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Locardel-Brouillet Noémie

Oulddba Rita

2022-
2023

Pharmacognosie,
Mr Richomme CM15

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Pour rappel sur les alcaloïdes certains sont vrais et dérivent d’acides aminés et d’autres sont faux et n’en dérivent
pas.

B) Acide Anthranillique
On retrouve un phénol amino-acide = l’acide anthranillique et ses dérivés qui ne sont pas des AA et sont présents
chez certains végétaux.
L’acronysine est cytotoxique, cependant les effets
secondaires étaient très importants, on retrouvait des
effets d’agrégation plaquettaires donc il n’y a pas eu de
développement de médicaments. Les chimanines aux
propriétés leishmanicides ne sont plus utilisées pour les
raisons évoquées au cours 3 (rappel : nausées,
vomissements, frissonnement, HTA)

Les alcaloides terpéniques sont des composés que l’on


retrouve chez les solanaceae et en particulier en
abondance dans la pomme de terre, la PdT est donc
initialement toxique ! La génine est la solanidine. Un
certain nombre de composés sont construits sur ce
modèle et sont appelés les GAT = Glycosides Alcaloïdes
totaux (constitué d’un alcaloïde : solanidine et d’une
partie glycosylée- L-Rha).
Le verdissement des tubercules (synthèse de chlorophylle
dans les cellules sous-épidermiques) révèle souvent
l’augmentation du taux de solanine et des Glycosides
Alcaloïdes Totaux (GAT). Ces parties vertes sont toxiques.
Cela explique qu’il ne faut pas manger les pommes de terre germées (ni vertes !!) car elles produisent de la
solanine. Chez l’adulte, elle entraine des nausées à partir de 25 mg et des intoxications sévères à partir de 400 mg.
La teneur en GAT augmente
avec l’exposition à la lumière
des tubercules, les
meurtrissures et le
vieillissement. Pour un
tubercule bien conservé, c’est
une intoxication très faible. (Ne
pas manger la peau des PdT)
Lorsque la PdT germe, on
augmente de 10 fois le taux
d’alcaloïdes !
Les solanidines sont très sensibles à la chaleur et sont dégradées à partir de 240°, de plus, elle présente une
excellente hydrosolubilité dans l’eau chaude donc la cuisson vapeur est parfaite pour extraire voire détruire les
solanidines !
La solanidine est dégradée à plus de 240°C mais possède une excellente hydrosolubilité.  L’eau de cuisson de la
pomme de terre est donc un très bon désherbant.
Pas d’inquiétude élimination naturelle dans nos procédés de préparation actuels

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Drogues à dérivés phénoliques : les Polyphénols
1. Généralités
Troisième groupe après les terpènes et alcaloïdes !
C’est un vaste groupe de substances naturelles caractérisées :
 Sur le plan chimique : par la présence d’au moins un hydroxyle phénolique, libre ou engagé dans une autre
fonction type éther, ester, hétéroside. Phenol, donc présence d’un cycle aromatique.
 Sur le plan biosynthétique : par leur origine « aromagénétique ». La synthèse dans la nature, des noyaux
aromatiques est limitée aux végétaux et microorganismes (pas les mammifères). On distingue 2 grandes voies
d’aromagénèse (=synthèse) : la voie du shikimate (acide shikimique) et la voie de l’acétate (un peu moins
courant).
Cette double origine biosynthétique entraînera une diversité
structurale très importante dont on exclura les composés
phénoliques appartenant à une autre classe de métabolites
secondaires (terpènes, alcaloïdes…). Alcaloïdes phénoliques type
skimmianine, tout comme thymol et carvacol qui sont des
monoterpènes phénoliques mais pas des polyphénols !

2. Voie de l’acide shikimique


Le départ est une condensation entre une
molécule de PEP et l’érythrose-4-
phosphate, ces 2 molécules s’accrochent
l’une à l’autre pour donner le DAHP. Celui-ci
se cyclise pour donner un intermédiaire
important : l’acide quinique qui est retrouvé
dans un certain nombre de métabolites
secondaires dont l’acide chlorogénique
(antioxydant) et la cynarine (chez l’artichaut,
seule plante médicinale qui soit également
comestible).
L’acide quinique peut s’aromatiser en acide
phénolique dont l’un des représentants est
l’acide gallique retrouvé dans les tanins
(gallotanins). Il peut aussi donner l’acide
shikimique qui donne son nom à cette voie
biosynthétique.

Cet acide shikimique est retrouvé à différents niveaux et à


différentes concentrations dans les plantes, surtout dans
les fruits de l’anis étoilé (badiane de Chine) et utilisé pour
produire le Tamiflu® (30 kg d’anis pour 1 g de Tamiflu ®, en
10 mois = bon rendement malgré les 3C asymétriques).
L’acide shikimique lui-même n’a pas d’intérêt
pharmacologique mais, par une série de 12 étapes, il
donne le Tamiflu® = Oseltamivir, utilisé en ttt
prophylactique des épidémies de grippe porcine (H1N1)
notamment, sans effet notable sur le Covid. Mais toujours
utilisé en prophylaxie de la grippe.
Une nouvelle molécule de PEP (en présence d’ATP) va
venir s’attacher à l’acide shikimique, ce qui donne l’acide

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shikimique-3-P. Après départ de l’acide phosphorique, ceci donne l’acide chorismique.

Les acides benzoïques aminés sont biosynthétisés à partir


de cet acide chorismique. Si le NH 2 est en position para =
acide p-aminobenzoïque qui donne de l’acide folique
(vitamine B9). Si le NH2 est en position ortho = acide
anthranilique qui donne les alcaloïdes (quinazolines,
quinoléines, acridines), le tryptophane (indoles,
quinoléines…). Les acides phénols sont également
biosynthétisés à partir de l’acide chorismique. On obtient
l’acide 4-hydroxybenzoïque et l’acide salicylique (=reine
des prés et saule).

3. Biosynthèse des dérivés sinnamiques

Les

dérivés cinnamiques possèdent un cycle aromatique


avec une chaîne à 3 carbones comportant une double
liaison. La chaîne remonte au-dessus selon le
réarrangement de Claisen pour former l’acide préphénique (=préphénol) qui, après décarboxylation et
aromatisation, donne l’acide phénylpyruvique. On passe de la fonction cétone à la fonction amine par une
transamination et on obtient les groupements caractéristiques des acides aminés tel que la phénylalanine, la
tyrosine… On a donc un croisement des différentes voies !
On a alors une désamination qui crée une double liaison pour donner les dérivés cinnamiques. Celui-ci peut porter
une fonction phénol en para = acide p-coumarique ou 2 fonctions phénol = acide caféique (on peut avoir les
équivalents en aldéhyde ou en alcool).
Un alcool cinnamique peut se déshydrater et on obtient 2 types de carbocation (les 2 formes sont en résonnance en
C6-C3). On peut donc avoir retrait de l’acide terminal qui peut alors être réduit ou réarrangé et former différentes
molécules ! Quand la double liaison est au milieu de la chaîne, on parle de propénylphénol et quand elle est en
bout de chaîne, on parle d’allylphénol.
Ces petits phénols (C9) sont volatils et retrouvés dans la composition des huiles essentielles et des arômes.
L’anéthole (propénylphénol) est ainsi retrouvé dans l’anis étoilé/ Badiane de Chine. L’eugénol (allylphénol) est
extrait du clou de girofle et responsable d’une odeur caractéristique (« odeur du dentiste »). La myristicine
(allyphénol) est responsable de l’odeur de la noix de muscade. L’estragol ou méthylchavicol (allyphénol) est retrouvé
dans l’estragon.
On a donc ici de grandes ressemblances structurales mais les petites modifications structurales permettent d’avoir
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des propriétés différentes : gout et odeur très différents et très caractéristiques.

4. Acides cinnamiques au sens strict

Acidess cinnamiques stricto sensu

A) Acides cinnamiques simples


Ils seront présents sous forme libre ou estérifiée.

La sinapine
Ester de la choline et de l’acide sinapique.
La sinapine est un marqueur chimio-taxonomique, présent
uniquement chez les crucifères (colza, moutarde, choux) dans les
feuilles, graines et tourteaux (la galette qui reste après la pression des
graines pour en extraire l’huile).

Elle représente un facteur antinutritionnel par son amertume qui rend la plante désagréable à la consommation et
par l’inhibition des enzymes hépatiques participant à l’oxydation de la triéthylamine issue de la digestion des
protéines. Ainsi lorsque le ratio de tourteau de colza excède 6%, s’il est donné chez la plupart des poules pondeuses
(qui sont nourries avec ces tourteaux dilués avec d’autres céréales), les œufs prennent un goût de poisson  ! 
Sélection variétale de colza qui produit peu de sinapine

Acides chlorogéniques et cynarine


Esters de l’acide quinique et de l’acide caféique
Ils sont doués en général de propriétés antioxydantes marquées (phénols pouvant être estérifiés assez facilement
avec un certain nombre de composés possibles comme l’acide chlorogénique où l’estérification est en position 5 qui
est un acide caféique (ester) et un acide quinique. Info  : l’acide quinique avec tous ses alcools peut réagir et se
complexer avec de nombreux dérivés shikimiques.

L’artichaut (Cynara scolymus, Asteraceae) est une plante comestible et médicinale : c’est le seul produit alimentaire
ayant aussi des propriétés thérapeutiques (source de PA d’activité pharmaco reconnues et prouvées : la cynarine).
La feuille séchée, entière ou non, est inscrite à la Pharmacopée française. Il est riche en acide 1,5-dicaféoylquinique
ou cynarine. Expérimentalement, la cynarine montre une nette activité cholérétique, et elle est très polaire ce qui
rend son extraction facile (donc ces phytomédicaments favorisent la digestion en agissant sur les fonctions
d’élimination urinaire, la digestion et l’élimination rénale de l’eau. Ils associent très souvent d’autres spécialités
cholérétiques et cholagogues comme le boldo). On retrouve aussi la cynarine dans le cardon qui est un légume
ancien qu’on consomme moins même si cela évolue.
L’entreprise Evea fait beaucoup d’extrait d’artichaut et exporte en Russie car ils consomment beaucoup de vodka
donc utilisation de l’artichaut hépato-protecteur pour détoxifier.

Acide rosmarinique
Un des plus puissants antioxydants naturels connus car les activités de piégeage
d’anion superoxyde par les dérivés d’acide rosmarinique sont 15-20 fois plus
fortes que celles de trolox (équivalent synthétique de l’α-tocophérol ou vitamine
E). Possède plusieurs phénol  propriété antioxydante +++ !!!

La drogue (Pharmacopée Française) est constituée par les sommités fleuries séchées de Rosmarinus officinalis
(Lamiaceae : romarin). Le romarin est traditionnellement utilisé par voie orale dans le traitement des troubles
digestifs et surtout par voie locale en cas de rhume et de nez « bouché ».
Les industries agro-alimentaires utilisent très largement les extraits de romarin pour leurs propriétés antioxydants et
conservatrices pour remplacer les anciens issus de la pétrochimie, il s’agit du E392 (= extrait de feuilles de romarin :
2010). Info : les E100 correspondent aux colorants, les E300+ aux additifs.
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Tous les phénols ont des propriétés antioxydantes !

B) La balance oxydative
La balance oxydative est un équilibre entre ce qui nous agresse donc nous stresse et la capacité de l’organisme à
lutter contre ces agressions et ce stress oxydatif :

Le potentiel antioxydant de l’organisme est :


 Enzymatique : superoxyde dismutase, glutathion peroxydase, la catalase
 Ou non enzymatique, donc apporté par l’alimentation :
o Vitamine C = acide ascorbique,
o Vitamine E = tocophérol (3 tocophérols en fonction du nombre de méthyl substituant le noyau
aromatique) + tocotriènol (3 tocotrienol selon les doubles liaisons). Donc en tout, 6 molécules
composent la vitamine E, mais on utilise essentiellement l’alpha-tocophérol.
o Polyphénols (flavonoïdes etc)

Lorsque qu’un stress oxydatif intervient, c'est-à-dire lorsqu’il y a un défaut de réponse de l’organisme, la balance
tend vers les radicaux libres et ROS. Le stress oxydatif peut induire des maladies vasculaires, neurodégénératives
(Alzheimer par exemple) et cancéreuses. Une étude a récemment montré que le stress oxydatif joue un rôle dans
l’autisme.

Un moyen de rééquilibrer la balance est d’apporter des antioxydants dans


l’alimentation ou dans les compléments alimentaires, c’est la
chémoprévention = 5 fruits et légumes par jours. Ces études ont données Resvératrol : espèce
lieu à des plan de prévention santé, exemple d’une campagne anglaise anti-oxydative du vin
présentant les potentiels anti-oxydatifs de différentes boissons :
Attention cette pub est un problème de santé publique elle suggère qu’un
verre de vin est mieux que le thé ! Autrement dit ici, un verre de vin rouge
reste la référence car plus facile que 2 tasses de thé ou 7 verres de jus d’orange ou 20 de jus de pomme ! Ces
comparatifs sont basés sur le taux de polyphénol mais ne prend pas en compte le reste et surtout oubli les effets
délétères de l’alcool …

C) Tests d’activité antioxydante


La communauté scientifique
détermine ces ratios en
polyphénols par des tests
répétables et reproductibles en
radicaux libres et ROS.

Le plus simple est de faire des


tests chimiques puis des tests
biologiques.

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Il a plusieurs congrès scientifiques sur les réactions oxydoréductions car c’est un enjeu de santé publique très
important. On cherche à être le plus précis et homogène possible, en termes de connaissances !

D) Test DPPH : criblage chimique


Principe : une solution méthanolique d’un radical stable (ayant un radical libre à l’état naturel), le
DiPhénylPicrylHydrazyle (=DDPH) présente une coloration violette (λ MAX = 517 nm) qui disparaît avec la destruction
du radical par activité antioxydante, la solution va devenir jaune et l’activité va être mesuré par absorbance afin de
déterminer le pouvoir antiradicalaire.
Objectif : évaluation de l’antioxydant d’un extrait, d’un composé, d’un mélange… exprimée en équivalents Trolox
(antioxydant de référence d’origine alpha-tocophérol) ou comparée à celle de conservateurs utilisés dans l’industrie
agro-alimentaire : BHA (butylhydroxyanisole), BHT (butylhydroxytoluène), E392… qui servent donc de témoins !

Exemple d’étude : étude de la propolis, produit anti-oxydant


(asepsie de la ruche), et consolidant des ruches d’abeille.
1ère étape : profilage des extraits par HPLC ; 2ème étape :
détermination du potentiel anti-oxydant à point constant :
on ajoute une quantité x d’anti-oxydant et on regarde après
30min ; on compare ensuite le potentiel anti-oxydant avec
une référence, ici l’extrait de romarin (E392)
Ce type de test reste peu couteux mais il ne s’agit que d’un
indicateur de base, une sorte de modèle ! Il se fait à point
constant (mesure après 30min) mais l’espérance de vie d’un
radical dans l’organisme (étant instable !) n’est que de
quelques microsecondes ! Cela nous donne donc seulement
un ordre de grandeur mais ne reflète absolument pas la
biologie ! On va donc devoir passer par des tests plus
physiologiques !  Propolis très anti oxydante mais très peu
de production donc pas utilisé en agro-alimentaire

E) Test ORAC (Oxygen Radical Absorbance Capacity)


Principe : sous l’action des radicaux libres introduits volontairement dans un milieu réactionnel, le substrat
particulier ainsi détruit perd sa capacité de fluorescence tandis que cette dernière persiste lorsqu’un capteur de
radicaux libres est incorporé dans le milieu. Donc si le milieu contient des AO, la fluorescence diminue, et si le milieu
s’oxyde (donc pas AO) il reste fluorescent.
Sous l’action de radicaux libres générés chimiquement, on a dégradation du substrat ! Plus l’extinction de la
fluorescence est importante plus la dégradation (sous l’action de radicaux libre) du substrat est importante. Donc la
perte de fluorescence mesure le pouvoir antioxydant !
Objectif : évaluation de l’antioxydant d’un extrait d’un composé, d’un mélange… exprimée en équivalent Trolox par g
ou par mL (TE/g, TE/mL) pour modéliser ce qui se passe au niveau physiologique.

Les substrats particuliers :


 La β-phycoerythrine (issu des algues rouges), mais
c’est une protéine donc instable : tendance à se
dégrader toute seule, remplacée donc par la
fluorescéine, molécule chimique utilisée pour
marquer les conduits d’eau lors des fuites, qui sont
des molécules fluorescentes qui vont perdre leur
fluorescence lors de leur dégradation.
 Acide hydroxy-2,5,7,8-tetraméthylchroman-2-
carboxylique (Trolox), analogue synthétique
hydrosoluble de la vitamine E

Fluorescéine (fluorescente) + AAPH (qui produit des radicaux


peroxydes)  Fluorescéine oxydée donc fluorescence
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perdue car la fluorescéine est dégradée !
Ici on travaille en cinétique : on suit le système au cours du temps on ne mesure plus seulement à 30min  !  On a a
faire a une cinétique avec témoin et agent

Autrement dit, DPPH permet de faire un criblage pour trouver des molécules antioxydante, puis on fait un test
ORAC !
Pas de transposition possible des valeurs DPPH à ORAC !!!

F) Lactonisation des acides cinnamiques


L’estérification intramoléculaire après isomérisation de E en
Z de la double liaison est appelée lactonisation et conduit
aux drogues à coumarines (lactones cycliques). Quand on
est en forme cis (Z), on a une bonne proximité entre le
COOH et le OH pour permette de former un cycle.
Impossible en E, trop éloignés !
On retrouve le scopolétol (scopolétine) qui fluoresce bleu,
l’ombelliférone dans la piloselle utilisée pour les soins
éclaircissants et l’esculétol chez le marronnier d’inde (cf.
drogues à saponosides avec l’escine qui est un mélange de
saponosides vasculoprotectrices et augmentées par la
présence de cette coumarine présente dans les fruits du
marronnier).

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