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8.

TECHNIQUES
FRIGORIFIQUES
Physique – Technologie
Climatisation – Maintenance

Document
Technicien

Prof. N’GUESSAN Yao


Prof. SAKO Mohamed

INP – HB
Yamoussoukro
AvAnt-ProPos
Le présent document traite des aspects physique,
technologique, de climatisation et de la maintenance que
l’on peut faire des systèmes de climatisation.
Il comporte 4 parties illustrées par des exemples, des
schémas, des images et des travaux dirigés. Il est destiné à
tout public faisant du métier de froid son crédo, même
n’ayant aucune notion initiale scientifique ou
technologique dans ce domaine.
L’ensemble des parties abordées fait nécessairement
appel à des notions préalables classiques de la physique,
notamment la thermodynamique, les échanges de chaleur,
la mécanique des fluides, l’électricité, etc. C’est pourquoi
nous passons en revue dans la 1ère partie (physique du
froid) ces notions de base avant de s’attaquer dans les 2ème,
3ème et 4ème parties, respectivement à la technologie du
circuit frigorifique, à la climatisation et aux différents
systèmes rencontrés, et enfin à la conduite des installations,
partie qui énonce les règles de l’art pour une utilisation
efficace et optimisée des systèmes frigorifiques.
Si malgré le soin particulier apporté à la rédaction du
document il subsiste des remarques, des suggestions et des
critiques éventuelles, pouvant aider à l’amélioration de ses
qualités scientifique et technique, merci de nous le faire
savoir.
Nous vous remercions de votre étroite collaboration.
_______________
Les auteurs

1
sommAire
AVANT-PROPOS ...................................................................................................................................... 1

Partie – 1 : PHYSIQUE DU FROID


1. NOTIONS DE BASE ……………………………………………………………………….. 4
A - TEST INITIAL .................................................................................................................. 4
B - QUELQUES DEFINITIONS ............................................................................................ 8
C - RAPPELS DE THERMODYNAMIQUE .............................................................. 13
2. ASPECT PHYSIQUE DE LA PRODUCTION DE FROID …………………………….. 22
A - INTRODUCTION ............................................................................................................ 22
B - PROCEDES DE PRODUCTION DE FROID ........................................................ 22
C - QUELQUES DOMAINES D'APPLICATION ....................................................... 23
D - PHYSIQUE DE LA PRODUCTION DE FROID ................................................... 24
E - AUTRES TYPES DE MACHINES FRIGORIFIQUES ......................................... 32
3. LES FLUIDES FRIGORIGENES UTILISES …………………………………………… 36

Partie – 2 : TECHNOLOGIE DU CIRCUIT FRIGORIFIQUE


1. ORGANES PRINCIPAUX ........................................................................................ 44
2. ORGANES ANNEXES ............................................................................................. 56
3. ORGANES DE REGULATION DU CIRCUIT FRIGORIFIQUE ................................ 60
4. QUELQUES CYCLES FRIGORIFIQUES ................................................................. 72

Partie – 3 : SYSTEMES DE CLIMATISATION


1. INTRODUCTION : BUT DE LA CLIMATISATION .................................................... 76
2. RAPPELS DES PROPRIETES DE L'AIR HUMIDE ................................................. 77
3. LES EVOLUTIONS ELEMENTAIRES DE L'AIR HUMIDE ...................................... 82
4. LES CYCLES DE BASE DE L'AIR HUMIDE ........................................................... 86
5. CONNAISSANCE DE LA CENTRALE DE CLIMATISATION ................................. 90
6. BILAN THERMIQUE D'UNE INSTALLATION DE CLIMATISATION ...................... 93
7. LES DIFFERENTS SYSTEMES DE CLIMATISATION ............................................. 99

Partie – 4 : CONDUITE DES INSTALLATIONS FRIGORIFIQUES


1. ORGANIGRAMME DE LA MAINTENANCE ........................................................... 110
2. TRAVAIL DU CUIVRE ............................................................................................ 111
3. ETANCHEITE DU CIRCUIT .................................................................................... 112
4. CHARGE DE L’INSTALLATION EN FRIGORIGENE ............................................. 115
5. CONDUITE DE L’INSTALLATION FRIGORIFIQUE ............................................... 120
6. CONTRAT DE MAINTENANCE .............................................................................. 121
7. PANNES ET DEPANNAGES .................................................................................. 121
8. DIAGNOSTIC DE DEPANNAGE ............................................................................ 123
9. CAS PRATIQUE : INSTALLATION DE SPLIT SYSTEM ....................................... 128
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES…………………………....………………..……. 130

2
1

PHYSIQUE DU FROID

1. NOTIONS DE BASE

2. ASPECT PHYSIQUE DE LA PRODUCTION DE FROID

3. LES FLUIDES FRIGORIGENES UTILISES


Physique du froid

1. NOTION DE BASE
A – TEST INITIAL
1. Donner la définition de la température

2. Donner les relations existant entre les températures en °F et en °C, puis entre les températures en K
et en °C.

3. En utilisant les relations établies ci-dessus, compléter le schéma ci-dessous en remplissant les cases
vides et en indiquant ce que représentent les termes E1, E2 et E3.
300°C

60°F

2K

E1
E2 E3

E1 : E2 : E3 :

4. Si l’échelle Celsius commence à 0°C, quelles seront les valeurs correspondantes sur les échelles
Fahrenheit et Kelvin ? (Justifiez vos réponses)
Valeur sur l’échelle Fahrenheit :

Valeur sur l’échelle Kelvin :

5. Convertir 253 degrés Fahrenheit en degrés Kelvin

6. Définir les termes suivants :

— Chaleur :

— Froid :

— Chaleur sensible :

— Chaleur latente :

4
Physique du froid

— Vaporisation

— Condensation

7. Donner la différence entre « évaporation », « vaporisation » et « ébullition » :

8. Donner la différence entre « condenseur » et « condensateur »

9. Donner la définition des termes suivants :


Système :

Système ouvert :

Système fermé :

Système adiabatique :

Cycle :

10. Mettre une croix dans la case correspondant à la réponse juste


VRAI FAUX
La vaporisation d’un corps pur se fait toujours à la même température
A une pression donnée, la température de vaporisation d’un corps pur reste constante
La vaporisation est un phénomène indépendant de la pression
La vaporisation d’un corps pur est un phénomène exothermique

11. Remplir les cases vides du schéma ci-dessous résumant les états de la matière

SOLIDE
VAPORISATION

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Physique du froid

12. Remplir les cases vides du tableau ci-dessous (faire des flèches pour les cases de changement
d’état physique)
ETAT PHYSIQUE PHENOMENE UTILISATION
Solide Liquide Gazeux PHYSIQUE INDUSTRIELLE

Fusion

Conditionnement d’air

13. Donner la définition d’un Gaz Parfait

14. Ecrire l’équation caractéristique des Gaz Parfaits sous 2 formes (en fonction de P : pression,
V : volume, T : température)

ou

15. Donner la valeur des constantes molaire R et massique r de l’air considéré comme un Gaz Parfait (en
précisant leur unité)

R= r=

16. Quelle est la différence entre ces deux constantes ?

17. Ecrire l’équation caractéristique des Gaz Parfaits en fonction du volume massique v (m3.kg-1) et de la
masse volumique ρ (kg.m-3)

en fonction de v : en fonction de ρ :

18. Remplir le tableau en écrivant les équations caractérisant le type de transformation et celle entre
deux états 1 et 2 de cette transformation
Paramètre constant Equation caractéristique Equation caractéristique entre 2 états
Transformation
isotherme

Transformation
isobare

Transformation
isochore

19. Compléter les relations suivantes et donner leurs unités (c : chaleur massique; C : chaleur molaire)

Relation entre pressions


Relation cp – cv = ................ Cp - Cv = .................. Cp / Cv = cp /........... = .....……..
partielle (P) et totale (PT) :

Unité

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Physique du froid

20. Dire le nom du diagramme ci-dessous et le compléter

point B :
B
zone
Tronçon AB : ..........................................
zone
zone Tronçon BC : ..........................................

Tronçon ABC : ........................................


A C

Nom du diagramme : ...............................................................................................................

21. Donner la correspondance entre les unités (en première ligne) et le joule (en deuxième ligne)

1 calorie (cal) 1 kilocalorie (kcal) 1 thermie (th) 1 frigorie (fg) 1 British Thermal Unit (BTU)

joule (J)

22. NTAYE et ABLE discutent sur l’unité de la chaleur massique. NTAYE soutient que la chaleur
massique est exprimée en J.kg-1.K-1, ce qui est différent de J.kg-1.°C-1. ABLE soutient le contraire, en
disant que les deux écritures sont identiques. Lequel des deux a raison et pourquoi ?

23. Compléter le tableau de correspondance entre les unités

Grandeur Symbole Unité Valeur (si possible. Sinon, un trait)

Température thermodynamique

Température absolue

Température Fahrenheit

Pression atmosphérique (en bar)

Pression absolue

Masse volumique

Débit massique

Débit volumique

Un giga gramme (en grammes)

Un hecto litre (en litres)

Une tonne (en kg)

Un mètre cube (en litre)

Un watt-heure (en joule)

Un cheval-vapeur (en watt)

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Physique du froid

B – QUELQUES DEFINITIONS
• Chaleur
La chaleur est une forme de l’énergie (énergie calorifique). C’est la sensation perçue par nos
organes des sens lorsque nous sommes placés devant un foyer en activité ou un corps incandescent par
exemple. La vie terrestre est tributaire d’une des principales sources de chaleur : le soleil. La chaleur se
manifeste également lors du passage d’un courant électrique dans une résistance, lors de la compression
brusque d’un gaz, lors de certaines réactions chimiques, etc.

• Froid
C’est la sensation que fait éprouver la perte ou la diminution de la chaleur. Par comparaison, le froid
est à la chaleur ce que l’obscurité est à la lumière. Froid et obscurité sont donc des termes négatifs. Ils
indiquent simplement la perte ou la diminution de la chaleur ou de la lumière respectivement.

• Température
C’est le «niveau» auquel la chaleur (ou le froid) se trouve dans un corps. Elle caractérise l’action
plus ou moins énergétique de la chaleur (ou le froid) sur nos sens. C’est la température qui nous permet
de dire qu’un corps est plus ou moins chaud (ou plus ou moins froid) qu’un autre.

• Echange de chaleur
Lorsque deux corps sont en présence, la chaleur va toujours du corps le plus chaud au corps le plus
froid, l’échange de chaleur ne cessant que lorsque les deux corps sont à la même température : on dira
alors qu’il y a équilibre thermique.
Exemple :
Corps froid : évaporateur d’un système frigorifique.
Corps chaud : denrées entrant dans le réfrigérateur.
Les denrées (corps chaud) cèdent une partie de la chaleur à l’évaporateur (corps froid), leur
chaleur ayant diminué, leur température s’abaisse.

• Chaleur sensible - chaleur latente


Un corps peut recevoir ou fournir de la chaleur sous deux formes différentes.
— sous forme sensible : elle se manifeste par une élévation de température du corps récepteur; si le
corps a, au contraire, fourni de la chaleur sa température s’abaisse. Absorption ou fourniture de
chaleur ne provoquent pas de modification d’état physique du corps, et la variation de
température est fonction de la quantité de chaleur échangée et d’une caractéristique physique de
corps : sa chaleur massique.
— sous forme latente : l’absorption de chaleur par un corps sous cette forme (ou fourniture de
chaleur par ce corps) se caractérise par une température constante du corps et par un
changement de son état physique.

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Physique du froid

Plusieurs terminologies découlent de ces notions :


TERMINOLOGIE SYMBOLE (UNITE) DEFINITION
C’est la quantité de chaleur qu’il faut fournir à 1
kilogramme de ce corps pour élever sa température de
Chaleur 1°C, sans modifier son état physique.
massique d’un c ou cp (J.kg-1.K-1)
corps Par définition, la chaleur massique de l’eau est, à
pression constante normale (1,013 bar), de 4185 joules par
kilogramme par degré Celsius (4185 J.kg-1.K-1).

C’est la quantité de chaleur qu’il faut fournir à 1 mole


Chaleur molaire de ce corps pour élever sa température de 1°C, sans
C ou Cp (J.mol-1.K-1)
d’un corps
modifier son état physique.

C’est la quantité de chaleur qu’il faut enlever à 1


Chaleur latente kilogramme d’un corps pour le faire passer de l’état
de solidification ls (J.kg-1)
liquide à l’état solide sans abaisser sa température.

C’est la quantité de chaleur qu’il faut fournir à 1


Chaleur latente kilogramme de ce corps pour le faire passer de l’état solide
de fusion lf (J.kg-1)
à l’état liquide sans élever sa température.

C’est la quantité de chaleur qu’il faut fournir à 1


kilogramme d’un corps pour le faire passer de l’état
Chaleur latente
de vaporisation lv(J.kg -1
) liquide à l’état gazeux sans élever sa température.
Elle varie suivant la nature et la température du liquide

C’est la quantité de chaleur qu’il faut enlever à 1


Chaleur latente kilogramme de ce corps pour le faire passer de l’état
de liquéfaction lc (J.kg-1)
gazeux à l’état liquide sans abaisser sa température.

Figure 1 : Comparaison de la chaleur latente et de la chaleur sensible

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Physique du froid

Figure 2 : Mise en évidence des changements d’état physique (cas de l’eau)

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Physique du froid

• Mesure des quantités de chaleur


— Unités de quantités de chaleur
Le système légal de mesure en France, en vigueur depuis le 1er janvier 1962 (système SI), admet
comme unité de chaleur le Joule (J). L’utilisation des anciennes unités calorifiques : calorie, kilocalorie,
frigorie est interdite dans les documents légaux depuis le 31 décembre 1977. Nous donnons toutefois ci-
dessous leur équivalence en joule (J) :

1 calorie (cal) = 4,185 J


1 kilocalorie (kcal) = 4185 J
1 frigorie (fg) = –4185 J

Dans les pays utilisant le système anglo-saxon de mesures, l’unité de quantité de chaleur est
différente et dépend des unités de base de ce système, c’est la B.T.U. (British Thermal Unit).
— B.T.U.
C’est la quantité de chaleur qu’il faut fournir à 1 livre d’eau (1 lb = 0,453 kg) pour élever sa
température de 1°F.

Donc, 1 B.T.U. = 4185 x 0,454 x 100/180 = 1055 J, le rapport 100/180 étant celui des échelles
Celsius et Fahrenheit entre les points fixes des deux échelles thermométriques.

La quantité de chaleur à fournir ou à soustraire à un corps est proportionnelle :


— à la masse du corps (m),
— à la variation de température qu’il a subi (∆θ),
— à sa chaleur massique (c),

d’où la formule générale donnant la quantité de chaleur échangée :

Q = m.c.∆θ
Exemple :

Quelle quantité de chaleur faut-il soustraire à 1500 kg de viande, de chaleur massique c = 2,93 kJ.kg-1.K-1,
pour abaisser sa température de 30°C à +2°C ?
Réponse :

....................................................................................................................................................................................
..................................................................................................…………………......................................................
.................................................................................................…...............……………………………………..…..
.......................................................................................................................………................……………….........
.................................................................................................................………................………………...............
....................................................................................................………................………………............................
..........................................................................................................………....…………..........................................
..................................................................................................……….………………………………………….…
………………………………………………………….………………………………………………….………..
………………………………………….………………………………………………….…….……………….…
……………………………….……………………….….………………………………………………….……...
……………………………………….. ….………………………………………………….…….………………

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Physique du froid

• Changement d’état physique


Sublimation

Fusion Vaporisation
(liquéfaction)

SOLIDE LIQUIDE GAZ

Solidification Condensation
(liquéfaction)

Sublimation (inverse)
Figure 3: changement d’état physique
Phénomènes Définitions
La fusion est le passage d’un corps de l’état solide à l’état liquide sous l’action de la chaleur. La
solidification est la transformation inverse, par refroidissement. Les lois qui en découlent sont :
FUSION — Sous une même pression, la température de fusion (θf) et la température de solidification (θs) d’un
ET corps sont identiques : θf = θs. C’est une caractéristique physique du corps.
SOLIDIFICATION — Sous une même pression, cette température reste constante tout le temps du changement d’état
(θf = θs = constante).
Pendant le changement d’état, il y a variation de volume.
C’est le passage d’un corps de l’état liquide à l’état gazeux. Elle peut se faire par évaporation ou par
ébullition.
• Evaporation
C’est la formation de vapeur à la surface libre d’un liquide. Elle est d’autant plus rapide que : la
température est élevée, la surface libre du liquide est grande, l’atmosphère est sèche et renouvelée, la
pression est basse, la tension de la vapeur saturante du liquide est élevée.
• Ebullition
C’est la vaporisation rapide d’un liquide avec formation de bulles de vapeur au sein de ce liquide.
VAPORISATION • Lois de l’ébullition
— Sous une même pression, un liquide commence toujours à bouillir à la même température
— Pendant toute la durée de l’ébullition, la température reste constante si la pression reste elle-
même constante
La tension de vapeur saturante de la vapeur émise est égale à la pression supportée par le liquide
• Point normal d’ébullition
C’est la température d’ébullition sous la pression atmosphérique normale (quelques exemples :
eau = 100°C ; NH3 = –33,5°C ; R12 = –29,8°C ; R22 = –40,8°C ; R502 = –45,6°C).
Si l’on veut abaisser (élever) la température d’ébullition, il faut abaisser (augmenter) la pression
supportée par le liquide en ébullition.
C’est le passage de l’état gazeux à l’état liquide. On obtient la condensation d’une vapeur par deux
moyens.
1. par compression jusqu’à la température correspondant à la tension de vapeur saturante du fluide à
CONDENSATION
la température considérée ;
2. par refroidissement jusqu’à la température correspondant à la tension de vapeur saturante du fluide
considéré.
C’est le passage de l’état solide à l’état gazeux, sans passer par l’état liquide. Cette propriété
SUBLIMATION n’appartient qu’à certains corps. Ce phénomène se produit à pression constante et à température bien
déterminée. Exemples : neige carbonique, iode, camphre, naphtalène.
Si elle se forme avec absorption de chaleur, le mélange est toutefois réfrigérant. Exemple : on peut
DISSOLUTION
atteindre –21°C avec un mélange de glace et de sel.
La liquéfaction par compression d’un gaz n’est plus possible au-delà d’une température limite, quelle
TEMPERATURE
que soit la pression exercée sur le gaz ou la vapeur : cette température limite s’appelle « température
CRITIQUE
critique ». Exemples : CO2 : 31°C ; R12 : 112°C ; R22 : 96°C ;R502 : 82,2°C ; R134a : 100,6°C.
Tableau 1 : Quelques définitions relatives au changement de phase

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Physique du froid

C – RAPPELS DE THERMODYNAMIQUE
• Définitions utiles

Système
C’est le dispositif étudié, ayant des limites réelles ou fictives
et subissant des transformations
 Un système est dit fermé lorsqu’il n’échange que de
système
l’énergie avec le milieu extérieur. Milieu
 Un système est dit ouvert lorsqu’il échange de extérieur

l’énergie et de la matière avec le milieu extérieur.

Transformation
C’est la modification de l’état du système
(état initial : état avant transformation ; état final
: état après transformation).
 Transformation fermée : état final Etat
Etat final
identique à l’état initial initial
 Transformation ouverte : état final
différent de l’état initial

Cycle
C’est une suite de transformations telles que l’état final est identique à l’état initial.
Travail des forces de pression
δW = -p.dV (p = pression, V = volume)

W=  (− p.dV ) (Travail des forces de pression)

W = -p.∆V (Travail à pression constante, ∆V = Vfinal – Vinitial)

Chaleurs massiques d’un gaz


La chaleur massique peut être définie :

δQ
— dans un cas général : c =
m.dθ
Qp
— à pression constante : c p =
m.∆θ
Qv
— à volume constant : c v =
m.∆θ
δQ Q C
On définit également une chaleur molaire C = = (avec : c = , M : masse molaire en kg/mol).
n.dθ n.∆θ M

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Physique du froid

Propriétés des gaz parfaits

Un gaz parfait est un gaz qui obéit à la relation : P.V = n.R.T (en joules, J)

(P : pression en Pa; V : volume en m3; n : nombre de moles en mol ; T : température en K)


(R : constante des gaz parfaits : R = 8,314 J.mol-1.K-1)

 n 2 .a  V 
Pour un gaz réel, on écrit :  P +
 2 
 − b  = R .T
 V  n 

(a et b dépendent de la nature du gaz)

Conséquences :

• P.V = n.R.T (relation de base, en fonction du nombre de moles n)

• P.V = m.r.T (relation en fonction de la masse m et de la constante massique r) ;


(pour l’air, r = 287 J.kg-1.K-1)

• P = ρ.r.T (en fonction de la masse volumique ρ)

• m = n.M (relation entre m (kg) et M (kg/mol))

Les trois grandeurs (volume, température et pression) sont liées entre elles. Entre deux états indicés
1 et 2, on a :

Transformation
Loi de
isotherme d’un gaz T = cste P.V = cste  P1.V1 = P2.V2
Mariotte
parfait
Loi de V V1 V2
Gay
Transformation isobare
P = cste = cste  =
d’un gaz parfait T T1 T2
Lussac
Transformation P P1 P2
Loi de
isochore d’un gaz V = cste = cste  =
Charles T T1 T2
parfait

Tableau 2 : Quelques lois de transformation des gaz parfaits

Un gaz parfait est donc un gaz qui suit rigoureusement les lois de Mariotte, de Gay Lussac et de
Charles. Aucun gaz n’est parfait, mais les gaz réels peuvent être assimilés à des gaz parfaits s’ils sont
éloignés de leurs conditions de liquéfaction et si les pressions exercées sont faibles.

Relation de Mayer
Dans le cas des gaz parfaits (ou de gaz pouvant être assimilés à des gaz parfaits), la relation de
Mayer permet d’écrire :

— Pour une mole de gaz parfait : Cp – Cv = R


14
Physique du froid

— Pour 1 kg de gaz parfait : cp – cv = r


(pour l’air, r = 287 J.kg-1.K-1 ; cp = 997 J.kg-1.K-1 ; cv = 710 J.kg-1.K-1)

m Cv Cp
Et comme n = , on peut alors écrire : c v = et cp =
M M M
On définit ainsi un coefficient γ dit « coefficient de compression adiabatique » :

Cp cp
γ= =
Cv cv
(pour l’air considéré comme gaz parfait, γ = 1,4)
Ainsi :

— Pour une transformation adiabatique réversible, la loi de Poisson permet d’écrire :


γ −1
γ −1
T2  V1  P  γ
P.V γ = cste  P1 .V1γ = P2 .V2γ  =  =  2 
T1  V2   P1 

— Pour une transformation polytropique (transformation non adiabatique, température en fin de


compression supérieure à celle dans le cas adiabatique), on écrit :
k −1
k −1
T2  V1  P  k
P.V k = cste  P1 .V1k = P2 .V2k  =  =  2 
T1  V2   P1 

k : coefficient de compression polytropique (en général, k > γ)

Si k = On a une …..
…..
Transformation
0 isobare
Transformation
1 isotherme
Transformation
γ adiabatique
réversible
Transformation
∞ isochore

15
Physique du froid

Energies
Pour un gaz parfait évoluant dans un système fermé, la loi de Joule permet d’écrire la relation

algébrique suivante : dU = δQ + δW (avec δW = -P.dV), et donc ∆U = Q + W.


Plusieurs relations peuvent être tirées de cette loi. Ainsi, pour un gaz parfait évoluant entre deux
états 1 et 2, les quantités de chaleur Q et les travaux échangés W sont définis comme suit :

Les conditions suivantes La quantité de chaleur Q Le travail échangé


TRANSFORMATION
sont vérifiées échangée s’exprime par W s’exprime par
• δW = 0

ISOCHORE • dU = δQ Q = m.c v .(T2 − T1 ) W=0

• ∆U = Q = m.cv. ∆T

• Q = ∆U –W

• Q = U2-U1 + P.(V2 – V1) Q = ( H 2 − H1 ) = m. c p .(T2 − T1 )


ISOBARE W = -P.(V2 – V1)
• Q = (U2+P.V2)–(U1+P.V1)

• Q = H2 – H1

P1 V
Q = P1. V1.ln = P1. V1.ln 2
• ∆U = m.cv.∆T = 0 P2 V1
ISOTHERME P Q=–W
• Q=-W Q = m. r. T1.ln 1
P2

• Q=0
P2 . V2 − P1 . V1
W=
• W= ∆U= m.cv. ∆T γ −1
ADIABATIQUE
Q=0 m. r
REVERSIBLE W= .( T2 − T1 )
r γ −1
• cv =
γ −1

Tableau 3 : Expressions de la quantité de chaleur et du travail pour un gaz parfait

L’énergie interne U et l’enthalpie H sont respectivement définies par :

dU = m.cv.dT = n.Cv.dT

dH = m.cp.dT = n.Cp.dT

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Physique du froid

• Premier principe de la thermodynamique

Enoncé
Lorsqu’un système décrit un cycle, la somme algébrique des quantités de chaleur et du travail
reçues ou fournies par le système est nulle.

Applications

Q Il y a équivalence entre W et Q (d’où le


1=2 nom principe de l’équivalence donné à
l’énoncé du premier principe).
Transformation
fermée Cette équivalence quantitative n’implique

W pas l’égalité entre les deux formes


(Cycle)
d’énergie, mais elle met simplement en
SYSTEME FERME

évidence qu’il y a conservation de


W+Q=0 l’énergie au cours de la transformation.

C’est le cas par exemple du bilan sur


W 2 une partie seulement d’un système
Transformation 1
ouverte décrivant un cycle, les énergies internes
finales et initiales n’étant pas égales.

W + Q = ∆U = (U2 – U1)

C’est le cas d’un système ouvert


Q évoluant de manière permanente et
échangeant avec l’extérieur de la chaleur
SYSTEME OUVERT

P1 ,V1 P2 ,V2
et/ou du travail.
Enthalpie = Chaleur sensible
Transformation + chaleur latente; (H = U+PV)
ouverte W
 Q + W = ∆H + ∆Ec + ∆Ep
D’une façon générale dans les systèmes

W + Q = ∆H = (H2 – H1) frigorifiques, ∆Ec et ∆Ep sont négligeables


devant ∆H, ce qui permet d’écrire la
relation simplifiée ci-contre.

♦ CONVENTION DE SIGNE : « Tout ce qui est reçu par un système (du milieu extérieur) est
compté positif ; tout ce qui est cédé par le système (au milieu extérieur) est compté négatif ».

17
Physique du froid

• Second principe de la thermodynamique

Le second principe énonce l’ordre dans lequel la transformation doit se faire. Il s’agit donc d’un
principe d’évolution qualitative permettant de déterminer dans quel sens un système donné évoluera. Il
permet ainsi d’évaluer le rendement du système étudié.

• Applications du 1er et du 2d principes

Son rôle est de fournir un travail W au milieu


Source chaude Source froide extérieur (W < 0) en empruntant une quantité
de chaleur Qc à la source chaude (Qc > 0) et en
MACHINES THERMIQUES

Qc >0 Qf < 0
restituant obligatoirement une quantité de
Machine
thermique chaleur Qf à la source froide (Qf < 0).

En prenant en compte les conventions de


W<0
signe, on a :
Milieu extérieur Qc = W + Qf
Le rendement de la machine (défini comme le
rapport positif recette/dépense) est :

W
Source froide η =
Source chaude Qc

Qc < 0 Son rôle est d’extraire une quantité de Qf à la


Qf > 0
Machine source froide (Qf > 0) en fournissant Qc à la
frigorifique
source chaude (Qc < 0) :

Qc = W + Qf
W>0
MACHINES FRIGORIFIQUES

La chaleur transférée à la source chaude est plus


Milieu extérieur
importante que celle puisée à la source froide. On
définit un coefficient de performance comme
étant le rapport positif recette/dépense :

Qf
COP =
W
Il y a également la pompe à chaleur qui
fonctionne comme une machine frigorifique,
mais dont l’effet utile est la chaleur Qc fournie à
la source chaude ; et de coefficient

Qc
d’amplification COA =
W

18
Physique du froid

• Correspondance entre les unités


GRANDEURS CORRESPONDANCE
Unités Symbole Valeur Symbole
Calorie cal 4,1855 joules J
3
Frigorie fg -10 calories cal
6
Thermie th 10 calories cal
British Thermal Unit BTU 1,055x103 joules J
Watt – heure Wh 3600 joules J
Watt – heure Wh 860 calories cal
Bar bar 105 pascals Pa
Atmosphère atm 1,013 bars bar
Atmosphère atm 760 millimètre de mercure mmHg
Atmosphère atm 760 torr torr
Cheval – vapeur ch 736 watts W
Millimètre d’eau mmH2O 9,806 pascals Pa
Millimètre de mercure mmHg 133,4 pascals Pa
Kilogramme – force kgf 10 newtons N
Stoke St 10-4 mètre-carré par seconde m2.s-1
Poise P 10-1 poiseuille Pl
Poiseuille Pl 1 kilogramme par mètre par seconde kg.m-1.s-1

Tableau 4 : Tableau de correspondance entre unités

— Pression absolue = Pression relative + Pression atmosphérique

— Attention ! : les pressions lues au manomètre sont toujours des pressions relatives,
sauf indication contraire.

Correspondance entre unités de température :

Τ(Κ) = 273,15 + θ (°C)


θ (°F) = [ θ (°C) x 1,8 ] + 32
θ (°C) = [ θ (°F) – 32 ] / 1,8
θ (°R) = θ (°F) + 459,67

Avec : K : Kelvin
C : Celsius
F : Fahrenheit
R : Rankine

19
Physique du froid

• Multiples et sous multiples

Préfixe à Symbole à
Facteur
mettre avant le mettre avant
multiplicatif
nom de l’unité celui de l’unité

1018

1015

1012

109

106

103

102

101

10-1

10-2

10-3

10-6

10-9

10-12

10-15

10-18
Exemples :
109 joules s’écrit « 1 gigajoule » ou « 1 GJ »
10-6 litres s’écrit « 1 microlitre » ou « 1 µl »

Tableau 5 : Table des multiples et des sous-multiples

20
Physique du froid

Exercice Dirigé 01 :
Changement d’état physique

Répondre aux différentes questions

1. Donner les valeurs suivantes :


 Chaleur massique de la glace :

 Chaleur massique de l’eau :

 Chaleur latente de vaporisation de l’eau :

2. Calculer la quantité totale de chaleur qu’il faut pour porter le corps de l’état
solide (-20°C) à l’état vapeur (+150°C) :

3. Tracer l’évolution de la température en fonction de la quantité de chaleur


apportée
θ (°C)

Q (kJ)

21
Physique du froid

2. ASPECT PHYSIQUE DE LA PRODUCTION DE FROID


A – INTRODUCTION
Produire du froid, c'est absorber de la chaleur. Pour refroidir un corps (c'est-à-dire abaisser sa
température), il faut lui extraire de l'énergie calorifique.
Il est toujours facile de refroidir un corps quelconque jusqu'à la température des moyens naturels dont
on dispose (air ou eau). Mais lorsqu'on veut porter ce corps à une température inférieure à celle de ces
moyens naturels, il est nécessaire de mettre en jeu un phénomène permettant une absorption de chaleur
(phénomène endothermique) qui s'effectue à température suffisamment basse, inférieure à celle que doit
atteindre le corps.
Divers procédés sont utilisés pour la production du froid, mais ne sont pas aussi intéressants et aussi
efficaces les uns que les autres vis-à-vis de la température que l'on veut obtenir dans l’ambiance à
conditionner.

B – PROCEDES DE PRODUCTION DE FROID


Il existe trois principaux procédés de production du froid :
 Mélanges de réfrigérants,
 Détente d’un gaz préalablement comprimé,
 Evaporation d’un liquide.
Le troisième procédé reste le seul utilisé pour les besoins industriels en réfrigération, congélation et
conditionnement d’air.

• Mélanges de réfrigérants
La dissolution de certains sels dans certains liquides, qui nécessite une absorption de chaleur, est
toutefois productrice de froid. Par exemple, le mélange « eau + nitrate d'ammonium » à +20°C se refroidit
jusqu'à environ -15°C. Le tableau ci-après résume les mélanges de réfrigérants couramment rencontrés.
• Eau • 1 partie en poids Abaisse la température
• Nitrate d’ammonium • 1 partie en poids de +10°C à -15°C
• Eau • 1 partie en poids
Abaisse la température
• Nitrate d’ammonium • 1 partie en poids
de +10°C à -22°C
• Carbonate de soude • 1 partie en poids
• Neige • 2 parties en poids Abaisse la température
• Chlorure de sodium • 1 partie en poids de 0°C à -20°C
• Neige • 12 parties en poids
Abaisse la température
• Chlorure de sodium • 5 parties en poids
de 0°C à -32°C
• Nitrate d’ammonium • 5 parties en poids
• Neige • 4 parties en poids Abaisse la température
• Chlorure de calcium • 5 parties en poids de 0°C à -40°C
• Neige • 3 parties en poids Abaisse la température
• Potasse • 4 parties en poids de 0°C à -46°C
• Glace sèche Peut abaisser la température
• Chlorure d’éthyle — jusqu’à -60°C
• Chlorure de méthyle jusqu’à -82°C
Tableau 6 : Exemples de mélanges de réfrigérants

22
Physique du froid

• Détente d’un gaz comprimé


La compression d’un gaz élève sa température, réciproquement la détente d’un gaz comprimé
abaissera la température du gaz détendu; c’est sur ce principe que sont basées les machines permettant la
liquéfaction des composants de l’air (azote, oxygène, néon, etc.). La détente peut se faire par laminage à
travers une vanne de détente.

• Evaporation d’un liquide pur ou d’un mélange de liquides purs


Ce mode de production de froid est pratiquement le seul utilisé dans le domaine de la réfrigération
classique (réfrigération ménagère et commerciale). Les machines qui mettent en œuvre ce procédé sont
appelées "machines frigorifiques à fluides liquéfiables". Ces fluides sont appelés fluides frigorigènes, mis
au point généralement à partir de dérivés fluorés ou chlorés d'hydrocarbures. L’évaporation de ces fluides
produit du froid. Pratiquement, on récupère la vapeur du fluide évaporé, et par compression et
refroidissement, on le fait revenir à l’état liquide pour qu’il puisse s’évaporer à nouveau.

C – QUELQUES DOMAINES D'APPLICATION DU FROID


On peut distinguer dans le domaine du froid deux branches distinctes :
• la réfrigération qui consiste à maintenir dans un milieu, une température plus basse que la
température ambiante;
• la cryogénie qui se rapporte aux très basses températures.

Outre l'application la plus répandue et la plus connue, qui est celle des chambres frigorifiques,
plusieurs autres applications ont été développées. Quelques unes de ces applications sont résumées dans
le tableau suivant.

• Conservation des antibiotiques, du plasma sanguin,


Industrie pharmaceutique et
• Hypothermisation en vue de certaines interventions chirurgicales
domaine médical
• Conservation des semences animales en vue d’insémination artificielle

• Conservations d’aliments pasteurisés (lait, bière, etc.)


Industrie alimentaire • Détartrage du vin
• Fabrication de boissons (bière, boissons gazeuses)

• Dessiccation des gaz


• Liquéfaction du chlore
• Rectification de l’éthylène en vue de son utilisation dans la fabrication des
Industrie chimique et
matières plastiques
pétrochimique
• Séparation des constituants d’un mélange par cristallisation
• Liquéfaction du gaz nature en vue de son transport maritime
• Récupération des solvants

• Utilisation du froid pour refroidir le béton lors de sa pose (construction de


barrage)
Génie civil
• Congélation des sols aquifères permettant ainsi de travailler comme dans un sol
plein

• Rafraîchissement de l’air
Conditionnement des locaux
• Patinoires artificielles

Tableau 7 : Quelques domaines d’application du froid

23
Physique du froid

D – PHYSIQUE DE LA PRODUCTION DE FROID


• Principe de fonctionnement

B C

condenseur
E D

Figure 4 : Eléments constitutifs d’une machine frigorifique

Les machines frigorifiques comportent plusieurs éléments dont les principaux sont représentés sur la
figure. Les éléments essentiels sont l’évaporateur, le compresseur, le condenseur, le détendeur et
éventuellement la bouteille accumulatrice. Leur rôle est spécifié dans le tableau suivant.
Elts Nom Rôle
C’est un échangeur thermique dans lequel le fluide frigorigène, introduit
essentiellement à l'état liquide, se vaporise sous basse pression (donc à basse
A EVAPORATEUR
température) en absorbant de la chaleur au milieu à refroidir. Ce milieu est isolé
thermiquement de l'extérieur par un isolant thermique.
Il aspire les vapeurs formées (provenant de l'évaporateur) et les refoule sous haute
B COMPRESSEUR
pression (à haute température) vers un autre échangeur thermique : le condenseur.
C’est un échangeur thermique qui permet de liquéfier le fluide frigorigène, en cédant
C CONDENSEUR
de la chaleur au milieu extérieur. Cet échangeur est refroidi par de l'air ou de l'eau.
BOUTEILLE C'est un réservoir de liquide renfermant une certaine réserve de fluide frigorigène
D
ACCUMULATRICE liquide.
Appelé régleur lorsque le fonctionnement est manuel, le détendeur est un dispositif
de détente par laminage au travers duquel le fluide frigorigène s'écoule
DÉTENDEUR essentiellement à l'état liquide, sous l'écart de pression existant entre le condenseur
E
(RÉGLEUR) et l'évaporateur. Il permet ainsi d'abaisser la pression pour que la température du
fluide frigorigène soit à la température d'évaporation. Il joue également le rôle de
régleur de débit dans certains cas.

Tableau 8 : Rôle de quelques éléments principaux d’une machine frigorifique

24
Physique du froid

• Cycle sur les diagrammes thermodynamiques

Deux diagrammes sont couramment utilisés en industrie du froid : le diagramme entropique et le


diagramme enthalpique. Le dernier est de loin le plus utilisé. Ce diagramme enthalpique (dit de Mollier)
permet de représenter les évolutions de 1 kg de fluide en prenant pour coordonnées du diagramme :
— L’enthalpie massique h en abscisse ;
— La pression P (ou logP) en ordonnée.

P (bar)
h = constante s = constante
v = constante

P = constante

θ = constante

h (kJ/kg)

2 Pk

P0 1 3
7

θ0 θk

4
6 5

Figure 5 : Schéma fonctionnel d’une machine frigorifique

Dans cette configuration, la machine frigorifique est considérée comme parfaite. En d’autre terme,
toutes les pertes thermiques, mécaniques et hydrauliques sont négligées. L’évolution d’un kilogramme de
fluide sur le diagramme thermodynamique est présentée sur la page suivante.

25
Physique du froid

P (bar)

Pk 5 4 θk 3 2

P0 6 θ0 7
1
x=0
x=1 h (kJ/kg)

Figure 6 : Cycle d’une machine frigorifique parfaite sur le diagramme enthalpique


TRANSFORMATIONS PHENOMENES OBSERVES
Le fluide est comprimé isentropiquement de P0 à Pk. Au cours de la compression, la

1 ⇒ 2 température du fluide frigorigène s'élève de θ1 à θ2. Le point 2 se trouve à l'intersection de


l'isobare Pk et de l'insentrope passant par le point 1.
Le fluide se refroidit (2 à 3) et se condense (3 à 4) sous la pression constante Pk, en
cédant de la chaleur au fluide de refroidissement à la température θk. Le fluide liquéfié
2 ⇒ 4
quitte le condenseur à l'état de liquide saturant à la température θk. Le point 3 se trouve
donc à l'intersection de l'isobare Pk et de l’isotitre x = 1.
Le fluide se sous-refroidit dans la canalisation de liquide de θk à θ5 (sous-
refroidissement du liquide SR = θk (= θ4) – θ5). Dans la zone de liquide sous-refroidi,

4 ⇒ 5 lorsque le fluide évolue loin du point critique, les isobares dans le diagramme T–S sont
sensiblement confondues avec l’isotitre x = 0. Le point 5 est à l'intersection de l'isobare Pk
et de l'isotherme θ5.
Le fluide frigorigène se détend de Pk à P0 dans le détendeur en n'échangeant avec le
milieu extérieur, ni de l'énergie mécanique, ni de la chaleur. L'enthalpie du fluide reste
donc constante (détente isenthalpique). Le point 6 se trouve donc à l'intersection de
5 ⇒ 6 l'isenthalpe passant par le point 5 et de l'isobare P0. Toutefois, les frottements internes du
détendeur se traduisent par une vaporisation partielle du liquide (généralement 10% à
20% de vapeur à la sortie du détendeur).
Le liquide frigorigène se vaporise sous la pression P0 et à la température θ0
infiniment voisine de celle du milieu à refroidir, en absorbant de la chaleur. Les vapeurs
6 ⇒ 7
quittent l'évaporateur sous la pression P0 et à la température θ0 : elles sont saturées
sèches. Le point 7 se trouve donc à l'intersection de l’isobare P0 et de l’isotitre x = 1.
Le fluide frigorigène aspiré se surchauffe dans la canalisation d'aspiration, sous la
7 ⇒ 1 pression P0, de θ0 à θ1. La surchauffe des vapeurs s’écrit SC = θ1 – (θ0 = θ7).

26
Physique du froid

• Imperfections dans le circuit

Compte tenu des imperfections de natures diverses (imperfections liées à la canalisation, au


fonctionnement du compresseur, aux surfaces d'échange, etc.), le cycle d'une machine frigorifique réelle
est légèrement différent de celui d'une machine parfaite. En voici quelques raisons :

• Pour des raisons évidentes, les échangeurs des machines frigorifiques réelles ont des surfaces
d'échange finies. Les échanges thermiques s'effectuant alors sous des écarts de température finis,
sont irréversibles.

• La circulation du fluide frigorigène dans les machines réelles s'accompagne de chute de pression,
appelée « pertes de charge ».

• Le compresseur ne fonctionne pas de manière isentropique, compte tenu des imperfections au


niveau du compresseur. Ces imperfections se traduisent par un certain nombre de rendements
résumés dans le tableau ci-après.
Rendement
Origine expression
(Symbole)
Il traduit le mauvais remplissage du cylindre
pendant la phase d’aspiration (le remplissage du
VOLUMETRIQUE mr V V
cylindre ne s’effectue seulement que pendant une ηv = = r = r
η
( v) fraction de la course d'aspiration du piston à cause m th Vth V0
du retard à l’ouverture du clapet d’aspiration).

Il traduit les imperfections dues aux échanges


INDIQUE thermiques complexes entre les vapeurs aspirées et Wth m r S th S
ηi = = . = η v . th
η
( i)
les parois de la chambre de compression (effets de Wr m th S r Sr
parois).

Wr
Il traduit les phénomènes de frottement mécanique
ηm =
MECANIQUE et de l’absorption de l’énergie mécanique Wt
η
( m)
correspondant au fonctionnement du système de
Wr Wth W
graissage. ( Wt = = = th )
η m η m .η i ηg
GLOBAL,
EFFECTIF Il constitue le produit des rendements mécanique
et indiqué. ηg = ηeff = ηm.ηi
η ηeff)
( g,
Sth : aire du cycle du compresseur parfait ; Sr : aire du cycle du compresseur réel ; mth : masse théorique de gaz qui
serait aspirée par le compresseur parfait; ; mr : masse réelle de gaz aspirée ; Vth = V0 = volume qui serait aspiré par le
compresseur parfait ; Vr = volume réel des vapeurs aspirées à chaque coup de piston.

Le rapport de masse mr/mth est égal au rapport de volume Vr/Vth ; Wt = Wr + Wf (Wf = travail des forces de frottement).

Tableau 9 : Principaux rendements


27
Physique du froid

REMARQUES :
a) Les aires Sth et Sr sont en général voisines, le rendement indiqué ηi est donc le plus souvent du
même ordre de grandeur que le rendement volumétrique ηv (en réalité, ηi ≤ ηv).

Sauf indication contraire, on prendra toujours, pour la résolution


des problèmes courants, le rendement volumétrique égal au
rendement indiqué (ηv = ηi).

b) L'étude des compressions isentropiques permet d'établir une formule dite "formule des
températures" et donnée par :
γ −1
T2  P2  γ
= 
T1  P1 
— dans le cas où il n’y a pas de chute de pression (machine parfaite), on a : P2 = Pk et P1 = P0.
k −1
T2  P2  k
— par analogie, on écrit =  pour une compression polytropique (k : coefficient
T1  P1 
polytropique).
P2
— le rapport τ = est appelé "Taux de Compression" (P : pression absolue en pascals, Pa).
P1

c) Le rendement volumétrique varie avec le taux de compression selon une loi linéaire exprimée,
pour des conditions de marche données, par :

P2
ηv = 1 − 0,05. = 1 − 0,05. τ
P1

— Cette relation est valable dans les cas suivants :


• τ < 10
• fluides frigorigènes usuels tels que : R12, R22, R502, R717 et leurs remplaçants.

d) Dans le cas où le compresseur fonctionne avec un espace mort Ve, on peut écrire :
 1

Ve  
1
Ve   P2  γ  γ
ηv = 1 + . 1 −    = 1 + . 1 − τ 
V0  P1  V0 
 
 

Ve
— Le rapport est appelé « Taux d’Espace Mort »
V0

28
Physique du froid

Exercice Dirigé 02
Remplir le tableau

Etat du fluide Pression Température

Entrée compresseur

Compresseur

Sortie compresseur

Entrée condenseur

Condenseur

Sortie condenseur

Entrée détendeur

Détendeur

Sortie détendeur

Entrée évaporateur

Evaporateur

Sortie évaporateur

Etat fluide (liquide, vapeur, liquide à vapeur, vapeur à liquide)

Pression (basse, haute, basse à haute, haute à basse)

Température par rapport à l’ambiance (basse, haute, basse à haute, haute à basse)

29
Physique du froid

• Grandeurs caractéristiques

Figure 7 : Représentation graphique des énergies échangées


Organes Grandeurs Formulation Unités
Puissance
W, kcal/h
frigorifique
Production
frigorifique J/kg, kcal/kg
massique
EVAPORATEUR
Production
frigorifique J/m3, kcal/m3
volumique
production
J/kg, kcal/kg
frigorifique brute
Puissance calorifique
CONDENSEUR W, kcal/h
cédée
débit du fluide
DETENDEUR m3/s, dm3/h
entrant au détendeur
Puissance absorbée
W
(machine réelle)
Puissance théorique
W
(machine parfaite)
COMPRESSEUR
Volume horaire
m3/s
aspiré
Volume horaire
m3/s
balayé
Egalité des énergies W
Cas d’une machine
réelle
COEFFICIENT
DE
Cas d’une machine
parfaite
ε  εp  εc
PERFORMANCE Cas d’une machine
FRIGORIFIQUE de Carnot
E : puissance
Coefficient global
électrique
Tableau 10 : Grandeurs caractéristiques du circuit frigorifique

30
Physique du froid

• Influence des diverses conditions de fonctionnement sur les grandeurs


physiques

Les principaux paramètres physiques qui influent directement sur le fonctionnement d'une machine
frigorifique à compression mécanique simple sont :
— la température ou pression d'évaporation (T0, P0)
— la température ou pression de condensation (Tk, Pk)
— le sous-refroidissement du liquide frigorigène (SR)
— la surchauffe des vapeurs (SC).

Le tableau proposé ci-dessous est un récapitulatif de l’influence des grandeurs physiques


(température ou pression d’évaporation, température ou pression de condensation, sous-refroidissement
du liquide frigorigène, surchauffe des vapeurs) sur le fonctionnement d’une machine frigorifique à
compression simple. Il est rempli en respectant un certain nombre d’hypothèses, ainsi que la règle
suivante: « quand une grandeur varie, les autres sont considérées constantes ». Les symboles utilisés
sont définis comme suit :

«  : augmente », «  : diminue », « ~ : varie peu ou très peu » «  : sans effet »

ALORS
QF cop P Qc Vliq ηV ηm
QUAND
La pression de
condensation pk  ~   ~ ~  ~
La pression
d’évaporation po 
       

La surchauffe  ~  ~  ~ ~ 

Le sous-refroidissement

      

QF : puissance frigorifique nette


cop : coefficient de performance
P : puissance mécanique absorbée par le compresseur
Qc : puissance calorifique nette cédée au condenseur
Vliq : débit de fluide entrant au détendeur
ηV : rendement volumétrique
ηm : rendement mécanique.

31
Physique du froid

E – AUTRES TYPES DE MACHINES FRIGORIFIQUES


• Machines à compression mécanique étagée
L'augmentation de l'écart de température entre le condenseur et l'évaporateur d'une machine à
compression simple, due à une augmentation de la température de condensation ou à un abaissement de la
température d'évaporation, conduit à une augmentation du taux de compression, ayant pour conséquences:
 la diminution du rendement volumétrique ηv (obligeant à choisir des compresseurs de plus forte
cylindrée) ;
 la diminution du rendement indiqué ηi, donc du rendement global (ou effectif) ηg, à ηm donné (ce
qui conduit à un fonctionnement plus coûteux de la machine frigorifique) ;
 l'augmentation dangereuse de la température en fin de compression (température de refoulement
des vapeurs).
Tout ceci se traduit par un rendement énergétique très faible de la machine frigorifique. Pour pallier
tous ces inconvénients liés à une augmentation du taux de compression, on fait recours à une compression
étagée du fluide frigorigène. Ceci a l'avantage de fractionner la compression en plusieurs étages, et à
refroidir les vapeurs refoulées par chaque compresseur ou à chaque étage, pour obtenir des températures
de refoulement acceptables. On limite le plus souvent le fractionnement à 2 étages de compression, car
au-delà, l'amélioration des performances, quoique non négligeable, est moins importante. De plus, la
complexité de l'installation, ainsi que son prix, deviennent vite rédhibitoires. Les principaux systèmes
utilisés en compression étagée sont les systèmes à un seul fluide (à injection partielle ou à injection totale)
et les systèmes à plusieurs fluides (cycles en cascade).

• Machines à compression thermique


Pour pouvoir fonctionner, ces machines reçoivent de l’énergie calorifique. La compression du fluide
frigorigène est obtenue par apport d’une certaine quantité de chaleur à température supérieure à la
température ambiante, en lieu et place de l’énergie mécanique fournie par le moteur d’entraînement à un
compresseur mécanique. On en distingue principalement 3 catégories : les machines à absorption, les
machines à diffusion et les machines à éjection. La machine à absorption sont de loin la plus répandue.
Son principe de fonctionnement repose sur la théorie et les propriétés des mélanges binaires (ou couples
binaires). Le couple binaire est constitué d’un solvant (ou absorbant) et d’un fluide frigorigène qui est
« absorbé » par le solvant en un certain point du circuit, et en un autre point, chassé du solvant. Les 2
principaux fluides binaires utilisés sont :
Fluide Frigorigène SOLVANT
1 AMMONIAC EAU
COUPLES
2 EAU Bromure de Lithium

La machine à absorption est silencieuse et ne soulève aucun problème d’étanchéité ou de graissage,


vu qu’aucun organe mécanique n’est en mouvement (sauf la pompe si elle est mécanique) ; les
possibilités de pannes sont donc presque nulles. De plus, elle rend de grands services là où l’on ne peut
disposer de courant électrique. Son seul inconvénient est qu’à rendement fonctionnel égal, la
consommation d’énergie est plus élevée que celle des machines à compression mécanique.

32
Physique du froid

Exercice Dirigé 03
Calcul des grandeurs caractéristiques

Soit à déterminer les dimensions principales d’un compresseur bicylindrique réel fonctionnant au R134a en régime
normal de -10°C (aspiration), +60°C (refoulement) et +10°C (température du liquide saturant pendant la détente)
et d’une puissance frigorifique nette de Φo = 40 kW. On admet les hypothèses suivantes :

• les vapeurs à la sortie de l’évaporateur sont saturantes;

• la surchauffe des vapeurs est de 10°C;

1). Faire un schéma montrant l’ensemble des éléments de l’installation.

2). Tracer dans le diagramme enthalpique du R134a, le cycle de cette machine.

3). Déterminer les valeurs des différents points caractéristiques du cycle.

Point 1 Point 2 Point 3 Point 4 Point 5 Point 6 Point 7


θ (°C)

P (bar)

v (m3/kg)

h (kJ/kg)

le titre x

s (kJ/kg.K)

4). Appliquer les différentes formules données dans le cours pour déterminer :
a) les grandeurs caractéristiques de l’évaporateur;
b) les grandeurs caractéristiques du compresseur;
c) les grandeurs caractéristiques du condenseur;
d) les grandeurs caractéristiques du détendeur.
e) le coefficient de performance frigorifique de la machine.

5). Calculer le coefficient de performance frigorifique suivant le cycle d’une machine parfaite et
comparer les deux valeurs obtenues.

6). La relation « Puissance calorifique = Puissance frigorifique + Puissance mécanique » est-elle


vérifiée ? Justifier votre réponse.

7). Quelle est la valeur du sous - refroidissement du liquide entrée détendeur ?.

(1 : aspiration du compresseur ; 2 : refoulement du compresseur ; 3 : entrée condenseur ; 4 : sortie condenseur ;


5 : entrée détendeur ; 6 : sortie détendeur = entrée évaporateur ; 7 : sortie évaporateur)

33
Physique du froid

34
Physique du froid

REPONSES

35
Physique du froid

3. LES FLUIDES FRIGORIGENES


• Généralités
Les fluides frigorigènes (appelés également Fréon ou Génétron aux USA, Forane en France, Arcton
en Grande Bretagne, ou encore Algofrene en Italie) sont des composés chimiques facilement liquéfiables
dont on utilise la chaleur latente de vaporisation comme source de production de froid. Il existe un très
grand nombre de fluides frigorigènes, certains très anciens et d’autres apparus récemment. De l’antiquité
(eau), les fluides frigorigènes les plus couramment utilisés aujourd’hui dans l’industrie frigorifique sont
les dérivés fluorés et chlorés d’hydrocarbures (apparus en 1930) auxquels il faut ajouter l’ammoniac qui
est encore largement utilisé.

Les dérivés chloro-fluorés proviennent du méthane (CH4) ou de l’éthane (C2H6) auxquels des atomes
de fluor et de chlore ont été substitués aux atomes d’hydrogène. On rencontre :
Tous les atomes d’hydrogène ont été remplacés
CFC ChloroFluoroCarbures
par du chlore ou du fluor
Il subsiste de l’hydrogène et ils contiennent du
HCFC
chlore
Il subsiste de l’hydrogène mais ils ne
HFC
contiennent pas du chlore
Ils ne contiennent ni de l’hydrogène, ni du
FC
chlore (hydrocarbures complètement fluorés)
Ils contiennent de l’hydrogène, mais pas du
HC
fluor ni du chlore

Tableau 11 : Classification des fluides frigorigènes

• Codification des fluides frigorigènes

Le nombre désignant le fluide est composé à partir de sa formule chimique en respectant les
conventions suivantes :
• Un préfixe composé :
— D’une lettre « R » suivie ou pas d’un trait d’union ou d’espace (ex. : R12 ou R–12 ou
R 12). On peut remplacer ce préfixe par un nom commercial (ex. : FREON 12,
FORANE 12, ARCTON 12, etc.)

• Un suffixe déterminé de plusieurs façons :


— Le chiffre des unités indique le nombre d’atomes de FLUOR contenu dans la
molécule.
— Le chiffre des dizaines indique le nombre d’atomes d’HYDROGENE PLUS UN.
— Le chiffre des centaines indique le nombre d’atomes de CARBONE MOINS UN (dans
la série du méthane, ce chiffre égal à zéro, n’est pas pris en compte).
— La lettre « Bn » (placée après le nombre) indique la présence de brome. Le chiffre
« n »qui suit est égal au nombre d’atomes de brome (ex. : R13B1).
— Une lettre minuscule est ajoutée au suffixe pour différencier les isomères (même
nombre d’atomes, mais position différente sur la chaîne). Ex. : R134a

36
Physique du froid

EXEMPLES :

CCl2F2 (dichlorodifluorométhane)
— Unité (nombre de fluor) : 2
— Dizaine (nombre d’hydrogène + 1) : 0 + 1= 1
— Centaine (nombre de carbone - 1) : 1 – 1= 0
 On a : R12.

C2Cl2F4 (dichlorotétrafluoroéthane)
— Unité :4
— Dizaine :0+1=1
— Centaine : 2 – 1 = 1
 On a R114.
 Les mélanges azéotropiques pour lesquels aucune formule chimique ne peut être définie, ont une
numérotation qui se situe dans la série 500, les différents mélanges y étant répertoriés par ordre
chronologique : R500, R501, R502, etc. Ils se comportent comme des corps purs (le changement
d’état à pression constante se fait à température constante).

 Les mélanges zéotropiques sont numérotés arbitrairement (par ordre chronologique d’apparition)
dans la série 400 (ex. : R404A, R407A). Des suffixes (en lettre majuscule) sont ajoutés pour
différencier les produits ayant les mêmes composants, mais dans des proportions massiques
différentes (ex. : R404A, R404B, R404C).Les mélanges zéotropiques ne se comportent pas comme
des corps purs (le changement d’état à pression constante ne se fait pas à température constante) : la
différence de température relevée pendant le changement d’état s’appelle « intervalle de distillation ».

Les fluides frigorigènes d’origine inorganique (dépourvus d’atomes de carbone, sauf


quelques cas particuliers comme le CO2) sont répertoriés dans la série 700. Leur numéro
de code est ainsi constitué :
— Chiffre des centaines = 7.
— Chiffre des dizaines et unités = masse molaire du fluide.

EXEMPLES :
• Ammoniac (NH3) : masse molaire (N = 14, H = 1) 14 + 3 x 1 = 17 Soit R717
• Anhydride carbonique (CO2) : masse molaire (C = 12, O = 16) 12 + 16 x 2 = 44 Soit R744
• Anhydride sulfureux (SO2) : masse molaire (S = 32, O = 16) 32 + 16 x 2 = 64 Soit R764

Les bouteilles de conditionnement des fluides frigorigènes sont munies de macaron dont la couleur
est caractéristique du fluide.

• Substitution des CFC

L’utilisation des CFC entraîne des rejets de ces produits à l’atmosphère, ce qui provoque des
nuisances à l’environnement telles que leur action sur la couche d’ozone et leur action sur l’effet de serre.
37
Physique du froid

Action sur la couche d’ozone


La couche d’ozone est altérée par l’action du chlore contenu dans les composés halogénés
d’hydrocarbures de longues durées de vie dans l’atmosphère, essentiellement par les CFC mais aussi,
dans une moindre mesure, par les HCFC.
L’action de chaque composé sur l’ozone est caractérisée par le potentiel de destruction de l’ozone qui
est désigné par le sigle ODP (Ozone Depletion Potential) ou encore, en français, le « Potentiel d’action
sur l’ozone stratosphérique, PAOS ». Les valeurs de ODP sont données en se référant au R11, un des
CFC les plus agressifs à ce point de vue. Le tableau ci-après donne quelques valeurs d’ODP pour divers
fluides frigorigènes. Seuls les fluides frigorigènes ayant un ODP nul perdureront.
Fluides ODP Fluides ODP
R11 1 R123 0,013 – 0,.022
R12 0,9 -1 R124 0,016 – 0,024
R22 0,04 – 0,06 R125 0
R23 0 R134a 0
R32 0 R141b 0,07 -0.,1
R717 (NH3) 0 R502 0,17 – 0,28
R744 (CO2) 0 R290 (Propane) 0
Tableau 12 : Potentiel d’action sur l’ozone stratosphérique PAOS (ODP) de divers fluides frigorigènes en
prenant l’action du R11 comme référence.

Action d’effet de serre


L’effet de serre est indispensable à notre planète qui, en son absence, aurait une température
beaucoup trop basse pour qu’elle soit habitable. L’excès de ces gaz à effet de serre, gênant la sortie (vers
le cosmos) du rayonnement terrestre de grande longueur d’onde, peut à la longue s’avérer néfaste en
provoquant un réchauffement lent du monde.
A côté de ces gaz à effet de serre bien connus : vapeur d’eau, gaz carbonique, méthane, oxyde
d’azote, les frigorigènes (CFC) apportent leur pierre à cette action. Leur influence est même notable, car
s’ils sont heureusement encore peu répandus dans l’atmosphère, leur influence est beaucoup plus grande
que, par exemple, le gaz carbonique (CO2), le gaz à effet de serre le plus connu.
L’action d’effet de serre est caractérisée par le potentiel d’action sur l’effet de serre désigné par le
sigle GWP (Global Warming Potential) ou encore, en français, le » Potentiel d’action sur l’effet de serre,
PAES ». Le tableau ci-après donne les valeurs du GWP rapporté au R11 ou, ce qui est plus significatif, au
CO2. Ces rapports changent avec la période de temps envisagée car les molécules de CO2 et celles d’un
gaz considéré ne disparaissent pas dans l’atmosphère à la même vitesse.
Fluides GWP GWP (rapporté au CO2 sur une période de :
frigorigènes (rapporté au R11) 20 ans 100 ans 500 ans
R11 1 4500 3500 1500
R12 2,8 -3,4 7100 7300 4500
R22 0,32 - 0,37 4100 1500 510
R717 (NH3) 0 0 0 0
R744 (CO2) - 1 1 1
R125 0,51 - 0,65 4700 2500 860
R134a 0,24 - 0,29 3200 1200 420
R502 - 4820 (?) 4260 (?) 4040 (?)
R290 (Propane) - 31 11 -
Tableau 13 : Potentiel d’action sur l’effet de serre PAES (GWP) de divers fluides frigorigènes en prenant comme
références les actions du R11 et du CO2. [ (?) : à considérer avec réserve (simple estimation) ]

Pour protéger l’environnement, bon nombre d’Etats se sont engagés à prendre des dispositions
pour instituer un programme de réduction de la production jusqu'à l’arrêt total des CFC.

38
Physique du froid

Mesures
— 16/09/87 : Protocole de Montréal qui prévoit l’arrêt de la production des CFC en l’an 2000.
— Juin 1990 : Mise à jour du protocole de Londres qui établit un programme de réduction de la
consommation des CFC de 20% en 1993 ; 50% en 1995 ; 85% en 1997 et 100% en 2000.
— 02/12/93 : Décision du ministère de l’environnement de la CEE à Bruxelles. Proposition de porter la
date d’arrêt des HCFC en 2014. Pour 1995 et au-delà, 0% de consommation des CFC (R11, R12, R113,
R114, R115, R500, R502).
— Décembre 1997 : Protocole de KYOTO proposant des mesures de contrôle et de réduction de l’émission
des gaz.

• Fluides de substitution
Le problème d’environnement que posent aujourd’hui certains fluides (principalement les CFC), a
entraîné leur substitution au profit de fluides qui ne sont pas nocifs pour l’environnement, surtout en
terme de destruction de la couche d’ozone (ODP = 0). A titre d’exemple, le R12 est remplacé par le
R134a dans les installations neuves. La reconversion des installations est également possible.
Le tableau suivant présente les propriétés essentielles de ces deux fluides.
Unité R134a R12
Formule chimique - CH2FCF3 CCl2F2
Tétrafluoro
Nom chimique - dichlorodifluorométhane
1, 1, 1, 2 éthane
Poids moléculaire g/mol 102,0 120,9
Point d’ébullition (à 1,013 bar) °C -26,5 -29,8
Point de congélation °C -101,0 -158
Température critique °C +101,1 +112
Pression critique bar 40,56 41,15
Volume massique critique dm3/kg 1,94 1,79
Masse volumique critique kg/m3 515,3 558
Masse volumique du liquide (à 25°C) kg/m3 1203 1310
Pression de vapeur (à 25°C) bar 6,619 6,516
Masse volumique de la vapeur saturée
kg/m3 5,05.10-3 6,31.10-3
(au point d’ébullition)
Chaleur spécifique du liquide (à 25°C) J.kg-1.K-1 1422,6 980,9
Chaleur spécifique de la vapeur (à 25°C) J.kg-1.K-1 857,7 675,5
Chaleur latente de vaporisation
kJ.kg-1 217,36 165,25
(au point d’ébullition)
Conductivité thermique du liquide (à 25°C) W.m-1.K-1 81,45.10-3 70,19.10-3
Conductivité thermique de la vapeur (à 25°C) W.m-1.K-1 14,56.10-3 9,70.10-3
Viscosité dynamique du liquide
N.s.m-2 0,2050.10-3 0,0258.10-3
(à 25°C et 1,013 bar)
Viscosité dynamique de la vapeur
N.s.m-2 0,0137.10-3 0,0125.10-3
(à 25°C et 1,013 bar)
Tension de surface à 25°C N/m2 8,3.10-3 9,0.10-3
Solubilité du réfrigérant dans l’eau
Poids % 0,15 0,028
(à 25°C et 1,013 bar)
Solubilité de l’eau dans le réfrigérant
Poids % 0,11 0,009
(à 25°C et 1,013 bar)
GWP (Global Warming Potential) Ref R11 0,24 – 0,29 2,8 – 3,4
ODP (Ozone Depletion Potential) Ref R11 0 0,9 – 1

Tableau 14 : Propriétés physiques des fluides utilisés en climatisation automobile

39
Physique du froid

A ces fluides, sont associées des huiles de lubrification, les plus courantes sont listées dans le tableau ci-
dessous.
TYPE D’HUILE HFC 134a CFC 12
 Huile minérale naphténique - +
 Huile minérale paraffinique - +
 Huile synthétique alkylbenzène - +
 Huile synthétique polyalkylène glycol + -
 Huile synthétique polyesther + +
+ : Bonne miscibilité ; – : Faible miscibilité

• Précautions à prendre pendant la reconversion des installations


frigorifiques

Pour les opérations de reconversion des installations, il faut utiliser des fluides de substitution
préconisées (par exemple le R134a à la place du R12). Toutefois, il faudra prendre quelques précautions,
au risque de ne pas voir fonctionner correctement l’installation ou même de la détériorer pour des raisons
d’incompatibilité. Au nombre de ces précautions, nous avons :

• Les fuites : les molécules des anciens fluides étant plus grosses que celles des nouveaux fluides,
les derniers tendront à occasionner plus de fuites. Il est donc nécessaire d’améliorer l’étanchéité
des parties susceptibles d’occasionner des fuites.

• Les huiles de lubrification : les nouveaux fluides présentant une mauvaise miscibilité avec les
huiles minérales ou synthétiques utilisées avec les anciens fluides, ils sont alors incompatibles
avec ces huiles ; il faudra donc éliminer les traces de chlore et d’huile minérale, puis employer
des huiles PAG (PolyAlkylènes Glycols, essentiellement utilisées en climatisation automobile)
ou POE (PolyolEsters, utilisées en réfrigération et en climatisation). La non miscibilité des
nouveaux fluides avec les anciennes huiles peut entraîner des dépôts d’huile sur les parois du
condenseur, empêchant ainsi un bon échange thermique avec l’extérieur ; ou la formation de
« caillots » à l’évaporateur. Par ailleurs, les huiles POE (essentiellement) sont très
hygroscopiques ; il faudra donc veiller, lors de toute opération de maintenance, à ce que l’huile
utilisée soit le moins possible en contact avec l’air ambiant.

• Les niveaux de pression : à basses températures, les nouveaux fluides présentent des pressions
plus basses. Cette tendance s’inverse lorsque la température devient importante (par exemple :
R12(60°C) : 14 bars, R134a(60°C) : 16 bars). Il faudra donc vérifier la tenue des tuyauteries à
des pressions élevées lors de la reconversion.

40
Physique du froid

Exercice Dirigé 04
Fluides Frigorigènes

Trouver la codification des corps suivants :

CCl2F2

C2Cl2F4

NH3

H2O

CO2

Trouver la formule brute des corps suivants :

R134a

R22

R11

Trouver les valeurs suivantes :

ODP (R134a) :

GWP (R717) :

41
Physique du froid

42
2

TECHNOLOGIE
DU CIRCUIT FRIGORIFIQUE

1. ORGANES PRINCIPAUX

2. ORGANES ANNEXES

3. ORGANES DE REGULATION DU CIRCUIT FRIGORIFIQUE

4. QUELQUES CYCLES FRIGORIFIQUES


Technologie du circuit frigorifique

1. LES ORGANES PRINCIPAUX DU CIRCUIT FRIGORIFIQUE


Organe Schéma Rôle et Observations
Il existe plusieurs types de compresseurs. Les
plus utilisés sont les compresseurs à pistons
(hermétiques, semi-hermétiques, ouverts). Les
compresseurs hermétiques (jusqu’à 5,5kW)
sont le plus souvent utilisés dans les appareils
dits ménagers (réfrigérateurs, congélateurs), les
semi-hermétiques (0,3kW à 75kW) dans les
COMPRESSEURS

installations commerciales (chambres froides)


et les ouverts dans les installations industrielles
(climatisation). On peut toutefois rencontrer
chacun des types dans chaque domaine
d’utilisation.
Pour les grosses installations de climatisation à
eau glacée, on utilise à présent les compresseurs
à vis (100 kW à 1000 kW).
Dans les systèmes monoblocs de climatisation
(splits systems), on rencontre les compresseurs
rotatifs à spirales.

Permettent de condenser le fluide frigorigène


gazeux. On rencontre les condenseurs à
A circulation d’air
naturel circulation naturelle d’air (appareils ménagers),
à circulation forcée d’air (dans les installations
commerciales et industrielles) et les
condenseurs à eau (pour les installations
CONDENSEURS

industrielles). Dans ce dernier cas, une tour


d’eau est nécessaire pour le refroidissement de
A circulation l’eau.
d’air forcé
Leur caractéristique principale est le coefficient
d’échange K (W.m-2.K-1).
Le principal problème est l’encrassement
(poussières sur les surfaces externes, dépôt de
A eau tartre pour les condenseurs à eau). Il convient
donc de procéder à un entretien régulier.

44
Technologie du circuit frigorifique

45
Technologie du circuit frigorifique

CLASSIFICATION ET PERFORMANCES DES CONDENSEURS

Classification
— A circulation d’air naturel
A air
— A circulation d’air forcé
Condenseurs à chaleur — A immersion
sensible — A double tube et contre-courant
A eau
— A calandres (multitubulaires
horizontaux)
— A calandres (multitubulaires verticaux)
Condenseurs à chaleur Atmosphériques — A ruissellement simple
latente — A ruissellement et à contre-courant
A évaporation forcée — Condenseurs évaporatifs

Performances
Les condenseurs doivent posséder un coefficient de transmission de chaleur K le
meilleur possible, ceci afin de limiter les surfaces d'échange et les différences de
température à maintenir entre fluide frigorigène et milieu extérieur.

Médium de Coefficient K
Classification Type
condensation (W.m-2.K-1)
— Circulation naturelle 9 à 12
Air
— Circulation forcée 24 à 30
— Immersion 240 à 300
A chaleur sensible — Double tube et contre- 700 à 950
Eau courant
— Multitubulaires
(horizontaux) 700 à 1100

— Ruissellement simple 240 à 300


— Ruissellement contre- 800 à 1100
courant (Block et
Atmosphériques
similaires)
A chaleur latente — Multitubulaires
(verticaux) 800 à 1400

— Tubes lisses 240 à 350


Evaporation forcée
— Tubes à ailettes 120 à 180

46
Technologie du circuit frigorifique

LES CONDENSEURS

4
3

47
Technologie du circuit frigorifique

7 8

9 10

48
Technologie du circuit frigorifique

QUELQUES VALEURS PRATIQUES DES CONDENSEURS

k : température de condensation w : écart de température d'eau


ae : température d'entrée d'air h : température humide de l'air
as : température de sortie d'air a : approche de la tour de refroidissement
a : écart de température de l'air p : pincement: écart minimal de
we : température d'entrée d'eau température entre le fluide frigorigène
ws : température de sortie d'eau et le médium de condensation

A - Condenseur à air B - Condenseur à eau perdue C - Condenseur évaporatif


a = 4 à 8°C w= 10 à 15°C k= h + l0 à 12°C
k= ae +12 à 15°C k= ws + 5°C

exemple exemple exemple

P1= pincement sur l’air ; P2 = pincement sur l’eau ; a = différence entre as et h

49
Technologie du circuit frigorifique

REGULATION DE LA PRESSION DE CONDENSATION


Régulation directe La régulation de pression s'effectue par diminution de la surface
sur le fluide effectivement active du condenseur. Ceci s'effectue par l'intermédiaire de
frigorigène régulateurs
Régulation indirecte Une série de pressostats commande l'arrêt ou le démarrage de ventilateurs. On
sur le débit d’air peut aussi agir sur la vitesse de rotation des ventilateurs, sur le débit d'air des
(condenseur à air) ventilateurs par ouverture ou fermeture de volets de passage d'air
On ajuste le débit d'eau à l’aide de robinets à eau pressostatiques (ou
Régulation indirecte
thermostatiques) qui règlent le débit d'eau en fonction de la pression
sur le débit d’eau
(condenseur à eau) régnant dans le condenseur (ou de la température de l'eau au sortir du
condenseur)

TRAITEMENT DE L’EAU DE CONDENSATION


Problème de traitement de l’eau de condensation
Le réchauffement de l’eau (de l'ordre de 10°C) fait qu'il y a
risque d'entartrage (précipitation des sels de calcium et de
Condenseurs à eau perdue magnésium contenus dans l'eau); cet entartrage diminue
l'échange thermique. Il y a également des risques de corrosion si
les eaux sont agressives.
Condenseurs à eau recyclée en
Il n'y a pas de problème de traitement d'eau, mais, il faut faire
circuit fermé (aéroréfrigérants, Tours
attention à la corrosion.
de refroidissement en circuit fermé)
L’eau d'appoint doit alors subir un traitement chimique et
biochimique pour éviter :
Condenseurs à eau recyclée en — la formation de dépôts d'algues,
circuit ouvert (condenseurs
atmosphériques, Tours de — la corrosion due à l'oxygène (oxygénation de l'eau par
refroidissement en circuit ouvert) ruissellement)
— l'entartrage important par suite de l'accroissement de la teneur
en sels minéraux dû à l'évaporation d'une partie de l'eau

Paramètres à contrôler sur l'eau du condenseur


 Dureté (TH) : teneur de l'eau en sels de calcium et de magnésium (Ca2+, Mg2+)
 Alcalinité (TA,TAC) : teneur en hydroxydes (OH), carbonates (C032-), bicarbonates
(HC032-)
 Potentiel hydrogène : pH
Traitements possibles
— Traitement contre la corrosion: ajout de polyphosphates ;
— adoucissement: élimination du calcium et du magnésium ;
— Traitement biochimique: empêche le développement d'organismes végétaux.
Signes extérieurs d'encrassement d'un condenseur
Les signes extérieurs d'encrassement d'un condenseur sont :
— la pression côté fluide frigorigène augmentant par suite de la diminution de l'échange
thermique ;
— la perte de charge (différence de pression entre entrée et sortie du condenseur)
s'accroît côté eau.

50
Technologie du circuit frigorifique

Organes principaux (suite)


Organe Schéma Rôle et Observations

Les détendeurs permettent de ramener le


fluide à sa température de production de
froid. On rencontre les tubes capillaires
(dans les appareils ménagers, les splits
systèmes, les climatiseurs de fenêtre), les
DETENDEURS

détendeurs thermostatiques permettant de

Tube capillaire réguler le débit de fluide par contrôle de


A flotteurs
la surchauffe en sortie de l’évaporateur
(dans les installations industrielles et
commerciales), les détendeurs à flotteur
(dans les installations industrielles) et les
détendeurs électroniques qui sont adaptés
Thermostatique
aux installations à fortes pertes de
charge.

Les évaporateurs sont des échangeurs


permettant de produire du froid par
absorption de la chaleur du milieu à
refroidir, entraînant ainsi la vaporisation
du liquide frigorigène.
EVAPORATEURS

On rencontre les évaporateurs


congélateurs (dans les appareils
Evapo congélateur Refroidisseur d’air
ménagers), les refroidisseurs d’air
(installations commerciales), les
refroidisseurs d’eau (à tubes, à plaques)
adaptés aux grosses installations
industrielles.

Leur caractéristique principale est le


A Tubes (eau) A plaques (eau) coefficient d’échange K (W.m-2.K-1).

51
Technologie du circuit frigorifique

CLASSIFICATION ET PERFORMANCES DES EVAPORATEURS

Classification
Suivant les différents cas, la conception des évaporateurs sera la suivante :
— A serpentin
A immersion — A grilles
— Intensifs
A double tube et contre-

Evaporateurs refroidisseurs courant
de liquide A ruissellement —
— Horizontaux
Multitubulaire à calandres
— Verticaux
— A enveloppe
Spéciaux
— A tambour
— Tubes lisses
Circulation naturelle
Evaporateurs refroidisseurs — Tubes ailettés
de gaz — Tubes lisses
Circulation forcée
— Tubes ailettés
Fabrique de glace —
Evaporateurs congélateurs Accumulateurs de froid —
Plaques eutectiques —

Performances
Comme tout échangeur thermique, l'évaporateur doit posséder un bon coefficient K de
transmission de la chaleur, ceci pour limiter la surface d'échange (donc la taille de
l'évaporateur) et la différence de température entre fluide frigorigène et milieu à refroidir.
Nous donnons dans le tableau ci-après les valeurs du coefficient global de transmission de
chaleur K pour différents types d'évaporateurs.

Nature des
évaporateurs
Types K (W/m2.K)
70 à 95 (1)
— à serpentin
230 à 290 (2)
A immersion
— à grilles 400 à 470 (2)
— intensifs 580 (2)
Double tube et courant 580 à 820
Refroidisseurs
de liquide A ruissellement 930 à 1400
460 à 700
Multitubulaires à — Horizontaux
930 à 1200
calandres — Verticaux 820 à 1400
Plaques 35 (1)
— Eau ou saumure
eutectiques 95 (2)
— Tubes lisses 19 à 24
Circulation d’air
— Tubes ailettés 7à9
Refroidisseurs naturelle
— Plaques eutectiques 6à8
de gaz
— Tubes lisses 35 à 47
Circulation d’air forcée
— Tubes ailettés 16 à 24
(1) liquide non agité (2) liquide agité mécaniquement

52
Technologie du circuit frigorifique

GIVRAGE ET DEGIVRAGE

L'air atmosphérique est un mélange de gaz et contient notamment de la vapeur d’eau. Les
denrées contiennent également de l'humidité. Cette vapeur, au contact des parois froides de
l'évaporateur, va devenir de la glace : c'est ce qu'on appelle du « givre».
La formation de givre diminue la quantité de froid produit à l'évaporateur et augmente le
temps de marche du compresseur. On est donc amené à enlever périodiquement cette glace.
Cette opération s'appelle « dégivrage ».

Givrage
La vapeur d'eau contenue dans l'air atmosphérique va se déposer (suivant le principe de la
paroi froide) sur les surfaces réfrigérantes dont la température (inférieure à la température de
la chambre) est dans la plupart des cas inférieure à 0°C. L'eau va donc se déposer sous forme
de givre. Ce dépôt est pratiquement illimité dans le temps, car l'eau venant se déposer sous
forme de givre provient :
— de l'humidité de l'ambiance de la chambre froide,
— des entrées d'air extérieur humide (lors de l'ouverture de la chambre par exemple),
— de l'humidité contenue dans les denrées entreposées.
Le dépôt de givre sur la batterie de l'évaporateur aura pour conséquence une diminution du
coefficient de transmission K; il s'ensuivra donc :
— un abaissement de la température d'ébullition du fluide frigorigène, d'où diminution de
la production frigorifique et augmentation du temps de marche du compresseur,
— une augmentation du degré hygrométrique de l'air dans la chambre et donc une
modification défavorable des conditions de conservation des denrées entreposées.
Il conviendra donc de procéder périodiquement à un dégivrage de l'évaporateur.

Dégivrage
Nous distinguons les procédés externes dans lesquels la fusion du givre est obtenue à
partir des couches périphériques doit être totale, et les procédés internes dans lesquels la
fusion du givre obtenue à partir de la couche en contact avec les tubes de l'évaporateur, ne
nécessitant pas une fusion totale du givre (celui-ci se rompt faute de support sur les tubes).
 Dans les procédés externes, on rencontre le dégivrage : manuel (grattage, brossage), par
arrêt de la machine et réchauffage naturel des évaporateurs, par arrêt de la machine et
circulation forcée d'air sur l'évaporateur (procédé identique à celui décrit
précédemment, mais le dégivrage est accéléré par circulation forcée d'air), par aspersion
ou pulvérisation d'eau (procédé pouvant être appliqué aux évaporateurs placés dans un
compartiment étanche, il faut toutefois effectuer la vidange de la rampe d'aspersion avant
le redémarrage de la machine car risque de gel sinon), par aspersion ou pulvérisation de
saumure (même méthode que celle utilisant une aspersion d'eau; il faut cependant
surveiller la concentration de la saumure en sel car à chaque cycle de dégivrage, il y a
dilution de la saumure par l'eau provenant de la fusion du givre; les solutions adoptées
sont l'ajout périodique de sel (chlorure de calcium CaC12) et la reconcentration de la
saumure par ébullition), par air chaud extérieur (procédé applicable dans le cas de
frigorifères extérieurs aux chambres froides, par chauffage électrique de l'air circulant
sur l'évaporateur, à l'arrêt de la machine (lors du dégivrage, l'air circule en circuit fermé
et est réchauffé par l'intermédiaire de batteries électriques).

53
Technologie du circuit frigorifique

 Dans les procédés internes, on rencontre le dégivrage par chauffage électrique de


l’évaporateur (la fusion du givre est obtenue par chauffage direct des ailettes de
l’évaporateur à l'aide de cannes chauffantes agrafées dans les ailettes ; ce procédé est
utilisé dans les chambres froides négatives, ne comportant pas de surface d’échange
importante; le dégivrage est rapide et le procédé peut être automatisé très facilement
(déclenchement par horloge)) : [puissance électrique à installer : Présistances (watt) =
Puissance installation (fg/h), soit par exemple : Pinstallation =10 000 fg/h, Présistances = 10
kW] ; par circulation de saumure chaude (frigorifère à saumure) (procédé rapide et
applicable sur les frigorifères à saumure; la saumure froide circulant dans le frigorifère
est remplacée par de la saumure chaude obtenue par chauffage dans un réservoir
auxiliaire), par injection de gaz chauds à l’évaporateur (procédé pouvant être mis en
œuvre sur les évaporateurs alimentés en détente directe), par inversion de cycle (ce
procédé est le plus efficace de tous les procédés de dégivrage par gaz chauds; il se
caractérise par une inversion du fonctionnement de la machine lors du dégivrage :
l'évaporateur devient condenseur et le condenseur devient évaporateur).

Détection du givre
La détection du givre peut être réalisée par mesures, soit sur le circuit du fluide
frigorigène, soit sur l'air à réfrigérer :
— Pressostat différentiel : mesure la perte de charge de l'air à travers l'évaporateur;
— Pressostat (ou thermostat) d’évaporateur : contrôle la pression (ou la température)
d’évaporation; en effet, par formation de givre, il y a diminution de la pression (et
donc de la température) du fluide frigorigène à l’évaporateur.
Enfin, le dégivrage peut être enclenché par horloge (dégivrage périodique systématique).

54
Technologie du circuit frigorifique

Sélection pratique des évaporateurs

55
Technologie du circuit frigorifique

2. LES ORGANES ANNEXES DU CIRCUIT FRIGORIFIQUE


Organe Schéma Rôle et Observations
Monté au refoulement et à l’aspiration
ELIMINATEUR DE

du compresseur, l’éliminateur de
VIBRATIONS

vibration absorbe les vibrations et les


secousses provoquées par le
compresseur. Il protège ainsi les
conduites contre la rupture devant
occasionner des fuites.

Le séparateur d’huile est utilisé pour


SEPARATEUR D’HUILE

éviter que l’huile du compresseur n’aille


PIEGE A HUILE

dans le circuit. Il assure son retour direct


au compresseur. S’il y a de l’huile dans
ou

le circuit et surtout dans l’évaporateur, le


fluide gazeux se sépare de l’huile qui
devient plus visqueuse et le retour vers
le compresseur devient parfois difficile.

Le réservoir de liquide stocke le fluide à


RESERVOIR DE LIQUIDE

l’état liquide en provenance du


ACCUMULATRICE

condenseur. Il constitue une réserve de


BOUTEILLE

RECEIVER

frigorigène pour compenser les


ou

fluctuations dues au détendeur et aux


ou

variations de régime. Le réservoir ne


doit pas être utilisé dans une installation
fonctionnant avec un détendeur
capillaire, sans électrovanne.
FILTRE DESHYDRATEUR

Le filtre déshydrateur s’utilise sur la


conduite liquide, au départ du réservoir,
pour filtrer le fluide, piéger l’humidité
présente dans le circuit. Sa sélection
dépend du fluide, de l’huile, de la
quantité de fluide, de la puissance de
l’installation et de la dimension de la
canalisation choisie.

56
Technologie du circuit frigorifique

CAPACITE D'UN DESHYDRATEUR

La capacité d'un déshydrateur est essentiellement fonction de la quantité de fluide


frigorigène en circulation dans l'installation. Il faut également tenir compte de la température
à laquelle la déshydratation se fera, car la capacité d'absorption des agents déshydratants
diminue en général avec la température.
Il est assez difficile de déterminer la capacité exacte d'un déshydrateur, car il faudrait pour
cela connaître la teneur exacte en eau du fluide frigorigène utilisé. Toutefois, lorsque la teneur
en eau n'est pas connue, il est possible de se baser, pour les fluides frigorigènes couramment
utilisés, sur les données de la norme ARI 710-64 (Air Conditionning and Refrigeration
Institute).
Teneur en eau avant Teneur en eau après
REFRIGERANT
déshydratation (ppm) déshydratation (ppm)
R12 565 15
R22 1050 60
R502 1020 30
(ppm = mg d'eau par kg de réfrigérant)

Ces valeurs permettent de calculer la capacité d'un déshydrateur à utiliser dans un cas
bien défini.

Exemple : déterminer la capacité d'un déshydrateur destiné à une installation frigorifique


ayant une charge de 30 kg de R22.

Réponse :

o quantité d'eau à absorber = 1050 - 60 = 990 mg H20/kg


o soit au total (pour 30 kg) = 990 x 30=29 700 mg soit environ 30 g d'eau.
o Il nous faudra donc un déshydrateur capable d'absorber 30 g d'eau quelle que
soit la substance déshydratante utilisée. Certains constructeurs donnant la
capacité déshydratante de leurs appareils en « gouttes d'eau », il est possible de
convertir cette masse d'eau en « gouttes d'eau » (1 g d'eau vaut environ 20
gouttes d'eau).

NOTA : Dans la pratique, on peut considérer que la capacité d'adsorption d'un


déshydrateur doit être de l'ordre de 1 g d'eau par kg de fluide de l'installation.

57
Technologie du circuit frigorifique

Organes annexes (Suite)


Organe Schéma Rôle et Observations
Placé entre le déshydrateur et le détendeur, le
voyant liquide permet de vérifier l’état du fluide
avant détente. Il est parfois muni de capsule
VOYANT LIQUIDE

hygroscopique qui a une couleur jaune en


présence d’humidité et verte en absence
d’humidité. La présence de bulles au voyant
indique un manque de charge ou un
dysfonctionnement de la condensation. Sa
sélection se fait à partir du diamètre de la
conduite.

L’échangeur liquide-vapeur est utilisé pour sous


LIQUIDE-VAPEUR

refroidir le fluide de façon à assurer la présence


ECHANGEUR

abondante de liquide au détendeur et éviter la


formation de « flash gas » dans les remontées de
conduite liquide. Il évite aussi le coup de liquide
au compresseur par introduction de liquide
frigorigène non évaporé.
COUPS DE LIQUIDE

Placée à l’aspiration du compresseur et le plus


BOUTEILLE ANTI-

D’ASPIRATION

près possible de celui-ci, la bouteille anti-coup


BOUTEILLE

de liquide prévient du risque de débordement de


ou

liquide, en provenance de l’évaporateur. Elle


revaporise ce liquide pour éviter les coups de
liquide au compresseur.

Les pompes à liquide frigorigène équipent


les installations de grande puissance et
POMPE A LIQUIDE

alimentent l’évaporateur en liquide issu du


séparateur de liquide. Elles sont utilisées
lorsque l’évaporateur est éloigné de la salle
machine par de grandes longueurs de
tuyauteries, occasionnant d’importantes
pertes de charge.

58
Technologie du circuit frigorifique

DENOMINATION DES CANALISATIONS FRIGORIFIQUES

TRAVAUX DIRIGES SUR LE FONCTIONNEMENT DE L’ECHANGEUR

59
Technologie du circuit frigorifique

3. LES ORGANES DE REGULATION DU CIRCUIT FRIGORIFIQUE


Organe Schéma Rôle et Observations
Elle se monte sur la tuyauterie liquide (en amont du détendeur).
Son fonctionnement est tributaire de celui du thermostat pour
SOLENOÏDE
VANNE

réguler la température de la chambre froide. Par ailleurs, elle


permet de fermer le circuit lors de l’arrêt du compresseur pour
éviter que l’évaporateur ne se remplisse de liquide frigorigène
pouvant entraîner des coups de liquide au compresseur.

Il en existe trois types : le pressostat BP qui assure la conduite de


l’installation (marche automatique) suivant la pression à
l'évaporateur, et régule donc ainsi indirectement la température
de l'enceinte réfrigérée, ou la protection (mise à l'arrêt) du
compresseur en cas de baisse anormale de la pression
PRESSOSTATS

d'aspiration. Le pressostat HP permettant la mise à l'arrêt du


1
compresseur en cas de hausse anormale de la pression de
refoulement, le réarmement étant manuel. Ces deux pressostats
peuvent se trouver dans le même boîtier pour s’appeler alors
pressostat combiné. Enfin, le pressostat différentiel (d’huile) qui
3 permet de protéger le compresseur contre une mauvaise
2
lubrification par contrôle de la différence de pression entre
l’aspiration et le refoulement du compresseur..

Leur fonctionnement est associé (ou pas) à celui de la vanne


électromagnétique (si elle existe) pour réguler la température de
2
la chambre froide. Leur rôle consiste à régler la température
THERMOSTATS

1
d'une surface ou d'une ambiance froide entre deux limites
prédéterminées (différentiel), aussi voisines que possible, d'une
température que l'on désire obtenir. Suivant le rôle qui leur est
assigné, on distingue le thermostat de surface (d’évaporateur)
(3), le thermostat d'ambiance (2) (à bulbe et capillaire) et le
thermostat de liquide (à bulbe et capillaire) (1).
3

La vanne à eau permet un réglage automatique du débit d'eau de


VANNE A EAU

thermostatique)
(pressostatique,

refroidissement circulant dans le condenseur en fonction de la


pression (vanne à eau pressostatique) ou de la température
(vanne à eau thermostatique) de condensation. L’augmentation
de la pression (température) traduit une insuffisance du débit
d’eau et entraîne l’ouverture de la vanne pour relever le débit.

60
Technologie du circuit frigorifique

PRESSOSTAT BASSE PRESSION DE SECURITE

61
Technologie du circuit frigorifique

62
Technologie du circuit frigorifique

PRESSOSTAT BASSE PRESSION DE REGULATION

63
Technologie du circuit frigorifique

64
Technologie du circuit frigorifique

PRESSOSTAT HAUTE PRESSION DE SECURITE

65
Technologie du circuit frigorifique

66
Technologie du circuit frigorifique

PRESSOSTAT HAUTE PRESSION DE REGULATION

67
Technologie du circuit frigorifique

68
Technologie du circuit frigorifique

EMPLACEMENT DES ORGANES SUR UN CIRCUIT FRIGORIFIQUE

69
Technologie du circuit frigorifique

Identification Nom Rôle

ACL

Cd

Cp

Dx

Dy

Ev

EVL

EVM

HP/BP

70
Technologie du circuit frigorifique

Identification Nom Rôle

ACL

Cd

Cp

EVM

Hu

71
Technologie du circuit frigorifique

4. QUELQUES CYCLES FRIGORIFIQUES


 Compression mono-étagée

Schéma de l’installation Observations

Utilisée en froid commercial pour la conservation à


courte durée des denrées. La température est positive.

Chambre froide à température positive


Très courante en froid commercial (conservation de
longue durée). Les fluides utilisés sont le R404A ou le
R22 en remplacement du R502. La chambre froide étant
à température négative, il est nécessaire d’isoler la
conduite d’aspiration et d’installer un système de
dégivrage automatique et, éventuellement, une bouteille
anti-coup de liquide.
Le détendeur MOP (Maximum Operating Pressure ou
encore Motor Overload Protection) est utilisé sur les
installations de basse température à évaporateur unique,
pour éviter les risques liés à la coupure en HP ou à la
destruction du moteur électrique par surcharge, après un
Chambre froide à température négative
arrêt prolongé ou après un dégivrage. Il limite la
pression d’aspiration à une valeur maximale, quelle que
soit la température d’aspiration.

Cas d’une chambre froide à deux compartiments ayant


la même température, mais des degrés hygrométriques
différents. Un régulateur de pression d’évaporation
(RPE) est prévu à la sortie de l’évaporateur le plus
chaud pour éviter que la température d’évaporation ne
descende en-dessous d’une valeur limite.

Installation à 2 postes de froid

72
Technologie du circuit frigorifique

 Compression mono-étagée (suite)

Schéma de l’installation Observations

Circuit frigorifique utilisé principalement en


froid industriel avec l’ammoniac comme
frigorigène, pour la production d’eau glacée.
L’évaporateur est en régime noyé. Le
phénomène de gravité entraîne le liquide vers le
bas et l’évaporateur se remplit. La quantité de
froid à produire impose l’utilisation d’un
détendeur à flotteur. Un séparateur est installé
pour assurer une alimentation de l’évaporateur
uniquement en liquide frigorigène détendu.
Circulation par gravité (production d’eau glacée)
Quand l’installation comporte plusieurs
évaporateurs et que l’on veut tirer profit des
avantages du régime noyé tout en réduisant les
pertes de charges dues aux grandes longueurs
de tuyauteries, on installe une pompe à liquide
frigorigène. Elle est montée en charge pour
éviter l’évaporation du liquide à son entrée,
ayant pour conséquence sa détérioration. Le

Circulation par pompe (condenseur évaporatif) débit de la pompe est 3 à 6 fois supérieur à celui
sortant de l’ensemble des évaporateurs.

Les vapeurs froides sortant de l’évaporateur


sous-refroidissent le liquide chaud venant du
condenseur, à travers un échangeur thermique.
Ceci permet un gain sensible de la production
frigorifique.

Circuit avec échangeur de thermique

73
Technologie du circuit frigorifique

 Compression bi-étagée

Schéma de l’installation Observations

Utilisé dans les tunnels de congélation. La


compression bi-étagée est réalisée avec un
seul compresseur, avec un ou plusieurs pistons
par étage de compression.

Compresseur compound

La compression bi-étagée se fait à l’aide de


deux compresseurs. Une bouteille séparatrice
réalise le refroidissement des vapeurs sortant
de l’étage basse pression, avant d’attaquer
l’étage haute pression.

Cycle à injection totale

Cette installation offre la possibilité


d’alimenter des évaporateurs à une
température intermédiaire. Le compresseur HP
peut fonctionner alors que le compresseur BP
est à l’arrêt.
Cycle à injection partielle à 1 température

C’est le plus utilisé dans les grosses


installations de froid industriel. Son
coefficient de performance frigorifique est
supérieur à celui du cycle à injection partielle
à une température.
Cycle à injection partielle à 2 températures
Ce cycle est nécessaire si l’on doit utiliser des
fluides différents pour chaque étage : R13 (–
81°C) ou R13B1 (–57°C) en BP ; puis R22 ou
R502 en HP. On obtient ainsi des températures
très basses (–40°C).
Cycle en cascade

74
3

SYSTEMES DE CLIMATISATION

1. INTRODUCTION : BUT DE LA CLIMATISATION

2. RAPPELS DES PROPRIETES DE L’AIR HUMIDE

3. CONNAISSANCE DE LA CENTRALE DE CLIMATISATION

4. LES EVOLUTIONS ELEMENTAIRES DE L’AIR HUMIDE

5. LES CYCLES DE BASE DE L’AIR HUMIDE

6. BILAN THERMIQUE D’UNE INSTALLATION DE


CLIMATISATION

7. LES DIFFERENTS SYSTEMES DE CLIMATISATION


Systèmes de climatisation

1. INTRODUCTION : BUT DE LA CLIMATISATION

Le but de la climatisation d’un local est de conditionner l’air extérieur pour l’envoyer dans le
local afin de satisfaire les besoins souhaités. Cela passe par la modification des paramètres
suivants :

 La température de l’air ;
 Le degré hygrométrique de l’air ;
 Le niveau acoustique ;
 L’hygiène de l’air.

La figure ci-dessous montre les limites conventionnelles des zones de sentiment de confort
des individus.

76
Systèmes de climatisation

2. RAPPELS DES PROPRIETES DE L’AIR HUMIDE

L’air humide est composé :


 d’air pur, dit sec ;
 d’humidité (vapeur d’eau, eau liquide, glace) ;
 d’impuretés.

La composition volumique de l’air sec est la suivante :


Azote N2 78%
Oxygène O2 21%
Gaz carbonique CO2 0,03%
Gaz rares --- 0,97%

 L’air sec se rencontre rarement dans notre environnement immédiat. L’air atmosphérique
peut-être considéré comme un air sec à des altitudes supérieures à 10 000 m.
 L’air humide est un mélange d’air sec et une quantité variable de vapeur d’eau
généralement invisible.
 L’air peut également contenir des gouttelettes d’eau, des particules de glace ou de la neige
visible cette fois.

GRANDEURS CARACTERISTIQUES

NOTATION
GRANDEURS DEFINITION
(UNITE)
GRANDEUR DE Un kilogramme d’air sec plus l’humidité qui lui est associée constitue la
REFERENCE DE L’AIR — grandeur de référence spécifique de l’air humide (quantité d’air qui contient un kg
HUMIDE d’air sec).
C’est la température de l’air indiquée par un capteur restant sec protégé de tous
TEMPERATURE 
rayonnements parasites (à l’aide d’un thermomètre à dilatation de liquide, à sonde
SECHE (°C) électrique ou électronique).
C’est la température atteinte par l’air non saturé lorsqu’il le deviendrait (au bout
d’un temps infini) au contact d’eau déjà à cette température. C’est aussi par
conséquent, la température indiquée par un thermomètre humide, rapidement en
régime. Un thermomètre humide est un thermomètre habituel dont le bulbe
sensible est recouvert d’une mèche imprégnée d’eau.
TEMPERATURE h
L’eau s’évapore dans l’air en créant un abaissement de température qui se
HUMIDE (°C) stabilise en fonction de l’humidité de l’air.
On réunit souvent deux thermomètres sur un même support, l’un avec un
capteur sec, l’autre avec un capteur entouré d’un gaz humide. Les capteurs sont
parcourus par un même courant d’air provoqué par un ventilateur. On obtient ainsi
le psychromètre à aspiration.
TEMPERATURE DE r C’est la température à laquelle il faudrait refroidir un air pour que la vapeur
ROSEE (°C) d’eau qu’il contient commence à se condenser.
HUMIDITE C’est la quantité d’eau associée à 1 kg d’air sec sous forme de vapeur seule
r
SPECIFIQUE OU (pour l’air humide) ou de vapeur + eau liquide ou glace (pour le brouillard).
ABSOLUE
(kg/kgas) L’humidité spécifique à la saturation croît avec la température de l’air.

77
Systèmes de climatisation

GRANDEURS CARACTERISTIQUES (suite)

NOTATION
GRANDEURS DEFINITION
(UNITE)
C’est le rapport de la pression de vapeur que l’air contient à la pression
maximum de vapeur qu’il contiendrait s’il était saturé à la même température.
L’humidité relative s’exprime en % :
 100% pour l’air saturé

HUMIDITE RELATIVE  0% pour l’air sec.
(%)
C’est en fonction de l’humidité relative que les caractéristiques des corps
hygroscopiques varient.
Exemple : Hygromètre à cheveux (la variation de la longueur des cheveux en
fonction de l’humidité).
C’est la somme de la chaleur de 1 kg d’air sec et celle de l’humidité qui y est
associée, à une température donnée .
Conventionnellement, pour  = 0°C et  = 0 kg/kgas, on pose h = 0 J/kgas
ENTHALPIE La chaleur totale est égale à la somme des chaleurs sensible et latente.
h
SPECIFIQUE OU CHALEUR SENSIBLE :
CHALEUR TOTALE
(J/kgas)
C’est la chaleur qu’il faut fournir à la masse d’air humide contenant 1 kg d’air
sec pour la porter de 0°C à ; son humidité absolue  restant constante.
CHALEUR LATENTE :
Elle ne comprend que la chaleur de vaporisation de la quantité d’eau .
v
VOLUME SPECIFIQUE 3 C’est le volume d’air humide qui contient 1 kg d’air sec.
(m /kgas)
m
 as C’est le débit massique d’air sec qui sert de support à l’air humide véhiculé à
DEBIT SPECIFIQUE
(kgas/s) travers les éléments de traitement.

Le mélange d’air et d’eau qui nous entoure est à une certaine pression
appelée « pression barométrique » du lieu considéré.
Au niveau de la mer, P = 760 mmHg ou 1013 mbar ou 101325 Pascals.
Les variations de pression dues aux conditions climatiques extérieures et
aux ventilateurs pour les ambiances internes, sont généralement sans effet
sensible sur les autres caractéristiques.
Dans les limites de températures utilisées en conditionnement d’air
(inférieur ou égal à 50°C), l’air et la vapeur d’eau peuvent valablement
P ou p
PRESSIONS être considérés comme des gaz parfaits. Il en résulte la possibilité d’écrire :
(Pa).
P = PV + Pas (loi de DALTON)
 P = pression totale du mélange égale à la pression barométrique du
lieu, donc essentiellement variable avec l’altitude,
 PV = pression partielle de la vapeur d’eau associée à l’air,
 Pas = pression partielle de l’air sec.
Toutes ces grandeurs peuvent être calculées ou obtenues par simple
lecture sur un diagramme ; la plupart d’entre elles sont mesurables.

78
Systèmes de climatisation

PRINCIPALES FORMULES DE L’AIR HUMIDE

CARACTERISTIQUES EXPRESSIONS OBSERVATIONS

Loi de Mariotte  : masse volumique (kg/m3)


P P : pression partielle (Pa), indicée
Pression atmosphérique  r T a : pour l’air

P (Pa) v : pour la vapeur d’eau
loi de Dalton r : constante massique des gaz parfaits (J.kg-1.K-1)
P= Pas + Pv T : température absolue (K)

Température (°C) Equation de h


Eau :
— sèche () h
Ce.h = Ce = 4,18 kJ.kg-1.°C-1
— humide (h)  Pv = Ps (r)
— de rosée (r) r= s (Pv)
Pv (s, ) = pression de vapeur saturée à la température 
(°C)
— Sur l’eau (formule de Roger CARDIERGUES) :

Humidité relative

PV log10 Pv(s, )  7,625    2,7778
241  
 (%) PV s,  
— Sur la glace :
9,756  
Log10 Pv(s, )   2,7778
272,7  

Pv ra
     0,622
Humidité spécifique P  Pv rv
 (kg/kgas) .Pv (s, ) Constante des gaz parfaits :
   ra = 285,05 J.kg-1.K-1
P  .Pv (s, )
rv = 461,24 J.kg-1.K-1
Chaleur massique :
Enthalpie spécifique — Air : Ca = 1006 J.kg-1.K-1
h = Ca .  +  . (A + Cv . )
h (kJ/kgas) — Vapeur : Cv = 1830 J.kg-1.K-1
Chaleur de vaporisation de l’eau : A = 2501 kJ/kg

Volume spécifique 1 r      T as = masse volumique de l’air sec (kg/m3)


v  v
v (m3/kgas)  as P T =  + 273,15 (K)

79
Systèmes de climatisation

DIAGRAMMES DE L’AIR HUMIDE


Ces diagrammes permettent, connaissant deux grandeurs caractéristiques de l’air humide,
de placer le point figuratif de celui-ci et d’en déduire toutes les autres caractéristiques.
Ils permettent également de reproduire graphiquement les évolutions d’un air qui subit
une transformation.
Il existe de nombreux diagrammes qui diffèrent par :
— l’angle entre les axes des coordonnées,
— les unités,
— les échelles.

Deux types de diagrammes subsistent actuellement :


 DIAGRAMME EN TEMPERATURE ET HUMIDITE ABSOLUE (, ).
 Ces diagrammes dits de « CARRIER » sont probablement les premiers à être
apparus dans cette technique.

 DIAGRAMME EN ENTHALPIE ET HUMIDITE ABSOLUE (h, ).


 Les coordonnées ne sont plus rectangulaires mais avec des angles différents selon
les auteurs (diagramme de MOLLIER).

Nous retiendrons le diagramme de « CARRIER », très utilisé en climatisation comme


base d’étude.

La plupart des diagrammes sont tracés pour une pression constante égale à 101 325 Pa
(niveau de la mer). Il faut donc utiliser les diagrammes correspondant aux pressions
d’utilisation. Les diagrammes établis à 101 325 Pa sont utilisables jusqu’à une altitude de
500 mètres. Au-delà, se référer aux documents techniques spécialisés disponibles dans la
littérature.

TRAVAUX DIRIGES

Remplir le tableau en vous aidant du diagramme de l’Air Humide (diagramme


psychrométrique) de la page suivante.

 (°C) h (°C) r (°C)  (kg/kgas)  (%) h (kJ/kgas) v (m3/kgas)

24 17

30 0,024

80 70

80
Systèmes de climatisation

DIAGRAMME DE L’AIR HUMIDE (Diagramme « CARRIER »)

81
Systèmes de climatisation

3. CONNAISSANCE DE LA CENTRALE DE CLIMATISATION

Une centrale de climatisation sert à traiter l’air pour adapter sa température et son degré
hygrométrique au besoin souhaité. Cela part depuis l’entrée d’air neuf (air extérieur) jusqu’au rejet
de l’air vicié (air « pollué » de l’ambiance conditionnée).

Les différentes parties de la centrale de climatisation sont :

82
Systèmes de climatisation

83
Systèmes de climatisation

Quelques vitesses de soufflage aux différentes bouches pour maintenir un confort acceptable dans les
locaux indiqués.

APPLICATIONS VITESSE (m/s)


Studios de radio 1,5 – 2,5
Pavillons 2,5 – 3,8
Appartements 2,5 – 3,8
Chambres d’hôtels 2,5 – 3,8
Théâtres 2,5 – 3,8
Bureaux privés avec traitement acoustique 2,5 – 3,8
Bureaux privés sans traitement acoustique 2,5 – 3,8
Cinémas 5
Bureaux communs 5 – 6,2
Grands magasins (niveaux supérieurs) 7,5
Grands magasins (rez-de-chaussée) 10

84
Systèmes de climatisation

4. LES EVOLUTIONS ELEMENTAIRES DE L’AIR HUMIDE


Quel que soit le système de climatisation choisi, le traitement de l’air en climatisation
centralisée ou en climatisation individuelle se ramène en quatre opérations élémentaires
fondamentales :
— Refroidissement : diminution de la température sèche,
— Chauffage : augmentation de la température sèche,
— Humidification : augmentation de l’humidité spécifique,
— Déshumidification : diminution de l’humidité spécifique.

Ces quatre opérations vont modifier l’enthalpie spécifique de l’air et sa teneur en


humidité. Elles peuvent se produire successivement ou simultanément à l’intérieur d’un ou
plusieurs appareils.
La filtration et le traitement acoustique de l’air peuvent s’ajouter à ces opérations. Il faut
cependant noter qu’ils ne modifient pas les grandeurs caractéristiques de l’air humide. Ils
améliorent la qualité de l’air traité.
Le tableau suivant résume les possibilités de traitement simples ou conjugués ainsi que les
modifications des grandeurs de l’air traité.
VARIATION VARIATION
TRAITEMENT APPAREILS
D’ENTHALPIE D’HUMIDITE
Refroidissement sans Extraction
Batterie froide (dite sèche) Nulle
condensation H < 0
Refroidissement avec condenseur ou batterie froide dite Extraction Extraction
condensation humide H < 0  < 0
Refroidissement et Extraction Apport
Laveuse à eau froide
humidification H < 0  > 0
Apport
Chauffage Réchauffeur d’air ou batterie chaude Nulle
H > 0
Chauffage et Apport Extraction
Sécheur d’air à absorbant solide
déshumidification H > 0  < 0
Chauffage et Apport Apport
Humidificateur à vapeur
humidification H > 0  > 0
Humidification sans Humidificateur par pulvérisation et Nulle Apport
échange d’enthalpie recyclage d’eau H = 0  > 0
Déshumidification Nulle Extraction
Sécheur adiabatique
sans échange d’enthalpie H = 0  < 0
On définit les grandeurs fondamentales suivantes :
 Puissance de la batterie froide (ou batterie chaude) : PBF = m
 as .h (ou PBC = m
 as .h)

 Débit d’eau condensée : m


e =m
 as .
h BF
 Efficacité de la batterie froide (chaude) :  =
h ms

85
Systèmes de climatisation

TRAVAUX DIRIGES
Exercice 1 :

On déshumidifie un air initialement à l’état A0 pour le porter à un état Af dont on fixe


à l’avance l’humidité spécifique f et la température sèche0.
Point A0 Point Af
m
 as = 1200 kgas/h f = 0,007 kg/kgas
0 = 21°C f = ?
0 = 0,011 kg/kgas hf = ?
h0 = 13,6 Wh/kgas a) hf = 7,4 Wh/kgas
b) hf = 13,5 Wh/kgas
Déterminer les caractéristiques finales :
a) dans le cas d’une solution par refroidissement : f, h0, PBF, m
 e à enlever à A0
b) dans le cas d’une solution par adsorption : f, f, hf, PBF, m
 e ; puissance de régénération
environ égale à 7000 W suivant constructeur.

86
Systèmes de climatisation

Exercice 2 (mélange de 2 airs) :

Soit le mélange C de deux airs A et B, chacun à des conditions différentes :

 asA  10 kg as / h
m  asB  30 kg as / h
m

Compléter le tableau suivant :

Caractéristiques A B C

 (°C) 10 27

h (°C) 6 19

h (Wh/kgas) 5,7 15

 (kg/kgas) 0,0042 0,0106

Justification :

87
Systèmes de climatisation

Exercice 3 :
Remplir le tableau ci-dessous décrivant les différentes opérations élémentaires
Variation d’enthalpie Variation d’humidité
TRAITEMENT EVOLUTION
H (>0, <0, =0)  (>0, <0, =0)

Refroidissement
sans condensation


Refroidissement
avec condensation

Refroidissement
et humidification


Chauffage

88
Systèmes de climatisation

5. LES CYCLES DE BASE DE L’AIR HUMIDE


Nous définissons ici les cas les plus courants (dits cycles d’été), adaptés à l’Afrique
chaude. Quatre états sont à rechercher et à placer sur le diagramme de l’air humide :
— Air intérieur du local : I
— Air extérieur : E
— Air mélangé : M
— Air soufflé : S.
La connaissance de deux quelconques des paramètres d’un état permet de déterminer
parfaitement cet état.
Les états I et E sont généralement connus. Seuls les états M et S sont à déterminer. L’état
S est déterminé à partir de l'écart de soufflage. L’état M quant à lui résulte du mélange de
deux airs.
REFROIDISSEMENT AVEC CONDENSATION
Air I
rejeté
Local
Air S
neuf SB (Sortie Batterie Froide)
E M

E

=100% La droite (IS) est la droite de


M
soufflage. Le mélange issu de I et E est
FCSG
FCSL refroidi et déshumidifié de M à S. La
S II
x sortie de la batterie froide est égale au
SB
ms point de soufflage (SB = S).

REFROIDISSEMENT ET DESHUMIDIFICATION AVEC BY-PASSAGE D’AIR


Air I
rejeté
Local
Air S
neuf SB
E M

E

Le mélange issu de I et E est


=100%
refroidi et déshumidifié de M à
M
SB.
S est obtenu par mélange de I
FCSG
FCSL et SB. L'air à l'état I a by-passé
S
S II la batterie froide. L'écart de
x
SB soufflage est :
ms I - s.

89
Systèmes de climatisation

REFROIDISSEMENT ET DESHUMIDIFICATION AVEC RECHAUFFAGE D’AIR

Air I
rejeté
Local
Air S
neuf
E M SB BC

=100% L’air est réchauffé en sortie


M de la batterie froide par une

FCSG
batterie chaude (BC), ce qui
FCSL
I
x modifie la température du point
S
SB
ms de soufflage.

PBC = m
 as . (hS – hSB)

DROITE DE SOUFFLAGE

L’évolution de l'air dans un local, depuis la bouche de soufflage jusqu'à celle de reprise,
s’appelle droite de soufflage. Le but final est de placer le point de soufflage (S). Pour cela, on
utilise les ressources des diagrammes de l’air humide qui permettent une visualisation des
phénomènes. Il existe trois principales méthodes pour placer le point de soufflage :

1. Méthode du rapporteur d’angle ;


2. Méthode du facteur de chaleur sensible (FCS) ;
3. Connaissance de 2 coordonnées (cette dernière méthode est simple et ne sera pas
décrite).

DETERMINATION DE LA DROITE DE SOUFFLAGE PAR LA CONNAISSANCE


DE 2 DE SES COORDONNEES

Pour placer le point de soufflage, il suffit de connaître deux de ses caractéristiques, par
exemple les couples (h ; ), ( ; h) ou ( ; ).

90
Systèmes de climatisation

DETERMINATION DE LA DROITE DE SOUFFLAGE PAR LA METHODE DU


RAPPORTEUR D’ANGLE
Q
  h 
 E


Droite de
soufflage

DETERMINATION DE LA DROITE DE SOUFFLAGE PAR LA METHODE DU


FACTEUR DE CHALEUR SENSIBLE

Droite de
soufflage
 FCS
h

A
Droite de soufflage S
mS
50%
Echelle des
Point de facteurs de
référence chaleur sensible


S 24°C A

91
Systèmes de climatisation

FORMULES PRATIQUES DE CALCUL DES CYCLES


Dans les cycles précédents, l'évolution de S à I correspond aux gains thermiques du local à
climatiser. Pour simplifier les calculs on considère les propriétés physiques de l'air dans les
conditions standards :  = 50 %,  = 20°C. Ainsi on a :
a = 1,2 kg/m3 et cpa = 0,2247 kcal.kg-1.°C-1.
Les formules pratiques pour le calcul du cycle sont :
GAINS Relations pratiques
Relations de base
(kcal/h) (dans les conditions standards)

Sensible Qs = a.Cpa.qv (I - s) Qs = 0,29.qv.

 as .Lv (I – S)


QL = m
Latent QL = 710.qv. 
QL = a.qv.Lv.

Qt = m
 as .(hI – hS)
Total Qt = 1,18.qv.h
Qt = a.qv.h

Total effectif Qeff = a.qv. h.(1 – FB) Qefft = 1,18.qv.h.(1 – FB)


P.q v
Puissance d’un ventilateur (soufflage, reprise) PV =
g

92
Systèmes de climatisation

6. BILAN THERMIQUE D’UNE INSTALLATION DE CLIMATISATION


Les calculs ont pour but d’évaluer les charges enthalpiques et hydriques que l’air
conditionné, soufflé à l’intérieur des locaux, doit vaincre dans des situations déterminées, afin
d’assurer l’objectif d’ambiance voulue.
Il existe plusieurs méthodes d’estimation des charges thermiques : AICVF (Association
des Ingénieurs en Climatique, Ventilation et Froid), COSTIC (Comité Scientifique et
Technique des Industries Climatiques), ASHRAE (American Society of Heating,
Refrigerating and Air-Conditioning Engineers), Mémotech Génie Energétique ; méthodes
simplifiées de quelques fabricants YORK, CIAT, TOSHIBA ; Méthode CARRIER, méthode
simplifiée des RATIOS ; méthode IEPF (Institut de l’Energie et de l’Environnement de la
Francophonie). C’est cette dernière méthode qui sera utilisée car elle est mieux adaptée au
calcul des charges thermiques en climat tropical.

Le bilan permet d’avoir la puissance frigorifique à l’évaporateur, nécessaire au dimensionnement


des autres organes (compresseurs, condenseurs détendeurs, tuyauteries, organes annexes et de
régulation). Les charges sont appelées « apports » si elles sont reçues par le local et sont comptées
positives (+), puis « déperditions » dans le cas contraire (elles sont dans ce cas comptées négatives).

93
Systèmes de climatisation

NATURE DES CHARGES

APPORTS EXTERNES APPORTS INTERNES


o Parois opaques (murs, portes, o Occupants (S, L)
fenêtres) (S) o Eclairage (S)
o Parois ensoleillées (apports o Machines, moteurs thermiques, appareils à
solaires) (S) gaz, parois chaudes, mouvements de
o Infiltrations d’air (S, L) matière (S, L)

S : Chaleur sensible ; L : Chaleur latente

VALEURS DE REFERENCE

Zone climatique
Conditions INTERIEURES (standards) Conditions EXTERIEURES (standards)
et ville de base
Température sèche Humidité relative Température sèche Humidité relative
Zone Ville de base
(°C) (%) (°C) (%)
A ABIDJAN 24,5 65 32,5 69
B BOUAKE 25,5 60 34 47
C KORHOGO 26,5 50 36 31

DIFFERENTES FORMULES DE CALCUL

APPORTS COMPOSANTES FORMULATION (kcal/h)

Parois verticales, plancher,


Qp = K.S.T
vitres, plafonds et toitures

Qi = qvi.(0,29.T + 710.)
Infiltrations
EXTERNES (qvi est exprimé en m3/h)
Apports solaires parois
Qs = K.S.(Fa.Fe.Tf0+)
opaques

Apports solaires parois vitrées QV = F1. F2.F3.F4.N.S.max

Occupants Qo = no.(qoS + qoL)

QE = 0,86.nl .Pn.M.
(lampe fluorescente :  = 20% ;
Eclairage
(lampe incandescente :  = 80%)
(Pn est exprimée en watt)
INTERNES
QM = 0,86.nm .Pn.M.
Machines, moteurs, …
( équivaut généralement à 20%)

Combustion des gaz Qg = m.(Pci + 1,5.Le)

Evaporation d’eau Qev= Sev.mev.hev

TOTAUX Charges thermiques majorées Qt = (1,03 à 1,05).Q

94
Systèmes de climatisation

QUELQUES REMARQUES

Remarque 1 : Des tables et abaques disponibles dans la littérature permettent de trouver les
différentes valeurs nécessaires aux calculs (CARRIER, IEPF, COSTIC, etc.).
Remarque 2 : En général les coefficients globaux de transmission des matériaux ne sont pas
connus avec une très bonne précision. Parfois on n'est pas assuré que le coefficient
appliqué correspond vraiment au cas considéré. Il n'est pas rare de trouver des
écarts de 10% voire 20% entre la valeur réelle et la valeur utilisée.
Remarque 3 : le calcul des gains pour les murs de séparation (cloison) se fait de la même façon
que celui des murs externes. Toutefois, pour la détermination de l’écart T, on
conseille en général une valeur inférieure de 3°C à celle retenue entre extérieur et
local. La remarque ne tient pas quand les locaux contigus sont climatisés. Dans ce
dernier cas les températures sont fixées et donc connues. Les écarts peuvent être
nuls (températures égales de part et d’autre de la cloison).
Remarque 4 : Dans le cas d’un plancher au-dessus d'une salle contiguë non climatisée, le calcul se
fait comme dans celui du mur vertical séparant deux locaux contigus. L’écart de
température est inférieur de 3°C à celui entre la salle et l’extérieur.
Remarque 5 : Lorsque le local à climatiser se situe au-dessus d'une salle non climatisée (magasin,
salle très peu utilisée) dont les portes et fenêtres sont le plus souvent closes, on fait
l’approximation du flux de chaleur nul à travers le plancher (du fait que T = 0).
Remarque 6 : Dans le cas de locaux directement en contact avec le sol on fera aussi
l'approximation flux vers le plancher nul.
Remarque 7 : Parfois le plancher, au lieu d'être en contact avec le sol, est surélevé avec un vide
sanitaire entre sol et plancher. Si le vide est totalement fermé par des murs latéraux,
on dit que l'espace est non ventilé et le flux à travers le plancher est considéré nul.
Si l’espace est ventilé, sa température est égale à celle du milieu extérieur. La
ventilation est réalisée en pratiquant des orifices dans les murs opposés.
Remarque 8 : Dans le cas de salles contiguës surchauffées (cuisines, buanderies), il faut évaluer la
température moyenne de ces salles afin de calculer le flux entrant dans le local. Si
cette température n’est pas connue, on prend en général un T (entre extérieur et
intérieur) + 8 à 14°C.
Remarque 9 : Lorsque le local à climatiser est placé en-dessous d'une salle non climatisée, le
calcul de l'écart de température qui intervient dans la détermination du flux se fait
de la même façon que dans le cas du plancher ci-dessus. La température de la salle
de dessus est estimée à 3°C en-dessous de la température extérieure. Le calcul du
coefficient global d’échange se fait en tenant compte de toutes les structures qui
composent le toit et/ou le plafond.
Remarque 10 : Dans le cas des combles non ventilés (espace entre toiture et plafond), la distance
entre plafond et toiture ne rentre pas en ligne de compte dans le calcul du
coefficient global d'échange. Le calcul de ce coefficient tient compte du toit et du
plafond uniquement. Lorsque le comble est ventilé, la température sous comble est
égale à la température externe et le flux de chaleur est calculé en tenant compte du
plafond uniquement.
Remarque 11 : On peut dans beaucoup de cas assimiler les matériaux en bois mince ou
métalliques des portes et fenêtres non vitrées à une vitre et faire le calcul avec un
coefficient global moyen pour tout l'ensemble.
Remarque 12 : Lorsqu'un local est en surpression, c'est-à-dire que le débit d'air soufflé est
supérieur au débit d'air repris, il n'y a pas d'infiltration. Les calculs de gains doivent
être faits seulement dans les cas de locaux en dépression.

95
Systèmes de climatisation

QUELQUES TABLES ANNEXES


Le tableau ci-dessous donne les DEBITS D'AIR nécessaires pour différentes salles
Débit minimal d'air neuf
(m3/h/personne) Nombre de personnes par
DESIGNATION DES LOCAUX unité de surface
Sans Avec (personnes / m2)
fumeurs fumeurs
Locaux d’enseignement :
 Classes, salles d’étude, laboratoires ; 15 – 0,67
 Ecoles maternelles, primaires et collèges 18 25 0,67
Locaux d’hébergement :
18 25 0,25
Dortoirs, chambres collectives, salles de repos
Bureaux et locaux assimilés :
Locaux d’accueil, bibliothèques, bureaux de 18 25 0,10
poste, banques
Locaux de réunion :
Salles de réunion, de spectacles, de culte, 18 30 0,31
clubs, foyers
Locaux de vente :
22 30 0,08
Boutiques, supermarchés
Locaux de restauration :
Cafés, bars, restaurants, cantines, salles à 22 30 0,50
manger
Locaux à usage sportif :
 Par sportif : * piscine, 22 –
* autres locaux 25 30 0,1
 Par spectateur 18 30 0,80

Le tableau ci-dessous donne les APPORTS PAR LES CONDUITS

Te et Ts sont respectivement les températures extérieures


et de soufflage. S est la surface totale de la gaine. Le
CONDUIT DE facteur 1,1 tient compte de l’écart qui existe entre la
QCS = 1,1.K.S.(Te – TS)
SOUFFLAGE température de soufflage utilisée dans cette formule et la
température effective du fluide qui circule dans le
conduit.

Ti est la température intérieure du local. La constante 0,9


CONDUIT DE tient compte de l’écart qui existe entre la température
QCR = O,9.K.S.(Te – Ti)
REPRISE interne utilisée dans cette formule et la température réelle
de l’air de reprise.

Qvs représente la fraction d’énergie mécanique


transformée en chaleur ; il dépend du rendement du
a  P  Q S ventilateur. P est la pression manométrique totale du
VENTILATEUR Q VS  ventilateur ; a est une constante (voir tableau ci-après) ;
DE SOUFFLAGE 1000  Ti  TS  TS et Ti sont respectivement la température de soufflage
et la température interne du local ; Qs est la somme des
gains sensibles internes du local.

VENTILATEUR a  P  Q S q qr
Q VR   r représente le rapport des débits d’air repris et soufflé
DE REPRISE 1000  Ti  TS  q s qs

96
Systèmes de climatisation

( SUITE )
Rendement du ventilateur
Constante a  = 0,7  = 0,5
(climatisation centralisée) (climatisation décentralisée)
Moteur hors de la veine d’air 0,92 1,46
Moteur dans la veine d’air 1,16 1,82
TYPE DE CONDUITS K (kcal/h/m2/K)
Conduit isolé à la laine de verre (50 mm d’épaisseur) 0,54
Conduit isolé à la laine de verre (25 mm d’épaisseur) 1,10
Gaines moyennement isolées 2,30
Gaines non isolées 5,41

Le tableau ci-dessous donne les corrections apportées à la formule des APPORTS


SOLAIRES
Correction Nature Définition
1 Tf0 Correction sur la masse par unité de surface (75 kg/m2, 100 kg/m2, 300 kg/m2)
2 Fe Correction sur la latitude et du mois de l'année
Correction sur la teinte du mur :
Fa = 0 : murs de teinte claire (gris, bleu ou vert clair, rose, blanc, ivoire,
métaux polis ou réfléchissants) ;
3 Fa Fa = 0,77 : murs de teinte moyenne (bleu, rouge vif, jaune gris, etc.) ;
Fa = 0,85 : murs de teinte moyenne vieillissante (revêtements plastiques) ;
Fa = 0,9 à 1 : murs de teinte foncée et rugueuse (façades en pierres)
Fa = 1 : murs de teinte sombre
Correction sur la différence d’écart de température entre intérieur et
4 
extérieur du local

Les apports de chaleur par les parois vitrées sont influencés par l'orientation de la vitre (sud,
est, etc.), la teinte de la vitre, la latitude du lieu, l’heure de la journée. Le tableau ci-après
donne les corrections apportées à la formule des APPROTS PAR LES PAROIS VITREES
1er facteur Lorsque le cadre des fenêtres est métallique, il faut multiplier les valeurs indiquées par le facteur F1 = 1,17
correctif pour tenir compte de l’apport du cadre très bon conducteur thermique. Dans le cas contraire, F1 = 1 (dans
(F1) les tables annexes, F1 = k1).

2ème facteur
correctif C’est le facteur F2 d'altitude et de nébulosité. Il est en général compris entre 0,9 et 1,2. Pour les grandes
villes africaines moyennement brumeuses ou poussiéreuses, on pourra prendre une valeur de F2 = 1,1.
(F2)

Lorsque le point de rosée est différent de 19,5°C (on prend quelquefois 20°C), il faut corriger la valeur du
3ème facteur
correctif flux de chaleur indiquée de F3 =  13% pour chaque tranche d’écart de température de rosée de 10°C. La
température de rosée est donnée par la connaissance de deux variables quelconques de l'air humide; par
(F3)
exemple, la température sèche et l’humidité relative.

4ème facteur
correctif Selon la nature de la vitre et sa protection anti-solaire, il faut corriger les valeurs du flux solaire par les
valeurs de F4 indiquées dans le tableau–6b (table CARRIER). Si les vitres ne sont pas teintées, F4 = 1.
(F4)

Les apports réels (sous-entendu à l’aire de la salle) par ensoleillement des vitrages sont inférieurs aux
5ème facteur apports effectifs en raison de l’inertie thermique du bâtiment. Le raisonnement à la base de cette différence
correctif est le même que celui fait dans le cas des apports calorifiques par l’éclairage. Elle est due au déphasage
(N) entre les apports instantanés et la chaleur réellement absorbée par l’air du milieu ambiant. La correction
est apportée par le facteur N (voir annexe-4).

97
Systèmes de climatisation

( SUITE )
VITRAGE FACTEURS DE CORRECTION (F4)
* en teinte claire 0,30
Vitre peinte * en teinte moyenne jaune 0,40
* en teinte sombre 0,50
* marron 0,70
* rouge sombre 0,55
Vitre teintée * bleu de Prusse 0,60
(dans la masse ou à la * vert sombre 0,35
surface externe) * gris – vert 0,45
* opalescent clair 0,43
* opalescent moyen 0,40

Paramètres des gains par les combustions de gaz


 1,5 (kg d’eau par kg de combustible) : masse de vapeur d’eau obtenue par la
combustion de 1 kg de combustible (équivalant à 82,72 moles) (annexe-8) ;
 m (kg/mois) : masse de combustible utilisée, donnée en générale par mois. Pour
l’avoir en kg/h, il faut la diviser par le facteur 30 jours x 24 h/jour = 720 heures) ;
 Le (kcal/kg) : chaleur latente de vaporisation de l’eau (Le = 596 kcal/kg) ;
 Pci (kcal/kg) : pouvoir calorifique inférieur. En général, c’est le gaz butane qui est
utilisé comme gaz de combustion (Pci = 10880 kcal/kg).
Paramètres des gains par évaporation d’eau
Sev (m2) : surface du plan d’eau ;

hev (kcal/kg) : enthalpie provoquée par la vaporisation de l’eau. Elle peut être
évaluée par la formule approchée suivante : hev = 598,086+0,438xTa (avec Ta
en K) la température de l’ambiance dans laquelle se trouve le plan d’eau) ;
mev (kg/h/m2) : masse d’eau évaporée par heure et par unité de surface. Elle est
évaluée par la formule suivante :
mev = 1,35  10  4  1    .(PS – PV) = 1,35  10  4  1    1     PS
 1,16   1,16 
Dans cette formule;
*  (en m/s) est la vitesse moyenne de l'air, en général négligeable (  0 m/s) ;
* PS (en Pa) est la pression de vapeur saturante de l'eau à la température du local ;
* PV (en Pa) est la pression partielle de la vapeur d'eau dans l'air ;
*  est l’humidité relative de l’air du local.

On considère que les pertes dans les


La puissance de la réseaux aérauliques ont été prises en
batterie froide (PBF) PBF = Qt compte dans l’évaluation des gains
totaux (Qt).

La puissance Les 3% supplémentaires comprennent


frigorifique (Q0) à Q0 = 1,03 x Qt les pertes de frigories occasionnées
produire dans les réseaux hydrauliques.

98
Systèmes de climatisation

7. LES DIFFERENTS SYSTEMES DE CLIMATISATION

La climatisation (ou conditionnement d’air) a pour but principal le maintien, dans une
ambiance donnée, des conditions en température, degré hygrométrique et hygiène de l’air,
qualité acoustique ; contribuant ainsi au confort de l’homme ou des équipements.

On distingue généralement la climatisation de confort et la climatisation industrielle. Très


souvent, la climatisation industrielle englobe la climatisation de confort. On peut citer pèle
mêle quelques applications : bureaux, hôtels, magasins, industries électroniques, industries
pharmaceutiques, usines de traitement des produits de pêche (poisson, crevettes), etc.
La classification des différents systèmes se fait de la façon suivante :
 le mode d’apport d’air neuf (100% d’air neuf, air neuf réglable) ;
 le mode de distribution de l’air traité (unizone, multizones, débit d’air constant,
débit d’air variable : VAV) ;
 le médium de transfert d’énergie dans les deux échangeurs évaporateur-condenseur
(air-air, air-eau, eau-eau, eau-air) ;
 le mode de détente (détente directe, détente indirecte (système à eau glacée).
C’est suivant ce dernier mode que la classification est faite dans ce document.

Climatiseurs de fenêtre Windows

Mono Split
Split system
Multi Split
Systèmes à détente
A condenseur à air intégré
directe
Armoire de climatisation A condenseur à air séparé
A condenseur à eau
Monobloc Roof-Top

Systèmes à détente Uni-zone Air neuf à 100% ou réglable


indirecte (à eau
glacée) Multi-zones Air neuf à 100% ou réglable

Un des critères de choix d’un système frigorifique est le COP (COefficient de


Performance). Plus ce coefficient est élevé, plus performant est le système du point de vue
rapport production de froid / énergie électrique consommée.
Les documents spécialisés, tels que le document IEPF, précisent les coefficients de
performance des différents systèmes de climatisation rencontrés.
Les pages qui suivent décrivent un certain nombre de ces systèmes.

99
Systèmes de climatisation

CLIMATISEURS INDIVIDUELS A DETENTE DIRECTE


Il existe deux types de climatiseurs individuels à détente directe : les windows et les split
system. Les windows, ou climatiseurs fenêtre sont des appareils monoblocs, tandis que les
splits sont des appareils ayant un faible niveau sonore dans le local du fait de l’unité de
condensation posée à l’extérieur. Leur puissance électrique nominale va de 0,75 à 2,2 kW, et
donc développent une puissance frigorifique effective de 1,8 (2) à 7 kW. Dans la plupart des
cas, la puissance est donnée en CV en raison de la consommation électrique du compresseur.
Cependant, les appareils sont de moins en moins énergivores, étant à présent équipés de
compresseurs rotatifs. Les débits moyens de soufflage s’échelonnent entre 300 et 1000 m3/h.
 CLIMATISEUR DE FENETRE « WINDOWS »

Le climatiseur de fenêtre, est un appareil monobloc installé en allège ou en hauteur (de


préférence). Il faut réaliser un trou dans le mur pour son installation. L’évaporateur se trouve
à l’intérieur du local et le condenseur à l’extérieur. Il est généralement bruyant. Toutefois, son
montage est facile, il est bon marché, son fonctionnement est aisé et il ne nécessite qu’un
raccordement au secteur. Le coefficient de performance moyen est de l’ordre de 2,3.
 SPLIT SYSTEM
Le « split system » est constitué de 2 parties
distinctes :
 L’unité intérieure (placée à l’intérieur
du local) comprenant l’évaporateur, le
détendeur (capillaire ou électronique)
et le thermostat ;
 L’unité extérieure comprenant le
compresseur, le condenseur, la
bouteille accumulatrice et les organes
de contrôle et de sécurité.
Les deux unités sont reliées par une liaison
frigorifique (tubes de cuivre pour la
circulation du frigorigène liquide et gaz)
recouverte d’un manchon en mousse de
caoutchouc élastomère (appelé Armaflex)
et un câble d’alimentation électrique.
Suivant les constructeurs, l’alimentation
électrique s’effectue soit au niveau de
l’unité intérieure, soit au niveau de l’unité

100
Systèmes de climatisation

extérieure. Suivant le modèle de l’unité intérieure, on distingue les splits muraux, en allège
(console), plafonniers ou de type cassette.
Il en existe où l’unité extérieure est raccordée à plusieurs unités intérieures (2, 3, 4 ou 5) :
on les appelle MULTI SPLIT. Le coefficient de performance moyen est de l’ordre de 2,6.
Dans la plupart des cas, la régulation est assurée par un thermostat fonctionnant en TOUT
ou RIEN. De nouveaux splits dits INVERTER existent sur le marché. Leur particularité est de
faire varier la vitesse de rotation du compresseur suivant la demande du froid, ce qui permet
de réaliser des économies d’énergie par rapport aux splits classiques.

ARMOIRES DE CLIMATISATION
Les armoires de climatisation sont en général utilisées en climatisation de confort, mais
elles sont très indiquées pour le conditionnement des locaux techniques (salle informatique,
salle d’opération, etc.) dans lesquels le contrôle de la température et de l’hygrométrie de l’air
doit être de rigueur. Suivant le type de condenseur, on rencontre les armoires à condenseur à
air intégré, à condenseur à air séparé et celles à condenseur à eau, associé à une tour de
refroidissement. La batterie froide peut être à détende directe ou à eau glacée.
Leur coefficient de performance fluctue entre 2,5 (armoires à détente directe à condenseur
à air) et 3,5 (armoires à condenseur à eau). La puissance frigorifique varie entre 4 kW et 140
kW, avec un débit d’air moyen de soufflage fluctuant entre 1 000 m3/h et 20 000 m3/h, selon
le type de local.

Armoire à condenseur interne à air à flux normal Armoire à condenseur interne à air à flux inversé

Armoire à condenseur séparé externe à air Armoire à condenseur à eau

101
Systèmes de climatisation

SYSTEMES MONOBLOCS « ROOF-TOP » (système unizone)


Les monoblocs sont des appareils
construits en un seul bloc et sont
généralement réservés à la
climatisation de grandes surfaces
(salles de cinéma, supermarchés). Ils
sont généralement placés en toiture
d’où ils tirent leur nom de « Roof-
Top ». Ils peuvent cependant être
installés au sol. Ils sont unizones.
L’installation d’un Roof-Top est complétée par la mise en œuvre d’un réseau aéraulique pour
la distribution de l’air dans le local. La puissance frigorifique varie de 7 à 120 kW. Le débit de
soufflage varie de 1 500 à 20 000 m3/h.

CENTRALE A EAU GLACEE (système multizones)


La climatisation centrale à eau glacée
repose sur le principe suivant :
 Production d’eau glacée par un
groupe à eau glacée ;
 Transport de l’eau glacée par un
réseau hydraulique ;
 Traitement de l’air avec l’eau
glacée produite dans un caisson
de traitement d’air (CTA) ;
 Diffusion de l’air conditionné (ou
l’eau glacée) dans les locaux à
desservir au moyens d’équipements
Groupe à eau glacée terminaux (diffuseur d’air, ventilo-
convecteur, éjecto-convecteur).
Ce type de système de climatisation est
généralement réservé aux bâtiments de
grande capacité tels que les immeubles de
bureaux, les hôtels, les hôpitaux, etc. Les
groupes frigorifiques peuvent être à
condensation à air ou à eau. Dans ce
dernier cas, il est nécessaire d’installer une
tour d’eau pour le refroidissement de l’eau
de condensation. Les compresseurs de ces
Caisson de traitement d’air
groupes sont à pistons ou très souvent à
vis. Les fluides frigorigènes employés sont
le R22 (tendant à disparaître) ou les nouveaux fluides : R134a, R407C. Le régime de
production de l’eau glacée est généralement 6°C/11°C ou 7°C/12°C.
La puissance frigorifique va de 35 à 460 kW et le débit d’air maximal de soufflage est de
100 000 m3/h. Le nombre de zones que l’on peut desservir est compris entre 6 et 20 zones
selon les constructeurs.

102
Systèmes de climatisation

Système de traitement d’air

Le caisson de traitement d’air permet de conditionné l’air


(température, humidité, hygiène) pour son utilisation dans Climatisation multizones
les locaux à desservir. Différentes zones sont à considérer :
zones de mélange, de filtration, de traitement, de ventilation et de diffusion.
 ELEMENTS TERMINAUX
Ventilo convecteurs
Dans ce système, un réseau de tuyauteries distribue
de l’eau glacée dans une batterie incorporée à un
équipement terminal appelé ventilo-convecteur qu’on
installe dans le local à climatiser. Un ventilateur
incorporé au ventilo-convecteur permet de souffler dans
le local de l’air repris ou de l’air mélangé. Le ventilo-
convecteur peut fonctionner soit en air recyclé intégral,
soit en assurant un renouvellement d’air grâce une prise
d’air neuf situé à l’arrière de l’appareil.
Le système de climatisation par ventilo-convecteurs
est de très loin le système le plus utilisé en climatisation
centrale. Le principal avantage du ventilo-convecteur
est lié au fait qu’il soit possible d’isoler une pièce
inoccupée (ex. chambre d’hôtel) et de pouvoir très
rapidement la remettre en température. L’installation à
ventilo-convecteurs est nettement moins onéreuse
qu’une installation à éjecto-convecteurs.

Les ventilo-convecteurs peuvent être installés en allège (console), dans le faux plafond de
façon encastrée (plafonnier) ou apparente (cassette).

Type cassette Type console Type plafonnier

103
Systèmes de climatisation

Ejecto-convecteur

Généralement utilisés en allège de fenêtre dans les locaux périphériques d’un bâtiment, les
éjecto-convecteurs sont des équipements terminaux exclusivement alimentés par de l’air neuf
préparé dans une centrale de traitement d’air.
L’air primaire provenant de la centrale est pulsé, à pression élevée (100 à 400 Pa) et à
vitesse élevée (15 à 25 m/s), dans le caisson de l’éjecto-convecteur. Il y a alors formation de
jets libres qui, par effet d’induction, aspirent dans l’appareil de l’air ambiant qui se mélange à
l’air primaire.
L’air mélangé refroidi est alors soufflé dans le local à débit constant mais à température
variable.
Les centrales à éjecto-convecteurs, pratiquement inexistantes dans les pays chauds en
développement, sont utilisées pour la climatisation de bâtiments comportant des zones
périphériques importantes et à forte proportion de surfaces vitrées (immeubles-tours,..).

104
Systèmes de climatisation

CHOIX D’UN SYSTEME DE CLIMATISATION


Systèmes de climatisation
Destination Centrale
Split Armoire Roof-Top VRV
à EG
Petits bureaux commerciaux X X
Grandes banques X X
Hall d’aéroport, petites salles à
dégagement de chaleur (Telecom, X X
armoire électrique, …)
Grands restaurants, cinémas, salle de
X X
vente, commerce, supermarchés
Grands hôtels X X
Climatisation industrielle ateliers X X

PUISSANCE FRIGORIFIQUE (KW)


TYPE DE CLIMATISEUR
MINI MAXI
Mobile monobloc 0,8 2,7
Mobile split 1,8 3
Window 2 7
Split system 2 15
Multisplit 2 26
Monobloc à eau 2 7
Armoire monobloc 7 120
Armoire split 12 120
Armoire à condensation par eau 7 140
Monobloc de toiture 7 350

DIFFUSION DE L’AIR
La diffusion de l’air dans les locaux se fait à l’ai des diffuseurs appelés aussi bouches de
soufflage. La reprise de l’air vicié (déjà utilisé) se fait à l’aide des bouches de reprise. Le
choix du diffuseur est dicté par l’esthétique et les contraintes technologiques. La description a
déjà été faite dans les paragraphes précédents.

105
Systèmes de climatisation

CONDUITE ET EXPLOITATION DES INSTALLATIONS FRIGORIFIQUES

106
Systèmes de climatisation

107
Systèmes de climatisation

108
4

Conduite des installations


frigorifiques

1. ORGANIGRAMME DE MAINTENANCE

2. TRAVAIL DU CUIVRE

3. ETANCHEITE DU CIRCUIT (TIRAGE AU VIDE, RECHERCHE


DE FUITE)

4. CHARGE DE L’INSTALLATION EN FRIGORIGENE

5. CONDUITE DE L’INSTALLATION FRIGORIFIQUE

6. CONTRAT DE MAINTENANCE

7. PANNES ET DEPANNAGES

8. DIAGNOSTIC DE DEPANNAGE

9. CAS PRATIQUE : INSTALLATION DE SPLIT SYSTEM


Conduite des installations frigorifiques

1. ORGANIGRAMME DE MAINTENANCE DES SYSTEMES FRIGORIFIQUES


INSTALLATION INSTALLATION
EXISTANTE NEUVE

Plus fréquemment Achat tuyauteries


Panne électrique (fusibles, bobinage, et équipements
régulation, etc.)

o Cintrage
Panne frigorifique o Mandrinage
o Opération à faire de Travail du cuivre
o Evasement puis installation
façon lente
o Brasage
o Utilisation d’un poste
Vidange du circuit
de vidange
o Rejet à l’atmosphère
(non conseillé)

o Utiliser manifold + pompe à vide


Tirage au vide de o Ouvrir vannes BP et HP
l’installation o Tirer jusqu’à 40 mbar au moins
o Fermer vannes et arrêter pompe

o Laisser installation sous vide


o Attendre 10 à 30 minutes
Détection de fuite
o Observer mano BP
o Si aiguille sur 0 bar eff, alors fuite

non
Fuite ?

oui o Débrancher raccord milieu manifold


et brancher sur bouteille frigorigène
o Mettre installation sous pression
Recherche de fuite
o Utiliser le moyen approprié parmi :
mousse de savon, détecteur
électronique, lampe haloïde, etc.

o Vidange du frigorigène du circuit


Réparation fuite
o Réparation fuite

o Raccord milieu manifold et brancher


sur bouteille frigorigène
o Purger raccord (au bas du manifold)
Charge de l’installation o Ouvrir légèrement BP (ou HP) selon
en frigorigène la nature de la charge (gaz, liquide)
pour décoller clapets
o Mettre installation en route et
compléter charge

Vérifier si la charge est complète par :


o Pesée (en mettre un peu plus)
Arrêt de l’opération o Mesure d’intensité (pince ampèremétrique)
de charge en frigorigène o Mesure de pression (BP, HP) au manomètre
o Tout moyen approprié (visuel, thermostat,
etc.).
110
Conduite des installations frigorifiques

2. TRAVAIL DU CUIVRE

Il existe 4 opérations possibles sur les


tuyauteries :
 cintrage,
 mandrinage
 évasement
 brasage
Le brasage se fait lorsque le joint mandriné
est chauffé au rouge vif, indiquant que la
température est atteinte pour pouvoir faire
fondre le métal d’apport. La partie la plus
chaude de la flamme est le dard.

Toutes les opérations (cintrage, mandrinage, évasement, brasage) ont pour but essentiel de permettre le
raccordement de tuyauteries tout en prenant en compte les accidents de parcours (encombrement,
passages étroits, etc.) : l’évasement conduit au raccordement de 2 tuyauteries à l’aide d’un écrou, le
mandrinage consiste en l’assemblage de 2 tuyauteries de même diamètre par brasage, le cintrage
permet à la tuyauterie de changer de direction.

111
Conduite des installations frigorifiques

3. ETANCHEITE DU CIRCUIT

Exercice : compréhension du manifold

112
Conduite des installations frigorifiques
Le MANIFOLd peut être utilisé dans les trois cas suivants :
 Lecture simple de pression (on branche dans ce cas les raccords appropriés sur le circuit : bleu
en BP, rouge en HP) ;
 Tirage de l’installation au vide (le raccord du milieu, généralement jaune ou blanc, est branché
sur la pompe à vide) ;
 Charge de l’installation en frigorigène (le raccord du milieu, généralement jaune ou blanc, est
branché sur la bouteille de frigorigène).

TIRAGE AU VIDE
L’opération de « tirage au vide » consiste à mettre l’installation sous vide pour chasser l’air et les
impuretés de natures diverses, et aussi pour se rendre compte du niveau d’étanchéité de l’installation.
Procéder de la façon suivante :
 Brancher les raccords du manifold : ROUGE sur le côté HP de l’installation, BLEU sur le côté
BP et JAUNE ou BLANC sur la pompe à vide ;
 S’assurer que tous les différents écrous moletés des raccords ont été bien serrés. Un serrage à la
main est suffisant ;
 Ouvrir grandement les deux vannes du manifold et les différentes vannes sur l’installation, pour
permettre la communication de toutes les parties de l’installation avec la pompe à vide ;
 Mettre la pompe à vide en route ;
 Tirer l’installation au vide tout en observant le manomètre BP du manifold, jusqu’à ce que la
pression du vide soit suffisante (0 bar absolu de préférence, sinon au moins 40 mbar absolu) ;
 Fermer les 2 vannes du manifold ;
 Arrêter la pompe à vide.

DETECTION DE FUITE
L’opération de tirage au vide étant terminée, il faut s’assurer que l’installation est étanche avant de
procéder à la charge en frigorigène. Pour cela, on va s’atteler à la « détection de fuite ».
La détection de fuite se fait de la façon suivante :
 Laisser l’installation sous vide et obserser la remontée de l’aiguille sur le manomètre BP du
manifold ;
 Attendre 10 à 40 minutes, voire plus, selon la taille de l’installation ;
 Si l’aiguille du manomètre n’a pas bougé pendant toute la période d’observation, l’installation
est dite étanche et est prête recevoir du frigorigène (voir le processus de charge du circuit) ;
 Une remontée de l’aiguille d’une à deux graduations sur le manomètre BP ne traduit pas
forcement l’existence de fuite. Cette remontée est normale et est la conséquence de la
vaporisation de l’eau contenue dans l’air résiduel après le tirage au vide, occasionnant une
augmentation légère de la pression ;
 Une remontée de l’aiguille jusqu’au 0 du manomètre BP indique qu’il y a eu entrée d’air
extérieur, par conséquent l’installation n’est pas étanche. Il faut alors procéder à la « recherche
de fuite », c’est-à-dire à la recherche de l’endroit de l’installation qui n’est pas étanche ; puis à
sa réparation et encore au tirage au vide. Répéter cette opération jusqu’à ce que l’installation
soit étanche.

113
Conduite des installations frigorifiques

RECHERCHE DE FUITE

Pour procéder à la « recherche de fuite » sur l’installation, il faut :

 Débrancher le raccord (jaune ou blanc) du manifold et le brancher sur la bouteille de frigorigène ou


sur une bouteille d’azote sec. Ceci permet de mettre l’installation sous pression pour faciliter cette
recherche ;

 Ouvrir le robinet de la bouteille de fluide utilisé ;

 Purger l’embase du raccord (jaune ou blanc) côté manifold, pour chasser l’air résiduel ;

 Ouvrir la vanne BP pour laisser introduire du fluide dans l’installation (à l’état gazeux) jusqu’à une
pression suffisante (supérieure ou égale à 2 bars) pour faciliter la recherche de fuite ;

 Utiliser un des moyens décrits après pour procéder à la recherche de fuite.

La recherche de fuite de frigorigène sur


l’installation se fait aux points de soudure et de
raccordement. On peut utiliser les équipements
suivants :
 La mousse de savon (moins coûteuse, plus
efficace car la localisation de la fuite est
plus facile) ;
 Le détecteur électronique (fonctionne par
fréquence vocale : la détection d’une fuite
fait croître la fréquence vocale) ;
 La lampe haloïde (ne fonctionne qu’avec les
fluides chlorés). La présence de chlore fait
changer la couleur de la flamme ;
 Le détecteur ultra-violet.

Ces moyens, quoique courants pour la recherche de fuite sur une installation frigorifique, ne sont
pas les seuls utilisés.

En effet, certains fluides contiennent des colorants. L’apparition de ces colorants à certaines
parties de l’installation traduit l’existence de fuite à ces endroits.

D’autres fluides ont des odeurs caractéristiques (l’ammoniac par exemple).

L’installation étant maintenant étanche, on peut alors procéder à la charge en frigorigène.

114
Conduite des installations frigorifiques

4. CHARGE DE L’INSTALLATION EN FRIGORIGENE

La charge de l’installation se fait après s’être assuré que l’installation est étanche. La procédure est la
suivante :
 L’installation étant encore sous vide, débrancher le raccord jaune (ou blanc) du manifold et le
brancher sur la bouteille de frigorigène. S’assurer de la position à tenir la bouteille selon la nature
de la charge : gaz ou liquide ;
 Ouvrir le robinet de la bouteille de frigorigène ;
 Purger l’embase du raccord (jaune ou blanc) côté manifold, pour chasser l’air résiduel ;
 Ouvrir légèrement la vanne BP (si la charge se fait en BP gazeuse) ou la vanne HP (si la charge se
fait en HP liquide) pour introduire du frigorigène dans l’installation afin de « décoller » les clapets
(s’ils existent). En cas de charge en liquide, l’emploi d’un cylindre de charge est nécessaire pour
relever la pression pour qu’elle soit supérieure à la pression régnant au côté HP de l’installation ;
 Mettre l’installation en route et compléter la charge jusqu’aux conditions de fonctionnement
normales, indiquées par les « indices de charge complète » ;
 Fermer toutes les vannes, laisser l’installation fonctionner pendant quelques instants et s’assurer
que les conditions souhaitées sont obtenues. Sinon, compléter la charge ;
 Si les conditions souhaitées sont atteintes, débrancher alors tous les raccords.
115
Conduite des installations frigorifiques

Lecture du manomètre Poste de vidange du circuit

Sac de vidange du circuit Poste portatif de vidange du circuit

LECTURE DES MANOMETRES

Les manomètres comportent généralement des graduations de pression auxquelles on fait


correspondre les tempéatures de saturation.

Les fluides frigorigènes couramment utilisés (R12, R22, R502) déterminent les graduations des
températures sur les manomètres des manifolds. Le problème d’environnement que causent ces anciens
fluides a entraîné la fabrication de nouveaux manomètres, respectivement aux R134a, R404A et R507.
D’autres manomètres avec d’autres graduations peuvent être rencontrés. Des règles frigorifiques sont
également disponibles pour la lecture des pressions et températures.

Sur les manomètres BP, il est généralement prévu une graduation pour assurer la lecture pendant
le tirage au vide.

VIDANGE DU CIRCUIT

La vidange du circuit consiste à récupérer le fluide frigorigène de l’installation pour assurer une
maintenance du circuit ou parce que le fluide doit être remplacé. Il n’est pas conseillé de rejeter ce
fluide à l’atmosphère. On utilise alors un poste de récupération du frigorigène, qui va d’un simple sac à
un poste plus complet.

116
Conduite des installations frigorifiques

Exercice : Reconnaissance d’organes

2 3 5
4

9 10
6 8
11

10

11

117
Conduite des installations frigorifiques

Exercice : Reconnaissance d’organes (suite et fin)

12 15
14
13

17
16

18
19

22
20
21 23

24

25 26 27
28

12

13

14

15

16

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Conduite des installations frigorifiques

17

18

19

20

21

22

23

24

25

26

27

28

119
Conduite des installations frigorifiques

5. CONDUITE DE L’INSTALLATION FRIGORIFIQUE


Contrôle de bon fonctionnement

Entretiens courants
Eléments concernés Opérations à effectuer Fréquence
Filtres, grilles de
Nettoyage par lavage ou aspiration, remplacement 15 jours à 2 mois selon
protection et carter
dès que nécessaire l’encrassement
extérieur
6 mois et moins selon
Condenseur Nettoyage par soufflage ou lavage
l’encrassement
Connections
Dépoussiérage, resserrage 6 mois à 1 an
électriques
En même temps que les
Eau de condensats Nettoyage et vérification de l’écoulement
filtres
Organes et carter Nettoyage par soufflage, au pinceau, ou éponge
6 mois à 1 an
internes humide, pas projection d’eau
Contrôle visuel et auditif, vérification des différentes 2 mois, en même temps que
Sur l’ensemble du fonctions et commande les filtres
système de
climatisation Contrôle au serrage de la visserie et vérification des 2 mois, en même temps que
performances les filtres
Remplacement des pièces et organes défectueux, 2 mois, en même temps que
traiter les parties corrodées les filtres

120
Conduite des installations frigorifiques

6. CONTRAT DE MAINTENANCE

7. PANNES ET DEPANNAGES

121
Conduite des installations frigorifiques

Dysfonctionnements et causes

122
Conduite des installations frigorifiques

8. DIAGNOSTIC DE DEPANNAGE
Relevés types

Les manomètres installés sur les côtés BP et HP permettent de mesurer respectivement les
pressions BP et HP et d’obtenir par correspondance les températures d’évaporation et de condensation.
Les autres températures sont obtenues à l’aide d’appareils de mesures appropriés : thermomètres
directement installés sur le circuit, thermomètre à sonde de contact, d’ambiance ou de liquide (si les
fluides frigoporteur et caloporteur sont du liquide).
Les valeurs des températures ainsi obtenues permettent, par interprétation, de dégager les
problèmes posés sur l’installation afin de proposer des solutions.

Valeurs de référence

123
Conduite des installations frigorifiques

Mesure du sous-refroidissement

Mesure de la surchauffe

Les pannes frigorifiques

La mesure de la surchauffe et du
sous-refroidissement s’opère de la
façon suivante :
 Lire sur les manomètres BP et HP,
respectivement les températures
d’évaporation (0) et de
condensation (k);
 Mesurer, à l’aide de thermomètres
(de contact ou installés sur le
circuit aux endroits appropriés),
les températures sortie évaporateur
(se) et sortie condenseur (sc) ;
 Faire la différence entre les
valeurs lues et mesurées à chaque
échangeur. Les écarts positifs
obtenus donnent la surchauffe et le
sous-refroidissement.

124
Conduite des installations frigorifiques

Panne du détendeur trop petit Panne du manque de charge

Panne de la pré-détente Panne de l’évaporateur trop petit

Panne du compresseur trop petit Panne de l’excès de charge

Panne des incondensables Panne du condenseur trop petit

125
Conduite des installations frigorifiques

Exercice d’application : reconnaissance des pannes à partir de relevés

Réponses

Quelques indices justifiant votre réponse Nature de la panne

Panne 1

Panne 2

Panne 3

Panne 4

Panne 5

Panne 6

Panne 7

Panne 8

Panne 9

126
Conduite des installations frigorifiques

Logigramme des pannes

127
Conduite des installations frigorifiques

9. CAS PRATIQUE : INSTALLATION DE SPLIT SYSTEM

128
Conduite des installations frigorifiques

129
Conduite des installations frigorifiques

REFERENCES BIBlIOGRAPHIQUES
1. P. J. RAPIN & P. JACQUARD - «Installations frigorifiques» - Tome 1 - PYC Edition. 1996

2. P. J. RAPIN & P. JACQUARD - « Formulaire de Froid » - DUNOD - 10ème édition. 1996.

3 J. BERNIER - «La pompe de chaleur - Mode d'emploi» - Tome 1 - De la théorie à la pratique - PYC
Edition.

4. M. DUMINIL - «Critères objectifs de choix d'un frigorigène» - Revue Pratique du Froid n0 808-
Décembre 94- pp. 18-24.

5 W. MAAKE et ALL. - «LE POHLMAN – « Manuel Technique du Froid» - Tome 1, 2ème édition,
PYC Edition -1993.

6 Documents APAVE

7 G. PORCHER «Cours de climatisation: bases du calcul des installations de climatisation » - Edition


CFP - 1993.

8 M. BRUN & PORCHER «Cours de climatisation: conception et calcul des procédés de


climatisation » - Edition CFP - 1987.

9 R. CASARI «Conditionnement d’air» CNAM - Cahier technique : données théoriques et


technologiques - Septembre 1992.

10 Guide AICVF - « MAP aéraulique » - Pyc Edition 1994.

11 COSTIC – « Guide technique de la climatisation individuelle » - Climatisation & Développement -


Edition 1997.

12 P. DAL Zotto et All. - « Mémotech – Génie Energétique » - Educalivre Editions Casteilla –


Collection A. Capliez – 1996.

13 KOTZAOGLANIAN - « Manuel du Dépanneur – Manuel Pratique de Dépannage Frigorifique et


Electrique des Installations à Détente Directe et à Condensation par Air ». 2ème Edition – 1994.

14 M. F. TERRIER - « Production de Froid 2004 – 2005 ». Tome 1 – 09/1997.

15 . M. F. TERRIER - « Production de Froid 2004 – 2005 ». Tome 2 – 09/2001.

16 F. MEUNIER - « Aide Mémoire – Thermodynamique de l’Ingénieur – Energétique,


Environnement ». DUNOD – 2004.

17 F. CABEZA - « Les Bases du Froid – Fonctionnement et Optimisation du Circuit Frigorifique ».


DIDAFRIO – 1997.

130

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