Académique Documents
Professionnel Documents
Culture Documents
Introduction A La Thermodynamique de Latmosphere - Compress
Introduction A La Thermodynamique de Latmosphere - Compress
Thermodynamique avancée
Notes de cours
Introduction à la thermodynamique de
l’atmosphère
Note : Ces notes de cours peuvent comporter des erreurs ou des omissions. Toute
correction, remarque, ou commentaire est bienvenu(e).
-1-
PHY4501 : Thermodynamique avancée - Thermodynamique de l’atmosphère
-2-
PHY4501 : Thermodynamique avancée - Thermodynamique de l’atmosphère
THERMODYNAMIQUE AVANCEE 1
1. INTRODUCTION 6
Humidité spécifique 7
Humidité relative 7
Température virtuelle 9
Exercice du chapitre 2 10
Température pseudo-potentielle 19
4. ÉQUILIBRE HYDROSTATIQUE 29
La force de gravité 29
Géopotentiel 29
Surface équipotentielle 30
Equilibre hydrostatique 31
Équation hydrostatique 32
-3-
PHY4501 : Thermodynamique avancée - Thermodynamique de l’atmosphère
Altimétrie 32
Équation hypsométrique 33
Atmosphère standard 80
5. DIAGRAMMES THERMODYNAMIQUES 37
Les diagrammes aérologiques 37
Téphigramme 38
Orientation des lignes fondamentales 39
Le Skew-T / log p 40
Etats d’équilibre 54
État conditionnel 56
Instabilité latente 59
Relation entre l’instabilité réelle et latente, Méthode de la tranche Erreur ! Signet non défini.
-4-
PHY4501 : Thermodynamique avancée - Thermodynamique de l’atmosphère
-5-
PHY4501 : Thermodynamique avancée - Thermodynamique de l’atmosphère
1. Introduction
L’étude des phénomènes atmosphériques découle directement de l’application des lois
de conservation de l’énergie, de la masse et de la quantité de mouvement, à l’atmosphère.
Celle-ci est composée d'eau sous ses diverses phases (vapeur, liquide, solide) au sein d'un gaz
considéré comme chimiquement homogène qui on nomme l'air sec. Les phénomènes
atmosphériques les plus courants comme les plus violents sont la conséquence de
transformations thermodynamiques de l’atmosphère. L’étude des transformations d’énergie
est le sujet de la thermodynamique.
-6-
PHY4501 : Thermodynamique avancée - Thermodynamique de l’atmosphère
Rapport de mélange
mv
r= (2.3)
md
r représente la masse de vapeur d'eau associée à l'unité de masse d'air sec. La grandeur du
rapport de mélange est nettement inférieure à l'unité. En dehors des basses couches et des
régions chaudes de l'atmosphère, il reste inférieur à 10-2. Pour des raisons de commodité on
exprime r en grammes de vapeur d’eau par kilogramme d'air sec.
e e
r =ε =ε (2.4)
pd p−e
Humidité spécifique
L'humidité spécifique est la quantité de vapeur d'eau par unité de masse d'air humide
et est donnée par le rapport :
mv
q= (2.5)
m
Les deux rapports r et q ne sont pas indépendants. Ils sont reliés par les expressions
suivantes :
q r
r= , q= (2.6)
1− q r +1
Humidité relative
La formation des nuages débute en général dès que l'air, initialement humide, devient
saturé. On conçoit alors que les chances de formations nuageuses sont d'autant plus grandes
que l'air est proche de la saturation. Il est alors intéressant de pouvoir estimer cette proximité
de la saturation. L'humidité relative, U, nous donne cette information.
-7-
PHY4501 : Thermodynamique avancée - Thermodynamique de l’atmosphère
e
U (%) = 100 (2.7)
es (T )
e
U i (%) = 100 (2.8)
esi (T )
Signalons alors que pour une même température négative, es (T) < es(T) ce qui signifie
i
que si l'air est saturé par rapport à la glace il ne l'est pas forcément par rapport à l'eau:
esi (T ) e (T )
U i (%) = 100 = 100% , mais U (%) = 100 si < 100% (2.9)
esi (T ) es (T )
Les hygromètres qui indiquent l'humidité relative par rapport à l'eau liquide à toute
température, n'indiquent pas 100 % d'humidité quand ils sont placés dans un nuage de cristaux
de glace.
e r es
U (%) = 100 ≅ 100 où rs = ε (2.10)
es (T ) rs p − es
La présence simultanée d’air sec et de la vapeur d’eau dans une particule d’air humide
est une particularité du système thermodynamique en étude. Dans le cas de l’air sec seul,
l’état thermodynamique est complètement décrit par sa pression, pd, sa densité, ρd, et sa
température, T ; dans le cas de la vapeur d’eau pure, son état est défini par la pression e, sa
densité, ρv, et sa température, T. Dans le cas de l’air humide il faut aussi spécifier la quantité
d’humidité présente. Dans ce qui suit les symboles se référant à la vapeur d’eau aurons
l’indice v, ceux se référant à l’air sec aurons l’indice d et ceux que se réfèrent à l’air humide
n’aurons pas d’indice.
Les équations d’état de l’air sec, de masse md, occupant le volume V, à la température
T et de la vapeur d’eau, de masse mv, occupant le volume V et à la température T, sont
respectivement :
-8-
PHY4501 : Thermodynamique avancée - Thermodynamique de l’atmosphère
Rd md T Rv mvT T
p = pd + e = + = ( Rd md + Rv mv ) (2.12)
V V V
Tm ⎛ md m ⎞ ⎛m 1 m 1 ⎞ R*
p= ⎜ Rd + Rv v ⎟ = ρTR* ⎜ d + v ⎟ = ρT = ρTR
V ⎝ m m⎠ ⎝ m Md m Mv ⎠ M
⎛m ⎞ ⎛m ⎞
R = Rd ⎜ d ⎟ + Rv ⎜ v ⎟
⎝ m ⎠ ⎝m⎠
R = Rd (1 − q ) + Rv q (2.13)
⎛ R ⎞ ⎛ 1 ⎞
R = Rd ⎜ 1 − q + v q ⎟ = R = Rd ⎜ 1 − q + q ⎟
⎝ Rd ⎠ ⎝ ε ⎠
R = Rd (1 + 0, 608q ) (2.14)
Température virtuelle
⎛ 1 ⎞
En météorologie, le facteur ⎜1 − q + q ⎟ = (1 + 0, 608q ) est en générale associée à la
⎝ ε ⎠
température absolue, plutôt qu’à R puisque la constante des gaz devrait être constante…. Ceci
amène à définition de température virtuelle, Tv :
La température virtuelle est la température qu’une parcelle d’air devrait avoir pour que
sa densité soit celle de l’air humide, aux mêmes conditions de pression et volume.
-9-
PHY4501 : Thermodynamique avancée - Thermodynamique de l’atmosphère
L’équation d’état des gaz parfaits prend alors une forme plus simple :
p = ρTv Rd (2.17)
Constante spécifique R
md Rd + mv Rv
R= = (1 + 0, 608q ) Rd ≅ Rd (2.18)
m
Chaleurs spécifiques cp et cv
md c pd + mv c pv
cp = = (1 + 0,87 q ) c pd ≅ c pd (2.19)
m
m c + mv cvv
cv = d vd = (1 + 0,97 q ) cvd ≅ cvd (2.20)
m
cpd = 1004 J kg-1K-1; cpv = 1870 J kg-1K-1; cvd = 717 J kg-1K-1; cvv =1410 J kg-1K-1.
Exercice du chapitre 2
- 10 -
PHY4501 : Thermodynamique avancée - Thermodynamique de l’atmosphère
2.3 -
a) Calculez le rapport de mélange d’une parcelle d’air à la pression de 800 hpa ayant
l’humidité spécifique q = 0,010 kgvapeur / kgair humide ;
b) La connaissance de la pression est-elle nécessaire pour répondre à a) ? Interprétez
physiquement le résultat a).
2.4 - Supposez que l’air au-dessus de la mer est calme (advection négligeable) et
complètement sec. Supposez que le taux d’évaporation est stationnaire et égale à 1 m / an.
Dans combien de temps l’humidité relative de l’air sera égale à 80% ? Supposez que la
hauteur de la couche limite est 1,5 km et la température est égale à 300 K.
2.6 - La pression totale et la température d’une parcelle d’air humide sont respectivement
975 hPa et 15°C. Son rapport de mélange est 1,80 g kg-1. Déterminez pour cette parcelle :
a) La pression partielle de la vapeur d’eau ;
b) La température virtuelle.
- 11 -
PHY4501 : Thermodynamique avancée - Thermodynamique de l’atmosphère
r
e= p
r +ε
e
U (%) = 100
es
Une parcelle d’air contenant de l’eau liquide (par exemple l’air des nuages) à
l’équilibre thermodynamique est un système hétérogène formé par l’air sec, la vapeur d’eau
en équilibre avec l’eau liquide (équilibre chimique), et l’eau liquide. La température est
commune à toutes les parties du système (équilibre thermique) et la pression aussi (équilibre
mécanique). Les procédés subis par ce système peuvent comporter des changements de phase.
Dans ces transformations ni la pression partielle de la vapeur d’eau, ni le rapport de mélange
se conservent. Par contre, si la parcelle d’air se maintient saturée, l’humidité relative est
constante et égale à 100 %.
RT 1
dT = dp + δ q (3.1)
cp p cp
Les transformations non adiabatiques sont, dans le cas général, les transformations
thermodynamiques au cours desquelles les échanges de chaleur du système considéré avec
son environnement ne sont pas nuls. Dans le modèle simplifié évoqué ci-dessus, ces
transformations se réduisent aux transformations isobares.
- 12 -
PHY4501 : Thermodynamique avancée - Thermodynamique de l’atmosphère
Transformations isobares
e e (T ) r (T , p )
U (%) = 100 = 100 s d ≅ 100 s d (3.2)
es es (T ) rs (T , p )
À la surface terrestre la pression atmosphérique varie peu. Alors le point de rosée est
un bon indicateur du contenu en vapeur d’eau de l’air. En été, le point de rosée est aussi un
bon indicateur du confort humain. Des points de rosée supérieures à 20 °C indiquent des
situations très humides et inconfortables (voir Annexe 3 : Indice humidex).
- 13 -
PHY4501 : Thermodynamique avancée - Thermodynamique de l’atmosphère
Il est possible aussi de calculer la quantité d’énergie qui doit perdre la masse d’air
pour que l’air atteigne le point de rosée. Dans un processus isobarique cette énergie est égale à
la variation d’enthalpie. Comme l’air humide est un gaz parfait dh = (cpd + qcpv)dT, où q est
l’humidité spécifique. La quantité de chaleur par unité de surface qui doit être perdue par une
masse d’air de température T0 pour être refroidie jusqu’à sa température du point de rosée Td
sera :
Lorsque le ciel est dégagé et les vents faibles, la température près du sol diminue
pendant la nuit par perte de chaleur par rayonnement infrarouge. Le procédé
thermodynamique est isobare. Si les pertes de chaleur sont suffisantes, l’air atteint la
température du point de rosée (ou frimas). L’humidité relative est alors 100 %. Si le
refroidissement continue, une partie de la vapeur d’eau se condense pour maintenir l’équilibre
thermodynamique.
La formation du brouillard peut aussi être observée lorsque de l'air ayant une certaine
température et humidité relative passe au-dessus d'une surface ayant une température
inférieure, la masse d'air refroidit et la vapeur d'eau condense en brouillard ; c’est le brouillard
d’advection.
Le système thermodynamique est constitué d’air sec (masse = md), eau condensée
(masse = mw) et vapeur d’eau (masse = mv) à l’équilibre thermodynamique sous les conditions
de pression et température p, T. L’eau condensée peut être dans la phase solide ou liquide ou
les deux. Nous allons traiter le cas du brouillard liquide. Comme l’air est saturée la pression
partielle de la vapeur est es(T) où T est la température du système :
m = md + mv + mw = md + mt , mt = mv + mw
En supposant que le système est fermé m et mt sont conservés. Comme le procédé est
isobare, il est un procédé dont la variation de l’enthalpie est égale aux échanges de chaleur
avec l’environnement :
( dh ) p = (δ q ) p
- 14 -
PHY4501 : Thermodynamique avancée - Thermodynamique de l’atmosphère
d ( mh ) = d ( md hd + mv hv + mw hw )
mdh = md dhd + mv dhv + hv dmv + mw dhw + hw dmw
mdh = md dhd + mv dhv + hv dmv + mw dhw − hw dmv
mdh = md c pd dT + mv dhv + + mw dhw + dmv ( hv − hw )
lv
md c pd + mv c pd + mwc pd
cp =
m
On obtient
dmv
dh = c p dT + lv (exact) (3.4)
m
dh ≅ c pd dT + lv dr (approché) (3.5)
L’enthalpie spécifique varie parce que la température varie ( c pd dT ) et parce que, dans
le système, le changement de phase d’une partie de l’eau libère (ou absorbée) de la chaleur
latente ( lv dr ).
e p =const p − e − ( − e) p ε
δ q ≅ c pd dT + lv dr , r = ε ⇒ dr = ε de = ε de ≅ de
p−e ( p − e) ( p − e)
2 2
p
De plus
⎧ e = es
⎪ ⎧ εl e
⎨ lv ⇒ ⎨dr ≅ v s 2 dT
⎪⎩des = RT 2 dT ⎩ pRvT
⎛ ε lv2 es ⎞
δ q ≅ ⎜ c pd + ⎟ dT (3.6)
⎝ p RvT 2 ⎠
- 15 -
PHY4501 : Thermodynamique avancée - Thermodynamique de l’atmosphère
⎛ RvT 2 ε ⎞
δ q ≅ ⎜ c pd + lv ⎟ des (3.7)
⎝ lv es p ⎠
Si d’autres données (par exemple évaluation des pertes ou gains radiatifs) permettent
l’estimation des pertes ou gains de chaleur, les équations ci-dessus nous permettent de
déterminer la variation de température dT et la variation de la pression partielle de la vapeur
des.
es
ρv = (3.8)
RvT
1 e le
d ρv = des − s 2 dT , des = v s 2 dT
RvT RvT RvT
(3.9)
le e ⎛ l ⎞ e
d ρ v = v2 s 3 dT − s 2 dT = ⎜ v − 1⎟ s 2 dT
Rv T RvT ⎝ RvT ⎠ RvT
⎛ l ⎞ e
dc = − d ρ v == ⎜1 − v ⎟ s 2 dT
⎝ RvT ⎠ RvT
⎛ lv ⎞ es RvT 2 ⎛ l ⎞1
dc = ⎜1 − ⎟ 2
des = ⎜1 − v ⎟ des
⎝ RvT ⎠ RvT lv es ⎝ RvT ⎠ lv
1
dc ≅ − des (3.10)
RvT
- 16 -
PHY4501 : Thermodynamique avancée - Thermodynamique de l’atmosphère
Δrs 0,015 0,025 0,065 0,09 0,15 0,25 0,35 0,65 1,8
(g kg-1)
Visibilité 900 600 300 240 180 120 90 60 30
(m)
Procédé isenthalpique
d ( mh ) = d ( md hd + mv hv + mw hw ) = 0
mdh = md dhd + mv dhv + hv dmv + ( mt − mv ) dhw − hw dmv = 0
mdh = md c pd dT + mv ( dhv − dhw ) + mt dhw + dmv ( hv − hw ) = 0
dlv lv
md c pd + mt cw
mdh = md c pd dT + mt cw dT + mv dlv + lv dmv = 0, c p =
m
dh = ( c pd + rt cw ) dT + d ( qlv ) = 0
- 17 -
PHY4501 : Thermodynamique avancée - Thermodynamique de l’atmosphère
lv l
Tw + rs (Tw ) = T0 + v r0 (3.11)
c pd c pd
La température équivalente, Te, est la température d'une parcelle d'air dont on aurait
complètement condensé sa vapeur d'eau par un processus adiabatique (et élimination du
liquide).
lv
Te = T0 + r0 (3.12)
c pd
RT 1
dT = dp + ( dq )changement de phase (3.13)
cP p cp
Une particule atmosphérique dans un flux d’air ascendant ou descendant subit une
variation notable de pression. La transformation n’est a priori pas adiabatique, la particule
pouvant échanger de la chaleur avec les particules environnantes, qu’elles participent ou non
au mouvement vertical. Pourtant, on peut faire l’hypothèse adiabatique en rappelant que l’air,
comme la plupart des gaz, est un mauvais conducteur thermique. Ainsi, dans de nombreux
phénomènes météorologiques liés à l’ascendance / descendance d’air (par exemple la
formation et la dissipation des masses nuageuses), l’hypothèse adiabatique est de rigueur.
- 18 -
PHY4501 : Thermodynamique avancée - Thermodynamique de l’atmosphère
Il est à noter que dans le raisonnement précédent, où l’on imagine une particule d’air à
un niveau initial de pression soulevée (ou abaissée) à un autre niveau de pression, les deux
hypothèses principalement faites sont l’adiabatisme et l’équilibre mécanique (la pression au
sein de la particule et la pression hors de la particule sont identiques). L’équilibre thermique
n’a pas lieu d’être : il existe une différence de température entre les particules en ascendance
ou en subsidence et les particules de l’environnement (l’air hors ascendance).
dT Ra
θ 1000 dP
∫T0 T
=
cPa ∫P0 P
avec Rd = 287 J.kg-1.K-1 et cPd = 1005 J.kg-1.K-1 (air sec)
Ra
⎛ 1000 ⎞ cPa
Température pseudo-potentielle
La température potentielle a été définie pour le cas où l’atmosphère est sèche. Les
particules d’air sont cependant très fréquemment chargées en vapeur d’eau.
En premier lieu, lorsque l’on considère une particule d’air humide non saturée, la
relation qui relie la température à la pression au cours d’une transformation adiabatique est
sensiblement la même que pour une particule d’air sec. La démonstration de cette propriété
n’est pas reproduite dans ce document, mais il suffit, dans la définition de la température
potentielle, de remplacer la chaleur massique à pression constante et la constante des gaz
parfaits par leurs valeurs en air humide (à noter que le rapport entre R et Rd est le même que
celui permettant de passer de la température à la température virtuelle). On peut alors montrer
que l’exposant R / cp est très voisin de Rd / cpd, ce qui signifie que la valeur de θ est
sensiblement la même (l’éventuelle différence ne dépasse pas 0,1°C). On considère donc que
tant qu’elle n’a pas atteint la saturation, une particule d’air subissant une transformation
adiabatique conserve la même valeur de température potentielle.
La situation n’est pas du tout similaire si l’on considère une particule d’air saturée.
Dans ce cas, la vapeur saturante est en équilibre avec les gouttelettes d’eau en suspension
dans l’atmosphère (constituant par exemple les nuages). Si l’on fait subir une ascension à la
particule, donc une détente adiabatique, la condensation devient nécessaire au maintien de la
saturation dans la particule (r diminue jusque la nouvelle valeur de rs après ascendance) et il
survient alors un dégagement de chaleur latente. En effet, quand la vapeur est saturante dans
une particule, cette particule ne peut plus contenir davantage de vapeur d’eau sans changer
d’état. Le dégagement interne de chaleur latente atténue alors le refroidissement (conséquence
de la détente) du fluide et de l’eau liquide contenus dans la particule : une même détente
adiabatique refroidit donc moins l’air saturé que l’air humide. La pente, dans un diagramme
(p,T), des courbes décrivant les transformations adiabatiques saturées sera donc moins
importante que la pente des adiabatiques sèches.
- 19 -
PHY4501 : Thermodynamique avancée - Thermodynamique de l’atmosphère
– La chaleur latente dégagée n’est pas utilisée pour chauffer les gouttes d’eau
présentes.
– On considère une masse d’air sec constante et on néglige les pertes de masse par
précipitation.
Si une masse de vapeur dmv est condensée, on a δ Q = −lv dmv . Soit par unité de masse :
δQ dmv
= −lv = −lv dr (condensation : r diminue ; évaporation : r augmente)
m m
δ q = c p dT − α dp = −lv dr ⇒ c p dT − α dp + lv dr = 0 (3.14)
Il est à noter que les raisonnements et idées que nous avons développés pour une
détente restent valables pour une compression tant que la parcelle d’air reste saturé. On peut
donc définir la température potentielle pseudo-adiabatique θw comme étant la température
prise par une particule saturée amenée au niveau de pression 1000 hPa en suivant une
transformation pseudo-adiabatique, tout en restant saturée.
dp
c p dT − RT = −lv dr
p
−lv dr
Tc p d ln θ = −lv dr ⇒ d ln θ =
Tc p
lrw
θ ew = θ exp (3.15)
c PT
- 20 -
PHY4501 : Thermodynamique avancée - Thermodynamique de l’atmosphère
q1m1 + q2 m2
L’humidité spécifique du mélange sera : q = . (3.16)
m1 + m2
e rm + r m em +e m
Puisque r ≅ q = ε , r ≅ 1 1 2 2 et e = 1 1 2 2 (3.17)
p m1 + m2 m1 + m2
m1c p1dT + m2 c p 2 dT = 0
m1 (1 + 0,87q1 ) c pd dT + m2 (1 + 0,87q2 ) c pd dT = 0
m1 (1 + 0,87q1 ) c pd (T − T1 ) + m2 (1 + 0,87q2 ) c pd (T − T2 ) = 0
T=
( m1T1 + m2T2 ) + 0,87 ( m1q1T1 + m2 q2T2 ) (3.18)
m + 0,87 ( m1q1 + m2 q2 )
- 21 -
PHY4501 : Thermodynamique avancée - Thermodynamique de l’atmosphère
T≅
( m1T1 + m2T2 ) (3.19)
m
C’est-à-dire que la température finale est donnée par la moyenne pondérée par la
masse des températures initiales. De plus, par définition de température potentielle :
Rd Rd
⎛ 1000 ⎞ c pd ⎛ 1000 ⎞ c pd
θ1 ≅ T1 ⎜ ⎟ ; θ 2 ≅ T2⎜ ⎟ , on trouve que la température potentielle du
⎝ p ⎠ ⎝ p ⎠
mélange est elle aussi la moyenne pondérée par la masse des températures potentielles
initiales :
θ≅
( m1θ1 + m2θ 2 ) (3.20)
m
e≅
( e1 − e2 ) T + e2T1 − e1T2 (3.21)
T1 − T2 T1 − T2
Figure 3.1 : effets du mélange isenthalpique sur l’humidité relative. Source : Iribarne,
1973.
- 22 -
PHY4501 : Thermodynamique avancée - Thermodynamique de l’atmosphère
L’expression (3.21) n’est valable que lorsqu’il n’y a pas condensation. Or il se peut
que le rapport de mélange du mélange dépasse le rapport de mélange saturant, même si les
particules étaient, initialement, seulement très humides sans être saturées, comme la figure 3.2
le fait ressortir.
Puisque la sursaturation est très rare dans l’atmosphère, l’excès de vapeur se condense
sous forme de gouttelettes jusqu’à que l’équilibre vapeur-liquide se rétablisse. La quantité
d’eau condensée peut être déterminée en connaissant la différence entre e (pression de vapeur
sursaturée, point P) et ew′ (pression de vapeur d’équilibre, point P’).
ε
q − qw′ ≅ r − rw′ ≅ ( e − ew′ )
p
où ( e − ew′ ) est représenté par le segment de droite P’Q. La concentration d’eau liquide par
unité de volume est donnée par :
e 1 e
Δc = −Δρ où ρ = ⇒ dρ = de − dT
RvT RvT RvT 2
lv ⎫
T+ r ≡ Te ⎪
cp
⎪
εe ⎪ lv ε
r≅ ⎬ ⇒ dT = − de
p ⎪ cp p
p = cste ⎪
⎪
⎭
1 ⎛ l 1⎞
dρ = ⎜⎜1 + v r ⎟⎟ de
RvT ⎝ c p T ⎠
- 23 -
PHY4501 : Thermodynamique avancée - Thermodynamique de l’atmosphère
lv l 1 T
T+ r ≡ Te ⇒ 1 + v r = e
cp cp T T
1 Te T
dρ = de, e ≅ 1 (3.22)
RvT T T
1
Donc : Δc ≅ − Δe (3.23)
RvT
Nous allons étudier maintenant les conséquences du mélange vertical des masses d’air
par turbulence dynamique ou convective. L’analyse est compliquée dans ce cas par la
variation verticale de p, T et r. Dans une première étape nous allons considérer deux masses
d’air non saturé isolées qui se mélangent au même niveau de pression après avoir effectué
initialement des expansions ou de compressions adiabatiques. Soit les masses m1 et m2
initialement aux niveaux de pression p1 et p2 (avec les températures T1 et T2), qui se déplacent
jusqu’au niveau de pression p où elles se mélangent. On peut imaginer un processus de
mélange en trois étapes :
3) La troisième étape consiste à ramener les deux masses d’air à leur pression
initiale. Dans ce processus (adiabatique) la température potentielle reste la
même, puisque elle est une propriété conservative pour un processus
adiabatique.
- 24 -
PHY4501 : Thermodynamique avancée - Thermodynamique de l’atmosphère
1
ρdz = − dp (3.25)
g
m z p2 p2
Toutes les quantités conservatives, comme q, r, sont données par des expressions
similaires à (3.26). La température varie en fonction de p selon l’expression :
R
⎛ p ⎞ cp
T = θm ⎜ ⎟ , avec la pression p en hPa. (3.27)
⎝ 1000 ⎠
Avant le mélange, il y a une certaine masse de vapeur d’eau présente dans la couche et
aussi une masse donnée d’air sec. Le mélange sans condensation ne change pas ces quantités
mais amène à une distribution de rapport de mélange et de température potentielle uniforme
dans la couche mélangée comme montrent les figures 3.3 (a), (b) et (c).
Une couche atmosphérique bien mélange est caractérisée par un profil de température
potentielle équivalente constante sur toute son épaisseur et un profil de température
potentielle constante et de rapport de mélange constante en bas du niveau de condensation
(base de nuage). Même si le rapport de mélange diminue avec la hauteur à l’intérieur de la
- 25 -
PHY4501 : Thermodynamique avancée - Thermodynamique de l’atmosphère
couche de nuage, la quantité totale d’eau (vapeur + condensée) reste constante et égale au
rapport de mélange au-dessous de la base du nuage.
Dans le cas d’un mélange purement dynamique, il est possible de calculer les profils
de rapport de mélange et de température potentielle au-dessous de la couche nuageuse :
ew (T ) ⎫
rm = ε
p − ew (T ) ⎪⎪
R ⎬ ⇒ (TNCM , pNCM , rm ) (3.28)
⎛ p0 ⎞ c p ⎪
θm = ⎜ ⎟ ⎪
⎝ p⎠ ⎭
m z p2
1
qw = ∫ ( rm − rw )dm = ∫ ( rm − rw )ρ dz = − g ∫ ( rm − rw )dp (3.30)
0 NCM NCM
- 26 -
PHY4501 : Thermodynamique avancée - Thermodynamique de l’atmosphère
Il est important de reconnaître qu’une couche bien mélangée est une idéalisation de la
réalité. Dans l’atmosphère il y a toujours de processus qui introduisent des hétérogénéités
dans les profils de température et d’humidité.
Exercices 3
3.1.Une masse d’air a une température de 20°C à une pression de 1000mb, avec un
rapport de mélange de 10g/kg. Après un certain temps, la même masse, sans
mélange avec l’environnement, acquiert une température de 10°C et une pression
de 750 mb. Sachant que le point de rosée est initialement 14°C, calculez
analytiquement les valeurs initiales et finales de la pression de vapeur e et de
l’humidité relative UW, et la température finale du point de rosée Tdf. N’utilisez pas
les tables de pression de vapeur saturante.
3.3. Deux parcelles d’air de même masse, toutes deux à 1000 mb, se mélangent
complètement. Leurs températures initiales et leurs rapports de mélange sont :
T1 = 23.8°C , r1 = 16.3g/kg
T2 = -6.4°C , r2 = 1.3 g/kg
Décrivez l’état final : la température, le rapport de mélange, si l’air est
saturé ou non et si oui, quel est son contenu en eau liquide en g/cm3.
Faîtes tous les calculs analytiquement; si nécessaire, utilisez les tables de pression
de vapeur saturante ou de rapport de mélange saturant.
3.4.Deux parcelles d’air de même masse, une à 0°C et l’autre à 25°C, toutes deux
saturées mais sans eau liquide, se mélangent complètement. La pression est de
1000 mb. Calculez le contenu en eau liquide résultant du brouillard, en gm-3.
Utilisez les tables au besoin, mais pas de diagramme.
3.7.Une masse d’air subit un déplacement vertical durant lequel il y a une tombée de
précipitation. Si on suppose qu’il n’y a pas d’échange de chaleur avec
l’environnement, quel paramètre invariant pourrait être utilisé pour identifier la
masse d’air durant ces transformations? Quel paramètre invariant pourrait être
- 27 -
PHY4501 : Thermodynamique avancée - Thermodynamique de l’atmosphère
- 28 -
PHY4501 : Thermodynamique avancée - Thermodynamique de l’atmosphère
4. Équilibre hydrostatique
L’équilibre hydrostatique est une référence constante en météorologie. En effet,
l’observation montre que la vitesse verticale est en générale très faible. L’écoulement cherche
à retrouver son état d’équilibre hydrostatique, seule position dans laquelle le repos est
possible. Dans cette partie, nous allons développer les différentes lois qui régissent l’équilibre
vertical de l’atmosphère « au repos ».
La force de gravité
L’atmosphère est une couche fluide, assez mince comparée aux dimensions de la
Terre : le rayon de la planète est d’environ 6400 km, alors qu’environ 80 pour cent de la
masse de l’atmosphère se situe dans les 15 premiers kilomètres du sol. Ce fluide se déplace
sur une surface tournante et sphérique, mais cet aspect dynamique nous intéressera peu dans
le présent cours. Par contre, une des propriétés fondamentales du fluide atmosphérique que
nous allons utiliser comme point de départ de ce chapitre est son caractère stratifié : sous
l’effet de la pesanteur ou force de gravité, la densité atmosphérique augmente de la base
jusqu’au sommet.
Géopotentiel
dW
= gdz = d Φ (4.1)
m
Il convient de bien noter que g n’est pas une constante dans la formule précédente, et
c’est justement là tout l’intérêt du géopotentiel qui permet de raisonner sans forcément faire
d’hypothèses sur les variations de g. Pour obtenir le géopotentiel et non sa différentielle, il
suffit d’intégrer la relation précédente.
- 29 -
PHY4501 : Thermodynamique avancée - Thermodynamique de l’atmosphère
Surface équipotentielle
La pression est de façon générale une force exercée par unité de surface. Nous nous
plaçons dans l’état théorique de l’atmosphère au repos, c’est-à-dire une atmosphère où les
vents sont nuls et le restent ; une telle atmosphère n’est donc pas en mouvement dans le
référentiel terrestre. La pression atmosphérique peut être définie de ce point de vue statique
comme l’intensité d’une force mesurant le poids de la colonne d’air s’exerçant sur une unité
de surface à la verticale du lieu considéré.
- 30 -
PHY4501 : Thermodynamique avancée - Thermodynamique de l’atmosphère
normale à ce niveau est 1013,25 hPa. Les valeurs extrêmes enregistrées sont les suivantes : le
maximum de 1083,5 hPa enregistrée le 31 décembre de 1968 au lac Agata en Sibérie, Russie,
position 66N/93E et le minimum de 870 hPa, au large des Philippines, près du centre du
typhon Tip, le 12 octobre 1979.
Les lignes ou surfaces de niveau d’égale pression sont appelées les lignes ou surfaces
isobares.
Equilibre hydrostatique
L’équilibre hydrostatique permet dans les grandes lignes de rendre compte du profil
vertical de pression dans l’atmosphère. Il est basé sur les deux approximations suivantes :
Il est possible de vérifier par une analyse d’échelle que l’équation dynamique
complète du mouvement vertical se réduit à l’équation de l’équilibre hydrostatique dans de
nombreux cas à l’échelle synoptique, et plus généralement dès que l’échelle caractéristique
verticale est négligeable par rapport à l’échelle caractéristique horizontale.
- 31 -
PHY4501 : Thermodynamique avancée - Thermodynamique de l’atmosphère
Équation hydrostatique
Pour écrire l’équation hydrostatique, il faut faire le bilan d’un élément d’air supposé
en équilibre sous les forces de pression et le poids. L’équation de l’équilibre hydrostatique
s’écrit alors :
1 ∂p
− = −ρ g (4.2)
ρ ∂z
Une première étape peut être franchie en utilisant l’équation d’état de l’air
atmosphérique : p = ρRdTv où ρ est la masse volumique de l’air atmosphérique, Rd la constante
spécifique de l’air sec, et Tv la température virtuelle de l’air atmosphérique, qui peut être
définie comme la température qu’aurait une masse d’air humide dans un volume V donné et
de pression p si cet air était sec, c'est-à-dire TV = T (1 + 0, 61r ) .
Rd dp
dz = − Tv (4.3)
g p
dp g p
=− (4.4)
dz Rd Tv
Altimétrie
- 32 -
PHY4501 : Thermodynamique avancée - Thermodynamique de l’atmosphère
Figure 4.2 - Lignes isobares sur une surface d’altitude constante, ici le
niveau de la mer (source : Le Vourc’h, Fons, Le Stum)
On désire donc réaliser une loi de correspondance simple entre pression et altitude
pour ces raisons d’altimétrie. On pourrait tenter d’intégrer la relation différentielle précédente
dz, et trouver z = f(p). Cette intégration est cependant très loin d’être triviale, puisque Tv est
fonction de la température T et du rapport de mélange r, ces variables étant elles-mêmes d’une
part des fonctions du temps et d’autre part, comme g d’ailleurs, des fonctions de z.
Il faut donc proposer des modèles d’atmosphère voisins de la réalité et rendant compte
de façon idéalisée des lois de variation de (T,r,g) en fonction de z. C’est le but des modèles de
Laplace et de l’atmosphère standard.
Équation hypsométrique
- 33 -
PHY4501 : Thermodynamique avancée - Thermodynamique de l’atmosphère
RT ⎛p ⎞
∫ T d ln p
p0
v
z − z0 = d v ln ⎜ 0 ⎟ avec Tv ≡ p
(4.5)
g ⎝ p⎠
∫ d ln p
p0
Cette expression donne une relation logarithmique entre altitude et pression. Elle
indique de plus qu’en se plaçant sur une isobare, l’épaisseur de la couche d’atmosphère
considérée est proportionnelle à la température virtuelle absolue moyenne, Tv . Ceci
signifie qu’à un endroit où Tv est plus basse (i.e. la colonne d’air est, en moyenne, plus
froide), l’isobare 500 hPa, par exemple, sera située à une altitude plus basse, et la couche
1000-500 hPa sera moins épaisse. On peut y voir un effet de l’augmentation de la densité de
l’air lorsque la température diminue. Une irruption d’air froid aura tendance à « affaisser » les
surfaces isobares, ce qui aura pour effet de modifier l’écoulement d’air aux niveaux
considérés. Il ne faut pas pour autant en conclure que seuls les effets thermiques modifient la
topographie des surfaces isobares ; beaucoup de phénomènes mécaniques peuvent jouer
également ce rôle. En altitude cependant, i.e. typiquement à partir de 700 mb environ, et en
deçà, la pratique montre que les effets thermiques décrivent bien la tendance générale.
- 34 -
PHY4501 : Thermodynamique avancée - Thermodynamique de l’atmosphère
Il est à remarquer que l’hypothèse « g constant » n’est pas nécessaire si l’on raisonne
en mètres géopotentiel (voir plus haut). Dans ce cas, nous avons une relation similaire à la
précédente (en remplaçant z par Z et g par g0), mais exprimée en mètres géopotentiel. Cette
relation constitue l’équation de Laplace pour le géopotentiel et la pression, et donne une
relation de correspondance exacte entre ces deux variables. Cette propriété est largement
utilisée en pratique. On considère ainsi que les lignes isohypses des cartes « en altitude » sont
en toute rigueur des lignes d’égal géopotentiel des surfaces isobares (formulation
équivalente : les lignes isobares des surfaces d’altitude géopotentielle constante ont le même
tracé que les lignes isohypses des surfaces isobares); cette correspondance provient de la
méthode développée dans les stations de radiosondage pour déterminer le niveau des surfaces
isobares, qui utilise exactement la relation hypsométrique.
Tout niveau atmosphérique pourra donc être repéré de façon équivalente par son
altitude, sa pression, ou son géopotentiel.
- 35 -
PHY4501 : Thermodynamique avancée - Thermodynamique de l’atmosphère
Exercices 4
4.1
a. Quelle est la relation entre altitude et pression pour une atmosphère dont le
gradient vertical de température Γ = − dT dz est une constante ?
b. Calculez l’épaisseur de la couche 1000 – 500 hPa avec Γ = 6,5 K / km et
T0 = 273K.
c. Comparez avec le cas d’une atmosphère isotherme.
4.2
a. Montrez qu’une atmosphère homogène (la densité est uniforme en fonction
de l’altitude) a une épaisseur finie qui dépend seulement de la température à
la surface.
b. Calculez l’épaisseur d’une atmosphère homogène avec une température de
surface T0 = 273 K.
4.3
a. Un ballon rempli d’hélium doit emporter une charge de 100 kg à une altitude
de 30 km. Quel est le volume requis pour le ballon si le matériel utilisé pour
sa construction est une feuille de polyéthylène épaisse de 25 μm et de masse
volumique 1 g/cm3.
b. Quel est le volume lors du lancement au niveau de la mer ?
- 36 -
PHY4501 : Thermodynamique avancée - Thermodynamique de l’atmosphère
5. Diagrammes thermodynamiques
Suivant les pays, ces diagrammes sont légèrement différents. Dans le monde anglo-
saxon, on utilise les téphigrammes, mais aussi les diagrammes « skew-T » où la température
est donnée sur des lignes inclinées verticales et non verticales ; en France, on utilise un
émagramme 761 (voir figure 5.1). Le principe de construction est le même dans les deux cas,
ce n’est que l’aspect qui change légèrement.
a) b)
Figure 5.1 : a) Emagramme et b) téphigramme (source : Météo-France et R. Stull)
Ces diagrammes sont en général remplis par les données de radiosondages (utilisant
des ballons lâchés dans l’atmosphère et enregistrant les différents paramètres au cours de leur
ascension) qui sont effectués, en général à 00 UTC et 12 UTC (UTC = Le Temps universel
coordonné). UTC est une échelle de temps adoptée comme base du temps civil international
- 37 -
PHY4501 : Thermodynamique avancée - Thermodynamique de l’atmosphère
par un grand nombre de pays. Elle substitue l’échelle GMT ou temps ZULU qui est l'un des
noms du fuseau horaire UTC = 0).
Téphigramme
Où χ = R/cp
Un aspect intéressant que l'on retrouve dans le téphigramme est l'équivalence énergie-
surface. Puisque, δq = T ds = du + pdα , sur un cycle réversible on obtient que
- 38 -
PHY4501 : Thermodynamique avancée - Thermodynamique de l’atmosphère
- Les isobares (hPa) sont indiquées par les lignes vertes légèrement courbées et
quasi horizontales, tracés à intervalles de 10 hPa, de 1050 à 100 hPa. Noter, que la
pression suit une décroissance logarithmique vers le haut du diagramme, les hautes
pressions représentant les basses altitudes.
- Les isothermes (°C) sont indiquées par des traits verts parallèles qui sont tracés du
coin gauche inférieur vers le coin droit supérieur, formant un angle de 45 ° avec
l’horizontal. Repérées en abscisses elles sont graduées en verte à tous les 5°C. Les
températures en °F sont indiquées en haut et en bas à l’intérieur du care du
téphigramme. L’isotherme 0 °C est indiquée par une ligne verte plus épaisse.
- Les adiabatiques saturées (°C) sont indiquées par les courbes brunes presque
perpendiculaires aux isobares dans le coin droit au bas de la feuille. Elles sont
numérotées en °C, le long de l’isotherme -50 °C. La cote de température represente
ce qu’on appelle la température potentielle du thermomètre mouillé. Ces courbes
sont également appelées les courbes pseudoadiabatiques ; lorsqu’une parcelle
devient et reste saturée, au cours par exemple d’une ascension, le point d’état ne
suivra plus une courbe d’égale température potentielle, mais une courbe d’égale
« température pseudoadiabatique potentielle du thermomètre mouillé » (notée θw),
dans la mesure où la nature de la transformation a changé (on est passé à une
transformation adiabatique saturée). De même que pour les iso-θ, la détermination
graphique est immédiate, et la lecture de la valeur associée peut se faire aisément
en descendant au niveau de pression 1000 hPa. Leur pente est plus faible que les
lignes d’égale température potentielle, nous avons vu précédemment pourquoi. Il
faut remarquer qu’aux très basses températures, l’écart entre les deux réseaux
d’adiabatiques tend à disparaître, ce qui est normal dans la mesure où la quantité
d’eau condensée qui peut apparaître est forcément limitée par le caractère froid de
l’air, qui est de fait peu riche en vapeur d’eau.
- Les rapports de mélange saturants (g/kg) sont indiqués par les courbes brunes,
presque droites et presque parallèles, tracées de bas en haut et inclinées vers la
droite sur le téphigramme. Elles sont plus rapprochées de la verticale que les
isothermes. Elles sont numérotées en brun au dessous de l’isobare 1050 hPa (par
rapport à l’eau) et au dessus de l’isobare 100 hPa (par rapport à la glace). L’écart
- 39 -
PHY4501 : Thermodynamique avancée - Thermodynamique de l’atmosphère
Le Skew-T / log p
Le Skew-T est l'un des diagrammes thermodynamiques le plus utilisés pour analyser la
structure thermique de l'atmosphère. La figure 5.3 en est un exemple. Ses axes sont la
température (T) versus le logarithme de la pression (p) dans un repère semi-logarithmique. Le
nom vient de l’aspect biais (skewed en anglais) de l'axe des températures.
Il s'agit en fait d'une version de l'émagramme développée aux États-Unis mais utilisé
sous le nom d'émagramme 761, ou émagramme 45 degrés, en France.
- Les isothermes (°C) sont indiquées par des traits bleus obliques et repérées en
abscisses.
- Les isobares (hPa) sont indiquées par les lignes bleues horizontales et repérées en
ordonnées. Noter, comme indiqué précédemment, que la pression suit une
décroissance logarithmique vers le haut du diagramme, les hautes pressions
représentant les basses altitudes.
- 40 -
PHY4501 : Thermodynamique avancée - Thermodynamique de l’atmosphère
- Les adiabatiques saturées sont indiquées par les lignes bleues obliques. Ces
courbes sont également appelées les courbes pseudoadiabatiques ; lorsqu’une
parcelle devient et reste saturée, au cours par exemple d’une ascension, le point
d’état ne suivra plus une courbe d’égale température potentielle, mais une courbe
d’égale « température pseudoadiabatique potentielle du thermomètre mouillé »
(notée θ'w, voir section précédente), dans la mesure où la nature de la
transformation a changé (on est passé à une transformation adiabatique saturée).
De même que pour les iso-θ, la détermination graphique est immédiate, et la
lecture de la valeur associée peut se faire aisément en descendant au niveau de
pression 1000 hPa. Leur pente est plus faible que les lignes d’égale température
potentielle, nous avons vu précédemment pourquoi. Il faut remarquer qu’aux très
basses températures, l’écart entre les deux réseaux d’adiabatiques tend à
disparaître, ce qui est normal dans la mesure où la quantité d’eau condensée qui
peut apparaître est forcément limitée par le caractère froid de l’air, qui est de fait
peu riche en vapeur d’eau.
- Les rapports de mélange saturants sont indiqués par les courbes mauves. On rappelle
la définition du rapport de mélange r (rapport de mélange en masse, obtenu via la loi de
- 41 -
PHY4501 : Thermodynamique avancée - Thermodynamique de l’atmosphère
e
Dalton des pressions partielles) : r = 0, 622 où p est la pression et e la pression partielle
p−e
de la vapeur d’eau. r exprime la masse de vapeur d’eau associée à l’unité de masse d’air sec,
c’est-à-dire la richesse de l’air en vapeur d’eau ; en général r est très inférieur à 1, on utilise
donc en général une unité mille fois plus petite, en grammes de vapeur par kilogramme d’air
sec. Sur les diagrammes, ce sont les rapports de mélange saturants qui sont indiqués, à savoir
la masse maximale de vapeur d’eau qui peut exister à la température de l’air d’air donnée à
une pression p. Ils sont obtenus avec la formule ci-dessus en remplaçant e par la valeur de la
pression de vapeur saturante es (qui dépend de la température). La saturation en vapeur d’eau,
et donc le changement d’état (condensation), intervient lorsque r = rs. Notez que les isolignes
de rs ont un écartement qui traduit la croissance quasi-exponentielle de ce paramètre en
fonction de la température (voir section suivante). Enfin, dans la mesure où une détente
(respectivement compression) adiabatique implique une décroissance (respectivement
croissance) de rs, on n’est pas surpris de l’agencement des courbes de rapport de mélange
saturant par rapport aux adiabatiques et pseudo-adiabatiques.
Les mêmes courbes pré-tracées pourront être identifiées sur les deux diagrammes
vierges précédents (figure 5.1). De plus, des informations sur la direction, le sens et l’intensité
du vent dans les différentes couches sont données à coté du diagramme, ainsi qu’une
multitude de paramètres permettant de plus facilement quantifier l’état de l’atmosphère et les
éventuels phénomènes convectifs associés (exemple, la CAPE, voir plus loin). Le paramètre
THCK représente l’épaisseur de l’atmosphère en mètres entre les niveaux 1000 hPa et 500
hPa ; par l’équation de Laplace, nous ne sommes pas surpris que l’épaisseur soit moins grande
la nuit que le jour, et l’on imagine bien qu’en ayant choisi un radiosondage situé dans un
climat plus continental, cette différence se serait trouvée exacerbée.
Les deux courbes tracées sur le diagramme dans la figure 5.3 décrivent l'état de
l'atmosphère à la verticale du site. Celle de droite représente la courbe d’état, et relie les
points de mesure en pression-température ; elle constitue donc une courbe de la température
de l’air atmosphérique en fonction de la pression. Celle de gauche donne la courbe des points
de rosée de l’air atmosphérique, c’est-à-dire les températures de saturation associées à chaque
pression. On représente parfois en addition (ce n’est pas le cas ici) la courbe de température
pseudo-potentielle du thermomètre mouillé.
D’une façon très générale, et si l’on voulait résumer un peu les idées physiques mises
en œuvre lors de l’utilisation d’un SkewT, on dirait que deux ensembles de processus
conduisent à déclencher la condensation de la vapeur d’eau : une décroissance du rapport de
mélange saturant ou une croissance du rapport de mélange. Le refroidissement isobare et la
détente adiabatique sont alors les transformations privilégiées, donnant lieu à de nombreux et
- 42 -
PHY4501 : Thermodynamique avancée - Thermodynamique de l’atmosphère
Le calcul des données non fournies peut constituer une première utilisation fructueuse
des diagrammes aérologiques. On se donne un point d’état sur un diagramme E de
coordonnées (T,P), pouvant résulter par exemple d’une mesure par radiosonde.
Rapport de mélange
Le rapport de mélange saturant est donné par la cote de la ligne d’égal rapport de
mélange saturant qui passe par le point d’état E. Le rapport de mélange est déterminé par la
cote de la ligne d’égal rapport de mélange saturant qui passe par le point de rosée R, puisque
r = rw(P, Td). Il est à noter qu’on est parfois amené à interpoler à l’œil les valeurs de rw lues si
l’on ne dispose pas d’une ligne tracée à proximité du point considéré.
Humidité relative
Il suffit de construire A, le point repéré sur le diagramme par sa pression PA = 1000
hPa et sa température TA égale à la température au point E, et B le point de température TB
égal à la température de rosée au point R et de rapport de mélange saturant égal à celui de A.
En lisant la pression du point B, et en la divisant par 10, on trouve approximativement la
valeur de l’humidité relative H = 100 e / ew. Cette construction graphique utilise l’identité
e (t ) p
approchée w d ∼ B et donne une estimation très correcte de l’humidité.
ew (t ) pA
Tension de vapeur
On utilise pour cette détermination la valeur du coefficient 0,622 dans la relation entre
pression partielle de vapeur d’eau et rapport de mélange. L’idée est de se placer à l’isobare
622 hPa et de tracer les points d’intersection F et G de celle-ci avec les isothermes d’état et de
- 43 -
PHY4501 : Thermodynamique avancée - Thermodynamique de l’atmosphère
rosée. L’astuce consiste alors à prendre en F et G les rapports de mélange saturants qui sont
numériquement proches respectivement de la pression partielle (autrement appelée tension) de
vapeur d’eau, et de la pression de vapeur saturante recherchées. Les paramètres sont évalués
avec une précision correcte, et il est également possible avec cette méthode d’évaluer d’une
autre façon la valeur de l’humidité. Nous profitons de ce point pour rappeler une formule
empirique permettant de donner la valeur de la pression de vapeur saturante en fonction de la
at
- 44 -
PHY4501 : Thermodynamique avancée - Thermodynamique de l’atmosphère
Exercice 5
5.1 Le panache émis par une tour de refroidissement quitte la tour au niveau de 825 hPa. Un
nuage se forme au dessus. Si le profil ambiant de température est isotherme avec T = 5 °C
et si la température au somme de la tour est 30°C et le rapport de mélange 25 g kg-1,
déterminez :
a. L’humidité relative au sommet de la tour
b. Le point de rosée au sommet de la tour
c. La pression à la base du nuage
d. La température potentielle équivalente du thermomètre mouillée dans le
nuage
e. Le rapport de mélange à 700 hPa
f. La pression au sommet du nuage
Utilisez un diagramme aérologique au besoin.
5.2 La température d’une parcelle d’air à la pression de 600 hPa est égale à 253 K.
a. Déterminez analytiquement et graphiquement sa température potentielle et son
rapport de mélange saturante ;
b. La parcelle d’air descend adiabatiquement jusqu’à ce que sa pression devienne
égale à 850 hPa. Déterminez : sa nouvelle température, son nouveau rapport de
mélange saturant et sa nouvelle température potentielle.
5.3 L'air monte de la surface où la pression est de 980 mb, jusqu'à son niveau de
condensation, formant un cumulus. La base du nuage est à la température de 10 ºC.
a. En supposant qu'il n'y a pas de mélange avec l'environnement, quelle est l'humidité
relative de l'air à la surface si sa température est de 25 ºC?
b. À quel niveau de pression se situe la base du nuage?
c. Quelle est la température isenthalpique équivalente (Te) à la base du nuage?
d. Quelle est la température potentielle adiabatique du thermomètre mouillé ( θ aw ), pour
cette parcelle d'air?
5.4 La température d’une parcelle d’air à la pression de 1000 hPa est égale à 298 K. Son
rapport de mélange est égal à 14 g kg-1.
a. Déterminez analytiquement et graphiquement son humidité relative.
b. Déterminez la température du point de rosée analytiquement et graphiquement.
5.5 Une parcelle d’air au niveau de pression de 450 hPa a la température de -10 °C et est
saturée. Déterminée analytiquement et graphiquement :
a. Le rapport de mélange de la parcelle
b. La température potentielle équivalente
- 45 -
PHY4501 : Thermodynamique avancée - Thermodynamique de l’atmosphère
On sait maintenant que l’air atmosphérique est un mélange de gaz parfaits et que la
température est une grandeur thermodynamique extrêmement importante dans la connaissance
de l’état de l’atmosphère. Les détails de la structure thermique de l’atmosphère, qui varie dans
l’espace et dans le temps, jouent un rôle important dans beaucoup de phénomènes
atmosphériques, comme les orages, l’évolution des systèmes météorologiques et la circulation
générale.
En premier concentrons-nous sur les caractéristiques typiques qu’on trouve dans les
profils de température atmosphériques. La figure 6.1 est un exemple du profil de température
à Dodge City, Kansas, le 8 septembre 2004.
- 46 -
PHY4501 : Thermodynamique avancée - Thermodynamique de l’atmosphère
Les profils de température sont obtenus par les radiosondes, envoyées en altitude
attachées à un ballon (figure 6.2). Les sondages aérologiques sont faits deux fois par jour dans
des milliers de stations partout dans le monde et donnent aux météorologistes un portrait
instantané de l’état thermodynamique de l’atmosphère à trois dimensions.
L’équation d’état du gaz parfait, que vérifie avec une bonne approximation l’air
atmosphérique, nous indique que l’état d’une masse donnée d’air sec est parfaitement
déterminé à partir du moment où l’on connaît la pression p0 et la température T0. Pour décrire
l’air atmosphérique d’un point de vue thermodynamique, on se donne donc un graphe sur
deux axes avec la pression en ordonnée et la température en abscisse. Un point sur ce graphe
correspond à un couple (p, T) et représente donc l’état de l’air sec en pression / température.
Les transformations irréversibles apparaissent comme deux points d’état (l’état initial et l’état
final, les deux seuls états où p et T sont des fonctions d’état), et les transformations réversibles
comme une suite continue de points d’états, c'est-à-dire une courbe dans le diagramme (p, T).
Depuis nôtre jeune âge on sait qu’en générale la température de l’atmosphère diminue
avec l’altitude. Jusqu’à un certain point l’exemple de la figure 6.1 confirme ce fait. La
température à la surface est proche de 13°C. La température diminue jusqu’à atteindre 0°C à
600 hPa et, à la hauteur de 16 km la température est aussi basse que -70°C !
- 47 -
PHY4501 : Thermodynamique avancée - Thermodynamique de l’atmosphère
∂T
Γ=− (6.1)
∂z
T2 − T1
Γ=− (6.2)
z2 − z1
1
L’Organisation de l'Aviation Civile Internationale a défini une loi de variation de la
pression atmosphérique et de la température qui permet de caractériser l'atmosphère standard.
Cette caractéristique permet, entre autres, l'étalonnage d'instruments de vol et l'homologation
de records. Voir Annexe 5.
- 48 -
PHY4501 : Thermodynamique avancée - Thermodynamique de l’atmosphère
Inversions
La couche suivante est la stratosphère, qui s’étend jusqu’à 50 km. Cette couche est
isotherme, à la base, et la température augmente avec la hauteur jusqu’à la stratopause où
l’atmosphère revient isotherme.
- 49 -
PHY4501 : Thermodynamique avancée - Thermodynamique de l’atmosphère
Figure 6.3 : Structure thermique idéalisée, telle que représentée par l’atmosphère standard
des États-Unis. Petty, 2008.
Le profil de température mesuré varie dans le temps et dans l’espace. Il est cependant
possible de déceler un comportement systématique associé aux saisons et à l’emplacement
géographique. En particulier :
La figure 6.4 donne un exemple de la variation saisonnière dans une station (Dodge
City) située aux latitudes moyennes. Sans surprise on note que l’atmosphère est plus froide
- 50 -
PHY4501 : Thermodynamique avancée - Thermodynamique de l’atmosphère
l’hiver (le 27 janvier 2004) qu’en été (le 4 juillet 2004). D’autre part la tropopause est plus
basse et sa température est plus élevée en hiver.
Figure 6.4 : exemple d’un sondage d’été (ligne continue) et d’un sondage
d’hiver (ligne en tiré) à Dodge City, Kansas. Source Petty, 2008.
Évidement, les sondages montrés dans les figures sont des exemples. À chaque instant
et à chaque endroit, le profil de température est différent. Un des objectifs le plus importants
de la thermodynamique de l’atmosphère est de comprendre comment ces variations influence
les mouvements verticaux qui sont à l’origine du temps.
- 51 -
PHY4501 : Thermodynamique avancée - Thermodynamique de l’atmosphère
Figure 6.5 : Sondage typique aux tropiques (ligne continue) et en arctique pendant
l’hiver (ligne en tiré)
Nous rappelons que les radiosondages donnent chaque jour les profils verticaux de
température, de vent, d’humidité, et de multiples autres paramètres physiques utiles (voir en
annexe – Annexe 4). Le profil de température est reporté sur un diagramme aérologique, et
nous avons vu à la partie précédente que cela nous permet d’évaluer l’état de l’atmosphère à
l’endroit et au moment considéré. Notamment, on peut déterminer par comparaison avec la
courbe de rosée, si l’atmosphère est proche de la saturation ou au contraire plutôt sèche.
- 52 -
PHY4501 : Thermodynamique avancée - Thermodynamique de l’atmosphère
g
ΓD = (6.3)
cP
Sa valeur est, pour l’air sec, d’environ 10 K / km. Ce gradient exprime la "rapidité"
avec laquelle la température d'une parcelle d'air varie verticalement lors d'une transformation
adiabatique. Comme les particules humides mais non saturées suivent aussi les courbes
adiabatiques sèches lors de leur ascension, ce gradient est valable pour tout type de parcelle
non saturée.
Nous avons eu l’occasion par ailleurs d’expliquer que le gradient est moins fort quand
une particule saturée de vapeur d'eau s'élève. En effet, la libération de chaleur latente à
l’intérieur de la particule au cours du processus de condensation ralentit le refroidissement
qu’elle subit par ailleurs par détente adiabatique.
De la même façon que pour l’air sec, on peut définir un gradient adiabatique pour l’air
saturé, mais l’on sait d’ores et déjà d’après la remarque précédente, que sa valeur numérique
sera plus faible :
⎛ dT ⎞
ΓS = − ⎜ ⎟ (6.4)
⎝ dz ⎠ saturé
lv p ∂rs
1−
RT ∂p
ΓS = ΓD (6.5)
l ∂r
1+ v s
cP ∂T
- 53 -
PHY4501 : Thermodynamique avancée - Thermodynamique de l’atmosphère
lsat
cste −ε Rd T
rsat = rsat (T , P) = e (6.6)
p
L’application numérique montre, comme l’on s’attendait, que ΓS est plus modéré que
ΓD .
Etats d’équilibre
Pour savoir dans quel cas de stabilité la particule se trouve, il convient d’étudier le
sens de la résultante des forces verticales appliquées à la particule lorsqu’elle se trouve en p1
(i.e. à l’état perturbé). Il faut donc déterminer l’importance relative entre poids et la résultante
verticale des forces de pression.
Pour débuter cette section, nous souhaitons revenir sur la notion de particule,
qui n’est pas triviale en météorologie, en ce sens que, dès que l’on parle de particule, il est
important de préciser l’échelle considérée. Définir une particule constitue forcément une
approximation : on considère que c’est un domaine élémentaire au sein duquel les paramètres
- 54 -
PHY4501 : Thermodynamique avancée - Thermodynamique de l’atmosphère
dwpart ⎡T − T ⎤
= g ⎢ part env ⎥ (6.7)
dt ⎣ Tenv ⎦
Autrement dit, si la particule est plus chaude que son environnement elle aura
tendance à subir une accélération verticale vers le haut puisqu’elle est alors moins dense que
l’environnement.
Nous pouvons disposer d’un critère clair pour évaluer la stabilité d’une particule en
sachant comment la température d’une particule d’air en déplacement vertical varie : s’il n’y a
pas de condensation le taux de refroidissement est égal au gradient adiabatique sec ΓD.
D’autre part, la température de l’environnement varie selon un gradient que l’on notera
dT / dz . On obtient alors l’équation différentielle suivante :
d 2h
2
+ N 2h = 0 (6.8)
dt
qui nous renseigne sur la stabilité de la particule via le paramètre N2, fonction de z, appelé
fréquence de Brunt-Väisälä, un paramètre fondamental en météorologie, et dont l’expression
complète est :
- 55 -
PHY4501 : Thermodynamique avancée - Thermodynamique de l’atmosphère
g ⎡ dT ⎤ g dθ
N2 = ⎢Γ D + dz ⎥ = θ dz (6.9)
T ⎣ ⎦
dT
On retiendra donc la règle suivante : Le profil est stable si ≥ −Γ D (ou, ce qui est
dz
dθ
strictement équivalent, ≥ 0 ). Dans les autres cas, le profil est instable. S’il y a égalité le
dz
profil est dit neutre. Nous verrons plus loin comment, dans le cas pratique des diagrammes
aérologiques, déterminer la stabilité / instabilité d’une tranche donnée.
Si l’on considère cette fois de l’air saturé, on peut écrire la même équation
différentielle que pour l’air sec, mais alors l’expression de la fréquence de Brunt-Väisälä
change, le gradient adiabatique sec étant remplacé par son homologue saturé :
g⎡ dT ⎤ g dθ w
Ne2 = ⎢ ΓS + = (6.10)
T ⎣ dz ⎥⎦ θ w dz
État conditionnel
L’instabilité conditionnelle est causée par le fait que le dégagement de chaleur latente
par condensation réchauffe la particule nuageuse au fur et à mesure qu’elle monte (situation
par ailleurs favorable au développement des nuages convectifs). Nous avons vu cet effet avec
le gradient adiabatique saturé : l’air humide sera moins stable que l’air sec, dans le sens où un
profil de température donné aura plus de chances d’être instable dans le cas d’une atmosphère
saturée que dans le cas d’une atmosphère sèche, puisque ΓS < ΓD.
Il existe donc des cas particuliers où l’air est stable s’il est sec, mais instable s’il est
saturé, on parle alors d’instabilité conditionnelle. Le gradient de température du profil est
alors situé entre le gradient adiabatique sec et le gradient adiabatique saturé (voir figure 6.6).
- 56 -
PHY4501 : Thermodynamique avancée - Thermodynamique de l’atmosphère
-p
Γs
Γd
SA
IC
IA
T
Figure 6.6 - La courbe en traits pleins représente le
gradient adiabatique sec (Γd) et celle en pointillés le
gradient adiabatique saturé (Γs). Dans la zone IA, il y
a instabilité absolue. Dans la zone IC, il y a instabilité
conditionnelle. Dans la zone SA, il y a stabilité
absolue.
Nous l’avons démontré dans les parties qui précèdent, la stabilité ou l’instabilité d’une
tranche atmosphérique dépend essentiellement de l’inclinaison de son profil vertical de
température par rapport aux inclinaisons de référence correspondant aux gradients
adiabatiques sec et saturé, c’est-à-dire, concrètement sur le téphigramme, la pente des
adiabatiques et des pseudo-adiabatiques.
Il est donc possible avec des règles très simples de déduire d’un profil de température
tracé sur un diagramme aérologique la stabilité ou l’instabilité d’une tranche donnée. Ceci
nous permettra d’identifier les tranches susceptibles d’abriter des particules ascendantes si
elles sont légèrement perturbées. Combiné au diagnostic du déclenchement de la convection
vue au chapitre précédent, nous allons donc être en mesure de déterminer la présence ou non
de nuages et, par suite, leur nature éventuellement précipitante.
Dans le cas d’une atmosphère non saturée, on considère une tranche au sein de
laquelle la répartition verticale de la température est représentée (à peu près) par une droite
comme montre la figure 6.7. Au sommet de la tranche, la température est T’. On considère
ensuite la courbe adiabatique issue du point d’état à la base de la tranche ; une particule de la
base qui s’élèverait selon une adiabatique sèche aurait alors au niveau du sommet une
température T1. Le critère de stabilité nous indique que si T1 > T’ il y a instabilité, et si T1 < T’
il y a stabilité. Une autre façon de formuler cette règle est de dire : lorsque la courbe d’état est
- 57 -
PHY4501 : Thermodynamique avancée - Thermodynamique de l’atmosphère
inclinée sur la gauche (respectivement droite) de l’adiabatique sèche issue du point d’état à la
base de la tranche, il y a instabilité (respectivement stabilité). Il est également possible,
comme le montre le critère de stabilité formulé avec la température potentielle, de retenir que
si θ augmente sur la tranche avec la verticale, alors la couche est stable et si θ diminue sur la
tranche avec la verticale, alors la couche est instable.
Il est ainsi possible de déterminer sur tout un profil les régions stables et instables,
ainsi que les régions neutres. Un exemple est donné sur la figure suivante.
Figure 6.7 - Cas de stabilité absolue (à gauche) et d’instabilité absolue (à droite). La courbe
jaune est le profil vertical de température de l’environnement et la courbe blanche (gros traits)
est la courbe adiabatique issue du point d’état à la base de la tranche (source : D. Lombry)
- 58 -
PHY4501 : Thermodynamique avancée - Thermodynamique de l’atmosphère
Evidemment, il est des cas où la tranche est stable si elle est sèche, mais instable si elle
est saturée. C’est le cas lorsque de la base au sommet de la tranche θ augmente, mais θw’
diminue, ou encore, de manière tout à fait équivalente, lorsque la courbe d’état est située entre
l’adiabatique issue du point d’état de base, et la pseudo-adiabatique issue du même point. On
parle dans ce cas d’instabilité conditionnelle (voir figure 6.9).
Instabilité latente
- 59 -
PHY4501 : Thermodynamique avancée - Thermodynamique de l’atmosphère
C’est l’énergie que doit dépenser l’environnement (l’agent externe) pour réaliser le
soulèvement de la parcelle du niveau p0 (p0 = 1000 mb dans la figure 6.10) au niveau de
convection libre (LFC). De ce point, cependant, la parcelle se soulèvera d’elle-même et la
surface positive ou CAPE, représente le travail positif fourni par la poussée nette vers le haut
lorsque le niveau de convection libre est atteint. Au départ, au niveau p0, cette parcelle
appartenait à l’air conditionnellement instable (Γd > γv > Γs). On dit que cette instabilité
conditionnelle est du type :
- 60 -
PHY4501 : Thermodynamique avancée - Thermodynamique de l’atmosphère
Dans les sections précédentes nous avons analysé la stabilité d’une parcelle d’air en
déplacement vertical. Dans cette section nous continuons l’analyse de la stabilité mais en
termes d’énergie, notion très utile pour l’étude des phénomènes convectifs.
Si l’on continue l’ascension, la flottaison à elle seule suffit, après le LFC, à entretenir
le mouvement vertical. L’ascension s’arrêtera, nous l’avons vu, au NE, niveau d’équilibre ou
EL (equilibrum level), qui est aussi le sommet théorique des nuages. On peut remarquer sur la
figure 6.10 que l’aire entre la courbe donnant le profil de température ambiante et la courbe
décrivant l’ascension de la particule est cette fois positive ; elle représente une énergie acquise
par la particule lors de son ascension. On peut la calculer par l’intégrale de la résultante de
flottaison entre le LFC et le EL. Cette énergie se nomme la CAPE, les initiales signifiant
Convective Available Potential Energy, et représente l’énergie cinétique maximum qu’une
parcelle statiquement instable peut acquérir en s’élevant. En d’autres termes, la CAPE mesure
l'énergie potentielle présente sous forme de chaleur latente, susceptible d'être libérée puis
transformée en énergie cinétique et géopotentielle lors de la convection. Elle est
particulièrement élevée lorsque l’instabilité est très marquée.
La valeur de la CAPE, comme celle de la CINE, s'exprime en joules par kilo d'air
(J/Kg). Une CAPE de 300 à 1000 J/kg est synonyme d’orages de faible intensité, et une valeur
de plus de 2500 indique une possible tornade. Des valeurs dépassant les 5000 J/kg ont parfois
déjà été enregistrées. En ce qui concerne la CIN, à partir d’une valeur de -20 J/kg, la
convection est retardée, mais si elle se développe, cela peut donner lieu à un orage assez
violent. En dessous de -100 J/kg, la convection ne se déclenche normalement pas, mais des
orages très violents sont à prévoir si cela arrive.
En général, la CAPE, la CIN et les niveaux LCL, LFC sont indiqués sur le côté des
SkewT-lnp tirés des données de radiosondages comme montre la figure 6.11.
- 61 -
PHY4501 : Thermodynamique avancée - Thermodynamique de l’atmosphère
Figure 6.11 - Un exemple dans les latitudes tempérées en situation orageuse d’été : forte CAPE
et forte CIN limitant le déclenchement, mais donnant lieu à des orages assez intenses si ce
déclenchement arrive tout de même. Dans les latitudes tropicales, en situation océanique, la
CAPE est plus modérée, c’est la faible CIN qui facilite le déclenchement (source : U.
Wyoming).
Plus la surface négative (CINE) est petite et plus la surface positive (CAPE) est grande,
plus la probabilité de formation et développement d’un orage est élevé. Si les conditions
sont-elles qu’il existe un agent extérieur permettant l’air de la surface d’atteindre son niveau
de convection libre l’énergie potentielle se transformera rapidement en énergie cinétique
accélérant l’air en ascension jusqu’à atteindre des vitesses de l’ordre de 50 m/s.
- 62 -
PHY4501 : Thermodynamique avancée - Thermodynamique de l’atmosphère
- 63 -
PHY4501 : Thermodynamique avancée - Thermodynamique de l’atmosphère
Trois ingrédients doivent être présents dans l’atmosphère pour qu’un orage se
développe : humidité, instabilité et mouvement ascendant. Dans un SkewT l’humidité est
donnée par la courbe du point de rosée et l’instabilité par la valeur de l’aire positive ou CAPE.
Les parcelles doivent atteindre leur niveau de convection libre, pour que la formation
et le développement de l’orage soit possible. Un mécanisme externe doit agir sur les parcelles
pour que ce niveau soit atteint. L’identification de l’agent de soulèvement nécessite d’autres
informations météorologiques que la structure verticale de l’atmosphère. Les mécanismes de
soulèvement les plus communs sont : les fronts froids, les fronts de brise, soulévement
orographique, le front de rafale associé aux orages et le réchauffement de la surface qui
produit des thermiques. La source d’énergie externe peut être une combinaison de plusieurs
mécanismes. La prévision d’orage inclut une évaluation assez précise de la quantité d’énergie
nécessaire au soulèvement.
Pendant le jour, la surface terrestre absorbe de l’énergie par radiation car la radiation
solaire absorbée excède la perte nette en radiation infrarouge. Ce gain d’énergie est dissipé en
réchauffant le sol, en réchauffant l’air et par évaporation à la surface. Le réchauffement de
l’air peut être assez important pour éliminer l’inversion matinale.
- 64 -
PHY4501 : Thermodynamique avancée - Thermodynamique de l’atmosphère
- 65 -
PHY4501 : Thermodynamique avancée - Thermodynamique de l’atmosphère
Il est plus difficile de modifier le profil de la température du point de rosée dans le but
de traduire les conditions de l’après-midi que de modifier le profil de température puisque les
puits et sources d’humidité sont variés. La plupart des météorologistes utilisent la moyenne du
rapport de mélange dans la couche de mélange. Une des modifications typiques est de
déterminer le rapport de mélange moyen dans la couche de 100 mb au-dessus de la surface
comme montre la figure 6.14. Le point d’interception entre la ligne de rapport de mélange
moyen et le profil de température environnemental s’appelle niveau de condensation par
convection, ou NCC (CCL dans la figure = convective condensation level).
Aires et énergie
On peut calculer le changement d’énergie cinétique d’une parcelle d’air due à la force
de flottabilité positive, donnée par l’équation 6.7, en intégrant cette force entre le niveau de
convection libre et le niveau d’équilibre :
z NE
Tp − Te
CAPE = ΔK = ∫
z NCL
g
Te
dz (6.10)
Le CAPE est une mesure de la violence d’une tempête puisque il permet de déterminer
la vitesse verticale maximum possible :
1 2 1 2 1 2
ΔK = wNE − wNCL = CAPE ⇒ wNE
2
= CAPE + wNCL
2 2 2
Dans les calculs ci-dessus nous avons négligé l’effet de l’eau condensée, du frottement
et de l’entraînement, ce qui diminue la force de flottabilité.
- 66 -
PHY4501 : Thermodynamique avancée - Thermodynamique de l’atmosphère
Si le CIN est supérieur à 100 J kg-1 il nous faut une grande source d’énergie pour
amener la parcelle d’air jusqu’à son niveau de convection libre, pour que la convection soit
possible.
Les couches où la température augmente avec l’altitude sont très stables, on parle de
couches d’inversion. La stratosphère, réchauffée par la présence d’espèces absorbant le
rayonnement telles l’ozone, est une structure atmosphérique très stable (on dit également très
stratifiée, dans le sens où les différentes couches sont stables). Il se forme également au cours
de la nuit, proche de la surface terrestre, une couche d’inversion nocturne, dont nous
décrivons quelques modalités ci-dessous.
En fin de journée, et pendant la nuit, lorsque le ciel est clair ou peu nuageux, la
température du sol s’abaisse de façon sensible, car l’inertie thermique du sol est moins
importante que celle de l’atmosphère. En journée, c’est le sol qui est en excédent radiatif (il
reçoit le rayonnement solaire) et qui chauffe l’atmosphère par le bas. La nuit, le sol se
refroidit, car la surface terrestre est alors en déficit radiatif, puisqu’elle perd plus de chaleur
qu’elle n’en reçoit.
Si le vent au sol est nul, ce refroidissement ne peut guère se propager qu’aux couches
immédiatement en contact avec la surface terrestre, car seuls peuvent intervenir au sein de
l’atmosphère, les échanges de chaleur par conduction et par rayonnement, et ceux-ci sont
faibles. Si la température s’abaisse en dessous de la température de rosée, il a condensation
de la vapeur d’eau sur le sol et les objets qui s’y trouvent, formant la rosée. En hiver, la
température peut descendre en deçà de la température du point de gelée, et dans ce cas, on
assiste à la formation de gelée blanche.
Si le vent n’est pas nul, l’agitation de l’air dans les basses couches favorise la
propagation du refroidissement vers le haut, aux couches d’air voisines. Si le refroidissement
est suffisant pour provoquer la saturation et la condensation, il apparaît des gouttelettes d’eau
dans l’atmosphère, entraînant la formation de la brume puis éventuellement du brouillard.
Figure 6.18 - Un exemple d’inversion nocturne dans le désert saharien. A gauche, radiosondage à
minuit. A droite, douze heures plus tard.
- 67 -
PHY4501 : Thermodynamique avancée - Thermodynamique de l’atmosphère
Proche du sol, la courbe d’état sur un sondage de nuit se trouve nettement inclinée sur
la droite des adiabatiques sèches, et les couches d’inversion nocturne sont en règle générale
absolument stables. Si des précipitations interviennent, elles seront surtout caractéristiques
des nuages générateurs stratiformes ; il s’agira donc surtout de bruine ou de cristaux de glace.
Exercices 6
p(mb) T (°C)
950 22,5
900 18,0
850 15,0
- 68 -
PHY4501 : Thermodynamique avancée - Thermodynamique de l’atmosphère
800 16,0
750 12,0
700 7,0
650 4,0
600 -1,5
500 -10,0
400 -20,0
Et sachant que le point de rosée à la surface (950mb) est 15,7°C, tracez le sondage sur
un téphigramme et :
Joignez les points par une ligne droite pour chacune des variables et supposez que les
deux représentations obtenues sont des sondages atmosphériques. Trouvez la
température potentielle θ, la température potentielle du thermomètre mouillé θW, le
niveau de condensation par soulèvement adiabatique (NCA) et le niveau de convection
libre (NCL) pour la parcelle de surface (1000mb), et identifiez sur le diagramme l’aire
d’instabilité négative et positive pour le déplacement vertical d’une parcelle. Trouvez
le niveau de condensation convectif (NCC). Indiquez la couche avec de l’instabilité
latente.
- 69 -
PHY4501 : Thermodynamique avancée - Thermodynamique de l’atmosphère
Et sachant que l’humidité relative au sol (1000mb) est 60% et que le rapport de
mélange a une valeur moyenne de 4g/kg entre 600 et 800mb
a. Déterminez, sur le diagramme, les valeurs des paramètres suivants pour la parcelle
de surface : température adiabatique potentielle du thermomètre mouillé θAW, la
température du point de rosée TD, le niveau de condensation par ascension (NCA)
et le niveau de convection libre (NCL).
b. Quel type d’instabilité conditionnelle ces parcelles ont-elles?
6.6 La température potentielle du thermomètre mouillé décroît avec la hauteur dans une
couche atmosphérique ( ∂θ aw ∂z < 0 ). Quel commentaire pouvez-vous faire sur la stabilité
verticale, si la couche est saturée? Et si la couche n’est pas saturée?
- 70 -
PHY4501 : Thermodynamique avancée - Thermodynamique de l’atmosphère
Ouvrages
Web
- 71 -
PHY4501 : Thermodynamique avancée - Thermodynamique de l’atmosphère
- 72 -
PHY4501 : Thermodynamique avancée - Thermodynamique de l’atmosphère
Tout un chacun a fait l’expérience rafraîchissante d’une brise légère l’été en période de
canicule. Pourtant, la température au sens le plus stricte du terme (celle donnée par un
thermomètre) n’a pas varié entre la situation sans brise et la situation avec brise. Une
expérience similaire peut être faite en hiver, lorsque le froid nous semble plus âpre lorsque le
vent se lève.
Bien que subjectif, cet élément de sensibilité au vent peut être pris en compte dans
certains types d’études, par exemple lorsqu’il s’agit de lier analyse météorologique et confort
d’habitation, ou lorsqu’il s’agit de renseigner le public sur les risques d’hypothermie. Il faut
donc un paramètre permettant de rendre compte de cet effet que l’on appelle le facteur de
refroidissement éolien. Une formule empirique permet de combiner la température de l’air et
la vélocité des vents, et d’obtenir donc la température équivalente, donnant une mesure de la
température ressentie par un être humain :
avec : v vitesse du vent en km/h mesurée à 10m de hauteur et T la température de l’air en °C.
On peut se reporter au tableau de valeurs joint pour se faire une idée des effets des
vents sur la température ressentie.
Terminons ce point en précisant que la température équivalente est ici calculée pour
une peau nue, et que d’autres facteurs, tels le réchauffement solaire, l’humidité, les habits
portés, peuvent influencer sa valeur positivement ou négativement.
- 73 -
PHY4501 : Thermodynamique avancée - Thermodynamique de l’atmosphère
2. Le refroidissement éolien n'a pas d'effet sur les objets et ne fait pas baisser la
température. Il décrit seulement comment un être humain se sentirait dans le vent la
température ambiante.
http://www.msc-smc.ec.gc.ca/education/windchill/index_f.cfm
L'indice humidex est une mesure utilisée par les météorologistes canadiens pour
intégrer les effets combinés de la chaleur et de l'humidité. Il diffère de l'indice de chaleur
utilisé aux États-Unis : celui-ci utilise l'humidité relative plutôt que le point de rosée.
Équation
⎧h = ( 0,5555 ) × ( e − 10, 0 )
⎨
⎩ e = pression partielle de la vapeur d'eau
Exemple
- 74 -
PHY4501 : Thermodynamique avancée - Thermodynamique de l’atmosphère
Interprétation
L'indice humidex est un nombre sans dimension, mais il utilise des valeurs qui ressemblent à
une température en °C. C'est pourquoi il est souvent faussement considéré comme une
température humide équivalente. D'après Environnement Canada, un indice humidex d'au
moins 40 cause "beaucoup d'inconfort", au-dessus de 45 il y a "danger", et au-dessus de 54,
un coup de chaleur est imminent. Un avertissement de chaleur accablante sera émis quand
l'humidex est prévu à 40 ou plus.
Le record d'humidex au Canada a été établi le 25 juillet 2007 à Carman (Manitoba), avec une
valeur de 53. Le précédent record était de 52,1 à Windsor (Ontario) en 1953. Cependant,
personne ne le savait à l'époque car l'indice n'avait pas encore été inventé.
Limitation
L'indice humidex ne tient compte que de la température de l'air et de l'humidité. Il ne tient pas
compte de l'exposition de la peau au soleil, qui va augmenter sa température par rapport à
l'air, et des vents qui aident à l'évaporation de la sueur et donc au rafraîchissement de la peau.
Un indice plus complet est celui de la Température du thermomètre mouillé.
Notes et références
- 75 -
PHY4501 : Thermodynamique avancée - Thermodynamique de l’atmosphère
- 76 -
PHY4501 : Thermodynamique avancée - Thermodynamique de l’atmosphère
- 77 -
PHY4501 : Thermodynamique avancée - Thermodynamique de l’atmosphère
- 78 -
PHY4501 : Thermodynamique avancée - Thermodynamique de l’atmosphère
- 79 -
PHY4501 : Thermodynamique avancée - Thermodynamique de l’atmosphère
On choisit des hypothèses qui sont vraies en moyenne dans nos latitudes tempérées.
Au niveau moyen de la mer, la température est choisie à 15°C et la pression à 1013,25 mb.
L’accélération de la pesanteur est choisie constante et égale à 9,80665 m.s-2. Le gradient
vertical de température est choisi constant avec les trois valeurs caractéristiques suivantes :
jusque 11 km (troposphère) Γ = 6,5.10-3 °C.m-1 ; entre 11 et 20 km Γ = 0 (valeur constante de
la température à -56,5°C) ; entre 20 et 32 km Γ = -10-3 °C.m-1. Enfin, l’air est sec et sa
composition constante à tous les niveaux.
5.25
⎛ 0.0065 z ⎞
P = 1013, 25 ⎜ 1 − ⎟ avec p en hPa et z en mètres (A5.1)
⎝ 288.15 ⎠
- 80 -
PHY4501 : Thermodynamique avancée - Thermodynamique de l’atmosphère
Référence
- Notes de cours - Thermodynamique de l’atmosphère. Aymeric Spiga, ENIT.
- 81 -
PHY4501 : Thermodynamique avancée - Thermodynamique de l’atmosphère
Nous avons donc à tenir compte conjointement des variations verticales de θ, tant que
la saturation globale de toute la couche n’intervient pas, et des variations verticales de θw’ si
cette saturation se produit.
Nous allons donc reprendre de manière plus fine l’analyse de la stabilité à partir d’un
diagramme aérologique. On commence par discriminer les couches élémentaires, à savoir les
couches atmosphériques au sein de lesquelles θ et θw’ varient chacune, de la base au sommet,
toujours dans le même sens. On distingue alors quatre types de couches élémentaires
(initialement non saturées, sinon il suffit de se reporter uniquement à l’analyse en θw’) :
Dans le cas A, il y a stabilité absolue (SA) de la couche. C’est le premier cas évoqué
dans la section précédente « Détermination de la stabilité à partir d’un diagramme
aérologique ». Dans ce cas, la couche absolument stable s’oppose aux mouvements verticaux
de petite échelle ; dans une telle couche, l’instabilité est impossible.
- 82 -
PHY4501 : Thermodynamique avancée - Thermodynamique de l’atmosphère
En effet, selon le critère θ, l’instabilité est impossible ; mais cette impossibilité résulte
de la position particulière du point d’état du sommet T’ de la couche (voir figure sur
l’instabilité conditionnelle). Si le point d’état du sommet T’ de la couche se situe à gauche de
la pseudo-adiabatique issue du point de condensation, on se rend compte que l’instabilité est
possible pour certaines particules issues de la base de la couche qui subissent une impulsion
suffisante pour atteindre le niveau pi ; au-dessus de ce point, la température des particules qui
s’élèvent devient supérieure à la température de l’air ambiant, et il y a instabilité. La couche
est alors dite en instabilité convective et sélective (ICS) : malgré la stabilité initiale de la
couche, l’instabilité est possible pour certaines particules subissant une ascendance « forcée »
suffisamment importante.
Enfin, dans le cas D, non abordé encore, la saturation peut faire disparaître l’instabilité
qui prévaut tant que la couche n’est pas saturée. On parle d’instabilité sèche (IS).
Les critères précédents peuvent être utilisés pour déterminer le type de nuages qui se
forment. Nous donnons les règles principales, sans rentrer dans les détails.
Si une couche d’air saturé est stable, elle est constituée d’air nuageux stratiforme
(STF). Dans ce cas, le sommet et la base du nuage sont les mêmes que ceux de la couche. Si
elle est instable, peuvent se former des nuages cumuliformes (CUF), dont la base
(correspondant au point de condensation) coïncide avec celle de la couche. Les sommets
dépassent le plus souvent celui de la couche considérée. Les particules saturées, plus chaudes
que l’air ambiant, peuvent s’élever jusqu’à ce qu’elles rencontrent la même température que
l’air ambiant. Le sommet théorique des nuages (appelée également en anglais LOC, limit of
convection) se trouve donc au niveau au-delà duquel la particule est plus froide que l’air
ambiant et a tendance à redescendre. Sur un diagramme aérologique, il se trouve à
l’intersection de la pseudo-adiabatique saturée issue du niveau de condensation (ici la base, vu
que la couche est saturée) et de la courbe d’état. On définit parfois le sommet moyen des
nuages (celui atteint par la plupart des développements verticaux), comme le niveau à partir
duquel la courbe d’état s’incline sur la droite des pseudo-adiabatiques saturées.
- 83 -
PHY4501 : Thermodynamique avancée - Thermodynamique de l’atmosphère
Figure A6.1 - Cas d’une couche d’air saturée stable (gauche) et instable (droite)
et nuages associés (source : Triplet et Roche)
Les couches non saturées stables (type SA ou ICL) sont en général dépourvues de
nuages, et s’opposent même aux développements verticaux des nuages CUF, ce qui donne par
exemple l’étalement caractéristique de la partie supérieure d’un cumulonimbus sous les
couches stables de la tropopause et de la basse stratosphère. Dans le cas de tranches non
saturées instables (typiquement en ICS ou en IA), on peut observer des nuages à
développement vertical du type cumuliforme. Lorsqu’on est dans le cas d’une instabilité
convective et sélective (ICS), la présence de nuages est probable surtout si la pseudo-
adiabatique issue du point de condensation d’une particule partie de la base est susceptible de
couper la courbe d’état lors d’une ascendance.
Lorsqu’on est dans le cas d’une instabilité absolue (IA), l’existence de nuages est
certaine, à condition que le point de condensation C de la particule initialement à la base de la
couche, se trouve à droite de la courbe d’état. Le cas contraire, la présence de nuages est
seulement probable. La base et le sommet des nuages se déterminent de la même façon que
précédemment.
- 84 -
PHY4501 : Thermodynamique avancée - Thermodynamique de l’atmosphère
Figure A6.2 - Cas d’une couche d’air insaturée instable. Nuages associés. A
gauche, présence certaine de nuage. Au centre et à droite, présence probable
(source : Triplet et Roche)
- 85 -
PHY4501 : Thermodynamique avancée - Thermodynamique de l’atmosphère
Figure A6.4 - Exemple d’utilisation de données de radiosondage reportées sur un émagramme pour
une étude complète de stabilité et la détermination des nuages en présence (source : Triplet et Roche)
- 86 -
PHY4501 : Thermodynamique avancée - Thermodynamique de l’atmosphère
- 87 -
PHY4501 : Thermodynamique avancée - Thermodynamique de l’atmosphère
5) Dans un mélange gazeux à 1 bar, la pression partielle d'azote est de 0.8 bar. Ce
mélange est donc composé de :
a) 20% d'azote
b) 80% d'azote
c) 100% d'azote
- 88 -