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la Rose et le réséda

Questembertoise 2021
« La Rose et le Réséda »
À Gabriel Péri et d’Estienne d’Orves comme à Guy Môquet et Gilbert Dru
Celui qui croyait au ciel
Celui qui n'y croyait pas
Tous deux adoraient la belle
Prisonnière des soldats
Lequel montait à l'échelle
Et lequel guettait en bas
Celui qui croyait au ciel
Celui qui n'y croyait pas
Qu'importe comment s'appelle
Cette clarté sur leur pas
Que l'un fût de la chapelle
Et l'autre s'y dérobât
Celui qui croyait au ciel
Celui qui n'y croyait pas
Tous les deux étaient fidèles
Des lèvres du coeur des bras
Et tous les deux disaient qu'elle
Vive et qui vivra verra
Celui qui croyait au ciel
Celui qui n'y croyait pas
Quand les blés sont sous la grêle
Fou qui fait le délicat
Fou qui songe à ses querelles
Au coeur du commun combat
Celui qui croyait au ciel
Celui qui n'y croyait pas
Du haut de la citadelle
La sentinelle tira
Par deux fois et l'un chancelle
L'autre tombe qui mourra
Celui qui croyait au ciel
Celui qui n'y croyait pas
Ils sont en prison Lequel
A le plus triste grabat
Lequel plus que l'autre gèle
Lequel préfère les rats

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la Rose et le réséda
Celui qui croyait au ciel
Celui qui n'y croyait pas
Un rebelle est un rebelle
Nos sanglots font un seul glas
Et quand vient l'aube cruelle
Passent de vie à trépas
Celui qui croyait au ciel
Celui qui n'y croyait pas
Répétant le nom de celle
Qu'aucun des deux ne trompa
Et leur sang rouge ruisselle
Même couleur même éclat
Celui qui croyait au ciel
Celui qui n'y croyait pas
Il coule il coule il se mêle
A la terre qu'il aima
Pour qu'à la saison nouvelle
Mûrisse un raisin muscat
Celui qui croyait au ciel
Celui qui n'y croyait pas
L'un court et l'autre a des ailes
De Bretagne ou du Jura
Et framboise ou mirabelle
Le grillon rechantera
Dites flûte ou violoncelle
Le double amour qui brûla
L'alouette et l'hirondelle
La rose et le réséda
Louis Aragon, « La Rose et le Réséda », mars 1943.
Repris dans La Diane française, Paris, Éditions Seghers, 1944.
© Éditions Seghers, 1944
https://www.ouest-france.fr/bretagne/ploermel-56800/ploermel-qui-sont-les-manifestants-anti-
passe-sanitaire-6896b8ae-fd0e-11eb-a7c7-18076227e413?
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Qui sont les manifestants anti-passe sanitaire de Ploërmel ?


Une soixantaine de manifestants se sont réunis samedi 14 août 2021 place de la Mairie, à Ploërmel
(Morbihan), contre le passe sanitaire. Si en France des manifestants d’horizons très variés se
côtoient, à Ploërmel, c’est l’extrême droite qui se mobilise. Explications.

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Samedi 14 août 2021, environ 215 000 personnes ont défilé en France contre le passe sanitaire.
Extrême gauche et antifascistes, Gilets jaunes, syndicats historiques, catholiques intégristes,
extrême droite ou encore collectifs conspirationnistes se sont retrouvés à devoir coexister.

À Ploërmel (Morbihan), ce sont une soixantaine de personnes qui se sont rassemblées devant la
mairie pour exiger « l’abrogation du passe sanitaire ». Pendant plus d’une heure, plusieurs
intervenants ont pris la parole pour dénoncer « la dictature sanitaire mise en place. »
Leur cible ? Emmanuel Macron, qualifié de « traître », de « tyran », « d’usurpateur ». « Un
criminel » qu’il faudra « emprisonner ». Des mots violents, parfois guerriers qui flirtent avec la
diffamation.

Pierre Cassen, une figure de l’extrême droite


À la tête de ce mouvement à Ploërmel depuis trois samedis, Pierre Cassen. Ancien syndicaliste de la
CGT, il a gardé un certain talent pour l’art oratoire. En 2007, il fonde Riposte laïque, un site web
qui se présente comme appartenant au mouvement laïc.
Pourtant, le site de « réinformation » est classé à l’extrême droite et consacre la plus grande partie
de ses articles à une islamophobie ouvertement déclarée. Pierre Cassen est actuellement un proche
de Florian Philippot, président des Patriotes.
L’ancien numéro deux du Front national n’hésite pas à parler « d’apartheid » pour qualifier la
situation actuelle en France et tente de surfer sur le mouvement de contestation contre le passe
sanitaire. Il a déjà annoncé son intention de se présenter aux élections présidentielles de 2022.
Pierre Cassen s’est longuement exprimé ce samedi devant un parterre moins nombreux que la
semaine dernière. La raison ? « Des ratés dans la communication pour annoncer le
rassemblement de Ploërmel. » Selon lui, « un combat avec Macron est engagé ». Les médias
sont « complices », les médecins pro-vaccins, « des collabos ».

André Coustou, général signataire de la tribune anti-Macron


Après un long monologue, Pierre Cassen a donné la parole au général André Coustou. Il était
signataire, au mois d’avril d’une tribune dans Valeurs Actuelles évoquant « le délitement » de la
France.
« Une vingtaine de généraux, une centaine de hauts gradés et plus d’un millier d’autres
militaires », selon l’hebdomadaire, appelaient Emmanuel Macron à défendre le patriotisme.
Pour lui, « le variant Delta a la dangerosité d’un rhume ». Il a appelé les personnes rassemblées à
« rester dans la légalité » tout en leur conseillant de « demander des comptes aux élus » qui ne
s’opposent pas au passe sanitaire.

Le RN présent mais en retrait


Depuis le début du mouvement contre le passe sanitaire, le Rassemblement National et Marine Le
Pen restent discrets. Même chose à Ploërmel. La secrétaire adjointe du Rassemblement National du

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Morbihan, Agnès Richard, candidate dans le canton de Ploërmel lors des récentes élections
départementales, était présente lors des trois rassemblements de Ploërmel.
Si elle a pris la parole rapidement ce samedi, ce n’était pas pour donner des éléments de langage de
son parti mais juste pour relater le témoignage d’une dame. « Je l’ai eu au téléphone et elle m’a
dit que la sécurité sociale l’avait appelée car elle n’était pas vaccinée. Voilà où nous en
sommes. » Selon nos informations, la sécurité sociale n’appelle pas les gens non vaccinés.
*Toutes les citations ont été prononcées en public au mégaphone durant le rassemblement de
samedi.

Tribune dans l’obs

TRIBUNE. « La critique de gauche du pass sanitaire se perd dans une


impasse confusionniste »
La gauche se trompe lourdement si elle pense qu’en marchant contre le pass sanitaire, elle
défend les libertés publiques. Elle renforce surtout les forces conspirationnistes et d’extrême
droite, estime Philippe Marlière, professeur de sciences politiques à University College
London.
Par Philippe Marlière (professeur de sciences politiques)
14 août 2021 à 09h00
La gauche sociale et critique navigue à vue sur la question du pass sanitaire. Elle commet des
erreurs graves sur le plan éthique et politique. Celles-ci nourrissent le confusionnisme politique
ambiant, et renforcent les forces conspirationnistes et d’extrême droite.
La décision d’imposer un pass sanitaire pour accéder à certains lieux publics ou services est, en
l’état actuel de la situation, insatisfaisante et comporte des zones d’arbitraire. Sa mise en place
aurait pu être davantage justifiée si les vaccinés étaient définitivement immunisés contre le virus du
Covid-19, et ne pouvaient le transmettre. Ce n’est pas le cas.

Les modalités d’application sont également, pour une part, inadéquates : pourquoi l’imposer à
l’extérieur sur les terrasses de café si les règles de distanciation sont respectées ? La décision
contient des mesures contestables : un test négatif est valable pendant 72 heures (au lieu de
48 heures), ce qui donne plus de temps au virus de se multiplier dans l’organisme jusqu’au
déclenchement de la maladie. Le virus peut être en incubation et non détectable lors du test et n’être
repérable que le troisième jour. Le risque de transmission est donc allongé.
Il est également légitime de dénoncer l’autoritarisme et l’amateurisme du gouvernement. Le pass
sanitaire a été imposé, sans la moindre concertation et sans en expliquer les bénéfices potentiels.
Emmanuel Macron, qui a pratiquement décidé seul de la politique sanitaire de la France depuis un
an et demi (allant parfois à l’encontre des recommandations médicales), a encore imposé cette
mesure controversée. Le débat bâclé à l’Assemblée nationale ne doit tromper personne.

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Bricolé à la va-vite
Il faut aussi comprendre que le pass sanitaire est une pseudo-mesure bricolée à la va-vite pour
pallier les carences graves de l’État social depuis le début de la pandémie (et avant) : absence
d’investissement dans la santé publique (personnel et parc hospitaliers) ; campagne de vaccination
erratique qui laisse de côté des populations précaires (les classes populaires, les racisés et la
jeunesse) ; et messages sanitaires incohérents, voire mensongers (masques, gestes barrières).

Le césarisme « démocratique » de la Ve République est bien entendu antidémocratique et


attentatoire aux libertés publiques. À entendre certaines personnes pourfendre avec véhémence la
« dictature sanitaire » ou le « tyran Macron », on pourrait penser qu’un coup d’État vient d’avoir
lieu en France. Or, pour paraphraser un ex-président de la Ve, ce coup d’État a eu lieu en 1958, et il
est permanent. L’outrance et l’hystérisation d’un débat complexe ne peuvent alors guère enrichir un
point de vue sanitaire progressiste.

Timidité affligeante
En résumé, le pass sanitaire du gouvernement constitue une mesure aux effets positifs indéfinis et
qui a été imposée sans débat citoyen. Cela suffit pour conclure que cet artifice de politique sanitaire
sert, au mieux, à pas grand-chose. La gauche aurait pu prendre acte de la situation, et se concentrer
sur l’essentiel : maintenir la pression sur le gouvernement pour que la campagne de vaccination soit
menée de manière plus efficace et démocratique. Car les avis scientifiques convergent sur la
question : seule la vaccination de tout ou partie de la population française et mondiale permettra de
vaincre la pandémie.
Contrairement à d’autres gauches qui militent activement en faveur de la vaccination (Bernie
Sanders ou Alexandria Ocasio-Cortez aux États-Unis), la gauche française est d’une timidité
affligeante sur la question. Au printemps 2020, Jean-Luc Mélenchon a imprudemment apporté son
soutien au professeur Raoult qui préconisait la prise de chloroquine pour guérir du Covid. Cette
opinion est aujourd’hui discréditée dans la communauté médicale internationale.
Aujourd’hui, ces dirigeants prennent des positions tranchées contre la vaccination obligatoire (or
dans les professions médicales, elle devrait l’être) ou affichent une empathie empressée envers
celles et ceux qui ont fait le choix de ne pas se vacciner.
Ces précautions sont, en théorie, compréhensibles, mais elles font passer au second plan un fait
majeur : pour vaincre la pandémie, se vacciner est la solution la plus efficace et rapide ! En outre,
ces atermoiements semblent donner raison à une nébuleuse anti-pass sanitaire qui est aussi, de facto,
anti-vaccin.

Surenchère verbale
L’opposition au pass sanitaire est l’occasion de nombreuses manifestations confusionnistes à
gauche. Pour ne citer que les prises de position les plus visibles dans les médias ces derniers jours :
la signature de tribunes aux côtés de personnalités de la droite dure (exemple : dans « Libération »
du 6 août, Sébastien Jumel, PCF, et François Ruffin, LFI, aux côtés de François-Xavier Bellamy, le
député européen issu de la Manif pour tous) ; des prises de position démagogiques au ton

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apocalyptique d’intellectuels de gauche (exemple : Jean-François Bayart sur son blog hébergé par
Mediapart, le 20 juillet), les amalgames catastrophistes à penchant conspirationniste (exemple :
Barbara Stiegler sur le site Reporterre, le 31 juillet) ; le repli virulent sur les positions anti-vaccin et
anti-science de l’extrême droite (exemple : Laurent Mucchielli, passé de Mediapart à France Soir)
et, de manière générale, une surenchère verbale brodant ad nauseam sur la soi-disant mise en place
d’une « dictature » ou d’un « apartheid sanitaire ».
À quel point de déboussolement confusionniste en est arrivée la gauche radicale française pour que
des dirigeants d’Attac, de la Fondation Copernic, de LFI ou du NPA parlent ensemble le 22 juillet
dans « Libération » de « la société de contrôle généralisé » en s’associant aux manifestations en
cours ?
Encore plus dangereuse est la croyance dans certains milieux de gauche que les cortèges anti-pass
sanitaire esquissent un grand mouvement social et pro-libertés publiques. Jean-Luc Mélenchon a
qualifié ces marches de « révolutions citoyennes observées dans le monde ». Cette illusion, qui ne
repose sur aucune donnée tangible ou recherche de terrain, est pourtant communément développée
sur les réseaux sociaux et dans certains médias orientés à gauche. Une lecture attentive des
reportages de terrain, des interviews de type micro-trottoir, ainsi que le visionnage de vidéos des
manifestations anti-pass sanitaire semblent, au contraire, contredire cette hypothèse.
Les données observables montrent que dans ces cortèges anti-pass sanitaire on parle peu du… pass
sanitaire, mais beaucoup du vaccin, que nombre de manifestants rejettent. L’opposition catégorique
au pass sanitaire est davantage le fait d’intellectuels de gauche que de la masse indistincte des
manifestants. Il semblerait que les manifestations anti-pass sanitaire soient un sideshow ; une
distraction servant à amorcer un positionnement plus controversé au sein du public : le rejet du
vaccin.
La gauche commet une erreur d’appréciation grave en considérant que les populations anti-vaccin
sont essentiellement les classes populaires précaires et racisées des zones urbaines. Celles-ci sont
absentes des cortèges. Y sont surreprésentées les classes moyennes blanches et d’âge mur.

Nébuleuse
Une étude de la Fondation Jean-Jaurès (publiée le 9 août) portant sur la « défiance anti-vaccinale
dans le Sud de la France » montre que les anti-vax constituent des populations sociologiquement et
politiquement hétérogènes. La galaxie (ou nébuleuse) vaccino-sceptique se caractérise pour une
forte appétence pour les médecines douces et alternatives, attractives auprès des cadres et diplômés
du supérieur, pour les modes de vie New Age et alternatifs, néoruraux, retraités ou membres des
petites classes moyennes se soignant par les plantes plutôt que par la médecine conventionnelle et
les vaccins.
Il existe également un fort courant « anti-élites » prétendant parler au nom d’un « peuple »
essentialisé, qui forme la lame de fond des manifestations. Cette nébuleuse est réceptive aux idées
complotistes de l’extrême droite qui est très active dans les cortèges. Les manifestations regorgent
en effet de signes antisémites : les pancartes « Qui ? » qui suggèrent un complot juif derrière la
vaccination ou le port d’étoiles jaunes des « résistants au vaccin » participent d’un négationnisme

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rampant. Il faut noter que la gauche, en général, minore, voire se désintéresse de ces actes
antisémites.
La gauche se trompe lourdement si elle pense qu’en marchant contre le pass sanitaire avec ces
groupes, elle défend les libertés publiques. Les marcheurs anti-pass sanitaire qui soutiennent un
agenda « anti-vax », sont aux antipodes de leur combat : ils défendent une conception libertarienne
et égoïste de la liberté ; une « liberté négative » (Isaiah Berlin), celle de faire ce que bon leur
semble, au mépris de la santé publique et du bien commun. Dans le patrimoine intellectuel de la
gauche, il y a d’autres façons d’associer le développement des individualités et la défense des
intérêts communs.
La vaccination et la santé publique sont des valeurs sociales et un patrimoine commun. Il est
curieux de voir une partie de la gauche se déliter sur cette question, et perdre tout repère. La
Fédération de la Santé de la CGT vient d’appeler les personnels de santé à la « grève illimitée » en
opposition à l’obligation de vaccination faite au monde des soignants. Une branche du plus grand
syndicat ouvrier de France vient, hélas, nourrir les cortèges confusionnistes propices à l’extrême
droite. 
(L’auteur remercie Philippe Corcuff de sa relecture et ses suggestions).

Manifestations anti-passe sanitaire : on y rencontre «des gens infréquentables»,


estime Laurent Berger
https://www.franceinter.fr/emissions/l-invite-du-week-end/laurent-berger-dans-la-tete-de-beaucoup-
de-travailleurs-la-possibilite-de-teletravailler-est-acquise

Le secrétaire général de la CFDT a rappelé samedi matin sur France Inter pourquoi son organisation
syndicale n'appelait pas à manifester. «La CFDT n'est pas anti-passe sanitaire ni antivax», a-t-il
rappelé.
Alors que se déroule le huitième samedi consécutif de mobilisation contre le passe sanitaire,
Laurent Berger, secrétaire général de la CFDT, ne souhaite pas appeler à manifester. Deux raisons
expliquent cette prise de position.

«Nous ne sommes pas anti-passe ni anti-vax. Le vaccin, c'est la seule solution qu'on ait trouvée
pour l'instant pour sortir de cette période très difficile qu'on vit depuis un an et demi, qui est une
restriction de nos libertés individuelles et collectives à cause d'un virus», a-t-il mis en avant ce
samedi matin sur France Inter. Laurent Berger reconnaît tout de même, qu'à titre personnel, il se
«passerait bien» du passe sanitaire mais il rappelle toutefois qu'«on voit bien dans certains secteurs
que c'est aussi la condition pour travailler dans un peu plus de sérénité»

Le chef de file de la CFDT ne souhaite également pas être assimilé à certains manifestants. «Il y a
des gens qui sont infréquentables pour une organisation syndicale comme la CFDT». Il précise qu'il
s'agit de «tous ceux qui sont d'extrême droite, qui sont complotistes, qui sont antisémites et qui,
finalement, se servent de cet argument-là pour pousser leurs idées. Ils sont assez nombreux quand
même. On n'a rien à faire avec ces gens-là».

Laurent Berger rassurant sur l'emploi

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Il précise qu'il «respecte» l'autre partie des manifestants, même s'il ne partage pas leurs idées. Ce
sont des «citoyens qui sont las, fatigués que ce virus et les décisions sanitaires qui sont prises
restreignent finalement leur capacité de mouvement, de liberté».
Enfin, depuis ce lundi, 1,8 million de salariés sont soumis au passe sanitaire. Ceux qui travaillent
dans les secteurs des loisirs, de la culture, de la restauration, des transports longue distance ou du
commerce doivent tous les jours montrer patte blanche pour aller travailler. Interrogé sur le nombre
de salariés qui pourraient perdre leur emploi en refusant le passe sanitaire, Laurent Berger s'est
voulu rassurant. Il n’y en a «pas beaucoup, très clairement», a-t-il répondu, sans communiquer de
chiffres précis.

Selon lui, sur le contrôle du passe sanitaire auprès des salariés, les situations peuvent être très
différentes d'une entreprise à l'autre. Il y a «des équipes syndicales qui disent : 'Cela ne se fait pas
dans de bonnes conditions'» et d'autres «qui râlent parce que leurs employeurs ne réclament pas le
passe sanitaire».

https://www.lefigaro.fr/conjoncture/manifestations-anti-passe-sanitaire-on-y-rencontre-des-gens-
infrequentables-estime-laurent-berger-20210904

Mais aussi La rentrée des timbrés et leurs variants de Sophia Aram

Que l’on n’ait pas eu la chance d’avoir eu des vacances ou que l’on ait traversé les Cyclades en
paréo moulant, bercé par le roulis d’un yacht affrété par je ne sais quel armateur grec ou qu’on se
soit gavé de pizzas en binge-watchant des séries télé sur un canapé … je parle ici, vous l’aurez
compris, des vacances de Léa et Nicolas… 
Bref, c’est la rentrée et nous avons tous en commun de croire que nos bonnes résolutions du moment ne
seront pas nos espoirs déçus de demain, car tout le monde aspire à être meilleur, plus tolérant, plus gentil,
plus compréhensif, plus tartignole, plus naïf, ou plus inclusif, j’ai envie de dire… De gauche quoi…
Car moi aussi j’ai un cœur, moi aussi j’ai envie de croire que les anti-pass ne sont pas antivax et qu’il s’agit
juste pour eux de défendre nos libertés publiques en s’opposant à un pass qui n’aurait pas lieu d’être… si tout
le monde se faisait vacciner. 
Moi aussi j’ai envie de croire que c’est la faute à pas de chance si les antivax ont tous un voisin, un collègue,
une vieille tante qui, juste après avoir été vacciné, s’est retrouvé avec une roue de vélo aimantée sur la joue
ou un cousin qui – comme par hasard, juste après sa vaccination – a perdu, un bras, un œil, ses érections ou
tout simplement la raison.  
Moi aussi j’ai envie de croire que ceux qui attendent le vaccin de Sanofi ont des raisons tangibles d’avoir des
doutes sur un vaccin administré à plusieurs milliards d’individus et de préférer un vaccin dont même ceux
qui le fabriquent ne savent rien, bah parce qu’il n’est pas encore terminé de développer justement !!!
Moi aussi j’aimerais croire que ceux qui préfèrent le vaccin chinois ou russe ont une explication sérieuse
pour choisir des vaccins produisant visiblement moins d’anticorps et qu’ils ne choisissent pas leur vaccin
comme on choisirait une paire de godasses ou une crème dépilatoire.  
Mais moi aussi j’ai envie de croire que Dupont-Aignand a un ami pompier qui n’a pas eu le droit d’intervenir
dans un Ehpad… Faute de pass sanitaire… Alors que manque de bol une personne était en train de faire une

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hémorragie… et que re-manque de bol, les responsables de l’ Ehpad ont préféré laisser une personne mourir
plutôt que d’autoriser un pompier qui, re-re-manque de bol, se trouvait en intervention sur le terrain sans pass
sanitaire, parce que toujours manque de bol, il avait choisi de secourir des personnes âgées sans vaccin et
sans test à jour… parce que oui Dupont-Aignand a peut-être un ami pompier mais celui-ci a
vraisemblablement la particularité d’être le plus con de la caserne. Ce qui dans toute cette fiction, constitue
sans doute, l’élément le plus probable. 
Moi aussi j’aimerais les croire mais la seule chose dont je sois certaine c’est que les abrutis sont tous rentrés. 
Il n’en manque pas un, les antipass, les antivax, les antipass-provax, les anti-vax-pro-pass, les anti-tout, les
pro-Raoult, les hydroxychlorocons, les “je préfère attendre“, les “je préfère les traitements alternatifs“ ils
tous là. L’été n’a rien changé. Ils ont juste muté. Ce sont les mêmes en pire. C’est comme les nouveaux
variants, tout mute et rien ne se perd… et vous savez quoi, je sens que ma déprime aussi est déjà en train de
muter

https://www.franceinter.fr/emissions/le-billet-de-sophia-aram/le-billet-de-sophia-aram-du-lundi-30-
aout-2021

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