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M. Mohamed SALL
Historique :
Les premiers auteurs construisent leurs classification en s’appuyant sur des caractères
utilitaires. Dioscoride (20 après J.-C.) classait les plantes en 4 groupes : les aromatiques, les
alimentaires, les médicinales et les vineuses (goût, odeur et couleur du vin). Dodoneus au XVI
siècle, reconnaissait : les fleurs sauvages, les fourrages, les assaisonnements ou épices et les
aliments. Césalpin (1519 – 1603) est l’un des premiers à considérer les caractères des plantes,
en fonction, non de l’homme, mais de la plante elle-même : absence ou présence de fleurs, fruit
et graine, ovaire supère ou infère. Au XVIIème siècle, John Ray, Magnol, Tournefort, tout en
séparant encore entre herbes, arbres et arbrisseaux, distinguent un certain nombre de familles,
genres et espèces. Au XVIIIème arrive Linné (1707 – 1778) qui, le premier, reconnut
l’importance des organes de reproduction, fit des classes d’après le nombre d’étamines, des
ordres d’après le gynécée, le fruit, le port. Antoine-Laurent de Jussieu (1748 – 1836) est le
premier à chercher une hiérarchie dans les caractères des plantes elles-mêmes. Il distingue des
caractères primaires constants tirés de l’organe même (présence ou absence de cotylédons), des
caractères secondaires, avec quelques variations, des caractères tertiaires, etc. Avec Lamarck,
Darwin, de Candolle, intervient la notion de parenté des plantes : la phylogénèse. On cherche
alors à construire des arbres généalogiques.
Méthodes modernes
Les botanistes modernes font appel à de nombreuses branches des sciences pour établir cette
parenté :
Morphologie ;
Anatomie ;
Palynologie : étude des grains de pollen ;
Paléontologie : recherche de l’origine des végétaux actuels parmi les végétaux fossiles ;
Ontogénie : étude de développement depuis le sac embryonnaire jusqu’à la plante
entièrement constituée ;
Cytologie : caractères de la cellule, comme le nombre de chromosomes ;
Géographie botanique : permet de rapprocher entre-elles des espèces polymorphes (dont
la forme varie avec le lieu où elles poussent).
Grâce aux progrès de la biologie moléculaire, une nouvelle classification proposée par
Whittaker et Margulis subdivise le monde des vivants en 5 règnes, dont celui des Plantae ou
des végétaux au sens strict du terme, et qui regroupe 300 000 espèces.
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Tableau 1: Classification actuelle des êtres vivants selon Whittaker et Margulis
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Règne des Plantae ou des végétaux
Embranchements Sous- Type Appareil Protection des Appareil Structure Mode de
(Phylums) Embranchements cellulaire végétatif cellules sexuelles reproducteur anatomique nutrition
(Sous-Phylums)
BRYOPHYTES AVASCULAIRES
CRYPTOGAMES
PTERIDOPHYTES
GYMNOSPERMES
(à graine nue)
ARCHEGONIATES
ANGIOSPERMES EUCARYOTES CORMOPHYTES VASCULAIRES AUTOTROPHES
(à graine contenue (Angyophytes)
SPERMAPHYTES dans le fruit) PHANEROGAMES (Trachéophytes)
2 classes :
Monocotylédones
Dicotylédones
S/E ou S/P des Gymnospermes : à graines nues, directement accessibles (exemple : Pin)
S/E ou S/P des Angiospermes : à graines enfermées dans une cavité close = Ovaire
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Tableau 2: Exemples de Monocotylédones
Monocotylédones Ordre
Fluviales Alismataceae
Potamogetonaceae
Aponogetonaceae
Hydrocharitaceae
Arecaceae Palmier
Farinales Pontederiaceae
Commelinaceae
Eriocaulaceae
Bromeliaceae
Glumales Cyperaceae
Poaceae
Zingiberaceae
Cannaceae
Marantaceae
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Tableau 3: Exemple de Dicotylédones sous-classe des Dialpétales
Cistaceae,
Cochlospermaceae
Cochlospermum spp
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Rutales Rutaceae Citrus spp. (orange, citron,
pamplemousse)
(4 familles) Terebinthaceae,
Simarubaceae
Khaya spp., Carapa procera,
Meliaceae
Entandrofragma spp., Melia
Opiliaceae
Crassulaceae
Legumineuses
-Fabaceae
- Caesalpiniaceae
- Mimosaceae
Opuntiales Cactaceae
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Rhizophoraceae Rhizophora spp.
Jussiaea spp.
Onagraceae
Ombellales Araliaceae
Betulaceae
Salicales
Phytolacaceae
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Sphenochleaceae
Urticales Urticaceae
Balanophoraceae
Loranthaceae
Mollugo spp.
Aizoaceae
Gamopétales
Plumbaginaceae
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Superovariées Gentianales ou Gentianaceae
bicarpellées Contortales
Loganiaceae Strychnos spp.
Avicennia spp.
Avicenniaceae
Striga spp.
Scrophulariaceae
Justicia, Hygrophila,
Acanthaceae,
Sesamum
Pedaliaceae
Kigelia, Stereospermum
Bignoniaceae
Utriculariaceae
Cucurbitaceae
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Asterales Asteraceae (>20000
espèces)
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UNIVERSITÉ SINE SALOUM EL HADJI IBRAHIMA NIASS
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M. Mohamed SALL
C’est la tige qui porte les bourgeons végétatifs (apicaux ou latéraux) assurant la croissance, les
feuilles et les racines y prennent naissance. Le port d’une espèce dépend des caractéristiques de
la tige ainsi que de ses ramifications qui peuvent s’allonger beaucoup ou être courtes. Il est à
noter que la tige peut être souterraine ou aérienne, être ligneuse ou herbacée selon le degré de
lignification.
1.1.Anatomie
La tige comprend, de l’extérieur vers l’intérieur, l’épiderme, une écorce, des faisceaux libéro-
ligneux et la moelle. Selon les conditions écologiques ou même les groupes taxonomiques, des
modifications importantes de ces structures peuvent intervenir. Par exemple, la présence de
suber ou encore un important développement du bois. C’est ce dernier qui permet de distinguer
des tiges herbacées des ligneuses.
La tige herbacée, celle qui est peu ou pas lignifiée, a ses cellules restées essentiellement
cellulosiques. Elle est caractéristique des végétaux inférieurs comme certaines Ptéridophytes,
les Bryophytes et quelques Algues. Dans ces groupes, la différenciation des tissus étant très
faible, on préfère parler de Thalle comme chez les Champignons et les Bactéries (certaines). Ce
sont les espèces des Phanérogames qui sont plutôt dites herbacées.
Ex. les légumineuses à graine : niébé, haricot, pois d’angole, soja. Les céréales : mil, maïs,
sorgho, …
La tige ligneuse est celle qui présente beaucoup de cellules lignifiées, elle est généralement très
dure et difficile à casser. La tige lignifiée est généralement érigée et prend des ports
buissonnants à arborescents.
1.2.Morphologie.
Les tiges peuvent apparaître sous forme d’un seul brin ou diversement ramifiées de la base au
sommet, elles peuvent être aérienne ou sous-terraines, cylindrique ou globuleuses, etc.
Quelques exemples de tige :
II. La feuille
Organe généralement aplati et porté latéralement sur la tige, la feuille sert à la photosynthèse et
aux échanges gazeux. Elle a un limbe et un pétiole, mais peut être modifiée sous forme d’écaille,
d’aiguille. Chez certaines espèces, c’est la gaine qui représente le pétiole. Une large diversité
de forme de feuilles. Chez les plantes supérieures, la feuille se distingue en axilant un bourgeon.
La feuille a une croissance limitée, contrairement à la tige, excepté chez certaines fougères
(Lygodium sp.). Sa durée de vie est également limitée et sa taille varie de quelques mm
(Mousses, Acacia) à plusieurs mètres (Raphia sp.). Les feuilles, qui restent vertes toute l’année,
définissent les végétaux sempervirents et les caduques (une partie de l’année) sont
caducifoliées. Seules les Bryophytes ne perdent pas leurs feuilles.
Chez les Byophytes, les feuilles sont petites et simples tandis que chez les fougères il y a des
microphylles = petites feuilles (quelques mm Lycopodinées, Articulées) et les megaphylles =
grandes découpées (ce sont des frondes, enroulées en crosse au stade jeune et les sporanges).
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Les phanérogames ont les formes les plus variées tant du limbe que du pétiole :
Les écailles des bourgeons représentent tout ou partie (pétiole, limbe, stipule) de la feuille.
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Figure 1: Différentes parties d'une feuille
III. La racine
C’est l’organe de fixation et d’alimentation minérale de la plante. Il existe peu de variations
d’intérêt botanique chez les végétaux. Cependant chez les Algues, les Champignons et certaines
Bryophytes, elle n’existe pas ou se forment plutôt des rhizoides sur le prothalle. Par contre chez
les autres végétaux, son développement a permis la conquête de la terre ferme.
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Une assise protectrice appelée phelloderme pouvant se couvrir de suber, tous les 2 sont
constitués de cellules mortes. Elle protège la racine des agressions mais aussi limite les
chocs liés aux variations des facteurs climatiques ;
Un épiderme qui limite une écorce très abondante. Celle-ci peut contenir plusieurs
inclusions (huiles, cristaux, diverses substances de réserve) ;
Un endoderme, assise généralement unicellulaire limitant le cylindre central vers
l’extérieur, constitué de cellule en U ;
Le cylindre central constitué de bois centripète alternant avec le liber ;
Enfin la moelle constituée de cellules parenchymateuses.
Seul l’endoderme est spécifique à la racine, les autres tissus vont changer en fonction des
conditions écologiques du biotope de la plante. Par exemple en milieu aquatique, l’ensemble
phelloderme-suber et le bois se développent peu au profit de l’écorce tandis qu’ils se
développent beaucoup en milieu aride.
La coiffe est un tissu de protection situé à l’apex de la racine. Elle est constituée de
cellules mortes qui facilitent la pénétration dans le sol de la partie méristématique (plus
fragile) de la racine. La coiffe est éphémère et n’est pas toujours présente.
La partie subterminale de la racine est celle qui vient juste après la coiffe, elle est nue
et correspond à la zone de croissance. C’est à ce niveau que se situe le méristème
assurant l’élongation de la racine.
La zone pilifère est une courte portion de la racine où se différencient et se développent
les poils absorbants. Ces poils peuvent être de très petites dimensions mais sont
nombreux (300 à 400/cm²) constituant une surface de contact considérable où a lieu la
pénétration de la solution du sol (eau + sels minéraux).
La zone de ramification est la partie basale de la racine d’où partent les ramifications
lorsqu’elles ont lieu. C’est sur cette partie, que se forment les racines secondaires.
La racine séminale qui est celle issue de la germination de la graine. Elle peut mourir
après une certaine période (Monocotylédones, fougères).
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Les racines adventives sont celles qui naissent lors de la croissance de la plante pour
renforcer la capacité de fixation et d’alimentation hydrique et minérale. Elles peuvent
carrément remplacer la racine séminale.
Le système racinaire pivotant constitué d’une racine principale plus ou moins verticale
(croissance vers le bas) et des racines secondaires latérales. Ce système est issu de la
racine séminale, la racine principale portant toutes les racines secondaires. Ici les
racines peuvent mesurer plusieurs dizaines de mètres.
Le système racinaire fasciculé est celui où toutes les racines sont pratiquement toutes
égales en dimension. Elles naissent de différentes parties de la tige et sont dites
adventives.
Les sépales et les pétales sont généralement au nombre de 3 (lis), 4 (chou, giroflée) ou 5
(renoncule, fraisier, pomme de terre), parfois plus. Quand les sépales et les pétales se
ressemblent, ils sont appelés tépales. Ils sont absents chez certaines plantes (miscanthus,
bambou). Les pétales peuvent être libres entre eux (giroflée, rose, tulipe, pois) ou soudés
(muflier, digitale, orchidée). La fleur peut avoir une forme de cercle, elle est alors régulière
(giroflée) ou une symétrie plane, elle alors irrégulière (pois, orchidée).
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Les fleurs sont portées par un pédoncule floral. A la base du pédoncule se trouve les bractées
qui ressemblent à de petites feuilles. Les bractées sont normalement vertes mais sont parfois
vivement colorées (poinsettia). Les fleurs peuvent être solitaires ou plus nombreuses et
disposées en inflorescences.
Parfois, elles sont petites et regroupées ensemble en tête à l'extrémité du pédoncule floral. Par
exemple, la marguerite n'est pas constituée d'une seule fleur mais de plusieurs : des fleurs
blanches en périphérie et en forme de langue, et des fleurs jaunes au centre en forme de tube.
Les étamines ont une partie fine en forme de fil, le filet qui porte à son extrémité des sacs, les
anthères, qui libéreront le pollen au moment de la pollinisation. Parfois, les étamines sont
absentes et la fleur est unisexuée et femelle.
Parfois, les carpelles sont absents et la fleur est mâle. Les fleurs unisexuées peuvent être portées
sur une seule plante (bégonia) ou sur des plantes différentes (kiwi).
A sa base, le carpelle a une partie ronde, l’ovaire qui contient l’ovule. A son extrémité, le
stigmate est l'endroit collant où se dépose le pollen. Entre l'ovaire et le stigmate, se trouve une
partie intermédiaire qui est plus ou moins long. Le pollen donnera le spermatozoïde qui
fécondera l'ovule. L'ovule fécondé par le spermatozoïde, donnera l'embryon qui se trouvera
protégé dans la graine. L'ovaire deviendra le fruit qui protégera la graine elle-même et facilitera
sa dispersion.
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V. La reproduction
Un carpelle est constitué des 3 parties suivantes :
Le stigmate, surface humide avec des papilles, sur laquelle se pose le pollen au moment
de la pollinisation ;
Le style, corps plus ou moins allongé. Le tube pollinique se fraye un chemin entre ses
cellules ou moment de la germination du grain de pollen enfin ;
L’ovaire, arrondi, contenant dans sa cavité ou loge, l’ovule qui contient lui-même le sac
embryonnaire.
L'ovule des Angiospermes est constitué de téguments entourant un nucelle diploïde qui contient
le sac embryonnaire (gamétophyte femelle : ce qui veut dire plante porteuse des gamètes
femelles).
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A certains endroits appelés aperture, l'exine est amincie. Chez le pollen des Monocotylédones
ou des Dicotylédones basales (= primitives), il n'existe normalement qu'une seule aperture,
circulaire ou allongée en sillon. Parfois, cette aperture s'étire, s'amincie par endroits et forme
alors plusieurs pores. Chez le pollen des Dicotylédones vraies (Eudicotylédones), il existe
normalement 3 apertures. Cependant, ce nombre peut être multiplié.
5.1. La pollinisation
La pollinisation est le transport du pollen sur le stigmate. Elle est suivie de sa germination et de
la formation du tube pollinique.
Par l'existence de fleurs mâles et de fleurs femelles sur des pieds différents,
Par la présence d'organes reproducteurs n'ayant pas leur maturité en même temps : le
pollen est libéré avant, alors que le stigmate est immature (protandrie) ou le stigmate est
réceptif alors que les étamines sont encore jeunes (protogynie),
Par l'existence de structures empêchant le pollen de se déposer sur le stigmate de la
même fleur (ex: rostellum des Orchis).
Les agents de la pollinisation sont le vent (anémogamie) ou les insectes (entomogamie). Dans
le premier cas, les fleurs sont en général à périanthe bien développé et coloré. Dans le second
cas, le périanthe est absent ou réduit et peu coloré.
Quand le tube pollinique s'agrandit le cytoplasme et les 2 noyaux se trouvent confinés à son
extrémité, le noyau gamétogène étant légèrement en retrait du noyau végétatif.
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Les phénomènes d'élongation cellulaire se trouvent limités à l'extrémité du tube. Celui traverse
le style sans jamais pénétrer dans les cellules ; les cellules du tissu de conduction agissent
comme des rails pour le tube pollinique qui rentre au niveau du micropyle dans l’ovule.
Un noyau spermatique fusionne avec celui de l'oosphère. Le zygote principal obtenu donnera
l'embryon.
L'autre noyau spermatique fusionne avec les 2 noyaux centraux bien individualisés ou déjà
fusionnés. Il en résulte un zygote accessoire ou albumen. L'albumen est triploïde mais, étant
donné que les noyaux centraux ne sont pas toujours au nombre de deux ou diploïdes, son degré
de ploïdie peut varier.
L'albumen est un tissu de réserve qui termine sa formation avant celle du zygote principal.
Quand ce dernier aura terminé sa propre formation, l'albumen aura généralement disparu
(graine exalbuminée) ou subsistera (graine albuminée).
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