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Duval Quentin

Sron Alexandre

2022-
2023

Pharmacognosie, Mr Richomme, CM16

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1) Lactonisation des acides cinnamiques
L’estérification intramoléculaire après isomérisation
E  Z de la double liaison est appelée lactonisation et
conduit aux drogues à coumarines (lactones cycliques).
Quand on est en forme cis (Z), on a une proximité entre le
CO2H et le OH pour former un cycle. On retrouve le
scopolétol (scopolétine) qui est un marqueur des
solanacées, l’ombelliférone dans la piloselle utilisée pour
les soins éclaircissants et l’esculétol chez le marronnier
d’inde (cf. drogues à saponosides), retrouvé en
phytothérapie.

L’esculétol est présent dans les écorces de marronnier


d’inde sous forme d’hétéroside de type 6-O-glucose ou
esculoside (= esculine). Vasculo-protecteurs l’esculoside,
l’esculétol et son dérivé synthétique méthylé entrent dans
la composition de nombreuses spécialités destinées au traitement des symptômes liés à l’insuffisance veino-
lymphatique (syndrome des jambes lourdes)

Certaines toxicités sont souvent associées aux coumarines  :


 Furocoumarines (cf. psoralène, métabolisme secondaire) :
coumarines qui ont un furane sur le cycle (toxique pour les
animaux à sang froid.
 Dicoumarol (produit naturel retrouvé chez le mélilot) et
warfarine (produit de synthèse)

Les sommités fleuries séchées du mélilot (Melilotus officinalis, Fabaceae) sont inscrites à la Pharmacopée Française
et utilisées en médecine populaire dans le cas de troubles mineurs de la circulation veineuse.

Le mélilot est très répandu dans les zones tempérées d’Europe. C’est également une plante mellifère, c'est-à-dire
prisée des abeilles et fourragères (appelée « petit trèfle jaune ») qui constitue un bon engrais vert.
Le fourrage peut provoquer chez les bovins la maladie du « mélilot gâté ». Lors d’un mauvais séchage, une
contamination de la plante peut avoir lieu. En effet, l’acide ortho-hydroxycinnamique (- glucose) [présent dans le
mélilot] est métabolisé par un champignon en dicoumarol (il va créer des dimères), composé doué de propriétés
anticoagulantes très marquées (écorchure de la vache sur un barbelé = mort par hémorragie).
C’est une plante qui est non toxique en revanche si elle est mal conservée, il y a une production de produit toxique
tel que le dicoumarol. Maintenant, on dose l’éventuelle présence de propriétés anticoagulantes.

Un analogue structural du dicoumarol, la warfarine (mimétique du dicoumarol) ou coumaphène (AVK) est utilisé
pour ses propriétés rodenticides [mort-aux-rats]. Elle peut aussi être utilisé en thérapeutique. C’est le plus utilisé
des anti-vitamines K par voie orale aux USA.
Dans le cas d’usage intensif de ce composé, on a constaté l’apparition de populations de rats résistantes. Les
rongeurs présentaient en effet la particularité d’augmenter, par le biais de leur microflore intestinale, leur
production de vitamine K (développement d’une population résistante de rongeur  problème pour lutter).

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« Dimérisation » des dérivés cinnamiques

 Par couplages oxydatifs, drogues à lignanes et néolignanes  : les lignanes et les néolignanes proviennent des
couplages oxydatifs de 2 unités C6-C3, elles-mêmes issues de dérivés cinnamiques, elles sont fortement
présentes dans la nature 
C3 : petite chaine insaturée

On part d’un dérivé phénolique →


création d’une forme radicalaire
(A) → réarrangement jusqu’à (D)

 Par définition : 
 lorsque le couplage implique 2 formes D (liaison Cβ-Cβ’) : lignane au
sens stricte
 sinon : néolignanes 🡪 ex : (B+D) = alcool déhydroconiférylique
 lorsque le couplage implique plusieurs unités : lignines (polymères)
→ formation du bois

On peut faire une estérification puis une


lactonisation pour obtenir une butyrolactone
telle que la podophyllotoxine. Le pinorésinol
est aussi appelé furanofurane (on retrouve 2
cycles furaniques). Il est retrouvé dans le
sésame, une céréale consommée et a un
intérêt chémopréventif. Les furanofuranes
ont des propriétés anti-inflammatoires très
intéressantes. L’aliment et la nutrition font
partie de la prévention en matière de santé.

Exemple de lignanes (couplage D+D) : 

Correspond au sésame : Le sésame


(Sesamum indicum) est une Pedaliaceae
cultivée. La sésamine inhibe le métabolisme
de la vitamine E (apporté par l’alimentation).
4 tocophérols (noyau chromane) sont possibles (alpha-tocophérol (R1, R2 sont des méthyls) le plus souvent) et 4
tocotriénol (noyau chromane + 3 insaturations) sont possibles.
nR1 + nR2 → alpha → la plus fréquente
R1 + R2 → delta
Dégradé au niveau du foie (chaine hydroxylée par des enzymes pour obtenir un alcool secondaire).

La podophylle (Podophyllum peltatum, Berberidaceae)

Les podophylles sont de petites plantes vivaces par un rhizome (= tige souterraine à partir de laquelle va repartir
chaque année la plante) contenant de 1 à 5 % de lignanes (par rapport à la matière sèche).  Podophyllum peltatum
est originaire de l’Amérique du Nord (Est des USA, Canada). On en extrait notamment la podophyllotoxine (chef de
file), une lignane antimitotique étant un poison du fuseau qui inhibe la polymérisation de la tubuline. (comme la
Pervenche de Madagascar).
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La podophyllotoxine est cependant trop toxique pour en
permettre un usage thérapeutique. On prépare à partir de celle-ci
le téniposide et l’étoposide (beaucoup moins cytotoxique) qui,
contrairement à leur précurseur, bloquent la réplication de l’ADN
par inhibition de la topoisomérase II. On a une baisse de la
toxicité mais la cible change. est habituellement utilisé en
polychimiothérapie dans le traitement des cancers pulmonaires à
petites cellules (avec d’autres agents anticancéreux), des
carcinomes des testicules et des lymphomes.

Curcuminoïdes : Curcuma domestica (Zingiberaceae)

Les Curcuma sont également vivaces par leurs rhizomes et sont cultivés en Inde, au Sri Lanka, en Indonésie, en Chine
et en Jamaïque où ils constituent l’ingrédient principal des curries (carries) dans lesquels, ils accompagnent
coriandre, piment, gingembre, muscade… les curries sont des mélanges de pigments/d’épices. On obtient une
poudre de teinte jaune-orange très caractéristique par sa structure. On va pouvoir l’utiliser en tant que colorant.
Les « principes colorants » (E100) de ces plantes aromatiques (huile essentielle à mono et surtout sesquiterpènes)
sont des curcuminoïdes très majoritairement (> 50 %) représentés par la curcumine. 
L’activité anti-inflammatoire de la curcumine qui est un puissant anti-oxydant dont le potentiel est supérieur à celui
de la vitamine E, a été démontrée aussi bien dans le cas d’inflammations aigues que chroniques (diminution des
cytokines pro inflammatoires). 
Son intérêt dans la prévention de certains cancers, notamment cérébraux et colorectaux, fait aujourd’hui l’objet de
nombreuses études. En Chine, la consommation régulière et importante de ces curcuminoïdes serait associée à un
plus faible taux de ces types de cancer.
Le curcuma correspond au tubercule pulvériser, sécher.
                     

Curcuma (poudre) et Curcuma domestica 

La curcumine est un composé qui diminue


l’angiogenèse (= vascularisation des
tumeurs) puisque de façon générale les
tumeurs sont sur vascularisées (besoin de beaucoup
d’apports sanguins) et qui va donc diminuer la
croissance tumorale (glioblastomes).

Styrylpyrones (+ 2 C2) :
2 carbones en + venant du malonyl-CoA : condensation /
tautomérisation / lactonisation  obtention composé avec
groupement pyrone et styryle (schéma).

La différence est la fonction -acyle et on apporte les 2 carbones en


gras à chaque fois. L’yangonine est retrouvé dans le kava (Piper
methysticum, Piperaceae). Le kawa ou kava désigne l’infusion,
procurant une sensation de bien-être, préparée à partir des
parties souterraines du poivre sauvage originaire de différentes
îles du Pacifique (Papouasie Nouvelle-Guinée, Mélanaisie,
Micronésie).

Les styrylpyrones (kavalactones ou kavapyrones) représentent 5 à


8% de la matière sèche de Piper methysticum. Elles ont des
propriétés stimulantes, myorelaxantes, anesthésiantes, euphorisantes. Elles présentent également certains effets
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antidépresseurs. L’effet du kava s’étend sur quelques heures et son usage n’entraine ni dépendance, ni
accoutumance démontrée. Un abus peut tout de même entraîner des effets nocifs, notamment chez les européens
(un peu comme quelqu’un qui boit beaucoup de café).

De nombreuses spécialités à base d’extraits standardisés de Piper methysticum (30 % de kavalactones) sont
commercialisées en Allemagne où elles sont proposées dans le traitement des troubles du sommeil et de l’anxiété.
Ce produit est interdit en France à cause de son risque hépatotoxique très sévère (mais rare). On avait estimé que
c’était lié à la préparation (extraction avec de l’acétone ou de l’éthanol) tandis que l’usage traditionnel se fait par
infusion. On parlait de paradoxe : pas d’intoxication pour l’usage traditionnel (infusion avec de l’eau) et intoxication
lors d’extraction par l’éthanol. En réalité, il y avait le même risque par extraction avec de l’eau. Cela ne venait donc
pas de la plante mais était dû à la présence d’une moisissure (mauvais conditionnement). Maintenant, tout ce qui
est importé est bien contrôlé pour éviter toute contaminations. Le kawa est désormais autorisé à l’importation.

Stilbènes, chalcones, flavonoïdes (+ 3 C2) :

2) Biosynthèse générale :
Les chalcones sont des précurseurs directs des flavonoïdes
(avant cyclisation). Le noyau stilbène est constitué de deux cycles
aromatiques reliés par un pont à deux carbones avec une double
liaison. Les oligostilbènes se forment à partir de dimère ou de
trimère de stilbène.
On obtient le chalcone (après condensation) et la flavonoïde /
stilbène (après cyclisation) : ce sont des composés colorés («
flavus » qui veut dire jaune).

3) Le resvératrol 
Le résvératrol est une phytoalexine caractéristique des raisins (Vitis vinifera,
Vitaceae) et des fruits rouges (cassis, mures, myrtilles, framboises…). Cet
antioxydant inhibe l’agrégation plaquettaire et on lui attribue un effet préventif
de l’athérosclérose (dû à une plaque d’athérome), c’est le « French Paradox »
dont il partagerait la responsabilité avec d’autres dérivés phénoliques comme les
flavonols.

Ce paradoxe est illustré par une moindre mortalité à cause d’atteintes cardiovasculaires
des populations de certaines villes françaises présentant par ailleurs des facteurs
aggravants comme la consommation de graisses, de tabac et d’inactivité physique. Ces
facteurs entraînent une hausse des mortalités dans d’autres cités occidentales, ce qui
n’est pas le cas en France. La seule différence permettant de distinguer le comportement
des différentes populations est la consommation régulière de vin mais le débat est très
polémique, toujours ouvert et fait l’objet d’une abondante littérature. 

Le « French Paradox » :
-Fonctionne dans le Sud-Ouest uniquement (pas toute la France) 
-Santé globale et régime alimentaire
-Infarctus : 80 pour 100 000 (= ¼ USA)
-Espérance de vie : de 10 ans plus importante que celle du Nord de la
France
-Méthodologie : anciens alcooliques classés dans les abstinents
-Crète : taux d’infarctus = 40 pour 100 000 (régime crétois : 2 fois moins
de risque)

Aspect multifactoriel :
-Volaille (sans la peau) : HDL > LDL
-Consommation de poisson (< LDL) + fruits et légumes frais (antioxydants) plus élevée
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-Le « cholestérol » n’est pas le seul en cause (glucides)
-Pollution, climat, choix du lieu de retraite…

 La consommation modérée et régulière de vin rouge serait un moyen de prévention des maladies
cardiovasculaires mais attention c’est une théorie « hâtive » !

Certaines études ont été publié récemment : le journal scientifique « The Lancet » (30 ans après la polémique) a
estimé que la conso journalière de 20-30g d’éthanol (équivalent de 2 à 3 verres) pouvait réduire le risque de
maladie coronarienne de 40%.
Suite à cette étude très sérieuse, Noé va donc probablement se mettre à boire un peu… (Pauline réduit déjà le
risque d’avoir une maladie coronarienne de 250% vu comment elle boit)

Les flavonoïdes

a) Classification

En dehors des chalcones on distingue :


flavones/flavanones/flavonols
Le point de repère est toujours le cycle C (celui mis en
vert) :
 Si on a la double liaison réduite, on passe de
flavones à flavanones.
 Si on met un alcool sur la double liaison, on
passe de flavones à flavonols.
 Si on a une réduction avec un hydroxyle, on a
ajouté 2 -H, on passe de flavonols à
dihydroflavonols.
Les flavan-3-ols sont des composés retrouvés dans les tanins. Les anthocyanes sont retrouvés dans le pigment
foliaire et chez les fruits rouges. Ils sont sous forme ionique. Composés du jaune à l’orange.

b) Les citroflavonoïdes (flavonoïdes des Rutaceae)

De nombreux Citrus, arbres d’origine orientales, sont cultivés pour leurs fruits
comme les oranges, les citrons, les pamplemousses, les kumquats…. 

 riches en huile essentielle (cf. terpènes) et également en flavonoïdes (sous


formes libres ou d’hétérosides tels que l’hespérédine et la diosmine). Ceux-ci sont
extraits par l’eau de leurs péricarpes et de leurs pulpes. 

Les citroflavonoïdes sont utilisés seuls ou en


association avec la vitamine C, l’esculoside ou le
méthyl esculétol dans les différentes spécialités visant
à l’amélioration des symptômes en relation avec
l’insuffisance veinolymphatique, la fragilité capillaire
et la crise hémorroïdaire. Les flavonoïdes sont des
pigments car -flavus en latin signifie « jaune »

c) Les anthocyanes :

Les anthocyanes sont des pigments hydrosolubles responsables de la couleur des


fleurs (grec : anthos = fleur et kuanos = bleu) et de certains fruits (du rouge au
bleu/violet), se sont les seuls flavonoïdes qui ne sont pas jaune.

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Selon le pH du sol, ils vont être ionisés ou non et, la couleur sera différente selon les formes et sera plus ou moins
marquée.

 En milieu acide (pH < 3), ils existent sous forme cationique avec l’ion flavylium qui donne une couleur rouge.
Lorsque le pH augmente, la coloration passe au bleu (forme neutre) voir disparaît (forme hydratée). Et
quand on est sur une forme chalcone, ça donnera une couleur jaune.  

Ils jouent un rôle majeur dans la pollinisation en attirant les insectes. Ils sont exempts de toute
toxicité et tendent à remplacer les colorants « chimiques » dans l’industrie agro-alimentaire.  Comme
les citroflavonoïdes, ils sont utilisés pour leurs propriétés sur le système capillaro-veineux.

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