Vous êtes sur la page 1sur 22

UNIVERSITÉ SINE SALOUM EL HADJI IBRAHIMA NIASS

UFR Sciences et techniques en Agronomie et Production Végétale

Licence 1

Botanique : Éléments de classification

Année académique 2019/2020

M. Mohamed SALL

Ingénieur des Travaux Agricoles/M2 en Gestion Projet de Développement/M2 en Sciences et


Technologies des Semences
Introduction :
La taxonomie (systématique) est la science qui étudie la classification des êtres vivants. Malgré
l’extraordinaire diversité du règne végétal, il est possible de retrouver des caractères communs
permettant de regrouper les végétaux en ensembles appelés taxons.

Historique :
Les premiers auteurs construisent leurs classification en s’appuyant sur des caractères
utilitaires. Dioscoride (20 après J.-C.) classait les plantes en 4 groupes : les aromatiques, les
alimentaires, les médicinales et les vineuses (goût, odeur et couleur du vin). Dodoneus au XVI
siècle, reconnaissait : les fleurs sauvages, les fourrages, les assaisonnements ou épices et les
aliments. Césalpin (1519 – 1603) est l’un des premiers à considérer les caractères des plantes,
en fonction, non de l’homme, mais de la plante elle-même : absence ou présence de fleurs, fruit
et graine, ovaire supère ou infère. Au XVIIème siècle, John Ray, Magnol, Tournefort, tout en
séparant encore entre herbes, arbres et arbrisseaux, distinguent un certain nombre de familles,
genres et espèces. Au XVIIIème arrive Linné (1707 – 1778) qui, le premier, reconnut
l’importance des organes de reproduction, fit des classes d’après le nombre d’étamines, des
ordres d’après le gynécée, le fruit, le port. Antoine-Laurent de Jussieu (1748 – 1836) est le
premier à chercher une hiérarchie dans les caractères des plantes elles-mêmes. Il distingue des
caractères primaires constants tirés de l’organe même (présence ou absence de cotylédons), des
caractères secondaires, avec quelques variations, des caractères tertiaires, etc. Avec Lamarck,
Darwin, de Candolle, intervient la notion de parenté des plantes : la phylogénèse. On cherche
alors à construire des arbres généalogiques.

Méthodes modernes
Les botanistes modernes font appel à de nombreuses branches des sciences pour établir cette
parenté :
 Morphologie ;
 Anatomie ;
 Palynologie : étude des grains de pollen ;
 Paléontologie : recherche de l’origine des végétaux actuels parmi les végétaux fossiles ;
 Ontogénie : étude de développement depuis le sac embryonnaire jusqu’à la plante
entièrement constituée ;
 Cytologie : caractères de la cellule, comme le nombre de chromosomes ;
 Géographie botanique : permet de rapprocher entre-elles des espèces polymorphes (dont
la forme varie avec le lieu où elles poussent).
Grâce aux progrès de la biologie moléculaire, une nouvelle classification proposée par
Whittaker et Margulis subdivise le monde des vivants en 5 règnes, dont celui des Plantae ou
des végétaux au sens strict du terme, et qui regroupe 300 000 espèces.

1
Tableau 1: Classification actuelle des êtres vivants selon Whittaker et Margulis

Type Cellulaire Organisation Principaux Phylums


ou Embranchements
Règne des PROKARYOTAE = 4000 espèces
Procaryote Généralement Archaebactéries
unicellulaire Eubactéries
 Bactéries
fermentantes
 Actinobactéries
 Cyanobactéries et
autres…
Règne des PROTOCTISTA = 70 000 espèces
Eucaryote Généralement Protozoaires
unicellulaire Protophytes
Généralement Algues
pluricellulaire  Chlorophycées
(Algues vertes)
 Phaeophycées
(Algues brunes)
 Rhodophycées
(Algues rouges)
Règne des FUNGI = 80 000 espèces
Eucaryote Pluricellulaire Champignons
 Zygomycètes
 Ascomycètes
 Basidiomycètes
Lichens
Règne des PLANTAE (règne végétal sensu stricto) = 300 000 espèces
Eucaryote Pluricellulaire Bryophytes (Mousses)
Ptéridophytes
(Fougères)
Spermaphytes (Plantes à
graines)
 Gymnospermes
 Angiospermes
Monocotylédones
Dicotylédones
Règne des ANIMALIA (règne animal) = 1 200 000 espèces
Eucaryote Pluricellulaire  Spongiaires
 Cnidaires
 Plathelminthes
 Nématodes
 Annélides
 Mollusques
 Arthropodes
 Cordés
 Echinodermes

2
Règne des Plantae ou des végétaux
Embranchements Sous- Type Appareil Protection des Appareil Structure Mode de
(Phylums) Embranchements cellulaire végétatif cellules sexuelles reproducteur anatomique nutrition
(Sous-Phylums)
BRYOPHYTES AVASCULAIRES
CRYPTOGAMES
PTERIDOPHYTES
GYMNOSPERMES
(à graine nue)
ARCHEGONIATES
ANGIOSPERMES EUCARYOTES CORMOPHYTES VASCULAIRES AUTOTROPHES
(à graine contenue (Angyophytes)
SPERMAPHYTES dans le fruit) PHANEROGAMES (Trachéophytes)
2 classes :
Monocotylédones
Dicotylédones

Le phylum des Spermaphytes est subdivisé en deux sous-embranchements ou deux sous-phylums :

 S/E ou S/P des Gymnospermes : à graines nues, directement accessibles (exemple : Pin)
 S/E ou S/P des Angiospermes : à graines enfermées dans une cavité close = Ovaire

Le S/E des Angiospermes est subdivisé en deux classes :

 Classe des Monocotylédones : embryon présente un seul cotylédon


 Classe des Dicotylédones : embryon à deux cotylédons

3
Tableau 2: Exemples de Monocotylédones

Monocotylédones Ordre

Fluviales Alismataceae

Potamogetonaceae

Aponogetonaceae

Hydrocharitaceae

Spadiciflorales Araceae Colocasia esculenta

Arecaceae Palmier

Farinales Pontederiaceae

Commelinaceae

Eriocaulaceae

Bromeliaceae

Glumales Cyperaceae

Poaceae

Scitaminales Musaceae Musa spp.

Zingiberaceae

Cannaceae

Marantaceae

Lilliales Lilliaceae Allium, Aloe, Dracaena, Sanseviera

Amaryllidiaceae Crinum, Agave, Pancrathium

Dioscoreaceae Dioscorea spp.

Taccaceae Tacca spp.

Orchidales Orchidaceae (> 20000 Vanilla fragrans


espèces, 500 genres)

4
Tableau 3: Exemple de Dicotylédones sous-classe des Dialpétales

Dialpétales Ordre Quelques familles espèces

Thalamiflores Ranales ou Annonaceae Xylopia aethiopica


Polycarpiques
(6 ordres) Lauraceae Laurus nobilis, Cynnamommum
camphora (camphre)
Nymphaeaceae

Parietales (17 Bixaceae


familles)
Caricaceae Carica papaya

Cistaceae,
Cochlospermaceae
Cochlospermum spp

Rhoeadales Capparidaceae Boscia spp., Maerua spp.

(5 familles Brassicaceae Brassica spp., Daucus, Raphanus

Guittiferales Dipterocarpaceae Monotes kerstingii

(8 familles) Guittiferaceae Garcinia kola, G. mangestana

Malvales Malvaceae Hibiscus spp.

Sterculiaceae Cola acuminata, Theobroma cacao,


Mansonia altissima(>40m)

Corchorus spp., Grewia spp.


Tiliaceae
Adansonia, Bombax, Ceiba
Bombaceae

Euphorbiales Euphorbiaceae Manioc, Hevea brasiliensis, Jatropha

Disciflores Geraniales Erythroxylaceae Erythroxylon coca (cocaïne)

(4 ordres) (6 familles) Zygophyllaceae Tribulus spp

5
Rutales Rutaceae Citrus spp. (orange, citron,
pamplemousse)
(4 familles) Terebinthaceae,

Simarubaceae
Khaya spp., Carapa procera,
Meliaceae
Entandrofragma spp., Melia

Sapindales Sapindaceae Bligia, Paulinia,

Anacardiaceae Anacardium occidentale, Mangifera


indica, Sclerocarya birrea, Lannea
spp.

Celastrales Celastraceae Maytenus senegalensis

Rhamnaceae Ziziphus spp.

Olacaceae Ximenia americana

Opiliaceae

Vitaceae Cissus spp., Ampelocissus,

Caliciflores Rosales Rosaceae Prunier, framboisier, poiriers, fraisier,


pommier,
4 ordres
Parinari

Crassulaceae

Legumineuses

-Fabaceae

- Caesalpiniaceae

- Mimosaceae

Opuntiales Cactaceae

Myrtales Lythraceae Lawsonia inermis

Punicaceae Punica granatum

6
Rhizophoraceae Rhizophora spp.

Combretaceae Combretum spp.

Myrtaceae Psidium guajava, Eucalyptis spp.,


Syzygium spp.

Jussiaea spp.
Onagraceae

Ombellales Araliaceae

Ombellifères Daucus carota

Tableau 4:Exemple de Dicotylédones sous-classe des Apétales

Apétales Fagales Fagaceae Fagus sylvatica (hêtre), Quercus spp.


apérianthés (chênes)

Betulaceae

Salicales

Juglundales Juglundaceae Juglans regia (noyer)

Piperaceae Piper spp. (poivre)

Casuarinaceae Casuarina equisetifolia

Apétales Chenopodiales Chenopodiaceae Beta vulgaris


périanthés
Nyctaginaceae Bourgainvillea glabra, Boerhavia

Amaranthaceae Amaranthus, Achyrantes, Gomphrena

Phytolacaceae

7
Sphenochleaceae

Polygonales Plygonaceae Polygonum spp.

Urticales Urticaceae

Ulmaceae Celtis toka

Moraceae Ficus spp., Chlorophora spp.

Cannabinaceae Cannabis sativa, Humulus lupulus

Balanophoraceae

Loranthaceae

Apétales Caryphyllales Caryphyllaceae Dianthus spp. (œillet), Polycarpaea


spp.

Potulaca spp., Talinum triangulare


Portulaceae

Mollugo spp.
Aizoaceae

Tableau 5: Exemple de Dicotylédones sous-classe des Gamopétales

Gamopétales

Superovariées Ericales Ericaceae


isocarpellées
Ebenales Ebenaceae Diospyros spp.

Sapotaceae Vitellaria paradoxa

Plumbaginaceae

8
Superovariées Gentianales ou Gentianaceae
bicarpellées Contortales
Loganiaceae Strychnos spp.

Oleaceae Olea europaea

Apocynaceae Thevetia neriifolia, Adenium


obesum, Strophanthus
sarmentosus,…

Calotropis proceras, Pergularia spp


Aclepiadaceae

Tubiflorales Convolvulaceae Ipomoea spp.

Boraginaceae Heliotropium spp.

Solanaceae Solanum spp. (tomate, aubergine)


Nicotiana tabacum

Mentha spp. (menthe), Ocimum


Lamiaceae
basilicum, Hyptis spp.

Avicennia spp.
Avicenniaceae
Striga spp.
Scrophulariaceae
Justicia, Hygrophila,
Acanthaceae,
Sesamum
Pedaliaceae
Kigelia, Stereospermum
Bignoniaceae

Utriculariaceae

Inferovariées Campanales Campanaceae,


Lobeliaceae,
Goodeniaceae

Cucurbitaceae

Rubiales Rubiaceae Coffea spp., Nauclea, Oldenlandia,


Mitragyna inermis, Spermacoce spp.

9
Asterales Asteraceae (>20000
espèces)

10
UNIVERSITÉ SINE SALOUM EL HADJI IBRAHIMA NIASS

UFR Sciences et Techniques en Agronomie et Production Végétale

Licence 1

Botanique : Appareil Végétatif et reproducteur

Année académique 2019/2020

M. Mohamed SALL

Ingénieur des Travaux Agricoles/M2 en Gestion Projet de Développement/M2 en Sciences et


Technologies des Semences
I. La tige
C’est l’organe qui imprime la physionomie de la plante, avec comme rôle principal de servir de
charpente supportant les autres organes. Elle peut assurer en partie la photosynthèse, dans ce
cas l’écorce renfermera des chloroplastes.

C’est la tige qui porte les bourgeons végétatifs (apicaux ou latéraux) assurant la croissance, les
feuilles et les racines y prennent naissance. Le port d’une espèce dépend des caractéristiques de
la tige ainsi que de ses ramifications qui peuvent s’allonger beaucoup ou être courtes. Il est à
noter que la tige peut être souterraine ou aérienne, être ligneuse ou herbacée selon le degré de
lignification.

1.1.Anatomie

La tige comprend, de l’extérieur vers l’intérieur, l’épiderme, une écorce, des faisceaux libéro-
ligneux et la moelle. Selon les conditions écologiques ou même les groupes taxonomiques, des
modifications importantes de ces structures peuvent intervenir. Par exemple, la présence de
suber ou encore un important développement du bois. C’est ce dernier qui permet de distinguer
des tiges herbacées des ligneuses.

La tige herbacée, celle qui est peu ou pas lignifiée, a ses cellules restées essentiellement
cellulosiques. Elle est caractéristique des végétaux inférieurs comme certaines Ptéridophytes,
les Bryophytes et quelques Algues. Dans ces groupes, la différenciation des tissus étant très
faible, on préfère parler de Thalle comme chez les Champignons et les Bactéries (certaines). Ce
sont les espèces des Phanérogames qui sont plutôt dites herbacées.

Ex. les légumineuses à graine : niébé, haricot, pois d’angole, soja. Les céréales : mil, maïs,
sorgho, …

La tige ligneuse est celle qui présente beaucoup de cellules lignifiées, elle est généralement très
dure et difficile à casser. La tige lignifiée est généralement érigée et prend des ports
buissonnants à arborescents.

1.2.Morphologie.

Les tiges peuvent apparaître sous forme d’un seul brin ou diversement ramifiées de la base au
sommet, elles peuvent être aérienne ou sous-terraines, cylindrique ou globuleuses, etc.
Quelques exemples de tige :

 Cladophylles sont érigées aplatis en forme de feuille (Opuntia sp)


1
 Stolon sont des tiges prostrées traînant et émettant des racines au niveau des nœuds
(Cynodon dactylon)
 Tige offset sont des tiges filamenteuses traînantes émettant des bouquets de feuilles au
nœuds (Pistia stratiotes)
 Tiges ascendantes droites simples ou ramifiées (mil, sorgho, Faidherbia albida, etc.
 Rhizomes sont des tiges souterraines souvent chargé de réserves avec des feuilles
écailleuses. Ils émettent à la bonne période des rameaux feuillés dressés. (Zingiber
officinale, Costus spectabilis, Sanvieria liberica
 Les bulbes sont des tiges souterraines réduites au plateau de tallage surmonté de la base
renflée des feuilles chargées de réserves. (Allium cepa, Allium sativum)
 Les tubercules sont des renflements localisés de la tige sous terre, ils sont également
chargés de réserve et servent à la multiplication. (Pomme de terre, souchet, igname).

II. La feuille
Organe généralement aplati et porté latéralement sur la tige, la feuille sert à la photosynthèse et
aux échanges gazeux. Elle a un limbe et un pétiole, mais peut être modifiée sous forme d’écaille,
d’aiguille. Chez certaines espèces, c’est la gaine qui représente le pétiole. Une large diversité
de forme de feuilles. Chez les plantes supérieures, la feuille se distingue en axilant un bourgeon.

La feuille a une croissance limitée, contrairement à la tige, excepté chez certaines fougères
(Lygodium sp.). Sa durée de vie est également limitée et sa taille varie de quelques mm
(Mousses, Acacia) à plusieurs mètres (Raphia sp.). Les feuilles, qui restent vertes toute l’année,
définissent les végétaux sempervirents et les caduques (une partie de l’année) sont
caducifoliées. Seules les Bryophytes ne perdent pas leurs feuilles.

2.1. Anatomie de la feuille


La feuille a peu de traits particuliers, fonction surtout des conditions écologiques du biotope, il
y a : le parenchyme chlorophyllien (palissadique ou non), quelques faisceaux libéro-ligneux au
niveau des nervures (médiane, secondaires), peu de tissus de soutien (Sclérenchyme,
collenchyme), des cellules bulliformes dans la lamina, surtout chez les Monocotylédones, des
poils variés, des stomates et cryptes pilifères, etc.

Chez les Byophytes, les feuilles sont petites et simples tandis que chez les fougères il y a des
microphylles = petites feuilles (quelques mm Lycopodinées, Articulées) et les megaphylles =
grandes découpées (ce sont des frondes, enroulées en crosse au stade jeune et les sporanges).

2
Les phanérogames ont les formes les plus variées tant du limbe que du pétiole :

 Limbe entier (mil, sorgho, riz…) non découpée.


 Limbe lobé à divers degrés
 Limbe découpé en foliolules une ou plusieurs fois, on parle de limbe penné, bipenné ou
tripenné. Lorsque les pennes sont insérées au même niveau, on parle de limbe palmé.

La feuille varie également de quelques mm à plusieurs mètres (Bananier, Raphia, Acacia).

 Quelques feuilles particulières

Les écailles des bourgeons représentent tout ou partie (pétiole, limbe, stipule) de la feuille.

 Feuilles épineuses et feuilles-épines. Certaines feuilles ont les bords épineux et


d’autres transformée entièrement ou partiellement (après chute du limbe par
exemple) en épine (Astragalus, Stipagrotis…) ;
 Phyllode sont des feuilles au pétiole applati (Acacia heterophylla), C’est aussi
l’équivalent du pétiole qui se renfle et constitue les bulbes ;
 Feuilles des plantes carnicores qui présente des poils glanduleux (mobilisant) ou
transformé en urne contenant des substances immobilisant les proies (insectes,
oiseaux).

3
Figure 1: Différentes parties d'une feuille

III. La racine
C’est l’organe de fixation et d’alimentation minérale de la plante. Il existe peu de variations
d’intérêt botanique chez les végétaux. Cependant chez les Algues, les Champignons et certaines
Bryophytes, elle n’existe pas ou se forment plutôt des rhizoides sur le prothalle. Par contre chez
les autres végétaux, son développement a permis la conquête de la terre ferme.

3.1. Anatomie de la racine


Généralement la racine présente de l’extérieur vers l’intérieur :

4
 Une assise protectrice appelée phelloderme pouvant se couvrir de suber, tous les 2 sont
constitués de cellules mortes. Elle protège la racine des agressions mais aussi limite les
chocs liés aux variations des facteurs climatiques ;
 Un épiderme qui limite une écorce très abondante. Celle-ci peut contenir plusieurs
inclusions (huiles, cristaux, diverses substances de réserve) ;
 Un endoderme, assise généralement unicellulaire limitant le cylindre central vers
l’extérieur, constitué de cellule en U ;
 Le cylindre central constitué de bois centripète alternant avec le liber ;
 Enfin la moelle constituée de cellules parenchymateuses.

Seul l’endoderme est spécifique à la racine, les autres tissus vont changer en fonction des
conditions écologiques du biotope de la plante. Par exemple en milieu aquatique, l’ensemble
phelloderme-suber et le bois se développent peu au profit de l’écorce tandis qu’ils se
développent beaucoup en milieu aride.

3.2. Morphologie de la racine


Schématiquement, on peut distinguer 4 parties dans la racine :

 La coiffe est un tissu de protection situé à l’apex de la racine. Elle est constituée de
cellules mortes qui facilitent la pénétration dans le sol de la partie méristématique (plus
fragile) de la racine. La coiffe est éphémère et n’est pas toujours présente.
 La partie subterminale de la racine est celle qui vient juste après la coiffe, elle est nue
et correspond à la zone de croissance. C’est à ce niveau que se situe le méristème
assurant l’élongation de la racine.
 La zone pilifère est une courte portion de la racine où se différencient et se développent
les poils absorbants. Ces poils peuvent être de très petites dimensions mais sont
nombreux (300 à 400/cm²) constituant une surface de contact considérable où a lieu la
pénétration de la solution du sol (eau + sels minéraux).
 La zone de ramification est la partie basale de la racine d’où partent les ramifications
lorsqu’elles ont lieu. C’est sur cette partie, que se forment les racines secondaires.

Au cours du cycle végétatif de la plante, 2 types de racines peuvent se développer :

 La racine séminale qui est celle issue de la germination de la graine. Elle peut mourir
après une certaine période (Monocotylédones, fougères).

5
 Les racines adventives sont celles qui naissent lors de la croissance de la plante pour
renforcer la capacité de fixation et d’alimentation hydrique et minérale. Elles peuvent
carrément remplacer la racine séminale.

En générale la racine présente les caractéristiques morphologiques décrites ci-dessus avec la


précision que la coiffe et la zone pilifère sont éphémères ou peuvent être absentes. Au plan de
la forme, en plus des types cylindriques, on distingue les racines fusiformes, les napiformes
(plus ou moins sphériques) et les coniques

3.3. Diversité des racines


Il existe 2 types de systèmes racinaires :

 Le système racinaire pivotant constitué d’une racine principale plus ou moins verticale
(croissance vers le bas) et des racines secondaires latérales. Ce système est issu de la
racine séminale, la racine principale portant toutes les racines secondaires. Ici les
racines peuvent mesurer plusieurs dizaines de mètres.
 Le système racinaire fasciculé est celui où toutes les racines sont pratiquement toutes
égales en dimension. Elles naissent de différentes parties de la tige et sont dites
adventives.

IV. Les organes reproducteurs


Les plantes à fleurs produisent des graines et des fruits.

De l'extérieur vers l'intérieur, les fleurs sont composées :

 Des sépales, généralement verts dont l'ensemble est appelé calice


 Des pétales, généralement colorés dont l'ensemble est appelé corolle
 Des étamines, organes reproducteurs mâles produisant le pollen,
 Des carpelles, organes élémentaires reproducteurs femelles dont l'ensemble est appelé
pistil.

Les sépales et les pétales sont généralement au nombre de 3 (lis), 4 (chou, giroflée) ou 5
(renoncule, fraisier, pomme de terre), parfois plus. Quand les sépales et les pétales se
ressemblent, ils sont appelés tépales. Ils sont absents chez certaines plantes (miscanthus,
bambou). Les pétales peuvent être libres entre eux (giroflée, rose, tulipe, pois) ou soudés
(muflier, digitale, orchidée). La fleur peut avoir une forme de cercle, elle est alors régulière
(giroflée) ou une symétrie plane, elle alors irrégulière (pois, orchidée).

6
Les fleurs sont portées par un pédoncule floral. A la base du pédoncule se trouve les bractées
qui ressemblent à de petites feuilles. Les bractées sont normalement vertes mais sont parfois
vivement colorées (poinsettia). Les fleurs peuvent être solitaires ou plus nombreuses et
disposées en inflorescences.

Parfois, elles sont petites et regroupées ensemble en tête à l'extrémité du pédoncule floral. Par
exemple, la marguerite n'est pas constituée d'une seule fleur mais de plusieurs : des fleurs
blanches en périphérie et en forme de langue, et des fleurs jaunes au centre en forme de tube.

Les étamines ont une partie fine en forme de fil, le filet qui porte à son extrémité des sacs, les
anthères, qui libéreront le pollen au moment de la pollinisation. Parfois, les étamines sont
absentes et la fleur est unisexuée et femelle.

Parfois, les carpelles sont absents et la fleur est mâle. Les fleurs unisexuées peuvent être portées
sur une seule plante (bégonia) ou sur des plantes différentes (kiwi).

A sa base, le carpelle a une partie ronde, l’ovaire qui contient l’ovule. A son extrémité, le
stigmate est l'endroit collant où se dépose le pollen. Entre l'ovaire et le stigmate, se trouve une
partie intermédiaire qui est plus ou moins long. Le pollen donnera le spermatozoïde qui
fécondera l'ovule. L'ovule fécondé par le spermatozoïde, donnera l'embryon qui se trouvera
protégé dans la graine. L'ovaire deviendra le fruit qui protégera la graine elle-même et facilitera
sa dispersion.

Normalement, le spermatozoïde ne contient qu'un seul stock de chromosomes comme l'ovule.


L'embryon aura donc 2 stocks de chromosomes, celui de l'ovule et celui du spermatozoïde. Cet
embryon donnera une plante dite diploïde. Chez certaines plantes, le stock de chromosomes,
toujours pair sera beaucoup plus élevé (plantes polyploïdes). Ce phénomène existe dans la
nature mais est relativement rare. Les processus de sélection favorisent la présence de plantes
ayant un plus grand nombre de chromosomes. En horticulture, cette augmentation du nombre
de chromosomes est souvent liée à l'augmentation de la taille de la fleur ou du nombre de
pétales.

En agriculture, les plantes polyploïdes produiront plus de protéines ou de glucides de réserves.


Ainsi, le blé cultivé pour la fabrication du pain contient 42 stocks de chromosomes alors que
ses parents sauvages n'en possèdent que 2.

7
V. La reproduction
Un carpelle est constitué des 3 parties suivantes :

 Le stigmate, surface humide avec des papilles, sur laquelle se pose le pollen au moment
de la pollinisation ;
 Le style, corps plus ou moins allongé. Le tube pollinique se fraye un chemin entre ses
cellules ou moment de la germination du grain de pollen enfin ;
 L’ovaire, arrondi, contenant dans sa cavité ou loge, l’ovule qui contient lui-même le sac
embryonnaire.

L'ovule des Angiospermes est constitué de téguments entourant un nucelle diploïde qui contient
le sac embryonnaire (gamétophyte femelle : ce qui veut dire plante porteuse des gamètes
femelles).

L’ovule est constitué de l'extérieur vers l'intérieur :

 De deux téguments, la primine, externe et vascularisée et la secondine, interne. Les


téguments s'ouvrent au niveau du micropyle
 Le nucelle, tissu diploïde, entouré des deux téguments. Si le nucelle est mince, l'ovule
est tenuinucellé; s'il est épais, il est crassinucellé,
 Le sac embryonnaire contenu dans le nucelle et constitué de 8 cellules haploïdes.

Le sac embryonnaire est généralement constitué de 8 cellules haploïdes :

 Les 2 synergides et l'oosphère, près du micropyle


 Les 3 cellules antipodiales, près de la chalaze
 Les 2 noyaux polaires au centre du sac. Les noyaux polaires peuvent fusionner avant la
fécondation.

Le grain de pollen est généralement formé de seulement 2 cellules haploïdes :

 La cellule végétative, responsable de l'allongement du tube pollinique,


 La cellule spermatogène qui donnera 2 gamètes mâles ou spermatozoïdes, vecteurs de
la fécondation.

Le grain de pollen est entouré de 2 parois :

 L’exine épaisse, ornementée et lisse,


 L’intine., fine et doublant intérieurement l'exine.

8
A certains endroits appelés aperture, l'exine est amincie. Chez le pollen des Monocotylédones
ou des Dicotylédones basales (= primitives), il n'existe normalement qu'une seule aperture,
circulaire ou allongée en sillon. Parfois, cette aperture s'étire, s'amincie par endroits et forme
alors plusieurs pores. Chez le pollen des Dicotylédones vraies (Eudicotylédones), il existe
normalement 3 apertures. Cependant, ce nombre peut être multiplié.

5.1. La pollinisation
La pollinisation est le transport du pollen sur le stigmate. Elle est suivie de sa germination et de
la formation du tube pollinique.

La pollinisation peut se faire selon différents modes :

 L’autopollinisation. Le stigmate d'une fleur reçoit le pollen de la même plante. Ce mode


est fréquent mais non obligatoire chez les Graminées cultivées. Il est par contre
obligatoire chez les fleurs qui ne s'ouvrent pas (cléistogames) telles que la Violette.
 La pollinisation croisée. Le stigmate d'une fleur reçoit le pollen d'une autre plante.

La pollinisation croisée peut être favorisée :

 Par l'existence de fleurs mâles et de fleurs femelles sur des pieds différents,
 Par la présence d'organes reproducteurs n'ayant pas leur maturité en même temps : le
pollen est libéré avant, alors que le stigmate est immature (protandrie) ou le stigmate est
réceptif alors que les étamines sont encore jeunes (protogynie),
 Par l'existence de structures empêchant le pollen de se déposer sur le stigmate de la
même fleur (ex: rostellum des Orchis).

Les agents de la pollinisation sont le vent (anémogamie) ou les insectes (entomogamie). Dans
le premier cas, les fleurs sont en général à périanthe bien développé et coloré. Dans le second
cas, le périanthe est absent ou réduit et peu coloré.

5.2. La germination du tube pollinique


La germination du pollen commence par son gonflement par absorption de l'eau de la surface
du stigmate. Les vacuoles turgescentes poussent l’intine et le cytoplasme vers une aperture du
grain de pollen : c'est le début de la croissance du tube pollinique.

Quand le tube pollinique s'agrandit le cytoplasme et les 2 noyaux se trouvent confinés à son
extrémité, le noyau gamétogène étant légèrement en retrait du noyau végétatif.

9
Les phénomènes d'élongation cellulaire se trouvent limités à l'extrémité du tube. Celui traverse
le style sans jamais pénétrer dans les cellules ; les cellules du tissu de conduction agissent
comme des rails pour le tube pollinique qui rentre au niveau du micropyle dans l’ovule.

5.3. La double fécondation


La double fécondation est une des caractéristiques, avec la présence des carpelles, des
Angiospermes par rapport aux Gymnospermes. Elle aboutit à la formation d'un zygote
principal, diploïde, et d'un zygote accessoire, l'albumen normalement triploïde.

Un noyau spermatique fusionne avec celui de l'oosphère. Le zygote principal obtenu donnera
l'embryon.

L'autre noyau spermatique fusionne avec les 2 noyaux centraux bien individualisés ou déjà
fusionnés. Il en résulte un zygote accessoire ou albumen. L'albumen est triploïde mais, étant
donné que les noyaux centraux ne sont pas toujours au nombre de deux ou diploïdes, son degré
de ploïdie peut varier.

L'albumen est un tissu de réserve qui termine sa formation avant celle du zygote principal.
Quand ce dernier aura terminé sa propre formation, l'albumen aura généralement disparu
(graine exalbuminée) ou subsistera (graine albuminée).

10

Vous aimerez peut-être aussi