Semblant narguer l'Espagne Accrochée comme un cil Aux yeux de la montagne, A Tanger ... J'ai vu cette lumière Qui ne faiblit jamais, Qui jaillit de la mer Pour inventer l'été, A Tanger ... J'ai marché dans les rues Et ma tête était claire Au milieu des cohues Et des parfums amers A Tanger ... J'ai vu le regard d'aigle De ce peuple vaillant Enfanté par des siècles De mélanges et de sang. A Tanger ... J'ai goûté la tiédeur Du tout petit matin Dans la brume qui meurt En perles sur les mains, A Tanger ... J'ai entendu l'appel Qui déchire la nuit Comme un souffle du cie Sur la ville endormie A Tanger ... J'ai pensé à Matisse Burroughs et Delacroix, Aux heures qui tarissent Et ne reviennent pas, A Tanger ... J'ai vu ma solitude Dans le miroir du temps Dans l'illusion du sud Dans les transes du vent, A Tanger ... Il y eu temps fin nourrir et nos corps épuisé Frissonnant de délire Des amants retrouvés, A Tanger ... Tu m'as dit que la vie Déjà nous appelait A Tanger, j'ai compris Que c'est toi que j'aimais ...