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CHAPITRE 10 : METAZOAIRES

DIPLOBLASTIQUES

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INTRODUCTION
1. Définition d’un animal
Un animal est un organisme (être vivant) hétérotrophe, pluricellulaire, à tissu peu différencié
(porifères = Spongiaires) ou bien différentié (eumétazoaires), mobile à au moins un des stades de
développement, présentant du collagène (Protéine fibreuse du tissu conjonctif) dans sa matrice
extracellulaire et doté d’un réseau nerveux (sauf les Porifères).

2. Caractéristiques générales des animaux


Les caractéristiques animales sont diverses et constituent un des éléments fondamentaux de
leur distinction. Historiquement les caractères morphologiques étaient pratiquement les seules
déterminantes pour identifier et séparer les animaux. Mais avec le développement de la science,
d’autres caractéristiques (anatomiques et physiologiques) ont permis de faire des séparations plus
fines. Les caractéristiques morphologiques concernent la structuration externe (variations
architecturales) : la taille, la forme, les subdivisions du corps de l’animal, la nature et l’état de la partie
superficielle (écaille, plume, cutinisation, poils, cils, flagelles). Quant aux caractéristiques
anatomiques, il sera question de la structuration interne (description anatomique de l’animal) : système
nerveux, appareils respiratoire, digestif, circulatoire, musculaire, cordes. Les caractéristiques
physiologiques abordent le fonctionnement de l’animal : contractilité, soutien, sensibilité, digestion,
circulation des fluides, digestion… Hormis les études morphologiques, anatomiques et physiologiques,
les données liées à l’écologie, la biologie (reproduction, développement embryonnaire (annexes
embryonnaires + feuillets) et post-embryonnaire), l’éthologie (comportement) et voire aux traces de
vies passées (paléontologie) permettent de classer de manière plus ou moins précise les animaux.

3. Classification du règne animal


Le règne animal (Métazoaires) regroupe les animaux constitués par deux ou trois feuillets
embryonnaires (Tableau 1). En fonction du nombre de feuillets embryonnaires on distingue :
- les métazoaires diploblastiques (diblastiques) qui ont deux feuillets embryonnaires : un feuillet
externe appelé ectoderme (ectoblaste) et un feuillet interne appelé endoderme (ou endoblaste), séparés
par la mésoglée ;
- les métazoaires triploblastiques (triblastiques) possédant trois feuillets embryonnaires. Dans ce cas,
en plus des deux feuillets observés chez les diblastiques, on note l’apparition d’un 3e feuillet qui
s’insère entre les 2 premiers. Il s’agit du mésoderme. Ce mésoderme se substitue à la mésoglée des
animaux diblastiques. Les métazoaires triblastiques sont subdivisés en triblastiques acœlomates
dépourvus de cœlome (cavité du corps comprise entre le tube digestif et la paroi du corps) et
triblastiques cœlomates possédant un cœlome.

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Tableau 1 : Classification traditionnelle des Métazoaires

Position du
Nombre de feuillets Présence/Absence Devenir du système nerveux
Embranchement Sous-embranchement Classe (ordre)
embryonnaires de Coelome blastopore par rapport au
tube digestif

Spongiaires Hexactinellides
Diploblastiques Cnidaires Hydraires
Cténaires Tentaculata
Tubellariés
Acœlomates Plathelminthes Trématodes
Cestodes
Pseudocœlomates Némathelminthes Nématodes
Scaphopodes
Gastéropodes
Mollusques
Lamellibranches
Céphalopodes
Polychètes
Protostomiens Hyponeuriens Annélides Oligochètes
Achètes
Chélicérates Arachnides
Triploblastiques Crustacés
Arthropodes
Mandibulates Myriapodes
Cœlomates Insectes
Epithélioneuriens Echinodermes Astérides
Céphalochordés Amphioxiformes
Urochordés Ascidies
Agnathes Cyclostomes
Chondrichthyens
Deutérostomiens Epineuriens ou
Osteichthyens
Chordés
Vertébrés Amphibiens
Gnathostomes
Reptiles
Oiseaux
Mammifères

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EMBRANCHEMENT DES SPONGIAIRES

I - Caractères généraux
Les spongiaires ou éponges sont des animaux (Métazoaires) ne comportant aucun plan de
symétrie. Ils sont dépourvus de véritables tissus, donc d’organes et de système sensoriel. Le système
nerveux est très primitif et diffus. Leurs cellules sont organisées en deux couches (Figure 1) : la couche
externe ou dermale appelée pinacoderme (correspond à l’ectoderme) et la couche interne ou gastrale
appelée choanoderme (correspond à l’endoderme). Le pinacoderme est constitué de cellules
épidermiques aplaties et jointives appelées pinacocytes. Il est percé de pores inhalants ce qui confère
aux représentants de cet embranchement leur ancien nom « Porifères ». Quant au choanoderme, il est
formé de cellules à collerette appelées choanocytes (cellules flagellées caractéristique de
l’embranchement) qui, rappellent la structure des choanoflagellés (Figure 2).
Le pinacoderme et le choanodermes sont séparés par une matrice protéique (le collagène)
appelée mésoglée (ou la mésophyle) comportant différents types de cellules tels que les sclérocytes
(qui produisent les spicules de nature calcaire ou siliceuse), les porocytes ou cellules-canal (permettent
le passage de l’eau entre le pinacoderme et le choanoderme), les amibocytes ou amœbocytes
(constitués de cellules spécialisées ou non). La paroi (Figure 3) de l’éponge délimite une cavité appelée
atrium (cavité gastrale ou cavité gatrique), communiquant avec le milieu extérieur par l’oscule et les
porocytes. L’eau rentre par les porocytes, circule dans un réseau de canaux (système aquifère), arrive
à l’atrium et ressort par l’oscule. Les mouvements d’eau dans ces canaux assurent l’apport d’oxygène
et de particules alimentaires constituées essentiellement de bactéries.

II – Reproduction et développement
Les spongiaires peuvent se reproduire par voie asexuée et sexuée.

1. Reproduction asexuée
La reproduction asexuée peut se faire par bourgeonnement de cellules indifférenciées (appelées
gemmules = forme de résistance) ou différenciées (appelées sorites) qui sont généralement libérées à
la mort de l'individu. Lorsque les conditions sont favorables, ces bourgeons s'ouvriront et donneront
de nouveaux individus. La régénération constitue une autre forme de reproduction asexuée chez les
spongiaires car des fragments peuvent reconstituer un individu entier.

2. Reproduction sexuée
La reproduction sexuée est la plus courante. Les spongiaires sont gonochorique c’est-à-dire
sexe séparé (chez les éponges calcaires) ou hermaphrodites (chez les éponges siliceuses). Ne disposant

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pas de gonades, les gonocytes (destinés à produire les gamètes) proviennent des choanocytes ayant
perdus flagelle et collerette et ayant migré vers la mésoglée. La fécondation peut être interne ou externe
(spermatozoïdes et ovules émis par l’oscule). La larve blastula nageuse se fixe avant la gastrulation.
La gastrula évoluera en une éponge juvénile avec la mise en place du système aquifère.

III – Mode de vie


Les Spongiaires sont fixés en permanence à un substrat (roche dure, sédiment meuble,
coquilles, carapaces de crustacés) et donc ne peuvent ni se déplacer ni même bouger. Ce sont des
organismes aquatiques filtreurs qui se nourrissent de plancton et de matières organiques en suspension
dans l’eau (bactéries, débris organiques et des algues unicellulaires). La plupart des éponges sont
marines. Cependant, il existe des espèces d’eau douce.

IV – Classification
En tenant compte des données moléculaires récentes les éponges sont classées en 4 classes :
- Hexactinellides ou éponges de verre : ils sont constitués de spicules siliceux (appelés hexactines
c’est-à-dire spicules siliceux à 6 axes ou pointes (Figure 4)) secrétés intracellulairement. Ils sont
abondants à une profondeur de 200 à 600 m. Exemple : Euplectella aspergillum (Figure 5) ;
- Démosponges : ils sont constitués de spicules siliceux (constitués de 1 à 4 pointes) secrétés
intracellulairement avec présence de spongine (protéine de la famille des collagènes) formant de fibres
épaisses. Exemple : Dysidea fragilis, Adocia simulans (Figure 5), Polymastia boletiformis (Figure 5);
- Homoscléromorphes : ils sont récemment isolés de la classe des Démosponges sur la base de la
présence d’un véritable épithélium (présence de lame basale) chez la larve. Exemple : Oscarella
lobularis (Figure 5) ;
- Eponges calcaires ou Calcisponges : présence de squelette calcaire (ou spicules calcaires) secrété
extracellulairement. Les spicules sont en forme de bâtonnet (diactines) et/ou à trois pointes (triactines
(Figure 4)). Les éponges calcaires sont abondantes à une profondeur inférieure à 100 m. Exemple :
Clathrina clathrus (Figure 5), Sycon raphanus (Figure 5), Leuconina sp.
O

Figure 1 : Organisation générale des Spongiaires


(type Ascon). Les flèches indiquent le sens des
P
mouvements de l’eau ; C = choanoderme, CG =
cavité gastrale ; M = mésoglée, O = oscule, P =
M
pinacoderme, PI = pore inhalant, S = substrat PI

CG
C

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Figure 2 : Schéma d’un choanocyte

Sens de passage de
l’eau

Figure 3 : Structure de la paroi d’un spongiaire

A Figure 4 : Exemples de spicules d’éponges


B Spicule triactine (calcaire) d’une
Calcisponge entouré des cellules qui le
secrète (A) ; spicule hexactine (siliceux)
d’une Hexactinellide (B)

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A B

C D

E F

Figure 5 : Diversité de Spongiaires : A (Hexactinellides), B et C (Démosponges), D


(Homoscléromorphes), E et F (Calcisponges)
A = Euplectella aspergillum, B = Adocia simulans, C = Polymastia boletiformis, D = Oscarella
lobularis, E = Clathrina clathrus, F = Sycon raphanus

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EMBRANCHEMENT DES CNIDAIRES

I - Caractères généraux
Les Cnidaires sont des Métazoaires diploblastiques car ils sont constitués de deux feuillets
épithéliaux : le feuillet externe appelé ectoderme (ou épiderme) et le feuillet interne appelé endoderme
(ou gastroderme). Les deux feuillets sont séparés par un tissu conjonctif, la mésoglée (Figures 6 et 7).
L’ectoderme et l’endoderme constituent de véritables tissus auxquels est associé un système nerveux
organisé en réseau. L’endoderme limite une cavité digestive (ou cavité gastrique ou coelentéron), dont
l’unique ouverture faisant fonction de bouche et d’anus. Cette bouche est entourée chez le polype d’une
couronne de tentacules préhenseurs. L’ectoderme comporte des cellules spécialisées appelées
cnidocytes servant à la capture des proies et de défense (Figure 8). Ces cellules sont munies d’in harpon
dévaginable logée dans une cavité, le cnidocyste. Les Cnidaires ont une symétrie radiaire et sont
dépourvus de tête, de système respiratoire, circulatoire et excréteur.
Ils ont un cycle de vie (Figure 9) avec alternance entre le stade polype (asexué, fixé au substrat)
et le stade méduse (sexué et pélagique). L’importance de ces stades varie en fonction des groupes.

II – Reproduction et développement
De façon générale, la reproduction sexuée est assurée par la méduse. Dans les groupes où le
stade méduse est absent (chez les Anthozoaires), le polype présente des gonades rudimentaires. La
fécondation est le plus souvent externe. La larve planula est libre (mobile) et cilié. Après gastrulation
la larve se fixe au substrat et forme un polype. Alors, par bourgeonnement (reproduction asexuée) le
polype produit des méduses ou d’autres polypes (forme coloniales).

III – Mode de vie


Les Cnidaires sont tous aquatiques, prédateurs et se nourrissent du plancton, des protistes, de
divers vers, ... La plupart des Cnidaires sont marins. Cependant, certains Cnidaires en l’occurrence les
hydres sont rencontrées dans les eaux marines et douces.

V – Classification
Les Cnidaires se répartissent en 4 classes (Figure 10) :
- Hydrozoaires : l’alternance de stade polype et méduse est présente à l’exception de l’hydre d’eau
douce chez qui le stade méduse est absent. Exemple : les genres Obelia, Hydra, Physalia ;
- Scyphozoaires : ce sont des Cnidaires dont le cycle de vie est dominé par le stade méduse. Exemple :
les genres Aurelia, Pelagia ;

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- Cubozoaires : ce sont des méduses en forme plus ou moins cubique. Exemple : Chironex fleckeri,
(cuboméduse d'Australie) appelé communément « guêpe de mer » ou encore « main qui tue », est la
méduse la plus venimeuse connue à ce jour ;
- Anthozoaires : ils sont représentés uniquement par le stade polype (le stade méduse a disparu) ;
Exemple : les anémones de mer (solitaire), les coraux (coloniaux).
Les Hydrozoaires, Scyphozoaires et Cubozoaires sont regroupés sous le terme Médusozoaires
car ils développent tous le stade méduse.

Figure 6 : Coupe longitudinale d’un polype

Figure 7 : Coupe transversale de la paroi des Cnidaires

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Filament
Cnidocil urticant

Opercule Epines

Filament Hampe
urticant
Cnidocil
Hampe
Capsule du Opercule
cnidocyste
Capsule du
Mitochondrie cnidocyste

Noyau du Mitochondrie
cnidocyste
Noyau du
cnidocyste

Figure 8 : Cnidocyte avant décharge (A) et après décharge (filament dévaginé) (B)

Figure 9 : Cycle de vie d’un Médusozoaire

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A B

C D

Figure 10 : Diversité des Cnidaires


A = Obelia geniculata (Hydrozoaire), B = Chironex fleckeri (Cubozoaire), C = Actinia fragacea
(anémone de mer), D = Melithaea ochracea (coraux = Anthozoaire)

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