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Chapitre0 : Notions fondamentales en matière

de gestion de données

Ecole Nationale Supérieure polytechnique 2018-2019 Département de Génie Informatique

Objectifs spécifiques
L'objectif de ce cours est l'acquisition des connaissances fondamentales relatives
aux systèmes de gestion de bases de données relationnelles (SGBDr), l’évolution
des systèmes de gestion de bases de données pour permettre une gestion efficace
et cohérente des données, la conception et l’exploitation des bases de données par
les organisations, l’ importance de l’élaboration des modèles de données à divers
niveaux d’abstraction.

Introduction
Les bases de données, tout comme les technologies de l’information et de la
communication de manière générale, sont omniprésentes dans les diverses
activités de l’Homme moderne. Elles sont actuellement au cœur du système
d'information des entreprises. Les systèmes de gestion de bases de données
(SGBD), initialement disponibles uniquement sur des "mainframes", peuvent
maintenant être installés sur tous les types d'ordinateurs y compris les
ordinateurs personnels. Mais attention, souvent on désigne, par abus de langage,
sous le nom "bases de données" des ensembles de données qui n'en sont pas.

Qu'est-ce donc une base de données? Que peut-on attendre d'un système de
gestion de bases de données? Nous débuterons ce cours en évoquant un certain
nombre d’applications des bases de données non seulement pour illustrer leur
importance centrale dans le fonctionnement de la société et des organisations
mais aussi pour montrer les soins particuliers que leurs concepteurs doivent
appliquer lors de leur planification et de leur réalisation, afin de servir
efficacement les utilisateurs.

I. Quelques définitions
Donnée : représentation d’un élément d’information, tel qu’un chiffre ou un fait,
codé dans un format permettant son stockage et son traitement par un
ordinateur.

Exemple : lorsqu’un client se présente à un point de vente pour payer un


produit, la lecture du code barre donne accès à des données liées à ce produit,
dont son prix et son nom. Dans ce cas le code barre est une donnée au sens
défini ci-dessus puisqu’il s’agit de la représentation codée d’une suite de chiffres,
le code universel de produit (CUP). Par ailleurs, le prix et le nom du produit
auquel correspond le CUP sont aussi des données qui sont codées dans un

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format faisant appel à une norme largement adoptée en matière de codage


binaires de données pour leur traitement par des ordinateurs. Cette norme porte
le nom d’ASCII. Le format de codage d’une donnée dépend de son type.

Type de données : nature du codage utilisé pour représenter une donnée


élémentaire et les opérations applicables à cette donnée. Les types les plus
courants sont : entier, réel, texte, image, etc.

Information : donnée ou ensemble de données qui a ou été interprétée.

Exemple : Dans l’exemple précédent, nous nous référions aux données d’une
transaction de vente. En plus des informations sur les produits, la transaction
pourrait comporter le numéro du magasin où l’achat a été effectué. Si toutes les
transactions de vente d’une grande chaine de magasins sont enregistrées dans
une même base de données, il sera possible en faisant un traitement statistique
sur ces données de savoir quels produits se vendent le mieux dans les divers
magasins de la chaine. Le résultat de ce traitement et l’interprétation qu’en
donneront les dirigeants représentent de l’information. Cette information pourrait
mener à des décisions, notamment de retirer des ses tablettes certains produits
dans certains magasins pour faire place à des produits qui se vendent mieux.
Nous dirons en conclusion que l’information induit assez souvent une action, soit
une décision dans l’exemple qui nous occupe. Une masse de données, à moins
qu’elle ne subisse un traitement approprié et qu’on en retire de l’information,
induit rarement une action. Par analogie nous pourrions conclure que les
données constituent la matière brute à partir de laquelle l’information est
produite.

Dualité donnée-information : Une donnée est une représentation. C’est


pourquoi dans sa définition, on réfère à la codification, donc à la syntaxe. Une
information est davantage une interprétation des données dans un contexte
particulier. Sa définition fait plutôt référence à la signification d’une donnée mais
plus généralement d’un ensemble de données, c'est-à-dire à la sémantique,
comme le montre la définition précédente.

Banque de données : ensemble de données, propres à un domaine d'application,


que des «producteurs » réunissent pour ensuite en commercialiser l'usage vers le
public extérieur.

Exemple: les banques de données juridiques, économiques, médicales, des


brevets, des propriétés des matériaux, ... . La constitution et l'exploitation des
banques de données font appel à des techniques spécifiques (télématique, par
exemple), différentes des techniques de bases de données, seules étudiées dans

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ce cours.

Fichier : dans une entreprise, il convient de faire appel à l'approche base de


données lorsque les données à gérer sont de natures diverses (exemple :
étudiants, cours, enseignants, salles, ...) et possèdent de nombreux liens entre
elles (exemple : un étudiant suit un cours, un cours est assuré par un
enseignant, ...). A contrario, il existe des cas où les données à gérer, bien que
importantes en volume, sont homogènes : les abonnés d'une revue, le personnel
d'une entreprise, les produits vendus par un magasin ... . Dans ces cas, on
parlera de fichier (le fichier des abonnés, ...) et l'on utilisera un système de
gestion de fichiers (SGF), moins complexe qu'un SGBD.

Tout système d'exploitation d'un ordinateur contient un SGF spécifique.


Toutefois, pour les applications, on fait plutôt appel à des progiciels du commerce
(exemple: dBase, Filemaker, ...), d'un usage plus simple et offrant des
fonctionnalités plus élaborées.

Il est à noter que l'implantation physique d'une base de données sur les
mémoires secondaires se fait via la notion de fichier. Le choix de ceux-ci,
toutefois, reste de la compétence du SGBD et est invisible à l'utilisateur.

Entrepôt de données : base de données spécialisée dans laquelle est centralisée


un volume important de données consolidées à partir des différentes sources de
renseignement d’une entreprise et qui est conçue de manière à ce que les
personnes intéressées aient accès rapidement à l’information stratégique dont
elles ont besoin.

Contrainte d’intégrité des données : ensemble de règles, définies par le


concepteur d’une BD, qui devront en tout temps être respectées par les données
de la BD. Ces règles sont gérées par le SGBD qui en assurent l’application et
informe l’utilisateur lorsque l’une d’elles est transgressée.

Base de données : ensemble structuré de données (organisations et descriptions


des données) enregistrées sur des supports accessibles par l’ordinateur (stockage
sur disque) pour satisfaire simultanément plusieurs utilisateurs (partage des
données) de manière sélective (confidentialité) en un temps opportun
(performance).

Application de bases de données : utilisation de moyens informatiques pour


répondre à un besoin déterminé en faisant appel de manière importante à une ou
plusieurs bases de données à travers un système de gestion de bases de données
(SGBD) (Database application).

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II. Quelques applications des bases de données

Exercice : quelques applications des BD

III. Origines et évolution des Systèmes de gestion des données


On ne saurait parler de SGBD sans mentionner les premiers systèmes de
traitement électroniques des données basés sur les fichiers. Et ce pour plusieurs
raisons :

Ces systèmes ont permis de définir certains concepts toujours en usage même
dans le contexte des SGBD les plus évolués, les notions de fichier de données,
d’enregistrement, de champ et type de données. Bien que ces systèmes soient
maintenant obsolètes, il existe encore de nombreux systèmes de ce genre dans les
organisations qu’il serait trop couteux de remplacer par des applications de base
de données. Les systèmes basés sur des fichiers comportaient de nombreuses
lacunes qui ont permis d’établir de manière empirique les caractéristiques
fondamentales des SGBD.

Exercice : faire une recherche sur l’historique des systèmes de gestion de


données (systèmes de gestion des fichiers, SGBD réseaux, hiérarchiques …)

1960 : Uniquement des systèmes de gestion de fichiers plus ou moins


sophistiqués

1970 : Début des SGBD réseaux et hiérarchiques proches des systèmes de


gestion de fichiers

L'ouvrage de Codd paru en 1970, "Un modèle relationnel pour les grandes
banques de données Partagées", jette les bases théoriques du concept de BDr

1980 : Les SGBDr font leur apparition sur le marché

1990 : Les SGBDr dominent le marché et apparaissent les SGBD orientés objets
(SGBDOO)

L’utilisation des fichiers soulève de très gros problèmes. Elle impose d'une part, à
l'utilisateur de connaître l'organisation (séquentielle, indexée, ...) des fichiers qu'il
utilise afin de pouvoir accéder aux informations dont il a besoin et, d'autre part,
d'écrire des programmes pour pouvoir effectivement manipuler ces informations.
Pour des applications nouvelles, l'utilisateur devra obligatoirement écrire de
nouveaux programmes et il pourra être amené à créer de nouveaux fichiers qui
contiendront peut-être des informations déjà présentes dans d'autres fichiers. De

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telles applications sont : rigides, contraignantes, longues et coûteuses à mettre en


œuvre.

On note donc le problème de lourdeur d'accès aux données (en pratique, pour
chaque accès, même les plus simples, il faudrait écrire un programme), un
manque de sécurité (si tout programmeur peut accéder directement aux fichiers,
il est impossible de garantir la sécurité et l'intégrité des données), absence de
contrôle de concurrence (dans un environnement où plusieurs utilisateurs
accèdent aux mêmes fichiers, des problèmes de concurrence d'accès se posent).

Un Système de Gestion de Base de Données en abrégé SGBD peut être défini


comme un ensemble de logiciels prenant en charge la structuration, le stockage,
la mise à jour et la maintenance des données. Autrement dit, il permet de décrire,
modifier, interroger et administrer les données. C'est, en fait, l'interface entre la
base de données et les utilisateurs (qui ne sont pas forcément informaticiens).

IV. Caractéristiques et objectifs d'un SGBD

1. Objectifs

Un SGBD doit résoudre certains problèmes et répondre à des besoins précis :

a. Indépendance physique : la façon de définir les données doit être


indépendante des structures utilisées pour leur stockage
b. Indépendance logique : un utilisateur doit pouvoir percevoir seulement la
partie des données qui l'intéresse (c'est ce que l'on appelle une vue) et
modifier la structure de celle-ci sans remettre en cause la majorité des
applications
c. Manipulation aisée des données par des non informaticiens, ce qui suppose
des langages "naturels"
d. Accès efficaces aux données et obtention de résultats aux interrogations en
un temps "acceptable"
e. Administration centralisée des données pour faciliter l'évolution de leur
structure
f. Non redondance : chaque donnée ne doit être présente qu'une seule fois
dans la base afin d'éviter les problèmes lors des mises à jour.
g. Cohérence (ou intégrité) : les données ne doivent présenter ni ambiguïté, ni
incohérence, pour pouvoir délivrer sans erreur les informations désirées.
Cela suppose un mécanisme de vérification lors de l'insertion, de la
modification ou de la suppression de données

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h. Partage des données pour un accès multi-utilisateur simultané aux mêmes


données. Il faut entre autre assurer un résultat d'interrogation cohérent
pour un utilisateur consultant une base pendant qu'un autre la modifie
i. Sécurité des données : robustesse vis-à-vis des pannes (il faut pouvoir
retrouver une base "saine" en cas de plantage au cours de modifications) et
protection par des droits contre les accès non autorisés

2. Caractéristiques

On s’entend généralement pour dire qu’un logiciel de gestion de données, pour


qu’il puisse porter le nom de SGBD, doit posséder un certain nombre de
caractéristiques fondamentales.

a. Indépendance entre les données et les applications

Comme nous l’avons dit plus haut, les premières applications exploitant de
grande quantité de données étaient basées sur des fichiers. Les programmes
informatiques devaient dans ce contexte comporté une description détaillée des
données stockées dans ces fichiers, par exemple, le type de données, sa taille ou
son format. Les applications étaient alors fortement dépendantes de la structure
des données des divers fichiers qu’elles utilisaient. Un SGBD doit permettre à un
programmeur de développer une application sans avoir à encoder dans les
programmes les aspects structurels des fichiers d’une BD.

De la sorte, si la structure de la DB devait être changée, les programmes n’auront


pas à être modifiés et, si cela était nécessaire, les modifications ne seraient que
mineures.

b. Contrôle centralisé des données pour éviter toute redondance


Le SGBD doit intégrer dans un même espace de stockage plusieurs fichiers, de
manière à éviter toute redondance, c'est-à-dire courir le risque qu’une même
donnée, par exemple l’adresse d’un client, se retrouve dupliquée dans plusieurs
fichiers. Une telle situation pose des problèmes au moment où la donnée doit être
mise à jour. Si l’adresse d’un client venait à changer, il y a un risque que le
changement ne soit enregistré que dans un seul fichier. Comment savoir alors
quelle est l’adresse la plus récente, celle conservée dans le fichier A ou B ? Même
si le changement d’adresse était enregistré dans tous les fichiers où elle est
stockée, cela pose un problème au plan de la performance : pourquoi faire
plusieurs fois ce qui logiquement ne devrait être fait qu’une seule fois ?

c. Partage des données et accès concurrents

Le besoin de centraliser le stockage des données de manière à assurer l’unicité de

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la saisie et de la validation des données à pour corollaire la mise en place de


mécanismes techniques qui vont assurer aux utilisateurs un partage équitable de
ces données, sans risque de concurrence, mais qui vont aussi empêcher les accès
non autorisés. Le SGBD doit posséder un mécanisme d’accès concurrents à une
BD par plusieurs utilisateurs autorisés.

Ce mécanisme doit éviter que des opérations simultanées mènent à des


incohérences. Considérons par exemple deux utilisateurs qui tentent de modifier
le solde d’un compte client. Le SGBD doit identifier, sur la base du principe «
premier arrivé premier servi », quel utilisateur aura la priorité pour faire la lecture
du solde. Il permettra au second utilisateur la lecture du solde quand le premier
aura complété sa modification. Ce mécanisme porte le nom de verrou. Il interdit
tout accès à une donnée ou un ensemble de données, tant qu’un autre utilisateur
procède à leur traitement.

d. Gestion de la cohérence et de l’intégrité des données


Les SGBD doivent pouvoir gérer le processus de mise à jour d’un ensemble de
données comme un tout indissociable pour garantir la cohérence interne de la
BD. Dans le contexte de la gestion des comptes clients, supposons que
l’application doive conserver dans la BD à la fois les données de la transaction
affectant le solde du client ainsi que la donnée sur le nouveau solde lui-même. Il
est hors de question que, par suite d’une panne de l’ordinateur, les données de la
transaction aient été enregistrées mais que le solde n’ait pu être recalculé. Ou à
l’inverse que le nouveau solde ait été stocké mais que les données de la
transaction n’aient pu être conservées. Un SGBD doit offrir un mécanisme qui
fait en sorte que, si une étape d’une opération ne peut être complétée, toute
l’opération doit être annulée automatiquement. Il est du ressort du programmeur
de l’application de déterminer quelles sont les étapes indissociables d’une même
opération et d’appliquer le mécanisme approprié. Ce mécanisme assure «
l’atomicité d’une transaction » c'est-à-dire qu’à la manière d’un atome, toutes les
composantes d’une opération, ou d’une transaction, doivent être considérées
comme un tout indissociable. Tout comme l’application d’un verrou sur une
donnée, le mécanisme est totalement transparent à l’utilisateur car il est mis en
œuvre par le programmeur. L’intégrité des données réfère à la nécessité de voir
appliquer automatiquement par le SGBD des contraintes sur la validité d’une
donnée. Là encore, il s’agit d’une responsabilité qui incombe aux concepteurs
d’une BD.

e. Gestion de la sécurité
La sécurité dans les SGBD possède plusieurs facettes. La première concerne les

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privilèges d’accès aux données accordés aux utilisateurs. Un SGBD doit


permettre d’accorder des privilèges aux utilisateurs jusqu’au niveau d’une donnée
pour des opérations de lecture, d’insertion, de mise à jour ou de suppression.
Toutefois, en pratique, les privilèges sont généralement accordés pour un groupe
d’utilisateurs, à un ensemble de données, soit en lecture (accès) soit en écriture
(ajout et modification) c'est-à-dire pour les deux modes d’accès principaux aux
enregistrements. Ces privilèges sont accordés par la personne à laquelle
l’organisation a confié le rôle d’ADB (personne responsable de la réalisation
physique de la BD sous forme de schéma physique, du contrôle de la sécurité et
de la maintenance du SGBD et de la garantie de la performance des applications
de BD qui doit être assurée aux utilisateurs). Les privilèges sont conservés sous
forme de métadonnées (données à propos des données qui sont stockées dans la
BD) dans la BD et sont rattachés au code d’accès et au mot de passe que
l’administrateur a attribué à l’utilisateur. Un deuxième volet de la sécurité
concerne la sauvegarde de copies de sécurité d’une BD et la récupération des
données à la suite d’une panne. Certains SGBD maintiennent en tout temps une
copie miroir d’une BD et ce à la volée. C'est-à-dire que tout changement à une BD
est reflété en temps réel dans une deuxième BD qui maintient une copie de la
première souvent sur un site physiquement distant. La copie miroir peut par
ailleurs être générée en différé par un mécanisme appelé synchronisation. Il s’agit
d’alimenter, en temps opportun, une BD miroir incluant tous les changements
effectués depuis la dernière synchronisation, par exemple au cours de la nuit
quand les opérations sont suspendues.

Enfin, un SGBD doit pouvoir conserver une trace de toutes les opérations
effectuées sur une BD, sous forme d’un journal de transactions. Ce journal
complété automatiquement, donc sans intervention humain, va permettre de
reprendre le cas échéant certaines transactions qui n’ont pu être complétées à
cause d’une panne, et ce, en toute transparence pour les utilisateurs. Le même
journal est aussi un outil de vérification et de contrôle pour l’administrateur de la
BD.

V. Composants des SGBD


Un SGBD va donc posséder un certain nombre de composants logiciels chargés
de :

• la description des données au moyen d'un Langage de Définition de


Données (LDD). Le résultat de la compilation est un ensemble de tables,
stockées dans un fichier spécial appelé dictionnaire (ou répertoire) des
données

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• la manipulation des données au moyen d'un Langage de Manipulation de


Données (LMD) prenant en charge leur consultation et leur modification de
façon optimisée, ainsi que les aspects de sécurité
• la sauvegarde et la récupération après pannes, ainsi que des mécanismes
permettant de pouvoir revenir à l'état antérieur de la base tant qu'une
modification n'est pas finie (notion de transaction)
• les accès concurrents aux données en minimisant l'attente des utilisateurs
et en garantissant l'obtention de données cohérentes en cas de mises à jour
simultanées

VI. Architecture des SGBD multiutilisateurs


Il existe plusieurs environnements possibles d’un SGBD: l’environnement de
mainframe, l’environnement client/serveur, l’environnement informatique
Internet

a. Environnement de mainframe
L’environnement classique des premiers systèmes de bases de données est
l’environnement de mainframe, essentiellement constitué d’un ordinateur central
puissant (main-frame) qui prend en charge de nombreuses connexions
d’utilisateurs.
Plusieurs terminaux passifs sont connectés au mainframe et permettent aux
utilisateurs de communiquer avec le superordinateur. Les terminaux sont des
extensions du mainframe, non des ordinateurs indépendants ; ils ne « pensent »
pas par eux-mêmes, mais comptent sur le mainframe pour effectuer tout le
traitement.
L’environnement mainframe pose de nombreux problèmes. En particulier, un
terminal passif ne peut communiquer qu’avec l’ordinateur principal. Des tâches,
notamment des processus manuels, l’utilisation d’un traitement de texte, ou un
ordinateur personnel, ne s’interfacent pas toujours avec l’ordinateur principal. La
plupart des entreprises actuelles ont fait migrer leurs systèmes vers
l’environnement client/serveur pour plusieurs raisons.

b. Environnement client/serveur
L’environnement client/serveur est probablement le plus largement répandu
de nos jours.
Une architecture Client-Serveur met en œuvre un ou plusieurs ordinateurs
(Clients), qui exécutent un programme applicatif, communiquant avec un
ordinateur distant (Serveur) qui traite leurs requêtes. Dans ce modèle, la
communication des requêtes et des résultats entre le programme applicatif du
client et le SGBDr, qui se trouve sur le serveur, est assurée par une couche
logicielle médiatrice (Middleware).

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Le PC est un système informatique individuel sur lequel on installe une


application qui permet à l’utilisateur d’accéder à la base de données du serveur.
L’application située sur le client transmet à la base des requêtes de données ou
des transactions via le réseau. Les informations transitent vers la base grâce à
une connexion de base de données ouverte (ODBC, Open Data Base Connectivité)
ou un autre logiciel de réseau propre à l’éditeur. L’environnement client/serveur
pose notamment le problème suivant lorsqu’une nouvelle version de l’application
est développée, il faut la réinstaller et la reconfigurer sur chaque machine client,
ce qui est parfois difficile et prend beaucoup de temps. L’installation et la
maintenance d’une application sur un poste client imposent un coût
supplémentaire, mais présentent également de nombreux avantages. En
particulier, grâce à leurs propres ressources (CPU, mémoire, stockage sur
disque), les clients peuvent exécuter une partie du traitement de l’application et
décharger d’autant le serveur qui n’a plus à assumer seul la totalité du travail.
Les PC sont donc capables de « penser » par eux-mêmes et d’exécuter d’autres
applications, ce qui rend les utilisateurs plus productifs. Par exemple, une
personne peut être connectée à la base de données du serveur tout en travaillant
sur un document et en lisant un email. La technologie client/serveur résout ainsi
de nombreux problèmes inhérents à l’environnement de mainframe.

c. L’environnement informatique Internet

Les environnements informatique Internet et client/serveur se ressemblent en ce


sens qu’ils nécessitent un serveur, un réseau et un ou plusieurs PC.
L’informatique
Internet se distingue toutefois par son ouverture sur Internet. Dans un
environnement client/serveur, l’utilisateur a accès aux ressources disponibles
sur l’intranet de l’entreprise, voire à des bases de données extérieures à l’intranet,
mais cela suppose l’utilisation de logiciels adaptés supplémentaires.
L’une des caractéristiques de l’informatique Internet, qui la rend si puissante, est
la transparence de l’application pour l’utilisateur final. L’application est installée
sur un serveur, baptisé serveur Web, et nulle part ailleurs. L’utilisateur doit
disposer d’une connexion à Internet et d’un navigateur Web sur son PC afin de se
connecter à l’URL du serveur Web. Ce dernier accède à la base de données et
renvoie les informations demandées au navigateur Web, lequel affiche le résultat
sur le PC de l’utilisateur.
Dans l’environnement informatique Internet, la configuration et la maintenance
de l’application de l’utilisateur final sont simplifiées car il n’y a rien à installer, à
configurer ou à entretenir sur le PC. Les modifications ou les reconfigurations se
font sur une seule machine, le serveur Web, ce qui limite les risques de
configurations incohérentes et d’installation de versions de logiciels incompatibles
sur les clients et le serveur.

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VII. Environnement de bases de données


Les individus qui appartiennent et qui interviennent dans l’environnement d’une
BD :

• L’utilisateur final qui est un élément central de l’environnement d’une BD


car il en est de fait le client.
• L’administrateur de BD assume en outre des responsabilités importantes
dans la maintenance et la gestion des autorisations d'accès
• Les concepteurs de BD : leur rôle consiste à élaborer le design d’une BD. Ils
traitent directement avec les utilisateurs dans une organisation pour
identifier les données qui devront être conservées dans une BD. Ils sont
aussi appelés modélisateurs de BD car leur rôle consiste en outre à
élaborer des modèles de données, soit sur des plans de plus en plus
détaillés des données et des contraintes sur les données de la BD. Ils
élaborent des modèles du plus général au plus spécifique.
• Les développeurs d’applications : ils interviennent pour définir
l’architecture et réaliser les programmes d’applications qui vont fournir aux
utilisateurs les fonctionnalités pour accéder à la BD. Ce sont les
architectes, les analystes et les programmeurs.
Pour mieux structurer la démarche de conception d’une BD, les concepteurs de
BD adoptent la norme ANSI (American National Standards Institute), qui
préconise une approche à trois niveaux d’abstraction pour réaliser le design d’une
BD.

VIII. Les niveaux d’abstraction

a. Le niveau externe

Les données d’une BD sont décrites selon trois niveaux d’abstraction. La façon
dont un utilisateur perçoit les données s’appelle une vue. Chaque utilisateur,
selon ses besoins et ses prérogatives, peut avoir une vue différente sur les
données stockées dans une BD. Ce niveau d’abstraction est appelé niveau
externe.

b. Le niveau interne ou physique

Il représente la manière dont le SGBD perçoit les données stockées dans une BD.
La description des données au niveau interne est donnée par deux modèles : le
schéma logique des données et le schéma physique des données. Ces modèles
sont fortement dépendants du type de SGBD choisi pour mettre en œuvre une

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BD.

c. Le niveau conceptuel ou logique


Pour pouvoir assurer une totale indépendance de la description des données, soit
en regard d’un groupe d’utilisateurs, soit d’un SGBD en particulier, une couche
intermédiaire doit exister et on l’appelle le niveau conceptuel. Le schéma
conceptuel de données à ce niveau va décrire un domaine de données à prendre
en charge par une BD sans égard à un utilisateur en particulier et il sera
relativement stable dans le temps. Ceci signifie qu’une modification au niveau de
la structure physique ou du choix d’un SGBD n’aura aucun impact sur les vues
déjà offertes aux utilisateurs. Par ailleurs, l’ajout de nouvelles vues n’aura aucun
impact sur l’organisation physique des données. Le niveau conceptuel assure
ainsi une couche d’isolation entre l’organisation physique de la BD et les besoins
des utilisateurs. Chaque vue est en fait un sous-ensemble du schéma conceptuel.

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