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Chapitre 2 :

Sécurité Incendie dans les Etablissements


recevant du public (ERP)

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A- Définitions des E.R.P.
- Tous bâtiments locaux et enceintes dans lesquels des personnes sont admises soit librement,

soit moyennant une rétribution ou une participation quelconque, ou dans lesquels sont tenues

des réunions ouvertes à tout venant ou sur invitations, payantes ou non.

- Sont considérées comme faisant partie du public toutes les personnes admises dans

l ’établissement à quelque titre que ce soit en plus du personnel.

- Les établissements recevant du public (ERP) sont des bâtiments dans lesquels des personnes

extérieures sont admises. Peu importe que l'accès soit payant ou gratuit, libre, restreint ou sur

invitation. Une entreprise non ouverte au public, mais seulement au personnel, n'est pas un ERP.

- Les ERP sont classés en catégories qui définissent les exigences réglementaires applicables (type

d'autorisation de travaux ou règles de sécurité par exemple) en fonction des risques.

* Classement : défini à partir de l ’activité de l ’ERP

* Catégorie : déterminée à partir de l ’effectif

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B- Classement des E.R.P.

Public
Classement 2 critères
Personnel

Activités Effectifs

Types Catégorie

Un ou plusieurs par ERP Une seule par ERP

Réglementation applicable

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1- Catégories
Les catégories sont déterminées en fonction de la capacité d'accueil du bâtiment, y compris
les salariés (sauf pour la 5e catégorie).

1ère + de 1 500 personnes


Catégorie
2ème + de 700 personnes
1er groupe
Catégorie
3ème + de 300 personnes
Catégorie
4ème Jusque 300 personnes
Catégorie
5ème Seuils variant en fonction de
Catégorie * l’activité :
Inférieur aux seuils d'assujettissement - 3 seuils possibles :
(*) : Établissements dans lesquels l'effectif du . Étages
public n'atteint pas le chiffre minimum fixé par . Sous-sol
2ème
le règlement de sécurité pour chaque type . Établissement groupe
d'exploitation.
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2- Types
Les ERP sont classés par type (symbolisé par une lettre), en fonction de leur activité ou la
nature de leur exploitation.
Établissements installés dans un bâtiment
J Établissements pour personnes âgées ou handicapées
L Salles à usage d’audition, conférences, réunions, spectacles, polyvalentes,
polyvalentes
M à dominante
Magasins sportivecommerciaux
– centres
N Restaurants – débits de boissons
O Hôtel – pensions de famille
P Salles de danse – salles de jeux
R Établissements d’enseignement – colonies de vacance
S Bibliothèques – Centre de documentation
T Salles d’exposition commerciales
U Établissements sanitaires
V Établissements de culte
W Administration – banques - Bureaux
X Établissements sportifs couverts – salles polyvalentes à dominante sportive
Y Musées

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Établissements spéciaux

PA Établissements de plein aire


CTS Chapiteaux – tentes - structures
SG Structures gonflables
PS Parcs de stationnement couverts
GA Gares accessibles au public
OA Hôtels – restaurants d’altitudes
EF Établissements flottants
REF Refuges de montagne

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Exemple

Collège
Activité principale  R (enseignement)

Activités secondaires  N (demi-pension)


L (salles de réunion)
S (centre de documentation)
U (infirmerie)
X (salle de sport)
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Exemples :
- Une structure d'accueil pour personnes âgées est classée en catégorie 5 si elle
accueille moins de 25 résidents, et en catégorie 4 si elle accueille entre 25 et
300 résidents
- Un magasin de 100 m² en rez-de-chaussée d'une capacité d'accueil de moins de
200 personnes est classé en catégorie 5 s'il est indépendant (devanture donnant
sur une rue)
- Une salle de spectacle est classée en catégorie 5 si elle peut accueillir moins de
50 personnes, ou si elle est située en sous-sol moins de 20 personnes
Un chapiteau est classé en catégorie 5, quelle que soit sa capacité d'accueil (il n'y
a pas de seuil).
N.B. : les espaces non clos par une enceinte ou non couverts (parking non
couvert, station-service hors magasin de vente par exemple) ou les logements
(bâtiments à usage exclusif d'habitation) ne sont pas considérés comme des
ERP sauf si l'activité principale de ces espaces est modifiée.
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C-Principales règles de sécurité incendie
d’un ERP
L’ERP est soumis à des obligations de sécurité et de lutte contre les incendies.
Ces règles sont aussi bien nécessaires au moment de la construction qu’au
cours de l'exploitation. La réglementation en matière de sécurité varie aussi en
fonction du classement du bâtiment.
Concernant la sécurité des ERP, leur conception doit permettre de limiter les
risques d'incendie. Il doit être possible d'alerter les occupants lorsqu'un
sinistre se déclare, de permettre l'évacuation, d’alerter les secours et de
faciliter leur intervention, le tout en évitant la panique.
Pour ce faire les ERP sont soumis à des règles :

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L'implantation du bâtiment. Ce point intéresse les modalités de desserte de
l'établissement par les engins de secours et son isolement par rapport aux tiers ;
Les dispositions constructives. Cet aspect porte sur des points tels que la résistance au feu
des structures, les conditions de réalisation de la distribution intérieure ou l'isolement de
locaux à risques particuliers (locaux de stockage, locaux techniques...) ;
Les aménagements. Une réaction au feu est exigée pour les matériaux de revêtement
(exemple: local, escalier encloisonné), de décoration ;
Les dégagements tant du point de vue de leur nombre, de leur largeur ou de leur
répartition ;
Les installations techniques parmi lesquelles on retrouve les installations électriques et
d'éclairage, de gaz, de chauffage, les équipements de désenfumage... ;
Les moyens de secours tels que les extincteurs, les équipements d'alarme et d'alerte..

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1- Les moyens d’extinctions
Même si de multiples précautions préventives ont été prises, un ERP n’est jamais à
l’abri d’un départ de feu. Dans cette circonstance, des moyens de lutte doivent être
présents à l’intérieur des bâtiments pour permettre une intervention dès les
premières minutes. Plusieurs types de systèmes peuvent être préconisés, en
fonction des contraintes du bâtiment à protéger. Il s’agira le plus couramment
d’appareils mobiles (extincteurs) et de robinets d’incendie armés (RIA). Les systèmes
d’extinction automatique (à eau ou à gaz), colonnes sèches ou humides, contribuent
aussi de manière très efficace à limiter les effets d’un incendie.
a- Les extincteurs :
Ces appareils permettent d’intervenir immédiatement, en attendant la mise en
œuvre éventuelle de moyens plus puissants. Plusieurs gammes existent :
-à eau,
-à poudre
- à CO2. 16
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Il convient de choisir le bon agent extincteur en fonction de la
classe de feu.
De manière générale, on considère qu’il faut, au minimum, un
extincteur de 6 litres d’eau pulvérisée pour couvrir 200 m2 de
plancher, avec, à minima, un appareil par niveau.
La règle APSAD R4 relative à l’installation d’extincteurs mobiles
sert de référence pour déterminer le type et le nombre
d’appareils à installer en fonction des risques.
Elle prévoit en outre le contrôle régulier de leur bon état de
fonctionnement, avec une révision décennale par un organisme
certifié, et le remplacement après 20 ans. 18
LA RÈGLE APSAD R4 : EXTINCTEURS PORTATIFS ET MOBILES
Le référentiel APSAD R4 a pour but d’aider les utilisateurs, les prescripteurs et les
installateurs dans la conception et l’installation d’extincteurs dans tout site ou
bâtiment. Il propose une méthodologie pour analyser les risques, identifier le type
et le nombre d’extincteurs nécessaires, ainsi que les principes d’implantation et de
maintenance.
Cette règle concerne essentiellement les installations d’extincteurs mis en place
dans des bâtiments industriels, commerciaux,….
Elle adopte notamment des spécifications quant au nombre d’extincteurs et leur
répartition.
Chaque zone de base (zone à l’intérieur de laquelle est exercé le même type
d’activité, existe la même classe de feu prédominante et où toutes les parties sont
communicantes) doit être dotée d’une unité de base par 200 m² de surface au sol.

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Emplacement des extincteurs :
Les extincteurs doivent être répartis de manière uniforme et de préférence au
niveau des cheminements (dégagements, voies d'accès, etc.).
La distance à parcourir pour accéder à une unité de base ne doit pas excéder 15 m.
Les poignées de portage ne doivent pas être placées à plus de 1,20 m au-dessus du
sol.
L'accessibilité, la signalisation et la protection mécanique éventuelle doivent être
prévues.

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 Réglementation tunisienne : Nombre, répartition, emplacement des extincteurs
Les extincteurs doivent être placés sur les piliers ou sur les murs, dans des endroits bien
dégagés, de préférence à l’entrée des ateliers et des locaux ou près des machines où des
incendies peuvent se déclarer.
Les extincteurs sont répartis de manière uniforme. On ne doit pas faire plus de 15 mètres
pour trouver un extincteur.
Les extincteurs doivent être facilement accessibles et visibles ou signalés par un panneau.
Par ailleurs, il est recommandé que la poignée de l’appareil soit située à environ 1,10
mètre de hauteur.
Les ERP de 1re à 4e catégories : les ERP doivent être dotés d’appareils mobiles tels
qu’extincteurs portatifs ou sur roues pour permettre au personnel et, éventuellement au
public, d’intervenir sur un début d’incendie.

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« Les moyens d’extinction doivent être répartis de préférence dans les dégagements,
en des endroits visibles et facilement accessibles. […] Ils ne doivent pas apporter de
gêne à la circulation des personnes et leur emplacement […] doit être tel que leur
efficacité ne risque pas d’être compromise par les variations éventuelles de
température survenant dans l’établissement.
Les extincteurs portatifs sont judicieusement répartis et appropriés aux risques
notamment électriques qu’ils doivent combattre. […] Ils doivent être accrochés à un
élément fixe avec une signalisation durable […] ».
La capacité (6 litres ou 6 kg minimum) et le nombre (un appareil pour 200 m² de
surface avec un minimum de un par niveau et deux par établissement) dépendent du
type de l’établissement (activité).

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Les ERP de 5e catégorie : « doivent être dotés d’au moins un extincteur portatif
[…], avec un minimum d’un appareil pour 300 m² et un appareil par niveau ».
Les conditions d’installation sont celles définies pour les 4 premières catégories
(voir ci-dessus).
Parcs de stationnement :
les parcs de stationnement couverts (ERP), « les moyens de lutte contre l’incendie
suivants prévus : des extincteurs portatifs de 6 kg ou 6 litres appropriés aux risques
[c’est-à-dire permettant de lutter contre les feux de classes A et B] ; l’exploitant
pouvant opter pour l’une ou l’autre des formules suivantes :
- soit disposer un appareil à chaque niveau, au droit de chaque issue et dix
appareils supplémentaires à proximité du poste de sécurité ou du local
d’exploitation,
- soit répartir les appareils judicieusement à raison d’un pour quinze véhicules […] ».

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Pour les parcs de stationnement couverts accessibles aux véhicules de transport en
commun, des équipements plus nombreux sont exigés : en aggravation des
dispositions générales applicables aux parcs de stationnement couverts (ERP), les
extincteurs portatifs sont répartis judicieusement à raison d’un appareil pour quatre
véhicules.

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b- Les robinets d’incendie armés (RIA)
Equipements de première intervention particulièrement efficaces, ces dispositifs
luttent contre les incendies à développement rapide pour lesquels une intervention
par extincteur s’avérera insuffisante. De fait, ils nécessitent des débits et pressions
d’eau suffisantes.
Comme pour les extincteurs, leur mise en place doit s’accompagner d’une formation
adaptée pour les utilisateurs potentiels et de contrôles périodiques de leur bon état de
fonctionnement.

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Ils permettent, lorsque l’usage de l’eau n’est pas interdit, une action puissante et efficace en
attendant des secours plus importants. Le personnel doit ainsi être formé à leur utilisation :
la règle A.P.S.A.D. R5 (règle d’installation des robinets d’incendie armés) recommande qu’au
moins 2 personnes soient formées.
Pour mettre en place l’installation de R.I.A., il convient de considérer, selon la règle
A.P.S.A.D. R5 :
- l’activité pratiquée ou prévue,
- la nature des produits fabriqués, entreposés ou utilisés, des matériels et produits utilisés,
- le mode de stockage, le cas échéant.
Les sources d’alimentation en eau peuvent être de plusieurs types :
- réseau d’eau public,
- réservoir d’eau réservé à cet usage ou à l’alimentation du réseau sprinkler,
- cours d’eau.

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Dans tous les cas, elles doivent permettre d’alimenter simultanément pendant 20
minutes.
La capacité de la réserve d’eau doit toujours être supérieure ou égale à 10 m3.
Un réseau de R.I.A. doit toujours être composé d’au moins 2 pompes : 1 pompe de
fonctionnement normal et une pompe de secours automatique se déclenchant en cas
d’arrêt de la pompe de fonctionnement normal.
Les R.I.A. doivent remplir les conditions suivantes :
- avoir un diamètre normalisé défini selon la classe de risque,
- être implanté de telle sorte que chaque point de surface à protéger puisse être atteint
au moins par deux jets,
- être alimenté en eau avec une pression minimale de 2,5 bars,
- avoir une longueur de tuyau de 30 mètres maximum,
- être obligatoirement vérifié périodiquement.

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c- Les systèmes d’extinction automatique
Les délais d’intervention des secours dans certaines zones éloignées ou l’importance des
biens à protéger peuvent constituer autant de raisons de mettre en place un système
d’extinction automatique d’incendie à gaz ou à eau.
Indépendamment de l’investissement qu’il représente, il nécessite la prise en compte des
spécificités techniques du bâtiment.
Pour les systèmes à eau, essentiellement de type sprinkler, il convient de s’assurer des
ressources en eau suffisantes.
Dans les ERP, la réglementation rend obligatoire une installation de type sprinkler au delà
de 3 000 m². Plusieurs normes peuvent servir de référentiel, en particulier la norme
européenne NF EN 12845 et la règle française APSAD R1 qui prévoit l’intervention
d’installateurs certifiés, une visite de conformité de chaque installation pour l’obtention
d’un certificat de conformité N1, et un suivi semestriel par un vérificateur certifié. La
priorité de l’extinction automatique doit être donnée aux locaux à sources d’énergie :
chaufferies, cuisines, armoires électriques, les salles serveurs informatiques, etc.
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2- Système de Sécurité Incendie (SSI)
Le Système de sécurité incendie (SSI) d’un ERP se compose ‘‘de l’ensemble des
matériels servant à collecter et traiter toutes les informations liées à la seule sécurité
incendie’’, puis d’effectuer les fonctions nécessaires à la mise en sécurité de
l’établissement : détection, compartimentage, désenfumage, extinction automatique
(sprinklage), évacuation…
On classe les SSI en cinq catégories (de A à E), par ordre de sévérité décroissante. La
détermination s’effectue par type et catégorie d’établissement.
Les dispositions particulières à chaque type d’établissement précisent, le cas échéant,
la catégorie du SSI exigé. A noter que le SSI le plus complet, catégorie A, n’est
obligatoire que dans le cas de locaux à sommeil, par exemple. Prévue dès la conception
d’un ERP, une configuration efficace se constitue d’un SDI, d’un SMSI et d’un système
d’alarme.

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 SDI : Système de détection incendie :
Cette installation a pour objectif de déceler et signaler tout début d’incendie,
d’identifier le(s) secteur(s) géographique(s) concerné(s) et de déclencher les
éventuels équipements asservis. Des détecteurs automatiques d’incendie (certifiés
NF ou agréés APSAD) assurent une surveillance permanente des locaux. Plusieurs
types existent : détecteurs de fumée de type optique (détection des aérosols de
combustion), détecteurs de chaleur de type thermostatique, détecteurs de flkamme,
etc. Ils peuvent être complétés par des déclencheurs manuels accessibles à toute
personne découvrant un départ de feu.

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SMSI : Système de mise en sécurité incendie :
A partir des informations transmises par le SDI, le SMSI gère principalement trois fonctions
nécessaires à la mise en sécurité d’un ERP :
• le compartimentage, permet de limiter la propagation d’un incendie par l’utilisation de
portes et clapets coupe-feu, ainsi que la mise en arrêt de certains équipements (ascenseurs)
ou installations (chauffage, gaz…) ;
• le désenfumage, a pour objectif d’extraire les fumées et gaz de combustion afin de faciliter
l’évacuation des personnes et l’intervention des secours ; il utilise différents équipements :
trappes, exutoires, moteurs de soufflage, coffrets de relayage…
• l’évacuation, avec la gestion des issues de secours, des blocs d’éclairage, des diffuseurs
d’alarme

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Système d’alarme :
La catégorie du SSI détermine les équipements d’alarme à installer, classés en 4 types par
ordre de sévérité décroissante : 1, 2a ou 2b, 3 et 4. D’autres dispositions particulières
précisent le type d’alarme pour chaque type d’ERP. Le système peut prévoir une alarme
générale (immédiate ou temporisée), comme des alarmes restreintes, qui préviennent
d’abord le personnel chargé de vérifier la réalité du sinistre (‘‘lever le doute’’) et de
déclencher, le cas échéant, les procédures de secours et l’alarme générale.

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9- Le désenfumage
a- Quelques définitions
Bouche: orifice du conduit d'évacuation des fumées ou d'amenée d'air, obturé par un
volet
DENFC (dispositifs d'évacuation naturelle de fumée et de chaleur) : dispositifs conçus
spécialement pour l'évacuation de fumées et gaz chauds lors d'un incendie
exutoire de fumées : dispositif d'évacuation de fumée et de chaleur intégré en toiture
Canton de désenfumage : volume libre compris entre le plafond et le plancher, délimité
par les écrans de cantonnement
Clapet : dispositif d'obturation situé dans un conduit, juste au niveau de la paroi et du
même degré de protection au feu que celle-ci, ouvert en position d'attente et fermé en
cas de détection incendie.
Conduit : volume clos utilisé qui sert au passage d'un fluide déterminé

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Ecran de cantonnement : séparation verticale située en sous-face de la toiture ou du
plancher haut de manière à empêcher la circulation latérale des fumées et gaz de
combustion
Extracteur mécanique : dispositif mécanique d'évacuation des fumées et de la chaleur
Gaine : volume clos contenant un ou plusieurs conduits et en général accessible
Ouvrant de désenfumage : dispositif d'évacuation des fumées et de la chaleur en façade
Surface utile d'ouverture du dispositif d'évacuation (SUE ou Aa) : produit, exprimé en m2,
de la surface géométrique et du coefficient de débit
Surface utile d'une installation de DEFNC (SUI) : somme des surfaces utiles d'ouverture de
chaque DEFNC
Trappe : dispositif d'accès aux conduits, situé sur les gaines
Volet : dispositif d'obturation commandable à distance placé au droit d'une bouche de
désenfumage desservie par un conduit aéraulique

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b- Évacuation des fumées
Les fumées ont toujours tendance à se stratifier et s'accumuler en hauteur.
L'évacuation des fumées sera donc toujours assurée en partie haute du local ou de la
circulation par des
- ouvrants en façade ;
- exutoires (en toiture) ;
- bouches (raccordées à des conduits).
Dans un même local ou circulation à désenfumer, il ne faut jamais mêler un
désenfumage mécanique avec un désenfumage naturel ; de par sa puissance
d'aspiration, le désenfumage mécanique peut annuler et même inverser le tirage
thermique naturel dans les circuits d'évacuation du désenfumage naturel.
Pour éviter la propagation de l’incendie vers les bâtiments tiers, toutes les
dispositions doivent être prises pour que le débouché des exutoires ou des conduits
d’évacuation soit à une distance suffisante des tiers.

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 Désenfumage naturel :
Il s'agit d'évacuer les fumées à l'extérieur par tirage thermique naturel (effet cheminée),
soit directement par des exutoires ou des ouvrants en façade, soit par l'intermédiaire de
conduits. Les Dispositifs d’Évacuation Naturelle de Fumées et de Chaleur (DENFC) sont
adaptés aux locaux supérieurs à 300 m² et aux locaux aveugles de plus de 100 m².

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Désenfumage mécanique :
Le désenfumage mécanique est adapté aux locaux de faible hauteur comme des
circulations horizontales (couloirs…).
L'évacuation des fumées est effectuée par un ventilateur qui les aspire dans un conduit
et les rejette à l'extérieur. On peut compléter ces actions par une mise en surpression
relative des espaces à protéger des fumées.
Le désenfumage mécanique ne doit jamais être utilisé pour désenfumer des escaliers.
En effet les fumées auront très probablement comme source des locaux attenants et
l'extraction mécanique pourrait alors dangereusement favoriser la propagation des
fumées dans l'escalier rendant celui-ci inaccessible pour les personnes souhaitant
évacuer le bâtiment.

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c- Les parties du bâtiment concernées par le désenfumage
Les parties concernées par le désenfumage sont :
- Les circulations, en suivant des règles d’implantations des volets les uns par rapport
aux autres.
- Les escaliers, en assurant une extraction en grande majorité naturelle (insufflation
naturelle grâce à un ouvrant ou un exutoire d’1 mètre carré) ou, à défaut, mécanique.
-Les locaux accessibles au public, selon des dispositions particulières liées à chaque
type d’établissement.
Il faut équiper de systèmes de désenfumage :
- Les locaux d’une surface supérieure à 300 m², en RdC ou en étage.
- Les locaux enterrés ou aveugles d’une surface supérieure à 100 m².

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- Les circulations :
o D’une longueur supérieure à 30 mètres.
o D’une longueur inférieure quand elles ne donnent pas directement sur l’extérieur ou sur un escalier
protégé.
o Toutes les circulations desservant des locaux « à sommeil » Situées en sous-sol, quelle que soit leur
longueur.
N.B.:
Si la surface < 1 000 m², la surface utile d’extraction (SUE) = 1/200e
Si la surface > 1 000 m², la surface utile d’extraction (SUE) suit la règle du taux alpha (SUE = taux
alpha x surface du canton), dans laquelle le taux alpha dépend de :
- La classe du canton
- La hauteur de référence
-L’épaisseur de la couche de fumées
Remarque: Locaux découpés en cantons si superficie > 2000 m² .
Les locaux de plus de 2 000 m² de superficie ou de plus de 60 m de longueur sont découpés en
cantons de désenfumage aussi égaux que possible d’une superficie maximale de 1 600m². La
longueur d’un canton ne doit pas dépasser 60 mètres.
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i) Les circulations :
On qualifie les circulations en unités de passage (UP). En fonction du nombre de
personnes, on calcule les unités de passage. Une UP correspond à la largeur
nécessaire pour une personne : 0,9 m. Deux UP équivalent à 1,4 m, la largeur
nécessaire pour 2 personnes. Au-delà, on compte 0,6 mètres par personne.
En fonction du nombre d’UP, un système de désenfumage est mis en œuvre. Quand
le désenfumage est naturel, la réglementation impose des contraintes de surfaces
des ouvrants et des amenées d’air. Quand elle est mécanique, elle impose des
débits.

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ii) Les escaliers :
Majorité des cas : désenfumage naturel
Chaque escalier dispose d’une amenée d’air d’1 m2 et d’un dispositif de commande en
bas, et en partie haute, d’un exutoire ou ouvrant d’1 m2.

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Si le désenfumage naturel ne peut pas être réalisé car aucune ouverture n’est possible en
partie haute, à titre exceptionnel, les escaliers peuvent être mise en surpression, entre 20
et 80 Pa, avec un ventilateur insufflant de l’air neuf en bas de l’escalier.

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d- Amenée d'air neuf
Les prises extérieures d’air neuf doivent être situées dans une zone non
susceptible d’être enfumée.
Pour ne pas déstratifier les fumées, l'air frais doit toujours entrer en
partie basse du local ou de la circulation à désenfumer.
Dans un même local ou circulation à désenfumer, il ne faut jamais
mêler des amenées d'air naturel et mécanique, il pourrait se créer des
flux préférentiels qui rendraient le désenfumage totalement inefficace.
Amenée d'air naturelle :
L'air frais entre par la dépression créée par l'évacuation des fumées, il
s'agit :
- des ouvrants en façade ;

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- des portes des locaux à désenfumer donnant sur l'extérieur ou sur des
volumes largement aérés ;
- des escaliers non encloisonnés ;
-des bouches.
 Amenée d'air mécanique :
L'air frais est soufflé par des bouches.
La vitesse de soufflage doit être limitée (≤ 5 m/s)pour ne pas déstratifier les
fumées.
Le débit d'amenée d'air mécanique doit toujours rester inférieur au débit
d'extraction (en France l'instruction technique no 246 du 22 mars
2004 indique de respecter un débit d'amenée d'air de l'ordre de 0,6 fois le
débit extrait), afin d'éviter de mettre le local sinistré en surpression par
rapport au reste du bâtiment (risque de migration des fumées).
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