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Le 29 septembre 1902, de retour de Médan où il avait passé l'été, Émile Zola et son épouse
Alexandrine sont intoxiqués, dans la nuit, par la combustion lente résiduelle d'un feu couvert,
produite par la cheminée de leur chambre62 dans leur appartement au 21 bis, rue de
Bruxelles (Paris 9e)63. Lorsque les médecins arrivent sur place, il est trop tard. Émile Zola meurt
vers 9 h du matin. En revanche, son épouse survit.
Cette mort serait accidentelle, mais étant donné le nombre d'ennemis qu'avait pu se faire Zola
(notamment chez les anti-dreyfusards), la thèse de l'assassinat ou de la « malveillance ayant mal
tournéN 25 » n'a jamais été totalement écartée64. Après sa mort, une enquête de police est réalisée,
mais n'aboutit à aucune conclusion probante65. Au début du XXIe siècle, les descendantes de Zola
affirment qu'un homme avait confié à leur grand-père qu'un ramoneur, membre de la Ligue des
patriotes, lui avait avoué à ses fins dernières qu'il était le responsable de la mort de l'écrivain, en
ayant bouché sa cheminée sur ordre des anti-dreyfusards66,67.
Le retentissement de la mort d'Émile Zola est immense. La presse se fait l'écho de l'émotion qui
gagne la population entière. La presse nationaliste et antisémite exulte ; ainsi, le journal La Libre
Parole titre : Scène naturaliste : Zola meurt d'asphyxie. L'émotion gagne l'étranger où de
nombreuses cérémonies ont lieu en mémoire de l'écrivain français, et les presses germanique,
britannique, américaine s'en font largement l'écho. L'hommage est international. Lors des
obsèques, Anatole France, qui avait insisté pour évoquer toutes les facettes de l'écrivain, y
compris ses combats pour la justice, déclare : « Il fut un moment de la conscience
humaine. » Une délégation de mineurs de Denain accompagne le cortège, scandant « Germinal !
Germinal ! »