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17/09/2018 Le texte et sa lecture. Une analyse de l'acte de lire selon W.

Iser

Semen
Revue de sémio-linguistique des textes et discours

1 | 1983 :
Lecture et lecteur

Le texte et sa lecture. Une


analyse de l'acte de lire selon
W. Iser
YVES GILLI

Entrées d’index
Mots-clés : Interprétation, l’« Esthétique de la réception » allemande, lecture selon W. Iser,
référence dans les textes littéraires, Kafka (Frantz)

Historique
Mars 1981

Texte intégral

1. Introduction
1 Le but de notre exposé n'est pas de résumer les 355 pages que contient l'ouvrage de
W. Iser Der Akt des Lesens auquel nous nous référons exclusivement1. Nous voudrions
examiner les hypothèses et concepts fondamentaux de cet auteur, décrire ce que nous
pensons être le cheminement de sa pensée et dégager les perspectives principales qui
s'ouvrent à partir de ces éléments de base concernant essentiellement les pôles du texte
et du lecteur. Autrement dit, nous avons tenté, en nous basant sur un certain nombre de
formulations et concepts qui nous ont paru être des clefs, de restructurer en quelque
sorte l'ouvrage de W. Iser de manière à en fournir un compte rendu qui soit à la fois
cohérent et relativement simple sans être toutefois simpliste.
2 Pour situer avec un peu plus de précision le domaine d'application de la recherche de
W. Iser, le schéma proposé par J. Peytard 2 nous a semblé très pratique. Nous le
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reprenons ici en le simplifiant :

3 Jean Peytard distingue trois types de visées possibles concernant le texte. Une
première visée peut s’effectuer en direction d’une « instance situationnelle », des pôles
auteur/public à l'intérieur d'un domaine socio-discursif. Un deuxième type concerne le
travail d'élaboration réalisé par le scripteur et le lecteur, ce que J. Peytard nomme
« l'instance ergo-textuelle ». Une troisième visée, enfin, peut porter sur « l'instance
textuelle », ne concerner que le domaine textuel avec les pôles narrateur / narrataire et
personnages. Nous référant à ce schéma de J. Peytard, nous dirons que l'analyse de
W. Iser vise plus particulièrement l'instance ergo-textuelle, l'accent principal étant mis
sans doute plus nettement sur le pole lecteur, comme l'indiquent d'ailleurs les termes
contenus dans le titre de l'ouvrage (l'acte de lire) n’est entendu toutefois que W. Iser est
fréquemment et inévitablement conduit, tout au long de son analyse, à traiter des
autres instances et à viser les autres pôles possibles.

2. Les hypothèses de base


4 Le point de départ du développement théorique de W. Iser peut être trouvé dans la
définition suivante: « Le texte est un potentiel d'action qui est actualisé au cours du
processus de lecture »3. Cette définition met d'une part l'accent sur l'aspect virtuel de
l'objet littéraire et considère d'autre part ce même objet comme étant le produit de
l'« activité de lecture ». Pour préciser peut-être la pensée de W. Iser, nous pourrions
dire encore que ce qui résulte de notre lecture n'est jamais la reproduction d'un donné
mais le produit d'une création. C'est pourquoi W. Iser déclare concevoir son ouvrage
non pas comme une théorie de la réception mais bien plutôt comme une « théorie de
l'effet ». « Effet » traduit l'allemand « Wirkung »4 ; « Wirkungsgeschichte » peut ainsi
être rendu par « histoire des effets ». Toutefois nous traduisons ici la plupart du temps
ce terme par « action » (cf. ci-dessus: « Wirkungspotential =potentiel d'action) car
« effet » ou « effet produit » ne nous paraît pas mettre correctement en valeur la part de
créativité du lecteur. H.R. Jauss critique de son côté le concept de « Wirkung » lui-
même, plus précisément celui de « Wirkungsgeschichte » qui « prête à contresens dans
la mesure où il fait apparaître l'effet d'une œuvre d'art comme se constituant
unilatéralement dans et par l'œuvre elle-même »5. Cette conception du texte comme
potentiel d'action se complète et s'éclaire par une définition de l'œuvre littéraire:
« L'œuvre littéraire possède deux pôles que l'on peut nommer le pôle artistique et le
pole esthétique, le premier étant le texte créé par l'auteur et le second désignant la
« concrétisation » produite par le lecteur. De cette polarité résulte que l'œuvre littéraire
ne se confond entièrement ni avec le texte ni avec sa concrétisation. En effet, l'œuvre est
plus que le texte, dans la mesure où elle ne devient vivante que grâce à sa concrétisation
et que cette dernière n'est à son tour pas totalement indépendante des dispositions que
le lecteur met en elle (...) »6. L'œuvre littéraire a ainsi forcément un caractère virtuel
impliquant une certaine dynamique :
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Œuvre
(Werk)

Texte Concrétisation7
(Text) (Koncretisation)

Auteur Lecteur
(Autor) (Leser)

5 Les hypothèses contenues dans les deux définitions que nous venons de transmettre
conduisent déjà à une critique de l'approche littéraire traditionnelle. Le sens d'une
œuvre n'est plus le fruit d'une explication mais d'une action. En opposant explication et
action, W. Iser dépasse la fonction du critique traditionnel qui consistait à rechercher la
signification cachée d'un texte de fiction dont il se faisait en quelque sorte l'interprète.
De ce fait c'est une tâche nouvelle qui est proposée au critique : « Au lieu de continuer à
se poser la question de savoir ce que signifient tel poème, tel drame ou tel roman, il faut
se demander ce qui se passe chez le lecteur lorsque, par sa lecture, il donne vie à des
textes de fiction »8. Au lieu de déchiffrer des sens qui seraient donnés dans le texte, il
vaut mieux tenter d'appréhender les facteurs qui rendent possible la constitution de
sens. Le texte te fait en définitive que mettre à la disposition du lecteur un certain
nombre de schémas, de pistes possibles, de projets auxquels seul l'acte de lecture est
susceptible d'apporter une réalisation. En même temps qu'il fournit une nouvelle
formulation du texte, W. Iser invite à une redéfinition du concept de lecteur. Après une
discussion de concepts déjà exprimés, comme ceux notamment de lecteur idéal, lecteur
contemporain, ou encore celui d'archilecteur de Riffaterre, W. Iser propose le terme de
lecteur implicite. Le lecteur implicite n'a pas d'existence réelle, « il n'est pas ancré dans
un substrat empirique, mais fondé dans la structure même des textes »9. S'agissant de
l'acte de lecture, cette structure peut se définir comme étant à la fois une structure
textuelle et une « structure d'acte »10. La structure textuelle est constituée par les
différentes perspectives (narration, personnages, points de vue etc...) transmises par le
texte et présentant au lecteur une série d'orientations, repères, données qu'il s'agit de
mettre en relation. La structure d'acte est la constitution d'un horizon de sens rendu
possible par une suite de représentations émanant du lecteur et permettant
l'intégration des diverses perspectives. Structure textuelle et structure d'acte
correspondant respectivement à une intention (Intention) et à une réalisation
(Erfüllung). Le concept de lecteur implicite, implique et rejoint les deux. D situe le
récepteur par rapport au texte, signale la part prise par le lecteur dans l'acte de
production de l'œuvre, dans la mesure où précisément l'horizon de sens est obtenu par
un travail de création qui consiste à transformer la structure textuelle grâce à un
processus imaginatif qui se déclenche chez le lecteur. Le concept de lecteur implicite
signale donc lui aussi plutôt une potentialité offerte par les deux types de structure
mentionnés : structure textuelle et structure d'acte. Enfin, les hypothèses de base que
nous venons d'examiner invitent également à revoir les rapports existant entre texte et
lecteur. Ces rapports peuvent être comparés à ceux qui s'instaurent entre l'émetteur et
le récepteur dans la communication linguistique courante.
6 Certes il y a des différences. Au discours de la fiction manque déjà l'ancrage dans la
réalité, le contexte situationnel qui est déterminant dans le cadre de la communication
ordinaire. Par ailleurs, on peut dire que les signes du texte de fiction ne sont pas
véritablement des signifiants qui renvoient directement à des signifiés, mais qu'ils
servent plutôt d'instructions, qu'ils sont autant de sollicitations à la production de
signifiés, ce qui, une fois encore, souligne la part active du lecteur qui, en produisant ces
signifiés, crée justement ce que W. Iser nomme l'objet imaginaire à partir de ce qui n'est
que pure virtualité. Si les rapports entre les deux pôles ne sont donc pas identiques à
ceux qui existent entre l'émetteur et le récepteur de la communication linguistique
ordinaire, texte et lecteur sont cependant dans une situation de dialogue. En effet, le
texte transmet des signes au lecteur et, tout au long du processus de lecture, vont
s'opérer des transformations. L'apport de nouveaux signes amène à reconsidérer des
signifiants et des signifiés déjà produits et à en concevoir d'autres. Les signes du texte
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servent de stimuli et instaurent ainsi une dynamique entre les deux pôles. Dans les
parties suivantes de notre exposé, nous venons quels sont, d'après W. Iser, les facteurs,
conditions ou caractéristiques qui permettent de créer ou maintenir cette situation de
dialogue à l'intérieur du pôle texte, puis du pôle lecteur et enfin comment se produit
l'interaction entre ces deux pôles.

3. Le pôle texte
7 La situation de dialogue avec le lecteur est créée et maintenue dans et par le texte
grâce à un certain nombre de rapports qui s'instaurent d'une part avec l'extérieur du
texte et, d'autre part, à l'intérieur de ce même texte, et grâce aussi aux « stratégies
textuelles » qui permettent d'organiser ces rapports.
8 Les rapports externes constituent le « répertoire textuel ». Le répertoire renvoie
grosso modo au contexte socio-culturel. Il comprend deux classes d'éléments : les
références au contexte historique et social et les allusions littéraires : « Le répertoire
représente la composante du texte où l'immanence du texte est transgressée »11. Il s'agit
d'une réalité extra-textuelle connue. Le texte ne reproduit pas cette réalité ; il ne se
présente pas non plus comme en étant une déviation, mais il oriente la visée vers des
systèmes signifiants reconnus, des normes en vigueur, opère des sélections et réagit aux
éléments sélectionnés par lui dans cette réalité extra-textuelle12. Les réactions peuvent
être destinées soit à démasquer des déficiences de certains modèles normatifs, soit, au
contraire, à réhabiliter des structures antérieurement dominantes. Le répertoire textuel
établit ainsi, par la sélection et la répétition de schémas connus, un horizon qui tient
lieu de cadre entre texte et lecteur.
9 Concernant ces relations avec le contexte socio-culturel, le texte entretient, par
l'intermédiaire de ses stratégies (ou procédures) textuelles, un rapport de type
dialectique que W. Iser définit par les termes de premier plan et arrière-plan.
L'élément sélectionné se trouve placé dans un premier plan et le contexte dans lequel il
se trouvait à l'origine forme désormais un arrière-plan. Par la sélection, l'élément ainsi
situé au premier plan acquiert une valeur qu'il n'avait pas dans la réalité extra-textuelle
d'où le texte l'a extrait. La mise en premier plan opère en même temps un rappel et une
transformation de l'arrière-plan, modification qui, à son tour, incite à porter un regard
nouveau sur l'élément sélectionné. C'est ainsi que le rapport entre premier plan et
arrière-plan devient dialectique et que naît une tension qui ne disparaîtra qu'avec la
production de l'objet esthétique.
10 Nous n'avons traité jusqu'ici que des rapports externes (Aussenbeziehungen) du
texte. La sélection donne accès à l'univers sur lequel ouvre le texte. Mais les éléments
qui entrent dans le texte entretiennent également des rapports entre eux. Ce sont les
rapports internes (Innenbeziehungen) du texte et c'est alors une opération de
combinaison qui permet la synthèse des éléments sélectionnés. On retrouve ici les deux
axes de la sélection et de la combinaison dont parle R. Jakobson définissant la fonction
poétique. W. Iser cite d'ailleurs lui-même Jakobson à la page 16213. Combinaison et
organisation intertextuelle sont guidées par les perspectives textuelles (action,
personnages, etc..) et par le jeu de ces dernières qui produisent une constellation de
points de vue. C'est cette constellation qui constitue le cadre d'une combinaison
possible des éléments sélectionnés ; elle possède une structure précise définie par les
concepts de thème et horizon14. Cette structure rend possible l'harmonisation des
perspectives diverses. Le lecteur n'est pas en mesure d'occuper les champs de toutes les
perspectives à la fois. Ce sur quoi il s'arrête à un moment donné devient pour lui thème.
Mais ce dernier se trouve toujours devant un horizon constitué par les segments
antérieurs. Tout au long du processus de lecture, les divers segments servent tantôt de
thème, tantôt d'horizon. Ainsi les rapports internes sont réglés par cette structure et
c'est de ce réseau de relations que peut naître l'objet esthétique.

4. Le pôle lecteur
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11 Il s'agit ici d'analyser les phénomènes - essentiellement d'ordre psychologique - qui


se produisent dans la conscience du lecteur et le travail d'élaboration fourni par ce
dernier pour le conduire à une compréhension du texte. Les caractéristiques de la
situation de lecteur et de l'acte créatif aboutissant à la concrétisation dont nous avons
fait mention au début de notre exposé peuvent être résumées dans les quatre
propositions suivantes :

le lecteur a un « point de vue mobile » (wandernder Blickpunkt) qui déclenche


attente et souvenir
les groupements auxquels il procède sont des Gestalten
il lit le texte comme un vécu
les synthèses qu'il effectue sont « passives » et ont le caractère d'images (Bild).

12 Accordons un bref développement à chacune de ces propositions.


Lire c'est être en quelque sorte dans l'objet qu'il s'agit d'appréhender, c'est avoir un
regard qui se déplace à l'intérieur du texte (wandernder Blickpunkt), ce qui en même
temps définit un certain type de rapport entre texte et lecteur. Or l'activité de synthèse
exercée par le lecteur n'a pas lieu lors d'étapes bien déterminées de la lecture, mais à
tout instant, à tout déplacement du point de vue. Les phrases annoncent en effet un
devenir et mettent ainsi en marche un processus. Elles provoquent une attente, un
phénomène d'anticipation responsable de prévisions, lesquelles se verront confirmées
ou modifiées ou infirmées et déçues. Modifications et déceptions inviteront à revenir au
point de départ, à l'instant précédent. Quoi qu'il en soit, ce qui a été lu et qui a fait
naître une attente, déçue ou non par la suite, prendra place dans le souvenir dès que
commence une autre séquence. A son tour, une nouvelle série de phrases peut rappeler
ce qui avait été confié au souvenir et qui entre ainsi dans de nouvelles relations. Le
rappel est susceptible de modifier à la fois l'attente et les éléments du souvenir eux-
mêmes et c'est ainsi qu'au cours de la lecture, éléments d'attente et souvenirs agissent
en permanence les uns sur les autres. Empruntant à E. Husserl15 le terme de
« protention » (=attente), W. Iser écrit : « Chaque instant de la lecture représente une
dialectique entre protention et rétention »16. Le point de vue du lecteur, ou son regard,
est déterminé par ces deux pôles.
13 Tout au long du processus de lecture, le lecteur réalise des synthèses qui sont d'abord
des groupements17. Ces groupements se présentent comme des Gestalten18 : « Dans la
Gestalt, toutes les tensions issues de divers complexes de signes sont supprimées. La
Gestalt n'est pas présente de façon explicite dans le texte, mais elle se constitue comme
une projection du lecteur »19. La cohérence ainsi obtenue par la constitution de
Gestalten peut être définie comme le « noème perceptuel »20 et W. Iser ajoute que le
texte commence à exister dans la conscience du lecteur en tant que Gestalt. Cependant
toute Gestalt ne représente pas d'emblée un tout bien fini et bien clos. Elle peut
comporter des lacunes et donc une ouverture, source elle aussi d'une tension qui ne
disparaîtra que lorsque sera obtenue une cohérence nouvelle, à un deuxième degré,
exigeant un effort plus grand d'intégration. Même la perception du niveau de la
narration d'un texte dans la conscience s'accomplit sous l'aspect d'une Gestalt. Il y a
toutefois une grande différence entre la Gestalt narrative, pourrait-on dire, et celle qui
vise le niveau du sens. Sur le plan de la narration, existe une « univocité
intersubjective » relativement grande, ce qui ne peut être le cas au niveau du sens, en
raison de la multiplicité des choix possibles. Disons encore que la production de
Gestalten s'oppose au caractère ouvert du texte. En effet, grâce à la Gestalt, se trouve
réalisée une totalité qui n'est pas la caractéristique du texte, mais résulte de l'acte de
lire.
14 Pour la constitution d'une Gestalt, des sélections sont opérées à l'intérieur d'un choix
possible. Cela revient à dire que certaines possibilités sont laissées de côté. Or ces
possibilités qui ont été écartées interviennent dans la suite du processus de lecture pour
troubler la Gestalt déjà forgée. De ce fait existe en permanence une hésitation entre la
fermeture qu'implique la Gestalt et l'ouverture résultant de la mise à l'écart des
possibilités qui n'ont pas été choisies. Le balancement entre ces deux alternatives de la
fermeture et d'une ouverture toujours possible fait vivre le texte comme un événement

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en cours (Geschehen). Ce sentiment d'un présent vécu peut encore être précisé. Créer
une Gestalt donne l'impression d'être pris par le texte (W. Iser utilise les termes de
Befangensein, Verstricktsein), mais la conscience d'avoir éliminé des possibilités tend à
faire disparaître cette impression. Aux deux alternatives mentionnées plus haut
correspond ainsi une oscillation du lecteur totalement prisonnier du texte dans lequel il
se sent comme impliqué, ou capable d'une certaine distanciation qui autorise
l'observation du texte et de sa propre participation.
15 Revenons au travail d'élaboration et aux synthèses produites par le lecteur. « Ces
synthèses (...) ne se manifestent pas dans les signes linguistiques du texte, mais elles ne
sont pas non plus les purs fantasmes de l'imagination du lecteur »21. Elles ont un
caractère passif, dans la mesure où il s'agit de « synthèses pré-prédicatives qui
s'accomplissent au-dessous du seuil de la prise de conscience, ce qui explique d'ailleurs
pourquoi, au cours de la lecture, nous restons pris dans cette activité de synthèse »22.
Ce sont d'autre part des images qui sont élaborées par notre faculté de représentation.
Que faut-il entendre par image ? Lorsqu'on a l'image de quelque chose, cela signifie que
notre représentation fait naître un objet qui « ne se confond ni avec le donné d'un objet
empirique ni avec la signification d'un objet représenté »23. Alors que percevoir
(Wahrnehmen) suppose la présence d'un objet empirique, la condition de l'effort de
représentation (Vorstellen) est l'absence d'objet. De là résulte en particulier la
déception que l'on éprouve souvent à la projection d'un roman filmé, le personnage
héros notamment ne correspondant pas à celui que l'on imaginait24. Le film offre un
objet à notre perception. Cet objet perçu est forcément appauvri et donc décevant par
rapport aux « facettes » multiples que comporte l'image de notre représentation et qui
sont rendues possibles précisément par l'absence d'un objet. Notre représentation ne
fixe pas définitivement une seule de ces facettes, mais fournit une image qui représente
une synthèse de ces multiples aspects. L'objet perçu est précis, l'image ne l'est pas ;
mais elle est, de ce fait, plus riche. A cela s'ajoute le fait que le film exclut la
participation du spectateur à l'élaboration du personnage héros. Comment se forment
les images ? Ce sont ce que W. Iser nomme les « schémas du texte », ou éléments du
répertoire, qui présentent un contenu à la fonction de représentation. Les éléments du
répertoire sont modalisés par le texte ; modalisation qui a pour effet d'éveiller
l'attention du lecteur qui devine ainsi la présence d'un thème. Ce thème n'a pas d'abord
de « signifiance » (Signifikanz) manifeste. C'est en effet seulement dans et par la
représentation du lecteur que le thème acquiert une telle « signifiance ». Par ailleurs,
cette dernière n'est pas une fin en soi, mais sert à son tour de signe pour quelque chose.
La production d'images fait de cette manière en quelque sorte boule de neige et c'est
ainsi que « la représentation produit un objet imaginaire, dans lequel apparaît ce que le
texte formulé tait. Pourtant ce qui n'est pas exprimé naît de ce qui est dit ; c'est
pourquoi ce qui est dit doit être modalisé de telle sorte que le non exprimé soit
représentable »25. Les objets imaginaires ainsi créés influent les uns sur les autres. Cela
se vérifie particulièrement quand on lit un texte pour la deuxième fois : la deuxième
lecture n'est jamais strictement identique à la première. Le sens élaboré par la
deuxième lecture ne se situe pas à côté du sens produit par la première, mais il est
intégré à ce dernier. On peut dire qu'on ne rencontre jamais deux fois le même produit
d'une lecture et que le sens lui-même comporte à cet égard un aspect temporel.

5. L’interaction entre les deux pôles


16 Les considérations de W. Iser sur la question peuvent être résumées dans la
proposition suivante : « Par l'intermédiaire des trous (Leerstellen) et des négations du
texte, l'activité d'élaboration qui résulte de l'asymétrie existant entre texte et lecteur
s'exerce dans une structure précise qui guide le processus d'interaction »26. En réalité,
ces considérations ne font que reprendre dans une large mesure et affiner les analyses
précédentes et on pourrait, de ce fait, ne pas en faire mention si n'intervenaient deux
concepts dont nous devons maintenant rendre compte : le concept de « trou »27 et celui
de négation28.

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17 « L'asymétrie entre texte et lecteur se manifeste dans le manque d'une situation


commune et de données concernant un cadre relationnel commun »29. Ce manque est
en fait un stimulus. Il représente un vide qui sert de moteur à la communication, de
« matrice élémentaire » à l'interaction entre texte et lecteur »30. il se manifeste par un
certain nombre de « trous » qui représentent autant de points d'incertitude
(Unbestimmtheit)31 pour le lecteur et qui apparaissent aux deux niveaux du texte que
nous avons souvent eu l'occasion d'évoquer : celui du répertoire et celui des stratégies.
Le fait d'extraire des éléments socio-culturels (faits ou normes sociaux ou littéraires) de
leur contexte habituel, de les « dépragmatiser » (entpragmatisieren), comme dit
W. Iser, crée un vide. Il en va de même en ce qui concerne les stratégies textuelles, les
perspectives : « Il s'agit, tout au long du processus de lecture, d'établir le lien entre les
différents segments d'une même perspective et entre les segments de perspectives
différentes »32. Ainsi la fonction des trous consiste à être en quelque sorte des
« articulations » (Gelenke) ou « charnières » du texte. Partout où des segments du texte
se trouvent brusquement rapprochés et où une suite est interrompue, existent des trous
qui ont pour fonction de signaler une nécessité d'établir un réseau de relations afin de
parvenir à la constitution d'une cohérence textuelle, ou d'un « archisème »33. Il s'agit
donc de mettre en œuvre l'activité du lecteur qui va combler les vides par les projections
de sa représentation, exerçant, de manière plus précise, non pas un travail de
complément (Komplettierung) mais de combinaison (Kombination). Cette fonction
essentielle des trous s'accompagne de fonctions que Ton pourrait qualifier de
secondaires et qui sont d'ordre didactique, esthétique ou même purement commercial
(romans à épisodes).
18 Si les trous ont pour effet de signaler la nécessité d'établir des relations entre
segments et d'opérer les déplacements du point de vue du lecteur, on peut dire qu'ils
organisent l'axe syntagmatique de la lecture. Mais cela ne renseigne pas sur la sélection
des éléments qui se réalise sur l'axe paradigmatique. On dira que c'est une opération de
négation qui engendre un vide sur l'axe paradigmatique et que le vide ainsi créé est à la
base du travail de création de la lecture. La négation dont il est question ici a un double
aspect. Au niveau du répertoire textuel, nous avons vu que le fait de « dépragmatiser »
certaines normes donnait au lecteur la possibilité d'en prendre conscience. La prise de
conscience est encore plus grande quand la valeur des normes sélectionnées dans le
répertoire textuel se trouve niée. Le connu se présente alors au lecteur comme étant
dépassé et W. Iser ajoute que la négation situe ainsi le lecteur entre un « Ne plus »
(Nicht-Mehr) et un « Pas encore » (Noch-Nicht)34. Nous avons d'autre part noté que le
jeu des perspectives internes avait pour conséquence de modifier en permanence la
structure que W. Iser définit par les termes de thème et horizon. Nous savons en effet
que lorsqu'un segment cesse d'être thème, se produit un vide qui va être la condition de
la transformation de ce même segment en horizon. Si les segments qui, lors de la
lecture, se trouvent dans le rapport thème/horizon sont eux-mêmes placés sous le signe
de la négation, d'autres trous apparaissent qui ont un effet restrictif sur les
combinaisons possibles et donc sélectif pour la constitution d'une image et d'un sens.
On peut donc affirmer que la négation a un double effet dans la mesure où elle
provoque des tous qui concernent plus spécifiquement le texte ou la représentation35.
Nous dirons, pour terminer, que c'est l'addition de ces deux types de trous qui permet à
l'interaction entre texte et lecteur de se développer.

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La bibliographie suivante concerne le domaine plus large de ce qu'il est convenu de nommer
Rezeptionsästhetik en allemand. Elle n'est pas exhaustive mais, parmi les ouvrages signalés,
certains contiennent eux-mêmes des listes bibliographiques importantes.
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ANDEREGG J., Fiktion und Kommunikation, Göttingen, 1973.
BLUMENBERG H., Wirklichkeitsbegriff und Möglichkeiten des Romans, in Nachahmung und
illusion (Poetik und Hermeneutik I), éd. H.R. Jauss, München, 1969.
BREUER D., Einfùhrung in die pragmatische Texttheorie, UTB 106, München, 1974.
GADAMER H.G., Wahrheit und Methode, Grundzüge einer philosophischen Hermeneutik,
Tübingen I. 1960, 3. 1972, trad. française, Paris, 1976.
GRABES H., Text - Leser - Bedeutung, Untersuchungen zur ïnteraktion von Text und Leser,
Grossen Linden, 1977.
GRAUMANN CF., Grundlagen einer Phenomenologie und Psychologieder Perspektivitàt, Berlin,
1960.
GUMBRECHT H.V., Konsequenzen der Rezeptionsästhetik oder Literaturwissenschaft ah
Kommunikationssoziologie, in Poetica 7, 1975.
HABERMAS J., LUHMANN N., Theorie der Gesellschaft oder Sozialteethnologie, Frankfurt,
1971.
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INGARDEN R., Das literarischeKunstwerk, Tûbingen, 1960.
Erlebnis, Kunstwerk und Wert, Tûbingen, 1969.
DOI : 10.1515/9783110961904
ISER W., Spensers Arkadien. Fiktion und Geschichte in der engtischen Renaissance, Schriften
und Vorträge des Petrarca - Instituts, Köln, 24, Krefeld, 1970.
Der implizite Leser, UTB 163, Mûnchen, 1972.
Die Appellstruktur der Texte. Unbestimmtheit ah Wirkungsbedingung literarischer Prosa,
Konstanz, 1974.
Die Figur der Negativität in Becketts Prosa, in Das Werk von Samuel Beckett, Berliner
Colloquium (Suhrkamp Taschenbuch 225), éd. H. Mayer und U. Johnson, Frankfurt, 1975.
Der Akt des Lesens, UTB 636, Mûnchen, 1976.
JAUSS H.R., Asthetische Erfahrung und Hterarische Hermeneutik, t. I., Versuche im Feld der
âsthetischen Erfahrung, UTB 692 Mûnchen' 1977.
Untersuchunge zur mittelalterlichen Tierdichtung. (Beihefte zur Zeitschrift fur Romanische
Philologie 100), Tübingen 1959.
Pour une esthétique de la réception, NRF Gallimard, Paris, 1978.
KOHLER E., Idéal und Wirklichkeit in der hôfîschen Epik. (Beihefte zur Zeitschrift fur
Romanische Philologie 97), Tobingen, 1956. KOSIK K., Die Dialektik des Konkreten, Franfkurt,
1967.
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Notes
1 Iser, W. DerAkt des Lesens, UTB 636, W. Fink.Mflnchen, 1976.
2 Lors d'une séance du séminaire qu'il a dirigé durant l'année 1980 - 81 dans le cadre du DEA
Linguistique/Sémiologie/Didactique des langues de la Faculté des Lettres de Besançon.
3 DerAkt des Lesens, op. cit. p. 7.
4 Le terme est utilisé notamment par C. Maillard dans la traduction de H.R. Jauss, Pour une
esthétique de la réception, Gallimard, Paris, 1978.
5 H.R. Jauss, Pour une esthétique de la réception, op. cit. p. 246.
6 Der Akt des Lesens, p. 38. Cette définition est reprise par H.R. Jauss : « je présuppose - suivant
en cela Wolfgang Iser - une conception de l'œuvre qui englobe à la fois le texte comme structure
donnée (l'artefact comme signe) et sa réception ou perception par le lecteur ou le spectateur
(l'objet esthétique comme corrélatif du sujet ou des sujets le percevant). La structure virtuelle de
l'œuvre a besoin d'être concrétisée, c'est-à-dire assimilée par ceux qui la reçoivent, pour accéder,
à la qualité d'oeuvre ; l'œuvre « actualise la tension entre son 'être' et notre 'sens' », de telle sorte
qu'une signification non préexistante se constitue dans la convergence du texte et de sa
réception, et que le 'sens' de l'œuvre d'art n'est plus conçu comme une substance trans-
temporelle, mais comme une totalité qui se constitue dans l'histoire même ». Pour une esthétique
de la réception, op. cit., p. 212 – 213.
7 Le terme est emprunté à R. Ingarden (cf. notamment Konkretisation und Rekonstruktion, in R.
Warning Hrsg. Rezeptionsà'sthetik, Theorie und Praxis, UTB 303, W. Fink, MUnchcn, 1975,
pp. 42 - 70). Il est repris par H.R. Jauss qui « désigne par ce mot le sens à chaque fois nouveau
que toute la structure de l'œuvre en tant qu'objet esthétique peut prendre quand les conditions
historiques et sociales de sa réception se modifient » (Pour une esthétique de la réception, op.
cit., p. 213).
8 Der Akt des Lesens, p. 41.
9 ibidem, p. 60.
10 Le terme allemand est Aktstruktur
11 Der Akt des Lesens, p. 115.
12 W. Iser rejoint ici les travaux de N. Luhmann (Soziologische Aufklärung-Aufsätze zur Theorie
sozialer Systeme, Opladen).
13 cf. R. Jakobson : « The poetic function projects the principle of equivalence from the axis of
selection into the axis of combination », Style in language, Cambridge, 1964.
14 W. Iser déclare emprunter ces termes à A. Schiitz, Das Problem der Relevanz, Frankfurt, 1971.
15 Husserl. E., Zur Phänomenologie des inneren Zeitbewusstseins, Den Haag, 1966.
16 Der Akt des Lesens, p. 182.
17 Les considérations émises ici rappellent sans doute plus directement que d'autres celles qui
concernent les problèmes d'isotopie sémantique et de cohérence textuelle.
18 Nous ne traduisons pas ce terme puisqu'il s'agit bien du concept philosophique.
19 Der Akt des Lesens, p. 197.
20 « Perzeptuelles Noema », concept que W. Iser déclare emprunter à A. Gurwitsch, The Field of
consciousness, Pittsburgh, 1964.
21 Der Akt des Lesens, p. 219.
22 Ibidem, p. 220.
23 Ibidem, p. 220.
24 W. Iser prend l'exemple de Tom Jones.
25 Der Akt des Lesens, p. 239.
26 Ibidem, p. 267.
27 Nous préférons ce terme à la traduction littérale de « place vide » (Leerstelle).
28 A vrai dire, il est souvent fait allusion antérieurement à cette notion dévide (Leere) et à la
négation, mais c'est seulement à partir de la page 257 que W. Iser leur accorde un long
développement.

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17/09/2018 Le texte et sa lecture. Une analyse de l'acte de lire selon W. Iser
29 Der Akt des Lesens, p. 262-263.
30 Ibidem, p. 301.
31 Le terme « Unbestimmtheitsstellen » se trouve dans l'article cité de R. Ingarden,
Konkretisation und Rekonstruktion, p. 43.
32 DerAkt des Lesens, p. 286.
33 W. Iser renvoie ici à J.M. Lotman, Die Struktur literarischer Texte, UTB 103, W. Fink,
Munchen, 1972.
34 Der Akt des Lesens, p. 328.
35 « Eine textspezifîsche und eine vorstellungsspezifische Relevanz », p. 335.

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Pour citer cet article


Référence électronique
Yves Gilli, « Le texte et sa lecture. Une analyse de l'acte de lire selon W. Iser », Semen [En
ligne], 1 | 1983, mis en ligne le 21 août 2007, consulté le 18 septembre 2018. URL :
http://journals.openedition.org/semen/4261

Auteur
Yves Gilli

Université de Franche-Comté

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Le référent dans les textes de Kafka [Texte intégral]
Paru dans Semen, 4 | 1989

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Revue de sémio-linguistique des textes et discours
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