour financer ce déficit, par conséquent un cercle d’auto-
alimentation vicieux apparaitre, traduisant une crise de dette souveraine sur le long terme
comme le cas de la Grèce.

En effet, selon Constâncio (2014), la dette publique en Grèce a atteint 217%.

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 Définition de politique budgétaire expansionniste
La politique budgétaire est expansionniste lorsque le Gouvernement dégrade le solde public
(hausse des dépenses, baisse des recettes) avec l'espoir d'accroître l'activité économique, tout
en sachant que l'augmentation de la dette publique devra être contrebalancée par de futures
rentrées fiscales.

 Définition de politique budgétaire restrictive


Une politique budgétaire restrictive (appelée également austérité ou rigueur budgétaire) c’est
le fait que le gouvernement d’un pays décide de réduire les dépenses publiques et
d’augmenter les recettes issues notamment des impôts et des taxes.

 L’austérité pour éviter la surchauffe économique


La conséquence de cette politique budgétaire restrictive est que la demande globale va baisser
étant donné que les ménages reçoivent moins d’aides sociales. Comme on l’a vu dans l’article
cet article sur la concurrence, quand la demande baisse les entreprises sont obligées de baisser
leurs prix pour arriver à vendre leurs marchandises, on voit donc dans ce cas que la politique
budgétaire restrictive permet de limiter le risque d’inflation. Une demande trop forte n’est pas
forcément toujours bon signe, car si pendant que la demande augmente l’offre proposée par
les entreprises n’augmente pas également cela mène à une crispation des marchés qui va faire
monter les prix de manière irrationnelle ceci peut mener à des bulles économiques qui
peuvent déstabiliser un pays sur le long terme. Voilà pourquoi faire baisser la demande en
utilisant l’austérité budgétaire peut être utile.

 Diminuer la dette publique


Une politique budgétaire restrictive peut également être mise en place dans le but de rassurer
les investisseurs. Au fil des années il est possible que les déficits budgétaires s’accumulent et
fassent augmenter la dette publique, avec plus de rigueur budgétaire on diminue la dette
globale du pays ou de la zone économique (union européenne) et donc on rassure les
investisseurs, ainsi les obligations d’état émises sur les marchés financiers seront cédées à des
taux d’intérêts plus faibles, les agences de notations seront plus clémentes dans leurs
évaluations, le coût du risque sera plus faible. Au final cette austérité aura donc permis à l’état
d’emprunter dans à moindre coût.

 La politique budgétaire restrictive et le commerce extérieur


Comme on l’a vu l’austérité permet de faire baisser les prix des biens d’un pays (l’offre
s’ajuste à la demande). La compétitivité nationale s’améliore donc logiquement, si le cadre
institutionnel est adéquat et si l’économie est ouverte alors les pays étrangers seront tentés de
faire du commerce avec les entreprises de l’Etat en question. La balance commerciale
s’améliorera et les entreprises devront embaucher de la main d’œuvre.

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Les inconvénients de la politique de rigueur budgétaire
On voit qu’une politique budgétaire restrictive peut avoir des conséquences positives mais le
revers de la médaille est également présent. La restriction est subie par le peuple notamment
par les ménages les plus modestes, ainsi le mécontentement peut être grandissant. La
réduction de la dette se fait au détriment de la croissance économique, ces mesures d’austérité
budgétaires peuvent également provoquer l’augmentation du taux de chômage du pays en
effet étant donné que la demande diminue les entreprises ont moins besoin de produire donc
elles embauchent moins et n’investissent plus. C’est pourquoi des mesures de ce type ne
doivent pas trop perdurer dans le temps, une fois que la stabilisation économique a été
effectuée des politiques budgétaires davantage expansionnistes pourront prendre le relais;

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