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Version n°6 

Traduction :
Sur ces entrefaites, une certaine femme larmoyante et affligée, vêtue d’une robe noire, et
portant un petit enfant sur le sein, se précipite au milieu du théâtre, et derrière elle une
autre vieille femme couverte de haillons rugueux et pareillement affligée par des
gémissements : se plaçant autour du lit funèbre sur lequel avaient été placé les cadavres des
morts, agitant des rameaux d’olivier, et se lamentant d’un ton lugubre avec des cris élevés,
elles disent : « Par la miséricorde publique, par la loi commune à l’humanité, ayez pitié de
ces jeunes injustement assassinés et apportez du réconfort à notre veuvage et à notre
solitude par la vengeance. Assurément, venez au secours de l’infortune ces petits garçons
délaissés dans leurs premières années, et sacrifiez le sang de ce malfaiteur aux lois et à la
discipline publique. »

Question n°1 : Etudiez les valeurs de l’impératif dans le passage


Les quatre impératifs du passage expriment une valeur d’ordre : les deux femmes essayent
en effet d’attendrir le public et d’inciter les juges à punir sévèrement ce meurtrier, en
donnant un châtiment exemplaire. Comme tous ces verbes sont à la deuxième personne du
pluriel, ce n’est pas précisé si les deux femmes s’adressent uniquement aux juges ou aussi à
l’ensemble du public.
« Miseremini » → du verbe déponent « misereor » à la deuxième personne du pluriel de
l’impératif.
« Date » → du verbe « do » à la deuxième personne du pluriel de l’impératif.
« Succurrite » → du verbe « succurro » à la deuxième personne du pluriel de l’impératif.
« Litate » → du verbe « lito » à la deuxième personne du pluriel de l’impératif.

Question n°2 : Relevez le champ lexical du pathétique et expliquez comment il est mis en
valeur par Apulée
Apulée décrit le déroulement d’un procès de l’époque, mettant en scène deux femmes qui
implorent le tribunal. Dans un style très emphatique et méditerranéen, elles accourent au
centre du tribunal en pleurant. Le champ lexical du pathétique est donc très développé :
« lacrimosa », « flebilis », « maesta fletibus » renvoient aux pleurs déchirants des deux
femmes ; celles-ci sont vêtues, l’une d’une « altra ueste » (robe noire indiquant qu’elle est
veuve), l’autre de « pannis horridis » (haillons horribles montrant la pauvreté dans laquelle
la mort de son mari/fils la laisse). De plus, la jeune femme tient un jeune enfant (« paruulum
quendam ») dans ses bras, essayant ainsi d’attendrir le public et les juges à la vue de cet
orphelin innocent. Les deux femmes se mettent en scène de manière grandiloquente : elles
agitent des « ramos oleagineos » (rameaux d’olivier) au-dessus des dépouilles des victimes,
placées sur un « lectulum » (lit funèbre) et se lancent dans un réquisitoire contre le
meurtrier, d’un ton lugubre (« lugubriter »). Insistant sur la jeunesse (« iuuenum ») des
victimes et sur leur innocence (« indigne caesorum »), elles essayent de fléchir le tribunal et
demandent une sentence impitoyable pour l’odieux « latronis » (meurtrier). Enfin, elles
insistent sur l’infortune des jeunes enfants qui sont dans dépourvus de tout dans leurs
« primis annis » et demandent un sacrifice sanglant au nom des lois.

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