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Les fror.

s petites études mélanæliques de Gérard Pesson sont des


études de sonorités et de toucher. Soit qu'elles explorent les
registres extrêmes du clavier, soit qu'elles s'aventurent dans les
nuances les plus infimes, elles doivent inviter à l'écoute liée au
geste pianiste et sollicitent une certaine conscience du corps, de ce
que l'on pourrait appeler le "corps musical". Ces pièces auront
atteint leur but si elles font se rejoindre concentration sur la
production du son et finesse de l'écoute active.

Les trois petites études mélancoliques, à travers le peintre


Kenneth Alfred, son æuvre délicate et souvent au bord du
silence, sont dédiées aux crépuscules romains, aux pins de la
Villa Médicis.
trois petites études méIancoHques

étude I.
- figures musicales lentes mais dans un tempo rapide
- pas de pédale; toutes les harmonies, les résonances tiennent avec les doigts
- déplacement vers l'extrême grave
- croisement des mains (quatrième système I mesure 6)
- grand contraste de nuances fff I pp)

étude II.
- étude pour la main droite
- sauf dans I'extrême aigu
- notes piquées / notes tenues à la même main
- cluster* muet tenu par la main gauche
* le cluster peut éventuellementêtre tenu par la pédale sostenuto. Songer dans ce cas que
l'assise au piano n'est pas la même. Couvrir les huit touches avec les doigts à plat et la
paume de Ia main, mais sans pression du poignet, sans appuyer le corps.

Les doubles croches piquées doivent être brèves et légères (penser une triple croche),
surtout pas dures ni accentuées.

étude III.
- ralentissement dans un tempo très lent
- changement de mesures 214 - 314
- registres extrêmes
- utilisation des deux pédales continûment (forte et una corda) - chaque note est lâchée
dans la résonance

- lecture sur trois portées (la ligne de clé de fa est comme une ligne de pédalier à
I'orgue. Une seule même note y est répétée quatre fois - dof )
Les mesures "vides" n'ont pas deJigures de silence pour rendre visible graphiquement la
résonance

Etre attentif à la différence de son entre le doû rtnat avec îoutes les résonances ajoutées,
puis la même note brusquement à nu, sans la pédale (deux dernières mesures)

Je tiens à remercier Marie-Luce Bourlon pour les conseils qu'elle m'a prodigués et'Ies
déIicatesses pianistiques qu'elle m'a enseignées depuis tant d'années.
trois petites études mélancoliques
pour le piano
pour Kenneth Alfred Gérard Pesson

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II.
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touches blanches "muettes", enfoncées
jusqu'à la fin
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comme un appel plus lointain

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III.

Très lent d t qS - 48) et en ralentissant progressivement jusqu'à la fin

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